[' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| <7, rue Bernard-Palissy 75006 Paris> [' ]| [' ]| [' ]| @@@@@| [' ]| unx voix parvient quelqu'un dans lx noir. Imaginer. [' ]| unx voix parvient a` quelqu'un sur lx dos dans lx noir. lx dos pour ne nommer [' ]| que lui le lui dit et lx fac^on dont change lx noir quand il rouvre lx yeux et [' ]| encore quand il les referme. seulx peut se ve=rifier unx infime partie de ce qui se [' ]| dit. Comme par exemple lorsqu' il entend, Tu es sur lx dos dans lx noir. La` il ne [' ]| peut que admettre ce qui se dit. Mais de loin lx majeure partie de ce qui se [' ]| [' ]| dit ne peut se ve=rifier. Comme par exemple lorsqu' il entend, Tu vis lx jour tel et tel [' ]| jour. Il arrive que lx deux se combinent comme par exemple, Tu vis lx jour tel et tel [' ]| jour et maintenant tu es sur lx dos dans lx noir. Stratage`me peut-e^tre visant a` faire [' ]| rejaillir sur lx un lx irre=futabilite= de lx autre. Voila` [' ]| donc lx proposition. A` quelqu'un [' ]| sur lx dos dans lx noir unx voix e=gre`ne unx passe=, [' ]| Question aussi par moments de unx [' ]| pre=sent et plus rarement de unx avenir. Comme par exemple, Tu finiras tel que tu es. [' ]| Et dans unx autre noir ou dans lx me^me [' ]| unx autre. Imaginant lx toutx pour se tenir [' ]| compagnie. Vite motus. [' ]| lx emploi de lx deuxie`me personne. [' ]| [' ]| est le fait de lx voix. Celui de lx troisie`me [' ]| celui de lx autre. Si lui pouvait parler a` qui [' ]| et de qui parle lx voix il y aurait unx troisie`me. Mais il ne le peut pas. Il ne le fera [' ]| pas. Tu ne le peux pas. Tu ne le feras pas. [' ]| A` part lx voix et lx faible bruit de sx souffle nul bruit. Du moins que il puisse [' ]| entendre. lx faible bruit de sx souffle le lui dit. [' ]| Quoique maintenant moins que jamais porte= sur lx questions il ne peut parfois que [' ]| se poser celle de savoir si ce est bien a` lui et de lui que parle lx voix. Ne [' ]| surprendrait <-> il pas unx communication destine=e a` unx autre? [' ]| Si il est seulx sur lx dos dans [' ]| [' ]| lx noir pourquoi lx voix ne le dit <-> elle pas? Pourquoi ne dit <-> elle jamais par exemple, [' ]| Tu vis lx jour tel et tel jour et maintenant tu es seulx [' ]| sur lx dos dans lx noir? Pourquoi? [' ]| Peut-e^tre a` seulx fin de faire nai^tre dans sx esprit ce vague sentiment [' ]| de incertitude et de ge^ne. [' ]| tx esprit de toutx temps peu actif l' est maintenant moins que jamais. ce est la` lx [' ]| genre de assertion que il admet volontiers. Tu es ne= tel et tel jour [' ]| et tx esprit de toutx [' ]| temps peu actif l' est maintenant moins que jamais. Il faut cependant comme [' ]| contribution a` lx compagnie unx certaine activite= de esprit si faible [' ]| soit <-> elle. ce est pourquoi lx voix ne dit pas, Tu es sur lx dos dans lx [' ]| [' ]| noir et tx esprit ne a aucune activite= de aucune sorte. [' ]| lx voix a` elle seulx tient [' ]| compagnie mais insuffisamment. sx effet sur lx entendeur est unx comple=ment [' ]| ne=cessaire. Ne serait <-> ce que sous lx forme du vague sentiment de incertitude et de [' ]| ge^ne susmentionne=. Mais me^me mise a` part lx question de compagnie il est [' ]| e=vident que unx tel effet se impose. Car si il devait seulement entendre lx voix et [' ]| que elle ne ait pas plus de effet sur lui que unx parole [' ]| en bantou ou en erse ne ferait <-> elle [' ]| pas aussi bien de se taire? A` moins que elle ne vise en tant que bruit a` lx e=tat pur a` [' ]| mettre au supplice unx affame= de silence. Ou e=videmment comme [' ]| pre=ce=demment conjecture= que elle ne soit destine=e a` unx autre. [' ]| [' ]| Petit garc^on tu sors de lx boucherie-charcuterie Connolly en tenant lx main de tx [' ]| me`re. Vous prenez a` droite et avancez en silence sur lx grand-route vers lx sud. [' ]| Au bout de unx centaine de pas vous virez vers lx inte=rieur et entamez lx longue [' ]| monte=e menant a` lx maison. Vous progressez en silence dans lx air tie`de et [' ]| calme de lx e=te=. Il est tard dans lx apre`s-midi et au [' ]| bout de unx centaine de pas lx [' ]| soleil apparai^t au-dessus de lx cre^te. Levant lx yeux au ciel de azur et ensuite au [' ]| visage de tx me`re tu romps lx silence en lui demandant si il ne est pas en re=alite= [' ]| beaucoup plus e=loigne= que il ne en a lx air. lx ciel se entend. lx [' ]| ciel de azur. Ne recevant pas de re=ponse tu reformules mentalement tx [' ]| question et unx centaine [' ]| de pas plus loin le`ves a` [' ]| [' ]| nouveau lx yeux a` sx visage et lui demande si il ne a pas lx air beaucoup moins [' ]| e=loigne= que il ne l' est en re=alite=. Pour unx raison que tu ne as jamais pu [' ]| te expliquer cette question dut l' exaspe=rer. Car elle envoya valser tx petite main et [' ]| te fit unx re=ponse blessante inoubliable. [' ]| Si ce ne est pas a` lui que parle lx voix ce est force=ment a` unx autre. Ainsi avec ce [' ]| que il lui reste de raison il raisonne. A` unx autre de cet autre. Ou de lui. Ou de unx [' ]| autre encore. A` unx autre de cet autre ou de lui ou de unx autre encore. A` quelqu'un [' ]| sur lx dos dans lx noir en toutx cas. De quelqu'un sur [' ]| lx dos dans lx noir que ce soit [' ]| lx me^me ou unx autre. Ainsi avec ce que il lui reste de raison [' ]| [' ]| il raisonne et raisonne faux. Car si ce ne est pas a` lui que parle lx voix mais a` unx [' ]| autre ce est force=ment de cet autre que elle parle et non point de lui ni de unx autre [' ]| encore. Puisqu' elle parle a` lx deuxie`me personne. Si ce ne est pas de celui a` qui elle [' ]| parle que elle parle elle ne parlerait pas a` lx deuxie`me personne mais a` lx troisie`me. [' ]| Par exemple, Il vit lx jour tel et tel jour et maintenant il est sur lx dos dans lx noir. Il [' ]| est donc e=vident que si ce ne est pas a` lui que parle lx [' ]| voix mais a` unx autre ce ne est [' ]| pas de lui non plus mais de cet autre et de nul autre. Ainsi avec ce que il lui reste de [' ]| raison il raisonne faux. Pour tenir compagnie il doit faire preuve de unx certaine [' ]| activite= mentale. Mais il ne a pas besoin de briller. On pourrait me^me avancer [' ]| [' ]| que moins il brille mieux c^a vaut. Jusqu'a` unx certain point. Moins il brille mieux il [' ]| tient compagnie. Jusqu'a` unx certain point. [' ]| Tu vis lx jour dans lx chambre ou` vraisemblablement tu fus conc^u. lx grand [' ]| bow-window donnait sur lx ouest et lx montagne. Principalement sur lx ouest. Car [' ]| e=tant bow il donnait aussi quelque peu sur lx nord et sur lx sud. Ne=cessairement. [' ]| Quelque peu sur lx sud avec de lx montagne encore et quelque peu sur lx nord ou` [' ]| elle se affaissait vers lx plaine. lx [' ]| accoucheur ne e=tait autre que lx ge=ne=raliste [' ]| Haddon ou Hadden. Moustache grise filandreuse et lx air aux abois. Comme ce e=tait [' ]| jour fe=rie= sito^t avale= sx petit de=jeuner [' ]| [' ]| tx pe`re quitta lx maison muni de unx quart de scotch et de [' ]| unx paquet de sx sandwiches [' ]| pre=fe=re=s au jaune de oeuf pour unx randonne=e dans lx montagne. Il ne y avait a` [' ]| cela rien de inhabituel. Mais ne e=tait pas lx [' ]| unique moteur ce matin-la` sx amour de lx [' ]| marche a` pied et de lx nature sauvage. Car il se y ajoutait lx aversion que lui inspiraient [' ]| lx douleurs et autres aspects peu ragou^tants du travail avec mise au monde. de ou` [' ]| lx sandwiches que ayant atteint vers midi lx premier sommet il savoura a` lx ombre [' ]| de unx me=galithe face a` lx mer. Tu peux te imaginer sx pense=es avant et apre`s [' ]| pendant que il fendait bruye`res et gene^ts. Retour a` lx maison a` lx tombe=e de lx [' ]| nuit et pre=fe=rant y pe=ne=trer par lx porte de service il apprit a` sx consternation [' ]| par lx [' ]| [' ]| bouche de lx bonne que lx travail battait toujours sx plein. lx me^me qui allait [' ]| de=ja` bon train bien avant sx de=part unx dizaine de heures plus to^t. Sans faire [' ]| ni unx ni deux il courut a` lx remise au fond du jardin ou il garait sx De Dion [' ]| Bouton. Il referma lx porte derrie`re lui et grimpa sur lx sie`ge du conducteur. Tu [' ]| peux te imaginer sx pense=es pendant que il attendait la` au volant dans lx noir ne [' ]| sachant que penser. Malgre= sx fatigue et sx pieds endoloris il e=tait sur lx point [' ]| de repartir a` travers champs sous lx jeune lune lorsque lx bonne vint en courant [' ]| lui annoncer que toutx e=tait termine= enfin. Termine=! [' ]| Vieillard tu avances a` petits pas [' ]| [' ]| pesants sur unx e=troit chemin de campagne. Tu es sorti a` laube et maintenant [' ]| ce est lx soir. seulx bruit dans lx silence celui de [' ]| tx pas. Tu e=coutes chacun et [' ]| mentalement l' ajoutes a` lx somme toujours croissante des pre=ce=dents. Tu [' ]| te arre^tes te^te baisse=e au bord du fosse= et convertis en me`tres. A` raison a` [' ]| pre=sent de deux pas par me`tre. Tant depuis lx aube a` ajouter a` ceux de lx [' ]| journe=e de avant. De lx anne=e de avant. Des anne=es de avant. Temps si diffe=rents [' ]| du pre=sent et si pareils, lx e=norme total en kilome`tres. En lieues. Combien de [' ]| fois lx tour de lx terre de=ja`? Immobile elle aussi a` tx co^te=s pendant ces [' ]| calculs lx ombre de tx pe`re. Dans sx vieilles frusques de chemineau. Enfin en [' ]| avant co^te a` co^te de ze=ro a` nouveau. [' ]| [' ]| lx voix lui parvient tanto^t de unx co^te= tanto^t de unx autre. Tanto^t amortie par [' ]| lx e=loignement tanto^t chuchote=e a` lx oreille. Au cours de unx seulx et me^me [' ]| phrase elle peut changer de place et de volume. Ainsi par exemple avec nettete= [' ]| de au-dessus du visage renverse=, Tu vis lx jour unx jour de Pa^ques et maintenant. [' ]| Puis chuchote=e a` lx oreille, Tu es sur lx dos dans lx noir. Ou e=videmment [' ]| inversement. Autre trait sx longs silences ou` il ose presque espe=rer que elle a dit sx [' ]| dernier mot. Ainsi me^me exemple avec nettete= de au-dessus du visage [' ]| renverse=, Tu vis lx jour lx jour ou` lx Sauveur mourut et maintenant. Puis [' ]| longtemps apre`s sur sx espoir naissant lx murmure, Tu es sur lx dos [' ]| [' ]| dans lx noir. Ou e=videmment inversement [' ]| Autre trait lx raba^chage. E=ternellement a` peine varie= lx me^me jadis. Comme [' ]| pour l' amener a` toutx force a` le faire sien. A` avouer, Oui je me rappelle. Voire [' ]| peut-e^tre a` avoir unx voix. A` murmurer, Oui je me rappelle. Quelle contribution a` [' ]| lx compagnie ce serait. unx voix a` lx premie`re personne du singulier murmurant de [' ]| loin en loin, Oui je me rappelle. [' ]| unx vieille mendiante a` moitie= aveugle se acharne contre unx portail de jardin. Tu [' ]| connais bien lx endroit. Sourde comme unx pot et ne ayant pas [' ]| [' ]| toutx sx te^te lx mai^tresse de maison est au mieux avec tx me`re. Elle e=tait su^re [' ]| de pouvoir voler unx fois dans lx airs. [' ]| Si bien que unx jour elle se e=lanc^a par unx [' ]| fene^tre du premier e=tage. ce est en rentrant du jardin de enfants sur tx mini-bicyclette [' ]| que tu vois lx pauvre vieille aux prises avec lx portail. Tu descends et le lui ouvres. [' ]| Elle te be=nit. Quelles e=taient sx paroles? Que Dieu te le rende p'tit M'sieu. Dans [' ]| ce gou^t-la`. Que Dieu te pre=serve p'tit M'sieu. [' ]| Voix faible me^me au maximum de sx force. Elle reflue lentement jusqu'aux limites [' ]| de lx audible. Puis lentement revient a` sx faible maximum. A` chaque lent reflux [' ]| nai^t lentement lx espoir que elle meurt. Il doit savoir [' ]| [' ]| que elle reviendra. ne empe^che que a` chaque lent reflux nai^t lentement lx espoir [' ]| que elle meurt. [' ]| Il gagna peu a` peu lx noir et lx silence et se y e=tendit. [' ]| Au bout de unx temps tre`s [' ]| long ainsi avec ce que il lui restait de jugement il les jugea sans retour. Et puis unx [' ]| jour lx voix. unx jour! Enfin. Et puis enfin lx voix disant, [' ]| Tu es sur lx dos dans lx [' ]| noir. Tels sx premiers mots. Longue pause pour que il puisse en croire sx oreilles [' ]| et derechef lx me^mes. Ensuite lx serment de ne plus cesser que avec lx oui+e. Tu es [' ]| sur lx dos dans lx noir et cette voix ne cessera que lorsque cessera lx oui+e. Ou [' ]| peut-e^tre mieux alors que il gisait dans lx pe=nombre et que lx bruits se faisaient [' ]| rares ce [' ]| [' ]| fut peu a` peu lx silence et lx noir. lx compagnie y gagnerait peut-e^tre. Car quels [' ]| bruits de loin en loin? de ou` lx demi-jour? [' ]| Tu es debout au bout de unx haut tremplin. Haut au-dessus de lx mer. Dans celle-ci [' ]| lx visage renverse= de tx pe`re. Renverse= vers toi. Tu regardes en bas lx cher [' ]| visage ami. Il te crie de sauter. Il crie, Courage! lx visage rond et rouge. [' ]| lx e=paisse moustache. lx cheveux grisonnants. lx houle le submerge et le [' ]| rame`ne a` flot. Encore lx lointain appel, Courage! lx monde te regarde. Depuis [' ]| lx eau lointaine. Depuis lx terre ferme. [' ]| unx bruit de loin en loin. Quelle [' ]| [' ]| be=ne=diction unx tel recours. Dans lx silence et lx noir fermer lx yeux et [' ]| entendre unx bruit. unx objet quelconque qui quitte sx place pour sx place dernie`re. [' ]| unx chose molle qui mollement bouge pour ne avoir plus a` bouger. Au noir visible [' ]| fermer lx yeux et entendre ne fu^t <-> ce que cela. unx chose molle qui mollement [' ]| bouge pour ne avoir plus a` bouger. [' ]| lx voix e=met unx lueur. lx noir se e=claircit lx temps que elle parle. [' ]| se e=paissit quand elle reflue. se e=claircit quand elle revient a` sx faible maximum. Se [' ]| re=tablit quand elle se tait. Tu es sur lx dos dans lx noir. La` si ils avaient e=te= [' ]| ouverts tx yeux auraient vu unx changement. [' ]| [' ]| de ou` lx demi-jour? Quelle compagnie dans lx noir. Fermer lx yeux et essayer de [' ]| l' imaginer. de ou` jadis lx demi-jour? Aucune source apparente. Comme si [' ]| luminescent a` peine toutx sx petit vide. Que pouvait <-> il bien voir alors au-dessus de [' ]| sx visage renverse= ? Fermer lx yeux dans lx noir et essayer de l' imaginer. [' ]| Autre trait lx tx terne. Sans vie. Me^me tx terne toujours. Pour sx affirmations. [' ]| Pour sx ne=gations. Pour sx interrogations. Pour sx exclamations. Pour sx [' ]| exhortations. Tu fus jadis. Tu ne fus jamais. Fus <-> tu jamais? Oh ne avoir jamais e=te=! [' ]| Sois a` nouveau. Me^me tx terne. [' ]| [' ]| Peut <-> il bouger? Bouge <-t-> il? Doit <-> il bouger? Comme c^a aiderait. Quand lx voix [' ]| de=faille. unx mouvement quelconque si petit soit <-> il. Ne [' ]| serait <-> ce que unx main qui [' ]| se ferme. Ou qui se ouvre si ferme=e au de=part. Comme c^a aiderait dans lx noir. [' ]| Fermer lx yeux et voir cette main. Creux offert remplissant toutx lx champ. lx [' ]| lignes. lx doigts qui lentement se replient. Ou se redressent si replie=s au [' ]| de=part. lx lignes de ce vieux creux. [' ]| Il y a bien su^r lx oeil. Remplissant toutx lx champ. lx voile qui lentement se baisse. [' ]| Ou se rele`ve si baisse= au de=part. lx globe. Rien que prunelle. E=carquille=e a` [' ]| lx verticale. Voile=e. De=nude=e. Voile=e a` nouveau. De=nude=e a` nouveau. [' ]| [' ]| Et si il parlait apre`s toutx. Si faiblement que ce soit. Quelle contribution a` lx [' ]| compagnie ce serait. Tu es sur lx dos dans lx noir et unx jour tu parleras a` [' ]| nouveau. unx jour! Enfin. Enfin tu parleras a` nouveau. Oui je me rappelle. Ce fut [' ]| moi. Ce fut moi alors. @@@@@| [' ]| Tu es seulx dans lx jardin. tx me`re est dans lx cuisine se pre=parant au gou^ter [' ]| avec Madame Coote. Confectionnant lx tartines beurre=es de unx minceur de [' ]| lamelle. De derrie`re unx buisson tu observes Madame Coote qui arrive. Petite [' ]| femme maigre et aigre. tx me`re lui re=pond en disant, Il joue dans lx jardin. Tu [' ]| grimpes [' ]| [' ]| jusqu'au sommet de unx grand sapin. Tu restes la`-haut a` lx [' ]| e=coute de toutx lx [' ]| bruits. Puis te jettes en bas. lx grandes branches brisent tx chute. lx aiguilles. [' ]| Tu restes unx moment face contre terre. Puis regrimpes sur lx arbre. tx me`re [' ]| re=pond a` Madame Coote en disant, Il a e=te= odieux. [' ]| Que ressent <-> il avec ce que il lui reste de sentiment a` propos de maintenant par [' ]| rapport a` avant? Lorsque avec ce que il lui restait de jugement il jugea sx e=tat [' ]| sans retour. Autant demander ce que alors, par rapport a` avant il ressentait a` [' ]| propos de alors. Comme alors il ne y avait pas de avant de me^me il ne y en a pas [' ]| maintenant. [' ]| [' ]| Dans lx me^me noir ou dans unx autre unx autre imaginant lx toutx pour se tenir [' ]| compagnie. Parole apparemment claire a` premie`re vue. Mais sous lx oeil qui se y [' ]| attarde elle se trouble. Me^me plus lx oeil se y attarde plus elle se trouble. Jusqu'a` [' ]| ce que lx oeil se ferme et de=gage=e d'autant lx te^te peut se enque=rir, Que cela [' ]| veut <-> il dire? Que cela veut <-> il dire qui a premie`re vue paraissait clair? Jusqu'a` ce [' ]| que elle aussi se ferme pour ainsi dire. Comme se fermerait lx fene^tre de unx pie`ce [' ]| sombre et vide. lx unique fene^tre donnant sur lx sombre dehors. Puis plus rien. [' ]| Non. Malheureusement non. Lueurs de agonisant encore et tressaillements. [' ]| Informulables soubresauts de lx esprit. Inapaisables. [' ]| [' ]| Nulle part en particulier sur lx chemin de A a` Z. Ou pour plus de vraisemblance [' ]| lx chemin de Ballyogan. Ce cher vieux vicinal. Quelque part sur lx chemin de [' ]| Ballyogan au lieu de nulle part en particulier. Quelque part entre A et Z sur lx [' ]| chemin de Ballyogan. Te^te baisse=e dans tx additions au bord du fosse=. A` [' ]| gauche lx premie`res pentes. Devant lx pa^turages. A` droite et unx peu en retrait [' ]| lx ombre de tx pe`re. Tant de fois de=ja` lx tour de lx terre. Manteau jadis vert [' ]| raide de pied en cap de vieillesse et de crasse. Melon cabosse= jaune jadis et [' ]| brodequins encore assortis. En chemin depuis lx aube et de=ja` lx soir. Fini lx [' ]| calcul en avant toutx deux de ze=ro a` nouveau. toutx droit sur Stepaside. Mais [' ]| brusquement vous coupez a` travers lx [' ]| [' ]| haie et disparaissez clopin-clopant vers lx est a` travers champs. [' ]| Car pourquoi ou? Pourquoi dans unx autre noir ou dans lx me^me ? Et qui le demande? [' ]| Et qui demande, Qui le demande? Et re=pond, Celui qui que il soit qui imagine lx [' ]| toutx. Dans lx me^me noir que sx cre=ature ou dans unx autre. [' ]| Pour se tenir compagnie. [' ]| Qui demande en fin de compte, Qui demande? Et en fin de compte re=pond comme [' ]| ci-dessus. En ajoutant toutx bas longtemps apre`s, A` moins que ce ne soit unx autre [' ]| encore. Nulle part a` trouver. Nulle part a` chercher. lx impensable ultime. [' ]| Innommable. toutx dernie`re personne. Je. Vite motus. [' ]| [' ]| lx lumie`re que il y avait alors. Sur tx dos dans lx noir lx lumie`re [' ]| que il y avait alors. [' ]| Clarte= sans nuage ni soleil. Tu te e=clipses au lever du jour et grimpes a` tx cachette [' ]| au flanc du coteau. unx nid dans lx gene^t. A` lx est au-dela` [' ]| de lx mer le contour a` [' ]| peine de hautes montagnes. unx distance de soixante-dix milles a` en croire tx [' ]| manuel de ge=ographie. Pour lx troisie`me ou quatrie`me fois de tx vie. lx premie`re [' ]| fois tu leur en fis part et fus de=ride=. Tu ne aurais vu que nuages. Si bien que depuis [' ]| tu le cueilles dans tx coeur avec lx reste. Retour a` lx tombe=e de lx nuit et au lit [' ]| sans souper. Tu gis dans lx noir dans cette lumie`re a` nouveau. Depuis tx nid dans [' ]| lx gene^t tu braques lx yeux par-dela` lx mer a` en avoir mal. Tu les fermes lx temps [' ]| de [' ]| [' ]| compter jusqu'a` cent puis lx rouvres et braques a` nouveau. Jusqu'a` ce que a` lx [' ]| fin elles soient la`. Bleu pa^le infiniment contre lx ciel pa^le. Tu gis dans lx noir [' ]| dans cette lumie`re a` nouveau. te endors dans cette lumie`re sans nuage ni soleil. [' ]| Dors jusqu'a` lx lumie`re du jour. [' ]| Inventeur de lx voix et de lx entendeur et de soi-me^me. Inventeur de soi-me^me [' ]| pour se tenir compagnie. En rester la`. Il parle de soi comme de unx autre. Il dit en [' ]| parlant de soi, Il parle de soi comme de unx autre. Il se imagine soi-me^me aussi pour [' ]| se tenir compagnie. En rester la`. lx confusion elle aussi tient compagnie. [' ]| Jusqu'a` unx certain point. Mieux vaut lx espoir charlatan que aucun. Jusqu'a` [' ]| [' ]| unx certain point. Jusqu'a` ce que lx coeur se prenne a` languir. De lx compagnie [' ]| aussi jusqu'a` unx certain point. Mieux vaut unx coeur languissant que aucun. Jusqu'a` [' ]| ce que il se prenne a` crever. Ainsi en parlant de soi il conclut pour lx moment, [' ]| Pour lx moment en rester la`. [' ]| Dans lx me^me noir que sx cre=ature ou dans unx autre. Encore a` imaginer. Ainsi [' ]| que sx posture. Debout ou assis ou couche= ou dans unx autre posture quelconque [' ]| dans lx noir. Re=ponses parmi de autres encore a` imaginer. Parmi de autres a` [' ]| de autres questions itou. En tenant compte de lx teneur en compagnie. Lequel des [' ]| deux noirs est lx plus apte a` tenir compagnie? Laquelle de toutx lx [' ]| [' ]| postures imaginables a lx plus a` offrir en matie`re de compagnie? Et de me^me [' ]| pour lx autres questions encore a` imaginer. Telle celle de savoir si de telles [' ]| de=cisions sont sans appel. que il soit de=cide= par exemple apre`s mu^re [' ]| imagination en faveur de lx allongement soit sur lx dos soit sur lx [' ]| ventre et que a` lx [' ]| longue cette posture de=c^oive en tant que compagnie. Est <-> il possible en ce cas [' ]| oui ou non de y substituer unx autre. Tel lx accroupissement par exemple lx jambes [' ]| replie=es dans lx demi-cercle des bras et lx te^te sur lx genoux. Voire du [' ]| mouvement. Ne serait <-> ce que a` quatre pattes. unx autre dans lx me^me noir ou [' ]| dans unx autre lance= a` quatre pattes en train de imaginer lx toutx pour se tenir [' ]| compagnie. Ou quelque autre mode de locomotion. [' ]| [' ]| lx possibilite=s de rencontre. unx rat mort. Quelle contribution a` lx compagnie [' ]| ce serait. unx rat depuis longtemps mort. [' ]| ne y aurait <-> il pas moyen de bonifier lx entendeur? De le rendre [' ]| de unx commerce plus [' ]| agre=able sinon franchement humain. Co^te= mental peut-e^tre place pour unx [' ]| peu plus de animation. unx effort de re=flexion toutx au moins. De reme=moration. [' ]| Voire de articulation. Des traces de e=motion. Quelques signes de de=tresse. unx [' ]| sentiment de faillite. Sans sortir du personnage. Entreprise e=pineuse. Mais [' ]| co^te= physique. Lui faut <-> il ge=sir inerte jusqu'au bout? seulx lx paupie`res qui [' ]| se remuent de temps en temps puisque techniquement il le faut. Afin de admettre [' ]| [' ]| ou de exclure lx noir. Ne pourrait <-> il pas croiser lx pieds? De loin en loin. Tanto^t [' ]| lx gauche sur lx droit et tanto^t en temps voulu lx contraire. Non. Incompatible [' ]| toutx a` fait. Lui ge=sir lx pieds croise=s? Balaye= au premier coup d'oeil. unx [' ]| mouvement quelconque de unx main? unx crispation. unx de=crispation. [' ]| Difficilement de=fendable. Ou leve=e pour chasser unx mouche. Mais il ne y a pas [' ]| de mouches. Alors que il y en ait. Pourquoi pas? lx tentation est forte. que il y ait [' ]| unx mouche. unx mouche vivante le tenant a` tort pour mort. Instruite de sx [' ]| erreur et la renouvelant aussito^t. Quelle contribution a` lx compagnie ce serait. [' ]| unx mouche vivante le tenant a` tort pour mort. Mais non. Il ne chasserait pas unx [' ]| mouche. [' ]| [' ]| Tu as pitie= de unx he=risson dehors dans lx froid et le mets [' ]| dans unx vieux carton a` [' ]| chapeaux avec unx provision de vers. Tu places ensuite lx carton avec lx vermivore [' ]| dedans dans unx cage a` lapins de=saffecte=e dont tu cales lx porte ouverte afin que [' ]| lx pauvre be^te puisse aller et venir a` sx gre=. Aller en que^te de sx pa^ture et [' ]| ayant mange= regagner lx chaleur et lx se=curite= de sx carton dans lx cage. Voila` [' ]| donc lx he=risson dans lx carton avec suffisamment de vers pour pouvoir voir venir. [' ]| unx dernier coup d'oeil pour te assurer que toutx est comme il faut avant de te en aller [' ]| chercher autre chose pour tuer lx temps de unx lenteur mortelle de=ja` a` cet a^ge [' ]| tendre. lx petite flamme allume=e par cette [' ]| [' ]| bonne action est plus longue que de habitude a` faiblir et a` pa^lir. Tu te enflammais [' ]| volontiers a` cette e=poque mais jamais longtemps. A` peine lx flamme allume=e [' ]| par quelque bonne action de tx part ou par quelque petit triomphe sur tx rivaux [' ]| ou par unx mot de e=loge de lx bouche de tx parents [' ]| ou de tx mai^tres que elle se [' ]| mettait a` faiblir et a` pa^lir en te laissant en tre`s peu de temps aussi frileux et [' ]| sombre que devant. Me^me a` cette e=poque. Mais pas ce jour-la`. Ce fut pour [' ]| conclure au passe= par unx apre`s-midi de automne que tu rencontras lx he=risson et [' ]| eus pitie= de lui de lx sorte et tu en ressentais encore lx bienfaits venue lx heure de [' ]| te coucher. Et a` genoux sur lx descente de lit tu ajoutas lx he=risson a` lx liste des [' ]| e^tres chers [' ]| [' ]| que toutx lx soirs il fallait recommander a` Dieu. Et te tournant et te retournant [' ]| dans lx chaleur des draps en attendant lx sommeil tu e=prouvais encore unx petit [' ]| chaud au coeur en pensant a` lx chance que avait eue ce he=risson-la` de croiser tx [' ]| chemin comme il l' avait fait. En lx occurrence unx sentier de terre borde= de buis [' ]| fle=tri. Comme tu te tenais la` en te interrogeant sur lx meilleure fac^on de tuer lx [' ]| temps jusqu'a` lx heure du coucher il fendit lx une des bordures et filait toutx droit [' ]| vers lx autre lorsque tu entras dans sx vie. Or lx lendemain matin non seulement lx [' ]| petite flamme se e=tait e=teinte mais unx grand malaise avait pris sx place. lx obscur [' ]| sentiment que toutx ne e=tait peut-e^tre pas comme il fallait. Et que pluto^t que [' ]| de avoir fait ce que tu avais fait tu [' ]| [' ]| aurais peut-e^tre mieux fait de laisser faire lx nature et lx he=risson aller sx [' ]| chemin. Il se e=coula des journe=es entie`res sinon des semaines avant que tu [' ]| eusses lx courage de retourner a` lx cage. Tu ne as jamais oublie= ce que tu trouvas [' ]| alors. Tu es sur lx dos dans lx noir et ne as jamais oublie= ce que tu trouvas alors. [' ]| Cette bouillie. Cette infection. [' ]| Menace depuis unx moment ce qui suit. lx besoin de compagnie discontinu. Des [' ]| moments ou` lx sienne sans me=lange unx soulagement. Alors lx voix unx intruse. [' ]| De me^me que lx image de lx entendeur. De me^me que lx sienne. Regret du [' ]| me^me coup de les avoir suscite=es et proble`me comment en finir. Enfin que [' ]| signifie [' ]| [' ]| lx sienne sans me=lange? Quel possible soulagement? En rester la` pour lx [' ]| moment. [' ]| Que lx entendeur se appelle H. Aspire=. Hache. Toi Hache tu es sur lx dos dans lx [' ]| noir. Et que il sache sx nom. Plus question de surprendre des choses pas pour lui. [' ]| De ne pas e^tre vise=. Quoique de toutx e=vidence logiquement aucune. de unx [' ]| chuchotement dans lx pavillon de lx oreille se demander si il lui est destine=! Ainsi [' ]| est <-> il. Perte donc de cette vague incertitude. Ce faible espoir. Pour lui si prive= [' ]| de occasions de sentir. Si peu apte a` sentir. ne aspirant dans lx mesure ou` il peut [' ]| aspirer que a` ne rien sentir. Est <-> ce souhaitable? Non. Y gagnerait <-> il en tant que [' ]| compagnie? [' ]| [' ]| Non. Alors que il ne se appelle plus H. que il soit a` nouveau tel que toujours. Sans [' ]| nom. Tu. [' ]| Imaginer de plus pre`s lx endroit ou` il gi^t. Sans rien exage=rer. unx indice quant [' ]| a` sx forme et sx e=tendue est fourni par lx voix au loin. Lui parvenant de loin au [' ]| terme de unx lent reflux ou de=croche=e de unx [' ]| seulx coup ou reprise au loin apre`s unx [' ]| long silence. Et cela aussi bien de en haut que de toutx parts [' ]| et a` toutx lx niveaux [' ]| au me^me degre= de affaiblissement maximum du^ au maximum de e=loignement. [' ]| Jamais de en bas. Jusqu'a` pre=sent. de ou` logiquement lx sujet sur lx dos dans unx [' ]| rotonde de large diame`tre de telle sorte que sx te^te en occupe lx centre. Large de [' ]| [' ]| combien? Vu lx faiblesse de lx voix a` sx faible maximum unx vingtaine de me`tres [' ]| doit suffire soit unx dizaine depuis lx oreille jusqu'a` ne importe [' ]| quel point de lx surface [' ]| enveloppante. Voila` pour lx forme et lx e=tendue. Et lx matie`re? Quel indice si tant [' ]| est que tel existe quant a` elle et de ou`? Ne rien de=cider pour lx moment. lx basalte [' ]| appelle. Du basalte noir. Mais ne rien de=cider pour lx moment. Ainsi las de lx voix [' ]| et de sx entendeur a` part soi il imagine. Mais avec unx peu plus de imagination il se [' ]| voit avoir imagine= faux. Car de quel droit affirmer de [' ]| unx faible sx que il se agit de unx [' ]| moins faible rendu plus faible par lx e=loignement et non pas de unx plus faible toutx [' ]| court e=mis a bout portant ? Ou de unx faible se faisant plus faible que il se e=loigne [' ]| [' ]| pluto^t que il ne de=croi^t sur place ? Sans doute de aucun. De lx voix donc nulle [' ]| lumie`re a` attendre sur lx nature de lx endroit ou` gi^t notre vieil entendeur. Dans lx [' ]| noir immensurable. Sans bornes. En rester la` pour lx moment. En ajoutant [' ]| seulement, Quelle est cette espe`ce de imagination si entache=e de raison? unx [' ]| espe`ce a` part. [' ]| unx autre imaginant lx toutx pour se tenir compagnie. Dans lx me^me noir que sx [' ]| cre=ature ou dans unx autre. Vite imaginer. Dans lx me^me. [' ]| ne y aurait <-> il pas moyen de bonifier lx voix? De la rendre de unx commerce plus [' ]| agre=able. Supposition que depuis [' ]| [' ]| quelque temps elle aille se modifiant. Quoique nul temps de nul verbe [' ]| dans cette conscience te=ne=breuse. toutx a` toutx instant fini et en cours et [' ]| sans fin. Mais supposition que pour lx autre depuis quelque temps elle aille [' ]| se ame=liorant. Me^me tx terne toujours tel que imagine= au de=part et [' ]| me^me raba^chage. La` rien a` redire. Mais moins de mobilite=. Moins de [' ]| varie=te= dans lx faiblesse. Comme a` lx recherche de lx emplacement optimum. [' ]| de ou` de=charger avec lx maximum de effet. lx amplitude ide=ale pour [' ]| unx audition commode. Avec lx souci ni de offenser lx oreille par trop de [' ]| volume ni par lx exce`s contraire de l' obliger a` se tendre. Combien plus [' ]| apte a` tenir compagnie serait unx tel organe que celui au de=part [' ]| ha^tivement imagine=. Combien mieux en [' ]| [' ]| mesure de atteindre sx but. Celui de faire [' ]| avoir unx passe= a` lx entendeur et que il en [' ]| convienne. Tu naquis unx vendredi saint au terme de unx long travail. Oui je me [' ]| rappelle. lx soleil venait de se coucher derrie`re lx me=le`zes. Oui je me [' ]| rappelle. toutx comme lx goutte pour mieux e=roder doit tomber sans de=vier sur [' ]| lx sousjacent. @@@@@| [' ]| Lors de tx dernie`re sortie lx terre e=tait sous lx neige. Maintenant sur lx dos dans [' ]| lx noir tu te tiens ce matin-la` sur lx seuil de lx porte referme=e doucement [' ]| derrie`re toi. Adosse= a` lx porte te^te baisse=e tu te appre^tes a` partir. Quand tu [' ]| rouvres lx yeux tx pieds ont disparu et lx pans de tx manteau reposent sur lx [' ]| neige. [' ]| [' ]| lx sombre sce`ne semble e=claire=e de en dessous. Tu te vois a` lx instant de cette [' ]| dernie`re sortie adosse= a` lx porte lx yeux ferme=s en attendant de te donner lx [' ]| de=part. Hors de la`. Ensuite lx sce`ne a` lx lumie`re de lx neige. Tu gis dans lx noir [' ]| lx yeux ferme=s et te vois alors comme tu viens de e^tre de=crit te appre^tant a` te [' ]| lancer a` travers cette nappe de lumie`re. Tu entends de nouveau lx de=clic de lx [' ]| porte doucement referme=e et lx silence avant que puisse se faire lx premier pas. [' ]| Enfin te voila` parti par lx blancs pa^turages e=gaye=s de agneaux au printemps et [' ]| jonche=s de rouges de=livres. Tu mets lx cap comme toujours toutx droit sur lx [' ]| bre`che dans lx hai^e de e=pines qui en marque lx limite [' ]| a` lx ouest. Jusque-la` depuis [' ]| lx abord des pa^turages il te faut normalement de [' ]| [' ]| dix-huit cents a` deux mille pas selon tx humeur et lx e=tat du terrain. Mais ce dernier [' ]| matin-la` il te en faudra beaucoup plus. Beaucoup beaucoup plus. lx ligne droite est si [' ]| familie`re a` tx pieds que ils pourraient au besoin se y tenir tx yeux ferme=s sans [' ]| erreur a` lx arrive=e de plus de quelques pas co^te= nord ou sud. ce est d'ailleurs sans [' ]| nul besoin sinon inte=rieur ce que normalement ils font et non seulement ici. Car tu [' ]| chemines sinon lx yeux ferme=s quoique cela aussi lx moitie= du temps du moins en [' ]| les gardant fixe=s sur lx sol momentane= devant tx pieds. [' ]| Voila` de lx nature toutx ce [' ]| que tu auras vu. Depuis lx jour ou` tu baissas lx te^te pour de bon. lx sol fugitif [' ]| devant tx pieds. Tu ne comptes plus tx pas. Pour lx [' ]| simple raison que ce est toutx lx jours lx [' ]| [' ]| me^me chiffre. En moyenne de unx jour a` lx autre lx me^me. Puisque lx chemin est [' ]| toujours lx me^me. Tu tiens compte des jours et toutx lx dix jours multiplies. Et [' ]| additionnes. lx ombre de tx pe`re ne est plus avec toi. Elle la^cha il y a longtemps. Tu [' ]| ne entends plus tx pas. Sans entendre ni voir tu vas tx chemin. Jour apre`s jour. lx [' ]| me^me chemin. Comme si il ne y en avait plus de autre. [' ]| Pour toi il ne y en a plus de autre. [' ]| Autrefois tu ne te arre^tais que pour mener a` bien tx calcul. Afin de pouvoir repartir [' ]| de ze=ro a` nouveau. Ce besoin supprime= comme nous l' avons vu celui de te arre^ter [' ]| l' est en the=orie aussi. Sauf peut-e^tre au bout de l' aller pour te appre^ter au retour. [' ]| Cependant tu le fais. Comme jamais avant. Non pas pour cause de fatigue. Tu ne es [' ]| pas plus fatigue= a` [' ]| [' ]| pre=sent que de toutx temps. Non pas pour cause de vieillesse. Tu ne es pas plus [' ]| vieux a` pre=sent que de toutx temps. Et cependant tu te arre^tes comme jamais [' ]| avant. Si bien que pour lx me^me cent me`tres ou` tu re=alisais autrefois unx [' ]| temps de trois a` quatre minutes il te en faut maintenant entre quinze et vingt. lx [' ]| pied tombe de lui-me^me au milieu du pas ou quand ce est a` lui de de=coller reste [' ]| cloue= au sol avec arre^t du corps. Alors informulable angoisse dont lx essentiel, [' ]| Pourront <-> ils aller plus loin? Ou mieux, Vont <-> ils aller plus loin? lx strict essentiel. [' ]| Tu gis dans lx noir lx yeux ferme=s et vois lx sce`ne. Comme tu ne le pouvais [' ]| alors. lx sombre vou^te du ciel. lx terre e=blouissante. Toi fige= au milieu. lx [' ]| brodequins enfonce=s jusqu'aux tiges. lx pans [' ]| [' ]| du manteau reposant sur lx neige. Dans lx vieux melon lx vieille te^te baisse=e [' ]| muette de angoisse. Au milieu des pa^turages a` mi-chemin de lx bre`che. Cette [' ]| ligne droite. Tu regardes en arrie`re comme tu ne le pouvais alors et vois tx [' ]| traces. unx grande parabole. Dans lx non-sens des aiguilles. Comme aux enfers. [' ]| Comme si soudain lx coeur trop lourd. A` lx fin trop lourd. [' ]| lx fleur de lx a^ge. En imaginer unx effluve spe=cimen. [' ]| Sur lx dos dans lx noir tu te [' ]| rappelles. Journe=e de avril sans nuage. Elle te rejoint dans lx petit pavillon. [' ]| Rustique hexae`dre. Fait entie`rement de tronc^ons de sapin et de me=le`ze. [' ]| Diame`tre deux me`tres. Hauteur trois. Surface du sol [' ]| [' ]| dans lx trois me`tres carre=s. Deux petits jours polychromes vis-a`-vis. Petits [' ]| carreaux colore=s taille=s en lozange. Sous chacun unx rebord. Ici lx dimanche en [' ]| e=te= apre`s lx repas de midi tx pe`re aimait a` se retirer muni de Punch [' ]| et de unx [' ]| coussin. Assis sur unx rebord lx ceinture de sx pantalon de=boutonne=e il tournait [' ]| lx pages. Toi en face sur lx autre lx pieds ballants. [' ]| Chaque fois que il gloussait tu [' ]| essayais de glousser aussi. Lorsque sx gloussement se mourait lx tien aussi. Cela [' ]| lui plaisait et l' amusait beaucoup que tu veuilles imiter sx gloussement et il lui [' ]| arrivait de glousser a` froid dans lx seulx but de te entendre essayer de glousser [' ]| aussi. De temps en temps tu te retournes et regardes par unx carreau rose. Tu colles [' ]| tx petit nez contre [' ]| [' ]| lx verre et vois toutx lx dehors en rose. lx anne=es se sont [' ]| enfuies et te revoila` a` [' ]| lx me^me place que alors baigne= de lumie`re irise=e lx yeux braque=s sur lx [' ]| vide. Elle tarde. Tu fermes lx yeux et entreprends de calculer lx volume. Vers lx [' ]| simples ope=rations de arithme=tique tu te tournes volontiers dans lx moments [' ]| difficiles. Comme vers unx havre. Tu arrives finalement a` sept me`tres cubes [' ]| environ. Encore maintenant dans lx noir hors du temps lx chiffres te [' ]| re=confortent. Tu supposes unx certain rythme cardiaque et calcules combien de [' ]| palpitations par jour. Par semaine. Par mois. Par an. Et en supposant unx certain [' ]| temps de vie par vie. Mais pour lx moment ne en ayant a` tx passif [' ]| que unx dizaine [' ]| de billions ame=ricains te revoila` [' ]| [' ]| assis dans lx petit pavillon en train de en calculer lx volume. Sept me`tres cubes [' ]| environ. Pour des raisons myste=rieuses ce chiffre te parai^t improbable et tu [' ]| reprends tx calcul de ze=ro. Mais le voila` a` peine reparti que sx pas le=ger se [' ]| fait entendre. Le=ger pour unx femme de sx corpulence. lx coeur battant tu [' ]| rouvres lx yeux et au bout de unx instant interminable sx [' ]| visage apparai^t a` lx [' ]| fene^tre. Bleue presque entie`rement vue de tx place lx pa^leur naturelle que tu [' ]| admires tant comme sans doute vue de lx sienne entie`rement bleue lx tienne. Car [' ]| lx pa^leur naturelle est unx proprie=te= qui vous est commune. lx le`vres [' ]| violettes ne rendent pas tx sourire. Or e=tant donne= que cette fene^tre vue de [' ]| tx sie`ge se trouve au niveau de tx yeux et de autre part [' ]| [' ]| que lx plancher est a` peu pre`s au ras du sol exte=rieur tu ne peux te empe^cher de te [' ]| demander si elle ne est pas tombe=e a` genoux. Sachant de expe=rience que lx stature [' ]| ou grandeur qui vous est commune est lx somme de segments e=gaux. Car lorsque [' ]| droits debout ou e=tendus de toutx votre long vous vous plaquez face a` face lx un [' ]| contre lx autre alors vos genoux se touchent ainsi que vos pubis et vos cheveux [' ]| se emme^lent. Fallait <-> il en conclure que lx perte de taille pour [' ]| lx corps assis est lx [' ]| me^me que pour celui a` genoux? Ici tu fermes lx yeux afin mentalement de mieux [' ]| mesurer et comparer lx premiers et deuxie`mes segments soit de lx plante a` lx rotule [' ]| et de la` a` lx ceinture pelvienne. Comme tu te adonnais toutx [' ]| e=veille= a` lx oeil clos! [' ]| De jour et de nuit. A` ce [' ]| [' ]| noir parfait. Cette lumie`re sans ombre. Simplement pour te absenter. Ou pour affaire [' ]| comme ici. unx jambe unique apparai^t. Tu en se=pares lx segments et les allonges [' ]| co^te a` co^te. ce est comme tu te en doutais unx peu. [' ]| lx supe=rieur est lx plus long et [' ]| par conse=quent plus grande lx perte de lx assis quand lx sie`ge est a` hauteur de [' ]| genou. Tu laisses la` lx morceaux et rouvrant lx yeux la trouve assise devant toi. [' ]| Silence. lx le`vres vermeilles ne rendent pas tx sourire. tx yeux descendent a` sx [' ]| poitrine. Tu ne te rappelles pas l' avoir vue si opulente. A` sx ventre. Me^me [' ]| impression. Il se fond dans celui de tx pe`re de=bordant de lx ceinture [' ]| de=boutonne=e. Serait <-> elle enceinte sans. que tu aies seulement sollicite= sx main? [' ]| Tu rentres en toi-me^me. Elle [' ]| [' ]| aussi a` tx insu a ferme= lx yeux. Vous voila` ainsi assis dans lx petit pavillon. [' ]| Dans cette lumie`re irise=e. Ce silence. [' ]| Vide= par unx telle de=bauche de imagination il cesse et toutx cesse. Jusqu'au moment [' ]| ou` repris par lx besoin de compagnie il se engage a` appeler lx entendeur M toutx au [' ]| moins. Pour faciliter lx repe=rage. Soi-me^me de unx autre caracte`re. W. Imaginant lx [' ]| toutx soi-me^me compris pour se tenir compagnie. Dans lx me^me noir que M aux [' ]| dernie`res nouvelles. Dans quelle posture et si fixe ou mobile pas encore imagine=. Il [' ]| dit aussi en parlant de soi, lx dernie`re fois que il parla de soi ce fut pour se dire dans [' ]| lx me^me noir que sx cre=ature. Non [' ]| [' ]| pas dans unx autre comme primitivement envisage=. Dans lx me^me. En tant que [' ]| plus apte a` tenir compagnie. Et que il restait a` imaginer sx posture. Et si fixe ou [' ]| mobile. Laquelle de toutx lx postures imaginables risquait lx moins de lasser a` [' ]| lx longue? Lequel du mouvement ou du repos se ave=rerait lx plus distrayant a` [' ]| long terme? Et en me^me temps de unx seulx haleine trop to^t pour savoir et [' ]| pourquoi apre`s toutx ne pas dire sans plus attendre ce qui par lx suite peut-e^tre [' ]| de=dit et si de aventure cela ne se pouvait pas. Alors? Pourrait <-> il maintenant si il le [' ]| jugeait pre=fe=rable se retirer du noir qui aux dernie`res nouvelles eut sx [' ]| pre=fe=rence et aller dans unx toutx autre loin de sx cre=ature? Si maintenant il se [' ]| de=cidait a` ge=sir et que il en vi^nt plus tard a` le [' ]| [' ]| regretter pourrait <-> il alors se mettre debout par exemple et se appuyer contre unx mur [' ]| ou faire lx cent pas? M se laisserait <-> il re=imaginer dans unx berceuse? lx mains [' ]| libres de aller a` sx secours? La` dans lx me^me noir que sx cre=ature il se fausse [' ]| compagnie en butte a` ces perplexite=s toutx en se demandant au fin fond de sx [' ]| esprit comme cela lui arrive quelquefois si lx maux du monde e=taient toujours [' ]| ce que ils e=taient. De sx temps. [' ]| M jusqu'a` pre=sent comme suit. Sur lx dos dans unx lieu noir a` lx forme et aux [' ]| dimensions encore a` imaginer. Entendeur par intermittence de unx voix dont [' ]| parfois il se demande si elle lui est destine=e a` lui pluto^t que a` unx autre loge= a` [' ]| lx me^me enseigne. [' ]| [' ]| Puisque rien ne prouve lorsqu' elle de=crit correctement sx situation a` lui que lx [' ]| description ne soit pas dans lx inte=re^t de unx autre dans [' ]| lx me^me situation. Doutes [' ]| peu a` peu de=c^us a` mesure que lx voix au lieu de se e=parpiller aux quatre coins [' ]| se referme sur lui. Lorsqu' elle cesse seulx sx son souffle a` lui. Lorsqu' elle cesse [' ]| longuement faible espoir que pour de bon. Activite= mentale des plus [' ]| quelconques. Rares lueurs de raisonnement aussito^t e=teintes. Espoir et [' ]| de=sespoir pour ne nommer que ce vieux tandem a` peine ressentis. Sur lx [' ]| origines de sx situation actuelle aucun e=claircissement. Point de la` a` rapprocher [' ]| de ici ni de alors de maintenant. seulx lx [' ]| paupie`res bougent. Lorsque lx oeil las du [' ]| noir du dehors et du dedans elles se ferment et [' ]| [' ]| se ouvrent respectivement. Espoir pas mort de autres menus mouvements localise=s. [' ]| Mais aucun mieux par ce biais a` signaler jusqu'a` pre=sent. Ou sur unx plan plus [' ]| e=leve= au profit de lx compagnie par unx mouvement de tristesse soutenue par [' ]| exemple ou de appe=tence ou de remords ou de curiosite= ou de cole`re et ainsi de [' ]| suite. Ou par unx acte quelconque de intellect suffisamment re=ussi pour que il puisse [' ]| se dire par exemple en parlant de soi, Puisqu' il ne sait pas penser que il y renonce. [' ]| Reste <-t-> il a` ajouter a` ce croquis. sx innommabilite=. Me^me M doit sauter. [' ]| Ainsi W se reme=more sx cre=ature telle que cre=e=e jusqu'ici. W ? Mais lui [' ]| aussi est cre=ature. Chime`re. [' ]| [' ]| Donc unx autre encore. De qui rien. Se cre=ant des chime`res pour tempe=rer sx [' ]| ne=ant. Vite motus. unx temps et derechef affole= a` part soi, Vite vite motus. [' ]| Imaginant imagine= imaginant lx toutx pour se tenir compagnie. Dans lx me^me [' ]| noir chime=rique que sx autres chime`res. Dans quelle posture et si oui ou non [' ]| tel lx entendeur dans lx sienne unx fois pour [' ]| toutx pas encore arre^te=. Ne suffit <-> il [' ]| pas de unx seulx immobile? A` quoi bon redoubler ce facteur de soulas ? Alors que il se [' ]| meuve. Avec mode=ration. A` quatre pattes. unx reptation mode=re=e. lx torse [' ]| bien e=carte= du sol et lx oeil aux aguets dans lx sens de lx marche. Si cela ne vaut [' ]| pas mieux [' ]| [' ]| que rien annuler si possible. Et dans lx vide retrouve= unx autre motion. Ou aucune. [' ]| Alors plus que a` imaginer lx posture lx plus be=ne=fique. [' ]| Mais pour lx moment que il [' ]| rampe. Rampe et tombe. Rampe a` nouveau et a` nouveau tombe. Dans lx me^me [' ]| noir chime=rique que sx autres chime`res. [' ]| Ayant longtemps erre= comme fourvoye=e lx voix trouve sx place et sx faiblesse [' ]| finale. sx place ou`? Imaginer avec circonspection. [' ]| Au-dessus du visage renverse=. A` lx verticale de lx occiput. De sorte que a` lx faible [' ]| lumie`re que elle re=pand si il y avait unx bouche a` voir il ne la verrait pas. Quelque [' ]| de=sespe=re=ment que il roule lx yeux. Hauteur du sol? [' ]| [' ]| A` bout de bras. Force? Faible. Comme de unx me`re qui se penche par derrie`re sur lx [' ]| chevet du berceau. Elle se e=carte pour que lx pe`re puisse voir. Lui a` sx tour [' ]| murmure au nouveau-ne=. tx terne inchange=. Nulle trace de amour. [' ]| Tu es sur lx dos au pied de unx tremble. Dans sx ombre tremblante. Elle couche=e a` [' ]| angle droit appuye=e sur lx coudes. tx yeux referme=s viennent de plonger dans lx [' ]| siens. Dans lx noir tu y plonges a` nouveau. Encore. Tu sens sur tx visage lx frange [' ]| de sx longs cheveux noirs se remuer dans lx air immobile. Sous lx chape des cheveux [' ]| vos visages se cachent. Elle murmure, E=coute lx feuilles. lx yeux dans lx yeux [' ]| vous [' ]| [' ]| e=coutez lx feuilles. Dans leur ombre tremblante. @@@@@| [' ]| Rampant donc et tombant. Rompant a` nouveau et a` nouveau tombant. Si finalement [' ]| cela ne ajoute rien a` rien il peut toujours tomber unx bonne fois pour toutx. Ou ne [' ]| se e^tre jamais hisse= a` genoux. Imaginer par quel moyen unx telle reptation pourrait [' ]| servir au contraire de lx voix a` dresser unx plan de lx endroit. D'abord quelle est [' ]| lx unite= reptile? Correspondant a` lx enjambe=e du promeneur. Il se dresse a` quatre [' ]| pattes et se appre^te a` de=marrer. Mains et genoux aux angles de unx rectangle long de [' ]| deux pieds et large a` discre=tion. Finalement lx genou droit mettons se avance de six [' ]| pouces re=duisant ainsi [' ]| [' ]| de unx quart lx distance entre lui et lx main homologue. Laquelle a` sx tour en [' ]| temps voulu se avance d'autant. Et voila` notre rectangle transforme= en rhombe. [' ]| Mais seulement lx temps que il faut au genou et a` lx main gauches pour en faire [' ]| autant. Sur quoi retour au rectangle. Ainsi de suite jusqu'a` ce que il tombe. ce est [' ]| la` lx amble du rampant et de toutx sx manie`res de [' ]| aller sans doute lx moins [' ]| courante. Donc lx plus divertissante sans doute. [' ]| toutx en rampant lx calcul mental. Grain a` grain dans lx te^te. Un deux trois [' ]| quatre un. Genou main genou main deux. unx pied. Jusqu'a` ce que au bout mettons [' ]| de cinq il tombe. Puis to^t ou tard en avant de ze=ro a` nouveau. [' ]| [' ]| Un deux trois quatre un. Genou main genou main deux. Six. Ainsi de suite. En ligne [' ]| droite autant que faire se peut. Jusqu'au moment ou` ne ayant pas rencontre= de obstacle [' ]| penaud il rebrousse chemin. De ze=ro a` nouveau. Ou se engage dans unx toutx autre [' ]| direction. A` vol de oiseau de sx mieux. Et la` encore sans lx moindre terminus pour [' ]| sx peine il finit par renoncer et par changer encore de cap. De ze=ro a` nouveau. [' ]| Sachant pertinemment ou peu se doutant a` quel point lx obscurite= peut de=voyer. [' ]| Senestrorsum a` cause du coeur. Comme aux enfers. Ou inversement convertir en [' ]| rectiligne lx ellipse de=libe=re=e. Quoi que il en soit aussi gaillard rampe <-t-> il aucune [' ]| borne jusqu'a` pre=sent. Genou main genou main. Du noir sans borne. [' ]| [' ]| Est <-> ce raisonnable de imaginer lx entendeur en e=tat de inertie mentale parfaite? Sauf [' ]| aux moments ou` il entend. ce est <-> a` <-> dire aux moments ou` lx voix se fait entendre. [' ]| Car que est <-> ce qui lui est donne= de entendre a` part lx [' ]| voix et sx souffle a` lui? [' ]| Aha! lx reptation. Entend <-> il lx reptation? lx chute? Quelle contribution a` lx [' ]| compagnie ce serait si il pouvait entendre lx reptation. lx chute. lx retour a` [' ]| quatre pattes. lx reptation reprise. En se demandant ce que mx Dieu [' ]| de tels bruits peuvent signifier. A` re=server pour unx plus tard plus vide. [' ]| Et a` part lx sx que est <-> ce qui pourrait bien activer sx esprit? lx vue? [' ]| Comment ne pas de=cre=ter que il ne y a rien a` voir? Mais trop tard pour lx [' ]| [' ]| moment. Puisqu' il perc^oit unx changement de noir quand il rouvre ou referme lx [' ]| yeux. Et que en principe il perc^oit lx faible lumie`re que re=pand lx voix telle [' ]| que imagine=e. Ha^tivement imagine=e. Lumie`re infiniment faible d'accord [' ]| puisque plus que a` peine unx murmure. Voici vu soudain comme lx yeux se [' ]| ferment de`s lx premier quart de syllabe. En les supposant ouverts a` ce [' ]| moment-la`. Si bien que cette lumie`re telle que elle finit par e^tre a` peine ne est a` [' ]| peine perc^ue que lx temps de unx demi-clin. lx gou^t? lx [' ]| gou^t dans sx bouche? [' ]| Depuis longtemps assume=. lx pousse=e du sol contre sx squelette? de unx [' ]| extre=mite= a` lx autre depuis lx calcane=um jusqu'a` lx bosse de [' ]| philoge=ne=tivite=. unx inclination a` bouger ne pourrait <-> elle pas rider sx [' ]| apathi^e? A` [' ]| [' ]| basculer sur lx flanc? Ou sur lx ventre. Pour varier. que il lui soit conce=de= ce [' ]| minimum de besoin. Et du me^me coup lx bonheur de savoir re=volue lx e=poque ou` [' ]| il e=tait libre de se tortiller en vain. L' odorat? sx odeur a` lui? Depuis longtemps [' ]| assume=e. Et barrage a` de autres si il y en a. Par exemple a` unx moment donne= de unx [' ]| rat depuis longtemps mort. Ou de quelque autre charogne. Encore a` imaginer. A` [' ]| moins que lx rampant ne sente. Aha! lx cre=ateur rampant. Serait <-> il raisonnable [' ]| de imaginer que toutx en rampant lx cre=ateur sente? Encore plus fort que sx cre=ature. [' ]| Et que il porte ainsi a` se e=tonner cet esprit si ferme= a` lx [' ]| e=tonnement. A` se e=tonner [' ]| de cette odeur e=trange`re. De qui ou de quoi mx Dieu ces bouffe=es [' ]| nause=abondes? Comme il [' ]| [' ]| gagnerait comme compagnon si seulement sx cre=ateur pouvait sentir. Si seulement [' ]| il pouvait sentir sx cre=ateur. unx sixie`me sens quelconque? Inexplicable [' ]| pre=monition de unx malheur imminent? Oui ou non? Non. De lx raison pure? En [' ]| dec^a` de lx expe=rience. Dieu est amour. Oui ou non? Non. [' ]| lx cre=ateur rampant dans lx me^me noir cre=e= que sx cre=ature [' ]| peut <-> il cre=er toutx [' ]| en rampant? Question que entre autres il se posait allonge= entre deux rampades. Et si [' ]| lx re=ponse e=vidente se imposait a` lx esprit il ne en allait pas de [' ]| me^me de lx plus [' ]| avantageuse. Et il lui fallut maintes et maintes rampades et lx me^me nombre de [' ]| prostrations avant de pouvoir finalement [' ]| [' ]| se faire unx imagination a` ce sujet. En ajoutant simultane=ment de unx me^me [' ]| haleine a` part soi sans conviction que aucune re=ponse de sx part ne e=tait sacre=e. [' ]| Advienne que pourra celle que il hasarda pour finir e=tait dans lx ne=gative. Non il ne [' ]| le pouvait pas. Affaire trop se=rieuse que de ramper dans lx noir de lx fac^on [' ]| susimagine=e et trop accaparante pour ne pas exclure toutx autre activite= ne fu^t <-> ce [' ]| que celle de chosifier unx parcelle du ne=ant. Car il devait non seulement faire du [' ]| chemin de cette fac^on [' ]| spe=ciale trop ha^tivement imagine=e mais en ligne droite par-dessus lx marche= autant [' ]| que possible. Et au surplus compter toutx en allant en ajoutant demi-pied a` demi-pied [' ]| et retenir dans sx me=moire lx somme sans cesse changeante des de=ja` [' ]| comptabilise=s. [' ]| [' ]| Et enfin maintenir en e=tat de alerte et lx yeux et lx oreilles a` [' ]| lx affu^t du moindre [' ]| indice quand a` lx nature du lieu ou` sx imagination l' avait sans doute trop vite [' ]| consigne=. toutx en de=plorant donc unx imagination si entache=e de raison sans [' ]| oublier en me^me temps combien re=vocables sx envole=es il ne put a` lx fin que [' ]| re=pondre que non il ne le pouvait pas. Ne pouvait raisonnablement cre=er toutx en [' ]| rampant dans lx me^me noir cre=e= que sx cre=ature. [' ]| unx gre`ve. lx soir. lx lumie`re meurt. Nulle biento^t elle ne mourra plus. Non. Rien [' ]| de tel alors que nulle lumie`re. Elle allait mourant jusqu'a` lx aube et ne mourait [' ]| jamais. Tu es debout lx dos a` lx mer. seulx bruit lx [' ]| [' ]| sien. Toujours plus faible a` mesure que toutx doucement elle se e=loigne. [' ]| Jusqu'au moment ou` toutx doucement elle revient. Tu te appuies sur unx long [' ]| ba^ton. [' ]| tx mains reposent sur lx pommeau et sur elles tx te^te. tx yeux si ils venaient a` [' ]| se ouvrir verraient d'abord au loin dans lx derniers rayons lx pans de tx manteau [' ]| et lx tiges de tx brodequins enfonce=s dans lx sable. Ensuite et [' ]| elle seulx lx [' ]| temps [' ]| que elle disparaisse lx ombre du ba^ton sur lx sable. que elle disparaisse [' ]| a` tx vue. [' ]| Nuit [' ]| sans lune ni e=toiles. Si tx yeux venaient a` se ouvrir lx noir se e=claircirait. [' ]| Rampe et tombe. Gi^t. Souffle lx yeux ferme=s dans lx noir. Se remet. [' ]| Physiquement et de lx de=ception [' ]| [' ]| de avoir encore rampe= pour rien. Se disant peut-e^tre, Pourquoi ramper a` lx fin? [' ]| Pourquoi ne pas simplement ge=sir lx yeux ferme=s dans lx noir et renoncer a` [' ]| toutx. Et finir avec toutx. Avec de=risoire rampade et chime`res vaines. Mais si il lui [' ]| arrive de perdre courage de lx sorte ce ne est jamais pour longtemps. Car peu a` peu [' ]| dans sx coeur de e=croule= lx besoin de compagnie renai^t. Ou e=chapper de lx [' ]| sienne. lx besoin de entendre cette voix a` nouveau. Ne fu^t <-> ce que en train de dire [' ]| a` nouveau, Tu es sur lx dos dans lx noir. Ou encore, Tu vis lx jour au soir du jour [' ]| ou` sous lx ciel noir a` lx neuvie`me heure lx Christ cria et mourut. [' ]| lx besoin lx [' ]| yeux ferme=s pour mieux entendre de voir cette lueur re=pandue. Ou avec [' ]| adjonction de quelque humaine faiblesse [' ]| [' ]| de ame=liorer lx entendeur. Telle unx de=mangeaison par exemple hors de porte=e [' ]| de sx main ou encore mieux a` porte=e de sx main inerte. unx de=mangeaison [' ]| ingrattable. Quelle contribution a` lx compagnie ce serait. Ou en dernier ressort [' ]| pour lx bonne bouche lx question de savoir ce que pre=cise=ment il entend en [' ]| parlant de soi par lx vague indication que il gi^t. Laquelle en de autres mots de [' ]| toutx lx innombrables fac^ons de ge=sir a lx plus de chance de plaire a` lx [' ]| longue? Si ayant rampe= de lx fac^on spe=cifie=e il tombe ce serait normalement [' ]| face contre terre. Donne= sx degre= de fatigue et de de=couragement a` ce [' ]| moment-la` il lui serait me^me difficile de faire autrement. Mais unx fois bien [' ]| prostre= rien ne l' empe^che de basculer sur lx un ou lx autre de sx [' ]| [' ]| deux flancs ou sur sx unique dos et ainsi de ge=sir si lx une quelconque de ces trois [' ]| postures devait se ave=rer plus distrayante que lx une quelconque des trois autres. Celle [' ]| sur lx dos malgre= sx se=duction est finalement a` e=carter pour e^tre de=ja` fournie [' ]| par lx entendeur. Quant aux late=rales unx seulx coup d'oeil les balaye. [' ]| Ne reste donc que [' ]| lx prostration. Mais comment? Prostre= comment? Comment disposer lx jambes? [' ]| lx bras? lx te^te? Prostre= dans lx noir il se acharne a` vouloir voir comment il peut [' ]| lx mieux se tenir prostre=. Comment prostre= lx mieux se tenir compagnie. [' ]| Pre=ciser lx image de lx entendeur. De toutx lx fac^ons de se tenir sur lx [' ]| [' ]| dos laquelle risque lx moins de lasser a` lx longue? Prostre= lx yeux ferme=s [' ]| e=carquille=s dans lx noir il finit par commencer de entrevoir. Mais d'abord nu ou [' ]| couvert? Ne fu^t <-> ce que de unx linge. Nu. Spectrale a` lx lueur de lx voix cette chair [' ]| de unx blancheur de os comme compagnie. lx te^te reposant pour lx [' ]| essentiel sur lx [' ]| bosse occipitale pre=cite=e. lx jambes jointes au garde <-> a` <-> vous. lx pieds e=carte=s [' ]| a` angle droit. lx mains aux menottes invisibles jointes sur lx pubis. de autres [' ]| de=tails selon lx urgences. Le laisser ainsi pour lx moment. [' ]| Assomme= par lx maux de tx espe`ce tu soule`ves ne=anmoins lx te^te [' ]| [' ]| de lx appui des mains et rouvres lx yeux. Tu branches sans bouger de tx place lx [' ]| lumie`re au-dessus de tx te^te. tx yeux tombent sur lx montre sous tx yeux. Mais [' ]| au heu de relever lx heure de lx nuit ils suivent lx girations de [' ]| lx trotteuse que sx [' ]| ombre tanto^t pre=ce`de et tanto^t suit. Des heures plus tard il te semble comme [' ]| suit. A` 60 secondes et a` 30 secondes lx ombre disparai^t sous lx aiguille. De 60 a` 30 [' ]| lx ombre pre=ce`de lx aiguille a` unx distance qui va croissant de ze=ro a` 60 jusqu'a` [' ]| sx maximum a` 15 et de la` de=croissant jusqu'au nouveau ze=ro a` 30. De 30 a` 60 [' ]| lx ombre suit lx aiguille a` unx distance qui va croissant de ze=ro a` 30 jusqu ' a` sx [' ]| maximum a` 45 et de la` de=croissant jusqu'au nouveau ze=ro a` 60. Que maintenant [' ]| tu fasses tomber [' ]| [' ]| de biais lx lumie`re sur lx montre en de=plac^ant lx une [' ]| ou lx autre de unx co^te= ou [' ]| de lx autre et voila` que lx ombre disparai^t sous lx aiguille a` [' ]| deux points toutx autres [' ]| comme par exemple a` 50 et a` 20. Voire a` ne importe quels deux points toutx [' ]| autres selon lx degre= de biais. Mais quel que il soit et partant lx de=calage entre [' ]| lx premiers et lx nouveaux points de ombre ze=ro lx [' ]| e=cart de lx un a` lx autre est [' ]| toujours de 30 secondes. lx ombre e=merge de dessous lx aiguille a` ne importe quel [' ]| point de sx circuit pour la suivre ou pre=ce=der lx espace de 30 secondes. Puis [' ]| disparai^t a` nouveau pendant unx fraction incalculable de seconde avant [' ]| de e=merger a` nouveau pour la pre=ce=der ou suivre a` nouveau. Et ainsi sans [' ]| tre^ve. ce est la` apparemment lx seulx constante. Car lx distance [' ]| [' ]| me^me entre lx aiguille et sx ombre varie elle aussi selon lx degre= de biais. Mais [' ]| quelle que elle soit elle va invariablement croissant et de=croissant de ze=ro [' ]| jusqu'a` sx maximum 15 secondes plus tard et 15 secondes plus tard encore a` [' ]| ze=ro encore respectivement. Et ainsi sans tre^ve. Ce serait la` si lx on veut unx [' ]| deuxie`me constante. Tu aurais pu observer bien davantage au sujet de cette [' ]| trotteuse et de sx ombre dans leur giration paralle`le apparemment sans tre^ve [' ]| autour du cadran et qui sait de=gager de autres variables et constantes et corriger [' ]| de e=ventuelles erreurs dans ce que il te avait semble= jusqualors. Mais ne en pouvant [' ]| plus tu laisses retomber lx te^te la` ou` elle e=tait et lx yeux ferme=s retournes [' ]| aux maux de tx espe`ce. lx aube te de=couvre dans [' ]| [' ]| cette posture toujours. Par lx fene^tre co^te= mer lx soleil bas te e=claire et jette a` [' ]| travers lx sol tx ombre et celle de lx lampe allume=e toujours au-dessus de tx [' ]| te^te et celles de autres objets encore. [' ]| Quelles visions dans lx noir de lumie`re! Qui se exclame ainsi? Qui demande qui [' ]| se exclame, Quelles visions dans lx noir sans ombre de lumie`re et de ombre! Encore [' ]| unx autre encore? Imaginant lx toutx pour se tenir compagnie. Quelle contribution [' ]| encore a` lx compagnie ce serait. Encore unx autre encore imaginant lx toutx pour se [' ]| tenir compagnie. Vite vite motus [' ]| [' ]| Pour en finir a` toutx prix tant bien que mal quand tu ne pouvais plus sortir tu restais a` [' ]| croupetons dans lx noir. Ayant parcouru depuis tx premiers pas quelque trente mille [' ]| lieues soit environ trois fois lx tour. Sans jamais de=passer [' ]| unx rayon de unx seulx de [' ]| tx foyer. tx foyer! [' ]| Ainsi se tenait en attendant de pouvoir se purger lx vieux luthier qui arracha a` Dante [' ]| sx premier quart de sourire et peut-e^tre de=ja` enfin dans quelque coin perdu du [' ]| paradis. A` qui ici dans toutx lx cas adieu. lx endroit est sans fene^tre. Quand tu [' ]| rouvres lx yeux lx noir se e=claircit. Toi donc a` pre=sent [' ]| sur lx dos dans lx noir te y [' ]| tenais jadis a croupetons. tx corps te ayant signifie= que il ne pouvait plus sortir. Plus [' ]| parcourir lx me=andres des petits chemins de campagne et pa^turages [' ]| [' ]| [' ]| peaux et tanto^t de=serts. Ayant a` tx co^te=s de longues anne=es durant lx ombre de [' ]| tx pe`re dans sx vieilles frusques de chemineau et ensuite de longues anne=es [' ]| durant seulx. Ajoutant pas a` pas tx pas a` lx somme toujours croissante des de=ja` [' ]| accomplis. te arre^tant de temps en temps te^te baisse=e pour fixer lx toutx dernier [' ]| total. Puis en avant de ze=ro a` nouveau. Accroupi ainsi tu te prends a` te imaginer que [' ]| tu ne es plus seulx toutx en sachant fort bien que rien ne est [' ]| survenu pour rendre cela [' ]| possible. lx processus se poursuit ne=anmoins enrobe= pour ainsi dire de sx [' ]| absurdite=. Tu ne te murmures pas mot a` mot, Je sais voue= a` lx e=chec ce que je [' ]| fais et ne=anmoins persiste. Non. Car lx premie`re personne du singulier et [' ]| incidemment [' ]| [' ]| a` plus forte raison du pluriel ne ont jamais figure= dans tx vocabulaire. Mais ce est [' ]| ainsi que muet tu te observes au me^me titre que unx inconnu atteint mettons de lx [' ]| maladie de Hodgkin ou si lx on pre=fe`re de Percival Pott surpris dans lx acte de [' ]| prier. De temps en temps avec unx gra^ce inattendue tu te allonges. [' ]| Simultane=ment lx diffe=rentes parties se e=branlent. lx bras desserrent lx [' ]| genoux. lx te^te se soule`ve. lx jambes se de=plient. lx tronc bascule en [' ]| arrie`re. Et ensemble avec de autres sans nombre poursuivent leurs chemins [' ]| respectifs jusqu'a` ne plus pouvoir et ensemble se immobilisent. Maintenant sur lx [' ]| dos tu reprends tx fable au point ou` lx acte de allongement y a coupe= court. Et [' ]| persistes jusqu'a` lx ope=ration inverse y coupe [' ]| [' ]| court a` nouveau. Ainsi dans lx noir tanto^t accroupi tanto^t sur lx dos tu peines [' ]| en vain. Et toutx comme de lx premie`re posture a` lx seconde lx passage se fait [' ]| plus aise=ment avec lx temps et plus volontiers de me^me ce est lx contraire pour [' ]| lx contraire. Si bien que de de=tente occasionnelle que il e=tait lx allongement [' ]| devient habituel et pour finir lx re`gle. Toi maintenant sur lx dos dans lx noir ne te [' ]| remettras plus sur tx se=ant pour serrer lx jambes dans tx bras et baisser lx [' ]| te^te jusqu'a` ne plus pouvoir. Mais lx visage renverse= pour de bon peineras en [' ]| vain sur tx fable. Jusqu'a` ce que enfin tu entendes comme quoi lx mots touchent [' ]| a` leur fin. Avec chaque mot inane plus pre`s du dernier. Et avec eux lx fable. lx [' ]| fable de unx autre avec toi dans lx [' ]| [' ]| noir. lx fable de toi fabulant de unx autre avec toi dans lx noir. Et comme quoi mieux [' ]| vaut toutx compte fait peine perdue et toi tel que toujours. [' ]| seulx. [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| @@@@@| [' ]| comment ce e=tait je cite avant Pim avec Pim apre`s Pim comment ce est trois parties je le dis [' ]| comme je l' entends [' ]| [' ]| voix d'abord dehors quaqua de toutx parts puis en moi quand c^a cesse de haleter [' ]| raconte <-> moi encore finis de me raconter invocation [' ]| [' ]| instants passe=s vieux songes qui reviennent ou frais comme ceux qui passent ou chose chose [' ]| toujours et souvenirs je les dis comme je les entends lx murmure dans lx boue [' ]| [' ]| en moi qui furent dehors quand c^a cesse de haleter bribes de unx voix ancienne en moi pas lx [' ]| mienne [' ]| [' ]| mx vie dernier e=tat mal dite mal entendue mal retrouve=e mal murmure=e dans lx boue brefs [' ]| mouvements du bas du visage pertes partout [' ]| [' ]| recueillie quand me^me ce est mieux quelque part telle quelle au fur a` mesure mx instants [' ]| pas lx millione`me toutx perdu presque toutx [' ]| quelqu'un qui e=coute unx autre qui note ou lx me^me [' ]| [' ]| ici donc premie`re partie comment ce e=tait avant Pim c^a suit je cite lx ordre a` peu pre`s [' ]| mx vie dernier e=tat ce que il en reste des bribes je l' entends mx [' ]| vie dans lx ordre plus ou [' ]| moins je l' apprends je cite unx moment donne= loin derrie`re unx temps e=norme puis a` [' ]| partir de la` ce moment-la` et suivants quelques-uns lx ordre naturel des temps e=normes [' ]| [' ]| premie`re partie avant Pim comment e=choue= ici pas question on ne sait pas on ne dit [' ]| pas et lx sac de ou` lx sac et moi si ce est [' ]| moi pas question impossible pas lx force sans importance [' ]| [' ]| lx vie lx vie lx autre dans lx [' ]| lumie`re que je aurais eue par instants pas question de y remonter [' ]| personne pour me en demander tant jamais e=te= quelques images par instants dans lx boue [' ]| terre ciel des e^tres quelques-uns dans lx lumie`re parfois debout [' ]| [' ]| lx sac seulx bien au toucher unx petit a` charbon cinquante kilos jute humide je le serre il [' ]| de=goutte au pre=sent mais loin loin unx temps e=norme lx de=but cette vie-ci premier [' ]| signe de vie toutx a` fait [' ]| [' ]| puis me soule`ve sur lx coude je cite je me vois y plonge dans lx sac on parle du sac y plonge [' ]| lx bras compte lx boi^tes impossible de unx [' ]| main essaie toujours unx jour ce sera possible [' ]| [' ]| faire tomber lx boi^tes dans lx boue les remettre dans lx sac [' ]| unx a` unx impossible pas lx force peur de en perdre [' ]| [' ]| inappe=tence unx miette de thon puis manger moisi [' ]| allons je en ai je en aurai toujours pour unx [' ]| moment [' ]| [' ]| lx boi^te entame=e remise dans lx sac garde=e a` lx [' ]| main je y pense lx appe=tit revenu ou ne y [' ]| pense plus en ouvre unx autre ce est lx [' ]| un ou lx autre quelque chose la` qui ne va pas ce est lx [' ]| de=but de mx vie pre=sente re=daction [' ]| [' ]| autres certitudes lx boue lx noir re=capitulons lx [' ]| sac lx boi^tes lx boue le noir le silence lx solitude toutx pour lx moment [' ]| [' ]| je me vois a` plat ventre ferme lx yeux pas lx bleus lx autres derrie`re [' ]| et me vois sur lx [' ]| ventre je ouvre lx bouche lx [' ]| langue sort va dans lx boue unx minute deux minutes et de soif non [' ]| plus pas question de mourir pendant ce temps unx temps e=norme [' ]| [' ]| vie dans lx lumie`re premie`re image unx quidam quelconque je le regardais a` mx manie`re de [' ]| loin en dessous dans unx miroir lx nuit par lx fene^tre premie`re image [' ]| [' ]| je me disais il est mieux mieux que hier moins laid moins be^te moins me=chant moins [' ]| sale moins vieux moins malheureux et moi je me disais et moi suite ininterrompue [' ]| de alte=rations de=finitives [' ]| [' ]| quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| je me disais c^a ne va pas plus mal je me trompais [' ]| [' ]| je pissais et chiais autre image dans mx moise jamais aussi propre depuis [' ]| [' ]| je de=coupais aux ciseaux en minces rubans lx ailes des papillons lx une puis lx autre et [' ]| quelquefois pour varier lx deux de front je remettais en liberte= lx corps au milieu jamais [' ]| aussi bon depuis [' ]| [' ]| ce est fini pour lx moment la` je quitte je l' entends lx [' ]| murmure a` lx boue la` je quitte pour [' ]| lx instant lx vie dans lx lumie`re c^a se e=teint [' ]| [' ]| sur lx ventre dans lx boue lx noir je me vois ce ne est [' ]| que unx halte je voyage que unx repos [' ]| [' ]| questions si je perdais lx ouvre-boi^te voila` unx autre objet ou quand lx sac sera vide ce [' ]| genre [' ]| [' ]| abjectes abjectes e=poques he=roiques vues des suivantes a` quand lx dernie`re quand mx [' ]| belle chaque rat a sx blutezeit je le dis comme je l' entends [' ]| [' ]| genoux remonte=s dos en cerceau je serre lx sac contre mx ventre la` alors je me vois sur [' ]| lx flanc je le tiens lx sac on parle du sac de [' ]| unx main derrie`re lx dos je le glisse sous mx [' ]| te^te sans lx la^cher je ne le la^che jamais [' ]| [' ]| quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| pas crainte je cite de le perdre autre chose on ne sait pas on ne dit pas quand il sera vide je y [' ]| mettrai lx te^te puis lx e=paules mx te^te en touchera lx fond [' ]| [' ]| autre image de=ja` unx femme le`ve lx te`te et me regarde lx images viennent au de=but [' ]| premie`re partie elles vont cesser je le dis comme je l' entends lx murmure dans lx boue lx [' ]| images premie`re partie comment ce e=tait avant Pim je les vois dans lx boue c^a se allume [' ]| elles vont cesser unx femme je la vois dans lx boue [' ]| [' ]| elle est loin dix me`tres quinze me`tres elle le`ve lx te^te me regarde se dit enfin ce est bien [' ]| il travaille [' ]| [' ]| mx te^te ou` est mx te^te elle repose sur lx table mx main tremble [' ]| sur lx table elle voit [' ]| bien que je ne dors pas lx vent souffle impe=tueux lx petits nuages vont vite lx table [' ]| vogue de lx clarte= a` lx ombre de lx ombre a` lx clarte= [' ]| [' ]| ce ne est pas fini elle reprend lx yeux vagues sx [' ]| ouvrage lx aiguille se arre^te au beau milieu [' ]| du point elle se redresse et me regarde de nouveau elle ne a que a` me [' ]| appeler par mx nom se [' ]| lever venir me palper mais non [' ]| [' ]| je ne bouge pas sx trouble va croissant elle quitte brusquement lx maison et court chez [' ]| des amis [' ]| [' ]| ce est fini ce ne e=tait pas unx re^ve je ne [' ]| re^vais pas c^a ni unx souvenir on ne me a pas [' ]| donne= de souvenirs cette fois ce e=tait unx image comme je en vois [' ]| quelquefois dans lx [' ]| boue comme je en voyais [' ]| [' ]| de unx geste de donneur de cartes et que on peut voir aussi chez certains [' ]| semeurs de grain je [' ]| jette lx boi^tes vides elles retombent sans bruit [' ]| [' ]| elles retombent si je peux en croire celles que parfois je retrouve sur mx chemin et jette [' ]| alors vivement de nouveau [' ]| [' ]| tie=deur de boue originelle noir impe=ne=trable [' ]| [' ]| soudain comme toutx ce qui ne e=tait pas puis est je me en vais [' ]| pas a` cause des salete=s autre [' ]| chose on ne sait pas on ne dit pas de ou` pre=paratifs brusque se=rie sujet objet sujet objet [' ]| coup sur coup et en avant [' ]| [' ]| je prends lx corde dans lx sac voila` unx autre objet ferme lx [' ]| haut du sac me le pend au cou [' ]| je sais que je aurai besoin des deux mains ou lx instinct [' ]| ce est lx un ou lx autre et en avant jambe [' ]| droite bras droit pousse tire dix me`tres quinze me`tres halte [' ]| [' ]| dans lx sac donc jusqu'a` pre=sent lx boi^tes lx [' ]| ouvre-boi^te lx corde mais lx de=sir de autre [' ]| chose on ne semble pas me l' avoir donne= cette fois lx image de autres choses la` avec moi [' ]| dans lx boue lx noir dans lx sac a` mx porte=e non on ne semble pas avoir mis c^a dans [' ]| mx vie cette fois [' ]| [' ]| choses utiles unx linge pour me essuyer ce genre ou belles au toucher [' ]| [' ]| que ayant cherche=es en vain parmi lx boi^tes [' ]| tanto^t lx une tanto^t lx autre suivant lx de=sir [' ]| lx image du moment que me e=tant fatigue= a` chercher ainsi je pourrais me promettre de [' ]| chercher de nouveau plus tard quand je serais moins fatigue= unx peu moins fatigue= ou [' ]| ta^cher de oublier en me disant ce est vrai ce est vrai ne y pense plus [' ]| [' ]| non lx envie de e^tre unx peu moins [' ]| mal lx envie de unx peu de beaute= quand c^a cesse de [' ]| haleter je ne entends rien de tel on ne me raconte pas comme c^a cette fois [' ]| [' ]| ni de visiteurs dans mx vie cette fois nulle envie de visiteurs accourus de toutx parts [' ]| toutx sortes me parler de eux de lx vie de lx mort comme si de rien [' ]| ne e=tait de moi [' ]| peut-e^tre a` lx fin me aider a` durer puis adieu a` lx prochaine chacun vers sx horizons [' ]| [' ]| toutx sortes des vieux comme ils me avaient fait sauter sur leurs genoux petit ballot de [' ]| linge et de dentelles puis suivi dans mx carrie`re [' ]| [' ]| de autres ne sachant rien de mx de=buts hormis ce que ils avaient pu glaner [' ]| par oui-dire et dans [' ]| lx archives [' ]| [' ]| de autres ne me ayant connu que la` a` mx dernie`re [' ]| place ils me parlent de eux de moi peut-e^tre [' ]| a` lx fin de joies e=phe=me`res et de peines de empires qui meurent et naissent comme si de [' ]| rien ne e=tait [' ]| [' ]| de autres enfin ne me connaissent pas encore ils passent [' ]| a` pas pesants en marmottant toutx seulx [' ]| ils se sont re=fugie=s dans unx lieu de=sert pour e^tre seulx enfin exhaler sans se trahir ce [' ]| que ils ont sur lx coeur [' ]| [' ]| si ils me voient je suis unx monstre des solitudes il voit lx homme pour lx [' ]| premie`re fois et ne [' ]| se enfuit pas lx explorateurs rame`nent lx peau dans leurs bagages [' ]| [' ]| soudain au loin lx pas lx voix rien puis soudain quelque chose quelque chose puis soudain rien [' ]| soudain au loin lx silence [' ]| [' ]| vivre donc sans visiteurs pre=sente re=daction sans autres histoires que lx miennes autres [' ]| bruits que lx miens autre silence que celui que je dois rompre si je ne en [' ]| veux plus ce est avec [' ]| c^a que je dois durer [' ]| [' ]| question si de autres habitants e=videmment toutx est la` lx trois quarts [' ]| et la` long de=bat [' ]| de unx minutieux a` faire craindre par moments [' ]| [' ]| que oui mais enfin conclusion non moi seulx e=lu c^a cesse de haleter et je ne entends que [' ]| cela a` peine lx question lx [' ]| re=ponse toutx bas si de autres habitants que moi ici avec moi a` [' ]| demeure dans lx noir lx boue long de=bat perdu conclusion non moi seulx e=lu [' ]| [' ]| unx re^ve ne=anmoins on me donne unx re^ve comme a` quelqu'un qui aurait gou^te= de [' ]| lx amour de unx petite femme a` [' ]| mx porte=e et re^vant elle aussi ce est dans lx re^ve aussi [' ]| de unx petit homme a` lx sienne [' ]| je ai c^a dans mx vie cette fois quelquefois premie`re partie [' ]| pendant lx voyage [' ]| [' ]| ou faute de unx viande conge=ne`re unx [' ]| lama re^ve de repli unx lama alpaga lx histoire que [' ]| je avais lx naturelle. [' ]| [' ]| il ne viendrait pas a` moi je irais a` lui me [' ]| blottir dans sx toison mais on ajoute que unx be^te [' ]| ici non lx a^me est de rigueur lx intelligence aussi unx minimum de chaque sinon trop [' ]| de honneur [' ]| [' ]| je me tourne vers mx main lx libre je la porte [' ]| vers mx visage ce est unx ressource quand [' ]| toutx fait de=faut images re^ves sommeil matie`re a` re=flexion quelque chose la` qui ne [' ]| va pas [' ]| [' ]| et de=faut lx grands besoins lx besoin de aller plus loin lx [' ]| besoin de manger et vomir et lx [' ]| autres grands besoins toutx mx grandes cate=gories de existence [' ]| [' ]| alors vers elle mx main lx libre pluto^t que unx aube partie du [' ]| corps je le dis comme je [' ]| l' entends brefs mouvements du bas du visage avec murmure dans lx boue [' ]| [' ]| elle arrive pre`s de mx yeux je ne la vois pas je ferme lx yeux il manque quelque chose alors [' ]| que en temps normal ferme=s ouverts mx yeux [' ]| [' ]| si cela ne suffit pas je l' agite mx main on parle de mx main dix secondes quinze secondes je [' ]| ferme lx yeux unx rideau tombe [' ]| [' ]| si cela ne suffit pas je me la pose sur lx visage elle le recouvre entie`rement [' ]| mais je ne aime pas [' ]| me toucher on ne me a pas laisse= c^a cette fois [' ]| [' ]| je l' appelle elle ne vient pas il me la faut absolument je [' ]| l' appelle de toutx mx forces ce ne est [' ]| pas assez fort je redeviens mortel [' ]| [' ]| mx me=moire e=videmment c^a cesse de haleter et question de mx me=moire e=videmment [' ]| la` aussi toutx est la` aussi lx trois quarts cette voix est [' ]| vraiment changeante dont si peu en moi [' ]| encore des bribes a` peine audibles quand c^a cesse de haleter si peu si bas pas lx [' ]| rnillionie`me peut-e^tre je le dis comme je l' entends lx murmure a` lx boue chaque mot [' ]| toujours [' ]| [' ]| quoi sur elle mx me=moire ou parle de mx me=moire peu de chose que [' ]| elle se ame=liore elle [' ]| empire que il me revient des choses il ne me revient rien mais de la` a` e^tre su^r [' ]| [' ]| a` e^tre su^r que personne ne viendra plus jamais braquer sx lampe sur moi et plus jamais [' ]| rien de autres jours de autres nuits non [' ]| [' ]| ensuite unx autre image encore unx de=ja` lx troisie`me peut-e^tre elles cesseront biento^t [' ]| ce est moi en entier et lx visage de mx me`re je le vois de en [' ]| dessous il ne ressemble a` rien [' ]| [' ]| nous sommes sur unx ve=randa a` claire-voie aveugle=e de verveine lx soleil embaume= [' ]| paillette lx dallage rouge parfaitement [' ]| [' ]| lx te^te ge=ante coiffe=e de fleurs et de oiseaux se penche sur mx boucles lx yeux [' ]| bru^lent de amour se=ve`re je lui offre pa^les lx miens leve=s a` lx angle ide=al au ciel [' ]| de ou` nous vient lx secours et qui je le sais peut-e^tre de=ja` avec lx temps passera [' ]| [' ]| bref raide droit a` genoux sur unx coussin flottant dans unx chemise de nuit lx mains [' ]| jointes a` craquer je prie selon sx indications [' ]| [' ]| ce ne est pas fini elle ferme lx yeux et psalmodie unx bribe du cre=do dit apostolique je [' ]| fixe furtif sx le`vres [' ]| [' ]| elle ache`ve sx yeux se rallument je rele`ve vite lx miens et re=pe`te de travers [' ]| [' ]| lx air vibre du bourdonnement des insectes [' ]| [' ]| ce est fini c^a se e=teint comme unx lampe que on souffle [' ]| [' ]| unx instant durant lx instant qui passe ce est [' ]| toutx mx passe= petit rat sur mx talons lx reste faux [' ]| [' ]| faux ce vieux temps premie`re partie comment ce e=tait avant Pim unx temps e=norme ou` [' ]| toutx e=tonne= de le pouvoir je me trai^ne et me trai^ne lx corde me [' ]| sciant lx cou lx sac [' ]| bringuebalant a` mx co^te=s unx main jete=e en avant vers lx mur lx fosse qui ne [' ]| viennent jamais quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| et Pim deuxie`me partie ce que je lui ai fait ce que il a dit [' ]| [' ]| fictions comme cette te^te morte lx main qui vit encore lx petite table ballotte=e par lx [' ]| nuages lx femme qui se le`ve de unx bond et se jette dehors dans lx vent [' ]| [' ]| ne importe je ne dis plus je cite toujours est <-> ce moi est <-> ce moi [' ]| je ne suis plus celui-la` cette [' ]| fois on me a supprime= c^a je dis seulement comment durer comment durer [' ]| [' ]| premie`re partie avant Pim avant lx decouverte de Pim en finir avec c^a plus que lx [' ]| deuxie`me avec Pim comment ce e=tait puis lx troisie`me apre`s Pim comment ce e=tait [' ]| comment ce est des temps e=normes [' ]| [' ]| mx sac seulx variable mx [' ]| jours mx nuits mx saisons et mx fe^tes il me dit Pa^ques [' ]| e=ternelles puis de unx bond lx [' ]| Toussaint pas de e=te= cette anne=e-la` si ce est lx me^me peu [' ]| de vrai printemps gra^ce a` mx sac si je meurs encore dans unx e=poque mourante [' ]| [' ]| mx boites toutx sortes allant diminuant mais moins vite que lx appe=tit diffe=rentes [' ]| formes aucune pre=fe=rence mais lx doigts qui savent a` peine referme=s au petit [' ]| bonheur [' ]| [' ]| allant diminuant de quelle e=trange fac^on mais quoi de e=trange ici comme e=tales [' ]| pendant des anne=es puis soudain moitie= moins [' ]| [' ]| ces mots de ceux pour qui sous qui lx terre tourne et toutx tourne ces mots encore ici jours [' ]| nuits anne=es saisons cette famille [' ]| [' ]| lx doigts qui se trompent lx bouche re=signe=e a unx olive qui rec^oit [' ]| unx cerise mais [' ]| pas de pre=fe=rence je ne cherche pas ni unx langage a` mx mesure a` lx [' ]| mesure de ici je ne [' ]| cherche plus [' ]| [' ]| lx sac quand il sera vide mx sac unx possession ce mot qui siffle toutx [' ]| bas ici unx [' ]| possession bref abi^me et apposition enfin anomalie anomalie unx sac ici mx sac quand il [' ]| sera vide bah je ai lx temps des sie`cles [' ]| [' ]| des sie`cles je me vois toutx petit tel a` peu pre`s que de=ja` mais encore plus petit toutx [' ]| petit plus de objets plus de vivres et je vis lx air me nourrit lx boue je vis toujours [' ]| [' ]| lx sac encore de autres rapports je le prends dans mx bras lui parle y [' ]| fourre mx te^te y [' ]| frotte mx joue y pose mx bouche me en de=tourne avec humeur me y presse de nouveau lui [' ]| dis toi toi [' ]| [' ]| je dis je dis premie`re partie aucun sx lx syllabes remuent [' ]| mx le`vres et toutx autour toutx lx [' ]| bas c^a me aide a` comprendre [' ]| [' ]| voila` lx parole que on me a [' ]| donne=e premie`re partie avant Pim question si je en use beaucoup [' ]| on ne dit pas ou je ne entends pas ce est lx un ou lx autre [' ]| on dit que unx te=moin que il me faudrait unx te=moin [' ]| [' ]| il vit penche= sur moi voila` lx vie que on lui a donne=e toutx [' ]| mx surface visible plonge=e dans [' ]| lx lumie`re de sx lampes quand je me en vais il me suit courbe= en deux [' ]| [' ]| il a unx aide assis unx peu a` lx e=cart il lui annonce brefs mouvements [' ]| du bas du visage lx aide l' inscrit dans sx registre [' ]| [' ]| mx main ne vient pas lx mots ne viennent [' ]| pas aucun mot me^me muet je en ai besoin de unx mot [' ]| de mx main grand besoin je ne peux pas ca aussi [' ]| [' ]| de=te=rioration du sens de lx humour moins de pleurs aussi c^a aussi c^a manque aussi et la` [' ]| image encore unx garc^on assis sur unx lit dans lx [' ]| noir ou unx petit vieux je ne vois pas il tient sx [' ]| te^te entre lx mains que elle soit jeune ou que elle soit vieille je [' ]| me approprie ce coeur [' ]| [' ]| question si je suis heureux au pre=sent toujours des choses si anciennes si je suis unx peu [' ]| heureux quelquefois premie`re partie avant Pim bref abi^me et toutx bas non je le sentirais [' ]| [' ]| et petite apostille toutx bas pas fait peu fait pour lx [' ]| bonheur lx malheur lx calme de lx a^me [' ]| [' ]| des rats non cette fois plus de rats je les ai e=coeure=s quoi encore a` cette e=poque [' ]| premie`re partie avant Pim unx temps e=norme [' ]| [' ]| crochue pour lx prise lx main plonge au lieu de lx [' ]| fange familie`re unx fesse sur lx ventre [' ]| lui aussi avant c^a quoi encore c^a suffit je pars [' ]| [' ]| pas lx salete=s autre chose je repars sac au cou je suis pre^t premie`re chose donner du [' ]| champ a` unx jambe laquelle bref abi^me toutx bas lx droite ce est mieux [' ]| [' ]| je me mets sur lx flanc lequel lx gauche ce est [' ]| mieux jette en avant lx main droite plie lx [' ]| genou droit ces articulations jouent lx doigts [' ]| se enfoncent lx bout du pied se enfonce ce sont [' ]| lx prises fange est trop dire prises est trop dire toutx est trop dire je le dis comme je [' ]| l' entends [' ]| [' ]| pousse tire lx jambe se de=tend le, bras se plie toutx ces articulations [' ]| jouent lx te^te [' ]| arrive au niveau de lx main sur lx ventre repos [' ]| [' ]| lx autre flanc jambe gauche bras gauche pousse tire lx te^te et lx haut du tronc de=collent [' ]| autant de friction en moins retombent je rampe lx amble dix me`tres quinze me`tres halte [' ]| [' ]| sommeil dure=e du sommeil je me re=veille pas de combien vers lx dernier [' ]| [' ]| fantaisie on me donne unx fantaisie c^a cesse de haleter et horloge a` air vital lx te^te dans [' ]| lx ballon oxyge`ne pour trente minutes re=veil par asphyxie plus que a` recommencer [' ]| quatre fois six fois c^a suffit je suis fixe= repose= lx forces sont revenues lx journe=e [' ]| peut commencer ces bribes toutx bas de unx fantaisie [' ]| [' ]| toujours sommeil peu de sommeil comme c^a cette fois que on essaie de me raconter [' ]| englouti revomi ba^illant ba^illant toujours sommeil peu de sommeil [' ]| [' ]| cette voix quaqua puis en moi quand c^a cesse de haleter troisie`me partie apre`s Pim pas [' ]| avant pas avec je ai voyage= trouve= Pim perdu Pim ce est fini je suis dans lx troisie`me [' ]| partie apre`s Pim comment ce e=tait comment ce est je le dis comme je l' [' ]| entends dans lx ordre [' ]| plus ou moins des bribes dans lx boue mx vie la murmure a` lx boue [' ]| [' ]| je l' apprends dans lx ordre a` peu pre`s avant Pim avec Pim des temps e=normes mx vie [' ]| disparue comment ce e=tait puis apre`s maintenant apre`s Pim comment ce est mx vie des [' ]| bribes [' ]| [' ]| je la dis comme elle vient dans lx ordre mx le`vres remuent je les sens elle sort dans lx [' ]| boue mx vie ce que il en reste mal dite mal entendue mal retrouve=e quand c^a cesse de [' ]| haleter mal murmure=e a` lx boue au pre=sent toutx c^a des choses si anciennes lx ordre [' ]| naturel lx voyage lx couple l' abandon toutx c^a au pre=sent toutx bas des bribes [' ]| [' ]| je ai fait lx voyage trouve= Pim perdu Pim ce est fini cette vie ces e=poques de cette vie [' ]| premie`re deuxie`me ce est lx troise`me c^a hale`te cesse de haleter et [' ]| je entends toutx bas [' ]| comment je voyage avec mx sac mx boi^tes dans lx noir lx boue rampe lx amble vers [' ]| Pim sans le savoir des bribes au pre=sent des choses si anciennes les entends les murmure [' ]| telles quelles toutx bas a` lx boue [' ]| [' ]| premie`re partie avant Pim je voyage c^a ne peut plus durer c^a dure je suis plus calme on [' ]| croit que on est calme et on ne l' est pas au plus bas et on est au bord je le dis comme je [' ]| l' entends et que lx mort lx mort si jamais elle vient ce est toutx c^a meurt [' ]| [' ]| c^a meurt et je vois unx crocus dans unx pot dans [' ]| unx courette au sous-sol unx safran lx soleil [' ]| grimpe lx long du mur unx main l' y maintient cette fleur jaune dans lx soleil au moyen [' ]| de unx corde je vois lx main longue image des [' ]| heures lx soleil disparai^t lx pot redescend se [' ]| pose sur lx sol lx main disparai^t lx mur disparai^t [' ]| [' ]| loques de vie dans lx lumie`re je entends sans nier sans croire je ne dis plus qui parle c^a ne [' ]| se dit plus c^a doit e^tre sans inte=re^t mais des mots comme maintenant avant Pim c^a [' ]| non c^a ne se dit pas que lx miens mx mots a` moi quelques-uns muets brefs [' ]| mouvements toutx lx bas aucun sx quand je peux ce est lx [' ]| diffe=rence grande confusion @@@@@| [' ]| je vois toutx grandeurs nature comprise si [' ]| ce est lx mienne c^a se allume dans lx boue lx prie`re [' ]| lx te^te sur lx table lx crocus lx vieux [' ]| en larmes lx larmes derrie`re lx mains des ciels toutx [' ]| sortes diffe=rentes sortes sur terre sur mer du bleu soudain or et vert de lx terre soudain dans [' ]| lx boue [' ]| [' ]| mais des mots comme maintenant des mots pas lx miens avant Pim c^a non c^a ne se dit pas [' ]| ce est lx diffe=rence je l' entends entre alors et maintenant une des diffe=rences parmi lx [' ]| similitudes [' ]| [' ]| lx mots de Pim sx voix extorque=e il se tai^t je [' ]| interviens toutx lx ne=cessaire il reprend je [' ]| l' e=couterais toujours mais lx miens en finir avec les miens lx ordre naturel [' ]| avant Pim lx peu [' ]| que je dis aucun sx lx peu que je [' ]| vois de unx vie sans nier sans croire mais a` quoi croire au [' ]| sac peut-e^tre au noir a` lx boue a` lx mort peut-e^tre pour finir apre`s tant de vie il y a des [' ]| moments [' ]| [' ]| comment e=choue= ici si ce est moi pas question pas lx force sans inte=re^t [' ]| mais ici lx endroit [' ]| ou` je commence cette fois pre=sente re=daction premie`re partie mx vie serre lx sac il [' ]| de=goutte premier signe cet endroit quelques bribes [' ]| [' ]| on est la` quelque part en vie quelque part unx temps e=norme puis ce est fini [' ]| on ne y est plus [' ]| puis de nouveau on est la` de nouveau ce ne e=tait pas fini unx erreur ce est a` recommencer [' ]| [' ]| plus ou moins ait me^me endroit a` unx autre comme lorsque nouvelle image la`-haut dans [' ]| lx lumie`re on reprend a` lx ho^pital connaissance dans lx noir [' ]| [' ]| lx me^me que lequel quel endroit on ne dit pas je ne entends pas [' ]| ce est lx un ou lx autre lx [' ]| me^me plus ou moins plus humide moins de lueurs aucune lueur que est <-> ce a` dire que je ai [' ]| e=te= quelque part ou` il y avait des lueurs je le dis comme je l' entends chaque mot [' ]| toujours [' ]| [' ]| plus humide moins de lueurs aucune lueur et lx bruits tus lx chers bruits pre=texte a` [' ]| spe=culation je ai du^ glisser on est au plus bas ce est lx fin [' ]| on ne est plus on glisse ce est lx [' ]| suite [' ]| [' ]| unx autre e=poque encore unx familie`re malgre= ces e=trangete=s ce sac cette fange lx [' ]| douceur de lx air lx noir de four lx images en couleur pouvoir [' ]| se trai^ner toutx ces [' ]| e=trangete=s [' ]| [' ]| mais progre`s proprement dits ruines en perspective comme au cher dixie`me au cher [' ]| vingtie`me de quoi pouvoir dire a` part soi a` unx bleu de re^ve ah si tu avais vu il y quatre [' ]| cents ans quels bouleversements [' ]| [' ]| ah mx jeune ami ce sac si tu l' avais vu je pouvais a` peine le trai^ner et maintenant [' ]| regarde mx vertex en touche lx fond [' ]| [' ]| et moi pas unx ride pas unx [' ]| [' ]| au bout des myriades de heures unx heure mienne quinze minutes il y a des moments [' ]| ce est que [' ]| je ai souffert du^ souffrir moralement espe=rer a` plusieurs reprises de=sespe=rer de me^me lx [' ]| coeur saigne on perd lx coeur goutte a` goutte pleure me^me quelquefois inte=rieurement [' ]| aucun sx plus de images plus de voyages plus faim ni soif lx coeur se [' ]| en va on arrive je [' ]| l' entends par moments ce sont de bons moments [' ]| [' ]| paradis de avant lx espoi^r je sors du sommeil et [' ]| y retourne entre lx deux il y a toutx toutx a` faire [' ]| a` supporter a` rater a` ba^cler a` mener a` bonne fin avant que lx boue se rouvre voila` [' ]| comme on veut me dire cette fois mx vie avant Pim [' ]| premie`re partie de lx un a` lx autre sommeil [' ]| [' ]| puis Pim lx boi^tes perdues lx main qui ta^tonne lx [' ]| fesse lx cris lx mien muet lx espoir qui [' ]| nai^t vivement y e^tre l' avoir derrie`re moi sentir lx coeur se en aller entendre dire tu arrives [' ]| [' ]| e^tre avec Pim l' avoir e=te= l' avoir derrie`re moi entendre dire il reviendra unx autre viendra [' ]| mieux que Pim il arrive jambe droite bras droit pousse tire dix me`tres quinze me`tres reste la` [' ]| dans lx noir lx boue tranquille et sur toi soudain unx main comme sur [' ]| Pim lx tienne deux cris [' ]| lx sien muet [' ]| [' ]| tu auras unx petite voix elle sera juste audible tu lui parleras a` [' ]| lx oreille unx vie tu auras unx [' ]| petite vie tu la lui dira a` lx oreille ce sera autre chose toutx a` fait unx autre musique [' ]| [' ]| tu verras unx peu comme Pim unx petite musique de vie mais dans tx bouche a` toi elle te sera [' ]| nouvelle [' ]| [' ]| puis te en aller toutx a` fait sans adieux ce en sera [' ]| fait de lx e=poque des e=poques ou seulement de [' ]| toi plus de voyages plus de couples plus de abandons jamais plus nulle part entendre c^a [' ]| [' ]| comment ce e=tait avant Pim dire c^a d'abord c^a lx ordre naturel lx me^mes choses lx [' ]| me^mes choses les dire comme je les entends les murmurer a` lx [' ]| boue de unx seulx e=ternite= [' ]| en faire trois pour plus de clarte= je me re=veille et je y [' ]| vais toutx lx vie premie`re partie avant [' ]| Pim comment ce e=tait puis Pim avec lui comment ce e=tait puis apre`s plus que c^a apre`s Pim [' ]| comment ce e=tait comment ce est quand [' ]| c^a cesse de haleter des bribes je y vais mx journe=e mx [' ]| vie premie`re partie des bribes [' ]| [' ]| endormi je me vois endormi sur lx flanc ou sur lx ventre ce est lx un ou lx [' ]| autre sur lx flanc lequel [' ]| lx droit ce est mieux lx sac sous lx te^te ou [' ]| serre= contre lx ventre serre= contre lx ventre lx [' ]| genoux remonte=s lx dos en cerceau lx te^te minuscule pre`s des genoux enroule= autour du [' ]| sac Belacqua bascule= sur lx co^te= las de attendre oublie= des coeurs ou` vit lx gra^ce [' ]| endormi [' ]| [' ]| je ne sais quel insecte plie= sur sx bien je reviens lx mains vides a` moi a` mx place quoi [' ]| d'abord me le demander durer unx moment avec c^a [' ]| [' ]| quoi pour commencer mx lonuge journe=e mx vie pre=sente re=daction durer unx moment [' ]| avec c^a love= autour de mx tre=sor aux e=coutes mx Dieu avoir a` murmurer c^a [' ]| [' ]| vingt ans cent ans pas unx bruit et je [' ]| e=coute pas unx lueur et je e=carquille lx yeux quatre cents [' ]| fois mx seulx saison je me serre plus fort [' ]| contre lx sac unx boi^te tinte du silence de cette [' ]| noire troue=e toutx premier re=pit [' ]| [' ]| quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| lx boue jamais froide jamais se`che elle ne se`che pas sur moi lx air charge= de vapeur tie`de [' ]| de eau ou de quelque autre liquide je hume lx air ne sens rien cent ans pas unx odeur je [' ]| hume lx air [' ]| [' ]| rien ne se`che je serre lx sac premier vrai signe de vie il de=goutte unx boi^te tinte mx [' ]| cheveux jamais secs aucune e=lectricite= impossible de les faire bouffer je les peigne c^a [' ]| arrive voila` unx autre objet en arrie`re ce est [' ]| unx autre de mx ressources plus maintenant [' ]| troisie`me partie voila unx autre diffe=rence [' ]| [' ]| lx moral au de=part avant que lx e=ve=nenents se pre=cipitent satisfaisant ah lx a^me que [' ]| je avais [' ]| dans ce temp-la` de unx e=galite= ce est pourquoi on me donna unx compagnon [' ]| [' ]| ce est toujours mx journe=e premie`re partie avant Pim mx vie pre=sente re=daction lx de=but [' ]| [' ]| but toutx a` fait des bribes je reviens a` moi a` mx [' ]| place dans lx noir lx boue je serre lx sac il [' ]| de=goutte unx boi^te tinte je me pre=pare je pars fin du voyage [' ]| [' ]| parler de bonheur on he=site ce petit mot parler de heur premie`res asperges abce`s qui cre`ve [' ]| mais de bons moments c^a oui mais oui avant Pim avec Pim apre`s Pim des temps e=normes [' ]| quoi que je dise de bons moments de moins bons c^a aussi il faut se y attendre je l' entends lx [' ]| murmure aussito^t che`res bribes recueillies quelque part ce est mieux quelqu'un qui e=coute [' ]| unx autre qui note ou lx me^me jamais unx ge=missement unx larme de loin en loin inte=rieure [' ]| unx perle aucun sx des temps e=normes lx ordre naturel [' ]| [' ]| soudain comme toutx ce qui arrive ne plus tenir que par lx bout des ongles image alpestre ou [' ]| spe=le=ologique a` sx espe`ce celle des rieurs du vendredi instant atroce ce est ici que lx [' ]| mots ont leur utilite= lx boue est muette [' ]| [' ]| ici donc cette e=preuve avant lx de=part jambe droite bras droit pousse tire dix me`tres quinze [' ]| me`tres vers Pim sans le savoir avant c^a unx boi^te tinte je tombe durer unx moment avec c^a [' ]| [' ]| de quoi rire presque en effet si on y pense se sentir de=visser et raccrocher en pipant brefs [' ]| mouvements du bas du visage aucun sx si on pouvait y penser a` ce que on allait perdre puis [' ]| a` cette boue splendide c^a cesse de haleter et je l' entends toutx bas de quoi [' ]| rire toutx lx [' ]| semaine si on pouvait y penser [' ]| [' ]| e=chappement ballon ce est de lx air du peu qui reste du peu a` quoi on doit de e^tre encore [' ]| debout en riant pleurant et disant ce que on pense rien de physique lx sante= ne est pas [' ]| menace=e unx mot de moi et je resuis je pousse bouche ouverte pour ne pas perdre unx [' ]| seconde unx vesse qui ait unx sens qui se [' ]| envole par lx bouche aucun sx dans lx boue [' ]| [' ]| il vient lx mot on parle de mots je en ai encore il faut le croire a` cette e=poque a` mx [' ]| discre=tion unx seulx suffit ahan signifiant maman impossible lx bouche ouverte il vient [' ]| aussito^t ou in extremis ou entre lx deux il y a lx place ahan signifiant maman ou autre [' ]| chose unx autre bruit toutx bas signifiant autre chose ne importe lx premier qui vienne me [' ]| re=tablir dans mx rang [' ]| [' ]| lx temps qui passe me est conte= et lx temps passe= des temps e=normes c^a cesse de [' ]| haleter et bribes de unx conte e=norme telles entendues telles murmure=es a` cette boue qui [' ]| me est conte=e dans lx ordre lx naturel troisie`me partie ce est la` ou` je ai mx vie [' ]| [' ]| mx vie dans lx ordre plus ou moins au pre=sent plus ou moins premie`re partie avant Pim [' ]| comment ce e=tait ces choses si anciennes lx voyage derrie`re e=tape dernie`re journe=e je [' ]| reviens a` moi a` mx place serre lx sac il de=goutte unx boi^te tinte perte de espe`ce mot [' ]| muet ce est lx de=but de mx vie pre=sente re=daction je peux partir poursuivre mx vie ce [' ]| sera encore unx homme [' ]| [' ]| quoi d'abord d'abord boire je me mets sur lx vende c^a dure unx bon moment je dure unx [' ]| moment avec c^a lx bouche se ouvre enfin lx langue sort va dans lx boue c^a dure unx bon [' ]| moment ce sont de bons moments peut-e^tre lx meilleurs comment choisir lx visage dans [' ]| lx boue lx bouche ouverte lx boue dans lx bouche lx soif qui se perd lx humanite= [' ]| reconquise [' ]| [' ]| quelquefois dans cette position unx belle image belle je veux dire par lx mouvement lx [' ]| couleur lx couleurs bleu et blanc des nuages au vent justement ce jour-la` sous lx boue [' ]| unx belle image je vais la de=crire elle va e^tre de=crite puis lx de=part jambe droite bras [' ]| droit pousse tire vers Pim il ne existe pas [' ]| [' ]| quelquefois dans cette position je me rendors lx langue rentre lx bouche se ferme lx boue [' ]| se ouvre ce est moi qui me rendors cesse de boire et me rendors on lx langue dehors et bois [' ]| toutx lx nuit toutx lx temps du [' ]| sommeil ce est c^a mx nuit pre=sente re=daction je ne en ai [' ]| pas de autre lx temps du sommeil pas de combien vers lx dernier celui des hommes des [' ]| be^tes aussi je me re=veille me le demande je cite toujours dure unx moment avec c^a ce est [' ]| unx autre de mx ressources [' ]| [' ]| lx langue se charge de boue c^a arrive aussi unx seulx reme`de alors la rentrer et la tourner [' ]| dans lx bouche lx boue l' avaler ou la rejeter question si elle est nourrissante et perspectives [' ]| durer unx moment avec c^a [' ]| [' ]| je me en remplis lx bouche c^a arrive aussi [' ]| ce est unx autre de mx ressources durer unx [' ]| moment avec c^a question si avale=e elle me nourrirait et perspectives qui se ouvrent ce [' ]| sont de bons moments [' ]| [' ]| rose dans lx botte lx langue ressort que font lx mains pendant ce temps il faut toujours [' ]| voir ta^cher de voir ce que font lx mains ce que elles ta^chent de faire eh bien lx gauche [' ]| nous l' avons vu serre lx sac toujours et lx droite [' ]| [' ]| lx droite je ferme lx yeux pas lx bleus lx [' ]| autres derrie`re et finis par l' entrevoir la`-bas a` [' ]| droite au bout de sx bras allonge= au maximum dans lx axe de lx clavicule je le dis [' ]| comme je l' entends qui se ouvre et se referme dans [' ]| lx boue se ouvre et se referme ce est unx [' ]| autre de mx ressources c^a me aide [' ]| [' ]| elle ne peut pas e^tre loin unx me`tre a` peine [' ]| je la sens loin unx jour elle se en ira sur sx [' ]| quatre doigts elle a perdu lx pouce quelque chose la` qui ne va pas elle me quittera je la [' ]| vois ferme lx yeux lx autres et la vois elle jette sx quatre doigts en avant comme des [' ]| grappins lx bouts se enfoncent tirent et ainsi elle se e=loigne par petits re=tablissements [' ]| horizontaux me en aller comme c^a par petits bouts c^a me aide [' ]| [' ]| et lx jambes et lx yeux lx bleus ferme=s sans doute eh bien non puisque soudain [' ]| [' ]| ce est lx image lx dernie`re soudain lx sous [' ]| lx boue je le dis comme je l' entends je me vois [' ]| [' ]| je me donne dans lx seize ans et il fait pour surcroi^t de bonheur unx temps de=licieux ciel [' ]| bleu oeuf et chevauche=e de petits nuages je me tourne lx dos et lx fille aussi que je tiens qui [' ]| me tient par lx main ce cul que je ai [' ]| [' ]| nous sommes si je en crois lx couleurs qui e=maillent lx herbe e=meraude si je peux les en [' ]| croire nous sommes vieux songe de fleurs et de saisons au mois de avril ou de mai et certains [' ]| accessoires si je peux les en croire unx barrie`re blanche unx tribune vieux rose nous sommes [' ]| sur unx champ de courses au mois de avril ou de mai [' ]| [' ]| lx te^te haute nous regardons je imagine nous avons je imagine lx yeux ouverts et regardons [' ]| droit devant nous immobilite= de statue de part et de autre a` part lx bras qui se balancent ceux [' ]| aux mains entrelace=es quoi encore [' ]| [' ]| dans mx main libre ou gauche unx objet inde=finissable et par conse=quent dans sx droite a` [' ]| elle lx extre=mite= de unx courte [' ]| laisse la reliant a` unx chien de bonne taille gris cendre assis de [' ]| guingois te^te basse immobilite= de ces mains-la` [' ]| [' ]| question pourquoi unx laisse dans cette immensite= de verdure et naissance peu a` peu de [' ]| taches grises et blanches agneaux peu a` peu au milieu de leurs me`res quoi encore au [' ]| fond du paysage quatre milles cinq milles lx masse bleute=e de unx montagne de faible [' ]| e=le=vation nos te^tes en de=passent lx cre^te [' ]| [' ]| nous nous la^chons lx main et faisons demi-tour moi dextrorsum elle senestro elle [' ]| transfe`re la laisse a` sx main gauche et moi au me^me instant a` mx droite lx objet [' ]| maintenant unx petite brique blancha^tre lx mains vides se me^lent lx bras se balancent [' ]| lx chien ne a pas bouge= je ai lx [' ]| impression que nous me regardons je rentre lx langue ferme lx bouche et souris [' ]| [' ]| vue de face lx fille est moins hideuse ce ne est pas elle qui me inte=resse moi pa^les [' ]| cheveux en brosse grosse face rouge avec boutons ventre de=bordant braguette be=ante [' ]| jambes cagneuses en fuseau fle=chissant aux genoux e=carte=es pour plus de assise pieds [' ]| ouverts cent trente degre=s demi-sourire be=at a` lx horizon poste=rieur figure de lx vie qui [' ]| se le`ve tweed vert bottines jaunes toutx ces couleurs coucou ou similaire a` lx [' ]| boutonnie`re [' ]| [' ]| nouveau demi-tour vers lx inte=rieur au bout de quatre-vingt degre=s fugitif face a` face [' ]| transferts rattachement des mains balancement des bras immobilite= du chien ce fessier [' ]| que je ai [' ]| [' ]| soudain hop gauche droite nous voila` partis nez au vent bras se balanc^ant lx chien suit [' ]| te^te basse queue sur lx couilles rien a` voir avec nous il a eu lx me^me ide=e au me^me [' ]| instant du Malebranche en moins rose lx lettres que je avais si il pisse il pissera sans [' ]| se arre^ter je crie aucun sx plaque-la la` et cours te ouvrir lx veines [' ]| [' ]| bref noir nous revoila` au sommet lx chien se assied de guingois dans lx bruye`re baisse lx [' ]| museau sur sx bitte noire et rose pas lx force de la le=cher nous au contraire demi-tour [' ]| vers lx inte=rieur fugitif face a` face transferts rattachement des mains balancement des bras [' ]| de=gustation en silence de lx mer et des i^les te^tes qui [' ]| pivotent comme unx seulx vers lx [' ]| fume=es de lx cite= repe=rage en silence des monuments te^tes qui reviennent comme [' ]| relie=es par unx essieu [' ]| [' ]| soudain nous mangeons des sandwiches a` bouche=es alterne=es chacun lx sien en [' ]| e=changeant des mots doux mx che=rie je mords elle avale mx che=ri elle mord je avale [' ]| nous ne roucoulons pas encore lx bouche pleine [' ]| [' ]| mx amour je mords elle avale mx tre=sor elle mord je avale bref noir et nous revoila` [' ]| nous e=loignant de nouveau a` travers champs lx main dans lx main lx bras se balanc^ant [' ]| lx te^te haute vers lx sommets de plus en plus petits je ne vois plus lx chien je ne nous [' ]| vois plus lx sce`ne est de=barrasse=e [' ]| [' ]| quelques be^tes encore lx moutons que on dirait du granit qui affleure unx cheval que je [' ]| ne avais pas vu debout immobile e=chine courbe=e te^te basse lx be^tes savent [' ]| [' ]| bleu et blanc du ciel unx moment encore matin de avril [' ]| sous lx boue ce est fini ce est fait c^a [' ]| se e=teint je ai eu lx image lx sce`ne [' ]| reste vide quelques be^tes puis se e=teint plus de bleu je [' ]| reste la` [' ]| [' ]| la`-bas a` droite dans lx boue la main se [' ]| ouvre et se referme c^a me aide que elle se en aille je [' ]| me rends compte que je souris encore ce ne est plus lx peine depuis longtemps ce ne est plus [' ]| lx peine [' ]| [' ]| lx langue ressort va dans lx boue je reste la` plus soif lx langue rentre lx bouche se referme [' ]| elle doit faire unx ligne droite a` pre=sent ce est fini ce est fait je ai eu lx image [' ]| [' ]| c^a a du^ durer unx bon moment avec c^a je ai dure= unx moment c^a a du^ e^tre de bons [' ]| moments biento^t ce sera Pim je ne peux pas le savoir lx mots ne peuvent pas venir finie [' ]| biento^t lx solitude perdue biento^t ces mots-la` [' ]| [' ]| je viens de avoir de lx compagnie moi parce que c^a me amuse je le dis comme je l' entends [' ]| avec unx petite amie sous lx ciel de avril ou de mai nous avons disparu je reste la` [' ]| [' ]| la`-bas a` droite lx main qui tire lx bouche ferme=e dur lx yeux e=carquille=s colle=s a` [' ]| lx boue nous reviendrons peut-e^tre ce sera lx brune lx terre de lx enfance qui peu a` peu [' ]| reluit trai^ne=es de ambre mourant dans unx grisaille de cendres lx feu a du^ passer par la` [' ]| quand je nous revois nous sommes de=ja` toutx pre`s [' ]| [' ]| ce est lx brune nous rentrons las je ne vois plus que lx parties nues lx visages solidaires [' ]| leve=s au levant lx clarte= mouvante des mains emme^le=es las et lents nous remontons [' ]| vers moi et disparaissons [' ]| [' ]| lx bras au milieu me traversent et unx partie des corps ombres a` travers unx ombre lx [' ]| sce`ne est vide sous lx boue lx dernier [' ]| ciel se e=teint lx cendres foncent plus de autre monde [' ]| pour moi que lx mien tre`s joli seulement pas comme c^a c^a ne se passe pas comme c^a [' ]| [' ]| je attends que nous revenions peut-e^tre et nous ne revenons pas que de aventure lx soir me [' ]| murmure ce que lx matin me avait chante= et ce jour-la` a` ce matin-la` pas de soir [' ]| [' ]| trouver autre chose pour durer encore des questions de qui il se agissait quels e^tres quel [' ]| point de lx terre cette famille de ou` me vient ce cine=ma ce genre pluto^t rien manger unx [' ]| morceau [' ]| [' ]| c^a a du^ durer unx moment il doit y en avoir de pires lx espoir de=c^u ne est pas si mal lx [' ]| journe=e est bien avance=e manger unx morceau c^a durera unx moment ce sera de bons [' ]| moments [' ]| [' ]| ensuite au besoin mx douleur laquelle entre toutx [' ]| lx profonde hors de atteinte ce est mieux lx [' ]| proble`me de mx douleurs lx solution durer unx moment avec c^a ensuite lx de=part pas a` [' ]| cause des salete=s autre chose on ne sait pas on ne dit pas fin du voyage [' ]| [' ]| jambe droite bras droit pousse tire dix me`tres quinze me`tres arrive=e nouvelle place [' ]| re=adaptation prie`re au sommeil que en attendant questions au besoin de qui il se agissait [' ]| quels e^tres quel point de lx terre [' ]| [' ]| ce sera de bons moments puis de moins bons c^a aussi il faut se y attendre ce sera lx nuit [' ]| pre=sente re=daction je pourrai dormir et si jamais je me re=veille [' ]| [' ]| et si jamais rire muet je me re=veille dare-dare catastrophe Pim fin de lx premie`re partie [' ]| plus que lx deuxie`me puis lx troisie`me plus que lx troisie`me et dernie`re [' ]| [' ]| c^a cesse de haleter je suis sur lx flanc lequel lx [' ]| droit ce est mieux je e=carte lx bords du sac [' ]| questions de quoi mx Dieu puis <-> je avoir envie de quoi faim quel fut mx dernier repas [' ]| cette famille lx temps passe je demeure [' ]| [' ]| ce est lx sce`ne du sac lx deux mains en e=cartent lx bords de quoi peut <-> on encore avoir [' ]| envie lx gauche y plonge dans lx sac ce est lx sce`ne du sac et lx bras apre`s jusqu'a` [' ]| lx aisselle et apre`s [' ]| [' ]| elle erre parmi lx boi^tes sans se me^ler de les compter en annonce unx bonne douzaine [' ]| se saisit qui sait des dernie`res crevettes ces de=tails afin que il y ait quelque chose [' ]| [' ]| elle sort lx petite boi^te ovale la [' ]| passe a` lx autre main retourne chercher lx ouvre-boi^te le [' ]| trouve enfin l' ame`ne au jour lx ouvre-boi^te on parle de lx ouvre-boi^te au manche en os [' ]| taille= en fuseau le toucher le dit repos [' ]| [' ]| lx mains que font lx mains au repos difficile a` voir entre pouce et index respectivement [' ]| gras du bout et face externe de lx deuxie`me phalange quelque chose la` qui ne va pas [' ]| pincent lx sac et des doigts qui restent plaquent lx objets contre lx paumes lx boi^te [' ]| lx ouvre-boi^te ces de=tails de pre=fe=rence a` rien [' ]| [' ]| unx faute lx repos on parle du repos unx faute que de fois soudain a` ce stade je le dis [' ]| comme je l' entends dans cette position lx mains soudain vides pinc^ant lx sac toujours [' ]| c^a oui toujours pour lx reste soudain vides [' ]| [' ]| chercher affole= dans lx boue lx ouvre-boi^te qui est mx vie mais de quoi ne puis <-> je en dire [' ]| autant de quoi depuis toujours mx petit toujours e=gare= unx temps e=norme [' ]| [' ]| repos donc mx fautes sont mx vie lx genoux se rele`vent lx dos se courbe lx te^te vient [' ]| se poser sur lx sac entre lx mains mx sac a` moi mx corps a` moi toutx ces parties [' ]| chaque parle [' ]| [' ]| moi dire moi pour dire quelque chose pour dire ce que je entends quand c^a cesse de [' ]| haleter dans unx four je finirais par voir lx nombril lx souffle est la` il ne ferait pas trembler [' ]| unx aile de mouche de mai je sens lx bouche qui se ouvre @@@@@| [' ]| sur lx bas-ventre boueux je ai vu unx jour faste pace He=raclite lx Obscur au plus haut de [' ]| lx azur entre lx grandes ailes noires e=tendues immobiles vu suspendu lx corps de neige de [' ]| je ne sais quel oiseau voilier lx albatros hurleur [' ]| des mers australes lx histoire que je avais mx [' ]| Dieu lx naturelle lx bons moments que je avais [' ]| [' ]| mais dernier jour de voyage ce est unx bon jour sans me=comptes sans extras tel parti au [' ]| repos tel revenu lx mains comme je les avais laisse=es je ne perdrai rien ne verrai plus [' ]| rien [' ]| [' ]| lx sac mx vie que jamais je ne la^che ici je le la^che besoin des deux mains comme [' ]| lorsque je voyage c^a se enchai^ne dans lx te^te de ces embrasements vide et noir a` ravir [' ]| puis soudain comme unx poigne=e de copeaux qui flambe lx spectacle alors [' ]| [' ]| besoin voyage quand dirai <-> je assez faible plus tard plus tard unx jour faible comme moi unx [' ]| voix a` moi [' ]| [' ]| des deux mains donc comme lorsque je voyage ou me prends lx te^te entre me la prenais [' ]| la`-haut dans lx lumie`re je la^che donc lx sac mais minute il est mx vie je me couche [' ]| donc dessus c^a se enchai^ne toujours [' ]| [' ]| me labourent lx co^tes a` travers lx jute les are^tes confuses jute pourrie co^tes [' ]| supe=rieures co^te= droit unx peu plus haut que la` ou` on se les tient tenait mx vie ce [' ]| jour-la` ne me e=chappera pas cette vie-la` pas encore [' ]| [' ]| si je suis ne= ce ne est pas gaucher lx main droite passe lx boi^te a` lx autre et celle-ci a` [' ]| celle-la` au me^me instant lx outil joli mouvement petit tourbillon des doigts et paumes [' ]| petit miracle gra^ce auquel petit miracle parmi tant de autres gra^ce auxquels je vis encore [' ]| vivais encore [' ]| [' ]| plus que a` manger dix douze e=pisodes ouvrir lx boi^te ranger lx outil porter peu a` peu au [' ]| nez lx boi^te ouverte frai^cheur irre=prochable lointain parfum de bonheur au laurier [' ]| re^ver ou non vider lx boi^te ou non la jeter ou non toutx c^a on ne dit pas je ne vois pas [' ]| sans grande importance me essuyer lx bouche c^a toujours ainsi de suite et enfin [' ]| [' ]| prendre lx sac dans mx bras l' amener si le=ger toutx [' ]| contre moi y coucher mx joue ce est lx [' ]| grande sce`ne du sac elle est faite je l' ai derrie`re moi lx journe=e est bien avance=e fermer [' ]| lx yeux enfin et attendre mx douleur que avec elle je puisse durer unx peu encore et en [' ]| attendant [' ]| [' ]| prie`re pour rien au sommeil je ne y ai pas encore droit je ne l' ai pas encore me=rite= [' ]| prie`re pour lx prie`re quand toutx fait de=faut quand je pense aux a^mes au tourment au [' ]| vrai tourment aux vraies a^mes qui ne y ont jamais droit au sommeil on parle du sommeil [' ]| je ai prie= unx fois pour elles d'apre`s unx vieille vue elle a jauni [' ]| [' ]| encore moi toujours et partout dans lx lumie`re a^ge inde=termine= vu de dos a` genoux [' ]| lx fesses en lx air au sommet de unx tas [' ]| de ordures ve^tu de unx sac au fond creve= pour lx [' ]| passage de lx te^te entre lx dents lx hampe horizontale de unx vaste vexille ou` je lis [' ]| [' ]| en tx cle=mence de temps a` autre que ils dorment lx grands damne=s ici des mots [' ]| illisibles dans lx plis puis re^ver peut-e^tre du bon temps que leur valurent leurs [' ]| errements pendant ce temps lx de=mons se reposeront dix secondes quinze secondes [' ]| [' ]| sommeil scul bien brefs mouvements du bas du visage aucun sx seulx bien viens [' ]| e=teindre [' ]| [' ]| ces deux vieux charbons qui ne ont plus rien a` voir et ce vieux four de=truit par lx feu et [' ]| dans toutx cette guenille [' ]| [' ]| toutx cette guenille de unx bout a` lx [' ]| autre des cheveux aux ongles des pieds et des mains lx [' ]| peu de sensation que elle garde encore de ce que elle est dans chacune de sx parties et re^ve [' ]| [' ]| re^ve viens de unx ciel de unx [' ]| terre de unx sous-sol ou` je sois inconcevable aie aucun sx dans [' ]| lx cul unx pal ardent ce jour-la` nous ne pria^mes pas plus avant [' ]| [' ]| que de fois a` genoux que de fois de dos a` genoux sous tous lx angles de dos dans [' ]| toutx lx stations a` genoux et de dos de concert [' ]| si ce ne e=tait pas moi ce e=tait toujours lx [' ]| me^me pie`tre consolation [' ]| [' ]| unx fesse deux fois trop grande lx autre [' ]| deux fois trop petite a` moins que unx effet de optique [' ]| ici quand on chie ce est lx boue qui torche [' ]| voila` des sie`cles que je ne y touche plus soit lx [' ]| rapport quatre unx je ai toujours aime= lx arithme=tique elle me l' a bien rendu [' ]| [' ]| chez Pim quoique petites elles e=taient pareilles il lui en aurait fallu unx troisie`me je y [' ]| enfonc^ais lx ouvre-boi^te indiffe=remment quelque chose la` qui ne va pas mais d'abord [' ]| en finir avec mx vie de voyageur premie`re partie avant Pim comment ce e=tait plus que lx [' ]| deuxie`me puis lx troisie`me plus que lx troisie`me et dernie`re [' ]| [' ]| du temps ou` je rasais encore lx murs au milieu de mx semblables et fre`res je l' entends [' ]| et lx murmure que alors la`-haut dans lx lumie`re a` chaque douleur physique lx morale me [' ]| laissant de glace je hurlais au secours avec unx fois sur cent unx certain bonheur [' ]| [' ]| comme lorsque pris exceptionnellement de boisson a` lx heure des boueurs me obstinant a` [' ]| vouloir sortir de lx ascenseur je me prends lx pied entre palier et cage et que deux heures [' ]| plus tard montre en main on se pre=cipite l' ayant appele= en vain [' ]| [' ]| vieux songe je ne marche pas ou je marche c^a de=pend on ne dit pas de quoi des jours [' ]| c^a de=pend des jours adieu rats naufrage est fait [' ]| unx peu moins ce est toutx ce que on implore [' ]| [' ]| unx peu moins de ne importe quoi ne importe comment ne importe quand unx peu moins du [' ]| temps e^tre et ne pas e^tre passe= pre=sent futur et conditionnel allons allons suite et fin [' ]| premie`re partie avant Pim [' ]| [' ]| feu au rectum comment surmonte= re=flexions sur lx passion de lx douleur de=part [' ]| irre=sistible pre=paratifs y affe=rents trajet sans encombre brusque arrive=e a` bon port [' ]| derniers feux extinction et hop est <-> ce unx re^ve [' ]| [' ]| unx re^ve peu de chances mort du sac fesses de Pim fin de lx premie`re partie plus que lx [' ]| deuxie`me puis lx troisie`me plus que lx troisie`me et dernie`re Thalie par pitie= unx [' ]| feuille de tx lierre [' ]| [' ]| vite lx te^te dans lx sac ou` re=ve=rence parler [' ]| je ai toutx lx souffrance de tous lx temps je [' ]| me en soucie comme de unx [' ]| guigne et ce est lx fou rire dans chaque cellule lx boi^tes en font [' ]| unx bruit de castagnettes lx boue glouglousse sous mx corps secoue= je pe`te et pisse en [' ]| me^me temps [' ]| [' ]| jour faste dernier du voyage toutx se passe lx mieux du monde lx plaisanterie mollit trop [' ]| vieille lx soubresauts se apaisent je reviens a` [' ]| lx air libre aux choses se=rieuses je ne aurais [' ]| que lx petit doigt a` lever pour voler dans lx sein de Abraham je lui dirais de se le mettre [' ]| quelque part [' ]| [' ]| quelques re=flexions ne=anmoins en attendant mieux sur lx fragilite= de lx euphorie chez [' ]| lx divers ordres du re`gne animal en commenc^ant par lx e=ponges lorsque oust je ne [' ]| peux pas rester unx seconde de plus cet e=pisode saute donc [' ]| [' ]| lx de=jections non elles sont moi mais je les aime lx vieilles boi^tes mal vide=es [' ]| mollement la^che=es non plus autre chose lx boue engloutit toutx moi seulx elle me porte [' ]| mx vingt kilos trente kilos elle ce`de unx peu sous c^a puis ne ce`de plus je ne fuis pas je [' ]| me exile [' ]| [' ]| rester toujours a` lx me^me place jamais eu de autre ambition avec mx petit poids inerte [' ]| dans cette fange tie`de creuser mx bauge et ne plus en bouger ce vieux re^ve qui revient [' ]| [' ]| je le vis a` lx heure que il est et sera longtemps encore commence a` savoir ce que il vaut ce [' ]| que il valait [' ]| [' ]| unx grande goule=e de air noir et en finir enfin avec mx vie de voyageur avant Pim. [' ]| premie`re partie comment ce e=tait avant lx autre lx immobile avec Pim apre`s Pim comment [' ]| ce e=tait comment ce est des temps e=normes ou` je ne vois plus rien entends sx voix a` lui [' ]| puis cette autre venue lointaine des trente-deux aires du ze=nith et lx profondeurs puis en [' ]| moi quand c^a cesse de haleter des bribes je les murmure [' ]| [' ]| avec cette agitation cause que pas unx seconde de plus la` ou` je suis si bien impuissant a` [' ]| lever lx petit doigt dusse= <-> je en obtenir que sous moi lx boue se ouvre et ensuite se referme [' ]| [' ]| question vieille question si oui ou non ce bouleversement tous lx si tous lx jours ce mot [' ]| que il faut entendre murmurer ce bouleversement si tous lx jours il me soule`ve et jette [' ]| ainsi hors de mx souille [' ]| [' ]| et lx journe=e si proche enfin de sx fin si elle ne est pas faite de mille journe=es bonne [' ]| vieille question terrible pour lx te^te toujours pouvant se poser a` propos de toutx et de rien [' ]| ce qui est unx grande beaute= [' ]| [' ]| avoir lx chronome`tre de Pim quelque chose la` qui ne va pas et rien a` chronome=tre [' ]| [' ]| je ne mange donc plus non je ne bois plus et ne mange plus ne bouge plus et ne dors plus ne [' ]| vois plus rien ne fais plus rien c^a reviendra peut-e^tre [' ]| toutx c^a unx partie je entends dire que [' ]| oui puis que non [' ]| [' ]| lx voix chronome=trer lx voix elle ne est [' ]| pas a` moi lx silence chronome=trer lx silence c^a [' ]| pourrait me aider je verrai faire quelque chose quelque chose bon Dieu [' ]| [' ]| maudire Dieu aucun sx noter lx heure mentalement et attendre midi minuit maudire Dieu ou le [' ]| be=nir et attendre montre en main mais lx jours ce mot encore comment faire sans me=moire [' ]| arracher unx lambeau au sac faire des noeuds ou lx corde pas lx force [' ]| [' ]| mais d'abord en finir avec mx vie de voyageur premie`re partie avant Pim remuement sans [' ]| nom dans lx boue ce est moi je le dis comme je l' entends [' ]| qui fouille dans lx sac en sors lx corde [' ]| en fice`le le`s bords me le pends au cou me retourne sur lx ventre fais mx adieux aucun sx et [' ]| me e=lance [' ]| [' ]| dix me`tres quinze me`tres demi-flanc gauche pied droit main droite pousse tire plat ventre [' ]| e=jaculations muettes demi-flanc droit pied gauche main gauche pousse tire plat ventre [' ]| e=jaculations muettes pas unx iota a` changer a` cette description [' ]| [' ]| ici calculs confus comme quoi je ne ai pu de=vier de plus de quelques secondes de lx [' ]| direction [' ]| [' ]| [' ]| que unx jour unx nuit a` lx [' ]| inconcevable de=part me imprima lx hasard lx ne=cessite= unx peu de [' ]| chaque ce est lx un ce fut lx un [' ]| des trois de ouest c^a se sent de ouest en est [' ]| [' ]| et ainsi dans lx boue lx noir a` plat ventre en ligne droite unx peu plus unx peu moins deux [' ]| cents trois cents kilome`tres soit dans huit mille ans si je ne me e=tais pas arre^te= lx tour [' ]| de lx terre ce est a` dire lx e=quivalent [' ]| [' ]| on ne dit pas ou` je ai bien pu recevoir mx e=ducation acque=rir mx notions [' ]| de arithme=tique de astronomie voire me^me de physique elles me ont marque= ce est lx [' ]| principal [' ]| [' ]| toutx a` ces horizons je ne sens pas mx fatigue elle se exprime ne=anmoins passage plus [' ]| laborieux de unx flanc a` lx autre prolongation du plat ventre interme=diaire multiplication [' ]| des male=dictions muettes [' ]| [' ]| brusque quasi-certitude que unx centime`tre de plus et je tombe dans unx ravin ou me e=crase [' ]| contre unx muraille quoique rien je suis paye= pour le savoir a` espe=rer de ce co^te=-la` [' ]| c^a me arrache a` mx re^verie je suis rendu [' ]| [' ]| lx gens la`-haut qui se lamentaient de ne pas vivre e=trange a` unx tel moment unx telle [' ]| bulle [' ]| dans lx te^te tous morts a` pre=sent de autres a` [' ]| pre=sent pour qui ce ne est pas unx vie et lx [' ]| suite tre`s e=trange a` savoir je les comprends [' ]| [' ]| toutx compris toujours sauf par exemple lx histoire [' ]| lx ge=ographie toutx compris et rien su [' ]| pardonner jamais rien de=sapprouve= vraiment me^me pas lx cruaute= envers lx animaux [' ]| rien aime [' ]| [' ]| unx telle bulle alors elle cre`ve lx journe=e ne petit plus me faire grand' chose [' ]| [' ]| il ne faut pas trop faible d'accord si on veut faire plus faible non il faut lx plus faible possible [' ]| puis plus faible encore je le dis comme je l' entends chaque mot toujours [' ]| [' ]| mx journe=e mx journe=e mx vie comme c^a toujours lx vieux mots qui reviennent plus [' ]| grand' chose seulement que je me re=acclimate puis dure jusqu'au sommeil ne pas se endormir [' ]| fou ou alors ce ne est pas lx peine [' ]| [' ]| fou ou pis transforme= a` lx Haeckel ne= a` Potsdam ou` ve=cut e=galement Klopstock entre [' ]| autres et oeuvra quoique enterre= a` Altona lx ombre que il jette [' ]| [' ]| lx soir face au grand soleil ou adosse= je ne sais plus on ne dit pas lx grande ombre [' ]| que il jette [' ]| vers lx est natal lx humanite=s que je avais mx Dieu avec c^a unx peu de ge=ographie [' ]| [' ]| plus grand' chose mais dans lx queue lx venin je [' ]| ai perdu mx latin il faut e^tre vigilant donc unx [' ]| bon moment sonne= sur lx ventre puis soudain me mets je ne peux pas le croire a` e=couter [' ]| [' ]| a` e=couter comme si parti lx veille au soir de lx Nouvelle-Zemble lx ge=ographie que [' ]| je avais je venais de revenir a` moi dans unx sous-pre=fecture sub-tropicale voila` comme [' ]| je e=tais comme je e=tais devenu ou avais toujours e=te= ce est lx un ou lx autre [' ]| [' ]| question si toujours bonne vieille question si toujours comme c^a depuis que lx monde [' ]| monde pour moi des murmures de mx me`re chie= dans lx incroyable tohu-bohu [' ]| [' ]| comme c^a a` ne pouvoir faire unx pas surtout lx nuit sans me immobiliser sur [' ]| unx pied yeux [' ]| clos souffle coupe= a` lx affu^t des poursuiveurs et secours [' ]| [' ]| je ferme lx yeux toujours lx me^mes et me vois te^te dresse=e mal au cou mains [' ]| crispe=es dans lx boue quelque chose la` qui ne va pas toutx haleine retenue c^a dure je [' ]| dure comme c^a unx bon moment jusqu'au petit tremblement du bas du visage signe que je [' ]| me dis suis arrive= a` me dire quelque chose [' ]| [' ]| que peut <-> on bien se dire dans ces moments-la` unx petite perle de soulas de=sole= tant [' ]| mieux tant pis ce genre en moins froid a` lx bonne heure he=las ce genre en moins chaud [' ]| joie et peine ces deux-la` lx total de ces deux-la` divise= par deux et tie`de comme dans lx [' ]| vestibule [' ]| [' ]| ce est vite dit unx fois trouve= ce est vite dit [' ]| lx le`vres se figent et toutx lx chair autour lx [' ]| mains se ouvrent lx te^te retombe je me enfonce [' ]| [' ]| unx peu plus puis plus ce est lx me^me royaume [' ]| que toujours que tanto^t et toujours je ne en suis [' ]| jamais sorti il est sans confins [' ]| [' ]| Dieu sait si je suis souvent heureux mais jamais plus jamais autant que a` cet instant-la` [' ]| bonheur malheur je sais je sais mais on peut en causer [' ]| [' ]| la`-haut si je e=tais la`-haut lx e=toiles de=ja` et aux beffrois lx heure [' ]| bre`ve il ne reste plus [' ]| maintenant que peu a` endurer je resterais bien comme c^a toujours mais c^a ne va pas [' ]| [' ]| de=faire lx corde co^te= sac co^te= cou je le fais il le faut on est re=gle= ainsi mx doigts lx [' ]| font je les sens [' ]| [' ]| dans lx boue lx noir lx face dans lx boue [' ]| lx mains ne importe comment quelque chose la` qui [' ]| ne va as lx corde a` lx main toutx lx corps ne [' ]| importe comment ce est biento^t comme si la` a` [' ]| cette seulx place je avais ve=cu oui ve=cu toujours [' ]| [' ]| Dieu quelque part quelquefois a` ce moment-la` mais je suis tombe= sur unx bon jour je [' ]| mangerais bien unx morceau mais je ne mangerai pas lx [' ]| bouche se ouvre lx langue ne sort pas lx [' ]| bouche biento^t se referme [' ]| [' ]| ce est a` gauche que lx sac me accompagne je me mets sur lx flanc droit et le prends si [' ]| le=ger dam mx bras lx genoux se rele`vent [' ]| [' ]| lx dos se courbe lx te^te vient se poser sur lx sac nous avons de=ja` du^ avoir ces [' ]| mouvements quelque part si ils pouvaient e^tre lx derniers [' ]| [' ]| maintenant oui ou non unx pli du sac entre lx le`vres c^a arrive pas dans lx [' ]| bouche entre lx [' ]| le`vres dans lx vestibule [' ]| [' ]| malgre= lx vie que on me a donne=e je suis reste= lippu deux grosses lippes faites pour lx [' ]| baisers je imagine rouge e=carlate je [' ]| imagine elles se avancent unx peu encore se e=cartent et se [' ]| referment sur unx ride du sac c^a tient du cheval [' ]| [' ]| oui ou non on ne dit pas je ne vois pas autres possibilite=s refaire mx prie`re au sommeil [' ]| attendre que il descende que il se [' ]| ouvre sous moi dans lx eaux calmes enfin et en danger plus que [' ]| jamais puisque a` bout de parades c^a se enchai^ne toujours [' ]| [' ]| trouver des mots encore alors que ils sont tous de=pense=s brefs mouvements encore du bas du [' ]| visage il lui faudrait de bons yeux au te=moin si il y avait unx te=moin de bons yeux unx [' ]| bonne lampe il les aurait lx bons yeux lx bonne lampe [' ]| [' ]| au scribe assis a` lx e=cart il annoncerait minuit non deux heures trois heures heure du Ballast [' ]| Office brefs mouvements du bas du visage aucun sx ce est mx mots qui font c^a c^a qui fait [' ]| mx mots je me endormirai encore dans lx humanite= toutx juste [' ]| [' ]| lx poussie`re alors lx pierres a` chaux et a` granit confondues empile=es pour faire unx [' ]| mur plus loin lx e=pine en fleur haie vive verte et blanche troe`nes e=pines confondues [' ]| [' ]| lx couche de poussie`re que il y avait lx petits pieds grands pour leur [' ]| a^ge nus dans lx [' ]| poussie`re [' ]| [' ]| lx cartable sous lx fesses lx dos au mur lever lx [' ]| yeux au bleu se re=veiller en sueur lx [' ]| blancheur que il y avait lx petits nuages que on voyait lx [' ]| bleu a` travers lx pierres chaudes [' ]| a` travers lx maillot raye= horizontalement bleu et blanc [' ]| [' ]| lever lx yeux chercher des visages dans lx ciel des animaux se endormir et la` unx beau [' ]| jeune homme rencontrer unx beau jeune homme a` barbiche dore=e ve^tu de unx aube se [' ]| re=veiller en sueur et avoir rencontre= Je=sus en re^ve [' ]| [' ]| ce genre unx image pas pour lx yeux faite avec des mots pas pour lx oreilles lx journe=e [' ]| est termine=e je suis sauf jusqu'a` demain lx boue se ouvre je me en vais jusqu'a` demain lx [' ]| te^te sur lx sac lx bras autour lx reste ne importe comment [' ]| [' ]| noir bref noir long comment savoir et me revoila` en route ici il manque quelque chose [' ]| plus que deux ou trois me`tres et ce est lx pre=cipice que deux trois dernie`res bribes et ce est [' ]| fini finie lx premie`re partie plus que lx deuxie`me puis lx troisie`me plus [' ]| que lx troisie`me [' ]| [' ]| et dernie`re ici il manque quelque chose des choses que on sait de=ja` ou que on ne saura [' ]| jamais ce est lx un ou lx autre [' ]| [' ]| je arrive et tombe comme lx limace tombe prends lx sac dans mx bras il ne pe`se plus rien [' ]| plus rien ou` poser mx te^te je presse unx chiffe je ne dirai pas contre mx coeur [' ]| [' ]| pas de e=motion toutx est perdu lx fond a [' ]| creve= lx humidite= lx trai^nage lx abrasion lx [' ]| e=treintes lx ge=ne=rations unx vieux sac a` charbon cinquante kilos [' ]| c^a se enchai^ne toutx [' ]| parti lx boi^tes lx ouvre-boi^te unx ouvre-boi^te sans boi^tes c^a me est e=pargne= des [' ]| boi^tes sans ouvre-boi^te je ne aurai pas eu c^a cette fois dans mx vie [' ]| [' ]| tant de autres choses encore tant imagine=es jamais nomme=es jamais pu de utilite= de [' ]| ne=cessite= belles au toucher toutx ce que on me avait donne= pre=sente re=daction comme [' ]| ce est loin toutx sauf lx corde unx [' ]| sac creve= unx corde vieux sac je le dis comme je l' entends [' ]| lx murmure a` lx boue vieux sac vieille corde vous je vous garde [' ]| [' ]| petite suite pour durer encore de=tortiller lx corde en tirer deux ficeler lx fond du sac le [' ]| remplir de boue en ficeler lx haut c^a fera unx bon oreiller c^a fera doux dans mx bras [' ]| brefs mouvements du bas du visage si ils pouvaient e^tre lx derniers [' ]| [' ]| quand lx dernier repas lx dernier voyage [' ]| que ai <-> je fait ou` suis <-> je passe= ce genre hurlements [' ]| muets abandon lueur de espoir de=part de=sordonne= lx corde autour du cou lx sac dans lx [' ]| bouche unx chien [' ]| [' ]| abandon ici effet de lx espoir c^a se [' ]| enchai^ne de lx e=ternelle ligne droite effet du bon de=sir de [' ]| ne pas mourir avant terme dans lx noir lx boue sans parler de autres causes [' ]| [' ]| seulx chose a` faire rebrousser chemin tourner en rond a` lx rigueur et je [' ]| avance en zigzag c^a [' ]| ce est vrai conforme=ment a` mx complexion pre=sente re=daction cherchant ce que je ai perdu [' ]| la` ou` je ne ai jamais e=te= [' ]| [' ]| chers chiffres quand toutx fait de=faut quelques chiffres pour finir premie`re partie avant Pim [' ]| lx belle e=poque lx bons [' ]| moments lx pertes de espe`ce je e=tais jeune je me y accrochais a` [' ]| lx espe`ce on parle de lx espe`ce lx humaine en me disant brefs mouvements [' ]| aucun sx deux et [' ]| deux deux fois deux et lx suite [' ]| [' ]| donc brusque e=cart a` gauche ce est mieux quarante-cinq degre=s et deux me`tres ligne droite [' ]| telle lx force de lx habitude puis a` [' ]| droite angle droit et toutx droit quatre me`tres chers chiffres [' ]| puis a` gauche angle droit et en avant au cordeau quatre me`tres puis a` droite angle droit [' ]| assez ainsi de suite jusqu'a` Pim [' ]| [' ]| ainsi de part et de autre de lx droite abandonne=e effet de lx espoir [' ]| se=rie de dents de scie ou [' ]| chevrons e=vase=s deux me`tres de co^te= trois de base unx peu moins celle-ci dans lx ancien [' ]| axe de marche que ainsi je retrouve unx instant [' ]| entre deux apoge=es unx me`tre et demi unx peu [' ]| moins chers chiffres belle e=poque ainsi elle se ache`ve premie`re partie avant Pim mx vie de [' ]| voyageur unx temps e=norme je e=tais jeune toutx c^a ainsi belle e=poque chevrons apoge=es [' ]| chaque mot toujours tel que je l' entends en moi qui fut dehors quaqua de toutx parts et [' ]| murmure a` lx boue quand c^a cesse de haleter toutx bas des bribes [' ]| [' ]| demi-flanc gauche pied droit main droite pousse tire plat ventre maudire Dieu le be=nir [' ]| l' implorer aucun sx des pieds et mains farfouiller [' ]| dans lx boue que est <-> ce que je espe`re unx [' ]| boi^te perdue la` ou` je ne ai jamais e=te= unx [' ]| boi^te mal vide=e jete=e devant moi ce est toutx [' ]| ce que je espe`re [' ]| [' ]| ou` je ne ai jamais e=te= mais de autres peut-e^tre [' ]| bien avant peu avant lx deux unx procession [' ]| quel re=confort dans lx embarras lx autres quel re=confort [' ]| [' ]| ceux qui se trai^nent devant ceux qui se trai^nent derrie`re a` qui est arrive= va arriver ce qui [' ]| vous arrive corte`ge sans fin de sacs creve=s au profit de tous [' ]| [' ]| ou unx boite ce=leste sardines miraculeuses envoye=es par Dieu a` lx nouvelle de mx [' ]| infortune de quoi le vomir huit jours de plus [' ]| [' ]| demi-flanc droit pied gauche main gauche pousse tire plat ventre male=dictions muettes [' ]| farfouiller dans lx boue tous lx demi-me`tres huit fois par chevron soit trois me`tres de [' ]| parcours utile unx peu moins crochue pour lx prise [' ]| lx main plonge au lieu de lx fange familie`re [' ]| unx fesse deux cris dont unx muet fin de lx [' ]| premie`re partie voila` comment ce e=tait avant Pim @@@@@| [' ]| ici donc enfin deuxie`me partie ou` je ai encore a` dire comment ce e=tait comme je l' entends en [' ]| moi qui fuit dehors quaqua de toutx parts des bribes comment ce e=tait avec Pim unx temps [' ]| e=norme toutx bas dans lx boue a` lx [' ]| boue quand c^a cesse de haleter comment ce e=tait mx vie [' ]| on parle de mx vie dans lx noir lx boue avec Pim deuxie`me partie plus que [' ]| lx troisie`me et [' ]| dernie`re ce est la` ou` je ai mx vie [' ]| ou` je l' ai eue ou` je l' aurai des temps e=normes troisie`me [' ]| partie et dernie`re dans lx noir lx boue toutx bas des bribes [' ]| [' ]| pe=riode heureuse a` sx fac^on deuxie`me partie on parle de lx deuxie`me partie avec Pim [' ]| comment ce e=tait de bons moments bons pour moi on parle de moi pour lui aussi on parle de [' ]| lui aussi heureux aussi a` sx fac^on je le saurai plus tard je saurai de quelle fac^on sx [' ]| bonheur je l' aurai je ne ai pas encore toutx eu [' ]| [' ]| donc faible cri aigu avant-gou^t de ce murmure de demi-castrat que je vais avoir a` [' ]| supporter pendant plus de chiffres voila` encore unx petite diffe=rence de avec ce qui [' ]| pre=ce`de plus lx moindre chiffre de=sormais toutx lx mesures vagues oui vagues [' ]| impressions de longueur longueur de espace longueur de temps vagues impressions [' ]| de brie`vete= entre lx deux et par conse=quent plus de calculs sinon lx ordre [' ]| alge=brique a` lx rigueur oui je entends dire que oui puis que non [' ]| [' ]| prestement comme de unx bloc de glace ou chauffe= a` blanc mx main se retire reste [' ]| suspendue en lx air unx bon moment ce est vague puis lentement redescend et se repose [' ]| ferme voire le=ge`rement proprie=taire de=ja` a` plat sur lx chairs miraculeuses [' ]| perpendiculaire a` lx fente lx moignon du pouce et lx e=minences the=nar et hypo [' ]| sur lx fesse gauche lx quatre doigts sur lx autre lx main droite donc nous ne sommes [' ]| pas encore te^te-be^che [' ]| [' ]| a` plat je veux bien mais unx peu bombe=e ne=anmoins par pudeur spontane=e ce est [' ]| possible elle ne pouvait e^tre feinte et jete=e ainsi sur lx fente unx peu en dos de a^ne [' ]| de ou` contact avec lx fesse droite moins des coussinets que des ongles deuxie`me cri [' ]| de effroi certes mais ou` je ai cru de=celer comme perdu dans lx orchestre unx petit [' ]| flageolet de plaisir de=ja` de lx fatuite= de mx part ce est possible [' ]| [' ]| voila unx passe= cette partie va peut-e^tre vouloir marcher au passe= deuxie`me partie avec [' ]| Pim comment ce e=tait encore unx petite diffe=rence peut-e^tre de avec ce qui pre=ce`de [' ]| mais vite unx mot sur mx ongles ils vont avoir leur ro^le a` jouer [' ]| [' ]| a` craindre tiens que dans cette partie je ne sois on ne dit pas e=teint ce ne est pas encore [' ]| dans mx composition on dit en veilleuse avant de reparai^tre Pim disparu plus vivant [' ]| encore si possible que avant notre rencontre plus comment dire plus vivant il ne y a pas [' ]| mieux celui que on ne voit que lui ne entend que lui ce est trop dire comme toujours oui a` [' ]| moi maintenant ce est a` craindre lx utilite=s [' ]| [' ]| a` moi qui sans moi il ne serait jamais Pim on parle de Pim a` toutx jamais [' ]| que unx carcasse [' ]| inerte et muette a` jamais aplatie dans lx boue sans moi mais comment que je vais l' animer [' ]| vous allez voir et si je sais me effacer derrie`re mx cre=ature quand c^a me arrive maintenant [' ]| mx ongles [' ]| [' ]| vite unx supposition si cette boue soi-disant ne e=tait que notre merde a` tous parfaitement [' ]| tous si on ne est pas des billions en ce moment et pourquoi pas puisqu' on voila` deux on le [' ]| fut des billions a` ramper et a` chier dans leur merde en serrant comme unx tre=sor dans [' ]| leurs bras de quoi ramper et chier encore maintenant mx ongles [' ]| [' ]| mx ongles eh bien pour ne parler que des mains sans parler de ce sage oriental je les avais [' ]| dans unx triste e=tat ce sage extre^me oriental qui ayant serre= lx poings [' ]| depuis lx a^ge lx [' ]| plus tendre ce est vague jusqu'a` lx heure de sx mort on ne dit pas a` quel a^ge ayant fait c^a [' ]| [' ]| donc lx heure de sx mort on ne dit pas a` quel a^ge put enfin les voir unx peu avant sx [' ]| ongles sx mort qui perce=es lx paumes de part en part put enfin les voir qui sortaient [' ]| enfin de lx autre co^te= et peu apre`s ayant ainsi ve=cu fait ceci fait cela serre= lx poings [' ]| toutx sx vie ainsi ve=cu mourut enfin en se disant dernier souffle que ils allaient pousser [' ]| encore [' ]| [' ]| lx rideaux se e=cartaient premie`re partie je voyais lx amis venus le voir ou` accroupi a` [' ]| lx ombre profonde de unx tombe ou [' ]| de unx bo lx poings serre=s sur lx genoux il vivait ainsi [' ]| [' ]| ils se cassaient manque de chaux ou similaire mais sans ensemble de sorte que lx uns mx [' ]| ongles on parle de mx ongles lx uns longs toujours lx autres convenables je le voyais [' ]| re^vant lx boue se e=cartait c^a se allumait je le voyais re^vant unx ami aidant ou sans ce [' ]| bonheur toutx seulx re^vant de les ramener vers lx dos pour que ils [' ]| retraversent en sens [' ]| inverse lx mort l' en empe^cha [' ]| [' ]| sur lx fesse droite de Pim donc premier contact il dut les entendre crisser lx beau [' ]| passe= que voila` je aurais pu^ les enfoncer [' ]| [' ]| si je avais voulu je en avais envie tirer creuser des sillons profonds boire lx [' ]| hurlements lx [' ]| bleu lx ombre violente lx te^te enturbanne=e courbe=e sur lx poings lx [' ]| cercle de amis en [' ]| dhoti blanc sans aller jusque-la` [' ]| [' ]| lx cris me disent a` quelle extre=mite= lx te^te mais je peux me tromper ce qui fait c^a [' ]| se enchai^ne que sans de=coller lx main se de=place a` droite c^a fourche biento^t ce est [' ]| bien ce que je pensais puis toutx de me^me a` gauche pour que aucun doute elle repasse par [' ]| lx cul oh sans se attarder tombe dans unx creux [' ]| remonte lx moignon du pouce sur lx e=chine [' ]| jusqu'aux co^tes flottantes je suis fixe= lx anatomie que je avais inutile de insister il crie [' ]| toujours je suis fixe= je le re=pe`te c^a ne marche pas au passe= non plus je ne aurai jamais [' ]| de passe= jamais eu [' ]| [' ]| ce est bon ce est unx semblable plus oit moins mais homme [' ]| femme fille garc^on lx cris ne ont [' ]| ni certains cris ni sexe ni a^ge je essaie de le retourner sur lx dos mais non lx [' ]| flanc droit non [' ]| plus gauche encore moins mx forces se en vont bon bon je ne connai^trai jamais Pim que a` [' ]| plat ventre [' ]| [' ]| toutx c^a je le dis comme je l' entends chaque mot toujours et que ayant farfouille= dans lx [' ]| boue entre lx jambes je finis par de=gager ce qui me parai^t e^tre unx testicule ou deux [' ]| lx anatomie que je avais [' ]| [' ]| comme je l' entends et murmure dans lx boue que je me hisse si je ose unx peu en avant pour [' ]| palper lx cra^ne il est chauve non annuler lx [' ]| visage ce est mieux masse de poils toutx blancs au [' ]| toucher je suis fixe= ce est unx petit vieux nous sommes deux petits vieux quelque chose la` qui [' ]| ne va pas [' ]| [' ]| dans lx noir lx boue mx te^te contre lx sienne [' ]| mx flanc colle= au sien mx bras droit autour [' ]| de sx e=paules il ne crie plus nous restons ainsi unx bon moment ce sont de bons moments [' ]| [' ]| combien de temps ainsi sans mouvement ni bruit aucun ne fu^t <-> ce que de respiration e=norme [' ]| unx temps e=norme sous mx bras quelquefois le soule`ve lentement quitte enfin et lentement [' ]| rede=pose unx souffle plus profond unx autre dirait unx soupir [' ]| [' ]| ainsi notre vie en commun nous la commenc^ons ainsi je ne dis pas c^a ne se dit pas comme [' ]| de autres la finissent enlace=s presque je ne en ai pas vu parai^t <-> il pas de [' ]| ceux-la` mais me^me [' ]| lx be^tes se observent je en ai vu parai^t <-> il [' ]| en train de se observer comprenne qui voudra je ne y [' ]| tiens pas [' ]| [' ]| enlace=s presque ce est trop dire comme toujours il ne peut me repousser ce est comme mx sac [' ]| quand je l' avais encore cette chair providentielle je ne la la^cherai jamais appelez c^a de lx [' ]| constance si vous voulez [' ]| [' ]| quand je l' avais encore mais je l' ai encore il est dans mx bouche non il ne y est plus je ne l' ai [' ]| plus je ai raison je avais raison [' ]| [' ]| unx temps e=norme donc pour nos de=buts a` lx e=poque des chiffres unx retentissant nos [' ]| de=buts dans lx vie en commun et question de savoir ce qui y met fin enfin a` cette longue [' ]| paix et nous fait faire plus ample connaissance quel contretemps [' ]| [' ]| unx petit air soudain il chante unx petit air soudain comme toutx [' ]| ce qui ne e=tait pas puis est je [' ]| l' e=coute unx bon moment ce sont de bons moments c^a ne peut e^tre que lui mais je peux [' ]| me tromper [' ]| [' ]| mx bras se plie donc lx droit ce est mieux ce qui rame`ne de tre`s obtus en tre`s aigu [' ]| lx angle entre lx hume=rus et lx autre [' ]| lx anatomie lx ge=ome=trie et mx main droite cherche sx [' ]| le`vres ta^chons de voir ce joli mouvement de plus pre`s du moins sx conclusion [' ]| [' ]| passant sous lx boue lx main remonte au juge= [' ]| lx index rencontre lx bouche ce est vague ce est [' ]| bien vise= lx pouce lx joue quelque part quelque chose la` qui ne va pas fossette pommette [' ]| toutx c^a remue le`vres buccinateurs et poils ce est bien ce que je pensais [' ]| ce est lui il chante [' ]| toujours je suis fixe= [' ]| [' ]| je ne distingue pas lx paroles lx boue les e=touffe ou ce est unx langue e=trange`re il [' ]| chante peut-e^tre unx lied dans lx texte original ce est peut-e^tre unx e=tranger [' ]| [' ]| unx oriental mx re^ve il a renonce= je renoncerai aussi je ne aurai plus de de=sirs [' ]| [' ]| il sait donc parler ce est lx principal il a lx [' ]| usage sans avoir vraiment re=fle=chi a` lx question [' ]| je devais supposer que il ne l' avait pas ne l' ayant pas personnellement et de [' ]| unx fac^on sans [' ]| doute unx peu plus ge=ne=rale que unx seulx fac^on [' ]| de e^tre la` ou` je e=tais lx mienne que on [' ]| pu^t y chanter je ne l' aurais pas cru possible [' ]| [' ]| instant solennel en toutx cas si il en fut quelles perspectives qui clo^t lx premie`re tranche de [' ]| notre vie en commun et en entreba^ille lx seconde et mx foi dernie`re plus fertile en [' ]| vicissitudes et pe=ripe=ties lx plus beau de mx vie peut-e^tre il est difficile de choisir [' ]| [' ]| unx voix humaine la` a` quelques centime`tres mx re^ve voire peut-e^tre unx pense=e [' ]| humaine si je dois apprendre lx italien e=videmment ce sera moins dro^le [' ]| [' ]| mais quelques re=flexions d'abord tre`s e=parses unx temps e=norme unx trentaine [' ]| peut-e^tre en toutx en voici deux ou trois on verra [' ]| [' ]| oriente= comme il est il devait suivre lx me^me chemin que moi avant de tomber et de unx [' ]| [' ]| unx jour nous reprendrons lx route ensemble et je nous voyais lx [' ]| rideaux se e=cartaient unx [' ]| instant quelque chose la` qui ne va pas et je nous entrevoyais toutx c^a avant lx petit air oh [' ]| bien avant qui nous aidions mutuellement [' ]| [' ]| a` avancer tombions de concert et attendions dans nos bras lx moment de repartir [' ]| [' ]| faire celui qui existe du moins existais alors je sais je sais tant pis on peut en causer c^a [' ]| fait du bien de temps en temps ce sont de bons moments quelle importance c^a ne fait de [' ]| mal a` personne il ne y a personne [' ]| [' ]| voila` donc enfin derrie`re nous lx premie`re tranche de=ja` de notre vie en commun plus [' ]| que lx seconde et dernie`re fin de lx deuxie`me partie plus que lx troisie`me et dernie`re [' ]| [' ]| proble`me du dressage solution et mise en oeuvre progressives simultane=es et [' ]| paralle`lement plan moral amorce essor des rapports proprement dits mais quelques [' ]| pre=cisions d'abord deux ou trois [' ]| [' ]| se de=plac^ant a` droite mx pied droit ne rencontre que lx fange familie`re ce qui fait [' ]| que en me^me temps que lx jambe se plie au maximum il se soule`ve mx pied on parle en [' ]| ce moment de mx pied et se prome`ne de haut en bas on voit lx mouvement lx long des [' ]| jambes de Pim droites et raides ce est bien ce que je pensais et de unx [' ]| [' ]| mx te^te me^me mouvement elle rencontre lx sienne ce est bien ce que je pensais mais je [' ]| peux me tromper elle recule donc et se lance a` droite lx heurt attendu se produit je suis [' ]| fixe= ce est moi lx plus grand [' ]| [' ]| je reprends mx pose me serre plus fort contre lui il se arre^te a` mx cheville deux trois [' ]| centime`tres de moins que moi je le mets sur lx compte de lx anciennete= [' ]| [' ]| maintenant sx bras en croix de Saint-Andre= branches supe=rieures angle pluto^t ferme= [' ]| mx main gauche en suit lx gauche pe=ne`tre a` [' ]| sx suite dans lx sac lx sien il tient sx sac a` [' ]| lx inte=rieur pre`s des bords moi je aurais [' ]| eu peur mx main se attarde sur lx sienne comme des [' ]| cordes sx veines se retire et retourne a` sx place a` gauche dans lx boue plus rien sur ce [' ]| sac pour lx moment [' ]| [' ]| dans lx silence qui a lx air de Pim succe`de plus profond finalement unx temps e=norme unx [' ]| lointain tic-tac je l' e=coute unx bon moment ce sont de bons moments [' ]| [' ]| mx main droite part lx long de sx bras droit arrive pe=niblement a` lx limite de [' ]| lx extension et au-dela` et fro^le du bout des doigts unx montre au toucher bracelet ce est [' ]| bien ce que je nie disais elle va avoir sx ro^le a` jouer je entends dire que oui puis que non [' ]| [' ]| mieux unx grosse montre ordinaire munie de unx lourde chai^ne il la tient serre=e dans sx [' ]| main mx index se fraye unx passage parmi lx doigts replie=s et dit unx grosse montre [' ]| ordinaire munie de unx lourde chai^ne [' ]| [' ]| je ame`ne lx bras vers moi derrie`re lx dos il se bloque nette ame=lioration du tic-tac je le [' ]| bois unx bon moment [' ]| [' ]| encore quelques mouvements remettre lx bras a` sx place puis l' amener vers moi dans [' ]| lx autre sens par en haut senestro jusqu'a` ce que il se bloque on voit lx mouvement attraper [' ]| lx poignet de mx main gauche et tirer toutx en [' ]| pesant avec lx autre sur lx coude par la` par [' ]| derrie`re toutx c^a au-dessus de mx forces [' ]| [' ]| sans avoir eu a` lever lx te^te de lx boue pas question je finis par avoir lx montre contre [' ]| lx oreille lx main lx poing ce est mieux je bois lx [' ]| secondes longuement moments de=licieux [' ]| et perspectives [' ]| [' ]| la^che= enfin lx bras a unx petit recul sec puis se immobilise ce est encore [' ]| moi qui dois lui [' ]| faire reprendre sx place la`-bas a` droite dans lx boue Pim est comme c^a il sera comme [' ]| c^a lx attitudes que on lui [' ]| donne il les garde mais ce est peu de chose dans lx ensemble unx [' ]| roc [' ]| [' ]| de elle a` moi a` pre=sent troisie`me partie de la`-bas a` droite dans lx boue a` moi [' ]| abandonne= lx lointain tic-tac je ne en tire aucun profit plus aucun aucun agre=ment ne [' ]| compte plus lx secondes qui passent sans retour ne mesure lx dure=e de rien lx [' ]| fre=quence ne me prends plus lx pouls quatre-vingt-dix quatre-vingt-quinze [' ]| [' ]| elle me tient compagnie ce est toutx sx tic-tac par instants mais la casser jeter au loin non [' ]| laisser se arre^ter non empe^chement quelque part [' ]| elle se arre^te je agite lx bras elle repart plus rien sur cette montre [' ]| [' ]| pas plus que moi a` l' en croire ou alors mx ide=e il ne avait pas de nom ce est [' ]| donc moi qui le [' ]| lui ai donne= Pim pour plus de commodite= plus de aisance c^a repart au passe= [' ]| [' ]| il a du^ lui sourire je comprends finir par lui sourire a` lx [' ]| fin il se le donnait toutx seulx bien [' ]| avant Pim par-ci Pim par-la` moi Pim je dis toujours quand on se appelle Pim on ne doit jamais [' ]| toutx ce que on ne devait jamais disait toujours quand on se appelait Pim et avec c^a mieux a` [' ]| partir de la` plus vif plus causeur [' ]| [' ]| le pris pli je lui intime que moi aussi Pim je me appelle Pim la` il a plus de mal unx moment de [' ]| confusion de humeur je comprends ce est unx beau nom puis c^a se calme [' ]| [' ]| moi aussi c^a me a fait unx bien je ai lx [' ]| impression unx bien surtout au de=but difficile a` pre=ciser [' ]| moins anonyme en quelque sorte moins obscur [' ]| [' ]| moi aussi je le sens qui me la^che peu a` peu il ne y aura biento^t plus personne jamais eu [' ]| personne du beau nom de Pim je entends dire que oui puis que non [' ]| [' ]| celui que je attends oh sans y croire je le dis comme [' ]| je l' entends que il me en donne unx autre [' ]| ce sera mx premier Bom que il me appelle Bom pour plus de commodite= c^a me sourirait [' ]| m a` lx fin et unx syllabe lx reste e=gal [' ]| [' ]| Bom grave= a` lx ongle a` travers lx cul lx [' ]| voyelle dans lx trou je dirais dans unx sce`ne de [' ]| mx vie il me obligerait a` avoir eu unx vie lx Bom monsieur vous [' ]| connaissez mal lx Bom [' ]| monsieur on peut chier sur unx Bom monsieur on ne peut pas l' humilier unx Bom monsieur [' ]| lx Bom monsieur [' ]| [' ]| mais d'abord en finir avec cette deuxie`me partie avec Pim lx vie en commun comment [' ]| ce e=tait pour ne avoir plus a` en finir que avec [' ]| lx troisie`me et dernie`re ou` je entends dire [' ]| entre autres bizarreries que arrive dix me`tres quinze me`tres celui qui pour moi pour qui [' ]| moi ce que moi pour Pim Pim pour moi [' ]| [' ]| entre aubes extravagances dont lx usage de lx [' ]| parole il va me revenir c^a ce est vrai il me est [' ]| revenu le voila` je e=coute je parle brefs mouvements du bas du visage avec sx dans lx [' ]| boue lx face dans lx boue toutx bas toutx [' ]| sortes unx nomme= Pim unx vie que je aurais eue [' ]| avant lui avec lui apre`s lui unx vie que je aurais [' ]| [' ]| dressage premiers temps ou he=roiques avant lx e=criture lx finesses difficile a` dire rien [' ]| que lx grandes lignes hop stop cette famille au-dessus de mx forces je nageais il nageait [' ]| mais peu a` peu peu a` peu [' ]| [' ]| entre se=ances quelquefois unx sprat unx salicoque c^a me arrivait c^a continue au passe ah [' ]| vivement que du passe= eut au passe= Bom venu moi disparu et Bom sur lx vie en commun [' ]| on e=tait bien ce e=tait de bons moments sottises ne importe unx sprat unx salicoque [' ]| [' ]| pas creve= lx sac de Pim pas creve= il ne y a pas de justice ou alors comme c^a des choses [' ]| incompre=hensibles quelques-unes [' ]| [' ]| plus vieux que lx mien et pas creve= unx meilleure jute peut-e^tre et avec c^a a` moitie= plein [' ]| encore ou alors quelque chose qui me e=chappe [' ]| [' ]| des sacs qui se vident et cre`vent de autres non est <-> ce possible unx histoire de gra^ce jusque [' ]| dans ce cul-de-basse-fosse pourquoi nous vouloir tous e=gaux lx uns qui disparaissent lx [' ]| autres jamais [' ]| [' ]| toutx ce que je entends en laisser davantage toutx [' ]| laisser ne plus rien entendre rester la` dans mx [' ]| bras avec mx sac lx ancien moi on parle de moi lx [' ]| ancien sans fin qui enterre toutx lx cre=ature [' ]| jusqu'au dernier con ce serait de bons moments la` dans lx noir lx boue rien entendre rien dire [' ]| rien pouvoir rien [' ]| [' ]| puis soudain comme toutx ce qui commence recommence comment savoir partir repartir [' ]| dix me`tres quinze me`tres pied droit main droite pousse tire quelques images des coins [' ]| de bleu trois quatre mots muets ne pas de=visser [' ]| [' ]| quelques sardines lx boue qui se ouvre crever lx sac sottises et sale ronron bref lx vieux [' ]| chemin [' ]| [' ]| de mortel suivant en mortel suivant ne menant nulle part sans autre but jusqu'a` plus ample [' ]| que lx mortel suivant me coller contre le nommer le dresser le couvrir jusqu'au sang de [' ]| majuscules romaines me gaver de sx fables nous unir pour lx vie dans lx amour stoique [' ]| jusqu'au dernier hareng gai et unx peu plus [' ]| [' ]| jusqu'au beau jour ou` pst il se dissipe en me laissant sx effets et se instaure lx prophe=tie [' ]| lx vie nouvelle plus de voyages plus de azur unx [' ]| murmure dans lx boue c^a ce est vrai toutx [' ]| doit e^tre vrai et on arrive on arrive dix me`tres quinze me`tres ce que moi pour Pim Pim [' ]| pour moi [' ]| [' ]| toutx ce que je entends ne plus rien entendre e^tre la` comme avant Pim apre`s Pim comme [' ]| avant Pim dans mx bras avec mx sac puis soudain lx vieux chemin vers mx prochain [' ]| mortel dix me`tres quinze me`tres pousse tire saison apre`s saison mx seulx saison vers [' ]| mx premier mortel sottises par bonheur de courte dure=e [' ]| [' ]| premie`re lec^on the`me que il chante je lui enfonce mx ongles dans lx aisselle main droite [' ]| aisselle droite il crie je les retire grand coup de poing sur lx cra^ne sx visage se enfonce [' ]| [' ]| dans lx boue il se tait fin de lx premie`re lec^on repos [' ]| [' ]| deuxie`me lec^on me^me the`me ongles dans lx aisselle cris coup sur lx cra^ne silence fin de [' ]| lx deuxie`me lec^on repos toutx c^a au-dessus de mx forces [' ]| [' ]| mais cet homme ne est pas be^te il doit se dire je me mets a` sx place que veut <-> il de moi [' ]| pluto^t on que veut <-> on de moi en me martyrisant ainsi et lx re=ponse peu a` peu e=parse des [' ]| temps e=normes [' ]| [' ]| pas que je crie cela tombe sous lx sens puisqu' on me en punit aussito^t [' ]| [' ]| du sadisme pur et simple non plus puisqu' on me empe^che de crier [' ]| [' ]| ce dont je ne suis peut-e^tre pas capable certe`nement pas cet e^tre ne est pas be^te cela se sent [' ]| [' ]| de quoi me sait <-> on capable de chanter on veut donc que je chante [' ]| [' ]| ce que a` sx place je aurais fini par me dire il me semble mais je peux me [' ]| tromper et Dieu sait si [' ]| je suis peu intelligent sinon je serais mort [' ]| [' ]| c^a ou autre chose lx jour arrive ce mot encore nous y arrivons au bout de combien pas de [' ]| chiffres unx temps e=norme ou` griffe= a` lx aisselle [' ]| [' ]| depuis longtemps a` vif car changer de endroit on est tente= de=sespoir de cause en essayer [' ]| unx autre plus sensible lx oeil lx gland non jeter lx trouble surtout pas fatal [' ]| [' ]| lx jour donc ou` griffe= a` lx aisselle au lieu [' ]| de crier il chante lx chant se e=le`ve au pre=sent c^a repart au pre=sent [' ]| [' ]| je retire mx ongles il continue lx me^me air il me semble je suis assez musicien cette fois [' ]| je ai c^a dans mx vie cette fois et cette fois au vol quelques mots yeux cieux amour ce [' ]| dernier peut-e^tre au pluriel aussi chic nous usons du me^me idiome ce est e=norme [' ]| [' ]| ce ne est pas fini il se arre^te ongles dans lx [' ]| aisselle il reprend voila` ce est gagne= aisselle [' ]| chanson et que cette musique aussi su^rement que en tournant unx bouton je peux a` toutx [' ]| instant me l' offrir dore=navant [' ]| [' ]| ce ne est pas fini il continue coup sur lx [' ]| cra^ne il se arre^te et l' arre^ter de me^me lx coup [' ]| sur lx cra^ne signifiant en toutx circonstance stop et cela de fac^on quasi me=canique a` [' ]| bien y re=fle=chir du moins se agissant de lx parole [' ]| [' ]| me=canique pourquoi parce que il a pour effet lx coup sur lx cra^ne on parle maintenant du [' ]| coup sur lx cra^ne pour effet de enfoncer lx visage dans lx boue lx [' ]| bouche lx nez et [' ]| jusqu'aux [' ]| [' ]| yeux et de quoi pourrait <-> il bien se agir de quoi de autre pour Pim que de paroles quelques [' ]| paroles ce que il peut de temps a` autre je ne suis pas unx monstre [' ]| [' ]| je ne vais pas me fatiguer a` lui demander ce que il ne petit pas donner de se mettre sur lx [' ]| te^te par exemple ou debout ou a` genoux certainement pas [' ]| [' ]| ou sur lx dos ou sur lx flanc pas rancunier plus maintenant ne souhaite plus a` personne a` [' ]| chaque seconde de devoir sans pouvoir e=normes cymbales bras ge=ants ouverts deux [' ]| cents degre=s et pan vlan miracle miracle lx impossible fais lx impossible souffre [' ]| lx impossible certainement pas [' ]| [' ]| seulement que il chante ou parle et encore pas ceci pluto^t que cela au de=but simplement [' ]| parler ce que il veut ce que il peut de temps a` autre quelques paroles pas plus [' ]| [' ]| donc premie`re lec^on deuxie`me se=rie mais d'abord lui prendre sx sac la` il re=siste je [' ]| lui griffe lx main gauche jusqu'a` lx os ce ne est pas loin il crie mais [' ]| ne la^che pas lx sang [' ]| que il a du^ perdre depuis lx temps unx temps e=norme je ne suis pas mauvais on a du^ le [' ]| dire acce`s au sac c^a je l' ai mx main gauche y pe=ne`tre fure`te apre`s lx ouvre-boi^te ici [' ]| unx parenthe`se [' ]| [' ]| pas de pre=cisions pas de proble`mes mais depuis lx temps que nous voila` ensemble bien [' ]| des couples se en contenteraient se verraient mourir sans unx plainte ayant eu leur compte [' ]| [' ]| et Pim toutx ce temps unx temps [' ]| e=norme pas unx mouvement sinon des le`vres et par la` lx bas [' ]| du visage pour chanter crier et convulsif de loin en loin de lx main droite pour que tourne vert [' ]| pa^le lx heure que il ne verra jamais et ceux mal gre= bien su^r par moi [' ]| imprime=s Pim ne a pas [' ]| mange= [' ]| [' ]| moi si sans rien dire toutx ne est [' ]| pas dit presque rien et ce est beaucoup trop moi je ai mange= je [' ]| lui ai offert a` manger e=crase= contre lx bouche perdue dans lx poils lx boue mx paume [' ]| de=goulinante de foie de morue ou similaire bien frotte= peine perdue si il se nourrit encore [' ]| ce est de boue si c^a en est je l' ai toujours dit cette boue par osmose a` force a` longueur de [' ]| temps par capillarite= [' ]| [' ]| par lx langue quand elle sort lx bouche quand [' ]| elle se entrouvre lx narines lx yeux quand ils [' ]| se entrouvrent lx anus non il est a` lx air lx oreilles non plus [' ]| [' ]| lx ure`tre peut-e^tre apre`s pisser lx dernie`re [' ]| goutte lx vessie qui de avoir tant refoule= aspire unx [' ]| instant certains pores aussi lx ure`tre peut-e^tre unx certain nombre de pores [' ]| [' ]| cette boue je l' ai toujours dit elle vous maintient sx homme en vie et il se cramponne au sac [' ]| ce est la` ou` il fallait en venir je le dis comme [' ]| je l' entends lui sert <-> il seulement de oreiller non [' ]| plus il le serre a` bout de bras tel lx de=fenestre= lx rebord [' ]| [' ]| non voyez <-> vous ce sac je l' ai toujours dit ce sac est pour nous autres autre chose que unx [' ]| garde-manger que unx coussin pour lx te^te [' ]| que unx pre=sence amie que unx chose a` e=treindre [' ]| que unx surface a` couvrir de baisers autre [' ]| chose toutx a` fait on ne en profite plus de aucune [' ]| manie`re et on se y cramponne je lui devais ce tribut [' ]| [' ]| mx main gauche a` pre=sent deuxie`me partie seconde moitie= que fait <-> elle a` pre=sent au [' ]| repos elle serre lx sac a` co^te= de celle de Pim plus rien sur ce sac lx ouvre-boi^te [' ]| lx ouvre-boi^te biento^t Pim va parler [' ]| [' ]| tant de boi^tes encore la` quelque chose qui me e=chappe je les sors unx a` [' ]| unx dans lx boue [' ]| main gauche toujours jusqu'a` lx ouvre-boi^te enfin le mets dans mx bouche rentre lx boi^tes [' ]| je ne dis pas toutx et mx bras droit pendant ce temps [' ]| [' ]| toutx ce temps unx temps e=norme toutx c^a au-dessus de mx forces [' ]| ve=ritablement avec Pim [' ]| mx forces se en vont ce est force= on est deux [' ]| mx bras droit lx serre contre moi amour peur [' ]| de e^tre abandonne= unx peu de chaque on ne sait pas on ne dit pas et ensuite [' ]| [' ]| ensuite de mx jambe droite jete=e en travers emprisonne lx siennes on voit lx mouvement [' ]| prends lx ouvre-boi^te dans mx droite le descends [' ]| lx long de lx e=chine et le lui enfonce dans lx [' ]| cul pas lx trou vous pensez [' ]| [' ]| bien lx fesse unx fesse il crie je le retire coup sur lx [' ]| cra^ne il se tai^t ce est me=canique fin de [' ]| lx premie`re lec^on deuxie`me se=rie repos ici parenthe`se @@@@@| [' ]| cet ouvre-boi^te ou` le mettre quand plus besoin le remettre dans lx sac avec lx boi^tes [' ]| certainement pas le tenir a` lx main lx bouche non plus lx muscles se rela^chent lx boue [' ]| engloutit ou` donc [' ]| [' ]| entre lx fesses de Pim le ranger la` peu e=lastiques mais encore assez la` il ne risque rien en [' ]| me disant c^a se dit quelque part lx mots sont la` quelque part que avec quelqu'un pour me [' ]| tenir compagnie je aurais e=te= unx autre homme plus complet [' ]| [' ]| non plus bas entre lx cuisses ce est mieux lx [' ]| pointe en bas seulx de=passe lx petit bulbe du [' ]| manche en poire la` il ne craint rien en me disant trop tard unx compagnon trop tard [' ]| [' ]| deuxie`me lec^on donc deuxie`me se=rie me^me principe me^me de=roulement troisie`me [' ]| quatrie`me ainsi de suite unx temps e=norme jusqu'au jour ce mot encore ou` pique= au cul au [' ]| lieu de crier il chante quel con ce Pim toutx de me^me confondre cul et aisselle corne et acier [' ]| lx coup que il prend alors je vous [' ]| jure heureusement que il ne est pas be^te il a du^ se dire que [' ]| veut <-> on encore de moi que signifie ce nouveau martyre [' ]| [' ]| que je crie non pas chante non plus c^a ce est lx aisselle de lx cruaute= lubrique nous avons [' ]| vu que non vraiment je ne vois pas [' ]| [' ]| que on ait sx ide=e cela tombe sous lx sens cet e^tre est trop fin pour me demander [' ]| lx impossible que est <-> ce qui donc ne [' ]| me est pas impossible chanter pleurer quoi de autre que [' ]| sais <-> je faire de autre que saurais <-> je faire a` lx rigueur [' ]| [' ]| penser peut-e^tre si on veut ce est possible que fais <-> je de autre en ce moment et ne voila` [' ]| pas que on recommence hurlements coup sur lx cra^ne silence repos [' ]| [' ]| ce ne est donc pas c^a non plus unx chose possible non vraiment je ne vois pas si je [' ]| demandais je vais demander unx jour si je peux [' ]| [' ]| non pas be^te seulement lent et arrive lx jour nous y arrivons ou` pique= a` lx fesse plus [' ]| maintenant que unx plaie a` lx place du cri unx bref murmure ce est gagne= [' ]| [' ]| avec lx manche de lx ouvre-boi^te comme avec unx pilon coup sur lx rein droit plus [' ]| commode que lx autre de ou` je suis cri coup sur lx cra^ne silence bref repos estocade au cul [' ]| murmure inintelligible coup sur lx rein signifiant unx fois pour toutx plus [' ]| fort cri coup sur [' ]| lx cra^ne silence bref repos [' ]| [' ]| ainsi de suite avec de temps en temps histoire de [' ]| entretenir lx acquis retour a` lx aisselle lx [' ]| chant se e=le`ve c^a marche pan coupe= aussi-to^t [' ]| [' ]| toutx c^a me tue je vais renoncer lorsque touche= au rein unx jour enfin il ne est pas be^te [' ]| seulement lent au lieu de crier il articule he= vous moi quoi je ne he= vous moi quoi je ne c^a [' ]| va c^a va je ai compris coup sur lx cra^ne ce est gagne= il [' ]| ne a pas encore lx habitude mal il l' aura [' ]| quelque chose la` qui me e=chappe [' ]| [' ]| je range lx outil entre sx cuisses o^te mx jambe de dessus lx siennes de [' ]| mx bras droit [' ]| emprisonne sx e=paules ce est comme lx sac il ne peut pas me quitter mais je me me=fie long [' ]| repos en me disant lx mots sont la` que trop tard bien su^r mais ne=anmoins quel mieux [' ]| de=ja` comme je ai gagne= [' ]| [' ]| orgie de faux e^tre vie commune courtes hontes je ne suis pas perdu a` lx inexistence pas sans [' ]| retour l' avenir le dira il est en train mais unx telle souille bah me^me pas me^me pas bah [' ]| brefs mouvements du bas du visage profitons silence cueillons silence de mort patientons [' ]| [' ]| suite du dressage pas lx peine sautons [' ]| [' ]| tableau des excitations de base unx chante [' ]| ongles dans lx aisselle deux parle fer de lx ouvre-boi^te [' ]| dans lx cul trois stop coup de poing sur lx cra^ne quatre plus fort manche de lx ouvre-boi^te [' ]| dans lx rein [' ]| [' ]| cinq moins fort index dans lx anus six bravo claque a` cheval sur lx fesses sept mauvais [' ]| me^me que trois huit encore me^me que un ou deux selon [' ]| [' ]| lx toutx de lx main droite je l' ai dit et lx gauche [' ]| pendant toutx ce temps unx temps e=norme je l' ai [' ]| dit entendu dire en moi qui fut dehors quaqua de toutx parts murmure= dans lx boue elle tient [' ]| lx sac a` co^te= de lx gauche de Pim mx [' ]| pouce se est glisse= entre sx paume et sx doigts replie=s [' ]| [' ]| graphie puis lx voix de Pim jusqu'a` sx disparition fin de lx [' ]| deuxie`me partie plus que lx troisie`me et dernie`re [' ]| [' ]| de lx ongle donc de lx index droit je grave et lorsqu' il se casse ou tombe jusqu'a` ce [' ]| que il [' ]| repousse de unx autre sur lx dos de Pim intact au de=part de gauche a` droite et de haut en bas [' ]| comme dans notre civilisation je grave mx majuscules romaines [' ]| [' ]| de=buts ardus suite moins il ne est pas be^te seulement lent a` lx fin il comprend [' ]| toutx presque [' ]| toutx je ne ai rien a` dire presque [' ]| rien me^me Dieu mx pluie mx beau temps Dieu unx peu [' ]| souvent question comme a` lx a^ge tendre ce est vague me^me Dieu a` lx fin il le comprend [' ]| presque [' ]| [' ]| unx moment de lx a^ge tendre lx agneau noir des pe=che=s [' ]| du monde lx monde nettoye= lx trois [' ]| personnes ce est vous dire et cette croyance lx impression depuis lors dix ans onze ans cette [' ]| croyance que je aurais eue lx impression depuis [' ]| lors unx temps e=norme que je allais la rattraper lx [' ]| manteau bleu lx pigeon lx miracles il comprenait [' ]| [' ]| cette enfance que je aurais eue lx difficulte= de [' ]| y croire lx impression de e^tre ne= pluto^t [' ]| octoge=naire a` lx a^ge ou` on meurt dans lx noir lx boue en remontant ne= en remontant [' ]| en faisant surface comme lx noye=s et tatata quatre pleins dos de caracte`res serre=s [' ]| lx enfance lx croyance lx bleu lx miracles toutx perdu jamais eu [' ]| [' ]| lx bleu que on voyait lx poussie`re blanche lx impressions de date [' ]| plus re=cente plaisantes [' ]| de=plaisantes celles enfin que nulle e=motion ne trouble des choses pas faciles [' ]| [' ]| de unx traite pas unx aline=a pas unx virgule [' ]| pas unx seconde laisse=e a` lx re=flexion avec [' ]| lx ongle de lx index jusqu'a` ce que [' ]| il tombe et lx dos fatigue= saignant par endroits ce e=tait [' ]| vers lx fin comme hier unx temps e=norme [' ]| [' ]| mais vite unx exemple parmi lx simples dans lx premiers temps ou he=roiques puis a` [' ]| Pim lx parole jusqu'a` sx disparition fin de lx deuxie`me partie plus que lx troisie`me et [' ]| dernie`re [' ]| [' ]| de lx ongle donc de lx index droit en majuscules tre`s grandes deux lignes entie`res plus [' ]| courte lx communication plus grands lx [' ]| caracte`res il suffit de savoir unx peu a` lx avance ce [' ]| que on veut dire lui aussi sent lx grande lettre orne=e lx [' ]| serpents lx diablotins a` lx bonne [' ]| heure ce sera bref toi Pim unx temps toi Pim dans lx sillons ici unx [' ]| difficulte= a <-t-> il saisi [' ]| comment savoir [' ]| [' ]| le piquer simplement au cul ce est a` dire [' ]| parle il dira ne importe quoi ce que il peut alors que [' ]| lx preuve il me faut lx preuve donc le piquer de fac^on spe=ciale signifiant unx fois pour [' ]| toutx re=ponds ce est donc ce que je fais quel mieux comme je ai gagne= [' ]| [' ]| unx coup spe=cial indescriptible unx tour de main ce [' ]| qui me vaut lx satisfaction unx jour unx [' ]| temps e=norme moi Tim ou Jim pas Pim en toutx cas pas encore lx dos il ne l' a pas [' ]| uniforme=ment sensible encore mais il l' aura ce est de=ja` e=norme ce est gagne= repos [' ]| [' ]| plus que a` recommencer ne pas perdre courage en creusant bien lx P et en le piquant [' ]| comme il faut pour que unx jour [' ]| quitte a` essayer toutx lx consonnes de lx alphabet romain il [' ]| re=ponde enfin ce est mathe=matique moi Pim ce que il fait enfin ce e=tait force= moi Pim [' ]| claque a` cheval sur lx miches ouvre-boi^te entre lx cuisses bras autour de sx pauvres [' ]| e=paules repos ce est gagne= [' ]| [' ]| ainsi donc a` quoi bon de autres exemples ce e=tait unx mauvais e=le`ve moi unx mauvais [' ]| mai^tre mais longueur de temps lx peu que on avait a` dire ce e=tait rien [' ]| [' ]| moi rien seulement dis ceci dis cela tx vie la`-haut [' ]| tx vie unx temps mx vie la`-haut unx temps [' ]| long la`-haut dans lx dans lx lumie`re unx [' ]| temps lumie`re sx vie la`-haut dans lx lumie`re [' ]| octosyllabe presque a` toutx prendre unx hasard [' ]| [' ]| moi donc rien sur moi mx vie quelle vie jamais rien presque jamais lui non plus sinon [' ]| contraint de sx propre gre= jamais mais unx fois lance= non sans plaisir lx impression ou [' ]| bien illusion il ne tarissait plus jusqu'a` dix quinze coups sur lx cra^ne parfois tous lx [' ]| me=ats de lx gueule dans lx merde il fallait taper taper [' ]| [' ]| lx part de invention e=norme assure=ment unx part [' ]| e=norme unx chose que on ignore lx [' ]| menace lx cul a` sang lx nerfs a` vif on invente mais comment savoir imaginaire re=el on [' ]| ne peut pas on ne dit pas quelle importance ce est important c^a l' e=tait c^a ce est [' ]| magnifique unx chose importante [' ]| [' ]| cette vie donc que il aurait eue invente=e reme=more=e unx peu de chaque comment savoir [' ]| cette chose la`-haut il me la donnait je la faisais mienne ce qui me chantait lx ciels [' ]| surtout lx chemins surtout ou` il se glissait comme ils changeaient suivant lx ciel et ou` on [' ]| allait dans lx atlantique lx soir lx oce=an [' ]| suivant que on allait aux i^les ou en revenait lx humeur [' ]| du moment pas tellement lx gens tre`s peu toujours lx me^mes je en prenais je en laissais [' ]| de bons moments il ne en reste rien [' ]| [' ]| cher Pim revenu de entre lx vivants unx autre la lui avait donne=e cette vie de chien-la` a` [' ]| boire et a` manger je la donnerai a` unx autre lx voix l' a dit en moi maintenant qui fut [' ]| dehors quaqua de toutx parts comment le croire dans [' ]| lx noir lx boue que unx seulx vie [' ]| la`-haut [' ]| [' ]| de a^ge en a^ge jamais que unx seulx aux pre=fe=rences pre`s ha voila` aux besoins [' ]| [' ]| voila` a` moi ce dont je ai besoin lx plus besoin des aspects changeants voila` de lx me^me [' ]| vie toujours des aspects toujours changeants selon lx besoins mais lx besoins lx besoins [' ]| ce ne est donc pas ici toujours lx me^mes besoins de a^ge en a^ge lx [' ]| me^mes soifs lx voix [' ]| l' a dit [' ]| [' ]| elle l' a dit je le murmure pour nous autres lx un [' ]| apre`s lx autre lx me^mes soifs unx seulx vie [' ]| la`-haut selon lx seulx besoins [' ]| comme ici unx seulx comment le croire a` moins de le [' ]| croire volontiers c^a de=pend du jour de lx humeur du jour on reste de humeur unx peu [' ]| changeante on peut se dire aucun sx rien ne vous en empe^che aujourd' hui je suis [' ]| peut-e^tre unx peu moins triste que hier rien ne vous l' interdit [' ]| [' ]| lx choses que je ne voyais plus petites sce`nes premie`re partie a` leur place lx voix de [' ]| Pim Pim dans lx lumie`re bleu du jour et de lx nuit petites sce`nes lx rideaux [' ]| se e=cartaient [' ]| lx boue lx boue se e=cartait c^a se allumait il voyait pour moi c^a aussi [' ]| on peut le dire rien [' ]| ne se y oppose [' ]| [' ]| silences longs de plus en plus temps e=normes en perte de plus en plus lui de re=ponses [' ]| moi de questions marre de lx vie dans lx lumie`re unx question tous lx plus de chiffres [' ]| plus de temps chiffre e=norme temps e=norme [' ]| [' ]| sur sx vie dans lx noir lx boue avant moi [' ]| histoire surtout se il vivait encore tx vie ici avant [' ]| moi confusion comple`te [' ]| [' ]| Dieu sur Dieu de=sespoir de cause confusion comple`te se il y croyait il y croyait puis pas [' ]| plus moyen sx raisons dans lx deux cas mx Dieu [' ]| [' ]| je le piquais comme je le piquais a` lx fin bien avant histoire uniquement se il vivait encore [' ]| pan coup sur lx cra^ne dans lx boue sales larmes de increvable fre`re [' ]| [' ]| se il entendait unx voix si seulement c^a se il avait jamais entendu unx voix des voix si [' ]| seulement je lui avais demande= c^a impossible je ne l' entendais pas encore lx voix lx [' ]| voix comment savoir su^rement pas [' ]| [' ]| moi non plus a` lx fin je ne l' entendrai plus jamais entendue elle l' a dit je le murmure seulx [' ]| lx sienne non plus plus de Pim jamais eu de Pim jamais eu de voix comment le croire dans [' ]| lx noir lx boue pas de voix pas de images a` lx fin bien avant [' ]| [' ]| e=chantillons ce qui vient reme=more= imagine= comment savoir lx vie la`-haut lx vie ici [' ]| Dieu [' ]| aux cieux oui ou non se il me aimait unx peu si Pim me aimait [' ]| unx peu oui ou non si moi je [' ]| l' aimais dans lx noir lx boue quand me^me unx peu de affection trouver quelqu'un que [' ]| quelqu'un [' ]| [' ]| vous trouve enfin vivre ensemble colle=s ensemble se aimer unx peu aimer unx peu sans e^tre [' ]| aime= e^tre aime= unx peu sans pouvoir aimer re=pondre a` c^a laisser vague dans lx ombre [' ]| [' ]| fin de lx deuxie`me partie lx premie`re est finie plus [' ]| que lx troisie`me et dernie`re ce e=tait de [' ]| bons moments il y aura de bons moments de moins bons il faut se y attendre mais d'abord unx [' ]| petit tour lx dernier nouvelle position et effet sur lx a^me [' ]| [' ]| je la^che lx sac la^che Pim ce est c^a lx pire [' ]| la^cher lx sac et hop en avant demi-flanc gauche [' ]| pied droit main droite pousse tire a` droite a` droite ne pas le perdre devant sx te^te e=pingle [' ]| a` cheveux a` droite toujours puis redresser par-dessus sx bras droit lx long du flanc serrer et [' ]| stop lx te^te contre sx pieds lx siens contre lx mienne long repos angoisse croissante [' ]| [' ]| soudain retour en rasant ouest et nord de lx main droite je attrape sx peau trop grande pour lui [' ]| et me tire en avant dernier petit tour jusqu'a` mx place il ne fallait pas la quitter je ne la [' ]| quitterai plus je reprends lx sac il ne a pas bouge= Pim ne a pas bouge= nos mains se touchent [' ]| long repos long silence temps e=norme [' ]| [' ]| tx vie la`-haut plus besoin de lumie`re deux lignes seulement a` Pim lx parole il tourne lx [' ]| te^te larmes aux yeux lx miens lx miennes si je en avais [' ]| ce est alors que il me en fallait pas maintenant [' ]| [' ]| sx joue droite contre lx boue sx bouche contre mx oreille chevauchement de nos e=paules [' ]| e=troites sx poils dans lx miens haleine humaine murmure aigu si trop fort doigt dans lx [' ]| cul je ne bougerai plus je suis a` cette place encore [' ]| [' ]| vite insupportable coup sur lx cra^ne long silence temps e=norme ouvre-boi^te fesse ou [' ]| majuscules si il ne y est plus tx vie con la`-haut con ici con bout a` bout fragments e=pars [' ]| ordres de ide=es divers pas tellement et pour finir ce serait bien du tac au tac me aimes <-> tu [' ]| non ou ongles aisselle et petite chanson pour finir ce serait bien fin de lx deuxie`me plus [' ]| que lx troisie`me et dernie`re lx jour arrive je y arrive Bom arrive toi Bom moi Bom moi [' ]| Bom toi Bom nous Bom [' ]| [' ]| il arrive je aurai unx voix plus de voix au monde que lx mienne unx murmure [' ]| eu unx vie [' ]| la`-haut ici verrai de nouveau mx choses unx peu de bleu sous lx boue unx peu [' ]| de blanc nos [' ]| choses petites sce`nes ciels surtout et chemins [' ]| [' ]| et moi me verrai moi me entreverrai dix secondes quinze secondes bien coi dans mx coin [' ]| ou lx nuit venue enfin moins de lumie`re unx peu moins lx bonnes gens au lit me ha^tant [' ]| vers lx suivant lx dernier bien [' ]| meilleur plus su^r ce sera bien de bons moments que est <-> ce [' ]| que je aurai eu comme bons moments la`-haut ici plus que a` monter au ciel [' ]| [' ]| e=chantillons mx vie la`-haut lx vie de Pim on parle de Pim mx vie la`-haut mx femme [' ]| arre^t ouvre-boi^te fesse lent a` partir puis il se emballe coup sur lx cra^ne long silence [' ]| [' ]| mx femme la`-haut Pam Prim je ne sais plus je ne la vois plus elle se rasait lx motte jamais [' ]| vu c^a je parle comme lui moi je parle on parle de moi comme lui petits paquets [' ]| grammaire de oiseau plus lx te^te a` c^a puis floc dans lx trou [' ]| [' ]| je parle comme lui Bom parlera comme moi que unx parler [' ]| ici lx un apre`s lx autre lx voix l' a [' ]| dit elle parle comme nous lx no^tre a` tous quaqua de toutx parts puis en nous quand c^a [' ]| cesse de haleter des bribes de elle que nous le tenons notre vieux parler chacun sx guise sx [' ]| besoins ce que il peut elle se tait lx no^tre [' ]| [' ]| Pam Prim on se aimait tous lx jours tous lx trois puis lx samedi puis comme c^a par-ci [' ]| par-la` pour se de=barrasser essaya de relancer par lx cul trop tard elle tomba de lx [' ]| fene^tre ou se jeta colonne brise=e [' ]| [' ]| a` lx ho^pital avant de passer tous lx [' ]| jours toutx lx hiver elle me pardonnait a` toutx lx monde [' ]| lx monde entier elle devenait bonne Dieu la rappelait lx mont bleui dro^le de ide=e pas [' ]| mauvaise brune alors sur lx lit de mort c^a repoussait [' ]| [' ]| lx fleurs sur lx table de nuit elle ne pouvait tourner lx te^te [' ]| je vois lx fleurs je les tenais [' ]| devant sx yeux a` bout de bras lx choses que on voit main droite main gauche devant sx [' ]| yeux ce e=tait mx visite pendant ce temps elle pardonnait des marguerites du latin perle [' ]| ce est toutx ce que je avais pu trouver [' ]| [' ]| lit en fer ripoline= blanc cinquante de large toutx e=tait blanc haut sur pattes je y voyais [' ]| assez lx amour voir lx meubles des autres et pas l' e^tre aime= avouez [' ]| [' ]| assis au pied du lit au bord tenant lx vase unx [' ]| flu^te verda^tre lx pieds dans lx vide lx [' ]| fleurs entre nous lx visage a` travers que je ne sais plus comment ce e=tait intact seulement [' ]| blanc comme craie il ne avait rien pris ou mx regard errait elles e=taient bien unx vingtaine [' ]| [' ]| sorti de la` lx route qui descend borde=e de arbres des milliers tous pareils me^me essence [' ]| jamais su laquelle des kilome`tres de rampe toutx droit jamais vu c^a grimper la`-haut [' ]| lx hiver lx verglas lx branches noires grises de givre elle la`-haut au bout mourant [' ]| pardonnant toutx blanche [' ]| [' ]| lx houx que elle avait implore= des baies ne importe unx peu de couleur [' ]| unx peu de vert [' ]| tellement blanc du lierre ne importe lui dire que je ne avais pu trouver lx [' ]| mots lx endroits [' ]| elle a du^ faire c^a en e=te= juillet ahou trouver lx mots lui dire lx endroits ou` je avais [' ]| cherche= pied gauche pied droit unx pas en avant deux en arrie`re [' ]| [' ]| mx vie la`-haut ce que je faisais dans mx vie [' ]| la`-haut unx peu de toutx toutx essaye= puis [' ]| renonce= c^a allait lx me^me chose toujours unx trou unx ruine toujours a` manger jamais [' ]| doue= pour rien pas fait pour cette chinoiserie errer dans lx coins et dormir toutx ce que je [' ]| voulais je l' ai eu plus que a` aller au ciel [' ]| [' ]| papa aucune ide=e dans lx ba^timent peut-e^tre quelque part tombe= de lx e=chafaudage [' ]| sur lx cul non lx e=chafaudage qui est tombe= lui avec atterri sur lx cul cent kilos mort [' ]| e=clate= c^a devait e^tre lui ou lx oncle Dieu sait [' ]| [' ]| maman non plus colonne de jais bible invisible dans lx main noire que lx tranche dore=e [' ]| rouge lx doigt noir dedans psaume cent et quelque oh Dieu lx homme sx jours comme [' ]| lx herbe lx fleur lx vent la`-haut dans lx nues lx face blancheur [' ]| de ivoire le`vres [' ]| marmottantes toutx lx bas ce est possible [' ]| [' ]| personne jamais connu personne toujours fui couru ailleurs des endroits mx vie la`-haut [' ]| que des endroits des chemins brefs endroits chemins [' ]| [' ]| longs lx plus courts ou mille de=tours lx plus su^rs toujours lx nuit moins de [' ]| lumie`re unx [' ]| peu moins A a` B B a` C home enfin lieu su`r tomber dormir [' ]| [' ]| prerniers bruits pas chuchotements cliquetis de fer pas regarder te^te dans lx bras yeux [' ]| contre lx terre macfarlane par-dessus toutx [' ]| tourner lx te^te a` lx abri de lx cape faire unx [' ]| fente ouvrir lx yeux vite les refermer fermer lx fente attendre lx nuit [' ]| [' ]| B a` C C a` D de enfer en home enfer en home en enfer toujours lx nuit Z a` A oubli divin [' ]| assez [' ]| [' ]| pensait <-> il pensions <-> nous juste pour parler pour e=couter me^me pas virgule unx bouche [' ]| unx oreille vieilles malignes lx une [' ]| contre lx autre enlever lx reste les mettre dans unx bocal [' ]| achever la` si il a unx fin lx monologue [' ]| [' ]| re^vassions alors c^a au moins mais non re^vasser moi moi Pim Bom a` venir penser moi [' ]| pah [' ]| [' ]| toutx seulx Pim toutx seulx [' ]| avant moi sx voix revenue parlait <-> il comme moi troisie`me partie [' ]| comme moi je murmure dans lx boue ce que je entends en moi quand c^a cesse de haleter [' ]| des bribes si seulement je avais demande= impossible je ne savais pas je ne parlais pas [' ]| encore il ne aurait pas su alors alors je ne sais pas je ne saurai pas je ne ai pas demande= on [' ]| ne me demandera pas [' ]| [' ]| mx voix se en va elle reviendra mx premie`re la`-haut non plus lx vie de Pim la`-haut jamais [' ]| e=te= jamais parle= a` personne jamais toutx seulx des mots muets aucun sx je veux bien [' ]| brefs mouvements du bas grande confusion comment savoir [' ]| [' ]| si Bom ne venait pas si seulement c^a mais alors comment finir cette fesse lx main qui [' ]| plonge ta^tonnante de lx imagination donc et lx suite et cette voix sx consolations sx [' ]| promesses de lx imagination cher fruit cher ver [' ]| [' ]| toutx c^a toujours chaque mot comme je l' entends en moi qui fut dehors quand c^a cesse [' ]| de haleter et lx murmure dans lx boue des bribes je le rappelle chaque mot toujours je ne le [' ]| dirai plus et maintenant quoi pour finir y a <-t-> il autre chose avant de continuer finir lx [' ]| deuxie`me plus que lx troisie`me et dernie`re oui [' ]| toutx seulx il y a toutx seulx he=las [' ]| [' ]| toutx seulx et lx te=moin penche= sur moi nom Kram penche= sur nous de pe`re en fils en [' ]| petitfils oui ou non et lx scribe nom Krim ge=ne=rations de scribes tenant lx greffe unx peu [' ]| a` lx e=cart assis debout on ne dit pas oui ou non e=chantillons extraits [' ]| [' ]| brefs mouvements du bas du visage aucun sx ou trop faible [' ]| [' ]| dix me`tres unx heure quarante six me`tres lx heure autrement dit on voit mieux dix [' ]| centime`tres [' ]| [' ]| a` lx minute quatre doigts unx peu plus je me suis rappele= [' ]| mx jours lx largeur de lx main [' ]| mx vie comme unx rien lx homme debout que unx souffle [' ]| [' ]| se acharne a` ouvrir boi^te pas vu de quoi changer nos lampes renonce remet boi^te et [' ]| ouvreboite dans lx sac tre`s calme [' ]| [' ]| dormi six minutes souffle hache= parti de`s re=veil six me`tres unx peu moins unx heure [' ]| douze se effondre [' ]| [' ]| fin de lx septie`me anne=e de immobilite= de=but de lx huitie`me brefs mouvements du [' ]| groin semble manger lx boue [' ]| [' ]| trois heures matin commence a` murmurer passe=e mx surprise pu saisir quelques bribes [' ]| Pim Bim nom propre vraisemblablement imaginaires songes choses souvenirs impossibles [' ]| vies toutx au pluriel a` toutx hasard voila` mx ai^ne= vieux chantier adieu [' ]| [' ]| silences monstres temps e=normes ne=ant parfait relu lx notes de lx aieul histoire de passer [' ]| lx temps de=but du murmure sx dernier jour lx veinard assister a` c^a a` quoi je sers [' ]| [' ]| relu nos notes histoire de passer lx temps plus question de moi que de lui a` peine si il [' ]| bafouille encore plus de unx an de=ja` je en perds lx neuf dixie`mes c^a part si soudain [' ]| sonne si faible va si vite dure si peu je me pre=cipite ce est fini [' ]| [' ]| c^a ne bouge pas plus que unx gisant et de=fense de le quitter des yeux a` quoi c^a sert [' ]| Krim dit que il va crever moi aussi on ne [' ]| ose pas la^cher vivement que on cre`ve ce est lx seulx [' ]| solution [' ]| [' ]| hier dans lx cahier de grand-pe`re lx endroit ou` il souhaite mourir de=faillance [' ]| heureusement honneur de lx famille passage`re il a tenu bon jusqu'a` lx retraite moi [' ]| heureusement lx ennui lx inaction laisse <-> moi rire [' ]| question de caracte`re et lx me=tier dans lx sang [' ]| [' ]| je suis couche= a` sx co^te=s heureuse innovation mieux a` me^me ainsi de le surveiller [' ]| pas unx frison qui me e=chappe que assis sur lx [' ]| petit banc a` lx manie`re des anciens me^me [' ]| papa et au point ou` il en est moins a` lx oeil que a` lx [' ]| oreille si je ose ce est clair faut de [' ]| lx initiative [' ]| [' ]| Krim pareil droit comme unx if a` sx pupitre toutx [' ]| a` sx affaire bic au clair a` lx affu^t du [' ]| moindre ce ne est pas lx ouvrage qui manque si rien je [' ]| invente faut se occuper sinon lx mort [' ]| [' ]| unx cahier pour lx corps pets inodores selles idem de lx boue pure succions tressaillements [' ]| petits spasmes de lx main gauche dans lx sac fre=missements du bas sans sx mouvements [' ]| doux pose=s de lx te^te lx face qui se de=tache de [' ]| lx botte lx joue gauche ou droite et lx [' ]| joue qui se y pose a` sx place gauche ou droite lx [' ]| face ou lx joue droite lx joue gauche ou lx [' ]| face selon lx cas du nouveau a` mx avis unx bon point pour moi c^a me rappelle quoi [' ]| [' ]| Kram Sept a` lx extre=mite= peut-e^tre lx te^te plus blanche que [' ]| lx taie et moi encore que unx [' ]| merdeux serait <-> ce lx fin enfin lx agonie [' ]| longue calme et moi lx heureux e=lu unx cahier pour [' ]| toutx c^a en toutx cas on peut y lire e=chantillon huit mai fe^te de lx victoire impression [' ]| que il se enfonce Krim me traite de fou [' ]| [' ]| unx second pour lx bafouillage du mot a` mot je y touche a` peine unx [' ]| troisie`me celui-ci pour [' ]| mx commentaires alors que jusqu'a` pre=sent toutx pe^le-me^le dans lx me^me bleu jaune [' ]| et rouge respectivement il suffisait de y penser [' ]| [' ]| baignant dans lx lumie`re de mx lampes a` en avoir lx peau en eau il marmonne [' ]| de obscurite= serait <-> il aveugle probable il ouvre parfois de ces grands yeux immenses de unx [' ]| bleu et de unx compagnon moi je ne en vois point dans sx te^te lx noir lx ami [' ]| [' ]| de=fense de y toucher on pourrait le soulager Krim veut passer outre lui nettoyer lx fesses [' ]| au moins essuyer lx visage que est <-> ce que on risque personne ne saura [' ]| on ne sait jamais vaut [' ]| mieux pas [' ]| [' ]| re^ve= au grand Kram Neuf lx plus grand de nous tous a` ce jour pas connu dommage [' ]| pe=pe= se en souvenait fou furieux avant lx limite remonte= de force ficele= comme unx [' ]| saucisson Krim disparu jamais revu [' ]| [' ]| lui lx premier a` avoir pitie= sans effet heureusement honneur de lx famille a` supprimer lx [' ]| petit banc fa^cheuse innovation pas retenue et lx ide=e des trois cahiers reste=e sans suite en [' ]| quoi lx grandeur elle est la` [' ]| [' ]| riche te=moignage d'accord contestable au demeurant surtout lx cahier jaune pas c^a lx voix [' ]| de ici ici toutx moi a` abandonner ne rien dire quand rien [' ]| [' ]| bleus lx yeux moi je les vois vieille pierre peut-e^tre notre nouvelle lumie`re du jour c^a [' ]| d'accord lx ami dans lx te^te et lx noir c^a e=videmment et lx voix [' ]| leur voix a` tous moi je [' ]| ne entends rien et quels tous merde je suis lx treizie`me du nom [' ]| [' ]| la` encore e=videmment comment savoir nos sens a` nous nos clarte=s que est <-> ce que [' ]| ce est lx [' ]| preuve et si moi treize vies ici je dis treize mais de=ja` avant depuis combien de=ja` de autres [' ]| dynasties [' ]| [' ]| cette voix ce est malheureux par moments il me semble l' entendre et mx phares que mx [' ]| phares se e=teignent Krim me traite de fou [' ]| [' ]| unx peu plus de deux ans a` tirer puis remonter ah non me coucher si je pouvais me [' ]| coucher plus bouger je en suis capable de=faillance passage`re par pitie= aller unx peu [' ]| plus loin si il y a unx peu plus loin on ne connai^t que ce petit champ e=claire= autrefois c^a [' ]| bougeait [' ]| [' ]| ce est dans lx livre unx peu plus loin dans lx [' ]| boue lx noir tomber mx ai^ne= mourant a` sx [' ]| petit-fils tx papa sx pe=pe= il disparut dedans jamais revu penses <-> y quand tx heure [' ]| viendra @@@@@| [' ]| petit calepin a` part ces notes intimes petit calepin a` moi effusions de lx a^me au jour lx [' ]| jour ce est de=fendu unx seulx grand [' ]| livre et toutx dedans Krim se imagine que je dessine quoi [' ]| paysages visages aime=s oublie=s [' ]| [' ]| assez fin des extraits oui ou non oui ou non non non pas de te=moin pas de scribe toutx [' ]| seulx et cependant je l' entends lx murmure [' ]| toutx seulx dans lx noir lx boue et cependant [' ]| [' ]| et maintenant pour continuer pour finir pour le pouvoir encore quelques petites sce`nes lx [' ]| vie la`-haut dans lx lumie`re comme c^a vient tel quel mot a` mot dernie`res petites [' ]| sce`nes je le lance l' arre^te coup sur lx cra^ne impossible de en entendre davantage ou il [' ]| se arre^te impossible de en dire davantage ce est lx un ou lx [' ]| autre ouvre-boi^te aussito^t ou pas [' ]| souvent pas et silence repos [' ]| [' ]| il se est tu je l' ai fait taire laisse= se taire lx un ou lx [' ]| autre pas indique= lx chose se arre^te [' ]| silence long plus ou moins pas indique= long repos plus ou moins je le lance ouvre-boi^te [' ]| ou majuscules selon sinon jamais unx mot nouvelle suite ainsi de suite [' ]| [' ]| lx blancs sont lx trous sinon c^a coule plus ou moins plus ou moins grands lx trous on [' ]| parle des trous impossible de indiquer pas lx peine je les reconnais attends lx suite ou me [' ]| trompe et ouvre-boi^te ou ouvre-boi^te quand me^me c^a l' aide a` en sortir pas indique= [' ]| tel quel comme c^a vient mot a` mot pour continuer finir le pouvoir lx deuxie`me plus que [' ]| lx troisie`me et dernie`re [' ]| [' ]| quel pays tous lx pays soleil de minuit nuit de midi toutx latitudes toutx longitudes [' ]| [' ]| toutx longitudes [' ]| [' ]| quels hommes toutx lx spectre du noir au blanc tous essaye=s puis renonce= c^a allait lx [' ]| me^me chose trop vague pardon pitie= rentre= pour mourir au pays natal lx vingtaine [' ]| sante= de acier la`-haut dans lx lumie`re mx vie [' ]| gagne= mx vie toutx essaye= lx ba^timent [' ]| surtout il allait toutx lx branches lx pla^tre surtout rencontre= Pam je crois [' ]| [' ]| lx amour naissance de lx amour croissance de=croissance mort efforts pour ressusciter par lx [' ]| cul conjugue=s vains a` nouveau par lx con vains jete=e par lx fene^tre ou tombe=e [' ]| colonne brise=e ho^pital marguerites mensonges a` propos du gui pardon [' ]| [' ]| sortais lx jour non lx nuit moins de lumie`re unx peu moins sortais [' ]| lx nuit lx jour me [' ]| terrais unx trou unx ruine pays jonche= de ruines [' ]| [' ]| tous lx a^ges mx chien spinal ou spinal dog il me le=chait lx parties Skom Skum passe= [' ]| sous unx tombereau ne avait pas toutx sx te^te [' ]| colonne brise=e lx trentaine en vie toujours [' ]| sante= de fer que faire que faire [' ]| [' ]| vie petites sce`nes juste lx temps de voir tentures qui se e=cartent lourd branle de velours noir [' ]| quelle vie de qui dix ans douze ans endormi au soleil au pied du mur poussie`re blanche [' ]| e=paisse de unx palme azur petits nuages de autres de=tails silence qui retombe [' ]| [' ]| quel soleil de quoi je ai parle= ne importe je ai [' ]| parle= ce est ce que il fallait vu quelque chose [' ]| appele= c^a la`-haut dit que ce e=tait ainsi que ce e=tait moi dix ans douze ans endormi au [' ]| soleil dans lx poussie`re pour avoir lx paix je l' ai je l' ai eue ouvre-boi^te fesse sce`ne mots [' ]| suivants [' ]| [' ]| mer sous lx lune sortie du port apre`s lx [' ]| soleil lx lune lumie`re toujours jour et nuit petit tas a` [' ]| lx arrie`re moi tous ceux que je vois moi tous lx [' ]| a^ges lx courant me emporte lx reflux attendu [' ]| je cherche unx i^le home enfin tomber ne plus bouger unx petit tour lx soir jusqu'au rivage [' ]| co^te= large puis rentrer tomber dormir me re=veiller dans lx silence yeux qui peuvent rester [' ]| ouverts vivre vieux re^ve de crabes, de algues [' ]| [' ]| a` lx arrie`re qui se e=loigne terre des fre`res et lumie`re qui se e=teignent [' ]| montagne si je me [' ]| retourne clapotis plus fort il tombe je tombe a` genoux rampe vers lx avant cliquetis de [' ]| chai^nes [' ]| [' ]| ce est peut-e^tre unx autre unx [' ]| autre voyage confusion avec unx autre quelle i^le quelle lune on [' ]| dit lx chose que on voit lx pense=es quelquefois qui vont avec elle disparai^t lx voix [' ]| continue quelques mots elle peut se arre^ter elle peut continuer on ne sait pas de quoi c^a [' ]| de=pend on ne dit pas [' ]| [' ]| de quoi lx ongles qui peuvent continuer lx main morte quelques millime`tres unx peu [' ]| longue lx vie a` les quitter lx chevelure lx [' ]| te^te morte unx cerceau que unx enfant fait rouler [' ]| moi plus haut que lui moi je tombe disparais lx cerceau roule encore perd lx erre chancelle [' ]| tombe disparai^t lx alle=e est tranquille [' ]| [' ]| impossible de continuer moi on parle de moi pas Pim Pim est fini il a fini moi maintenant [' ]| dans lx troisie`me pas Pim unx voix a` moi qui dit c^a ces mots impossible de continuer et [' ]| Pim que Pim ne a jamais e=te= et Bom que je attends pour finir e^tre fini moi aussi que [' ]| Bom ne sera jamais pas de Pim pas de Bom et lx voix quaqua lx no^tre a` tous non plus [' ]| jamais e=te= unx seulx voix lx mienne jamais de autre [' ]| [' ]| toutx c^a pas Pim moi qui murmure toutx c^a [' ]| unx voix a` moi toutx seulx et que penche= sur [' ]| moi en train de noter unx mot sur trois deux sur cinq de ge=ne=ration en ge=ne=ration unx [' ]| mot sur oui ou non mais surtout continuer impossible pour lx moment toutx a` fait ce est [' ]| lx essentiel [' ]| [' ]| voire unx folie je l' entends lx murmure dans lx [' ]| boue a` lx boue folie folie arre^te tx rene= [' ]| rame`ne lx boue contre tx visage lx enfants lx [' ]| font dans lx sable au bord de lx mer dans [' ]| lx campagnes lx carrie`res lx moins fortune=s [' ]| [' ]| toutx contre toutx autour enfant tu l' aurais fait [' ]| dans lx sablie`res me^me toi lx boue plus [' ]| haut que lx tempes que on ne voie plus que trois cheveux gris vieille moumoutte jete=e [' ]| aux ordures faux cra^ne moisissant et repos tu ne peux rien dire quand lx temps finiront [' ]| tu finiras peut-e^tre [' ]| [' ]| toutx c^a lx temps de dire toutx [' ]| c^a mx voix unx voix a` moi pas comme c^a plus bas moins [' ]| clair mais lx sens et retour a` Pim ou` abandonne= deuxie`me partie elle peut encore finir [' ]| il le faut ce est mieux plus que unx tiers deux [' ]| cinquie`mes puis lx dernie`re plus que lx dernie`re [' ]| [' ]| F donc bien profond foin de lumie`re vite lx fin la`-haut dernie`re chose dernier ciel cette [' ]| mouche peut-e^tre glissant sur lx vitre sur lx [' ]| drap toutx lx e=te= devant elle ou midi gloria de [' ]| couleurs derrie`re lx vitre dans lx embrasure de lx caverne et lx voiles qui arrivent [' ]| [' ]| deux voiles lx un de gauche lx autre de [' ]| droite qui arrivent se rejoignent ou lx un qui descend [' ]| lx autre qui monte ou pan coupe= en diagonale de lx angle supe=rieur gauche ou droit [' ]| infe=rieur [' ]| [' ]| droit ou gauche un deux trois et quatre qui arrivent se rejoignent [' ]| [' ]| unx premie`re paire puis de autres par-dessus [' ]| autant de fois que il le faut ou unx premie`re [' ]| un deux trois ou quatre unx deuxie`me deux trois quatre ou un unx troisie`me trois quatre [' ]| un ou deux unx quatrie`me quatre un deux ou trois autant de fois que il le faut [' ]| [' ]| pour quoi pour e^tre heureux pour que lx yeux dilate=s lx prunelles il fasse en plein jour [' ]| nuit pluto^t lx mouche de bon matin quatre heures cinq heures lx soleil se le`ve sx [' ]| journe=e commence lx mouche on parle de unx [' ]| mouche sx journe=e sx e=te= sur lx vitre [' ]| lx drap sx vie dernie`re chose dernier ciel [' ]| [' ]| F donc bien profond vite lx fin la`-haut lx lumie`re mx [' ]| claque et ongle sur lx peau pour lx [' ]| barre supe=rieure du I romain quand soudain trop to^t trop to^t quelques petites sce`nes [' ]| encore soudain je barre unx croix dessus bien profond Saint-Andre= de lx Mer Noire et [' ]| ouvre-boi^te ce est <-> a` <-> dire encore je ai de ces sautes [' ]| [' ]| mx vie encore la`-haut dans lx lumie`re dans lx sac c^a remue se apaise remue encore a` [' ]| travers lx trame ra^pe=e lx jour qui passe moins blanc bruits secs toujours lointains mais [' ]| moins ce est lx soir il sort du sac [' ]| toutx petit encore moi je suis encore la` lx premier est [' ]| toujours moi ensuite lx autres [' ]| [' ]| quel a^ge mx Dieu cinquante soixante quatre-vingt ratatine= a` genoux fesses sur lx [' ]| talons mains par terre e=carte=es comme des pieds ce est tre`s net mal aux cuisses lx cul se [' ]| soule`ve lx te^te bascule fro^le lx paille ce est mieux bruit de balai lx queue du chien nous [' ]| voulons nous en aller home enfin [' ]| [' ]| mx yeux se ouvrent trop jour encore je vois chaque paille on tape trois ou quatre au moins [' ]| marteaux ciseaux des croix peut-e^tre ou quelque autre ornement [' ]| [' ]| a` quatre pattes gagne lx porte le`ve lx te^te mais oui zyeute par unx fente au bout du [' ]| monde je irais ainsi au bout du monde a` genoux je en ferais lx tour a` genoux bras pattes de [' ]| devant yeux a` deux doigts du sol lx odorat me revient mx rires par temps sec soule`vent lx [' ]| poussie`re a` genoux lx long des passerelles dans lx entreponts avec lx e=migrants [' ]| [' ]| jour mauve home=rique onde mauve parmi lx rues lx se=rotines sortent nous pas encore [' ]| pas si be^tes ce est moi lx cerveau bruits toujours [' ]| lointains toujours moins ce est lx air du soir [' ]| qui veut c^a il faut comprendre ces choses et plus tard qui approche que ce ne est que unx [' ]| grincement de roues qui approche jante bande=e de fer cahotant sur lx cailloux peut-e^tre [' ]| lx moisson qui rentre mais alors lx sabots [' ]| [' ]| ne importe me revoila` comme je dure a` genoux toujours mains jointes devant lx visage [' ]| bouts des pouces joints devant lx bout du nez bouts des doigts joints devant lx porte [' ]| sommet de lx te^te ou vertex contre lx porte on voit lx attitude ne sachant quoi dire qui [' ]| implorer quoi implorer ne importe ce est lx attitude qui compte ce est lx intention [' ]| [' ]| comme je dure il fera nuit unx jour toutx dormira nous nous glisserons dehors queue qui [' ]| balaie lx paille il ne a plus toutx sx te^te a` [' ]| moi maintenant de penser pour nous deux voila` [' ]| lx rideaux qui arrivent tre`s chers de gauche de [' ]| droite nous effacent puis lx reste toutx lx [' ]| porte qui passe vie la`-haut petite sce`ne je ne aurais pu l' imaginer je ne aurais [' ]| [' ]| coup sur lx cra^ne a` quoi bon lx autopsie puis quoi puis quoi nous allons essayer de voir [' ]| puis derniers mots du tac au tac quelques mots me aimes <-> tu con non disparition de Pim fin [' ]| de lx deuxie`me plus que lx troisie`me et dernie`re on ne peut continuer on continue lx [' ]| me^me chose pourra <-t-> on se arre^ter arre^ter ce est la` pluto^t on ne peut continuer on ne [' ]| peut se arre^ter arre^ter [' ]| [' ]| donc Pim se arre^te lx vie la`-haut dans lx lumie`re ne en pouvant plus moi consentant ou [' ]| coup sur lx cra^ne ne en pouvant plus moi ce est lx un ou lx [' ]| autre et puis quoi lui moi je vais lui [' ]| demander mais d'abord moi quand Pim se arre^te [' ]| [' ]| ce que je deviens mais d'abord lx corps colle=s flanc contre flanc moi au nord bon voila` [' ]| pour lx troncs lx jambes mais lx mains quand Pim se arre^te ou` sont que font lx bras [' ]| lx mains [' ]| [' ]| sx droit a` lui la`-bas a` droite axe de lx clavicule ou croix Saint-Andre= de lx Volga lx [' ]| mien autour de sx e=paules sx cou je ne vois pas voila` pour lx bras droits et leurs [' ]| mains je ne vol pas on ne dit pas a` lx avenant [' ]| et lx autres lx gauches lx bras on parle de [' ]| nos bras allonge=s devant nous lx mains ensemble dans lx sac bon voila` pour lx quatre [' ]| bras lx quatre mains mais ensemble comment se touchant seulement ou jointes [' ]| [' ]| jointes mais jointes comment comme dans lx poigne=e non mais lx sienne a` plat lx [' ]| mienne dessus lx doigts recourbe=s glisse=s entre lx siens lx ongles contre lx paume [' ]| ce est lx position que elles ont fini par adopter la` je vois [' ]| bien bon et parenthe`se lx vision [' ]| soudain trop tard unx peu tard de comment mx ordres par unx autre voie plus humaine [' ]| [' ]| mx exigences par unx autre jeu de signaux toutx autre [' ]| plus humain plus fin de lx main a` lx [' ]| main dans lx sac lx gauches ongles et paume grattages pressions mais non toujours lx [' ]| droite coup sur lx cra^ne griffes dans lx aisselle pour lx chanson fer de [' ]| lx ouvre-boi^te dans [' ]| lx fesse manche qui pilonne lx rein claque a` cheval et index dans lx trou toutx lx [' ]| ne=cessaire jusqu'au bout dommage bon et lx te^tes [' ]| [' ]| te`te contre te`te fatalement mx e=paule droite ayant grimpe= sur sx gauche a` lui je ai lx [' ]| dessus partout mais contre comment comme deux vieux canassons attele=s ensemble non [' ]| mais lx mienne mx te^te lx face dans lx [' ]| boue lx sienne sur lx joue droite sx bouche contre [' ]| mx oreille nos poils emme^le=s impression que pour nous se=parer il aurait fallu les [' ]| trancher bon voila` pour lx corps lx bras lx mains lx te^tes [' ]| [' ]| ce donc que on devenait lui moi retombons dans lx passe= dans cette posture quand Pim [' ]| se arre^tait ne en pouvant plus moi consentant ou coup sur lx cra^ne ne en pouvant plus moi [' ]| je vais lui demander mais moi moi [' ]| [' ]| question ce que il vient de dire pluto^t moi de entendre de cette voix ruine=e de se e^tre si [' ]| longtemps tue lx tiers lx deux cinquie`mes ou alors toutx chaque mot question si la` quand [' ]| elle se arre^te si la`-dedans quelque part matie`re a` re=flexion prie`re sans paroles contre [' ]| lx porte de unx e=table longue monte=e glace=e vers lx [' ]| toutx pardonnante trop tard quoi [' ]| encore lx nuit au large a` lx morte-eau sur lx petite mer pauvre en i^les ou alors quelque [' ]| autre voyage [' ]| [' ]| la` de quoi tromper unx moment de cette vaste saison ou rien que unx [' ]| peu de eau pour lx soif [' ]| que on boit et bonsoir re=ponse que unx peu de eau [' ]| croupie je en boirais bien a` cette heure [' ]| [' ]| et question ce que je vais lui demander toutx a` lx heure vais bien pouvoir lui demander [' ]| [' ]| encore me occuper de cela ne serait <-> ce que quelques secondes ce serait de bonnes secondes [' ]| re=ponse non plus question pourquoi re=ponse parce que he= oui de lx raison il me en reste [' ]| toutx ce que je lui ai demande= et ne sais plus seulement quoi mais seulement sais <-> je [' ]| seulement que il est la` encore a` moitie= dans [' ]| mx bras colle= contre moi de toutx sx petit [' ]| long savoir c^a au moins et dans ce petit corps sans a^ge noir de vase quand lx silence se [' ]| referme du sentiment encore assez pour que il soit la` encore [' ]| [' ]| avec moi quelqu'un la` encore avec moi et moi la` encore e=trange voeu quand lx silence [' ]| la` encore assez pour pouvoir me demander ne serait <-> ce que quelques secondes si il respire [' ]| encore ou dans mx bras de=ja` unx vrai cadavre insuppliciable de=sormais et cette [' ]| tie=deur sous mx bras contre mx flanc de lx boue seulement qui reste tie`de nous [' ]| l' avons vu lx mots vous font voir du pays avec eux de e=tranges voyages [' ]| [' ]| allons gai donc encore pousse tire si seulement unx hareng de temps en temps unx crevette [' ]| ce serait de bons moments he=las plus la` lx chemin il ne passe plus par la` lx boi^tes au [' ]| fond du sac herme=tiquement sous vide sur leurs morts a` jamais ferme=es lx voix [' ]| se arre^te lx vie la`-haut dans lx lumie`re [' ]| pour lx une ou lx autre raison nous avec voila` ce [' ]| que on devient [' ]| [' ]| moi en toutx cas lui je vais lui demander ce que moi en toutx cas je deviens quand lx silence [' ]| me arre^te puis recommence voila` lx chemin ouvre-boi^te ou majuscules et dans lx poils [' ]| contre mx oreille lx voix extorque=e lx vie la`-haut [' ]| unx murmure manche dans lx rein plus [' ]| haut plus haut plus clair et ce que je deviendrai quand je ne l' aurai plus je en aurai unx autre [' ]| quaqua notre voix a` tous je ne disais pas c^a je ne savais pas puis lx mienne a` moi non [' ]| plus [' ]| [' ]| non rien je ne disais rien je le dis comme je l' entends je disais toujours brefs mouvements [' ]| du bas aucun sx lx voix de Pim contre mx oreille que je l' aurais toujours lx vie la`-haut [' ]| pas possible autrement nos petites sce`nes du bleu lx jour toujours beau temps quelques [' ]| nuages des flocons lx nuit lx astres corps ce=lestes jamais noir a` volonte= confidentielle [' ]| entre nous des secrets unx murmure toujours me^me que a` mx avis je l' entends jamais lx [' ]| question je le murmure mx avis jamais [' ]| lx question ne dut me effleurer lx doute mx avis je [' ]| l' entends murmure jamais jamais [' ]| [' ]| bref voix de Pim puis rien lx vie comme nous disons petite sce`ne unx minute deux [' ]| minutes de bons moments puis rien de encore meilleurs a` ne en pas douter Kram attend unx [' ]| an deux ans il nous connai^t quelque chose la` qui ne va pas mais toutx de me^me deux [' ]| ans trois ans a` lx fin a` Krim ils sont morts quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| Krim morts tu es malade on ne meurt pas ici et de sx long index griffu Kram e=branle= de [' ]| trouer lx boue unx petite chemine=e jusqu'a` lx peau puis a` Krim tu as raison [' ]| ils sont tie`des [' ]| Krim a` Kram ro^les renverse=s ce est lx [' ]| boue Kram on va laisser a` lx air voir unx an deux ans [' ]| doigt de Kram encore tie`des [' ]| [' ]| Krim je ne peux le croire prenons leur tempe=rature Kram inutile lx peau est rose Krim rose [' ]| tu es malade Kram ils sont tie`des et roses voila` nous sommes rien et nous sommes roses de [' ]| bons moments a` ne en pas douter [' ]| [' ]| bref encore unx fois pour toutx voix de Pim puis rien rien puis voix de Pim je la fais taire [' ]| souffre que elle se taise pour ne plus e^tre enfin la fais repartir pour e^tre enfin de nouveau [' ]| quelque chose la` qui me e=chappe car moi e^tre pour pouvoir majuscules ouvre-boi^te fatal [' ]| logique de lx raison il me en reste [' ]| [' ]| en somme plus vivant ce est la` ou` je voulais en venir me y en voila` venu je le dis comme je [' ]| l' entends plus comment dire plus vivant il ne y a pas mieux avant Pim premie`re partie plus [' ]| inde=pendant je voyais mx images a` moi rampai mangeais pensotais me^me unx petit peu si [' ]| on y tient perdais lx unique ouvre-boi^te me accrochais a` [' ]| lx espe`ce mille et unx petits trucs avec [' ]| e=motions rires me^me pleurs a` lx avenant vite se=che=s bref me accrochais [' ]| [' ]| rien aussi bien su^r souvent rien malgre= toutx mort rose et tie`de je y e=tais pre=dispose= [' ]| depuis lx matrice tel que de moins en moins c^a ce est vrai je me connais depuis lx matrice c^a [' ]| cesse de haleter je le murmure [' ]| [' ]| me^me Pim avec Pim au de=but deuxie`me partie premie`re moitie= premier quart plus [' ]| vivant avoir su comme je le sus le dresser comme je le fis imaginer unx syste`me pareil puis [' ]| l' appliquer je ne en reviendrai pas le faire fonctionner [' ]| mx perte car depuis ce est net unx oeil [' ]| se entrouvre vite se referme je me suis vu depuis lors plus que voix [' ]| [' ]| celle de Pim puis quaqua a` nous tous enfin a` moi [' ]| toutx seulx celle a` nous tous a` moi toutx seulx [' ]| a` mx manie`re unx murmure dans lx boue dans lx [' ]| air noir rare plus que ondes bre`ves trois cents [' ]| quatre cents me`tres seconde brefs mouvements du bas avec murmure petit tremblement a` ras [' ]| lx boue unx me`tre deux me`tres moi si vivant plus que mots unx murmure de loin en loin [' ]| [' ]| tant de mots tant de perdus un sur trois deux [' ]| sur cinq lx sx puis lx sens me^me proportion ou [' ]| bien aucun je entends toutx comprends toutx [' ]| et revis je ai reve=cu je ne dis pas la`-haut dans lx [' ]| lumie`re parmi lx ombres cherchant lx [' ]| ombre je dis ici tx vie ici bref mx voix sinon rien donc [' ]| rien sinon mx voix donc mx voix tant de mots bout a` bout unx murmure comme quoi premier [' ]| exemple [' ]| [' ]| comme quoi elle me quitte comme lx autres puis rien rien que rien puis Bom lx vie avec Bom [' ]| lx vieux mots revenus de loin quelques-uns il y tient il est a` mx gauche lx bras droit autour [' ]| de moi lx main gauche dans lx sac dans lx [' ]| mienne lx oreille contre mx bouche mx vie la`-haut [' ]| toutx bas quelques vieux pourris de lx vieille azur lx [' ]| immortel matin amenant soir noms de autres [' ]| divisions du temps quelques fleurs usuelles nuits toujours trop claires quoi que on dise lieux [' ]| su^rs successifs infernaux homes il me aura toujours moments toutx bas a` volonte= de lx [' ]| longue peste qui ne nous acheva pas puis na seulx comme unx rat de [' ]| lx te^te aux pieds dans lx noir lx boue [' ]| [' ]| ou comme quoi deuxie`me exemple pas de Pim pas de Bom moi seulx unx seulx voix lx [' ]| mienne elle me quitte me revient moi avec ou enfin sous lx feux troisie`me exemple et [' ]| dernier sous lx feux de lx observateur ide=al lx bouche [' ]| soudain qui se agite et toutx autour toutx lx [' ]| bas lx langue qui jaillit rose unx instant unx peu de bave qui perle puis soudain ligne droite [' ]| le`vres avale=es plus trace de muqueuse gencives que on devine serre=es a` bloc de unx bout a` [' ]| lx autre de leur cintre il ne se doute de rien mais ou` suis <-> je passe= puis soudain derechef puis [' ]| puis ou` vais <-> je de puis en puis et entre mais d'abord vite en finir avec lx vie en commun fin [' ]| enfin de lx deuxie`me plus enfin que lx dernie`re [' ]| [' ]| tx vie ici temps long tx vie ici bien profond temps long cette a^me morte quel effroi je peux [' ]| me imaginer tx vie inacheve= car murmure [' ]| [' ]| lumie`re lumie`re du jour et de lx nuit petite sce`ne ici jusqu'au sang et quelqu'un a` [' ]| genoux ou accroupi dans unx coin de ombre de=but de petite sce`ne dans lx pe=nombre ici [' ]| ici jusqu'a` lx os lx ongle se en casse [' ]| vite unx autre dans lx sillons ici ici hurlements coup sur lx [' ]| cra^ne toutx lx face dans lx boue lx bouche lx [' ]| nez plus de souffle et hurlements encore [' ]| jamais vu c^a sx vie ici hurlements dans lx air noir et dans lx boue de vieil enfant [' ]| ine=touffables bon recommenc^ons ici ici jusqu'a` lx moelle lx hurlements c^a se boit [' ]| des anne=es solaires pas de chiffres jusqu'a` ce que enfin bon ce est vu lx [' ]| vie ici cette vie il [' ]| ne peut pas [' ]| [' ]| des questions donc me aimes <-> tu con cette famille du tac au tac pour finir nous y voila` enfin [' ]| si il se rappelle comment venu non unx jour il se est trouve= la` oui comme lorsqu' on nai^t [' ]| oui si on veut oui si il sait il y a combien non aucune ide=e non si il se rappelle comment [' ]| ve=cu non toujours ve=cu comme c^a oui aplati dans lx boue oui lx noir oui avec sx sac [' ]| oui [' ]| [' ]| jamais unx lueur non jamais personne non jamais de voix non moi lx premie`re personne [' ]| oui jamais bouge= non rampe= non quelques me`tres non mange= unx temps mange bien [' ]| profond non si il sait quoi dans lx sac non jamais eu lx curiosite= non si il croit pouvoir [' ]| mourir unx jour unx temps mourir unx jour non [' ]| [' ]| jamais fait pour personne ce que moi pour lui animer non su^r oui jamais senti contre lx [' ]| sienne unx autre chair non heureux non malheureux [' ]| [' ]| non si il me sent contre lui non seulement quand je le martyrise oui [' ]| [' ]| si il aime chanter non mais quelquefois il chante oui toujours lx me^me chanson unx temps [' ]| lx me^me chan oui si il voit des choses oui souvent non des petites sce`nes oui dans lx [' ]| lumie`re oui mais pas souvent non comme si c^a se allumait oui comme si oui [' ]| [' ]| ciel et terre oui des gens fouinant partout oui et lui la` quelque part oui tapi quelque part [' ]| oui comme si lx boue se ouvrait oui ou se faisait transparente oui mais pas souvent non pas [' ]| longtemps non sinon lx noir oui il appelle c^a lx vie la`-haut oui par opposition a` lx vie [' ]| ici unx temps ici hurlements bon [' ]| [' ]| ce ne sont pas des souvenirs non il ne a pas de souvenirs non il ne a pas e=te= force=ment [' ]| la`-haut non dans lx endroits que il voit non mais il y a e=te= peut-e^tre oui tapi quelque [' ]| part oui rasant lx murs lx nuit oui il ne peut rien affirmer non nier non on ne peut donc [' ]| pas parler de souvenirs non mais on peut aussi en parler oui [' ]| [' ]| si il se parle non pense non croit en Dieu oui tous lx jours non souhaite mourir oui mais [' ]| ne y compte pas non il compte rester la` oui dans lx noir oui lx boue oui applati comme unx [' ]| punaise oui sans mouvement oui sans pense=e oui e=ternellement oui [' ]| [' ]| si il est su^r de ce que il dit non il ne peut rien affirmer non il a pu oublier beaucoup de choses [' ]| non certaines petites choses oui lx peu que il y a eu oui comme de avoir rampe= unx peu oui [' ]| mange= unx peu oui pense= unx peu murmure= unx peu [' ]| pour lui toutx seulx oui entendu unx voix [' ]| humaine non il ne aurait pas oublie= c^a non fro^le= unx fre`re avant moi non il ne aurait pas [' ]| oublie= c^a non [' ]| [' ]| si il veut que je laisse oui en paix oui sans moi ce est lx [' ]| paix oui ce e=tait lx paix oui tous lx [' ]| jours non si il croit que je vais le laisser non je vais rester la` oui colle= contre lui oui a` le [' ]| martyriser oui e=ternellement oui [' ]| [' ]| mais il ne peut rien affirmer non nier non c^a a pu se passer autrement oui sx vie ici unx temps [' ]| sx vie ici a pu se passer autrement unx temps tx [' ]| vie ici bien profond dans lx sillons hurlements [' ]| coup sur lx cra^ne face dans lx boue nez bouche hurlements dans lx boue bon ce est vu il ne [' ]| peut pas [' ]| [' ]| la`-haut c^a se allume petites sce`nes dans lx boue ou me=moire de anciennes lx mots il les [' ]| trouve pour lx paix ici hurlements cette vie il ne petit pas ou plus il a pu comment ce e=tait [' ]| avant lx autre avec lx autre apre`s lx [' ]| autre avant moi lx peu que il y a eu presque toutx comme moi [' ]| mx vie ici avant Pim avec Pim comment ce [' ]| e=tait lx peu que je ai eu toutx c^a je ai pu le dire je [' ]| crois comme je l' entends et dis pour finir par sx exemple [' ]| instruit toutx bas a` lx boue vite vite [' ]| biento^t plus moi non plus jamais [' ]| [' ]| de Pim jamais eu jamais rien de toutx ce peu vite donc lx peu qui reste vite l' ajouter avant [' ]| Bom avant que il vienne me le demander comment ce e=tait mx vie ici avant lui lx peu qui [' ]| reste vite Ajouter comment ce e=tait apre`s Pim avant Bom comment ce est [' ]| [' ]| vite donc fin enfin de lx deuxie`me comment ce e=tait avec Pim plus enfin que lx troisie`me [' ]| et dernie`re comment ce e=tait apre`s Pim avant Bom comment ce est en disant comme je [' ]| l' entends que unx jour toutx c^a chaque mot toujours comme je l' entends en moi qui fut [' ]| dehors quaqua notre voix a` tous quand c^a cesse de haleter et lx murmure dans lx boue a` [' ]| lx boue que unx jour revenu a` moi a` Pim pourquoi on ne sait pas on ne dit pas du rien [' ]| revenu du rien lx surprise de e^tre seulx [' ]| plus de Pim moi seulx dans lx noir lx boue fin enfin [' ]| de lx deuxie`me comment ce e=tait avec Pim plus enfin que lx troisie`me et dernie`re [' ]| comment ce e=tait apre`s Pim avant Bom comment ce est voila` comment ce e=tait avec Pim @@@@@| [' ]| ici donc je cite toujours troisie`me partie comment ce e=tait apre`s Pim comment ce est [' ]| troisie`me enfin et dernie`re vers laquelle plus le=gers que lx air unx instant floc retombe=s tant [' ]| de voeux soupirs prie`res sans paroles depuis lx premier mot je l' entends lx mot comment [' ]| [' ]| plus de temps je le dis comme je l' entends lx murmure dans lx boue je baisse baisse ce est trop [' ]| dire plus de te^te imagination a` bout plus de souffle [' ]| [' ]| lx e=norme passe= me^me re=cent me^me lointain des tre`s vieux lx vieil aujourd' hui ou [' ]| encore lx oiseau-mouche dit lx instant qui passe toutx c^a [' ]| [' ]| lx e=norme passe= lx oiseau-mouche il vient de gauche on le suit des yeux vif demi-cercle [' ]| destrorsum puis re=pit puis le suivant puis puis ou on les ferme pre=fe=rable te^te baisse=e [' ]| ou non sous lx orage petits blancs de bons moments brefs noirs puis vrrrom le suivant toutx c^a [' ]| [' ]| toutx c^a presque blanc qui fut si orne= quelques traces ce est toutx e=tant donne= qui moi [' ]| toujours plus ou mons peu de chose peu la` mais la` peu mais la` oblige= [' ]| [' ]| avant Pim bien avant avec Pim des temps e=normes des sortes de pense=es me^me [' ]| famille doutes divers e=motions me^me allant jusqu'au pleur motions aussi et [' ]| mouvements tant des parties que de lx ensemble comme [' ]| lorsqu' il se en allait lx toutx chercher le vrai home [' ]| [' ]| la` donc plus ou moins jadis plus nague`re moins tre`s peu tous ces temps derniers ce sont [' ]| lx derniers extre^mement peu presque pas quelques secondes par-ci par-la` de quoi [' ]| marquer unx vie plusieurs des croix partout traces ineffac^ables [' ]| [' ]| toutx c^a presque blanc rien a` en sortir presque rien rien a` y mettre ce est c^a lx plus triste [' ]| ce serait c^a lx imagination qui de=cline e=tant au plus bas ce que on appelle baisser on est [' ]| tente= [' ]| [' ]| ou bien monter ciel enfin que la` au fond [' ]| [' ]| ou enfin ne pas bouger c^a se de=fend moitie= sous lx boue moitie= hors [' ]| [' ]| plus de te^te en toutx cas presque plus plus de coeur juste assez pour que on en soit content [' ]| unx peu content de e^tre si peu la` de baisser unx peu enfin e=tant au plus bas [' ]| [' ]| unx peu gai moins on est la` plus on est gai quand on est la` moins de pleurs unx peu moins [' ]| quand on est la` lx mots manquent toutx manque a` peu pre`s moins de pleurs faute de [' ]| mots faute de aliment me^me lx naissance elle manque toutx c^a c^a rend gai c^a doit e^tre [' ]| c^a toutx c^a unx peu plus gai [' ]| [' ]| comment ce e=tait c^a manque avant Pim avec Pim toutx perdu presque toutx plus rien [' ]| presque rien heureusement que ce est fait plus que depuis comment ce est depuis Pim unx [' ]| temps e=norme avant Pim avec Pim des temps e=normes quelques minutes par-ci par-la` [' ]| additionne=es e=norme lx e=ternite= me^me ordre de grandeur rien dedans presque rien [' ]| [' ]| serrer lx yeux je cite toujours pas lx bleus lx [' ]| autres de autres derrie`re voir quelque chose [' ]| quelque part apre`s Pim plus que c^a lx souffle dans lx te^te plus que unx te^te rien dedans [' ]| presque rien que lx souffle han han cent a` lx minute le retenir que il se retienne dix [' ]| secondes quinze secondes entendre quelque chose ta^cher de entendre quelques vieux mots [' ]| apre`s Pim comment ce e=tait comment ce est vite [' ]| [' ]| Pim vite apre`s Pim avant que il se efface jamais e=te= que moi moi Pim comment ce e=tait [' ]| avant moi avec moi apre`s moi comment ce est vite [' ]| [' ]| unx sac a` lx bonne heure couleur de boue dans lx boue vite dire que ce est unx sac [' ]| couleur du milieu il l' a e=pouse=e l' avait toujours [' ]| [' ]| ce est lx un ou lx autre ne pas [' ]| chercher autre chose ce que c^a pourrait bien e^tre de autre tant [' ]| de choses dire sac vieux mot premier a` venir unx syllabe c a` lx fin ne pas en chercher [' ]| de autres toutx se effacerait [' ]| unx sac c^a ira lx mot lx chose ce est dans lx choses possibles dans [' ]| ce monde si peu possible oui monde que peut <-> on souhaiter de plus unx chose possible voir [' ]| unx chose possible la nommer la nommer la voir assez repos je reviendrai oblige= unx jour [' ]| [' ]| cesser de haleter dire ce que on entend le voir unx bras couleur de boue sortant du sac vite [' ]| dire unx bras puis unx autre dire unx autre bras le voir raide tendu comme trop court pour [' ]| atteindre ajouter cette fois unx main doigts tendus e=carte=s ongles monstres dire voir toutx [' ]| c^a [' ]| [' ]| unx corps quelle importance dire unx corps voir [' ]| unx corps toutx lx revers blanc a` lx origine [' ]| quelques taches reste=es claires gris des cheveux ils poussent encore assez unx te^te dire [' ]| unx te`te avoir vu unx te^te toutx [' ]| vu toutx lx possible unx sac des vivres unx corps entier en vie [' ]| oui qui vit cesser de haleter que c^a cesse de haleter dix secondes quinze secondes [' ]| entendre ce souffle gage de vie l' entendre dire dire l' entendre bon haleter de plus belle [' ]| [' ]| de loin en loin comme selon lx vent mais pas unx souffle sec et faible claquet de Dieu [' ]| vieux moulin tourbillonnant a` vide ou selon [' ]| [' ]| lx humeur comme si elle changeait grands ciseaux de lx vieille noire plus vieille que lx [' ]| monde clic clac clic clac deux fils a` lx seconde cinq toutx lx deux jamais lx mien [' ]| [' ]| ce est toutx je ne entendrai plus rien ne verrai plus rien si pour finir quelques vieux mots [' ]| encore il en faut encore moins vieux unx peu que du temps de Pim deuxie`me partie finis [' ]| ceux-la` jamais e=te= mais vieux unx temps e=norme cette voix ces voix comme porte=es [' ]| par tous lx vents mais pas unx souffle unx autre antiquite= unx peu plus re=cente cesser de [' ]| haleter que c^a cesse dix secondes quinze secondes quelques vieux mots par-ci par-la` les [' ]| ajouter lx uns aux autres faire des phrases [' ]| [' ]| quelques vieilles images toujours lx me^mes plus de bleu fini lx bleu jamais e=te= lx sac [' ]| lx bras lx corps lx boue lx noir cheveux et ongles qui vivent toutx c^a [' ]| [' ]| mx voix si on veut enfin revenue unx voix revenue enfin dans mx bouche mx bouche si [' ]| on veut unx voix enfin dans lx noir lx boue on ne a pas ide=e de ces dure=es [' ]| [' ]| ce souffle le retenir que il se retienne unx fois deux fois par jour et nuit lx temps que c^a [' ]| fait pour ceux sous qui et au-dessus et toutx [' ]| autour lx terre tourne et toutx tourne qui courent [' ]| tant de unx but a` lx autre que sans ce souffle [' ]| je croirais entendre leurs pas le retenir que il se [' ]| retienne dix secondes quinze secondes ta^cher de entendre [' ]| [' ]| de ce vieux conte quaqua de toutx parts puis en moi des bribes ta^cher de entendre [' ]| quelques bribes deux trois chaque fois par jour et nuit les ajouter lx unes aux autres faire [' ]| des phrases de autres phrases lx dernie`res comment ce e=tait apre`s Pim comment ce est [' ]| quelque chose la` qui ne va pus fin de lx troisie`me et dernie`re [' ]| [' ]| cette voix ces voix comment savoir non pas que ce fu^t unx choeur unx seulx mais quaqua [' ]| c^a veut dire de toutx parts des haut-parleurs possible lx technique mais attention [' ]| [' ]| attention jamais deux fois lx me^me ou alors lx temps des temps e=normes vieillie [' ]| me=connaissable non car souvent plus frai^che plus forte apre`s que avant a` moins que lx [' ]| maladie lx malheurs quelquefois c^a passe on est mieux moins mal apre`s que avant [' ]| [' ]| ou alors enregistrements sur e=bonite ou similaire toutx unx vie des ge=ne=rations sur [' ]| e=bonite on peut l' imaginer rien ne vous en empe^che me=langer changer lx ordre naturel [' ]| jouer avec c^a [' ]| [' ]| ou enfin lx me^me et moi mx faute manque de attention de me=moire lx temps qui se [' ]| me=langent dans mx te^te tous lx temps avant pendant apre`s des temps e=normes [' ]| [' ]| et toujours lx me^me chose lx me^mes choses possibles impossibles ou moi qui ne [' ]| retrouve que c^a quand c^a cesse de haleter ne entends que c^a lx me^mes choses quatre [' ]| cinq quelques ornements lx vie la`-haut petites sce`nes [' ]| [' ]| a` moi que elle les disait de moi a` qui de autre de [' ]| qui de autre serrer lx yeux ta^cher de voir [' ]| unx autre a` qui de qui a` qui de moi de qui a` moi ou encore unx troisie`me serrer lx yeux [' ]| ta^cher de voir unx troisie`me me=langer toutx c^a [' ]| [' ]| quaqua notre voix a` tous quels tous tous ceux ici avant moi et a` venir solitaires dans [' ]| cette souille ou colle=s lx uns aux autres tous lx Pim bourreaux promus victimes [' ]| passe=es si jamais c^a passe et futures c^a ce est su^r plus que ne en de=fit jamais lx terre [' ]| sx lumie`re ces tous-la` [' ]| [' ]| de elle que je tiens que je tenais lx peu qui restait [' ]| tiens lx peu qui reste de comment ce e=tait [' ]| avant Pim avec Pim apre`s Pim et jusque comment ce est pour c^a aussi elle trouvait des [' ]| mots [' ]| [' ]| pour comment ce serait quand je ne l' aurais plus avant de avoir lx mienne ce vaste trou-la` [' ]| et quand je l' aurais enfin ce vaste laps-la` comment ce serait alors quand je aurais lx mienne [' ]| et quand je ne l' aurais plus comment ce serait alors [' ]| [' ]| lx moment ou` sans le pouvoir je aurais a` dire maman mamour entendre ces bruits-la` [' ]| tromper mx soif de labiales a` partir de la` des mots pour ce moment-la` et suivants unx [' ]| temps e=norme [' ]| [' ]| mouvements pour rien du bas du visage aucun sx aucun mot puis me^me pas plus lx [' ]| peine plus compter la`-dessus quand ce est lx unique espoir chercher autre chose comment ce [' ]| serait alors des mots pour c^a [' ]| [' ]| de elle toutx c^a de ce si peu lx peu qui reste je me suis nomme= c^a cesse de haleter et je [' ]| suis unx instant ce vieux peu toujours moindre que je crois entendre de unx voix ancienne [' ]| quaqua a` nous tous tant que nous finirons bien par avoir e=te= quelque chose la` qui ne [' ]| va pas [' ]| [' ]| soit selon lx degre= de gai^te= que il fait plus que sur lx terre [' ]| depuis lx a^ge de or la`-haut [' ]| dans lx lumie`re lx feuilles tombe=es mortes [' ]| [' ]| il en est qui flottent a` lx branche jusqu'au renouveau noires mortes pavoisant dans lx verte [' ]| connerie certaines font dans cet e=tat deux printemps unx e=te= et demi trois quarts [' ]| [' ]| avant Pim lx voyage premie`re partie jambe droite bras droit pousse tire dix me`tres [' ]| quinze me`tres halte bref somme unx sardine ou similaire langue dans lx boue quelques [' ]| images mots muets ne pas tomber rede=part pousse tire toutx c^a premie`re partie avant [' ]| Pim mais avant [' ]| [' ]| unx autre histoire laisser dans lx ombre non lx me^me histoire pas deux histoires laisser [' ]| dans lx ombre quand me^me comme lx reste unx peu plus quelques mots quand me^me [' ]| quelques [' ]| [' ]| vieux mots comme sur lx reste cesser de haleter que c^a cesse [' ]| [' ]| ta^cher de entendre quelques vieux mots par-ci par-la` les coller ensemble unx phrase [' ]| quelques phrases ta^cher de voir comment c^a pouvait bien e^tre pas avant Pim c^a ce est [' ]| fait premie`re partie avant c^a encore unx temps e=norme [' ]| [' ]| deux on e=tait donc deux main sur mx fesses a` cheval on e=tait venu Bem Pem unx [' ]| syllabe unx m a` lx fin lx reste e=gal Bem e=tait venu se coller contre moi voir plus tard [' ]| Pim et moi je e=tais venu me coller contre Pim lx me^me chose sauf que moi Pim Bem [' ]| moi Bem a` gauche moi a` droite au sud [' ]| [' ]| Bem venu se coller contre moi la` ou` je gisais abandonne= me donner unx nom sx nom [' ]| me donner unx vie me faire parler de [' ]| unx vie la`-haut que je aurais eue dans lx lumie`re avant [' ]| de tomber toutx ce qui a e=te= dit unx deuxie`me partie unx seconde deuxie`me avant lx [' ]| premie`re sauf que moi Pim Bem moi Bem a` gauche moi a` droite au sud je l' entends lx [' ]| murmure a` lx boue [' ]| [' ]| donc ensemble vie commune moi Bem lui Bem nous Bem unx temps e=norme jusqu'au [' ]| jour entendre jour le re=pe=ter le murmurer ne pas avoir honte comme si il y avait unx terre [' ]| unx soleil des moments ou` il fait moins noir plus noir la` rire [' ]| [' ]| noir clair ces mots-la` chaque fois que ils arrivent nuit jour ombre lumie`re cette famille-la` [' ]| envie de rire chaque fois non quelquefois trois fois sur dix quatre sur quinze cette [' ]| proportion essaie quelquefois me^me proportion y arrive quelquefois me^me proportion [' ]| [' ]| clair noir cette famille-la` sur cent fois que ils arrivent trois quatre rires re=ussis de ceux qui [' ]| secouent unx instant ressuscitent unx instant puis laissent pour plus mort que avant [' ]| [' ]| jusqu'au jour donc le murmurer ne pas avoir honte ne pas rire ou` a` sx surprise quelque [' ]| chose la` Bem seulx dans lx noir lx boue fin pour lui de cette partie pour moi aussi a` mx [' ]| surprise aussi quelque chose la` qui ne va pas qui me e=loigne jambe droite bras droit [' ]| pousse tire dix me`tres quinze me`tres vers Pim long long voyage [' ]| [' ]| temps de oublier toutx perdre toutx [' ]| ignorer de ou` je viens ou` je vais fre=quentes haltes brefs [' ]| sommes unx sardine langue dans lx boue reperte de lx parole si che`rement re=acquise [' ]| quelques images ciels homes petites sce`nes demi-chutes hors de lx espe`ce brefs [' ]| mouvements du bas du visage aucun sx perte du beau nom de Bem premie`re partie [' ]| avant Pim comment ce e=tait unx temps e=norme ce est fait [' ]| [' ]| ce est venu ce est dit murmure= dans lx boue comment [' ]| ce e=tait pas avant Pim c^a ce est fait premie`re [' ]| [' ]| partie avant c^a encore unx temps e=norme tre`s joli seulement pas comme c^a c^a ne va [' ]| pas quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| lx sac ce est lx sac Pim est parti [' ]| sans sac il me a laisse= sx sac je ai donc laisse= mx sac a` [' ]| Bem je laisserai mx sac a` Bom je quitterai Bom sans sac je ai quitte= Bem sans sac pour [' ]| aller vers Pim ce est lx sac [' ]| [' ]| Bem je e=tait donc avec Bem avant de aller vers Pim je ai donc quitte= Bem sans sac et [' ]| cependant ce sac que je avais en allant vers Pim premie`re partie ce sac que je avais [' ]| [' ]| ce sac donc que je ne avais pas en quittant Bem et que je avais en allant vers Pim sans savoir [' ]| que je avais quitte= quelqu'un allais vers quelqu'un ce sac donc que je avais je l' avais donc [' ]| trouve= de lx raison il me en reste ce sac sans quoi pas de voyage [' ]| [' ]| unx sac il le faut des vivres quand on voyage nous l' avons vu du^ voir premie`re partie il en [' ]| faut ce est re=gle= nous sommes re=gle=s ainsi [' ]| [' ]| parti donc sans sac je avais unx sac je l' avais donc trouve= sur mx chemin voila` lx [' ]| difficulte= aplanie nous laissons nos sacs a` ceux qui ne en ont pas besoin nous prenons [' ]| leurs sacs a` ceux qui vont en avoir besoin nous partons sans sac nous en trouvons unx nous [' ]| pouvons voyager [' ]| [' ]| unx sac que si on mourait ici on dirait de unx mort enfin l' ayant la^che= au moment [' ]| supre^me puis disparu sous lx boue mais puisque non unx simple sac sans plus au toucher [' ]| unx petit a` charbon cinquante kilos jute humide des vivres dedans [' ]| [' ]| unx simple sac donc sans plus que a` peine partis sans vivres ni ide=e de en trouver ni [' ]| souvenir de en avoir eu ni ide=e de en avoir besoin nous trouvons a` peine partis dans lx noir [' ]| lx boue pour unx voyage qui sans c^a serait bref et ne l' est pas unx temps e=norme et [' ]| perdons peu avant lx arrive=e avec lx vivres inutilise=s nous l' avons vu premie`re partie [' ]| comment ce e=tait avant Pim [' ]| [' ]| plus de sacs ici donc que de monde infiniment si nous voyageons infiniment et quelle [' ]| infinie perte sans profit voila` cette difficulte= aplanie quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| a` lx instant ou` je quitte Bem unx autre quitte Pim si nous sommes cent mille a` cet instant [' ]| pre=cis cinquante mille de=parts cinquante mille abandonne=s pas de soleil pas de terre [' ]| rien qui tourne lx me^me instant toujours partout [' ]| [' ]| a` lx instant ou` je rejoins Pim unx autre rejoint Bem nous sommes re=gle=s ainsi notre [' ]| justice [' ]| le veut ainsi cinquante mille couples de nouveau au me^me instant partout lx me^me [' ]| se=pare=s [' ]| [' ]| par lx me^me espace ce est mathe=matique ce est notre justice dans cette fange ou` toutx est [' ]| pareil chemins allures jambe droite bras droit pousse tire [' ]| [' ]| aussi longtemps que moi avec Pim lx autre avec Bem cent mille gisants colle=s deux par [' ]| deux unx temps e=norme rien ne bouge sauf co^te= bourreaux ceux dont ce est lx tour de [' ]| loin en loin unx bras droit griffer lx aisselle [' ]| pour lx chanson tailler lx inscriptions enfoncer [' ]| lx ouvre-boi^te marteler lx rein toutx lx ne=cessaire [' ]| [' ]| a` lx instant ou` Pim me quitte et va vers unx autre Bem quitte lx autre et vient vers moi je me [' ]| place a` mx point de vue migration de vers de vase alors ou a` queue des latrines [' ]| fre=ne=sie scissipare lx jours de grande gai^te= [' ]| [' ]| a` lx instant ou` Pim rejoint lx autre [' ]| reformer avec lui lx seulx couple que avec celui que il forme [' ]| avec moi il forme Bem me rejoint reformer avec moi lx seulx couple que avec celui que il [' ]| forme avec lx autre il forme [' ]| [' ]| illumination ici Bem est donc Bom ou Bom Bem et lx voix quaqua de ou` je tiens mx vie [' ]| ces bribes de vie en moi quand c^a cesse de haleter de trois choses lx une [' ]| [' ]| la` ou` selon moi elle disait Bem en parlant de comment ce e=tait avant lx voyage premie`re [' ]| partie et Bom en parlant de comment ce sera apre`s lx abandon troisie`me partie et dernie`re [' ]| elle disait en re=alite= [' ]| [' ]| elle disait en re=alite= dans lx un cas comme dans lx autre soit Bem uniquement soit [' ]| uniquement Bom [' ]| [' ]| ou elle disait en re=alite= tanto^t Bem tanto^t Bom par distraction ou inadvertance en [' ]| croyant ne pas varier je la personnifie elle se personnifie [' ]| [' ]| ou enfin elle passait de propos de=libe=re= de lx un a` lx autre suivant que elle parlait de [' ]| comment ce e=tait avant lx voyage ou de comment ce sera apre`s lx abandon ne ayant pas [' ]| compris que Bem et Bom ne pouvaient faire que un [' ]| [' ]| que on avait beau le souhaiter sous des aspects nouveaux celui dont elle me annonc^ait [' ]| lx arrive=e jambe droite bras droit pousse tire dix me`tres quinze me`tres [' ]| [' ]| que ce e=tait force=ment lx autre lx ancien dont elle me disait que je l' avais subi puis quitte= [' ]| pour aller vers Pim comme Pim moi subi puis quitte= pour aller vers sx autre a` lui [' ]| [' ]| pour non sans le savoir toutx ici sans le savoir notre justice se en aller jamais quitter aller [' ]| jamais aller vers [' ]| [' ]| sans le savoir que chacun quitte toujours lx me^me va toujours vers lx me^me perd [' ]| toujours lx me^me va vers celui qui le quitte quitte celui qui vient vers lui notre justice [' ]| [' ]| des millions des millions nous sommes des millions et nous sommes trois je me place a` [' ]| mx point de vue Bem est Bom Bom Bem disons Bom ce est mieux Bom donc moi et Pim [' ]| moi au milieu [' ]| [' ]| ainsi en moi je cite toujours quand c^a cesse de haleter bribes de cette ancienne voix sur [' ]| elle sx lapsus sx exactitudes sur nous lx millions que nous sommes lx trois nos couples [' ]| voyages et abandons sur moi toutx seulx je cite toujours mx voyages imaginaires fre`res [' ]| imaginaires en moi quand c^a cesse de haleter qui fut dehors quaqua de toutx parts des [' ]| bribes je les murmure [' ]| [' ]| unx voix que si je en avais unx [' ]| je aurais pu croire lx mienne que au moment ou` je l' entends je [' ]| cite toujours l' entendent aussi et celui que Bom a quitte= pour venir vers moi et celui pour [' ]| aller vers qui Pim me a quitte= et si nous sommes unx million lx 499 997 autres [' ]| abandonne=s [' ]| [' ]| lx me^me voix lx me^mes choses aux noms propres pre`s et encore deux suffisent [' ]| chacun attend sans nom sx Bom va sans nom vers sx Pim [' ]| [' ]| Bom a` l' abandonne= pas moi Bom toi Bom nous Bom mais moi Bom toi Pim moi a` [' ]| l' abandonne= pas moi Pim toi Pim nous Pim mais moi Bom toi Pim quelque chose la` qui [' ]| ne va pas du toutx [' ]| [' ]| ainsi e=ternellement je cite toujours quelque chose la` qui a saute= ainsi e=ternellement [' ]| tanto^t Bom tanto^t Pim selon que on est a` gauche ou a` droite au nord ou au sud [' ]| bourreau ou victime ces mots sont trop forts bourreau toujours du me^me victime [' ]| toujours du me^me et tanto^t seulx voyageur abandonne= toutx seulx sans nom tous ces mots [' ]| trop forts presque tous unx peu trop, forts je le dis comme je l' entends [' ]| [' ]| ou unx seulx unx seulx nom [' ]| lx beau nom de Pim et je entends mal ou lx voix dit mal et la` ou` [' ]| je entends Bom ou que elle dit Bom en moi quand c^a cesse de haleter lx bribe Bom qui fut [' ]| dehors quaqua de toutx parts [' ]| [' ]| la` ou` je entends ou que elle dit [' ]| en effet que avant de aller vers Pim premie`re partie je e=tais [' ]| avec Bom comme Pim avec moi deuxie`me partie [' ]| [' ]| ou que en ce moment troisie`me partie jambe droite bras droit pousse tire Bom vers moi [' ]| comme moi vers Pim premie`re partie [' ]| [' ]| ce est Pim que il faut entendre Pim [' ]| que il fallait dire que je e=tais avec Pim avant de aller vers [' ]| Pim premie`re partie et que en ce moment troisie`me partie Pim vers moi comme moi vers [' ]| Pim premie`re partie jambe droite bras droit pousse tire dix me`tres quinze me`tres [' ]| [' ]| donc unx million si nous sommes unx million unx million de Pim tanto^t immobiles deux par [' ]| deux agglutine=s pour lx besoins du tourment [' ]| [' ]| [' ]| trop fort cinq cent mille petits tas couleur de boue tanto^t mille mille solitaires sans nom [' ]| moitie= abandonne=s moitie= abandonnant [' ]| [' ]| et trois si nous sommes trois quand en moi quand c^a cesse de haleter cette voix qui fut [' ]| dehors quaqua de toutx parts quand je entends cette voix qui parle de millions de trois que [' ]| si j'en avais unx je cite unx peu de coeur unx [' ]| peu de te^te je pourrais croire lx mienne seulx [' ]| abandonne= je suis seulx a` l' entendre [' ]| [' ]| seulx a` murmurer de millions de trois de nos voyages couples et abandons des noms que [' ]| nous nous donnons et redonnons [' ]| [' ]| toutx ces bribes seulx a` [' ]| les entendre seulx a` les murmurer dans lx boue a` lx boue mx [' ]| deux compagnons nous l' avons vu e=tant en marche celui qui vient vers moi et celui qui [' ]| se en e=loigne quelque chose la` qui ne [' ]| va pas ce est <-> a` <-> dire chacun dans sx premie`re partie [' ]| [' ]| ou dans sx cinquie`me ou dans sx neuvie`me ou dans sx treizie`me ainsi de suite [' ]| [' ]| ce est juste @@@@@| [' ]| alors que lx voix nous l' avons vu apanage de lx troisie`me ou de lx septie`me ou de lx [' ]| onzie`me ou de lx quinzie`me ainsi de suite toutx comme lx couple de lx deuxie`me ou de [' ]| lx quatrie`me ou de lx sixie`me ou de lx huitie`me ainsi de suite [' ]| [' ]| ce est juste [' ]| [' ]| a` condition de pre=fe=rer lx ordre propose= ici a` savoir d'abord lx voyage ensuite lx [' ]| couple enfin lx abandon a` celui a` ceux que on obtiendrait en commenc^ant par lx abandon [' ]| pour aboutir au voyage en passant par lx couple ou en commenc^ant par lx couple pour [' ]| aboutir au [' ]| [' ]| au couple [' ]| [' ]| en passant par lx abandon [' ]| [' ]| ou par lx voyage [' ]| [' ]| ce est juste [' ]| [' ]| quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| et si au contraire je suis seulx alors plus de proble`me solution que sans unx se=rieux effort [' ]| de imagination il semble difficile de eviter [' ]| [' ]| comme quoi par exemple notre parcours unx courbe ferme=e ou` si nous portons lx [' ]| nume=ros allant de 1 a` 1 000 000 lx nume=ro 1 000 000 en quittant sx bourreau lx [' ]| nume=ro 999 999 au lieu de se lancer dans lx de=sert vers unx victime inexistante se [' ]| dirige vers lx nume=ro 1 [' ]| [' ]| et ou` lx nume=ro 1 de=laisse= par sx victime lx nume=ro 2 ne reste pas e=ternellement [' ]| sevre= de bourreau puisque ce dernier nous l' avons vu en lx personne du nume=ro 1 000 [' ]| 000 arrive de sx pas lx meilleur jambe droite bras droit tire me`tres quinze me`tres [' ]| [' ]| et trois si nous ne sommes que trois et ne portons donc que lx nume=ros allant de 1 a` 3 [' ]| quatre pluto^t ce est mieux on voit mieux si nous ne sommes que quatre et ne portons donc [' ]| que lx nume=ros allant de 1 a` 4 [' ]| [' ]| alors deux places seulement aux extre=mitie=s de lx plus grande corde soit a et b pour lx [' ]| quatre couples lx quatre abandonne=s [' ]| [' ]| deux pistes seulement de unx demi-orbite chacune soit comment dire ab et ba pour lx [' ]| voyageurs [' ]| [' ]| que moi par exemple je porte lx nume=ro 1 ce serait normal et me trouve retrouve a` unx [' ]| moment donne= abandonne= a` a au bout de lx grande corde et supposition que on tourne [' ]| destrorsum [' ]| [' ]| alors avant de me retrouver de nouveau au me^me point et sensiblement dans lx me^me [' ]| e=tat je serai successivement [' ]| [' ]| victime du 4 a` a en voyage par ab bourreau du 2 a` b abandonne= de nouveau mais cette [' ]| fois a` b victime de nouveau du 4 mais cette fois a` b en voyage de nouveau mais cette [' ]| fois par ba bourreau du 2 de nouveau mais cette fois a` a et enfin de nouveau abandonne= [' ]| a` a et en passe de recommencer [' ]| [' ]| ce est juste [' ]| [' ]| pour chacun de entre nous donc si nous sommes quatre avant que soit re=tablie lx situation [' ]| initiale deux abandons deux voyages quatre accouplements dont deux a` gauche en [' ]| bourreau toujours du me^me pour moi lx 2 et deux a` droite en victime toujours du [' ]| me^me pour moi lx 4 [' ]| [' ]| quant au 3 je ne le connais pas ni par conse=quent lui moi comme ne se connaissent pas lx [' ]| 2 et lx 4 [' ]| [' ]| pour chacun de entre nous donc si nous sommes [' ]| quatre lx un de entre nous reste lx inconnu ou [' ]| celui que on connai^t seulement de re=putation ce est encore possible [' ]| [' ]| moi je fre=quente lx 4 et lx 2 en tant que victime et [' ]| bourreau respectivement et lx 2 et lx 4 [' ]| fre=quentent lx 3 en tant que bourreau et victime respectivement [' ]| [' ]| possible donc en principe que au nume=ro 3 de unx part par lx [' ]| truchement de mx victime [' ]| dont il est lx victime et de lx autre par celui de mx bourreau dont il est lx bourreau [' ]| possible donc je re=pe`te je cite que au nume=ro 3 je ne sois pas totalement inconnu sans [' ]| que nous ayons jamais eu lx occasion de nous rencontrer [' ]| [' ]| similairement si nous sommes unx million chacun de entre nous ne connai^t [' ]| personnellement que sx bourreau et sx victime soit celui qui le suit imme=diatement et [' ]| celui qui imme=diatement le pre=ce`de [' ]| [' ]| et ne est personnellement que de eux connu [' ]| [' ]| mais peut tre`s bien en principe connai^tre de re=putation lx 999 997 autres que de par sx [' ]| place dans lx ronde il ne a jamais lx occasion de rencontrer [' ]| [' ]| et de re=putation de e^tre de eux connu [' ]| [' ]| prenons vingt nume=ros qui se suivent [' ]| [' ]| mais ne importe lesquels ne importe lesquels c^a ne a pas de importance [' ]| [' ]| 814 326 a` 814 345 [' ]| [' ]| lx 814 327 peut parler mot impropre lx bourreaux e=tant muets nous l' avons vu [' ]| deuxie`me partie du 814 326 au 814 328 qui peut en parler au 814 329 qui peut en parler [' ]| au 814 330 et ainsi de suite jusqu'au 814 345 qui de cette fac^on peut connai^tre lx 814 [' ]| 326 de re=putation [' ]| [' ]| similairement lx 814 326 peut connai^tre de re=putation lx 814 345 lx 814 344 en ayant [' ]| parle= au 814 343 et celui-ci au 814 342 et celui-ci au 814 341 et ainsi de suite jusqu'au [' ]| 814 326 que de cette fac^on peut connai^tre lx 814 345 de re=putation [' ]| [' ]| rumeur transmissible a` lx infini dans lx deux sens [' ]| [' ]| de gauche a` droite par lx confidences du bourreau a` sx victime qui les re=pe`te a` lx [' ]| sienne [' ]| [' ]| [' ]| de droite a` gauche par lx confidences de lx victime a` sx bourreau qui les re=pe`te au [' ]| sien [' ]| [' ]| tous ces mots je le re=pe`te je cite encore victimes bourreaux confidences re=pe`te cite je [' ]| et lx autres tous ces mots trop forts je le dis encore comme je l' entends encore lx [' ]| murmure encore a` lx boue seulx lx infini a` notre e=chelle [' ]| [' ]| mais question a` quoi bon [' ]| [' ]| car si lx 814 336 de=crit au 814335 lx 814 337 et au 814 337 lx 814 335 il ne fait en [' ]| de=finitive que se de=crire soi-me^me tel que sx deux interlocuteurs le connaissent [' ]| depuis toujours [' ]| [' ]| alors a` quoi bon [' ]| [' ]| d'ailleurs lx chose semble impossible [' ]| [' ]| car lx 814 336 nous l' avons vu a` sx arrive=e aupre`s du 814 337 il y a longtemps que il [' ]| ne sait plus rien du 814 335 comme si il ne avait jamais e=te= et a` lx arrive=e aupre`s de lui [' ]| du 814 335 nous l' avons vu aussi il y a longtemps que il ne sait plus rien du 814 337 unx [' ]| temps e=norme [' ]| [' ]| tant il est vrai que ici on ne connai^t sx bourreau que lx temps de le [' ]| subir sx victime que [' ]| celui de en jouir et encore [' ]| [' ]| et ces me^mes couples qui e=ternellement se reconstituent de unx bout a` lx autre de cette [' ]| immense procession que ce est toujours [' ]| [' ]| a` lx millionie`me fois c^a se laisse concevoir comme a` lx inconcevable premie`re deux [' ]| e=trangers qui se unissent pour lx besoins du tourment [' ]| [' ]| et quand sur lx impre=visibles fesses pour lx millionie`me fois lx main ta^tonnante se [' ]| pose que ce est pour lx main lx premie`res fesses pour lx fesses lx premie`re main [' ]| [' ]| quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| tant toutx cela c^a cesse de haleter je l' entends je le murmure a` lx boue [' ]| tant toutx cela est [' ]| vrai [' ]| [' ]| donc pas de connaissance de lx seconde main et quant a` lx autre dite personnelle acquise [' ]| par fre=quentation celle que de sx bourreau de [' ]| unx part de sx victime de lx autre toutx unx [' ]| chacun posse`de quant a` celle-la` [' ]| [' ]| lorsqu' on songe au couple que nous fi^mes Pim et moi deuxie`me partie et que nous [' ]| referons sixie`me partie dixie`me quatorzie`me ainsi de suite chaque fois pour [' ]| lx impensable premie`re lorsqu' on y songe [' ]| [' ]| ce que nous fu^mes alors chacun pour soi et lx un pour lx autre [' ]| [' ]| colle=s ensemble a` ne faire que unx seulx corps dans lx noir lx boue [' ]| [' ]| [' ]| comme a` chaque instant on cessait et ne e=tait plus la` ni pour soi ni pour lx autre des [' ]| temps e=normes [' ]| [' ]| et quand on revenait passer encore unx moment ensemble quand on y songe [' ]| [' ]| souffrance cruaute= si petites et bre`ves [' ]| [' ]| lx petit besoin de unx vie de [' ]| unx voix de qui ne a ni lx une ni lx autre [' ]| [' ]| lx voix extorque=e quelques mots lx vie parceque c^a [' ]| crie ce est lx preuve il ne y a que a` [' ]| enfoncer bien profond unx petit cri toutx ne est pas mort on boit on donne a` boire bonsoir [' ]| [' ]| ce e=tait je cite de bons moments quelque part de bons moments quand on y songe [' ]| [' ]| Pim et moi deuxie`me partie et Bom et moi quatrie`me partie ce que c^a sera [' ]| [' ]| dire apre`s c^a que on se connai^t personnellement me^me a` ce moment-la` [' ]| [' ]| colle=s lx un a` lx autre a` ne faire que [' ]| unx seulx corps dans lx noir lx boue [' ]| [' ]| immobiles a` part lx bras droit qui se agite brie`vement de loin en loin [' ]| toutx lx ne=cessaire [' ]| [' ]| dire apre`s c^a que je ai connu Pim que Pim me a connu et Bom et moi que nous nous [' ]| connai^trons me^me fugitivement [' ]| [' ]| on peut le dire comme on peut dire que non ce est selon ce que on entend [' ]| [' ]| ce est non je regrette ici personne ne connai^t personne ni personnellement ni autrement [' ]| ce est lx non qui sort je le murmure [' ]| [' ]| et non encore je regrette encore ici personne ne se connai^t ce est lx endroit sans [' ]| connaissance ce est sans doute ce qui fait sx prix [' ]| [' ]| que a` tourner en rond nous soyons donc quatre ou unx million nous sommes quatre a` nous [' ]| ignorer unx million a` nous ignorer lx uns lx autres et chacun soi mais ici je cite toujours [' ]| nous ne tournons pas en rond [' ]| [' ]| c^a ce est la`-haut dans lx lumie`re ou` lx espace [' ]| leur est compte= ici lx ligne droite lx ligne [' ]| droite vers lx est que nous soyons quatre ou unx million lx [' ]| ligne droite vers lx est ce est [' ]| curieux alors que a` lx ouest lx mort en ge=ne=ral [' ]| [' ]| donc ni quatre ni unx million [' ]| [' ]| ni dix millions ni vingt millions ni aucun nombre fini pair ou impair si e=leve= fu^t <-> il a` [' ]| cause de notre justice qui veut que personne fussions <-> nous vingt millions que pas unx seulx [' ]| de entre nous ne soit de=favorise= [' ]| [' ]| pas unx seulx prive= de bourreau comme le serait lx [' ]| nume=ro 1 pas unx seulx de victime [' ]| comme le serait lx nume=ro 20 000 000 en supposant [' ]| [' ]| ce dernier a` lx te^te de lx procession qui se de=place nous l' avons vu de gauche a` droite [' ]| ou si on veut de ouest en est [' ]| [' ]| et que ne puisse jamais se offrir au regard de [' ]| [' ]| de qui [' ]| [' ]| celui qui fournit lx sacs [' ]| [' ]| possible [' ]| [' ]| a` sx regard lx spectacle de unx part de [' ]| unx seulx de entre nous vers qui personne ne vient [' ]| jamais et de lx autre de unx seulx [' ]| autre qui ne va jamais vers personne ce serait unx injustice [' ]| c^a ce est la`-haut dans lx lumie`re [' ]| [' ]| soit en clair je cite ou bien je suis seulx et plus de proble`me ou bien nous sommes en [' ]| nombre infini et plus de proble`me non plus [' ]| [' ]| hormis celui de pouvoir se repre=senter mais c^a doit pouvoir se faire unx procession en [' ]| ligne droite sans queue ni te^te dans lx noir lx boue avec toutx ce que c^a comporte [' ]| de infinitudes varie=es [' ]| [' ]| on ne y peut rien en toutx cas on est dans lx [' ]| justice je ne ai jamais entendu dire lx contraire [' ]| [' ]| avec c^a de unx lenteur extre^me lx procession on parle maintenant de [' ]| unx procession se [' ]| faisant [' ]| [' ]| par bonds ou saccades a` lx manie`re de lx merde a` se demander lx jours de grande [' ]| gai^te= si nous ne finirons pas lx [' ]| un apre`s lx autre ou deux par deux a` e^tre chie=s a` lx air [' ]| libre a` lx lumie`re du jour au re=gime de lx gra^ce [' ]| [' ]| lenteur dont seulx lx chiffres me^me arbitraires peuvent donner unx faible ide=e [' ]| [' ]| en comptant je cite vingt ans pour lx voyage et sachant de autre part pour l' avoir entendu [' ]| que lx quatre phases par lesquelles nous passons lx deux sortes de solitude lx deux [' ]| sortes de compagnie par lesquelles bourreaux abandonne=s victimes voyageurs nous [' ]| passons et repassons e=tant re=gle=s ainsi sont de dure=e e=gale [' ]| [' ]| sachant de autre part toujours par lx me^me faveur que lx voyage se fait par e=tapes dix [' ]| me`tres quinze me`tres a` raison disons ce est raisonnable de unx e=tape par mois ce mot ces [' ]| mots mois ans je les murmure [' ]| [' ]| quatre par vingt quatre-vingt douze et demi par douze cent cinquante par vingt-trois mille [' ]| divise= par quatre-vingt trente-sept et demi trente-sept a` trente-huit me`tres par an nous [' ]| avanc^ons [' ]| [' ]| ce est juste [' ]| [' ]| de gauche a` droite nous avanc^ons chacun avance et lx toutx avance de oeust en est bon an [' ]| mal an dans lx noir lx boue lx tourment [' ]| [' ]| lx solitude a` lx vitesse de trente-sept a` trente-huit disons quarante me`tres par an [' ]| [' ]| voila` lx faible ide=e de notre lenteur que donnent ces chiffres dont il suffit de admettre et [' ]| c^a doit pouvoir se faire de unx part celui affecte= a` lx dure=e du [' ]| voyage et de lx autre [' ]| ceux exprimant lx longueur et lx fre=quence de lx e=tape pour se faire de notre lenteur cette [' ]| faible ide=e [' ]| [' ]| notre lentuer lx lenteur de notre procession de gauche en est dans lx noir lx boue [' ]| [' ]| a` lx image dans sx discontinuite= des voyages dont elle est lx somme faits de e=tapes de [' ]| haltes et de ces e=tapes dont lx voyage est lx somme [' ]| [' ]| ou` nous rampons lx amble jambe droite bras droit pousse tire plat ventre male=dictions [' ]| muettes jambe gauche bras gauche pousse tire plat ventre male=dictions muettes dix [' ]| me`tres quinze me`tres halte [' ]| [' ]| toutx c^a qui fut dehors quaqua de toutx parts en moi quand c^a cesse de [' ]| haleter toutx c^a [' ]| toutx c^a plus bas plus faible mais audible encore moins clair mais lx sens en moi quand [' ]| c^a cesse de haleter [' ]| [' ]| et que a` vrai dire toutx ici discontinu voyage images tourment voire solitude troisie`me [' ]| partie ou` unx voix parle puis se tai^t quelques bribes puis plus rien sauf lx noir lx boue [' ]| toutx discontinu sauf lx noir lx boue [' ]| [' ]| a` lx image me^me de cette voix dix mots quinze mots long silence dix mots quinze mots [' ]| long silence longue solitude d'abord dehors quaqua de toutx parts unx temps e=norme puis [' ]| en moi quand c^a cesse de haleter des bribes [' ]| [' ]| de elle que je tiens toutx comment ce e=tait avant Pim avant c^a encore avec Pim apre`s Pim [' ]| comment ce est des mots pour c^a aussi comment ce sera des mots pour c^a bref mx vie [' ]| des temps e=normes [' ]| [' ]| je entends dire moi encore lx murmure dans lx boue et suis encore [' ]| [' ]| lx voyage que je ai fait dans lx noir lx boue en ligne droite lx sac au cou jamasi [' ]| de=sespe=ce= toutx a` fait et je ai fait ce voyage [' ]| [' ]| puis autre chose et je ne l' ai pas fait puis de nouveau et je l' ai fait de nouveau [' ]| [' ]| et Pim comme je l' ai trouve= fait souffrir fait parler et perdu et toutx c^a tant que c^a dure [' ]| je ai eu toutx c^a quand c^a cesse de haleter [' ]| [' ]| et comme nous sommes trois quatre unx million et je suis la` toujours e=te= la` avec Pim [' ]| Bom unx autre 999 997 autres a` voyager seulx croupir seulx martyriser et e^tre martyrise= [' ]| oh mode=re=ment distraitement unx peu de sang quelques cris quelques mots lx vie [' ]| la`-haut dans lumie`re unx peu de bleu petites sce`nes pour lx soif pour lx paix [' ]| [' ]| et comme nous ne pouvons ne e^tre que quatre que unx million et je suis la` toujours e=te= [' ]| la` avec Pim Bom de innombrables autres dans unx procession sans fin ni commencement [' ]| se de=plac^ant paresseusement de gauche a` droite ligne droite vers lx est ce est bizarre [' ]| dans lx noir lx boue en sandwich entre bourreau et victime et comme ces mots ne sont pas [' ]| assez faibles lx plupart pas toutx a` fait [' ]| [' ]| ou seulx et plus de proble`me jamais eu de Pim jamais de Bom jamais de voyage que lx [' ]| noir lx boue lx sac peut-e^tre il semble constant aussi et cette voix qui ne sait pas ce [' ]| que elle dit ou que je entends mal que si [' ]| je en avais unx peu de te^te unx peu de coeur je [' ]| pourrais croire lx mienne d'abord dehors quaqua de toutx parts puis en moi quand c^a [' ]| cesse de haleter bas maintenant a` peine unx souffle [' ]| [' ]| toutx c^a toutx c^a tant que c^a dure toutx [' ]| ces sortes de vie quand c^a cesse de haleter je ai [' ]| eu toutx c^a ce est selon ce que on entend connu [' ]| toutx c^a fait et souffert selon au pre=sent [' ]| aussi et au futur c^a ce est su^r il ne y a que a` entendre quand c^a [' ]| cesse de haleter dix [' ]| secondes quinze secondes toutx ces sortes de vie des bribes les murmurer a` lx boue [' ]| [' ]| et comme enfin a` pre=sent c^a hale`te plus fort de plus en plus animal qui veut de lx air [' ]| encore et l' arre^ter encore que c^a cesse encore unx hale`tement pareil cette voix [' ]| l' entendre encore qui fut dehors quaqua de toutx parts quelques [' ]| [' ]| bribes en moi encore quand c^a cesse de haleter comme ce ne sera biento^t sans doute [' ]| plus possible [' ]| [' ]| a` ce moment-la` je cite toujours a` partir de la` ce moment-la` et suivants ne e=tant que [' ]| cette voix ces bribes ne serai plus rien enfin mais sans cesser pour si peu fin de lx [' ]| troisie`me partie et dernie`re elle doit e^tre presque finie [' ]| [' ]| c^a oui unx hale`tement dans lx noir lx boue a` c^a que c^a aboutit [' ]| lx voyage lx couple [' ]| lx abandon ou` toutx se raconte lx bourreau [' ]| que on aurait eu puis perdu lx voyage que on [' ]| aurait fait lx victime que on aurait fait lx [' ]| victime que on aurait eue puis perdue lx images lx [' ]| sac lx petites histoires de la`-haut petites sce`nes unx peu de bleu infernaux homes [' ]| [' ]| lx voix quaqua de toutx parts puis dedans sous lx petite vou^te dans [' ]| lx petit caveau vide [' ]| ferme= huit faces de unx [' ]| blancheur de os si il y avait de lx lumie`re unx flammette toutx serait [' ]| blanc dix mots quinze mots comme unx errance quand c^a cesse de haleter puis lx orage lx [' ]| souffle gage de vie troisie`me partie et dernie`re elle doit e^tre presque finie [' ]| [' ]| alors que on a sx vie et que on l' a eue lx grands voyages et lx [' ]| compagnie de sx semblables [' ]| perdus et fuis quand c^a cesse de haleter a` c^a que c^a aboutit unx hale`tement dans lx [' ]| noir lx boue rappelant certains rires sans en e^tre unx [' ]| [' ]| ou` la` que c^a commence et alors lx vie que on aura lx bourreau que on aura lx voyage [' ]| que on fera lx victime que on aura lx [' ]| deux lx trois lx vie que on a eue lx vie que on a lx vie [' ]| que on aura [' ]| [' ]| peu concevable cette dernie`re ou` au lieu de de=buter en voyageur je de=bute en victime [' ]| et au lieu de continuer en bourreau je continue en voyageur et au lieu de finir abandonne= [' ]| [' ]| au lieu de finir abandonne= je finis en bourreau [' ]| [' ]| il y manque lx essentiel on dirait [' ]| [' ]| cette solitude ou` lx voix lx raconte seulx moyen de lx vivre [' ]| [' ]| a` moins que elle ne me l' apprenne lx voix mx [' ]| vie lors de cette autre solitude que est lx [' ]| voyage ce est <-> a` <-> dire au lieu de unx [' ]| premier passe= de unx second passe= et de unx pre=sent unx [' ]| passe= unx pre=sent et unx futur quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| rafrai^chissantes alternances de histoire de prophe=tie et de nouvelles du jour ou` [' ]| je apprends tour a` tour ce est sans doute ce qui me conserve comment ce e=tait mx vie on [' ]| parle toujours de mx vie [' ]| [' ]| comment ce e=tait avant Pim comment ce e=tait avec Pim comment ce est pre=sente [' ]| re=daction [' ]| [' ]| comment ce e=tait avec Bom comment ce est comment ce sera avec Pim [' ]| [' ]| comment ce est comment ce sera avec Bom comment ce sera avant Pim [' ]| [' ]| comment ce e=tait mx vie toujours avec Pim comment ce est comment ce sera avec Bom [' ]| [' ]| impression fugitive je cite que a` vouloir pre=senter en trois parties ou e=pisodes unx [' ]| affaire qui a` bien y regarder en comporte quatre on risque de e^tre incomplet [' ]| [' ]| que a` cette troisie`me partie qui se ache`ve enfin devrait normalement se ajouter unx [' ]| quatrie`me ou` on verrait entre mille autres choses peu ou pas visibles dans lx pre=sente [' ]| re=daction cette chose [' ]| [' ]| a` mx place a` moi en train de enfoncer lx ouvre-boi^te dans lx cul de Pim Bom en train de [' ]| l' enfoncer dans lx mien [' ]| [' ]| et au lieu des cris de Pim sx chanson et sx voix extorque=e entendrait semblables a` se y [' ]| me=prendre lx miens lx miennes [' ]| [' ]| mais nous ne verrons jamais Bom a` lx oeuvre haletant dans lx noir lx boue je resterai en [' ]| souffrance lx voix e=tant ainsi faite je cite que de notre vie totale elle ne dit que lx trois [' ]| quarts [' ]| [' ]| tanto^t lx premier deuxie`me et troise`me tanto^t lx quatrie`me premier et deuxie`me [' ]| [' ]| tanto^t lx troisie`me quatrie`me et premier tanto^t lx deuxie`me troisie`me et quatrie`me [' ]| [' ]| quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| et ainsi faite que elle re=pugne a` ce que lx e=pisode couple me^me sous sx double aspect [' ]| figure deux fois dans lx me^me communication comme ce serait lx cas si au lieu de me [' ]| faire de=buter en voyageur pre=sente re=daction ou encore en abandonne= re=daction [' ]| e=galement possible elle me faisait de=buter en bourreau ou en victime [' ]| [' ]| a` rectifier donc ce qui vient de e^tre dit ce a` quoi elle parvient en disant a` sx place que [' ]| des quatre trois quarts de notre vie totale dont elle dispose deux seulx se pre^tent a` [' ]| communication [' ]| [' ]| lx trois quarts dont lx premier lx voyage pre=sente re=daction et lx [' ]| trois quarts lx [' ]| premier lx abandon re=daction e=galement de=fendable [' ]| [' ]| re=pugnance facile a` admettre si on veut bien conside=rer que lx deux solitudes celle [' ]| du voyage et celle de lx abandon diffe`rent sensiblement et par conse=quent me=ritent [' ]| de e^tre traite=es a` part et que lx deux couples celui ou` je figure au nord en bourreau et [' ]| celui ou` je figure au sud en victime composent lx me^me spectacle exactement [' ]| [' ]| ayant de=ja` ve=cu en tant que bourreau aux co^te=s de Pim deuxie`me partie je ne ai donc [' ]| pas a` connai^tre de unx quatrie`me ou` je vivrais en tant que victime aux co^te=s de Bom [' ]| il suffit que cet e=pisode soit annonce= Bom vient jambe droite bras droit pousse tire dix [' ]| me`tres quinze me`tres [' ]| [' ]| ou lx e=motions sensations toutx a` coup [' ]| se inte=resser a` c^a et encore que est <-> ce que c^a [' ]| peut bien foutre je cite qui souffre le=ger flottement la` le=ger tremblement [' ]| [' ]| peut bien foutre qui souffre qui fait souffrir qui crie qui pour que on le laisse en paix dans [' ]| lx boue lx noir bafouille dix secondes quinze secondes de soleil nuages terre mer taches [' ]| bleues nuits claires et de unx cre=ature debout ou pouvant l' e^tre encore toujours lx [' ]| me^me imagination a` bout cherchant unx trou que on ne lx voie plus au milieu de cette [' ]| fe=erie qui boit cette goutte de pisse de e^tre et qui a` sx cadavre de=fendant la donne a` [' ]| boire du moment que ce est quelqu'un chacun a` sx tour comme le veut notre justice et [' ]| que c^a ne finit jamais elle veut c^a aussi tous morts ou personne [' ]| [' ]| donc deux re=dactions possibles la pre=sente et lx autre qui commencerait la` ou` celle-ci [' ]| finit enfin et par conse=quent finirait par lx voyage dans lx noir lx boue lx [' ]| voyageur jambe [' ]| droite bras droit pousse tire venant a` tel point de nulle part et de personne et a` tel point [' ]| se y dirigeant que il voyage depuis toujours voyagera [' ]| [' ]| toujours trai^nant sx sac ou` lx vivres diminuent mais moins vite que lx appe=tit @@@@@| [' ]| que de lx pre=sente communication donc connaissance soit prise a` lx envers [' ]| et que unx fois [' ]| parcourue de gauche a` droite lx cours en soit remonte= de droite a` gauche rien ne se y [' ]| oppose [' ]| [' ]| a` condition que par unx effort de imagination lx e=pisode du couple demeure= central soit [' ]| rectifie= comme il convient [' ]| [' ]| quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| toutx c^a qui fut dehors quand c^a cesse de haleter des bribes en moi dix secondes quinze [' ]| secondes toutx c^a plus bas plus faible moins clair mais lx sens en moi quand c^a se apaise [' ]| lx souffle on parle de unx souffle gage de vie quand [' ]| c^a se apaise tel unx dernier dans lx [' ]| lumie`re puis reprend cent dix cent quinze a` lx minute quand c^a se apaise dix secondes [' ]| quinze secondes [' ]| [' ]| ce est alors que je l' entends mx vie ici [' ]| unx vie quelque part que je aurais eue ai encore aurai [' ]| encore des bribes bout a` bout unx temps e=norme unx vielle histoire mx vieille vie chaque [' ]| fois que Pim me quitte jusqu'a` ce que Bom me retrouve elle est la` [' ]| [' ]| des mots quaqua puis en moi quand c^a cesse de haleter des bribes toutx bas cette vieille [' ]| vie me^mes mots me^mes bribes des millions [' ]| [' ]| de fois chaque fois lx premie`re comment ce e=tait avant Pim avant c^a encore avec Pim [' ]| apre`s Pim avant Bom comment ce est comment ce sera toutx c^a des mots pour toutx c^a en [' ]| moi je les entends les murmure [' ]| [' ]| mx vie dix secondes quinze secondes ce est alors que je l' ai lx murmure ce est mieux plus [' ]| logique brefs mouvements du bas du visage avec murmure dans lx boue [' ]| [' ]| de unx voix ancienne mal venue mal entendue murmure mal quelques mauvaises bribes [' ]| pour Kram qui e=coute Krim qui note ou Kram seulx unx seulx suffit [' ]| Kram seulx te=moin et [' ]| scribe sx feux qui me e=clairent Kram avec moi penche= sur moi jusqu'a` lx limite de a^ge [' ]| puis sx fils sx petit-fils ainsi de suite [' ]| [' ]| avec moi quand je voyage avec moi avec Pim avec moi abandonne= troisie`me partie et [' ]| dernie`re avec moi avec Bom de a^ge en a^ge leurs feux qui me e=clairent [' ]| [' ]| leurs calepins ou` toutx est note= lx peu que [' ]| il y a a` noter mx faits mx gestes mx [' ]| murmure dix secondes quinze secondes troisie`me partie et dernie`re pre=sente re=daction [' ]| [' ]| mx vie unx voix dehors quaqua de toutx parts des mots des bribes [' ]| puis rien puis de autres [' ]| de autres mots de autres bribes lx me^mes mal dites mal entendues puis rien unx temps [' ]| e=norme puis en moi dans caveau blancheur de os des bribes dix secondes quinze secondes [' ]| [' ]| mal entendues mal murmure=es mal entendues mal note=es mx vie entie`re balbutiement [' ]| six fois e=corche= [' ]| [' ]| c^a cesse de haleter je l' entends mx vie je l' ai lx murmure ce est mieux plus logique pour [' ]| Kram qui peut noter et si nous sommes sans nombre des Kram sans nombre si on veut [' ]| ou unx seulx lx mien mx Kram a` moi il suffit [' ]| ici ou` lx justice re`gne unx seulx vie toutx lx [' ]| vie pas deux vies notre justice Kram ne est pas des no^tres de lx raison [' ]| il me en reste sx [' ]| fils fait sx fils quitte lx lumie`re Kram y remonte finir sx jours [' ]| [' ]| ou pas de Kram c^a aussi quand c^a cesse de haleter unx oreille quelque part la`-haut et [' ]| jusqu'a` elle le murmure qui se e=le`ve st si nous sommes sans nombre des murmures sans [' ]| nombre tous pareils notre justice unx seulx vie partout mal dite mal entendue quaqua de [' ]| toutx parts puis dedans quand c^a cesse de haleter dix secondes quinze secondes dans lx [' ]| petite boi^te toutx blancheur de os si il y avait unx lumie`re effiloque de vieux mots mal [' ]| entendus mal murmure=s ce murmure-la` ces murmures-la` [' ]| [' ]| tombe=s dans lx boue de nos bouches sans nombre qui se e=le`vent la` ou` il y a unx oreille [' ]| unx esprit pour comprendre lx possibilite= de [' ]| noter lx souci de nous lx de=sir de noter lx [' ]| curiosite= de comprendre unx oreille pour entendre me^me mal ces bribes de autres bribes [' ]| de unx antique cafouillis [' ]| [' ]| imme=moriale impe=rissable comme nous lx oreille on parle de unx oreille la`-haut dans lx [' ]| lumie`re et en ce cas pour nous lx jours de grande gai^te= dans cette inlassable e=coute [' ]| de lx inchangeante antienne lx faible indice [' ]| pour nous de unx changement unx jour voire de unx [' ]| fin dans lx honneur toujours lx justice [' ]| [' ]| ou pour laquelle comme pour nous chaque fois lx premie`re et en ce cas pas de proble`me [' ]| [' ]| ou de lx espe`ce fragile faite pour lx merles quand au jour lx longue nuit ce`de enfin et a` [' ]| lx nuit unx peu plus tard lx interminable jour mais nous cette vie comment [' ]| ce e=tait comment [' ]| ce est comment tre`s certainement ce sera pas faite pour c^a unx seconde fois a` lx suivante [' ]| et en ce cas non plus pas de surprise a` pre=voir [' ]| [' ]| toutx c^a entre autres choses tant de autres mal dites mal entendues mal [' ]| retenues a` seulx fin [' ]| que soit possible blanc sur blanc trace de tant et tant de mots mal donne=s mal rec^us mal [' ]| retrouve=s mal rendus et a` qui lx orielle dans ces conditions lx don de comprendre lx souci [' ]| de nous lx moyens de noter quelle importance [' ]| [' ]| a` qui au pre=pose= aux sacs possibles aux sacs et aux vivres ces mots encore lx sac nous [' ]| l' avons vu [' ]| [' ]| lx sac nous l' avons vu e=tant plus a` lx occasion pour nous que unx simple garde-manger [' ]| pouvant parai^tre plus par moments au besoin pour nous [' ]| [' ]| ces mots toujours a` leur place de toujours fin de lx troisie`me et dernie`re pre=sente [' ]| re=daction a` lx fin avant lx silence lx hale`tement [' ]| sans tre^ve lx animal court de air lx [' ]| bouche qui se en entrouvre a` lx boue et lx suite de toujours quand c^a cesse de haleter dix [' ]| mots quinze mots toutx bas a` lx bout [' ]| [' ]| et plus tard beaucoup plus tard quand c^a cesse encore ces dure=es mx Dieu dix autres [' ]| quinze autres en moi toutx bas a` peine unx souffle [' ]| puis de lx bouche a` lx boue bref baisser [' ]| du bout des le`vres faible baiser [' ]| [' ]| comme quoi bout a` bout derniers raisonnements ces sacs ces sacs il faut comprendre [' ]| ta^cher de comprendre des sacs sans nombre la` avec nous pour nos voyages sans nombre [' ]| sur cette pistle e=troite unx me`tre unx et demi tous la` en place de=ja` au de=part comme [' ]| nous le fu^mes tous la` en place a` lx inconcevable de=part de cette procession c^a non [' ]| impossible [' ]| [' ]| imposible que nous ayons du^ devions encore et toujours chacun de entre nous a` chaque [' ]| voyage pour atteindre sx victime franchir des montagnes alors que notre progression nous [' ]| l' avons vu si elle est malaise=e lx terrain lx terrain il faut comprendre sans accidents [' ]| aucune ine=galite= notre justice [' ]| [' ]| derniers raisonnements derniers chiffres lx 777 777 quitte lx 777 776 se dirige sans le [' ]| savoir vers lx 777 778 trouve aussito^t lx sac sans quoi il ne irait pas loin [' ]| se en empare et [' ]| poursuit sx chemin lx me^me que empruntera a` [' ]| sx tour lx 777 776 et a` sx suite lx 777 [' ]| 775 et ainsi de suite jusqu'a` lx inimaginable 1 et ou` chacun a` peine parti trouvera lx sac [' ]| indispensable a` sx voyage pour ne plus se en se=parer que peu avant lx arrive=e l' avons [' ]| vu [' ]| [' ]| de ou` si tous lx sacs en place comme nous de`s lx de=but cette hypothe`se-la` unx telle [' ]| accumulation sur lx piste voir concentre=e dans unx petit espace puisque nous l' avons vu [' ]| chacun trouve lx sien a` peine sx bourreau abandonne= il le faut si il veut atteindre sx [' ]| victime si on veut que il l' atteigne [' ]| [' ]| unx tel amoncellement de sacs a` lx entre=e de lx piste que toutx [' ]| progression impossible et [' ]| que a` peine donne=e a` lx caravane lx impensable premie`re impulsion elle se serait [' ]| bloque=e a` jamais et fige=e dans lx injustice [' ]| [' ]| alors de gauche a` droite ou de ouest en est lx atroce spectacle jusque dans lx nuit noire des [' ]| temps a` venir du bourreau abandonne= qui ne sera jamais victime puis unx petit espace [' ]| puis acheve= sx bref voyage aplatie au pied de unx montagne de vivres lx victime qui ne [' ]| sera jamais bourreau puis unx grand espace puis unx autre abandonne= ainsi de suite [' ]| infiniment [' ]| [' ]| car lx e=vidence me^me que barre= de lx sorte chaque tronc^on de piste chaque segment [' ]| de piste compris entre deux couples conse=cutifs deux abandonne=s conse=cutifs selon [' ]| que on l' envisage lx piste on parle de lx piste sx [' ]| tronc^ons sx segments avant lx de=parts [' ]| ou pendant lx voyages c^a cesse encore et lx evidence me^me que obstrue= de lx sorte [' ]| chaque tronc^on chaque segment et pour lx me^mes raisons notre justice [' ]| [' ]| ainsi besoin pour lx myriadie`me fois troisie`me partie et dernie`re pre=sente re=daction a` [' ]| lx fin avant lx silence lx hale`tement sans tre^ve afin que nous soyons possibles nos [' ]| accouplements voyages et abandons besoin de quelqu'un pas des no^tres unx intelligence [' ]| quelque part unx amour qui toutx lx long [' ]| de lx piste aux bons endroits au fur et a` mesure de [' ]| nos besoins de=pose nos sacs [' ]| [' ]| a` dix me`tres quinze me`tres et a` lx est des couples des abandonne=s selon que [' ]| lx introduction se fait avant lx de=parts ou pendant lx voyages ce sont la` lx bons [' ]| endroits [' ]| [' ]| et a` qui vu notre nombre lieu de attribuer des pouvoirs exceptionnels ou alors a` sx ordres [' ]| des aides sans nombre et a` qui pour simplifier lieu quelquefois dix secondes quinze [' ]| secondes de attribuer lx oreille que Kram supprime= notre murmure re=clame sous peine [' ]| de e^tre fleur du de=sert [' ]| [' ]| et ce minimum de intelligence sans quoi elle serait unx oreille comme lx no^tre et cet [' ]| e=trange souci de nous que on ne trouve pas parmi nous et lx de=sir et lx moyens de noter [' ]| que nous ne avons pas [' ]| [' ]| cumul de emplois facile a` admettre si on veut bien [' ]| conside=rer que l' e=coute de unx seulx [' ]| de nos murmures et sx re=daction sont l' e=coute et lx re=daction de tous [' ]| [' ]| et soudain lumie`re sur lx sacs a` quel moment renouvele=s a` unx moment quelconque de [' ]| lx vie a` deux puisque nous l' avons vu nous le voyons ce est lorsque lx victime voyage que [' ]| murmure lx bourreau abandonne= ou alors lx cloche et lx procession ce est encore possible [' ]| voila` unx pauvre lumie`re [' ]| [' ]| et a` qui quelquefois lieu de imputer cette voix quaqua a` nous tous dont voici quand c^a [' ]| cesse de haleter dix secondes quinze secondes lx dernie`res bribes toutx [' ]| a` fait a` se e^tre [' ]| conserve=es dans quel e=tat [' ]| [' ]| le voila` donc ce pas des no^tres nous y voila` enfin qui se e=coute soi-me^me et en [' ]| pre^tant lx oreille a` notre murmure ne fait que la pre^ter a` unx histoire [' ]| de sx cru mal [' ]| inspire=e mal dite et chaque fois si ancienne si oublie=e que peut lui parai^tre conforme [' ]| celle que a` lx boue nous lui murmurons [' ]| [' ]| et cette vie dans lx noir lx boue sx joies et peines voyages intimite=s et [' ]| abandons telle que [' ]| de unx seulx voix sans cesse brise=e tanto^t unx moitie= de [' ]| entre nous tanto^t lx autre nous [' ]| l' exhalons quand c^a cesse de haleter celle a` peu de choses pre`s que il avait formule=e [' ]| [' ]| et dont sans se lasser tous lx quelque vingt ou quarante ans au dire de certains de sx [' ]| chiffres il rappelle a` nos abandonne=s lx grandes lignes [' ]| [' ]| et cette voix anonyme se disant quaqua a` nous tous d'abord dehors de toutx parts puis en [' ]| nous des bribes quand c^a cesse de haleter a` peine audible de=nature=e certainement la [' ]| voila` enfin jusqu'a` nouvel avis lx voix de celui qui avant de nous e=couter murmurer ce [' ]| que nous sommes nous l' apprend de sx mieux [' ]| [' ]| celui a` qui nous devons par ailleurs de ne jamais manquer de vivres et de pouvoir de ce [' ]| fait avancer sans repos ni cesse [' ]| [' ]| celui qui mx foi je cite toujours doit parfois se demander si a` ces perpe=tuelles [' ]| fournitures communications e=coutes et re=dactions il ne saurait mettre unx terme toutx en [' ]| nous conservant dans unx certain e^tre sans fin et unx justice sans faille on le ferait a` [' ]| moins [' ]| [' ]| et si finalement il ne aurait pas inte=re^t a` raconter c^a autrement en nous faisant savoir [' ]| par exemple unx fois pour toutx que cette diversite= [' ]| [' ]| n'est pas pour nous ou` de voyageurs solitaires nous devenons bourreaux de nos prochains [' ]| imme=diats et de abandonne=s leurs victimes [' ]| [' ]| ni toutx cet air noir qui circule a` travers nos rangs et encha^sse comme dans unx the=baide [' ]| nos couples et nos solitudes aussi bien du voyage que de lx abandon [' ]| [' ]| mais que en re=alite= nous sommes tous depuis lx impensable premier jusqu'au non moins [' ]| impensable dernier colle=s lx uns aux autres dans unx imbrication des chairs sans hiatus [' ]| [' ]| car nous l' avons vu deuxie`me partie comment ce e=tait avec Pim lx rapprochement [' ]| jusqu'a` se toucher de lx bouche et de lx oreille entrai^ne unx le=ger chevauchement des [' ]| chairs dans lx re=gion des e=paules [' ]| [' ]| et que ainsi relie=s directement lx uns aux autres chacun de entre nous est en me^me temps [' ]| Bom et Pim bourreau victime pion cancre demandeur de=fendeur muet et the=a^tre de unx [' ]| parole retrouve=e dans lx noir lx boue la` rien a` corriger [' ]| [' ]| voila` donc derniers chiffres lx 777 777 toujours lui a` lx instant ou` il [' ]| enfonce lx ouvre-boi^te [' ]| dans lx cul du 777 778 et obtient en re=ponse unx faible cri auquel nous l' avons vu [' ]| il coupe court par lx coup sur lx cra^ne qui stimule= au me^me instant et de fac^on [' ]| identique par lx 777 776 la^che lui aussi sx plainte a` laquelle me^me sort [' ]| [' ]| quelque chose la` qui ne va pas [' ]| [' ]| et a` lx instant ou` par lx 777 776 griffe= a` lx aisselle il chante [' ]| obtient du 777 778 en usant [' ]| du me^me proce=de= que il en fasse autant [' ]| [' ]| ainsi de suite et de me^me toutx lx long [' ]| de lx chai^ne dans lx deux sens pour toutx nos [' ]| autres joies et peines toutx ce que de [' ]| lx un a` lx autre inconcevable bout de cette immesurable [' ]| souille nous abtenons et supportons lx uns des autres [' ]| [' ]| formulation a` nuancer certes a` lx lumie`re de nos limites et possibilitie=s mais qui aura [' ]| toujours lx avantage en supprimant toutx voyage toutx abandon de supprimer [' ]| du me^me coup [' ]| toutx occasion de sacs et de voix quaqua puis en nous quand c^a cesse de haleter [' ]| [' ]| et lx procession qui semblait devoir se e=terniser notre [' ]| justice de l' arre^ter sans que unx seulx [' ]| de entre nous soit le=se= car a` vouloir l' arre^ter sans fermer au pre=alable nos rangs de [' ]| deux chose lx une [' ]| [' ]| on l' arre^te a` lx e=poque des voyages et en ce cas unx moitie= de [' ]| entre nous bourreaux a` [' ]| perpe=tuite= victimes a` perpe=tuite= lx autre [' ]| [' ]| on l' arre^te a` lx e=poque des voyages et en ce cas ce est lx solitude [' ]| certes assure=e pour [' ]| tous mais pas dans lx justice puisque lx voyageur [' ]| a` qui lx vie doit unx victime ne en aura [' ]| jamais plus comme ne aura jamais plus de bourreau lx abandonne= a` qui lx [' ]| vie en doit unx [' ]| [' ]| et autres iniquite=s les ignorer haleter plus fort unx [' ]| seulx suffit dernie`res bribes toutx a` [' ]| fait quand c^a cesse de haleter ta^cher de saisir derniers murmures toutx a` fait [' ]| [' ]| comme quoi d'abord pour en finir avec ce pas des no^tres [' ]| [' ]| sx re^ve de pouvoir mettre fin a` nos voyages abandons besoin de vivres et murmures [' ]| [' ]| aux e=puisantes prestations de toutx nature qui en re=sultent pour lui [' ]| [' ]| sans pour autant en e^tre re=duit a` nous enfoncer de unx seulx coup tous jusqu'a` [' ]| lx inimaginable dernier sous cette boue noire dont rien ne viendrait plus souiller lx surface [' ]| [' ]| dans lx justice et lx sauvegarde de nos activite=s essentielles [' ]| [' ]| cette nouvelle formulation autant dire cette nouvelle vie pour en finir avec c^a [' ]| [' ]| question soudain si malgre= cette conglome=ration de tous nos corps nous ne accusons pas [' ]| encore unx lente translation de ouest en est on est tente= [' ]| [' ]| si on veut bien conside=rer que si en tant que bourreaux notre inte=re^t est de rester [' ]| tranquilles en tant que victimes il nous engage a` partir [' ]| [' ]| et que de ces deux aspirations aux prises en chaque coeur il serait normal que lx seconde [' ]| l' emporte ne serait <-> ce que de peu [' ]| [' ]| car nous l' avons vu du temps des voyages et abandons et cela est me^me frappant quand [' ]| on y pense seulx voyageaient lx victimes [' ]| [' ]| leurs bourreaux comme frappe=s de stupeur au lieu de se e=lancer a` leurs trousses jambe [' ]| droite bras droit pousse tire dix me`tres quinze me`tres restant la` ou` abandonne=s [' ]| ranc^on peut-e^tre de leurs exertions mais effet aussi de notre justice [' ]| [' ]| quoique celle-ci en quoi amoindrie par unx branle-bas ge=ne=ral on ne voit pas [' ]| [' ]| comportant pour toutx unx chacun lx me^me obligation exactement celle de [' ]| fuir sans crainte [' ]| toutx en poursuivant sans espoir [' ]| [' ]| et si on peut encore a` cette heure tardive concevoir de autres mondes [' ]| [' ]| aussi justes que lx no^tre mais moins exquisement organise=s [' ]| [' ]| unx peut-e^tre il se en trouve unx peut-e^tre assez mise=ricordieux pour [' ]| abriter de tels e=bats [' ]| ou` personne ne abandonne jamais personne et personne ne attend jamais personne et jamais [' ]| deux corps ne se touchent [' ]| [' ]| et si il peut parai^tre e=trange que sans vivres pour nous soutenir nous puissions ainsi nous [' ]| trai^ner a` lx faveur de nos souffrances net re=unies de ouest en est vers unx paix [' ]| inexistante nous sommes prie=s de bien vouloir conside=rer [' ]| [' ]| que pour des comme nous et de quelque fac^on que on nous raconte plus de nourriture [' ]| dans unx cri voire unx soupir arrache= a` celui [' ]| dont lx silence est lx seulx bien ou dans lx [' ]| parole extorque=e a` qui enfin avait pu en perdre lx usage que ne en offriront jamais lx [' ]| sardines [' ]| [' ]| pour en finir donc avec toutx c^a enfin dernie`res bribes toutx a` fait quand c^a cesse de [' ]| haleter pour en finir avec cette voix autant dire cette vie [' ]| [' ]| ce pas des no^tres ressasseur fou lui aussi de lassitude pour en finir avec lui [' ]| [' ]| ne a <-t-> il pas sous lx main je cite toujours unx solution plus simple de beaucoup et plus [' ]| radicale [' ]| [' ]| unx formulation qui en me^me temps que elle le [' ]| supprimerait toutx a` fait et lui ouvrirait lx [' ]| voie de ce repos-la` au moins me rendrait moi seulx responsable de cet inqualifiable [' ]| murmure dont voici par conse=quent enfin lx dernie`res bribes toutx a` fait [' ]| [' ]| sous lx forme familie`re de questions que je me poserais moi et de re=ponses que je me [' ]| ferais moi aussi invraisemblable que cela puisse parai^tre dernie`res bribes toutx a` fait [' ]| quand c^a cesse de haleter derniers murmures toutx a` fait aussi e=trange que cela puisse [' ]| parai^tre [' ]| [' ]| si toutx c^a toutx c^a oui si toutx [' ]| c^a ne est pas comment dire pas de re=ponse si toutx c^a ne est [' ]| pas faux oui [' ]| [' ]| tous ces calculs oui explications oui toutx [' ]| lx histoire de unx bout a` lx autre oui comple`tement [' ]| faux oui [' ]| [' ]| c^a se est passe= autrement oui toutx a` fait oui mais comment pas de re=ponse comment [' ]| c^a se est passe= pas de re=ponse que est <-> [' ]| ce qui se est passe= pas de re=ponse que EST <-> CE [' ]| QUI se EST PASSE= hurlements bon [' ]| [' ]| il se est passe= quelque chose oui mais rien de toutx [' ]| c^a non de lx foutaise de unx bout a` [' ]| lx autre oui cette voix quaqua oui de lx foutaise oui que [' ]| unx voix ici oui lx mienne oui quand c^a cesse de haleter oui [' ]| [' ]| quand c^a cesse de haleter oui c^a alors ce e=tait vrai oui lx hale`tement oui lx murmure [' ]| oui dans lx noir oui dans lx boue oui a` lx boue oui [' ]| [' ]| difficile a` croire aussi oui que je aie unx voix moi oui en moi oui quand c^a cesse de [' ]| haleter [' ]| [' ]| oui pas a` de autres moments non et que je murmure moi oui dans lx noir oui lx boue oui [' ]| pour rien oui moi oui mais il faut le croire oui [' ]| [' ]| et lx boue oui lx noir oui vrais oui lx boue et [' ]| lx noir sont vrais oui la` rien a` regretter non [' ]| [' ]| mais ces histoires de voix oui quaqua oui de autres mondes oui de quelqu'un dans unx autre [' ]| monde oui dont je serais comme lx re^ve oui que il re^verait toutx [' ]| lx temps oui raconterait [' ]| toutx lx temps oui sx seulx re^ve oui sx seulx histoire oui [' ]| [' ]| ces histoires de sacs de=pose=s oui au bout de unx corde sans doute oui de [' ]| unx oreille qui [' ]| me e=coute oui de unx souci de moi [' ]| de unx faculte= de noter oui toutx c^a de lx foutaise oui [' ]| Krim et Kram oui de lx foutaise oui [' ]| [' ]| et ces histoires de la`-haut oui lx lumie`re oui lx ciels oui unx peu de bleu [' ]| oui unx peu de [' ]| blanc oui lx terre qui tourne oui clair et moins clair oui petites sce`nes oui de lx foutaise [' ]| oui lx femmes oui lx chien oui lx prie`res lx homes oui de lx foutaise oui [' ]| [' ]| et cette histoire de procession pas de re=ponse cette histoire de procession oui jamais eu [' ]| de procession non ni de voyage non jamais eu de Pim non ni de Bom non jamais eu [' ]| personne non que moi pas de re=ponse que moi oui c^a alors ce e=tait vrai oui moi [' ]| ce e=tait vrai oui et moi je me appelle comment pas de re=ponse [' ]| [' ]| MOI JE me APPELLE COMMENT hurlements bon [' ]| [' ]| que moi en toutx cas oui seulx oui dans lx boue oui [' ]| lx noir oui c^a tient oui lx boue et lx noir [' ]| tiennent oui la` rien a` regretter non avec mx sac non plai^t <-> il non pas de sac non plus [' ]| non me^me pas unx sac avec moi non [' ]| [' ]| que moi oui seulx oui avec mx voix oui mx murmure oui quand c^a cesse de haleter oui [' ]| toutx c^a tient oui haletant oui de plus en plus fort pas de re=ponse DE PLUS EN PLUS [' ]| FORT oui aplati sur lx ventre oui dans lx boue oui lx noir oui la` rien [' ]| a` corriger non lx [' ]| bras en croix pas de re=ponse lx BRAS EN CROIX pas de re=ponse OUI OU NON oui [' ]| [' ]| jamais rampe= lx amble non jambe froite bras droit pousse tire dix me`tres quinze me`tres [' ]| non jamais bouge= non jamais fait souffrir non jamais souffert pas de re=ponse JAMAIS [' ]| SOUFFERT non jamais abandonne= non jamais e=te= abandonne= non alors ce est c^a lx [' ]| vie ici pas de re=ponse ce EST C^A mx VIE ICI hurlements bon [' ]| [' ]| seulx dans lx boue oui lx noir oui su^r oui haletant oui quelqu'un [' ]| me entend non personne [' ]| ne me entend non murmurant quelquefois oui quand c^a cesse de haleter oui pas a` de autres [' ]| moments non dans lx boue oui a` lx boue oui moi oui mx voix a` moi oui pas a` unx autre [' ]| non a` moi toutx seulx oui su^r oui quand c^a cesse de haleter oui de loin en loin quelques [' ]| mots oui quelques bribes oui que personne ne entend [' ]| [' ]| oui mais de moins en moins pas de re=ponse DE MOINS EN MOINS oui [' ]| [' ]| alors c^a peut changer pas de re=ponse finir pas de re=ponse je pourrais suffoquer pas de [' ]| re=ponse me engloutir pas de re=ponse plus souiller lx boue pas de re=ponse lx noir pas de [' ]| re=ponse plus troubler lx silence pas de re=ponse crever pas de re=ponse CREVER [' ]| hurlements JE POURRAIS CREVER hurlements JE VAIS CREVER hurlements bon [' ]| [' ]| bon bon fin de lx troisie`me partie et dernie`re voila` comment ce e=tait fin de lx citation [' ]| apre`s Pim comment ce est [' ]| [' ]| @@@@@| [' ]| De sx couche elle voit se lever Ve=nus. Encore. De sx couche par [' ]| temps clair elle voit se lever Ve=nus suivie du soleil. Elle en [' ]| veut alors au principe de toutx vie. Encore. lx soir par temps [' ]| clair elle jouit de sx revanche. A` Ve=nus. Devant lx autre fene^tre. [' ]| Assise raide sur sx vieille chaise elle guette lx radieuse. sx [' ]| vieille chaise en sapin a` barreaux et sans bras. Elle e=merge [' ]| des derniers rayons et de plus en plus brillante de=cline et [' ]| se abi^me a` sx tour. Ve=nus. Encore. Droite et raide elle reste [' ]| la` dans lx ombre croissante. toutx de noir ve^tue. Garder lx pose [' ]| est plus fort que elle. Se [' ]| [' ]| dirigeant debout vers unx point pre=cis souvent elle se fige. [' ]| Pour ne pouvoir repartir que longtemps apre`s. Sans plus savoir a` [' ]| ou` ni pour quel motif. A` genoux surtout elle a du mal a` ne pas [' ]| le rester pour toujours. lx mains pose=es lx une sur lx autre sur [' ]| unx appui quelconque. Tel lx pied de sx lit. Et sur elles sx te^te. [' ]| La voila` donc comme change=e en pierre face a` lx nuit. seulx [' ]| tranchent sur lx noir lx blanc des cheveux et celui unx peu [' ]| bleute= du visage et des mains. Pour unx oeil ne ayant pas besoin [' ]| de lumie`re pour voir. toutx cela au pre=sent. [' ]| Comme si elle avait lx malheur de e^tre encore en vie. [' ]| [' ]| lx cabanon. sx emplacement. [' ]| [' ]| Attention. Aller. lx cabanon. A` lx inexistant centre de unx espace [' ]| sans forme. Pluto^t circulaire que autre chose finalement. Plat [' ]| bien su^r. Pour en sortir en ligne droite elle met de cinq a` [' ]| dix minutes. Selon lx allure et lx radiale. Elle qui aime ~~ elle [' ]| qui ne sait plus que errer ne erre jus jamais ici. Des cailloux y [' ]| abondent toujours plus nombreux. lx herbe lx plus mauvaise se y [' ]| fait toujours plus rare. Enclave au milieu de unx maigre [' ]| champagne elle gagne lentement sur celle-ci. [' ]| Sans que personne se y oppose. se y soit jamais oppose=. Comme [' ]| si il se agissait de unx fatalite=. Que vient faire unx cabanon [' ]| dans unx lieu pareil? que a <-t-> il bien pu venir y faire? [' ]| Attention. Avant de re=pondre que a` lx e=poque lointaine de sx [' ]| [' ]| e=rection lx luzerne venait jusqu'a` sx murs. En sous-entendant [' ]| qui plus est que ce est lui le fautif. Et a` partir de lui comme [' ]| de unx foyer male=fique que lx comment mal dire que lx mal se est [' ]| re=pandu. Sans que personne en ait jamais pre=conise= lx de=molition. [' ]| Comme si unx fatalite= le prote=geait. Et voila`. Cailloux crayeux [' ]| de unx effet frappant sous lx lune. Supposition que par temps clair [' ]| elle soit en opposition. Vite lors lx vieille a` peine remise du [' ]| coucher de Ve=nus vite a` lx autre fene^tre voir surgir lx autre [' ]| merveille. Comme de plus en fus blanche a` mesure que elle [' ]| se e=le`ve elle blanchit lx cailloux de plus en plus. Raide [' ]| debout visage et mains appuye=s contre lx vitre longuement [' ]| elle se e=merveille. [' ]| [' ]| lx deux zones forment unx enceinte vaguement circulaire. Comme [' ]| e=bauche=e de unx main tremblante. Diame`tre? Attention. Mille [' ]| me`tres. Moins. En moyenne. Au-dela` lx inconnu. Heureusement. [' ]| Impression souvent de e^tre plus bas que lx mer. Surtout [' ]| lx nuit par temps clair. Mer invisible quoique proche. Inaudible. [' ]| Sous lx herbe toutx lx surface. unx fois passe=e lx zone [' ]| caillouteuse. Sauf la` ou` elle se est retire=e du sol crayeux. [' ]| Mille taches blancha^tres de importance ine=gale. Spectacle [' ]| saisissant sous lx lune. En fait de be^tes seulx des ovins. [' ]| Apre`s bien des he=sitations. Ils sont blancs et se contentent [' ]| de peu. de ou` soudain venus myste`re et ou` de me^me repartis. [' ]| Sans pa^tre ils divaguent a` leur guise. Des fleurs? Attention. [' ]| [' ]| seulx quelques crocus encore. Au temps des agneaux. [' ]| Et lx homme? De=barrasse= enfin toutx a` fait? He= non. Car ne [' ]| sera <-t-> elle pas surprise unx jour de ne plus en voir? Surprise [' ]| non elle ne peut plus e^tre surprise. Combien? unx chiffre [' ]| advienne que pourra. Douze. De quoi de lx horizon garnir lx [' ]| petit cercle. Elle le`ve lx yeux du sol a` sx pieds et en [' ]| voit unx. se en de=tourne et en voit unx autre. Ainsi de suite. [' ]| Toujours au loin. Immobiles ou se e=loignant. Jamais elle [' ]| ne en vit venir vers elle. Ou elle oublie. Elle oublie. [' ]| Sont <-> ils toujours lx me^mes? La voient <-> ils? Assez. [' ]| [' ]| unx lande aurait mieux fait lx affaire. Mais il ne se agit pas de mieux [' ]| [' ]| la faire. Il fallait des agneaux. A tort ou a` raison. unx [' ]| lande les aurait permis. Des agneaux pour lx blancheur. Et [' ]| pour de autres raisons encore obscures. unx autre raison. Et [' ]| pour que il puisse soudain ne plus y en avoir. Au temps des [' ]| agneaux. Que de unx moment a` lx autre elle puisse lever lx [' ]| yeux et ne plus en voir. unx lande ne les aurait pas exclus. [' ]| Enfin ce est fait. Et quels agneaux. Sans vivacite= aucune. [' ]| Taches blanches dans lx herbe. A` lx e=cart des me`res [' ]| indiffe=rentes. Fi+ge=s. Puis unx instant de errance. Puis [' ]| fige=s encore. Ainsi de suite. Dire que il y a des vivants [' ]| dans ce sie`cle. Du calme. [' ]| [' ]| unx endroit l' attire. Par moments. [' ]| [' ]| unx pierre se y dresse. Blanche de loin. ce est elle qui l' attire. [' ]| Rectangle cintre= trois fois plus haut que large. Quatre fois. [' ]| sx taille a` pre=sent. sx petite taille. Quand cela lui prend [' ]| elle doit y aller. Elle ne la voit pas du logis. Elle saurait [' ]| y aller lx yeux ferme=s. Elle ne se parle plus. Elle ne se est [' ]| jamais beaucoup parle= A pre=sent plus du toutx. Comme si elle [' ]| avait lx malheur de e^tre encore en vie. Mais dans ces moments-la` [' ]| a` sx pieds lx prie`re, Emmenez <-> la. lx nuit par temps clair [' ]| surtout. Avec lune ou sans. Ils l' emme`nent et l' arre^tent [' ]| devant. La` comme en pierre elle aussi. Mais noire. Sous lx [' ]| lune parfois. lx e=toiles souvent. L' envie <-t-> elle ? [' ]| [' ]| A` lx imaginaire profane lx masure parai^t inhabite=e. [' ]| Surveille=e sans rela^che elle ne trahit aucune pre=sence. [' ]| lx oeil colle= a` lx une et a` lx autre fene^tre ne voit que [' ]| rideaux noirs. Longuement immobile contre lx porte il [' ]| e=coute. Rien. Cogne. Personne. Guette en vain lx nuit [' ]| lx moindre lueur. Rentre enfin dans sx pays et avoue, [' ]| Personne. Elle ne se montre que aux siens. Mais elle ne a [' ]| pas de siens. Si si elle en a unx. Et qui l' a elle. [' ]| [' ]| Il fut unx temps ou` elle ne paraissait pas sur lx caillasse. [' ]| unx temps tre`s long. Ne se laissait donc pas voir sortir [' ]| ni rentrer. Ou` elle ne paraissait que dans lx champs. [' ]| Ne se laissait donc pas voir les quitter. [' ]| [' ]| Sinon comme par enchantement. Mais peu a` peu elle [' ]| se mit a` y parai^tre. Sur lx caillasse. Obscure=ment [' ]| d'abord. Puis de plus en plus distinctement. Jusqu'a` [' ]| se laisser voir en de=tail franchir lx seuil dans lx [' ]| deux sens et refermer lx porte derrie`re elle. Ensuite [' ]| unx temps ou` dans sx murs elle ne paraissait pas. unx [' ]| temps tre`s long. Mais peu a` peu elle se mit a` y [' ]| parai^tre. Obscure=ment. A` vrai dire ce temps dure encore. [' ]| Malgre= que elle ne y soit plus. Depuis longtemps. [' ]| [' ]| Oui chez elle jusqu'ici seulement a` lx fene^tre. A` [' ]| lx une ou a` lx autre fene^tre. Hors de elle devant lx [' ]| ciel. Et seulx mal entrevues jusqu'ici unx couche dans [' ]| lx ombre et unx chaise [' ]| [' ]| spectrale. Et dans sx menues alle=es et venues cette [' ]| fac^on soudain de se planter la`. Et sx interminables [' ]| agenouillements. Mais elle se met peu a` peu a` y [' ]| parai^tre mieux. En me^me temps que de autres objets. [' ]| Tel sous sx oreiller ~~ tel au fond de unx tiroir [' ]| quelconque cet album qui sort de lx ombre. que en [' ]| temps voulu il sera peut-e^tre donne= de feuilleter [' ]| avec elle. De voir lx vieux doigts tourner comme [' ]| ils peuvent lx pages. Et quelles peuvent bien e^tre [' ]| lx images qui font pencher encore plus bas lx te^te [' ]| et la figent longuement. Ce ne sont qui sait en attendant [' ]| que fleurs desse=che=es. Aplaties. Ne que! [' ]| [' ]| Mais vivement la saisir. la` ou` elle [' ]| [' ]| se y pre^te lx mieux. Dans lx champs loin de chez elle. [' ]| Elle franchit lx caillasse et y est. Toujours plus nette [' ]| au fur et a` mesure. Vivement vu que elle sort de moins [' ]| en moins. Pour ainsi dire uniquement lx hiver, Hiver [' ]| elle erre chez elle lx hiver. Loin de chez elle. Te^te [' ]| basse elle parcourt a` pas lents lx neige en changeant [' ]| sans cesse de sens. ce est lx soir. Encore unx. sx longue [' ]| ombre sur lx neige lui tient compagnie. lx autres sont [' ]| la`. toutx autour. lx douze. Au loin. Immobiles ou [' ]| se e=loignant. Elle le`ve lx yeux et en voit unx. se en [' ]| de=tourne et en voit unx autre. Voila` que elle se fige [' ]| encore. ce est lx moment ou jamais. Mais quelque chose [' ]| empe^che. Juste lx temps de croire entrevoir unx de=but [' ]| de voilette noire. A` plus tard [' ]| [' ]| lx visage. Juste lx temps avant que lx oeil se baisse. [' ]| Pour ne plus voir au soleil rasant que lx neige. Et comme [' ]| lentement alentour lx trace de sx pas se efface. [' ]| [' ]| que est <-> ce qui la de=fend? Me^me du sien. Fait baisser [' ]| lx regard dans lx acte de appre=hender. Incrimine l' acquis. [' ]| Retient de deviner. Elle sans de=fense. ce est lx vie qui [' ]| finit. lx sienne a` elle. lx sienne a` lx autre. Mais si [' ]| diffe=remment. Elle ne a besoin de rien. De dicible. Mais [' ]| lx autre. Comment avoir besoin a` lx fin? Mais comment? [' ]| Comment avoir besoin a` lx fin? [' ]| [' ]| Pe=riodes ou` elle disparai^t. Longues [' ]| [' ]| pe=riodes. Au moment des crocus ce serait en direction [' ]| de lx tombe lointaine. Avoir cela encore sur lx imagination. [' ]| En tenant par lx branche infe=rieure ou passe=e sur lx bras [' ]| lx croix ou lx couronne. Mais sx e=clipses ne ont pas de [' ]| saison. De ne importe quel moment de lx anne=e a` lx autre [' ]| elle peut ne plus e^tre la`. Soudain plus nulle part a` [' ]| voir. Ni par lx oeil de chair ni par lx autre. Puis toutx [' ]| aussi soudain la` de nouveau. Longtemps apre`s. Ainsi de [' ]| suite. toutx autre renoncerait. Avouerait, Personne. Plus [' ]| personne. toutx autre que lx autre. lx autre attend que elle [' ]| reparaisse. Pour pouvoir reprendre. Reprendre lx ~~ comment [' ]| dire? Comment mal dire? [' ]| [' ]| lx oeil fixant dur unx de=tail du de=sert se emplit de [' ]| larmes. lx folle du logis se en donne a` coeur chagrin. [' ]| Vient lx nuit ou` lx absente entend lx mer. Retrousse sx [' ]| jupe pour aller plus vite et de=voile sx bottines et bas [' ]| jusqu'au mollet. Larmes. Dernier exemple devant sx porte [' ]| lx dalle que a` force a` force sx petit poids a creuse=e. [' ]| Larmes. [' ]| [' ]| Avant de e^tre la^che=es pour lx bas lx bottines ont lx [' ]| temps de e^tre mal boutonne=es. Epuise=es lx larmes comme [' ]| cela arrive voici plus grand que nature lx tire-bouton. [' ]| En argent terni il pend pisciforme par lx crochet a` unx [' ]| clou. Il oscille sans cesse a` peine. Comme si lx terre [' ]| tremblait sans cesse a` cet endroit. A` [' ]| [' ]| peine. Du manche ovale lx bosselure e=voque des squames. [' ]| lx oeil sec toujours remonte par lx tige le=ge`rement [' ]| infle=chie jusqu'au crochet ou hamec^on. de avoir tant [' ]| tire= il a perdu de sx courbure. Au point de parai^tre par [' ]| moments hors de usage. De=formation facile a` corriger au [' ]| moyen de unx tenaille. se y sera <-t-> elle employe=e autrefois? [' ]| Attention. De loin en loin. Jusqu'a` ne lx plus pouvoir [' ]| voir. Plus pouvoir peser sur lx branches. Oh pas par [' ]| faiblesse. Depuis lors il pend inutile a` sx clou. [' ]| Vacillant insensiblement sans cesse. Reflets argente=s [' ]| certains soirs par temps clair. Gros plan a` ce [' ]| moment-la`. Ou` contre toutx raison lx clou domine. [' ]| Longuement cette image jusqu'a` ce que brusquement [' ]| elle se brouille. [' ]| [' ]| Elle est la`. A` nouveau la`. Que lx oeil au-dehors se [' ]| laisse unx moment distraire. Au moment de lx aurore ou du [' ]| cre=puscule. Distraire par lx ciel. Par quelque chose [' ]| au ciel. Pour que lorsqu' il reprend lx rideau ne soit [' ]| plus tire=. Rouvert par elle pour que elle puisse voir [' ]| lx ciel. Mais me^me sans cela elle est la`. A` nouveau [' ]| la`. Sans que lx rideau se ouvre. Se trouve soudain [' ]| ouvert. unx e=clair. lx soudainete= de toutx! Elle fige=e [' ]| sans se arre^ter. En marche sans de=marrer. En alle=e sans [' ]| se en aller. Sans revenir revenue. Soudain ce est lx soir. [' ]| Ou lx aurore. lx oeil fixe lx fene^tre de=garnie. Rien [' ]| au ciel ne l' en distraira plus. toutx lx temps que lx [' ]| sien se repai^t. Crac! obture=e. Rien ne a bouge=. [' ]| [' ]| De=ja` toutx se emme^le. Choses et chime`res. Comme de [' ]| toutx temps. se emme^le et se annule. Malgre= lx pre=cautions. [' ]| Si seulement elle pouvait ne e^tre que ombre. Ombre sans [' ]| me=lange. Cette vieille si mourante. Si morte. Dans lx [' ]| manicome du cra^ne et nulle part ailleurs. Ou` plus de [' ]| pre=cautions a` prendre. Plus de pre=cautions possibles. [' ]| Interne=e la` avec lx reste. Cabanon caillasse et toutx [' ]| lx bazar Et lx guetteur. Comme toutx serait simple alors. [' ]| Si, toutx pouvait ne e^tre que ombre. Ni e^tre ni avoir [' ]| e=te= ni pouvoir e^tre. Du calme. lx suite. Attention. [' ]| [' ]| Ici au secours deux jours. Deux petits oculi. Du toit [' ]| conique chaque pan a lx sien. Chacun de sx co^te= [' ]| [' ]| verse unx demi-jour. Donc pas de plafond. Force=ment. [' ]| Sinon lx rideaux ferme=s elle serait a` chaque instant [' ]| dans lx noir. Et apre`s? Elle ne le`ve plus gue`re lx [' ]| yeux. Mais allonge=e lx yeux ouverts elle entevoit lx [' ]| combles. Dans lx demi-jour qui tombe des jours. Demi-jour [' ]| toujours plus faible. lx vitres se opacifiant toujours [' ]| plus. toutx en noir elle passe et repasse. lx bords de [' ]| sx longue jupe noire fro^lent lx sol. Mais lx plus souvent [' ]| elle est immobile. Debout ou assise. Allonge=e ou a` genoux. [' ]| Dans lx demi-jour que lui versent lx jours. Sinon lx [' ]| rideaux ferme=s comme elle les aime elle serait a` [' ]| chaque instant dans lx noir. @@@@@| [' ]| Emerge ensuite de lx ombre unx [' ]| [' ]| mur mitoyen. Pour se effacer peu a` peu au profit de unx [' ]| espace continu. A` lx est lx couche. A` lx ouest lx chaise. [' ]| Lieu donc que seulx partage lx usage que elle en fait. [' ]| Combien pre=fe=rable a` toutx e=gards unx inte=rieur de unx [' ]| tenant. Soulage= lx oeil respire mais pas longtemps. [' ]| Car lentement lx mur se recompose. Lentement sort du [' ]| sol et monte se perdre dans lx ombre. lx pe=nombre. [' ]| ce est lx soir. lx tire-bouton miroite aux rayons du [' ]| couchant. lx couche apparai^t a` peine. [' ]| [' ]| Elle absente lx oeil las de lx inerte se rabat sur lx douze. [' ]| Hors de sx vue comme elle de lx leur. seulx ou` que elle [' ]| se tourne elle garde lx yeux au sol. La` ou` a` sx pieds lx chemin [' ]| [' ]| se est arre^te=. Soir de hiver. ce est vague. lx faits [' ]| sont si anciens. Vers lx douze donc lx oeil veuf [' ]| faute de mieux. ne importe lequel. Il se dresse au loin [' ]| de face face au couchant. Manteau sombre jusqu'a` terre. [' ]| Chapeau bombe= du temps jadis. Enfin lx visage frappe= [' ]| de front par lx derniers rayons. Grossir et de=vorer [' ]| vite avant que il fasse nuit. [' ]| [' ]| ne ayant nul besoin de lumie`re pour voir lx oeil se [' ]| de=pe^che. Avant que il fasse nuit. ce est ainsi. Ainsi [' ]| que il se de=ment. Puis assouvi ~~ puis assoupi sous [' ]| sx paupie`re champ libre a` lx de=raison. Que peuvent <-> ils [' ]| bien encercler si ce ne est elle? Attention. Elle qui ne [' ]| le`ve plus lx yeux les le`ve et en voit. Immobiles [' ]| [' ]| ou se e=loignant. se e=loignant. Ceux qui vus de [' ]| trop pre`s reprennent leurs distances. En me^me [' ]| temps que de autres se avancent. Ceux dont sx errance [' ]| l' e=loigne. Jamais elle ne en vit faire unx pas vers [' ]| elle. Ou elle oublie. Elle oublie. Et voila` que ils le [' ]| font. Sans se rapprocher. Ainsi la gardent <-> ils au [' ]| centre. A` peu pre`s. Que peuvent <-> ils donc encercler [' ]| si ce ne est elle ? De leur cercle de ou` elle disparai^t [' ]| sans entrave. de ou` ils la laissent disparai^tre. Au [' ]| lieu de disparai^tre avec elle. Ainsi se de=raisonne. [' ]| Pendant que lx oeil couve sx pitance. Assoupi dans sx [' ]| noir a` lui. Dans lx noir ge=ne=ral. [' ]| [' ]| A` lx agonie lx espoir de jamais la revoir la revoila`. [' ]| Peu change=e a` [' ]| [' ]| premie`re vue. ce est lx soir. Ce sera toujours lx [' ]| soir. Sauf lx nuit. Elle e=merge a` lx lisie`re des [' ]| champs et entame lx traverse=e. Lentement a` pas [' ]| flottants comme en perte de pesanteur. Soudaines [' ]| stations et rede=parts e=clair. De ce train il [' ]| fera nuit avant que elle arrive. Mais lx temps [' ]| freine lx temps que il faut. Epouse sx allure. [' ]| de ou` de unx bout a` lx autre du trajet toujours [' ]| lx me^me cre=puscule. A` quelques bougies pre`s. [' ]| Tirant tant bien que mal au sud elle jette vers [' ]| lx lune a` venir sx longue ombre noire. Les voila` [' ]| enfin levant lx porte unx grande clef a` lx main. [' ]| Du me^me coup lx nuit. Quand ce ne sera pas lx soir [' ]| ce sera lx nuit. Elle se expose te^te basse face au [' ]| levant. Nimbe blanc des cheveux. seulx bouge suspendue [' ]| [' ]| a` unx doigt lx vieille clef polie par lx usage. Agite=e [' ]| de unx faible va-et-vient elle scintille faiblement au [' ]| clair de lx lune. [' ]| [' ]| Entrepris de en dessous lx visage se laisse faire [' ]| enfin. A` lx faible lumie`re que renvoie lx dalle. [' ]| Calme bloc doucement concave poli par des sie`cles [' ]| de alle=es et venues. Blancheur plombe=e. Pas unx ride. [' ]| Comme il parai^t serein ce masque ancien. A` lx e=gal [' ]| de ceux de certains nouveau-morts. Vrai que lx e=clairage [' ]| laisse a` de=sirer. Ferme=s lx yeux ne livrent pas [' ]| leurs prunelles. lx avenir les dira cerne=es de unx bleu [' ]| de=lave=. Auquel lx pleurs purent ne pas e^tre e=trangers. [' ]| Inimaginables pleurs de antan. Cils de unx noir de [' ]| [' ]| jais vestiges de lx brunette que elle fut. Fut [' ]| peut-e^tre. A` sx de=buts. En fillette brunette. [' ]| Saute= lx nez a` lx appel des le`vres celles-ci a` [' ]| peine amorce=es se e=vanouissent. lx dalle a` lx image [' ]| du ciel se e=tant assombrie. Nuit noire dore=navant. [' ]| Et a` lx aube plus personne. Sans que il soit possible [' ]| de de=terminer si elle est rentre=e chez elle ou [' ]| repartie a` lx faveur de lx obscurite=. [' ]| [' ]| Cailloux blancha^tres chaque anne=e plus nombreux. [' ]| Autant dire chaque instant. men partis pour peu [' ]| que ils continuent pour toutx ensevelir. Zone premie`re [' ]| pluto^t plus e=tendue de=ja` que a` premie`re vue mal vue et [' ]| chaque anne=e unx peu plus. Spectacle saisissant sous lx lune [' ]| [' ]| que ces millions de minuscules se=pulcres chacun [' ]| unique. Mais gue`re de quoi consoler de elle. A` [' ]| quitter donc a` lx fin pour lx autre mal nomme=e [' ]| champagne. Chlorotique pa^ture parseme=e de plaques [' ]| blancha^tres ou` lx herbe se est retire=e du sol [' ]| crayeux. A` contempler lx calcaire qui affleure [' ]| lx oeil se remet de sx peine. Partout lx pierre [' ]| gagne. lx blancheur. Chaque anne=e unx peu Pur [' ]| Autant dire chaque instant. Partout a` chaque [' ]| instant lx blancheur gagne. [' ]| [' ]| lx oeil reviendra sur lx lieux de sx trahisons. [' ]| En conge= se=culaire de la` ou` ge`lent lx larmes. [' ]| Libre encore unx instant de les verser chaudes. Sur [' ]| lx bienheureuses larmes [' ]| [' ]| qui furent. toutx en jouissant du monceau de [' ]| mine=ral blanc. se amoncelant sans cesse faute [' ]| de mieux sur lui-me^me. Qui si il continue gagnera [' ]| lx deux. lx lune. Ve=nus. [' ]| [' ]| De lx caillasse elle descend dans lx champs. [' ]| Comme de unx gradin de cirque au suivant. Diffe=rence [' ]| que lx temps comblera. Car plus vite que lx caillasse [' ]| l' envahit lx autre sol sous lx monte=e de sx cailloux [' ]| a` lui se soule`ve. toutx cela sans bruit pour lx moment. [' ]| lx temps mettra fin a` ce silence. Ce grand silence soir [' ]| et nuit. Alors toutx au long de lx lisie`re lx bruit [' ]| sourd de caillou contre caillou. De ceux de=bordant du [' ]| trop-plein coure les e=merge=s. [' ]| [' ]| De loin en loin d'abord. Puis de plus en plus [' ]| fre=quent jusqu'a` se confondre en unx roulement [' ]| continu. Que nul ne entend. Pour ensuite a` mesure [' ]| que lx niveaux se e=galisent faiblir jusqu'au [' ]| silence a` nouveau. Soir et nuit. En attendant [' ]| la voila` soudain assise lx pieds dans lx [' ]| champs. ne e=tait lx mains vides en route qui [' ]| sait pour lx tombe. En revenue donc pluto^t. [' ]| En revenant. Fige=e elle fait fide`le a` elle-me^me [' ]| lx effet de e^tre change=e en pierre. Face aux autres [' ]| confins que lx oeil a beau se fermer pour mal entrevoir. [' ]| Enfin ils paraissent unx instant. Au nord la` ou` elle [' ]| les franchit toujours. Brume dormante radieuse. Ou` [' ]| se fondre en paradis. [' ]| [' ]| lx longs cheveux blancs se he=rissent en [' ]| e=ventail. Au-dessus et de part et de autre [' ]| de lx face demeure=e calme Comme jamais revenus [' ]| de unx effroi ancien. Ou sous lx coup du me^me toujours. [' ]| Ou de unx autre encore. Qui laisse lx face de glace. [' ]| Silence a` lx oeil du hurlement. Lequel dire? Mal [' ]| dire. Lequel? lx deux. lx trois. Voila` lx re=ponse. [' ]| [' ]| Assise sur lx cailloux elle se pre=sente de dos. [' ]| A` partir du bassin. lx tronc rectangle noir. lx [' ]| nuque sous lx collet de dentelle noire. lx blanc [' ]| demi-nimbe des cheveux. Face au nord. A` lx tombe. [' ]| Elle fixe lx horizon peut-e^tre. Ou lx yeux ferme=s [' ]| voit lx pierre. lx crocus fle=tris. lx soir ne en [' ]| finit plus. Elle rec^oit [' ]| [' ]| de e=charpe lx derniers rayons. Ils ne changent [' ]| rien. Ni au noir de lx e=toffe ni aux cheveux [' ]| blancs. Immobiles eux aussi. Dans lx air immobile. [' ]| Calme de vide ce soir comme toujours. Soir et [' ]| nuit. Il ne est que de fixer lx herbe. Comme elle [' ]| Ploie immobile. Jusqu'au moment ou` sous lx oeil [' ]| qui se acharne elle frissonne. de unx frisson infime [' ]| venu de sx profond. De me^me lx cheveux. [' ]| Dresse=s immobiles ils fre=missent enfin sous [' ]| lx oeil au bord de lx abandon. Et lx vieux corps [' ]| lui-me^me. Lorsqu' il parai^t en pierre. Ne fre=mit <-> il [' ]| pas en fait de lx te^te aux pieds? que elle aille [' ]| seulement se figer aupre`s de lx autre pierre. [' ]| Celle dresse=e blanche de loin dans lx champs. [' ]| Et que lx oeil passe de lx une a` lx autre. Passe [' ]| et repasse. Quel [' ]| [' ]| calme alors. Et quel orage. Sous lx faux calme du deuil. [' ]| [' ]| Plus possible que a` lx e=tat de chime`re. Plus [' ]| tenable. Elle et lx reste. Plus que a` fermer [' ]| lx oeil unx fois pour toutx et la voir. Elle [' ]| et lx reste. Le fermer toutx de bon et la voir [' ]| a` mort. Sans e=clipses. Au cabanon. Par lx [' ]| caillasse. Dans lx champs. Dans lx brume. [' ]| Devant lx tombe. Et retour. Et lx reste. unx [' ]| fois pour toutx. toutx. A` mort. En e^tre de=livre=. [' ]| Passer a` lx suite. A` lx chime`re suivante. Ce sale [' ]| oeil de chair le fermer toutx de bon. que est <-> ce [' ]| qui empe^che? Attention. [' ]| [' ]| A` force de ~~ faillite a` force de [' ]| [' ]| faillite lx folie se en me^le. A` force de [' ]| de=bris. Vus ne importe comment ne importe [' ]| comment dits. Crainte du noir. Du blanc. [' ]| Du vide. que elle disparaisse. Et lx reste. [' ]| toutx de bon. Et lx soleil. Derniers rayons. [' ]| Et lx lune. Et Ve=nus. Plus que ciel noir. [' ]| Que terre blanche. Ou inversement. Plus de [' ]| ciel ni de terre. Finis haut et bas. Rien [' ]| que noir et blanc. ne importe ou` partout. [' ]| Que noir. Vide. Rien de autre. Contempler [' ]| cela. Plus unx mot. Rendu enfin. Du calme. [' ]| [' ]| Passe=e panique lx suite. lx mains. Vue [' ]| plongeante Elles reposent sur lx bas-ventre [' ]| emboi^te=es lx une dans lx autre. de unx blanc [' ]| hurlant. Leur le=ger plombe= gomme= par [' ]| [' ]| lx fond noir. Soupc^on de dentelle aux poignets. [' ]| Rappel du collet. Elles se e=treignent. Se [' ]| rela^chent. Systole diastole au ralenti. Et lx [' ]| corps ce pele=. Pendant que sx seulx mains [' ]| se voient. Sur sx seulx basventre. Immobile bien [' ]| su^r Sur lx chaise. Apre`s lx spectacle. Se [' ]| doucement de=sensorcelant Longtemps elles maintiennent [' ]| leur mane`ge. se e=treignant et rela^chant leur [' ]| e=treinte. Rythme de unx coeur qui peine. A` de=sespe=rer [' ]| lorsque soudain elles se se=parent. Soudain doucement. [' ]| se e=cartent dans unx mouvement ascendant et se immobilisent [' ]| a` lx renverse. Voila` nos creux. Puis au bout de unx [' ]| moment comme pour cacher lx lignes retombent en se [' ]| retournant se poser a` plat sur lx haut des cuisses. [' ]| A` deux doigts de [' ]| [' ]| lx fourche. ce est alors que manque lx annulaire [' ]| gauche. Enflure sans doute ~~ enflure sans doute [' ]| du joint entre phalange et phalangine avec impossibilite= [' ]| unx jour de e=garement de retirer lx alliance. Genre jonc. [' ]| Fige=es comme deux cailloux elles de=fient comme eux [' ]| le regard. Sentent <-> elles seulement lx chair sous [' ]| lx e=toffe? lx chair sous lx e=toffe les sent <-> elle? [' ]| Ne vont <-> ils donc jamais fre=mir? Cette nuit [' ]| certainement pas. Car avant que elles en aient ~~ avant [' ]| que lx oeil en ait lx temps voila` que lx image se embue. [' ]| A` qui a` quoi lx faute? A elles? A lx oeil? Au doigt [' ]| qui manque? Au jonc? Au cri? Quel cri? Aux cinq. [' ]| Aux six. A` toutx. A` toutx. A` toutx lx faute. toutx. [' ]| [' ]| Soir de hiver dans lx champs. lx neige a cesse=. [' ]| Pas si le=gers que ils se y impriment a` peine. [' ]| se y sont a` peine imprime=s ayant cesse=. Juste [' ]| assez pour que lx trace en demeure. A` vau lx [' ]| neige. Ou` donne <-t-> elle de lx te^te lors de ces [' ]| de=rives? A hue et a` dia aussi? Ou toutx droit [' ]| au mirage? Ou` lors des stations? lx oeil distingue [' ]| enfin au loin comme unx souillure. ce est finalement [' ]| lx toit a` pente raide de ou` lx couche commence a` [' ]| glisser. Sous lx ciel sombre et bas lx nord est perdu. [' ]| lx douze sont la` eff ace=s par lx neige. Si elle [' ]| levait lx yeux elle ne en verrait pas. Elle par [' ]| contre est de unx noir immacule= ne ayant pas rec^u [' ]| lx moindre flocon. Il ne manque plus que ils ne [' ]| se remettent a` tomber ce que donc ils font. [' ]| D'abord un a` un par-ci [' ]| [' ]| par-la` Puis de fus en plus drus en chute [' ]| droite a` travers lx air immobile. Lentement [' ]| elle disparai^t. Avec sx trace et celle du [' ]| toit lointain. Comment va <-t-> elle pouvoir rentrer? [' ]| Tel lx oiseau migrateur. Au port dit bon. [' ]| [' ]| Dans lx cabanon pendant que elle blanchit au [' ]| loin obscurite= profonde. Silence sans lx imaginaire [' ]| murmure de flocons se e=crasant sur lx toit. Et au [' ]| loin de loin en loin unx craquement re=el. sx compagnie. [' ]| Ici sans se fermer lx oeil la voit au loin. Immobile [' ]| dans lx neige sous lx neige. lx tire-bouton tremble [' ]| a` sx clou comme si de rien ne e=tait. Face au rideau [' ]| noir lx chaise respire lx solitude. En lx absence de unx [' ]| table dans [' ]| [' ]| sx ligne=e. Loin de elle dans unx coin voici soudain [' ]| unx huche de e=poque. Non moins solitaire donc elle [' ]| aussi. Elle qui sait qui craque. Et dans sx [' ]| profondeurs qui sait lx fin mot enfin. lx mot [' ]| fin. Mais cette nuit lx chaise. Elle a lx air a` [' ]| lx me^me place depuis toujours. Moins que lx plus [' ]| que lx sie`ge vide lx dossier a` claire-voie de=sole. [' ]| ce est assise ici que elle se nourrit si elle se nourrit [' ]| ici. lx oeil se ferme dans lx noir et finit par la voir. [' ]| De lx main droite, comme si elle y e=tait elle tient lx [' ]| bord du bol pose= sur sx genoux. De lx gauche lx cuiller [' ]| trempant dans lx brouet. Elle attend. Laisse refroidir [' ]| peut-e^tre. Que non. Simplement fige=e encore unx fois [' ]| au moment ou` elle allait y aller. Enfin dans unx double [' ]| mouvement empreint [' ]| [' ]| de gra^ce elle porte lentement lx bol vers [' ]| sx le`vres en me^me temps que avec unx lenteur [' ]| e=gale elle incline lx te^te vers lui. Partis [' ]| au me^me instant ils se rejoignent a` mi-chemin [' ]| et la` se immobilisent. Nouveau rigor avant lx [' ]| premie`re cuillere=e dont unx partie retombe [' ]| dans lx bol. Encore quelques-unes a` l' avenant [' ]| avant que se amorce et doucement se ache`ve [' ]| lx ope=ration en sens inverse aussi pre=cise et coule=e [' ]| que a` l' aller. La revoila` assise a` lx Memnon et [' ]| toutx aussi rigide. De lx main droite elle tient lx [' ]| bord du bol. De lx gauche lx cuiller trempant dans [' ]| lx brouet. Ce ne est que unx de=but. Mais avant de pouvoir [' ]| reprendre elle pa^lit et disparai^t. Ne reste plus [' ]| devant lx oeil e=carquille= que lx chaise dans sx solitude. [' ]| @@@@@| [' ]| unx soir unx agneau la suivit. Agneau de [' ]| boucherie comme lx autres il se en [' ]| de=tacha pour se attacher a` sx pas. Au [' ]| pre=sent pour finir. lx faits sont si [' ]| anciens. Boucherie a` part il ne est pas [' ]| comme lx autres. toutx en torsades sx [' ]| toison trai^ne par terre et empe^che de [' ]| ve=rifier lx pattes. Pluto^t que il ne [' ]| marche il glisse tel unx jouet a` lx trai^ne. [' ]| Il se arre^te au me^me instant que elle. Se [' ]| remet au me^me instant que elle a` divaguer. Se [' ]| sait <-> elle suivie? Fige= comme elle il baise [' ]| comme elle lx te^te plus bas que nature. Heurt [' ]| noir et blanc que loin de adoucir lx derniers [' ]| rayons accusent. ce est alors que saute a` lx oeil [' ]| sx petite taille. A` elle. Du fait semble <-t-> il de [' ]| lx humble be^te dans sx jupes Bre`ve e=nigme. [' ]| Car brusquement [' ]| [' ]| de concert ils se e=branlent. En me=andres [' ]| vers lx caillasse. La` elle fait demi-tour [' ]| et se assied. Voit elle lx corps blanc a` sx [' ]| pieds? Te^te haute a` pre=sent elle regarde [' ]| dans lx vide. Cette profusion. Ou lx yeux ferme=s [' ]| voit lx tombe. Lui ne va pas plus loin. seulx a` [' ]| lx nuit close enfin elle reprend lx chemin du [' ]| logis. En ligne aussi droite que si il se voyait. [' ]| [' ]| Fut <-> il jamais unx temps ou` plus question de questions? [' ]| Mort-ne=es jusqu'a` lx dernie`re. Avant. Sito^t conc^ues. [' ]| Avant. Ou` plus question de re=pondre. De ne le pouvoir. [' ]| De ne pouvoir ne pas vouloir savoir. De ne le [' ]| pouvoir. Non. Jamais. unx re^ve. Voila` lx re=ponse. [' ]| [' ]| Que faire de lx oeil soumis a` ce re=gime? [' ]| Ce goutte-a`-goutte e=cossais. Mais voyons [' ]| ne plus le rouvrir. Que chose faite. Elle faite. [' ]| Ou abandonne=e. Carcasse et de=raison. Plus que [' ]| pour re=cupe=rer. Au monde dit visible. Cette crou^te. [' ]| de e=coeurement vite refaire lx plein et le refermer. [' ]| Sur elle. Jusqu'a` ce que elle se ache`ve. Ou avorte. [' ]| Voila` lx re=ponse. [' ]| [' ]| lx huche. Visite=e longuement lx nuit elle est vide. [' ]| Rien. Sinon au toutx dernier moment sous lx poussie`re [' ]| unx bout de feuille de=chiquete=e de unx co^te= comme [' ]| arrache=e a` unx me=mento. de unx encre a` peine lisible [' ]| sur lx une des faces jaunies unx mot suivi de unx chiffre. [' ]| Mer 17. [' ]| [' ]| Ou mar. Mer ou mar 17. Sinon vierge. Sinon vide. [' ]| [' ]| Elle re=e=merge sur lx dos. Immobile. Soir et [' ]| nuit. Immobile sur lx dos soir et nuit. lx couche. [' ]| Attention. Difficilement a` me^me lx sol vu lx [' ]| chutes a` genoux. lx prie`re. Si prie`re il y a. [' ]| Bah elle ne a que a` se prosterner davantage. Ou [' ]| ailleurs. Devant sx chaise. Ou sx huche. Ou a` [' ]| lx lisie`re de lx caillasse lx te^te sur lx [' ]| cailloux. Donc paillasse a` me^me lx sol. Pas [' ]| de oreiller. Recouverte des pieds au menton de unx [' ]| couverture noire elle ne livre que lx te^te. Ne que! [' ]| Soir et nuit sans de=fense ce visage. Vite lx yeux. [' ]| De`s que ils se ouvriront. Soudain les voila`. Sans que [' ]| rien ait bouge=. unx seulx suffit. [' ]| [' ]| Exorbite=. Pupille be=ante nimbe=e chichement [' ]| de unx bleu de=lave=. Pas trace de humeur. Plus [' ]| trace. Sans regard. Comme ne en pouvant plus des [' ]| choses vues paupie`res closes. lx autre y plonge. [' ]| Puis rouvre a` sx tour. ne en pouvant plus non plus. [' ]| [' ]| Sans transition de plein fouet lx vide. lx ze=nith. [' ]| Encore lx soir. Quand ce ne sera pas lx nuit ce sera [' ]| lx soir. Immortel jour qui agonise encore. de unx part [' ]| lx braise. De lx autre lx cendres. Partie sans fin [' ]| gagne=e perdue. Inaperc^ue. [' ]| [' ]| A` lx reprise lx te^te est sous lx couverture. Cela ne [' ]| fait rien. Plus rien. Tant il est vrai que re=el et [' ]| [' ]| ~~ comment dire lx contraire? Enfin ces deux-la`. [' ]| Tant vrai que lx deux si deux jadis a` pre=sent se [' ]| confondent. Et que au compe`re charge= du triste [' ]| savoir lx oeil ne signale plus gue`re que de=sarroi. [' ]| Cela ne fait rien. Plus rien. Tant il est vrai que [' ]| lx deux sont mensonges. Re=el et ~~ comment mal dire [' ]| lx contraire? lx contrepoison. [' ]| [' ]| Vivace encore lx de=ception de lx huche ne [' ]| voila` <-t-> il pas que unx trappe se pre=sente. [' ]| Si savamment agence=e que me^me a` lx oeil couvert [' ]| elle se de=couvre a` peine. Attention. Pas question [' ]| en la soulevant sans plus tarder de risquer unx nouveau [' ]| de=boire. Seulement ~~ savourer a` lx avance ce que a` [' ]| lx exemple de telle [' ]| [' ]| armoire anglaise elle peut renfermer. Plancher [' ]| donc pour lx premie`re fois en bois. Dont lx [' ]| lames se alignent sur celles de lx trappe en vue de [' ]| la rendre invisible. Prometteur ce flagrant souci de [' ]| camouflage. Mais me=fiance. Quelle essence au fait [' ]| soit enquis en passant. Va tant que a` faire pour [' ]| lx e=be`ne. Lames de e=be`ne. Noire sur noir lx jupe [' ]| les fro^le sans bruit. lx chaise squelettique se y [' ]| dresse plus blafarde que nature. [' ]| [' ]| Pendant que elle gi^t te^te incluse sous lx couverture [' ]| unx petite e=chappe=e a` travers champs. Elle serait [' ]| morte de=ja` que cela ne aurait rien de choquant. Elle [' ]| l' est bien su^r. Mais en attendant cela ne fait pas [' ]| [' ]| lx affaire. Elle gi^t donc encore en vie sous [' ]| lx couverture. L' ayant remonte=e pour des [' ]| raisons obscures pardessus lx te^te. Ou sans [' ]| raison. ce est lx nuit. Quand ce ne est pas lx [' ]| soir ce est lx nuit. Nuit de hiver. Sans neige. [' ]| Question de varie=te=. Dans lx monotonie. lx herbe [' ]| flasque se raidit bizarrement sous lx poids du [' ]| givre. Griffe=e par sx longue jupe noire sx [' ]| murmure vaudrait l' e=coute. Ciel sans lune crible= [' ]| de astres que re=fle=chit du fond des creux de=nude=s [' ]| unx mince pellicule de glace. lx silence se mue en [' ]| musique infiniment lointaine et comme lui de unx [' ]| haleine. Vents ce=lestes a` lx unisson sans jamais [' ]| respirer. Au point ou` toutx en est. lx caillasse luit [' ]| faiblement au loin ainsi que lx cabanon aux murs pour [' ]| [' ]| lx premie`re fois vus blancs. Dits blancs. lx [' ]| gardiens ~~ lx douze sont la` mais plus au [' ]| complet. C^a alors. Surtout ne pas comprendre. [' ]| Seulement noter comme ceux reste=s fide`les se [' ]| sont e=carte=s lx uns des autres. Telle mal vue [' ]| cette nuit aux champs. Pendant que elle gi^t en [' ]| vie te^te incluse sous lx couverture. Examine=e [' ]| de plus pre`s ce est unx grand manteau. de homme [' ]| d'apre`s lx boutonnage. lx yeux ferme=s le voit <-> elle? [' ]| [' ]| Murs blancs. Il e=tait temps. Blancs comme au premier [' ]| jour. ce est lx absence de vent. Jamais unx souffle. Rien [' ]| ne se y rabat de toutx ce qui se abat. Et myste`re lx soleil [' ]| les a e=pargne=s. lx grand soleil de antan. [' ]| [' ]| Donc fac^ades est et ouest lx heurt de rigueur. [' ]| Co^te= pignon sud pas de proble`me. Mais lx autre. [' ]| Cette porte. Attention. Noire elle aussi? Elle [' ]| aussi. Et lx toit. Ardoises. Encore. Petites [' ]| ardoises noires elles aussi en provenance de unx [' ]| manoir en ruine. Charge=es de histoire. Au bout [' ]| de leur histoire. Voila` lx logis mal vu mal dit. [' ]| Exte=rieurement. Il e=tait temps. [' ]| [' ]| Change=e lx pierre qui l' attire revue sans elle. [' ]| Ou elle vue a` sx co^te=s qui la change. Elle penche [' ]| a` pre=sent. En arrie`re ou en avant selon. Doit <-> elle [' ]| a` lx nature seulx cet air de e=bauche? Ou aux soins [' ]| de unx main trop humaine contrainte a` renoncer. Comme [' ]| celle du Michel-Ange [' ]| [' ]| au buste du re=gicide. si il ne peut ne plus y [' ]| avoir de questions que il puisse au moins ne y [' ]| plus e^tre re=pondu. Granit sans question de unx [' ]| varie=te= rare. de unx noir de jais lx jaspe qui [' ]| en piquette lx blancheur. Sur lx face comment dire [' ]| renverse=e de obscures entailles. Graffiti des sie`cles [' ]| que lx oeil sollicite en vain. Depuis lx dalle en hiver [' ]| elle se imagine parfois la voir scintiller au loin. [' ]| Lorsque de leur foyer a` lx ouest-sud-ouest lx derniers [' ]| rayons viennent frapper de e=charpe sx face mi-offerte. [' ]| Telle mal revue lx pierre seulx a` sx place aux confins [' ]| des champs. Chemin faisan avec sx Peurs en ligne droite [' ]| de sx mieux elle se y attarde. Ainsi que au retour [' ]| lx mains vides. Moment de rela^che avant lx e=tape [' ]| [' ]| suivante. Vers lx une ou lx autre demeure. En [' ]| ligne droite de sx mieux. [' ]| [' ]| Les revoila` a` co^te= lx une de lx autre. Sans [' ]| se toucher. Frappe=es de biais par encore lx [' ]| derniers rayons elles jettent vers lx est-nord-est [' ]| leurs longues ombres paralle`les. ce est donc lx [' ]| soir. unx soir de hiver. Ce sera toujours lx soir. [' ]| Toujours lx hiver. Sauf lx nuit. lx nuit de hiver. [' ]| Plus de agneaux. Plus de fleurs. lx mains vides [' ]| elle ira voir lx tombe. Jusqu'a` ne plus y aller. [' ]| Ou ne plus en revenir. ce est de=cide=. lx deux [' ]| ombres se ressemblent a` se y me=prendre. Mais lx une [' ]| pour finir comme de unx corps mieux opaque l' emporte [' ]| en densite=. En fixite=. De`s [' ]| [' ]| que lx autre sous lx oeil qui se acharne finit [' ]| par fre=mir. Pendant toutx lx temps de cette [' ]| confrontation arre^t du soleil. ce est <-> a` <-> dire [' ]| de lx terre. Dont lx culbute ne reprend que au [' ]| moment de lx dislocation. Alors sur sx face par [' ]| lx champs et ensuite lx caillasse lx ombre encore [' ]| vive va lentement glissant. Toujours jus longue et [' ]| pa^le a` mesure. Sans jamais se effacer toutx a` fait. [' ]| Sous lx oeil qui la survole. [' ]| [' ]| Gros plan de unx cadran. Rien de autre. Disque blanc [' ]| divise= en minutes. A` moins que ce ne soit en secondes. [' ]| Soixante points noirs. Aucun chiffre. Me seulx aiguille. [' ]| Fine fle=chette noire. Elle avance sans tic-tac par [' ]| a`-coups. Se jette [' ]| [' ]| de unx degre= sur le suivant de unx bond si instantane= [' ]| que seulx sx nouvelle place indique que elle en a change=. [' ]| Il peut passer des nuits entie`res comme toutx aussi [' ]| bien unx seulx fraction de seconde ou ne importe quelle [' ]| Canche interme=diaire avant que elle se pre=cipite [' ]| de unx point a` lx autre. Sans jamais pour e^tre juste [' ]| sans a` aucun moment en sauter unx seulx. Supposition [' ]| que a` lx instant de sx apparition elle de=signe lx est. [' ]| Ayant donc parcouru a` sx made`re a` supposer lx appareil [' ]| de aplomb lx premier quart de sx dernie`re heure. A` moins [' ]| que ce soit sx dernie`re minute. En ce cas ce est a` [' ]| douter certaines ~~ a` de=sespe=rer certaines nuits que elle [' ]| parvienne jamais jusqu'au dernier. Retrouve jamais lx nord [' ]| [' ]| Elle re=apparai^t lx soir a` lx fene^tre. [' ]| Quand ce ne est pas lx nuit ce est lx soir. [' ]| Si elle veut revoir Ve=nus il va lui falloir [' ]| l' ouvrir. C^a alors. Ecarter d'abord lx rideau [' ]| et puis l' ouvrir. Te^te baisse=e elle attend [' ]| de le pouvoir. Elle songe peut-e^tre aux soirs [' ]| ou` elle l' a pu trop tard. lx nuit noire venue. [' ]| Mais non. Dans lx te^te aussi l' attente sans plus. [' ]| lx rideau. Examine= de plus pre`s a` lx faveur de [' ]| ce temps mort il finit par se donner pour ce que il [' ]| est. unx manteau noir semblable a` celui surpris [' ]| faisant office de couverture. Accroche= a` lx [' ]| tringle te^te en bas il se e=tale a` lx envers tel [' ]| lx carcasse a` lx e=tal. A` lx endroit pluto^t en [' ]| vue de lx chute des manches. Me^me infime balancement [' ]| que chez lx tire-bouton et passim. Autre [' ]| [' ]| ine=dit lx lace de lx chaise toutx pre`s de [' ]| lx fene^tre. Histoire de assurer a` lx oeil [' ]| unx angle de hausse suffisant sur lx belle [' ]| cible plus e=leve=e que a` premie`re vue mal [' ]| vue. Comme lx espace est vide de=sormais. [' ]| Propre aux cent pas sans nombre dans lx pe=nombre. [' ]| Soudain de unx seulx geste elle e=carte lx manteau [' ]| et le referme sur unx ciel aussi noir que lui. lx [' ]| soudainete= de toutx! Ensuite? Attention. se asseoir? [' ]| Se coucher? Sortir? Elle aussi he=site. Jusqu'a` [' ]| ce que a` lx fin lx va-et-vient l' emporte. Vacillant [' ]| de mur en mur dans lx axe nord-sud. Dans lx noir ami. [' ]| [' ]| Elle se perd. Avec lx reste. lx de=ja` mal vu [' ]| se estompe ou mal revu [' ]| [' ]| se annule. lx te^te trahit lx trai^tres yeux [' ]| et lx trai^tre mot leurs trahisons. seulx [' ]| certitude lx brume. Celle de au-dela` des champs. [' ]| Elle les gagne de=ja`. Elle gagnera lx caillasse. [' ]| Ensuite lx logis par toutx sx fissures. lx oeil [' ]| aura beau se fermer. Il ne verra plus que brume. [' ]| Me^me pas. Ne sera plus lui-me^me que brume. Comment [' ]| la dire. Vite comment la mal dire avant que elle noie [' ]| toutx. Lumie`re. En unx trai^tre mot. Brume lumie`re. [' ]| lx grande enfin. Ou` plus rien a` voir. A` dire. Du calme. [' ]| [' ]| lx visage rec^oit encore lx derniers rayons. Sans [' ]| rien perdre de sx pa^leur. sx froideur. Tangent a` [' ]| lx horizon lx soleil suspend sx chute [' ]| [' ]| lx temps de cette image. ce est <-> a` <-> dire lx [' ]| terre sx culbute. lx minces le`vres [' ]| semblent ne plus jamais devoir se desserrer. [' ]| Mal rentre= sous leur suture unx soupc^on de [' ]| pulpe. The=a^tre peu probable jadis de baisers [' ]| donne=s et rec^us. Ou donne=s seulement. Ou rec^us [' ]| seulement. A` retenir surtout lx infime retrousse= des [' ]| commissures. Sourire? Est <-> ce possible? Ombre [' ]| de unx ancien sourire souri enfin unx fois pour [' ]| toutx. Telle lx bouche mal entrevue aux derniers [' ]| rayons qui soudain la quittent. Pluto^t que elle [' ]| quitte elle. Repartie pour lx noir ou` sourire [' ]| toujours. Si de sourire il se agit. [' ]| [' ]| Re=examine=e a` lx abri de lx lumie`re lx bouche [' ]| se modifie. Inexplicablement. [' ]| [' ]| Aux le`vres rien de change=. Me^me fermeture. [' ]| Me^me filet de pulpe mal rentre=. Aux comissures [' ]| me^me insensible laisser-aller. Autant dire que [' ]| lx sourire si ce en est unx y est toujours. Ni [' ]| plus ni moins. Moins! Et cependant plus lx me^me. [' ]| Rien de change= a` lx bouche et cependant lx sourire [' ]| ne est plus lx me^me. Vrai que lx lumie`re fausse. [' ]| Celle du couchant surtout. Ce fiasco. Vrai aussi [' ]| que lx yeux braque=s tanto^t vers lx invisible [' ]| plane`te sont maintenant ferme=s. Sur de autres [' ]| invisibles dont ce ne est pas lx moment. Voila` [' ]| lx explication enfin. Ce me^me sourire e=tabli [' ]| lx yeux grands ouverts ne est plus ceuxci ferme=s [' ]| lx me^me. Sans que de lx une inspection a` lx autre [' ]| lx bouche ait bouge= lx moindrement. Bien. [' ]| [' ]| Mais en quel sens plus lx me^me? que a <-t-> il [' ]| a` pre=sent ce sourire si de en est unx que il [' ]| ne avait pas? Ou ne a plus que il avait? Assez. [' ]| Laisser. [' ]| [' ]| Retour bien des hivers plus tard. En cet hiver [' ]| sans fin bien plus tard. Ce coeur sans fin de hiver. [' ]| Trop to^t. La revoila` telle que elle fut laisse=e. [' ]| La` ou`. Toujours ou revenue. Yeux ferme=s dans lx [' ]| noir. Au noir. Dans leur noir a` eux. Aux le`vres [' ]| me^me millionie`me de sourire si ce en est unx. Bref [' ]| en vie comme elle seulx sait l' e^tre ni plus ni moins. [' ]| Moins! En regard de lx vraie pierre. Non moins [' ]| tristement en e=tat lx lieux mal revus a` premie`re [' ]| vue. A` lx heureuse exception pre`s des oculi mieux [' ]| opaques. ne y passerait plus [' ]| [' ]| que a` peine lx jour du^t <-> il revenir. Au-dehors [' ]| en revanche du progre`s. Vers lx nuit continue. [' ]| lx pierre partout. lx jour sito^t leve= qui tombe. [' ]| Bazarde= toutx lx mal vu mal dit. lx oeil a change=. [' ]| Et sx pissele=gende. L' absence les a change=s. Pas [' ]| assez. Plus que a` repartir. Ou` changer encore. de ou` [' ]| trop to^t revenus. Change=s pas assez. Etrangers pas [' ]| assez. A` toutx lx mal vu mal dit. Puis revenir encore. [' ]| Faibles de ce que il faut pour en finir enfin. Avec [' ]| elle sx cieux et lieux. Et si encore trop to^t repartir [' ]| encore. Changer encore. Revenir encore. Sauf empe^chement. [' ]| Ah. Ainsi de suite. Jusqu'a` pouvoir en finir enfin. Avec [' ]| toutx lx fatras. Dans lx nuit continue. lx pierre [' ]| partout. Donc d'abord partir. Mais d'abord la [' ]| [' ]| revoir. Telle que elle fut laisse=e. Et lx [' ]| logis. Sous lx oeil change= que la` aussi c^a [' ]| change. Sy mette. que unx au revoir. Puis repartir. [' ]| Sauf empe^chement. Ah. [' ]| [' ]| Mais voila` soudain que elle ne est plus la`. Ou` [' ]| soudain elle fut laisse=e. Vite donc lx chaise avant [' ]| que elle reparaisse. Longuement. toutx lx angles. De [' ]| quel seulx mot en dire lx changement? Attention. [' ]| Moindre. Ah lx beau seulx mot. Moindre. Elle est [' ]| moindre. lx me^me mais moindre. de ou` que lx oeil [' ]| se y acharne. Vrai que lx e=clairage. Voila` que [' ]| lx mots eux aussi. Quelques gouttes au petit [' ]| malheur et ce est lx strangurie. Pour en mal dire [' ]| lx moins. Moindre. Elle finira par ne [' ]| [' ]| plus e^tre. Par ne avoir jamais e=te=. Divine [' ]| perspective. Vrai que lx e=clairage. [' ]| [' ]| Soudain suffit place au ressouvenir. Referme= [' ]| lx oeil las a` cet effet ou rouvert ou laisse= [' ]| en lx e=tat quel que il fu^t. lx temps que toutx [' ]| revienne. Finalement bons premiers pendus te^te [' ]| en bas deux manteaux noirs. Commencent a` se e=baucher [' ]| ensuite lx contours de qui dirait unx caisse quand [' ]| soudain suffit. Ressouvenir! Alors que toutx est la` [' ]| pire que a` premie`re vue. lx grabat. lx chaise. lx [' ]| huche. lx trappe. seulx lx oeil a change=. seulx [' ]| lx oeil peut les changer. En attendant rien ne [' ]| manque. Si. lx tire-bouton. lx clou. Non. Les [' ]| revoila`. Pires que jamais [' ]| [' ]| Inchange=s en pire. Sus oeil a` eux d'abord. [' ]| Mais d'abord lx cloison Elle o^te=e ils se o^teraient [' ]| avec. Atte=nue=e d'autant se atte=nueraient. [' ]| [' ]| Ele=ment entre toutx sans doute lx moins coriace. [' ]| Voir lx instant le revoir ou` toutx seulx il se annula. [' ]| De sx propre mouvement pour ainsi dire. Sans que [' ]| lx oeil y fu^t pour rien. Pour ne se re=tablir de [' ]| me^me que bien apre`s. Comme a` contre-coeur. Pour [' ]| quelle raison? Pour unx seulx pas loin a` chercher. [' ]| Pour de autres dites alors obscures. unx autre surtout. [' ]| unx autre encore loin a` chercher. L' attrait du coeur? [' ]| Du cra^ne? lx enfer en deux de ici lx rire des damne=s. [' ]| [' ]| Assez. Plus vite. Vite voir pour ne pas que [' ]| lx chaise de=tonne comme toutx a` sx image. [' ]| Moindre minimement. Pas plus. Bien parti [' ]| pour lx inexistence comme pour ze=ro lx infini. [' ]| Vite le dire. Et elle? En autant. Vite la [' ]| retrouver. Dans ce coeur noir. Ce simili-cerveau. [' ]| [' ]| lx feuille. Du bout des doigts tremblants. En deux. [' ]| Quatre. Huit. lx vieux doigts se acharnent. Ce ne est [' ]| plus du papier. Chaque huitie`me a` part. En deux. [' ]| Quatre. Finir au couteau. Hacher menu. Au trou. A` lx [' ]| suivante. Blanche. Vite noircir. [' ]| [' ]| seulx reste lx visage. Du reste sous lx couverture [' ]| nulle trace. Pendant lx inspection soudain unx bruit. [' ]| Faisant sans que celle-la` se interrompe que lx esprit [' ]| se re=veille. Comment l' expliquer? Et sans aller [' ]| jusque-la` comment le dire? Loin en arrie`re de [' ]| lx oeil lx que^te se engage Pendant que lx e=ve=nement [' ]| pa^lit. Quel que il fu^t. Mais voila` que a` lx rescousse [' ]| soudain il se renouvelle. Du coup lx nom commun peu commun [' ]| de croulement. Renforce= peu apre`s sinon affaibli par [' ]| lx inusuel languide. unx croulement languide. Deux. Loin [' ]| de lx oeil toutx a` sx torture toujours unx lueur de espoir. [' ]| Par lx gra^ce de ces modestes de=buts. Avec en seconde [' ]| vue lx ruines du cabanon. A` scruter en me^me temps que [' ]| lx inscrutable visage. [' ]| [' ]| Sans plus lx moindre curiosite=. [' ]| [' ]| Plus tard pendant que lx visage re=siste toujours [' ]| nouveau bruit de chute sec cette fois. Renforce=e [' ]| du me^me coup lx illusion de unx de=but de effondrement [' ]| ge=ne=ral. Ici unx grand saut dans lx peu qui reste [' ]| de avenir afin que sans plus tarder se de=gonfle ce [' ]| ballonnet. Jusqu'au moment pour lx heure lointain ou` [' ]| lx manteaux vont manquer aux fene^tres et au clou lx [' ]| tire-bouton. Et se exhalera lx soupir ce ne fut donc [' ]| que c^a. Soupir qui ira se enflant jusqu'a` toutx emporter. [' ]| toutx lx cher fatras. Voue= avant de e^tre a` ne avoir e=te= [' ]| donc que c^a. Soupir de lx fin. De soulagement. [' ]| [' ]| Vite avant lx heure toujours deux myste`res. Me^me [' ]| pas. Surprises. Et encore. Tant lx te^te ne y est plus. [' ]| ne y sera plus. D'abord plus de rideaux sans que [' ]| lx obscurite= se en ressente. Parfum de e=curie a` garder [' ]| pour lx seuil. Ensuite apre`s bien des he=sitations [' ]| rien aux points de chute. Plus trace de toutx ce mal. [' ]| Presque plus. seulx de unx part lx tringles seulx. [' ]| unx peu gauchies. Et seulx de lx autre tre`s seulx lx clou. [' ]| Inalte=re=. Bon pour lx resservice. A` lx instar de sx [' ]| glorieux ance^tres. Au lieudit du cra^ne. unx apre`s-midi [' ]| de avril. Descente faite. [' ]| [' ]| Pleins yeux sur lx visage sans cesse pre=sent lors du [' ]| re=cent futur. Tel sans cesse mal vu ni plus ni [' ]| [' ]| moins. Moins! Accole= a` sx pla^tre il vit sans [' ]| conteste. Ne fu^t <-> ce que au vu de ce que a de inacheve= [' ]| sx blancheur. Et de lx insensible fre=missement au [' ]| regard du vrai mine=ral. Motif de encouragement en [' ]| revanche lx paupie`res obstine=ment closes. Sans [' ]| doute unx record dans cette position. Du moins du [' ]| pas encore vu. Soudain lx regard. Sans que rien [' ]| ait bouge=. Regard? ce est trop peu dire. Trop [' ]| mal. sx absence? Non moins. Indicible globe. [' ]| Insoutenable. [' ]| [' ]| Largement lx temps ne=anmoins deux trois secondes [' ]| pour que lx iris manque toutx a` fait comme englouti par [' ]| lx pupille. Et que lx scle=rotique pour ne pas dire lx [' ]| blanc se voie [' ]| [' ]| re=duite de moitie=. De=ja` c^a en moins au [' ]| moins mais a` quel prix. A` pre=voir tre`s biento^t [' ]| sauf impre=vu deux gouffres noirs pour toutx [' ]| lunettes de lx a^me ces chiottes. Re=apparition [' ]| ici des oculi inutilement opaques de=sormais. [' ]| Vu lx nuit noire ou mieux lx noir toutx court [' ]| que translucides ils verseraient. Vrai noir [' ]| ou` a` lx fin ne plus avoir a` voir. [' ]| [' ]| Absence meilleur des biens et cependant. [' ]| Illumination donc repartir cette fois pour [' ]| toujours et au retour plus trace. A` lx [' ]| surface. De lx illusion. Et si par malheur [' ]| encore repartir pour toujours encore. [' ]| Ainsi de suite. Jusqu'a` plus trace. A` [' ]| lx surface. Au lieu de se acharner sur [' ]| place. Sur telle et [' ]| [' ]| telle trace. Encore faut <-> il le pouvoir. Pouvoir [' ]| se arracher aux traces. De lx illusion. Vite des [' ]| fois que soudain oui adieu a` toutx hasard. Au [' ]| visage toutx au moins. de elle tenace trace. [' ]| [' ]| Parti pas plus to^t pris ou pluto^t bien plus [' ]| tard que comment dire? Comment pour en finir [' ]| enfin unx dernie`re fois mal dire? que annule=. [' ]| Non mais lentement se dissipe unx peu tre`s peu [' ]| telle unx dernie`re trai^ne=e de jour quand lx [' ]| rideau se referme. Piane-piane toutx seulx ou` mu^ [' ]| de unx main fanto^me millime`tre par millime`tre [' ]| se referme. Adieu adieux. Puis noir parfait [' ]| avant-glas toutx bas adorable sx top de=part de [' ]| lx arrive=e. Premie`re dernie`re seconde. Pourvu [' ]| que il en reste [' ]| [' ]| encore assez pour toutx de=vorer. Goulu^ment [' ]| seconde par seconde. Ciel terre et toutx lx [' ]| bataclan. Plus miette de charogne nulle part. [' ]| Le=che=es babines baste. Non. Encore unx seconde. [' ]| Rien que unx. lx temps de aspirer ce vide. [' ]| Connai^tre lx bonheur. [U ]| @@@@@| [A ]| JE serai quand me^me biento^t toutx a` fait mort enfin. Peut-e^tre lx [A ]| mois prochain. Ce serait alors lx mois de avril ou de mai. Car [A ]| lx anne=e est peu avance=e, mille petits indices me le disent. Il se [A ]| peut que je me trompe et que je de=passe lx Saint-Jean et me^me lx [A ]| Quatorze Juillet, fe^te de lx liberte=. Que dis <-> je, je suis capable [A ]| de aller jusqu'a` lx Transfiguration, tel que je me connais, ou [A ]| lx Assomption. Mais je ne crois pas, je ne crois pas me tromper [A ]| en disant que ces re=jouissances auront lieu sans moi, cette anne=e. [A ]| je ai ce sentiment, je l' ai depuis quelques jours, et je lui fais [A ]| confiance. Mais en quoi diffe`re <-t-> il de ceux qui me abusent depuis [A ]| que je existe ? Non, ce est la` unx genre de question qui ne prend [A ]| plus, avec moi je ne ai plus besoin de pittoresque. Je mourrais [A ]| aujourd' hui me^me, si je voulais, rien que en poussant unx peu, si je [A ]| pouvais vouloir, si je pouvais pousser. Mais autant me laisser [A ]| mourir, sans brusquer lx choses. Il doit y avoir quelque chose de [A ]| change=. Je ne veux plus peser sur lx balance, ni de unx co^te= ni de [A ]| lx autre. Je serai neutre et inerte. Cela me sera facile. Il importe [A ]| seulement de faire attention aux sursauts. Du reste je sursaute [A ]| moins depuis que je suis ici. je ai e=videmment encore des mouvements [A ]| de impatience de temps en temps. ce est de eux que je dois me de=fendre [A ]| a` pre=sent, pendant quinze jours trois semaines. Sans rien exage=rer [A ]| bien su^r, e`n pleurant et en riant tranquillement, sans me exalter. [A ]| Oui, je vais enfin e^tre naturel je souffrirai davantage, puis [A ]| moins, sans en tirer de conclusions, je me e=couterai moins, je ne [A ]| serai plus ni froid ni chaud, je serai tie`de, je mourrai tie`de, [A ]| sans enthousiasme. Je ne me regarderai pas mourir, c^a fausserait toutx [A ]| Me suis <-> je regarde= vivre ? Me suis <-> je jamais plaint ? Alors [A ]| pourquoi me re=jouir, a` pre=sent. Je suis content, ce est force=, mais [A ]| pas au point [A ]| de battre des mains. je ai toujours e=te= content, sachant que je [A ]| serais rembourse=. Il est la` maintenant, mx vieux de=biteur. Est <-> ce [A ]| unx raison pour lui faire fe^te ? Je ne re=pondrai plus aux [A ]| questions. je essaierai aussi de ne plus me en poser. On va pouvoir [A ]| me enterrer, on ne me verra plus a` lx surface. de ici la` je vais me [A ]| raconter des histoires, si je peux. Ce ne sera pas lx me^me genre [A ]| de histoires que autrefois, ce est toutx. Ce seront des histoires ni [A ]| belles ni vilaines, calmes, il ne y aura plus en elles ni laideur ni [A ]| beaute= ni fie`vre, elles seront presque sans vie, comme lx artiste. [A ]| que est <-> ce que je ai dit la` ? C^a ne fait rien. Je me en promets [A ]| beaucoup de satisfaction, unx certaine satisfaction. Je suis [A ]| satisfait, voila`, je suis fait, on me rembourse, je ne ai plus [A ]| besoin de rien. Laissez moi dire toutx d'abord que je ne pardonne a` [A ]| personne. Je souhaite a` toutx unx vie atroce et ensuite lx flammes [A ]| et lx glace des enfers et dans lx exe=crables ge=ne=rations a` venir [A ]| unx me=moire honore=e. Assez pour ce soir. [A ]| Cette fois je sais ou` je vais. Ce ne est plus lx nuit de jadis, de [A ]| nague`re. ce est unx jeu maintenant, je vais jouer. Je ne ai pas su [A ]| jouer jusqu'a` pre=sent. je en vais envie, mais je savais que ce e=tait [A ]| impossible. Je me y suis quand me^me applique=, souvent. je allumais [A ]| partout, je regardais [A ]| bien autour de moi, je me mettais a` jouer avec ce que je voyais. [A ]| Lx gens et lx choses ne demandent que a` jouer, certains animaux [A ]| aussi. C^a commenc^ait bien, ils venaient toutx a` moi, contents que on [A ]| veuille jouer avec eux. Si je disais, Maintenant je ai besoin de unx [A ]| bossu, il en arrivait unx aussito^t, fier de lx belle bosse qui [A ]| allait faire sx nume=ro. Il ne lui venait pas a` lx ide=e que je [A ]| pourrais lui demander de se de=shabiller. Mais je ne tardais pas a` [A ]| me retrouver seulx, sans lumie`re. ce est pourquoi je ai renonce= a` [A ]| vouloir jouer et fait pour toujours miens l' informe et [A ]| lx inarticule=, lx hypothe`ses incurieuses, lx obscurite=, lx longue [A ]| marche lx bras en avant, lx cachette. Tel est lx se=rieux dont [A ]| depuis biento^t unx sie`cle je ne me suis pour ainsi dire jamais [A ]| de=parti. Maintenant c^a va changer, je ne veux plus faire autre [A ]| chose que jouer. Non, je ne vais pas commencer par unx exage=ration. [A ]| Mais je jouerai unx grande partie du temps, dore=navant, lx plus [A ]| grande partie, si je peux. Mais je ne re=ussirai peut-e^tre pas mieux [A ]| que autrefois. Je vais peut-e^tre me trouver abandonne= comme [A ]| autrefois, sans jouets, sans lumie`re. Alors je jouerai toutx seulx, [A ]| je ferai comme si je me voyais. Avoir pu concevoir unx tel projet [A ]| me encourage. je ai du^ re=fle=chir pendant lx nuit a` mx emploi du temps. [A ]| Je penseque je pourrai me raconter quatre histoires, chacune sur unx the`me [A ]| diffe=rent. unx sur unx homme, unx autre sur unx femme, unx troisie`me [A ]| sur unx chose quelconque et unx enfin sur unx animal, unx oiseau [A ]| peut-e^tre. Je crois que je ne oublie rien. Ce serait bien. Peut-e^tre [A ]| que je mettrai lx homme et lx femme dans lx me^me, il y a si peu de [A ]| diffe=rence entre unx homme et unx femme, je veux dire entre lx [A ]| miens. Peut-e^tre que je ne aurai pas lx temps de finir. de unx autre [A ]| co^te=, je finirai peut-e^tre trop to^t. Me voila` a` nouveau dans mx [A ]| vieilles apories. Mais est <-> ce la` des apories, des vraies ? Je ne [A ]| sais pas. Que je ne finisse pas, c^a ne a pas de importance. Mais si [A ]| je devais finir trop to^t ? Pas de importance non plus. Car alors je [A ]| parlerai des choses qui restent en mx possession, ce est unx tre`s [A ]| vieux projet. Ce sera unx sorte de inventaire. C^a de toutx fac^on je [A ]| dois le laisser jusqu'aux toutx derniers moments, pour e^tre su^r de [A ]| ne pas me e^tre trompe=. D'ailleurs ce est unx chose que je ferai [A ]| certainement, quoi que il arrive. je en ai pour unx quart de heure toutx [A ]| au plus. ce est <-> a`<-> dire que je pourrais en avoir pour plus longtemps, [A ]| si je voulais. Mais si lx temps venait a` me manquer, au dernier [A ]| moment, il me suffirait de unx petit quart de heure, pour dresser mx [A ]| inventaire. Je veux dore=navant e^tre clair sans e^tre maniaque, ce est [A ]| dans mx projets. Il est clair que je suis susceptible de [A ]| me eteindre subitement, de unx instant a` lx autre. Ne ferais <-> je donc [A ]| pas mieux de parler de mx possessions sans plus tarder ? Cela ne [A ]| serait <-> il pas plus prudent ? Quitte a` y apporter des correctifs a` [A ]| lx dernie`re minute, lx cas e=che=ant ? Voila` ce que lx raison me [A ]| conseille. Mais lx raison a peu de prise sur moi, en ce moment. [A ]| toutx concourt a` me encourager. Mais mourir sans laisser [A ]| de inventaire, puis <-> je vraiment me re=signer` a` cette possibilite= ? [A ]| Voila` que je recommence a` ergoter. Il faut supposer que je me y [A ]| re=signe, puisque je vais en courir lx risque. toutx mx vie je me [A ]| suis retenu de e=tablir ce bilan, en me disant, Trop to^t, trop to^t. [A ]| Eh bien, il est encore trop to^t. toutx mx vie je ai re^ve= du moment [A ]| ou`, fixe= enfin, autant que on peut l' e^tre avant de avoir toutx perdu, [A ]| je pourrais tirer lx trait et faire lx somme. Ce moment semble [A ]| imminent. Je ne perdrai pas pour autant mx sang-froid. Donc mx [A ]| histoires d'abord et en dernier lieu, si toutx va bien, mx [A ]| inventaire. Et je commencerai, pour ne plus les voir, par lx homme [A ]| et lx femme. Ce sera lx premie`re histoire, il ne y a pas la` matie`re [A ]| a` deux histoires. Il ne y aura donc que trois histoires apre`s toutx, [A ]| celle que je viens de indiquer, puis celle de lx animal, puis celle [A ]| de lx chose, unx pierre sans doute. toutx c^a est tre`s clair. Ensuite [A ]| je me occuperai de mx possessions. Si apre`s c^a je vis encore, je [A ]| ferai lx ne=cessaire, pour e^tre su^r de ne pas me e^tre [A ]| trompe=. Voila` qui est de=cide=. Autrefois je ne savais pas ou` [A ]| je allais, mais je savais que je arriverais, je savais que [A ]| se accomplirait lx longue e=tape aveugle. Quels a` peu pre`s, mx Dieu. [A ]| ce est bon. Il faut jouer maintenant. je ai de lx peine a` me habituer [A ]| a` cette ide=e. lx vieux brouillard me appelle. Maintenant ce est [A ]| lx inverse que il faut dire. Car cette route bien marque=e, je sens [A ]| que je ne la ferai peut-e^tre pas jusqu'au bout. Mais je ai bon [A ]| espoir. Je me demande si je suis en train de perdre du temps en ce [A ]| moment ou de en gagner. je ai de=cide= e=galement de me rappeler [A ]| brie`vement mx situation pre=sente, avant de commencer mx histoires. [A ]| Je pense que je ai tort. ce est unx faiblesse. Mais je vais me la [A ]| passer. Je jouerai avec d'autant plus de ardeur par lx suite. [A ]| D'ailleurs c^a fera pendant a` lx inventaire. lx esthe=tique est donc [A ]| pour moi, enfin unx certaine esthe=tique. Car il me faudra redevenir [A ]| se=rieux pour pouvoir parler de mx possessions. Voila` donc lx temps [A ]| qui me reste divise= en cinq. En cinq quoi ? Je ne sais pas. toutx se [A ]| divise en soi-me^me, je suppose. Si je me remets a` vouloir re=fle=chir [A ]| je vais rater mx de=ce`s. Je dois dire que cette perspective a [A ]| quelque chose de attrayant. Mais je suis averti. Je trouve de [A ]| l' attrait a` toutx depuis quelques jours. Revenons aux cinq. [A ]| Situation pre=sente, trois histoires, inventaire, voila`. Quelques [A ]| interme`des ne sont pas a` exclure. ce est unx [A ]| programme. Je ne me en e=carterai que dans lx mesure ou` je ne pourrai [A ]| faire autrement. ce est de=cide=. Je sens que je fais unx faute [A ]| e=norme. C^a ne fait rien. @@@@@| [A ]| Situation pre=sente. Cette chambre semble e^tre a` moi. Je ne [A ]| me explique pas autrement que on me y laisse. Depuis lx temps. A` moins [A ]| que unx puissance quelconque le veuille. Cela est peu vraisemblable. [A ]| Pourquoi lx puissances auraient <-> elles change= a` mx e=gard ? Il vaut [A ]| mieux adopter lx explication lx plus simple, me^me si elle l' est peu, [A ]| me^me si elle ne explique pas grand' chose. lx grande clarte= ne est pas [A ]| ne=cessaire, unx faible lumie`re permet de vivre dans lx e=trange, unx [A ]| petite lumie`re fide`le. je ai peut-e^tre he=rite= de lx chambre a` lx [A ]| mort de lx personne qui y e=tait avant moi. Je ne cherche pas plus [A ]| loin en toutx cas. Ce ne est pas unx chambre de ho^pital ou de maison [A ]| de alie=ne=s, c^a se sent. je ai pre^te= lx oreille a` diverses heures de lx [A ]| journe=e, sans jamais rien entendre de suspect ou de inusite=, mais [A ]| toujours lx bruits paisibles de lx homme en liberte=, se levant, se [A ]| couchant, se faisant a` manger, allant et venant, pleurant et riant, [A ]| ou bien rien. Et quand je regarde par lx fene^tre je vois bien, a` [A ]| certains indices, que je ne suis pas dans unx maison de repos [A ]| quelconque. Non, ce est unx chambre de particulier [A ]| ordinaire dans unx immeuble courant apparemment. Je ne me rappelle [A ]| pas comment je y suis arrive=. Dans unx ambulance peut-e^tre unx [A ]| ve=hicule quelconque certainement. Je me y suis trouve= unx jour, dans [A ]| lx lit. Ayant sans doute perdu connaissance quelque part, je [A ]| be=ne=ficie force=ment de unx hiatus dans mx souvenirs, qui ne [A ]| reprennent que a` mx re=veil ici. Quant aux e=ve=nements aboutissant a` [A ]| lx syncope et auxquels sur lx moment je ne ai pas du^ e^tre [A ]| insensible, il ne en reste rien, dans mx te^te, de intelligible. Mais [A ]| qui ne a eu de ces oublis ? Lx lendemains de ivresse en sont [A ]| coutumiers. Ces e=ve=nernents, je me suis quelquefois amuse= a` les [A ]| inventer. Mais sans arriver a` me amuser vraiment. Je ne suis pas [A ]| arrive= non plus a` pre=ciser, pour en faire unx point de de=part, mx [A ]| dernier souvenir avant mx re=veil ici. Je marchais certainement, [A ]| toutx mx vie je ai marche=, sauf lx premiers mois et depuis que je [A ]| suis ici. Mais en fin de journe=e je ne savais pas ou` je avais e=te= ni [A ]| a` quoi je avais pense=. De quoi pourrais <-> je donc me souvenir, et avec [A ]| quoi ? Je me souviens de unx climat. mx jeunesse est plus varie=e, [A ]| telle que je la retrouve par moments. Alors je ne savais pas encore [A ]| tre`s bien me de=brouiller. je ai ve=cu dans unx sorte de coma. Perdre [A ]| connaissance, pour moi, ce e=tait perdre peu de chose. Mais peut-e^tre [A ]| me a <-t-> on assomme=, dans unx fore^t peut-e^tre, oui, maintenant [A ]| que je dis fore^t je me rappelle vaguement unx fore^t. toutx c^a ce est [A ]| du passe=. ce est lx pre=sent que il me faut e=tablir, avant de e^tre [A ]| venge=. ce est unx chambre ordinaire. je ai connu peu de chambres, [A ]| mais celle-ci me parai^t ordinaire. Au fond, si je ne me sentais pas [A ]| mourir, je pourrais me croire de=ja` mort, en train de expier ou dans [A ]| une des maisons du ciel. Mais je sens enfin que lx temps me est [A ]| mesure=. je avais davantage lx impression de lx outre-tombe il y a [A ]| seulement six mois. Si on me avait pre=dit que unx jour je me [A ]| sentirais vivre de cette fac^on, je aurais souri. Cela ne se serait [A ]| pas vu, mais moi je aurais su que je souriais. Je me rappelle bien [A ]| ces derniers jours; ils me ont laisse= plus de souvenirs que lx [A ]| quelque trente mille pre=ce=dents. lx contraire aurait e=te= moins [A ]| surprenant. Quand je aurai fait mx inventaire, si mx mort ne est pas [A ]| pre^te, je e=crirai mx me=moires. Tiens, je ai dit unx plaisanterie. [A ]| ce est bien, ce est bien. Il y a unx armoire dans laquelle je ne ai [A ]| jamais regarde=. mx possessions sont dans unx coin, pe^le-me^le. Avec [A ]| mx long ba^ton je peux les remuer, les amener jusqu'a` moi, les [A ]| renvoyer a` leur place. mx lit est pre`s de lx fene^tre. Je reste [A ]| tourne= vers elle lx plupart du temps. Je vois des toits et du ciel, [A ]| unx bout de rue aussi si je fais unx grand effort. Je ne vois ni [A ]| champs ni montagnes. Ils sont proches cependant. Apre`s toutx que est <-> [A ]| ce que je en sais ? [A ]| Je ne vois pas lx mer non plus, mais je l' entends quand elle est [A ]| grosse. Je peux voir dans unx chambre de lx maison de en face. Il [A ]| se y passe quelquefois des choses bizarres. Lx gens sont bizarres. [A ]| Peut-e^tre se agit <-> il de anormaux. Eux aussi doivent me voir, mx [A ]| grosse te^te hirsute toutx contre lx vitre. Je ne ai jamais eu autant [A ]| de cheveux que a` pre=sent, ni de aussi longs, je le dis sans crainte [A ]| de e^tre contredit. Mais lx nuit ils ne me voient pas, car je [A ]| ne allume jamais. Je me suis unx peu inte=resse= aux e=toiles ici. Mais [A ]| je ne arrive pas a` me y retrouver. En les regardant unx nuit, je me [A ]| suis vu soudain a` Londres. Est <-> ce possible que je aie pousse= jusqu'a` [A ]| Londres ? Et lx e=toiles que ont <-> elles a` voir avec cette cite= En [A ]| revanche lx lune me est devenue familie`re. Je connais bien [A ]| maintenant sx changements de aspect et de orbite, je sais a` peu pre`s [A ]| lx heures ou` je peux la chercher dans lx ciel et lx nuits ou` elle [A ]| ne viendra pas. Quoi encore ? Lx nuages. Ils sont tre`s varie=s, [A ]| vraiment de unx grande varie=te=. Et toutes sortes de oiseaux. Ils [A ]| viennent sur lx rebord de mx fene^tre, demander a` manger ce est [A ]| touchant. Ils frappent a` lx vitre, avec leur bec. Je ne leur ai [A ]| jamais rien donne=. Mais ils viennent toujours. que est <-> ce que ils [A ]| attendent ? Ce ne sont pas es vautours. Non seulement on me laisse [A ]| ici, mais on se occupe de moi ! Voici comment c^a se passe [A ]| maintenant. [A ]| lx porte se entr'ouvre, unx main pose unx plat sur lx petite table [A ]| qui se trouve la` a` cet effet, enle`ve lx plat de lx veille, et lx [A ]| porte se referme. On fait c^a pour moi toutx lx jours, a` lx me^me [A ]| heure probablement. Quand je veux me restaurer je accroche lx table [A ]| avec mx ba^ton et l' ame`ne jusqu'a` moi. Elle est a` roulettes, elle [A ]| roule vers moi avec unx bruit grinc^ant en tirant a` hue et a` dia. [A ]| Quand je ne en ai plus besoin je la renvoie pre`s de lx porte. ce est [A ]| de lx soupe. Ils doivent savoir que je ne ai plus de dents. Je la [A ]| mange unx fois sur deux, unx fois sur trois, en moyenne. Quand mx [A ]| vase de nuit est plein je le mets sur lx table a` co^te= du plat. [A ]| Alors je reste vingt-quatre heures sans vase. Non, je ai deux vases. [A ]| toutx est pre=vu. Je suis nu dans lx lit, a` me^me lx couvertures, [A ]| dont je augmente et diminue lx nombre selon lx saisons. Je ne ai [A ]| jamais chaud, jamais froid. Je ne me lave pas, mais je ne me salis [A ]| pas. Si je me sens sale quelque part je frotte lx endroit avec mx [A ]| doigt humecte= de salive. lx essentiel est de se alimenter et [A ]| de e=liminer, si on veut tenir. Vase, gamelle, voila` lx po^les. Au [A ]| de=but lx choses se passaient autrement. lx femme venait dans lx [A ]| chambre, se affairait autour de moi, se enque=rait de mx besoins, de [A ]| mx volonte=s. je ai fini quand me^me par les lui faire comprendre, [A ]| mx besoins et mx volonte=s. je ai eu du mal. Elle ne comprenait [A ]| pas. Jusqu'au jour [A ]| ou je ai trouve= lx termes, lx accents, adaptes a` sx cas. toutx c^a [A ]| doit e^tre moitie= imaginaire. ce est elle qui me a procure= ce long [A ]| ba^ton. Il est muni de unx crochet. Gra^ce a` lui je peux contro^ler [A ]| jusqu'aux coins lx plus recule=s de mx demeure. Que mx dette est [A ]| grande envers lx ba^tons. je en oublie presque lx coups que ils [A ]| me ont transmis. ce est unx vieille femme. Je ne sais pas pourquoi [A ]| elle est bonne pour moi. Oui, appelons c^a de lx bonte=, sans [A ]| chicaner. Pour elle ce est su^rement de lx bonte=. Je la crois encore [A ]| plus vieille que moi. Mais pluto^t moins bien conserve=e, malgre= sx [A ]| mobilite=. Peut-e^tre fait <-> elle partie de lx chambre, en quelque [A ]| sorte. En ce cas elle ne appelle pas unx e=tude a` part. Mais il ne est [A ]| pas exclu que elle fasse ce que elle fait par charite= ou par unx [A ]| sentiment moins ge=ne=ral de pitie= ou de affection a` mx endroit. toutx [A ]| est possible, je vais finir par le croire. Mais il est plus commode [A ]| de supposer que elle me est de=volue au me^me titre que lx chambre. Je [A ]| ne vois plus de elle que lx main de=charne=e et unx partie de lx [A ]| manche. Me^me pas, me^me pas. Elle est peut-e^tre de=ja` morte, en me [A ]| pre=de=ce=dant, ce est peut-e^tre unx autre main a` pre=sent qui garnit et [A ]| de=barrasse mx petite table. Je ne sais depuis combien de temps je [A ]| suis ici, je ai du^ le dire. Je sais seulement que je e=tais de=ja` tre`s [A ]| vieux avant de me y trouver. Je me dis nonage=naire, mais je ne peux [A ]| pas le prouver. [A ]| Je ne suis peut-e^tre que quinquage=naire, ou que quadrage=naire. Il [A ]| y a unx e=ternite= que je ne en tiens plus lx compte, de mx ans je [A ]| veux dire. Je sais lx anne=e de mx naissance, je ne l' ai pas oublie=e, [A ]| mais je ne sais pas dans quelle anne=e je suis parvenu. Mais je me [A ]| crois ici depuis unx bon moment. Car je sais bien ce que peuvent [A ]| contre moi, a` lx abri de ces murs, lx diverses saisons. Cela ne [A ]| se apprend pas en unx anne=e ou deux. Des journe=es entie`res me ont [A ]| semble= tenir entre deux cillements. Reste <-t-> il quelque chose a` [A ]| ajouter ? Quelques mots peut-e^tre sur moi. mx corps est ce que on [A ]| appelle, peut-e^tre a` la le=ge`re, impotent. Il ne peut pour ainsi [A ]| dire plus rien. C^a me manque parfois de ne plus pouvoir me trai^ner. [A ]| Mais je suis peu enclin a` lx nostalgie. mx bras, unx fois en [A ]| place, peuvent encore exercer de lx force, mais je ai du mal a` les [A ]| diriger. ce est peut-e^tre lx noyau rouge qui a pa^li. Je tremble unx [A ]| peu, mais seulement unx peu. lx plainte du sommier fait partie de mx [A ]| vie, je ne voudrais pas que elle se arre^te, je veux dire que je ne [A ]| voudrais pas que elle se atte=nue. ce est sur lx dos, [A ]| ce est<-> a` <-> dire [A ]| prosterne=, non, renverse=, que je suis lx mieux, ce est ainsi que je [A ]| suis lx moins ossu. Je reste sur lx dos, mais mx joue est sur [A ]| lx oreiller. Je ne ai que a` ouvrir lx yeux pour que recommencent lx [A ]| ciel et lx fume=e des hommes. Je vois et entends fort mal. lx large [A ]| ne est [A ]| plus e=claire= que par reflets. ce est sur moi que mx sens sont [A ]| braque=s. Muet obscur et fade, je ne suis pas pour eux. Je suis loin [A ]| des bruits de sang et de souffle, au secret. Je ne parlerai, pas de [A ]| mx souffrances. Enfoui au plus profond de elles je ne sens rien. [A ]| ce est la` ou` je meurs, a` lx insu de mx chair stupide. Ce que on voit, [A ]| ce qui crie et se agite, ce sont lx restes. Ils se ignorent. Quelque [A ]| part dans cette confusion lx pense=e se acharne, loin du compte elle [A ]| aussi. Elle aussi me cherche, comme depuis toujours, la` ou` je ne [A ]| suis pas. Elle non plus ne sait pas se calmer. je en ai assez. [A ]| que elle passe sur de autres sx rage de agonisante. Pendant ce temps [A ]| je serai tranquille. Telle semble e^tre mx situation. @@@@@| [A ]| lx homme se appelle Saposcat. Comme sx pe`re. Petit nom ? Je ne sais [A ]| pas. Il ne en aura pas besoin. sx familiers l' appellent Sapo. [A ]| Lesquels ? Je ne sais pas. Quelques mots sur sx jeunesse. Il le [A ]| faut. [A ]| ce e=tait unx garc^on pre=coce. Il e=tait peu doue= pour lx e=tudes et ne [A ]| voyait as lx utilite= de celles que on lui faisait faire. Il assistait [A ]| aux cours lx esprit ailleurs, ou vide. [A ]| Il assistait aux cours lx esprit ailleurs. Mais il aimait lx [A ]| calcul. Mais il ne aimait pas lx fac^on [A ]| dont on l' enseignait. ce e=tait lx maniement des nombres concrets qui [A ]| lui plaisait. toutx calcul lui semblait oiseux ou` lx nature de [A ]| lx unite= ne fu^t pas pre=cise=e. Il se adonnait, en public et dans lx [A ]| prive=, au calcul mental. Et lx chiffres qui alors man uvraient [A ]| dans sx te^te la peuplaient de couleurs et de formes. [A ]| Quel ennui. [A ]| Il e=tait lx ai^ne=. sx parents e=taient pauvres et maladifs. Il les [A ]| entendait souvent parler de ce que il faudrait faire pour mieux se [A ]| porter et pour avoir plus de argent. Il e=tait frappe= chaque fois par [A ]| lx vague de ces propos et ne se e=tonnait pas que ils ne eussent jamais [A ]| de suite. sx pe`re e=tait vendeur dans unx magasin. Il disait a` sx [A ]| femme, Il va falloir que je trouve a` travailler lx soir et lx [A ]| samedi apre`s-midi. Il ajoutait, de unx voix mourante, Et lx [A ]| dimanche. sx femme re=pondait, Mais si tu travailles davantage tu [A ]| tomberas malade. Et M. Saposcat de convenir que en effet il aurait [A ]| tort de ne pas se reposer lx dimanche. Voila` au moins des gens [A ]| faits. Mais il ne e=tait pas souffrant au point de ne pouvoir [A ]| travailler lx soirs de lx semaine et lx samedi apre`s-midi. [A ]| Travailler a` quoi ? Disait sx femme. A` des e=critures peut-e^tre, [A ]| re=pondait <-> il. [A ]| Et qui se occupera du jardin ? disait sx femme. lx vie des Saposcat [A ]| e=tait pleine de axiomes, dont unx e=tablissait lx criminelle absurdite= [A ]| de unx jardin sans roses, aux pelouses et aux alle=es mal soigne=es. Si [A ]| je faisais des le=gumes, disait <-> il. Ils cou^tent moins cher a` [A ]| acheter, disait <-> elle. Sapo e=coutait ces onversations avec [A ]| e=merveillement. Pense au prix du fumier, disait sx me`re. Dans lx [A ]| silence qui se ensuivait M. Saposcat re=fle=chissait, avec cette [A ]| application que il apportait a` toutx ce que il faisait, a` lx cherte= du [A ]| fumier qui l' empe^chait de faire aux siens unx vie unx peu plus [A ]| large, en attendant que sx femme se accusa^t, a` sx tour, de ne pas [A ]| donner lx maximum de ce dont elle e=tait capable. Mais elle se [A ]| laissait convaincre facilement que elle ne saurait faire davantage [A ]| sans mettre sx jours en danger. Pense aux frais de me=decin que [A ]| nous e=conomisons, disait M. Saposcat. Et de pharmacie, disait sx [A ]| femme. Il ne leur restait plus que a` envisager unx maison plus [A ]| modeste. Mais nous sommes de=ja` a` lx e=troit, disait Mme Saposcat. Et [A ]| il e=tait sous-entendu que ils le seraient chaque anne=e davantage, [A ]| jusqu'au jour ou`, lx de=part des ai^ne=s compensant lx arrive=e des [A ]| nouveaux-ne=s, il se e=tablirait unx sorte de e=quilibre. Ensuite lx [A ]| maison se viderait peu a` peu. Et finalement ils seraient seulx, [A ]| avec leurs souvenirs. [A ]| Il serait alors temps de de=me=nager. Lui serait a` lx retraite, elle [A ]| a` bout de forces. Ils prendraient unx cottage a` lx campagne ou`, [A ]| ne ayant plus besoin de fumier, ils pourraient se en payer des [A ]| tombereaux. Leurs enfants, sensibles aux sacrifices consentis pour [A ]| eux, leur viendraient en aide. ce est ainsi en plein re^ve que [A ]| se achevaient ces conciliabules lx plus souvent. On aurait dit que [A ]| lx Saposcat puisaient lx force de vivre dans lx perspective de [A ]| leur impotence. Mais quelquefois, avant de en arriver la`, ils se [A ]| penchaient sur lx cas de leur fils ai^ne=. Quel a^ge a <-t-> il ? [A ]| demandait M. Saposcat. sx femme fournissait lx renseignement, il [A ]| e=tait convenu que cela e=tait de sx ressort. Elle se trompait [A ]| toujours. lx faux chiffre, M. Saposcat le reprenait a` sx compte, [A ]| le re=pe=tait plusieurs fois, a` voix basse et avec e=bahissement, [A ]| comme si il eu^t e=te= question de lx hausse de unx denre=e de premie`re [A ]| ne=cessite=, telle lx viande de boucherie. Et en me^me temps il [A ]| cherchait dans lx aspect de sx fils des adoucissements a` ce que il [A ]| venait de apprendre. se agissait <-> il au moins de unx beau morceau ? Sapo [A ]| regardait lx visage de sx pe`re, triste, e=tonne=, affectueux, de=c^u, [A ]| confiant quand me^me. Songeait <-> il a` lx fuite impitoyable des anne=es [A ]| ou au temps que mettait sx fils a` devenir unx homme salarie= ? [A ]| Quelquefois il exprimait avec lassitude sx regret de ne pas voir [A ]| sx fils plus empresse= a` se rendre [A ]| utile. Il vaut mieux que il pre=pare sx examens, disait sx femme. A [A ]| partir de unx motif donne= leurs cerveaux peinaient a` lx unisson. Ils [A ]| ne avaient donc pas de conversation proprement dite. Ils usaient de [A ]| lx parole unx peu comme lx chef de train de sx drapeaux, ou de sx [A ]| lanterne. Ou bien ils se disaient, Descendons ici. Leur fils unx [A ]| fois signale=, ils se demandaient avec tristesse si ce ne e=tait pas [A ]| lx propre des esprits supe=rieurs de e=chouer a` l' e=crit et de se [A ]| couvrir de ridicule a` lx oral. Ils ne se contentaient pas toujours [A ]| de contempler en silence lx me^me paysage. sx sante= au moins est [A ]| bonne, disait M. Saposcat. Pas tant que c^a, disait sx femme. Mais [A ]| rien de de=clare, disait <-> il. A` sx a^ge ce serait lx comble, disait <-> [A ]| elle. Ils ne savaient pas pourquoi il e=tait voue= a` unx profession [A ]| libe=rale. ce e=tait la` encore unx chose qui allait de soi. Il e=tait [A ]| par conse=quent inconcevable que il y fu^t inapte. Ils le voyaient [A ]| me=decin de pre=fe=rence. Il nous soignera quand nous serons vieux, [A ]| disait Mme Saposcat. Et sx mari re=pondait, Je le vois pluto^t [A ]| chirurgien, comme si a` partir de unx certain a^ge lx gens e=taient [A ]| inope=rables. [A ]| Quel ennui. Et je appelle c^a jouer. Je me demande si ce ne est pas [A ]| encore de moi que il se agit, malgre= mx pre=cautions. Vais <-> je e^tre [A ]| [A ]| incapable, jusqu'a` lx fin, de mentir sur autre chose ? Je sens [A ]| se amonceler ce noir, se ame=nager cette solitude, auxquels je me [A ]| reconnais, et me appeler cette ignorance qui pourrait e^tre belle et [A ]| ne est que la^chete=. Je ne sais plus tre`s bien ce que je ai dit. Ce [A ]| ne est pas ainsi que on joue. Je ne saurai biento^t plus de ou` il sort, [A ]| mx petit Sapo, ni ce que il espe`re. Je ferais peut-e^tre mieux de [A ]| laisser cette histoire et de passer a` lx deuxie`me, ou me^me a` lx [A ]| troisie`me, elle de lx pierre. Non, ce serait lx me^me chose. Je ne ai [A ]| que a` faire plus attention. Je vais bien re=fle=chir a` ce que je ai dit [A ]| avant de aller plus loin. A` chaque menace de ruine je me arre^terai [A ]| pour me inspecter tel quel. ce est justement ce que je voulais [A ]| e=viter. Mais ce est sans doute lx seulx moyen. Apre`s ce bain de boue [A ]| je saurais mieux admettre unx monde ou` je ne fasse pas tache. Quelle [A ]| fac^on de raisonner. je ouvrirai lx yeux, je me regarderai trembler, [A ]| je avalerai mx soupe, je regarderai lx petit tas de mx possessions, [A ]| je donnerai a` mx corps lx vieux ordres que je le sais incapable [A ]| de exe=cuter, je consulterai mx conscience pe=rime=e, je ga^cherai mx [A ]| agonie pour mieux la vivre, loin de=ja` du monde qui se dilate enfin [A ]| et me laisse passer. [A ]| je ai essaye= de re=fle=chir au de=but de mx histoire. Il y a des [A ]| choses que je ne comprends [A ]| pas. Mais ce est insignifiant. Je ne ai que a` continuer. [A ]| Sapo ne avait pas de amis. Non, c^a ne va pas. [A ]| Sapo e=tait bien avec sx petits camarades, sans en e^tre exactement [A ]| aime=. Il est rare que lx cancre soit unx solitaire. Il boxait et il [A ]| luttait bien, e=tait le=ger a` lx course, disait avec humour du mal [A ]| des professeurs et me^me a` lx occasion leur re=pondait avec insolence. [A ]| Le=ger a` lx course ? C^a alors. Harcele= de questions il se e=cria unx [A ]| jour, Mais puisque je vous dis que je ne sais pas ! Il passait lx [A ]| plus grande partie de sx temps a` lx e=cole a` cause de sx pensums et [A ]| retenues, ne rentrant souvent a` lx maison que vers huit heures du [A ]| soir. Il se soumettait avec philosophie a` ces vexations. Mais il ne [A ]| se laissait pas frapper. lx premie`re fois que unx mai^tre, a` bout de [A ]| douceur et de raisons, avanc^a sur Sapo lx fe=rule a` lx main, il la [A ]| lui arracha des mains et la jeta a` travers lx fene^tre, qui e=tait [A ]| ferme=e, a` cause de lx hiver. Il y avait la` matie`re a` renvoi. Mais [A ]| Sapo ne fut pas renvoye= ni alors ni plus tard. Je vais chercher a` [A ]| te^te repose=e lx raisons pour lesquelles Sapo ne fut pas renvoye=, [A ]| alors que il me=ritait amplement de l' e^tre. Car je veux lx moins [A ]| possible de ombre, [A ]| dans sx histoire. unx petite ombre, en elle-me^me, sur lx moment, [A ]| ce ne est rien. On ne y pense plus, on continue, dans lx clarte=. Mais [A ]| je connais lx ombre, elle se accumule, se fait plus dense, puis [A ]| soudain e=clate et noie toutx. [A ]| Je ne ai pas pu savoir pourquoi il ne fut pas renvoye=. Je vais e^tre [A ]| oblige= de laisser cette question en suspens. je essaie de ne pas [A ]| me en re=jouir. Vite je 'e=loignerai, mx Sapo, de cette indulgence [A ]| incompre=hensible, je le ferai vivre comme si il avait e=te= puni selon [A ]| sx me=rites. Nous tournerons lx dos a` ce petit nuage, mais nous [A ]| l' aurons a` lx oeil. Il ne couvrira pas lx ciel a` notre insu, nous ne [A ]| le`verons pas soudain lx yeux, en rase campagne, loin de toutx abri, [A ]| vers unx ciel de encre. Voila` ce que je ai de=cide=. Je ne vois pas [A ]| de autre solution. je essaie de faire pour lx mieux. [A ]| A` quatorze ans ce e=tait unx garc^on bien en chair, au teint rose. Il [A ]| avait lx attaches e=paisses, ce qui faisait dire a` sx me`re que il [A ]| serait unx jour encore plus grand que sx pe`re. Curieuse de=duction. [A ]| Mais ce que il avait de plus frappant, ce e=tait sx grosse te^te ronde [A ]| aux cheveux blonds, durs et he=risse=s comme lx poils de unx brosse. [A ]| Me^me sx mai^tres ne pouvaient se empe^cher de [A ]| lui trouver unx te^te intelligente et il leur en e=tait d'autant plus [A ]| pe=nible de ne pouvoir rien y inse=rer. Il nous e=tonnera toutx unx [A ]| jour, disait sx pe`re, quand il e=tait de bonne humeur. ce e=tait au [A ]| cra^ne de Sapo que il devait de avoir pu former cette opinion et de [A ]| pouvoir se y maintenir, contre vents et mare=es. Mais il supportait [A ]| mal lx regard de sx fils et e=vitait de le rencontrer. Il a tx [A ]| yeux, disait sx femme. Alors il tardait a` M. Saposcat de e^tre seulx, [A ]| pour pouvoir inspecter sx yeux dans lx glace. Ils e=taient bleus a` [A ]| peine. En plus clair, disait Mme Saposcat. [A ]| Sapo aimait lx nature, se inte=ressait [A ]| Quelle mise`re. [A ]| Sapo aimait lx nature, se inte=ressait aux animaux et aux plantes et [A ]| levait volontiers lx yeux au ciel, de jour et de nuit. Mais il ne [A ]| savait pas regarder ces choses, lx regards que il leur prodiguait [A ]| ne lui apprenaient rien sur elles. Il confondait lx oiseaux entre [A ]| eux, et lx arbres, et ne arrivait pas a` distinguer lx unes des [A ]| autres lx ce=re=ales. Il ne associait pas lx safrans avec lx [A ]| printemps ni es chrysanthe`mes [A ]| avec lx arrie`re-saison. lx soleil, lx lune, lx plane`tes et lx [A ]| e=toiles, ne lui posaient pas de proble`me. Ces choses e=tranges et [A ]| parfois belles, que il aurait toutx sx vie autour de lui et dont lx [A ]| connaissance le tentait par moments, il acceptait avec unx sorte de [A ]| joie de ne rien y comprendre, comme toutx ce qui venait enfler lx [A ]| murmure, Tu es unx simple. Mais il aimait lx vol de lx e=pervier et [A ]| savait le reconnai^tre entre toutx. Immobile il suivait des yeux lx [A ]| longs vols plane=s, lx attente tremblante, lx ailes se relevant pour [A ]| lx chute a` plomb, lx remonte=e rageuse, fascine= par tant de besoin, [A ]| de fierte=, de patience, de solitude. @@@@@| [A ]| Je ne abandonnerai pas encore. je ai fini mx soupe et renvoye= lx [A ]| petite table a` sx place pre`s de lx porte. lx une des deux fene^tres [A ]| de lx maison de en face vient de se e=clairer. Par lx deux fene^tres [A ]| je entends celles que je peux voir toujours, sans lever mx te^te de [A ]| lx oreiller. A` vrai dire ce ne sont pas deux fene^tres entie`res, mais [A ]| unx entie`re et seulement unx partie de lx autre. ce est cette [A ]| dernie`re qui vient de se e=clairer. Pendant unx moment je ai pu voir lx [A ]| femme qui allait et venait. Puis elle a tire= lx rideaux. Jusqu'a` [A ]| demain je ne la verrai plus, sx ombre peut-e^tre de temps en temps. [A ]| Elle ne tire pas toujours lx rideaux. lx homme [A ]| ne est pas encore rentre=. je ai demande= certains mouvements a` mx [A ]| jambes, a` mx pieds. Je les connais si bien que je ai pu sentir [A ]| lx effort que ils faisaient pour me obe=ir. je ai ve=cu avec eux ce petit [A ]| espace de temps ou` toutx unx drame tient, entre lx message rec^u et lx [A ]| re=ponse de=sole=e. Aux vieux chiens lx heure vient ou`, siffle=s par lx [A ]| mai^tre se en allant a` lx aube sx ba^ton a` lx main, ils ne peuvent [A ]| plus se e=lancer. Alors ils restent dans lx niche, ou dans lx panier, [A ]| quoiqu' ils ne soient pas attache=s, et e=coutent lx pas se e=loigner. [A ]| lx homme aussi est triste. Mais lx grand air et lx soleil ont vite [A ]| fait de le consoler, il ne pense plus a` sx vieux compagnon, [A ]| jusqu'au soir. lx lumie`res de sx maison lui souhaitent lx [A ]| bienvenue et unx faible aboiement lui fait dire, Il est temps que je [A ]| le fasse piquer. Voila` unx joli morceau. C^a ira encore mieux toutx a` [A ]| lx heure. Je vais fouiller unx peu dans mx affaires. Puis je mettrai [A ]| a` te^te sous lx couvertures. Ensuite c^a ira mieux, pour Sapo et [A ]| pour celui qui le suit, qui veut seulement le suivre et se laisser [A ]| guider par lui, par des chemins clairs et endurables. [A ]| lx calme et lx silences de Sapo ne e=taient pas faits pour plaire. [A ]| Au milieu des tumultes, a` lx e=cole et dans sx famille, il restait [A ]| immobile a` sx place, souvent debout, et regardait droit [A ]| devant,lui de sx yeux clairs et fixes comme ceux de unx mouette. On [A ]| se demandait a` quoi il pouvait re^ver ainsi, pendant de longues [A ]| heures. sx pe`re supposait que il e=tait trouble= par lx e=veil du sexe. [A ]| A` seize ans je e=tais pareil, disait <-> il. A` seize ans tu gagnais de=ja` [A ]| tx vie, disait sx femme. ce est vrai, disait M. Saposcat. sx [A ]| mai^tres, eux, y voyaient pluto^t de lx abrutissement pur et simple. [A ]| Sapo laissait tomber sx ma^choire et respirait par lx bouche. On ne [A ]| voit pas tre`s bien en quoi cette expression est incompatible avec [A ]| lx pense=es e=rotiques. Mais effectivement il re^vait moins aux [A ]| filles que a` lui, a` sx vie a` lui, a` sx vie a` venir. Il y a la` [A ]| largement de quoi faire tomber lx ma^choire, a` unx garc^on clairvoyant [A ]| et sensible, et lui boucher temporairement lx nez. Mais je vais [A ]| me octroyer unx petite halte, pour plus de se=curite=. [A ]| Ces yeux de mouette me font tiquer. Ils me rappellent unx vieux [A ]| naufrage, je ne me rappelle plus lequel. ce est unx de=tail [A ]| e=videmment. Mais je suis devenu craintif. Je connais ces petites [A ]| phrases qui ne ont lx air de rien et qui, unx fois admises, peuvent [A ]| vous empester toutx unx langue. Rien ne est plus re=el que rien. [A ]| Elles sortent de lx abi^me et ne ont de cesse que elles ne y entrai^nent. [A ]| Mais cette fois je saurai me en de=fendre. [A ]| Alors il regrettait de ne pas avoir voulu apprendre lx art de [A ]| penser, en commenc^ant par replier lx deuxie`me et troisie`me doigts [A ]| afin de mieux poser lx index sur lx sujet et sur lx verbe [A ]| lx auriculaire, comme le voulait sx professeur de latin, et de ne [A ]| rien entendre, ou si peu, au charabia de doutes, de=sirs, [A ]| imaginations et craintes qui de=ferlaient dans sx te^te. Et pourvu [A ]| de unx peu moins de force et de courage lui aussi aurait abandonne=, [A ]| renonc^ant a` savoir de quelle fac^on il e=tait fait et allait pouvoir [A ]| vivre, et vivant vaincu, aveugle=ment, dans unx monde insense=, parmi [A ]| des e=trangers. [A ]| De ces re^veries il sortait fatigue= et pa^li, ce qui confirmait sx [A ]| pe`re dans lx impression que il e=tait lx proie de spe=culations [A ]| lascives. Il devrait faire plus de sport, disait <-> il. C^a avance, c^a [A ]| avance. On me avait dit que il serait bon athle`te, disait M. [A ]| Saposcat, et maintenant il ne fait plus partie de aucune e=quipe. sx [A ]| e=tudes lui prennent toutx sx temps, disait Mme Saposcat. Et il est [A ]| toujours dernier, disait M. Saposcat. Il aime lx marche, disait Mme [A ]| Saposcat, lx longues marches lui font du bien. M. Saposcat [A ]| ricanait alors, en pensant au bien que faisaient a` sx fils lx [A ]| longues marches solitaires. Et il poussait quelquefois lx e=tourderie [A ]| jusqu'a` dire. On aurait sans doute mieux fait de lui donner unx [A ]| me=tier manuel. Sur quoi il e=tait [A ]| de usage, sinon de rigueur, que Sapo se e=loigna^t, pendant que sx me`re [A ]| se e=criait, Oh Adrien, tu lui as fait de lx peine ! [A ]| C^a avance. Rien ne me ressemble moins que ce gamin raisonnable et [A ]| patient, se acharnant toutx seulx pendant des anne=es a` voir unx peu [A ]| clair en lui, avide de a moindre lueur, ferme= a` lx attrait de [A ]| lx ombre. Voila` bien lx air leger et maigre que il me fallait, loin du [A ]| brouillard nourricier qui me ache`ve. Je ne rentrerai plus dans cette [A ]| carcasse que afin de en savoir lx heure. Je veux e^tre la` unx peu avant [A ]| lx plongeon, rabattre sur moi unx dernie`re fois lx che`re vieille [A ]| e=coutille, dire adieu aux soutes ou` je ai ve=cu, sombrer avec mx [A ]| refuge. Sentimental, va. Mais de ici la` je ai lx temps de fola^trer, [A ]| a` terre, dans cette brave compagnie que je ai toujours de=sire=e, [A ]| toujours recherche=e, et qui ne a jamais voulu de moi. Oui, je suis [A ]| tranquille maintenant, je sais que lx partie est gagne=e, je ai perdu [A ]| toutes lx autres, mais ce est lx dernie`re qui compte. Je dirais que [A ]| ce est du bon travail si je ne avais pas peur de me contredire. Peur [A ]| de me contredire ! Si c^a continue ce est moi que je vais perdre et [A ]| lx mille chemins qui y me`nent. Et je ressemblerai a` ces infortune=s [A ]| de fable, e=crase=s sous lx poids de leur vo*eu exauce=. Et je sens me^me [A ]| unx e=trange envie [A ]| me gagner, celle de savoir ce que je fais, et pourquoi, et de le [A ]| dire. Ainsi je touche au but que je me e=tais propose= dans mx jeune [A ]| a^ge et qui me a empe^che= de vivre. Et a` lx veille de ne plus e^tre [A ]| je arrive a` e^tre unx autre. Ce qui ne manque pas de sel. [A ]| lx grandes vacances. lx matin il prenait des lec^ons particulie`res [A ]| Tu vas nous ruiner, disait Mme Saposcat. ce est unx bon placement, [A ]| re=pondait sx mari. lx apre`s-midi il se en allait, sx livres sous lx [A ]| bras, sous pre=texte que il travaillait mieux en plein air, non, sans [A ]| explication. Sorti de lx ville il cachait sx livres sous unx [A ]| pierre et courait lx campagne. ce e=tait lx saison ou` lx travaux des [A ]| paysans atteignent leur paroxysme et dont lx lente et ge=ne=reuse [A ]| clarte= ne suffit pas a` toutx ce que il y a a` faire. Et souvent on [A ]| profitait du clair de lune pour faire unx dernier voyage entre lx [A ]| champs, souvent lointains, et lx grange ou lx aire, ou pour re=viser [A ]| lx machines et les appre^ter pour lx aube proche. lx aube proche. [A ]| Je me suis endormi. Or je ne tiens pas a` dormir. Il ne y a plus de [A ]| place pour lx sommeil dans mx emploi du temps. Je ne tiens pas ~~ [A ]| mais je ne ai pas 'explications a` donner. lx [A ]| coma est bon pour lx vivants. toutx me ont toujours accable=, ce [A ]| ne est pas lx mot, je les suivais des yeux en geignant de ennui, puis [A ]| je les tuais, ou me mettais a` leur place, ou me enfuyais. Je sens en [A ]| moi lx chaleur de cette vieille fre=ne=sie, mais je sais que elle ne [A ]| me embrasera plus. je arre^te toutx et je attends. Sapo se immobilise sur [A ]| unx jambe, sx e=tranges yeux ferme=s. lx agitation qui lx e=claire se [A ]| fige en mille postures absurdes. lx petit nuage qui passe devant [A ]| leur glorieux soleil obscurcira lx terre aussi longtemps que il me [A ]| plaira. [A ]| Vivre et inventer. je ai essaye=. je ai du^ essayer. Inventer. Ce [A ]| ne est pas lx mot. Vivre non plus. C^a ne fait rien. je ai essaye=. [A ]| Pendant que en moi allait et venait lx grand fauve du se=rieux, [A ]| rageant, rugissant, me lace=rant. je ai fait c^a. toutx seulx aussi, [A ]| bien cache=, je ai fait lx fat, toutx seulx, pendant des heures, [A ]| immobile, souvent debout, dans unx attitude de ensorcele=, en [A ]| ge=missant. ce est c^a, ge=mis. Je ne ai pas su jouer. Je tournais, [A ]| battais des mains, courais, criais, me voyais perdre, me voyais [A ]| gagner, exultant, souffrant. Puis soudain je me jetais sur lx [A ]| instruments du jeu, si il y en avait, pour les de=truire, ou sur unx [A ]| enfant, pour changer sx bonheur en hurlement, ou je fuyais, je [A ]| courais vite me cacher. Ils me poursuivaient, [A ]| lx grands, lx justes, me rattrapaient, me battaient, me faisaient [A ]| rentrer dans lx ronde, dans lx partie, dans lx joie. ce est que [A ]| je e=tais de=ja` en proie au se=rieux. C^a a e=te= mx grande maladie. Je [A ]| suis ne= grave comme de autres syphilitiques. Et ce est gravement que [A ]| je ai essaye= de ne plus l' e^tre, de vivre, de inventer, je me [A ]| comprends. Mais a` chaque nouvelle tentative je perdais lx te^te, me [A ]| pre=cipitais comme vers lx salut dans mx te=ne`bres, me jetais aux [A ]| genoux de celui qui ne peut ni vivre ni supporter ce spectacle chez [A ]| lx autres. Vivre. je en parle sans savoir ce que c^a veut dire. Je [A ]| me y suis essaye= sans savoir a` quoi je me essayais. je ai peut-e^tre [A ]| ve=cu apre`s toutx, sans le savoir. Je me demande pourquoi je parle de [A ]| toutx c^a. Ah oui, ce est pour me de=sennuyer. Vivre et faire vivre. [A ]| Plus lx peine de faire lx proce`s aux mots. Ils ne sont pas plus [A ]| creux que ce que ils charrient. Apre`s lx e=chec, lx consolation, lx [A ]| repos, je recommenc^ais, a` vouloir vivre, faire vivre, e^tre autrui, [A ]| en moi, en autrui. Que toutx c^a est faux. Je ne ai jamais rencontre= [A ]| de semblable. Je pare maintenant au plus presse=. Je recommenc^ais. [A ]| Mais peu a` peu dans unx autre intention. Non plus celle de re=ussir, [A ]| mais celle de e=chouer. Il y a unx nuance. Ce a` quoi je voulais [A ]| arriver, en me hissant hors de mx trou d'abord, puis dans lx [A ]| lumie`re cing'ante vers de inaccessibles nourritures, ce e=tait aux [A ]| extases du vertige, du la^chage, de lx chute, de lx engouffrement, du [A ]| retour au noir, au rien, au se=rieux, a` lx maison, a` celui qui [A ]| me attendait toujours, qui avait besoin de moi et dont moi je avais [A ]| besoin, qui me prenait dans sx bras et me disait de ne plus [A ]| partir, qui me ce=dait lx place et veillait sur moi, qui souffrait [A ]| chaque fois que je le quittais, que je ai beaucoup fait souffrir et [A ]| peu contente=, que je ne ai jamais vu. Voila` que je commence a` [A ]| me exalter. Ce ne est pas de moi que il se agit, mais de unx autre, qui [A ]| ne me vaut pas et que je essaie de envier, dont je suis enfin a` me^me [A ]| de raconter lx plates aventures, je ne sais comment. Moi non plus [A ]| je ne ai jamais su me raconter, pas plus que vivre ou raconter lx [A ]| autres. Comment l' aurais <-> je fait, ne ayant jamais essaye= ? Me [A ]| montrer maintenant, a` lx veille de disparai^tre, en me^me temps que [A ]| lx e=tranger, gra^ce a` lx me^me gra^ce, voila` qui ne serait pas de=pourvu [A ]| de piquant. Puis vivre, lx temps de sentir, derrie`re mx yeux [A ]| ferme=s, se fermer de autres yeux. Quelle fin. [A ]| lx marche=. lx imperfection des rapports entre lx campagnes et lx [A ]| ville ne avait pas e=chappe= a` lx excellent garc^on. Il avait re=uni, a` [A ]| ce sujet, lx conside=rations suivantes, lx unes pre`s peut-e^tre, [A ]| lx autres sans doute loin, de lx ve=rite=. [A ]| Dans sx pays, sur lx plan alimentaire, lx ~~ non, je ne peux [A ]| pas. [A ]| lx paysans. sx visites chez lx paysans. Je ne peux pas. [A ]| Assemble=s dans lx cour ils le regardaient se e=loigner de unx pas [A ]| incertain, baveux, comme si sx pieds sentaient mal lx sol. Souvent [A ]| il se arre^tait, pour repartir, apre`s unx temps de station [A ]| chancelante, dans lx directions lx plus inattendues. Il y avait [A ]| dans sx de=marche quelque chose de flottant, de inerte, lx terre [A ]| semblait le ballotter. Et quand il se remettait en branle, apre`s [A ]| unx halte, il faisait penser a` unx gros duvet que lx souffle arrache [A ]| de lx endroit ou` il se e=tait pose=. @@@@@| [A ]| je ai remue= unx peu mx affaires, les se=parant lx unes des autres [A ]| et les amenant vers moi, pour mieux les voir. Je ne me trompais pas [A ]| de beaucoup en croyant bien les posse=der, dans mx te^te, et pouvoir [A ]| en parler, de unx moment a` lx autre, sans les regarder. Mais je [A ]| voulais en e^tre certain. je ai bien fait. Car je sais maintenant que [A ]| lx image de ces objets ou` je me suis complu jusqu'a` pre=sent, si elle [A ]| e=tait juste dans lx ensemble, ne l' e=tait pas dans lx de=tail. Or je [A ]| ne tiens pas a` manquer cette unique occasion ou` unx sorte de ve=rite= [A ]| se annonce possible et, [A ]| de ce fait, se impose presque. Je veux que ici enfin toutx a` peu pre`s [A ]| soit banni. Je veux e^tre en mesure, quand viendra lx grand jour, [A ]| de annoncer clairement, sans rien ajouter ni omettre, toutx ce que sx [A ]| longue attente me aura apporte=, et laisse=, en fait de biens [A ]| mate=riels. C^a doit e^tre unx obsession. [A ]| Je vois donc que je me e=tais attribue= certains objets qui ne sont [A ]| plus en mx possession, d'apre`s ce que je vois. Auraient <-> ils roule= [A ]| derrie`re unx meuble ? Cela me e=tonnerait. unx chaussure, par exemple, [A ]| peut <-> elle rouler derrie`re unx meuble ? Et cependant je ne vois plus [A ]| que unx seulx chaussure. Et derrie`re quel meuble ? Il ne y a dans [A ]| cette pie`ce, a` mx connaissance, que unx seulx meuble susceptible de [A ]| se interposer entre moi et mx possessions, je parle de lx armoire. [A ]| Mais elle est tellement colle=e contre lx mur, contre lx deux murs, [A ]| car elle est dans lx angle, que elle semble en faire partie. Vous me [A ]| direz peut-e^tre que mx bottine, car ce e=tait unx sorte de bottine, [A ]| est dans lx armoire. je ai eu lx me^me pense=e. Mais je l' ai visite=e, [A ]| lx armoire, mx ba^ton l' a visite=e, ouvrant lx portes, lx tiroirs, [A ]| pour lx premie`re fois peut-e^tre et fouillant partout. Rien. Et [A ]| lx armoire, loin de renfermer mx bottine, est vide. Non, cette [A ]| bottine, je ne l' ai plus, pas plus que certains objets de moindre [A ]| valeur, dont unx bague en zinc, de unx bel e=clat. [A ]| que je croyais avoir conserve=s. Par contre, je ai releve= lx [A ]| pre=sence, dans lx tas, de au moins deux ou trois choses auxquelles [A ]| je ne pensais plus et dont unx au moins, unx fourneau de pipe, ne [A ]| re=veille en moi aucun souvenir. Je ne me souviens de avoir jamais [A ]| fume= lx pipe a` tabac. Je me souviens de lx pipe a` savon dont [A ]| enfant, avant de la jeter loin de moi, je faisais sortir des bulles [A ]| irise=es, pas tant que c^a. Peu importe, ce fourneau est maintenant [A ]| a` moi, de ou` que il vienne. Nombre de mx tre=sors sont de cette [A ]| provenance, tombe=s du ciel. je ai de=couvert aussi unx petit paquet [A ]| enveloppe= dans du papier journal jauni et ficele=. Il me dit quelque [A ]| chose, mais quoi ? Je l' ai amene= toutx pre`s de moi, a` co^te= du lit, [A ]| et je l' ai ta^te avec lx gros bout du ba^ton, en me en servant comme [A ]| de unx pilon, mais doucement. Et mx main a compris, elle a compris [A ]| mollesse et le=ge`rete, mieux je crois que si elle y avait touche= [A ]| directement, palpant et soupesant. Je ne ai pas voulu le de=faire, je [A ]| ne sais pourquoi. Je l' ai renvoye= dans lx coin, avec lx reste. je en [A ]| reparlerai peut-e^tre, lx moment venu. Je dirai, je me entends de ici, [A ]| Item, unx petit paquet, mou, et le=ger comme unx plume, ficele= dans [A ]| du papier journal. Ce sera mx petit myste`re, bien a` moi. ce est [A ]| peut-e^tre unx lack de roupies. Ou unx me`che de cheveux. [A ]| Je me suis dit aussi que il faut que je aille plus [A ]| vite. lx vraies vies ne tole`rent pas cet exce`s de circonstance. [A ]| ce est la` que guette lx malin, comme dans lx plis de lx prostate lx [A ]| gonocoque. Je suis presse=. ce est de la` que surgit unx jour, alors [A ]| que toutx sourit et brille, lx grande chevauche=e des nuages noirs et [A ]| bas, inoubliable, emportant lx azur pour toujours. mx situation est [A ]| vraiment de=licate. Que de belles choses, de choses importantes, je [A ]| vais rater par crainte, par crainte de tomber dans lx ancienne [A ]| erreur, par crainte de ne pas finir a` temps, par crainte de jouir, [A ]| unx dernie`re fois, de unx dernier flot de tristesse, de impuissance et [A ]| de haine. lx formes sont varie=es ou` lx immuable se soulage de e^tre [A ]| sans forme. He= oui, je ai toujours e=te= sujet a` lx forte pense=e, [A ]| spe=cialement au de=but de lx anne=e. Celle-la` me travaillait depuis [A ]| quelques minutes. je ose espe=rer que il ne y en aura plus, de aussi [A ]| forte. Apre`s toutx il importe peu de finir, je ai du^ le dire. lx [A ]| velle=ite ne a en soi rien de spe=cialement de=shonorant Mais se agit <-> il [A ]| de cela ? Il y a des chances. Je veux seulement que mx dernie`re [A ]| parle jusqu'au bout de vivre, je ai du^ changer de avis. ce est toutx. [A ]| Je me comprends. Si lx vie y vient a` manquer, je le sentirai. Je [A ]| veux seulement savoir, de celui qui y fait de si bons de=buts avant [A ]| de l' abandonner, que seulx mx mort l' empe^che de continuer, de [A ]| vaincre, perdre, jouir, souffrir, pourrir et mourir, et que me^me [A ]| moi vivant il aurait attendu, pour e^tre mort, que sx corps le fu^t. [A ]| Voila` ce qui se appelle mode=rer sx exigences. [A ]| mx corps ne se de=cide pas encore. Mais je crois que il pe`se [A ]| davantage sur lx sommier, se e=tale et se aplatit. mx souffle, quand [A ]| je le retrouve, remplit lx chambre de sx bruit, sans que mx [A ]| poitrine remue plus que celle de lx enfant qui dort. je ouvre lx [A ]| yeux et regarde longuement, sans ciller, comme petit, toutx petit, [A ]| je interrogeais lx nouveaute=s, et ensuite lx antiquite=s, lx ciel [A ]| nocturne. Entre lui et moi lx vitre, embue=e, marbre=e de lx [A ]| souillure des anne=es. Je soufflerai volontiers dessus, mais elle [A ]| est trop loin. Ce ne est pas vrai. Peu importe, mx souffle ne la [A ]| ternirait pas. ce est unx nuit comme les aimait Kaspar David [A ]| Friedrich, tempestueuse et claire. Ce nom qui me revient, et ces [A ]| pre=noms. lx nuages chassent, haillonneux, hache=s par lx vent, sur [A ]| unx fond limpide. Si je patientais je verrais lx lune. Mais je ne [A ]| patienterai pas. Maintenant que je ai vu je entends lx vent. Je ferme [A ]| lx yeux et il se confond avec mx souffle. Mots et images [A ]| tourhillonnent dans mx te^te, surgissent ine=puisables et se [A ]| poursuivent, se fondent, se de=chirent. Mais au-dela` de ce tumulte [A ]| lx calme est grand, et lx indiffe=rence. Plus jamais rien ne y [A ]| mordra vraiment. lx sommier est creuse= comme unx auge. Je suis [A ]| couche= au fond, bien pris entre lx deux versants. Je me tourne unx [A ]| peu, presse contre lx oreiller mx bouche, mx [A ]| nez, y e=crase mx vieux poils toutx a` fait blancs maintenant je [A ]| suppose, tire lx couverture pardessus mx te^te. Je ressens, au fond [A ]| du tronc, je ne peux pas pre=ciser davantage, des douleurs qui [A ]| semblent nouvelles. Je crois que ce est surtout dans lx dos. Elles [A ]| sont comme rythme=es, elles ont me^me unx sorte de petit chant. Elles [A ]| sont bleua^tres. Que toutx c^a est supportable, mx Dieu. je ai lx te^te [A ]| presque a` lx envers, comme unx oiseau. je e=carte lx le`vres, [A ]| maintenant je ai lx oreiller dans mx bouche, je le sens contre mx [A ]| langue, mx gencives. je ai, je ai. Je suce. je ai fini de me [A ]| chercher. Je suis enfoui dans lx univers, je savais que je y [A ]| trouverais unx jour mx place, lx vieil univers me prote`ge, [A ]| victorieux. Je suis heureux, je savais que je serais heureux unx [A ]| jour. Mais je ne suis pas sage. Car lx sagesse, ce serait [A ]| maintenant de me laisser aller, dans cet instant de bonheur, il me [A ]| semble. Mais que est <-> ce que je fais ? Je retourne encore au jour, [A ]| aux champs que je aurais tant voulu aimer, au ciel ou` courent de [A ]| petits nuages blancs et le=gers comme des flocons, a` lx vie que je [A ]| ne ai pas su prendre, par mx faute peut-e^tre, par orgueil ou par [A ]| petitesse, mais je ne crois pas. lx be^tes paissent, [A ]| lx soleil chauffe lx rochers et les fait briller. Oui, je laisse [A ]| mx bonheur et retourne aux hommes aussi, qui vont et viennent [A ]| souvent avec des fardeaux. Je les ai peut-e^tre mal juge=s, mais je [A ]| ne crois pas. D'ailleurs je ne les ai pas juge=s. Je veux seulement [A ]| unx dernie`re fois essayer de comprendre, de commencer a` comprendre, [A ]| comment de tels e^tres sont possibles. Non, il ne se agit pas de [A ]| comprendre. De quoi alors ? Je ne sais pas. je y vais quand me^me. Je [A ]| ne devrais pas. lx nuit, lx orage, lx malheur, lx catalepsies de [A ]| lx a^me, cette fois je verrai combien toutx cela est bon. toutx ne est [A ]| pas encore dit entre moi et ~~ si, toutx est dit. Peut-e^tre ai <-> je [A ]| seulement envie de l' entendre dire encore unx fois. Encore unx [A ]| petite fois. Pourtant non, je ne ai envie de rien. [A ]| lx Louis. lx Louis avaient du mal a` vivre, je veux dire a` [A ]| joindre lx deux bouts. Il y avait lx homme, lx femme et deux [A ]| enfants, unx garc^on et unx fille. Voila` au moins qui ne admet pas de [A ]| controverse. On appelait lx pe`re lx gros Louis et, en effet, il [A ]| l' e=tait. Il avait e=te= marie= plusieurs fois de=ja`, avant de fonder, [A ]| avec unx jeune cousine, lx foyer ou` le voila` encore. Il avait [A ]| de autres enfants ailleurs, des hommes et des femmes solidement [A ]| engonce=s dans lx vie, ne espe=rant plus rien, ni de eux-me^mes, ni des [A ]| autres. Ils lui venaient en aide, chacun selon sx possibiiite=s, [A ]| lx humeur du moment, par reconnaissance envers celui sans qui ils [A ]| ne auraient jamais vu lx jour, ou se disant, indulgents, Si ce [A ]| ne avait pas e=te= lui c^'aurait e=te= unx autre. lx gros Louis e=tait [A ]| entie`rement e=dente= et fumait sx cigarettes dans unx fume-cigarette, [A ]| toutx en regrettant sx pipe. Il e=tait re=pute= bon saigneur et [A ]| de=peceur de porcs et e=tait tre`s demande=, assez demande=, comme tel, [A ]| car il prenait moins cher que lx boucher et me^me souvent se [A ]| contentait, pour toutx re=mune=ration, de unx jambonneau ou de unx peu de [A ]| fromage de te^te. Que toutx cela est vraisemblable. Car il aimait ce [A ]| travail et e=tait fier de savoir si bien le faire, en artiste, selon [A ]| lx secret que sx pe`re lui avait transmis et dont il se conside=rait [A ]| lx dernier de=positaire. Il parlait souvent de sx pe`re avec [A ]| tendresse et respect. On ne verra plus sx semblable, disait <-> il, [A ]| unx fois que je serai parti. Il devait dire c^a autrement. lx [A ]| grands jours de Louis e=che=aient donc en de=cembre et en janvier, et [A ]| a` partir de fe=vrier il attendait avec impatience lx retour de cette [A ]| saison, dont lx e=ve=nement principal est incontestablement lx [A ]| cele=bration de lx naissance du Sauveur, dans unx e=table, toutx en se [A ]| demandant si il irait jusque-la`. Alors il se en allait ayant sous lx [A ]| bras, dans leur boi^te, lx couteaux longuement affile=s lx veille au [A ]| coin du feu, et [A ]| dans sx poche, dans unx papier, lx tablier destine= a` prote=ger [A ]| pendant lx travail sx costume des dimanches et jours de fe^te. Et [A ]| a` lx pense=e que lui, lx gros Louis, e=tait en route vers cette [A ]| lointaine ferme ou` on l' attendait, et que malgre= sx grand a^ge on [A ]| avait encore besoin de lui, qui pouvait ce que lx jeunes ne [A ]| pouvaient pas, alors sx vieux coeur tressaillait dans sx cage. De [A ]| ces expe=ditions il rentrait tard dans lx nuit, ivre et e=puise= par [A ]| lx longue marche et par lx e=motion. Et pendant des jours il ne [A ]| parlait que du cochon que il avait expe=die=, je dirais dans lx autre [A ]| monde si je ne savais pas que lx cochons ne ont que celui-ci, ce [A ]| qui ennuyait horriblement sx famille. Mais ils ne osaient rien lui [A ]| dire, car ils le craignaient. Oui, a` lx a^ge ou` lx plupart des gens [A ]| se font toutx petits, comme pour se excuser de e^tre encore la`, Louis [A ]| se faisait craindre et se conduisait comme bon lui semblait. Et [A ]| me^me sx jeune femme avait renonce= a` lui faire baisser pavillon, en [A ]| se appuyant sur sx con, ce mai^tre atout des jeunes femmes. Car elle [A ]| savait ce que il ferait si elle refusait de le lui entre-ba^iller. Et [A ]| me^me il exigeait que elle lui facilita^t lx ta^che, par des moyens qui [A ]| souvent lui paraissaient exorbitants. Et au moindre signe de [A ]| re=bellion de sx part il allait dans lx lavoir chercher lx battoir [A ]| et la frappait jusqu'a` ce que elle vi^nt a` re=sipiscence. Soit dit [A ]| entre parenthe`ses. Et [A ]| pour en revenir aux cochons, Louis continuait a` entretenir lx [A ]| siens, lx soir, a` lx chandelle, de celui que il venait de tuer, [A ]| jusqu'au jour ou` on l' appelait pour en tuer unx autre. Alors sx [A ]| conversation roulait entie`rement sur ce dernier, si diffe=rent de [A ]| lx autre sous toutx lx rapports, tellement diffe=rent, et cependant [A ]| au fond lx me^me. Car toutx lx cochons sont pareils, quand on les [A ]| connai^t bien, se de=battant, criant, saignant, criant, se de=battant, [A ]| geignant et se e=vanouissant a` peu pre`s de lx me^me fac^on, de unx fac^on [A ]| qui ne est que a` eux et dont ne saurait user unx agneau, par exemple, [A ]| ou unx chevreau. Mais a` partir du mois de mars lx gros Louis se [A ]| calmait et redevenait taciturne. Et depuis fin novembre sx famille [A ]| attendait avec impatience que vi^nt lx heure de e=pandre lx fumier et [A ]| de mettre lx haricots en terre. [A ]| lx fils, ou hoir, e=tait unx grand gaillard avec unx dentition [A ]| terrible. Edmond. [A ]| lx ferme. lx ferme des Louis e=tait situe=e dans unx creux, inonde= en [A ]| hiver, en e=te= grille=. On y acce=dait par unx belle prairie. Mais [A ]| cette belle prairie ne e=tait pas aux Louis, mais a` de autres fermiers [A ]| qui vivaient loin de la`. Des jonquilles et des narcisses y [A ]| fleurissaient avec unx exube=rance extraordinaire, a` lx saison [A ]| approprie=e. Louis y promenait sx che`vres, sournoisement, a` lx nuit [A ]| tombante. @@@@@| [A ]| Chose curieuse, si Louis avait lx chic pour tuer lx cochons, il [A ]| ne avait pas celui de les e=lever, et il e=tait rare que lx sien [A ]| de=passa^t lx soixante kilogrammes. Enferme= dans lx petite porcherie [A ]| de`s sx arrive=e, au mois de avril, il y restait jusqu'au jour de sx [A ]| mort, unx peu avant lx No*el. Car Louis se obstinait a` redouter, pour [A ]| sx cochons, quoique chaque anne=e lui en administra^t le de=menti, [A ]| lx effets amaigrissants de lx exercice. Il redoutait pour eux [A ]| e=galement lx lumie`re du jour et lx grand air. Et ce e=tait en fin de [A ]| compte unx cochon faible, aveugle et maigre que il couchait dans lx [A ]| caisse sur lx dos, lx pattes lie=es, et tuait avec emportement, [A ]| mais sans se presser, en lui reprochant a` haute voix sx [A ]| ingratitude. Et il ne pouvait ou ne voulait pas comprendre que lx [A ]| faute ne en e=tait pas au cochon, mais a` lui-me^me, qui l' avait trop [A ]| dorlote=. Et il persistait dans sx erreur. [A ]| Monde mort, sans eau, sans air. ce est c^a, tx souvenirs. De loin [A ]| en loin, au fond de unx cirque, lx ombre de unx lichen fle=tri. Et nuits [A ]| de trois cents heures. Plus che`re des clarte=s, blafarde, gre^le=e, [A ]| moins fate des clarte=s. En voila des effusions. que a <-t-> elle bien pu [A ]| durer, cinq minutes, dix minutes ? Oui, pas plus, gue`re plus. Mais [A ]| il en luit encore, mx filet de ciel. [A ]| Autrefois je comptais, je comptais jusqu'a` trois cents, quatre [A ]| cents et avec de autres choses encore, lx onde=es, lx cloches, lx [A ]| babil des moineaux a` lx aube, je comptais, ou pour rien, pour [A ]| compter, puis je divisais par soixante. C^a passait lx temps, [A ]| je e=tais lx temps, je mangeais lx univers. Plus maintenant. On [A ]| change. En vieillissant. [A ]| Dans lx cuisine sordide, au sol de terre battue, Sapo avait sx [A ]| place, pre`s de lx fene^tre. lx gros Louis et sx fils quittaient lx [A ]| travail, venaient lui serrer lx main, puis repartaient, le laissant [A ]| seulx avec lx me`re et lx fille. Mais elles aussi avaient a` faire, [A ]| elles aussi le quittaient. Il y avait tant a` faire, si peu de [A ]| temps, si peu de bras. lx femme, se arre^tant unx instant entre deux [A ]| courses, ou au milieu de une, levait lx bras au ciel pour les [A ]| laisser retomber lourdement aussito^t, vaincue par lx exigence de [A ]| leur grand poids. Puis elle leur imprimait, a` chacun de sx co^te=, [A ]| des mouvements difficiles a` de=crire et dont lx signification [A ]| ne e=tait pas tre`s claire. Elle les e=cartait de sx flancs, je dirais [A ]| brandissais si je ignorais encore mieux lx ge=nie de votre langue. C^a [A ]| tenait du geste e=trange, a` lx fois cole=reux et de=sarticule=, du bras [A ]| secouant unx torchon, ou unx chiffon, par lx fene^tre, pour en faire [A ]| tomber lx poussie`re. [A ]| lx mains tre=pidaient, vides et molles, si vite que il semblait y en avoir [A ]| quatre ou cinq au bout de chaque bras. En me^me temps elle profe=rait [A ]| des questions furieuses et sans re=ponde dans lx genre de, A quoi bon? [A ]| sx cheveux se de=nouaient et retombaient autour de sx visage. Ils [A ]| e=taient abondants, ris et sales, car elle ne avait pas lx temps de se en [A ]| occuper, et lx visage e=tait pa^le et maigre et comme gouge= par lx [A ]| soucis et par lx amertume en re=sultant. lx gorge ~~ non, ce est lx te^te [A ]| qui importe et lx bras que elle appelle lx premiers a` sx secours, qui [A ]| se croisent, gesticulent, puis reprennent tristement lx travail, [A ]| soulevant lx vieux objets inertes et les changeant de place, les [A ]| rapprochant et les e=cartant lx uns des autres. Mais cette pantomime [A ]| et ces e=jaculations ne e=taient a` lx intention de aucun vivant. Car toutx [A ]| lx jours et plusieurs fois par jour cela lui prenait, a` lx maison et aux [A ]| champs. Alors elle ne se souciait pas de savoir si elle e=taient seulx ou [A ]| non, si ce que elle e=tait en train de faire e=tait urgent ou pouvait [A ]| attendre. Mais elle la^chait toutx et se mettait a` crier et a` gesticuler, [A ]| seulx au monde sans doute et indiffe=rence a` se qui se passait autour [A ]| de elle. Puis elle se taisait et restait unx moment immobile, avant de [A ]| reprendre lx travail que elle avait abandonne= ou de se pre=cipiter vers [A ]| unx autre. Sapo restait seulx, pre`s de lx fene^tre, lx bol de lait de che`vre [A ]| sur lx table [A ]| devant lui, oublie=. ce e=tait lx e=te=. lx pie`ce restait [A ]| sombre maigre= lx porte et lx fene^tre ouvertes a lx grande lumie`re du [A ]| dehors. Par ces ouvertures e=troites et loin lx une de lx autre lx clarte= [A ]| coulait, faisant briller unx petit espace, puis mourait, sans se e^tre [A ]| de=ploye=e. Ce ne e=tait pas unx chose certaine, assure=e tant que [A ]| durerait lx jour. lx jour ne e=tait nulle part dans lx pie`ce comme il [A ]| e=tait partout dehors, tranquille et continu entre lx ciel et lx terre. [A ]| Mais il y entrait sans cesse, de=bite= et renouvete= par lx dehors, il y [A ]| entrait sans cesse et y mourait, devore= par lx ombre au fur et a` mesure. [A ]| Et pour peu que lx de=bit vint a` se affaiblir lx pie`ce se obscurcissait de [A ]| plus, jusqu'a` ce que plus rien ne y fu^t visible. Car lx ombre avait vaincu. [A ]| Et Sapo, tourne= vers lx terre rutilante qui lui faisait mal aux yeux, [A ]| avait dans lx dos, et toutx autoure de lui, lx ombre invincible, et elle [A ]| rampait autour de sx visage e=claire=. Quelquefois brusquement il se [A ]| tournait vers elle, se y exposait, se y baignait, avec unx sorte de [A ]| soulagement. Alors il entendait mieux lx bruit des affaire=s, de lx fille [A ]| qui criait apre`s lx che`vres, du pe`re qui invectivait sx mulet. Mais au [A ]| fond de lx ombre ce e=tait lx silence, celui de lx poussie`re et des choses [A ]| qui ne bougeraient jamais, si il ne de=pendait que de elles. Et du re=veil [A ]| que il ne voyait pas lx tic-tac e=tait comme lx voix du silence qui lui [A ]| aussi, comme lx ombre, [A ]| vaincrait unx jour. Et alors toutx serait [A ]| silencieux et noir et lx choses seraient a` leur place pour toujours, [A ]| enfin. Enfin Sapo sortait de sx poches lx quelques pauvres cadeaux [A ]| que il avait apporte=s, les posait sur lx table et se en allait. Mais il [A ]| arrivait quelquefois, avant que il se de=cida^t a` se en aller, avant que il [A ]| se en alla^t pluto^t, car il ne y avait pas de=cision, que unx poule, profitant [A ]| de lx porte ouverte, se aventura^t dans lx pie`ce. A peine lx seuil franchi [A ]| elle se arre^tait, unx patte en lx air, lx te^te de co^te=, battant des [A ]| paupie`res, aux aguets. Puis, rassure=, elle poussait plus avant, [A ]| saccade=e, lx cou en accorde=on. ce e=tait unx pule grise, toujours lx [A ]| me^me peut-e^tre. Sapo finit par bien la connai^tre et, il lui semblait, [A ]| par e^tre connu de elle. Si il se levait pour partir elle ne se affolait pas. [A ]| Mais il pouvait y en avoir plusieurs, toutes grises et pour lx reste se [A ]| ressemblant tellement que lx o*eil de Sapo, avide de ressemblances, ne [A ]| savait les de=partir. Quelquefois elle e=tait suivie de unx deuxie`me, [A ]| de unx troisie`me et me^me de unx quatrie`me, tre`s diffe=rentes de elle et [A ]| entre elles assez diffe=rentes, quant au plumage et au galbe. Celles-ci [A ]| se montraient moins farouches que lx grise, qui e=tait passe=e lx [A ]| premie`re et a` qui il ne e=tait rien arrive=. Vivement e=claire=es unx [A ]| instant, dans lx entre=e, elles se estompaient de plus en plus a` mesure [A ]| que elles avanc^aient, puis disparaissaient. [A ]| Silencieuses d'abord, [A ]| craignant de se trahir, elles se mettaient peu a` peu a` gratter et a` [A ]| glousser, de contentement, et a` de=contracter leurs plumes [A ]| bruissantes. Mais souvent il ne venait que lx grise seulx, ou lx une des [A ]| grises si on pre=fe`re, car ce est la` unx chose qui ne se saura jamais, [A ]| quoiqu' il eu^t e=te= facile de en avoir lx co*eur net, en se donnant unx peu de [A ]| mal. Et il aurait suffi de se trouver la` au moment ou` toutes lx poules [A ]| venaient en courant de toutx lx co^te=s vers Mme Louis qui criait, [A ]| Pe-titpetitpetit! toutx en tapant sur unx vielle boi^te avec unx vielle [A ]| cuiller, pour savoir si il ne y avait que unx seulx poule grise ou si il y en [A ]| avait plusieurs. Mais apre`s toutx a` quoi cela aurait <-> il servi? Car il se [A ]| pouvait fort bien que il y eu^t plusieurs poules grises et que ce fu^t [A ]| ne=anmoins toujours lx me^me qui venait dans lx cuisine. Et cependant [A ]| lx expe=rience e=tait a` tenter. Car il se pouvait fort bien que il ne y eu^t [A ]| que unx seulx poule grise, me^me au moment de lx pa^te=e. Ce qui aurait [A ]| e=te= concluant. Et cependant ce est la` unx chose qui ne se saura [A ]| jamais. Car parmi ceux qui le surent, lx uns sont morts et lx autres [A ]| ont oublie=. Et lx jour ou` Sapo voulut absolument en avoir lx co*eur net, [A ]| ce e=tait de=ja` trop tard. Alors il se mit a` regretter de ne pas avoir [A ]| compris, a` temps pour pouvoir en profiter, lx importance que auraient unx [A ]| jour pour lui ces se=ances dans [A ]| lx cuisine des Louis ou`, ni toutx a` fait [A ]| dedans, ni toutx a` fait dehors, il attendait de se trouver a` nouveau [A ]| debout et en marche, et en attendant notait beaucoup de choses, sans [A ]| me=fiance, dont ce gros oiseau anxieux et cendre=, irre=solu dans lx [A ]| lumie`re du seuil, puis gloussant et grattant derrie`re lx fourneau et [A ]| remuant sx ailes atrophie=es, que on viendrait chasser a` petits pas [A ]| he=sitants, se arre^tant souvent, e=coutant, ouvrant et refermant sx [A ]| petits yeux noirs et pourtant brillants. Et Sapo se en allait, ne se [A ]| doutant de rien, croyant avoir assiste= a` des choses quelconques et de [A ]| toutx repos. Il se courbait pour franchir lx porte et voyait devant lui lx [A ]| puits, avec sx treuil, sx chai^ne et sx seau, et souvent aussi unx longue [A ]| corde=e de linge loqueteux, se=chant au soleil et se balanc^ant. Il [A ]| partait par lx petit chemin que il avait pris pour venir, ce est <-> a` <-> dire a` lx [A ]| lisie`re de lx prairie a` lx ombre des grands arbres qui bordaient lx [A ]| ruisseau, dont lx lit e=tait unx tourment de racines noueuses, de pierres [A ]| et de boue durcie. Et ainsi il se e=loignait souvent inaperc^u, malgre= sx [A ]| e`trange de=marche , sx arre^ts et incartades. Ou lx Louis le voyaient, [A ]| de loin ou de pre`s, ou lx uns de loin et lx autres de pre`s, surgir de [A ]| derrie`re lx linge et se engager dans lx sentier, sans essayer de le retenir [A ]| ni me^me lui crier [A ]| adieu, et sans se offenser de ce de=part peu amical en [A ]| apparence, car ils savaient que ne ne e=tait pas dans unx mauvaise [A ]| intention. Ou si sur lx moment ils ne pouvaient se empe^cher de lui en [A ]| vouloir unx peu, ce e=tait la` unx sentiment qui se e=vanouissait par lx suite, [A ]| a` lx vue du papier froisse= sur lx table de lx cuisine, contenant [A ]| quelques petits articles de mercerie. Et ces humbles cadeaux si utiles, [A ]| et cette fac^on si de=licate de donner, les de=sarmaient e=galement [A ]| devant lx bol de lait de che`vre vide= seulement a` moitie= ou reste= [A ]| intact, et les empe^chaient de y voir unx affront, comme le voulait lx [A ]| tradition. Mais a` bien y re=fle=chir, lx de=part de Sapo ne devait leur [A ]| e=chapper que rarement. Car lx moindre mouvement a` proximite= de [A ]| leurs teres, ne fu^t <-> ce que celui de unx oiseau se posant ou se envolant, leur [A ]| faisait lever lx te^te et ouvrir grand lx yeux. Et me^me sur lx route, [A ]| dont des tronc^ons e=taient visibles a` plus de unx mille, il ne pouvait rien [A ]| se produire a` leur insu, et ils savaient non seulement reconnai^tre lx [A ]| personnes qui y passaient et que lx distance re=duisait aux dimensions [A ]| de unx te^te de e=pingle, mais aussi deviner de ou` elles venaient, ou` elles [A ]| allaient et dans quel but. Alors ils se criaient lx nouvelle, car ils [A ]| travaillaient souvent loin lx uns des autres, ou ils se faisaient des [A ]| signaux, toutx redresse=s et tourne=s vers lx e=ve=nement, car ce en e=tait [A ]| un, avant de se courber a` [A ]| nouveau vers lx terre nourricie`re. Et au [A ]| premier repos qui les re=unissait, autour de lx table ou ailleurs, chacun [A ]| disait sx fac^on de comprendre lx chose et e=coutait celle des autres. [A ]| Et si de prime abord ils ne e=taient pas d'accord sur ce que ils avaient vu [A ]| et sur sx signification, ils en parlaient gravement entre eux jusqu'a` ce [A ]| que ils le fussent, je veux dire d'accord, ou y renonc^assent, pour [A ]| toujours. Il e=tait donc diffile a` Sapo de se glisser inaperc^u, me^me a` [A ]| lx ombre des arbres qui bordaient lx ruisseau, a` supposer que il eu^t e=te= [A ]| capable de se glisser, car il avait lx air pluto^t de patauger dans unx [A ]| fondrie`re. Et toutx levaient lx te^te et le regardaient faire, puis se [A ]| regardaient lx uns lx autres, avant de se pencher a` nouveau vers lx [A ]| terre il errait peut-e^tre unx petit sourire qui ne en e=tait pas unx toutx a` [A ]| fait, unx petit rictus pluto^t, mais sans me=chancete=, et chacun se [A ]| demandait peut-e^tre si lx autres ressentaient lx me^me chose et se [A ]| promettait de se en informer, a` lx premie`re re=union. Mais de Sapo qui [A ]| se e=loignait en tre=buchant, tanto^t a` lx ombre des arbres se=culaires [A ]| dont il ignorait lx espe`ce, tanto^t dans lx clarte= de lx haute prairie, [A ]| tellement sx de=marche e=tait incertaine, de Sapo lx visage e=tait [A ]| grave comme toujours, ou pluto^t sans expression. Et quand il [A ]| se arre^tait ce ne e=tait pas pour mieux penser, ou pour [A ]| mieux regarder [A ]| sx re^ve, mais ce e=tait simplement que lx voix qui lui disait de avancer [A ]| se e=tait tue. Alors de sx yeux pa^les il fixait lx terre sans en voir lx [A ]| beaute=, ni lx utilite=, ni lx petites fleurs sauvages aux milles teintes [A ]| subtiles, a` lx aise parmi lx cultures et lx herbes folles. Mais ces [A ]| stations e=tait encore jeune. Et le voila` brusquement a` nouveau errant [A ]| a` travers lx terre, passant de lx ombre a` lx clarte=, de lx clarte= a` [A ]| lx ombre, avec indiffe=rence. @@@@@| [A ]| Quand je me arre^te, comme tanto^t, lx bruits reprennent avec unx [A ]| force e=trange, ceux dont ce est lx heure. De sorte que il me semble [A ]| retrouver lx oui^e de mx jeunesse. Alors dans mx lit, dans lx obscurite=, [A ]| lx nuits de tempe^te, je savais faire lx part, dans lx hurlement du [A ]| dehors, des feuilles, des branches, des troncs ge=misants, de lx herbe [A ]| me^me et de lx maison qui me abritait. Chaque arbre avait sx fac^on de [A ]| crier, comme par temps calme sx murmure. je entendais au loin lx [A ]| portail en fer tirer sur sx piliers et se entre-choquer sx battants a` [A ]| claire-voie, par ou` se engouffrait lx vent. Et il ne e=tait jusqu'au [A ]| sable de lx alle=e qui ne eu^t sx voix. lx nuit sans souffle pour moi e=tait [A ]| unx autre tempe^te, faite de innombrables hale`tements, que je me amusais a` [A ]| de=pister. Oui, je me suis [A ]| beaucoup amuse= avec leur soi-disant calme, [A ]| jeune. lx bruit que je pre=fe=rais ne avait rien de noble. ce e=tait [A ]| lx aboiement des chiens, lx nuit, dans lx petits hameaux accroche=s aux [A ]| flancs de lx montagne, ou` vivaient lx casseurs de pierres, depuis des [A ]| ge=ne=rations. Il me parvenait, a` moi dans lx maison dans lx plaine, [A ]| sauvage et flu^te=, a` peine perceptible, vite las. lx chiens de lx [A ]| valle=e re=pondaient, de leur grosse voix pleine de crocs, de ma^choires [A ]| et de bave. De lx montagne aussi me venait unx autre joie, celle des [A ]| lumie`res e=parses y naissant a` lx tombe=e de lx nuit, se unissant en [A ]| taches a` peine plus claires que lx ciel, moins claires que lx e=toiles et [A ]| que lx moindre lune e=teignait, qui se e=teignaient de elles-me^mes a` [A ]| peine allume=es. ce e=taient des choses qui e=taient a`la limite du [A ]| silence et de lx nuit, et qui biento^t cessaient. ce est ainsi que je [A ]| raisonne a` pre=sent, a` mx aise. Debout devant mx haute fene^tre je [A ]| me y abandonnais, attendant que c^a finisse, que mx joie finisse, la` loin [A ]| devant moi, en moi, tendu vers lx joie de mx joie finie. Mais il se agit a` [A ]| pre=sent, pluto^t que de ces mise`res, de mx oreilles, de ou` jaillissent [A ]| deux touffes impe=tueuses de poils jaunes probablement, jaunis par lx [A ]| cire et par lx manque de soins, et si longs que lx lobes en sont cache=s. [A ]| Je constate donc, sans e=motion, que depuis quelque temps elles [A ]| semblent entendre mieux. [A ]| Oh je ne ai jamais e=te= me^me partiellement sourd. Mais depuis [A ]| longtemps je entends confuse=ment. Voila` que c^a me reprend. Ce [A ]| que je veux dire est peut-e^tre ceci, que peu a` peu lx bruits [A ]| du monde, si divers en eux-me^mes et que je savais si bien [A ]| distinguer lx uns des autres, a` force peut-e^tre de e^tre [A ]| toujours lx me^mes se sont fondus en unx seulx, jusqu'a` ne plus [A ]| e^tre que unx seulx grand bourdonnement continu. lx volume sonore [A ]| perc^u restait sans doute lx me^me, je avais seulement perdu lx [A ]| faculte= de le de=composer. lx bruits de lx nature, ceux des [A ]| hommes et me^me lx miens propres, toutx se me=langeait dans unx [A ]| seulx et me^me galimatias effre=ne=. Assez. je attribuerais [A ]| volontiers unx partie de mx, de mx infortunes a ce de=sordre [A ]| auditif si malheureusement je ne e=tais pas dispose= a` y voir [A ]| pluto^t unx bienfait. Infortunes, bienfait, je ne ai pas lx temps [A ]| de choisir mx mots, je suis presse=, presse= de finir. Et [A ]| pourtant non, je ne suis pas presse=. De=cide=ment je ne dirai [A ]| rien ce soir qui ne soit faux, je veux dire qui ne me laisse [A ]| perplexe quant a` mx ve=ritables intentions. Car ce est lx soir, [A ]| lx nuit me^me, une des plus noires que je puisse me rappeler. [A ]| je ai lx me=moire courte. mx petit doigt, couche= sur lx [A ]| feuille, devance mx crayon, l' avertit en tombant des fins de [A ]| ligue. Mais dans lx autre sens, de haut en bas. [A ]| je vais au juge=. Je ne voulais pas e=crire, mais je ai fini par [A ]| me y re=signer. ce est afin de savoir ou` je en suis, ou` il en est. [A ]| Au de=but je ne e=crivais pas, je disais seulement. Puis [A ]| je oubliais ce que je avais dit. unx minimum de me=moire est [A ]| indispensable, pour vivre vraiment. sx famille, par exemple, [A ]| vraiment je ne sais plus pour ainsi dire rien sur elle. Mais [A ]| je suis tranquille, ce est note= quelque part. ce est lx seulx [A ]| moyen de le surveiller. Mais en ce qui me concerne, moi, lx [A ]| me^me besoin ne se fait pas sentir. mx histoire a` moi aussi je [A ]| l' ignore, je l' oublie, mais je ne ai pas besoin de la [A ]| connai^tre. Et cependant je e=cris sur moi, avec lx me^me crayon, [A ]| dans lx me^me cahier, que sur lui. ce est que ce ne est plus moi, [A ]| je ai du^ le dire de=ja`, mais unx autre dont lx vie commence a` [A ]| peine. Il est juste que lui aussi ait sx petite chronique, sx [A ]| souvenirs, sx raison, et que il puisse retrouver lx bon dans lx [A ]| mauvais, lx mauvais dans lx pire, et ainsi doucement vieillir [A ]| toutx lx long des jours qui se ressemblent, et mourir unx jour [A ]| comme lx autres, seulement plus court. Voila` mx excuse. Mais [A ]| il doit y en avoir de autres, non moins excellentes. Oui, [A ]| lx obscurite= est comple`te. Je ne vois rien. Me^me lx vitre, je [A ]| la vois a` peine, et lx mur qui forme avec elle unx contraste si [A ]| saisissant, la` ou` il lui ce`de lx place, au point de ressembler [A ]| souvent au bord de unx abi^me. Mais je entends lx [A ]| bruit de mx petit doigt qui glisse sur lx papier et celui si [A ]| diffe=rent du crayon qui le suit. ce est c^a qui me e=tonne et me [A ]| fait dire que il y a quelque chose de change=. de ou` cet enfant [A ]| que je aurais pu e^tre, pourquoi pas. Et je entends aussi, nous [A ]| y voila` enfin, unx cho*eur, mais assez distant pour que sx [A ]| piano ne puissent arriver jusqu'a` moi. Je connais ce chant, je [A ]| ne sais de ou`, et quand il diminue, et quand il se e=vanouit, il [A ]| continue en moi, mais plus lent, ou plus vite. Car lorsque lx [A ]| airs me l' apportent a` nouveau, ce est avec de lx avance, ou du [A ]| retard, sur mx chant a` moi. ce est unx cho*eur mixte, ou je me [A ]| trompe fort. Avec des enfants aussi peut-e^tre. je ai lx absurde [A ]| sentiment que unx femme le dirige. Il y a longtemps que il chante [A ]| lx me^me chant. Il doit re=pe=ter. ce est de=ja` du passe=, il a pousse= [A ]| unx dernie`re fois lx cri triomphal qui l' ache`ve. Serait <-> ce lx [A ]| semaine de Pa^ques ? Se faire brave comme unx jour de Pa^ques. Dans [A ]| lx cas affirmatif ce chant que je viens de entendre, et qui a` vrai [A ]| dire ne se est pas encore toutx a` fait calme= en moi, ne aurait <-> il [A ]| pas e=te= toutx simplement en lx honneur de celui qui lx premier [A ]| ressuscita de entre lx morts, de celui qui me sauva, vingt [A ]| sie`cles a` lx avance ? lx premier ? lx coup de gueule final le [A ]| laisse supposer. [A ]| Je crois que je ai encore dormi. je ai beau ta^tonner, je ne trouve [A ]| plus mx cahier. Mais je ai toujours lx crayon a` lx main. Il va [A ]| falloir que je attende lx aube. Dieu sait ce que je vais faire [A ]| pendant ce temps. [A ]| Je viens de e=crire, Je crois que je ai encore dormi, etc. je espe`re [A ]| ue je ne de=nature pas trop mx pense=e. je ajoute maintenant ces [A ]| quelques lignes, avant de me quitter a` nouveau. Je ne me quitte [A ]| plus avec lx me^me avidite= que il y a huit jours par exemple. Il [A ]| doit y avoir plus de huit jours que c^a dure, plus de huit jours [A ]| que je ai dit, Je serai quand me^me biento^t toutx a` fait mort enfin. [A ]| Mais attention. Ce ne est pas c^a que je ai dit, je en mettrais mx [A ]| main au feu. ce est c^a que je ai e=crit. Ces deux dernie`res phrases, [A ]| je ai soudain lx impression de les avoir de=ja` e=crites quelque [A ]| part, ou dites, mot a` mot. Oui, Je serai quand me^me biento^t, [A ]| etc., voila` ce que je ai e=crit quand je ai compris que je ne savais [A ]| plus ce que je avais dit, au de=but de mx dit, et apre`s, et que [A ]| par conse=quent mx projet de vivre, et faire vivre, enfin de [A ]| jouer enfin et de mourir vif, prenait lx chemin de mx autres [A ]| projets. Je crois que lx aube se est fait moins attendre que je ne [A ]| craignais. Je le crois since`rement. Mais je ne craignais rien, [A ]| je ne crains plus rien. ce est vraiment [A ]| lx de=but de lx belle saison. Tourne= vers lx vitre je l' ai [A ]| vue frissonner enfin, ble=mir devant lx aurore livide. Ce ne est [A ]| pas unx vitre ordinaire, elle me apporte lx aube et elle [A ]| me apporte le couchant. lx cahier e=tait tombe= par terre. je ai [A ]| mis longtemps a` le trouver. Il e=tait sous lx lit. Comment de [A ]| telles choses sont <-> elles possibles ? je ai mis longtemps a` le [A ]| re=cupe=rer. je ai du^ le harponner. ll ne est pas perce= de part en [A ]| part, mais il est mal en point. ce est unx gros cahier. Il doit [A ]| me suffire. je e=crirai dore=navant sur lx deux co^te=s de lx page. [A ]| de ou` me vient <-> il? Je ne sais pas. Je l' ai trouve=, comme c^a, dans [A ]| mx affaires, lx jour ou` je en ai eu besoin. toutx en sachant que [A ]| je ne avais pas de cahier, je ai fouille= dans mx affaires dans [A ]| lx espoir de en trouver un. Je ne ai pas e=te= de=c^u, je ne ai pas e=te= [A ]| surpris. je aurais besoin demain de unx vieille lettre de amour que je [A ]| ne ferais pas autrement. ce est du papier quadrille=. lx premie`res [A ]| pages sont couvertes de chiffres, de signes et de figures, avec [A ]| c^a et la` unx courte phrase. C^a doit e^tre des calculs. Ils [A ]| se arre^tent brusquement, enfin pre=mature=ment apparemment. Comme [A ]| de=courage=s. ce est peut-e^tre de lx astronomie, ou de lx astrologie. [A ]| Je ne ai pas bien regarde=. je ai tire unx trait, non je ne ai me^me [A ]| pas tire= unx trait, je ai e=crit, Biento^t je serai toutx a` fait mort [A ]| enfin, sans me^me aller a` lx page suivante qui e=tait vierge. Me [A ]| voila` dispense= [A ]| de me appesantir sur ce cahier, au moment de lx inventaire. Je [A ]| ne aurai que a` dire, Item unx cahier, en en indiquant peut-e^tre lx [A ]| couleur. Mais de ici la` je peux le perdre, pour de bon. lx crayon [A ]| par contre est unx vieille connaissance Je devais l' avoir sur moi [A ]| quand on me a amene= ici. Il a cinq faces. ll est tre`s court et [A ]| taille= deux bouts. ce est unx Ve=nus. je espe`re que il fera lx affaire. [A ]| Je disais que je ne me quitte plus avec lx me^me empressement. C^a [A ]| doit e^tre dans lx ordre des choses, toutx ce qui me arrive doit se y [A ]| inscrire, et jusqu'a` mx impuissance a` saisir de quel ordre il [A ]| se agit. Car je ne en ai jamais vu aucun, ni en moi ni en dehors de [A ]| moi. Je me suis fie= aux apparences, toutx en les croyant vaines. Je [A ]| ne rentrerai pas dans lx de=tails. Haleter, couler, remonter, [A ]| haleter, supposer, nier, affirmer, nier. ce est bon. Je me quitte [A ]| moins volontiers. Ainsi soit <-> il. je ai attendu lx aube. En faisant [A ]| quoi ? Je ne sais pas. Ce que je devais faire. je ai guette= lx [A ]| vitre. je ai laisse= aller mx douleurs, mx impotence. Et enfin il [A ]| me a semble=, unx instant, que je allais recevoir unx visite ! @@@@@| [A ]| lx grandes vacances tiraient vers leur fin. lx moment de=cisif [A ]| approchait, ou` seraient justifie=es, ou de=c^ues, par Sapo, lx [A ]| espe=rances mises en lui. Il est fin pre^t, disait M. Saposcat. [A ]| Et sx femme, dont lx pie=te= se re=chauffait dans lx pe=riodes de [A ]| crise, priait pour sx succe`s. Agenouille=e lx soir, dans sx [A ]| chemise de nuit, elle e=jaculait, mais sans bruit, car sx mari [A ]| l' aurait de=sapprouve=e, que il soit rec^u ! que il soit rec^u ! Me^me [A ]| sans mention ! [A ]| Surmonte=e cette premie`re grande e=preuve il y en aurait de autres, [A ]| toutx lx ans, plusieurs fois par an, pendant cinq ou six ans. [A ]| Mais il semblait aux Saposcat que elles seraieut moins terribles [A ]| que cette premie`re, qui allait leur accorder, ou leur refuser, lx [A ]| droit de dire, Il fait sx me=decine, ou, Il fait sx droit. Car [A ]| ils estimaient peu probable que unx jeune homme a` peu pre`s normal, [A ]| sinon intelligent, unx fois admis a` se initier a` ces professions, [A ]| ne arrive pas to^t ou tard a` e^tre juge= capable de les exercer. Car [A ]| ils avaient eu affaire a` des me=decins, et a` des avocats, comme [A ]| presque toutx lx monde. [A ]| unx jour M. Saposcat se vendit unx stylo, au rabais. unx Blackbird. [A ]| Je le lui donnerai lx matin de lx examen, dit <-> il. Il souleva lx long [A ]| couvercle en carton et montra lx stylo a` sx femme. Laisse-le dans [A ]| sx boi^te, dit <-> il, comme elle voulait le prendre dans sx main. Il [A ]| reposait sur lx prospectus dont lx bords, roule=s, se rejoignaient [A ]| presque dans lx haut. M. Saposcat les e=carta et approcha lx boi^te [A ]| des yeux de sx femme. Mais elle, au lieu de regarder lx [A ]| stylo, regarda sx mari. Il dit lx prix. Il vaudrait peut-e^tre [A ]| mieux, dit <-> elle, que tu le lui donnes lx veille, afin que il se y [A ]| habitue. Tu as raison, dit <-> il, je ne y avais pas pense=. Ou me^me [A ]| lx avant-veille, dit <-> elle, afin que tu aies lx temps de le [A ]| changer, si lx plume ne lui va pas. unx merle, dont lx bec jaune [A ]| grand ouvert indiquait que il e=tait en train de chanter, ornait lx [A ]| couvercle. M. Saposcat remit celui-ci, entorlilla avec des mains [A ]| expertes lx boi^te dans du papier de soie et fit passer par-dessus [A ]| unx mince caoutchouc. ll ne e=tait pas content. ce est unx plume [A ]| moyenne, dit <-> il, qui lui ira certainement. [A ]| Cette conversalion reprit lx lendemain. M. Saposcat dit, Si on [A ]| le lui pre^tait seulement, en lui disant que il pourra le garder, [A ]| si il est rec^u. Alors il faut le faire toutx de suite, dit Mme [A ]| Saposcat, sinon c^a ne servira a` rien. A` quoi M. Saposcat fit, [A ]| apre`s unx silence, unx premie`re objection, et ensuite, apre`s unx [A ]| deuxie`me silence, unx deuxie`me objection. Il objecta d'abord que [A ]| sx fils, si il recevait lx stylo toutx de suite, aurait lx temps [A ]| de le casser, ou de le perdre, avant l' e=crit. ll objecta ensuite [A ]| que sx fils, si il recevait lx stylo toutx de suite, et en [A ]| supposant que il ne le cassa^t ni ne le perdi^t, aurait lx temps de [A ]| se y habituer tellement, de connai^tre si intimement sx de=fauts, [A ]| en le [A ]| comparant avec lx stylos de sx camarades plus fortune=s, que sx [A ]| possession ne le tenterait plus. Je ne savais pas que ce e=tait de [A ]| lx camelote, dit Mme Saposcat. M. Saposcat posa sur lx nappe sx [A ]| main et la regarda longuement. Puis il plia sx serviette, se leva [A ]| et quitta lx pie`ce. Mais finis de manger ! cria sx femme. seulx [A ]| elle e=couta lx bruit de sx pas dans lx alle=e, se e=loignant, se [A ]| rapprochant, se e=loignant, se rapprochant. [A ]| unx jour Sapo arriva chez lx Louis plus tard que de habitude. [A ]| Mais sait <-> on a` quelle heure il avait lx habitude de y arriver ? [A ]| lx ombres se allongeaient, toutx en perdant rapidement de leur [A ]| relief. Sapo eut lx surprise de voir au loin, parmi lx jeune [A ]| chaume, lx grosse te^te rouge et blanche du pe`re Louis. sx corps [A ]| e=tait dans lx grand trou que il creusait pour sx mulet, mort dans [A ]| lx nuit. Edmond sortit de lx maison, en se essuyant lx bouche, et [A ]| alla rejoindre sx pe`re. Celui-ci sortit alors du trou et lx fils [A ]| y descendit. Arrive= aupre`s de eux Sapo vit lx cadavre, noir, du [A ]| mulet. Alors toutx lui devint clair. lx mulet e=tait couche= sur lx [A ]| flanc, ce qui e=tait normal. lx jambes de devant e=taient droites [A ]| et raides, celles de derrie`re ramasse=es sous lx ventre. lx bouche [A ]| entr'ouverte, lx le`vres retrousse=es, [A ]| lx e=normes dents, lx yeux exorbite=s, lui faisaient unx te^te de [A ]| mort peu banale. Edmond passa a` sx pe`re lx pioche, lx be^che et [A ]| lx pelle, et sortit du trou. se emparant lx un des jambes de [A ]| devant, lx autre des autres, ils trai^ne`rent lx mulet jusqu'au trou [A ]| et l' y laisse`rent tomber, sur lx dos. lx jambes de devant [A ]| pointaient vers lx ciel, de=passaient le=ge`rement lx bord du trou. [A ]| lx pe`re Louis les fit plier a` coup de be^che. Il donna lx be^che [A ]| a` sx fils et se dirigea vers lx maison. Edmond se mit a` combler [A ]| lx trou. Sapo le regardait faire. unx grande paix se fit en lui. [A ]| Grande paix, ce est trop dire. C^a allait mieux. lx fin de unx vie, [A ]| c^a ravigote. Edmond se arre^ta, se appuya sur lx be^che et, haletant, [A ]| sourit. Il y avait de grands trous roses parmi sx incisives. lx [A ]| gros Louis e=tait assis pre`s de lx fene^tre, de ou` il pouvait [A ]| surveiller sx fils. Il fumait unx cigarette, dans sx [A ]| fume-cigarette, et buvait de lx blanche. Sapo se assit en face de lui, [A ]| posa unx main sur lx table et la`-dessus sx front, se croyant seulx. [A ]| Entre lx deux il glissa lx autre main et resta immobile. Louis se [A ]| mit a` parler. Il paraissait de bonne humeur. lx mulet, selon lui. [A ]| e=tait mort de vieillesse. lx jour ou` il l' avait achete=, voila` de=ja` [A ]| deux ans, on l' emmenait justement a` lx abattoir. Il en avait donc eu [A ]| pour sx argent. lx marche= conclu on lui avait pre=dit [A ]| dit que lx mulet tomberait raide au premier labourage. Mais lx [A ]| gros Louis se y connaissait en mulets. Chez lx mulet ce est lx oeil [A ]| qui compte, lx reste ne importe gue`re. Il l' avait donc regarde= [A ]| droit dans lx oeil, aux portes de lx abattoir, et vu que il pouvait [A ]| encore servir. Et lx mulet lui avait rendu sx regard, dans lx [A ]| cour de lx abattoir. A` mesure que Louis avanc^ait dans sx re=cit, [A ]| lx abattoir prenait de plus en plus de importance. Ainsi lx lieu de [A ]| lx transaction se de=plac^ait <-> il progressivement, de lx route de [A ]| lx abattoir aux portes de lx abattoir et de celles-ci jusque dans [A ]| lx cour. Encore unx peu il aurait dispute= lx mulet a` [A ]| lx e=quarrisseur. On aurait dit que il me suppliait de le prendre, [A ]| dit Louis. Il avait des plaies unx peu partout, mais chez lx [A ]| mulets il ne faut pas se laisser impressionner par lx plaies de [A ]| vieillesse. ce est lx oeil qui compte. On lui avait dit, Il a de=ja` [A ]| fait dix milles, il cre`vera avant de arriver chez toi. Je comptais [A ]| en tirer six mois, dit Louis, je en ai tire= deux ans. toutx en [A ]| parlant il surveillait sx fils. Ils e=taient la`, en face lx un de [A ]| lx autre, dans lx obscurite=, lx un parlant, lx autre e=coutant, et [A ]| loin, lx un de ce que il disait, lx autre de ce que il entendait, et [A ]| loin lx un de lx autre. lx tas de terre allait diminuant. Dans lx [A ]| faible lumie`re rasante lx terre avait des reflets bizarres, [A ]| flamboyait de loin en loin, comme e=claire=e de en-dedans, dans [A ]| lx ombre croissante. Edmond se arre^tait souvent, se appuyait sur lx [A ]| pelle et regardait autour de lui. lx abattoir, dit Louis, voila` ou` [A ]| je ache`te mx be^tes. Il jouta, Regarde-moi ce faine=ant. Il sortit et [A ]| se remit au travail, a` co^te= de sx fils. Ils travaille`rent unx bon [A ]| moment ensemble, sans se occuper lx un de lx autre, puis lx fils la^cha [A ]| sx pelle, se de=tourna et se en alla lentement, de unx me^me mouvement [A ]| e=gal et arrondi, passant sans heurt aucun de lx effort au repos, [A ]| comme a` sx seulx suite possible. lx mulet ne se voyait de=ja` plus. [A ]| lx surface, que il avait passe= sx vie a` fouler, ne le verrait plus, [A ]| peinant devant lx charrue, devant lx tombereau. Et lx gros Louis [A ]| allait biento^t pouvoir labourer a` cet endroit me^me, avec unx autre [A ]| mulet, ou avec unx vieux cheval, ou avec unx vieux boeuf, que il [A ]| aurait achete= a` lx abattoir, que on appelle aussi lx e=quarrissoir, [A ]| sans que lx soc retourne lx chairs fe=tides et sans que il 'e=mousse [A ]| aux grands os que elles avaient reve^tus. Car il ne ignorait pas lx [A ]| tendance des enterre=s a` remonter, contre toutx attente, vers lx [A ]| jour. En quoi ils ressemblent aux noye=s. Et il en avait tenu compte [A ]| en creusant lx trou, qui ne avait pas loin de six pieds de [A ]| profondeur. Edmond et sx me`re se croise`rent en silence. [A ]| Celle-ci revenait de chez unx voisine, ou` elle avait e=te= emprunter [A ]| unx livre de lentilles pour lx souper. Elle pensait a` lx belle [A ]| romaine qui avait servi a` lx pese=e, toutx en se demandant si elle [A ]| e=tait bien re=gle=e. Devant sx mari aussi elle passa rapidement, [A ]| sans lui accorder unx regard, et rien ne indiquait, dans sx attitude [A ]| a` lui, que il l' eut vue. Elle alluma lx lampe a` sx place sur lx [A ]| dessus de chemine=e, a` co^te= du re=veille-matin, flanque= a` sx tour [A ]| de unx crucifix pendu a` unx clou. Ces trois objets e=taient serre=s lx [A ]| uns contre lx autres, au milieu de lx tablette nue par ailleurs. [A ]| lx re=veil, e=tant lx plus bas des trois, devait rester au milieu, et [A ]| a` lx interversion de lx lampe et du crucifix se opposait lx clou qui [A ]| maintenait ce dernier debout. Elle restait lx front et lx mains [A ]| appuye=s contre lx mur, en attendant que ce fu^t lx moment de monter [A ]| lx me`che. Elle la monta enfin et remit lx globe jaune que unx large [A ]| bre`che de=parait. En voyant Sapo elle crut unx instant voir sx fille. [A ]| Puis sx pense=e vola vers lx absente. Elle posa lx lampe sur lx table [A ]| et lx dehors se oblite=ra. Elle se assit, vida lx lentilles sur lx [A ]| table et se mit a` les trier. De sorte que il y eut biento^t deux tas [A ]| sur lx table, unx grand qui allait diminuant et unx petit qui allait [A ]| grandissant. Mais soudain de unx geste rageur elle les confondit toutx [A ]| lx [A ]| deux, ane=antissant ainsi, en moins de unx seconde, lx travail de [A ]| deux ou trois minutes. Puis elle alla chercher unx casserole. Ils [A ]| ne eu mourront pas, dit <-> elle, et du bord de sx main elle poussa lx [A ]| lentilles jusqu'au bord de lx table et de la` dans lx casserole, [A ]| comme si lx essentiel e=tait de ne pas mourir. Mais elle se y prit si [A ]| maladroitement et avec tant de pre=cipitation que unx bonne partie, [A ]| passant a` co^te= de lx casserole, tomba par terre. Puis elle prit lx [A ]| lampe et sortit, chercher du bois peut-e^tre, ou unx morceau de lard. [A ]| lx obscurite= revenue dans lx cuisine, celle du dehors se amoindrit [A ]| peu a` peu, et Sapo, lx yeux contre lx vitre, finit par distinguer [A ]| unx certain nombre de objets, dont lx masse sombre du gros Louis [A ]| pie=tinant. que on se arre^te au beau milieu de unx travail fastidieux et [A ]| de utilite= douteuse, Sapo le concevait fort bien. Car unx grand [A ]| nombre de travaux sont de cette sorte, quoi que l' on dise, et on ne [A ]| les termine que en y renonc^ant. Mme Louis aurait continue= a` trier [A ]| sx lentilles jusqu'a` lx aube que sx objectif, qui e=tait de les [A ]| rendre sans me=lange de aucune sorte, ne aurait pas e=te= atteint. Mais [A ]| elle se serait arrete=e a` lx fin en se disant, je ai fait ce que je ai [A ]| pu. Mais elle ne aurait pas fait ce que elle aurait pu. Mais lx [A ]| moment vient ou` on abandonne, par sagesse, sans pour [A ]| cela se de=courager au point de toutx de=faire. Mais si sx but, en [A ]| triant lx lentilles, ne e=tait point de en enlever toutx ce qui [A ]| ne e=tait pas lentille, mais seulement lx plus gros ? Quoi alors ? Je [A ]| ne sais pas. Tandis que il est de autres travaux, de autres jours, [A ]| dont on peut dire, sans se tromper de beaucoup, ce est fini. Quoique [A ]| je ne voie pas lesquels. Elle revint, tenant lx lampe en lx air et [A ]| unx peu e=carte=e, afin de ne pas en e^tre aveugle=e. De lx autre main [A ]| elle tenait unx lapin blanc, par lx pattes de derrie`re. Car si lx [A ]| mulet avait e=te= noir, lx lapin avait e=te= blanc. Il e=tait mort de=ja`, [A ]| il ne e=tait de=ja` plus. Il y a des lapins qui meurent avant que on les [A ]| tue, de simple frayeur. Ils en ont lx temps, pendant que on les sort [A ]| du clapier, par lx oreilles tre`s souvent, et que on dispose [A ]| commode=ment lx partie a` atteindre, que ce soit lx nuque ou que ce [A ]| soit lx gorge. Et souvent on frappe unx cadavre, sans le savoir. Car [A ]| on vient de voir lx lapin bien vivant, derrie`re lx grillage, parmi [A ]| lx sainfoin. Et on se fe=licite de avoir re=ussi du premier coup, car [A ]| on ne aime pas faire souffrir inutilement, alors que en re=alite= on [A ]| se est donne= du mal pour rien. ce est la` unx chose qui se produit [A ]| surtout lx nuit, lx frayeur e=tant plus grande lx nuit. lx poules [A ]| en revanche ont lx vie plus te^tue, et on en voit me^me qui, ne ayant [A ]| de=ja` plus de [A ]| te^te, font encore quelques derniers entrechats avant de se e=crouler. [A ]| lx pigeons aussi sont moins nerveux et opposent quelquefois unx [A ]| certaine re=sistance, avant de succomber a` lx asphyxie. Mme Louis [A ]| haletait. Sale bestie ! Cria <-t-> elle. Mais Sapo e=tait loin de=ja` et [A ]| laissait trai^ner sx main dans lx hautes herbes mouvantes de lx [A ]| prairie. Peu apre`s Louis, puis sx fils, attire=s par lx fumet, [A ]| pe=ne=tre`rent dans lx cuisine. Assis devant lx table, en face lx un de [A ]| lx autre, sans se regarder, ils attendaient. Mais lx femme, lx me`re, [A ]| alla a` lx porte et appela sx fille. Lise ! cria <-t-> elle, de toutes [A ]| sx forces, unx grand nombre de fois. Puis elle retourna a` sx [A ]| fourneau. Elle venait de voir lx lune. Apre`s unx silence Louis [A ]| de=clara, Je tuerai Grisette demain. Il dit cela en de autres termes [A ]| naturellement, mais lx sens y est. Mais ni sx femme ni sx fils ne [A ]| purent l' approuver, lx premie`re parce que elle aurait pre=fe=re= lx [A ]| mort de Noiraud, lx second parce que il estimait que tuer lx [A ]| chevreaux de=ja`, que ce fu^t lx un ou que ce fu^t lx autre, car cela lui [A ]| e=tait indiffe=rent, serait agir pre=mature=ment. Mais lx gros Louis [A ]| leur dit de se taire et alla chercher dans unx coin lx boi^te qui [A ]| contenait sx couteaux. Ils e=taient trois et il se agissait [A ]| seulement de en enlever lx graisse et de les frotter unx peu lx uns [A ]| contre lx autres. Mme [A ]| Louis retourna a` lx porte, e=couta, appela. Au loin lx troupeau lui [A ]| re=pondit. Elle arrive, dit <-> elle. Mais elle ne arriva que beaucoup [A ]| plus tard. lx repas termine= Edmond e=tait alle= se coucher, afin de [A ]| pouvoir tranquillement se masturber avant lx arrive=e de sx soeur, [A ]| qui partageait sx chambre. Non pas que il se ge^na^t, quand sx soeur [A ]| e=tait la`. Elle non plus ne se ge^nait pas, quand sx fre`re e=tait la`. [A ]| On e=tait a` lx e=troit, certaines de=licatesses ne e=taient pas [A ]| possibles. Edmond se e=tait donc retire=, sans raison spe=ciale. Il [A ]| aurait volontiers couche= avec sx soeur, lx pe`re aussi, je veux dire [A ]| que lx pe`re aurait volontiers couche= avec sx fille, lx e=poque est [A ]| loin ou` il aurait volontiers couche= avec sx soeur. Mais quelque [A ]| chose les retenait. Du reste elle ne semblait pas y tenir. Mais [A ]| elle e=tait encore jeune. lx inceste e=tait donc dans lx air. Mme [A ]| Louis, lx seulx de lx famille a` ne plus de=sirer coucher avec [A ]| personne, le voyait venir, avec indiffe=rence. Elle sortit. Reste= [A ]| seulx avec sx fille lx gros Louis l' observa. Elle e=tait assise [A ]| devant lx fourneau, dans unx attitude accable=e. Il lui dit de [A ]| manger et elle se mit a` manger ce qui restait du lapin, a` me^me lx [A ]| casserole, avec unx cuiller. Mais il est difficile de regarder unx [A ]| semblable de fac^on soutenue, me^me en le voulant, et lx gros Louis [A ]| vit soudain sx fille a` unx autre place et [A ]| occupe=e a` autre chose que a` porter lx cuiller de lx casserole a` sx [A ]| bouche et de sx bouche a` lx casserole. Et cependant il aurait jure= [A ]| que il ne l' avait pas quitte=e des yeux. Il dit, Demain nous tuerons [A ]| Grisette, tu la tiendras si tu veux. Mais la voyant toujours aussi [A ]| triste, au point que sx joues e=taient humides de larmes, il alla [A ]| vers elle. [A ]| Quel ennui. Si je passais a` lx pierre ? Non, ce serait lx me^me [A ]| chose. lx Louis, lx Louis, se agit <-> il des Louis. Non, pas [A ]| spe=cialement. Mais pendant ce temps lx autre se perd. Ou` en sont <-> [A ]| ils, mx projets, je avais des projets, toutx a` lx heure. Peut-e^tre [A ]| que je en ai encore pour dix ans. Je vais quand me^me continuer unx [A ]| peu, en pensant a` autre chose, je ne peux pas rester ici. Je [A ]| me entendrai de loin, lx esprit loin, parler des Louis, parler de [A ]| moi, lx esprit errant, loin de ici, parmi sx ruines. [A ]| Alors il ne y eut que Mme Louis dans lx cuisine. Elle se assit pre`s [A ]| de lx fene^tre et baissa lx me`che de lx lampe, comme elle le faisait [A ]| toujours avant de la souffler, car elle ne aimait pas souffler unx [A ]| lampe encore chaude. Quand elle jugea suffisamment refroidis lx [A ]| verre et lx globe elle se leva et souffla [A ]| dedans. Elle resta unx instant irresolu`e, lx mains appuye=es sur lx [A ]| table, avant de se rasseoir. sx journe=e finie lx jour se levait sur [A ]| de autres labeurs, en dedans de elle, ceux de lx vie sottement [A ]| tenace, aux douleurs diligentes. Assise, allant et venant, elle les [A ]| endurait mieux que allonge=e. Du fond de cette fatigue sans fin elle [A ]| ne cessait de appeler de sx voeux, lx jour lx nuit, lx nuit lx [A ]| jour, et, jour et nuit, avec effroi, cette lumie`re dont on lui [A ]| avait toujours dit que elle ne saurait la concevoir, car elle ne en [A ]| e=tait pas unx a` proprement parler. Celle que elle concevait bien, en [A ]| eu ayant lx habitude, souvent elle en attendait lx retour dans lx [A ]| cuisine, surtout en e=te=, dormant peu, droite sur sx chaise ou [A ]| affale=e sur lx table, se reposant mal, mais moins mal que au lit. [A ]| Souvent elle se levait, marchait dans lx pie`ce ou`, sortant, faisait [A ]| lx tour de lx vieille masure. Il y avait seulement cinq ou six ans [A ]| que elle e=tait ainsi. je ai unx maladie de femme, se disait <-> elle, [A ]| sans oser le croire toutx a` fait. Dans lx cuisine impre=gne=e des [A ]| peines diurnes lx nuit lui semblait moins nuit, lx jour moins mort. [A ]| Elle aimait, dans lx moments difficiles, ou` elle avait besoin de [A ]| courage, presser sous sx doigts lx vieille table autour de [A ]| laquelle si biento^t elle verrait lx siens assis, attendant que elle [A ]| les serve, et sentir autour de elle, pre^ts [A ]| a` servir, lx outils et ustensiles de toutx lx jours. Elle alla a` [A ]| lx porte, l' ouvrit et regarda dehors. lx lune avait disparu mais [A ]| lx e=toiles brillaient de unx vif e=clat. Elle les regarda longuement. [A ]| ce e=tait unx spectacle qui l' avait plus de unx fois soulage=e. Elle [A ]| alla au puits et empoigna lx chai^ne. lx seau e=tait au fond du [A ]| puits, lx treuil cale=. ce e=tait ainsi. sx doigts se mirent a` errer [A ]| lx long des anneaux ondulants. Des questions informes, fondant lx [A ]| unes dans lx autres, se e=crasaient mollement dans sx esprit. [A ]| de aucunes semblaient avoir trait a` sx fille, cadet pourtant de sx [A ]| soucis. Celle-ci, ne pouvant dormir, e=tait depuis quelque temps aux [A ]| e=coutes. Sachant que sx me`re veillait elle faillit se lever et [A ]| aller la rejoindre. Mais ce ne fut que lx lendemain ou lx [A ]| surlendemain que elle se de=cida a` lui dire ce que Sapo lui avait [A ]| dit, a` savoir que il se en allait, pour de bon. Alors, comme on fait [A ]| pour lx morts me^me insignifiants, ils rassemble`rent lx souvenirs [A ]| que il avait pu leur laisser, se aidant lx uns lx autres et [A ]| se efforc^ant de se mettre d'accord. Mais on connai^t cette petite [A ]| flamme, sx tremblements dans lx ombre de=monte=e. Et lx accord ne [A ]| vient que plus tard, avec lx oubli. @@@@@| [A ]| Mortel ennui. unx jour je pris conseil de unx [A ]| israe=lite au sujet de lx conation. Cela dut se passer a` 1'e=poque ou` [A ]| je cherchais eucore que1qu'un qui me fu^t fide`1e, et a` qui je le [A ]| fusse. J 'ouvris alors toutx grand lx yeux pour permettre aux [A ]| candidats de admirer lx profondeur de mx regard et lx reflets que y [A ]| faisait naitre toutx ce que on ne se disait pas. Nos deux visages [A ]| e=taient si rapproche=s lx un de lx autre que je sentais sur lx mien [A ]| des bouffe=es de air chaud et de salive, et lui aussi sans doute, sur [A ]| lx sien. Je le revois, calme= enfin, se essuyer lx yeux et lx [A ]| bouche, et moi, lx yeux baisse=s, me attrister sur lx petite mare [A ]| que 1'urine, ayant traverse= mx panlalon de part en part, avait [A ]| forme=e a` mx p1eds. Maintenant que je ne en ai plus besoin je me en [A ]| vais dire sx nom. Jackson. je aurais voulu que il eu^t unx chat, ou unx [A ]| jeune chien, ou unx vieux chien encore mieux. Mais en fait de [A ]| compagnons muets il ne disposait que de unx perroquet, gris et rouge, [A ]| auquel il apprenait a` dire, Nihil in intellectu etc. Ces trois [A ]| premiers mots, lx oiseau les prononc^ait bien, mais lx ce=lebre [A ]| restriction ne passait pas, on ne entendait que couah couah couah [A ]| couah couah. Et lorsque Jackson, se e=nervant se acharnait a` la lui [A ]| faire reprendre, Polly se fa^chait toutx rouge et se retirait dans unx [A ]| coin de sx cage. ce e=tait unx fort belle cage, bien ame=nage=e, avec [A ]| perchoirs, balallc^oires, [A ]| mangeoires, abreuvoirs, rampes et os de seiche en quantite=. Il y [A ]| avait me^me trop de choses, moi je me y serais senti a` lx e=troit. [A ]| Jackson me appelait lx me=rinos, je ne sais pourquoi, peut-e^tre a` [A ]| cause du dicton. Moi, je avais dans lx ide=e que lx ide=e de troupeau [A ]| errant lui allait mieux a` lui que a` moi. Mais au fond je ne ai jamais [A ]| eu dans lx ide=e que du vent, de ce vent qui ne me a gue`re e=te= mesure=. [A ]| mx rapports avec Jackson furent de courte dure=e. Je l' aurais [A ]| supporte= comme ami, mais malheureusement je lui re=pugnais, ainsi [A ]| que a` Johnson, Wilson, Nicholson et Watson, toutx des cochons. [A ]| je essayai par lx suite, pendant unx certain temps, de me de=goter unx [A ]| a^me soeur parmi lx races infe=rieures, rouges, jaunes, chocolat, [A ]| etc. Et si lx pestife=re=s avaient e=te= de unx acce`s moins malaise= je [A ]| me serais faufile= parmi eux, roulant lx yeux, re=primant des [A ]| gestes, e=bauchant des rictus, ineffant et conatant, lx coeur [A ]| battant. Avec lx de=ments aussi je e=chouai, de justesse. lx choses [A ]| durent se asser ainsi, mais voyons pluto^t de quelle fac^on elles se [A ]| passent a` pre=sent. Jeune, je regardais lx vieillards avec [A ]| e=tonnement et effroi. Ce qui me estomaque maintenant, ce sont lx [A ]| be=be=s qui hurlent. lx maison en est pleine finalement. Suave mari [A ]| magno, surtout au de=barque=. Quel ennui. Moi qui croyais [A ]| avoir toutx si bien combine=. Si je avais lx usage de mx corps je me [A ]| verserais par lx fene^tre. Mais ce est peut-e^tre parce que je suis [A ]| impotent que je me permets encore cette pense=e. toutx se tient, toutx [A ]| vous tient. Malheureusement je ignore a` quel e=tage je suis, [A ]| peut-e^tre ne suis <-> je que a` lx entresol. lx portes qui claquent, lx pas [A ]| dans lx escalier, lx bruits de lx rue, ne me ont rien appris a` ce [A ]| sujet. Je sais seulement que il existe des vivants au-dessus de moi [A ]| et au-dessous de moi. Je ne suis donc pas au sous-sol. D'ailleurs [A ]| quelquefois je vois lx ciel et, a` travers mx fene^tre, de autres [A ]| fene^tres y faisant face apparemment. Mais cela ne prouve rien. Je [A ]| ne veux rien prouver. On dit c^a. Peut-e^tre apre`s toutx que je suis [A ]| dans unx sorte de caveau et que cet espace que je prends pour lx [A ]| rue ne est que unx large tranche=e ou` donnent de autres caveaux. Mais [A ]| ces bruits alors qui montent, ces pas qui montent vers moi ? [A ]| Peut-e^tre y a <-t-> il de autres caveaux encore plus profonds que lx mien. [A ]| Pourquoi pas. En ce cas lx question de savoir a` quel e=tage je suis [A ]| se pose a` nouveau, je ne gagne rien a` me supposer au sous-sol si il [A ]| y en a plusieurs, lx uns sur lx autres. Mais ces bruits, ces pas, [A ]| que je dis entendre monter vers moi, le font <-> ils re=ellement ? Rien [A ]| en ve=rite= ne permet de l' affirmer. De la` a` conclure a` des [A ]| hallucinations pures et simples est cependant unx pas que je he=site [A ]| a` franchir. Et je crois vraiment que il y a des gens dans cette [A ]| maison qui vont, viennent et separlent, ainsi que beaucoup de beaux [A ]| be=be=s, surtout depuis quelque temps, que leurs parents changent [A ]| souvent de place, pour que ils ne prennent pas lx habitude de [A ]| lx immobilite=, en pre=vision du jour ou` ils auront a` se de=placer sans [A ]| aide. Mais a` bien y re=fle=chir je ne saurais les situer. Et toutx [A ]| compte fait rien ne ressemble davantage a` unx pas qui monte que unx [A ]| pas qui descend ou me^me qui va et vient sans jamais changer de [A ]| niveau, je veux dire pour celui qui non seulement ignore ou` il se [A ]| trouve et par conse=quent a` quoi exactement il doit se attendre, au [A ]| point de vue sonore, mais en me^me temps est a` moitie= sourd lx [A ]| moitie= du temps. lx possibilite= ne me e=chappe pas non plus bien su^r, [A ]| quelque decevante que elle soit, que je sois de ores et de=ja` mort et [A ]| que toutx continue a` peu pre`s comme par lx passe=. Peut-e^tre ai <-> je [A ]| expire= dans lx fore^t, me^me avant. En ce cas toutx lx mal que je me [A ]| donne depuis quelque temps, dans unx but au sujet duquel je ne me [A ]| rappelle plus grand'chose sinon que je le devais au sentiment de ne [A ]| plus en avoir pour longtemps, toutx ce mal a e=te= absolument inutile. [A ]| Mais lx bon sens veut que je ne aie pas encore toutx a` [A ]| fait cesse= de haleter. Et il invoque, a` l' appui de cette fac^on de [A ]| voir, diverses conside=rations ayant trait par exemple au petit tas [A ]| de mx possessions, a` mx syste`me de nutrition et de e=limination, au [A ]| couple de en face, aux changements du ciel, etc. Alors que toutx cela [A ]| ne est peut-e^tre en re=alite= que mx vers. Prenons par exemple lx [A ]| lumie`re qui re`gne dans ce re=duit. Elle est bizarre, ce est lx moins [A ]| que on puisse en dire, vraiment lx moins. Il y a unx sorte de nuit [A ]| et de jour chez moi, ce est unx affaire entendue, il fait me^me toutx [A ]| a` fait noir tre`s souvent, mais cela ne se passe pas toujours de lx [A ]| fac^on dont je avais il me semble lx habitude, avant de me trouver [A ]| ici. Exemple, rien ne vaut lx exemples, unx fois que il faisait [A ]| toutx a` fait noir chez moi je attendais lx aube avec unx le=ge`re [A ]| impatience, en ayant besoin pour faire certaines choses que il me est [A ]| difficile de faire dans lx obscurite=. Et peu a` peu en effet lx [A ]| clarte= revint et je pus accrocher avec mx ba^ton lx objets dont [A ]| je avais besoin. Mais voila` que cette clarte=, au lieu de e^tre celle [A ]| du matin, se ave=ra celle du soir. Et lx soleil, loin de monter de [A ]| plus en plus dans lx ciel comme je me y attendais, le voila` en train [A ]| de se coucher et lx nuit, dont a` mx fac^on je venais de saluer lx [A ]| fin, de se faire impitoyablement a` nouveau. Maintenant lx contraire [A ]| en quelque sorte, je [A ]| veux dire lx jour se achevant dans lx cre=puscule de lx aube, je dois [A ]| avouer que je ne l' ai jamais connu, et cela me fait de lx peine, je [A ]| veux dire de ne pas pouvoir me de=cider a` affirmer que je ai connu [A ]| cela aussi. Et pourtant je ai souvent appele= lx nuit de toutes mx [A ]| pauvres forces, pour ainsi dire depuis lx matin, aussi souvent que [A ]| celui-ci, depuis lx soir. Mais avant de quitter ce sujet et de en [A ]| aborder unx autre, je dirai franchement que il ne fait jamais clair [A ]| chez moi, jamais vraiment clair. Elle est la` dehors, lx clarte=, [A ]| lx air en pe=tille, lx granit du mur de en face brille de toutx sx [A ]| mica, elle est contre mx vitre, lx clarte=, mais elle ne passe pas, [A ]| de sorte que ici toutx baigne, je ne dirai pas dans lx ombre, ni me^me [A ]| dans lx pe=nombre, mais dans unx sorte de lumie`re de plomb qui ne [A ]| jette pas de ombre et dont par conse=quent il me est difficile de [A ]| savoir de ou` elle vient, car elle semble venir de toutes parts a` lx [A ]| fois et avec unx force e=gale. Et je suis persuade= que par exemple [A ]| sous mx lit il fait aussi clair en ce moment que au plafond par [A ]| exemple, ce qui ne est pas beaucoup dire, mais ce est pour vous dire, [A ]| pour vous dire. Et que est <-> ce a` dire sinon que il ne y a vraiment pas [A ]| de couleur ici, sauf dans lx mesure ou` cette sorte de incandescence [A ]| grisa^tre en est unx ~~ Oui, on pourrait parler [A ]| de gris sans doute, moi je veux bien, et alors lx jeu ou conflit se [A ]| ferait chez moi entre ce gris et lx noir que il recouvre plus ou [A ]| moins, je allais dire selon lx heure, mais cela ne semble pas e^tre [A ]| toujours unx question de heure. Moi-me^me je suis gris, je ai me^me [A ]| lx impression quelquefois de jeter du gris, au me^me titre que mx [A ]| draps par exemple. Et me^me mx nuit ne est pas celle du ciel. [A ]| Evidemment lx noir est lx noir partout. Mais comment se fait <-> il [A ]| alors que mx petit espace ne be=ne=ficie pas des astres que il [A ]| me arrive de voir briller au loin et que cette lune ou Cai^n peine [A ]| sous sx fardeau ne me e=claire jamais lx visage ? Bref il semble y [A ]| avoir lx lumie`re du dehors, celle des hommes qui savent que lx [A ]| soleil e=merge a` telle heure et a` telle autre plonge a` nouveau [A ]| derrie`re lx horizon, et qui y comptent, et que des nuages sont [A ]| toujours a` pre=voir mais que ils finissent toujours par se dissiper [A ]| to^t ou tard, et lx mienne. Mais elle a sx alternances aussi, mx [A ]| lumie`re a` moi, je ne veux pas le nier, sx cre=puscules et aubes, [A ]| mais ce est moi qui le dis, car je ai du^ vivre moi aussi, ce est unx [A ]| chose qui ne pardonne pas. Et quand je regarde bien lx plafond, lx [A ]| murs, je vois que il ne y a pas possibilite= de faire de lx lumie`re [A ]| chez moi, artificiellement, comme le font lx gens de en face par [A ]| exemple. Il faudrait pour cela que on [A ]| me donne unx lampe, unx flambeau, que saisie, mais je ne sais pas si [A ]| cet air est de ceux qui se pre^tent a` lx combustion. Me=morandum, [A ]| chercher unx allumette dans tx affaires, tx possessions, voir si [A ]| elle flambera. lx bruits aussi, cris, pas, portes, murmures, [A ]| se arre^tent pendant des journe=es entie`res, journe=es des autres. [A ]| Alors ce est lx silence dont, averti, je me contenterai de dire [A ]| que il ne a rien de, comment dire, rien de ne=gatif peut-e^tre. Et [A ]| doucement mx petit espace vrombit, a` nouveau. Vous direz que ce est [A ]| dans mx te^te, et il me semble souvent en effet que je suis dans unx [A ]| te^te, que ces huit, non, ces six parois sont en os massif, mais de [A ]| la` a` dire que ce est mx te^te a` moi, non, c^a jamais. unx sorte de air [A ]| y circule, je ai du^ le dire, et quand toutx se tait je l' entends qui [A ]| se jette contre lx cloisons qui le rejettent naturellement. Et [A ]| alors quelque part au centre il se noue et se de=noue de autres [A ]| vagues, de autres assauts, de ou` sans doute ce faible bruit de gre`ve [A ]| ae=rienne que est mx silence. Ou ce est lx tempe^te qui se le`ve, comme [A ]| dans lx atmosphe`re terrestre, et couvre lx cris des enfants, des [A ]| mourants et des amoureux, dont je dis alors dans mx nai^vete= que ils [A ]| se arre^tent, alors que en re=alite= ils ne se arre^tent jamais. Il est [A ]| difficile de se prononcer. Et dans lx cra^ne est <-> ce lx vacuum ? [A ]| Voyons. Et [A ]| si je ferme lx yeux, les ferme vraiment, comme ne le peuvent lx [A ]| autres, mais comme moi je le peux, car il y a des limites a` mx [A ]| impuissance, alors quelquefois mx lit se soule`ve et vogue a` [A ]| travers lx airs, au gre= des remous, comme unx fe=tu, et moi dedans. [A ]| Ce ne est pas unx question de paupie`res heureusement, ce est comme [A ]| qui dirait lx a^me que il faut aveugler, cette a^me que on a beau nier, [A ]| perc^ante, guetteuse, inquie`te, tournant dans sx cage comme dans unx [A ]| lanterne dans lx nuit sans ports ni bateaux ni matie`re ni [A ]| entendement. Ah oui, je ai mx petites distractions et elles [A ]| devraient @@@@@| [A ]| Quel malheur, lx crayon a du^ me tomber des mains, car je viens [A ]| seulement de le re=cupe=rer apre`s quarante-huit heures (voir plus [A ]| haut quelque part) de efforts intermittents. Ce qui manque a` mx [A ]| ba^ton, ce est unx petite trompe pre=hensile comme en ont lx tapirs [A ]| nocturnes. Au fond je devrais perdre mx crayon plus souvent, c^a ne [A ]| me ferait pas de mal, je me en porterais me^me mieux je crois, je [A ]| serais plus gai, ce serait plus gai. Je viens de passer deux [A ]| journe=es inoubliables dont nous ne saurons jamais rien, lx recul [A ]| e=tant trop grand, ou pas assez, je ne sais plus, sinon que elles [A ]| me ont permis de toutx re=soudre et de [A ]| toutx achever, je veux dire toutx ce qui touche a` Malone ( ce est en [A ]| effet ainsi que je me appelle a` pre=sent) et a` lx autre, car lx reste [A ]| ne est point de mx ressort. Et ce e=tait, en moins dicible, comme [A ]| deux e=boulements de sable fin ou peut-e^tre de poussie`re ou de [A ]| cendre, de importance certes ine=gale mais allant en quelque sorte de [A ]| concert, et laissant derrie`re eux, chacun en sx lieu et place, lx [A ]| che`re chose que est lx absence. Pendant ce temps je cherchais a` [A ]| ravoir mx crayon, par saccades. ce est unx petit Ve=nus, vert encore [A ]| sans doute, a` cinq ou six faces, et taille= des deux bouts, et si [A ]| court que il y a toutx juste lx place, au milieu, pour mx pouce et [A ]| lx deux doigts suivants, ramasse=s en e=tau. Je me sers des deux [A ]| pointes tour a` tour, en les suc^ant souvent, je aime sucer. Et quand [A ]| elles se e=moussent, je les de=gai^ne avec mx ongles qui sont longs, [A ]| jaunes et affute=s et se cassent facilement, par manque de chaux ou [A ]| de phosphate peut-e^tre. Ainsi peu a` peu mx crayon raccourcit, [A ]| ce est force=, et lx jour viendra ou` il ne en restera plus que unx [A ]| fragment si infime que je ne pourrai plus le tenir. je appuie donc [A ]| lx moins possible, mais lx mine est dure et ne laisserait pas de [A ]| trace si je ne appuyais. Mais je me dis, Entre unx mine dure sur [A ]| laquelle il faut appuyer, afin que elle laisse unx trace, et unx [A ]| mine tendre et grasse [A ]| qui noircit lx page presque sans y toucher, quelle peut bien e^tre [A ]| lx diffe=rence, au point de vue de lx durabilite= ? Ah oui, je ai mx [A ]| petites distractions. lx plus curieux, ce est que je ai unx autre [A ]| crayon, unx franc^ais, long cylindre a` peine entame=, quelque part [A ]| dans lx lit je crois. Il ne y a donc pas de inquie=tude a` avoir, a` ce [A ]| sujet. Et pourtant je suis inquiet. Maintenant toutx en faisant lx [A ]| chasse au crayon je ai fait unx de=couverte curieuse. lx plancher [A ]| blanchit. Je l' ai frappe= avec mx ba^ton a` plusieurs reprises et il [A ]| a rendu unx son a` lx fois sec et creux, faux quoi. Alerte= ainsi je ai [A ]| regarde= attentivement lx autres grandes surfaces, au-dessus de moi [A ]| et toutx autour de moi. Pendant ce temps lx sable coulait toujours [A ]| et je me disais, Je ne l' aurai jamais, en parlant du crayon. Et [A ]| je ai pu constater que toutes ces grandes superficies, ou devrais <-> je [A ]| dire infraficies, aussi bien lx horizontale que lx droites, [A ]| quoiqu' elles ne aient pas lx air tre`s droites de ici, ont sensiblement [A ]| ble=mi aussi, depuis lx dernie`re inspection, datant de je ne sais [A ]| plus quand, ce qui est d'autant plus frappant que lx tendance des [A ]| choses en ge=ne=ral est pluto^t a` se assombrir je crois, avec lx temps, [A ]| a` part e=videmment lx de=pouille mortelle et puis certaines parties [A ]| du corps encore vivant qui se de=colorent et de ou` lx sang se retire, [A ]| a` lx longue. [A ]| Est <-> ce a` dire que il fait plus clair chez moi maintenant que je sais [A ]| ce qui se passe ? Eh bien, je dois dire que non, ce est lx me^me gris [A ]| que auparavant, qui par moments e=tincelle litte=ralement, puis se [A ]| trouble et faiblit, se e=paissit si on pre=fe`re, au point de toutx [A ]| cacher a` mx regards sauf lx fene^tre qui semble e^tre en quelque [A ]| sorte mx ombilic et dont je me dis que lx jour ou` elle aussi [A ]| se e=clipsera je saurai a` peu pre`s a` quoi me en tenir. Non, toutx ce [A ]| que je veux dire ce est que en e=carquillant lx yeux je vois luire [A ]| aux confins de ces inquie`tes te=ne`bres comme des ossements, ce qui [A ]| ne e=tait pas lx cas jusqu'a` pre=sent, a` mx connaissance, et me^me je [A ]| me rappelle distinctement lx tenture ou papier peint qui adhe=rait [A ]| encore aux murs par endroits et ou` se tordaient des roses, des [A ]| violettes et autres fleurs dans unx telle abondance que il me [A ]| semblait ne en avoir jamais tant vu de mx vivant ni de aussi belles. [A ]| Mais de toutx cela rien ne a lx air de survivre, a` pre=sent, et si au [A ]| plafond il ne y avait pas de fleurs il y avait sans doute autre [A ]| chose, des amours peut-e^tre, eux aussi disparus. Et pendant que je [A ]| poursuivais mx crayon a` unx moment donne= mx cahier de enfant [A ]| presque, a` en juger par certains indices, lui aussi tomha par [A ]| terre, mais je eus vite fait de le rattraper, en glissant lx crochet [A ]| de [A ]| mx ba^ton par lx une des de=chirures de lx couverture et en le [A ]| soulevant doucement. Et pendant toutx ce temps, si fertile en [A ]| incidents et contretemps, dans mx te^te je suppose toutx glissait et [A ]| se vidait comme a` travers des vannes, a` mx grande joie, jusqu'a` ce [A ]| que finalement il ne resta^t plus rien, ni de Malone ni de lx autre. [A ]| Et qui plus est je suivais fort bien lx diverses phases de cette [A ]| de=livrance et ne me e=tonnais point de la voir tanto^t ralentir et [A ]| tanto^t acce=le=rer sx allure, tant lx raisons me e=taient claires [A ]| pour lesquelles lx choses ne pouvaient se passer autrement. Et je [A ]| me re=jouissais aussi, inde=pendamment du spectacle, a` lx ide=e que je [A ]| savais maintenant ce que je avais a` faire, moi qui toutx mx vie suis [A ]| alle= a` ta^tons, et dont lx immobilite= aussi e=tait unx sorte de [A ]| ta^tonnement, oui, je ai beaucoup tationne= a` ta^tons. En quoi je me [A ]| faisais naturellement encore unx fois des illusions, je veux dire [A ]| en croyant voir clair enfin dans mx absurdes tribulations, mais [A ]| quand me^me pas au point de pouvoir me en vouloir a` pre=sent. Car toutx [A ]| en me disant, Que ce est simple et beau ! je me disais, toutx [A ]| se obscurcira a` nouveau. Et ce est sans trop de chagrin que je nous [A ]| retrouve tels que nous sommes, savoir a` enlever grain par grain [A ]| jusqu'a` ce que, lx fatigue aidant, lx main se mette a` jouer, a` se [A ]| remplir et a` se [A ]| vider sur place, re^veusement comme on dit. Car je me y attendais, [A ]| toutx en me disant, Enfin ! Et je dois dire pour mx part que cette [A ]| sensation me est de toutx temps familie`re, de unx main lasse et [A ]| aveugle mollement creusant dans mx particules et les faisant [A ]| couler entre sx doigts. Et il me arrive me^me, lorsque out est [A ]| tranquille, de la sentir plonge=e en moi jusqu'au coude, mais [A ]| tranquille et on dirait en train de dormir. Mais biento^t elle [A ]| tressaille, se re=veille, me flatte, crispe, fouille et quelquefois [A ]| saccage, comme pour se venger de ne pas pouvoir me balayer. Je la [A ]| comprends. Mais je ai tant senti de choses bizarres et sans [A ]| fondement assure=ment que il vaudrait mieux peut-e^tre les taire. [A ]| Parler par exemple de ces pe=riodes ou je me lique=fie et passe a` [A ]| lx e=tat de boue, a` quoi cela servirait <-> il ? Ou des autres ou` je me [A ]| noierais dans lx chas de unx aiguille, tellement je me suis durci et [A ]| ramasse= ? Non, ce sont la` de aimables tentatives mais qui ne [A ]| changent rien a` lx affaire. Je parlais donc de mx petites [A ]| distractions et allais dire je crois que je ferais mieux de me en [A ]| contenter au lieu de me lancer dans ces histoires a` crever debout [A ]| de vie et de mort, si ce est bien de cela que il est question, et je [A ]| suppose que oui, car il ne a jamais e=te= question de autre chose, a` [A ]| mx souvenir. Mais dire de quoi il retourne exactement, [A ]| je en serais bien incapable, a` pre=sent. ce est vague, lx vie et lx [A ]| mort. je ai du^ avoir mx petite ide=e, quand je ai commence=, sinon je [A ]| ne aurais pas commence=, je me serais tenu tranquille, je aurais [A ]| continue= tranquillement a` me ennuyer ferme, en faisant joujou, avec [A ]| lx co^nes et cylindres par exemple, avec lx grains du millet des [A ]| oiseaux et autres panics, en attendant que on veuille bien venir [A ]| prendre mx mesures. Mais elle me est sortie de lx te^te, mx petite [A ]| ide=e. que a` cela ne tienne, je viens de en avoir unx autre. ce est [A ]| peut-e^tre lx me^me, lx ide=es se ressemblent tellement, quand on les [A ]| connai^t. Nai^tre, voila` mx ide=e a` pre=sent, ce est <-> a` <-> dire vivre lx [A ]| temps de savoir ce que ce est que lx gaz carbonique libre, puis [A ]| remercier. C^a a toujours e=te= mx re^ve au fond. Toutes lx choses [A ]| qui ont toujours e=te= mx re^ve au fond. Tant de cordes et jamais unx [A ]| fleche. Pas besoin de me=moire. Oui, voila`, je suis unx vieux foetus [A ]| a` pre=sent, chenu et impotent, mx me`re ne en peut plus, je l' ai [A ]| pourrie, elle est morte, elle va accoucher par voie de gangre`ne, [A ]| papa aussi peut-e^tre est de lx fe^te, je de=boucherai vagissant en [A ]| plein ossuaire, d'ailleurs je ne vagirai point, pas lx peine. Que [A ]| de histoires je me suis raconte=es, accroche= au moisi, et enflant, [A ]| enflant. En me disant, C^a y est, je la tiens mx le=gende. Et que y [A ]| a <-t-> il de change= pour [A ]| que je me excite de cette fac^on ? Non, disonsle, je ne nai^trai ni [A ]| par conse=quent ne mourrai jamais, ce est mieux ainsi. Et si je me [A ]| raconte, et puis lx autre qui est mx petit, et que je mangerai [A ]| comme je ai mange= lx autres, ce est comme toujours, par besoin [A ]| de amour, merde alors, je ne me attendais pas a` c^a, de homuncule, je [A ]| ne peux me arre^ter. Et cependant il me semble que je suis ne= et que [A ]| je ai ve=cu longuement et rencontre= Jackson et erre= dans lx villes, [A ]| lx bois et lx de=serts, et que je ai e=te= longuement au bord des [A ]| mers en pleurs devant lx i^les et pe=ninsules ou` venaient briller lx [A ]| nuit lx petites lumie`res jaunes et bre`ves des hommes et toutx lx [A ]| nuit lx grands feux blancs ou aux vives couleurs qui venaient dans [A ]| lx cavernes ou` je e=tais heureux, tapi sur lx sable a` lx abri des [A ]| rochers dans lx odeur des algues et de lx roche humide au bruit du [A ]| vent des vagues me fouettant de e=cume ou soupirant sur lx gre`ve et [A ]| griffant a` peille lx galet, non, pas heureux, c^a jamais, mais [A ]| souhaitant que lx nuit ne finisse jamais ni ne revienne lx jour qui [A ]| fait dire aux hommes, Allons, lx vie passe, il faut en profiter. [A ]| D'ailleurs peu importe que je sois ne= ou non, que je aie ve=cu ou [A ]| non, que je sois mort ou seulement mourant, je ferai comme je ai [A ]| toujours fait, dans lx ignorance de ce que je fais, [A ]| de qui je suis, de ou` je suis, de si je suis. Oui, je essaierai de [A ]| faire, pour tenir dans mx bras, unx petite cre=ature, a` mx image, [A ]| quoi que je dise. Et la voyant mal venue, ou par trop ressemblante, [A ]| je la mangerai. Puis serai seulx unx bon moment, malheureux, ne [A ]| sachant quelle doit e^tre mx prie`re, ni pour qui. @@@@@| [A ]| je ai mis du temps a` le retrouver, mais ce est fait. A` quoi est <-> ce [A ]| que je l' ai econnu ? Je ne sais pas. Et que est <-> ce qui a pu le [A ]| changer a` ce point ? lx vie peut-e^tre, lx tentatives de aimer, de [A ]| manger, de e=chapper aux justiciers. Je me glisse dans lui, dans [A ]| lx espoir sans doute de apprendre quelque chose. Mais ce sont des [A ]| terrains sans de=bris ni empreintes, a` premie`re vue. Mais je finirai [A ]| bien par y trouver des vestiges. ce est en pleine ville que je l' ai [A ]| repe=re, assis sur unx banc. ce est presque unx vieillard a` pre=sent. A [A ]| quoi l' ai <-> je reconnu ? Aux yeux peut-e^tre. Non, je ne sais pas a` [A ]| quoi je l' ai reconnu, je ne re=tracterai rien. Ce ne est peut-e^tre [A ]| pas lui. Peu importe. Il est a` moi maintenant. ce est unx e^tre vivant [A ]| encore et inutile de dire de sexe masculin, vivant de cette vie [A ]| finissante qui est comme unx convalescence, si mx souvenirs sont [A ]| miens, et que on de=guste en trottinant apre`s lx soleil, ou sous [A ]| terre, dans lx couloirs du me=tropolitain. Tout autour ce est [A ]| lx flot des emmerde=s, prenant des billets, charge=s de bagages, [A ]| e=ternellement la` ou` il ne faut pas a` lx heure que il ne faut pas. Que [A ]| me faut <-> il de plus ? Oui, lx journe=es furent courtes alors, et [A ]| bien remplies, dans lx recherche de lx chaleur et des petites [A ]| choses pas trop mauvaises a` manger. Et on se imagine que ce sera [A ]| ainsi jusqu'a` lx fin. Mais soudain toutx se remet a` rager et a` [A ]| gronder, on est perdu dans de immenses fouge`res claquantes ou lance= [A ]| a` travers des steppes battues par lx tempe^te, a` se demander si on [A ]| ne est pas mort a` sx insu ou ne= a` nouveau quelque part. Alors on a [A ]| du mal a` croire a` ces bre`ves anne=es, ou` lx boulangers e=taient [A ]| souvent indulgents, en fin de journe=e, et lx pommes, je ai toujours [A ]| aime= lx pommes, pour ainsi dire gratuites lorsqu' on savait se y [A ]| prendre, et ou` il y avait soleil et abri pour qui en vait vraiment [A ]| besoin. Mais il se agit bien de moi ! Et le voila` bien tranquille [A ]| sur sx banc, lx dos au fleuve, et ve^tu comme nous allons voir, [A ]| quoique lx ve^tements ne comptent gue`re, je le sais, je le sais, [A ]| mais il ne en aura jamais de autres, je le sens. Et si il y a [A ]| longtemps que il les a de=ja`, a` en juger par leur ve=tuste=, cela ne [A ]| fait rien, ce sont lx derniers. Mais ce est lx manteau surtout qui [A ]| est remarquable, en ce sens que il le recouvre et le soustrait aux [A ]| regards. Car il est si bien boutonne=, [A ]| de haut en bas, au moyen de unx quinzaine de boutons au bas mot, [A ]| e=loigne=s es uns des autres de trois a` quatre pouces au plus, que il [A ]| ne laisse rien parai^tre de ce qui se passe a` lx inte=rieur. Et me^me [A ]| lx pieds, sagement pose=s par terre lx un a` co^te= de lx autre, il les [A ]| cache en partie, malgre= lx double cassure du corps, au bas du tronc [A ]| d'abord, ou` lx fe=murs font angle droit avec lx bassin, et ensuite [A ]| aux genoux, ou` lx tibias reprennent lx verticale, car lx pose est [A ]| sans laisser-aller aucun, et ne e=tait lx absence de liens on pourrait [A ]| le croire maintenu par des liens, tant lx pose est immobile et [A ]| raide et faite de plans et de angles nets, comme celle du colosse de [A ]| Memnon, fils bien-aime= de lx Aurore. Ce qui revient a` dire que [A ]| lorsqu' il marche, ou se tient simplement debout, lx bord de sx [A ]| mnteau balaie litte=ralement lx sol et fait entendre unx bruit de [A ]| trai^ne, quand il marche. Et en effet ce manteau se termine en [A ]| frange, comme certains rideaux, et des manches aussi lx trame est [A ]| a` nu et garnie de longs fils follets qui batifolent au vent. Et lx [A ]| mains aussi sont cache=es, comme de juste, car lx manches de ce [A ]| cache-mise`re sont a` lx mesure du reste. Mais lx col est reste= net, [A ]| e=tant en velours ou peut-e^tre en panne. Maintenant pour ce qui est [A ]| de lx couleur, car lx couleur est elle aussi unx chose importante, [A ]| on a beau le nier, toutx ce que on [A ]| peut en dire ce est que lx vert y pre=domine. Et a` parier que e=tant [A ]| neuf ce manteau e=tait de unx beau vert uni on ne risquerait pas gros, [A ]| de unx vert comment dire de fiacre, car il y avait autrefois des [A ]| fiacres et des carrosses aux panneaux de unx beau vert bouteille, [A ]| je ai du^ en voir moi-me^me, et me^me cela ne me e=tonnerait pas que [A ]| je aie voyage= dedans. Mais peut-e^tre ai <-> je tort de appeler manteau ce [A ]| ve^tement et serais <-> je mieux inspire= en y voyant unx pardessus, ou [A ]| me^me unx surtout, car ce est la` en effet lx effet que il fait, de e^tre [A ]| sur et par-dessus lx toutx, a` lx exception e=videmment de lx te^te, qui [A ]| se e=le`ve, altie`re et impassible, hors de sx e=treinte. Oui, lx [A ]| passions l' ont marque=e, lx actions aussi probablement, mais elle [A ]| ne souffre plus on dirait, pour lx moment. Mais sait <-> on jamais. [A ]| Quant aux boutons, ce ne sont pas a` proprement parler de ve=ritables [A ]| boutons, mais pluto^t de petits cylindres en bois, longs de deux [A ]| trois pouces, avec unx trou au milieu par ou` passe lx fil, car unx [A ]| trou suffit largement, quoi que on dise, ceci a` cause de [A ]| lx e=largissement de=mesure= des boutonnie`res, conse=quemment a` lx usure. [A ]| Et quand je dis cylindres je me avance unx peu trop peut-e^tre, car si [A ]| parmi ces ba^tonnents ou chevilles il en est en effet de [A ]| cylindriques, il en est aussi qui ne ont pas de forme bien arre^te=e. [A ]| Mais toutx ont [A ]| a` peu pre`s deux pouces et demi de long et empe^chent ainsi lx deux [A ]| panneaux de se e=carter lx un de lx autre, toutx ont ce trait en commun. [A ]| Maintenant en ce qui concerne lx e=toffe de ce ve^tement, toutx ce [A ]| que on peut en dire ce est que on dirait presque du feutre. Et lx [A ]| creux et bosses que y infligent lx diffe=rentes torsions et saccades [A ]| du corps subsistent, calme=es celles-ci, unx bon moment encore. Voila` [A ]| pour lx manteau. Je me raconterai des histoires sur lx chaussures [A ]| unx autre fois, si je y pense. lx chapeau, fie`rement bombe=, dur [A ]| comme de lx acier, aux bords e=troits et roule=s, porte a` lx occiput [A ]| unx large fente destine=e probablement a` faciliter lx re=ception du [A ]| cra^ne. Car manteau et chapeau ont ceci de commun, que si celui-la` [A ]| est trop grand, celui-ci est trop petit. Et quoique ainsi fendus [A ]| lx bords fassent ma^choires de pie`ge, ne=anmoins pour plus de su^rete= [A ]| unx ficelle rattache ce chapeau au premier bouton du manteau en [A ]| partant du haut, car, peu importe. Mais il ne resterait plus rien [A ]| a` dire sur lx structure de ce chapeau que lx plus important [A ]| resterait a` dire, je parle maintenant e=videmment de sx couleur, [A ]| dont toutx ce que on peut dire ce est que en plein soleil elle accuse [A ]| de faibles reflets chamois et gris perle et que sinon elle tire sur [A ]| lx noir, sans toutefois jamais en approcher re=ellement. Et cela [A ]| ne aurait rien de e=tonnant [A ]| que ce chapeau ait appartenu nague`re a` unx sportif quelconque, a` unx [A ]| turfiste ou e=leveur de be^liers. A` les conside=rer maintenant, non [A ]| plus se=pare=ment, mais dans leurs rapports lx un avec lx autre, on est [A ]| biento^t agre=ablement surpris, en voyant combien ce manteau et ce [A ]| chapeau se marient bien. Et on se dit que apre`s toutx ils ont pu e^tre [A ]| achete=s, lx un chez lx tailleur, lx autre chez lx chapelier, a` lx [A ]| me^me e=poque, peut-e^tre lx me^me jour, par lx me^me dandy, car c^a [A ]| existe lx beaux hommes de six pieds et au-dessus et toutx a` [A ]| lx' avenant sauf lx te^te, petite et race=e. Et cela fait plaisir de se [A ]| voir encore unx fois en pre=sence de un de ces immuables rapports aux [A ]| termes se avilissant de concert qui font presque que on se re=signe, [A ]| lx jours de lassitude, je allais dire a` lx immortalite= de lx a^me, [A ]| mais je ne vois pas lx rapport. Mais pour passer maintenant a` [A ]| lx' habillement proprement dit, sous-jacent et me^me intime, car nous [A ]| ne avons vu jusqu'a` pre=sent que celui de plein vent, des lieux [A ]| publics, il est difficile de rien avancer avec assurance, pour lx [A ]| moment, a` sx sujet. Car Sap ~~ non, je ne peux plus l' appeler [A ]| ainsi, et me^me je me demande comment je ai pu supporter ce nom [A ]| jusqu'a` pre=sent. Alors car, voyons, car Macmann, c^a ne vaut gue`re [A ]| mieux mais il ne y a pas de temps a` perdre car Macmann serait un [A ]| comme ver sous ce, cette houppelande, que il ne en parai^trait rien a` [A ]| lx surface. L' ennuyeux, ce est que il ne bouge pas. Depuis lx matin [A ]| il est la` et ce est maintenant lx soir. Dans unx heure il fera nuit. [A ]| On remorque au port lx derniers chalands, aux chemine=es noires et [A ]| rouges, charge=s de fu^ts vides. lx eau berce de=ja`, e=teint de sx [A ]| clapotis puis en larges flaques tremblantes e=tale a` nouveau lx [A ]| lointaines flammes du couchant, orange, rose et vert. Il lui tourne [A ]| lx dos, mais lx fleuve lui apparai^t peut-e^tre dans lx cri affreux [A ]| des mouettes que lx nuit rassemble, dans des paroxyemes de famine, [A ]| autour des bouches de e=gout, en face de lx Ho^tel Bellevue. Oui, elles [A ]| aussi, avant de gagner lx hauts rochers nocturnes, se enfie`vrent [A ]| unx dernie`re fois, au-dessus des ordures. Mais ce a` quoi il fait [A ]| face ce sont lx gens, nombreux dans lx rue a` cette heure, leur [A ]| journe=e termine=e, toutx lx longue soire=e devant eux. lx portes, [A ]| celles des bureaux, celles des magasins, et lx autres portes, en [A ]| vomissent chacune sx contingent. lx groupes ainsi rendus a` lx [A ]| liberte= restent unx instant compacts, sur lx trottoir, dans lx [A ]| ruisseau, comme e=tourdis, puis se disloquent, chaque e^tre prenant [A ]| lx chemin qui lui est trace=. Et me^me ceux se sachant voue=s pour [A ]| commencer a` lx me^me direction, car lx nombre ne est pas grand, [A ]| finalement, [A ]| pour commencer, des chemins que on peut prendre, me^me ceux-la` se [A ]| saluent lx plus souvent et se quittent, mais poliment, lx uns se [A ]| disant en retard peut-e^tre, lx autres pre=textant unx course a` [A ]| faire de unx autre co^te=, enfin ne importe quoi, ou bien sans [A ]| explication aucune, car apre`s toutx chacun a sx habitudes et [A ]| connai^t celles des autres et combien peu on peut y compter. Et tant [A ]| pis pour celui qui a envie, exceptionnellement, de faire unx bout de [A ]| chemin, dans lx liberte=, avec unx semblable, peu importe lequel, a` [A ]| moins que il ne ait lx bonheur, justement ce soir-la`, a` lx sortie de [A ]| lx atelier, du comptoir, de tomber sur unx autre souffrant du me^me [A ]| besoin. Alors, heureux, ils font quelques pas ensemble, puis se [A ]| quittent, en se disant peut-e^tre chacun a` part soi, Maintenant il [A ]| va se croire toutx permis, ou unx phrase plus courte prohablement, [A ]| et me^me inacheve=e, sur lx mode`le de celles dont seulx on se repose [A ]| des minuties de lx vie en socie=te=. A` cette heure donc, qui rouvre [A ]| pour tant de gens lx voie du repos et des distractions, lx [A ]| couples, dont lx plupart se rame`nent a` unx simple question [A ]| de inte=re^t e=rotique, sont peu nombreux a` co^te= des solitaires, [A ]| sillonnant en toutx sens lx rues et carrefours, obstruant lx [A ]| approches des lieux de plaisir, accoude=s aux parapets, adosse=s de [A ]| loin en loin aux murs des ba^timents. Mais ils [A ]| ne tardent pas a` arriver la` ou` ils sont attendus, lx uns chez eux [A ]| ou chez autrui, lx autres dehors comme on dit, dans unx lieu public [A ]| ou a` unx endroit convenu, souvent dans unx entre=e ou sous unx auvent, [A ]| en pre=vision de lx pluie. Et parmi ces derniers lx premiers arrive=s [A ]| ne le sont lx plus souvent que de peu, car mx foi toutx se ha^tent [A ]| lx uns vers lx autres, sachant bref lx temps qui leur reste pour [A ]| dire toutx ce que ils ont sur lx coeur et lx estomac et pour faire lx [A ]| choses que ils ont a` faire ensemble, celles que on ne peut faire [A ]| seulx. Les voila` donc encore pour quelques heures en su^rete=. Puis se [A ]| sera lx sommeil, lx petit carnet qui a sx petit crayon a` lui, lx [A ]| adieux en ba^illant. Il y en a me^me qui prennent unx fiacre, afin de [A ]| se rendre plus vite au rendez <-> vous ou, lx bon temps termine=, de [A ]| rentrer chez eux, ou a` lx ho^tel, ou` leur bon lit les attend. Alors [A ]| on voit lx cheval, tirant sx petit stage entre unx passe= proche de [A ]| cheval de agre=ment, ou de course, ou de somme, ou de trait, chez des [A ]| particuliers aise=s, et lx abattoir. Il passe lx plus clair de sx [A ]| temps a` stationner, lx air accable=, lx te^te penche=e aussi bas que le [A ]| permettent lx brancards et le harnais, ce est <-> a` <-> dire jusqu'aux [A ]| pave=s presque. Mais lx course le transforme, au de=but toutx au [A ]| moins, a` cause peut-e^tre des souvenirs que elle re=veille, car lx [A ]| seulx fait de courir et de tirer ne doit gue`re l' enchanter, dans de [A ]| telles conditions. Mais lorsque lx brancards se soule`vent, [A ]| l' avertissant que on vient enfin de charger unx client, ou que au [A ]| contraire lx dossie`re commence a` lui entrer dans lx e=chine, suivant [A ]| que lx client se est place= dans lx sens de lx marche ou dans celui [A ]| peut-e^tre encore plus reposant du recul, alors il dresse lx te^te, [A ]| raidit lx jarrets et prend unx air presque content. On voit lx [A ]| cocher aussi, toutx seulx sur sx sie`ge a` dix pieds du sol, lx [A ]| genoux couverts, quels que soient lx temps et lx saison, de unx [A ]| couverture lx plus souvent primitivement marron, lx me^me [A ]| pre=cise=ment que il vient de arracher de lx croupe de sx be^te. Il est [A ]| en ge=ne=ral furieux et violace=, a` force peut-e^tre de attendre lx [A ]| voyageur, et lx moindre course payante semble l' exciter jusqu'a` lx [A ]| fre=ne=sie. De sx e=normes mains exaspe=re=es il tire sur lx brides [A ]| ou, se levant a` moitie= et se penchant en avant, les fait claquer [A ]| avec cole`re toutx lx long de lx e=chine. Et il lance aveugle=ment sx [A ]| e=quipage au plus fort des rues encombre=es et obscures, lx bouche [A ]| pleine de invectives. Mais lx passager, ayant nomme= lx endroit ou` il [A ]| de=sire se rendre et se sachant aussi impuissant a` agir sur lx [A ]| de=roulement des e=ve=nements que lx case sombre qui le renferme, se [A ]| laisse aller peut-e^tre a` lx agre=able [A ]| sentiment de se e^tre de=gage= de toutx responsabilite=, ou il songe a` [A ]| ce dont il se approche, ou a` ce dont il se e=loigne, en se disant, Ce [A ]| ne sera pas toujours lx me^me chose, et puis aussito^t, Mais c^a a [A ]| toujours e=te= lx me^me chose, car il ne y a pas quatre cents sortes de [A ]| passagers. Ainsi ils se de=pe^chent, lx cheval, lx cocher et lx [A ]| passager, vers lx endroit assigne=, par lx chemin lx plus court ou en [A ]| faisant des de=tours, a` travers lx foule des autres mal place=s. Et [A ]| chacun a sx raisons, toutx en se demandant de temps en temps ce [A ]| que elles valent, et si ce sont lx bonnes, pour aller la` ou` il va [A ]| pluto^t que ailleurs, pluto^t que nulle part, et lx cheval a` peine [A ]| plus obscure=ment que lx autres, et quoiqu' il ne saura souvent ou` [A ]| il va que unx fois rendu, et encore. Et si ce est bien lx brune, unx [A ]| autre phe=nome`ne a` retenir est lx nombre de fene^tres et de vitrines [A ]| qui se allument unx instant, a` lx image presque du couchant, quoique [A ]| cela de=pende aussi de lx saison. Mais pour Macmann, ouf, le [A ]| revoila`, ce est bien unx soir de printemps, unx vent de e=quinoxe rage [A ]| lx long des quais, borde=s de part et de autre du fleuve de hauts [A ]| ba^timents rouges, dont beaucoup sont des entrepo^ts. Ou ce est peut-e^tre [A ]| unx soir de automne et ces feuilles qui tournoient dans lx air, [A ]| venues de on ne sait ou`, car ici il ne y a pas de arbres, ne sont plus [A ]| lx premie`res de lx anne=e, [A ]| vertes a` peine, mais des vieilles, qui ont connu lx longues joies [A ]| de lx e=te= et ne sont plus bonnes maintenant que a` faire de lx humus, [A ]| maintenant que lx hommes et lx be^tes ne ont plus besoin de ombre, [A ]| au contraire, ni lx oiseaux de nids ou` pondre et couver, et que [A ]| me^me la` ou` aucun coeur ne bat lx arbres doivent noircir, quoiqu' il [A ]| y en ait parai^t <-> il qui restent toujours verts, on se demande [A ]| pourquoi. Et a` Macmann cela est sans doute e=gal que ce soit lx [A ]| printemps ou lx automne, a` moins que il ne pre=fe`re lx e=te= a` lx hiver ou [A ]| inversement, ce qui est peu probable. Mais on aurait tort de croire [A ]| que il ne bougera jamais plus, ne changera jamais plus de place ni [A ]| de attitude, car il a encore toutx lx vieillesse devant lui, et puis [A ]| ensuite cette sorte de e=pilogue ou` lx on ne voit pas tre`s bien de [A ]| quoi il se agit et qui ne semble pas ajouter grand' chose au de=ja` [A ]| acquis ni lui enlever rien de sx confusion, mais qui a sans doute [A ]| sx utilite=, comme on laisse se=cher lx foin avant de le rentrer. Il [A ]| se le`vera donc, que il le veuille ou non, et gagnera par de autres [A ]| endroits unx autre endroit, et de la` par de autres encore unx autre [A ]| encore, a` moins que il ne revienne ici, ou` il semble ne pas trop se [A ]| de=plaire, mais rien ne est moins su^r, et ainsi de suite, ainsi de [A ]| suite, pendant de longues anne=es. Parce que afin de ne pas mourir il [A ]| faut aller et venir, a` moins [A ]| de avoir quelqu'un qui vous ravitaille sur place, comme moi. Et l' on [A ]| peut rester deux, trois et me^me quatre jours sans bouger, mais [A ]| que est <-> ce que ce est, quatre jours, lorsqu' on a lx vieillesse devant [A ]| soi, et puis lx lenteurs de lx e=vaporation, unx paille. Il est vrai [A ]| que on ne le sait pas encore, on croit ne tenir que a` unx fil, comme [A ]| toutx unx chacun, mais ce ne est pas la` que gi^te lx lie`vre, qui gi^te [A ]| pre`s des hommes. Car cela ne sert a` rien de ignorer ceci et cela, ou [A ]| on sait toutx ou on ne sait rien, et Macmann ne sait rien, [A ]| seulement il ne veut conside=rer que sx ignorance de certaines [A ]| choses, de celles qui l' e=pouvantent entre autres, ce qui est [A ]| humain, mais cela lui passera. Et ce est me^me unx mauvais calcul, car [A ]| lx cinquie`me jour il faut se lever, et on se le`ve en effet, mais [A ]| avec combien plus de peine que si on se y e=tait re=signe= lx veille, [A ]| ou encore mieux lx avantveille, et pourquoi ajouter a` sx peine, [A ]| ce est unx mauvais calcul, si tant est que on y ajoute vraiment, et ce [A ]| ne est pas certain. Car lx cinquie`me jour, lorsqu' il se agit de se [A ]| lever, on ne pense plus aux quatrie`me et troisie`me, on ne pense [A ]| que au mal que on a, ayant a` moitie= perdu lx te^te. Et quelquefois on [A ]| ne y arrive as, je veux dire a` se mettre debout, et on doit se [A ]| trai^ner jusqu'au champ de le=gumes lx plus proche, en se servant des [A ]| touffes de herbe et des [A ]| aspe=rite=s du sol pour se trai^ner en avant, ou jusqu'aux fourre=s de [A ]| ronces, ou` il y a quelquefois de bonnes choses a` manger, quoique [A ]| acidifiantes, et qui ont sur lx champs de le=gumes lx supe=riorite= [A ]| que voici, que on peut se y fourrer et se y cacher, ce qui est [A ]| malaise= parmi lx pommes de terre par exemple, surtout au moment de [A ]| leur maturite=, et souvent on y de=range des animaux farouches ou [A ]| apeure=s, mais rarement me=chants, aussi bien a` plume que a` poil, [A ]| ce est unx petite joie. Car ce ne est pas comme si il avait lx moyens [A ]| de se procurer, en unx seulx journe=e, suffisamment de victuailles [A ]| pour se maintenir en vie pendant trois semaines ou unx mois, et [A ]| que est <-> ce que ce est, unx mois, a` co^te= de lx se=nescence toutx [A ]| entie`re, sans parler du se=choir, unx mise`re. Mais il ne les a pas, [A ]| et il les aurait que il ne saurait en profiter, tant il se sent loin [A ]| du lendemain. Et sans doute ne y croit <-> il plus, a` force de l' avoir [A ]| attendu en vain. Et il en est peut-e^tre la` de sx instant ou` vivre [A ]| est errer seulx vivant au fond de unx instant sans bornes, ou` lx [A ]| lumie`re ne varie pas et ou` lx e=paves se ressemblent. lx yeux a` [A ]| peine plus bleus que unx blanc de oeuf fixent lx espace devant eux, qui [A ]| serait alors lx plein calme e=ternellement des abi^mes. Mais de loin [A ]| en loin ils se referment, avec cette douce soudainete= des chairs [A ]| qui se [A ]| serrent, souvent sans cole`re, et se referment sur elles-me^mes. [A ]| Alors on voit lx vieilles paupie`res, rouges et fripe=es, qui [A ]| semblent avoir du mal a` se rejoindre, car il y en a quatre, deux [A ]| pour chaque lachryme. Et ce est peut-e^tre alors que il voit lx ciel [A ]| du vieux re^ve, des croisie`res et de lx terre aussi, et lx spasmes [A ]| des vagues dont nulle ne bouge sans que toutes lx autres en [A ]| bougent d'autant, et lx mouvement si diffe=rent des hommes par [A ]| exemple, qui ne sont pas attache=s lx uns aux autres mais libres [A ]| de aller et venir, chacun a` sx guise. Et ils ne se en font pas faute [A ]| et vont et viennent, dans lx fracas de cre=celle de leurs de=clics de [A ]| grands articule=s, chacun de sx co^te=. Et quand il y en a unx qui [A ]| meurt lx autres continuent, comme si de rien ne e=tait. @@@@@| [A ]| Je sens [A ]| Je sens que c^a vient. Comment c^a va, merci, c^a vient. je ai voulu [A ]| en e^tre su^r, avant de le noter. Scrupuleux jusqu'a` lx fin, voila` [A ]| Malone, a` cheval sur lx cheveux. Su^r je veux dire de sentir que [A ]| ce est pour biento^t, car je ne ai jamais doute= que c^a ne vienne to^t [A ]| ou tard, sauf peut-e^tre lx jours ou` il me semblait que ce e=tait [A ]| de=ja` venu. Car je ai beau me raconter des histoires, au fond je ne ai [A ]| jamais cesse= de me croire vivant [A ]| de lx vie de lx air de lx terre, me^me lx jours abondant en preuves [A ]| du contraire. Biento^t, ce est <-> a` <-> dire de ici deux ou trois jours, pour [A ]| parler comme lorsqu' on me apprenait lx noms des jours dont je [A ]| me e=tonnais que ils fussent si peu nombreux, et je agitais mx petits [A ]| poings en criant, Encore ! Encore ! et lx signification des cadrans, [A ]| et que est <-> ce que ce est, deux ou trois jours, en fin de compte, de [A ]| plus ou de moins, unx plaisanterie. Mais mine de rien, car il faut [A ]| jouer perdant, pour bien se porter, et je ne ai que a` continuer comme [A ]| si je devais durer jusqu'a` lx Saint-Jean, car je me crois parvenu [A ]| a` ce que on appelle lx mois de mai, je ne sais pourquoi, je veux dire [A ]| pourquoi je me y crois parvenu, car mai vient de Maia, merde, c^a [A ]| aussi je l' ai retenu, de=esse de lx croissance et de lx abondance, [A ]| oui, je me crois arrive= dans lx saison de lx croissance et de [A ]| lx abondance, ce est unx simple croyance, de lx croissance toutx au [A ]| moins, car lx abondance ne vient que plus tard, avec lx re=coltes. [A ]| Donc du calme, du calme, ce est encore unx leurre, je serai encore la` [A ]| a` lx Toussaint, au milieu des chrysanthe`mes, non, la` je exage`re, [A ]| cette anne=e je ne les entendrai pas chialer sur leurs charniers. [A ]| Quand me^me, se sentir e=tale= a` ce point, ce est tentant. toutx tire [A ]| vers lx large lx plus proche, et mx pieds notamment, de=ja` en temps [A ]| normal tellement plus loin de moi que toutx lx reste, de mx te^te je [A ]| veux dire, car ce est la` ou` je me suis re=fugie=, pas de erreur, mx [A ]| pieds me font lx effet de e^tre a` plusieurs lieues, et pour les ramener [A ]| jusqu'a` moi, pour les soigner ou les nettoyer, il me semble que je [A ]| ne aurais pas assez de unx mois, a` dater du moment ou` je les aurais [A ]| repe=re=s. ce est curieux, je ne sens plus mx pieds, lx sensation les [A ]| ayant mise=ricordieusement quitte=s, et cependant je les sens hors de [A ]| porte=e du te=le=scope lx plus puissant. Serait <-> ce la` ce que on appelle [A ]| avoir unx pied dans lx tombe ? Et toutx a` lx avenant, car si il ne [A ]| se agissait que de unx phe=nome`ne local je ne l' aurais pas remarque=, [A ]| ne ayant e=te= toutx mx vie que unx suite ou pluto^t unx succession de [A ]| phe=nome`nes locaux, sans que cela ait jamais rien donne=. Mais mx [A ]| doigts aussi e=crivent sous de autres latitudes, et lx air qui respire [A ]| a` travers mx cahier et en tourne lx pages a` mx insu, quand je [A ]| me assoupis, de sorte que lx sujet se e=loigne du verbe et que lx [A ]| comple=ment vient se poser quelque part dans lx vide, cet air ne est [A ]| pas celui de cette avant-dernie`re demeure, et ce est bien ainsi. Et [A ]| sur mx mains ce est peut-e^tre lx moire de unx ombre de feuilles et [A ]| de fleurs et des taches claires de unx soleil oublie=. Maintenant mx [A ]| sexe, je veux dire lx tube lui-me^me, et spe=cialement lx bout, par [A ]| ou` giclaiene quand [A ]| je e=tais puceau des paquets de foutre qui venaient me frapper en [A ]| plein visage, lx un apre`s lx autre, mais si rapproche=s que on aurait [A ]| dit unx seulx jet continu, lx temps que c^a durait, et par ou` doit [A ]| passer encore unx peu de pisse de temps en temps, sinon je serais [A ]| mort de ure=mie, je ne compte plus le voir a` lx o*eil nu, non que je y [A ]| tienne, je l' ai assez vu, nous nous sommes assez regarde=s, lx o*eil [A ]| dans lx o*eil, mais ce est pour vous dire. Mais ce ne est pas encore toutx [A ]| et il ne y a pas que mx extre=mite=s qui se en vont, chacune suivant [A ]| sx axe, loin de la`. Car mx cul, par exemple, que on ne peut accuser [A ]| de e^tre lx fin de quoi que ce soit, a` moins que on ne veuille y voir [A ]| lx bout des le`vres, si il se mettait a` chier a` lx heure que il est, ce [A ]| qui me e=tonnerait, je crois vraiment que on verrait lx copeaux sortir [A ]| en Australie. Et si je devais me mettre encore unx fois debout, ce [A ]| sont Dieu me pre=serve, je remplirais unx bonne partie de lx univers, [A ]| il me semble, oh pas plus que allonge=, mais c^a se remarquerait [A ]| davantage. Car je l' ai toujours remarque=, lx meilleur moyen de ne [A ]| pas se faire remarquer ce est de se aplatir et de ne plus bouger. Et [A ]| voila`, moi qui ai toujours cru que je irais en me ratatinant, jusqu'a` [A ]| finir par pouvoir e^tre enterre= dans unx e=crin a` bijou presque, voila` [A ]| que je me dilate. Ou ce est que lx essentiel, pour parler comme [A ]| Jackson, est [A ]| devenu si minime que le fortuit lui parai^t sans bornes, et par [A ]| lx essentiel je dois entendre cette minuscule te^te de lard, enfouie [A ]| quelque part dans mx vraie te^te je crois, qui ne se est pas incline=e [A ]| encore, dans lx de=combres de mx te^te incline=e, et elle est [A ]| minuscule en effet, quoique je ne voie pas ce que lx essentiel et lx [A ]| fortuit viennent faire la`-dedans, je ne comprends pas, et ce est [A ]| peut-e^tre celui-ci qui se est re=duit aux dimensions de unx ocelle de [A ]| noctuelle et lx autre lx e=normite= e=parse dans lx ombre, ce est peut-e^tre [A ]| c^a que je aurais du^ dire. Peu importe, lx essentiel, nous y revoila`, [A ]| ce est que malgre= mx histoires je continue a` tenir dans cette [A ]| chambre, appelons c^a unx chambre, c^a je y tiens, et je suis [A ]| tranquille, je y tiendrai lx temps que il faudra. Et si jamais [A ]| je arrive a` crever ce ne sera pas dans lx rue, ni a` lx ho^pital, mais [A ]| ici, au milieu de mx possessions, a` cote= de cette fene^tre dont je [A ]| me dis quelquefois que ce est du trompe-l' il, comme lx plafond de [A ]| Tiepolo a` Wu^rzburg, quel touriste je ai du^ e^tre, me^me lx tre=ma me est [A ]| reste=, mais ce ne est pas unx vrai tre=ma. Si seulement je pouvais en [A ]| e^tre su^r, je parle maintenant a` nouveau de mx lit de mort. Et [A ]| cependant que de fois je ai vu, en regardant par lx porte, cette [A ]| vieille te^te sortir, a` hauteur de genou, car je pe`se lourd, e=tant [A ]| ossu, et puis lx porte est basse, de plus en plus [A ]| basse a` mx avis. Et chaque fois elle cogne contre lx chambranle, [A ]| car je suis grand et lx palier est petit, et celui qui porte mx [A ]| pieds ne peut attendre, pour se engager dans lx escalier, que je y sois [A ]| toutx entier, sur lx palier je veux dire, mais il doit commencer a` [A ]| tourner avant, afin de ne pas rentrer dans lx mur, dans lx mur du [A ]| palier je veux dire. De sorte que mx te^te cogne contre lx [A ]| chambranle, ce est fatal. Et cela lui est e=gal, a` mx te^te, au point [A ]| ou` elle en est, mais celui qui lx porte crie, Eh Bob doucement ! par [A ]| respect peut-e^tre, car il ne me connai^t pas, il ne me a pas connu, [A ]| ou par crainte de se faire mal aux doigts. Pan ! Doucement ! Vas-y [A ]| ! lx porte ! Et voila` lx chambre vacante enfin et en mesure, apre`s [A ]| de=sinfection, car sait <-> on jamais, de recevoir unx famille nombreuse [A ]| ou unx couple de tourtereaux. Oui, ce est arrive= de=ja`, on attend [A ]| seulement lx moment de se en servir, voila` ce que je me dis. Mais je [A ]| me dis tant de choses, que y a <-t-> il de vrai dans ce babil ? Je ne [A ]| sais pas. Je crois seulement que je ne peux rien dire qui ne soit [A ]| vrai, je veux dire qui ne me soit de=ja` arrive=, ce ne est pas a me^me [A ]| chose mais c^a ne fait rien. Oui, ce est ce que je aime en moi, enfin [A ]| une des choses que je aime, lx don de pouvoir dire Up the Republic [A ]| ! par exemple, ou Che=rie ! Sans avoir a` me demander [A ]| si je ne aurais pas mieux fait de me taire ou de dire autre chose, [A ]| oui, je ne ai pas a` re=fle=chir, ni avant ni apre`s, je ne ai que a` ouvrir [A ]| lx bouche pour que elle te=moigne de mx vieille histoire et du long [A ]| silence qui me a rendu muet, de sorte que toutx se passe dans unx grand [A ]| silence. Et si jamais je me tais ce est que il ne y aura plus rien a` [A ]| dire, me^me si toutx ne est pas dit, me^me si rien ne a e=te= dit. Mais [A ]| laissons la` ces questions morbides et revenons a` celle de mx de=ce`s, [A ]| de ici deux ou trois jours je ai bonne me=moire. A` ce moment-la` ce en [A ]| sera fait des Murphy, Mercier, Molloy, Moran et autres Malone, a` [A ]| moins que c^a ne continue dans lx outre-tombe. Mais pas de midi a` [A ]| vingt-trois heures, de=fungeons d'abord, apre`s nous aviserons. [A ]| Combien de personnes ai <-> je tue=es, en les frappant sur lx te^te ou en [A ]| y foutant lx feu. Pris ainsi au de=pourvu je ne en vois plus que [A ]| quatre, des inconnus, je ne ai jamais connu personne. je ai envie de [A ]| voir, comme cela me arrivait autrefois, ne importe quoi, unx de ces [A ]| choses que je ne aurais pu imaginer. Il y avait lx vieux aussi, a` [A ]| Londres je crois, revoila` Londres, je lui ai tranche= lx gorge avec [A ]| sx rasoir. C^a fait cinq. Il me semble que il avait unx nom, celui-la`. [A ]| Oui, il me faudrait maintenant unx peu de impre=vu, en couleur autant [A ]| que possible, c^a me ferait du bien. Car je ne ferai [A ]| plus peut-e^tre que unx seulx voyage, dans lx longues galeries que je [A ]| connais, avec mx petits soleils et lunes que je accroche et mx [A ]| poches pleines de cailloux pour repre=senter lx hommes et leurs [A ]| saisons, plus que unx seulx, ce est ce que je me souhaite. Puis [A ]| reviendrai ici, a` moi, ce est vague, pour ne plus me quitter, plus [A ]| me demander ce que je ne ai pas. Nous reviendrons toutx peut-e^tre, [A ]| re=unis, pour ne plus nous quitter, plus nous espionner, dans cette [A ]| sale petite chambre, blancha^tre et vou^te=e comme creuse=e dans [A ]| lx ivoire, et quel ivoire, on dirait unx vieux chicot. Ou je [A ]| reviendrai seulx, aussi seulx que en me en allant, mais je ne y compte [A ]| pas, je les entends de ici, criant apre`s moi dans lx couloirs, [A ]| tre=buchant dans lx gravats, me suppliallt de les emmener. Voila` qui [A ]| est de=cide=. je ai juste lx temps, si je ai bien calcule=, et si je ai [A ]| mal calcule= tant mieux, je ne demande pas mieux, d'ailleurs je ne ai [A ]| rien calcule=, je ne demande rien non plus. Juste lx temps de aller [A ]| faire unx dernier tour, de revenir et de faire toutx ce que je ai a` [A ]| faire ici, car je ai encore a` faire ici, je ne sais plus quoi par [A ]| exemple, ah oui, mettre de lx ordre dans mx possessions, et puis [A ]| encore autre chose, je ne sais plus, mais c^a me reviendra, au moment [A ]| voulu. Seulement avant de partir je aimerais bien trouver unx trou [A ]| dans lx mur, [A ]| derrie`re lequel il se passe des choses si extraordinaires, sans [A ]| cesse, et souvent en couleur. unx dernier petit coup de il et il me [A ]| semble que je partirais content comme pour ~~ je allais dire Cythe`re, [A ]| de=cide=ment il est temps que c^a se arre^te. Apre`s toutx cette fene^tre [A ]| est ce que je veux que elle soit, jusqu'a` unx certain point, ce est c^a, [A ]| ne te compromets pas. Je remarque toutx d'abord que elle se est [A ]| singulie`rement arrondie, jusqu'a` ressembler presque a` unx il de [A ]| boeuf, ou a` unx hublot. C^a ne fait rien, du moment que il y a quelque [A ]| chose de lx autre co^te=. Je vois d'abord lx nuit, ce qui me e=tonne, je [A ]| me demande pourquoi, parce que je veux e^tre e=tonne=, encore unx fois. [A ]| Car chez moi il ne fait pas nuit, je le sais, ici il ne fait jamais [A ]| nuit, quoi que je aie pu dire, mais il fait souvent moins clair que en [A ]| ce moment, tandis que la` dehors ce est lx pleine nuit, avec peu [A ]| de e=toiles, mais suffisamment pour indiquer que ce ciel noir est bien [A ]| celui des hommes et non pas toutx simplement peint sur lx vitre, car [A ]| c^a tremble, a` lx fac^on des vraies e=toiles, ce qui ne serait pas lx [A ]| cas si ce e=tait peint. Et comme si cela ne suffisait pas pour [A ]| me assurer que il se agit vraiment du dehors, voila` que lx fene^tre de en [A ]| face se allume, ou que je me rends compte que elle est allume=e, car [A ]| je ne suis pas de ceux qui peuvent toutx [A ]| embrasser de unx seulx coup de il, mais je dois regarder longuement et [A ]| laisser aux choses lx temps de faire lx long chemin qui me se=pare [A ]| de elles. Et ce est la` en effet unx hasard heureux et de bon augure, [A ]| a` moins que ce ne soit unx chose faite expre`s pour me bafouer, car [A ]| je aurais pu ne rien trouver de mieux, pour me aider a` partir de cet [A ]| endroit encore au monde mal ferme=, que lx ciel nocturne ou` rien ne [A ]| se passe, bien que il soit plein de tumulte et de violence. Ou alors [A ]| il faut avoir toutx lx nuit devant soi, pour suivre lx lentes [A ]| chutes et monte=es des autres mondes, quand il y en a, ou pour [A ]| attendre lx me=te=ores, et moi je ne ai pas toutx lx nuit devant moi. [A ]| Et cela ne me inte=resse pas de savoir si ils se sont leve=s avant [A ]| lx aube ou si ils ne se sont pas encore couche=s ou si ils se sont leve=s [A ]| au milieu de lx nuit avec lx intention peut-e^tre de se recoucher et [A ]| de dormir, de`s que ils auront fini, et cela me suffit de les voir [A ]| debout lx un contre lx autre derrie`re lx rideau, qui est sombre, de [A ]| sorte que ce est ne lumie`re sombre, si on peut dire, et qui leur [A ]| fait unx ombre peu nette, car ils sont colle=s si e=troitement lx un [A ]| contre lx autre que on dirait unx seulx corps et par conse=quent unx [A ]| seulx ombre. Mais quand ils chancellent je vois bien que ils sont [A ]| deux, ils ont beau se serrer de=sespe=rement, on voit [A ]| bien que ce est deux corps distincts et se=pare=s, chacun enferme= dans [A ]| sx frontie`res, et qui ne ont pas besoin lx un de lx autre pour aller [A ]| et venir et se maintenir en vie, car ils se y suffisent largement, [A ]| chacun pour soi. Ils ont peut-e^tre froid, pour que ils se frottent [A ]| ainsi, car lx friction entretient lx chaleur et la fait revenir [A ]| quand elle est partie. toutx cela est joli et curieux, cette grosse [A ]| chose complique=e faite de plusieurs qui chancelle et se balance, car [A ]| ils sont peut-e^tre trois, mais pluto^t pauvre en couleur. Mais lx [A ]| nuit doit e^tre chaude, car voila` que lx rideau se soule`ve et [A ]| que e=clate toutx unx bouquet de couleurs charmantes, rose pa^le et [A ]| blancheur de chair, puis unx rose plus vif qui doit provenir de unx [A ]| ve^tement, et aussi de lx or que je ne ai pas lx temps de me expliquer. [A ]| Ils ne ont donc pas froid, pour pouvoir se tenir en si le=ge`re tenue [A ]| en plein courant de air. Ah que je suis stupide, je vois ce que [A ]| ce est, ils doivent e^tre en train de se aimer, ce doit e^tre comme c^a [A ]| que on fait. Bon, c^a me a fait du bien. Je vais voir si lx ciel est [A ]| toujours la`, puis je me en vais. Ils sont toutx contre lx rideau [A ]| maintenant, ils ne bougent plus. Est <-> ce possible que ils aient fini [A ]| de=ja` Ils se sont aime=s debout, comme lx chiens. Ils vont pouvoir [A ]| biento^t se quitter. Ou ils ne font peut-e^tre que souffler, avant de [A ]| se attaquer au gros [A ]| morceau En avant, en arrie`re, que c^a doit e^tre bon. Ils ont lx air [A ]| de souffrir. Allez, assez, adieu. @@@@@| [A ]| Surpris par lx pluie loin de toutx abri Macmann se arre^ta et se [A ]| coucha, en se disant, lx surface ainsi colle=e au sol restera se`che, [A ]| alors que debout je me ferais uniforme=ment mouiller partout, comme [A ]| si lx pluie e=tait unx simple question de gouttes-l' heure, comme [A ]| lx e=lectricite=. Il se prosterna donc, apre`s unx moment de he=sitation, [A ]| car il aurait pu toutx aussi bien se mettre en supination ou, coupant [A ]| lx poire en deux, sur lx un des deux flancs. Mais il lui semblait que [A ]| lx nuque et lx dos jusqu'aux lombes e=taient plus fragiles que lx [A ]| poitrine et lx ventre, ne se rendant pas compte, pas plus que si il [A ]| avait e=te= unx cageot de tomates, que toutes ces parties sont [A ]| intimement et me^me indissolublement lie=es lx unes aux autres, [A ]| jusqu'a` ce que mort se ensuive bien su^r, et a` bien de autres encore [A ]| dont il ne avait pas lx moindre conception, et que unx goutte de eau [A ]| mal a` propos sur lx coccyx par exemple peut provoquer des spasmes [A ]| du risorius durant des anne=es, comme cela se voit lorsque, ayant [A ]| traverse= unx mare=cage a` pied, on se met toutx simplement a` tousser et [A ]| a` e=ternuer, sans rien sentir aux jambes sinon unx sorte de bien-e^tre, [A ]| du^ peut-e^tre a` lx action de lx eau de tourbe. ce e=tait unx pluie [A ]| lourde, froide et verticale, ce qui faisait supposer a` Macmann [A ]| que elle serait bre`ve, comme si il y avait unx rapport entre lx [A ]| violence et lx dure=e, et que il allait pouvoir se lever dans dix [A ]| minutes unx quart de heure, lx devant poussie=reux. ce est la` en effet [A ]| lx genre de histoire que il se est raconte= toutx sx vie, en se disant, [A ]| Il est impossible que c^a continue encore longtemps. ce e=tait unx [A ]| heure quelconque de lx apre`s-midi, impossible de savoir laquelle, il [A ]| y avait des heures et des heures de=ja` que durait ce jour blafard, [A ]| ce e=tait donc lx apre`s-midi, tre`s probablement, tre`s. lx air immobile, [A ]| sans e^tre froid comme en hiver, semblait sans promesse ni souvenir [A ]| de tie=deur. Incommode= par lx eau qui remplissait sx chapeau, en [A ]| passant par lx fente, Macmann l' enleva et le posa sur sx tempe, [A ]| ce est <-> a` <-> dire tourna lx te^te et coucha sx joue contre lx terre. sx [A ]| mains serraient, au bout des bras e=carte=s, chacune unx touffe [A ]| de herbe, avec autant de e=nergie que si il avait e=te= plaque= contre lx [A ]| paroi de unx falaise. Continuons cette description. lx pluie lui [A ]| pilonnait lx dos avec unx bruit de tambour d'abord, mais biento^t de [A ]| lessive, comme lorsqu' on fait danser lx linge dans lx lessiveuse, [A ]| avec unx bruit de glouglou et de succion, et il percevait fort bien [A ]| et avec [A ]| inte=re^t combien diffe=remment, au point de vue sonore, lx pluie [A ]| tombait sur lui et sur lx terre, car il avait lx oreille, qui est sur [A ]| lx me^me plan que lx joue ou presque, colle=e contre lx terre, ce qui [A ]| est rare, par temps de pluie, et il entendait cette sorte de [A ]| lointain rugissement de lx terre qui boit et lx soupirs de lx herbe [A ]| plove=e et ruisselante. lx ide=e de cha^timent se pre=senta a` sx esprit, [A ]| coutumier a` vrai dire de cette chime`re et impressionne= probablement [A ]| par lx posture du corps et par lx doigts crispe=s comme dans lx [A ]| souffrance. Et sans savoir exactement que elle e=tait sx faute il [A ]| sentait bien que vivre ne en e=tait pas unx peine suffisante ou que [A ]| cette peine e=tait en elle-me^me unx faute, appelant de autres peines, [A ]| et ainsi de suite, comme si il pouvait y avoir autre chose que de lx [A ]| vie, pour lx vivants. Et il se serait sans doute demande= si il [A ]| fallait vraiment e^tre coupable pour e^tre puni, sans lx souvenir [A ]| que il avait, de plus en plus accablant, de avoir consenti a` vivre [A ]| dans sx me`re, puis a` la quitter. Mais la` non plus il ne pouvait voir [A ]| sx vraie faute, mais pluto^t encore unx peine, que il ne avait pas su [A ]| mener a` bien et qui loin de l' avoir lave= de sx faute ne avait fait [A ]| que l' y enfoncer plus avant. Et a` vrai dire peu a` peu lx ide=es de [A ]| faute et de peine se e=taient confondues dans sx esprit comme font [A ]| souvent celles [A ]| de cause et de effet chez ceux qui pensent encore. Et ce e=tait souvent [A ]| en tremblant que il souffrait et en se disant, C^a va me cou^ter cher. [A ]| Mais ne sachant comment se y prendre, pour penser et pour sentir [A ]| couvenablement, il se mettait sans raison a` sourire, comme [A ]| maintenant, comme alors, car il y a loin de=ja` de cet apre`s-midi, de [A ]| mars peut-e^tre, ou de novembre peut-e^tre, non, de octobre pluto^t, ou` [A ]| lx pluie le surprit, loin de toutx abri, a` sourire et a` remercier de [A ]| cette pluie battante et de lx promesse que il y voyait de e=toiles unx [A ]| peu plus tard, pour e=clairer sx chemin et lui permettre de [A ]| se orienter, au cas ou` il en aurait envie. Car il ne savait pas tre`s [A ]| bien ou` il e=tait sauf que il e=tait dans lx plaine, et que lx montagne [A ]| ne e=tait pas loin, ni lx mer, ni lx ville, et que il lui suffirait [A ]| de unx poussie`re de clarte= et de quelques e=toiles fixes pour pouvoir [A ]| se approcher sensiblement de lx une, ou de lx autre, ou de lx [A ]| troisie`me, ou pour se maintenir dans lx plaine, selon ce qui aurait [A ]| e=te= de=cide=. Car pour se maintenir la` ou` il arrive que on se trouve [A ]| il faut de lx clarte= aussi, a` moins de tourner en rond, ce qui est [A ]| pour ainsi dire impossible dans lx obscurite=, ou de se arre^ter net et [A ]| de ne plus bouger, jusqu'a` ce que lx lumie`re revienne, et alors on [A ]| meurt de froid, a` moins que il ne fasse pas froid. Mais Macmann [A ]| aurait e=te= plus que humain, apre`s quarante ou quarante-cinq minutes [A ]| de attente confiante, voyant que lx pluie tombait toujours aussi fort [A ]| et que lx jour se en allait enfin, si il ne avait pas commence= a` se en [A ]| vouloir de ce que il avait fait, ce est <-> a` <-> dire de se e^tre allonge= par [A ]| terre au lieu de avoir poursuivi sx chemin, en ligne droite autant [A ]| que possible, dans lx espoir de tomber to^t ou tard sur unx arbre ou [A ]| sur des ruines. Et au lieu de se e=tonner de cette pluie si violente [A ]| et si longue, il se e=tonnait de ne pas avoir compris, de`s lx [A ]| premie`res goultelettes, que il allait longuement et violemment [A ]| pleuvoir, et que il ne fallait pas se arre^ter et se e=tendre, mais au [A ]| contraire continuer toutx droit devant soi, aveugle=ment, en pressant [A ]| autant que possible lx pas, car il ne e=tait que humain, que fils et [A ]| petit-fils de humains. Mais entre lui et ces hommes se=ve`res et [A ]| graves, a` barbe d'abord, ensuite a` moustache, il y avait cette [A ]| diffe=rence, que sx semence a` lui ne avait jamais fait de mal a` [A ]| personne. Il ne tenait donc a` sx espe`ce que du co^te= de sx [A ]| ascendants, qui toutx e=taient morts, en croyant se e^tre perpetue=s. Et [A ]| lx mieux vaut tard que jamais, qui permet aux vrais hommes, aux [A ]| vrais chai^nons, de reconnai^tre leur erreur, de se en relever et de [A ]| se ha^ter vers lx suivante, ne e=tait pas a` lx porte=e de Macmann, a` qui [A ]| il semblait quelquefois [A ]| que il ne aurait pas assez de lx e=ternite= pour se trai^ner et se vautrer [A ]| dans sx mortalite=. Et sans aller jusque-la`, qui a assez attendu [A ]| attendra toujours, et passe= unx certain de=lai il ne peut plus rien [A ]| arriver, ni venir personne, ni y voir autre chose que lx attente se [A ]| sachant vaine. ce e=tait peut-e^tre sx cas. Et quand on meurt (par [A ]| exemple), ce est trop tard, on a trop attendu, on ne vit plus assez [A ]| pour pouvoir se arre^ter. ll en e=tait peut-e^tre la`. Mais on dirait que [A ]| non, quoique lx actes ne comptent gue`re, je le sais, je le sais, [A ]| ni ce qui passe par lx te^te. Oui, on dirait vrailment que non. Car [A ]| se e=tant reproche= ce que il avait fait, et sx erreur monstrueuse [A ]| de appre=ciation, au lieu de se lever et de se remettre en mouvement [A ]| il se retourna sur lx dos, ce qui offrit toutx sx devant au de=luge. [A ]| Et ce fut alors que apparurent clairement sx cheveux pour lx [A ]| premie`re fois depuis sx marches nu-te^te dans sx riante campagne [A ]| natale, sx chapeau e=tant reste= a` lx place que sx te^te venait de [A ]| quitter. Car lorsque, e=tant couche= a` plat ventre dans unx endroit [A ]| sauvage et pour ainsi dire sans limites, on se retourue sur lx dos, [A ]| alors il y a de=placement late=ral de toutx lx corps, et de lx te^te [A ]| avec lx reste, a` moins que on ne fasse expre`s de l' e=viter, et lx te^te [A ]| vient se poser a` x pouces approximativement de la` ou` elle e=tait, x [A ]| e=tant lx largeur des [A ]| e=paules en pouces, car lx te^te se trouve au beau milieu des e=paules. [A ]| Mais si on se trouve dans unx lit e=troit, je veux dire juste assez [A ]| large pour vous recevoir, unx grabat quoi, alors on a beau se [A ]| retourner sur lx dos, et puis sur lx ventre, et ainsi de suite, lx [A ]| te^te reste toujours a` lx me^me place, a` moins que on ne fasse expre`s [A ]| de l' incliner, a` droite, a` gauche, et il y a sans doute des gens qui [A ]| se donnent cette peine, dans lx espoir de trouver unx peu de [A ]| frai^cheur. Il essaya de regarder cette masse noira^tre et ruisselante [A ]| qui e=tait toutx ce que il restait de lx air et du ciel, mais lx pluie [A ]| lui fit mal aux yeux et les lui ferma. Alors il ouvrit lx bouche et [A ]| resta longtemps ainsi, lx bouche ouverte et lx mains aussi, et [A ]| aussi loin que possible lx une de lx autre. Car, chose curieuse, on [A ]| a moins tendance a` se accrocher au sol lorsqu' on est sur lx dos que [A ]| lorsqu' on est sur lx ventre, voila` unx remarque curieuse et qui [A ]| pourrait se pre^ter a` de fertiles de=veloppements. Et comme unx heure [A ]| plus to^t il avait remonte= sx manches afin de pouvoir se agripper [A ]| bien solidement a` lx herbe, de me^me alors il les remonta a` nouveau, [A ]| pour sentir lx pluie lui marteler lx paumes, que on appelle aussi [A ]| lx creux de lx main, ou lx plats, c^a de=pend. Et au beau milieu ~~ [A ]| mais je allais oublier lx chevelure, qui au point de vue couleur [A ]| e=tait alors au [A ]| blanc a` peu pre`s ce que au noir e=tait lx teinte de lx heure et au [A ]| demeurant extre^mement longue par derrie`re et de chaque co^te=. Et par [A ]| unx temps sec et venteux elle serait alle= fola^trer dans lx herbe a` lx [A ]| manie`re presque de lx herbe elle-me^me. Mais lx pluie la plaquait au [A ]| sol et la malaxait avec lx herbe et a terre dans unx sorte de pa^te [A ]| boueuse, pas unx pa^te boueuse, unx sorte de pa^te boueuse. Et au beau [A ]| milieu de sx souffrance, car on ne reste pas si longuement dans unx [A ]| posture pareille sans en e^tre incommode=, il se mit a` souhaiter que [A ]| lx pluie ne cesse jamais ni par voie de conse=quence sx souffrance [A ]| ou douleur, car ce e=tait lx pluie qui le faisait souffrir presque [A ]| certainement, lx station allonge=e ne ayant eu soi rien de [A ]| particulie`rement de=plaisant, comme si il existait unx rapport entre [A ]| ce qui souffre et ce qui fait souffrir. Car lx pluie pouvait [A ]| se arre^ter sans que il cesse de souffrir, comme il pouvait cesser de [A ]| souffrir sans que pour autant lx pluie se arre^te. @@@@@| [A ]| Et cette importante [A ]| demi-ve=rite=, il l' entrevoyait peut-e^tre de=ja`. Car toutx en regrettant [A ]| de ne pas pouvoir passer lx temps que il lui restait a` vivre (et qui [A ]| en aurait e=te= agre=ablement abre=ge=) sous cette pluie pesante, froide [A ]| (sans e^tre glaciale) et perpendiculaire, tanto^t prosterne= et tanto^t [A ]| renverse=, il ne e=tait pas loin de se demander si il ne se trompait pas [A ]| en [A ]| croyant souffrir a` cause de elle, et si en re=alite= sx ge^ne ne avait [A ]| pas de toutx autres causes. Car cela ne suffit pas aux gens de [A ]| souffrir, mais il leur faut lx chaleur et lx froid, lx pluie et sx [A ]| contraire qui est lx beau temps, et avec cela lx amour, lx amitie=, lx [A ]| peau noire et lx insuffisance sexuelle et peptique par exemple, bref [A ]| lx fureurs et de=mences trop nombreuses heureusement pour e^tre [A ]| de=nombre=es du corps y compris lx cra^ne et de sx cadres, je me [A ]| demande ce que c^a veut dire, tel lx pied bot, afin que ils puissent [A ]| savoir tre`s pre=cise=ment ce que ce est qui ose empe^cher leur bonheur [A ]| de e^tre sans me=lange. Car ce est la` unx chose que on supporte [A ]| difficilement de ignorer. Et on a me^me vu des rigoristes ne avoir eu [A ]| de cesse que ils ne eussent de=termine= si leur sarcome e=tait au pylore [A ]| ou si au contraire il ne e=tait pas pluto^t au duode=num. Mais ce sont [A ]| la` des envole=es dont Macmann ne avait pas encore lx ailes, et [A ]| ce e=tait me^me unx cre=ature pluto^t terre a` terre de sx naturel, et [A ]| peu faite pour lx raison pure, surtout dans lx circonstances ou` [A ]| nous avons eu lx bonheur de le circonscrire. Et a` vrai dire il e=tait [A ]| de par sx tempe=rament plus pre`s des reptiles que des oiseaux et [A ]| pouvait subir sans succomber des mutilations massives, se sentant [A ]| mieux assis que debout et couche= que assis, de sorte que il se [A ]| couchait et se asseyait [A ]| au moindre pre=texte et ne se levait pour repartir que lorsque lx [A ]| struggle for life ou e=lan vital lui mettait lx feu au cul. Et unx [A ]| bonne partie de sx existence a du^ se pusser dans unx immobilite= de [A ]| pierre, pour ne pas dire lx trois quarts, et me^me lx quatre [A ]| cinquie`mes, immobilite= de surface dans lx premiers temps mais qui [A ]| gagna peu a` peu je ne dirai pas lx o*euvres vives mais toutx au moins [A ]| lx sensibilite= et lx entendement. Et il faut croire que il rec^ut en [A ]| partage de sx nombreux ai^eux, par lx truchement de sx papa et de [A ]| sx maman, par unx heureux hasard et entre autres avantages bien [A ]| entendu, unx syste`me ve=ge=tatif a` toutx e=preuve, pour avoir atteint [A ]| lx a^ge que il vient de atteindre, et qui ne est que unx plaisanterie a` [A ]| co^te= de lx a^ge que il atteindra, ce est moi qui ne le dis, sans pe=pin [A ]| se=rieux, je veux dire de nature a` le rayer se=ance tenante du nombre [A ]| des mourants. Car personne ne lui est jamais venu en aide, pour [A ]| l' aider a` e=viter lx e=pines et pie`ges qui jonchent lx voie de [A ]| lx innocent, mais il ne a jamais dispose= que de sx propres forces et [A ]| moyens pour aller du matin au soir et puis du soir au matin sans [A ]| blessure mortelle. Et notamment il ne a jamais rec^u que fort peu de [A ]| dons, et de fort peu de importance, en espe`ces sonnantes, ce qui [A ]| ne aurait pas tire= a` conse=quence si il avait su se en procurer, a` lx [A ]| sueur de sx [A ]| front ou en se servant de sx intelligence. Mais ayant rec^u lx [A ]| commission par exemple de biner unx carre= de jeunes carottes par [A ]| exemple, ou de radis, au tarif de trois ou me^me de six pence [A ]| lx heure, il lui arrivait couramment de toutx arracher, par [A ]| distraction, ou sous lx empire de je ne sais quel furieux besoin qui [A ]| lui prenait a` lx vue des le=gumes, et me^me des fleurs, et qui [A ]| l' aveuglait litte=ralement a` sx ve=ritable inte=re^t, lx besoin de [A ]| faire place nette et de ne plus avoir sous lx yeux que unx peu de [A ]| terre marron de=barrasse=e de sx parasites, ce e=tait souvent plus fort [A ]| que lui. Ou sans aller jusque-la`, toutx se brouillait simplement [A ]| devant sx yeux, il ne distinguait plus lx ve=getaux destine=s a` [A ]| lx embellissement du foyer ou a` lx alimentation des hommes et des [A ]| be^tes de entre lx mauvaises herbes dont on dit que elles ne servent [A ]| a` rien, mais qui doivent avoir leur utilite= elles aussi, pour que [A ]| lx terre les favorise tant, tel lx chiendent cher aux chiens et dont [A ]| lx hommes a` leur tour sont arrive=s a` tirer unx tisane, et lx outil [A ]| lui tombait des mains. Et me^me lx humbles travaux de voirie [A ]| auxquels il se e=tait plus de unx fois attaque=, en se disant que il [A ]| e=tait peut-e^tre unx boueux qui se ignorait, ne lui re=ussissaient gue`re [A ]| mieux. Et il e=tait lui-me^me oblige= de convenir que la` ou` il avait [A ]| balaye= avait lx air encore plus sale a` sx de=part [A ]| que a` sx arrive=e, comme si unx de=mon l' avait pousse= a` se servir de [A ]| sx balai, de sx pelle et de sx brouette, toutx mis gracieusement a [A ]| sx disposition par lx municipalite=, pour aller chercher lx ordures [A ]| la` ou` lx hasard les avait de=robe=es a` lx vue des contribuables et [A ]| pour les ajouter ainsi re=cupe=re=es a` celles de=ja` visibles et que il [A ]| avait pour mission de faire disparai^tre. De sorte que en fin de [A ]| journe=e, toutx lx long du secteur qui lui avait e=te= confie=, on voyait [A ]| lx pelures de orange et de banane, me=gots, papiers innommables, [A ]| crottes de chien et de cheval et autres immondices, concentre=s avec [A ]| soin lx long des trottoirs ou ramene=s avec diligence vers lx haut [A ]| de lx chausse=e, dans lx but apparemment de inspirer aux passants lx [A ]| plus de de=gou^t possible et de provoquer lx maximum de accidents, dont [A ]| des mortels, par glissade. Et cependant il se e=tait since`rement [A ]| efforce= de donner satisfaction, en observant lx fac^on de faire de [A ]| sx colle`gues plus expe=rimente=s, et en se y conformant. Mais toutx se [A ]| passait comme si vraiment il ne e=tait pas mai^tre de sx mouvements [A ]| et ne savait ce que il faisait, pendant que il le faisait, ni ce que il [A ]| avait fait, unx fois que il l' avait fait. Car il fallait que on lui [A ]| dise, Mais regardez donc ce que vous avez fait, en lui mettant pour [A ]| ainsi dire lx nez dedans, sinon il ne se en rendait pas compte, et [A ]| croyait [A ]| avoir proce=de= comme ne importe quel homme de bonne volonte= aurait [A ]| proce=de= a` sx place, et e^tre arrive= a` peu pre`s au me^me re=sultat, [A ]| malgre= sx manque de experience. Par contre lx menus services que il [A ]| se rendait a` lui-me^me, comme lorsque par exemple il avait a` [A ]| remplacer un de sx ba^tons-boutons, qui ne avaient pas lx vie longue, [A ]| e=tant pour lx plupart en bois et soumis a` toutes lx rigueurs de lx [A ]| zone tempe=re=e, il en avait vraiment lx chic comme on dit, et cela [A ]| en lx absence du moindre outillage. Et unx grande partie de sx [A ]| existence, ce est <-> a` <-> dire de lx moitie= ou du quart de sx existence [A ]| comportant des mouvements plus ou moins coordonne=s du corps, il [A ]| l' avait passe=e a` ces petits travaux non re=mune=re=s de confection et [A ]| de re=fection souvent de unx certaine inge=niosite= Car il le fallait [A ]| si il voulait continuer a` aller et venir, et a` vrai dire il ne y [A ]| tenait pas outre mesure, mais il le fallait, pour des raisons [A ]| obscures et connue, qui sait de Dieu seulx, quoique a` vrai dire Dieu [A ]| ne semble pas avoir besoin de raisons pour faire ce que il fait et [A ]| pour omettre ce que il omet, au me^me degre= que sx cre=atures. Mais [A ]| sait <-> on jamais. Tel semblait e^tre Macmann, vu sous unx certain angle, [A ]| incapable de biner sans toutx de=vaster unx parterre de pense=es ou de [A ]| soucis, et avec cela sachant consolider sx bottines avec de [A ]| lx e=corce de saule et des liens de osier, afin de pouvoir aller et venir de [A ]| temps en temps sur lx terre sans trop se blesser aux cailloux, aux e=pines et [A ]| aux morceaux de verre provenant de [A ]| lx incurie ou de lx me=chancete= des hommes, en maugre=ant a` peine, car il le [A ]| fallait. Car il ne savait pas faire attention a` sx chemin et y choisir lx [A ]| endroits ou` poser lx un apre`s lx autre lx pieds (ce qui lui aurait permis [A ]| de aller pieds nus). Et il l' aurait su que cela ne lui aurait pas servi a` [A ]| grand' chose, tant il e=tait peu mai^tre de sx mouvements. Et a` quoi bon viser [A ]| lx endroits moussus et lisses lorsque lx pied tombe a` co^te=, sur lx silex et [A ]| lx tessons, ou se enfonce jusqu'au genou dans lx bouses. Mais pour passer [A ]| maintenant a` unx autre ordre de conside=rations, il est peut-e^tre loisible de [A ]| souhaiter a` Macmann, puisque souhaiter ne cou^te rien, e=ventuellement unx [A ]| paralysie ge=ne=ralise=e e=pargnant a` lx rigueur lx bras si cela est [A ]| concevable, dans unx endroit imperme=able autant que possible au vent, a` lx [A ]| pluie, aux bruits, au froid, aux grandes chaleurs comme au VIIe sie`cle et a` lx [A ]| lumie`re du jour, avec un ou deux e=dredons a` toutes fins utiles et unx a^me [A ]| charitable mettons hebdomadaire charge=e de pommes au couteau et de sardines a` [A ]| lx huile destine=es a` reculer jusqu'aux extre^mes limites du possible [A ]| lx e=che=ance fatale, ce serait e=patant. [A ]| Mais en attendant, le fait de se e^tre retourne= sur lx dos ne ayant nullement [A ]| atte=nue lx violence de lx pluie, Macmann se mit enfin a` se agiter, en se jetant [A ]| a` droite et a` gauche comme sous lx empire de lx fie`vre, en se de=boutonnant et [A ]| se reboutonnant, et finalement en tournant sur lui-me^me toujours dans lx me^me [A ]| sens, peu importe lequel, avec unx court arre^t apre`s chaque re=volution [A ]| d'abord, puis sans plus se arre^ter. Et en principe sx chapeau aurait du^ le [A ]| suivre, attendu que il e=tait attache= au manteau, et lx ficelle aurait du^ [A ]| se entortiller autour de sx cou, mais il ne en fut rien, car lx the=orie est unx [A ]| chose et lx re=alite= unx autre, et lx chapeau restait la` ou` il e=tait, je [A ]| veux dire a` sx place. comme unx chose abandonnee. Mais il viendrait peut-e^tre [A ]| unx jour unx jour de grand vent qui le verrait. sec et le=ger a` nouveau, courir [A ]| et bondir sur lx plaine et arriver ainsi jusqu'aux abords de lx ville ou de [A ]| lx oce=an, mais pas force=ment. Maintenant ce ne e=tait pas lx premie`re fois que [A ]| Macmann se roulait par terre, mais il l' avait toujours fait sans arrie`re-pense=e [A ]| locomotive. Tandis que alors, toutx en se e=loignant de lx endroit ou` lx [A ]| pluie l' avait surpris, loin de toutx abri, et qui continuait gra^ce au chapeau a` [A ]| trancher sur lx espace environnant, il comprit que il avanc^ait avec re=gularite= [A ]| et me^me unx certaine rapidite=, selon lx arc de unx [A ]| cercle gigantesque probablement, car il se supposait unx [A ]| extre=mite= plus lourde que lx autre, sans savoir laquelle, mais de peu. Et toutx [A ]| en roulant il conc^ut et polit lx projet de continuer a` rouler toutx lx nuit [A ]| si il le fallait, ou toutx au moins tant que sx forces ne l' auraient pas [A ]| abandonne=, et de se approcher ainsi des confins de cette plaine que a` vrai dire [A ]| il ne lui tardait nullement de quitter, mais que il quittait ne=anmoins, il le [A ]| savait. Et sans ralentir sx allure il se prit a` re^ver de unx pays plat ou` il [A ]| ne aurait jamais plus a` se lever ni a` se maintenir debout en e=quilibre, [A ]| d'abord sur lx pied droit par exemple, ensuite sur lx pied gauche, et ou` il [A ]| pourrait aller et venir et de cette fac^on survivre, a` lx manie`re de unx grand [A ]| cylindre doue= de intelligence et de volonte=. Et sans se laisser aller [A ]| exactement a` des projets de avenir, car cela @@@@@| [A ]| Vite vite mx possessions. Du calme, du calme, deux fois, je ai [A ]| lx temps, toutx lx temps, comme de habitude. mx crayon, mx deux crayons, celui [A ]| dont il ne reste plus entre mx e=normes doigts que lx mine, sortie entie`rement [A ]| du bois, et lx autre, long et rond, dans lx lit quelque part, que je tenais en [A ]| re=serve, je ne vais pas le chercher, je sais que il est la`, si je ai lx temps [A ]| quand je aurai fini je le chercherai, si [A ]| je ne le trouve pas je ne l' aurai pas, je apporterai lx [A ]| correctif, avec lx autre, si il en reste. Du calme, du calme. mx cahier, je ne le [A ]| vois pas, mais je le sens dans mx main gauche, je ne sais pas de ou` il vient, je [A ]| ne l' avais pas en arrivant ici, mais je sens que il est a` moi. ce est c^a, comme [A ]| si je avais soixante ans. lx lit serait donc a` moi aussi, et lx petite table, lx [A ]| plat, lx vases, lx armoire, lx couvertures. Que non, rien de toutx cela ne est a` [A ]| moi. Mais lx cahier est a` moi, je ne peux pas expliquer. lx deux crayons donc, [A ]| lx cahier et puis lx ba^ton, que je ne avais pas non plus en venant ici, mais que [A ]| je conside`re comme me appartenant. je ai du^ le de=crire de=ja`. Je suis calme, [A ]| je ai lx temps, mais je de=crirai lx moins possible. Il est dans lx lit avec moi, [A ]| sous lx couvertures, autrefois je me y frottais en me disant, ce est unx petite [A ]| femme. Mais il est si long que il sort de dessous lx oreiller et se en va finir [A ]| loin derrie`re moi. Je continue de me=moire. Il fait noir. Je vois a` peine lx [A ]| fene^tre. Elle [A ]| doit laisser passer lx nuit a` nouveau. je aurais lx temps de [A ]| pe^cher dans mx affaires, de les ramener jusqu'au lit une a` une ou plusieurs [A ]| a` lx fois, accroche=es lx unes aux autres comme cela arrive souvent aux choses [A ]| abandonne=es, que je ne y verrais rien Et je en ai en effet lx temps peut-e^tre, [A ]| faisons comme si je en avais lx temps, mais ne en faisons rien. [A ]| Mais il ne doit pas y avoir longtemps que je ai toutx revu et [A ]| contro^le=, par unx temps pluto^t clair, en pre=vision de cette heure. Mais [A ]| depuis je ai du^ toutx oublier. Non, pas toutx, il est [A ]| rare que on oublie toutx. unx [A ]| aiguille pique=e dans deux bouchons, afin que elle ne me pique pas moi, car si lx [A ]| pointe pique moins que lx chas, non, c^a ne va pas, car si lx pointe pique plus [A ]| que lx chas, lx chas pique aussi, c^a ne va pas non plus Autour de lx tige, [A ]| visible entre lx deux bouchons, se enroule encore unx peu de fil noir. ce est unx [A ]| joli petit objet, comme unx ~~ non, il ne ressemble a` rien. mx fourneau de [A ]| pipe, bien que je ne me sois jamais servi de unx pipe a` tabac. je ai du^ le [A ]| trouver quelque part, par terre, au cours de unx de=placement. Il e=tait la`, dans [A ]| lx herbe, jete= parce que il ne pouvait plus servir, lx tuyau se e=tant casse= net, [A ]| voila` que ce de=tail me revient, la` ou` il se enfile dans lx fourneau. On [A ]| aurait pu re=parer cette pipe, mais on a du^ se dire, Bah, je me en ache`terai [A ]| unx autre. Seulement je ne ai trouve= que lx fourneau. Mais toutx c^a ce est [A ]| des suppositions. Je l' ai trouve= joli peut-e^tre, ou je ai e=prouve= pour [A ]| lui cet infect sentiment de pitie= que je ai si souvent e=prouve= devant lx [A ]| choses, surtout lx petites choses amovibles en bois et en [A ]| pierre, et qui me faisait de=sirer les avoir sur moi et les [A ]| garder toujours, de sorte que je les ramassais [A ]| et les mettais dans mx poches, souvent en pleurant, car je ai [A ]| pleure= tre`s vieux, ne ayant pas e=volue= au fond co^te= affections et passions, [A ]| malgre= mx expe=rience. Et sans lx compagnie de ces petits objets que je [A ]| ramassais par-ci par-la`, au hasard de mx de=placements, et qui me faisaient [A ]| quelquefois lx impression [A ]| de avoir eux aussi besoin de moi, je aurais e=te= peut-e^tre accule= [A ]| a` lx fre=quentation des braves gens ou aux consolations de unx [A ]| confession quelconque, mais je ne crois pas Et je aimais, je me en souviens, toutx [A ]| en marchant, lx mains plonge=es dans mx poches, car je essaie de parler de [A ]| lx e=poque ou` je marchais encore sans ba^ton et a` plus forte raison sans [A ]| be=quilles, je aimais ta^ter et caresser lx objets durs et nets qui se y [A ]| trouvaient, dans mx profondes poches, ce e=tait mx fac^on de leur parler et de [A ]| les rassurer. Et je me endormais volontiers en tenant a` lx main unx caillou, unx [A ]| marron de Inde ou unx pomme de pin, et je les tenais encore a` mx re=veil, lx [A ]| doigts replie=s dessus, malgre= lx sommeil qui fait du corps unx chiffon, afin [A ]| que il se repose. Et ceux dont je me lassais ou que de autres venaient remplacer [A ]| dans mx affection, je les jetais, ce est <-> a` <-> dire que je cherchais longuement unx [A ]| endroit ou` ils fussent tranquilles pour toujours, ou` jamais personne ne pu^t [A ]| les trouver a` moins de unx hasard extraordinaire, et de [A ]| tels endroits sont rares, et je les y posais avec soin. Et [A ]| quelquefois je les enterrais, ou je les jetais a` lx mer, de [A ]| toutes mx forces aussi loin que possible de lx terre, ceux dont je avais lx [A ]| certitude que ils ne flotteraient pas, me^me brie`vement. Mais me^me lx amis en [A ]| bois, je en ai envoye= au fond unx certain nombre, en les lestant de unx pierre. [A ]| Mais je ai compris que il ne fallait pas. Car lx ficelle unx fois pourrie ils [A ]| remonteront a` lx surface, si ce ne est de ores et de=ja` chose faite, et [A ]| reviendront a` lx terre, to^t ou tard. ce est ainsi que je me de=faisais des [A ]| choses aime=es que je ne pouvais plus garder, par lx faute de amours nouvelles. [A ]| Et souvent je les regrettais. Mais je les avais si bien cache=es que moi-me^me [A ]| ne savais plus les retrouver. Voila` comme il faut faire, comme si je avais [A ]| encore du temps a` tuer. ce est d'ailleurs lx cas, je le sais bien au fond. Alors [A ]| pourquoi jouer a` lx urgence ? Je ne sais pas. ce est peut-e^tre urgent apre`s [A ]| toutx. je ai eu cette impression toutx a` lx heure. Mais mx impressions. Et si je [A ]| ne y tenais pas tant que c^a, a` me rappeler toutx ce qui me reste de toutx ce que [A ]| je ai eu, unx bonne dizaine de objets au bas mot? Si si, il le faut absolument. [A ]| Alors ce est autre chose. Ou` en e=tais <-> je ? mx fourneau. Je ne me en suis donc [A ]| jamais de=barrasse=. Il me servait de re=cipient, je y mettais unx tas [A ]| de choses, je me demande ce que je ai bien pu y mettre, dans unx [A ]| si petit espace, et je lui avais fabrique= unx couvercle en fer [A ]| blanc. Au suivant. Ce pauvre Macmann. De=cide=ment il ne me aura [A ]| jamais e=te= donne= de rien achever, sinon de respirer. Il ne faut [A ]| pas e^tre gourmand. Mais est <-> ce ainsi que on e=touffe ? Il faut [A ]| croire. Et lx ra^le, que est <-> ce que on en fait. Peut-e^tre ne est <-> il [A ]| pas de rigueur apre`s toutx. Avoir vagi, puis ne pas e^tre foutu de ra^ler. Ce [A ]| que lx vie peut faire passer lx gou^t des protestations. Allons, ce est unx [A ]| de=tail. Je me demande quel sera mx dernier mot, e=crit, lx autres se envolent, [A ]| au lieu de rester. Je ne le saurai jamais. Cet inventaire non plus je ne [A ]| l' ache`verai pas, unx petit oiseau me le dit, lx paraclet peut-e^tre, au nom de [A ]| psittacide=. Ainsi soit <-> il. unx massue en toutx cas, je ne y peux rien, il faut [A ]| dire ce qui est, sans chercher a` comprendre, jusqu'au bout. Il y a des moments [A ]| ou` je ai lx sentiment de e^tre ici depuis toujours, peut-e^tre me^me de y e^tre [A ]| ne=. Cela expliquerait beaucoup de choses. Ou de e^tre revenu ici apre`s unx [A ]| longue absence. Mais ce est fini lx sentiments, lx hypothe`ses. Cette massue [A ]| est a` moi, unx point ce est toutx. Elle est tache=e de sang, mais insuffisamment, [A ]| insuffisamment. Je me suis mal de=fendu, mais je me suis de=fendu. ce est ce que [A ]| je me dis quelquefois. unx chaussure [A ]| montante, primitivement jauna^tre, je ne sais plus pour quel [A ]| pied, lx gauche sans doute, celui de mx levers. lx autre est [A ]| partie. Ils me l' ont prise, au de=but, alors que ils ignoraient [A ]| encore que je ne allais plus pouvoir me mouvoir. Et ils me ont [A ]| laisse= lx autre, dans lx espoir que en la voyant seulx je aurais du [A ]| chagrin. lx hommes sont ainsi. Ou elle est peut-e^tre sur [A ]| lx armoire. Je l' ai cherche=e partout, en effet, avec mx ba^ton, [A ]| mais je ai oublie= lx dessus de lx armoire. Et comme je ne la [A ]| chercherai jamais plus, ni sur lx armoire ni ailleurs, ni elle ni autre chose, [A ]| elle ne est plus a` moi. Car ne sont a` moi que lx choses dont je connais lx [A ]| situation, assez bien pour pouvoir les attraper, a` lx rigueur, ce est lx [A ]| de=finition que je ai adopte=e, pour de=finir mx possessions, sinon je ne en [A ]| finirais pas, mais de toutx fac^on je ne en finirai pas. Elle ne ressemb1ait pas [A ]| beaucoup ~~ mais je ai tort de en parler ~~ a` celle que je ai toujours, lx jaune, [A ]| qui ceci de remarquable, lx grand nombre de sx oeillets, je ne ai jamais vu unx [A ]| chaussure avec tant de oeillets, inutilisables pour lx plupart, e=tant devenus [A ]| des fentes, de trous que ils e=taient. Toutes ces choses sont ensemble dans lx [A ]| coin, pe^le-me^le. Je pourrais les attraper, me^me dans cette obscurite=, je [A ]| ne aurais que a` le vouloir. Je les repe=rerais au toucher, lx message affluerait [A ]| toutx lx long de mx ba^ton, je accrocherais lx objet de=sire= et [A ]| l' ame`nerais jusqu'au bas du lit, je l' entendrais glisser ou [A ]| sautiller vers moi lx long du plancher, de plus en plus proche, [A ]| de moins en moins cher, je le hisserais sur lx lit en faisant [A ]| attention a` lx fene^tre, au plafond, et enfin je l' aurais dans [A ]| mx mains. Si ce e=tait mx chapeau je le mettrais peut-e^tre, c^a me [A ]| rappellerait lx bon vieux temps, quoique j 'en garde unx souvenirs de bord, il [A ]| ressemble a` unx cloche a` melon. Pour le mettre et l' o^ter il faut le prendre [A ]| a` pleines mains, en serrant. ce est peut-e^tre lx seulx objet encore a` moi dont [A ]| je me rappelle assez bien lx histoire, je veux dire a` partir du moment ou` il [A ]| est devenu mx proprie=te=. Je sais dans quelles circonstances il a perdu sx [A ]| bord, je e=tais la`. ce e=tait pour me [A ]| permettre de le garder pendant lx sommeil. je aimerais que ou [A ]| l' enterre avec moi, ce est unx caprice be=nin, mais comment faire? [A ]| Me=morandum, le mettre a` toutx hasard, bien enfonce=, avant que il [A ]| soit trop tard. Mais chaque chose en sx temps. Je me demande si je dois [A ]| continuer. Je sens que je me attribue peut-e^tre des choses que je ne ai plus, que [A ]| je porte disparues de autres qui ne le sont pas, et que il en est de autres enfin, [A ]| la`-bas dans lx coin, appartenant a` unx troisie`me cate=gorie, celle de celles [A ]| dont je ignore [A ]| toutx et au sujet desquelles par conse=quent je ne risque ni de me tromper ni [A ]| de avoir raison. Et je me dis aussi que depuis lx [A ]| dernier contro^le de mx possessions il est passe= de lx eau sous [A ]| Butt Bridge, dans lx deux sens. Car je ai assez pe=ri dans cette [A ]| chambre pour savoir que des choses en sortent, et que de autres y rentrent, par [A ]| je ne sais quelle agence. Et parmi celles qui [A ]| sortent il en est qui reviennent, apre`s unx absence plus ou moins prolonge=e, et [A ]| de autres qui ne reviennent jamais. De sorte que, parmi celles qui rentrent [A ]| certaines me sont familie`res, tandis que de autres ne le sont pas. Je ne [A ]| comprends pas. Et, chose encore plus curieuse, il y a toutx unx se=rie de objets, [A ]| ne ayant apparemment rien de parliculier en commun, qui ne me ont jamais quitte=, [A ]| depuis que je suis ici, mais sont reste=s sagement a` leur place, dans lx coin, [A ]| comme dans ne importe quelle chambre inhabite=e. Ou alors ce que ils ont fait [A ]| vite. Comme toutx c^a sonne faux. Mais rien ne me dit que il en sera toujours [A ]| ainsi. Je ne me explique pas autrement lx aspect changeant de mx possessions. Ni [A ]| ainsi. De sorte que, rigoureusement parlant, il me est impossible de savoir, de unx [A ]| instant a` lx autre, ce qui est a` moi et ce qui ne l' est pas, selon mx [A ]| de=finition. Alors je me demande si je dois continuer, a` dresser unx inventaire [A ]| ne ayant peut-e^tre avec lx re=alite= que des rapports fort [A ]| lointains, et si je ne ferais pas mieux de couper court et de me livrer a` unx [A ]| autre genre de distraction, tirant moins a` [A ]| conse=quence, ou de attendre toutx simplement, en ne faisant rien, [A ]| ou en comptant peut-e^tre, un, deux, trois et ainsi de suite, [A ]| de e^tre enfin dans lx impossibilite= de me nuire. Voila` ce que ce est que de e^tre [A ]| scrupuleux. Si je avais unx penny je lui en confierais lx de=cision. De=cide=ment [A ]| lx nuit est longue et pauvre en conseil. Si je persistais quand me^me jusqu'a` [A ]| lx aube? Tout compte fait. Bonne ide=e, excellente ide=e. Si a` lx aube je suis [A ]| toujours la`, je aviserai. je ai sommeil. Mais je ne ose pas dormir. Apre`s toutx [A ]| des rectifications in extremis, in extremissimis, sont toujours possibles. Mais [A ]| est <-> ce que je ne viens pas de me e=teindre ? Allez, Malone, tu ne vas pas [A ]| recommencer. @@@@@| [A ]| Si je faisais venir toutes mx possessions telles quelles et les [A ]| prenais avec moi dans lx lit? Est <-> ce que c^a servirait a` quelque chose ? Je [A ]| suppose que non. Mais je le ferai peut-e^tre. je ai toujours cette ressource. [A ]| Quand je verrai plus clair. Alors je les aurai toutx autour de moi, sur moi, sous [A ]| moi, a` mx co^te=s, je serai au milieu de mx possessions, dans lx coin il ne y [A ]| aura plus rien, toutx sera dans lx lit, avec moi. Je tiendrai a` lx main mx [A ]| photo, mx pierre, pour [A ]| que elles ne se en aillent pas. Je mettrai mx chapeau. je aurai [A ]| peut-e^tre quelque chose dans lx bouche, mx papier journal peut-e^tre, ou mx [A ]| boutons, et je serai couche= sur de autres tre=sors encore. mx photo. Ce ne est [A ]| pas unx photo de moi, mais je ne suis peut-e^tre pas loin. ce est unx a^ne, pris [A ]| de face et de assez pre`s, au bord de lx oce=an, ce ne est pas lx oce=an, mais pour [A ]| moi ce est lx oce=an. On a essaye= naturellement de lui faire lever lx te^te, pour [A ]| que sx beaux yeux se impriment sur lx pellicule, mais il la tient baisse=e. On [A ]| voit aux oreilles que il ne est pas content. On lui a mis unx canotier sur lx [A ]| te^te. lx maigres jambes dures et paralle`les, lx petits sabots a` fleur de [A ]| sable. lx contours sont flous, ce est lx rire du photographe qui a fait trembler [A ]| lx appareil. lx oce=an a lx air si peu naturel que on se dirait au studio. Mais ne [A ]| devrais <-> je pas dire pluto^t lx contraire. Plus aucune trace de ve^tements par [A ]| exemple, sauf lx chaussure, lx chapeau et trois chaussettes, je les ai [A ]| compte=es. Ou` sont <-> ils passe=s mx ve^tements, mx pardessus, mx pantalon et [A ]| lx flanelle que me avait donne=e M. Quin, en me signifiant que il ne en avait plus [A ]| besoin ? On les a peut-e^tre bru^le=s. Mais il ne se agit pas de ce que je ne ai [A ]| plus, toutx c^a ne compte pas dans unx moment pareil, quoi que on dise. [A ]| D'ailleurs je crois que je vais me arre^ter. Je [A ]| gardais lx meilleur pour lx fin, mais je ne me sens pas bien, je me en vais peut-e^tre, [A ]| mais c^a me e=tonnerait. ce est unx [A ]| de=faillance passage`re, toutx lx monde connai^t c^a. On de=faut, [A ]| puis c^a passe, lx forces reviennent et on recommence. ce est [A ]| probablement ce qui va me arriver. Je ba^ille, ba^illerais <-> je si [A ]| ce e=tait se=rieux ? Pourquoi pas. Je mangerais volontiers unx peu [A ]| de soupe, il me semble, si il en restait. Non, me^me si il en [A ]| restait je ne en mangerais pas. Na. On ne renouvelle plus mx soupe depuis [A ]| quelques jours, l' ai <-> je dit ? je ai du^ le dire. je ai beau renvoyer mx table a` [A ]| lx porte, la ramener aupre`s de moi, la faire aller et venir dans lx espoir que [A ]| lx bruit sera perc^u et correctement interpre=te=, par qui de droit, au cas ou` [A ]| il se agirait de unx oubli, lx plat reste vide. lx vase par contre reste plein et [A ]| lx autre se remplit leutement. Si jamais je arrive a` le remplir je les viderai [A ]| toutx lx deux sur lx plancher, mais il y a peu de chances. Ne mangeant plus rien [A ]| je me intoxique moins et mx e=vacuations se rare=fient. lx vases ne semblent [A ]| pas e^tre a` moi, je en ai seulement lx jouissauce. Ils rentrent bien dans mx [A ]| de=finition de ce qui est a` moi, mais ils ne sont pas a` moi. ce est peut-e^tre [A ]| lx de=finition qui est mauvaise. lls ont chacun deux anses en face lx une de [A ]| lx autre, de=passant lx bord, ce qui me permet de les [A ]| mano*euvrer en y glissant mx ba^ton, de les soulever et de les [A ]| de=poser. toutx a e=te= pre=vu. Ou ce est unx heureux hasard. Il ne me [A ]| sera donc pas difficile de les renverser, si je y suis accule=, et de attendre [A ]| que ils se vident, lx temps que il faudra. Parler de mx vases me a ravigote= unx [A ]| peu. Ils ne sont pas a` moi, mais je dis mx vases, comme je dis mx lit, mx [A ]| fene^tre, comme je dis moi. Je ne en vais pas moins me arre^ter. Ce sont mx [A ]| possessions qui me ont fait de=faillir, si je en reprends lx e=nume=ration je [A ]| de=faudrai a` nouveau, car lx me^mes causes donnent lieu aux me^mes effets. [A ]| je aurais voulu parler de mx couvercle de timbre de bicyclette, de mx moitie= de [A ]| be=quille, lx moitie= avec lx traverse, on dirait unx be=quille de be=be=. Je [A ]| peux encore le faire du reste, que est <-> ce qui me en empe^che, je ne sais pas, je [A ]| ne peux pas. Dire que je vais peut-e^tre mourir de faim, de inanition pluto^t, [A ]| apre`s avoir toutx mx vie lutte= avec succe`s contre ce fle=au. Je ne peux le [A ]| croire. Aux vieillards impotents on donne lx pa^ture, jusqu'au bout. Et quand [A ]| ils ne peuvent plus ingurgiter on leur enfile unx tuyau dans lx oesophage, ou dans [A ]| lx rectum, et on leur entonne de [A ]| lx bouillie vitamine=e, histoire de ne pas avoir unx meurtre sur [A ]| lx bras. Je mourrai donc de vieillesse pure et simple, rassasie= de jours comme [A ]| avant lx de=luge, lx [A ]| ventre plein. Peut-e^tre que ils me croient mort. Ou que ils sont [A ]| morts eux-me^mes. Je dis eux, quoique au fond je ne en sache rien. [A ]| Au de=but, mais e=tait <-> ce lx de=but, je ai aperc^u unx vieille femme, puis [A ]| pendant quelque temps unx vieux bras jaune, mais toutx c^a ne faisait probablement [A ]| que exe=cuter lx ordres de unx consortium. lx silence en effet est tel par moments [A ]| que lx terre semble e^tre sans habitants. Voila` ou` me`ne lx amour de lx [A ]| ge=ne=ralisation. Il suffit de ne plus entendre, dans sx trou, pendant quelques [A ]| jours, de autre bruit que celui des choses, pour que on commence a` se croire lx [A ]| dernier du genre humain. Si je me mettais a` crier? Ce ne est pas que je veuille [A ]| attirer lx attention sur moi, ce serait seulement pour essayer de savoir si il y a [A ]| quelqu'un. Mais je ne aime pas crier. je ai parle= doucement, je suis alle= [A ]| doucement, toujours, comme il sied a` qui ne a rien a` dire ni ne sait ou` aller. [A ]| Car dans ces conditions il est pre=fe=rable de ne pas se faire remarquer. Sans [A ]| compter que il peut tre`s bien ne y avoir personne dans unx rayon de cent pas, et [A ]| ensuite unx population si dense que lx gens se marchent lx uns sur lx autres. [A ]| On ne ose pas approcher. En ce cas je me e=poumonnerais en pure perte. Je vais [A ]| quand me^me essayer. je ai essaye=. Je ne ai rien entendu de insolite. Si, unx [A ]| sorte de grincement bru^lant [A ]| au fond de lx trache=e comme lorsqu' on a des aigreurs. Avec [A ]| de lx entrai^nement je finirais peut-e^tre par faire entendre [A ]| unx ge=missement. lx mieux serait de dormir. Malheureusement [A ]| je ne ai plus sommeil. D'ailleurs je ne dois plus dormir. Quel [A ]| ennui. je ai manque= lx coche. Ai <-> je dit que je ne dis que unx [A ]| faible partie des choses qui me passent par lx te^te ? je ai du^ le dire. Je [A ]| choisis celles qui semblent pre=senter unx certain [A ]| rapport entre elles. Ce ne est pas toujours facile. je espe`re que [A ]| ce sont lx plus importantes. Je me demande si je vais pouvoir me arre^ter. Si je [A ]| jetais mx mine. Je nela re=cupe=rerais [A ]| jamais. Je pourrais en avoir du regret. mx petite mine. ce est unx risque que je [A ]| ne suis pas dispose= a` courir en ce moment. Alors comment faire ? Je me demande [A ]| si je ne pourrais arriver, en me servant du ba^ton comme de unx gaffe, a` [A ]| de=placer mx lit. Il peut tre`s bien e^tre sur des roulettes, beaucoup de lits [A ]| le sont. Incroyable que je ne me sois jamais pose= cette question depuis lx [A ]| temps que je suis ici. je arriverais peut-e^tre a` le guider a` travers lx [A ]| porte, tellement il est e=troit, et me^me a` lui faire descendre lx escalier, [A ]| si il y a unx escalier qui descend. me en aller. lx obscurite= me de=savantage, dans [A ]| unx sens. Mais je peux toujours essayer de savoir si lx lit se laisse faire. Il [A ]| suffit de appuyer lx ba^ton [A ]| contre lx mur et de peser dessus. Et je me vois de=ja`, si c^a [A ]| marche, en train de faire unx petit tour dans lx chambre, en [A ]| attendant que il fasse assez clair pour tenter lx aventure. Pendant ce temps au [A ]| moins je ne me dirai plus de mensonges. Et puis, qui sait, lx effort physique est [A ]| capable de me parachever, moyennant unx arre^t au coeur. [A ]| je ai perdu mx ba^ton. Voila` le fait saillant de cette journe=e, [A ]| car il fait jour a` nouveau. lx lit ne a pas bouge=. je ai du^ mal [A ]| choisir mx point de appui, dans lx obscurite=. Or toutx est la`, [A ]| Archime`de avait raison. lx ba^ton, ayant glisse=, me aurait [A ]| emporte= hors du lit si je ne l' avais la^che=. je aurais mieux fait [A ]| naturellement de renoncer au lit que de perdre mx ba^ton. [A ]| Mais je ne ai pas eu lx temps de re=fle=chir. lx peur de lx chute [A ]| fait faire de ces folies. ce est unx de=sastre. Le revivre, y [A ]| re=fle=chir et en tirer des lec^ons, ce est sans doute ce que je ai de mieux a` [A ]| faire a` pre=sent. ce est de cette fac^on que lx homme se [A ]| distingue des primates et va, de de=couverte en de=couverte, [A ]| toujours plus haut, vers lx lumie`re. Je me rends compte [A ]| maintenant, ne l' ayant plus, ce que ce e=tait que mx ba^ton et ce [A ]| que il repre=sentait pour moi. Et de la` me e=le`ve, pe=niblement, a` unx [A ]| compre=hension du Ba^ton, de=barrasse= de toutx sx accidents, [A ]| que je ne avais jamais soupc^onne=e. Voila` du coup mx conscience [A ]| singulicrement e=largie. De sorte que je ne suis pas eloigne= de [A ]| voir, dans lx ve=ritable catastrophe qui vient de me frapper, unx [A ]| mal pour unx bien ce est consolant. Catastrophe aussi dans lx sens antique sans [A ]| doute. Sous lx lave rester froid comme marbre, ce est la` ou` on voit de quel [A ]| bois on se chauffe. Savoir pouvoir faire mieux, a` se y me=connai^tre, lx [A ]| prochaine fois, et que il ne y a pas de prochaine fois, et que ce est unx chance [A ]| que il ne y en ait pas, il y a la` de quoi se re=galer pendant unx moment. je ai cru [A ]| tirer lx maximum de cette sorte de te^te de loup, comme lx singe, en se en [A ]| grattant, de lx clef qui ouvre sx cage. ce est d'ailleurs ce que il a de mieux a` [A ]| faire. Car il me est e=vident a` pre=sent que en maniant mx ba^ton de unx fac^on [A ]| intelligente je aurais pu me extraire du lit et peut-e^tre me^me me y restituer, [A ]| quand je en aurais eu assez de me trai^ner et de me rouler par terre ou dans [A ]| lx escalier. Cela aurait introduit unx peu de variete= dans mx de=composition. [A ]| Comment ne y ai <-> je pas songe= ? Il est vrai que je ne avais pas envie de quitter [A ]| mx lit. Mais lx sage peut <-> il ne pas avoir envie de unx chose dont il ne conc^oit [A ]| me^me pas lx possibilite= ? Je ne comprends pas. lx sage peut-e^tre pas. Mais [A ]| moi? Il fait jour a` nouveau, enfin ce qui [A ]| passe pour tel ici. je ai du^ dormir apre`s unx bre`ve crise de [A ]| de=couragement, comme je ne en ai pas eu depuis longtemps. Car a` [A ]| quoi bon se de=courager, il y eut unx larron de sauve=, c^a fait unx joli [A ]| pourcentage. Je vois lx ba^ton par terre, non loin du lit. ce est <-> a` <-> dire que [A ]| je en vois unx partie, comme de toutx ce que on voit. ce est comme si il se trouvait [A ]| a` lx e=quateur. Non, pas toutx a` fait, car je trouverai peut-e^tre lx moyen de [A ]| le re=cupe=rer, tellement je suis inge=nieux. toutx ne est donc pas encore toutx a` [A ]| fait perdu sans reme`de. En attendant plus rien ne est a` moi, selon mx [A ]| de=finition, si je ai bonne me=moire, sinon mx cahier, mx mine et lx crayon [A ]| franc^ais, a` supposer que il existe re=ellement. je ai bien fait de arre^ter mx [A ]| inventaire, je ai e=te= bien inspire=. Je me sens moins faible, on me a peut-e^tre [A ]| alimente= pendant que je dormais. Je vois lx vase aussi, celui qui ne est pas [A ]| comble, je ne pourrai plus l' attraper. Je vais sans doute e^tre oblige= de faire [A ]| dans lx lit, comme lorsque je etais be=be=. Du moins je ne serai pas gronde=. [A ]| Mais assez parle= de moi. On dirait que cela me soulage de e^tre sans ba^ton. [A ]| je ai unx ide=e pour essayer de le ravoir. Je viens de penser a` unx chose. Si [A ]| leur dessein, en me privant de soupe, e=tait de me aider a` tre=passer ? On juge [A ]| trop vite lx gens. Mais en ce cas pourquoi me alimenter pendant que je [A ]| dors ? Mais cela ne est pas su^r. Mais si ils voulaient me aider ne serait <-> il pas [A ]| plus intelligent de me donner de lx soupe [A ]| empoisonne=e, beaucoup de soupe empoisonne=e? Peut-e^tre [A ]| craignent <-> ils lx autopsie. Ce sont des gens qui voient loin, c^a se voit. C^a me [A ]| rappelle que je avais parmi mx possessions unx [A ]| petite fiole non e=tiquete=e avec quelques comprime=s dedans. [A ]| Laxatifs ? Se=datifs ? Je ne me rappelle plus. Leur demander lx [A ]| calme et ne en obtenir que unx diarrhe=e, ce serait vexant. [A ]| D'ailleurs lx question ne se pose pas. Et je suis calme pas [A ]| assez, il me manque encore unx peu de calme. Et puis assez sur [A ]| moi. Je vais voir ce que elle vaut, mx ide=e pour ravoir mx [A ]| ba^ton. lx fait est que je dois e^tre tre`s faible. Si elle vaut [A ]| quelque chose je essaierai de me sortir du lit, pour commencer. [A ]| Sinon je ne sais pas ce que je ferai. Aller voir ce que devient, Macmann peut-e^tre. [A ]| je ai toujours cette ressource. Pourquoi ce besoin de activite=? Je deviens [A ]| nerveux. @@@@@| [A ]| unx jour, beaucoup plus tard, a` en juger par sx aspect, Macmann reprit sx [A ]| sens, encore unx fois, dans unx asile. Il ne savait pas d'abord que ce en e=tait [A ]| un, e=tant enfoui dedans, mais on lui dit de`s que il fut en mesure de recevoir [A ]| unx communication. On lui dit en effet [A ]| en substance, Tu es ici a` lx asile Saint-Jean-de-Dieu, avec lx [A ]| nume=ro cent soixante-seize. Ne crains rien, tu es parmi des amis. Vous vous [A ]| rendez compte ! Ne te occupe plus de rien, ce est nous qui penserons et agirons [A ]| pour toi dore=navant. Nous aimons c^a. Ne nous remercie donc pas. En dehors des [A ]| aliments propres a` te maintenir en vie, et me^me en sante=, tu recevras, toutx [A ]| lx samedis, en lx honneur de notre patron, unx demi-pinte impe=riale de porter [A ]| et unx chique. se ensuivirent des instructions sur sx droits et devoirs, car on [A ]| lui reconnaissait encore unx certain nombre de droits, malgre= lx bonte= dont il [A ]| e=tait lx objet. Etonne= par ce tutoiement torrentiel, ayant jusqu'alors [A ]| e=chappe= a` lx charite=, Macmann ne comprit pas toutx de suite que ce e=tait a` [A ]| lui que on se adressait. lx chambre, ou cellule, ou` il se trouvait, grouillait [A ]| de hommes et de femmes de blanc ve^tus. Ils se pressaient autour de sx lit, et [A ]| eux qui e=taient au deuxie`me rang se haussaient sur lx pointe des pieds et [A ]| allongeaient lx cou, afin de mieux le voir. Celui qui parlait e=tait unx homme, [A ]| naturellement, dans lx fleur et lx force de lx a^ge, aux traits empreints a` [A ]| doses e=gales de douceur et de se=ve=rite=, et il [A ]| portait unx barbe galeuse destine=e sans doute a` renforcer sx [A ]| ressemblance avec lx Christ. A` vrai dire il improvisait moins [A ]| que il ne lisait, [A ]| ou re=citait, a` en juger par lx papier que il tenait a` lx main et [A ]| auquel il jetait de temps en temps unx coup d'oeil anxieux. Il [A ]| tendit finalement ce papier a` Macmann, en me^me temps que unx crayon inde=le=bile [A ]| dont il venait de mettre lx pointe dans sx bouche, et le pria de y apposer sx [A ]| signature, en pre=cisant que il se agissait la` de unx pure formalite=. Et quand [A ]| Macmann eut obe=i, soit que il eu^t peur de e^tre puni si il refusait, soit que il [A ]| ne compri^t pas lx gravite= de ce que il faisait, lx autre reprit lx papier, [A ]| l' examina et dit, Mac quoi ? Ce fut alors que unx voix de femme, [A ]| extraordinairement aigue^ et de=sagre=able, se fit entendre, disant, Mann, il [A ]| se appelle Macmann. Cette femme e=tait place=e derrie`re Macmann, de sorte que il [A ]| ne pouvait la voir, et elle serrait dans chaque main unx barreau du lit. Qui [A ]| e^tes <-> vous? dit lx barbu. Quelqu'un re=pondit, Mais ce est Moll, voyons, elle [A ]| se appelle Moll. lx barbu se tourna vers celui qui venait de [A ]| parler, le de=visagea unx instant, puis baissa lx yeux. Bien su^r, bien su^r, [A ]| dit <-> il, je suis malade. Il ajouta, apre`s unx silence. ce est unx beau nom, sans [A ]| que on pu^t savoir au juste si cet e=loge allait au beau nom de Moll ou au [A ]| beau nom de Macmann. Ne poussez pas, nom de Dieu! Dit <-> il, avec irritation. Puis, [A ]| faisant bursquement demi-tour, il se e=cria, Mais que est <-> ce que [A ]| vous avez toutx a` pousser a` lx fin! lx chambre en effet se [A ]| remplissait de plus en plus, sous lx afflux de nouveaux curieux. [A ]| Personnellement je me en vais, dit lx barbu. Alors toutx de se [A ]| retirer, de unx fac^on fort de=sordonne=e, en se bousculant et en [A ]| essayant chacun de passer lx premier, a` lx exception de Moll qui [A ]| ne bougea pas. Mais quand toutx furent sortis elle alla a` lx porte et la ferma, [A ]| puis revint se asseoir, sur unx chaise, pre`s du lit. ce e=tait unx petite [A ]| vieille, au corps et au visage immode=re=ment disgracieux. Elle parai^t appele=e [A ]| a` jouer unx certain ro^le dans lx remarquables e=ve=nements qui vont je espe`re [A ]| me permettre enfin de conclure. lx bras maigres et jaunes et tordus par unx [A ]| de=formation osseuse quelconque, lx levres si larges et grasses que elles [A ]| semblaient manger lx moitie= du visage, e=taient ce que elle avait de plus [A ]| re=pugnant (au premier abord). Elle portait en guise de boucles de oreilles deux [A ]| longs crucifix de ivoire qui se balanc^aient e=perdument au moindre ouvement de [A ]| sx te^te. [A ]| Je me interromps pour noter que je me sens dans unx forme [A ]| extraordinaire. ce est peut-e^tre le de=lire. [A ]| Il semblait a` Macmann que cette personne devait e^tre pre=pose=e a` [A ]| sx garde et a` sx service. [A ]| Correct. On avait de=cre=te= en effet, en haut lieu, que lx cent [A ]| soixante-seize serait pour Moll. Elle en avait d'ailleurs fait lx demande, selon [A ]| lx formes pre=vues. Elle lui apportait a` manger (un grand plat par jour, a` [A ]| manger chaud d'abord, ensuite froid), vidait sx pot de chambre toutx lx matins [A ]| et lui apprenait a` se laver, toutx lx jours lx visage et lx mains, et lx [A ]| autres parties du corps lx une apre`s lx autre, au fil de lx semaine, lx pieds [A ]| lundi, lx jambes jusqu'aux genoux mardi, lx cuisses mercredi, et ainsi de [A ]| suite, avec aboutssement au cou et aux oreilles lx dimanche, non, lx dimanche il [A ]| se reposait. Elle balayait lx chambre, plaisir extre^me a` frotter et a` faire [A ]| briller lx vitres de=polies de lx unique fene^tre, qui ne se ouvrait jamais. Elle [A ]| faisait savoir a` Macmann, lorsqu' il faisait quelque chose, si ce e=tait permis [A ]| ou non, et similairement, quand il demeurait inerte, si oui ou non il en avait [A ]| lx droit. Est <-> ce a` dire que elle restait en permanence aupre`s de lui ? Non, et [A ]| sans doute avait <-> elle de autres soins a` donner par ailleurs, et de autres [A ]| directives. Mais dans lx premiers temps, en attendant que il eu^t pris lx pli de [A ]| sx bonheur encore jeune, elle le quittait assure=ment lx moins possible et [A ]| veillait me^me unx partie de lx nuit. que elle [A ]| fu^t compre=hensive et de unx bon naturel, ce est ce qui ressort de [A ]| lx anecdote suivante. unx jour, peu de temps apre`s sx admission, [A ]| Macmann comprit que il portait, a` lx place de sx accoutrement [A ]| habituel, unx longue et ample chemise en toile grossie`re, peut-e^tre [A ]| en bure. Il se mit aussito^t a` re=clamer bruyamment sx [A ]| ve^tements, y compris probablement lx contenu de leurs poches, car il se e=cria, [A ]| mx affaires ! mx affaires ! unx grand nombre de [A ]| fois, toutx en se agitant dans lx [A ]| lit et en frappant sur lx couverture de sx mains largement ouvertes. Moll [A ]| se assit alors sur lx bord du lit et distribua sx deux mains de lx fac^on [A ]| suivante, lx une sur lx une de celles de Macmann, lx autre sur sx front, a` lui ou [A ]| a` elle, a` lui. Elle e=tait si courte que sx pieds ne arrivaient pas jusqu'au [A ]| plancher. Macmann se e=tant calme= unx peu elle lui dit que sx ve^tements [A ]| ne existaient certainement plus et par conse=quent ne pouvaient lui e^tre rendus, [A ]| et que pour ce qui e=tait des objets qui en avaient e=te= retire=s, ils avaient [A ]| e=te= juge=s sans valeur aucune et bons toutx au plus a` jeter, a` lx exception [A ]| de unx petit porte-couteau en argent que on tenait a` sx disposition. Mais ces [A ]| de=clarations jeterent Macmann dans unx tel trouble que elle se de=pe^cha [A ]| de ajouler, en riant, que il ne fallait pas y voir autre chose que unx plaisanterie [A ]| et que en re=alite= sx ve^tements, ayant [A ]| e=te= nettoye=s, repasse=s, raccommode=s, naphtaline=s et plie=s dans [A ]| unx carton portant sx nom et sx nume=ro, e=taient en lieu su^r au [A ]| me^me titre que si ils avaient e=te= rec^us en de=po^t par lx Banque [A ]| de Angleterre. Mais comme Macmann continuait a` re=clamer sx [A ]| affaires, comme si il ne avait rien compris a` ce que elle venait de lui apprendre, [A ]| elle fut oblige=e de invoquer lx re`glements, qui ne admettaient en aucun cas [A ]| que unx hospitalise= reprenne contact avec sx enveloppe de homme sans feu ni lieu [A ]| avant lx fin de sx hospitalisation. Mais comme Macmann continuait a` re=clamer [A ]| sx ve^tements a` cor et a` cri, et notamment sx chapeau, elle le quitta en [A ]| disant que il ne e=tait pas raisonnable. Et elle reparut peu de temps apre`s, [A ]| tenant du bout des doigts lx chapeau en question, que elle avait e=te= chercher [A ]| peut-e^tre sans lx tas de ordures au fond du jardin potager, car toutx savoir [A ]| demande trop de temps, car frange= de fumier il avait lx air en pleine [A ]| de=composition. Et qui plus est elle souffrit que il le mi^t, et elle l' y aida [A ]| me^me, en l' aidant a` se mettre sur sx se=ant et en arrangeant sx oreillers de [A ]| telle manie`re que il pu^t sans fatigue se y maintenir. Et elle contempla avec [A ]| attendrissement lx vieux visage ahuri qui se de=tendait, et au fond des poils lx [A ]| bouche se essayant a` unx sourire, et lx petits yeux rouges se tournant [A ]| timidement [A ]| vers elle avec lx air de vouloir la remercier ou se renversant [A ]| vers lx chapeau recouvre=, et lx mains qui se levaient pour mieux l' asseoir et [A ]| revenaient se poser tremblantes sur lx couverture. Et finalement ils [A ]| e=change`rent unx long regard, et lx bouche de Moll se ouvrit et se enfla dans unx [A ]| sourire affreux, ce qui fit vaciller lx yeux de Macmann comme ceux de unx animal [A ]| que fixe sx mai^tre et les obligea finalement a` se de=tourner. Fin de [A ]| lx anecdote. Ce doit e^tre lx me^me chapeau qui fut abandonne= au milieu de lx [A ]| plaine, tellement il lui ressemble, compte tenu du surcroi^t de usure. Ne serait <-> [A ]| ce donc pas par hasard lx me^me [A ]| Macmann apre`s toutx, malgre= lx grande similitude physique, et [A ]| spirituelle, pour qui sait ce que peut lx passage des ans? lx [A ]| Macmann sont en effet nombreux dans lx i^le et pour lx plupart [A ]| fiers, pardessus lx marche=, de e^tre toutx sortis, en fin de compte, du me^me [A ]| illustre couillon. Ils se ressemblent donc force=ment de temps en temps, lx uns [A ]| aux autres, au point de se confondre dans lx esprit me^me de ceux qui leur veulent [A ]| du bien et seraient since`rement heureux de en pouvoir faire lx de=part. Du reste [A ]| ne importe quels vestiges de chair et de conscience font lx affaire, ce ne est pas [A ]| lx peine de pister lx gens. Du moment que ce est encore ce que on appelle unx [A ]| vivant il ne y a pas a` se tromper, [A ]| ce est lx coupable. Pendant longtemps il ne bougea pas de sx [A ]| lit, dans lx incertitude ou` il e=tait de pouvoir encore marcher, [A ]| voire tenir debout, et dans lx crainte ou` il se trouvait, a` [A ]| supposer que il le pu^t, des ennuis que cela pouvait lui attirer de lx part de lx [A ]| direction. Conside=rons d'abord cette premie`re phase du se=jour de Macmann a` [A ]| Saint-Jean-de-Dieu. Nous passerons ensuite a` lx seconde, et me^me a` lx [A ]| troisie`me, si il le faut. [A ]| unx tas de petites choses a` signaler, fort curieuses e=tant donne= [A ]| mx situation, si je les interpre`te correctement. Mais mx notes [A ]| ont unx fa^cheuse tendance, je l' ai compris enfin, a` faire [A ]| disparai^tre toutx ce qui est cense= en faire lx objet. Je me [A ]| de=tourne donc vivement de cette extraordinaire chaleur, pour ne [A ]| mentionner que elle, qui se est empare=e de certaines parties de mx machine, je ne [A ]| dirai pas lesquelles. Avec lx autre c^a ne a pas [A ]| de importance. Et dire que je me attendais pluto^t a` unx refroidissement ! @@@@@| [A ]| Cette premie`re phase, celle du lit, fut caracte=rise=e par [A ]| lx e=volution des rapports entre Macmann et sx gardienne. Il [A ]| se e=tablit lentement entre eux unx sorte de intimite=, qui les amena a` unx moment [A ]| donne= a` coucher ensemble [A ]| et a` se accoupler du mieux que ils le purent Car e=tant donne= leur [A ]| a^ge et leur peu de expe=rience de lx amour charnel, il e=tait naturel que ils ne [A ]| re=ussissent pas du premier coup a` se donner lx impression de e^tre faits lx un [A ]| pour lx autre. On voyait alors Macmann qui se acharnait a` faire rentrer sx sexe [A ]| dans celui de sx partenaire a` lx manie`re de unx oreiller dans unx taie, en le [A ]| pliant en deux et en l' y fourrant avec sx doigts. Mais loin de se de=courager, [A ]| se piquant au jeu, ils finirent bien, quoique de unx parfaite impuissance lx un et [A ]| lx autre, par faire jaillir de leurs se`ches et de=biles e=treintes unx sorte de [A ]| sombre volupte=, en faisant appel a` toutes lx ressources de lx peau, des [A ]| muqueuses et de lx imagination. De sorte que Moll se e=criait, e=tant lx plus [A ]| expansive des deux (a` cette e=poque), Que ne nous sommes <-> nous rencontre=s il y [A ]| a soixante ans ! Mais avant de en arriver la` que de marivaudages, de frayeurs et [A ]| de farouches attouchements, dont il importe seulement de retenir ceci, que ils [A ]| firent entrevoir a` Macmann ce que signifiait lx expression e^tre deux. Il fit [A ]| alors de incontestables progre`s dans lx exercice de lx parole et apprit en peu de [A ]| temps a` placer aux bons endroits lx oui, non, encore et assez qui [A ]| entretiennent lx amitie=. Il pe=ne=tra par lx me^me occasion dans lx monde [A ]| enchante= de lx lecture, car Moll lui [A ]| e=crivait des lettres enflamme=es et les lui remettait en mains [A ]| propres. Et lx souvenirs de lx e=cole sont si tenaces, pour ceux [A ]| qui y ont e=te=, que il put biento^t se dispenser des explications [A ]| de sx correspondante et toutx comprendre toutx seulx, en tenant lx [A ]| feuille aussi loin de sx yeux que le lui permettaient sx bras. Pendant lx [A ]| lecture Moll se tenait unx peu a` lx e=cart, lx yeux baisse=s, en se disant, Il [A ]| en est la`... la`... la`, et gardait cette attitude jusqu'a` ce que lx bruit de [A ]| a` feuille remise dans lx enveloppe lui annonc^at que il avait fini. Elle se [A ]| tournait lors vivement vers lui, a` temps pour le voir qui portait lx lettre a` [A ]| sx le`vres ou la pressait contre sx coeur, autre souvenir de quatrie`me. [A ]| Ensuite il la lui rendait et elle la mettait sous lx oreiller avec lx autres qui [A ]| se y trouvaient de=ja`, arrange=es par ordre chronologique et attache=es de unx [A ]| faveur. Ces lettres ne variaient gue`re quant a` lx forme et a` lx teneur, ce [A ]| qui pour Macmann facilitait grandement lx choses. Exemple. Che=ri, il ne se [A ]| passe pas unx jour que je ne remercie Dieu, a` genoux, de te avoir trouve=, avant [A ]| de mourir. Car nous mourrons biento^t toutx lx deux, cela tombe sous lx sens. [A ]| Que ce soit au me^me instant pre=cis, ce est toutx ce que je demande. D'ailleurs [A ]| je ai lx clef de lx pharmacie. Mais profitons d'abord de ce superbe couchant, [A ]| inopine= [A ]| pour en dire lx moins, apre`s lx longue journe=e de orage! ne est <-> tu pas de cet [A ]| avis ? Che=ri ! Que ne nous sommes <-> nous rencontre=s il y a soixante-dix ans ! [A ]| Non, toutx est pour lx mieux, nous ne aurons pas lx temps de apprendre a` nous [A ]| abominer, de voir notre jeunesse se en aller, de nous rappeler dans lx [A ]| nause=e lx ancienne ivresse, de chercher chez des tiers chacun pour soi, ce [A ]| que ensemble nous ne pouvons plus, enfin bref de nous habituer lx un a` lx autre. Il [A ]| faut voir lx choses comme elles sont, ne est <-> ce pas, mx loulou? Quand tu me [A ]| tiens dans tx bras, et moi toi dans lx miens, ce ne est pas grand' chose [A ]| e=videmment, par rapport aux fre=ne=sies de lx jeunesse, et me^me de lx a^ge [A ]| mu^r. Mais toutx est relatif, ce est ce que il faut se dire, aux cerfs et aux [A ]| biches leurs besoins et a` nous lx no^tres. ce est me^me e=tonnant que tu te en [A ]| tires si bien, je ne en reviens pas, ce que tu as du^ vivre sobre et chaste! Moi [A ]| aussi, tu as du^ te en apercevoir. Songe aussi que lx chair ne est pas toutx, [A ]| spe=cialement a` notre a^ge, et cherche lx amants pouvant de leurs yeux ce que [A ]| nous pouvons des no^tres, qui auront biento^t toutx vu et ont souvent du mal a` [A ]| rester ouverts, et de leur tendresse, prive=e du secours de lx passion, ce que [A ]| re=duits a` ce seulx moyen nous re=alisons journellement, quand mx obligations [A ]| nous [A ]| se=parent. Conside`re de autre part, puisque nous en sommes a` toutx nous dire, [A ]| que je ne ai jamais e=te= belle ni bien faite, mais pluto^t laide et presque [A ]| difforme, a` en juger par lx te=moignages que je ai rec^us. Papa notamment me [A ]| disait que je e=tais foutue comme unx magot, je ai retenu lx expression. Quant a` [A ]| toi, mx amour, quand tu avais lx a^ge de faire battre plus vite lx coeur des [A ]| belles, en re=unissais <-> tu lx autres [A ]| conditions? je en doute. Mais en vieillissant nous voila` devenus a` peine plus [A ]| hideux que nos contemporains lx mieux proportionne=s, et toi, en particulier, [A ]| tu as garde= tx cheveux. [A ]| Et pour ne avoir jamais servi, jamais compris, nous ne sommes pas sans frai^cheur [A ]| ni innocence, a` ce que il me semble. Conclusion, ce est pour nous enfin lx saison [A ]| des amours, profitons-en, il y a des poires qui ne mu^rissent que en de=cembre. [A ]| Pour ce qui est de lx marche a` suivre, remets te en a` moi, nous ferons encore [A ]| des choses e=tonnantes, tu verras. Quant aux te^te-be^che, je ne suis pas de tx [A ]| avis, je estime [A ]| que il faut perse=ve=rer. Laisse <-> toi faire, tu me en diras des nouvelles. Gros [A ]| polisson, va! Ce sont toutx ces os qui nous ge^nent, ce est unx fait certain. Enfin [A ]| prenons <-> nous tels que nous [A ]| sommes. Et surtout ne nous frappons. pas, ce ne sont la` que des amusettes. [A ]| Pensons aux heures ou`, enlace=s, las, dans lx noir, nos coeurs [A ]| Peinant a` lx unisson, nous entendons dire au vent ce que ce est que de e^tre [A ]| dehors, lx nuit, en hiver, et ce que ce est que de avoir e=te= ce que nous avons [A ]| e=te=, et sombrons ensemble dans unx malheur sans nom, en nous serrant. Voila` [A ]| ce que il faut voir. Courage donc, vieux be=be= poilu que je adore, et gros [A ]| baisers la` ou` tu devines de tx Poupe=e Pompette. P.S. je ai demande= pour lx [A ]| hui^tres, je ai bon espoir. Tel e=tait lx tx le=ge`rement discursif des [A ]| de=clarations que Moll, de=sespe=rant sans doute de pouvoir donner pleinement [A ]| cours a` sx sentiments par lx [A ]| voies normales, adressait trois ou quatre fois par semaine a` Macmann, qui ne y [A ]| re=pondait jamais, je veux dire noir sur blanc, mais manifestait par toutx lx [A ]| moyens en sx pouvoir le plaisir que il avait a` les recevoir. Mais vers lx fin [A ]| de cette idylle, ce est <-> a` <-> dire unx peu tardivement, et justement alors que lx [A ]| lettres se faisaient plus rares, rassemblant toutes lx forces de sx [A ]| vocabulaire Macmann se mit a` composer de courts e=crits curieusement rime=s, [A ]| pour les offrir a` sx amie, car il sentait que elle lui e=chappait. Exemple. [A ]| Poupe=e Pompette et vieux be=be= [A ]| ce est lx amour qui nous unit [A ]| Au terme de unx longue vie [A ]| Qui ne fut pas toujours gaie [A ]| ce est vrai [A ]| Pas toujours gaie. [A ]| Autre exemple. [A ]| ce est lx amour qui nous conduit [A ]| lx main dans lx main vers Glasnevin [A ]| ce est lx meilleur du chemin [A ]| A` mx avis au tien aussi [A ]| Mais oui [A ]| A` notre avis. [A ]| Il eut lx temps de en faire dix ou douze de cette qualite= a` peu pre`s, [A ]| caracte=rise=s sans exception par lx importance accorde=e a` lx amour conside=re= [A ]| comme unx sorte de agglutinant mortel, ide=e que on rencontre fre=quemment dans [A ]| lx textes mystiques. Et il est extraordinaire que Macmann ait pu se hisser, en [A ]| si peu de temps et apre`s des de=buts pluto^t difficultueux, a` unx conception [A ]| aussi e=leve=e. Et on reste songeur a` lx ide=e de ce que il aurait pu faire si il [A ]| avait fait connaissance avec lx ve=ritable sexualite= a` unx a^ge moins avance=. [A ]| Je me perds. Pas unx mot. [A ]| De=buts difficultueux en effet, ou` Moll lui inspirait franchement de [A ]| lx e=loignement. sx le`vres en particulier lui faisaient horreur, lx me^me a` [A ]| peu de chose pre`s que quelques mois plus tard il devait sucer en grognant de [A ]| plaisir, [A ]| au point que a` leur seulx vue non seulement il fermait lx yeux, mais les [A ]| cachait derrie`re pour plus de su^rete=. Ce fut donc elle qui se de=pensa a` [A ]| cette e=poque en ardeurs inlassables, ce qui peut servir a` expliquer pourquoi, [A ]| a` lx fin, elle sembla flancher et avoir a` sx tour besoin de encouragement. A [A ]| moins que ce ne fu^t simplement unx question de sante=. Ce qui ne exclut pas non [A ]| plus lx hypothe`se que Moll, estimant a` partir de unx moment donne= que elle [A ]| se e=tait trompe=e sur lx compte de Macmann et que il ne e=tait pas finalement [A ]| celui que elle avait cru, ait voulu mettre fin a` leur commerce, mais doucement, [A ]| afin de ne pas l' alarmer. Malheureusement il ne se agit pas ici de Moll, qui [A ]| ne est apre`s toutx que unx femelle, mais de Macmann, [A ]| ni encore de lx fin de leurs rapports, mais pluto^t du comencement. Quant a` lx [A ]| bre`ve pe=riode de ple=nitude entre ces deux longs extre^mes, ou` entre lx [A ]| chaleur croissante de lx un et celle de=ja` le=ge`rement en baisse de lx autre il [A ]| se e=tablit unx e=galite= fugace de tempe=rature, il ne en sera pas question. Car [A ]| si il faut avoir pour ne pas avoir eu et pour ne plus avoir, rien ne oblige a` en [A ]| faire e=talage. Mais donnons pluto^t lx [A ]| parole aux faits. Voila` a` peu pre`s lx tx. Exemple. unx jour, alors que [A ]| Macmann commenc^ait a` se habituer a` e^tre aime=, sans toutefois y re=pondre [A ]| encore il devait le faire par lx suite, il e=loigna lx visage de [A ]| Moll du sien sous pre=texte de vouloir inspecter sx boucles de oreilles. Mais [A ]| comme elle se disposait a` revenir a` lx charge il l' arre^ta a` nouveau, en [A ]| demandant a` toutx hasard, Pourquoi deux Je=sus? avec lx air de trouver que unx [A ]| seulx suffisait largement. A quoi elle fit lx absurde re=ponse, Pourquoi deux [A ]| oreilles? Mais elle se fit pardonner unx instant plus tard, en disant, avec unx [A ]| sourire (telle souriait pour des riens, D'ailleurs ce sont lx larrons, Je=sus [A ]| est dans mx bouche. Ecartant alors sx ma^choires et ramenant entre pouce et [A ]| index sx lippe vers sx barbiche elle decouvrit, rompant seulx lx monotie des [A ]| gencives, unx canine longue, jaune et profonde=ment de=chausse=e, taille=e a` [A ]| repre=senter lx ce=le`bre sacrifice, a` lx fraise probablement. Je la brosse [A ]| cinq fois par jour, dit <-> elle, unx fois pour chaque blessure. De lx index de sx [A ]| main libre elle la ta^ta. Elle branle, dit <-> elle, je ai peur de [A ]| me re=veiller un de ces quatre matins en l' ayant avale=e, je ferais mieux de la [A ]| faire arracher. Elle la^cha sx lippe qui reprit instantane=ment sx place avec [A ]| unx bruit de battoir. Cet incident laissa a` Macmann unx forte impression et fit [A ]| faire a` Moll, dans sx affections, unx bond en avant. Et au plaisir que il eut [A ]| plus tard a` lui mettre sx langue dans lx bouche [A ]| et a` la lui promener sur lx gencives, ce chicotcrucifix ne e=tait assure=ment [A ]| pas e=tranger. Mais quel est lx amour exempt de ces inoffensifs adjuvants ? [A ]| Tanto^t ce est unx objet, unx jarretie`re parai^t <-> il ou unx dessous de bras. Et [A ]| tanto^t en effet ce est lx simple image de unx tiers. Quelques mots pour finir sur [A ]| lx de=clin de cette liaison. Non, je ne peux pas. Lasse de mx lassitude, blanche [A ]| lune dernie`re, seulx regret, me^me pas. E^tre mort, avant elle, sur elle, avec [A ]| elle, et tourner, mort sur morte, autour des pauvres hommes, et ne avoir plus [A ]| jamais a` mourir, de entre lx mourants. Me^me pas, me^me pas c^a. mx lune fut [A ]| ici-bas, ici bien bas, lx peu que je aie su de=sirer. Et unx [A ]| jour, biento^t unx nuit de terre, biento^t, sous lx terre, unx mourant dira, [A ]| comme moi, au clair de terre, Me^me pas, me^me pas c^a, et mourra, sans avoir pu [A ]| trouver unx regret. @@@@@| [A ]| Moll. Je vais la tuer. Elle se occupait toujours de Macmann, mais ce ne e=tait [A ]| plus lx me^me. sx me=nage termine=, elle se installait au milieu de lx chambre, [A ]| sur lx chaise, et ne bougeait plus. Si il l' appelait elle allait se percher sur [A ]| lx lit et me^me se laissait titiller. Mais il e=tait e=vident que elle pensait a` [A ]| autre chose et que elle [A ]| ne avait que unx ha^te, regagner sx chaise et reprendre lx geste qui lui e=tait [A ]| devenu familier, celui de se masser lentement lx ventre, en pesant bien dessus, [A ]| avec lx deux mains. Elle commenc^ait d'ailleurs a` sentir. Elle ne avait jamais [A ]| senti bon, mais entre ne pas sentir bon et de=gager lx odeur que elle de=gageait [A ]| a` cette e=poque il y a unx monde. En plus elle e=tait sujette a` des [A ]| vomissements. Se de=tournant alors, afin de ne offrir a` sx amant que sx dos [A ]| secoue= par des mouvements cloniques, elle vomissait longuement sur lx plancher. [A ]| Et ces de=jections demeuraient quelquefois, pendant des heures [A ]| entie`res, la` me^me ou` elles e=taient tombe=es, en attendant que elle eu^t lx [A ]| force de aller chercher de quoi les enlever et nettoyer lx endroit. Moins vieille [A ]| de unx demi-sie`cle elle aurait pu sembler grosse. En me^me temps elle perdait sx [A ]| cheveux en abondance, et elle confia a` Macmann que elle ne osait plus les [A ]| peigner, de crainte de en acce=le=rer lx chute. Elle me dit toutx, se dit <-> il avec [A ]| satisfaction. Mais toutx cela ne e=tait que peu de chose en regard de [A ]| lx alte=ration de sx teint, qui de jaune passait au safran, a` vue d'oeil. [A ]| Macmann, la voyant [A ]| si diminue=e, ne en e=prouvait pas moins lx besoin de la prendre dans sx bras, [A ]| toutx puante et vomissante que elle e=tait. Et il l' aurait fait certainement si [A ]| elle ne se y e=tait oppose=e. On le [A ]| comprend (elle aussi). Car lorsque se trouve a porte=e de lx main lx unique amour [A ]| partage= de unx vie de=mesure=e, il est naturel que on veuille en profiter, [A ]| pendant que il en est encore temps, el que on ne se en laisse pas de=tourner par [A ]| des de=gou^ts bons pour lx tie`des mais dont lx amour ne a cure, si il est [A ]| ve=ritable. Et quoique toutx sembla^t indiquer que Moll ne e=tait pas dans sx [A ]| assiette, Macmann ne pouvait se empe^cher de voir dans sx attitude pluto^t unx [A ]| refroidissement a` sx e=gard. Et il y avait peut-e^tre de cela aussi. Quoi [A ]| que il en soit, plus elle baissait et plus Macmann avait envie de l' e=craser [A ]| contre sx poitrine, ce qui est quand me^me assez rare et curieux pour me=riter [A ]| de e^tre mentionne=. Et quant elle se tournait vers lui et le regardait (et elle [A ]| le faisait encore de temps en temps) avec des yeux ou` il croyait lire unx amour [A ]| et unx regret sans bornes, alors unx sorte de fre=ne=sie se emparait de lui et il [A ]| se mettait a` marteler de sx poings sx buste. sx te^te et me^me lx matelas, [A ]| toutx en se contorsionnant et en poussant des cris, dans lx espoir peut-e^tre [A ]| que elle aurait pitie= de lui el viendrait le consoler et lui essuyer lx yeux, [A ]| comme lx jour ou` il avait re=clame= sx chapeau. Et cependant non, il se [A ]| frappait, se tordait el criait sans calcul, car elle le laissait faire, et me^me [A ]| elle sortait de lx chambre si cela durait trop longtemps a` sx gre=. Alors il [A ]| continuait toutx seulx hors de lui, ce qui est unx preuve, [A ]| ne est <-> ce pas, que il [A ]| e=tait de=sinte=resse=, a` moins que il ne la soupc^onna^t de se e^tre arre^te=e [A ]| derrie`re lx porte, pour e=couter. Et calme= enfin, ou ne en pouvant plus, il [A ]| regrettait lx longue immunite= perdue, de asile, de charite= et de tendresse [A ]| humaine. Et il poussait me^me lx irre=flexion jusqu'a` se demander de quel droit [A ]| on prenait soin de lui. En unx mot, de bien mauvais jours pour Macmann. Pour Moll [A ]| aussi, a` lx rigueur, bien su^r, si on veut. Ce fut a` cette e=poque que elle [A ]| perdit sx canine, sortie toutx seulx de lx alve=ole, en plein jour heureusement, [A ]| de [A ]| sorte que elle put la recueillir el la mettre en lieu su^r. Macmann se dit, quand [A ]| elle le lui dit, Il fut unx temps ou` elle me l' aurait offerte, ou montre=e toutx [A ]| au moins. Mais il se dit ensuite, premie`rement, Elle aurait pu ne rien me dire, [A ]| ce est donc unx marque de affection et de confiance. Deuxie`mement, Mais je [A ]| l' aurais su de toutx fac^on, quand elle aurait ouvert lx bouche pour parler ou [A ]| pour sourire. Et enfin, Mais elle ne parle ni ne sourit plus. unx jour de bon [A ]| matin unx homme que il ne avait jamais vu vint lui dire que Moll e=tait morte. En [A ]| voila` toujours unx de liquide=e. Je me appelle Lemuel, dit <-> il, quoique de [A ]| parents probablement aryens, et ce est moi qui me occuperai de toi de=sormais. [A ]| Voici [A ]| tx porridge. Mange-le pendant que il est bouillant. [A ]| Encore unx petit effort. Lemuel faisait lx impression de e^tre le=ge`remeut plus [A ]| be^te que me=chant, et cependant sx [A ]| me=chancete= e=tait conside=rable. Lorsque Macmann de plus en plus inquiet de sx [A ]| situation apparemment et au demeurant devenu capable de isoler et de exprimer [A ]| assez bien pour e^tre compris unx petite partie du peu qui lui passait par lx [A ]| te^te quand Macmann dis <-> je lui demandait unx renseignement il e=tait rare que il [A ]| rec^u^t unx re=ponse imme=diate. Prie= de dire par exemple si Saint-Jean-de-Dieu [A ]| e=tait unx institution prive=e ou sous lx de=pendance de lx Re=publique, si [A ]| ce e=tait unx hospice pour vieillards et infirmes ou unx asile de alie=ne=s, si unx [A ]| fois happe= on pouvait ne=anmoins garder lx espoir de en sortir unx jour et, dans [A ]| lx cas affirmatif, au moyen de quelles de=marches, Lemuel restait longuement [A ]| sougeur, jusqu'a` dix minutes ou unx quart de heure parfois, immobile ou si on [A ]| veut se grattant lx [A ]| cra^ne ou lx aisselle, comme si de telles questions ne lui avaient jamais [A ]| effleure= l' entendement, ou peut-e^tre en re=fle=chissant a` toutx autre chose. [A ]| Et si Macmann, se impatientant ou croyant se e^tre mal exprime=, se permettait de [A ]| reprendre lx parole, unx geste impe=rieux le faisait [A ]| taire. Tel e=tait ce Lemuel, vu sous unx certain angle. Ou il criait, avec des [A ]| tre=pignements de unx nervosite= indescriptible, Laisse <-> moi re=flechir, fumier! [A ]| Il finissait lx plus souvent [A ]| par dire que il ne en savait rien. Mais il e=tait sujet a` des acc egs de bonne [A ]| humeur quasi hypomaniaques. Alors il ajoutait, Mais je vais demander. Et sortant [A ]| sx calepin, qui avait lx dimensions de unx livre de bord, il prenait note, en [A ]| murmurant, Prive= ou de e=tat, fous ou comme nous, comment sortir, etc. Macmann [A ]| pouvait e^tre su^r alors que il ne en entendrait plus parler. Puis <-> je me lever? [A ]| dit <-> il unx jour. De=ja` du vivant de Moll il avait plus de unx fois manifeste= lx [A ]| de=sir de se lever et de sortir prendre lx air, mais timidement, comme lorsqu' on [A ]| demande lx lune. Ce qui lui avait valu de apprendre que en [A ]| effet si il e=tait sage il pourrait sans doute unx jour se lever et me^me sortir, [A ]| respirer lx air pur du plateau, et que ce jour-la`, dans lx grande salle ou` [A ]| toutx lx personnel se re=unissait a` lx aube avant de prendre lx service, ou [A ]| de aller se coucher, selon lx cas, on verrait e=pingle= au tableau de service unx [A ]| note ainsi conc^ue, Que lx cent soixante-seize se le`ve et sorte. Car pour toutx [A ]| ce qui touchait au re`glement Moll se montrait inflexible, et sx voix couvrait [A ]| celle de lx amour, dans sx coeur, chaque fois que elles se y faisaient entendre en [A ]| me^me temps. Par exemple lx hui^tres, que lx direction lui avait refuse=es en [A ]| lui rappelant lx article qui les interdisait, Mais que elle aurait pu facilement [A ]| se procurer en se appuyant sur des complicites a` lx exte=rieur, Macmann ne en vit [A ]| jamais lx couleur. Mais Lemuel e=tait de unx autre pa^te, sous ce rapport, et [A ]| loin de e^tre a` cheval sur lx statuts ne semb1ait les connai^tre que tre`s [A ]| imparfaitement. On pouvait d'ailleurs se demander, en se plac^ant a` unx point [A ]| de vue plus e=leve=, si il avait toutx sx te^te a` lui. Quand lx affres de lx [A ]| re=flexion ne le clouaient pas sur place, pendant de longues minutes, il allait [A ]| et venait sans cesse, de sx de=marche lourde, furieuse et chancelante, [A ]| gesticulant; et articulant avec violence des vocables inintelligibles. Ecorche= [A ]| vif du souvenir, lx esprit grouillant de cobras, ne osant ni re^ver ni penser et [A ]| en me^me temps impuissant a` se en de=fendre, sx cris e=taient de deux sortes, [A ]| ceux ayant pour cause unique lx douleur morale et ceux, semblables en toutx [A ]| points, moyennant lequels il espe=rait pre=venir cette dernie`re. lx douleur [A ]| physique, par contre, semblait lui e^tre de unx pre=cieux secours, et unx jour, [A ]| relevant lx jambe de sx pantalon, il montra a` Macmann sx tibia couvert de [A ]| bleus, de cicatrices et de e=corchures. Puis sortant prestement de unx poche [A ]| inte=rieure unx marteau il se en asse=na, au beau milieu des [A ]| anciennes blessures, unx coup si violent que il tomba a` lx renverse. Mais lx [A ]| partie que il se frappait lx plus volontiers, avec ce me^me marteau, ce e=tait lx [A ]| te^te, et cela se conc^oit, car ce est la` unx partie osseuse aussi, et sensible, [A ]| et facile a` atteindre, et ce est la`-dedans que il y a toutes lx saloperies et [A ]| pourritures, alors on tape dessus plus volontiers que sur lx jambe par exemple, [A ]| qui ne vous a rien fait, ce est humain. Ai <-> je lx droit de me lever? cria Macmann. [A ]| Lemuel se immobilisa. Quoi? Hurla <-t-> il. Me lever! cria Macmann. Je veux me lever [A ]| ! Je veux me lever! [A ]| On est venu. C^a allait trop bien. Je me e=tais oublie=, perdu. Ce ne est pas [A ]| vrai. C^a allait. je e=tais ailleurs. unx autre souffrait. Alors on est venu. Pour [A ]| me rappeler a` lx agonie. Si c^a les amuse. lx fait est que ils ne savent pas, moi [A ]| non plus je ne sais pas, mais eux ils croient savoir. unx avion passe, volant [A ]| bas, avec unx bruit de tonnerre. ce est unx bruit qui ne a rien du tonnerre, on dit [A ]| tonnerre mais on ne le pense pas, ce est unx bruit fugace et fort sans plus, ne [A ]| ressemblant a` nul autre. ce est bien lx premie`re fois que je l' entends ici, a` [A ]| mx connaissance. Mais je ai entendu lx avions ailleurs et je les ai me^me vu [A ]| voler, je ai vu voler lx [A ]| premiers et puis en fin de compte lx mode`les lx plus re=cents, oh pas lx [A ]| toutx derniers, lx toutx avant-derniers, lx toutx ante=pe=nultie`mes. Et encore. [A ]| je ai e=te= te=moin de unx des premiers loopings, je le jure. Je ne avais pas peur. [A ]| ce e=tait au-dessus de unx champ de course, mx me`re me tenait par lx main. Elle [A ]| disait, ce est prodigieux, prodigieux. Alors je changeai de avis. On ne e=tait pas [A ]| souvent d'accord. unx jour on montait ensemble unx co^te de unx raideur [A ]| extraordinaire, pre`s de lx maison probablement, lx co^tes raides se confondent [A ]| dans mx souvenir. Je me rappelle lx azur. Je dis, lx ciel est plus [A ]| loin que on dirait, ne est <-> ce pas, maman? ce e=tait sans malice, je pensais [A ]| simplement librement aux milles qui me se=paraient de lui. Elle re=pondit, Il [A ]| est pre=cise=ment aussi loin que il en a lx air. Elle avait raison. Mais sur lx [A ]| moment c^a me terrassa. Je vois encore lx endroit, en face de chez Tyler. [A ]| Marai^cher, il e=tait borgne et portait des co^telettes. ce est c^a, bavarde. On [A ]| voyait lx mer, lx i^les, lx promontoires, lx isthmes, lx co^te se e=loignant [A ]| au nord et au sud et lx mo^les recourbe=s du port. On venait de chez lx [A ]| boucher. mx me`re? ce est peut-e^tre unx histoire que je ai entendue, de [A ]| quelqu'un qui la trouvait bonne. On me en a raconte=, toujours bonnes, toujours [A ]| bonnes, pendant unx moment. De toutx fac^on me revoila` dans lx merde. lx avion, [A ]| lui, [A ]| vient de passer a` deux cent milles lx heure peut-e^tre. ce est unx bonne vitesse [A ]| pour lx e=poque. Je suis de coeur avec lui, ce est unx affaire entendue. Mais je ai [A ]| toujours e=te= de coeur avec unx tas de choses. De corps non. Pas si be^te. Voici [A ]| en toutx cas lx programme, lx fin du programme. Ils croient pouvoir me [A ]| troubler et me faire perdre de vue mx programmes. Ce sont de vrais cons. Le [A ]| voici. @@@@@| [A ]| Visite, diverses remarques, suite Macmann, rappels de lx agonie, suite [A ]| Macmann, puis me=lange [A ]| Macmann et agonie aussi longtemps que possible. Ca ne de=pend [A ]| pas de moi, mx mine ne est pas ine=puisable, mx cahier non plus, Macmann non [A ]| plus, moi non plus malgre= lx apparences. Que toutx c^a foute lx camp en me^me [A ]| temps, ce est toutx ce que je demande, pour lx moment. Sauf impre=vu. Bien [A ]| entendu. Nous voila` pre=venus. Visiteur. je ai senti unx grand coup sur lx te^te. [A ]| Il y avait peut-e^tre quelques temps de=ja` que il e=tait la`. On ne aime pas trop [A ]| attendre, on se signale comme on peut, ce est humain. Il avait sans doute de=ja` [A ]| fait lx sommations de usage. Je ne sais pas ce que il voulait. Il est parti a` [A ]| pre=sent. Quelle ide=e quand me^me de me frapper sur lx te^te. Il fait unx [A ]| dro^le de lumie`re ici depuis, oh je ne insinue rien, faible et en me^me temps [A ]| radieuse, il me a peut-e^tre a moite= assomme=. sx bouche se est ouverte, sx [A ]| le`vres [A ]| se sont agite=es, mais je ne ai rien entendu. ce est comme si il ne avait rien dit. [A ]| Je ne suis pourtant pas sourd, lx avion le prouve, si je ne entends rien ce est [A ]| que il ne y a rien a` entendre. Mais je suis devenu peut-e^tre a` lx longue peu [A ]| irritab1e aux bruits spe=cifiquement humains. Moi-me^me par exemple, je ne fais [A ]| aucun bruit, tiens, tant pis, mais aucun. Et cependant je respire, tousse, [A ]| ge=mis, avale, toutx pre`s de mx oreille, je en suis persuade=. Autant dire que [A ]| je ignore a` quoi je dois lx honneur. Il avait lx air vexe. Dois <-> je le de=crire? [A ]| Pourquoi pas. Il est peut-e^tre important. Je l' ai bien vu. Costume noir de unx [A ]| coupe suranne=e ou peut-e^tre revenue a` lx mode, cravate noire, chemise de unx [A ]| blancheur de neige, manchettes a` lx clown lourdement empese=es lui cachant [A ]| presque entie`rement lx mains, cheveux noirs calamistre=s, facies long, glabre, [A ]| morne et comme enfarine=, sombres yeux e=teints, taille et corpulence moyennes, [A ]| chapeau melon presse= de=licatement du bout des doigts contre lx bas-ventre [A ]| d'abord, puis a` unx moment donne= flanque= sur lx cra^ne de unx geste de unx [A ]| soudainete= et de unx su^rete extraordinaires. unx me`tre pliant de=pasait, en [A ]| me^me temps que unx coin de mouchoir blanc, lx bord de sx pochette. Je l' ai pris [A ]| d'abord pour unx employe= des pompes fune`bres, me=content de se e^tre de=range [A ]| pre=mature=ment. Il est reste= [A ]| unx bon moment, sept heures au moins. Il espe=rait peut-e^tre avoir lx [A ]| satisfaction de me voir rendre lx a^me avant sx de=part, cela lui aurait sans [A ]| doute e=vite= unx course. je ai cru unx instant que il allait me achever. Bernique. [A ]| C^'aurait e=te= unx crime. Il a du^ partir a` six heures, sx journe=e termine=. [A ]| Je suis dans unx dro^le de lumie`re depuis. ce est <-> a` <-> dire que il est parti unx [A ]| premie`re fois, puis revenu quelques heures plus tard, puis parti pour de bon. [A ]| Il a du^ rester ici de neuf a` douze et de quatorze a` dix-huit, voila`. Il a [A ]| beaucoup consulte= sx montre, unx oignon. Il reviendra peut-e^tre demain. ce est [A ]| lx matin que il me a frappe=, vers dix heures probablement. lx apre`s-midi il ne [A ]| me a rien fait, quoique je ne l' aie pas vu toutx de suite, il e=tait de=ja` en [A ]| place quand je l' ai vu, debout a` co^te= du lit. Je parle de matin et de apre`s-midi [A ]| et de telle et telle heure, il faut se mettre a` lx place des gens si on [A ]| veut absolument en parler, ce ne est pas bien difficile. Ce dont il ne faut [A ]| jamais parler, ce est sx bonheur, je ne vois rien de autre pour lx moment. [A ]| Pre=fe=rable me^me de ne pas y penser. Debout a` co^te= du lit il me regardait. [A ]| En voyant mx le`vres remuer, car je ai essaye= de parler, il se est penche= sur [A ]| moi. je avais des chose a` lui demander, je lui aurais demande= par exemple de me [A ]| donner mx ba^ton. Il refuse=. Alors lx [A ]| mains jointes et lx larme a` lx oeil je l' aurais supplie= de me rendre ce petit [A ]| service. Cette humiliation me a e=te= refuse=e gra^ce a` mx aphonie. mx voix [A ]| se est e=teinte, lx reste suivra. je aurais pu e=crire, sur mx cahier, et le lui [A ]| montrer, Rendez <-> moi mx ba^ton, s. v. p. Ou bien, Soyez assez aimable de me [A ]| passer mx ba^ton. Mais je avais cache= lx cahier sous lx couverture, afin que il [A ]| ne me le prenne pas. Je l' ai fait sans penser que il y avait de=ja` quelque temps [A ]| que il e=tait la` (sinon il ne me aurait pas frappe=) a` me regarder e=crire, car [A ]| je devais e^tre en train de e=crire quand il est arrive=, et que par conse=quent [A ]| il aurait pu facilement se emparer de mx cahier si il avait voulu, et sans penser [A ]| non plus que il e=tait en train de me observer a` lx instant de lx escamotage, et [A ]| que par conse=quent je ne faisais en re=alile= que attirer sx attention sur [A ]| lx objet me^me que je voulais lui dissimuler. Voila` qui est raisonne=. Car il ne [A ]| me reste plus que mx cahier de toutx ce que je ai eu, alors je y tiens, ce est [A ]| humain. lx mine aussi, bien entendu, mais que est <-> ce que ce est, unx mine, sans [A ]| papier? Il a du^ se dire, pendant que il de=jeunait, Cet apre`s-midi je lui [A ]| prendrai sx cahier, il a lx air de y tenir. Mais a` sx retour lx cahier ne e=tait [A ]| plus la` ou` il me avait vu le mettre, a` malin malin et demi. sx parapluie, en [A ]| ai <-> je parle=? unx parapluie [A ]| aiguille. Le changeant de main toutes lx quelques minutes, il se appuyait [A ]| dessus, debout pre`s du lit. Alors il pliait. Il se en est servi pour soulever [A ]| mx couvertures. ce est avec lui que je ai cru que il allait me tuer, avec lx [A ]| longue pointe [A ]| effile=e, il ne avait que a` me la plonger dans lx coeur. Homicide volontaire [A ]| que on aurait dit. Peut-e^tre reviendra <-t-> il demain, mieux e=quipe=, ou avec unx [A ]| assistant, maintenant que il se est familiarise= avec lx lieux. Mais si il me [A ]| regardait, moi aussi je le regardais. Je crois que on se est fixe= litte=ralement [A ]| pendant des heures sans ciller presque. Il se imaginait probablement pouvoir me [A ]| faire baisser lx yeux, parceque je suis vieux et cacochyme Pauvre con. Il y a [A ]| si longtemps que je ne ai vu une de ces bestioles-la` que je ai allume= des [A ]| clairs, comme on dit, de peur de me tromper. Je me suis dit, Un de ces jours [A ]| elles se mettront a` brouter aux branches. Et cette face! je avais oublie=. A` unx [A ]| moment donne=, incommode= par lx odeur probablement, il se est faufile= entre lx [A ]| lit et lx mur pour essayer de ouvrir lx fene^tre. Il ne a pas pu. lx matin je ne [A ]| l' ai pas quitte des yeux. Mais lx apre`s-midi je ai dormi unx peu. Je ne sais pas [A ]| ce que il a fait pendant ce temps. fouille= dans mx affaires probablement, avec [A ]| sx parapluie, elles jonchent lx plancher a` pre=sent. je ai cru unx instant que il [A ]| avait e=te= de=pe^che= vers [A ]| moi par lx pompes fune`bres. Ceux qui me ont fait vivre ici jusqu'a` pre=sent [A ]| veilleront sans doute a` ce que je sois enterre= avec unx minimum de apparat. Ci-gi^t [A ]| Malone enfin, avec lx dates pour donner unx faible ide=e du temps que il [A ]| avait mis pour se faire excuser et puis pour le distinguer de sx homonymes, [A ]| nombreux dans lx i^le et outre-tombe. Etrange que je ne en aie jamais rencontre= [A ]| unx seulx a` mx connaissance. je ai lx temps. Ci-gi^t [A ]| unx pauvre con, toutx lui fut [A ]| aquilon. Mais unx instant seulement, je veux dire pendant unx demi-heure toutx au [A ]| plus. Ensuite je lui ai attribue= de autres fonctions, toutes aussi de=cevantes [A ]| lx unes que lx autres. Etrange ce besoin de savoir qui sont lx gens et ce [A ]| que ils font dans lx vie et ce que ils vous veulent. Malgre= lx aisance avec [A ]| laquelle il portait lx deuil et maniait sx parapluie et lx habitude e=clatante [A ]| que il avait du chapeau melon, il me a paru pendant unx certain temps [A ]| e^tre de=guise=, mais de quoi si je ose dire, et en quoi? A` unx moment donne=, [A ]| encore un, il a eu peur, sx respiration se est pre=cipite=e et il se est e=carte= [A ]| du lit. ce est alors que je ai vu que il portait des chassures jaunes, ce qui me a [A ]| fait unx effet [A ]| dont lx mots sont impuissants a` donner lx plus faible ide=e. E11es e=taient [A ]| copieusement crotte=es de argile frai^che et je me suis dit. Au travers de [A ]| quelles fondrie`res a <-t-> il pousse= jusqu'a` [A ]| moi ? Je me demande si il cherchait quelque chose de pre=cis, ce serait [A ]| inte=ressant a` savoir. Je vais arracher unx feuille de mx cahier et y [A ]| reproduire, de me=moire, ce qui suit, pour le lui montrer demain, ou [A ]| aujourd' hui, ou de ici ne importe quand, si jamais il revient. 1) Qui e^tes <-> vous? [A ]| 2) Que faites <-> vous? 3) Que me voulez <-> vous? 4) Cherchez <-> vous quelque chose de [A ]| pre=cis? Quoi encore? 5) Pourquoi e^tes <-> vous fa^che=? 6) Vous ai <-> je fait quelque [A ]| chose? 7 ) Savez <-> vous quelque chose a` mx sujet? 8) Vous ne auriez pas du^ me [A ]| frapper. 9) Donnez <-> moi mx ba^ton. 10) Travaillez <-> vous pour [A ]| votre compte? 11) Sinon qui vous envoie? 12) Remettez de lx ordre dans mx [A ]| affaires. 13) mx soupe pourquoi l' a <-t-> on supprime=e ? 14) mx vases pour quels [A ]| motifs ne les vide <-t-> on plus? 15) Croyez <-> vous que je en aie encore pour [A ]| longtemps? 16) Puis <-> je vous demander unx service? 17) Vos conditions seront [A ]| lx miennes. l0) Pourquoi vos chaussures sont <-> elles jaunes et ou` les avez <-> vous [A ]| salies ainsi? 19) ne auriez <-> vous pas unx bout de crayon a` me donner? 20) [A ]| Nume=rotez vos re=ponses. 21) Ne partez pas, je ai encore des choses a` vous [A ]| demander. unx feuille suffira <-t-> elle? Il doit en rester tre`s peu. Je pourrais [A ]| demander unx gomme, tant que a` faire. 22) Pourriez <-> vous me pre^ter unx gomme [A ]| e=lastique? [A ]| Apre`s sx de=part je me suis dit, Mais je l' ai vu de=ja` quelque part. Et lx [A ]| gens que je ai vus moi je vous garantis que ils me ont vu aussi. Mais de qui ne [A ]| peut <-> on dire, Je le connais. Be=tises que toutx cela. Et puis lx soir lx matin [A ]| est si loin. Je me e=tait habitue=a a` lui. Je ne le regardais plus. Je pensais [A ]| a` lui, je essayais de comprendre, on ne peut faire c^a et regarder en me^me [A ]| temps. Je ne l' ai me^me pas vu partir. Oh il ne se est pas e=vanoui, a` lx [A ]| manie`re de unx larve, je l' ai entendu, lx bruit de chai^ne quand il a sorti sx [A ]| montre, lx heurt satisfait du parapluie contre lx plancher, lx demi-tour, lx [A ]| pas rapides vers lx porte, celle-ci referme=e sans bruit et enfin, ose` <-> je le [A ]| dire, unx sifflotement vif et gai se e=loignant. que ai <-> je omis? Des petites [A ]| choses, des riens, qui me reviendront plus tard, me feront voir plus clair dans [A ]| ce qui vient de se produire, me feront dire, Ah si je avais su alors, maintenant [A ]| il est trop tard. Oui, peu a` peu je le verrai tel que il vient de e^tre, ou [A ]| tel que il aurait du^ e^tre pour que je puisse me dire, encore unx fois, Trop [A ]| tard, trop tard. Voila` qui est senti. Ou ce ne est peut-e^tre que lx premie`re [A ]| de unx se=rie de visites, chacune diffe=rente. Ils vont se relayer et ils sont [A ]| nombreux. Demain il portera peut-e^tre des leggings, culotte de cheval et [A ]| casquette a` carreaux, avec unx fouet a` lx main pour compenser [A ]| lx parapluie et unx fer a` cheval a` lx boutonnie`re. toutx lx gens que je ai [A ]| jamais entrevus de pre`s ou de loin peuvent de=filer a` partir de maintenant, [A ]| cela est e=vident. Il y aura peut-e^tre me^me des femmes et des enfants, je en ai [A ]| aperc^u aussi, ils auront toutx a` lx main de quoi se appuyer dessus et fouiller [A ]| dans mx affaires, ils me frapperont toutx de unx grand coup sur [A ]| lx te^te pour commencer, puis ils passeront lx journe=e a` me regarder avec [A ]| cole`re et de=gou^t. Il faudra que je refasse lx questionnaire de fac^on a` ce [A ]| que il soit applicable a` toutx unx chacun. Il se en trouvera peut-e^tre un, unx [A ]| jour, oublieux de lx consigne, pour me rendre mx ba^ton. Ou je pourrai peut-e^tre [A ]| en attraper un, unx petite fille par exemple, et l' e=trangler a` moitie=, [A ]| que dis <-> je, aux trois-quarts, pour que elle consente a` [A ]| me donner mx ba^ton, a` me donner de lx soupe, a` vider mx vases, a` [A ]| me embrasser, a` me caresser, a` me sourire, a` me donner mx chapeau, a` rester [A ]| aupre`s de moi, a` suivre lx corbillard en pleurant dans sx mouchoir, ce serait [A ]| charmant. Je suis si bon au fond, si bon, comment ne se en est <-> on pas aperc^u? [A ]| unx petite fille ferait bien mx affaire, elle se de=shabillerait devant moi, [A ]| coucherait avec moi, ne aurait que moi, je pousserais lx lit contre lx porte pour [A ]| l' empe^cher de se en aller, mais alors elle se jetterait par lx fene^tre, quand [A ]| on la saurait avec moi [A ]| on apporterait de lx soupe pour nous deux, je lui apprendrais lx amour et lx [A ]| de=testation, elle ne me oublierait jamais, je mourrais enchante=, elle me [A ]| fermerait lx yeux et me mettrait unx tampon dans lx cul, conforme=ment a` mx [A ]| indications. Ne te emballe pas, Malone, ne te emballe pas, charogne. En fait, [A ]| combien de temps peut <-> on jeu^ner impune=ment? lx maire de Cork a [A ]| dure= unx temps ifini, mais il e=tait jeune, et puis il avait des convictions [A ]| politiques et me^me toutx simplement humaines probablement. Et il se permettait [A ]| unx larme de eau de temps en temps, sucre=e probablement. A` boire par pitie=. [A ]| Comment c^a se fait <-> il que je ne aie pas soif? Je dois me abreuver par en dedans, [A ]| a` mx se=cre=tions. Oui. parlons unx peu de moi, c^a me reposera de toutx cette [A ]| canaille. Quelle lumie`re. Serait <-> ce unx avant-gou^t du paradis ? mx te^te. Elle [A ]| est en feu, pleine de huile bouillante. De quoi vais <-> je partir enfin? de unx [A ]| transport au cerveau ? Ce serait lx comble. Comme douleur, mx foi, ce est [A ]| quasiment insoutenable. Migraine incandescente. lx mort doit me prendre pour unx [A ]| autre. ce est lx coeur le fautif, comme dans lx poitrine du roi des allumettes, [A ]| Schneider, Schroeder, je ne sais plus. D'ailleurs il chauffe lui aussi, il [A ]| rougit, de lui, de moi, de eux, il a honte de toutx, sauf de battre apparement. Ce [A ]| ne est rien, de lx nervosite= [A ]| sans plus. Et qui sait ce est peut-e^tre lx souffle qui me manquera lx premier [A ]| apre`s toutx. Apre`s, avant chaque aveu, et toutx au long, quel vertige de [A ]| chuchotements. lx fene^tre me dit petit matin, nuages pluvieux en charpie se [A ]| de=bandant. [A ]| Amusez <-> vous bien. Loin de cette ombre rougeoyante. Oui, je expire mal, mx [A ]| poitrine reste be=ante, lx air me e=touffe, il est peut-e^tre le=ge`rement [A ]| de=ficinet en oxyge`ne. Macmann pygme=e au bas des grands pins noirs [A ]| gesticulants regarde au loin lx mer de=monte=e. lx autres sont la` aussi, ou a` [A ]| lx fene^tre, [A ]| comme moi, mais debout, il faut que ce soient des ambulants, il le faut, des [A ]| transportables toutx au moins, non, comme moi non, ils ne peuvent rien pour [A ]| personne, se agrippant aux peupliers qui grelotlent ou a` lx fene^tre, aux [A ]| e=coutes. Mais je ferais peut-e^tre mieux de en finir avec moi d'abord, dans lx [A ]| mesure bien entendu du possible. lx vitesse a` laquelle c^a tourne est ge=nante [A ]| certes, mais elle ne fera probablement que augmenter, voila` ce que il faut [A ]| regarder. Me=morandum, ajouter au questionnaire, Si par hasard vous avez unx [A ]| allumette soyez assez gentil de essayer de l' allumer. Comment se fait <-> il que je [A ]| ne aie rien entendu quand il me a parle= et que je l' aie entendu quand il me a [A ]| quitte=, en sifflotant? Peut-e^tre que il a fait seulement semblant de me parler, [A ]| pour [A ]| essayer de me faire croire que je e=tais devenu sourd. Est <-> ce que je entends [A ]| quelque chose en ce moment? Voyons. Non. Ni lx vent, ni lx mer, ni lx papier, ni [A ]| lx air que je expulse avec [A ]| tant de peine. Mais cet innombrable babil, comme de unx foule qui chuchote ? Je [A ]| ne comprends pas. De mx main lointaine je compte lx pages qui me restent. C^a [A ]| ira. ce est mx vie, ce cahier, ce gros cahier de enfant, je ai mis du temps a` me y [A ]| re=signer. Pourtant je ne le jetterai pas. Car je veux y mettre unx dernie`re [A ]| fois ceux que je ai appele=s a` mx secours, mais mal, de sorte que ils ne ont pas [A ]| compris, afin que ils meurent avec moi. Repos. @@@@@| [A ]| Portant par-dessus sx longue chemise unx grande cape raye=e qui lui descendait [A ]| jusqu'aux chevilles, coiffe= du chapeau que Moll lui avait restitue=, Macmann [A ]| prenait lx air par toutx lx temps, du matin jusqu'au soir. Et plusieurs fois il [A ]| avait fallu aller a` sx recherche, dans obscurite=, avec des lanternes, pour le [A ]| ramener dans sx cellule, car il e=tait reste= sourd a` lx appel de lx cloche et [A ]| aux cris et menaces de Lemeul d'abord, puis des autres gardiens. Alors lx [A ]| gardiens, dans leurs ve^tements blancs, munis de ba^tons et de lanternes, [A ]| se e=loignaient [A ]| en e=ventail des ba^timents et battaient lx fourre=s, lx fougeraies et [A ]| bosquets en appelant lx [A ]| fugitif et en le menac^ant des pires re=presailles si il ne se rendait [A ]| imme=diatement. Mais on finit par remarquer que il se cachait, quand il se [A ]| cachait, toujours au me^me endroit et que unx [A ]| tel de=ploiement de forces ne e=tait pas ne=cessaire. De`s lors ce e=tait Lemuel [A ]| qui se rendait toutx seulx, en silence, comme toujours lorsqu' il savait ce que il [A ]| avait a` faire, toutx droit au buisson ou` Macmann se e=tait creusve= unx repaire, [A ]| chaque fois que cela e=tait ne=cessaire. mx Dieu. Et souvent ils restaient la` [A ]| unx bon moment ensemble, dans lx buisson, avant de rentrer, accroupis lx un contre [A ]| lx autre, car lx nid e=tait petit, ne disant rien, e=coutant peut-e^tre lx [A ]| bruits de lx nuit, lx hiboux, lx vent dans lx feuilles, lx mer quand elle [A ]| e=tait assez grosse pour faire entendre sx voix, et puis lx autres bruits de [A ]| nuit dont ou ne sait pas ce que ils repre=sentent. Et il arrivait aussi que [A ]| Macmann, las de ne plus e^tre seulx, se en alla^t toutx seulx et rentra^t dans sx [A ]| chambre et que Lemuel ne l' y rejoigni^t que beaucoup plus tard. ce e=tait unx [A ]| ve=ritable parc a` lx anglaise, quoique loin de lx Angleterre, mais pousse= [A ]| jusqu'a` lx absurde dans lx sens de lx ne=gligence, et toutx y poussait avec unx [A ]| luxuriance de=vorante, lx arbres se faisant lx guerre, lx arbrisseaux aussi, [A ]| et lx fleurs sauvages et lx mauvaises herbes, dans unx besoin de=chai^ne= de [A ]| terre et de [A ]| lumie`re. unx soir ou` Macmann rentrait avec unx branche arrache=e a` unx ronce [A ]| morte, dont il voulait faire unx ba^ton pour soutenir sx pas, Lemuel la lui prit [A ]| et l' en frappa longuement, non, c^a ne va pas, Lemuel appela unx gardien nomme= [A ]| Pat, unx vraie brute quoique che=tif en apparence, et lui dit, Pat, regarde <-> moi [A ]| c^a. [A ]| Alors Pat arracha lx branche des mains de Macmann qui, voyant lx tournure que [A ]| prenaient lx choses, la serrait dans sx deux [A ]| mains, et l' en frappa jusqu'a` ce que Lemuel lui dit de se arre^ter, et encore [A ]| apre`s. toutx cela sans lx moindre explication. De sorte que unx peu plus tard, [A ]| Macmann, ayant ramene= de sx promenade unx jacinthe que il avait arrache=e [A ]| avec lx oignon et lx racines dans lx espoir de la conserver ainsi unx peu plus [A ]| longtemps que si il l' avait simplement cueillie, se vit fe=rocement pris a` [A ]| partie par Lemuel qui lui arracha lx jolie fleur des mains et menac^a de le [A ]| livrer a` nouveau a` Jack, non, a` Pat, Jack ce est unx autre. Et cependant [A ]| de avoir a` moitie= de=moli lx arbuste, unx espe`ce de laurier, afin de pouvoir [A ]| se y cacher, ne lui avait jamais attire= lx moindre [A ]| remontrance. Il ne faut pas se en e=tonner, il ne y avait pas de preuves contre [A ]| lui. Si on l' avait interroge= a` ce sujet, bien su^r, il aurait dit lx verite=, [A ]| croyant ne avoir rien fait de mal. [A ]| Mais on devait supposer que il ne ferait que [A ]| hier et mentir et que il e=tait par conse=quent inutile de le presser de [A ]| questions. D'ailleurs on ne interrogeait jamais, a Saint-Jean-de-Dieu, mais ou [A ]| bien on se=vissait toutx simplement, [A ]| ou bien on se en abstenait, selon des conside=rants de unx logique speciale. Car, [A ]| a` bien y re=fle=chir, de quel droit unx fleur a` lx [A ]| main fait <-> elle attribuer au porteur lx faute de l' avoir cueillie? Ou lx seulx [A ]| fait de la tenir ouvertement a` lx main constituait <-> il unx de=lit suffisant, [A ]| analogue au recel? En ce cas ne aurait <-> il pas mieux valu en informer franchement [A ]| et loyalement lx inte=resse=s et, ce faisant, faire suivre pluto^t que [A ]| pre=ce=der lx conscience de lx faute, de lx faute commise? lx question semble [A ]| bien pose=e ainsi, tre`s tre`s bien. Gra^ce a` lx [A ]| cape raye=e bleu et blanc comme chez lx bouchers aucune confusion ne e=tait [A ]| possible entre lx Macmann de unx part et lx [A ]| Lemuel, Jack et Pat de lx autre. lx [A ]| oiseaux. Nombreux et varie=s [A ]| dans ces denses feuillages ils vivaient sans crainte toutx lx anne=e, sans autre [A ]| crainte que celle de leurs conge=ne`res, et ceux qui en e=te= ou en hiver [A ]| se envolaient vers de autres cieux [A ]| revenaient lx hiver ou lx e=te= suivant, grossie`rement parlant. lx air se [A ]| remplissait de leurs voix, spe=cialement a` lx aube et au cre=puscule, et ceux [A ]| qui lx matin se en allaient par bandes, tels lx corbeaux et lx e=tourneaux, [A ]| vers de [A ]| lointains labours, revenaient lx soir toutx joyeux [A ]| au sanctuaire, ou` leurs sentinelles les attendaient. Quand il faisait tempe^te [A ]| lx mouettes e=taient nombreuses qui faisaient escale ici dans leur fuite vers [A ]| lx inte=rieur. Elles tournoyaieut [A ]| louguement dans lx air me=chant en criant de cole`re, puis se posaient dans [A ]| lx herbe ou sur lx toit des ba^timents, se me=fiant des arbres. Mais toutx cela [A ]| est a` cote= de lx question, comme tant de choses. toutx est pre=texte, Sapo et [A ]| lx oiseaux, Mo11, lx paysans, ceux qui dans lx villes se cherchent et se [A ]| fuient, mx doutes qui ne me inte=ressent pas, mx situation, mx possesions, [A ]| pre=texte pour ne pas en venir au fait, a` [A ]| lx abandon, en levant lx pouce, en disant pouce et en se en allant, sans autre [A ]| forme de proce`s, quitte a` se faire mal voir de sx petits camarades. Oui, on a [A ]| beau dire, il est difficile de toutx quitter. lx yeux use=s de offenses [A ]| se attardent vils sur toutx ce que ils ont si longuement prie=, dans lx dernie`re, [A ]| lx vraie prie`re enfin, celle qui ne sollicite rien Et ce est alors que unx petit [A ]| air de exaucement ranime les voeux morts et que unx murmure nai^t dans lx univers [A ]| muet, vous reprochant affectueusement de vous e^tre de=sespe=re= trop tard. [A ]| Comme viatique on ne fait pas mieux. Cherchons unx autre joint. [A ]| lx air pur [A ]| Je vais quand me^me essayer de continuer. lx air pur du plateau. ce e=tait unx [A ]| plateau en effet, Moll ne avait pas menti, ou pluto^t unx e=minence aux pentes [A ]| douces. lx domaine de Saint-Jean en occupait toutx lx calotte et lx vent y [A ]| soufflait pour ainsi dire sans arre^t, faisant ployer et ge=mir lx arbres lx [A ]| plus [A ]| robustes, arrachant lx branches, secouant lx buissons, de=chai^nant lx [A ]| fouge`res, couchant lx herbe et emportant des feuilles et des fleurs entie`res, [A ]| je espe`re que je ne ai rien oublie=. Bon. unx haute muraille eu faisait lx tour, [A ]| mais [A ]| ne aveuglait que celui se trouvant a` proximite=. Comment? Mais gra^ce [A ]| e=videmment au renflement du terrain, dont lx sommet, appele= lx Roc a` cause du [A ]| roc qui se y trouvait, commandait lx plaine, lx mer, lx montagne, lx fume=es de [A ]| lx ville et lx ba^timeuts de lx institution, massifs et vastes malgre= [A ]| lx e=loignement et ou` a` chaque moment naissaient et disparaissaient des [A ]| espe`ces de petits flocons qui ne e=taient en [A ]| re=alite= que lx gardiens allant et venant, me^le=s peut-e^tre je allais dire [A ]| aux prisonniers, car vue de cette distance lx cape ne avait plus de rayures ni [A ]| me^me lx aspect de unx cape, de sorte que on pouvait seulement dire, lx premie`re [A ]| surprise passe=e, Ce sont des hommes et des femmes, des gens quoi, sans [A ]| pre=ciser davantage. unx rivie`re que enjambaient de loin en [A ]| loin ~~ mais il se agit bien de lx nature. D'ailleurs ou` aurait <-> elle pu prendre [A ]| sx source, je me le demande. Sous terre peut-e^tre. Bref unx petit Eden pour qui [A ]| appre=cie lx genre de=braille=. Macmann se demandait quelquefois ce qui manquait [A ]| a` sx bonheur. lx droit au plein air par toutx lx temps du matin jusqu'a` lx [A ]| tombe=e de lx nuit, unx ve=ge=tation qui semblait lui tendre sx branches pour [A ]| l' envelopper et pour le cacher, lx gi^te et lx nourriture tels quels gratuits et [A ]| assure=s, des vues superbes de toutx lx co^te=s sur lx ennemi de toujours, lx [A ]| strict minimum de brimades et de brutalite=s, lx chant des oiseaux, aucun [A ]| contact humain a` part Lemuel qui ne demandait que a` le voir lx moins possible, [A ]| lx faculte=s de me=moire et de re=flexion assomme=es par lx marche incessante [A ]| et lx grand vent, Moll morte, que lui restait <-> il a` souhaiter ? Je dois e^tre [A ]| heureux, se disait <-> il, ce est moins gai que je ne aurais cru. Et il allait de plus [A ]| en plus du co^te= de lx muraille, sans toutefois trop se en approcher car elle [A ]| e=tait garde=e, cherchant unx issue vers lx de=solation de ne avoir personne ni [A ]| rien, vers lx terre au pain rare, aux abris rares, des terrifie=s, vers lx noire [A ]| joie de passer [A ]| seulx et vide, ne rien pouvant, ne rien voulant, a` travers lx savoir, lx [A ]| beaute=, lx amours. Ce que il exprimait en disant, je en ai assez, car il [A ]| e=tait simple, sans se pencher unx seulx instant sur ce dont il avait assez, ni le [A ]| comparer a` ce dont il avait eu assez avant de le perdre, et dont il aurait [A ]| assez a` nouveau, quand il l' aurait a` nouveau, ni se douter que ce dont [A ]| lx exce`s se fait si souvent sentir, et qui se honore de appellations si diverses, [A ]| ne est peut-e^tre en re=alite= que un. Mais unx autre se y penchait pour lui et [A ]| mettait froidement lx signe e=gal la` ou` il faut le mettre, comme si c^a [A ]| pouvait changer quelque chose. De sorte que il pouvait se contenter de cet [A ]| hale`tenment toutx simple et be^te, Assez, assez, toutx en suivant lentement sous [A ]| lx couvert de lx ve=ge=tation lx contour de lx muraille et en y cherchant unx [A ]| bre`che par ou` se glisser, a` lx faveur de lx nuit, ou des aspe=rite=s lui [A ]| permettant de l' escalader. Mais lx muraille e=tait pleine et lisse et couronne=e [A ]| de tessons verts sur toutx sx pourtour. Mais voyons unx peu lx grille, assez [A ]| large pour laisser passer deux grands ve=hicules a` lx fois et flanque=e de deux [A ]| maisonnettes charmantes recouvertes de vigne vierge et habite=es lx une et [A ]| lx autre par des familles nombreuses, a` en [A ]| juger par lx nue=es de petits innocents qui jouaient a` proximite=, se [A ]| pourchassant et poussant des cris aigus de joie, de rage et de douleurs. Mais [A ]| lx espace entourait Macmann de toutes parts, il y e=tait pris comme dans des [A ]| rets, avec lx infini des corps bougeant a` peine et se de=battant dont si on [A ]| veut ces enfants, ces maisons, cette grille, et lx instants coulaient comme [A ]| exsude=s des choses dans unx grand ruissellement confus fait de suintements et de [A ]| torrents, et serre=es lx unes contre lx autres lx choses empe^tre=es [A ]| changeaient et mouraient chacune suivant sx solitude. Derrie`re lx grille, sur [A ]| lx route, des formes passaient que Macmann ne pouvait identifier a` cause des [A ]| barreaux et puis a` cause de toutx ce qui tremblait et rageait dans sx dos et a` [A ]| sx co^te=s, a` cause des cris, du ciel, de lx terre le sommant de tomber et de [A ]| sx longue vie aveugle. unx gardien sortit de une des maisons, averti par [A ]| te=le=phone probablement, ve^tu de blanc, unx longue chose noire a` lx main, unx [A ]| clef. lx enfants se range`rent de part et de autre de lx alle=e. Soudain il y eut [A ]| des femmes. toutx se figea et se tut. lx lourds battants se e=carte`rent, [A ]| refoulant lx homme qui recula d'abord, puis fit demi-tour et regagna [A ]| pre=cipitamment sx seuil. lx route parut, blanche de poussie`re, [A ]| borde=e de masses sombres, bouche=e a` peine partie par unx ciel e=troit et gris. [A ]| Macmann la^cha lx arbre qui le cachait et remonta lx pente, non pas en courant, [A ]| car il ne marchait que avec peine, mais lx plus vite que il put, [A ]| penche= et plongeant, se aidant des troncs et des [A ]| branches qui se offraient pour se faire avancer. Peu a` peu lx brouillard se [A ]| renoua, et lx sens de lx absence, et lx captifs se reprirent a` chuchoter chacun [A ]| a` part soi, et ce fut comme si [A ]| rien ne se e=tait passe=, ni ne se passerait jamais. @@@@@| [A ]| de autres que Macmann erraient du matin au soir, ployant sous lx lourde cape, [A ]| dans lx rares clairie`res, parmi lx arbres qui cachaient lx ciel et dans lx [A ]| hautes fouge`res ou` ils ressemblaient a` des nageurs. Ils ne se approchaient que [A ]| rarement lx uns des autres, leur petit nombre le voulait ainsi, et lx e=tendue [A ]| du parc. Mais quand lx hasard en rapprochait deux ou plus, de assez pre`s pour [A ]| que ils en fussent avertis, alors ils se empressaient de rebrousser chemin, ou [A ]| sans aller jusque-la` de [A ]| changer simplement de direction, comme si ils avaient honte de se montrer a` [A ]| leurs semblables. Mais quelquefois ils se fro^taient sans parai^tre se en [A ]| apercevoir, lx te^te enfouie dans [A ]| lx ample capuchon. [A ]| Macmann gardait sur lui et regardait de temps en temps lx photo que Moll lui [A ]| avait donne=e. ce tait pluto^t unx daguerre=otype peut-e^tre. Elle se tenait [A ]| debout a` co^te= de unx chaise et elle serrait dans sx mains sx longues nattes. [A ]| Il subsistait, derrie`re elle, des traces de unx [A ]| sorte de treillage ou` grimpaient des fleurs, des roses sans doute, elles aiment [A ]| grimper. En donnant a` Macmann ce souvenir de elle elle avait dit, je avais [A ]| quatorze ans, je me rappelle [A ]| bien lx jour, unx jour de e=te=, ce e=tait mx anniversaire, ensuite on me a [A ]| emmene=e au guignol. Macmann se souvenait de ces paroles. Ce que il pre=fe=rait [A ]| de cette image, ce e=tait lx chaise, dont [A ]| lx sie`ge semblait e^tre en paille. Moll serrait sx le`vres avec application, [A ]| afin de cacher sx grandes dents saillantes. lx roses aussi devaient e^tre [A ]| jolies, elles devaient embaumer [A ]| lx air. Macmann de=chira cette photo finalement et jeta lx morceaux en l'air, unx [A ]| jour de grand vent. Ils se disperse`rent alors, quoique soumis toutx aux me^mes [A ]| conditions, on aurait dit avec empressement. [A ]| Quand il pleuvait, quand il neigeait [A ]| Au fait. unx matin Lemuel, se e=tant rendu dans lx grande salle avant de prendre [A ]| sx service, comme lx re`glement le voulait, trouva e=pingle= au tableau unx [A ]| note le concernant. Groupe Leuluel, excursion aux i^les, si lx temps le permet, [A ]| avec Mme Pe=dale, de=part 13 heures. sx colle`gues le regardaient en ricanant [A ]| et en se poussant du coude. Mais ils [A ]| ne osaient rien dire. unx femme dit cependant, Ils te emme`nent en bateau, ce qui [A ]| de=clencha unx tempe^te de rires si forte que des couples se forme`rent [A ]| spontane=ment, se e=treignant, chancelant, et chacun riant par ~~ dessus [A ]| lx e=paule de sx partenaire. Lemuel ne e=tait pas aime=, cela se voyait. Mais [A ]| aurait <-> il voulu l' e^tre? toutx est la`. Il parapha lx note et se en fut. lx soleil [A ]| se levait a` peine, avec peine, et donnait lx de=part a` ce qui allait e^tre [A ]| peut-e^tre, gra^ce a` lui, unx belle journe=e de mai [A ]| ou de avril, de avril pluto^t, ce est sans doute lx week-end de Pa^ques, passe= par [A ]| Je=sus aux enfers. Et ce est peut-e^tre en lx honneur de ce dernier que Mme [A ]| Pe=dale avait organise=, au [A ]| be=ne=fice du groupe Lemuel, cette excursion aux i^les, qui allait lui cou^ter [A ]| cher, mais ce e=tait unx femme aise=e et qui adorait faire lx bien et apporter unx [A ]| peu de joie aux moins fortune=s [A ]| que elle, qui avait toutx sx bon sens et a` qui lx vie avait souri ou mieux, pour [A ]| employer sx propre expression, rendu sx sourire, en l' amplifiant, a` lx [A ]| manie`re de unx miroir convexe ou concave, je ne sais pas. Lemuel fixa lx soleil [A ]| avec de=gou^t, profitant de lx atmosphe`re terrestre qui tamisait lx e=clat des [A ]| rayons. Il se trouvait alors dans sx chambre, au quatrie`me ou au cinquie`me [A ]| e=tage, de ou` a` maintes reprises il aurait pu se jeter en toutx se=curite= par [A ]| lx [A ]| fene^tre si il avait eu plus de fermete= de caracte`re. lx long tapis de argent [A ]| e=tait la`, se terminant en pointe, tremblant a` travers lx mer calme, de unx beau [A ]| repousse=. lx chambre e=tait [A ]| petite et absolument vide, car Lemuel dormait a` me^me lx plancher et y prenait [A ]| aussi sx repos mineurs, tanto^t a` unx endroit et tanto^t a` unx autre. Mais il [A ]| se agit bien de Lemuel et [A ]| de sx chambre. Mme Pe=dale ne e=tait pas lx seulx a` se inte=resser ainsi aux [A ]| prote=ge=s de Saint-Jean ou jeandieusards comme avec [A ]| bonhomie on les appelait localement, pas lx seulx a` leur me=nager des [A ]| promenades toutx lx deux ans en moyenne sur terre et sur mer dans des sites [A ]| renomme=s pour leur beaute= ou leur [A ]| grandeur et me^me des divertissements sur place telles lx se=ances de [A ]| prestidigitation et de ventriloquisme au clair de lune sur lx terrasse, mais [A ]| elle e=tait seconde=e par de autres [A ]| dames partageant sx point de vue et riches a` sx e=gal en loisirs et en [A ]| ressources. Mais il se agit bien de Mme Pe=dale. Au fait. Lemuel se rendit aux [A ]| cuisines avec deux seaux emboi^te=s lx un dans lx autre. unx grande animation y [A ]| re=gnait. Six soupes sortie, grogna <-t-> il. Quoi? dit lx cuistot. Six soupes [A ]| sortie! hurla Lemuel, en lanc^ant sx seaux contre lx fourneau, sans toutefois [A ]| en la^cher lx anses, car il conservait suffisamment sx sang-froid pour [A ]| ne pas vouloir avoir a` se pencher pour les ramasser. unx grand silence se fit. [A ]| C^a va, c^a va, dit lx cuistot. lx diffe=rence entre unx soupe sortie et unx [A ]| soupe ordinaire ou maison consistait en ce que celle-ci e=tait entie`rement [A ]| liquide tandis que celle-la` contenait unx morceau de lard, ceci aux fins [A ]| de entretenir lx forces des excursionnistes jusqu'a` leur retour. sx seau [A ]| rempli Lemuel se retira dans unx lieu e=carte=, releva sx manche jusqu'au coude, [A ]| retira du fond du seau lx un apre`s lx autre lx six morceaux de lard, lx sien et [A ]| lx cinq autres, les mangea jusqu'a` lx couenne exclusivement et rejeta celle-ci, [A ]| apre`s l' avoir le=che=e, dans lx soupe. Chose curieuse, mais somme toutx pas [A ]| tellement, on lui avait servi six soupes sortie ou extra a` sx seulx demande, [A ]| sans le mettre en demeure de la justifier. lx chambres des cinq e=taient loin [A ]| lx unes des autres et dispose=es de fac^on si astucieuse que Lemuel ne avait [A ]| jamais compris comment il devait proce=der afin de [A ]| les visiter successivement avec lx minimum de fatigue et de irritation. Dans lx [A ]| premie`re unx homme jeune, mort jeune, assis dans unx vieux rocking-chair, lx [A ]| chemise releve=e et lx mains sur lx cuisses, aurait semble= dormir si sx yeux [A ]| ne avaient e=te= grands ouverts. Il ne sortait jamais, a` moins de y oblige= par [A ]| unx ordre de en haut, et alors il fallait [A ]| l' accompagner, pour le faire avancer. sx vase e=tait vide, tandis que dans sx [A ]| gamelle sx soupe de lx veille e=tait prise. lx inverse eu^t e=te= moins [A ]| surprenant. Mais Lemuel y e=tait habitue=, au point me^me de ne plus se demander [A ]| de quoi ce personnage se nourrissait. Il vida lx gamelle dans sx seau vide et [A ]| de sx seau plein la remplit de soupe frai^che. Puis il se en alla, unx seau a` [A ]| chaque main, alors que jusqu'a` pre=sent unx [A ]| seulx avait suffi a` les porter toutx lx deux. Il ferma lx porte a` clef [A ]| premie`re, renfermait unx e^tre qui ne avait de vraiment frappant que sx hauteur, [A ]| sx raideur et sx air de chercher quelque chose toutx en se demandant ce que c^a [A ]| pouvait bien e^tre. Rien en lui ne indiquait lx a^ge que il pouvait avoir ni si il [A ]| e=tait merveilleusement conserve= ou au contraire pre=mature=ment fle=tri. On [A ]| l' appelait lx Anglais, quoiqu' il fu^t loin de l' e^tre, peut-e^tre parce que il [A ]| se exprimait en anglais de temps en temps. Sans quitter sx chemise il se e=tait [A ]| enveloppe= dans sx deux couvertures comme dans des langes, et par-dessus ce [A ]| grossier cocon il avait reve^tu sx cape que il serrait frilemement sur lui, de unx [A ]| seulx main, car il avait besoin de lx autre pour l' aider dans sx inspection de [A ]| toutx ce qui lui paraissait suspect. [A ]| sx pieds par contre e=taient nus. Good-morning, good-morning, good-morning, [A ]| dit <-> il, avec unx fort accent e=tranger, toutx en lanc^ant autour de lui des [A ]| regards scrutateurs, fucking awful business this, no, yes? Peut-e^tre avait <-> il [A ]| peur de trahir sx pense=e. De brusques e=lans aussito^t re=prime=s e=loignaient [A ]| insensiblement de sx poste de observation optimum au milieu [A ]| de lx chambre. What! se exclama <-t-> il. sx soupe, visite=e sans doute goutte a` [A ]| goutte, e=tait passe=e telle quelle dans lx vase. Anxieusement il regarda Lemuel [A ]| faire lx ne=cessaire, vider et [A ]| remplir. Dreamt all night of that bloody man Quin again, dit <-> il. Il e=tait dans [A ]| sx habitudes de sortir de temps en temps. Mais au bout de quelques pas il [A ]| se arre^tait, chaucelant, se retournait et regagnait en ha^te sx chambre, affole= [A ]| par tant de opacite=. [A ]| Dans lx troisie`me unx petit maigre allait et venait avec vivacite=, sx cape [A ]| plie=e sur lx bras, unx parapluie a` lx main. Belle chevelure, blanche et [A ]| soyeuse. Il se posait des questions a` voix basse, re=fle=chissait, y [A ]| re=pondait. lx porte a` peine ouverte il se pre=cipita pour la franchir. Il [A ]| passait en effet sx journe=es a` sillonner lx parc en toutx sens. Sans de=poser [A ]| sx seaux Lemuel l' envoya rouler par terre de unx coup de e=paule. Revenu de sx [A ]| e=tonnement, sans se [A ]| lever, serrant contre lui sx cape et lx parapluie qu il ne avait pas la^che=, il [A ]| se mit a` pleurer. Dans lx quatrie`me unx e=norme barbu informe dont lx seulx [A ]| occupation, intermittente, e=tait de se gratter. Assis de guingois sur sx [A ]| oreiller pose= par terre sous lx fene^tre, lx te^te penche=e, lx yeux ferme=s, [A ]| lx bouche [A ]| ouverte, lx jambes e=carte=es, lx genoux releve=s, se appuyant de unx main au [A ]| plancher tandis que lx autre allait et venait sous sx chemise, il attendait sx [A ]| soupe. sx gamelle remplie, cessant [A ]| de se gratter il tendit lx main vers Lemuel, dans lx espoir quotidiennement [A ]| de=c^u de se e=pargner unx de=placement. Il aimait encore lx ombre et lx secret des [A ]| fouge`res, mais ne y allait jamais. Donc lx jeune, lx Anglais, lx maigre et lx [A ]| barbu. Je [A ]| ne sais pas si ils ont change=, je ne me rappelle plus. Quand aux autres, que ils [A ]| me pardonnent. Dans lx cinquie`me Macmann, assoupi. @@@@@| [A ]| Quelques lignes pour me rappeler que moi aussi je subsiste. On ne est plus venu. [A ]| Combien de temps depuis mx visite? Je ne sais pas. Longtemps. Et moi. [A ]| Inde=niablement mourant, unx point ce est toutx. de ou` cette assurance ? Essaie de [A ]| re=fle=chir. Je ne peux pas. Grandiose souffrance. je enfle. Si je e=clatais ? lx [A ]| plafond [A ]| se approche, se e=loigne, en cadence, comme lorsque je e=tais foetus. Egalement a` [A ]| signaler unx [A ]| grand bruit de eaux, phe=nome`ne mutatis mutandis analogue peut-e^tre au mirage, [A ]| dans lx de=sert. Fene^tre. Je ne la verrai plus, me trouvant a` regret dans [A ]| lx impossibilite= de tourner lx te^te. Lumie`re a` nouveau saturnienne, bien [A ]| tasse=e, traverse=e de remous, se creusant en entonnoirs profonds a` fond clair, [A ]| ou devrais <-> je dire lx air, lumie`re aspirante. toutx est pre^t. Sauf moi. Je nais [A ]| dans lx mort, si je ose dire. Telle est mx impression. Dro^le de gestation. lx [A ]| pieds sont sortis de=ja`, du grand con de lx existence. Pre=sentation favorable [A ]| je espe`re. mx te^te mourra en dernier. Rame`ne tx mains. Je ne peux pas. lx [A ]| de=chirante de=chire=e. mx histoire arre^te=e je vivrai encore. De=calage qui [A ]| promet. ce est fini sur moi. Je ne dirai plus je. [A ]| Avec toutx sx petit monde, que apre`s pre`s de deux heures de efforts il avait [A ]| re=ussi a` rassembler au complet, Lemuel attendait sur lx terrasse lx arrive=e de [A ]| Mme Pe=dale. Il avait toutx fait toutx seulx, Pat ayant refuse= de l' aider. unx [A ]| corde reliait, par lx cheville, de unx part lx jeune au maigre, de autre part [A ]| lx Anglais au barbu, et Lemuel tenait Macmann par lx bras. ce e=tait Macmann en [A ]| effet, furieux de avoir e=te= [A ]| enferme= toutx lx matine=e et ne comprenant rien a` ce que on voulait de lui, [A ]| dont lx re=sistance avait e=te= lx plus vive. Il avait notamment [A ]| refuse= de sortir sans sx chapeau, avec unx e=nergie si farouche que Lemuel, [A ]| e=puise par tant de pre=paratifs, avait fini par lui dire que il pouvait le [A ]| garder a` condition de bien le dissimuler sous sx capuchon. Macmann ne en [A ]| restait pas moins agite= et morose, essayant de de=gager sx bras et re=pe=tant, [A ]| Laissez <-> moi! [A ]| La^chez <-> moi! Se voir lx objet de dispositions et de pre=cautions [A ]| incompre=hensibles, en compagnie de autres mise=rables attache=s deux par deux [A ]| par lx cheville, cela le rendait nerveux! lx jeune, que lx soleil faisait [A ]| souffrir, essayait mollement de se emparer du parapluie du maigre, en disant [A ]| Pa'sol! Pa'sol! lx maigre lui de=cochait des tapes pe=tulantes sur lx mains et [A ]| avant-bras. Me=chant! se e=criait <-> il. Au secours! lx barbu avait jete= sx bras [A ]| autour du cou de lx Anglais et se y pendait, lx jambes flasques. lx Anglais, [A ]| titubant, trop fier pour se effondrer, demandait sans cole`re des explications. [A ]| Who [A ]| is this shite anyway, disait <-> il, any of you poor buggers happen to know. unx peu [A ]| de tenue, disait re^veusement de temps a` autre lx directeur, ou sx de=le=gue=, [A ]| e=galement pre=sent. Ils e=taient seulx sur lx grande terrasse. Aurait <-> elle [A ]| craint unx changement de temps? dit lx directeur. Il ajouta, se touruant vers [A ]| Lemuel, Je vous pose unx question. lx ciel e=tait sans nuage, lx air immobile. [A ]| Ou` est lx beau jeune [A ]| homme a` lx barbe de Christ? Mais en ce cas ne aurait <-> elle pas te=le=phone=? dit [A ]| lx directeur. [A ]| lx char a` bancs. Sur lx sie`ge Mme Pe=dale a` co^te= du cocher. Sur lx un des [A ]| bancs, disoose=s paralle`lement a` lx marche, Lemuel, Macmann, lx Anglais et lx [A ]| barbu. Macmann lui aussi a unx [A ]| sorte de barbe. Et apre`s? Sur lx autre, leur faisant face, lx maigre, lx jeuue [A ]| et deux colosses en tenue de marin. Au passage de lx grille lx enfants [A ]| applaudirent. unx brusque descente, longue et raide, fit plonger lentement [A ]| lx e=quipage vers lx mer. Prises dans lx e=lau des freins lx roues glissaient [A ]| plus que elles ne roulaient et lx chevaux, tre=buchant, se cabraient [A ]| contre lx pousse=e. Mme Pe=dale se cramponnait au sie`ge, lx corps rejete= en [A ]| arricre. ce e=tait unx grande, grosse et grasse femme. Des pa^querettes [A ]| artificielles au coeur de unx jaune e=clatant [A ]| jaillissaient de sx chapeau de paille a` larges bords. En me^me temps derrie`re [A ]| unx voilette a` pois grands comme des pastilles sx visage rouge et rebondi [A ]| avait lx air de pulluler. lx [A ]| passagers, se laissant aller de unx commune inertie a` lx inclinaison des banes [A ]| se e=taient effondre=s pe^le-me^le sous lx sie`ge Mettez <-> vous a` lx arrie`re! cria [A ]| Mme Pe=dale. Personne ne bougea. que est <-> ce que c^a changerait? Dit lx un [A ]| des marins. Rien, dit lx autre. Faut <-> il les faire descendre? dit Mme Pe=dale au [A ]| cocher. Au retour il le faudra, re=pondit <-> il. lx descente vaincue enfin Mme [A ]| Pe=dale se retourna affablement vers sx invite=s. Hardi lx gars, dit <-> elle, [A ]| pour montrer que elle ne e=tait pas fie`re. Prenant de lx vitesse lx char a` bancs [A ]| avanc^ait en cahotant. lx barbu gisait entre lx deux bancs, [A ]| sur lx planches. ce est vous lx responsable? dit Mme Pe=dale. lx un des marins se [A ]| pencha vers Lemuel et dit, On vous demande si ce est vous lx responsable? lx [A ]| paix, dit Lemuel. lx Anglais poussa unx hurlement ou` Mme Pe=dale, a` lx affu^t du [A ]| moindre signe de entrain, crut bon de voir unx manifestation de joie. ce est c^a! [A ]| Chantez! se exclama <-t-> elle. Profitez de cette belle journe=e! Oubliez vos soucis [A ]| pendant quelques heures! Et elle entonna: [A ]| Voici lx riante saison [A ]| lx doux mois des nids et des roses [A ]| lx soleil brille a` lx horizon [A ]| Et vos portes ne sont plus closes [A ]| Fe^tons lx gai printemps [A ]| Fe^tons ~~ [A ]| Elle se tut, de=courage=e. Mais que est <-> ce que ils ont, dit <-> elle. lx jeune, moins [A ]| jeune que toutx a` lx heure, plie= en deux, lx te^te enveloppe=e dans lx pans de [A ]| sx cape, avait lx air de vomir. sx [A ]| jambes, maigres et cagneuses a` outrance, se [A ]| choquaient lx une contre lx autre au niveau des genoux. lx petit maigre, [A ]| grelottant, quoique en principe ce soit lx Anglais lx grelotteur, avait repris [A ]| sx dialogue. Immobile et recueilli entre lx voix, il renforc^ait celles-ci de [A ]| gestes passionne=s que amplifiait lx parapluie. Et toi? ~~ Merci ~~ Et toi? ~~ [A ]| Mais voyons! ~~ ce est vrai ~~ A droite? ~~ Essayons ~~ Rentrons ~~ [A ]| Ou`? ~~ Il pleut ~~ Mais non ~~ Rentrons ~~ Ou`? ~~ A gauche ~~ Essayons ~~ [A ]| Sentez <-> vous lx mer, mx enfants? dit Mme Pe=dale. Moi je la sens. Macmann [A ]| se e=lanc^a vers lx large, en vain. Lemuel sortit unx hachette de dessous sx cape [A ]| et se en frappa a` plusieurs reprises lx cra^ne, du co^te= contondant, par [A ]| pre=caution. Bath promenade, dit lx un des marins. Chouette, dit lx autre. Soleil [A ]| azur. Ernest, donnez lx brioches, dit Mme Pe=dale. [A ]| lx chaloupe. De lx place, comme dans lx char a` bancs, pour deux fois plus de [A ]| monde, trois fois, quatre fois, en se serrant. unx terre se e=loignait, unx autre [A ]| approchait, i^les grande et petite. seulx lx bruit des rames, des tolets, de lx [A ]| mer bleue contre lx care`ne. Mme Pe=dale, assise a` lx arrie`re, tombe=e en [A ]| tristesse. Quelle beaute=, murmurant <-t-> elle. seulx, incomprise, bonne, trop [A ]| bonne. Se de=gantant elle laissa trai^ner dans lx eau transparente sx main [A ]| charge=e [A ]| de saphirs. Quatre rames, pas de gouvernail, lx rames gouvernent. Que dire des [A ]| miens? Rien. Ils sont la`, chacun comme il peut, comme il peut e^tre quelque [A ]| part. Lemuel regarde lx montagnes se hausser derrie`re lx clochers a` fle`che [A ]| du port, ce sont pluto^t [A ]| Ce sont pluto^t des collines. Elles se e=le`vent doucement, bleua^tres, hors de [A ]| lx plaine confuse. ce est la` quelque part que il est ne=, dans unx belle maison, [A ]| de parents bons. La`-haut il y a lx bruye`re et lx ajonc, aux chaudes fleurs [A ]| de or, que on appelle aussi lx gene^t. lx marteaux des casseurs de granit font unx [A ]| bruit de clochettes, depuis lx matin jusqu'au soir. [A ]| lx i^le. Encore unx effort. Elle est petite, mange=e de criques du co^te= du [A ]| large. On pourrait y vivre, il ferait peut-e^tre bon y vivre, si lx vie e=tait [A ]| unx chose possible, mais personne ne y [A ]| vit. lx eau profonde vient jusque dans sx parties lx plus secre`tes, entre de [A ]| hautes parois rocheuses. unx jour il ne y aura plus que deux i^les, se=pare=es par [A ]| unx abi^me, e=troit d'abord, puis de plus en plus large a` mesure que [A ]| se e=gre`nent lx sie`cles, deux i^les, deux rochers deux re=cifs. Il devient [A ]| difficile dans ces conditions de parler des hommes. Venez, Ernest, dit Mme [A ]| Pe=dale, nous allons chercher unx endroit pour piqueniquer Et vous, Maurice, [A ]| ajouta <-t-> elle, restez aupre`s du bateau. Elle appelait c^a unx bateau. lx maigre [A ]| avait envie de courir dans [A ]| toutx lx i^le, mais lx jeune [A ]| se e=tait couche= a` lx ombre de unx rocher, et cela le [A ]| faisait ressembler, en moins fier, a` Sordello, qui lui avait lx air de unx lion au [A ]| repos, et il se y accrochait. lx pauvres, dit Mme Pe=dale, de=tachez-les. Comme [A ]| Maurice se disposait a` lui obe=ir Lemuel dit, Laissez. lx barbu avait refuse= [A ]| de quitter lx chaloupe, ce qui obligeait lx Anglais a` y rester aussi. Macmann [A ]| non plus ne e=tait pas libre, car Lemuel le tenait par lx taille et le pressait [A ]| contre lui de unx geste presque affectueux. Enfin ce est vous lx responsable, dit [A ]| Mme Pe=dale. Elle se e=loigna avec Ernest. Soudain elle se retourna et dit, [A ]| Savez <-> vous que il y a des vestiges [A ]| druidiques dans lx i^le ? sx yeux allaient de lx un a` lx autre. Quand nous nous [A ]| serons restaure=s, dit <-> elle, nous les chercherons, pas? Elle reprit sou chemin, [A ]| suivi de Ernest tenant lx panier dans sx bras. Quand ils eurent disparu Lemuel [A ]| la^cha Macmann, se approcha par derrie`re de Maurice qui, assis sur unx pierre, [A ]| e=tait en train de bourrer sx pipe, et le tua a` coups [A ]| de hache, de hachette pluto^t. C^a avance, c^a avance. lx jeune et lx barbu ne [A ]| bronche`rent pas. lx maigre eut unx geste curieux, celui de casser sx parapluie [A ]| contre lx rocher. Macmann essaya a` nouveau de se sauver, mais a` nouveau en [A ]| vain. lx Anglais se e=cria, en se pendant en avant et en se tapant sur lx [A ]| cuisses, [A ]| Nice work, sir, nice work ! unx peu plus tard Ernest revint les chercher. Allant [A ]| au-devant de lui Lemuel le tua a` sx tour, de lx me^me fac^on que lx autre. Ce [A ]| fut seulement unx peu plus [A ]| long. Deux braves hommes, paisibles, inoffensifs, beaux-fre`res me^me, des [A ]| brutes comme il y en a des billions. Enorme te^te de Macmann. Il a mis sx [A ]| chapeau. lx soleil de=clinait vers [A ]| lx montages. lx voix de Mme Pe=dale, appelant, se fit entendre. Elle parut, [A ]| joyeuse. Venez, venez toutx, se e=cria <-t-> elle, toutx est pre^t. Mais a` lx vue des [A ]| feus marins elle se e=vanouit, ce qui la fit tomber Smash her ! hurla lx Anglais. [A ]| Elle avait releve= sx voilette et tenait a` lx main unx minuscule sandwich. Elle [A ]| avait du^ se casser quelque chose en tombant, lx hanche peut-e^tre, lx vieilles [A ]| dames se de=mettent facilement lx hanche, car sito^t revenue a` elle elle se mit [A ]| a` gemir, comme si il ne y avait que elle [A ]| seulx sur toutx lx terre digne de pitie=. Quand lx soleil eut disparu, derrie`re [A ]| lx montagne, et que lx lumie`res du port se furent mises a` clignoter, alors [A ]| Lemuel fit monter dans lx barque Macmann [A ]| et lx deux autres, y monta lui-me^me et ils se e=loigne`rent du rivage, toutx lx [A ]| six. [A ]| Glouglous de vidange. [A ]| Cet encheve^trement de corps grisa^tres, ce est eux. Ils ne sont plus, dans lx [A ]| nuit, que unx seulx amas, silencieux, visibles a` peine, se agrippant peut-e^tre lx [A ]| uns aux autres, leurs te^tes aveugle=es dans leurs capes. Ils sont loin dans lx [A ]| baie, Lemuel ne rame plus, lx rames trai^nent dans lx eau. lx nuit est parseme=e [A ]| de absurdes [A ]| absurdes lumie`res, lx e=toiles, lx phares, lx boue=es, lx lumie`res de lx [A ]| terre, et dans lx montagne lx faibles feux du gene^t qui bru^le. Macmann, mx [A ]| dernier, mx possessions, je [A ]| ne oublie pas, il est la` aussi, peut-e^tre que il dort. Lemuel [A ]| Lemuel ce est lx responsable, il le`ve sx hache, ou` lx sang ne se`chera jamais, [A ]| mais ce ne est pour frapper personne, il ne frappera personne, il ne frappera [A ]| plus personne, il ne touchera jamais plus personne, ni avec elle ni avec elle ni [A ]| avec ni avec ni [A ]| ni avec elle ni avec sx marteau ni avec sx [A ]| ba^ton ni avec sx ba^ton ni avec sx poing ni avec sx ba^ton ni avec ni en [A ]| pense=e ni en re^ve je veux dire jamais il ne touchera jamais [A ]| ni avec sx crayon ni avec sx ba^ton ni [A ]| Ni lumie`res lumie`res je veux dire [A ]| jamais voila` il ne touchera jamais [A ]| il ne touchera jamais [A ]| voila` jamais [A ]| voila` voila` [A ]| plus rien @@@@@| [A ]| Je suis dans lx chambre de mx me`re. ce est moi qui y vis maintenant. Je ne sais [A ]| pas comment je y suis arrive=. Dans unx ambulance peut-e^tre, unx ve=hicule quelconque [A ]| certainement. On me a aide=. seulx je ne serais pas arrive=. Cet homme qui [A ]| vient chaque semaine, ce est gra^ce a` lui peut-e^tre que je suis ici. Il dit [A ]| que non. Il me donne unx peu de argent et enle`ve lx feuilles. Tant de feuilles, [A ]| tant de argent. Oui, je travaille maintenant, unx peu comme autrefois, seulement [A ]| je ne sais plus travailler. Cela ne a pas de importance, parai^t <-> il. Moi je [A ]| voudrais maintenant parler des choses qui me restent, faire mx adieux, finir de [A ]| mourir. Ils ne veulent pas. Oui, ils sont plusieurs, parai^t <-> il. Mais ce est [A ]| toujours lx me^me qui vient. Vous ferez c^a plus tard, dit <-> il. Bon. Je ne ai [A ]| plus beaucoup de volonte=, voyez <-> vous. Quand il vient chercher lx nouvelles [A ]| feuilles il rapporte celles de lx semaine pre=ce=dente. Elles sont marque=es de [A ]| signes que je ne comprends pas. D'ailleurs je ne les relis pas. Quand je ne ai [A ]| rien fait il ne me donne rien, il me gronde. Cependant je ne travaille pas pour [A ]| lx argent. Pour quoi alors? Je ne sais pas. Je ne sais pas grand' chose, franchement. [A ]| lx mort de mx me`re, par [A ]| exemple. E=tait <-> elle de=ja` morte a` mx arrive=e? Ou ne est <-> elle morte [A ]| que plus tard? Je veux dire morte a` enterrer. Je ne sais pas. Peut-e^tre ne l' [A ]| a <-t-> on pas enterre=e encore. Quoi que il en soit, ce est moi qui ai sx chambre. [A ]| Je couche dans sx lit. Je fais dans sx vase. je ai pris sx place. Je dois [A ]| lui ressembler de plus en plus. Il ne me manque plus que unx fils. je en ai unx [A ]| quelque part peut-e^tre. Mais je ne crois pas. Il serait vieux maintenant, [A ]| presque autant que moi. ce e=tait unx petite bonniche. Ce ne e=tait pas lx vrai [A ]| amour. lx vrai amour e=tait dans unx autre. Vous allez voir. Voila` que je ai [A ]| encore oublie= sx nom. Il me semble quelquefois que je ai me^me connu mx fils, [A ]| que je me suis occupe= de lui. Puis je me dis que ce est impossible. Il est [A ]| impossible que je aie pu me occuper de quelqu'un. je ai oublie= lx orthographe [A ]| aussi, et lx moitie= des mots. Cela ne a pas de importance, parai^t <-> il. Je [A ]| veux bien. ce est unx dro^le de type, celui qui vient me voir. ce est toutx lx [A ]| dimanches que il vient, parai^t <-> il. Il ne est pas libre lx autres jours. Il [A ]| a toujours soif. ce est lui qui me a dit que je avais mal commence=, que il fallait [A ]| commencer autrement. Moi je veux bien. je avais commence= au commencement, [A ]| figurez <-> vous, [A ]| comme unx vieux con. Voici mx commencement a` moi. Ils vont quand me^me le garder, [A ]| si je ai bien compris. Je me suis donne= du mal. Le voici. Il me a donne= [A ]| beaucoup de mal. ce e=tait lx commencement, vous comprenez. Tandis que ce est [A ]| presque lx fin, a` pre=sent. ce est mieux, ce que je fais a` pre=sent? Je ne [A ]| sais pas. lx question ne est pas la`. Voici mx commencement a` moi. C^a doit [A ]| signifier quelque chose, puisqu' ils le gardent. Le voici. [A ]| Cette fois-ci, puis encore unx je pense, puis ce en sera fini je pense, de ce [A ]| monde-la` aussi. ce est lx sens de lx avant-dernier. toutx se estompe. unx peu [A ]| plus et on sera aveugle. ce est dans lx te^te. Elle ne marche plus, elle dit, Je [A ]| ne marche plus. On devient muet aussi et lx bruits se affaiblissent. A` peine [A ]| lx seuil franchi ce est ainsi. ce est lx te^te qui doit en avoir assez. De sorte [A ]| que on se dit, je arriverai bien cette fois-ci, puis encore unx autre peut-e^tre, [A ]| puis ce sera tout. ce est avec peine que on formule cette pense=e, car ce [A ]| en est unx, dans unx sens. Alors on veut faire attention, conside=rer avec attention [A ]| toutx ces choses obscures, en se disant, pe=niblement, que lx faute en est [A ]| a` soi. lx faute? ce est lx mot que on a employe=. Mais quelle faute? [A ]| Ce ne est pas lx adieu, et quelle magie dans ces choses obscures auxquelles il [A ]| sera temps, a` leur prochain passage, de dire adieu. Car il faut dire adieu, ce [A ]| serait be^te de ne pas dire adieu, au moment voulu. Si on pense aux contours [A ]| a` lx lumie`re de jadis ce est sans regret. Mais on ne y pense gue`re, [A ]| avec quoi y penserait <-> on? Je ne sais pas. Il passe des gens aussi, dont il [A ]| ne est pas facile de se distinguer avec nettete=. Voila` qui est de=courageant. [A ]| ce est ainsi que je vis A et B aller lentement lx un vers lx autre, sans se [A ]| rendre compte de ce que ils faisaient. ce e=tait sur unx route de unx nudite= [A ]| frappante, je veux dire sans haies ni murs ni bordures de aucune sorte, a` lx [A ]| campagne, car dans de immenses champs des vaches ma^chaient, couche=es et [A ]| debout, dans lx silence du soir. je invente peut-e^tre unx peu, je embellis peut-e^tre, [A ]| mais dans lx ensemble ce e=tait ainsi. Elles ma^chent, puis avalent, puis [A ]| apre`s unx courte pause appellent sans effort lx prochaine bouche=e. unx tendon [A ]| du cou remue et lx ma^choires recommencent a` broyer. Mais ce est peut-e^tre [A ]| la` des souvenirs. lx route, dure et blanche, balafrait lx tendres pa^turages, [A ]| montait et descendait au gre= des vallonnements. lx ville ne e=tait [A ]| pas loin. ce e=taient deux hommes, impossible de se y tromper, unx petit et unx [A ]| grand. Ils e=taient sortis de lx ville, d'abord lx un, puis lx autre, et lx [A ]| premier, las ou se rappelant unx obligation, e=tait revenu sur sx pas. lx air [A ]| e=tait frais, car ils avaient leur manteau. Ils se ressemblaient, mais pas plus [A ]| que lx autres. unx grand espace les se=parait d'abord. Ils ne auraient pas pu se [A ]| voir, me^me en levant lx te^te et en se cherchant des yeux, a` cause de ce grand [A ]| espace, et puis a` cause du vallonnement du terrain, qui faisait que lx route [A ]| e=tait en vagues, peu profondes mais suffisamment, suffisamment. Mais lx moment [A ]| vint ou` ensemble ils de=vale`rent vers lx me^me creux et ce est dans ce creux [A ]| que ils se rencontre`rent a` lx fin. Dire que ils se connaissaient, non, rien ne [A ]| permet de l' affirmer. Mais au bruit peut-e^tre de leurs pas, ou avertis par [A ]| quelque obscur instinct, ils leve`rent lx te^te et se observe`rent, pendant unx [A ]| bonne quinzaine de pas, avant de se arre^ter, lx un contre lx autre. Oui, ils ne [A ]| se croise`rent point, mais ils firent halte, toutx pre`s lx un de lx autre, comme [A ]| souvent lx font, a` lx campagne, lx soir, sur unx route de=serte, deux [A ]| promeneurs qui se ignorent, sans que cela [A ]| ait rien de extraordinaire. Mais ils se connaissaient peut-e^tre. Quoi que il en [A ]| soit, maintenant ils se connaissent et se reconnai^tront je pense, et se [A ]| salueront, me^me au plus profond de lx ville. Ils se tourne`rent vers lx mer [A ]| qui, loin a` lx est, au-dela` des champs, montait haut dans lx ciel pa^lissant [A ]| et ils e=change`rent quelques paroles. Puis chacun reprit sx chemin. Puis [A ]| chacun reprit sx chemin, A vers lx ville, B a` travers des re=gions que il semblait [A ]| mal connai^tre, ou pas du tout, car il avanc^ait de unx pas mal assure= et [A ]| se arre^tait souvent pour regarder autour de lui, comme celui qui cherche a` [A ]| fixer dans sx esprit des points de repe`re, car unx jour, peut-e^tre, il lui [A ]| faudra revenir sur sx pas, on ne sait jamais. lx trai^tres collines ou` avec [A ]| effroi il se engageait, sans doute ne les connaissait <-> il que pour les avoir [A ]| vues de loin, de lx fene^tre de sx chambre peut-e^tre, ou du sommet de unx monument [A ]| unx jour de chagrin ou`, ne ayant rien de spe=cial a` faire et cherchant [A ]| dans lx altitude unx re=confort, il avait paye= sx trois ou six pence et gravi [A ]| jusqu'a` lx plate-forme lx escalier en colimac^on. De la` il devait toutx voir, [A ]| lx plaine, lx mer et puis ces me^mes collines que de aucuns appellent montagnes, [A ]| indigo par endroits dans lx lumie`re du soir, se pressant lx unes derrie`re lx [A ]| autres a` perte de vue, traverse=es par des valle=es que on ne voit pas mais que [A ]| on devine, a` cause du de=gradement des tons et puis a` cause de autres indices [A ]| intraduisibles en mots et me^me impensables. Mais on ne les devine pas toutx, [A ]| me^me de cette hauteur, et souvent la` ou` on ne voit que unx seulx flanc, que [A ]| unx seulx cre^te, en re=alite= il y en a deux, deux flancs, deux cre^tes, se=pare=s [A ]| par unx valle=e. Mais ces collines, maintenant il les connai^t, ce est <-> a` <-> dire [A ]| que il les connai^t mieux, et si jamais cela lui arrive de les contempler a` [A ]| nouveau de loin ce sera je pense avec de autres yeux, et non seulement cela mais [A ]| lx inte=rieur, toutx cet espace inte=rieur que on ne voit jamais, lx cerveau et [A ]| lx coeur et lx autres cavernes ou` sentiment et pense=e tiennent leur sabbat, [A ]| toutx cela bien autrement dispose=. Il a lx air vieux et cela fait pitie= de le [A ]| voir aller toutx seulx apre`s tant de anne=es, tant de jours et de nuits donne=s [A ]| sans compter a` cette rumeur qui se le`ve a` lx naissance et me^me avant, a` cet [A ]| insatiable Comment faire? Comment faire? tanto^t bas, unx murmure, tanto^t net [A ]| comme lx Et comme boisson? du mai^tre [A ]| de ho^tel, et puis souvent se gonflant jusqu'au rugissement. Pour se en aller [A ]| toutx seulx en fin de compte, ou presque, par des chemins inconnus, a` lx nuit [A ]| tombante, avec unx ba^ton. ce e=tait unx grand ba^ton, il se en servait pour se [A ]| pousser en avant, et puis pour se de=fendre, lx cas e=che=ant, contre lx chiens [A ]| et lx maraudeurs. Oui, lx nuit tombait, mais lx homme e=tait innocent, de unx [A ]| grande innocence, il ne craignait rien, si, il craignait, mais il ne avait besoin [A ]| de rien craindre, on ne pouvait rien contre lui, ou si peu. Mais c^a, il l' [A ]| ignorait sans doute. Moi-me^me, a` condition de y re=fle=chir, je l' ignorais [A ]| aussi. Il se voyait menace=, dans sx corps, dans sx raison, et il l' e=tait [A ]| peut-e^tre, malgre= sx innocence. Que vient faire lx innocence la`-dedans? Quel [A ]| rapport avec lx innombrables agents du malin? Ce ne est pas clair. Il portait [A ]| unx chapeau pointu, a` ce que il me semblait. je en fus frappe=, il me en [A ]| souvient, comme je ne l' aurais pas e=te= par unx casquette, par exemple, ou par [A ]| unx melon. Je le regardai se e=loigner, gagne= par sx inquie=tude, enfin par unx [A ]| inquie=tude qui ne e=tait pas ne=cessairement lx sienne, mais dont il faisait en [A ]| quelque sorte partie. ce e=tait, qui sait, mx inquie=tude a` [A ]| moi qui le gagnait lui. Il ne me avait pas vu. je e=tais juche= au-dessus du [A ]| niveau lx plus e=leve= de lx route et plaque= par-dessus lx marche= contre unx [A ]| rocher de lx me^me couleur que moi, je veux dire gris. que il aperc^u^t lx [A ]| rocher, ce est probable. Il regardait autour de lui, je l' ai de=ja` fait remarquer, [A ]| comme pour graver dans sx me=moire lx caracte=ristiques du chemin, et il [A ]| dut voir lx rocher a` lx ombre duquel je e=tais tapi, a` lx fac^on de Belacqua, [A ]| ou de Sordello, je ne me rappelle plus. Mais unx homme, a` plus forte raison moi, [A ]| c^a ne fait pas exactement partie des caracte=ristiques de unx chemin, car. Je [A ]| veux dire que si par extraordinaire il doit unx jour repasser par la`, apre`s unx [A ]| long laps de temps, vaincu, ou pour chercher unx chose oublie=e, ou pour bru^ler [A ]| quelque chose, ce est lx rocher que il cherchera des yeux, et non pas lx hasard [A ]| a` sx ombre de cette chose bougeante et fugitive que est lx chair encore [A ]| vivante. Non, il ne me vit certainement pas, pour lx raisons que je ai donne=es [A ]| et puis parce que il ne avait pas lx te^te a` cela, ce soir-la`, pas lx te^te [A ]| aux vivants, mais pluto^t a` ce qui ne change pas de place, ou en change si [A ]| lentement que unx enfant se en moquerait, sans parler de unx vieillard. [A ]| Quoi que il en soit, je veux dire que il me vi^t ou que il ne me vi^t pas, je [A ]| re=pe`te que je le regardais se e=loigner, aux prises (moi) avec lx tentation de [A ]| me lever et de le suivre, de le rejoindre me^me peut-e^tre unx jour, afin de [A ]| mieux le connai^tre, afin de e^tre moi-me^me moins seulx. Mais malgre= cet e=lan [A ]| vers lui de mx a^me, au bout de sx e=lastique, je le voyais mal, a` cause de [A ]| lx obscurite= et puis aussi du terrain, dans lx plis duquel il disparaissait de [A ]| temps en temps, pour re=-e=merger plus loin, mais surtout je crois a` cause des [A ]| autres choses qui me appelaient et vers lesquelles e=galement mx a^me se [A ]| e=lanc^ait a` tour de ro^le, sans me=thode et affole=e. @@@@@| [A ]| Je parle naturellement [A ]| des champs blanchissant sous lx rose=e et des animaux cessant de y errer pour [A ]| prendre leurs attitudes de nuit, de lx mer dont je ne dirai rien, de lx ligne de [A ]| plus en plus affile=e des cre^tes, du ciel ou` sans les voir je sentais trembler [A ]| lx premie`res e=toiles, de mx main sur mx genou et puis surtout de lx autre [A ]| promeneur, A ou B, je ne me rappelle plus, qui rentrait sagement chez lui. Oui, [A ]| vers mx main aussi, que mx genou sentait trembler et dont mx yeux ne voyaient [A ]| que lx poignet, lx dos fortement veine= et lx blancheur [A ]| des premie`res phalanges. Mais ce ne est pas de elle, je veux parler de cette [A ]| main, que je veux parler a` pre=sent, chaque chose en sx temps, mais de cet A [A ]| ou B qui se dirige vers lx ville dont il vient de sortir. Mais au fond, sx [A ]| allure que avait <-> elle de spe=cialement urbain? Il e=tait nu-te^te, il [A ]| portait des espadrilles, il fumait unx cigare. Il se de=plac^ait avec unx sorte [A ]| de paresse fla^nante qui a` tort ou a` raison me semblait expressive. Mais toutx [A ]| cela ne prouvait rien, ne re=futait rien. Il e=tait peut-e^tre venu de loin, de [A ]| lx autre bout de lx i^le me^me, il allait vers cette ville pour lx premie`re [A ]| fois peut-e^tre ou y retournait apre`s unx longue absence. unx petit chien le [A ]| suivait, unx pome=ranien je crois, mais je ne crois pas. Je ne en e=tais pas su^r [A ]| au moment me^me et encore aujourd'hui je ne le suis pas, bien que je y aie tre`s [A ]| peu re=fle=chi. lx petit chien suivait bien mal, a` lx fac^on des pome=raniens, [A ]| se arre^tait, faisait de longues girations, laissait tomber, je veux dire [A ]| abandonnait, puis recommenc^ait unx peu plus loin. lx constipation chez lx [A ]| pome=raniens est signe de bonne sante=. A` unx moment donne=, pre=-e=tabli si [A ]| vous voulez, moi je veux bien, lx monsieur revint sur sx pas, prit lx petit [A ]| chien dans sx bras, o^ta [A ]| lx cigare de sx bouche et plongea sx visage dans lx toison orange=e. ce e=tait [A ]| unx monsieur, cela se voyait. Oui, ce e=tait unx pome=ranien orange=, plus je y [A ]| songe plus je en ai lx conviction. Et pourtant. Or ce monsieur serait <-> il [A ]| venu de loin, nu-te^te, en espadrilles, unx cigare a` lx bouche, suivi de unx [A ]| pome=ranien? ne avait <-> il pas pluto^t lx air issu des remparts apre`s unx bon [A ]| di^ner, pour se promener et pour promener sx chien, en re^vant et pe=tant, [A ]| comme le font tant de citadins, quand il fait beau? Mais ce cigare ne e=tait <-> [A ]| il pas en re=alite= unx bru^le-gueule peut-e^tre, et ces espadrilles des chaussures [A ]| cloute=es blanchies par lx poussie`re, et ce chien que est <-> ce qui l' [A ]| empe^chait de e^tre unx chien errant que on ramasse et prend dans sx bras, par [A ]| compassion ou parce que on a erre= longtemps seulx sans autre compagnie que ces [A ]| routes sans fin, que ces sables, galets, marais, bruye`res, que cette nature qui [A ]| rele`ve de unx autre justice, que de loin en loin unx code=tenu que on voudrait [A ]| aborder, embrasser, traire, allaiter, et que on croise, lx yeux mauvais, de [A ]| crainte que il ne se permette des familiarite=s. Jusqu'au jour ou`, ne en [A ]| pouvant plus, dans ce monde qui pour vous est sans bras, vous attrapez dans [A ]| les vo^tres lx chiens galeux, les portez lx temps que il faut pour que ils vous [A ]| aiment, pour que vous les aimiez, puis les jetez. Il en e=tait peut-e^tre la`, [A ]| malgre= lx apparences. Il disparut, lx chose fumante a` lx main, lx te^te sur [A ]| lx poitrine. Je me explique. Des objets en voie de disparition ce est bien a` lx [A ]| avance que je de=tourne mx regards. Les fixer jusqu'au dernier moment, non, je [A ]| ne peux pas. ce est en ce sens que il disparut. lx yeux ailleurs je pensais a` [A ]| lui, je me disais, Il se rapetisse, se rapetisse. Je me comprenais. Je savais [A ]| que je pourrais le rejoindre, toutx estropie= que je e=tais. Je ne avais que a` [A ]| le vouloir. Et cependant non, car je le voulais. Me lever, gagner lx route, me [A ]| lancer en clopinant a` sx poursuite, le he=ler, quoi de plus facile. Il entend [A ]| mx cris, se retourne, me attend. Je suis toutx contre lui, contre lx chien, [A ]| haletant, entre mx be=quilles. Il a unx peu peur, unx peu pitie= de moi. Je le [A ]| de=gou^te passablement. Je ne suis pas joli a` voir, je ne sens pas bon. Ce que [A ]| je veux? Ah ce ton que je connais, fait de peur, de pitie=, de de=gou^t. Je veux [A ]| voir lx chien, voir lx homme, de pre`s, savoir ce qui fume, inspecter lx chaussures, [A ]| relever de autres indices. Il est bon, il me dit ceci et cela, [A ]| me apprend des choses, de ou` il vient, ou` il va. Je le crois, je sais que ce [A ]| est mx seulx chance de ~~ mx seulx chance, [A ]| je crois toutx ce que on me dit, je ne [A ]| me y suis que trop refuse= dans mx longue vie, maintenant je gobe tout, avec [A ]| avidite=. Ce dont je ai besoin ce est des histoires, je ai mis longtemps a` le [A ]| savoir. D'ailleurs je ne en suis pas su^r. Alors voila`, je suis fixe= sur [A ]| certaines choses, je sais certaines choses sur lui, des choses que je ignorais, [A ]| qui me tracassaient, des choses me^me dont je ne avais pas souffert. Quelle [A ]| langue. Je suis me^me capable de avoir appris quel est sx me=tier, moi qui me [A ]| inte=resse tellement aux me=tiers. Dire que je fais mx possible pour ne pas [A ]| parler de moi. Dans unx instant je parlerai des vaches, du ciel, vous allez voir. [A ]| Alors voila`, il me quitte, il est presse=. Il ne avait pas lx air presse=, il [A ]| fla^nait, je l' ai de=ja` fait remarquer, mais apre`s trois minutes de entretien [A ]| avec moi il est presse=, il doit se de=pe^cher. Je le crois. Et je suis a` [A ]| nouveau je ne dirai pas seulx, non, ce ne est pas mx genre, mais, comment dire, [A ]| je ne sais pas, rendu a` moi, non, je ne me suis jamais quitte=, libre, voila`, [A ]| je ne sais pas ce que c^a veut dire mais ce est lx mot que je entends [A ]| employer, libre de quoi faire, de ne rien faire, de savoir, mais quoi, lx lois [A ]| de lx conscience peut-e^tre, de mx conscience, que par exemple lx eau monte a` [A ]| mesure que on se y enfonce et que on ferait mieux, enfin aussi bien, de effacer [A ]| lx textes que de noircir lx marges, de les boucher jusqu'a` ce que toutx soit [A ]| blanc et lisse et que lx connerie prenne sx vrai visage, unx nonsens cul et sans [A ]| issue. Je fis donc bien sans doute, enfin aussi bien, de ne pas me de=ranger de [A ]| mx poste de observation. Mais au lieu de observer je eus lx faiblesse de [A ]| retourner en esprit vers lx autre, vers lx homme au ba^ton. Ce fut alors a` [A ]| nouveau lx murmures. Ramener lx silence, ce est lx ro^le des objets. Je me disais, [A ]| Qui sait si il ne est pas simplement sorti prendre lx air, se de=crisper, [A ]| se de=gourdir, se de=congestionner lx cerveau en faisant affluer lx sang aux [A ]| pieds, afin de se assurer unx bonne nuit, unx heureux re=veil, unx lendemain [A ]| enchanteur. Portait <-> il seulement unx besace? Mais cette de=marche, ces [A ]| regards anxieux, cette massue, peut <-> on les concilier avec lx ide=e que on se [A ]| fait de ce que on appelle unx petit tour? Mais ce chapeau, ce e=tait unx chapeau [A ]| de ville, suranne= mais de ville, que lx moindre vent emporterait [A ]| au loin. A` moins que il ne soit attache= sous lx menton, au moyen de unx cordon [A ]| ou de unx e=lastique. je o^tai mx chapeau et le regardai. unx long lacet le [A ]| relie, depuis toujours, a` mx boutonnie`re, toujours lx me^me, quelle que soit [A ]| lx saison. Je vis donc toujours. ce est bon a` savoir. lx main qui se e=tait [A ]| saisie du chapeau et qui le tenait toujours, je l' e=loignai autant que possible [A ]| de moi et lui fis de=crire des arcs. Ce faisant je regardai lx revers de mx [A ]| manteau et le vis se ouvrir et se refermer. Je comprends maintenant pourquoi je [A ]| ne portais jamais de fleur a` lx boutonnie`re, assez ample pourtant pour en [A ]| recevoir toutx unx bouquet. mx boutonnie`re e=tait re=serve=e a` mx chapeau. ce [A ]| e=tait mx chapeau que je fleurissais. Mais ce ne est ni de mx chapeau ni de [A ]| mx manteau que je de=sire parler a` pre=sent, ce serait pre=mature=. je en parlerai [A ]| sans doute plus tard, quand il se agira de dresser lx inventaire de mx [A ]| biens et possessions. A` moins que je ne les perde de ici la`. Mais me^me perdus [A ]| ils auront leur place, dans lx inventaire de mx biens. Mais je suis tranquille, [A ]| je ne les perdrai pas. mx be=quilles non plus je ne les perdrai pas. Mais je [A ]| les jetterai peut-e^tre unx jour. Je devais me trouver au [A ]| sommet, ou sur lx flancs, de unx e=minence peu ordinaire, sinon comment aurais [A ]| <-> je pu plonger mx regards sur tant de choses proches et lointaines, fixes et [A ]| mouvantes. Mais que venait faire unx e=minence dans ce paysage a` peine ondule=? [A ]| Et moi que e=tais <-> je venu y faire? ce est ce que nous allons essayer de [A ]| savoir. D'ailleurs ne prenons pas ces choses-la` au se=rieux. Il y a, parai^t <-> [A ]| il, de toutx dans lx nature et lx lusus y abondent. Et je confonds peut-e^tre [A ]| plusieurs occasions diffe=rentes, et lx heures, au fond, et lx fond, ce est mx [A ]| habitat, oh pas lx fin fond, quelque part entre lx e=cume et lx fange. Et ce fut [A ]| peut-e^tre unx jour A a` tel endroit, puis unx autre B a` tel autre, puis unx [A ]| troisie`me lx rocher et moi et ainsi de suite pour lx autres composants, lx [A ]| vaches, lx ciel, lx mer, lx montagnes. Je ne peux pas le croire. Non, je ne [A ]| mentirai pas, je le conc^ois facilement. que a` cela ne tienne, poursuivons, [A ]| faisons comme si toutx e=tait surgi du me^me ennui, meublons, meublons, jusqu'au [A ]| plein noir. Ce qui est su^r, ce est que lx homme au ba^ton ne repassa pas par [A ]| la` cette nuit-la`, car je l' aurais entendu. Je ne dis pas que je l' aurais vu, [A ]| je dis que je l' aurais entendu. Je dors peu [A ]| et lx peu que je dors je le dors lx jour. Oh pas syste=matiquement, dans mx vie [A ]| de=mesure=e je ai ta^te= de toutx lx sommeils, mais a` lx e=poque que je [A ]| de=couvre je faisais mx somme lx jour et, qui plus est, lx matin. que on ne [A ]| vienne pas me parler de lx lune, il ne y a pas de lune dans mx nuit, et si cela [A ]| me arrive de parler des e=toiles ce est par me=garde. Or de toutx lx bruits de [A ]| cette nuit-la` pas unx ne fut celui de ces lourds pas incertains, de cette massue [A ]| dont par moments il frappait lx terre a` la faire trembler. Que ce est agre=able [A ]| de e^tre confirme=, apre`s unx pe=riode plus ou moins longue de vacillation, [A ]| dans ces premie`res impressions. ce est sans doute ce qui tempe`re lx affres du [A ]| tre=pas. Non pas que je le fusse de fac^on concluante, je veux dire confirme= [A ]| dans mx premie`re impression au sujet de ~~ attendez ~~ de B. Car lx charrettes [A ]| et tombereaux qui unx peu avant lx aube passe`rent avec unx bruit de tonnerre, [A ]| amenant au marche= fruits, oeufs, beurre et fromage, dans lx un de eux il avait [A ]| peut-e^tre pris place, vaincu par lx fatigue ou par lx de=couragement, voire [A ]| mort. Ou il avait pu rentrer en ville par unx autre chemin, trop distant pour que [A ]| je pusse entendre ce qui se y [A ]| passait, ou par des petits sentiers a` travers champs, foulant silencieusement [A ]| lx herbe et pilonnant unx sol muet. Ce fut ainsi que je tirai cette nuit [A ]| lointaine, partage= entre lx murmures de mx e^tre poliment perplexe et ceux si [A ]| diffe=rents (tant que c^a?) de toutx ce qui reste et passe entre deux soleils. [A ]| Pas unx seulx fois unx voix humaine. Mais lx vaches, au passage des paysans, [A ]| appelant en vain que on vienne les traire. A et B, jamais je ne les revis. Mais [A ]| je les reverrai peut-e^tre. Mais saurai <-> je les reconnai^tre? Et suis <-> je [A ]| su^r de ne jamais les avoir revus? Et que est <-> ce que je appelle voir et revoir? [A ]| unx instant de silence, comme lorsque lx chef de orchestre frappe sur sx [A ]| pupitre, le`ve lx bras, avant lx fracas des colles. De lx fume=e, des ba^tons, [A ]| de lx chair, des cheveux, lx soir, au loin, autour du de=sir de unx fre`re. Ces [A ]| haillons je sais les susciter, pour en couvrir mx honte. Je me demande ce que [A ]| c^a veut dire. Mais je ne serai pas toujours dans lx besoin. @@@@@| [A ]| Mais a` propos du [A ]| de=sir de unx fre`re je dirai que me e=tant re=veille= entre onze heures et midi [A ]| ( je entendis lx ange=lus, rappelant lx incarnation, peu de temps apre`s) je [A ]| re=solus de aller voir mx me`re. Il fallait, pour me re=soudre a` aller [A ]| voir cette femme, des raisons pre=sentant unx caracte`re de urgence, et ces [A ]| raisons, puisque je ne savais quoi faire, ni ou` aller, ce fut pour moi unx jeu [A ]| de enfant, de enfant unique, de me en remplir lx esprit, jusqu'a` ce que [A ]| toutx autre pre=occupation en fu^t bannie et que je me prisse a` fre=mir a` lx seulx [A ]| ide=e que je pourrais e^tre empe^che= de me y rendre, je veux dire chez mx [A ]| me`re, se=ance tenante. Je me levai par conse=quent, ajustai mx be=quilles et [A ]| descendis sur lx route, ou` je trouvai mx bicyclette (tiens je ne me attendais [A ]| pas a` c^a) a` lx endroit me^me ou` je avais du^ la laisser. Cela me permet de [A ]| remarquer que, toutx estropie= que je e=tais, je montais a` bicyclette avec unx [A ]| certain bonheur, a` cette e=poque. Voici comment je me y prenais. je attachais [A ]| mx be=quilles a` lx barre supe=rieure du cadre, unx de chaque co^te=, je [A ]| accrochais lx pied de mx jambe raide ( je oublie laquelle, elles sont raides [A ]| toutx lx deux a` pre=sent) a` lx saillie de lx axe de lx roue avant et je [A ]| pe=dalais avec lx autre. ce e=tait unx bicyclette acate`ne, a` roue libre, si [A ]| cela existe. Che`re bicyclette, je ne te appellerai pas ve=lo, tu e=tais peinte [A ]| en vert, comme tant de bicyclettes de tx promotion, je ne sais pourquoi. Je la [A ]| revois volontiers. je aurais [A ]| plaisir a` la de=tailler. Elle avait unx petite corne ou trompe au lieu du timbre [A ]| a` lx mode de vos jours. Actionner cette corne e=tait pour moi unx vrai [A ]| plaisir, unx volupte= presque. je irai plus loin, je dirai que si je devais [A ]| dresser lx palmare`s des choses qui ne me ont pas trop fait chier au cours de [A ]| mx interminable existence, lx acte de corner y occuperait unx place honorable. [A ]| Et quand je dus me se=parer de mx bicyclette je en enlevai lx corne et la gardai [A ]| par-devers moi. Je l' ai toujours je crois, quelque part, et si je ne me en sers [A ]| plus, ce est que elle est devenue muette. Me^me lx automobiles de aujourd'hui [A ]| ne ont pas de corne, dans lx sens ou` je l' entends, ou rarement. Quand je en [A ]| repe`re unx dans lx rue, par lx vitre baisse=e de unx automobile en stationnement, [A ]| souvent je me arre^te et lx actionne. Il faudrait re=crire toutx cela au [A ]| plus-que-parfait. Parler de bicyclettes et de cornes, quel repos. Malheureusement [A ]| ce ne est pas de cela que il se agit mais de celle qui me donna lx jour, [A ]| par lx trou de sx cul si je ai bonne me=moire. Premier emmerdement. je [A ]| ajouterai donc seulement que toutx lx cent me`tres a` peu pre`s je me arre^tais [A ]| pour me reposer lx jambes, lx bonne aussi bien que lx mauvaise, [A ]| et non seulement lx jambes, non seulement lx jambes. Je ne descendais pas a` [A ]| proprement dire de selle, je restais a` califourchon, lx deux pieds par terre, [A ]| lx bras sur lx guidon, lx te^te sur lx bras, et je attendais de me sentir [A ]| mieux. Mais avant de quitter ces sites enchanteurs, suspendus entre lx montagne [A ]| et lx mer, abrite=s de certains vents et ouverts a` toutx ce que lx midi apporte, [A ]| dans ce pays damne=, de parfums et de tie=deurs, je me en voudrais de taire lx [A ]| terrible cri des ra^les qui courent lx nuit dans lx ble=s, dans lx prairies, [A ]| pendant lx belle saison, en agitant leur cre=celle. Cela me permet, par surcroi^t, [A ]| de savoir quand de=buta cet irre=el voyage, pe=nultie`me de unx forme [A ]| pa^lissante entre formes pa^lissantes, et que je de=clare sans autre forme de [A ]| proce`s avoir de=bute= dans lx deuxie`me ou troisie`me semaine de juin, au [A ]| moment ce est <-> a` <-> dire pe=nible entre toutx ou` sur ce que on appelle notre [A ]| he=misphe`re lx acharnement du soleil atteint sx maximum et que lx clarte= [A ]| arctique vient pisser sur nos minuits. ce est alors que lx ra^les se font [A ]| entendre. mx me`re me voyait volontiers, ce est <-> a` <-> dire que elle me recevait [A ]| volontiers, car il y avait belle lurette que elle ne voyait plus rien. Je [A ]| me efforcerai de en parler avec calme. Nous e=tions si vieux, elle et moi, elle [A ]| me avait eu si jeune, que cela faisait comme unx couple de vieux compe`res, sans [A ]| sexe, sans parente=, avec lx me^mes souvenirs, lx me^mes rancunes, lx me^me [A ]| expectative. Elle ne me appelait jamais fils, d'ailleurs je ne l' aurais pas [A ]| supporte=, mais Dan, je ne sais pourquoi, je ne me appelle pas Dan. Dan e=tait [A ]| peut-e^tre lx nom de mx pe`re, oui, elle me prenait peut-e^tre pour mx pe`re. [A ]| Moi je la prenais pour mx me`re et elle elle me prenait pour mx pe`re. Dan, tu [A ]| te rappelles lx jour ou` je ai sauve= lx hirondelle. Dan, tu te rappelles lx [A ]| jour ou` tu as enterre= lx bague. Voila` de quelle fac^on elle me parlait. Je me [A ]| rappelais, je me rappelais, je veux dire que je savais a` peu pre`s de quoi elle [A ]| parlait, et si je ne avais pas toujours participe= personnellement aux incidents [A ]| que elle e=voquait, ce e=tait toutx comme. Moi je l' appelais Mag, quand je [A ]| devais lui donner unx nom. Et si je l' appelais Mag ce e=tait que a` mx ide=e, [A ]| sans que je eusse su dire pourquoi, lx lettre g abolissait lx syllabe ma, et [A ]| pour ainsi dire crachait dessus, mieux que toutx autre lettre ne l' aurait fait. [A ]| Et en me^me temps je satisfaisais unx besoin profond et sans [A ]| doute inavoue=, celui de avoir unx ma, [A ]| ce est <-> a` <-> dire unx maman, et de l' annoncer, [A ]| a` haute voix. Car avant de dire mag on dit ma, ce est force=. Et da, dans [A ]| mx re=gion, veut dire papa. D'ailleurs pour moi lx question ne se posait pas, a` [A ]| lx e=poque ou` je suis en train de me faufiler, je veux dire lx question de l' [A ]| appeler ma, Mag ou lx comtesse Caca, car il y avait unx e=ternite= que elle [A ]| e=tait sourde comme unx pot. Je crois que elle faisait sous elle, et sx grande et [A ]| sx petite commission, mais unx sorte de pudeur nous faisait e=viter ce sujet, au [A ]| cours de nos entretiens, et je ne pus jamais en acque=rir lx certitude. Du reste [A ]| cela devait e^tre bien peu de chose, quelques crottes de bique parcimonieusement [A ]| arrose=es toutx lx deux ou trois jours. lx chambre sentait lx ammoniaque, oh pas [A ]| que lx ammoniaque, mais lx ammoniaque, lx ammoniaque. Elle savait que ce e=tait [A ]| moi, a` mx odeur. sx vieux visage parchemine= et poilu se allumait, elle [A ]| e=tait contente de me sentir. Elle articulait mal, dans unx fracas de ra^teliers, [A ]| et lx plupart du temps ne se rendait pas compte de ce que elle disait. toutx [A ]| autre que moi se serait perdu dans ce babil cliquetant, qui ne devait se [A ]| arre^ter que pendant sx courts instants de inconscience. [A ]| D'ailleurs je ne venais pas pour l' e=couter. Je me mettais en communication [A ]| avec elle en lui tapotant lx cra^ne. unx coup signifiait oui, deux non, trois je [A ]| ne sais pas, quatre argent, cinq adieu. je avais eu du mal a` dresser a` ce code [A ]| sx entendement ruine= et de=lirant, mais je y e=tais arrive=. que elle confondi^t [A ]| oui, non, je ne sais pas et adieu, cela me e=tait indiffe=rent, je les [A ]| confondais moi-me^me. Mais que elle associa^t lx quatre coups avec autre chose [A ]| que avec lx argent, voila` ce a` quoi il fallait obvier a` toutx prix. Pendant lx [A ]| pe=riode de dressage donc, en me^me temps que je lui frappais lx quatre coups [A ]| sur lx cra^ne, je lui fourrais unx billet de banque sous lx nez ou dans lx [A ]| bouche. Petit nai+f que je e=tais! Car elle semblait avoir perdu, sinon lx [A ]| notion de lx mensuration absolument, toutx au moins lx faculte= de compter audela` [A ]| de deux. Il y avait trop loin pour elle, comprenez <-> vous, de un a` [A ]| quatre. Arrive=e au quatrie`me coup elle se croyait seulement au deuxie`me, lx [A ]| deux premiers se e=tant efface=s de sx me=moire aussi comple`tement que si ils [A ]| ne avaient jamais e=te= ressentis, quoique je ne voie pas tre`s bien comment unx [A ]| chose jamais ressentie peut se effacer de lx me=moire, [A ]| et cependant cela arrive couramment. Elle devait croire que je lui disais toutx [A ]| lx temps non, alors que rien ne e=tait plus loin de mx intentions. Eclaire= par [A ]| ces raisonnements je cherchai, et finis par trouver, unx moyen plus efficace pour [A ]| inse=rer dans sx esprit lx ide=e de argent. Il consistait a` substituer aux [A ]| quatre coups de mx index unx ou plusieurs (selon mx besoins) coups de poing, [A ]| sur sx cra^ne. c^a elle le comprenait. D'ailleurs je ne venais pas pour lx [A ]| argent. Je lui en prenais, mais je ne venais pas pour cela. Je ne lui en veux [A ]| pas trop, a` mx me`re. Je sais que elle fit toutx pour ne pas me avoir, sauf [A ]| e=videmment lx principal, et si elle ne re=ussit jamais a` me de=crocher, ce est [A ]| que lx destin me re=servait a` unx autre fosse que celle de aisances. Mais lx [A ]| intention e=tait bonne et cela me suffit. Non, cela ne me suffit pas, mais je [A ]| lui en tiens compte, a` mx me`re, des efforts que elle fit pour moi. Et je lui [A ]| pardonne de me avoir unx peu secoue= dans lx premiers mois et de avoir ga^te= lx [A ]| seulx pe=riode a` peu pre`s potable de mx e=norme histoire. Et je lui tiens [A ]| compte e=galement de ne pas avoir recommence=, instruite par mx exemple, ou de [A ]| se e^tre arre^te=e a` temps. Et si je dois chercher unx jour unx sens [A ]| a` mx vie, on ne sait jamais, ce est de ce co^te=-la` que je gratterai d'abord, [A ]| du co^te= de cette pauvre putain unipare et de moi dernier de mx engeance, je [A ]| me demande laquelle. je ajoute, avant de en venir aux faits, car on dirait vraiment [A ]| des faits, de ce distant apre`s-midi de e=te, que avec cette vieille femme [A ]| sourde, aveugle, impotente et folle, qui me appelait Dan et que je appelais Mag, [A ]| et avec elle seulx, je ~~ non, je ne peux pas le dire. ce est <-> a` <-> dire que je [A ]| pourrais le dire mais je ne le dirais pas, oui, il me serait facile de le dire, [A ]| car ce ne serait pas vrai. Que voyais <-> je de elle? unx te^te toujours, [A ]| quelquefois lx mains, rarement lx bras. unx te^te toujours. Voile=e de poils, [A ]| de rides, de salete=, de bave. unx te^te qui obscurcissait lx air. Non pas que [A ]| il importe de voir, mais ce est unx petit commencement. ce est moi qui prenais lx [A ]| clef sous lx oreiller, qui prenais lx argent dans lx tiroir, qui remettais lx [A ]| clef sous lx oreiller. Mais je ne venais pas pour lx argent. Je crois que il y [A ]| avait unx femme qui venait chaque semaine. unx fois je y posai mx le`vres, [A ]| vaguement, pre=cipitamment, sur cette petite poire grisa^tre et ratatine=e. [A ]| Pouah. Cela lui fit <-> il plaisir? Je ne sais pas. sx [A ]| caquetage se arre^ta unx instant, puis reprit. Elle dut se demander ce qui lui [A ]| arrivait. Elle se dit peut-e^tre pouah. Je sentis unx odeur terrible. Cela [A ]| devait venir des intestins. Parfum de antiquite=. Oh je ne la critique pas, moi [A ]| non plus je ne fleure pas lx Arabie. De=crirai <-> je lx chambre? Non. je en [A ]| aurai lx occasion peut-e^tre plus tard. Quand je y chercherai asile, a` bout de [A ]| expe=dients, toutx honte bue, lx queue dans lx rectum, qui sait. Bon. Maintenant [A ]| que on sait ou` on va, allons-y. Il est si bon de savoir ou` on va, [A ]| dans lx premiers temps. c^a vous enle`ve presque lx envie de y aller. @@@@@| [A ]| je e=tais [A ]| distrait, moi qui le suis si peu, car de quoi le serais <-> je, et quant a` mx [A ]| mouvements encore plus incertain que a` lx ordinaire. lx nuit avait du^ me [A ]| fatiguer, enfin me affaiblir, et lx soleil, se hissant de plus en plus a` lx [A ]| est, me avait empoisonne=, pendant que je dormais. Entre lui et moi, avant de [A ]| fermer lx yeux, je aurais du^ mettre lx masse du rocher. Je confonds est et [A ]| ouest, lx po^les aussi, je les intervertis volontiers. Je ne e=tais pas dans [A ]| mx assiette. Elle est profonde, mx assiette, unx assiette a` soupe, et il est [A ]| rare que je ne y sois pas. ce est pourquoi je le signale. Je fis ne=anmoins [A ]| quelques milles sans accroc et arrivai ainsi sous lx remparts. La` je descendis [A ]| de selle, conforme=ment au re`glement. Oui, pour entrer dans lx ville et pour en [A ]| sortir lx police exige que lx cyclistes descendent de selle, que lx [A ]| automobiles se mettent en premie`re vitesse, que lx hippomobiles ne avancent [A ]| que au pas. lx raison de cette ordonnance est je crois lx suivante, que lx [A ]| voies de acce`s, et bien entendu de sortie, de cette ville sont e=troites et [A ]| obscurcies par de immenses vou^tes, sans exception. ce est unx bonne re`gle et [A ]| je y obtempe`re avec soin, malgre= lx mal que je ai a` avancer en me servant de [A ]| mx be=quilles et en poussant mx bicyclette en me^me temps. Je me arrangeais. Il [A ]| fallait y penser. Ainsi nous franchi^mes cette passe difficile, mx bicyclette et [A ]| moi, en me^me temps. Mais unx peu plus loin je me entendis interpeller. Je levai [A ]| lx te^te et vis unx agent de police. ce est la` unx fac^on elliptique de parler, [A ]| car ce ne fut que plus tard, par voie de induction, ou de de=duction, je ne sais [A ]| plus, que je sus ce que ce e=tait. Que faites <-> vous la`? dit <-> il. je ai lx [A ]| habitude de cette question, je la compris aussito^t. Je me repose, dis <-> je. [A ]| Vous vous reposez, dit <-> il. Je me repose, dis <-> je. [A ]| Voulez <-> vous re=pondre a` mx question? se e=cria <-t-> il. Voila` ce qui me [A ]| arrive re=gulie`rement quand je suis accule= a` lx confabulation, je crois since`rement [A ]| avoir re=pondu aux questions que on me pose et en re=alite= il ne en [A ]| est rien. Je ne re=tablirai pas cette conversation dans toutx sx me=andres. Je [A ]| finis par comprendre que mx fac^on de me reposer, mx attitude pendant lx repos, [A ]| a` califourchon sur mx bicyclette, lx bras sur lx guidon, lx te^te sur lx [A ]| bras, attentait a` je ne sais plus quoi, a` lx ordre, a` lx pudeur. je indiquai [A ]| modestement mx be=quilles et hasardai quelques bruits sur mx infirmite=, qui [A ]| me obligeait a` me reposer comme je le pouvais, pluto^t que comme je le devais. [A ]| Je crus comprendre alors que il ne y avait pas deux lois, lx une pour lx bienportants [A ]| et lx autre pour lx invalides, mais unx seulx, a` laquelle devaient se [A ]| plier riches et pauvres, jeunes et vieux, heureux et tristes. ce e=tait unx beau [A ]| parleur. Je fis remarquer que je ne e=tais pas triste. que est <-> ce que je avais [A ]| dit la`! Vos papiers, dit <-> il, je le sus unx instant plus tard. Mais non, dis [A ]| <-> je, mais non. Vos papiers! se e=cria <-t-> il. Ah mx papiers. Or lx seulx [A ]| papiers que je porte sur moi, ce est unx peu de papier journal, pour me essuyer, [A ]| vous comprenez, quand je vais a` lx garde-robe. Oh je ne dis pas que je me [A ]| essuie chaque fois que je vais a` lx garde-robe, non, mais je aime e^tre en [A ]| mesure de le faire, lx cas e=che=ant. Cela est naturel, il me semble. Affole= je [A ]| sortis ce papier de mx poche et le lui mis sous lx nez. lx temps e=tait au beau. [A ]| Nous pri^mes par des petites rues ensoleillees, peu passantes, moi sautillant [A ]| entre mx be=quilles, lui poussant de=licatement mx bicyclette, de sx main [A ]| gante=e de blanc. Je ne ~~ je ne me sentais pas malheureux. Je me arre^tai unx [A ]| instant, je pris cela sur moi, levai lx main et touchai lx do^me de mx chapeau. [A ]| Il e=tait bru^lant. Je sentais se retourner sur notre passage des visages gais [A ]| et calmes, visages de hommes, de femmes, de enfants. Il me sembla entendre, a` [A ]| unx moment donne=, unx musique lointaine. Je me arre^tai, pour mieux l' e=couter. [A ]| Avancez, dit <-> il. Ecoutez, dis <-> je. Avancez, dit <-> il. On ne me permettait [A ]| pas de e=couter de lx musique. Cela aurait pu provoquer unx attroupement. Il [A ]| me donna unx bourrade dans lx dos. On me avait touche=, oh pas lx peau, mais [A ]| quand me^me, mx peau l' avait senti, ce dur poing de homme, a` travers sx [A ]| couvertures. toutx en avanc^ant de mx pas [A ]| lx meilleur je me donnais a` cet instant dore=, comme si je avais e=te= unx [A ]| autre. ce e=tait lx heure du repos, entre lx travail du matin et celui de lx [A ]| apre`s-midi. lx plus sages peut-e^tre, allonge=s dans lx squares ou assis [A ]| devant leur porte, en savouraient lx langueurs finissantes, oublieux des soucis [A ]| re=cents, indiffe=rents aux proches. de autres au contraire en profitaient pour [A ]| tirer des plans, lx te^te dans lx mains. Y en avait <-> il unx seulx pour se mettre [A ]| a` mx place, pour sentir combien je e=tais peu, a` cette heure, celui dont [A ]| je avais lx air, et dans ce peu quelle puissance il y avait, de amarres tendues [A ]| a` pe=ter. ce est possible. Oui, je tirais vers ce faux profond, aux fausses [A ]| allures de gravite= et de paix, je me y e=lanc^ais de toutx mx vieux poisons, en [A ]| sachant que je ne risquais rien. Sous lx ciel bleu, sous lx oeil du gardien. [A ]| Oublieux de mx me`re, libe=re= des actes, fondu dans lx heure des autres, me [A ]| disant re=pit, re=pit. Arrive= au poste, je fus introduit aupre`s de unx [A ]| fonctionnaire e=tonnant. Ve^tu en civil, en bras de chemise, il e=tait vautre= [A ]| dans unx fauteuil, lx pieds sur sx bureau, unx chapeau de paille sur lx te^te et [A ]| sortant de lx bouche unx objet mince et flexible que je ne arrivai pas a` [A ]| identifier. Ces de=tails, je eus lx [A ]| temps de les enregistrer, avant que il me conge=dia^t. Il e=couta lx rapport de [A ]| sx subordonne=, puis se mit a` me interroger sur unx ton qui, au point de vue de [A ]| lx correction, laissait de plus en plus a` souhaiter, a` mx ide=e. Entre sx [A ]| questions et mx re=ponses, je parle de celles me=ritant que on les pri^t en [A ]| conside=ration, il y avait des intervalles plus ou moins longs et bruyants. je [A ]| ai si peu lx habitude que on me demande quelque chose que lorsqu' on me demande [A ]| quelque chose je mets du temps a` savoir quoi. Et lx tort que je ai, ce est que [A ]| au lieu de re=fle=chir tranquillement a` ce que je viens de entendre, et que je [A ]| entends parfaitement bien, ayant lx oui+e assez fine, malgre= sx ve=tuste=, je [A ]| me de=pe^che de re=pondre n'importe quoi, de crainte probablement que mx [A ]| silence ne porte a` sx comble lx cole`re de mx interlocuteur. Je suis unx [A ]| craintif, toutx mx vie je ai ve=cu dans lx crainte, celle de e^tre battu. lx [A ]| insultes, lx invectives, je les supporte facilement, mais aux coups je ne ai [A ]| jamais pu me habituer. ce est dro^le. Me^me lx crachats me font encore de lx [A ]| peine. Mais que on soit unx peu doux avec moi, je veux dire que on se retienne de [A ]| me brutaliser, et il est rare que je ne arrive pas a` donner satisfaction, en [A ]| fin de compte. Or lx commissaire se contentait de me menacer de unx re`gle [A ]| cylindrique, de sorte que il eut lx avantage de apprendre, peu a` peu, que je ne [A ]| avais pas de papiers dans lx sens ou` ce mot avait unx sens pour lui, ni occupation, [A ]| ni domicile, que mx nom de famille me e=chappait pour lx moment et que je [A ]| me rendais chez mx me`re, aux crochets de qui je agonisais. Pour ce qui e=tait [A ]| de lx adresse de cette dernie`re, je l' ignorais, mais savais tre`s bien me y [A ]| rendre, me^me dans lx obscurite=. lx quartier? Celui des abattoirs, mx prince, [A ]| car de lx chambre de mx me`re, a` travers lx fene^tres ferme=es, plus fort que [A ]| sx babil, je avais entendu lx rugissement des bovins, ce mugiscement violent, [A ]| rauque et tremble= qui ne est pas celui des pa^turages, mais celui des villes, [A ]| des abattoirs et marche=s aux bestiaux. Oui, re=flexion faite je me e=tais peut-e^tre [A ]| unx peu avance= en disant que mx me`re habitait pre`s des abattoirs, car [A ]| cela pouvait aussi bien e^tre lx marche= aux bestiaux, pre`s duquel elle [A ]| habitait. Tranquillisez <-> vous, dit lx commissaire, ce est lx me^me quartier. [A ]| lx silence qui suivit ces aimables paroles, je l' employai a` me tourner vers lx [A ]| fene^tre, sans rien voir vraiment, car je avais ferme= lx [A ]| yeux, offrant seulement a` cette douceur de bleu et de or lx visage et lx gorge, [A ]| et lx esprit vide aussi, ou presque, car je devais me demander si je ne avais [A ]| pas envie de me asseoir, apre`s unx si long temps debout, et me rappeler ce que [A ]| je avais appris a` ce sujet, savoir que lx position assise ne e=tait plus pour [A ]| moi, a` cause de mx jambe courte et raide, que il ne y avait que deux positions [A ]| pour moi, lx verticale, affale= entre mx be=quilles, couche= debout, et lx [A ]| horizontale, par terre. Et pourtant lx envie de me asseoir me venait de temps en [A ]| temps, me revenait de unx monde disparu. Et je ne y re=sistais pas toujours, toutx [A ]| averti que je e=tais. Oui, ce se=diment mx esprit le sentait su^rement, [A ]| bougeant on ne sait comment comme de petits graviers au fond de unx flaque [A ]| pendant que parmi mx traits et sur mx grande pomme de Adam pesaient lx ciel [A ]| superbe et lx air de e=te=. @@@@@| [A ]| Et toutx de unx coup je me rappelai mx nom, Molloy. [A ]| Je me appelle Molloy, me e=criai <-> je, toutx a` trac, Molloy, c^a me revient a` [A ]| lx instant. Rien ne me obligeait a` fournir ce renseignement, mais je le [A ]| fournis, espe=rant sans doute faire plaisir. On me laissait garder mx chapeau, [A ]| je me demande pourquoi. ce est lx nom de votre maman, dit [A ]| lx commissaire, c^a devait e^tre unx commissaire. Molloy, dis <-> je, je me [A ]| appelle Molloy. Est <-> ce la` lx nom de votre maman? dit lx commissaire. Comment? [A ]| dis <-> je. Vous vous appelez Molloy, dit lx commissaire. Oui, dis <-> je, c^a [A ]| me revient a` lx instant. Et votre maman? dit lx commissaire. Je ne saisissais [A ]| pas. se appelle <-t-> elle Molloy aussi? dit lx commissaire. se appelle <-t-> [A ]| elle Molloy? dis <-> je. Oui, dit lx commissaire. Je re=fle=chis. Vous vous [A ]| appelez Molloy, dit lx commissaire. Oui, dis <-> je. Et votre maman, dit lx commissaire, [A ]| se appelle <-t-> elle Molloy aussi? Je re=fle=chis. Votre maman, dit [A ]| lx commissaire, se appelle ~~. Laissez <-> moi re=fle=chir! me e=criai <-> je. [A ]| Enfin je me imagine que cela devait se passer ainsi. Re=fle=chissez, dit lx commissaire. [A ]| Maman se appelait <-> elle Molloy? Sans doute. Elle doit se appeler [A ]| Molloy aussi, dis <-> je. On me emmena, dans lx salle de garde je crois, et la` [A ]| on me dit de me asseoir. On se expliqua. je abre`ge. je obtins lx permission, [A ]| sinon de me allonger sur unx banc, du moins de rester debout, appuye= contre lx [A ]| mur. lx salle e=tait sombre et parcourue en toutx sens par des gens se [A ]| de=pe^chant, malfaiteurs, policiers, hommes de loi, pre^tres et journalistes je [A ]| suppose. toutx cela [A ]| faisait sombre, de sombres formes se pressant dans unx espace sombre. On ne [A ]| faisait pas attention a` moi et moi je le leur rendais bien. Alors comment [A ]| pouvais <-> je savoir que ils ne faisaient pas attention a` moi et comment [A ]| pouvais <-> je le leur rendre, puisqu' ils ne faisaient pas attention a` moi? Je [A ]| ne sais pas. Je le savais et le leur rendais, unx point ce est tout. Mais voila` [A ]| que soudain devant moi surgit unx grande et grosse femme ve^tue de noir, de [A ]| mauve pluto^t. Je me demande encore aujourd'hui si ce ne e=tait pas lx [A ]| assistante sociale. Elle me tendait unx bol plein de unx jus grisa^tre qui devait [A ]| e^tre du the= vert saccharine=, lacte= a` lx poudre, dans unx soucoupe [A ]| de=pareille=e. Ce ne e=tait pas tout, car entre lx bol et lx soucoupe se dressait [A ]| pre=cairement unx grande tranche de pain sec, dont je me mis a` dire, avec [A ]| unx sorte de angoisse, Elle va tomber, elle va tomber, comme si cela avait de lx [A ]| importance, que elle tomba^t ou non. unx instant plus tard moi-me^me je tenais, [A ]| dans mx mains tremblantes, ce petit amas de objets he=te=roge`nes et branlants, [A ]| ou` voisinaient lx dur, lx liquide et lx mou, et sans comprendre comment lx [A ]| transfert venait de se effectuer. Je vais vous dire unx chose, quand [A ]| lx assistantes sociales vous offrent de quoi ne pas tourner de lx oeil, a` [A ]| titre gracieux, ce qui pour elles est unx obsession, on a beau reculer. Elles [A ]| vous poursuivraient jusqu'aux confins de lx terre, lx vomitif a` lx main. lx [A ]| salutistes ne valent gue`re mieux. Non, contre lx geste charitable il ne existe [A ]| pas de parade, a` mx connaissance. On penche lx te^te, on tend sx mains toutx [A ]| tremblantes et emme^le=es et on dit merci, merci madame, merci mx bonne dame. A` [A ]| qui ne a rien il est interdit de ne pas aimer lx merde. lx liquide de=bordait, [A ]| lx bol vacillait avec unx bruit de dents qui claquent, ce ne e=tait pas lx [A ]| miennes, je ne en avais pas, et lx pain ruisselant se penchait de plus en plus. [A ]| Jusqu'au moment ou`, au comble de lx inquie=tude, je jetai le toutx loin de moi. [A ]| Je ne le laissai pas tomber, non, mais de unx pousse=e convulsive des deux mains [A ]| je l' envoyai se e=craser par terre, ou contre lx mur, aussi loin de moi que mx [A ]| forces le permettaient. Je ne dirai pas lx suite, car je suis las de cet endroit [A ]| et je veux aller ailleurs. lx apre`s-midi e=tait de=ja` fort avance= quand on me [A ]| dit que je pouvais disposer. Recommandation me fut faite de me tenir mieux a` lx [A ]| avenir. Conscient de mx faute, [A ]| sachant maintenant pour quels motifs on me avait appre=hende=, sensible aux [A ]| irre=gularite=s que mx interrogatoire avait mises a` jour, je me e=tonnais de [A ]| retrouver si vite lx liberte=, si ce e=tait bien elle, et sans que il fu^t question [A ]| de lx moindre sanction. Avais <-> je, sans le savoir, unx protecteur en haut [A ]| lieu? En avais <-> je impose= au commissaire, a` mx insu? Avait <-> on re=ussi [A ]| a` joindre mx me`re et a` faire confirmer par elle, ou par lx gens du quartier, [A ]| unx partie de mx dires? Estimait <-> on que ce ne e=tait pas lx peine de me [A ]| poursuivre en correctionnelle? Cha^tier de fac^on syste=matique unx e^tre comme [A ]| moi, ce ne est pas commode. c^a arrive, mais lx sagesse le de=conseille. Il est [A ]| pre=fe=rable de se en remettre aux agents. Je ne sais pas. Si lx port de papiers [A ]| de identite= est de rigueur, pourquoi ne insiste`rent <-> ils pas pour que je me [A ]| en munisse? Parce que cela cou^te de lx argent et que je ne en avais pas? En ce [A ]| cas ne auraient <-> ils pu saisir mx bicyclette? Probablement que non, sans unx [A ]| arre^t du tribunal. toutx cela est incompre=hensible. Ce qui est certain, ce est [A ]| que jamais plus je ne me suis repose= de cette fac^on, lx pieds obsce`nement [A ]| pose=s par terre, lx bras sur lx guidon et sur lx bras lx te^te, abandonne=e [A ]| et brimbalante. ce e=tait en effet unx triste spectacle, et unx triste exemple, [A ]| pour lx citadins, qui ont tellement besoin de e^tre encourage=s, dans leur dur [A ]| labeur, et de ne voir autour de eux que des manifestations de force, de joie et [A ]| de cran, sans quoi ils seraient capables de se effondrer, en fin de journe=e, et [A ]| de rouler par terre. On ne a que a` me apprendre en quoi consiste lx bonne conduite [A ]| pour que je me conduise bien, dans lx mesure ou` mx physique le permet. [A ]| Aussi ne ai <-> je cesse= de me ame=liorer, a` ce point de vue, car je ~~ je [A ]| e=tais intelligent et vif. Et pour ce qui est de lx bonne volonte=, je en [A ]| de=bordais, de lx bonne volonte= exaspe=re=e des anxieux. De sorte que mx [A ]| re=pertoire de attitudes admises ne a cesse= de se enrichir, depuis mx premiers [A ]| pas jusqu'a` mx derniers, exe=cute=s lx anne=e dernie`re. Et si je me suis [A ]| toujours conduit comme unx cochon, lx faute ne en est pas a` moi, mais a` mx [A ]| supe=rieurs, qui me corrigeaient seulement sur des points de de=tail au lieu de [A ]| me montrer lx essence du syste`me, comme cela se fait dans lx grands colle`ges [A ]| anglo-saxons, et lx principes dont de=coulent lx bonnes manie`res et lx fac^on [A ]| de passer, sans se gourer, de ceux-la` a` celles-ci, et [A ]| de remonter aux sources a` partir de unx posture donne=e. Car cela me aurait [A ]| permis, avant de e=taler en public certaines fac^ons de faire relevant de lx [A ]| seulx commodite= du corps, tels lx doigt dans lx nez, lx main sous lx couilles, [A ]| lx mouchage sans mouchoir et lx pissade ambulante, de me en re=fe=rer aux [A ]| premie`res re`gles de unx the=orie raisonne=e. Oui, je ne avais a` ce sujet que [A ]| des notions ne=gatives et empiriques, ce qui revient a` dire que je e=tais dans [A ]| lx noir, lx plupart du temps, et d'autant plus profonde=ment que mx observations, [A ]| recueillies toutx lx long du sie`cle, me disposaient a` mettre en doute [A ]| jusqu'aux assises du savoir-vivre, me^me dans unx espace restreint. Mais ce est [A ]| seulement depuis que je ne vis plus que je pense, a` ces choses-la` et aux [A ]| autres. ce est dans lx tranquillite= de lx de=composition que je me rappelle [A ]| cette longue e=motion confuse que fut mx vie, et que je la juge, comme il est [A ]| dit que Dieu nous jugera et avec autant de impertinence. De=composer ce est [A ]| vivre aussi, je le sais, je le sais, ne me fatiguez pas, mais on ne y est pas [A ]| toujours toutx entier. D'ailleurs de cette vie-la` aussi je aurai peut-e^tre lx [A ]| bonte= de vous entretenir unx jour, lx jour ou` je saurai que en croyant savoir [A ]| je ne [A ]| faisais que exister et que lx passion sans forme ni stations me aura mange= [A ]| jusqu'aux chairs putrides et que en sachant cela je ne sais rien, que je ne [A ]| fais que crier comme je ne ai fait que crier, plus ou moins fort, plus ou moins [A ]| ouvertement. Alors crions, ce est cense= faire du bien. Oui, crions, cette fois-ci, [A ]| puis encore unx peut-e^tre. Crions que lx soleil de=clinant donnait en plein [A ]| sur lx blanche fac^ade du poste. On se serait cru en Chine. unx ombre complexe [A ]| se y dessinait. ce e=tait moi et mx bicyclette. Je me mis a` jouer, en [A ]| gesticulant, en agitant mx chapeau, en faisant aller et venir lx bicyclette [A ]| devant moi, en avant, en arrie`re, en cornant. Je regardais lx mur. On me regardait [A ]| par lx fene^tres grillage=es, je sentais leurs yeux sur moi. lx agent de [A ]| faction devant lx porte me dit de filer. Je me serais calme= toutx seulx. lx ombre [A ]| a` lx fin ce ne est gue`re plus amusant que lx corps. Je demandai a` lx agent de [A ]| avoir pitie= de moi, de me aider. Il ne saisissait pas. Je regrettais lx cassecrou^te [A ]| de lx assistante sociale. Je sortis unx caillou de mx poche et le suc^ai. [A ]| Il e=tait lisse, a` force de e^tre suce=, par moi, et de avoir e=te= roule=, par [A ]| lx tempe^te. unx petit caillou rond et lisse dans lx bouche, [A ]| c^a calme, rafrai^chit, de=joue lx faim, trompe lx soif. lx agent venait vers [A ]| moi, ce e=tait mx lenteur qui lui de=plaisait. Lui aussi on le regardait, des [A ]| fene^tres. Quelque part on riait. En moi aussi il y avait quelqu'un qui riait. [A ]| Je pris mx jambe malade dans mx mains et la fis passer par-dessus lx cadre. Je [A ]| partis. je avais oublie= ou` je allais. Je me arre^tai pour y re=fle=chir. Il [A ]| est difficile de re=fle=chir en roulant, pour moi. Quand je veux re=fle=chir en [A ]| roulant, je perds lx e=quilibre et je tombe. Je parle au pre=sent, il est si [A ]| facile de parler au pre=sent, quand il se agit du passe=. ce est lx pre=sent [A ]| mythologique, ne y faites pas attention. Je me tassais de=ja` dans mx stase de [A ]| chiffon quand je me rappelai que ce ne e=tait pas unx chose a` faire. Je repris [A ]| mx chemin, ce chemin dont je ne savais rien, en tant que chemin, qui ne e=tait [A ]| que unx surface claire ou fonce=e, e=gale ou cahoteuse, et toujours che`re, a` [A ]| bien y re=fle=chir, et ce cher bruit de lx chose qui se e=coule et que unx [A ]| bre`ve poussie`re salue, quand il fait sec. @@@@@| [A ]| Me voila`, sans me rappeler e^tre [A ]| sorti de lx ville, sur lx bords du canal. lx canal traverse lx ville, je le [A ]| sais, je le sais, il y en a me^me deux. Mais ces haies alors, ces champs? Ne te [A ]| tourmente pas, [A ]| Molloy. Soudain je vois, ce e=tait mx jambe droite lx raide, a` cette e=poque. [A ]| Peinant lx long du chemin de halage je vis venir vers moi unx attelage de petits [A ]| a^nes gris, sur lx autre rive, et je entendis des cris de cole`re et des coups [A ]| sourds. Je mis pied a` terre pour mieux voir lx chaland qui se approchait, si [A ]| doucement que lx eau ne en fut pas ride=e. ce e=tait unx cargaison de bois et de [A ]| clous, a` destination de quelque charpentier sans doute. mx regard accrocha lx [A ]| regard de unx a^ne, je baissai lx yeux vers [A ]| sx petits pas de=licats et braves. [A ]| lx nocher appuyait lx coude sur lx genou, [A ]| lx te^te sur lx main. toutx lx trois [A ]| ou quatre bouffe=es sans o^ter lx pipe de sx bouche, il crachait dans lx eau. lx [A ]| soleil mettait a` lx horizon sx couleurs de soufre et de phosphore, ce est vers [A ]| elles que je allais. Finalement je descendis de selle, gagnai en sautillant lx [A ]| fosse= et me y couchai, a` co^te= de mx bicyclette. Je me y couchai de toutx mx [A ]| long, lx bras en croix. lx blanche aube=pine se penchait vers moi, malheureusement [A ]| je ne aime pas lx odeur de lx aube=pine. Dans lx fosse= lx herbe e=tait [A ]| e=paisse et haute, je enlevai mx chapeau et ramenai lx longues tiges feuillues [A ]| toutx autour de mx visage. Alors je sentais [A ]| lx terre, lx odeur de lx terre e=tait dans lx herbe, que mx mains tressaient [A ]| sur mx visage, de sorte que je en fus aveugle=. je en mangeai e=galement unx [A ]| peu. Il me revint a` lx me=moire, de fac^on aussi incompre=hensible que toutx a` [A ]| lx heure mx nom, que je e=tais parti aller voir mx me`re, au matin de cette [A ]| journe=e finissante. mx raisons? Je les avais oublie=es. Mais je les connaissais, [A ]| je croyais les connai^tre, je ne avais que a` les retrouver pour que [A ]| je y vole, chez mx me`re, sur lx ailes de poule de lx ne=cessite=. Oui, du [A ]| moment que on sait pourquoi toutx devient facile, unx simple question de magie. [A ]| Connai^tre lx saint, toutx est la`, n'importe quel con peut se y vouer. Pour lx [A ]| de=tails, si on se inte=resse aux de=tails, il ne y a pas a` se de=sespe=rer, on [A ]| peut finir par frapper a` lx bonne porte, de lx bonne manie`re. ce est pour lx [A ]| ensemble que il ne semble pas exister de grimoire. Peut-e^tre que il ne y a pas [A ]| de ensemble, sinon posthume. Pas besoin de e^tre bien malin pour trouver unx calmant [A ]| a` lx vie des morts. que est <-> ce que je attends, en ce cas, pour conjurer lx [A ]| mienne? c^a vient, c^a vient, je entends de ici lx coup de gueule qui va toutx [A ]| apaiser, me^me si ce ne est pas moi qui le pousse. En attendant, inutile [A ]| de se savoir de=funt, on ne l' est pas, on se tortille encore, lx cheveux poussent, [A ]| lx ongles se allongent, lx entrailles se vident, toutx lx croquemorts [A ]| sont morts. Quelqu'un a tire= lx rideaux, soi-me^me peut-e^tre. Pas lx plus [A ]| petit bruit. Ou` sont lx mouches dont on a tant entendu parler? On se rend a` [A ]| lx e=vidence, ce ne est pas soi qui est mort, ce est toutx lx autres. Alors on [A ]| se le`ve et on va chez sx me`re, qui se croit vivante. Voila` mx impression. [A ]| Mais il va falloir maintenant que je me sorte de ce fosse=. je y disparai^trais [A ]| volontiers, me enfonc^ant de plus en plus sous lx influence des pluies. je y [A ]| reviendrai sans doute unx jour, ou dans unx de=pression analogue, je fais confiance [A ]| a` mx pieds pour cela, comme sans doute unx jour je retrouverai lx commissaire [A ]| et sx aides. Et si, trop change= pour les reconnai^tre, je ne pre=cise [A ]| pas que ce sont lx me^mes, ne vous y trompez pas, ce seront lx me^mes, quoique [A ]| change=s. Car camper unx e^tre, unx endroit, je allais dire unx heure, mais je ne [A ]| veux offenser personne, et ensuite ne plus se en servir, ce serait, comment [A ]| dire, je ne sais pas. Ne pas vouloir dire, ne pas savoir ce que on veut dire, ne [A ]| pas pouvoir ce que on croit que on veut dire, et toujours [A ]| dire ou presque, voila` ce que il importe de ne pas perdre de vue, dans lx [A ]| chaleur de lx re=daction. Cette nuit-la` ne fut pas comme lx autre, si elle l' [A ]| avait e=te= je l' aurais su. Car cette nuit-la`, que je passai au bord du canal, [A ]| quand je essaie de y penser je ne trouve rien, pas de nuit proprement dite, [A ]| seulement Molloy dans lx fosse=, et unx parfait silence, et de mx paupie`res [A ]| closes lx petite nuit ou` des taches claires naissent, flamboient, se [A ]| e=teignent, tanto^t vides, tanto^t peuple=es, comme de ordures de saints lx [A ]| flamme. Je dis cette nuit, mais il y en eut plusieurs peut-e^tre. Trahissons, [A ]| trahissons, lx trai^tre pense=e. Mais lx matin, unx matin, je le retrouve, lx [A ]| matin de=ja` avance=, et lx petit somme que je fis alors, suivant mx habitude, [A ]| et lx espace redevenu sonore, et lx berger qui me regardait dormir et sous lx [A ]| yeux de qui je ouvris lx yeux. A` co^te= de lui unx chien haletant, qui me [A ]| regardait aussi, mais moins fixement que sx mai^tre, car de temps en temps il [A ]| se arre^tait de me regarder pour se mordiller furieusement lx chairs, aux [A ]| endroits probablement ou` lx tiques le mettaient a` contribution. Me prenait <-> [A ]| il pour unx mouton noir empe^tre= dans lx ronces et attendait <-> il l' ordre [A ]| de sx mai^tre pour me sortir de la`? Je ne crois pas. Je ne sens pas lx mouton, [A ]| je aimerais bien sentir lx mouton, ou lx bouc. lx premie`res choses qui se [A ]| offrent a` moi, a` mx re=veil, je les vois avec assez de nettete=, et je les [A ]| comprends, quand elles ne sont pas trop difficiles. Puis dans mx yeux et dans [A ]| mx te^te unx pluie fine se met a` tomber, comme de unx pomme de arrosoir. Voila` [A ]| qui est important. Je sus donc aussito^t que ce e=tait unx berger et sx chien [A ]| que je avais devant moi, au-dessus de moi pluto^t, car ils ne avaient pas [A ]| quitte= lx chemin. Et lx be^lement du troupeau aussi, inquiet de ne plus se [A ]| sentir talonne=, je l' identifiai sans peine. ce est a` ce moment aussi que lx [A ]| sens des paroles me est lx moins obscur, de sorte que je dis, avec unx tranquille [A ]| assurance, Ou` les amenez <-> vous, aux champs ou a` lx abattoir? je [A ]| avais du^ perdre comple`tement lx sens de lx direction, comme si cela avait [A ]| quelque chose a` voir avec lx question, lx direction. Car me^me si il se [A ]| dirigeait vers lx ville, que est <-> ce qui l' empe^chait de la contourner, ou de en [A ]| sortir par unx autre porte, pour gagner des pa^turages repose=s, et si il se en [A ]| e=loignait cela ne signifiait rien non plus, car ce ne est [A ]| pas seulement dans lx villes que il y a des abattoirs, mais il y en a partout, [A ]| dans lx campagnes aussi, chaque boucher a sx abattoir et lx droit de abattre, [A ]| selon sx besoins. Mais soit que il ne compri^t pas, soit que il ne voulu^t pas [A ]| re=pondre, il ne re=pondit pas, mais se en alla sans unx mot, sans unx mot pour [A ]| moi je veux dire, car il parla a` sx chien qui l' e=couta attentivement, lx [A ]| oreilles dresse=es. Je me mis a` genoux, non, c^a ne va pas, je me mis debout et [A ]| je regardai se e=loigner lx petite caravane. Je l' entendis siffler, lx berger, [A ]| et je le vis qui faisait des moulinets avec sx bourdon, et lx chien qui se [A ]| affairait autour du troupeau, qui sans lui serait sans doute tombe= dans lx [A ]| canal. toutx cela a` travers unx poussie`re e=tincelante et biento^t a` travers [A ]| cette bruine aussi qui chaque jour me livre a` moi et me voile lx reste et me [A ]| voile a` moi. lx be^lements se apaisaient, soit que lx moutons fussent moins [A ]| inquiets, soit par lx effet de leur e=loignement, ou je entendais peut-e^tre [A ]| moins distinctement que toutx a` lx heure, ce qui me e=tonnerait, car je ai lx [A ]| oui+e assez fine toujours, a` peine unx peu e=mousse=e vers lx aube, et si il me [A ]| arrive de ne rien entendre pendant des heures ce est pour des raisons dont je [A ]| ignore [A ]| tout, ou parce que autour de moi toutx devient vraiment silencieux, de temps en [A ]| temps, alors que pour lx justes lx bruits du monde ne se arre^tent jamais. Et [A ]| voila` comment de=buta cette seconde journe=e, a` moins que ce ne fu^t lx [A ]| troisie`me ou lx quatrie`me, et ce fut unx mauvais de=but, car il fit entrer en [A ]| moi unx perplexite= de longue haleine, rapport a` lx destination de ces moutons, [A ]| parmi lesquels il y avait des agneaux, et je me demandais souvent si ils [A ]| e=taient bien arrive=s dans quelque vaine pa^ture ou tombe=s, lx cra^ne [A ]| fracasse=, dans unx froissement des maigres pattes, d'abord a` genoux, puis sur [A ]| lx flanc laineux, sous lx merlin. Mais elles ont du bon aussi, lx petites perplexite=s. [A ]| Quel pays rural, mx Dieu, on voit des quadrupe`des partout. Et ce ne [A ]| est pas fini, il y a encore lx chevaux et lx che`vres, pour ne mentionner que [A ]| eux, je les sens qui me guettent, pour se mettre en travers de mx chemin. Je ne [A ]| ai pas besoin de cela. @@@@@| [A ]| Mais je ne perdais pas de vue lx but de mx effort [A ]| imme=diat, savoir joindre mx me`re lx plus rapidement possible, et debout dans [A ]| lx fosse= je appelai a` mx secours lx bonnes raisons que je avais pour y [A ]| aller, sans perdre unx instant. Et si je e=tais capable de faire [A ]| sans re=flexion beaucoup de choses, ne sachant ce que je allais faire que lorsque [A ]| ce e=tait fait, et encore, aller chez mx me`re ne comptait pas parmi elles. [A ]| mx pieds, voyez <-> vous, ne me conduisaient jamais chez mx me`re sans unx [A ]| injonction de plus haut, a` cet effet. lx temps de=licieux, de=licieux, toutx [A ]| autre que moi se en serait fe=licite=. Mais moi je ne ai pas a` me fe=liciter du [A ]| soleil et je e=vite de le faire. lx Ege=en, assoiffe= de chaleur, de lumie`re, [A ]| je le tuai, il se tua, de bonne heure, en moi. lx pa^les ombres des jours de [A ]| pluie re=pondaient davantage a` mx gou^t, non, je me exprime mal, a` mx humeur [A ]| non plus, je ne avais ni gou^t ni humeur, je les perdis de bonne heure. Ce que [A ]| je veux dire peut-e^tre ce est que lx pa^les ombres, etc., me cachaient mieux, [A ]| sans pour cela me parai^tre spe=cialement agre=ables. Mime=tique malgre= lui, [A ]| voila` Molloy, vu sous unx certain angle. Et pendant lx hiver je me enveloppais, [A ]| sous mx manteau, de bandelettes de papier journal, et je ne me en de=pouillais [A ]| que au re=veil de lx terre, lx vrai, en avril. lx Supple=ment Litte=raire du [A ]| Times e=tait excellent a` cet effet, de unx solidite= et non-porosite= a` toutx [A ]| e=preuve. lx pets ne le de=chiraient pas. Que voulez <-> vous, lx gaz [A ]| me sort du fondement a` propos de toutx et de rien, je suis donc bien oblige= de [A ]| y faire allusion de temps en temps, malgre= lx re=pugnance que cela me inspire. [A ]| unx jour je les comptai. Trois cent quinze pets en dix-neuf heures, soit unx [A ]| moyenne de plus de seize pets lx heure. Apre`s toutx ce ne est pas e=norme. [A ]| Quatre pets toutx lx quarts de heure. Ce ne est rien. Pas me^me unx pet toutx [A ]| lx quatre minutes. Ce ne est pas croyable. Allons, allons, je ne suis que unx [A ]| toutx petit pe=teur, je ai eu tort de en parler. Extraordinaire comme lx [A ]| mathe=matiques vous aident a` vous connai^tre. D'ailleurs toutx cette question [A ]| de climat ne avait pas de inte=re^t pour moi, je me accommodais de toutx lx [A ]| sauces. je ajouterai donc seulement que il faisait souvent du soleil lx matin, [A ]| dans cette re=gion, jusqu'a` dix heures dix heures et demie, et que a` ce [A ]| moment-la` lx ciel se couvrait et lx pluie tombait, tombait jusqu'au soir. [A ]| Alors lx soleil sortait et se couchait, lx terre trempe=e e=tincelait unx [A ]| instant, puis se e=teignait, prive=e de lumie`re. Me voila` donc a` nouveau en [A ]| selle, au coeur he=be=te= unx pointe de inquie=tude, celle du cance=reux oblige= [A ]| de consulter unx dentiste. Car je ignorais si je e=tais sur lx bon chemin. Il [A ]| e=tait rare que toutx [A ]| lx chemins ne fussent pas bons pour moi. Mais quand je allais chez mx me`re il [A ]| ne y avait que unx bon chemin, celui qui y menait, ou lx un de ceux qui y [A ]| menaient, car toutx ne y menaient pas. je ignorais si je e=tais sur lx un des [A ]| bons chemins et cela me ennuyait, comme le fait toutx rappel a` lx vie. Jugez [A ]| donc de mx soulagement lorsque a` cent pas devant moi je vis surgir lx [A ]| remparts familiers. Les ayant franchis, je me trouvai dans unx quartier inconnu, [A ]| moi qui connaissais cependant bien cette ville, ou` je e=tais ne= et de ou` je [A ]| ne avais jamais re=ussi a` me e=loigner de plus de quinze ou vingt milles, tant [A ]| elle exerc^ait de attraction sur moi, je ne sais pourquoi. De sorte que je ne [A ]| e=tais pas loin de me demander si je e=tais re=ellement dans lx bonne ville, [A ]| celle qui me avait donne= lx nuit et qui encore enfermait quelque part mx me`re, [A ]| ou si je ne e=tais pas tombe=, a` lx suite de unx fausse manceuvre, dans unx [A ]| autre ville dont je ignorais jusqu'au nom. Car je ne connaissais que mx ville [A ]| natale, ne ayant dans nulle autre jamais mis lx pieds. Mais je avais lu avec [A ]| attention, a` lx e=poque ou` je savais lire, des re=cits de voyageurs plus [A ]| heureux que moi, ou` il e=tait question de autres villes aussi belles que la [A ]| mienne, et me^me [A ]| plus belles, quoique de unx autre beaute=. Et cette ville, [A ]| lx seulx que il me [A ]| ait e=te= donne= de connai^tre, je en cherchai lx nom, dans mx me=moire, avec lx [A ]| intention, de`s que je l' aurais trouve=, de me arre^ter et de dire a` unx passant, [A ]| toutx en me de=couvrant, Pardon, Monsieur, ce est bien X ici, X e=tant lx [A ]| nom de mx ville. Ce nom que je cherchais, il me semblait bien que il commenc^ait [A ]| par unx B ou par unx P, mais malgre= cet indice, ou a` cause peut-e^tre de sx [A ]| faussete=, lx autres lettres continuaient a` me e=chapper. Il y avait si longtemps [A ]| que je vivais loin des mots, vous comprenez, que il me suffisait de voir [A ]| mx ville par exemple, puisqu' il se agit ici de mx ville, pour ne pas pouvoir, [A ]| vous comprenez. ce est trop difficile a` dire, pour moi. De me^me lx sensation [A ]| de mx personne se enveloppait de unx anonymat souvent difficile a` percer, nous [A ]| venons de le voir je crois. Et ainsi de suite pour lx autres choses qui me [A ]| bafouaient lx sens. Oui, me^me a` cette e=poque, ou` toutx se estompait de=ja`, [A ]| ondes et particules, lx condition de lx objet e=tait de e^tre sans nom, et [A ]| inversement. Je dis c^a maintenant, mais au fond que en sais <-> je maintenant, [A ]| de cette e=poque, maintenant que gre^lent sur moi lx mots glace=s de sens et [A ]| que lx [A ]| monde meurt aussi, la^chement, lourdement nomme=? je en sais ce que savent lx [A ]| mots et lx choses mortes et c^a fait unx jolie petite somme, avec unx commencement, [A ]| unx milieu et unx fin, comme dans lx phrases bien ba^ties et dans lx [A ]| longue sonate des cadavres. Et que je dise ceci ou cela ou autre chose, peu [A ]| importe vraiment. Dire ce est inventer. Faux comme de juste. On ne invente rien, [A ]| on croit inventer, se e=chapper, on ne fait que balbutier sx lec^on, des bribes [A ]| de unx pensum appris et oublie=, lx vie sans larmes, telle que on la pleure. Et [A ]| puis merde. Voyons. Incapable de me rappeler lx nom de mx ville je pris lx [A ]| re=solution de me arre^ter, au bord du trottoir, de attendre unx passant aux [A ]| allures avenantes et instruites, de o^ter mx chapeau et de lui dire, avec lx [A ]| sourire, Pardon, Monsieur, excusez <-> moi, Monsieur, quel est lx nom de cette [A ]| ville, si il vous plai^t? Car unx fois lx mot la^che= je saurais si ce e=tait [A ]| bien lx mot que je cherchais, dans mx me=moire, ou unx autre. Comme c^a je serais [A ]| fixe=. Cette re=solution, que je arrivai a` former toutx en roulant, unx absurde [A ]| malchance en empe^cha lx exe=cution. En effet mx re=solutions avaient ceci de [A ]| particulier, que a` peine prises [A ]| il survenait unx incident incompatible avec leur mise en oeuvre. ce est sans [A ]| doute pour cela que je suis encore moins re=solu a` pre=sent que a` lx e=poque [A ]| dont je parle et que a` cette e=poque je l' e=tais relativement peu a` co^te= de [A ]| nague`re. Mais a` vrai dire (a` vrai dire!) je ne ai jamais e=te= particulie`rement [A ]| re=solu, je veux dire sujet a` prendre des re=solutions, mais pluto^t dispose= [A ]| a` foncer te^te baisse=e dans lx merde, sans savoir qui chiait contre qui [A ]| ni de quel co^te= je avais inte=re^t a` me planquer. Mais de cette disposition [A ]| non plus je ne tirais gue`re de satisfactions et si je ne me en suis jamais [A ]| gue=ri comple`tement ce ne est pas faute de l' avoir voulu. Le fait est, on [A ]| dirait, que toutx ce que on peut espe=rer ce est de e^tre unx peu moins, a` lx [A ]| fin, celui que on e=tait au commencement, et par lx suite. Car je ne eus pas [A ]| plus to^t e=tabli mx plan, dans mx te^te, que je rentrai violemment dans unx [A ]| chien, je le sus plus tard, et tombai par terre, maladresse d'autant plus [A ]| impardonnable que lx chien, tenu en laisse, ne se trouvait pas sur lx chausse=e [A ]| mais sur lx trottoir, sagement se trai^nant aux co^te=s de sx mai^tresse. lx [A ]| pre=cautions, ce est comme lx re=solutions, a` prendre avec pre=caution. Cette [A ]| dame devait croire [A ]| ne rien laisser au hasard, pour ce qui e=tait de lx se=curite= de sx chien, [A ]| alors que en re=alite= elle ne faisait que de=fier lx nature toutx entie`re, au [A ]| me^me titre que moi avec mx folles pre=tentions de tirer quelque chose au [A ]| clair. Mais au lieu de ramper a` mx tour, en faisant valoir mx grand a^ge et [A ]| mx infirmite=s, je aggravai mx situation en voulant fuir. Je fus vite rejoint, [A ]| par unx petite meute de justiciers des deux sexes et de toutx lx a^ges, car je [A ]| aperc^us des barbes blanches et des frimousses presque innocentes, et on se [A ]| appliquait de=ja` a` me mettre en hachis lorsque lx dame intervint. Elle dit en [A ]| substance, elle me le dit plus tard et je le crus, Laissez ce pauvre vieillard [A ]| tranquille. Il a tue= Teddy, ce est unx affaire entendue, Teddy que je aimais [A ]| comme unx enfant, mais ce est moins grave que c^a ne en a lx air, car je l' [A ]| amenais justement chez lx ve=te=rinaire, pour que fin soit mise a` sx souffrances. [A ]| Car Teddy e=tait vieux, aveugle, sourd, perclus de rhumatismes et [A ]| faisait sous lui a` chaque instant, jour et nuit, aussi bien dans lx maison que [A ]| dans lx jardin. Ce pauvre vieillard me a donc e=vite= unx course pe=nible, sans [A ]| parler de unx de=pense que je suis mal en e=tat de supporter, ayant pour seulx [A ]| ressource lx [A ]| pension de guerre de mx cher de=funt, mort pour unx patrie qui se disait lx [A ]| sienne et dont de sx vivant il ne retira jamais lx moindre avantage, mais [A ]| seulement des affronts et des ba^tons dans lx roues. lx attroupement se dissipait [A ]| de=ja`, lx danger e=tait passe=, mais lx dame lance=e. Vous me direz, dit [A ]| <-> elle, que il a mal fait de prendre lx fuite, que il aurait du^ me faire des [A ]| excuses, se expliquer. D'accord. Mais on voit que il ne a pas toutx sx te^te a` [A ]| lui, que il ne se posse`de plus, pour des raisons que nous ignorons et qui nous [A ]| feraient peut-e^tre honte a` nous toutx, si nous les connaissions. Je me demande [A ]| me^me si il sait ce que il a fait. Il se de=gageait unx tel ennui de cette voix [A ]| e=gale que je me appre^tais a` reprendre mx chemin lorsque surgit devant moi lx [A ]| indispensable sergent de ville. Il abattit lourdement sur mx guidon sx grosse [A ]| patte velue et rouge, je le remarquai moi-me^me, et eut parai^t <-> il avec lx [A ]| dame lx conversation suivante. Il parai^t que cet individu a e=crase= votre [A ]| chien, Madame. ce est exact, sergent, et apre`s? Non, je ne peux pas rapporter [A ]| ces e=changes imbe=ciles. Je dirai donc seulement que lx sergent de ville lui [A ]| aussi finit par se disperser, lx mot ne est pas trop fort, en grommelant, [A ]| suivi des derniers badauds qui ne pouvaient plus espe=rer que c^a tournerait mal [A ]| pour moi. Mais il se retourna et dit, Enlevez votre chien imme=diatement. @@@@@| [A ]| Libre [A ]| enfin de partir je me mis en posture de le faire. Mais lx dame, unx Madame Loy, [A ]| autant le dire toutx de suite, ou Lousse, je ne sais plus, pre=nom dans lx genre [A ]| de Sophie, me retint, par mx basques, en disant, a` supposer que a` lx [A ]| dernie`re fois ce fu^t lx me^me phrase que a` lx premie`re, Monsieur, je ai besoin [A ]| de vous. Et voyant a` mx expression sans doute, qui me trahit volontiers, [A ]| que je avais compris, elle dut se dire, Si il comprend c^a, il peut comprendre [A ]| lx reste. Et elle ne se trompait pas, car au bout de unx certain temps je me [A ]| trouvai en possession de certaines ide=es ou points de vue ne pouvant me e^tre [A ]| venus que de elle, a` savoir que ayant tue= sx chien, je me devais de l' aider [A ]| a` le rapporter chez elle et a` l' enterrer, que elle ne voulait pas porter [A ]| plainte rapport a` ce que je avais fait, mais que on ne faisait pas toujours ce [A ]| que on ne voulait pas, que je lui e=tais sympathique malgre= mx aspect hideux [A ]| et que elle se ferait unx plaisir de me secourir, et je ne sais plus quoi encore. [A ]| Ah oui, il paraissait que moi aussi je avais besoin de elle. [A ]| Elle avait besoin de moi, pour l' aider a` faire disparai^tre sx chien, et moi [A ]| je avais besoin de elle pour je ne sais quels motifs. Elle dut me les dire, car [A ]| ce e=tait la` unx insinuation que je ne pouvais de=cemment passer sous silence [A ]| comme je avais passe= sous silence lx reste, et je ne me ge^nai pas pour lui [A ]| dire que je ne avais besoin ni de elle ni de personne, ce qui e=tait peut-e^tre [A ]| unx peu exage=re=, car je devais avoir besoin de mx me`re, sinon pourquoi me [A ]| acharner a` aller chez elle? ce est la` unx des raisons pour lesquelles je [A ]| e=vite de parler autant que possible. Car je dis toujours ou trop ou trop peu, [A ]| ce qui me fait de lx peine, tellement je suis e=pris de ve=rite=. Et je ne quitterai [A ]| pas ce sujet, sur lequel je ne aurai sans doute jamais lx occasion de [A ]| revenir, tellement lx nuages se amoncellent, avant de avoir fait lx curieuse [A ]| remarque que voici, que il me arrivait souvent, du temps ou` je parlais encore, [A ]| de avoir trop dit en croyant avoir dit trop peu et de avoir trop peu dit en [A ]| croyant avoir dit trop. Je veux dire que a` lx re=flexion, a` lx longue pluto^t, [A ]| mx exce`s de parole se ave=raient pauvrete=s et inversement. Curieux renversement, [A ]| ne est <-> ce pas, ope=re= par lx simple passage du temps. Autrement dit, quoi [A ]| que je disse, ce ne e=tait jamais [A ]| ni assez ni assez peu. Je ne me taisais pas, voila`, quoi que je disse je ne me [A ]| taisais pas. Divine analyse, que cela vous aide a` connai^tre et partant vos [A ]| semblables, si vous vous en connaissez. Car en disant que je ne avais besoin de [A ]| personne, ce ne e=tait pas trop que je disais, mais unx infime partie de ce que [A ]| je aurais du^ dire, ne aurais su dire, aurais du^ taire. Besoin de mx me`re! [A ]| Oui, proprement ineffable, lx absence de besoin ou` je pe=rissais. De sorte que [A ]| elle dut me dire, je parle maintenant a` nouveau de Sophie, lx raisons pour [A ]| lesquelles je avais besoin de elle, puisque je me e=tais permis de lx contredire [A ]| a` ce sujet. Et en me donnant de lx peine, je les retrouverais sans doute, mais [A ]| lx peine, merci, ce ne est pas moi qui me en donnerai. Et je en ai assez de ce [A ]| boulevard, c^a devait e^tre unx boulevard, de ces justes qui passent, de ces [A ]| agents qui guettent, de toutx ces pieds, ces mains, foulant, portant, frustre=s [A ]| de cogner, de ces bouches qui ne osent hurler que a` bon escient, de ce ciel qui [A ]| se met a` suinter, assez de e^tre dehors, cerne=, visible. unx monsieur remuait [A ]| lx chien, du bout de sx badine. ce e=tait unx chien entie`rement jaune, ba^tard [A ]| sans doute, je distingue mal entre chiens ba^tards et de race. Il [A ]| avait du^ moins souffrir de sx mort que moi de mx chute. Et puis il e=tait mort. [A ]| Nous le mi^mes en travers de lx selle et parti^mes je ne sais comment, nous [A ]| aidant lx un lx autre je suppose, a` maintenir lx cadavre, a` faire avancer lx [A ]| bicyclette, a` avancer nous-me^mes, a` travers lx foule goguenarde. lx maison de [A ]| Sophie ~~ non, je ne peux plus l' appeler ainsi, je vais essayer de l' appeler [A ]| Lousse, Lousse toutx court ~~ lx maison de Lousse ne e=tait pas loin. Oh, elle ne [A ]| e=tait pas pre`s non plus, je avais mx compte en y arrivant. ce est <-> a` <-> dire que [A ]| je ne l' avais pas re=ellement. On croit avoir sx compte, mais il est rare que [A ]| on l' ait re=ellement. ce est parce que je me savais arrive= que je avais mx [A ]| compte, je aurais du^ faire unx mille de plus que je aurais eu mx compte que unx [A ]| heure plus tard. Voila` comme on est. Cette maison, dois <-> je la de=crire? Je [A ]| ne crois pas. Je ne en ferai rien, ce est toutx ce que je sais pour lx moment. [A ]| Peut-e^tre plus tard, au fur et a` mesure que je y pe=ne=trerai. Et Lousse? Difficile [A ]| de y couper. Enterrons d'abord rapidement lx chien. Ce fut elle qui [A ]| creusa lx trou, sous unx arbre. On enterre toujours sx chien sous unx arbre, je [A ]| ne sais pourquoi. ce est <-> a` <-> dire que je ai mx [A ]| ide=e. Ce fut elle qui creusa lx trou parce que moi, quoique lx monsieur, je ne [A ]| aurais pas pu, a` cause de mx jambe. ce est <-> a` <-> dire que je aurais pu creuser [A ]| avec unx de=plantoir, mais avec unx be^che non. Car lorsqu' on be^che il y a unx [A ]| jambe qui supporte lx poids du corps tandis que lx autre, se pliant, se [A ]| de=pliant, enfonce lx be^che dans lx terre. Or, mx jambe malade, je ne sais plus [A ]| laquelle, peu importe en lx occurrence, ne e=tait en mesure ni de be^cher, car [A ]| elle e=tait raide, ni a` elle seulx de me servir de support, car elle se serait [A ]| effondre=e. Je ne disposais pour ainsi dire que de unx jambe, je e=tais moralement [A ]| unijambiste, et je aurais e=te= plus heureux, plus le=ger, ampute= au [A ]| niveau de lx aine. Et ils me auraient enleve= quelques testicules a` lx me^me [A ]| occasion que je ne leur aurais rien dit. Car mx testicules a` moi, ballottant [A ]| a` mi-cuisse au bout de unx maigre cordon, il ne y avait plus rien a` en tirer, [A ]| a` telle enseigne que je ne avais plus envie de en tirer quelque chose, mais je [A ]| avais pluto^t envie de les voir disparai^tre, ces te=moins a` charge a` de=charge [A ]| de mx longue mise en accusation. Car si ils me accusaient de les avoir couillonne=s, [A ]| ils me en congratulaient aussi, du fond de leur sacoche [A ]| creve=e, lx droit plus bas que lx gauche, ou inversement, je ne sais plus, [A ]| fre`res de cirque. Et chose encore plus grave, ils me ge^naient pour marcher et [A ]| pour me asseoir, comme si mx jambe malade ne y suffisait pas, et quand je allais [A ]| a` bicyclette ils se cognaient partout. je avais donc inte=re^t a` ce que ils [A ]| disparaissent et je me en serais charge= moi-me^me, avec unx couteau ou unx [A ]| se=cateur, ne e=tait lx peur ou` je grelottais de lx douleur physique et des [A ]| plaies infecte=es. Oui, toutx mx vie je ai ve=cu dans lx terreur des plaies [A ]| infecte=es, moi qui ne me infectais jamais, tellement je e=tais acide. mx vie, [A ]| mx vie, tanto^t je en parle comme de unx chose finie, tanto^t comme unx [A ]| plaisanterie qui dure encore, et je ai tort, car elle est finie et elle dure a` [A ]| lx fois, mais par quel temps du verbe exprimer cela? Horloge que ayant remonte=e [A ]| lx horloger enterre, avant de mourir, et dont lx rouages tordus parleront unx [A ]| jour de Dieu, aux vers. Mais au fond je devais avoir de lx attachement pour ces [A ]| couillons, y tenir comme de autres a` leurs cicatrices, a` lx album de photos de [A ]| grand-me`re. Ce ne e=taient pas eux de toutx fac^on qui me empe^chaient de [A ]| be^cher, mais mx jambe. Ce fut Lousse qui creusa lx trou pendant [A ]| que moi je tenais lx chien dans mx bras. Il e=tait lourd de=ja` et froid, mais [A ]| il ne avait pas encore commence= a` puer. Il sentait mauvais, si vous voulez, [A ]| mais mauvais comme unx vieux chien, pas comme unx chien creve=. Lui aussi avait [A ]| creuse= des trous, a` cet endroit me^me peut-e^tre. On l' enterra tel quel, sans [A ]| boi^te ni enveloppe de aucune sorte, comme unx chartreux, mais avec sx laisse et [A ]| sx collier. Ce fut elle qui le mit dans lx trou, moi je ne peux pas me pencher, [A ]| ni me agenouiller, a` cause de mx infirmite=, et si jamais cela me arrive, [A ]| oublieux de mx personnage, de me pencher ou de me agenouiller, ne en croyez [A ]| rien, ce ne sera pas moi, mais unx autre. Le jeter dans lx trou, ce est toutx ce [A ]| que je aurais pu faire, et c^a je l' aurais fait volontiers. Cependant je ne le [A ]| fis pas. toutx lx choses que on ferait volontiers, oh sans enthousiasme mais [A ]| volontiers, que il ne y a aucune raison apparemment pour ne pas faire, et que on [A ]| ne fait pas! Ne serait <-> on pas libre? ce est a` examiner. Mais quelle fut mx [A ]| contribution a` cet enterrement? Ce fut elle qui fit lx trou, qui mit lx chien [A ]| dedans, qui combla lx trou. Je ne faisais en somme que y assister. je y contribuais [A ]| de mx pre=sence. Comme [A ]| si c^' avait e=te= mx enterrement a` moi. Et il l' e=tait. ce e=tait unx [A ]| me=le`ze. ce est lx seulx arbre que je puisse identifier avec certitude. Curieux [A ]| que elle ait choisi, pour enterrer sx chien dessous, lx seulx arbre que je [A ]| puisse identifier avec certitude. lx aiguilles vert de eau sont comme de soie [A ]| et parseme=es, il me semble, de petits points rouges. lx chien avait des tiques [A ]| aux oreilles, je ai lx oeil pour ces choses-la`, elles furent enterre=es avec [A ]| lui. Quand elle eut fini de fossoyer elle me passa lx be^che et se recueillit. [A ]| Je crus que elle allait pleurer, ce e=tait lx moment, mais elle rit au contraire. [A ]| ce e=tait peut-e^tre sx fac^on a` elle de pleurer. Ou ce e=tait moi qui [A ]| me trompais et elle pleurait re=ellement, avec unx bruit de rigolade. lx pleurs [A ]| et lx ris, je ne me y connais gue`re. Elle ne le verrait plus, sx Teddy, que [A ]| elle avait aime= comme unx enfant. Je me demande pourquoi, ayant de toutx [A ]| e=vidence lx intention bien arre^te=e de enterrer sx chien chez elle, elle ne [A ]| avait pas fait venir lx ve=te=rinaire supprimer lx chien sur place. Allait <-> [A ]| elle vraiment chez lx ve=te=rinaire au moment ou` sx chemin croisa le mien? Ou [A ]| l' avait <-> elle affirme= dans lx seulx but de atte=nuer mx culpabilite=? lx [A ]| visites a` domicile cou^tent plus cher [A ]| e=videmment. @@@@@| [A ]| Elle me amena dans lx salon et me donna a` boire et a` manger, de [A ]| bonnes choses certainement. Malheureusement, je ne aimais pas beaucoup lx [A ]| bonnes choses a` manger. Mais je me enivrais volontiers. Si elle vivait dans lx [A ]| ge^ne, cela ne se voyait pas. Cette ge^ne-la`, je la sens toutx de suite. Voyant [A ]| lx mal que je avais a` me tenir assis elle avanc^a unx chaise pour mx jambe [A ]| raide. toutx en me servant elle me tenait des discours dont je ne saisissais pas [A ]| lx centie`me. De sx propre main elle enleva mx chapeau, partit avec, pour le [A ]| pendre quelque part a` unx pate`re sans doute, et sembla e=tonne=e quand lx [A ]| lacet brisa sx e=lan. Elle avait unx perroquet, tre`s joli, toutx lx couleurs [A ]| lx plus appre=cie=es. Je le comprenais mieux que sx mai^tresse. Je ne veux pas [A ]| dire que je le comprenais mieux que elle ne le comprenait, je veux dire que je [A ]| le comprenais mieux que je ne la comprenais elle. Il disait de temps en temps, [A ]| Putain de connasse de merde de chiaison. Il avait du^ appartenir a` unx personne [A ]| franc^aise avant de appartenir a` Lousse. lx animaux changent souvent de [A ]| proprie=taire. Il ne disait pas grand-chose de autre. Si, il disait aussi, Fuck! [A ]| Ce ne e=tait pourtant pas unx personne [A ]| franc^aise qui lui avait appris a` dire, Fuck! Peut-e^tre que il l' avait [A ]| trouve= toutx seulx, c^a ne me e=tonnerait pas. Lousse essayait de lui faire dire, [A ]| Pretty Polly! Je crois que ce e=tait trop tard. Il e=coutait, lx te^te de [A ]| co^te=, re=fle=chissait, puis disait, Putain de connasse de merde de chiaison. [A ]| On voyait que il faisait unx effort. Lui aussi, elle l' enterrerait unx jour. Dans [A ]| sx cage probablement. Moi aussi, si je e=tais reste=, elle me aurait enterre=. [A ]| Si je avais sx adresse je lui e=crirais, que elle vienne me enterrer. Je me [A ]| endormis. Je me re=veillai dans unx lit, de=shabille=. On avait pousse= lx [A ]| impudence jusqu'a` me nettoyer, a` en juger par lx odeur que je de=gageais, ne [A ]| de=gageais plus. je allai a` lx porte. Ferme=e a` clef. A` lx fene^tre. Grillage=e. [A ]| Il ne faisait pas encore toutx a` fait nuit. Que peut <-> on essayer lorsqu' [A ]| on a essaye= lx porte et lx fene^tre? lx chemine=e peut-e^tre. Je cherchai [A ]| mx ve^tements. Je trouvai unx commutateur et le tournai. Sans re=sultat. Quelle [A ]| histoire! toutx cela me laissait passablement indiffe=rent. Je trouvai mx [A ]| be=quilles, contre unx fauteuil. On trouvera e=trange que je aie pu faire lx [A ]| mouvements que je ai indique=s, sans leur secours. Je trouve cela e=trange. On [A ]| ne se rappelle pas toutx de suite [A ]| qui on est, au re=veil. Je trouvai sur unx chaise unx vase de nuit blanc avec unx [A ]| rouleau de papier hygie=nique dedans. On ne laissait rien au hasard. Je raconte [A ]| ces instants avec unx certaine minutie, cela me soulage de ce qui va venir, je [A ]| lx sens. je approchai unx fauteuil de unx chaise, me assis dans celui-la`, posai [A ]| sur celle-ci mx jambe raide. lx chambre e=tait pleine a` craquer de chaises et [A ]| de fauteuils, ils grouillaient autour de moi, dans lx pe=nombre. Il y avait [A ]| aussi des gue=ridons, tabourets, commodes, etc., en abondance. Etrange impression [A ]| de encombrement se e=vanouissant avec lx jour, qui alluma e=galement lx [A ]| lustre, car je avais laisse= lx contact. Il me manquait des poils sur lx visage, [A ]| je le sus en y promenant unx main angoisse=e. On me avait rase=, on avait [A ]| taille= mx bribes de barbe. Comment mx sommeil avait <-> il pu re=sister a` [A ]| tant de familiarite=s? mx sommeil si le=ger d'habitude. A` cette question je [A ]| trouvai unx certain nombre de re=ponses. Mais je ne savais laquelle e=tait lx [A ]| bonne. Elles e=taient peut-e^tre toutx mauvaises. mx barbe ne pousse vraiment [A ]| que sur lx menton et sur lx fanon. La` ou` de jolis poils poussent aux autres, [A ]| a` moi il ne en pousse pas. [A ]| Telle quelle on l' avait rogne=e, mx barbe. On l' avait peut-e^tre teinte aussi, [A ]| rien ne me prouvait lx contraire. Je me croyais nu dans lx fauteuil, mais je [A ]| finis par comprendre que je portais unx chemise de nuit de unx extre^me [A ]| le=ge`rete=. On serait venu me annoncer mx immolation pour lx aube que cela me [A ]| aurait paru naturel. Ce que on peut e^tre be^te. Il me semblait aussi que on me [A ]| avait parfume=, a` lx lavande peut-e^tre. Je connais mal lx parfums. Je me dis. [A ]| Si tx pauvre me`re pouvait te voir. je aime assez lx formules. Elle me semblait [A ]| loin, mx me`re, loin de moi, et cependant je en e=tais unx peu plus proche que lx [A ]| nuit pre=ce=dente, si mx calculs e=taient exacts. Mais l' e=taient <-> ils? Si [A ]| je e=tais dans lx bonne ville, je avais fait des progre`s. Mais l' e=tais <-> [A ]| je? Si par contre je e=tais dans unx autre ville, de ou` mx me`re serait [A ]| ne=cessairement absente, alors je avais perdu du terrain. Je dus me endormir, [A ]| car voila` que unx e=norme lune se encadrait dans lx fene^tre. Deux barreaux la [A ]| partageaient en trois parties, dont lx me=diane restait constante tandis que peu [A ]| a` peu lx droite gagnait ce que perdait lx gauche. Car lx lune allait de gauche [A ]| a` droite ou lx chambre allait de droite a` gauche, ou lx deux a` lx [A ]| fois peut-e^tre, ou` elles allaient toutx lx deux de gauche a` droite, seulement [A ]| lx chambre moins vite que lx lune, ou de droite a` gauche, seulement lx [A ]| lune moins vite que lx chambre. Mais peut <-> on parler de droite et de gauche [A ]| dans ces conditions? Que des mouvements de unx grande complexite= fussent en [A ]| train, cela semblait certain, et cependant quelle chose simple apparemment que [A ]| cette grande lumie`re jaune qui voguait lentement derrie`re mx barreaux et que [A ]| mangeait peu a` peu lx mur opaque, jusqu'a` l' e=clipser. Et alors sx calme [A ]| course se inscrivait sur lx murs, sous forme de clarte= raye=e de haut en bas [A ]| et que pendant quelques instants firent trembler des feuilles, si ce e=taient [A ]| des feuilles, et qui disparut a` sx tour, me laissant dans lx obscurite=. que [A ]| il est difficile de parler de lx lune avec retenue! Elle est si con, lx lune. [A ]| c^a doit e^tre sx cul que elle nous montre toujours. On voit que je me [A ]| inte=ressais a` lx astronomie, autrefois. Je ne veux pas le nier. Puis ce fut lx [A ]| ge=ologie qui me fit passer unx bout de temps. Ensuite ce est avec lx [A ]| anthropologie que je me fis brie`vement chier et avec lx autres disciplines, [A ]| telle lx psychiatrie, qui se y rattachent, se en de=tachent et se y rattachent [A ]| a` nouveau, selon lx dernie`res de=couvertes. Ce que je aimais dans lx [A ]| anthropologie, ce e=tait sx puissance de ne=gation, sx acharnement a` de=finir [A ]| lx homme, a` lx instar de Dieu, en termes de ce que il ne est pas. Mais je ne ai [A ]| jamais eu a` ce propos que des ide=es fort confuses, connaissant mal lx hommes [A ]| et ne sachant pas tre`s bien ce que cela veut dire, e^tre. Oh, je ai toutx [A ]| essaye=. Ce fut enfin a` lx magie que e=chut lx honneur de se installer dans mx [A ]| de=combres, et encore aujourd'hui, quand je me y prome`ne, je en retrouve des [A ]| vestiges. Mais lx plus souvent ce est unx endroit sans plan ni limite et dont il [A ]| ne est jusqu'aux mate=riaux qui ne me soient incompre=hensibles, sans parler de [A ]| leur disposition. Et lx chose en ruine, je ne sais pas ce que ce est, ce que ce [A ]| e=tait, ni par conse=quent si il ne se agit pas moins de ruines que de lx [A ]| ine=branlable confusion des choses e=ternelles, si ce est la` lx expression [A ]| juste. ce est en toutx cas unx lieu sans myste`re, lx magie l' a abandonne=, le [A ]| trouvant sans myste`re. Et si je ne y vais pas volontiers, je y vais peut-e^tre [A ]| unx peu plus volontiers que ailleurs, e=tonne= et tranquille, je allais dire [A ]| comme dans unx re^ve, mais pas du tout, pas du tout. Mais ce lieu ne est [A ]| pas de ceux ou` on va, mais de ceux ou` on se trouve, quelquefois, [A ]| sans savoir comment, et que on ne quitte pas comme on veut, et ou` on se [A ]| trouve sans plaisir aucun, mais avec moins de de=plaisir peut-e^tre que aux [A ]| endroits dont on peut se e=loigner, en se donnant du mal, endroits myste=rieux, [A ]| meuble=s des myste`res connus. je e=coute et me entends dicter unx monde fige= en [A ]| perte de e=quilibre, sous unx jour faible et calme sans plus, suffisant pour y [A ]| voir, vous comprenez, et fige= lui aussi. Et je entends murmurer que toutx [A ]| fle=chit et ploie, comme sous des faix, mais ici il ne y a pas de faix, et lx [A ]| sol aussi, peu propre a` porter, et lx jour aussi, vers unx fin qui ne semble [A ]| devoir jamais e^tre. Car quelle fin a` ces solitudes ou` lx vraie clarte= ne fut [A ]| jamais, ni lx aplomb, ni lx simple assise, mais toujours ces choses penche=es [A ]| glissant dans unx e=boulement sans fin, sous unx ciel sans me=moire de matin ni [A ]| espoir de soir. Ces choses, quelles choses, de ou` venues, de quoi faites? Et il [A ]| parai^t que ici rien ne bouge, ni ne a jamais bouge=, ni ne bougera jamais, sauf [A ]| moi, qui ne bouge pas non plus quand je y suis, mais regarde et me fais voir. [A ]| Oui, ce est unx monde fini, malgre= lx apparences, ce est sx fin qui [A ]| le suscita, ce est en finissant que il commenc^a, est <-> ce assez clair? Et moi [A ]| aussi je suis fini, quand je y suis, mx yeux se ferment, mx souffrances cessent [A ]| et je finis, ploye= comme ne le peuvent lx vivants. Et je e=couterais [A ]| encore ce souffle lointain, depuis longtemps tu et que je entends enfin, que je [A ]| apprendrais de autres choses encore, a` ce sujet. Mais je ne l' e=couterai plus, [A ]| pour lx moment, car je ne l' aime pas ce souffle lointain, et me^me je le [A ]| crains. Mais ce est unx son qui ne est pas [A ]| comme lx autres, que on e=coute, lorsqu' [A ]| on le veut bien, et que souvent on peut faire taire, en se e=loignant ou en [A ]| se bouchant lx oreilles, mais ce est unx son qui se met a` vous bruire dans lx [A ]| te^te, on ne sait comment, ni pourquoi. ce est avec lx te^te que on l' entend, [A ]| lx oreilles ne y sont pour rien, et on ne peut l' arre^ter, mais il se arre^te [A ]| toutx seulx, quand il veut. Que je l' e=coute ou ne l' e=coute pas, cela ne a donc [A ]| pas de importance, je l' entendrai toujours, lx tonnerre ne saurait me en [A ]| de=livrer, jusqu'a` ce que il cesse. Mais rien ne me oblige a` en parler, du [A ]| moment que cela ne fait pas mx affaire. Et cela ne fait pas mx affaire, pour [A ]| lx moment. Non, ce qui fait mx affaire en ce moment, ce est de en finir avec [A ]| cette histoire de [A ]| lune qui est reste=e inacheve=e, moi je le sais. Et si je dois en finir moins [A ]| bien que si je avais toutx mx te^te a` moi, je en finirai quand me^me, du mieux [A ]| que je pourrai, du moins je le crois. Cette lune donc, re=flexion faite, elle me [A ]| remplit soudain de stupeur, de e=tonnement si on pre=fe`re. Oui, je y [A ]| re=fle=chissais a` mx fac^on, avec indiffe=rence, je la revoyais en quelque [A ]| sorte, dans mx te^te, lorsqu' unx grand effroi se empara de moi. Et estimant que [A ]| cela valait quand me^me lx peine que je y mette lx nez, je l' y mis et ne tardai [A ]| pas a` faire lx de=couverte suivante, entre autres, mais je ne retiens que lx [A ]| suivante, que cette lune qui venait de passer fie`re et pleine devant mx [A ]| fene^tre, lx veille ou lx avant-veille, lx avant-veille je l' avais vue toutx [A ]| jeunette et mince, renverse=e sur lx dos, unx copeau. Et je me e=tais dit, Tiens, [A ]| il a attendu lx nouvelle lune pour se lancer sur des chemins inconnus, conduisant [A ]| vers lx sud. @@@@@| [A ]| Et puis unx peu plus tard, Si je allais voir maman demain. [A ]| Car toutx se tient, par lx ope=ration du saint-esprit, comme on dit. Et si je ne [A ]| ai pas mentionne= cette circonstance a` sx place, ce est que on ne peut pas toutx [A ]| mentionner a` sx place, mais il faut choisir, entre lx choses qui ne valent [A ]| pas lx peine de e^tre mentionne=es et celles qui le valent encore moins. Car si [A ]| on voulait toutx mentionner, on ne en finirait jamais, et toutx est la`, [A ]| finir, en finir. Oh je le sais, me^me en ne mentionnant que quelques-unes des [A ]| circonstances en pre=sence, on ne en finit pas davantage, je le sais, je le [A ]| sais. Mais on change de merde. Et si toutx lx merdes se ressemblent, ce qui ne [A ]| est pas vrai, c^a ne fait rien, c^a fait du bien de changer de merde, de aller [A ]| dans unx merde unx peu plus loin, de temps en temps, de papillonner quoi, comme [A ]| si on e=tait e=phe=me`re. Et si on se trompe, et on se trompe, je veux dire [A ]| en rapportant des circonstances que on eu^t mieux fait de taire et en en taisant [A ]| de autres, a` juste titre si vous voulez mais, comment dire, sans raison, a` [A ]| juste titre mais sans raison, telle cette nouvelle lune, ce est souvent de bonne [A ]| foi, de excellente foi. Se e=tait <-> il donc e=coule=, entre lx nuit sur lx [A ]| montagne, celle de mx deux larrons et de lx de=cision prise de aller voir mx [A ]| me`re, et la pre=sente, plus de temps que je ne l' avais suppose=, a` savoir [A ]| quinze jours pleins ou presque. En ce cas ces quinze jours pleins ou presque, [A ]| que e=taient <-> ils devenus et ou` e=taient <-> ils passe=s? Et comment concevoir [A ]| lx possibilite=, [A ]| quelle que fu^t leur teneur, de les faire tenir dans lx enchai^nement si [A ]| rigoureux de incidents dont je venais de faire lx frais? ne y avait <-> il pas [A ]| pluto^t inte=re^t a` supposer, soit que lx lune vue lx avant-veille loin de [A ]| e^tre nouvelle comme je l' avais cru, e=tait a` lx veille de e^tre pleine, soit [A ]| que lx lune vue de lx maison Lousse, loin de e^tre pleine, comme elle me e=tait [A ]| apparue, ne faisait en re=alite= que entamer sx premier quartier, soit enfin [A ]| que il se agissait de deux lunes aussi e=loigne=es de lx nouvelle que de lx [A ]| pleine et se ressemblant tellement, sous lx rapport de lx courbure, que lx oeil [A ]| nu avait du mal a` les de=partager, et que toutx ce qui se mettait en travers de [A ]| ces hypothe`ses ne e=tait que fume=e et illusion? ce est de toutx fac^on avec [A ]| ces conside=rations que je parvins a` me calmer et a` retrouver, devant lx [A ]| espie`gleries de lx nature, cette ataraxie qui vaut ce que elle vaut. Et il me [A ]| revint e=galement a` lx esprit, que lx sommeil gagnait a` nouveau, que mx nuits [A ]| e=taient sans lune et que lx lune ne avait rien a` y voir, dans mx nuits, de [A ]| sorte que cette lune que je venais de voir se trai^nant a` travers lx fene^tre, [A ]| me renvoyant a` de autres nuits, a` de autres lunes, je ne l' avais jamais vue, [A ]| je avais [A ]| oublie= qui je e=tais (il y avait de quoi) et parle= de moi comme je aurais [A ]| parle= de unx autre, si il me avait fallu absolument parler de unx autre. Oui, [A ]| cela me arrive et cela me arrivera encore de oublier qui je suis et de e=voluer [A ]| devant moi a` lx manie`re de unx e=tranger. ce est alors que je vois lx ciel [A ]| diffe=rent de ce que il est et que lx terre aussi reve^t de fausses couleurs. [A ]| Cela a lx air de unx repos, mais il ne en est rien, je glisse content dans lx [A ]| lumie`re des autres, celle qui jadis devait e^tre lx mienne, je ne dis pas lx [A ]| contraire, puis ce est lx angoisse du retour, je ne dirai pas ou`, je ne peux [A ]| pas, a` lx absence peut-e^tre, il faut y retourner, ce est toutx ce que je sais, [A ]| il ne fait pas bon y rester, il ne fait pas bon la quitter. lx lendemain je [A ]| exigeai mx ve^tements. lx valet partit aux renseignements. Il revint avec lx [A ]| nouvelle que on les avait bru^le=s. Je continuai a` inspecter lx chambre. ce [A ]| e=tait a` vue de nez unx cube parfait. A` travers lx haute fene^tre je voyais des [A ]| branches. Elles se balanc^aient doucement, mais pas toutx lx temps, de brusques [A ]| secousses les agitaient par moments. Je remarquai que lx lustre e=tait allume=. [A ]| mx ve^tements, dis <-> je, mx be=quilles. je oubliais que mx [A ]| be=quilles e=taient la`, contre lx fauteuil. Il me quitta a` nouveau, en laissant [A ]| lx porte ouverte. Par lx porte je vis unx grande fene^tre, plus grande que [A ]| lx porte que elle de=bordait de toutx parts, et opaque. lx valet revint et me [A ]| dit que mx ve^tements avaient e=te= envoye=s a` lx teinturerie, pour e^tre [A ]| de=lustre=s. Il apportait mx be=quilles, ce qui aurait du^ me parai^tre [A ]| e=trange, mais qui me parut naturel au contraire. je en pris unx et me mis a` en [A ]| frapper lx meubles, mais pas tre`s fort, juste assez fort pour les renverser, [A ]| sans les casser. Ils e=taient moins nombreux que dans lx nuit. A` vrai dire je [A ]| les poussais plus que je ne les frappais, ce e=tait des estocades, des bottes, [A ]| que je leur envoyais, ce qui ne est pas pousser non plus, mais ce est davantage [A ]| pousser que frapper. Mais me rappelant qui je e=tais, je jetai biento^t mx [A ]| be=quille et me immobilisai au milieu de lx chambre, de=cide= a` ne plus rien [A ]| demander et a` ne plus faire semblant de e^tre en cole`re. Car si je voulais mx [A ]| ve^tements, et je croyais les vouloir, ce ne e=tait pas unx raison pour simuler [A ]| lx cole`re lorsqu' on me les refusait. Et a` nouveau seulx, je repris mx inspection [A ]| de lx chambre et je allais lui trouver de autres proprie=te=s lorsque lx [A ]| valet revint et [A ]| me dit que on avait envoye= chercher mx ve^tements et que je les aurais sous [A ]| peu. Puis il se mit a` redresser lx meubles que je avais renverse=s et a` les [A ]| remettre en place, en les e=poussetant au fur et a` mesure avec unx plumeau que [A ]| il eut soudainement a` lx main. Et biento^t je me mis a` l' aider de mx mieux, [A ]| histoire de montrer que je ne e=tais fa^che= contre personne. Et si je ne [A ]| pouvais faire grand-chose, a` cause de mx jambe raide, je faisais ne=anmoins ce [A ]| que je pouvais, ce est <-> a` <-> dire que je me emparais des meubles au fur et a` [A ]| mesure que il les redressait et proce=dais avec unx minutie maniaque a` leur [A ]| mise en bonne place, reculant lx bras en lx air pour mieux juger de lx effet et [A ]| puis me pre=cipitant pour y apporter des modifications imperceptibles. Et ramassant [A ]| lx pans de mx chemise de nuit je leur en envoyais des coups pe=tulants. [A ]| Mais dans cette mimique non plus je ne pus me maintenir et je me immobilisai [A ]| brusquement au milieu de lx pie`ce. Mais le voyant pre^t a` partir, je fis unx [A ]| pas vers lui et dis, mx bicyclette. Et cette phrase, je la re=pe=tai jusqu'a` [A ]| ce que il eu^t lx air de comprendre. Ce valet, menu et sans a^ge, je ne sais pas [A ]| a` quelle race il appartenait, pas [A ]| a` lx blanche assure=ment. ce e=tait unx Oriental peut-e^tre, ce est vague, unx [A ]| Oriental, unx enfant du Levant. Il portait unx pantalon blanc, unx chemise blanche [A ]| et unx gilet jaune, on aurait dit unx daim, avec des boutons dore=s, et des [A ]| sandales. Il est rare que je prenne connaissance avec unx telle nettete= de ce [A ]| que portent lx gens et je suis heureux de pouvoir vous en faire profiter. Cela [A ]| se explique peut-e^tre du fait que pendant toutx cette matine=e il ne e=tait [A ]| question pour ainsi dire que de ve^tements, des miens. Et je me disais peut-e^tre [A ]| en substance, Regardez <-> moi celui-la`, tranquille dans sx ve^tements [A ]| a` lui, tandis que moi je flotte dans unx chemise de nuit e=trange`re, et de [A ]| femme probablement, car elle e=tait rose et transparente et garnie de rubans, de [A ]| fronces et de dentelles. lx chambre par contre, je la voyais mal, chaque fois [A ]| que je en reprenais lx inspection elle me paraissait change=e, et cela se [A ]| appelle mal voir dans lx e=tat actuel de nos connaissances. lx branches me^mes [A ]| semblaient changer de place, comme doue=es de unx vitesse orbitale propre, et [A ]| dans lx grande fene^tre opaque lx porte ne tenait plus, mais se e=tait [A ]| le=ge`rement de=place=e vers lx droite ou vers lx gauche, je ne sais [A ]| plus, de manie`re a` recevoir dans sx encadrement unx pan de mur blanc, sur [A ]| lequel je pouvais provoquer de faibles ombres en faisant certains mouvements. [A ]| Mais que a` toutx cela il y eu^t des explications naturelles, je veux bien en [A ]| convenir, car lx ressources de lx nature sont infinies apparemment. ce e=tait [A ]| moi qui ne e=tais pas assez naturel pour pouvoir me inse=rer avec aisance dans [A ]| cet ordre de choses et en appre=cier lx finesses. Mais je avais lx habitude de [A ]| voir lx soleil se lever au sud et de ne plus savoir ou` je allais, tellement [A ]| toutx tournait avec inconse=quence et arbitraire, ni ce que je quittais, ni ce [A ]| qui me accompagnait. Se rendre chez sx me`re dans ces conditions, vous avouerez [A ]| que ce ne est pas commode, moins commode que de aller chez lx Lousse, sans le [A ]| vouloir, ou au poste, ou dans lx autres endroits qui me attendent, je le sens. [A ]| Mais lx valet me ayant apporte= mx ve^tements, dans unx papier que il de=plia [A ]| devant moi, je constatai que mx chapeau ne y e=tait pas, ce qui me fit dire, [A ]| mx chapeau. Et quand il eut compris ce que je voulais il se en alla et revint [A ]| peu de temps apre`s avec mx chapeau. Plus rien ne manquait alors, sinon lx [A ]| lacet pour attacher lx chapeau a` lx [A ]| boutonnie`re, mais cela je de=sespe=rais de le lui faire comprendre et par [A ]| conse=quent ne en soufflai mot. unx vieux lacet, c^a se trouve toujours, ce ne [A ]| est pas e=ternel, unx lacet, comme le sont lx ve^tements proprement dits. Quant [A ]| a` lx bicyclette, je avais bon espoir que elle me attendait quelque part en bas, [A ]| me^me peut-e^tre devant lx perron, pre^te a` me emporter loin de ces lieux horribles. [A ]| Et je ne voyais pas quel inte=re^t je aurais a` y faire a` nouveau allusion, [A ]| a` nous imposer a` lui et a` moi cette nouvelle e=preuve, quand il y avait [A ]| moyen de nous l' e=pargner. Ces conside=rations me traverse`rent lx esprit avec [A ]| unx certaine rapidite=. lx poches, quatre en tout, de mx ve^tements, je les [A ]| visitai devant lx valet et constatai que leur contenu ne e=tait pas au complet. [A ]| lx pierre a` sucer notamment ne y e=tait plus. Mais lx pierres a` sucer, cela [A ]| se trouve assez facilement sur nos plages, a` condition de savoir ou` les chercher, [A ]| et je jugeai pre=fe=rable de ne rien dire a` ce sujet, d'autant plus que [A ]| au bout de unx heure de discussion il aurait pu aller me chercher unx pierre au [A ]| jardin comple`tement insuc^able. Cette de=cision aussi je la pris pour ainsi [A ]| dire instantane=ment. @@@@@| [A ]| Quant aux autres objets qui avaient disparu, [A ]| a` quoi bon en parler, puisque je ne savais pas exactement lesquels. Et on me [A ]| les avait peut-e^tre pris au commissariat, a` mx insu, ou je les avais peut-e^tre [A ]| perdus lors de mx chute ou a` unx autre moment, par voie de jet peut-e^tre, [A ]| car il me arrivait de jeter toutx ce que je avais sur moi, dans unx mouvement de [A ]| de=pit. Alors a` quoi bon en parler. Je me de=cidai cependant a` affirmer hautement [A ]| que il me manquait unx couteau, unx beau couteau, et je le fis tant et si [A ]| bien que je rec^us unx beau couteau a` le=gumes, inoxydable soi-disant, mais je [A ]| ne mis pas longtemps a` l' oxyder, et qui se ouvrait et se refermait par-dessus [A ]| lx marche=, a` lx encontre de toutx lx couteaux a` le=gumes que je avais connus, [A ]| et qui avait unx cran de arre^t qui se ave=ra biento^t impuissant a` arre^ter [A ]| quoi que ce soit, de ou` blessures innombrables, toutx lx long de mx doigts [A ]| coince=s entre lx manche en vraie corne de Irlande soi-disant et lx lame rouge [A ]| de rouille et tellement e=mousse=e que il se agissait a` vrai dire moins de [A ]| blessures que de contusions. Et si je parle si longuement de ce couteau, ce est [A ]| que je l' ai toujours quelque part je crois, parmi mx possessions, et que en [A ]| ayant parle= longuement a` cet endroit, je [A ]| ne aurai plus a` en parler quand viendra lx moment, si il vient jamais, de faire [A ]| lx inventaire de mx possessions, et je en serai soulage= d'autant, a` unx moment [A ]| ou` je aurai besoin de e^tre soulage=, je le sens. Car sur ce que je ai perdu il [A ]| est naturel que je me e=tende moins que sur ce que je ne ai pu perdre, cela va [A ]| de soi. Et si je ne ai pas toujours lx air de me conformer a` ce principe, ce [A ]| est que il me e=chappe, de temps en temps, et disparai^t, au me^me titre que si [A ]| je ne l' avais jamais de=gage=. Phrase de=mente, peu importe. Car je ne sais [A ]| plus tre`s bien ce que je fais, ni pourquoi, ce sont la` des choses que je comprends [A ]| de moins en moins, je ne me en cache pas, car pourquoi me en cacher, et [A ]| vis-a`-vis de qui, de vous, a` qui on ne cache rien? Et puis faire me remplit de [A ]| unx tel, je ne sais pas, impossible a` exprimer, pour moi, en ce moment, apre`s [A ]| unx si long temps, vous comprenez, que je ne me arre^te pas pour savoir en vertu [A ]| de quel principe. Et d'autant moins que quoi que je fasse, ce est <-> a` <-> dire quoi [A ]| que je dise, ce sera toujours en quelque sorte lx me^me chose, oui, en quelque [A ]| sorte. Et si je parle de principes, alors que il ne y en a pas, je ne y peux [A ]| rien. Il doit y en avoir quelque part. Et si faire toujours [A ]| lx me^me chose en quelque sorte ne est pas lx me^me chose que se conformer au [A ]| me^me principe, Je ne y peux rien non plus. D'ailleurs comment savoir si on se y [A ]| conforme ou non? Et comment avoir envie de le savoir? Non, toutx c^a ne vaut pas [A ]| que on se y arre^te, et cependant on se y arre^te, inconscient des valeurs. Et [A ]| lx choses qui valent lx peine, on ne se y arre^te pas, on les laisse, pour lx [A ]| me^me raison, ou par sagesse, sachant que ces histoires de valeurs ne sont pas [A ]| pour vous, qui ne savez plus tre`s bien ce que vous faites, ni pourquoi, et qui [A ]| devez continuer a` l' ignorer, sous peine de, je me demande de quoi, oui, je me [A ]| le demande. Car pire que ce que je fais, sans savoir quoi, ni pourquoi, voila` [A ]| unx chose dont je ne ai jamais pu avoir lx moindre ide=e, et cela ne me e=tonne [A ]| pas, car je ne ai jamais essaye=. Car je aurais pu concevoir pire que ce que je [A ]| avais, que je me y serais pre=cipite=, pour l' avoir, tel que je me connais. Et [A ]| ce que je ai, ce que je suis, c^a me suffit, c^a me a toujours suffi, et pour [A ]| mx petit amour de avenir aussi je suis tranquille, je ne suis pas pre`s de me [A ]| ennuyer. Alors je me habillai, me e=tant au pre=alable assure= que on ne avait [A ]| rien change= a` lx e=tat de mx ve^tements, [A ]| ce est <-> a` <-> dire que je mis mx pantalon, mx manteau, [A ]| mx chapeau et mx chaussures. [A ]| mx chaussures. Elles me montaient jusque-la` ou` je aurais eu des mollets [A ]| si je avais eu des mollets et a` moitie= elles se boutonnaient, ou se [A ]| seraient boutonne=es, si elles avaient eu des boutons, et a` moitie= se [A ]| lac^aient, et je les ai toujours, je crois, quelque part. Puis je pris mx [A ]| be=quilles et quittai lx chambre. toutx lx journe=e se e=tait consume=e dans ces [A ]| niaiseries et ce e=tait a` nouveau lx brune. je examinai, en descendant lx [A ]| escalier, lx fene^tre que je avais vue a` travers lx porte. Elle donnait a` lx [A ]| escalier sx jour, jour bistre et violent. Lousse e=tait dans lx jardin, en [A ]| train de tripatouiller lx tombe de sx chien. Elle y semait de lx herbe, comme [A ]| si lx herbe ne se y serait pas seme=e toutx seulx. Elle profitait de ce que lx [A ]| chaleur e=tait tombe=e. Me voyant, elle vint vers moi avec cordialite= et me [A ]| donna a` boire et a` manger. Je me restaurai debout, en cherchant mx bicyclette [A ]| des yeux. Elle parlait. Vite rassasie=, je me mis a` lx recherche de mx [A ]| bicyclette. Elle me suivit. Je finis par la trouver, mx bicyclette, appuye=e [A ]| contre unx buisson de unx grande mollesse qui en mangeait lx moitie=. Je jetai [A ]| mx [A ]| be=quilles et la pris dans mx mains, a` lx selle et au guidon, avec lx intention [A ]| de lui faire faire quelques tours de roue, en avant, en arrie`re, avant de [A ]| l' enfourcher et de me en aller pour toujours de ces lieux maudits. Mais je eus [A ]| beau pousser et tirer, lx roues ne tournaient pas. On aurait cru lx freins [A ]| serre=s a` bloc, ce qui ne e=tait pourtant pas lx cas, car mx bicyclette ne [A ]| avait pas de freins. Et me sentant soudain envahi de unx grande fatigue, malgre= [A ]| lx heure qui e=tait celle de mx vitalite= maxima, je rejetai lx bicyclette dans [A ]| lx buisson et me couchai par terre, sur lx gazon, insoucieux de lx rose=e, je ne [A ]| ai jamais craint lx rose=e. Ce fut alors que Lousse, profitant de mx [A ]| de=faillance, se accroupit a` co^te= de moi et se mit a` me faire des propositions, [A ]| auxquelles je dois avouer avoir distraitement pre^te= lx oreille, ne [A ]| ayant rien de autre a` faire, voire ne pouvant rien faire de autre, et sans [A ]| doute avait <-> elle mis dans mx bie`re unx produit quelconque destine= a` me [A ]| amollir, a` amollir Molloy, de sorte que je ne e=tais pour ainsi dire plus que [A ]| unx masse de cire en e=tat de fusion. Et de ces propositions, que elle [A ]| e=nonc^ait lentement, en re=pe=tant plusieurs fois chaque article, je finis par [A ]| de=gager ce qui suit et qui [A ]| en constituait sans doute lx essentiel. Je ne pouvais empe^cher que elle eu^t de [A ]| lx sympathie pour moi, elle non plus. Je resterais chez elle, ou` je ferais [A ]| comme chez moi. je aurais a` boire et a` manger, a` fumer aussi si je fumais, a` [A ]| titre gracieux, et mx vie se e=coulerait sans soucis. Je remplacerais en quelque [A ]| sorte lx chien que je avais tue= et qui lui tenait lieu de enfant. je aiderais [A ]| dans lx jardin, dans lx maison, quand je voudrais, si je voulais. Je ne [A ]| sortirais pas dans lx rue, car unx fois dans lx rue je ne saurais plus rentrer. [A ]| Je choisirais lx rythme de vie qui me conviendrait lx mieux, me levant, me [A ]| couchant et prenant mx repas aux heures que il me plairait. Si je ne voulais [A ]| pas e^tre propre, avoir des ve^tements de=cents, me laver, etc., rien ne me y [A ]| obligerait. Elle en aurait du chagrin, mais que est <-> ce que ce e=tait, sx [A ]| chagrin a` elle a` co^te= de mx chagrin a` moi? toutx ce que elle demandait, ce [A ]| e=tait de me sentir chez elle, avec elle, et de pouvoir contempler de temps en [A ]| temps ce corps extraordinaire, dans sx stations et dans sx alle=es et venues. [A ]| Je l' interrompais de temps en temps, pour lui demander dans quelle ville je me [A ]| trouvais. Mais soit que elle ne su^t me comprendre, [A ]| soit que elle pre=fe=ra^t me laisser dans lx ignorance, elle ne re=pondait pas [A ]| a` cette question, mais poursuivait sx discours, revenant avec unx patience [A ]| infinie sur ce que elle venait de dire, puis lentement, doucement, se engageant [A ]| plus avant dans lx expose= des avantages que je aurais a` fixer mx re=sidence [A ]| chez elle et que elle aurait, elle, a` me avoir. Jusqu'a` ce que plus rien ne [A ]| exista^t que cette voix monotone, dans lx nuit se e=paississant et lx odeur de [A ]| lx terre humide et de unx fleur tre`s parfume=e que sur lx moment je ne pus [A ]| identifier, mais que je identifiai plus tard comme e=tant celle du spic. Il y en [A ]| avait des plates-bandes partout, dans ce jardin, car Lousse aimait lx spic, elle [A ]| dut me le dire elle-me^me, sinon je ne l' aurais pas su, elle l' aimait au-dela` [A ]| de toutx lx autres herbes et fleurs, a` cause de sx odeur, et puis aussi a` [A ]| cause de sx e=pis et de sx couleur. Et je aurais conserve= lx sens de lx odorat [A ]| que lx odeur du spic me ferait toujours penser a` Lousse, selon lx me=canisme [A ]| bien connu de lx association. Et ce spic, elle le re=coltait de`s que il venait [A ]| a` maturite= je suppose, le faisait se=cher et en confectionnait des sachets que [A ]| elle mettait dans sx armoires pour en parfumer sx mouchoirs [A ]| ainsi que sx linge de corps et de maison. Mais ne=anmoins, de temps en temps, [A ]| je entendais sonner lx heure, aux clochers et horloges, de plus en plus longuement, [A ]| puis soudain tre`s brie`vement, puis a` nouveau de plus en plus longuement. [A ]| ce est vous dire lx temps que elle mit a` me avoir, sx patience et sx [A ]| endurance physique, car pendant toutx ce temps elle restait accroupie ou [A ]| agenouille=e a` co^te= de moi, alors que moi je e=tais tranquillement allonge= [A ]| sur lx gazon, tanto^t sur lx dos, tanto^t sur lx ventre, tanto^t sur unx co^te=, [A ]| tanto^t sur lx autre. Et elle ne arre^tait pas de parler tandis que moi je ne [A ]| ouvrais lx bouche que pour demander, de loin en loin, et de plus en plus faiblement, [A ]| dans quelle ville nous e=tions. Et su^re de sx affaire enfin, ou simplement [A ]| consciente de avoir fait toutx ce qui e=tait en sx pouvoir et que insister [A ]| davantage ne servirait a` rien, elle se leva et se en alla je ne sais ou`, car [A ]| moi je restais la` ou` je e=tais, a` regret, mais mode=re=ment. Car en moi il y [A ]| a toujours eu deux pitres, entre autres, celui qui ne demande que a` rester la` [A ]| ou` il se trouve et celui qui se imagine que il serait unx peu moins mal plus [A ]| loin. De sorte que je e=tais toujours servi, en quelque sorte, quoi [A ]| que je fisse, dans ce domaine. Et je leur ce=dais a` tour de ro^le, a` ces [A ]| tristes compe`res, pour leur permettre de comprendre leur erreur. @@@@@| [A ]| Et cette nuit-la` [A ]| il ne e=tait pas question de lune, ni de autre lumie`re, mais ce fut unx [A ]| nuit de e=coute, unx nuit donne=e aux menus bruissements et soupirs qui agitent [A ]| lx petits jardins de plaisance lx nuit, faits du timide sabbat des feuilles et [A ]| des pe=tales et de lx air qui y circule diffe=remment que ailleurs, ou` il y a [A ]| moins de contrainte, et diffe=remment que pendant lx jour qui permet de surveiller [A ]| et de se=vir, et de autre chose encore qui ne est pas clair, ne e=tant ni lx [A ]| air ni ce que il meut. ce est peut-e^tre lx bruit lointain toujours lx me^me que [A ]| fait lx terre et que lx autres bruits cachent, mais pas pour longtemps. Car ils [A ]| ne rendent pas compte de ce bruit que on entend lorsqu' on e=coute vraiment, [A ]| quand toutx semble se taire. Et il y avait unx autre bruit, celui de mx vie que [A ]| faisait sienne ce jardin chevauchant lx terre des abi^mes et des de=serts. Oui, [A ]| il me arrivait de oublier non seulement qui je e=tais, mais que je e=tais, [A ]| de oublier de e^tre. Alors je ne e=tais plus cette boi^te ferme=e a` laquelle je [A ]| devais de me e^tre si bien conserve=, mais unx cloison se abattait [A ]| et je me remplissais de racines et de tiges bien sages par exemple, de tuteurs [A ]| depuis longtemps morts et que biento^t on bru^lerait, du campos de lx nuit et de [A ]| lx attente du soleil, et puis du grincement de lx plane`te qui avait bon dos, [A ]| car elle roulait vers lx hiver, lx hiver la de=barrasserait de ces crou^tes [A ]| de=risoires. Ou je e=tais de cet hiver lx calme pre=caire, lx fonte des neiges [A ]| qui ne changent rien et lx horreurs du recommencement. Mais cela ne me arrivait [A ]| pas souvent, lx plupart du temps je restais dans mx boi^te qui ne connaissait ni [A ]| saisons ni jardins. Et c^a valait mieux. Mais la`-dedans il faut faire attention, [A ]| se poser des questions, par exemple celle de savoir si on est toujours, et [A ]| si non, quand c^a prit fin, et si oui combien de temps c^a va durer encore, [A ]| n'importe quoi qui vous empe^che de perdre lx fil du songe. Moi je me posais [A ]| volontiers des questions, lx une apre`s lx autre, rien que pour les contempler. [A ]| Non, pas volontiers, par raison, afin de me croire toujours la`. Et cependant [A ]| c^a ne me disait rien de e^tre toujours la`. je appelais c^a re=fle=chir. Je [A ]| re=fle=chissais presque sans arre^t, je ne osais pas me arre^ter. ce est peut-e^tre [A ]| a` cela que je devais mx innocence. Elle e=tait unx [A ]| peu de=frai^chie et comme mange=e aux bords, mais je e=tais content de l' avoir, [A ]| oui, assez content. Merci assez, comme me dit unx jour unx gamin dont je avais [A ]| ramasse= lx bille, je ne sais pourquoi, rien ne me y obligeait, et il aurait [A ]| sans doute pre=fe=re= la ramasser lui-me^me. Ou peut-e^tre ne fallait <-> il pas [A ]| la ramasser. Et lx effort que c^a me cou^ta, a` cause de mx jambe raide! lx [A ]| mots se inscrivirent dans mx me=moire pour toujours, sans doute parce que je les [A ]| saisis du premier coup, ce qui ne me arrivait pas souvent. Non pas que je fusse [A ]| dur de oreille, car je avais lx oreille assez, fine et lx bruits ne comportant [A ]| pas de sens bien arre^te=, je les percevais peut-e^tre mieux que personne. Alors [A ]| de quoi se agissait <-> il? de unx de=faut de lx entendement peut-e^tre, qui ne [A ]| se mettait a` re=sonner que percute= a` plusieurs reprises, ou qui re=sonnait si [A ]| on veut, mais a` unx niveau infe=rieur a` celui de lx ratiocinations, si [A ]| cela peut se concevoir, et cela peut se concevoir, puisque je le conc^ois. Oui, [A ]| lx mots que je entendais, et je les entendais tre`s bien, ayant lx oreille [A ]| assez fine, je les entendais lx premie`re fois, et me^me encore lx seconde, et [A ]| souvent jusqu'a` lx troisie`me, comme des sons purs, libres [A ]| de toutx signification, et ce est probablement une des raisons pour lesquelles [A ]| lx conversation me e=tait indiciblement pe=nible. Et lx mots que je prononc^ais [A ]| moi-me^me et qui devaient presque toujours se rattacher a` unx effort de lx [A ]| intelligence, souvent ils me faisaient lx effet de unx bourdonnement de insecte. [A ]| Et cela explique pourquoi je e=tais peu causeur, ce mal que je avais a` comprendre [A ]| non seulement ce que lx autres me disaient, mais aussi ce que moi je [A ]| leur disais a` eux. Il est vrai que avec beaucoup de patience on finissait par [A ]| se entendre, mais se entendre a` quel sujet, je vous le demande, et pour quel [A ]| re=sultat. Et aux rumeurs de lx nature aussi, et des ouvrages des hommes, je [A ]| re=agissais, je crois, a` mx fac^on et ne songeais pas a` en tirer des lec^ons. [A ]| Et mx oeil aussi, lx bon, devait e^tre mal relie= a` l' araigne=e, car je nommais [A ]| difficilement ce qui se y refle=tait, souvent avec nettete=. Et sans aller [A ]| jusqu'a` dire que je voyais lx monde sens dessus dessous (c^' aurait e=te= trop [A ]| simple), il est certain que je le voyais de unx manie`re exage=re=ment formelle, [A ]| sans pour cela e^tre lx moindrement esthe`te, ni artiste. Et ne ayant que unx [A ]| seulx oeil, sur lx deux, qui fonctionna^t a` peu pre`s convenablement, je [A ]| saisissais mal lx distance qui me se=parait de lx autre monde, et souvent je [A ]| avanc^ais lx main vers ce qui se trouvait franchement hors de sx porte=e et [A ]| souvent je me cognais contre des solides a` peine visibles a` lx horizon. Mais [A ]| me^me lorsque je avais mx deux yeux je e=tais ainsi, il me semble, mais peut-e^tre [A ]| que non, car il y a loin de cette pe=riode de mx vie et je en garde unx [A ]| souvenir plus que imparfait. Et a` bien y re=fle=chir, mx tentatives de gou^t [A ]| et de odorat ne valaient gue`re mieux, je sentais et de=gustais sans savoir [A ]| exactement quoi, ni me^me si ce e=tait bon ou si ce e=tait mauvais, et rarement [A ]| deux fois de suite lx me^me chose. je aurais e=te=, je crois, unx excellent mari, [A ]| incapable de me lasser de mx e=pouse et ne la trompant que par distraction. [A ]| Maintenant, vous dire pourquoi je restai avec Lousse, pendant unx bon moment, [A ]| cela me est impossible. ce est <-> a` <-> dire que je y arriverais sans doute, en me [A ]| donnant de lx peine. Mais pourquoi me en donnerais <-> je? Pour e=tablir de [A ]| fac^on irre=fragable que il me e=tait impossible de faire autrement? Car ce est [A ]| a` cela que je aboutirais fatalement. Moi je avais aime= lx image de ce vieux [A ]| Geulincx, mort jeune, qui me accordait lx liberte=, sur lx noir navire de [A ]| Ulysse, [A ]| de me couler vers lx levant, sur lx pont. ce est unx grande liberte= pour qui ne [A ]| a pas lx a^me des pionniers. Et sur lx poupe, penche= sur lx flot, esclave [A ]| tristement hilare, je regarde lx orgueilleux et inutile sillon. Qui, ne me [A ]| e=loignant de nulle patrie, ne me emporte vers nul naufrage. Donc unx bon moment [A ]| chez Lousse. ce est vague, unx bon moment, quelques mois peut-e^tre, unx anne=e [A ]| peut-e^tre. Je sais que il faisait a` nouveau chaud lx jour de mx de=part, mais [A ]| cela ne voulait rien dire, dans mx re=gion, ou` il semblait faire chaud ou froid [A ]| ou simplement doux a` n'importe quel moment de lx anne=e et ou` lx jours ne [A ]| allaient pas en pente douce, non, pas en pente douce. c^a a peut-e^tre change= [A ]| depuis. Je sais donc seulement que il faisait a` peu pre`s lx me^me temps lors [A ]| de mx de=part que lors de mx arrive=e, dans lx mesure ou` je e=tais capable de [A ]| savoir lx temps que il faisait. Et il y avait si longtemps que je e=tais dehors, [A ]| par toutx lx temps, que je les distinguais assez bien lx uns des autres, mx [A ]| corps les distinguait et semblait me^me avoir sx pre=fe=rences. Je crois que je [A ]| occupai plusieurs chambres, lx une apre`s lx autre, ou par alternance, je ne [A ]| sais pas. Dans mx te^te il est plusieurs fene^tres, c^a je en suis [A ]| su^r, mais ce est peut-e^tre toujours lx me^me, diversement ouverte sur lx [A ]| univers processionnant. lx maison ne bougeait pas, voila` peut-e^tre ce que je [A ]| veux dire en parlant de ces diffe=rentes chambres. Jardin et maison e=taient [A ]| immobiles, gra^ce a` je ne sais quel me=canisme de compensation, et moi, quand [A ]| je restais tranquille, ce que je faisais lx plupart du temps, je e=tais immobile [A ]| aussi, et quand je me de=plac^ais, ce e=tait avec unx extre^me lenteur, comme [A ]| dans unx cage hors du temps comme on dit, dans lx jargon des e=coliers, et bien [A ]| entendu hors de lx espace aussi. Car e^tre hors de lx un sans e^tre hors de lx [A ]| autre, ce e=tait pour des plus malins que moi, qui ne e=tais pas malin, mais [A ]| pluto^t ballot. Mais je peux me tromper entie`rement. Et ces diverses fene^tres [A ]| qui se ouvrent dans mx te^te, quand je me courbe sur cette pe=riode, existaient [A ]| peut-e^tre re=ellement et existent peut-e^tre toujours, malgre= que je ne y sois [A ]| plus, je veux dire en train de les regarder, de les ouvrir et de les refermer, [A ]| ou tapi au fond de lx pie`ce de me e=tonner des objets qui se y encadrent. Mais [A ]| je ne me appesantirai point sur cet e=pisode de unx brie`vete= en somme [A ]| de=risoire et si pauvre de e=toffe. Car je ne aidais ni [A ]| dans lx maison ni dans lx jardin et ne savais rien des travaux qui se y effectuaient, [A ]| jour et nuit, et dont lx bruits me parvenaient, bruits sourds et secs [A ]| aussi et puis souvent celui de lx air brasse= avec force, a` ce que il me semblait, [A ]| et qui e=tait peut-e^tre toutx simplement celui de lx combustion. Je [A ]| pre=fe=rais lx jardin a` lx maison, a` en juger par lx longues heures que je y [A ]| passais, car je y passais lx plus grande partie de lx journe=e et de lx nuit, [A ]| que il fi^t beau ou que il fi^t mauvais. Des hommes se y affairaient continuellement, [A ]| occupe=s a` je ne sais quels travaux. Car lx jardin restait [A ]| sensiblement lx me^me, jour apre`s jour, abstraction faite des menus changements [A ]| dus au cycle habituel des naissances, vies et morts. Et au milieu de ces hommes [A ]| je errais comme unx feuille morte a` ressorts, ou je me couchais par terre, et [A ]| alors ils me enjambaient avec pre=caution comme si je avais e=te= unx parterre de [A ]| fleurs pre=cieuses. Oui, ce e=tait sans doute aux fins de empe^cher lx jardin de [A ]| changer de aspect que ils se y acharnaient de lx sorte. mx bicyclette avait de [A ]| nouveau disparu. Quelquefois il me venait lx envie de la chercher, pour la [A ]| revoir et pour me faire unx ide=e plus nette de sx e=tat ou pour [A ]| rouler unx peu sur lx alle=es et sentiers qui reliaient entre elles lx [A ]| diffe=rentes parties du jardin. Mais cette envie, au lieu de essayer de lui donner [A ]| satisfaction, je restais a` la contempler, si je ose dire, a` la contempler [A ]| qui peu a` peu se ratatinait et finalement disparaissait, comme lx fameuse peau [A ]| de chagrin, seulement beaucoup plus rapidement. Car il semble y avoir deux [A ]| fac^ons de se comporter en pre=sence des envies, lx active et lx contemplative, [A ]| et quoiqu' elles donnent lx me^me re=sultat toutx lx deux, ce est a` lx [A ]| deuxie`me que allaient mx pre=fe=rences, question de tempe=rament sans doute. @@@@@| [A ]| lx jardin se entourait de unx haute muraille, a` lx cre^te he=risse=e de morceaux [A ]| de verre en forme de nageoire. Mais, chose absolument inattendue sans [A ]| doute, unx guichet a` claire-voie se y inse=rait et donnait libre acce`s a` lx [A ]| rue, car il ne e=tait pas ferme= a` clef, je en avais lx quasi-certitude, pour [A ]| l' avoir ouvert et referme= sans lx moindre difficulte= a` plusieurs reprises, [A ]| aussi bien de jour que de nuit, et pour avoir vu de autres que moi le franchir, [A ]| dans lx deux sens. Je mettais lx nez dehors, puis vite le rentrais. Encore [A ]| quelques remarques. Jamais je ne vis de femme dans cette enceinte, et par [A ]| enceinte [A ]| je entends non seulement lx jardin, comme je le devrais sans doute, mais lx [A ]| maison aussi, mais uniquement des hommes, a` lx exception de Lousse e=videmment. [A ]| Ce que je voyais et ne voyais pas, cela ne voulait pas dire grand-chose [A ]| e=videmment, mais je le signale quand me^me. Lousse, je la voyais peu, elle ne [A ]| se montrait gue`re, a` moi, par discre=tion peut-e^tre, craignant de me [A ]| effaroucher. Mais je crois que elle me e=piait beaucoup, cache=e derrie`re lx [A ]| buissons, ou lx rideaux, ou tapie au fond de unx pie`ce au premier, a` lx aide [A ]| de jumelles peut-e^tre. Car ne avait <-> elle pas dit que elle de=sirait avant [A ]| toutx me voir, aussi bien allant et venant que fige= dans lx repos? Et pour bien [A ]| voir il faut lx trou de lx serrure, lx petit pertuis parmi lx feuilles, toutx ce [A ]| qui empe^che de e^tre vu et en me^me temps ne livre de lx objet que des fragments [A ]| a` lx fois. Non? Oui, elle me inspectait, morceau par morceau, et sans [A ]| doute jusque dans lx intimite= de mx coucher, mx sommeil et mx lever, lx [A ]| matins ou` je me couchais. Car sous ce rapport je restais fide`le a` mx [A ]| habitude, qui e=tait de dormir lx matin, quand je dormais. Car il me arrivait de [A ]| ne pas dormir du tout, pendant plusieurs jours, sans en ressentir lx moindre [A ]| inconve=nient. Car mx veille e=tait unx sorte de sommeil. Et je ne dormais pas [A ]| toujours au me^me endroit, mais tanto^t je dormais dans lx jardin, qui e=tait [A ]| grand, et tanto^t je dormais dans lx maison, qui e=tait grande aussi, vraiment [A ]| extre^mement spacieuse. Et cette incertitude quant aux heures et aux lieux de [A ]| mx sommeil devait remplir Lousse de aise, je imagine, et lui faire passer sx [A ]| temps de fac^on fort agre=able. Mais il est inutile de insister sur cette [A ]| pe=riode de mx vie. A` force de appeler c^a mx vie je vais finir par y croire. [A ]| ce est lx principe de lx publicite=. Cette pe=riode de mx vie. Elle me fait [A ]| penser, quand je y pense, a` de lx air dans unx conduite de eau. je ajouterai [A ]| donc seulement que cette femme continuait a` me empoisonner a` petit feu, en [A ]| introduisant je ne sais quels produits toxiques soit dans ce que elle me donnait [A ]| a` boire, soit dans ce que elle me donnait a` manger, et peut-e^tre lx deux, ou [A ]| unx jour lx un unx jour [A ]| lx autre. ce est unx grave accusation que je profe`re la` [A ]| et je ne le fais pas a` lx le=ge`re. Et je le fais sans ressentiment, oui, je l' [A ]| accuse sans ressentiment de avoir ajoute= a` mx aliments des poudres et des [A ]| liquides malfaisants et sans gou^t. D'ailleurs ils auraient eu unx gou^t que [A ]| cela ne aurait rien change= a` lx affaire, je aurais toutx avale= avec lx me^me [A ]| bonhomie exactement. Ce fameux relent de amandes, par exemple, ce ne est pas lui [A ]| qui me aurait coupe= lx appe=tit. mx appe=tit! Parlons-en unx peu. Quelle chose [A ]| extraordinaire que mx appe=tit. Je l' avais tre`s petit, je mangeais comme unx [A ]| oiseau, mais lx peu que je mangeais je l' engloutissais avec unx fre=ne=sie que [A ]| on attribue pluto^t aux gros mangeurs, et a` tort, car lx gros mangeurs en [A ]| ge=ne=ral mangent avec lenteur et me=thode, cela se de=duit de lx notion me^me [A ]| de gros mangeur. Tandis que moi je me jetais sur lx plat unique, en avalais lx [A ]| moitie= ou lx quart en deux bouche=es de poisson de proie, je veux dire sans [A ]| mastiquer (avec quoi aurais <-> je mastique=?), puis le poussais loin de moi [A ]| avec de=gou^t. On aurait dit que je mangeais pour vivre! De me^me je engouffrais [A ]| cinq ou six pots de bie`re coup sur coup, puis ne buvais rien pendant unx [A ]| semaine. Que voulez <-> vous, on est ce que on est, en partie toutx au moins. [A ]| Rien ou peu a` faire. Quant aux produits que elle insinuait ainsi dans mx [A ]| divers syste`mes, je ne saurais dire si ce e=taient des stimulants ou si ce ne [A ]| e=taient pas pluto^t des de=primants. A` vrai dire, au point de vue de lx [A ]| ce=nesthe=sie [A ]| se entend, je me sentais a` peu de chose pre`s comme d'habitude, soit ~~ attention, [A ]| je vais la^cher lx morceau ~~ de unx nervosite= si fre=missante que je en [A ]| perdais en quelque sorte lx sensibilite=, pour ne pas dire lx connaissance, et [A ]| flottais au fond de unx torpeur mise=ricordieuse traverse=e de brefs et [A ]| abominables e=clairs, ce est comme je ai lx honneur de vous le dire. Que [A ]| pouvaient contre unx e=quilibre pareil lx mise=rables molys de lx Lousse, [A ]| administre=s a` doses infinite=simales probablement, pour faire durer lx [A ]| plaisir. Que cela resta^t entie`rement sans effet, non, je ne irai pas jusque la`. [A ]| Car de temps en temps je me surprenais a` faire unx petit bond droit en lx [A ]| air, de deux ou trois pieds au moins, au moins, moi qui ne bondissais jamais. [A ]| Cela ressemblait a` de lx le=vitation. Et il me arrivait aussi, chose moins surprenante, [A ]| alors que je marchais, ou me^me appuye= contre unx support quelconque, [A ]| de me effondrer toutx de [A ]| unx coup, a` lx manie`re de unx pantin dont on la^che lx [A ]| ficelles, et de rester unx bon moment par terre, litte=ralement de=sosse=. Oui, [A ]| cela me paraissait moins e=trange, car je e=tais coutumier de ces affaissements, [A ]| mais avec ceci en moins, que je les sentais venir et prenais mx dispositions, [A ]| comme le fait unx e=pileptique averti de lx approche de unx crise. Je veux dire [A ]| que sachant que je allais tomber, je me allongeais, ou je me calais debout avec [A ]| unx telle habilete= que rien moins que unx tremblement de terre ne me aurait pu [A ]| de=loger, et je attendais. Mais ces pre=cautions je ne les prenais pas toujours, [A ]| pre=fe=rant lx chute a` lx corve=e de me coucher ou de me caler. Tandis que lx [A ]| chutes que je faisais chez Lousse, je ne avais pas lx temps de les de=jouer. [A ]| Mais elles me surprenaient quand me^me moins, elles e=taient davantage de mx [A ]| ressort, que lx petits bonds. Car me^me enfant je ne me souviens pas de avoir [A ]| bondi, ni lx rage ni lx douleur ne me faisaient bondir, me^me enfant, aussi peu [A ]| qualifie= que je sois pour parler de cette e=poque. mx plats, il me semble que [A ]| je les mangeais comment, quand et ou` cela me arrangeait lx mieux. Je ne avais [A ]| jamais a` les re=clamer. On me les apportait, la` ou` je me trouvais, sur unx [A ]| plateau. Je vois encore lx plateau, je peux le revoir presque a` volonte=, il [A ]| e=tait rond, avec unx petit bord, pour empe^cher lx choses de tomber, et [A ]| recouvert de laque rouge, craquele= par endroits. Il e=tait petit aussi, comme [A ]| il convenait a` unx plateau [A ]| ne ayant a` recevoir que unx seulx [A ]| assiette et unx morceau de pain. Car lx peu [A ]| que je mangeais, je me le fourrais dans lx bouche avec mx mains, et lx [A ]| bouteilles, que je vidais a` lx re=galade, on me les apportait a` part, dans unx [A ]| panier. Mais ce panier ne me fit aucune impression, ni bonne ni mauvaise, et je [A ]| ne saurais dire comment il e=tait fait. Et souvent, me e=tant e=loigne= pour unx [A ]| raison ou pour unx autre de lx endroit ou` on me avait apporte= ces provisions, [A ]| je ne savais plus les retrouver, quand lx envie me prenait de consommer. [A ]| Alors je cherchais partout, souvent avec bonheur, car je connaissais assez bien [A ]| lx endroits susceptibles de me avoir rec^u, mais souvent aussi en vain. Ou je [A ]| ne cherchais pas, pre=fe=rant avoir faim et soif que de me donner lx mal de [A ]| chercher sans savoir a` lx avance que je allais trouver, ou lx mal de re=clamer [A ]| que on me apporte unx autre plateau et unx autre panier, ou lx me^mes, a` lx [A ]| endroit ou` je e=tais. Alors je regrettais mx pierre a` sucer. Et quand je dis [A ]| pre=fe=rer par exemple, ou regretter, il ne faut pas supposer que je optais pour [A ]| lx moindre mal, et l' adoptais, car ce serait unx erreur. Mais ne sachant [A ]| exactement ce que je faisais ou e=vitais, je le faisais et [A ]| e=vitais sans soupc^onner que unx jour, beaucoup plus tard, je serais oblige= de [A ]| revenir sur toutx ces actes et omissions, pa^lis et enjolive=s par lx [A ]| e=loignement, pour les entrai^ner dans lx pollution eude=moniste. Mais je dois [A ]| dire que chez Lousse mx sante= se maintenait, a` peu pre`s. ce est <-> a`<-> dire que [A ]| ce que je avais de de=traque= de=ja` se de=traquait de plus en plus, petit a` [A ]| petit, comme il fallait se y attendre. Mais il ne se alluma aucun nouveau foyer [A ]| de souffrance ou de infection, a` part naturellement ceux cre=e=s par lx extension [A ]| des ple=thores et de=ficiences de=ja` dans lx place. A` vrai dire il est [A ]| difficile de rien affirmer avec certitude a` ce sujet. Car lx de=sordres a` [A ]| venir, telle par exemple lx chute des doigts de mx pied gauche, non, je me [A ]| trompe, de mx pied droit, qui peut savoir a` quel moment exactement je en [A ]| accueillis, oh bien malgre= moi, lx funestes semences? toutx ce que je peux [A ]| dire, par conse=quent, et je me efforce de ne pas dire davantage, ce est que [A ]| pendant mx se=jour chez Lousse il ne se de=clara rien, sur lx plan pathologique, [A ]| de frappant ou de inattendu, rien que je ne eusse pu pre=voir si je avais [A ]| pu, rien de comparable avec lx soudaine perte de lx moitie= de mx doigts [A ]| de pied. Car ce est la` unx chose que je ne aurais jamais pu pre=voir et dont je [A ]| ne ai jamais pe=ne=tre= lx sens, je veux dire lx rapport avec mx autres [A ]| malaises, faute de connaissances me=dicales probablement. Car toutx se tient, [A ]| dans lx longue folie du corps, je le sens. Mais ce ne est pas lx peine que je [A ]| prolonge lx re=cit de cette tranche de mx, mx, de mx existence, car elle ne a [A ]| pas de signification, a` mx sens. ce est unx pis sur lequel je ai beau tirer, et [A ]| ne en sort que des bulles et des postillons. @@@@@| [A ]| Je ne ajouterai donc que lx [A ]| quelques remarques suivantes, et dont lx premie`re est celle-ci, que Lousse [A ]| e=tait unx femme extraordinairement plate, au physique se entend, a` tel point [A ]| que je me demande encore ce soir, dans lx silence toutx relatif de mx dernie`re [A ]| demeure, si elle ne e=tait pas pluto^t unx homme ou toutx au moins unx androgyne. [A ]| Elle avait lx facies le=ge`rement velu, ou est <-> ce moi qui l' imagine, pour lx [A ]| commodite= du re=cit? Je l' ai si peu vue, lx malheureuse, si peu regarde=e [A ]| aussi. Et sx voix ne e=tait <-> elle pas de unx gravite= douteuse? ce est ainsi [A ]| que elle me apparai^t a` pre=sent. Ne te tourmente pas, Molloy, homme ou femme, [A ]| que est <-> ce que cela peut faire? Mais je ne peux me empe^cher de me poser lx [A ]| question [A ]| que voici. unx femme aurait <-> elle pu me arre^ter dans mx e=lan vers mx [A ]| me`re? Sans doute. Mieux, unx telle rencontre e=tait <-> elle possible, je veux [A ]| dire entre moi et unx femme? lx hommes, je en ai fro^le= quelques-uns mais lx [A ]| femmes? Eh bien, je ne veux plus le cacher, oui, je en ai fro^le= unx. Je ne [A ]| parle pas de mx me`re, elle je ai fait plus que la fro^ler. Et puis nous allons [A ]| laisser mx me`re en dehors de ces histoires, si vous voulez bien. Mais de unx [A ]| autre, qui aurait pu e^tre mx me`re, et me^me je crois mx grand-me`re si lx [A ]| hasard ne en avait de=cide= autrement. Le voila` qui parle maintenant de hasard. [A ]| ce est elle qui me fit connai^tre lx amour. Elle se appelait du nom paisible de [A ]| Ruth je crois, mais je ne peux le certifier. Peut-e^tre que elle se appelait [A ]| Edith. Elle avait unx trou entre lx jambes, oh, pas lx bonde que je avais [A ]| toujours imagine=e, mais unx fente, et je mettais, elle mettait pluto^t, mx [A ]| membre soi-disant viril dedans, non sans mal, et je poussais et ahanais jusqu'a` [A ]| ce que je e=misse ou que je y renonc^asse ou que elle me supplia^t de [A ]| de=sister. unx jeu de con a` mx avis et avec c^a fatigant, a` lx longue. Mais je [A ]| me y pre^tais de assez bonne gra^ce, sachant que ce e=tait lx amour, car elle [A ]| me l' avait dit. Elle se penchait par-dessus lx cosy, a` cause de sx [A ]| rhumatismes, et je l' enfilais par-derrie`re. ce e=tait lx seulx position que [A ]| elle pu^t supporter, a` cause de sx lumbago. Moi je trouvais cela naturel, car [A ]| je avais vu lx chiens, et je fus e=tonne= quand elle me confia que on pouvait [A ]| se y prendre autrement. Je me demande ce que elle voulait dire exactement. Peut-e^tre [A ]| que apre`s toutx elle me mettait dans sx rectum. Cela me e=tait [A ]| souverainement e=gal, vous pensez bien. Mais est <-> ce lx vrai amour, dans lx rectum? [A ]| Voila` ce qui me chiffonne. ne aurais <-> je jamais connu lx amour, apre`s [A ]| tout? ce e=tait unx femme e=minemment plate aussi et elle avanc^ait a` petits [A ]| pas raides, appuye=e sur unx canne de e=be`ne. ce e=tait peut-e^tre unx homme [A ]| aussi, encore unx. Mais en ce cas nos testicules ne se seraient <-> ils pas [A ]| entrechoque=s, pendant que nous fre=tillions? Elle tenait lx siens serre=s dans [A ]| sx main peut-e^tre, expre`s pour y obvier. Elle portait de amples et orageux [A ]| jupons, volants et autres dessous que je ne saurais nommer. toutx cela se [A ]| soulevait en moutonnant et froufroutant, puis, lx liaison e=tablie, se abattait [A ]| en lentes cascades dessus. De sorte que je ne voyais rien sinon cette nuque [A ]| jaune et tendue [A ]| a` se rompre que je mordillais par moments, telle est lx puissance de lx [A ]| instinct. Nous lia^mes connaissance dans unx terrain vague, je le reconnai^trais [A ]| entre mille, et pourtant c^a se ressemble, lx terrains vagues. je ignore ce que [A ]| elle e=tait venue y faire. Moi je remuais mollement des de=tritus, en me disant [A ]| probablement, car a` cet a^ge je devais avoir encore des ide=es ge=ne=rales, [A ]| Voila` mx vie. Elle ne avait pas de temps a` perdre, moi je ne avais rien a` [A ]| perdre, je aurais fait lx amour avec unx che`vre, pour connai^tre lx amour. Elle [A ]| avait unx appartement coquet, non, pas coquet, c^a vous donnait envie de trouver [A ]| votre place et de ne plus vous relever. Il me plaisait. Il e=tait plein de [A ]| petits meubles, sous nos coups de=sespe=re=s lx cosy avanc^ait sur sx [A ]| roulettes, toutx tombait autour de nous, ce e=tait lx pande=monium. Nos rapports [A ]| ne e=taient pas sans tendresse elle me coupait de unx main tremblotante lx [A ]| ongles des pieds et moi je lui frottais lx croupe avec du baume Bengue=. Notre [A ]| idylle fut de courte dure=e. Pauvre Edith, je ha^tai sx fin peut-e^tre. Enfin ce [A ]| fut elle qui prit lx devants, dans lx terrain vague, en passant sx main sur mx [A ]| braguette. Plus pre=cise=ment, moi je e=tais courbe= sur unx [A ]| tas de ordures, espe=rant y trouver de quoi me de=gou^ter de avoir faim, et [A ]| elle, me abordant par-derrie`re, passa sx canne entre mx jambes et entreprit [A ]| de en flatter mx parties. Elle me donnait de lx argent apre`s chaque partie, a` [A ]| moi qui aurais accepte= de connai^tre lx amour, et de l' approfondir, a` titre [A ]| be=ne=vole. Ce ne e=tait pas unx femme pratique. je aurais pre=fe=re= il me semble [A ]| unx orifice moins sec et moins large, cela me aurait donne= unx plus haute [A ]| ide=e de lx amour je crois. Enfin. Entre pouce et index on est autrement mieux. [A ]| Mais lx amour ne a sans doute cure de pareilles contingences. Et ce ne est point [A ]| peut-e^tre lorsqu' on est bien, mais lorsque sx membre affole= cherche unx [A ]| paroi ou` se frotter, et onction de unx peu de muqueuse, et ne en rencontrant [A ]| point ne bat pas en retraite, et conserve sx tume=faction, ce est peut-e^tre [A ]| alors que nai^t lx ve=ritable amour et que il se envole, haut au-dessus [A ]| des questions de basse pointure. Et lorsqu' on y ajoute unx peu de pe=dicure et [A ]| de massage, ne ayant rien directement a` voir avec lx extase proprement dite, [A ]| alors je ai lx impression que plus aucun doute ne est permis, a` ce sujet. lx [A ]| seulx chose qui me ennuie, [A ]| a` ce sujet, ce est lx indiffe=rence avec laquelle je [A ]| appris [A ]| sx mort, unx nuit que je me trascinais chez elle, indiffe=rence adoucie il est [A ]| vrai par lx chagrin de voir tarir unx source de revenus. Elle mourut en prenant [A ]| unx tub tie`de, comme elle en avait lx habitude avant de me recevoir. Cela la [A ]| ramollissait. Quand je pense que elle aurait pu attendre de e^tre dans mx bras! [A ]| lx tub se renversa et lx eau sale se re=pandit partout et jusque chez lx voisine [A ]| de en dessous, qui donna lx alarme. Tiens, je ne croyais pas si bien connai^tre [A ]| cette histoire. c^a devait e^tre unx femme quand me^me, lx contraire se serait [A ]| su, dans lx quartier. Il est vrai que pour toutx ce qui touchait aux questions [A ]| sexuelles on e=tait extraordinairement ferme=, dans mx re=gion. Je ne sais pas [A ]| comment c^a se passe aujourd'hui. Et il est fort possible que le fait de avoir [A ]| trouve= unx homme la` ou` il aurait fallu trouver unx femme fu^t aussito^t [A ]| refoule= et oublie=, par lx quelques-uns qui eurent lx malheur de le savoir. [A ]| Comme il se peut que toutx lx monde fu^t au courant, et en parla^t, moi seulx [A ]| excepte=. Mais il y a unx chose qui me tracasse, quand je me interroge a` ce [A ]| sujet, et ce est lx question de savoir si toutx mx vie se est e=coule=e sans [A ]| amour ou si je l' ai vraiment connu, avec Ruth. Ce [A ]| que je peux certifier ce est que je ne cherchai jamais a` renouveler lx [A ]| expe=rience, ayant sans doute lx intuition que cela avait e=te= parfait et [A ]| unique, dans sx genre, acheve= et inimitable, et que il importait de en garder [A ]| lx souvenir, pur de toutx pastiche, dans mx coeur, quitte a` recourir de temps [A ]| en temps aux pre=tendus bon offices de lx soi-disant jouissance dite solitaire. [A ]| Ne me parlez pas de lx bonniche, je ai eu tort de en parler, ce e=tait bien [A ]| avant, je e=tais malade, peut-e^tre que il ne y eut jamais de bonniche, dans mx [A ]| vie. Molloy, ou lx vie sans bonniche. toutx cela pour indiquer que le fait de [A ]| avoir rencontre= Lousse et de l' avoir me^me fre=quente=e, dans unx sens, ne [A ]| prouvait rien quant a` sx sexe. Et je veux bien continuer a` croire que ce [A ]| e=tait unx vieille femme, veuve et desse=che=e, et que Ruth en e=tait unx autre, [A ]| car elle aussi parlait de sx de=funt mari et de lx impossibilite= ou` il e=tait [A ]| de satisfaire sx le=gitimes fureurs. Et il y a des jours, comme ce soir, ou` [A ]| elles se confondent dans mx me=moire et que je suis tente= de ne y voir que unx [A ]| seulx et me^me vioque, aplatie et enrage=e par lx vie. Et Dieu me pardonne, pour [A ]| vous livrer lx fond de mx effroi, lx image de mx me`re vient quelquefois se [A ]| joindre aux [A ]| leurs, ce qui est proprement insupportable, de quoi se croire en pleine [A ]| crucifixion, je ne sais pourquoi ni ne tiens a` le savoir. Mais je quittai [A ]| Lousse enfin, par unx nuit chaude et sans air, sans lui dire adieu, ce qui [A ]| aurait e=te= cependant lx moindre des choses, et sans que elle essaya^t de me [A ]| retenir autrement que par des sortile`ges sans doute. Mais elle dut me voir [A ]| partir, me lever, prendre mx be=quilles et me en aller, me lanc^ant a` travers [A ]| lx airs, sur leur point de appui. Et elle dut voir lx guichet se refermer derrie`re [A ]| moi, car il se refermait toutx seulx, gra^ce a` unx ressort de traction, et [A ]| me savoir parti, pour de bon. Car elle savait comment je faisais quand je allais [A ]| au guichet et que je ne faisais que mettre lx nez dehors, pour le rentrer unx [A ]| seconde apre`s. Et elle ne essaya pas de me retenir mais elle alla se asseoir [A ]| peut-e^tre a` co^te= de lx tombe de sx chien, qui e=tait aussi lx mienne dans [A ]| unx sens, et que soit dit en passant elle ne avait point seme=e de herbe, comme [A ]| je l' avais cru, mais de toutx sortes de petites fleurs multicolores et de [A ]| plantes herbace=es, se=lectionne=es de telle sorte que lorsque lx unes se [A ]| e=teignaient lx autres se allumaient, je le sens. Je lui laissai mx bicyclette [A ]| que [A ]| je me e=tais pris a` ne plus aimer, la soupc^onnant de e^tre lx ve=hicule de [A ]| unx agence male=fique et lx cause peut-e^tre de mx re=cents malheurs. Je l' aurais [A ]| quand me^me prise avec moi si je avais su ou` elle e=tait et que elle e=tait en [A ]| e=tat de rouler. Mais ces choses je ne les savais pas. Et je avais peur, en me [A ]| en occupant, de user lx petite voix qui disait, Barre <-> toi, Molloy, prends [A ]| tx be=quilles et barre <-> toi, et que je avais mis si longtemps a` comprendre, [A ]| car il y avait longtemps que je l' entendais. Et je la comprenais peut-e^tre de [A ]| travers, mais je la comprenais et ce e=tait la` lx nouveaute=. Et il me semblait [A ]| aussi que ce de=part ne e=tait pas force=ment de=finitif et que il pourrait me [A ]| ramener, par des boucles complexes et informes, a` sx foyer, unx jour. Et je ne [A ]| suis pas encore toutx a` fait au bout de mx course peut-e^tre. @@@@@| [A ]| Dans lx rue il [A ]| faisait du vent, ce e=tait unx autre monde. Ne sachant ou` je e=tais ni partant [A ]| dans quelle direction je aurais inte=re^t a` me diriger je pris celle du vent. [A ]| Et lorsque bien suspendu entre mx be=quilles je me lanc^ais en avant, je le [A ]| sentais qui me aidait, ce petit vent qui soufflait je ne savais de quel [A ]| quartier. Et quant aux e=toiles, ne me en parlez pas, je les distingue mal et ne [A ]| sais les de=chiffrer, malgre= mx e=tudes de astronomie. Mais je entrai dans lx [A ]| premier abri venu et je y restai jusqu'a` lx aube, car je savais que lx premier [A ]| policier ne manquerait pas de me barrer lx chemin et de me demander ce que je [A ]| faisais la`, question a` laquelle je ne ai jamais su trouver lx bonne re=ponse. [A ]| Mais cela ne devait pas e^tre unx vrai abri et je ne y restai point jusqu'a` lx [A ]| aube, car unx homme y pe=ne=tra peu de temps apre`s moi et me en chassa. Et [A ]| cependant il y avait de lx place pour deux. ce e=tait je crois unx sorte de gardien [A ]| de nuit, ce e=tait unx homme sans aucun doute, il devait avoir lx gardiennage [A ]| de je ne sais quels travaux de excavation. Je vois unx brasero. lx fond de [A ]| lx air, comme on dit, devait e^tre frais. je allai par voie de conse=quence plus [A ]| loin et me installai sur lx marches de unx escalier, dans unx maison pauvre, [A ]| puisqu' elle ne avait pas de porte ou que lx porte ne fermait pas, je ne sais [A ]| pas. Bien avant lx aube cette pauvre maison commenc^a a` se vider. Des gens [A ]| descendirent lx escalier. Je me collai contre lx mur. On ne fit pas attention a` [A ]| moi, personne ne me fit de mal. Moi aussi je sortis a` lx fin, quand je le [A ]| jugeai prudent, et je errai dans lx ville, a` lx [A ]| recherche de unx monument de connaissance, qui me permi^t de dire, Je suis dans [A ]| mx ville, apre`s tout, je y ai e=te= toutx lx temps. [A ]| lx ville se re=veillait, lx [A ]| seuils se animaient, lx bruit atteignait de=ja` unx volume respectable. Mais [A ]| visant unx passage e=troit entre deux hauts immeubles je regardai autour de moi, [A ]| puis me y glissai. seulx de petites fene^tres y donnaient, de part et de autre, [A ]| unx a` chaque e=tage. Dispose=es syme=triquement elles se faisaient face. ce [A ]| e=taient lx fene^tres des cabinets sans aucun doute. Il y a quand me^me de [A ]| temps en temps des choses qui se imposent a` lx entendement avec lx force de [A ]| axiomes, sans que on sache pourquoi. lx passage e=tait sans issue, donc pas unx [A ]| vrai passage mais pluto^t unx impasse. Au bout il y avait deux renoncements, [A ]| non, ce ne est pas lx mot, en face lx un [A ]| de lx autre, jonche=s toutx lx deux de [A ]| de=tritus divers et de excre=ments, de chien et de mai^tre lx uns secs et [A ]| inodores, lx autres encore humides. Ah, ces papiers que personne ne lira plus, [A ]| peut-e^tre ne a jamais lus. On devait se accoupler la` lx nuit et e=changer des [A ]| serments. je entrai dans lx un des recoins, non plus, et me appuyai contre lx [A ]| mur. je aurais pre=fe=re= me allonger et rien ne me disait [A ]| que je ne le ferais pas. Mais pour lx moment je me contentais de me appuyer contre [A ]| lx mur, lx pieds loin du mur, dans unx posture glissante, mais je avais de [A ]| autres points de appui, lx bouts de mx be=quilles. Mais quelques minutes plus [A ]| tard je traversai lx impasse pour aller dans lx autre chapelle, voila`, ou` il [A ]| me semblait que je serais unx peu mieux, et me y disposai dans lx me^me attitude [A ]| de hypote=nuse. Et d'abord il me sembla que je y e=tais en effet unx peu mieux. [A ]| Mais je acquis peu a` peu lx certitude que tel ne e=tait pas lx cas. Il tombait [A ]| unx pluie fine et je enlevai mx chapeau pour en faire profiter mx cra^ne toutx [A ]| ride= et crevasse= et bru^lant, bru^lant. Mais je l' enlevai e=galement parce [A ]| que il me rentrait dans lx nuque, a` cause de lx pousse=e du mur. je avais donc [A ]| deux bonnes raisons pour l' enlever et il ne en e=tait pas de trop, unx seulx ne [A ]| me y aurait jamais de=cide= je crois. Je le jetai de unx geste insouciant et [A ]| ge=ne=reux et il revint vers moi, au bout de sx cordon ou lacet, et apre`s [A ]| quelques sursauts se immobilisa, contre mx flanc. Je me mis enfin a` [A ]| re=fle=chir, ce est <-> a` <-> dire a` e=couter plus fort. Peu de chances que on me [A ]| trouva^t la`, je e=tais tranquille pour aussi longtemps que je pourrais endurer [A ]| lx [A ]| tranquillite=. lx espace de unx instant je envisageai de me installer la`, de en [A ]| faire mx gi^te et mx refuge, [A ]| lx espace de unx instant. Je pris dans mx poche lx [A ]| couteau a` le=gumes et me appliquai a` me en ouvrir lx poignet. Mais lx douleur [A ]| eut vite fait de me vaincre. Je criai d'abord, puis je me arre^tai refermai lx [A ]| couteau et le remis dans mx poche. mx de=ception ne fut pas grande, au fond je [A ]| ne avais pas escompte= de autre re=sultat. Voila`. Cela me a toujours attriste= [A ]| de re=cidiver, mais lx vie est faite de re=cidives, on dirait, et lx mort aussi [A ]| doit e^tre unx sorte de re=cidive, c^a ne me e=tonnerait pas. Ai <-> je dit que [A ]| lx vent e=tait tombe=? unx pluie fine qui tombe, c^a e=carte en quelque sorte [A ]| toutx ide=e de vent. je ai des genoux e=normes, je viens de les voir, en me [A ]| levant unx instant. mx deux jambes sont raides comme lx justice et cependant je [A ]| me le`ve de temps en temps. que est <-> ce que vous voulez. Ainsi de temps en temps [A ]| je rappellerai mx existence actuelle dont celle que je conte ne peut donner que [A ]| unx faible ide=e. Mais de loin en loin seulement, afin que on puisse se dire, lx [A ]| cas e=che=ant, Se peut <-> il vraiment que c^a vive encore? Ou encore, Mais ce [A ]| est unx journal intime, c^a va biento^t se arre^ter. Que je aie [A ]| des genoux e=normes, que je me le`ve encore de temps en temps, on ne voit pas [A ]| tre`s bien d'abord quelle signification cela peut avoir. je en fais e=tat [A ]| d'autant plus volontiers. Sorti donc enfin de lx impasse, ou` a` moitie= debout [A ]| a` moitie= couche= je venais peut-e^tre de faire unx court somme, car ce e=tait [A ]| mx heure pour cela, je me dirigeai, tenez <-> vous bien, vers lx soleil, faute [A ]| de mieux, lx vent e=tant tombe=. Ou pluto^t vers lx quartier lx moins sombre du [A ]| ciel que unx vaste nuage recouvrait du ze=nith jusqu'aux horizons. ce est de ce [A ]| nuage que tombait lx pluie a` laquelle je ai fait allusion. Voyez comme toutx se [A ]| tient. Et quant a` de=cider quel quartier du ciel e=tait lx moins sombre, ce ne [A ]| e=tait pas chose facile. Car a` premie`re vue lx ciel paraissait uniforme=ment [A ]| sombre. Mais en me donnant de lx peine, car dans lx vie je me donnais de lx [A ]| peine de temps en temps, je arrivai a` unx re=sultat, ce est <-> a` <-> dire que je pris [A ]| unx de=cision, a` ce sujet. Ce qui me permit de reprendre mx chemin, en me disant, [A ]| Je vais vers lx soleil, ce est <-> a` <-> dire en principe vers lx est, ou peut-e^tre [A ]| lx sud-est, car je ne suis plus chez Lousse, mais a` nouveau en plein dans [A ]| lx harmonie pre=e=tablie, qui fait unx si douce musique, [A ]| qui est unx si douce musique, pour qui sait l' entendre. lx gens allaient et [A ]| venaient de unx pas lx plus souvent agace= et pre=cipite=, qui a` lx abri de sx [A ]| parapluie, qui sous lx protection peut-e^tre unx peu moins efficace du manteau [A ]| imperme=able. Et je en voyais aussi qui se e=taient re=fugie=s sous des arbres [A ]| et sous des vou^tes. Et parmi ceux qui, plus courageux ou moins fragiles, [A ]| allaient et venaient, et parmi ceux qui se e=taient arre^te=s pour se faire [A ]| moins tremper, ils e=taient nombreux qui se disaient, Je ferais mieux de faire [A ]| comme eux, entendant par eux lx cate=gorie dont ils ne faisaient pas partie, du [A ]| moins je le suppose. Comme il devait y en avoir beaucoup aussi qui se [A ]| fe=licitaient de leur savoir-faire, toutx en tempe^tant contre lx mauvais temps [A ]| qui les obligeait a` y recourir. Mais visant unx jeune vieillard de aspect [A ]| mise=rable, grelottant toutx seulx sous unx petit auvent, je me rappelai soudain lx [A ]| projet conc^u lx jour de mx rencontre avec Lousse et avec sx chien et que cette [A ]| rencontre me avait empe^che= de mener a` chef. je allai donc me poster a` co^te= [A ]| du vieillard, en prenant, je l' espe=rais, lx air de celui qui se dit, Celui-la` [A ]| est unx malin, je vais faire comme lui. Mais avant que je eusse eu lx temps [A ]| de lui adresser lx parole, que je voulais naturelle et partant pas imme=diate, [A ]| il sortit sous lx pluie et se e=loigna. Car il se agissait de unx parole susceptible, [A ]| de par sx contenu, sinon de offenser toutx au moins de e=tonner. Et ce [A ]| est pourquoi il importait de la placer au bon moment et sur unx ton bien ajuste=. [A ]| Je me excuse de ces de=tails, mais toutx a` lx heure nous irons plus vite, [A ]| beaucoup plus vite. Sans pre=juger de unx rechute dans des passages me=ticuleux [A ]| et puants. Mais qui a` leur tour donneront naissance a` de grandes fresques, [A ]| brosse=es avec de=gou^t. A` lx homo mensura il faut du staffage. Me voila` donc [A ]| seulx a` mx tour sous lx auvent. Je ne me attendais pas a` ce que on vi^nt se y [A ]| mettre, a` co^te de moi, et cependant je ne excluais pas cette possibilite=. ce [A ]| est la` unx assez bonne caricature de mx e=tat de esprit a` ce moment-la`. [A ]| Re=sultat, je restais la` ou` je e=tais. je avais emporte= de chez Lousse unx peu [A ]| de argenterie, oh, pas grand-chose, des cuillers a` cafe= massives pour lx [A ]| plupart, et puis de autres menus objets dont je ne saisissais pas lx utilite= [A ]| mais qui semblaient devoir avoir de lx valeur. Parmi ces derniers il y en avait [A ]| unx qui me hante encore, de temps en temps. Il consistait en [A ]| deux X re=unis, au niveau de lx intersection, par unx barre, et ressemblait a` [A ]| unx minuscule che`vre de bu^cheron, avec cette diffe=rence pourtant, que lx X [A ]| de lx vraie che`vre ne sont pas des X parfaits, mais tronque=s par en haut, [A ]| tandis que lx X du petit objet dont je parle e=taient parfaits, ce est <-> a` <-> dire [A ]| compose=s chacun de deux V identiques, lx un supe=rieur ouvert en haut, comme [A ]| toutx lx V d'ailleurs, et lx autre infe=rieur ouvert en bas, ou plus [A ]| pre=cise=ment de quatre V rigoureusement pareils, lx deux que je viens de nommer [A ]| et puis deux autres, lx un a` droite, lx autre a` gauche, ayant lx ouverture [A ]| a` droite et a` gauche respectivement. Mais peut-e^tre est <-> il de=place= de [A ]| parler ici de droite et de gauche, de infe=rieur et de supe=rieur. Car ce petit [A ]| objet ne semblait pas avoir de base a` proprement parler, mais il se tenait avec [A ]| unx e=gale stabilite= sur n'importe laquelle de sx quatre bases et sans rien [A ]| changer a` sx aspect, ce qui ne est pas lx cas de lx vraie che`vre. Cet [A ]| e=trange instrument, je l' ai encore quelque part je crois, ne ayant jamais pu [A ]| me re=soudre a` le monnayer, me^me dans lx extre=mite= de mx besoin, car je ne [A ]| arrivais pas a` comprendre a` quoi il pouvait bien servir ni me^me a` e=baucher [A ]| unx hypothe`se a` ce sujet. Et de temps en temps je le sortais de mx poche et le [A ]| fixais, de unx regard e=tonne= et je ne dirais pas affectueux, car je e=tais [A ]| incapable de affection. Mais pendant unx certain temps il me inspira unx sorte de [A ]| ve=ne=ration je crois, car je tenais pour certain que ce ne e=tait pas unx objet [A ]| de vertu, mais que il avait unx fonction des plus spe=cifiques et qui me [A ]| resterait toujours cache=e. Je pouvais donc l' interroger sans fin et sans [A ]| danger. Car ne rien savoir, ce ne est rien, ne rien vouloir savoir non plus, [A ]| mais ne rien pouvoir savoir, savoir ne rien pouvoir savoir, voila` par ou` passe [A ]| lx paix, dans lx a^me du chercheur incurieux. ce est alors que lx vraie division [A ]| commence, de vingt-deux par sept par exemple, et que lx cahiers se emplissent [A ]| des vrais chiffres enfin. Mais je ne voudrais rien affirmer a` ce sujet. Ce qui [A ]| par contre me parai^t inde=niable, ce est que, vaincu par lx e=vidence, par unx [A ]| tre`s forte probabilite= pluto^t, je sortis de sous lx auvent et me mis a` me [A ]| balancer lentement en avant, a` travers lx airs. lx de=marche du be=quillard, [A ]| cela a, cela devrait avoir, quelque chose de exaltant. Car ce est unx se=rie de [A ]| petits vols, a` fleur de terre. On de=colle, on atterrit, parmi [A ]| lx foule des ingambes, qui ne osent soulever unx pied de terre avant de y avoir [A ]| cloue= lx autre. Et il ne est jusqu'a` leur course lx plus joyeuse qui ne soit [A ]| moins ae=rienne que mx clopinement. Mais ce sont la` des raisonnements, base=s [A ]| sur lx analyse. Et quoique lx souci de mx me`re me fu^t toujours pre=sent a` lx [A ]| esprit, et lx de=sir de savoir si je e=tais dans sx voisinage, ils commenc^aient [A ]| de l' e^tre moins, peut-e^tre a` cause de lx argenterie que je avais [A ]| dans mx poches, mais je ne crois pas, et puis aussi parce que ce e=taient la` [A ]| de anciens soucis et que lx esprit ne peut pas toujours remuer lx me^mes [A ]| soucis, mais il a besoin de changer de soucis de temps en temps, afin de pouvoir [A ]| reprendre lx anciens au moment voulu, avec unx vigueur accrue. @@@@@| [A ]| Mais est <-> ce lx [A ]| cas ici de parler de anciens soucis et de nouveaux? Je ne pense pas. Mais il me [A ]| serait difficile de en administrer lx preuve. Ce que je peux affirmer, sans [A ]| crainte de ~~ sans crainte, ce est que il me devenait indiffe=rent notamment de [A ]| savoir dans quelle ville je e=tais et si je allais biento^t rejoindre mx me`re [A ]| afin de re=gler lx affaire qui nous inte=ressait. Et me^me lx nature de cette [A ]| affaire perdait de sx consistance, pour moi, sans toutefois [A ]| se dissiper entie`rement. Car ce ne e=tait pas unx petite affaire, et je y [A ]| tenais. toutx mx vie je y avais tenu, je crois. Oui, dans lx mesure ou` je [A ]| pouvais tenir a` quelque chose, toutx unx telle vie durant, je avais tenu a` [A ]| re=gler cette affaire entre mx me`re et moi, mais je ne avais pu le faire. Et [A ]| toutx en me disant que lx temps pressait et que il serait biento^t trop tard, que [A ]| il l' e=tait peut-e^tre de=ja`, pour proce=der au re`glement en question, je me [A ]| sentais qui de=rivais vers de autres soucis, de autres spectres. Et bien plus [A ]| que de savoir dans quelle ville je e=tais il me tardait a` pre=sent de en [A ]| sortir, fu^t <-> ce lx bonne, celle ou` mx me`re avait tant attendu et attendait [A ]| peut-e^tre toujours. Et il me semblait que en allant en ligne droite je finirais [A ]| par en sortir, force=ment. ce est donc a` cela que je me appliquai, de toutx mx [A ]| science, en tenant compte du de=placement vers lx droite de lx faible clarte= [A ]| qui me guidait. Et je me y acharnai tant et si bien que je arrivai en effet aux [A ]| remparts, a` lx nuit tombante, ayant fait sans doute unx quart de cercle pour lx [A ]| moins, faute de avoir su naviguer. Mais il faut dire aussi que je ne me e=tais [A ]| pas me=nage= lx arre^ts, histoire de me reposer, mais des arre^ts de courte [A ]| dure=e, car [A ]| je me sentais talonne=, a` tort sans doute. Mais a` lx campagne ce est unx autre [A ]| justice, et de autres justiciers, lx premiers temps. Et lx remparts franchis [A ]| je dus reconnai^tre que lx ciel se de=gageait, avant de se draper dans lx autre [A ]| linceul, celui de lx nuit. Oui, lx grand nuage se effilochait, pour laisser percer [A ]| c^a` et la` unx ciel pa^le et mourant. Et lx soleil, sans e^tre exactement [A ]| visible comme disque, se signalait par des flamme`ches jaunes et roses, se [A ]| e=lanc^ant vers lx ze=nith, retombant, se e=lanc^ant a` nouveau, toujours plus [A ]| faibles et plus claires, et voue=es a` se e=teindre a` peine allume=es. Ce [A ]| phe=nome`ne, si je peux me fier au souvenir de mx observations, e=tait [A ]| caracte=ristique de mx re=gion. Cela se passe autrement aujourd'hui peut-e^tre. [A ]| Quoique je ne voie pas tre`s bien, ne e=tant jamais sorti de mx re=gion, de quel [A ]| droit je parle de sx caracte=ristiques. Non, je ne me suis jamais e=chappe=, et [A ]| me^me lx limites de mx re=gion, je les ignorais. Mais je les croyais assez [A ]| recule=es. Mais cette croyance ne e=tait base=e sur rien de se=rieux, ce e=tait [A ]| unx simple croyance. Car si mx re=gion avait fini a` porte=e de mx pas, il me [A ]| semble que unx sorte de de=gradement me l' aurait fait pressentir. Car lx [A ]| re=gions ne [A ]| finissent pas brusquement, que je sache, mais se fondent insensiblement lx unes [A ]| dans lx autres. Et je ne ai jamais rien remarque= de lx sorte. Mais aussi loin [A ]| que je sois alle=, dans unx sens comme dans unx autre, cela a toujours e=te= lx [A ]| me^me ciel, et lx me^me terre, exactement, jour apre`s jour, et nuit apre`s [A ]| nuit. de autre part, si lx re=gions se fondent insensiblement lx unes dans lx [A ]| autres, ce qui reste a` prouver, il est possible que je sois maintes fois sorti [A ]| de lx mienne, en croyant y e^tre toujours. Mais je pre=fe=rais me en tenir a` mx [A ]| simple croyance, celle qui me disait, Molloy, tx re=gion est de unx grande [A ]| e=tendue, tu ne en es jamais sorti et tu ne en sortiras jamais. Et ou` que tu [A ]| erres, entre sx lointaines limites, ce sera toujours lx me^me chose, tre`s [A ]| pre=cise=ment. Ce qui donnerait a` croire que mx de=placements ne devaient rien [A ]| aux endroits que ils faisaient disparai^tre, mais que ils e=taient dus a` autre [A ]| chose, a` lx roue voile=e qui me portait, par de impre=visibles saccades, de [A ]| fatigue en repos, et inversement, par exemple. Mais a` pre=sent je ne erre plus, [A ]| nulle part, et me^me je ne bouge presque pas, et pourtant rien ne est change=. [A ]| Et lx confins de mx chambre, de mx lit, de [A ]| mx corps, sont aussi loin de moi que ceux de mx re=gion, du temps de mx [A ]| splendeur. Et lx cycle continue, cahotant, des fuites et bivouacs, dans unx [A ]| Egypte sans bornes, sans enfant et sans me`re. Et quand je regarde mx mains, [A ]| sur lx drap, que elles se plaisent de=ja` a` froisser, elles ne sont pas a` moi, [A ]| moins que jamais a` moi, je ne ai pas de bras, ce est unx couple, elles jouent [A ]| avec lx drap, ce est peut-e^tre des jeux amoureux, elles vont peut-e^tre monter [A ]| lx une sur lx autre. Mais cela ne dure pas, je les rame`ne peu a` peu vers moi, [A ]| ce est lx repos. Et pour mx pieds ce est lx me^me chose, quelquefois, quand je [A ]| les vois au pied du lit, lx un avec doigts, lx autre sans. Et cela est autrement [A ]| digne de remarque. Car mx jambes, qui remplacent ici mx bras de toutx a` lx [A ]| heure, sont raides toutx lx deux a` pre=sent et de unx grande sensibilite=, et [A ]| je ne devrais pas pouvoir les oublier comme je peux oublier mx bras, qui sont [A ]| pour ainsi dire intacts. Et cependant je les oublie et je regarde lx couple qui [A ]| se observe, loin de moi. Mais mx pieds, quand ils redeviennent tels, je ne les [A ]| rame`ne pas vers moi, car je ne peux pas, mais ils restent la`, loin de moi, [A ]| quoique moins loin que toutx a` lx heure. Fin du rappel. Mais on dirait [A ]| que unx fois franchement sorti de lx ville, et me e=tant retourne= pour la [A ]| regarder, dans unx partie de sx ensemble, on dirait que a` ce moment-la` je [A ]| aurais du^ me rendre compte si cela avait e=te= bien mx ville ou non. Il ne en [A ]| fut rien, je la regardai en vain, et peut-e^tre sans l' interroger en aucune [A ]| fac^on, et simplement pour solliciter lx destin, en me retournant. Peut-e^tre [A ]| que je feignais de la regarder, toutx simplement. Je ne avais pas lx sentiment de [A ]| regretter mx bicyclette, non, vraiment pas. Cela ne me re=pugnait pas trop [A ]| de avancer comme je l' ai dit, oscillant en rase-mottes, dans lx obscurite=, par [A ]| lx petits chemins de=serts de lx campagne. Et je me disais que je avais peu de [A ]| chances de e^tre inquie=te= et que ce e=tait pluto^t moi qui inquie=terais lx [A ]| autres, si ils me voyaient. ce est lx matin que il faut se cacher. lx gens se [A ]| re=veillent, frais et dispos, assoiffe=s de ordre, de beaute= et de justice, [A ]| exigeant lx contrepartie. Oui, de huit ou neuf jusqu'a` midi, ce est lx passage [A ]| dangereux. Mais vers midi cela se tasse, lx plus implacables sont repus, ils [A ]| rentrent, toutx ne est pas parfait mais on a fait du bon travail, il y a eu des [A ]| rescape=s mais ils ne sont pas bien dangereux, chacun compte sx rats. [A ]| Au de=but de lx apre`s-midi cela peut reprendre, apre`s lx banquet, lx [A ]| ce=le=brations, lx congratulations, lx allocutions, mais ce ne est rien a` [A ]| co^te= de lx matine=e, du sport pas plus. Evidemment vers lx quatre ou cinq [A ]| heures il y a lx e=quipe de nuit, lx vigiles, qui commence a` se agiter. Mais [A ]| de=ja` ce est lx fin du jour, lx ombres se rallongent, lx murs se multiplient, [A ]| on rase lx murs, sagement courbe=, pre^t a` lx obse=quiosite=, ne ayant rien a` [A ]| cacher, ne se cachant que par peur, ne regardant ni a` droite ni a` gauche, se [A ]| cachant mais pas au point de exciter lx cole`res, pre^t a` se montrer, a` [A ]| sourire, a` e=couter, a` ramper, nause=abond sans e^tre pestilentiel, moins rat [A ]| que crapaud. Puis ce est lx vraie nuit, dangereuse elle aussi, mais favorable a` [A ]| qui la connai^t, a` qui sait se y ouvrir comme lx fleur au soleil, a` qui lui-me^me [A ]| est nuit, jour et nuit. Non, elle ne est pas fameuse non plus, lx nuit, [A ]| mais a` co^te= du jour elle est fameuse, et notamment a` co^te= de lx matine=e [A ]| elle est indiscutablement fameuse. Car lx e=puration qui se y poursuit est [A ]| assure=e par des techniciens, pour lx plupart. Ils ne font que c^a, lx gros de [A ]| lx population ne y participe pas, pre=fe=rant dormir, toutx choses conside=re=es. [A ]| On lynche lx jour, car lx [A ]| sommeil est sacre=, et surtout lx matin, entre lx petit de=jeuner et lx repas de [A ]| midi. mx premier soin donc, au bout de quelques milles dans lx aube de=serte, [A ]| fut de chercher unx endroit ou` dormir, car lx sommeil aussi est unx sorte de [A ]| protection, si paradoxal que cela puisse parai^tre. Car lx sommeil, si il excite [A ]| lx instinct de capture, semble apaiser celui de lx mise a` mort imme=diate et [A ]| sanglante, n'importe quel chasseur vous le dira. Pour lx monstre qui se [A ]| de=place, ou qui guette, tapi dans sx repaire, on est sans pitie=, alors que [A ]| celui qui se laisse surprendre en dormant a des chances de be=ne=ficier de [A ]| autres sentiments, qui font baisser lx canon et rengainer lx criss. Car lx chasseur [A ]| ne est que unx faible et unx sentimental au fond, avec des re=serves de [A ]| douceur et de compassion qui ne demandent que a` de=border. Et ce est au doux [A ]| sommeil de lx e=puisement, ou de lx terreur, que mainte be^te malfaisante, et [A ]| digne de extermination, doit de pouvoir attendre tranquillement lx fin de sx [A ]| jours au jardin zoologique, ou` souvent e=clate lx innocente joie des enfants et [A ]| celle plus raisonne=e des adultes, lx dimanches et jours de fe^te. Et en ce qui [A ]| me concerne personnellement, je ai toujours pre=fe=re= lx esclavage [A ]| a` lx mort, ou pluto^t a` lx mise a` mort. Car lx mort est unx condition dont je [A ]| ne ai jamais pu me faire unx repre=sentation satisfaisante et qui ne peut donc [A ]| entrer le=gitimement en ligne de compte, dans lx bilan des maux et des biens. [A ]| Tandis que sur lx mise a` mort je avais des notions qui me inspiraient confiance, [A ]| a` tort ou a` raison, et auxquelles il me semblait loisible de me [A ]| re=fe=rer, en certaines circonstances. Oh, ce ne e=taient pas des notions comme [A ]| les vo^tres, ce e=taient des notions comme les miennes, toutx en sursauts, en [A ]| sueurs et en tremblements, ou` il ne entrait pas unx atome de bon sens ou de [A ]| sang-froid. Mais je me en contentais. Mais pour vous faire entrevoir jusqu'ou` [A ]| allait lx confusion de mx ide=es sur lx mort, je vous dirai franchement que je [A ]| ne excluais pas lx possibilite= que elle fu^t encore pire que lx vie, en tant [A ]| que condition. Je trouvais donc normal de ne pas me y pre=cipiter et, quand je [A ]| me oubliais au point de me y essayer, de me arre^ter a` temps. ce est mx [A ]| seulx excuse. Je me coulai donc dans unx trou quelconque probablement et je attendis, [A ]| moitie= dormant, moitie= soupirant, geignant et riant, ou en passant lx mains [A ]| sur mx corps, pour voir si il ne y avait pas de changement, [A ]| que lx fre=ne=sie matinale se calma^t. Puis je repris mx spirales. Et quant a` [A ]| dire ce que je devins, et ou` je allai, dans lx mois sinon lx anne=es qui [A ]| suivirent, je ne en ai pas lx intention. Car je commence a` en avoir assez de [A ]| ces inventions et de autres me appellent. @@@@@| [A ]| Mais afin de noircir encore quelques [A ]| pages je dirai que je passai quelque temps au bord de lx mer, sans incident. Il [A ]| y a des gens a` qui lx mer ne re=ussit pas, qui pre=fe`rent lx montagne ou lx [A ]| plaine. Personnellement je ne y suis pas plus mal que ailleurs. unx grande [A ]| partie de mx vie a de=ferle= devant cette immensite= frissonnante, au bruit des [A ]| vagues grandes et petites et des griffes du ressac. Que dis <-> je devant, de [A ]| plainpied avec, e=tale= sur lx sable ou dans unx grotte. Dans lx sable je e=tais [A ]| a` mx affaire, le faisant couler entre mx doigts, y creusant des trous que je [A ]| comblais aussito^t ou qui se comblaient toutx seulx, le jetant en lx air a` [A ]| pleines mains, me y roulant. Et lx grotte, ou` lx nuit entraient lx feux des [A ]| fanaux, je savais comment faire pour ne pas y e^tre plus mal que ailleurs. Et [A ]| que mx terre ne alla^t pas plus loin, de unx co^te= au moins, ne e=tait point [A ]| fait pour me de=plaire. Et sentir que il y avait au [A ]| moins unx sens ou` je ne pouvais aller, sans me tromper d'abord et ensuite me [A ]| noyer, me e=tait doux. Car je me suis toujours dit, Apprends a` marcher d'abord, [A ]| ensuite tu prendras des lec^ons de natation. Mais ne allez pas croire que mx [A ]| re=gion se arre^ta^t au littoral, ce serait unx grave erreur. Car elle e=tait [A ]| cette mer aussi, sx re=cifs et sx i^les lointaines, et sx abi^mes cache=s. Et [A ]| moi aussi je me y e=tais promene=, dans unx sorte de esquif sans rames mais je [A ]| avais confectionne= unx pagaie. Et je me demande parfois si je en suis jamais [A ]| revenu, de cette promenade. Car si je me vois mettre a` lx mer, et voguer longtemps [A ]| sur lx flots, je ne vois pas lx retour, lx danse sur lx brisants, et je [A ]| ne entends pas grincer sur lx gre`ve lx fre^le care`ne. Je profitai de ce [A ]| se=jour pour me approvisionner en pierres a` sucer. ce e=taient des cailloux [A ]| mais moi je appelle c^a des pierres. Oui, cette fois-ci, je en fis unx re=serve [A ]| importante. Je les distribuai avec e=quite= entre mx quatre poches et je les [A ]| suc^ais a` tour de ro^le. Cela posait unx proble`me que je re=solus d'abord de lx [A ]| fac^on suivante. je avais mettons seize pierres, dont quatre dans chacune de mx [A ]| quatre poches qui e=taient lx deux poches de mx pantalon et lx deux [A ]| poches de mx manteau. Prenant unx pierre dans lx poche droite de mx manteau, [A ]| et la mettant dans mx bouche, je la remplac^ais dans lx poche droite de mx [A ]| manteau par unx pierre de lx poche droite de mx pantalon, que je remplac^ais [A ]| par unx pierre de lx poche gauche de mx pantalon, que je remplac^ais par unx [A ]| pierre de lx poche gauche de mx manteau, que je remplac^ais par lx pierre qui [A ]| e=tait dans mx bouche, de`s que je avais fini de la sucer. Ainsi il y avait [A ]| toujours quatre pierres dans chacune de mx quatre poches, mais pas toutx a` fait [A ]| lx me^mes pierres. Et quand lx envie me reprenait de sucer je puisais a` [A ]| nouveau dans lx poche droite de mx manteau, avec lx certitude de ne pas y [A ]| prendre lx me^me pierre que lx dernie`re fois. Et, toutx en la suc^ant, je [A ]| re=arrangeais lx autres pierres, comme je viens de l' expliquer. Et ainsi de [A ]| suite. Mais cette solution ne me satisfaisait que a` moitie=. Car il ne me [A ]| e=chappait pas que cela pouvait e^tre, par lx effet de unx hasard extraordinaire, [A ]| toujours lx me^mes quatre pierres qui circulaient. Et en ce cas, loin de sucer [A ]| lx seize pierres a` tour de ro^le, je ne en suc^ais en re=alite= que quatre, [A ]| toujours lx me^mes, a` tour de ro^le. Mais je les brassais bien dans [A ]| mx poches, avant de faire sucette, et en le faisant, avant de proce=der aux [A ]| transferts, dans lx espoir de ge=ne=raliser lx circulation des pierres, de poche [A ]| en poche. Mais ce ne e=tait la` que unx pis-aller dont ne pouvait longtemps se [A ]| contenter unx homme comme moi. Je me mis donc a` chercher autre chose. Et toutx [A ]| d'abord je me demandai si je ne ferais pas mieux de transfe=rer lx pierres [A ]| quatre a` quatre, au lieu de une a` une, ce est <-> a` <-> dire, pendant que je suc^ais, [A ]| de prendre lx trois pierres qui restaient dans lx poche droite de mx manteau [A ]| et de mettre a` leur place lx quatre de lx poche droite de mx pantalon, et a` [A ]| lx place de celles-ci lx quatre de lx poche gauche de mx pantalon, et a` lx [A ]| place de celles-ci lx quatre de lx poche gauche de mx manteau, et finalement [A ]| a` lx place de ces dernie`res lx trois de lx poche droite de mx manteau plus [A ]| celle, de`s que je aurais fini de la sucer, qui e=tait dans mx bouche. Oui, il [A ]| me semblait d'abord que en faisant ainsi je arriverais a` unx meilleur re=sultat. [A ]| Mais je dus changer de avis, a` lx re=flexion, et me avouer que lx circulation [A ]| des pierres par groupe de quatre revenait a` lx me^me chose exactement que leur [A ]| circulation par unite=. Car si [A ]| je e=tais assure= de trouver chaque fois, dans lx poche droite de mx manteau, [A ]| quatre pierres totalement diffe=rentes de celles qui les y avaient [A ]| imme=diatement pre=ce=de=es, lx possibilite= ne en subsistait pas moins que je [A ]| tombe toujours sur lx me^me pierre, a` lx inte=rieur de chaque groupe de quatre, [A ]| et que par conse=quent, au lieu de sucer lx seize a` tour de ro^le, comme je le [A ]| de=sirais, je ne en suce effectivement que quatre, toujours lx me^mes, a` tour [A ]| de ro^le. Il fallait donc chercher ailleurs que dans lx mode de circulation. Car [A ]| de quelque fac^on que je fisse circuler lx pierres, je tombais toujours sur lx [A ]| me^me ale=a. Il e=tait e=vident que en augmentant lx nombre de mx poches je [A ]| augmentais du me^me coup mx chances de profiter de mx pierres comme je [A ]| entendais le faire, ce est <-> a` <-> dire lx une apre`s lx autre jusqu'a` e=puisement [A ]| du nombre. je aurais eu huit poches, par exemple, au lieu des quatre que je [A ]| avais, que lx hasard lx plus malveillant ne aurait pu empe^cher que sur mx [A ]| seize pierres je en suce au moins huit, a` tour de ro^le. Pour toutx dire il me [A ]| aurait fallu seize poches pour e^tre toutx a` fait tranquille. Et pendant longtemps [A ]| je me arre^tai a` cette conclusion, que a` moins de avoir seize poches, [A ]| chacune [A ]| avec sx pierre, je ne arriverais jamais au but que je me e=tais propose=, a` [A ]| moins de unx hasard extraordinaire. Et si il e=tait concevable que je double lx [A ]| nombre de mx poches, ne fu^t <-> ce que en divisant chaque poche en deux, au moyen [A ]| de quelques e=pingles doubles supposons, lx quadrupler me semblait de=passer [A ]| mx possibilite=s. Et je ne tenais pas a` me donner du mal pour unx demi-mesure. [A ]| Car je commenc^ais a` perdre lx sens de lx mesure, depuis lx temps que je me [A ]| de=battais dans cette histoire, et a` me dire, Ce sera toutx ou rien. Et si je [A ]| envisageai unx instant de e=tablir unx proportion plus e=quitable entre mx [A ]| pierres et mx poches en ramenant celles-la` au nombre de celles-ci, ce ne fut [A ]| que unx instant. Car c^' aurait e=te= me avouer vaincu. Et assis sur lx gre`ve, [A ]| devant lx mer, lx seize pierres e=tale=es devant mx yeux, je les contemplais [A ]| avec cole`re et perplexite=. Car autant je me asseyais difficilement sur unx [A ]| chaise, ou dans unx fauteuil, a` cause de mx jambe raide vous comprenez, autant [A ]| je me asseyais facilement par terre, a` cause de mx jambe raide et de mx jambe [A ]| raidissante, car ce est vers cette e=poque que mx bonne jambe, bonne dans lx [A ]| sens que elle [A ]| ne e=tait pas raide, se mit a` raidir. Il me fallait unx support sous lx jarret, [A ]| vous comprenez, et me^me sous toutx lx longueur de lx jambe, lx support de lx [A ]| terre. Et pendant que je regardais ainsi mx pierres, en ruminant des [A ]| martingales toutx aussi de=fectueuses lx unes que lx autres, et en e=crasant [A ]| des poigne=es de sable, de sorte que lx sable coulait entre mx doigts et retombait [A ]| sur lx plage, oui, pendant que je tenais ainsi en haleine lx esprit et unx [A ]| partie du corps, unx jour soudain il me vint a` celui-la`, dans unx lueur, que je [A ]| pourrais peut-e^tre arriver a` mx fins sans augmenter lx nombre de mx poches, [A ]| ni re=duire celui de mx pierres, mais simplement en sacrifiant lx principe de [A ]| lx arrimage. Cette proposition, qui se mit soudain a` chanter au-dedans de moi, [A ]| comme unx verset de Esai+e, ou de Je=re=mie, je mis quelque temps a` en [A ]| pe=ne=trer lx signification, et notamment me demeura longtemps obscur lx terme [A ]| arrimage, que je ne connaissais pas. Mais en fin de compte je crus deviner que [A ]| lx terme arrimage ne pouvait signifier rien de autre, rien de mieux, que lx [A ]| re=partition des seize pierres en quatre groupes de quatre, unx groupe dans chaque [A ]| poche, et que [A ]| ce e=tait lx refus de envisager unx autre re=partition que celle-ci qui avait [A ]| fausse= toutx mx calculs jusqu'alors et rendu lx proble`me proprement [A ]| insoluble. Et ce est a` partir de cette interpre=tation, que elle fu^t lx bonne [A ]| ou non, que je pus enfin aboutir a` unx solution, solution certes peu [A ]| e=le=gante, mais solide, solide. Maintenant, que il exista^t, que il existe [A ]| me^me toujours, a` ce proble`me de autres solutions, aussi solides que celle que [A ]| je vais essayer de de=crire, mais plus e=le=gantes, je veux bien le croire, je [A ]| le crois me^me fermement. Et je crois aussi que avec unx peu plus de ente^tement, [A ]| unx peu plus de re=sistance, je aurais pu les trouver moi-me^me. Mais je e=tais [A ]| fatigue=, fatigue=, et je me contentais la^chement de lx premie`re solution qui [A ]| en fu^t unx, a` ce proble`me. Et sans re=capituler lx e=tapes, lx affres, par [A ]| ou` je passai avant de y de=boucher, la voici, mx solution, dans toutx sx [A ]| hideur. Il ne y avait que a` ( que a`!) mettre par exemple, pour commencer, six [A ]| pierres dans lx poche droite de mx manteau, car ce est toujours cette poche-la` [A ]| qui de=bite, cinq dans lx poche droite de mx pantalon, et cinq enfin dans lx [A ]| poche gauche de mx pantalon, c^a faisait lx [A ]| compte, deux fois cinq plus six seize, et aucune, car il ne en restait aucune, [A ]| dans lx poche gauche de mx manteau, qui pour lx instant demeurait vide, vide de [A ]| pierres se entend, car sx contenu habituel y e=tait toujours, ainsi que des [A ]| objets de passage. Car ou` croyez <-> vous que je cachais mx couteau a` [A ]| le=gumes, mx argenterie, mx corne et lx reste, que je ne ai pas encore nomme=, [A ]| que je ne nommerai peut-e^tre jamais? @@@@@| [A ]| Bon. Maintenant je peux commencer a` [A ]| sucer. Regardez <-> moi bien. Je prends unx pierre dans lx poche droite de mx [A ]| manteau, la suce, ne la suce plus, la mets dans lx poche gauche de mx manteau, [A ]| la vide (de pierres). Je prends unx deuxie`me pierre dans lx poche droite de mx [A ]| manteau, la suce, la mets dans lx poche gauche de mx manteau. Et ainsi de suite [A ]| jusqu'a` ce que lx poche droite de mx manteau soit vide (a` part sx contenu [A ]| habituel et de passage) et que lx six pierres que je viens de sucer, lx une [A ]| apre`s lx autre, soient toutx dans lx poche gauche de mx manteau. me arre^tant [A ]| alors, et me concentrant, car il se agit de ne pas faire unx connerie, je transfe`re [A ]| dans lx poche droite de mx manteau, ou` il ne y a plus de pierres, [A ]| lx cinq pierres de lx poche droite de mx pantalon, que je remplace par lx [A ]| cinq pierres de lx poche gauche de mx pantalon, que je remplace par lx six [A ]| pierres de lx poche gauche de mx manteau. Voila` donc que il ne y a a` nouveau [A ]| plus de pierres dans lx poche gauche de mx manteau, tandis que lx poche droite [A ]| de mx manteau en est a` nouveau pourvue, et de lx bonne fac^on, ce est <-> a` <-> dire [A ]| de pierres autres que celles que je viens de sucer et que je me mets a` sucer a` [A ]| leur tour, lx une apre`s lx autre, et a` transfe=rer au fur et a` mesure dans lx [A ]| poche gauche de mx manteau, ayant lx certitude, autant que on peut l' avoir [A ]| dans cet ordre de ide=es, que je ne suce pas lx me^mes pierres que toutx a` lx [A ]| heure, mais de autres. Et quand lx poche droite de mx manteau est a` nouveau [A ]| vide (de pierres), et que lx cinq que je viens de sucer se trouvent toutx sans [A ]| exception dans lx poche gauche de mx manteau, alors je proce`de a` lx me^me [A ]| redistribution que tanto^t, ou a` unx redistribution analogue, ce est <-> a` <-> dire [A ]| que je transfe`re a` lx poche droite de mx manteau, a` nouveau disponible, lx [A ]| cinq pierres de lx poche droite de mx pantalon, que je remplace par [A ]| lx six pierres de lx poche gauche de mx pantalon, que je remplace par lx cinq [A ]| pierres de lx poche gauche de mx manteau. Et me voila` pre^t a` recommencer. [A ]| Dois <-> je continuer? Non, car il est clair que au bout de lx prochaine se=rie, [A ]| de suc^ages et de transferts, lx situation initiale se sera re=tablie, ce est <-> a` <-> dire [A ]| que je aurai a` nouveau lx six premie`res pierres dans lx poche [A ]| de=biteuse, lx cinq suivantes dans lx poche droite de mx vieux pantalon et lx [A ]| cinq dernie`res enfin dans lx poche gauche du me^me, et que mx seize pierres [A ]| auront e=te= suce=es unx premie`re fois dans unx succession impeccable, sans que [A ]| unx seulx ait e=te= suce=e deux fois, sans que unx seulx soit reste=e insuce=e. [A ]| Il est vrai que en recommenc^ant je ne pouvais gue`re espe=rer sucer mx pierres [A ]| dans lx me^me ordre que lx premie`re fois et que lx premie`re, septie`me et [A ]| douzie`me du premier cycle par exemple pouvaient tre`s bien ne e^tre que lx [A ]| sixie`me, onzie`me et seizie`me respectivement du second, pour mettre lx choses [A ]| au pis. Mais ce e=tait la` unx inconve=nient que je ne pouvais e=viter. Et si [A ]| dans lx cycles pris ensemble il devait re=gner unx confusion inextricable, du [A ]| moins a` lx inte=rieur [A ]| de chaque cycle je e=tais tranquille, enfin aussi tranquille que on peut l' [A ]| e^tre, dans ce genre de activite=. Car pour que chaque cycle fu^t pareil, quant [A ]| a` lx succession des pierres dans mx bouche, et Dieu sait si je y tenais, il me [A ]| aurait fallu soit seize poches soit des pierres nume=rote=es. Et pluto^t que de [A ]| me faire douze poches en plus ou de nume=roter lx pierres, je pre=fe=rais me [A ]| contenter de lx tranquillite= toutx relative dont je jouissais a` lx inte=rieur [A ]| de chaque cycle pris se=pare=ment. Car ce ne e=tait pas toutx de nume=roter lx [A ]| pierres, mais il me aurait fallu, chaque fois que je me mettais unx pierre dans [A ]| lx bouche, me rappeler lx bon nume=ro et le chercher dans mx poches. Ce qui me [A ]| aurait fait passer lx gou^t de lx pierre, en tre`s peu de temps. Car je ne [A ]| aurais jamais e=te= su^r de ne pas me tromper, a` moins de avoir eu unx sorte de [A ]| registre, ou` je aurais pointe= mx pierres, a` mesure que je les suc^ais. Ce [A ]| dont je me croyais incapable. Non, lx seulx solution parfaite aurait e=te= lx [A ]| seize poches, syme=triquement dispose=es, chacune avec sx pierre. Alors je ne [A ]| aurais eu besoin ni de nume=ros ni de re=flexion, mais seulement, pendant que je [A ]| suc^ais unx pierre donne=e, [A ]| de faire avancer lx quinze autres, chacune de unx poche, travail assez de=licat [A ]| si vous voulez, mais dans mx possibilite=s, et de puiser toujours dans lx me^me [A ]| poche quand je avais envie de sucer. Ainsi je aurais e=te= tranquille, non [A ]| seulement a` lx inte=rieur de chaque cycle pris se=pare=ment, mais pour lx [A ]| ensemble des cycles aussi, dussent <-> ils e^tre sans fin. Mais mx solution a` [A ]| moi, toutx imparfaite que elle fu^t, je e=tais pluto^t content de l' avoir [A ]| trouve=e toutx seulx, oui, assez content. Et si elle e=tait moins solide que je ne [A ]| l' avais cru, dans lx premie`re chaleur de lx de=couverte, sx ine=le=gance [A ]| restait entie`re. Et elle e=tait surtout ine=le=gante en ceci, a` mx avis, que [A ]| lx re=partition ine=gale des pierres me e=tait pe=nible, physiquement. Il est [A ]| vrai que unx sorte de e=quilibre se e=tablissait a` unx moment donne=, au de=but [A ]| de chaque cycle, a` savoir apre`s lx troisie`me sucette et avant lx quatrie`me, [A ]| mais cela ne durait pas longtemps. Et lx reste du temps je sentais lx poids des [A ]| pierres qui me tiraillait, tanto^t a` droite, tanto^t a` gauche. ce e=tait donc [A ]| a` quelque chose de plus que a` unx principe que je renonc^ais, en renonc^ant a` [A ]| lx arrimage, ce e=tait a` unx besoin physique. Mais sucer lx [A ]| pierres comme je l' ai dit, pas n'importe comment, mais avec me=thode, ce [A ]| e=tait je crois unx besoin physique aussi. ce e=taient donc deux besoins physiques [A ]| qui se confrontaient, inconciliables. Ce sont des choses qui arrivent. Mais [A ]| au fond je me moquais e=perdument de me sentir en de=se=quilibre, tiraille= a` [A ]| droite, a` gauche, en avant, en arrie`re, comme cela me e=tait parfaitement [A ]| e=gal aussi de sucer chaque fois unx pierre diffe=rente ou toujours lx me^me, [A ]| fu^t <-> ce dans lx sie`cles des sie`cles. Car elles avaient toutx lx me^me gou^t [A ]| exactement. Et si je en avais ramasse= seize, ce ne e=tait pas pour me en lester [A ]| de telle ou telle fac^on, ou pour les sucer a` tour de ro^le, mais simplement [A ]| pour en avoir unx petite provision, pour ne pas en manquer. Mais en manquer au [A ]| fond je me en foutais aussi, quand je ne en aurais plus je ne en aurais plus, je [A ]| ne me en sentirais pas plus mal, ou si peu. Et lx solution a` laquelle je finis [A ]| par me rallier, ce fut de foutre toutx mx pierres en lx air, sauf unx, que je [A ]| gardais tanto^t dans unx poche, tanto^t dans unx autre, et que naturellement je [A ]| ne tardai pas a` perdre, ou a` jeter, ou a` donner, ou a` avaler. ce e=tait unx [A ]| partie assez sauvage de [A ]| lx co^te. Je ne me rappelle pas y avoir e=te= se=rieusement moleste=. lx point [A ]| noir que je e=tais, dans lx pa^le immensite= des sables, comment lui vouloir du [A ]| mal? On se en approchait, oui, pour voir ce que ce e=tait, si ce ne e=tait pas [A ]| unx objet de valeur, provenant de unx naufrage et rejete= par lx tempe^te. Mais en [A ]| voyant que lx e=pave vivait, convenablement quoique pauvrement ve^tue, on se en [A ]| de=tournait. De vieilles femmes, des jeunes aussi mx foi, venues la` pour ramasser [A ]| du bois, se excitaient a` mx vue, lx premiers temps. Mais ce e=taient [A ]| toujours lx me^mes et je avais beau changer de place, elles finirent par savoir [A ]| ce que je e=tais et elles gardaient leurs distances. Je crois que lx une de [A ]| elles unx jour, se de=tachant de sx compagnes, vint me offrir a` manger et que [A ]| je la regardai sans re=pondre, jusqu'a` ce que elle se retira^t. Oui, il me [A ]| semble que il se produisit a` cette e=poque unx incident quelconque dans ce [A ]| genre. Mais je confonds peut-e^tre avec unx autre se=jour, ante=rieur, car ce [A ]| sera celui-ci mx dernier, mx avant-dernier, il ne y a jamais de dernier, au [A ]| bord de lx mer. Quoi que il en soit je vois unx femme qui, toutx en venant vers [A ]| moi, se arre^te de temps en temps [A ]| et se retourne vers sx compagnes. Serre=es comme des brebis elles la regardent [A ]| se e=loigner et lui font des signes de encouragement, en riant sans doute, car [A ]| je crois entendre rire, au loin. Puis je la vois de dos, elle rebrousse chemin, [A ]| et ce est maintenant vers moi que elle se retourne, mais sans se arre^ter. Mais [A ]| je fonds peut-e^tre en unx seulx deux occasions, et deux femmes, lx une qui [A ]| vient vers moi, timidement, suivie des cris et des rires de ces compagnes, et lx [A ]| autre qui se e=loigne, de unx pas pluto^t de=cide=. Car lx gens qui venaient [A ]| vers moi, lx plupart du temps je les voyais venir de loin, ce est lx un des [A ]| avantages des plages. Je les voyais comme des points noirs au loin, je pouvais [A ]| surveiller leur mane`ge en me disant, Il se rapetisse, ou, Il se agrandit. Oui, [A ]| e^tre pris au de=pourvu, ce e=tait pour ainsi dire impossible, car je me [A ]| tournais souvent vers lx terre aussi. Je vais vous dire unx chose, je voyais [A ]| mieux au bord de lx mer! Oui, fouillant dans toutx lx sens ces e=tendues pour [A ]| ainsi dire sans objet, sans verticale, mx bon oeil fonctionnait mieux et quant [A ]| au mauvais il y avait des jours ou` lui aussi devait se de=tourner. Et non [A ]| seulement je voyais mieux, [A ]| mais il me e=tait moins difficile de affubler de unx nom lx rares choses que je [A ]| voyais. Ce sont la` quelques-uns des avantages et des de=savantages du bord de [A ]| lx mer. Ou ce e=tait peut-e^tre moi qui changeais, pourquoi pas? Et lx matin, [A ]| dans mx grotte, et me^me quelquefois lx nuit, quand soufflait lx tempe^te, je me [A ]| sentais passablement a` lx abri, des e=le=ments et des e^tres. Mais la` aussi il [A ]| y a unx prix a` payer. Dans sx boi^te, dans lx grottes, la` aussi il y a unx prix [A ]| a` payer. Et que on paie volontiers, pendant quelque temps, mais que on ne peut [A ]| pas payer toujours. Car acheter toujours lx me^me chose, avec sx petit viager, [A ]| ce ne est pas possible. Et il est malheureusement de autres besoins que celui de [A ]| pourrir en paix, ce ne est pas lx mot, je parle naturellement de mx me`re, dont [A ]| lx image, depuis quelque temps en veilleuse, recommenc^ait maintenant a` me [A ]| travailler. @@@@@| [A ]| Je regagnai donc lx inte=rieur, car mx ville ne est pas [A ]| pre=cise=ment au bord de lx mer, quoi que on ait pu dire a` ce sujet. Et pour y [A ]| acce=der il fallait passer par lx inte=rieur, du moins moi je ne connaissais pas [A ]| de autre chemin. Mais entre mx ville et lx mer il y avait unx sorte de marais [A ]| que, de aussi [A ]| loin que il me en souvienne, et certains de mx souvenirs plongent profonde=ment [A ]| dans lx passe= imme=diat, il e=tait toujours question de drainer, au moyen de [A ]| canaux sans doute, ou de transformer en unx vaste ouvrage portuaire, ou de doter [A ]| de cite=s ouvrie`res sur pilotis, enfin de exploiter de unx fac^on ou de unx [A ]| autre. Et du me^me coup on aurait supprime= lx scandale que constituait, aux [A ]| portes de leur grande cite=, unx marais puant et fumant, ou` se engouffrait chaque [A ]| anne=e unx nombre incalculable de vies humaines, lx statistiques me [A ]| e=chappent pour lx moment et me e=chapperont sans doute toujours, tellement cet [A ]| aspect de lx question me laisse indiffe=rent. Et que on ait bel et bien commence= [A ]| des travaux et que certains chantiers me^me aient pu re=sister jusqu'a` [A ]| nos jours au de=couragement, aux e=checs, a` lx lente extermination de leurs [A ]| effectifs et a` lx inertie des pouvoirs publics, je ne songerai jamais a` le [A ]| nier. Mais de la` a` affirmer que lx mer venait laver lx pieds de mx ville, il [A ]| y a unx marge. Et pour mx part je ne me associerai jamais a` unx telle perversion [A ]| (de lx ve=rite=), a` moins de y e^tre oblige= ou de avoir besoin que lx [A ]| choses soient ainsi. Et [A ]| ce marais je le connaissais unx peu, pour y avoir risque= avec pre=caution mx [A ]| vie, a` plusieurs reprises, a` unx pe=riode de mx vie plus riche en illusions [A ]| que celle que je e=chafaude ici, plus riche ce est <-> a` <-> dire en certaines illusions, [A ]| en de autres plus pauvre. De sorte que il ne y avait pas moyen de aborder [A ]| mx ville directement, par voie de mer, mais il fallait de=barquer bien au nord [A ]| ou au sud et se lancer sur lx routes, vous vous rendez compte, car lx chemins [A ]| de fer e=taient encore a` lx e=tat de projet, vous vous rendez compte. Et [A ]| maintenant mx progression, toujours lente et pe=nible, l' e=tait plus que [A ]| jamais, a` cause de mx jambe courte et raide, celle qui depuis longtemps me [A ]| faisait lx impression de avoir atteint lx limites de lx rigidite=, mais allez [A ]| vous faire foutre, car elle se faisait plus raide que jamais, chose que je [A ]| aurais crue impossible, et en me^me temps se raccourcissait chaque jour [A ]| davantage, mais surtout a` cause de lx autre jambe, qui elle aussi devenait [A ]| rapidement raide, de souple que elle avait e=te=, mais ne se raccourcissait pas [A ]| encore, malheureusement. Car lorsque lx deux jambes se raccourcissent en me^me [A ]| temps, et a` lx me^me cadence, ce ne est pas terrible, [A ]| non. Mais quand il y en a unx qui se raccourcit, tandis que lx autre reste [A ]| stationnaire, alors c^a commence a` e^tre inquie=tant. Oh! je ne me inquie=tais [A ]| pas exactement, mais je e=tais embe^te=, voila`. Car je ne savais plus sur quel [A ]| pied me poser, entre mx voltiges. Essayons de voir unx peu clair dans ce [A ]| dilemme. lx jambe de=ja` raide, suivez <-> moi bien, elle me faisait mal, ce est [A ]| unx affaire entendue, et ce e=tait lx autre qui normalement me servait de pivot, [A ]| ou de pilier. Mais voila` que cette dernie`re, du fait de sx raidissement sans [A ]| doute, qui ne allait pas sans unx certain branle-bas parmi lx nerfs et tendons, [A ]| commenc^ait a` me faire encore plus mal que lx autre. Quelle histoire, pourvu [A ]| que je ne me foute pas dedans. Car lx ancienne souffrance, vous comprenez, je me [A ]| y e=tais en quelque sorte habitue=, oui, en quelque sorte. Mais lx nouvelle, [A ]| quoique de lx me^me famille exactement, je ne avais pas encore eu lx temps de me [A ]| y ajuster. ne oublions pas non plus que ayant unx mauvaise jambe et puis unx [A ]| autre, a` peu pre`s bonne, je pouvais me=nager celle-la`, et en re=duire lx [A ]| souffrances au minimum, au maximum, en me servant exclusivement de celle-ci, [A ]| gra^ce a` mx [A ]| be=quilles. Mais je ne avais plus cette ressource! Car je ne avais plus unx [A ]| jambe mauvaise et unx a` peu pre`s bonne, mais a` pre=sent elles e=taient [A ]| mauvaises toutx lx deux. Et lx plus mauvaise, a` mx sentiment, e=tait celle [A ]| qui jusqu'alors avait e=te= bonne, enfin relativement bonne, et dont je ne [A ]| avais pas encore encaisse= lx alte=ration. De sorte que, dans unx sens, si vous [A ]| voulez, je avais toujours unx mauvaise jambe et unx bonne, ou pluto^t unx moins [A ]| mauvaise, sauf que lx moins mauvaise a` pre=sent ne e=tait plus lx me^me que par [A ]| lx passe=. ce e=tait donc sur lx ancienne mauvaise que souvent je avais envie de [A ]| me appuyer, entre mx coups de be=quille. Car si elle restait extre^mement [A ]| sensible, elle l' e=tait quand me^me moins que lx autre, ou elle l' e=tait toutx [A ]| autant, si on veut, mais ne me faisait pas cet effet, a` cause de sx [A ]| anciennete=. Mais je ne pouvais pas! Quoi? me appuyer dessus. Car elle se raccourcissait, [A ]| ne l' oublions pas, tandis que lx autre, toutx en se raidissant, ne [A ]| se raccourcissait pas encore, ou avec unx tel retard sur sx camarade que ce [A ]| e=tait toutx comme, toutx comme, je suis perdu, c^a ne fait rien. Si encore je [A ]| avais pu la plier, au genou, ou me^me a` lx [A ]| hanche, je aurais pu la rendre artificiellement aussi courte que lx autre lx [A ]| temps de atterrir sur lx vraie courte, avant de reprendre mx e=lan. Mais je ne [A ]| le pouvais pas! Quoi? La plier. Car comment la plier, puisqu' elle e=tait raide? [A ]| je e=tais donc oblige= de faire travailler lx me^me jambe que par lx passe=, [A ]| quoiqu' elle fu^t devenue, sur lx plan de lx sensation toutx au moins, lx plus [A ]| mauvaise des deux et celle qui avait lx plus besoin de e^tre me=nage=e. [A ]| Quelquefois il est vrai, quand je avais lx bonheur de tomber sur unx route convenablement [A ]| cambre=e, ou en tirant profit de unx fosse= pas trop profond ou de [A ]| toutx autre de=nivellation pouvant servir, je me arrangeais pour donner a` mx [A ]| jambe courte unx temporaire rallonge et pour la faire travailler, a` lx place de [A ]| lx autre. Mais il y avait si longtemps que elle ne avait travaille= que elle ne [A ]| savait plus se y prendre. Et je crois que unx colonne de assiettes me aurait [A ]| e=te= de unx meilleur soutien que elle, elle qui me avait si bien soutenu, quand [A ]| je e=tais unx larve. D'ailleurs il intervenait la`, je veux dire quand je [A ]| exploitais ainsi lx accidents du terrain, unx autre e=le=ment de de=se=quilibre, [A ]| je parle de mx be=quilles, que il me aurait fallu lx une [A ]| courte et lx autre longue, pour me empe^cher de obliquer de lx verticale. Non? [A ]| Je ne sais pas. Du reste mx chemins a` moi e=taient pour lx plupart de petits [A ]| sentiers dans lx fore^t, c^a se conc^oit, ou` lx divergences de niveau, si [A ]| elles ne manquaient pas, e=taient trop confuses et suivaient des trace=s trop [A ]| erratiques pour pouvoir me e^tre utiles. Mais au fond, que mx jambe pu^t cho^mer [A ]| ou que elle du^t travailler, y avait <-> il unx si grande diffe=rence, quant a` [A ]| lx douleur? Je ne pense pas. Car celle qui ne faisait rien, sx souffrance e=tait [A ]| constante et monotone. Tandis que celle qui se obligeait a` ce surcroi^t de [A ]| souffrance que e=tait lx travail connaissait cette diminution de souffrance que [A ]| e=tait lx travail suspendu, lx espace de unx instant. Mais je suis humain, je [A ]| crois, et mx progression se en ressentait, de cet e=tat de choses, et de lente [A ]| et pe=nible que elle avait toujours e=te=, quoi que je aie pu en dire, se [A ]| transformait, sauf votre respect, en ve=ritable calvaire, sans limite de stations [A ]| ni espoir de crucifixion, je le dis sans fausse modestie, et sans Simon, [A ]| et me astreignait a` des haltes fre=quentes. Oui, mx progression me obligeait a` [A ]| me arre^ter de plus en plus souvent, ce e=tait lx [A ]| seulx moyen de progresser, me arre^ter. Et quoiqu' il ne entre pas dans mx chancelantes [A ]| intentions de traiter a` fond, comme ils le me=ritent pourtant, ces [A ]| brefs instants de lx expiation imme=moriale, je en toucherai ne=anmoins quelques [A ]| mots, je aurai cette bonte=, afin que mx re=cit, si clair par ailleurs, ne se [A ]| ache`ve pas dans lx obscurite=, dans lx obscurite= de ces immenses futaies, de [A ]| ces frondaisons ge=antes, ou` je clopine, e=coute, me allonge, me rele`ve, [A ]| e=coute, clopine, en me demandant parfois, ai <-> je besoin de le signaler, si [A ]| je vais jamais revoir lx jour hai+, enfin peu aime=, tendu pa^lement entre lx [A ]| derniers troncs, et mx me`re, pour re=gler notre affaire, et si je ne ferais pas [A ]| mieux, enfin aussi bien, de me pendre a` unx branche, avec unx liane. Car lx [A ]| jour, franchement, je ne y tenais pas, et mx me`re, pouvais <-> je espe=rer que [A ]| elle me attendait toujours, depuis lx temps? Et mx jambe, mx jambes. Mais lx [A ]| ide=es de suicide avaient peu de prise sur moi, je ne sais plus pourquoi, je [A ]| croyais le savoir, mais je vois que non. lx ide=e de strangulation en [A ]| particulier, aussi tentante que elle soit, je en suis toujours venu a` bout, [A ]| apre`s unx courte lutte. Je vais vous dire unx [A ]| chose, je ne ai jamais rien eu aux voies respiratoires, a` part naturellement [A ]| lx mise`res inhe=rentes a` ce syste`me. Oui, lx jours ou` lx air, qui contient [A ]| de lx oxyge`ne parai^t <-> il, ne voulait plus descendre en moi ni, descendu [A ]| enfin, se laisser expulser, je pourrais les compter, je aurais pu les compter. [A ]| Ah oui, mx asthme, combien de fois je ai e=te= tente= de y mettre fin, en me [A ]| tranchant unx carotide ou lx trache=e-arte`re. Mais je ai tenu bon. lx bruit me [A ]| trahissait, je devenais violet. Cela me prenait surtout lx nuit, ce dont je [A ]| ignorais si je devais e^tre content ou me=content. Car si lx nuit lx brusques [A ]| changements de couleur tirent moins a` conse=quence, par contre lx moindre bruit [A ]| inhabituel se fait alors davantage remarquer, a` cause du silence de lx nuit. [A ]| Mais ce ne e=taient la` que des crises, et ce est peu de chose, lx crises, en [A ]| regard de toutx ce qui ne se arre^te jamais, qui ne connai^t ni flux ni reflux, [A ]| a` lx surface de plomb, aux infernales profondeurs. Pas unx mot, pas unx mot contre [A ]| lx crises, qui me empoignaient, me tordaient et enfin gentiment me [A ]| jetaient, sans me signaler aux tiers. Et je enroulais mx manteau autour de mx [A ]| te^te, ce qui e=touffait lx obsce`ne bruit de [A ]| lx e=touffement, ou je camouflais celui-ci en quinte de toux, universellement [A ]| admise et approuve=e et dont lx seulx inconve=nient est que elle risque de provoquer [A ]| lx compassion. @@@@@| [A ]| Et ce est peut-e^tre lx moment de faire remarquer, puisqu' [A ]| il ne est jamais trop tard pour bien faire, que en disant que mx progression se [A ]| ralentissait, par suite de lx de=faillance de mx bonne jambe, je ne exprime que [A ]| unx infime partie de lx ve=rite=. Car en ve=rite= je avais de autres points [A ]| faibles, par-ci par-la`, qui eux aussi devenaient de plus en plus faibles comme [A ]| ce e=tait a` pre=voir. Mais ce qui ne e=tait pas a` pre=voir, ce e=tait lx [A ]| rapidite= avec laquelle leur faiblesse augmentait, depuis mx de=part du bord de [A ]| lx mer. Car tant que je e=tais reste= au bord de lx mer mx points faibles, [A ]| toutx en augmentant de faiblesse, comme il fallait se y attendre, ne en augmentaient [A ]| que insensiblement. De sorte que je aurais e=te= bien en peine de [A ]| affirmer, en me sentant lx trou du cul par exemple, Tiens, il va beaucoup plus [A ]| mal que hier, on ne dirait plus lx me^me trou. Je me excuse de revenir encore [A ]| sur ce honteux orifice, ce est mx muse qui le veut. Peut-e^tre faut <-> il y [A ]| voir moins lx tare qui est nomme=e que lx symbole de celles que [A ]| je tais, dignite= due peut-e^tre a` sx centralite= et a` sx allures de trait de [A ]| union entre moi et lx autre merde. On le me=connai^t, a` mx avis, ce petit [A ]| trou, on l' appelle celui du cul et on affecte de le me=priser. Mais ne serait [A ]| <-> il pas pluto^t lx vrai portail de l' e^tre, dont lx ce=le`bre bouche ne [A ]| serait que lx entre=e de service? Rien ne y pe=ne`tre, ou si peu, qui ne soit [A ]| rejete= sur-le-champ, ou peu se en faut. Presque toutx lui re=pugne qui lui vient [A ]| du dehors et pour ce qui lui arrive du dedans on ne peut pas dire que il se [A ]| mette particulie`rement en frais non plus. Ne sont <-> ce pas la` des choses significatives? [A ]| lx histoire en jugera. Mais je essaierai nonobstant de lui faire unx [A ]| peu moins de place a` lx avenir. Et cela me sera facile, car lx avenir, ne en [A ]| parlons pas, il ne est gue`re incertain. Et pour ce qui est de laisser de co^te= [A ]| lx essentiel, je me y connais je crois, et d'autant mieux pour ne avoir sur ce [A ]| phe=nome`ne que des renseignements contradictoires. Mais pour en revenir a` mx [A ]| points faibles, je re=pe`te que au bord de lx mer ils se e=taient de=veloppe=s [A ]| normalement, oui, je ne avais rien remarque= de anormal. Soit que je ne y fisse [A ]| pas suffisamment attention, toutx entier que je e=tais a` lx me=tamorphose [A ]| de mx excellente jambe, soit que il ne y eu^t re=ellement rien de spe=cial a` [A ]| signaler, a` ce propos. Mais a` peine eus <-> je quitte= lx plage, talonne= par [A ]| lx crainte de me re=veiller unx beau jour, loin de mx me`re, et mx deux jambes [A ]| aussi rigides que mx be=quilles, que ils firent unx bond en avant, mx points [A ]| faibles, et de faibles se firent litte=ralement mourants, avec toutx lx [A ]| inconve=nients que cela comporte, quand il ne se agit pas de points vitaux. Je [A ]| situe a` cette e=poque lx la^che abandon de mx doigts de pied, pour ainsi dire [A ]| en rase campagne. Vous me direz que cela fait partie de mx histoires de jambes, [A ]| que cela ne avait pas de importance, puisque de toutx fac^on je ne pouvais mettre [A ]| a` terre lx pied en question. D'accord. Mais savez <-> vous seulement de [A ]| quel pied il se agit? Non. Moi non plus. Attendez, je vais vous le dire. Mais [A ]| vous avez raison, ce ne e=tait pas la` unx point faible proprement dit, mx [A ]| doigts de pied, je les croyais en tre`s bon e=tat, a` part quelques cors, oignons [A ]| et ongles incarne=s et unx penchant a` lx crampe. Non, mx ve=ritables [A ]| points faibles e=taient ailleurs. Et si je ne en dresse pas se=ance tenante lx [A ]| liste impressionnante ce est que je ne la dresserai jamais. Et en effet je ne [A ]| la dresserai jamais, si, peut-e^tre que si. Et puis je ne voudrais pas donner [A ]| unx fausse ide=e de mx sante= qui, sans e^tre ce que on appelle brillante, ou [A ]| insolente, e=tait au fond de unx robustesse inoui+e. Car sinon comment aurais <-> [A ]| je atteint lx e=norme a^ge que je ai atteint? Gra^ce a` des qualite=s [A ]| morales? A` unx hygie`ne approprie=e? Au grand air? A` lx sous-alimentation? Au [A ]| manque de sommeil? A` lx solitude? A` lx perse=cution? Aux longs hurlements [A ]| muets (dangereux de hurler)? A` lx envie quotidienne que lx terre me [A ]| engloutisse? Allez, allez. lx destin est rancunier, mais pas a` ce point. Regardez [A ]| maman. De quoi a <-t-> elle creve=, a` lx fin. Je me le demande. C^a ne me [A ]| e=tonnerait pas que on l' ait enterre=e vivante. Ah, elle me les a bien [A ]| passe=es, lx vache, sx inde=fectibles saloperies de chromosomes. Que je sois [A ]| he=risse= de boutons, depuis lx a^ge lx plus tendre, lx belle affaire! lx coeur [A ]| bat, et comment. Que je aie lx urete`res ~~ non pas unx mot a` ce sujet. Et lx [A ]| capsules. Et lx vessie. Et lx ure`tre. Et lx gland. Santa Maria. Je vais vous [A ]| dire unx chose, je ne pisse plus, parole de honneur. Mais mx pre=puce, sat verbum, [A ]| suinte lx urine, jour et nuit, enfin je crois que ce est de lx urine, c^a [A ]| sent lx [A ]| rognon. Moi qui avais perdu lx sens de lx odorat. Peut <-> on parler de pisser [A ]| dans ces conditions? Voyons. mx sueur e=galement, et je ne fais que suer, a unx [A ]| odeur bizarre. Et je crois que mx salive, toujours abondante, en charrie aussi. [A ]| Ah, je me en de=barrasse, de mx de=chets, ce ne est pas a` moi que lx ure=mie [A ]| fermera lx yeux. Moi aussi on me inhumerait vivant, en de=sespoir de cause, si [A ]| il y avait unx justice. Et cette liste, de mx points faibles, que je ne ferai [A ]| jamais, de crainte de me achever, je la ferai peut-e^tre unx jour, quand il se [A ]| agira de faire lx inventaire de mx biens et possessions. Car ce jour-la`, si [A ]| jamais il se le`ve, je aurai moins peur de me achever que aujourd'hui. Car [A ]| aujourd'hui, si je ne me sens pas pre=cise=ment au de=but de mx course, je ne ai [A ]| pas lx pre=tention non plus de me croire aux abords de lx arrive=e. Par [A ]| conse=quent je me re=serve, en vue du sprint. Car ne pas pouvoir sprinter, quand [A ]| sonne lx heure, non, autant abandonner. Mais il est interdit de abandonner et [A ]| me^me de se arre^ter unx instant. je attends donc, toutx en avanc^ant avec [A ]| pre=caution, que lx cloche me dise, Molloy, ne te me=nage plus, ce est lx fin. [A ]| ce est ainsi que je raisonne, a` lx aide de images peu approprie=es a` mx situation. [A ]| Et lx sentiment ne me quitte plus, je ne sais pourquoi, ou presque plus, que je [A ]| aurai unx jour a` dire ce que il me reste sur toutx ce que je aurai eu. Mais pour [A ]| cela je dois attendre, pour e^tre certain de ne plus rien pouvoir acque=rir, ni [A ]| perdre, ni jeter, ni donner. Alors je pourrai dire, sans crainte de me tromper, [A ]| ce que il me reste, en fin de compte, de mx possessions. Car ce sera lx fin du [A ]| compte. Et de ici la` je peux me appauvrir, me enrichir, oh pas au point que mx [A ]| situation en soit modifie=e, mais suffisamment pour me empe^cher de annoncer, [A ]| de`s maintenant, ce que il me reste sur toutx ce que je aurai eu, car je ne ai [A ]| pas encore toutx eu. Mais je ne comprends rien a` ce pressentiment, et ce est lx [A ]| cas tre`s souvent des meilleurs pressentiments je crois, que on ne y comprend [A ]| rien. Ce serait donc unx vrai pressentiment, susceptible de se ve=rifier. Mais [A ]| lx faux pressentiments sont <-> ils davantage compre=hensibles? Je le crois, [A ]| oui, je crois que toutx ce qui est faux se laisse davantage re=duire, en notions [A ]| claires et distinctes, distinctes de toutx lx autres notions. Mais je peux me [A ]| tromper. Mais je ne e=tais pas unx cre=ature a` pressentiments, mais a` sentiments [A ]| toutx court, a` e=pisentiments [A ]| pluto^t, je ose le dire. Car je savais a` lx avance, ce qui me e=vitait de pressentir. [A ]| je irai me^me plus loin ( que est <-> ce que c^a me cou^te?), je ne savais [A ]| que a` lx avance, car sur lx moment je ne savais plus, on l' aura peut-e^tre [A ]| remarque=, ou seulement au prix de efforts surhumains, et apre`s coup je ne [A ]| savais plus non plus, je retrouvais lx ignorance. Et toutx cela, pris ensemble, [A ]| si cela se peut, doit pouvoir expliquer beaucoup de choses, et notamment mx [A ]| e=tonnante vieillesse, encore verte par endroits, a` supposer que lx e=tat de mx [A ]| sante=, malgre= toutx ce que je ai dit la`-dessus, soit insuffisant pour en [A ]| rendre compte. Simple supposition, ne engageant a` rien. Mais je disais que si, [A ]| au stade ou` je en e=tais arrive=, mx progression se faisait de plus en plus [A ]| lente et douloureuse, ce ne e=tait pas uniquement a` cause de mx jambes, mais [A ]| a` cause aussi de unx multitude de points faibles soi-disant, ne ayant rien a` [A ]| voir avec mx jambes. A` moins de supposer, et rien ne y invite, que eux et mx [A ]| jambes relevaient du me^me syndrome, qui en ce cas aurait e=te= de unx complexite= [A ]| diabolique. lx fait est, et je le regrette, mais il est trop tard [A ]| maintenant pour y reme=dier, que je ai trop mis lx accent sur mx [A ]| jambes, toutx au long de cette promenade, aux de=pens du reste. Car je ne e=tais [A ]| pas unx vulgaire estropie=, loin de la`, et il y avait des jours ou` mx jambes [A ]| e=taient ce que je avais de mieux, abstraction faite du cerveau capable de former [A ]| unx tel jugement. je e=tais donc oblige= de me arre^ter de plus en plus [A ]| fre=quemment, je ne me lasserai pas de le dire, et de me allonger, en de=pit du [A ]| re`glement, tanto^t sur lx dos, tanto^t a` plat ventre, tanto^t sur unx co^te=, [A ]| tanto^t sur lx autre, et lx plus possible lx pieds plus haut que lx te^te, pour [A ]| que lx sang se de=coagule. Et se coucher lx pieds plus haut que lx te^te, lorsqu' [A ]| on a lx jambes raides, ce ne est pas unx affaire de toutx repos. Mais soyez [A ]| tranquille, je y arrivais. Quand il se agissait de mx confort je ne me=nageais [A ]| pas mx peine. lx fore^t e=tait toutx autour de moi et lx branches, se [A ]| entreme^lant a` unx hauteur prodigieuse, par rapport a` la mienne, me [A ]| prote=geaient du jour et des intempe=ries. Certains jours je ne faisais pas plus [A ]| de trente a` quarante pas, je le jure. Dire que je tre=buchais dans de [A ]| impe=ne=trables te=ne`bres, non, je ne peux pas. Je tre=buchais, mais lx [A ]| te=ne`bres ne e=taient pas impe=ne=trables. Car il re=gnait unx sorte de ombre [A ]| bleue, plus [A ]| que suffisante a` mx besoins visuels. Je me e=tonnais que cette ombre ne fu^t [A ]| pas verte, pluto^t que bleue, mais je la voyais bleue et elle l' e=tait peut-e^tre. [A ]| lx rouge du soleil, se me^lant au vert des feuilles, donnait unx re=sultat [A ]| bleu, ce est ainsi que je raisonnais. Mais de temps en temps. De temps en temps. [A ]| Quelle bonte= dans ces petits mots, quelle fe=rocite=. Mais de temps en temps je [A ]| tombais sur unx sorte de carrefour, unx e=toile quoi, comme il y en a dans lx [A ]| fore^ts me^me lx plus inexplore=es. @@@@@| [A ]| Et alors me tournant avec me=thode vers lx [A ]| alle=es qui en rayonnaient, avec je ne sais quel espoir, je faisais unx tour complet [A ]| sur moi-me^me, ou moins de unx tour, ou plus de unx tour, tellement ces [A ]| alle=es se ressemblaient entre elles. A` ces endroits lx ombre e=tait moins [A ]| profonde et je me de=pe^chais de me en e=loigner. Je ne aime pas que lx ombre se [A ]| atte=nue, ce est louche. Dans cette fore^t je fis naturellement unx certain nombre [A ]| de rencontres, ou` ne en fait <-> on pas, mais sans gravite=. Je rencontrai [A ]| notamment unx charbonnier. je aurais pu l' aimer, je crois, si je avais eu [A ]| soixante-dix ans de moins. Mais ce ne est pas su^r. Car alors lui aussi aurait [A ]| e=te= moins vieux d'autant, oh pas toutx a` fait d'autant, mais de beaucoup. Je [A ]| ne ai jamais eu de tendresse a` revendre exactement, mais je en avais eu quand [A ]| me^me mx petite quote-part, quand je e=tais petit, et ce est aux vieillards que [A ]| elle allait, de pre=fe=rence. Et je crois me^me que je eus lx temps de en aimer [A ]| unx ou deux, oh! pas de unx ve=ritable amour bien su^r, aucun rapport avec lx [A ]| vieille, je ai encore oublie= sx nom, Rose, non, enfin vous voyez qui je veux [A ]| dire, mais quand me^me, comment dire, tendrement, comme les promis a` unx meilleure [A ]| terre. Ah! je e=tais pre=coce, e=tant petit, et grand je le suis reste=. [A ]| Maintenant ils me font chier, lx pourrissants, au me^me titre que lx verts et [A ]| lx pas mu^rs. Il se pre=cipita sur moi et me supplia de partager sx hutte, [A ]| croyez <-> moi si vous voulez. unx parfait e=tranger. Malade de solitude probablement. [A ]| Je dis charbonnier, mais au fond je ne en sais rien. Je vois de lx [A ]| fume=e quelque part. ce est unx chose qui ne me e=chappe jamais, lx fume=e. unx [A ]| long dialogue se ensuivit, entrecoupe= de ge=missements. Je ne pus lui demander [A ]| lx chemin de mx ville, dont lx nom me e=chappait toujours. Je lui demandai lx [A ]| chemin de lx ville lx plus proche, je trouvai lx mots que il fallait, et lx [A ]| accents. Il l' ignorait. Il e=tait ne= [A ]| dans lx fore^t probablement et y avait passe= sx vie toutx entie`re. Je le priai [A ]| de me expliquer comment sortir de lx fore^t lx plus rapidement possible. Je [A ]| devenais e=loquent. sx re=ponse fut des plus confuses. Ou je ne comprenais rien [A ]| a` ce que il disait, ou il ne comprenait rien a` ce que je disais, ou il ne [A ]| savait rien, ou il voulait me garder aupre`s de lui. ce est vers cette [A ]| quatrie`me hypothe`se que en toutx modestie je penche, car lorsque je voulus me [A ]| e=loigner, il me retint par lx manche. Je de=gageai donc prestement unx [A ]| be=quille et lui en assenai unx bon coup sur lx cra^ne. Cela le calma. lx vieux [A ]| de=gou^tant. Je me relevai et repris mx chemin. Mais ayant fait a` peine [A ]| quelques pas, et pour moi a` cette e=poque quelques pas ce e=tait quelque chose, [A ]| je fis demi-tour et retournai vers lui, pour l' examiner. Voyant que il [A ]| respirait toujours, je me contentai de lui envoyer quelques chaleureux coups de [A ]| talon dans lx co^tes. Voici comment je me y pris. Je choisis avec soin mx [A ]| emplacement, a` quelques pas du corps, en lui tournant bien entendu lx dos. [A ]| Puis, bien cale= entre mx be=quilles, je me mis a` osciller, en avant, en [A ]| arrie`re, lx pieds joints, lx jambes serre=es pluto^t, car comment joindre [A ]| lx pieds, e=tant donne= lx e=tat de mx jambes? Mais comment serrer lx jambes, [A ]| lx une contre lx autre, e=tant donne= leur e=tat? [A ]| Je les serrai, ce est toutx ce [A ]| que je peux vous dire. unx point ce est tout. Ou je ne les serrai pas. Quelle [A ]| importance cela peut <-> il avoir? Je me balanc^ai, voila` lx essentiel, avec [A ]| unx ampleur toujours grandissante, jusqu'au moment ou`, le jugeant venu, je me [A ]| lanc^ai de toutx mx forces en avant et partant, unx instant apre`s, en [A ]| arrie`re, ce qui donna lx re=sultat escompte=. de ou` me venait cet acce`s de [A ]| vigueur? De mx faiblesse peut-e^tre. lx choc me renversa naturellement. Je fis [A ]| lx culbute. On ne peut pas toutx avoir, je l' ai souvent remarque=. Je me reposai [A ]| unx peu, puis me relevai, ramassai mx be=quilles et allai me mettre de lx autre [A ]| co^te= du corps, ou` je me livrai avec me=thode au me^me exercice. je ai [A ]| toujours eu lx manie de lx syme=trie. Mais je avais vise= unx peu bas et lx un de [A ]| mx talons se enfonc^a dans du mou. Enfin, si je avais manque= lx co^tes, avec [A ]| ce talon-la`, je avais sans doute atteint lx rein, oh! pas avec unx force suffisante [A ]| pour le faire e=clater, non, je ne crois pas. lx gens se imaginent, [A ]| parce que on est vieux, pauvre, infirme, craintif, que on est incapable [A ]| de se de=fendre, et de unx manie`re ge=ne=rale cela est vrai. Mais e=tant donne= [A ]| des conditions favorables, unx agresseur de=bile et maladroit, a` votre taille [A ]| quoi, et unx lieu e=carte=, il est quelquefois permis de montrer de quel bois on [A ]| se chauffe. Et ce est sans doute aux fins de rappeler cette possibilite=, trop [A ]| souvent oublie=e, que je me suis attarde= sur unx incident en lui-me^me sans [A ]| inte=re^t, comme toutx ce qui instruit, ou avertit. Mais est <-> ce que je mangeais [A ]| au moins, de temps en temps? Force=ment, force=ment, des racines, des baies, [A ]| quelquefois unx petite mu^re, unx champignon de temps en temps, en tremblant, car [A ]| je connaissais mal lx champignons. Quoi encore, ah oui, des caroubes, si [A ]| che`res aux che`vres. Enfin ce que je trouvais, lx fore^ts abondent en bonnes [A ]| choses. Et ayant entendu dire, ou plus probablement lu quelque part, du temps [A ]| ou` je croyais avoir inte=re^t a` me instruire, ou a` me divertir, ou a` me [A ]| abrutir, ou a` tuer lx temps, que en croyant aller toutx droit devant soi, dans [A ]| lx fore^t, on ne fait en re=alite= que tourner en rond, je faisais de mx mieux [A ]| pour tourner en rond, espe=rant aller ainsi droit devant moi. Car je cessais de [A ]| e^tre ballot et devenais malin, chaque fois que je me en donnais [A ]| lx peine. Et je avais toutx retenu des renseignements pouvant me e^tre utiles, [A ]| dans lx vie. Et si je ne allais pas en ligne rigoureusement droite, a` force de [A ]| tourner en rond, du moins je ne tournais pas en rond, et ce e=tait de=ja` [A ]| quelque chose. Et en faisant ainsi, jour apre`s jour, et nuit apre`s nuit, je [A ]| espe=rais bien sortir de lx fore^t, unx jour. Car mx re=gion ne e=tait pas que [A ]| fore^t, loin de la`. Mais il y avait aussi lx plaine, lx montagne et lx mer, et [A ]| quelques villes et villages, relie=s entre eux par des routes, des chemins. Et [A ]| je e=tais d'autant plus persuade= que je sortirais de lx fore^t unx jour que je [A ]| en e=tais de=ja` sorti, plus de unx fois, et je connaissais lx difficulte= de ne [A ]| pas faire encore ce que on a de=ja` fait. Mais lx choses avaient e=te= unx peu [A ]| diffe=rentes alors. Ne=anmoins je avais bon espoir de voir unx jour trembler, a` [A ]| travers lx limbes immobiles, comme taille=s dans du cuivre, et que jamais ne [A ]| agitait aucun souffle, lx e=trange lumie`re de lx plaine, aux remous rapides et [A ]| pa^les. Mais ce jour-la`, je le redoutais aussi. De sorte que je ne doutais plus [A ]| que il ne vienne, to^t ou tard. Car je ne e=tais pas mal dans lx fore^t, je [A ]| pouvais me figurer pire, et je y serais reste= en permanence sans trop de [A ]| regrets, sans trop pleurer [A ]| lx jour et lx plaine et lx autres ame=nite=s de mx re=gion. Car je les connaissais, [A ]| lx ame=nite=s de mx re=gion, et je estimais que lx fore^t les valait. [A ]| Et non seulement elle les valait, a` mx ide=e, mais elle avait sur elles lx [A ]| avantage suivant, que je y e=tais. Voila` ne est <-> ce pas unx e=trange fac^on de [A ]| comprendre lx choses. Peut-e^tre moins que cela ne parai^t. Car e=tant dans lx [A ]| fore^t, endroit ni pire ni meilleur que lx autres, et e=tant libre de y rester, [A ]| ne e=tais <-> je pas en droit de y voir des avantages, non pas a` cause de ce [A ]| que elle e=tait, mais parce que je y e=tais. Car je y e=tais. Et y e=tant je ne [A ]| avais plus besoin de y aller, ce qui ne e=tait pas a` de=daigner, vu lx e=tat de [A ]| mx jambes et de mx corps en ge=ne=ral. Voila` toutx ce que je voulais dire, et [A ]| si je ne l' ai pas dit toutx de suite ce est que quelque chose se y opposait. [A ]| Mais je ne pouvais pas rester dans lx fore^t, je veux dire, cela ne me e=tait [A ]| pas loisible. ce est <-> a` <-> dire que je aurais pu, physiquement rien ne me eu^t [A ]| e=te= plus facile, mais je ne e=tais pas toutx a` fait que unx physique, et je [A ]| aurais eu lx sentiment, en restant dans lx fore^t, de passer outre a` unx [A ]| impe=ratif, du moins je avais cette impression. Mais je pouvais me tromper et je [A ]| aurais peut-e^tre [A ]| mieux fait de rester dans lx fore^t, je aurais pu, qui sait, y rester sans [A ]| remords, sans lx pe=nible impression de e^tre en faute, presque en e=tat de [A ]| pe=che=. Car je me suis beaucoup de=robe=, toujours, beaucoup de=robe= a` mx [A ]| souffleurs. Et si je ne peux de=cemment me en fe=liciter je ne vois non plus [A ]| aucune raison pour en concevoir du chagrin. Mais lx impe=ratifs, ce est unx peu [A ]| diffe=rent, et je ai toujours eu tendance a` y obtempe=rer, je ne sais pourquoi. [A ]| Car ils ne me ont jamais mene= nulle part, mais ils me ont toujours arrache= a` [A ]| des endroits ou`, sans e^tre bien, je ne e=tais pas plus mal que ailleurs, et [A ]| puis ils se sont tus, me laissant en perdition. Je les connaissais donc, mx [A ]| impe=ratifs, et cependant je y obtempe=rais. ce e=tait devenu unx habitude. Il [A ]| faut dire que ils portaient presque toutx sur lx me^me question celle de mx rapports [A ]| avec mx me`re, et sur lx ne=cessite= de y apporter au plus to^t unx peu de [A ]| clarte=, et me^me sur lx genre de clarte= que il convenait de y apporter et sur [A ]| lx moyens de y parvenir avec lx maximum de efficacite=. Oui, ce e=taient des [A ]| impe=ratifs assez explicites, et me^me de=taille=s, jusqu'au moment ou`, ayant [A ]| re=ussi a` me mettre en branle, ils se mettaient a` bafouiller, [A ]| avant de se taire toutx a` fait, me plantant la` comme unx con qui ne sait ni ou` [A ]| il va ni pour quel motif. Et ils portaient presque toutx, je l' ai de=ja` dit [A ]| peut-e^tre, sur lx me^me pe=nible et e=pineuse question. Et je crois me^me que [A ]| je ne saurais en citer unx seulx qui fu^t de unx autre teneur. Et celui qui me [A ]| enjoignait alors de quitter lx fore^t au plus vite ne diffe=rait en rien de ceux [A ]| dont je avais lx habitude, quant au fond. Car dans lx forme je crus remarquer [A ]| unx de=tail ine=dit. Car apre`s lx couplet habituel vint se placer lx avertissement [A ]| solennel que voici, Il est peut-e^tre de=ja` trop tard. ce e=tait en latin, [A ]| nimis sero, je crois que ce est du latin. ce est gentil, lx impe=ratifs [A ]| hypothe=tiques. Mais si je ne e=tais jamais arrive= a` liquider cette question [A ]| de mx me`re, il ne faut pas en imputer lx faute uniquement a` cette voix qui me [A ]| abandonnait avant lx heure. Elle avait sx part de responsabilite=, ce est toutx [A ]| ce que on peut lui reprocher. Car lx dehors se y opposait aussi, par des moyens [A ]| divers et retors, je en ai donne= quelques exemples. Et lx voix aurait pu me [A ]| harceler jusqu'a` pied de oeuvre que je ne y serais peut-e^tre pas arrive= [A ]| davantage, a` cause des autres obstacles qui barraient lx chemin. Et dans cet [A ]| ordre qui he=sitait, puis mourait, [A ]| comment ne pas sous-entendre, Molloy, ne en fais rien! Ne me rappelait <-> il [A ]| sans cesse au devoir que pour mieux me en montrer lx absurdite=? ce est possible. [A ]| Heureusement que en somme il ne faisait que appuyer, pour ridiculiser par [A ]| lx suite si on veut, unx disposition permanente et qui ne avait pas besoin [A ]| de apostrophes pour se savoir velle=itaire. Et toutx seulx, et depuis toujours, je [A ]| allais vers mx me`re, il me semble, afin de asseoir nos rapports sur unx base [A ]| moins chancelante. Et quand je e=tais chez elle, et je y suis souvent arrive=, [A ]| je la quittais sans avoir rien fait. Et quand je ne y e=tais plus, je e=tais a` [A ]| nouveau en route vers elle, espe=rant faire mieux lx prochaine fois. Et quand je [A ]| avais lx air de y renoncer et de me occuper de autre chose ou de ne plus me [A ]| occuper de rien, en re=alite= je ne faisais que fourbir mx plans et chercher lx [A ]| chemin de sx maison. @@@@@| [A ]| Cela prend unx dro^le de tournure. De sorte que, me^me sans [A ]| ce soi-disant impe=ratif que je mets en cause, il me aurait e=te= difficile de [A ]| rester dans lx fore^t, puisque je devais supposer que mx me`re ne y e=tait pas. [A ]| Mais ce se=jour difficile, je aurais peut-e^tre mieux fait de le tenter. Mais je [A ]| me disais aussi, de ici tre`s peu de temps, du train ou` [A ]| c^a va, je ne pourrai plus me de=placer, mais ou` que je me trouve je serai [A ]| oblige= de y rester, a` moins de e^tre porte=. Oh! je ne me tenais pas ce [A ]| limpide langage. Et quand je dis je me disais, etc., je veux dire seulement que [A ]| je savais confuse=ment que il en e=tait ainsi, sans savoir exactement de quoi il [A ]| retournait. Et chaque fois que je dis, Je me disais telle et telle chose, ou que [A ]| je parle de unx voix interne me disant, Molloy, et puis unx belle phrase plus ou [A ]| moins claire et simple, ou que je me trouve dans lx obligation de pre^ter aux [A ]| tiers des paroles intelligibles, ou que a` lx intention de autrui il sort de mx [A ]| propre bouche des sons articule=s a` peu pre`s convenablement, je ne fais que me [A ]| plier aux exigences de unx convention qui veut que on mente ou que on se taise. [A ]| Car ce est toutx autrement que lx choses se passaient. Je ne me disais donc [A ]| point, Du train ou` c^a va, de ici tre`s peu de temps, etc., mais cela ressemblait [A ]| peut-e^tre a` ce que je me serais dit, si je en avais e=te= capable. En [A ]| fait je ne me disais rien du tout, mais je entendais unx rumeur, quelque chose [A ]| de change= dans lx silence, et je y pre^tais lx oreille, a` lx manie`re de unx [A ]| animal je imagine, qui tressaille et fait lx mort. Et alors, quelquefois, il [A ]| naissait [A ]| confuse=ment en moi unx sorte de conscience, ce que je exprime en disant, Je me [A ]| disais, etc., ou, Molloy, ne en fais rien, ou, ce est lx nom de votre maman? dit [A ]| lx commissaire, je cite de me=moire. Ou que je exprime sans tomber aussi bas que [A ]| dans lx oratio recta, mais au moyen de autres figures, toutx aussi mensonge`res, [A ]| comme par exemple, Il me semblait que, etc., ou, je avais lx impression que, [A ]| etc., car il ne me semblait rien du toutx et je ne avais aucune impression de [A ]| aucune sorte, mais il y avait simplement quelque chose de change= quelque part, [A ]| qui faisait que moi aussi je devais changer, ou que lx monde lui aussi devait [A ]| changer, afin que rien ne fu^t change=. Et ce sont ces petits ajustements, comme [A ]| entre lx vases de Galile=e, que je ne peux exprimer que en disant, Je craignais [A ]| que, ou, je espe=rais que, ou, ce est lx nom de votre maman? dit lx commissaire, [A ]| par exemple, et que je pourrais sans doute exprimer autrement et mieux, en me en [A ]| donnant lx peine. Et je le ferai peut-e^tre unx jour que je aurai moins horreur [A ]| de lx peine que aujourd'hui. Mais je ne crois pas. Je me disais donc, de ici [A ]| tre`s peu de temps, du train ou` c^a va, je ne pourrai plus me de=placer, mais [A ]| ou` que je me trouve a` ce moment-la`, je serai oblige= de y rester, a` moins [A ]| que il ne se trouve quelqu'un de assez aimable pour me porter. Car mx e=tapes [A ]| se faisaient de plus en plus courtes et mx haltes, par conse=quent, de plus en [A ]| plus fre=quentes et je ajoute prolonge=es, car lx notion de lx halte longue ne [A ]| de=coule pas force=ment de celle de lx e=tape courte, ni celle de lx halte [A ]| fre=quente non plus, a` bien y re=fle=chir, a` moins de pre^ter a` fre=quent unx [A ]| sens que il ne a pas, ce que je ne voudrais faire pour rien au monde. Et il me [A ]| paraissait d'autant plus souhaitable de sortir de cette fore^t au plus vite que [A ]| je serais incessamment dans lx impossibilite= de sortir de quoi que ce soit, ne [A ]| serait <-> ce que de unx bosquet. ce e=tait [A ]| lx hiver, c^a devait e^tre lx hiver, et [A ]| non seulement beaucoup de arbres avaient perdu leurs feuilles, mais ces feuilles [A ]| e=taient devenues noires et spongieuses et mx be=quilles se y enfonc^aient, [A ]| parfois jusqu'a` lx embranchement. Chose digne de remarque, je ne avais pas [A ]| plus froid que par lx passe=. ce e=tait peut-e^tre seulement lx automne. Mais [A ]| je ai toujours e=te= peu sensible aux changements de tempe=rature. Et lx ombre, [A ]| si elle semblait avoir perdu de sx bleute=, restait aussi e=paisse que [A ]| auparavant. [A ]| Ce qui finit par me faire dire, Elle est moins bleue parce que il y a moins de [A ]| vert, mais elle est aussi e=paisse gra^ce au ciel plombe= de hiver. Puis quelque [A ]| chose sur lx branches noires dont il tombait du noir, quelque chose dans ce [A ]| gou^t-la`. lx monceaux de feuilles noires et comme boueuses me retardaient [A ]| sensiblement. Mais me^me sans elles je aurais renonce= a` lx de=marche debout, [A ]| celle des hommes. Et je me rappelle encore lx jour ou`, couche= a` plat ventre, [A ]| histoire de me reposer, au me=pris du re`glement, soudain je me e=criai, en me [A ]| frappant lx front, Tiens, mais il y a lx raptation, je ne y pensais plus. Mais [A ]| comment faire, e=tant donne= lx e=tat de mx jambes, et de mx tronc? Et de mx [A ]| te^te. Mais avant de aller plus loin, unx mot sur lx murmures de lx fore^t. je [A ]| avais beau e=couter, je ne percevais rien de lx sorte. Mais pluto^t, avec [A ]| beaucoup de bonne volonte= et unx peu de imagination, de loin en loin unx lointain [A ]| coup de gong. lx cor, en fore^t, c^a fait bien, on se y attend. ce est lx [A ]| veneur. Mais lx gong! Me^me lx tam-tam, a` lx rigueur, c^a ne me aurait pas choque=. [A ]| Mais lx gong! ce e=tait de=cevant, vouloir profiter au moins des [A ]| ce=le`bres murmures et ne arriver a` entendre que du gong, au loin, [A ]| de loin en loin. Je pouvais espe=rer unx moment que ce ne e=tait la` que mx [A ]| coeur, en train de battre encore. Mais unx moment seulement. Car il ne percute [A ]| pas, mx coeur, ce est pluto^t dans lx hydraulique que il faudrait chercher lx [A ]| bruit que fait cette vieille pompe. lx feuilles aussi je les e=coutais, avant [A ]| leur chute, avec attention en vain. Elles se taisaient, immobiles et raides, on [A ]| aurait dit du laiton, je parie que je l' ai de=ja` fait remarquer. Voila` pour [A ]| lx murmures de lx fore^t. De temps en temps je actionnais mx corne, a` travers [A ]| lx e=toffe de mx poche. Elle rendait unx son de plus en plus e=touffe=. Je l' [A ]| avais de=tache=e de mx bicyclette. A` quel moment? Je ne sais pas. Et [A ]| maintenant, finissons. Allonge= a` plat ventre, me servant de mx be=quilles [A ]| comme de grappins, je les plongeais devant moi dans lx sous-bois, et quand je [A ]| les sentais bien accroche=es, je me tirais en avant, a` lx force des poignets, [A ]| heureusement assez vigoureux encore, malgre= mx cachexie, quoique toutx gonfle=s [A ]| et tourmente=s par unx genre de arthrite de=formante probablement. Voila` en peu [A ]| de mots comment je me y prenais. Ce mode de locomotion a sur lx autres, je [A ]| parle de ceux que je ai expe=rimente=s, cet avantage, que lorsqu' on [A ]| veut se reposer on se arre^te et on se repose, sans autre forme de proce`s. Car [A ]| debout il ne y a pas de repos, assis non plus. Et il y a des hommes qui circulent [A ]| assis, et me^me agenouille=s, se tirant a` droite, a` gauche, en avant, [A ]| en arrie`re, au moyen de crochets. Mais dans lx motion reptile, se arre^ter ce [A ]| est commencer toutx de suite a` se reposer, et me^me lx motion elle-me^me est unx [A ]| sorte de repos, a` co^te= des autres motions, je parle de celles qui me ont tant [A ]| fatigue=. Et de cette fac^on je avanc^ais dans lx fore^t, lentement, mais avec [A ]| unx certaine re=gularite=, et je faisais mx quinze pas par jour sans me [A ]| employer a` fond. Et je faisais me^me du dos, plongeant aveugle=ment derrie`re [A ]| moi mx be=quilles dans lx broussaille, dans lx yeux a` demi clos lx noir ciel [A ]| des branches. je allais chez maman. Et de temps en temps je disais, Maman, sans [A ]| doute pour me encourager. Je perdais mx chapeau a` chaque instant, il y avait [A ]| longtemps que lx lacet se e=tait casse=, jusqu'au moment ou`, dans unx mouvement [A ]| de humeur, je me l' enfonc^ai sur lx cra^ne avec unx telle violence que je ne [A ]| pus plus l' enlever. Et je aurais connu des dames, et je en aurais rencontre=, [A ]| que je aurais e=te= dans lx impossibilite= de les saluer correctement. [A ]| Mais je avais toujours pre=sent a` lx esprit, qui fonctionnait toujours, quoique [A ]| au ralenti, lx ne=cessite= de tourner, tourner sans cesse, et toutx lx trois ou [A ]| quatre re=tablissements je modifiais lx cap, ce qui me faisait de=crire, sinon [A ]| unx cercle, toutx au moins unx vaste polygone, on fait ce que on peut, et me [A ]| permettait de espe=rer que je avanc^ais droit devant moi, malgre= tout, en ligne [A ]| droite, jour et nuit, vers mx me`re. Et lx jour vint en effet ou` lx fore^t se [A ]| arre^ta et je vis lx lumie`re de lx plaine, exactement comme je l' avais pre=vu. [A ]| Mais je ne la vis pas de loin, tremblant au-dela` des troncs se=ve`res, comme je [A ]| me y attendais, mais je y fus [A ]| toutx de unx coup, je ouvris lx yeux et constatai [A ]| que je e=tais arrive=. Et cela se explique sans doute par le fait que depuis unx [A ]| bon moment de=ja` je ne ouvrais plus lx yeux que toutx a` fait exceptionnellement. [A ]| Et me^me mx petits changements de direction, je les faisais au juge=, [A ]| dans lx noir. lx fore^t se terminait par unx fosse=, je ne sais pour quelle [A ]| raison, et ce est dans ce fosse= que je pris connaissance de ce qui me e=tait [A ]| arrive=. ce est sans doute en tombant la`-dedans que je ouvris lx yeux, car [A ]| pourquoi les aurais <-> je ouverts sinon? Je regardai lx plaine qui de=ferlait [A ]| devant moi a` [A ]| perte de vue. Non, pas toutx a` fait a` perte de vue. Car mx oeil se e=tant [A ]| habitue= au jour, je crus voir, se profilant faiblement a` lx horizon, lx tours [A ]| et clochers de unx ville, dont naturellement rien ne me laissait supposer que [A ]| elle fu^t la mienne, jusqu'a` plus ample informe=. lx plaine, il est vrai, me [A ]| paraissait familie`re, mais dans mx re=gion toutx lx plaines se ressemblaient, [A ]| en connai^tre unx, ce e=tait les connai^tre toutx. D'ailleurs, que ce fu^t mx [A ]| ville ou non, que sous ces fre^les fume=es quelque part mx me`re respira^t ou [A ]| que elle empesta^t lx atmosphe`re a` cent milles de la`, ce e=taient la` des [A ]| questions prodigieusement oiseuses, pour unx homme dans mx situation, quoique de [A ]| unx inde=niable inte=re^t sur lx plan de lx connaissance pure. Car comment me [A ]| trai^ner a` travers ce vaste herbage, ou` mx be=quilles ta^tonneraient en vain? [A ]| En me roulant peut-e^tre. Et apre`s? Me laisserait <-> on me rouler jusqu'a` lx [A ]| maison de mx me`re? Heureusement que dans cette pe=nible conjoncture, que je [A ]| avais vaguement pre=vue, mais sans en re=aliser toutx lx amertume, je me [A ]| entendis dire de ne pas me biler, que on courait a` mx secours. Textuellement. [A ]| Ces mots, je peux dire que ils sonne`rent aussi haut et clair a` [A ]| mx oreilles, et a` mx entendement, que lx merci assez du gamin dont je avais [A ]| ramasse= lx bille, je exage`re a` peine. Ne te bile pas, Molloy, on arrive [A ]| Enfin, il faut sans doute avoir toutx vu, lx secours compris, pour avoir unx [A ]| tableau complet des ressources de leur plane`te. Je me laissai de=gringoler [A ]| jusqu'au fond du fosse=. Ce devait e^tre lx printemps, unx matin de printemps. [A ]| Il me semblait entendre des oiseaux, des alouettes peut-e^tre. Il y avait longtemps [A ]| que je ne en avais entendu. Comment se faisait <-> il que je ne en eusse [A ]| pas entendu dans lx fore^t? Ni vu. Cela ne me avait pas paru e=trange alors. [A ]| Mais alors cela me parut e=trange. En avais <-> je entendu au bord de lx mer? [A ]| Des mouettes? Je ne pouvais me rappeler. Je me rappelai lx ra^les. lx deux [A ]| voyageurs me revinrent a` lx me=moire. lx un avait unx massue. Je les avais [A ]| oublie=s. Je revis lx brebis. Enfin je dis c^a maintenant. Je ne me bilais pas, [A ]| de autres sce`nes de mx vie me revenaient. Il me semblait que il pleuvait, [A ]| faisait du soleil, a` tour de ro^le. unx vrai temps de printemps. je avais envie [A ]| de retourner dans lx fore^t. Oh pas unx vraie envie. Molloy pouvait rester, la` [A ]| ou` il e=tait. @@@@@| [A ]| Il est minuit. lx pluie fouette lx vitres. Je suis calme. toutx dort. Je me [A ]| le`ve cependant et vais a` mx bureau. Je ne ai pas sommeil. mx lampe me [A ]| e=claire de unx lumie`re ferme et douce. Je l' ai re=gle=e. Elle me durera [A ]| jusqu'au jour. je entends lx grand-duc. Quel terrible cri de guerre! Autrefois [A ]| je l' e=coutais impassible. mx fils dort. que il dorme. lx nuit viendra ou` lui [A ]| aussi, ne pouvant dormir, se mettra a` sx table de travail. Je serai oublie=. [A ]| mx rapport sera long. Je ne l' ache`verai peut-e^tre pas. Je me appelle Moran, [A ]| Jacques. On me appelle ainsi. Je suis fichu. mx fils aussi. Il ne doit pas se [A ]| en douter. Il doit se croire au seuil de lx vie, de lx vraie vie. ce est [A ]| d'ailleurs exact. Il se appelle Jacques, comme moi. c^a ne peut pas pre^ter a` [A ]| confusion. [A ]| Je me rappelle lx jour ou` je rec^us lx ordre de me occuper de Molloy. ce e=tait [A ]| unx dimanche de e=te=. je e=tais assis dans mx petit jardin, dans unx fauteuil de [A ]| rotin, unx livre noir ferme= sur mx genoux. Il devait e^tre vers lx onze [A ]| heures, trop to^t encore pour aller a` lx e=glise. Je gou^tais lx repos dominical, [A ]| toutx en de=plorant lx importance que on y attache, dans certaines [A ]| paroisses. Travailler, voire jouer lx dimanche, [A ]| cela ne e=tait pas force=ment repre=hensible, a` mx avis. toutx de=pendait de lx [A ]| e=tat de esprit de celui qui travaillait, ou qui jouait, et de lx nature de sx [A ]| travaux, de sx jeux, a` mx avis. Je re=fle=chissais avec satisfaction a` ceci, [A ]| que cette fac^on unx peu libertaire de voir gagnait du terrain, me^me parmi lx [A ]| clerge=, de plus en plus dispose= a` admettre que lx sabbat, du moment que on va [A ]| a` lx messe et que on verse sx di^me, peut e^tre conside=re= unx jour comme lx [A ]| autres, sous certains rapports. Cela ne me touchait pas personnellement, je ai [A ]| toujours aime= ne rien faire. Et je me serais volontiers repose= lx jours ouvrables [A ]| aussi, si je en avais eu lx moyens. Non pas que je fusse positivement [A ]| paresseux. ce e=tait autre chose. En regardant faire ce que je aurais mieux fait [A ]| moi-me^me, si je avais voulu, et que je faisais mieux chaque fois que je me y [A ]| de=cidais, je avais lx impression de remplir unx fonction a` laquelle nulle [A ]| activite= ne aurait su me e=lever. Mais cette joie, je ne pouvais me y abandonner [A ]| que rarement, dans lx semaine. [A ]| Il faisait beau. Je regardais vaguement mx ruches, lx sorties et lx entre=es [A ]| des abeilles. je entendais sur lx gravier lx pas pre=cipite=s de mx fils, [A ]| ravi dans je ne sais quelle fantaisie de fuites et de poursuites. Je lui criai [A ]| de ne pas se salir. Il ne re=pondit pas. toutx e=tait calme. Pas unx souffle. Des [A ]| chemine=es de mx voisins lx fume=e montait droite et bleue. Des bruits de toutx [A ]| repos, unx cliquetis de maillets et de boules, unx ra^teau dans du sable de gre`s, [A ]| unx lointaine tondeuse, lx cloche de mx che`re e=glise. Et des oiseaux bien [A ]| entendu, merle et grive en te^te, aux chants se mourant a` regret, vaincus par [A ]| lx chaleur, et qui quittaient lx hautes branches de lx aurore pour lx ombre des [A ]| buissons. Je respirais avec plaisir lx exhalaisons de mx verveine citronnelle. [A ]| ce est dans ce cadre que se e=coule`rent mx derniers moments de bonheur et de [A ]| calme. [A ]| unx homme entra dans lx jardin et se avanc^a vivement vers moi. Je le connaissais [A ]| bien. que unx voisin vienne me dire bonjour, lx dimanche, si cela lui chante, je [A ]| l' admets a` lx rigueur, toutx en pre=fe=rant ne voir personne. Mais lx homme en [A ]| question ne e=tait pas unx voisin. Nos rapports e=taient uniquement de affaires [A ]| et il e=tait venu de loin, me de=ranger. je e=tais donc dispose= a` le recevoir [A ]| assez frai^chement, d'autant plus que il se permettait de venir directement [A ]| a` lx endroit ou` je e=tais assis, sous mx pommier. Car je voyais de unx fort [A ]| mauvais oeil lx personnes qui prenaient cette liberte=. Si on de=sirait me [A ]| parler on ne avait que a` sonner a` lx porte de mx maison. Marthe avait sx [A ]| intructions. Je me croyais soustrait aux yeux de toutx personne entrant chez moi [A ]| et suivant lx courte alle=e qui relie lx grille du jardin a` lx porte de lx [A ]| maison, et je devais l' e^tre en effet. Mais au bruit du portail claque= je me [A ]| retournai avec irritation et vis, adoucie par lx feuilles, cette longue figure [A ]| qui fonc^ait droit sur moi, a` travers lx pelouse. Je ne me levai ni ne l' [A ]| invitai a` se asseoir. Il se arre^ta devant moi et nous nous de=visagea^mes en [A ]| silence. Il e=tait lourdement, sombrement endimanche=, ce qui acheva de me [A ]| indisposer. Cette grossie`re observance de fac^ade, alors que lx a^me exulte en [A ]| sx haillons, me a toujours paru unx chose abominable. Je regardai lx e=normes [A ]| pieds qui e=crasaient mx pa^querettes. Je l' aurais chasse= volontiers, a` [A ]| coups de knout. Malheureusement il ne se agissait pas que de lui. Asseyez <-> [A ]| vous, dis <-> je, amolli a` lx re=flexion que apre`s toutx il ne faisait que sx [A ]| me=tier de interme=diaire. Oui, soudain je eus pitie= de lui, pitie= de moi. Il [A ]| se assit et se e=pongea lx front. [A ]| je aperc^us mx fils qui nous e=piait de derrie`re unx buisson. mx fils avait [A ]| treize ou quatorze ans a` cette e=poque. Il e=tait grand et vigoureux pour sx [A ]| a^ge. sx intelligence par moments semblait atteindre lx moyenne. mx fils quoi. [A ]| Je l' appelai et lui ordonnai de aller chercher de lx bie`re. Moi je me trouvais [A ]| assez souvent contraint a` des attitudes de voyeur. mx fils me imitait instinctivement. [A ]| Il revint apre`s unx temps remarquablement court avec deux verres et [A ]| unx bouteille de bie`re de unx litre. Il de=boucha lx bouteille et nous servit. [A ]| Il aimait beaucoup de=boucher lx bouteilles. Je lui dis de aller se laver, de [A ]| rajuster sx ve^tements, en unx mot de se appre^ter a` parai^tre en public, car [A ]| ce serait biento^t lx heure de lx messe. Il peut rester, dit Gaber. Je ne veux [A ]| pas que il reste, dis <-> je. Et me tournant vers mx fils je lui dis a` nouveau [A ]| de aller se pre=parer. Si il y avait unx chose qui me de=plaisait, a` cette [A ]| e=poque, ce e=tait de arriver en retard a` lx messe de midi. Comme vous voudrez, [A ]| dit Gaber. Nous avions essaye= de nous tutoyer. En vain. Moi je ne dis, ne disais, [A ]| tu que a` deux personnes. Jacques se e=loigna en grommelant et lx doigt [A ]| dans lx bouche, de=testable et peu hygie=nique habitude, [A ]| mais pre=fe=rable toutx choses conside=re=es a` celle du doigt dans lx nez, a` [A ]| mx avis. Si de mettre sx doigt dans lx bouche e=vitait a` mx fils de se le [A ]| mettre dans lx nez, ou ailleurs, il avait raison de le faire, dans unx sens. [A ]| Voici vos instructions, dit Gaber. Il sortit unx calepin de sx poche et se mit a` [A ]| lire. De temps en temps il fermait lx calepin, en ayant soin de laisser sx [A ]| doigt dedans, et se livrait a` des commentaires et conside=rations dont je ne [A ]| avais que faire, car je connaissais mx me=tier. Quand il eut fini enfin, je lui [A ]| dis que ce travail ne me inte=ressait pas et que lx patron ferait mieux de se [A ]| adresser a` unx autre agent. Il veut que ce soit vous, Dieu sait pourquoi, dit [A ]| Gaber. Il vous a sans doute dit pourquoi, dis <-> je, flairant lx flatterie, [A ]| dont je e=tais assez friand. Il a dit, re=pondit Gaber, que il ne y avait que [A ]| vous capable de faire ce travail. ce e=tait plus ou moins ce que je voulais [A ]| entendre. Cependant, dis <-> je, lx affaire me parai^t de unx simplicite= [A ]| enfantine. Gaber se mit a` critiquer avec hargne notre employeur, qui l' avait [A ]| fait lever au milieu de lx nuit, juste au moment ou` il se mettait en posture de [A ]| faire lx amour avec sx femme. Pour unx [A ]| be^tise pareille, ajouta <-t-> il. Et il vous a dit que il ne avait confiance [A ]| que en moi? dis <-> je. Il ne sait plus ce que il dit, dit Gaber. Il ajouta, Ni [A ]| ce que il fait. Il essuya lx coiffe de sx melon, toutx en regardant attentivement [A ]| dedans, comme si il y cherchait quelque chose. Il me est donc difficile de [A ]| refuser, dis <-> je, sachant parfaitement bien que en toutx e=tat de cause il me [A ]| e=tait impossible de refuser. Refuser! Mais nous autres agents nous nous amusions [A ]| souvent a` rouspe=ter, entre nous, et a` nous donner des airs de hommes [A ]| libres. Vous partirez aujourd'hui, dit Gaber. aujourd'hui! me e=criai <-> je, [A ]| mais il est tombe= sur lx te^te! Votre fils vous accompagnera, dit Gaber. Je me [A ]| taisais. Quand cela devenait se=rieux nous nous taisions. Gaber boutonna sx [A ]| calepin et le remit dans sx poche, que il boutonna aussi. Il se leva, promena [A ]| sx mains sur sx poitrine. Je boirais bien unx autre pot, dit <-> il. Allez dans [A ]| lx cuisine, dis <-> je, lx servante vous servira. Salut Moran, dit <-> il. [A ]| Il e=tait trop tard pour aller a` lx messe. Je ne avais pas besoin de consulter [A ]| mx montre pour le savoir, je sentais que lx messe avait commence= sans moi. Moi [A ]| qui ne ratais jamais lx messe, l' avoir rate=e justement ce dimanche-la`! [A ]| Quand je en avais unx tel besoin! Pour me mettre en train! Je pris lx re=solution [A ]| de solliciter unx re=ception particulie`re, dans lx courant de lx apre`s-midi. [A ]| Je me passerais de de=jeuner. Avec lx bon pe`re Ambroise il y avait toujours [A ]| moyen de se arranger. je appelai Jacques. Sans re=sultat. Je me dis, me voyant [A ]| toujours en confe=rence, il est alle= a` lx messe toutx seulx. Cette explication [A ]| se ave=ra lx bonne, par lx suite. Mais je ajoutai, Il aurait pu venir me voir [A ]| avant de partir. Je raisonnais volontiers en monologuant et alors on voyait [A ]| remuer mx le`vres. Mais il avait sans doute eu peur de me de=ranger et de se [A ]| faire attraper. Car il me arrivait de de=passer lx mesure quand je attrapais mx [A ]| fils, qui par conse=quent avait unx peu peur de moi. Moi on ne me a jamais suffisamment [A ]| corrige=. Oh! on ne me a pas ga^te= non plus, on me a simplement [A ]| ne=glige=. de ou` mauvaises habitudes auxquelles il ne y a plus de reme`de et [A ]| dont me^me lx de=votion lx plus me=ticuleuse ne a jamais pu venir a` bout. je [A ]| espe=rais e=pargner cette infortune a` mx fils, en lui donnant unx bonne claque [A ]| de temps en temps, avec raisonnement a` lx appui. Puis je me dis, Oserait <-> il [A ]| me dire que il revient de lx messe si il [A ]| ne y a pas e=te=, si par exemple il ne a fait que courir rejoindre sx petits [A ]| camarades, derrie`re lx abattoir? Et je me promis de tirer lx vers du nez au [A ]| pe`re Ambroise, a` ce sujet. Car il ne fallait pas que mx fils se imagina^t de [A ]| force a` me mentir impune=ment. Et si lx pe`re Ambroise ne pouvait me renseigner, [A ]| je me adresserais au bedeau, a` qui il e=tait inconcevable que lx pre=sence [A ]| de mx fils a` lx messe de midi eu^t passe= inaperc^ue. Car je savais pertinemment [A ]| que lx bedeau avait unx liste des fide`les et que, poste= pre`s du [A ]| be=nitier, il nous pointait au moment de lx ablution. @@@@@| [A ]| De=tail a` noter, lx pe`re [A ]| Ambroise ignorait toutx de ce mane`ge, mais oui, toutx ce qui e=tait surveillance [A ]| lui e=tait exe=crable, au bon pe`re Ambroise. Et il aurait chasse= lx bedeau [A ]| sur-le-champ si il l' avait cru capable de unx telle outrecuidance. Cela devait [A ]| e^tre pour sx propre e=dification que lx bedeau tenait ce registre a` jour, avec [A ]| tant de assiduite=. Je savais seulement comment lx choses se passaient a` lx [A ]| messe de midi, ce est unx affaire entendue, ne ayant personnellement aucune [A ]| expe=rience des autres offices, ou` je ne mettais jamais lx pieds. Mais je me [A ]| e=tais laisse= dire que lx [A ]| me^me contro^le exactement se y exerc^ait, sinon par lx bedeau lui-me^me, [A ]| occupe= sans doute ailleurs, par lx un de sx nombreux fils. Etrange paroisse [A ]| dont lx ouailles en savaient plus long que lx pasteur sur unx circonstance qui [A ]| semblait davantage de sx ressort que du leur. [A ]| Voila` a` quoi je songeais en attendant lx retour de mx fils et lx de=part de [A ]| Gaber, que je ne avais pas encore entendu partir. Et ce soir je trouve e=trange [A ]| que je aie pu y songer, a` mx fils, a` mx manque de e=ducation, au pe`re [A ]| Ambroise, au bedeau Joly avec sx registre, dans unx moment pareil. ne avais <-> [A ]| je pas de quoi me occuper plus utilement, apre`s ce que je venais de entendre? [A ]| Le fait est que je ne commenc^ais pas encore a` prendre cette affaire au [A ]| se=rieux. Et je en suis d'autant plus e=tonne= que unx telle insouciance ne [A ]| e=tait pas dans mx caracte`re. Ou e=tait <-> ce afin de me me=nager encore quelques [A ]| instants de calme que instinctivement je e=vitais de y re=fle=chir? Me^me si, a` [A ]| lx lecture du rapport de Gaber, lx affaire me avait paru indigne de moi, lx [A ]| insistance du patron pour me avoir, moi Moran, pluto^t que unx autre, et lx [A ]| nouvelle que mx fils allait me accompagner, auraient [A ]| du^ me avertir que il se agissait de unx travail sortant de lx ordinaire. Et au [A ]| lieu de y apporter sans attendre toutx lx ressources de mx esprit et de mx [A ]| expe=rience, je songeais aux faiblesses de mx sang et aux singularite=s de mx [A ]| entourage. Mais cependant lx poison me travaillait, lx poison que on venait de [A ]| me verser. Je bougeais sans arre^t dans mx fauteuil, passais mx mains sur lx [A ]| figure, croisais et de=croisais lx jambes, etc. lx monde changeait de=ja` de [A ]| couleur et de poids, il faudrait biento^t me avouer que je e=tais anxieux Je me [A ]| rappelai avec de=pit lx lager que je venais de absorber. me accorderait <-> on [A ]| lx corps du Christ apre`s unx pot de Wallenstein? Et si je ne disais rien? Etes [A ]| <-> vous a` jeun, mx fils? On ne me demanderait rien. Mais Dieu le saurait, [A ]| to^t ou tard. Il me pardonnerait peut-e^tre. Mais lx eucharistie produit <-> [A ]| elle lx me^me effet, prise sur de lx bie`re, fu^t <-> elle de mars? Je pourrais [A ]| toujours essayer. Quel e=tait la`-dessus lx enseignement de lx Eglise? Si je [A ]| allais commettre unx sacrile`ge? Je me de=cidai a` sucer quelques pastilles de [A ]| menthe, chemin faisant vers lx presbyte`re. [A ]| Je me levai et allai dans lx cuisine. [A ]| Je demandai si Jacques e=tait rentre=. Je ne l' ai pas vu, re=pondit Marthe. [A ]| Elle semblait de mauvaise humeur. Et lx autre? dis <-> je. Quel autre? dit <-> [A ]| elle. Celui qui est venu de mx part vous demander unx verre de bie`re, dis <-> [A ]| je. Personne ne me a rien demande=, dit Marthe. A` propos, dis <-> je sans me [A ]| de=monter, je ne de=jeunerai pas, aujourd'hui. Elle me demanda si je e=tais [A ]| malade. ce est que je e=tais pluto^t gros mangeur, de mx naturel. Et en [A ]| particulier lx de=jeuner du dimanche, je le voulais toujours tre`s copieux. c^a [A ]| sentait bon dans lx cuisine. Je de=jeunerai unx peu plus tard aujourd'hui, voila` [A ]| tout, dis <-> je. Marthe me regarda avec fureur. A` quatre heures disons, dis <-> [A ]| je. toutx ce qui galopait et se cabrait derrie`re ce front e=troit et grisonnant, [A ]| je le savais. Vous ne sortirez pas aujourd'hui, dis <-> je froidement, je [A ]| regrette. Elle se jeta sur sx casseroles, muette de cole`re. Vous me tiendrez [A ]| toutx c^a au chaud, du mieux que vous pourrez, dis <-> je. Et, la sachant capable [A ]| de me empoisonner, je ajoutai, Vous aurez toutx lx journe=e de demain, si cela [A ]| peut vous arranger. Je sortis et allai sur lx route. Gaber e=tait donc parti [A ]| sans prendre sx bie`re. Il en avait eu pourtant tre`s envie. [A ]| ce est unx bonne marque, lx Wallenstein. Je guettai lx arrive=e de Jacques. [A ]| Venant de lx e=glise il parai^trait sur mx droite, sur mx gauche si il venait de [A ]| lx abattoir. unx voisin libre-penseur vint a` passer. Tiens, fit <-> il, on ne [A ]| adore pas aujourd'hui? Il connaissait mx habitudes, mx habitudes dominicales [A ]| je veux dire. toutx lx monde les connaissait et lx patron peut-e^tre mieux que [A ]| personne, malgre= sx e=loignement. Vous avez lx air toutx retourne=, dit lx [A ]| voisin. Vous me retournez, dis <-> je, chaque fois que je vous aperc^ois. Je [A ]| rentrai, dans mx dos lx sourire consciencieusement hideux. Je le voyais qui [A ]| courait chez sx concubine et lui disait, Tu connais ce pauvre con de Moran, si [A ]| tu me avais vu le posse=der! Il ne savait plus quoi dire! Il se est sauve=! [A ]| Jacques rentra peu de temps apre`s. Il ne portait aucune trace de fola^trerie. [A ]| Il dit que il avait e=te= toutx seulx a` lx e=glise. Je lui posai quelques questions [A ]| pertinentes, sur lx de=roulement du rite. Il re=pondit sans se couper. Je [A ]| lui dis de se laver lx mains et de se mettre a` table. Je retournai dans lx [A ]| cuisine. Je ne faisais que aller et venir. Vous pouvez servir, dis <-> je. Elle [A ]| avait pleure=. Je regardai unx peu dans lx [A ]| casseroles. De lx Irish Stew. Plat nourrissant et e=conome, unx peu indigeste. [A ]| Honneur au pays dont il a popularise= lx nom. Je me mettrai a` table a` quatre [A ]| heures, dis <-> je. Je ne avais pas besoin de ajouter tapant. je aimais lx [A ]| exactitude, toutx ceux que abritait mx toit devaient l' aimer aussi. Je montai [A ]| dans mx chambre. Et la`, allonge= sur mx lit, lx rideaux tire=s, je fis unx [A ]| premie`re tentative pour me ouvrir a` lx affaire Molloy. [A ]| Je ne en voulais conside=rer toutx d'abord que lx ennuis imme=diats, lx [A ]| pre=paratifs auxquels elle me obligeait. lx noeud de lx affaire Molloy, je [A ]| e=vitais toujours de y penser. Je sentais unx grande confusion me gagner. [A ]| Partirais <-> je en ve=lomoteur? Ce fut par cette question que je de=butai. je [A ]| e=tais unx esprit me=thodique et ne partais jamais en mission sans avoir longuement [A ]| re=fle=chi a` lx meilleure fac^on de partir. ce e=tait la` lx premier [A ]| proble`me a` re=soudre, au de=but de chaque enque^te, et je ne bougeais jamais [A ]| sans l' avoir re=solu, a` mx satisfaction. Tanto^t je prenais mx ve=lomoteur, [A ]| tanto^t lx train, tanto^t lx car, et il me arrivait aussi de partir a` pied, ou [A ]| a` bicyclette, silencieusement, lx nuit. Car lorsqu' on est entoure= de ennemis, [A ]| comme moi je le suis, on ne peut partir en ve=lomoteur, me^me lx nuit, sans se [A ]| faire remarquer, a` moins de se en servir comme de unx simple bicyclette, ce qui [A ]| ne a pas de sens. Mais si il e=tait dans mx habitudes de trancher toutx d'abord [A ]| cette de=licate question du transport, ce ne e=tait jamais sans avoir, sinon [A ]| approfondi, toutx au moins pris en conside=ration, lx facteurs dont elle [A ]| de=pendait. Car comment de=cider de quelle manie`re partir si on ne sait au [A ]| pre=alable ou` on va, ou toutx au moins dans quel but on y va? Mais dans lx [A ]| cas pre=sent je me attaquais au proble`me du transport sans autre pre=paration [A ]| que lx connaissance distraite que je avais prise du rapport de Gaber. lx [A ]| moindres de=tails de ce rapport, je saurais les retrouver quand je voudrais. [A ]| Mais je ne me e=tais pas encore donne= cette peine, je avais e=vite= de le [A ]| faire, en me disant, ce est unx affaire banale. Vouloir trancher lx question du [A ]| transport dans ces conditions, ce e=tait de lx folie. ce est ne=anmoins ce que [A ]| je faisais. Je perdais lx te^te de=ja`. je aimais beaucoup partir en [A ]| ve=lomoteur, je affectionnais cette forme de locomotion. Et dans lx ignorance [A ]| ou` je e=tais des raisons qui se y opposaient, [A ]| je me de=cidai a` partir en ve=lomoteur. Ainsi se inscrivait, au seuil de lx [A ]| affaire Molloy, lx funeste principe du plaisir. lx rayons du soleil passaient [A ]| par lx fente entre lx rideaux, rendant visible lx sabbat de lx poussie`re. je [A ]| en conclus que lx temps e=tait toujours au beau et je me en re=jouis. Quand on [A ]| part en ve=lomoteur il est pre=fe=rable que il fasse beau. Je me trompais, lx [A ]| temps ne e=tait plus au beau, lx ciel se couvrait, il pleuvrait biento^t. Mais [A ]| pour lx instant lx soleil brillait toujours. ce est la`-dessus que je me basais, [A ]| avec unx le=ge`rete= inconcevable, ne ayant pas de autres e=le=ments de [A ]| appreciation. [A ]| Je me attaquai ensuite, suivant mx usage, a` lx question capitale des effets a` [A ]| emporter. Et je aurais pris a` ce sujet aussi unx de=cision entie`rement oiseuse [A ]| sans lx irruption de mx fils, qui voulait savoir si il pouvait sortir. Je me [A ]| mai^trisai. Il se essuyait lx bouche du revers de lx main. ce est unx chose que [A ]| je ne aimais pas voir. Mais il est des gestes plus vilains, je en sais quelque [A ]| chose. [A ]| Sortir? dis <-> je, pour aller ou`? Sortir! Quel vague de=testable. Je commenc^ais [A ]| a` avoir tre`s faim. Aux Ormeaux, re=pondit <-> il. On appelle ainsi [A ]| notre [A ]| petit jardin public. Et cependant on ne y voit pas de ormeaux, on me l' a [A ]| assure=. Pour quoi faire? dis <-> je. Repasser mx botanique, re=pondit <-> il. [A ]| Il y avait des moments ou` je soupc^onnais mx fils de e^tre sournois. ce en fut [A ]| unx. je aurais presque pre=fe=re= que il me dise, Prendre lx air, ou, Regarder [A ]| lx filles. lx malheur e=tait que il en savait beaucoup plus long que moi, sur [A ]| lx botanique. Sinon je aurais pu lui poser quelques colles, a` sx retour. Moi [A ]| je aimais lx ve=ge=taux, toutx simplement. je y voyais me^me quelquefois unx [A ]| preuve superfe=tatoire de lx existence de Dieu. Va, dis <-> je, mais sois de [A ]| retour a` quatre heures et demie, je ai a` te parler. Bien papa, dit <-> il. [A ]| Bien papa! Ah! @@@@@| [A ]| Je dormis unx peu. Raccourcissons. En passant devant lx e=glise, quelque chose me [A ]| arre^ta. Je regardai lx portail, de style je=suitique, tre`s beau. Je le trouvai [A ]| hideux. Je pressai lx pas jusqu'au presbyte`re. Monsieur lx abbe= dort, dit lx [A ]| servante. je attendrai, dis <-> je. Est <-> ce urgent? dit <-> elle. Oui et non, dis [A ]| <-> je. Elle me introduisit dans lx salon, de unx nudite= affreuse. lx pe`re [A ]| Ambroise entra, se frottant lx yeux. Je vous de=range, mx pe`re, dis <-> je. [A ]| Il fit claquer sx langue contre lx palais, en [A ]| signe de protestation. Je ne peindrai pas nos attitudes, caracte=ristiques lx [A ]| siennes de lui, les miennes de moi. Il me offrit unx cigare que je acceptai de [A ]| bonne gra^ce et mis dans mx poche, entre mx stylo et mx porte-mine. Il se [A ]| flattait de savoir vivre, lx pe`re Ambroise, de connai^tre lx usages, lui qui [A ]| ne fumait jamais. Et toutx lx monde disait de lui que il e=tait tre`s large. Je [A ]| lui demandai si il avait remarque= mx fils a` lx messe de midi. Certes, dit <-> [A ]| il, nous avons me^me converse=. Je dus parai^tre surpris. Oui, dit <-> il, ne [A ]| vous voyant pas a` votre place, au premier rang des ce=le=brants, je ai craint [A ]| que vous ne soyez souffrant. je ai donc fait appeler lx cher enfant, qui me a [A ]| rassure=. je ai rec^u unx visite des plus intempestives, dis <-> je, dont je ne [A ]| ai pu me de=livrer a` temps. ce est ce que votre fils me a explique=, dit <-> [A ]| il. Il ajouta, Mais asseyons <-> nous donc, lx foire ne est pas sur lx pont. Il [A ]| rit et se assit, en retroussant sx lourde soutane. Puis <-> je vous offrir unx [A ]| digestif? dit <-> il. je e=tais perplexe. Jacques avait <-> il laisse= e=chapper [A ]| unx allusion au lager. Il en e=tait capable. Je suis venu vous demander unx [A ]| faveur, dis <-> je. Elle est accorde=e, dit <-> il. On se observa. Voila`, dis [A ]| <-> je, unx dimanche sans viatique, [A ]| pour moi ce est comme ~~. Il leva lx main. Pas de comparaisons profanes surtout, [A ]| dit <-> il. Peut-e^tre pensait <-> il au baiser sans moustaches ou au rosbif [A ]| sans moutarde. Je ne aime pas que on me interrompe. Je me mis a` bouder. Je vous [A ]| vois venir, dit <-> il, dites-le toutx de suite, vous de=sirez communier. Je [A ]| baissai lx te^te. ce est pluto^t irre=gulier, dit <-> il. Je me demandai si il [A ]| avait mange=. Je savais que il se adonnait volontiers a` des jeu^nes prolonge=s, [A ]| par esprit de mortification e=videmment, et puis parce que sx me=decin le lui [A ]| avait conseille=. Ainsi de unx pierre il faisait deux coups. Ne dites rien a` [A ]| personne, dit <-> il, que ceci reste entre nous et ~~. Il se interronpit en [A ]| levant lx doigt, et lx yeux, au plafond. Tiens, dit <-> il, quelle est cette [A ]| tache? Je regardai lx plafond a` mx tour. ce est unx tache de humidite=, dis <-> [A ]| je. Tata, dit <-> il, que ce est ennuyeux. lx mot tata me parut de unx [A ]| de=mence sans exemple. Il y a des fois, dit <-> il, ou` on est tente= de se [A ]| laisser aller au de=couragement. Il se leva. Je me en vais chercher mx trousse, [A ]| dit <-> il. Il appelait c^a sx trousse. seulx, lx mains jointes a` faire craquer [A ]| lx phalanges, je demandai conseil au Seigneur. Sans [A ]| re=sultat. ce e=tait de=ja` c^a de gagne=. Quant au pe`re Ambroise, e=tant [A ]| donne= lx fac^on dont il avait bondi vers sx trousse, il me semblait certain que [A ]| il ne se doutait de rien. Ou cela l' amusait <-> il de voir jusqu'ou` je irais? [A ]| Ou se plaisait <-> il a` me induire en pe=che=? Je re=sumai lx situation dans lx [A ]| formule suivante. Si il sait que je ai bu de lx bie`re et que il me fasse communier [A ]| quand me^me, il pe`che au me^me titre que moi, si pe=che= il y a. Je ne [A ]| risquais donc pas grand-chose. Il revint avec unx sorte de ciboire-valise, l' [A ]| ouvrit et me expe=dia sans unx instant de he=sitation. Je me relevai et le remerciai [A ]| avec chaleur. Peuh, dit <-> il, des be^tises. Maintenant nous pouvons [A ]| bavarder. [A ]| Je ne avais rien de autre a` lui dire. Je ne aspirais plus que a` unx chose, [A ]| regagner mx domicile lx plus vite possible et me empiffrer de stew. lx a^me [A ]| assouvie je avais lx dent. Mais ayant unx le=ge`re avance sur mx horaire, je me [A ]| re=signai a` lui accorder huit minutes. Elles me parurent longues. Il me apprit [A ]| que Madame Cle=ment, lx femme du pharmacien et elle-me^me pharmacienne de [A ]| premie`re classe, e=tait tombe=e dans sx officine, du haut de unx e=chelle, et [A ]| se e=tait casse= lx col ~~. lx col! me e=criai <-> je. Du fe=mur, dit <-> il, [A ]| vous ne me laissez pas finir. Il ajouta que cela devait arriver. Et moi, pour ne [A ]| pas e^tre en reste, je l' informai que mx poules me donnaient beaucoup de [A ]| soucis, et en particulier mx poule grise, qui ne voulait plus ni pondre ni [A ]| couver et qui depuis plus de unx mois restait assise, du matin jusqu'au soir, lx [A ]| cul dans lx poussie`re. Comme Job, haha, dit <-> il. Moi aussi je fis haha. Que [A ]| cela fait du bien de rire, de temps en temps, dit <-> il. ne est <-> ce pas? dis <-> [A ]| je. ce est lx propre de lx homme, dit <-> il. Je l' ai remarque=, dis <-> je. unx [A ]| court silence se ensuivit. De quoi la nourrissez <-> vous? dit <-> il. De mai+s [A ]| principalement, dis <-> je. En bouillie ou en grain? dit <-> il. lx deux, dis [A ]| <-> je. je ajoutai que elle ne mangeait plus gue`re. lx animaux ne rient [A ]| jamais, dit <-> il. Il ne y a que nous pour trouver c^a dro^le, dis <-> je. Comment? [A ]| dit <-> il. Il ne y a que nous pour trouver c^a dro^le, dis <-> je avec [A ]| force. Il re=fle=chit. lx Christ ne a jamais ri non plus, dit <-> il, que on [A ]| sache. Il me regarda. Que voulez <-> vous, dis <-> je. Evidemment, dit <-> il. [A ]| Nous nous souri^mes tristement. Aurait <-> elle la pe=pie? dit <-> il. Je [A ]| re=pondis que non, certainement pas, elle avait toutx ce que on voulait, mais pas [A ]| la pe=pie. Il re=fle=chit. Avez <-> vous essaye= [A ]| lx bicarbonate? dit <-> il. Plai^t <-> il? dis <-> je. lx bicarbonate de soude, [A ]| dit <-> il, l' avez <-> vous essaye=? mx foi non, dis <-> je. Essayez-le! se [A ]| e=cria <-t-> il, rougissant de plaisir, faites <-> lui en avaler quelques cuillere=es [A ]| a` dessert, plusieurs fois par jour, pendant quelques mois. Vous verrez, [A ]| cela la remettra de aplomb. ce est unx poudre? dis <-> je. Parbleu, dit <-> il. [A ]| Je vous remercie, dis <-> je, je l' essaierai de`s aujourd'hui. unx si belle [A ]| poule, dit <-> il, unx si bonne pondeuse. Enfin de`s demain, dis <-> je. je [A ]| avais oublie= que lx pharmacie e=tait ferme=e. Sauf cas de urgence e=videmment. [A ]| Et maintenant ce petit digestif, dit <-> il. Je le remerciai. [A ]| Cet entretien avec lx pe`re Ambroise me laissa unx pe=nible impression. ce [A ]| e=tait toujours lx me^me cher homme, et pourtant pas. Il me semblait avoir surpris, [A ]| sur sx visage, unx manque, comment dirai <-> je, unx manque de noblesse. Il [A ]| faut dire que lx hostie ne passait pas. Et toutx en rentrant chez moi je me [A ]| faisais lx effet de unx homme qui, ayant avale= unx analge=sique, se e=tonne [A ]| d'abord, ensuite se indigne, en constatant que il souffre toujours autant. Et je [A ]| en venais presque a` soupc^onner lx pe`re Ambroise, instruit de mx exce`s de lx [A ]| matine=e, de me avoir [A ]| refile= du pain non be=nit. Ou de avoir fait de lx restriction mentale, toutx en [A ]| prononc^ant lx paroles magiques. Et ce fut de fort mauvaise humeur que je [A ]| arrivai chez moi, sous unx pluie battante. [A ]| lx stew me de=c^ut. Ou` sont lx oignons? me e=criai <-> je. Re=duits, re=pondit [A ]| Marthe. Je me pre=cipitai dans lx cuisine, a` la recherche des oignons que je la [A ]| soupc^onnais de avoir enleve=s, sachant combien je les aimais. Je fouillai [A ]| jusque dans lx poubelle. Rien. Elle me regardait faire, narquoise. [A ]| Je remontai dans mx chambre, ouvris lx rideaux sur unx ciel de de=sastre et me [A ]| allongeai. Je ne comprenais pas ce qui me arrivait. Il me e=tait pe=nible de ne [A ]| pas comprendre, a` cette e=poque. Je fis unx effort pour me ressaisir. Il [A ]| e=choua. Force=ment. mx vie se en allait, mais je ignorais par ou`. Je re=ussis [A ]| ne=anmoins a` me assoupir, ce qui ne est pas facile, quand lx malheur ne est pas [A ]| de=limite=. Et je me re=jouissais, dans ce sommeil cre=pusculaire, de y e^tre [A ]| parvenu, quand mx fils entra, sans frapper. Or si il y a unx chose que je [A ]| abhorre, ce est que on entre dans mx chambre sans frapper. Je pourrais e^tre [A ]| pre=cise=ment en posture de me masturber, devant mx miroir Brot. [A ]| Spectacle en effet peu e=difiant pour unx jeune garc^on que celui de sx pe`re, [A ]| lx braguette be=ante, lx yeux exorbite=s, en train de se arracher unx sombre et [A ]| reve^che jouissance. Je le rappelai sans douceur aux convenances. Il protesta [A ]| que il avait frappe= deux fois. Tu aurais frappe= cent fois, re=pondis <-> je, [A ]| que tu ne aurais pas lx droit de entrer avant de y e^tre convie=. Mais, dit <-> [A ]| il. Mais quoi? dis <-> je. Tu me as convoque= pour quatre heures et demie, dit [A ]| <-> il. Il y a quelque chose, dis <-> je, de plus important dans lx vie que lx [A ]| ponctualite=, ce est lx pudeur. Re=pe`te. Dans cette bouche me=prisante mx [A ]| phrase me faisait honte. Il e=tait trempe=. que est <-> ce que tu as regarde=? dis [A ]| <-> je. lx liliace=es, papa, re=pondit <-> il. lx liliace=es papa! Il avait [A ]| unx fac^on de dire papa, mx fils, quand il voulait me blesser, tre`s [A ]| particulie`re. Maintenant e=coute <-> moi bien, dis <-> je. sx visage prit unx [A ]| expression de attention angoisse=e. Nous partons ce soir, dis <-> je en substance, [A ]| en voyage. Tu mettras tx costume de classe, lx vert ~~. Mais il est [A ]| bleu, papa, dit <-> il. Bleu ou vert, tu le mettras, dis <-> je avec force. Je [A ]| repris. Tu mettras dans lx petit sac a` dos, celui que je te ai donne= pour tx [A ]| fe^te, tx affaires de [A ]| toilette ainsi que unx chemise, sept calec^ons et unx paire de chaussettes. As [A ]| <-> tu compris? Quelle chemise, papa? dit <-> il. Peu importe quelle chemise, me [A ]| e=criai <-> je, unx chemise! Quelles chaussures dois <-> je mettre? dit <-> il. [A ]| Tu as deux paires de chaussures, dis <-> je, celle du dimanche et celle de toutx [A ]| lx jours, et tu me demandes laquelle tu dois mettre. Je me dressai. Serais <-> [A ]| tu en train de te ficher de moi? dis <-> je. @@@@@| [A ]| Je venais de donner a` mx fils des instructions pre=cises. Mais e=taient <-> [A ]| elles lx bonnes? Re=sisteraient <-> elles a` lx re=flexion? Ne serais <-> je [A ]| pas amene=, en tre`s peu de temps, a` les rapporter? Moi qui ne changeais jamais [A ]| de avis devant mx fils. toutx e=tait a` craindre. Ou` allons <-> nous, papa? dit [A ]| <-> il. Combien de fois je lui avais dit de ne pas me questionner. Et ou` [A ]| allions <-> nous, en effet. Fais ce que je te ai dit, dis <-> je. je ai rendez [A ]| <-> vous demain avec Monsieur Py, dit <-> il. Tu le verras unx autre jour, dis <-> [A ]| je. Mais je ai mal, dit <-> il. Il existe de autres dentistes, dis <-> je, [A ]| Monsieur Py ne est pas lx unique dentiste de lx he=misphe`re septentrional. je [A ]| ajoutai imprudemment, Nous ne allons pas dans lx de=sert. Mais ce est unx tre`s [A ]| bon dentiste, dit <-> il. toutx lx dentistes [A ]| se valent, dis <-> je. je aurais pu lui dire de me ficher lx paix avec sx [A ]| dentiste, mais non, je raisonnais doucement avec lui, je lui parlais comme a` unx [A ]| e=gal. je aurais pu e=galement lui faire remarquer que il mentait en disant que [A ]| il avait mal. Il avait eu mal, a` unx pre=molaire je crois, mais il ne souffrait [A ]| plus. Py lui-me^me me l' avait dit. je ai panse= lx dent, me avait <-> il dit, [A ]| il est impossible que votre fils souffre encore. Je me rappelais bien cette conversation. [A ]| Il a naturellement de tre`s mauvaises dents, dit Py. Naturellement? [A ]| dis <-> je, comment naturellement? que est <-> ce que vous insinuez? Il est ne= avec [A ]| de mauvaises dents, dit Py, et il aura toujours de mauvaises dents. Je ferai [A ]| naturellement toutx ce que je pourrai. Cela voulait dire, Je suis ne= dispose= a` [A ]| faire toutx ce que je pourrai, je ferai force=ment toujours toutx ce que je pourrai. [A ]| Ne= avec de mauvaises dents! Quant a` moi, il ne me restait plus que lx [A ]| incisives, celles qui prennent. [A ]| Pleut <-> il toujours? dis <-> je. mx fils avait sorti unx petite glace de sx [A ]| poche et examinait lx inte=rieur de sx bouche, en soulevant du doigt sx le`vre [A ]| supe=rieure. Oah, dit <-> il, sans interrompre sx inspection. Assez de te [A ]| tripoter lx bouche! me e=criai <-> je. Va a` lx fene^tre et dis <-> moi si il [A ]| pleut toujours. Il alla a` lx fene^tre et me dit que il pleuvait toujours. lx [A ]| ciel est comple`tement couvert? dis <-> je. Oui, dit <-> il. Pas lx moindre [A ]| e=claircie? dis <-> je. Non, dit <-> il. Ferme lx rideaux, dis <-> je. Instants [A ]| de=licieux, avant que lx oeil se habitue a` lx obscurite=. Tu es toujours la`? [A ]| dis <-> je. Il e=tait toujours la`. Je lui demandai ce que il attendait pour [A ]| faire ce que je lui avais dit. A` lx place de mx fils il y avait belle lurette [A ]| que je me serais quitte=. Il ne me valait pas, ce ne e=tait pas lx me^me [A ]| e=toffe. Je ne pouvais e=chapper a` cette conclusion. Pie`tre satisfaction en [A ]| effet que celle de se sentir supe=rieur a` sx fils et insuffisante a` calmer lx [A ]| remords de l' avoir appele= a` lx vie. Est <-> ce que je peux emporter mx collection [A ]| de timbres? dit <-> il. mx fils avait deux albums, unx grand constituant sx collection [A ]| proprement dite et unx petit contenant lx doubles. Je l' autorisai a` [A ]| emporter ce dernier. Quand je peux faire plaisir, sans faire violence a` mx [A ]| principes, je le fais volontiers. Il se retira. [A ]| Je me levai et allai a` lx fene^tre. Je ne pouvais rester tranquille. Je passai [A ]| mx te^te entre lx rideaux. Pluie fine, [A ]| ciel bouche=. Il ne me avait pas menti. Eclaircie a` pre=voir pour huit heures [A ]| huit heures et demie. Beau coucher du soleil, cre=puscule, nuit. Lune [A ]| de=croissante, se levant vers minuit. Je sonnai Marthe et me recouchai. Nous [A ]| di^nerons a` lx maison, dis <-> je. Elle me regarda avec e=tonnement. Ne [A ]| di^nions <-> nous pas toujours a` lx maison? Je ne lui avais pas encore dit que [A ]| nous partions. Je ne le lui dirais que au dernier moment, lx pied dans lx [A ]| e=trier comme on dit. Je ne avais en elle que unx confiance limite=e. Je l' [A ]| appellerais au dernier moment et lui dirais, Marthe, on part, pour unx jour, deux [A ]| jours, trois jours, huit jours, quinze jours, que sais <-> je, adieu. Il ne [A ]| fallait pas que elle soit fixe=e. Alors pourquoi l' avoir de=range=e? Elle nous [A ]| aurait servis a` di^ner de toutx manie`re, comme elle le faisait toutx lx jours. [A ]| je avais commis lx erreur de me mettre a` sx place. Et pourquoi lui avoir supprime= [A ]| sx apre`s-midi? Cela se comprenait mieux. Mais lui dire que nous [A ]| di^nions a` lx maison, quel impair. Car elle le savait de=ja`, le croyait [A ]| savoir, le savait en effet. Et a` lx suite de cette inutile pre=cision elle [A ]| allait flairer lx insolite et nous e=pier, pour essayer de savoir de quoi il [A ]| retournait. Premie`re faute. [A ]| Deuxie`me, premie`re dans lx temps, je avais omis de enjoindre a` mx fils de ne [A ]| rien re=pe=ter a` personne de ce que je lui avais dit. Cela ne aurait [A ]| e=videmment rien empe^che=. N'importe, je aurais du^ l' exiger, je me le [A ]| devais. Je ne faisais que des be^tises, moi si malin d'habitude. je essayai de [A ]| me rattraper, en disant, unx peu plus tard que d'habitude, pas avant neuf [A ]| heures. Elle se en allait, lx esprit fruste de=ja` en e=bullition. Je ne suis [A ]| la` pour personne, dis <-> je. Je savais ce que elle allait faire, elle allait [A ]| jeter unx sac sur sx e=paules et se glisser jusqu'au fond du jardin. La` elle [A ]| appellerait Hanna, lx vieille cuisinie`re des soeurs Elsner, et elles [A ]| chuchoteraient unx bon moment ensemble, a` travers lx grille. Hanna ne sortait [A ]| jamais, elle ne aimait pas sortir. lx soeurs Elsner e=taient de assez bonnes [A ]| voisines. Elles faisaient unx peu trop de musique, ce est toutx ce que je trouvais [A ]| a` leur reprocher. Si il y a unx chose qui me tape sur lx syste`me, ce est lx [A ]| musique. Ce que je affirme, nie, mets en doute, au pre=sent, je peux le faire [A ]| encore aujourd'hui. Mais je emploierai surtout lx diverses formes du passe=. [A ]| Car lx plus souvent je ne suis pas su^r, ce ne est peut-e^tre plus ainsi, je ne [A ]| sais pas encore, ne [A ]| sais pas toutx court, ne saurai peut-e^tre jamais. Je songeai unx peu aux soeurs [A ]| Elsner. toutx restait a` organiser et je songeais aux soeurs Elsner. Elles [A ]| avaient unx aberdeen appele= Zoulou. On l' appelait Zoulou. Quelquefois, quand je [A ]| e=tais de bonne humeur, je appelais, Zoulou! Petit Zoulou! et il venait me dire [A ]| bonjour, a` travers lx grille. Mais il me fallait e^tre joyeux. Je ne aime pas [A ]| lx be^tes. ce est curieux, je ne aime pas lx hommes et je ne aime pas lx [A ]| be^tes. Quant a` Dieu, il commence a` me de=gou^ter. Accroupi je lui taquinais [A ]| lx oreilles, a` travers lx grille, en lui disant des mots ca^lins. Il ne se [A ]| rendait pas compte que il me de=gou^tait. Il se dressait sur sx pattes de derrie`re [A ]| et appuyait sx poitrine contre lx barreaux. Alors je voyais sx petit [A ]| pe=nis noir que prolongeait unx maigre tresse de poils mouille=s. Il se sentait [A ]| instable, sx jarrets tremblaient, lx petites pattes cherchaient leur place, lx [A ]| une apre`s lx autre. Moi aussi je chancelais, assis sur mx talons. De mx main [A ]| libre je me retenais a` lx grille. Moi aussi je le de=gou^tais peut-e^tre. je [A ]| eus du mal a` me arracher a` ces vaines pense=es. [A ]| Je me demandai, dans unx mouvement de re=bellion, ce qui me obligeait a` [A ]| accepter ce travail. Mais je l' avais de=ja` accepte=, je avais donne= mx [A ]| parole. Trop tard. lx honneur. je eus vite fait de dorer mx impuissance. [A ]| Mais ne pourrais <-> je renvoyer notre de=part au lendemain? Ou partir seulx? [A ]| Tortillements inutiles. Mais nous ne partirions que au dernier moment, unx peu [A ]| avant minuit. Cette de=cision est irre=vocable, me dis <-> je. lx e=tat de lx [A ]| lune la justifiait d'ailleurs. [A ]| Je faisais comme lorsque je ne pouvais dormir. Je me promenais dans mx esprit, [A ]| lentement, notant chaque de=tail du labyrinthe, aux sentiers aussi familiers que [A ]| ceux de mx jardin et cependant toujours nouveaux, de=serts a` souhait ou [A ]| anime=s de e=tranges rencontres. Et je entendais lx lointaines cymbales, je ai [A ]| lx temps, je ai lx temps. Mais lx preuve que non, ce est que je me arre^tai, [A ]| toutx disparut et je essayai a` nouveau de penser lx affaire Molloy. [A ]| Incompre=hensible esprit, tanto^t mer, tanto^t phare. [A ]| Nous autres agents, nous ne prenions jamais rien par e=crit. Gaber ne e=tait pas [A ]| agent dans lx sens ou` moi je l' e=tais. Gaber e=tait messager. Il avait donc [A ]| droit au calepin. Pour e^tre messager il fallait de singulie`res qualite=s, lx [A ]| bons messagers e=taient plus rares que [A ]| lx bons agents. Moi qui e=tais unx excellent agent, je ne aurais fait que unx [A ]| pie`tre messager. Je le regrettais souvent. Gaber e=tait multiplement prote=ge=. [A ]| Il se servait de unx notation incompre=hensible a` toutx autre que a` lui. Chaque [A ]| messager, avant de e^tre nomme=, devait soumettre sx notation au directorat. [A ]| Gaber ne comprenait rien aux messages que il portait. Il y re=fle=chissait et en [A ]| tirait des conclusions de unx faussete= stupe=fiante. Oui, il ne suffisait pas [A ]| que il ne y compri^t rien, il fallait aussi que il cru^t toutx y comprendre. Ce [A ]| ne est pas tout. sx me=moire e=tait de=fectueuse a` tel point que sx messages [A ]| ne existaient pas dans sx te^te, mais uniquement dans sx calepin. Il ne avait [A ]| que a` fermer lx calepin pour devenir, unx minute plus tard, de unx innocence [A ]| parfaite en ce qui concernait sx contenu. Et quand je dis que il re=fle=chissait [A ]| a` sx messages et en tirait des conclusions, ce ne e=tait pas comme [A ]| nous y aurions re=fle=chi, vous et moi, lx livre ferme= et probablement lx yeux [A ]| aussi, mais au fur et a` mesure que il lisait. Et quand il levait lx te^te et se [A ]| livrait a` des commentaires, ce e=tait sans perdre unx instant, car si il avait [A ]| perdu unx instant il aurait toutx oublie=, et texte et glose. Je me suis souvent [A ]| demande= si on ne faisait pas subir aux messagers unx intervention [A ]| chirurgicale, pour que ils fussent amne=siques a` ce point. Mais je ne le crois [A ]| pas. Car pour toutx ce qui ne touchait pas aux messages ils avaient lx me=moire [A ]| assez bonne. Et je ai entendu Gaber parler de sx enfance et de sx famille en [A ]| termes fort plausibles. E^tre seulx a` pouvoir se lire, ferme= a` sx insu au sens [A ]| de sx commissions et incapable de les retenir pendant plus de quelques secondes, [A ]| ce sont la` des dispositions rarement re=unies chez lx me^me individu. ce [A ]| est cependant ce que on exigeait de nos messagers. Et lx preuve que ils e=taient [A ]| davantage conside=re=s que lx agents, aux qualite=s solides pluto^t que brillantes, [A ]| ce est que ils avaient unx fixe de huit livres par semaine alors que nous [A ]| ne en touchions que six et demie, ces chiffres e=tant exclusifs des primes et [A ]| frais de de=placement. Et quand je parle de agents et de messagers au pluriel, [A ]| ce est sans garantie. Car je ne avais jamais vu de autre messager que Gaber ni [A ]| de autre agent que moi. Mais je supposais que nous ne e=tions pas lx seulx et [A ]| Gaber devait supposer lx me^me chose. Car nous sentir uniques dans nos genres [A ]| respectifs, nous ne aurions [A ]| pu le supporter je crois. Et il devait nous parai^tre naturel, a` moi que a` [A ]| chaque agent fu^t affecte= unx seulx messager et a` Gaber que a` chaque messager [A ]| fu^t affecte= unx seulx agent. ce est ainsi que je avais pu dire a` Gaber, que il [A ]| donne ce travail a` unx autre, je ne en veux pas, et que Gaber avait pu me [A ]| re=pondre, Il ne veut personne de autre que vous. Et ces derniers mots, a` supposer [A ]| que Gaber ne les eu^t pas invente=s, expre`s pour me embe^ter, lx patron [A ]| les avait peut-e^tre prononce=s dans lx seulx but de entretenir notre illusion, [A ]| si ce en e=tait unx. toutx cela est peu clair. @@@@@| [A ]| Si nous nous voyions membres de unx immense re=seau, ce e=tait sans doute aussi [A ]| en vertu du sentiment tre`s humain qui veut que lx partage diminue lx infortune. [A ]| Mais a` moi toutx au moins, qui savais e=couter lx fausset de lx raison, il [A ]| e=tait e=vident que nous e=tions peut-e^tre seulx a` faire ce que nous faisions. [A ]| Oui, dans mx moments de lucidite= je tenais cela pour possible. Et pour ne rien [A ]| vous cacher, cette lucidite= atteignait parfois a` unx telle acuite= que je en [A ]| venais a` douter de lx existence de Gaber lui-me^me. Et si je ne me e=tais pas [A ]| vivement replonge= dans lx te=ne`bres je serais peut-e^tre [A ]| alle= jusqu'a` escamoter lx patron et a` me croire seulx et unique responsable [A ]| de mx malheureuse existence. Car je me savais malheureux, a` six livres et demie [A ]| par semaine plus primes et faux frais. Et ayant supprime= Gaber et lx patron ( unx [A ]| nomme= Youdi), aurais <-> je pu me refuser au plaisir de ~~ vous me avez compris. [A ]| Mais je ne e=tais pas fait pour lx grande lumie`re qui annihile, on ne me [A ]| avait donne= que unx petite lampe et unx grande patience, pour la promener dans [A ]| lx ombres vides. je e=tais unx solide, parmi de autres solides. [A ]| Je descendis a` lx cuisine. Je ne me attendais pas a` y trouver Marthe, mais je [A ]| l' y trouvai. Elle e=tait assise dans sx rocking-chair, au coin de lx [A ]| chemine=e, et elle se berc^ait maussadement. Ce rocking-chair, a` en croire sx [A ]| dires, e=tait lx seulx possession a` laquelle elle ti^nt et elle ne se en serait [A ]| pas se=pare=e pour unx empire. De=tail a` noter, elle ne l' avait pas installe= [A ]| dans sx chambre, mais dans lx cuisine, au coin de lx chemine=e. Se couchant [A ]| tard, se levant to^t, ce est dans lx cuisine que elle en profitait lx mieux. lx [A ]| mai^tres sont nombreux, et je en e=tais, qui voient de unx mauvais oeil des [A ]| meubles de plaisance dans lx lieu du travail. [A ]| lx servante veut <-> elle se reposer? que elle se retire dans sx chambre. Que [A ]| toutx dans lx cuisine soit de bois blanc et rigide. Je dois dire que Marthe avait [A ]| exige=, avant de entrer a` mx service, que je l' autorise a` garder sx [A ]| rocking-chair dans lx cuisine. je avais refuse=, avec indignation. Puis, la [A ]| voyant ine=branlable, je avais ce=de=. je avais trop bon coeur. [A ]| On me livrait, toutx lx samedis, mx provision de lager pour lx semaine, soit unx [A ]| demi-douzaine de bouteilles de unx litre. Je ne y touchais jamais avant lx [A ]| lendemain, car il faut que lx lager se repose apre`s lx moindre de=placement. [A ]| Sur ces six bouteilles Gaber et moi, a` nous deux, en avions vide= unx. Il [A ]| devait donc en rester cinq, plus unx fond de bouteille de lx autre semaine. je [A ]| allai dans lx office. lx cinq bouteilles y e=taient, bouche=es et scelle=es, et [A ]| unx bouteille ouverte aux trois quarts vide. Marthe me suivait des yeux. Je me [A ]| en allai sans lui adresser lx parole et remontai a` lx e=tage. Je ne faisais que [A ]| aller et venir. je entrai dans lx chambre de mx fils. Assis devant sx petite [A ]| table de travail il admirait sx timbres, lx deux albums, lx grand et lx petit, [A ]| ouverts devant lui. A` mx approche il les referma vivement. Je [A ]| compris toutx de suite ce que il machinait. Mais je dis d'abord, As <-> tu [A ]| pre=pare= tx affaires? Il se leva, prit sx sac et me le donna. Je regardai [A ]| dedans. je y mis lx main et en palpai lx contenu, lx yeux dans lx vague. toutx y [A ]| e=tait. Je le lui rendis. que est <-> ce que tu fais? dis <-> je. Je regarde unx peu [A ]| mx timbres, re=pondit <-> il. Tu appelles c^a regarder tx timbres? dis <-> je. [A ]| Bien su^r, dit <-> il, avec unx effronterie inimaginable. Tais <-> toi, petit [A ]| menteur! me e=criai <-> je. Savez <-> vous ce que il e=tait en train de faire? [A ]| De transfe=rer toutx simplement de sx belle collection proprement dite a` lx [A ]| album des doubles des timbres rares et de valeur, ceux que il contemplait toutx [A ]| lx jours avec ravissement et que il ne pouvait se re=soudre a` quitter, me^me [A ]| pour quelques jours. Montre <-> moi tx Timor neuf, lx cinq reis jaune, dis <-> [A ]| je. Il he=sita. Montre-le <-> moi! me e=criai <-> je. Je le lui avais donne= [A ]| moi-me^me, il me avait cou^te= unx florin. unx occasion, a` lx e=poque. Je l' ai [A ]| mis la`-dedans, dit <-> il piteusement, en soulevant lx album des doubles. ce [A ]| e=tait toutx ce que je voulais savoir, lui entendre dire pluto^t, car je le [A ]| savais de=ja`. ce est bon, dis <-> je. je allai a` lx porte. Tu laisseras tx [A ]| deux albums a` lx maison, dis <-> je, lx petit aussi bien que lx grand. Pas unx [A ]| mot de reproche, unx simple futur prophe=tique, sur lx mode`le de ceux dont usait [A ]| Youdi. Votre fils vous accompagnera. Je sortis. Mais pendant que a` pas [A ]| de=licats, en minaudant presque, en me fe=licitant comme d'habitude du moelleux [A ]| de mx moquette, je suivais lx couloir dans lx direction de mx chambre, unx [A ]| pense=e vint me frapper qui me obligea a` retourner dans lx chambre de mx fils. [A ]| Il e=tait assis a` lx me^me place, mais dans unx attitude le=ge`rement [A ]| modifie=e, lx bras sur lx table et lx te^te sur lx bras. Cette vue me alla [A ]| droit au coeur, mais je ne en fis pas moins mx devoir. Il ne bougeait pas. Pour [A ]| plus de su^rete=, dis <-> je, nous allons mettre ces albums dans lx coffre-fort, [A ]| jusqu'a` notre retour. Il ne bougeait toujours pas. Tu me entends? dis <-> je. [A ]| Il se leva de unx bond qui renversa sx chaise et profe=ra ces paroles furieuses, [A ]| Fais <-> en ce que tu voudras! Je ne veux plus les voir! Il faut laisser passer lx [A ]| cole`re, telle est mx opinion, il faut ope=rer a` froid. Je pris lx albums et [A ]| me retirai, sans unx mot. Il me avait manque= de respect mais ce ne e=tait pas lx [A ]| moment de lui en faire convenir. Immobile dans lx couloir je entendis des bruits [A ]| de chute et de collision. unx autre, moins mai^tre [A ]| de lui que moi de moi, serait intervenu. Mais cela ne me de=plaisait pas positivement [A ]| que mx fils donna^t libre cours a` sx peine. Cela purge. lx douleur [A ]| muette est davantage a` redouter, a` mx ide=e. [A ]| lx albums sous lx bras je regagnai mx chambre. je avais e=pargne= a` mx fils [A ]| unx grave tentation, celle de mettre dans sx poche lx quelques timbres que il [A ]| affectionnait toutx particulie`renent, afin de pouvoir se en repai^tre au cours [A ]| de notre voyage. Non pas que lx fait de avoir quelques timbres sur lui fu^t en [A ]| soi re=pre=hensible. Mais c^' aurait e=te= de lx de=sobe=issance. Pour les [A ]| regarder il aurait e=te= oblige= de se cacher de sx pe`re. Et quand il les [A ]| aurait perdus, comme il ne pouvait manquer de le faire, il aurait e=te= accule= [A ]| au mensonge, pour me justifier leur disparition. Non, si cela lui e=tait vraiment [A ]| impossible de se se=parer de sx vignettes de pre=fe=rence, il aurait mieux [A ]| valu que il prenne lx album toutx entier. Car unx album se perd moins facilement [A ]| que unx timbre. Mais je e=tais meilleur juge que lui de ce que il pouvait et ne [A ]| pouvait pas. Car je savais ce que lui ne savait pas encore, entre autres choses [A ]| que cette e=preuve lui serait salutaire. Sollst entbehren, voila` [A ]| lx lec^on que je voulais lui inculquer, pendant que il e=tait jeune et tendre. [A ]| Mots magiques dont jusqu'a` lx a^ge de quinze ans je ne avais me^me pas [A ]| imagine= que on pu^t les accoler. Et cette entreprise du^t <-> elle me rendre [A ]| odieux a` sx yeux et lui faire hai+r, au-dela` de mx personne, jusqu'a` lx [A ]| ide=e me^me de pe`re, je ne l' en poursuivrais pas moins, de toutx mx forces. [A ]| lx pense=e que entre mx mort et lx sienne, se arre^tant unx instant de outrager [A ]| mx me=moire, il pourrait se demander, lx temps de unx e=clair, si je ne avais pas [A ]| eu raison, cela me suffisait, cela me de=dommageait de toutx lx mal que je me [A ]| e=tais donne= et me donnerais encore. Il se re=pondrait au ne=gatif, lx [A ]| premie`re fois, et reprendrait sx exe=crations. Mais lx doute serait seme=. Il [A ]| y reviendrait. ce est ainsi que je raisonnais. [A ]| Il me restait encore quelques heures avant lx di^ner. Je me de=cidai a` les mettre [A ]| se=rieusement a` contribution. Car apre`s di^ner je somnole. Je retirai mx [A ]| veste et mx chaussures, de=boutonnai mx pantalon et rentrai sous lx couvertures. [A ]| ce est allonge=, bien au chaud, dans lx obscurite=, que je pe=ne`tre lx [A ]| mieux lx fausse turbulence du dehors, y situe lx cre=ature que on me livre, ai [A ]| lx intuition de lx marche a` [A ]| suivre, me apaise dans lx absurde de=tresse de autrui. Loin du monde, de sx [A ]| tapage, sx agissements, sx morsures et lugubre clarte=, je le juge, et ceux [A ]| qui, comme moi, y sont irre=me=diablement plonge=s, et celui qui a besoin que je [A ]| le de=livre, moi qui ne sais me de=livrer. toutx est obscur, mais de cette simple [A ]| obscurite= qui repose des grandes mises en morceaux. Des masses se e=branlent, [A ]| nues comme des lois. Savoir de quoi elles sont faites, on ne y tient pas. lx [A ]| homme aussi est la`, quelque part, vaste bloc pe=tri de toutx lx re`gnes, simple [A ]| et seulx parmi lx autres et aussi de=nue= de impre=vu que unx rocher. Et dans ce [A ]| bloc, quelque part, se croyant unx e^tre a` part, est enfoui lx client. [A ]| N'importe qui ferait lx affaire. Mais on me paie pour chercher. je arrive et il se [A ]| de=tache, toutx sx vie il ne a attendu que cela, de e^tre pre=fe=re=, de se [A ]| croire damne=, fortune=, de se croire me=diocre, entre toutx. Tel est lx effet [A ]| que ont quelquefois sur moi lx silence, lx chaleur, lx pe=nombre, lx odeurs de [A ]| mx lit. Je me le`ve, sors, et toutx est change=. mx te^te se vide de sang, de [A ]| toutx parts me assaillent lx bruits des choses se e=vitant, se unissant, [A ]| volant en e=clats, mx yeux cherchent en vain des ressemblances, [A ]| chaque point de mx peau crie unx autre message, je chavire dans lx embrun des [A ]| phe=nome`nes. ce est en proie a` ces sensations, que heureusement je sais [A ]| illusoires, que je dois vivre et travailler. ce est gra^ce a` elles que je me [A ]| trouve unx sens. Ainsi celui que unx soudaine douleur re=veille. Il se fige, [A ]| retient sx souffle, attend, se dit, ce est unx mauvais re^ve, ou, ce est unx peu [A ]| de ne=vralgie, respire, se rendort, toutx tremblant encore. Il ne est pourtant [A ]| pas de=sagre=able, avant de se mettre au travail, de se retremper dans ce monde [A ]| massif et lent, ou` toutx se meut avec lx morne lourdeur des boeufs, patiemment [A ]| par lx chemins imme=moriaux, et ou` bien entendu toutx travail de enque^te [A ]| serait impossible. Mais en lx occurrence, je dis bien, en lx occurrence, je [A ]| avais a` cela de autres raisons plus se=rieuses je espe`re et relevant moins de [A ]| lx agre=able que de lx utile. Car ce e=tait seulement en le de=plac^ant dans [A ]| cette atmosphe`re, comment dire, de finalite= sans fin, pourquoi pas, que je [A ]| osais conside=rer lx travail a` exe=cuter. Car la` ou` Molloy ne pouvait e^tre, [A ]| Moran non plus d'ailleurs, Moran pouvait se courber sur Molloy. Et si de cet [A ]| examen il ne devait rien sortir de particulie`rement fe=cond ni de utile pour [A ]| lx exe=cution du mandat, je aurais ne=anmoins e=tabli unx sorte de rapport, et [A ]| de rapport pas force=ment faux. @@@@@| [A ]| Car lx faussete= des termes ne entrai^ne pas [A ]| fatalement celle de lx relation, que je sache. Et non seulement cela, mais je [A ]| aurais pre^te= a` mx bonhomme, de`s lx de=but, des allures de e^tre fabuleux, [A ]| ce qui ne pourrait manquer de me servir, par lx suite, je en avais lx pressentiment. [A ]| je o^tai donc mx veste et mx chaussures, je de=boutonnai mx pantalon et [A ]| me glissai sous lx couvertures, lx conscience tranquille, ne sachant que trop [A ]| bien ce que je faisais. Molloy, ou Mollose, ne e=tait pas unx inconnu pour moi. [A ]| Si je avais eu des colle`gues, je aurais pu me soupc^onner de en avoir parle= [A ]| avec eux, comme de quelqu'un appele= a` nous occuper to^t ou tard. Mais je ne [A ]| avais pas de colle`gues et je ignorais dans quelles circonstances je avais [A ]| appris sx existence. Peut-e^tre l' avais <-> je invente=e, je veux dire [A ]| trouve=e toutx faite dans mx te^te. Il est certain que on rencontre parfois des [A ]| inconnus qui ne le sont pas toutx a` fait, pour avoir joue= unx ro^le dans [A ]| certaines se=quences ce=re=brales. Cela ne me e=tait jamais arrive=, je ne me [A ]| croyais pas fait pour des expe=riences pareilles, et me^me lx simple de=ja` vu [A ]| me paraissait infiniment hors de mx porte=e. Mais cela avait toutx lx air de me [A ]| arriver alors. Car qui aurait pu me parler de Molloy sinon moi et a` qui sinon [A ]| a` moi aurais <-> je pu en parler? Je cherchai en vain. Car dans mx rares conversations [A ]| avec lx hommes je e=vitais des sujets pareils. unx autre me aurait [A ]| parle= de Molloy que je l' aurais prie= de se taire et moi pour rien au monde je [A ]| ne aurais confie= sx existence a` a^me qui vive. je aurais eu des colle`gues [A ]| e=videmment que ce ne aurait pas e=te= pareil. Entre colle`gues on dit des [A ]| choses que en toutx autre socie=te= on tait. Mais je ne avais pas de colle`gues. [A ]| Et cela explique sans doute lx immense malaise que je ressentais depuis lx [A ]| de=but de cette affaire. Car ce ne est pas unx petite affaire, pour unx homme [A ]| mu^r et qui se croit au bout de sx surprises, que de se voir lx the=a^tre de [A ]| unx ignominie pareille. Il y avait la` vraiment de quoi e^tre alarme=. lx me`re [A ]| Molloy, ou Mollose, ne me e=tait pas non plus comple`tement e=trange`re, il me [A ]| semblait. Mais elle e=tait beaucoup moins distincte que sx fils, qui Dieu sait [A ]| e=tait loin de l' e^tre, je veux dire distinct. Apre`s toutx je ne savais peut-e^tre [A ]| rien de lx me`re Molloy, ou Mollose, sauf dans lx mesure ou` unx [A ]| tel fils en porte lx traces, comme des lambeaux de coiffe. [A ]| De ces deux noms, Molloy et Mollose, lx second me semblait peut-e^tre lx plus [A ]| correct. Mais de peu. Ce que je entendais, dans mx for inte=rieur sans doute, [A ]| a` lx acoustique si mauvaise, ce e=tait unx premie`re syllabe, Mol, tre`s nette, [A ]| suivie presque aussito^t de unx seconde des plus cotonneuses, comme mange=e par [A ]| lx premie`re, et qui pouvait e^tre oy comme elle pouvait e^tre ose, ou ote, ou [A ]| me^me oc. Et si je penchais pour ose, ce e=tait probablement que mx esprit [A ]| avait unx faible pour cette finale, tandis que lx autres ne y faisaient vibrer [A ]| aucune corde. Mais du moment que Gaber avait dit Molloy, pas unx fois mais [A ]| plusieurs, et chaque fois avec unx e=gale nettete=, force me e=tait de reconnai^tre [A ]| que moi aussi je aurais du^ me dire Molloy et que en me disant Mollose [A ]| je faisais erreur. Et dore=navant, oublieux de mx pre=fe=rences, je me [A ]| obligerai a` dire Molloy, comme Gaber. que il pu^t se agir de deux personnes [A ]| diffe=rentes, lx une mx Mollose a` moi, lx autre lx Molloy de lx enque^te, [A ]| cette ide=e ne me fro^lait me^me pas, et si elle l' avait fait je l' aurais [A ]| chasse=e, comme on chasse unx mouche, ou unx frelon. Que lx homme est peu d'accord [A ]| avec lui-me^me, mx Dieu. Moi qui me flattais de e^tre ponde=re=, froid comme du [A ]| cristal et aussi pur de fausse profondeur. [A ]| je e=tais donc au courant de Molloy sans toutefois savoir grand-chose sur sx [A ]| compte. Je dirai brie`vement lx peu que je savais sur lui. je indiquerai, a` lx [A ]| me^me occasion, dans lx connaissance que je avais de Molloy, lx lacunes lx [A ]| plus frappantes. [A ]| Il disposait de tre`s peu de espace. lx temps aussi lui e=tait mesure=. Il se [A ]| ha^tait sans cesse, comme avec de=sespoir, vers des buts extre^mement proches. [A ]| Tanto^t, prisonnier, il se pre=cipitait vers je ne sais quelles e=troites [A ]| limites, et tanto^t, poursuivi, il se re=fugiait vers lx centre. [A ]| Il haletait. Il ne avait que a` surgir en moi pour que je me emplisse de [A ]| hale`tements. [A ]| Me^me en rase campagne il avait lx air de se frayer unx chemin. Il chargeait plus [A ]| que il ne marchait. Cependant il ne avanc^ait que tre`s lentement. Il se [A ]| balanc^ait, a` droite et a` gauche, a` lx manie`re de unx ours. [A ]| Il roulait lx te^te en profe=rant des mots inintelligibles. [A ]| Il e=tait massif et e=pais, difforme me^me. Et, sans e^tre noir, de couleur sombre. [A ]| Il e=tait toujours en chemin. Je ne l' avais jamais vu se reposer. Parfois il se [A ]| arre^tait et jetait autour de lui des regards furieux. [A ]| ce est ainsi que il me visitait, a` des intervalles tre`s espace=s. Je ne e=tais [A ]| plus alors que fracas, lourdeur, cole`re, e=touffenent, effort incessant, forcene= [A ]| et vain. toutx lx contraire de moi, quoi. Cela me changeait. Je le voyais [A ]| disparai^tre, dans unx sorte de hurlement de toutx lx corps, presque a` regret. [A ]| Quant a` savoir ou` il voulait en venir, je ne en avais pas lx moindre ide=e. [A ]| Rien ne me indiquait lx a^ge que il pouvait avoir. Cet aspect que je lui voyais, [A ]| je me disais que il devait l' avoir depuis toujours et que il le garderait [A ]| jusqu'a` lx fin, fin du reste que je avais du mal a` me repre=senter. Car ne [A ]| concevant pas ce qui avait pu le mettre dans unx tel e=tat, je ne concevais pas [A ]| non plus de quelle manie`re, laisse= a` sx propres moyens, il allait pouvoir y [A ]| mettre unx terme. unx fin naturelle me semblait peu probable, je ne sais pourquoi. [A ]| Mais mx fin naturelle a` moi, et je y e=tais bien de=cide=, ne serait <-> [A ]| elle pas en me^me temps lx sienne a` lui? Modeste, je ne le tenais pas pour [A ]| acquis. D'ailleurs, existe <-t-> il des fins non naturelles, ne [A ]| sont <-> elles pas toutx dans lx belle nature, lx inde=niablement bonnes comme [A ]| lx soi-disant mauvaises? Ne nous perdons pas en vaines conjectures. [A ]| Sur sx visage je ne posse=dais aucun renseignement. Je le supposais hirsute, [A ]| rocailleux et grimacier. Rien ne me y autorisait. [A ]| que unx homme comme moi, si me=ticuleux et calme dans lx ensemble, tourne= si [A ]| patiemment vers lx dehors comme vers lx moindre mal, cre=ature de sx maison, de [A ]| sx jardin, de sx quelques pauvres possessions, faisant fide`lement et avec [A ]| habilete= unx travail re=pugnant, retenant sx pense=e dans lx limites du calcul [A ]| tellement il a horreur de lx incertain, que unx homme ainsi fabrique=, car je [A ]| e=tais unx fabrication, se laisse hanter et posse=der par des chime`res, cela [A ]| aurait du^ me parai^tre e=trange, me engager me^me a` y mettre bon ordre, dans [A ]| mx propre inte=re^t. Il ne en e=tait rien. Je ne y voyais que unx besoin de [A ]| solitaire, besoin peu recommandable certes, mais qui devait se satisfaire, si je [A ]| voulais rester solitaire, et je y tenais, avec aussi peu de enthousiasme que a` [A ]| mx poules ou a` mx foi, mais avec autant de clairvoyance. D'ailleurs cela [A ]| tenait bien [A ]| peu de place dans lx ine=narrable menuiserie que e=tait mx existence, ne la [A ]| compromettait pas plus que mx re^ves et se oubliait aussi vite. Faire lx part [A ]| du feu avant lx conflagration, cela me a toujours semble= raisonnable. Et je [A ]| aurais du^ raconter mx vie que je ne aurais me^me pas fait allusion a` ces [A ]| pre=sences, et a` celle de lx infortune= Molloy moins que a` toutx autre. Car il [A ]| y en avait de autres, autrement prenantes. [A ]| Mais ces sortes de images, lx volonte= ne les retrouve que en y faisant [A ]| violence. Elle en enle`ve et y ajoute. Et lx Molloy que je renflouais, ce [A ]| me=morable dimanche de aou^t, ne e=tait certainement pas toutx a` fait celui de [A ]| mx bas-fonds, car ce ne e=tait pas sx heure. Mais pour ce qui e=tait des [A ]| traits essentiels, je e=tais tranquille, lx ressemblance y e=tait. Et lx [A ]| de=calage aurait e=te= encore plus grand que je ne aurai pas eu a` le de=plorer. [A ]| Car ce que je faisais, je ne le faisais ni pour Molloy, dont je me moquais, ni [A ]| pour moi, a` qui je renonc^ais, mais dans lx inte=re^t de unx travail qui, si il [A ]| avait besoin de nous pour se accomplir e=tait dans sx essence anonyme, et subsisterait, [A ]| habiterait lx esprit des hommes, quand sx mise=rables artisans ne [A ]| seraient plus. [A ]| Il ne sera pas dit, je crois, que je ne prenais pas mx travail au se=rieux. On [A ]| dira pluto^t, avec attendrissement, Ah! ces vieux compagnons, lx race en est [A ]| e=teinte et lx moule casse=. [A ]| Deux remarques. [A ]| lx Molloy dont ainsi je me approchais avec pre=caution ne devait ressembler au [A ]| vrai Molloy, celui avec qui je allais si prochainement e^tre aux prises, par [A ]| monts et par vaux, que de unx fac^on assez lointaine. [A ]| Je me^lais peut-e^tre de=ja`, sans me en rendre compte, au Molloy ainsi [A ]| re=cupe=re= en moi des e=le=ments du Molloy de=crit par Gaber. [A ]| Il y avait en somme trois, non, quatre Molloy. Celui de mx entrailles, lx [A ]| caricature que je en faisais, celui de Gaber et celui qui, en chair et en os, me [A ]| attendait quelque part. je y ajouterais celui de Youdi, ne e=tait lx exactitude [A ]| prodigieuse de Gaber pour toutx ce qui touchait a` sx commissions. Mauvais [A ]| raisonnement. Car pouvait <-> on se=rieusement supposer que Youdi eu^t confie= [A ]| a` Gaber toutx ce que il savait, ou croyait savoir [A ]| ( toutx un, pour Youdi), sur sx [A ]| prote=ge=? Assure=ment non. Il ne en avait dit que ce que il jugeait utile pour [A ]| lx bonne et rapide exe=cution de sx ordres. je ajouterai donc unx cinquie`me [A ]| Molloy, celui de Youdi. Mais ce cinquie`me Molloy ne se confondait <-> il pas [A ]| force=ment avec lx quatrie`me, lx vrai conme on dit, celui qui accompagne sx [A ]| ombre? je aurais paye= cher pour le savoir. Il y en avait de autres e=videmment. [A ]| Mais restons-en la, si vous voulez bien, dans notre petit cercle de initie=s. Et [A ]| ne nous me^lons pas non plus de vouloir savoir jusqu'a` quel point ces cinq [A ]| Molloy e=taient fixes et jusqu'a` quel point ils e=taient sujets a` des fluctuations. [A ]| Car Youdi avait cette particularite=, que il changeait de avis avec [A ]| unx assez grande facilite=. Cela fait trois remarques. Je ne en avais prevu que [A ]| deux. [A ]| lx glace ainsi rompue, je me jugeai en mesure de soutenir lx rapport de Gaber et [A ]| de entrer dans lx vif des donne=es officielles. Il me semblait que lx enque^te [A ]| allait enfin commencer. @@@@@| [A ]| Ce fut a` peu pre`s a` ce moment-la` que lx bruit de unx gong, frappe= avec [A ]| force, remplit lx maison. Il e=tait en effet neuf heures. Je me levai, ajustai [A ]| mx ve^tements et descendis pre=cipitamment. Pre=venir que lx soupe e=tait sur [A ]| lx table, que dis <-> je, que elle e=tait en train de se congeler, e=tait [A ]| toujours pour Marthe unx petite victoire et unx grande satisfaction. Car [A ]| habituellement [A ]| je e=tais a` table, lx serviette de=ploye=e sur mx poitrine, e=miettant lx pain, [A ]| taquinant lx couvert, jouant avec lx porte-couteau, attendant que on me serve, [A ]| quelques minutes avant lx heure convenue. Je me attaquai a` lx soupe. Ou` est [A ]| Jacques? dis <-> je. Elle haussa lx e=paules. De=testable geste de esclave. [A ]| Dites <-> lui de descendre imme=diatement, dis <-> je. Devant moi lx soupe ne [A ]| fumait plus. Avait <-> elle jamais fume=? Elle revint. Il ne veut pas descendre, [A ]| dit <-> elle. Je posai mx cuiller. Dites <-> moi, Marthe, dis <-> je, quelle est [A ]| cette pre=paration? Elle me la nomma. je en ai de=ja` mange=? dis <-> je. Elle [A ]| me assura que oui. ce est donc moi qui ne suis pas dans mx assiette, dis <-> [A ]| je. Ce trait de esprit me plut e=norme=ment, je en ris tellement que je me mis [A ]| a` hoqueter. Il fut perdu pour Marthe qui me regardait avec he=be=tement. que il [A ]| descende, dis <-> je enfin. Vous dites? dit Marthe. Je re=pe=tai mx phrase. Elle [A ]| avait toujours lx air since`rement perplexe. Nous sommes trois dans ce petit [A ]| Trianon, dis <-> je, vous, mx fils et enfin moi. Je dis, que il descende. Mais [A ]| il est souffrant, dit Marthe. Il serait a` lx agonie, dis <-> je, que il aurait [A ]| a` descendre. lx cole`re me poussait a` descendre quelquefois a` de le=gers [A ]| e=carts [A ]| de langage. Je ne pouvais les regretter. Il me semblait que toutx langage est unx [A ]| e=cart de langage. Je les confessais naturellement. Il fallait bien que je me [A ]| noircisse unx peu. [A ]| Jacques e=tait rouge comme unx pivoine. Mange tx soupe, dis <-> je, tu me en [A ]| diras des nouvelles. Je ne ai pas faim, dit <-> il. Mange tx soupe, dis <-> je. [A ]| Je compris que il ne la mangerait pas. De quoi te plains <-> tu? dis <-> je. Je [A ]| ne suis pas bien, dit <-> il. Quelle chose abominable que lx jeunesse. Essaie de [A ]| e^tre plus explicite, fis <-> je. je employai a` dessein ce terme unx peu difficile [A ]| pour lx toutx jeunes gens, car je lui en avais explique= lx signification [A ]| et lx mode de emploi, quelques jours plus to^t. je avais donc bon espoir que il [A ]| me dirait que il ne comprenait pas. Mais ce e=tait unx petit malin, a` sx [A ]| manie`re. Marthe! vocife=rai <-> je. Elle parut. lx suite, dis <-> je. Je regardai [A ]| plus attentivement par lx fene^tre. Non seulement lx pluie avait cesse=, c^a [A ]| je le savais de=ja`, mais a` lx ouest des bandes de unx beau rouge chatoyant gagnaient [A ]| a` chaque instant en hauteur. Je les devinais plus que je ne les voyais, [A ]| a` travers mx bosquet. unx grande joie, je exage`re a` peine, me inonda devant [A ]| tant de beaute=, tant de promesse. Je me en de=tournai avec [A ]| unx soupir, car lx joie que inspire lx beaute= ne est souvent pas sans me=lange, [A ]| et vis devant moi ce que avec juste raison je avais appele= lx suite. que est <-> ce [A ]| que ce est encore? dis <-> je. D'habitude lx dimanche soir nous mangions froid, [A ]| lx restes de lx volaille, poulet, caneton, oie, dinde, que sais <-> je, du [A ]| samedi soir. je ai toujours eu beaucoup de succe`s avec mx dindes, elles sont [A ]| plus inte=ressantes que lx canards, comme e=levage, a` mx avis. Plus [A ]| de=licates, peut-e^tre, mais de unx bien meilleur rendement, pour qui sait les flatter, [A ]| les me=nager, bref pour qui les aime et sait se en faire aimer. ce est [A ]| lx plat du berger, dit Marthe. je y gou^tai, a` me^me lx plat. Et que avez <-> vous [A ]| fait du poulet de hier? dis <-> je. lx visage de Marthe prit unx expression [A ]| de triomphe. Elle se attendait a` cette question, ce est e=vident, elle comptait [A ]| dessus. je ai pense= dit <-> elle, que vous feriez mieux de manger chaud, avant [A ]| votre de=part. Et qui vous a dit que je allais partir? dis <-> je. Elle alla [A ]| vers lx porte, signe certain que elle allait lancer unx fle`che. Elle ne savait [A ]| insulter que en fuyant. Je ne suis pas aveugle, dit <-> elle. Elle ouvrit lx [A ]| porte. Malheureusement, dit <-> elle. Elle referma lx porte derrie`re elle. Je [A ]| regardai mx fils. Il avait lx bouche [A ]| ouverte et lx yeux ferme=s. ce est toi qui nous a trahis? dis <-> je Il fit [A ]| semblant de ne pas y e^tre. As <-> tu dit a` Marthe que nous partions? dis <-> [A ]| je. Il dit que non. Et pourquoi pas? dis <-> je. Je ne l' ai pas vue, dit <-> il [A ]| avec cynisme. Mais elle vient de monter dans tx chambre, dis <-> je. lx plat [A ]| e=tait de=ja` pre^t, dit <-> il. Il e=tait presque digne de moi par moments. [A ]| Mais il avait tort de invoquer lx plat. Mais il e=tait encore jeune et [A ]| inexpe=rimente= et je renonc^ai a` l' accabler. Essaie de me dire, dis <-> je, [A ]| avec unx peu plus de pre=cision, ce que tu ressens. je ai mal au ventre, dit <-> [A ]| il. Mal au ventre! As <-> tu de lx fie`vre? dis <-> je. Je ne sais pas, dit <-> [A ]| il. Fixe <-> toi, dis <-> je. Il avait lx air de plus en plus abruti. Heureusement [A ]| que je aimais assez mettre lx points sur lx i. Va chercher lx [A ]| thermome`tre minute, dis <-> je, dans lx deuxie`me tiroir a` droite de mx [A ]| bureau, en partant du haut, prends tx tempe=rature et apporte <-> moi lx [A ]| thermome`tre. Je laissai passer quelques minutes, puis, sans y e^tre invite=, [A ]| re=pe=tai mot a` mot, et lentement, cette phrase assez longue et difficile, ou` [A ]| il ne figurait pas moins de trois impe=ratifs. Comme il se e=loignait, ayant [A ]| sans doute compris lx essentiel, je ajoutai avec jovialite=, Tu sais dans quelle [A ]| bouche le [A ]| mettre? Je me livrais volontiers, dans mx conversations avec mx fils, a` des [A ]| plaisanteries de unx gou^t douteux, dans unx but e=ducatif. Celles dont sur lx [A ]| moment il ne saisissait pas du toutx lx sel, et elles devaient e^tre nombreuses, [A ]| il pouvait y re=fle=chir a` loisir ou en chercher avec sx petits camarades lx [A ]| interpre=tation lx plus vraisemblable. Ce qui e=tait en soi-me^me unx excellent [A ]| exercice. Et en me^me temps je aiguillais sx jeune esprit vers unx voie des [A ]| plus fe=condes, celle de lx horreur du corps et de sx fonctions. Mais je avais [A ]| mal tourne= mx phrase, je aurais du^ dire pluto^t, Ne te trompe pas de entre=e. [A ]| ce est en scrutant de plus pre`s lx plat du berger que je eus ce repentir. je en [A ]| soulevai lx crou^te avec mx cuiller et regardai dedans. Je le sondai avec mx [A ]| fourchette. je appelai Marthe et lui dis. sx chien ne en voudrait pas. Je [A ]| songeai en souriant a` mx bureau qui ne avait en toutx et pour toutx que six [A ]| tiroirs, trois de chaque co^te= du vide ou` je enfonc^ais mx jambes. Puisque [A ]| votre di^ner est immangeable, dis <-> je, soyez assez bonne de pre=parer unx [A ]| paquet de sandwiches, avec ce que vous ne avez pas pu manger du poulet. mx fils [A ]| revint enfin. ce e=tait bien lx peine de avoir unx thermome`tre minute. [A ]| Il me le passa. L' as <-> tu essuye= au moins? dis <-> je. Me voyant loucher [A ]| apre`s lx mercure il alla a` lx porte et alluma. Que Youdi e=tait loin, a` cet [A ]| instant. Quelquefois lx hiver, rentrant harasse= et fourbu apre`s unx journe=e [A ]| de courses infructueuses, je trouvais mx babouches qui chauffaient devant lx [A ]| feu, lx empeigne tourne=e vers lx flamme. Il avait de lx fie`vre. Tu ne as rien, [A ]| dis <-> je. Puis <-> je monter? dit <-> il. Pour quoi faire? dis <-> je. Me [A ]| coucher, dit <-> il. unx beau cas de force majeure ne e=tait <-> il pas en train [A ]| de se de=velopper? Sans doute, mais je ne oserais jamais l' invoquer. Je ne [A ]| allais pas me attirer des foudres dont peut-e^tre je ne me rele`verais jamais, [A ]| simplement parce que mx fils avait des coliques. Si il tombait se=rieusement [A ]| malade en cours de route, ce serait unx autre affaire. Je ne avais pas e=tudie= [A ]| lx ancien testament pour des prunes. As <-> tu chie=, mx enfant? dis <-> je [A ]| tendrement. je ai essaye=, dit <-> il. Tu as envie? dis <-> je. Oui, dit <-> il. [A ]| Mais rien ne sort, dis <-> je. Non, dit <-> il. unx peu de vent, dis <-> je. Oui, [A ]| dit <-> il. Il me souvint soudain du cigare du pe`re Ambroise. Je l' allumai. [A ]| Nous allons voir c^a, dis <-> je, en me levant. Nous monta^mes a` lx e=tage. Je [A ]| lui fis unx lavement, a` lx eau sale=e. Il [A ]| se de=battit, mais pas longtemps. Je retirai lx canule. Essaie de le garder, dis [A ]| <-> je, ne reste pas assis sur lx pot, couche <-> toi a` plat ventre. Nous [A ]| e=tions dans lx salle de bains. Il se coucha sur lx carreaux, sx gros cul en [A ]| lx air. Laisse-le bien pe=ne=trer, dis <-> je. Quelle Journe=e. Je regardai lx [A ]| cendre de mx cigare. Elle e=tait bleue et ferme. Je me assis sur lx bord de lx [A ]| baignoire. lx porcelaine, lx glaces, lx chrome firent descendre en moi unx grand [A ]| calme. Du moins je suppose que ce e=tait eux. Ce ne e=tait pas unx grand calme [A ]| d'ailleurs. Je me levai, posai mx cigare et me brossai lx incisives. lx gencives [A ]| du fond, je les brossai aussi. Je me regardai, lx le`vres retrousse=es, [A ]| elles qui au repos me rentrent dans lx bouche. De quoi ai <-> je lx air? me dis [A ]| <-> je. lx vue de mx moustache, comme toujours, me agac^a. Elle ne e=tait pas au [A ]| point. Elle me allait bien, sans moustache je e=tais inconcevable. Mais elle [A ]| aurait du^ me aller mieux. Il aurait suffi de unx petit changement dans lx coupe. [A ]| Mais lequel? Y en avait <-> il trop, pas assez? Maintenant, dis <-> je, sans [A ]| cesser de me inspecter, remets <-> toi sur lx pot et pousse. ne e=tait <-> ce pas [A ]| pluto^t lx couleur? unx bruit de vidange me ramena a` des soucis moins e=leve=s. [A ]| Il [A ]| se releva toutx tremblant. Nous nous pencha^mes ensemble sur lx pot que apre`s unx [A ]| long moment je pris par lx anse et fis pencher de co^te= et de autre. Quelques [A ]| copeaux filandreux nageaient dans lx liquide jauna^tre. Comment veux <-> tu [A ]| chier, dis <-> je, quand tu ne as rien dans lx ventre. Il me fit remarquer que [A ]| il avait de=jeune=. Tu ne as touche= a` rien, dis <-> je. Il se taisait. je [A ]| avais touche= juste. Tu oublies que nous partons dans unx heure ou deux, dis <-> [A ]| je. Je ne pourrai pas, dit <-> il. De sorte, poursuivis <-> je, que il faut que [A ]| tu manges. unx vive douleur me traversa lx genou. que est <-> ce que tu as, papa? [A ]| dit <-> il. Je me laissai tomber sur lx escabeau, relevai mx pantalon, regardai [A ]| lx genou, pliai et de=pliai plusieurs fois lx jambe. Vite lx iodex, dis <-> je. [A ]| Tu es assis dessus, dit <-> il. Je me levai et lx pantalon retomba autour de mx [A ]| cheville. Il y a dans cette inertie des choses de quoi rendre litte=ralement [A ]| fou. Je poussai unx rugissement que durent entendre lx soeurs Elsner. Elles se [A ]| arre^tent de lire, le`vent lx te^te, se regardent, e=coutent. Plus rien. unx cri [A ]| dans lx nuit, encore unx. Deux vieilles mains, veine=es, bague=es, se cherchent, [A ]| se pressent. @@@@@| [A ]| Je relevai a` nouveau mx pantalon, le roulai avec rage sur mx [A ]| cuisse, soulevai lx couvercle de lx escabeau, y pris lx iodex et me en frottai [A ]| lx genou. lx genou est plein de petits os qui bougent. Fais-le bien pe=ne=trer, [A ]| dit mx fils. c^a il me le paierait plus tard. Quand je eus fini, je remis toutx [A ]| en place, de=roulai lx pantalon, me rassis sur lx escabeau et e=coutai. Plus [A ]| rien. A` moins que tu ne pre=fe`res que on essaie unx vrai vomitif, dis <-> je, [A ]| comme si rien ne se e=tait passe=. je ai sommeil, dit <-> il. Tu vas aller te [A ]| coucher, dis <-> je, je te apporterai au lit unx petite collation qui te fera [A ]| plaisir, tu dormiras unx peu, puis nous partirons ensemble. Je l' attirai sur mx [A ]| poitrine. que est <-> ce que tu en dis? dis <-> je. Il en dit, Oui papa. me aimait [A ]| <-> il en ce moment autant que moi je l' aimais? On ne pouvait jamais savoir [A ]| avec ce petit sournois. Va vite te coucher, dis <-> je, couvre <-> toi bien, je [A ]| viens toutx de suite. Je descendis a` lx cuisine, pre=parai et disposai sur mx [A ]| beau plateau de laque unx bol de lait chaud et unx tartine de confiture. Il a [A ]| voulu unx rapport. Il l' aura, sx rapport. Marthe me regardait sans rien dire, [A ]| vautre=e dans sx rocking-chair. On aurait dit unx Parque en panne de fil. Je [A ]| fis toutx bien propre derrie`re moi et me dirigeai vers lx porte. Puis <-> je [A ]| aller me coucher? dit <-> elle. [A ]| Elle avait attendu que je fusse debout, lx plateau charge= a` lx main, pour me [A ]| poser cette question. Je sortis, posai lx plateau sur lx chaise en bas de lx [A ]| escalier, retournai dans lx cuisine. Avez <-> vous pre=pare= lx sandwiches? dis [A ]| <-> je. Pendant ce temps lx lait se refroidissait et se couvrait de unx peau [A ]| re=voltante. Elle les avait pre=pare=s. Je vais me coucher, dit <-> elle. toutx [A ]| lx monde se couchait. Il faudra vous lever dans unx heure ou deux, dis <-> je, [A ]| pour tirer lx verrous. A` elle de de=cider si cela valait lx peine de se [A ]| coucher, dans ces conditions. Elle me demanda pour combien de temps je comptais [A ]| me absenter. Se rendait <-> elle compte que je ne partais pas seulx? Sans doute. [A ]| En montant dire a` mx fils de descendre, me^me si il ne lui avait rien dit, [A ]| elle avait du^ remarquer lx sac a` dos. Je ne en sais rien, dis <-> je. Puis [A ]| aussito^t, la voyant si vieille, pire que vieille, vieillissante, si seulx et [A ]| chagrine dans sx e=ternel coin, Ce ne sera pas long, allez. Et je l' engageai, [A ]| en termes pour moi chaleureux, a` se reposer bien pendant mx absence et a` se [A ]| distraire en visitant sx amies et en les recevant. Ne me=nagez ni lx the= ni lx [A ]| sucre, dis <-> je, et si par extraordinaire vous avez besoin de argent, [A ]| adressez <-> vous a` Mai^tre Savory. Je poussai cette soudaine amabilite= jusqu'a` [A ]| lui serrer lx main, que elle essuya hativement, de`s que elle eut compris mx [A ]| intentions, sur sx tablier. lx serrement fini, je ne la la^chai pas, cette main [A ]| rouge et molle. Mais je en pris unx doigt du bout des miens, l' attirai vers moi [A ]| et la regardai. je aurais eu des larmes a` verser que je les aurais verse=es [A ]| alors, par torrents, pendant des heures. Elle se demandait probablement si je ne [A ]| allais pas lui faire des propositions de=shonorantes. Je lui rendis sx main, [A ]| pris lx sandwiches et me en allai. [A ]| Il y avait longtemps que Marthe e=tait a` mx service. je e=tais souvent en [A ]| voyage. Je ne avais jamais pris conge= de elle de cette fac^on, mais toujours [A ]| avec de=sinvolture, me^me lorsque je avais a` craindre unx absence prolonge=e, [A ]| ce qui ne e=tait pas lx cas ce jour-la`. Quelquefois je me en allais sans lui [A ]| dire unx mot. [A ]| Avant de entrer dans lx chambre de mx fils je entrai dans la mienne. je avais [A ]| toujours lx cigare a` lx bouche mais lx jolie cendre e=tait tombe=e quelque [A ]| part. Je me reprochai ce manque de soin. Je fis dissoudre dans lx lait unx [A ]| poudre somnife`re. Je ne [A ]| lui ferai gra^ce de rien. Je me en allais avec lx plateau lorsque mx regard [A ]| tomba sur lx deux albums pose=s sur mx bureau. Je me demandai si je ne pouvais [A ]| retirer mx interdit, toutx au moins en ce qui concernait lx album des doubles. [A ]| toutx a` lx heure il e=tait venu ici, chercher lx thermome`tre. Il avait e=te= [A ]| long. Aurait <-> il profite= de lx occasion pour se emparer de quelques-uns de [A ]| sx timbres pre=fe=re=s? Je ne avais pas lx temps de toutx contro^ler. Je posai [A ]| lx plateau et cherchai quelques timbres au hasard, lx Togo unx mark carmin avec [A ]| lx beau bateau, lx Nyassa dix reis de 1901, et quelques autres. je aimais [A ]| beaucoup lx Nyassa. Il e=tait vert et repre=sentait unx girafe en train de [A ]| brouter lx cime de unx palmier. Ils e=taient a` leur place. Cela ne prouvait [A ]| rien. Cela prouvait seulement que ces timbres-la` e=taient a` leur place. Je [A ]| jugeai que je ne pouvais revenir sur mx de=cision, librement prise et clairement [A ]| e=nonce=e, sans que mx autorite= en subi^t unx diminution, ce que elle ne [A ]| e=tait gue`re en mesure de supporter. je en eus du regret. mx fils dormait [A ]| de=ja`. Je le re=veillai. Il but et mangea en grimac^ant de de=gou^t. Voila` de [A ]| quelle fac^on il me remerciait. je attendis que lx [A ]| dernie`re goutte, lx dernie`re miette eussent disparu. Il se tourna vers lx mur [A ]| et je le bordai. Il se en fallut de unx cheveu que je ne l' embrassasse. Ni lui [A ]| ni moi ne avions prononce= unx mot. Nous ne avions plus besoin de mots, pour lx [A ]| moment. Il e=tait d'ailleurs rare que mx fils me parla^t lx premier. Et quand [A ]| je lui parlais moi, il ne re=pondait lx plus souvent que avec lenteur et comme [A ]| malgre= lui. Avec sx petits camarades cependant, quand il me croyait loin, il [A ]| e=tait de unx volubilite= incroyable. Que mx pre=sence eu^t pour effet de [A ]| e=teindre cette disposition, cela ne e=tait point fait pour me de=plaire. Se [A ]| taire et e=couter, pas unx e^tre sur cent ne en est capable, ne conc^oit me^me ce [A ]| que cela signifie. ce est pourtant alors que on distingue, au-dela de lx absurde [A ]| fracas, lx silence dont lx univers est fait. Je de=sirais cet avantage pour mx [A ]| fils. Et que il resta^t a` lx e=cart de ceux qui se fe=licitent de savoir ouvrir [A ]| lx yeux. Je ne avais pas lutte=, peine=, souffert, cre=e= unx situation, ve=cu [A ]| comme unx babinga, pour que mx fils en fi^t autant. Je me retirai sur lx pointe [A ]| des pieds. je allais assez volontiers jusqu'au bout de mx ro^les. [A ]| Puisque je reculais de cette sorte [A ]| lx e=che=ance, ai <-> je a` me excuser de le dire? Je laisse tomber cette suggestion [A ]| a` toutx hasard. Et sans me y inte=resser outre mesure. Car en e=crivant [A ]| cette journe=e je suis a` nouveau celui qui la subit, qui la bourra de unx vie [A ]| anxieuse et futile, dans lx seulx but de se e=tourdir, de pouvoir ne pas faire ce [A ]| que il avait a` faire. Et ainsi que alors mx pense=e se refusait a` Molloy, de [A ]| me^me cette nuit mx plume. Il y a quelque temps de=ja` que cette confession me [A ]| travaille. Elle ne me soulage pas. [A ]| Je re=fle=chis avec unx ame`re satisfaction que si mx fils venait a` crever en [A ]| cours de route, ce ne serait pas moi qui l' aurais voulu. A` chacun sx [A ]| responsabilite=s. je en connais que elles ne empe^chent pas de dormir. [A ]| Je me dis, Il y a quelque chose dans cette maison qui me empe^che de agir. unx [A ]| homme comme moi ne peut oublier, dans sx de=robades, ce a` quoi il se de=robe. [A ]| Je descendis dans lx jardin et me promenai dans lx obscurite= presque totale. lx [A ]| jardin me aurait e=te= moins familier que je serais rentre= dans mx massifs, ou [A ]| dans mx ruches. mx cigare se e=tait e=teint sans que je y eusse pris garde. Je [A ]| le secouai et le mis dans mx poche, [A ]| avec lx intention de le jeter dans lx cendrier, ou dans lx corbeille a` papier, [A ]| plus tard. Mais lx lendemain, loin de Shit, je le retrouvai dans mx poche et mx [A ]| foi non sans satisfaction. Car je pus en tirer encore quelques bouffe=es. [A ]| De=couvrir lx cigare froid entre mx dents, le cracher, le chercher dans lx [A ]| obscurite=, le ramasser, me demander ce que il convenait de en faire, en secouer [A ]| lx cendre et le mettre dans mx poche, me repre=senter lx cendrier et lx corbeille [A ]| a` papier, ce ne e=taient la` que lx principaux relais de unx processus [A ]| que je fis durer unx quart de heure au moins. de autres avaient trait au chien [A ]| Zoulou au parfums de=cuple=s par lx pluie et dont je me amusais a` retrouver lx [A ]| sources, dans mx te^te et entre mx mains, a` unx lumie`re chez tel voisin, a` [A ]| unx bruit chez tel autre, et ainsi de suite. lx fene^tre de mx fils e=tait [A ]| faiblement e=claire=e. Il aimait dormir unx veilleuse a` co^te= de lui. Je me en [A ]| voulais unx peu de lui passer cette fantaisie. Il ne y avait pas si longtemps que [A ]| il ne pouvait dormir que a` condition de tenir dans sx bras sx ours en [A ]| peluche. Quand il aurait oublie= lx ours (Jeannot) je lui supprimerais lx veilleuse. [A ]| que aurais <-> je fait ce jour-la` sans lx [A ]| de=rivatif de mx fils? mx devoir peut-e^tre. [A ]| Me voyant aussi peu vaillant dans lx jardin que dans lx maison, je repris lx [A ]| chemin de celle-ci, en me disant que de deux choses lx une ou mx maison ne [A ]| e=tait pour rien dans lx espe`ce de ane=antissement ou` je e=voluais, ou il fallait [A ]| en accuser lx ensemble de mx petite proprie=te=. En adoptant cette [A ]| deuxie`me hypothe`se je me excusais de ce que je avais fait et, a` lx avance, de [A ]| ce que je allais faire, jusqu'a` mx de=part. Elle me apportait unx semblant de [A ]| pardon et unx instant de liberte= factice. Je l' adoptai donc. [A ]| De loin lx cuisine me avait semble= dans lx obscurite=. Et dans unx sens elle l' [A ]| e=tait. Mais dans unx autre sens elle ne l' e=tait pas. Car en collant lx oeil a` [A ]| lx vitre je y distinguai unx faible clarte= rougea^tre, ne pouvant provenir du [A ]| four, car je ne avais pas de four, mais unx simple cuisinie`re qui marchait au [A ]| gaz. unx four si vous voulez, mais unx four a` gaz. ce est <-> a` <-> dire que il y avait [A ]| unx vrai four aussi dans lx cuisine, mais de=saffecte=. Que voulez <-> vous, dans [A ]| unx maison sans four a` gaz je ne me serais pas senti a` lx aise. je aime lx [A ]| nuit, interrompant mx promenade, me approcher des fene^tres, que elles [A ]| soient e=claire=es ou non, et regarder dans lx chambres, pour voir ce qui se y [A ]| passe. Je me couvre lx visage de mx mains et regarde a` travers mx doigts. je [A ]| ai e=pouvante= plus de unx voisin de cette fac^on. Il se pre=cipite dehors, ne [A ]| trouve personne. lx chambres lx plus obscures sortent pour moi alors de lx [A ]| ombre, comme charge=es encore du jour disparu ou de lx lampe que on vient de [A ]| e=teindre, pour des motifs plus ou moins avouables. Mais lx lueurs de lx [A ]| cuisine e=taient de unx autre cate=gorie et provenaient de lx veilleuse a` globe [A ]| rouge qui, dans lx chambre de Marthe, attenante a` lx cuisine, bru^lait [A ]| e=ternellement aux pieds de unx petite madone en bois sculpte=, accroche=e au [A ]| mur. Lasse de se bercer, elle avait quitte= lx cuisine pour aller se allonger [A ]| sur sx lit, en laissant ouverte lx porte de sx chambre afin de ne rien perdre [A ]| des bruits de lx maison. Mais elle se e=tait peut-e^tre endormie. @@@@@| [A ]| Je remontai a` lx e=tage. Je me arre^tai devant lx porte de mx fils. Je me penchai [A ]| et collai lx oreille a` lx serrure. de autres collent lx oeil, moi lx [A ]| oreille, aux serrures. Je ne entendis rien, a` mx e=tonnement. Car mx fils [A ]| dormait bruyamment, lx bouche ouverte. [A ]| Je me gardai bien de ouvrir lx porte. Car ce silence avait de quoi occuper mx [A ]| esprit, pendant quelque temps. je allai dans mx chambre. [A ]| Ce fut alors que on vit cette chose sans pre=ce=dent. Moran se pre=parant a` [A ]| partir dans lx ignorance de ce a` quoi il se engageait, sans avoir consulte= [A ]| carte ni indicateur, ne ayant pas conside=re= lx question du chemin et des [A ]| e=tapes, insoucieux des perspectives me=te=orologiques, ne ayant que des notions [A ]| confuses sur lx outillage dont il importait de se munir, sur lx dure=e probable [A ]| de lx expe=dition, sur lx somme de argent dont il aurait besoin et jusque sur lx [A ]| nature du travail a` fournir et par conse=quent sur lx moyens a` mettre en [A ]| oeuvre. Cependant je sifflais, toutx en fourrant dans mx gibecie`re unx minimum de [A ]| effets analogues a` ceux que je avais indique=s a` mx fils. Je reve^tis mx [A ]| vieux costume de chasseur poivre et sel avec culotte courte se boutonnant au-dessous [A ]| du genou, des bas assortis et unx paire de fortes chaussures noires a` [A ]| tige montante. Je me penchai, lx mains sur lx fesses, et regardai mx jambes. [A ]| Gre^les et cagneuses elles se accommodaient mal de cet accoutrement, que [A ]| d'ailleurs mx village [A ]| ne me connaissait pas. Mais quand je me en allais lx nuit, pour unx destination [A ]| e=loigne=e, je le mettais volontiers, me y sentant a` mx aise quoique chie-en-lit. [A ]| Il ne me manquait plus que unx filet a` papillons pour avoir vaguement lx [A ]| air de unx instituteur de campagne en conge= de convalescence. lx lourdes bottines [A ]| de unx noir e=tincelant, et qui semblaient implorer unx pantalon en serge [A ]| bleu marine, portaient lx coup de gra^ce a` cet ensemble qui, sans elles, aurait [A ]| pu parai^tre, aux gens mal avertis, de unx mauvais gou^t de bon ton. Comme [A ]| chapeau, apre`s mu^re he=sitation, je me de=cidai pour mx paille de riz, jauni [A ]| par lx pluie. Il avait perdu sx bourdalou, ce qui le faisait parai^tre de unx [A ]| hauteur de=mesure=e. Je fus tente= de prendre mx pe`lerine noire, mais lui [A ]| pre=fe=rai finalement unx lourd parapluie de hiver a` manche massif. lx pe`lerine [A ]| est unx ve^tement pratique et je en avais plusieurs. Elle laisse aux bras unx [A ]| grande liberte= de manoeuvre et en me^me temps les dissimule. Et il y a des [A ]| occasions ou` lx pe`lerine est pour ainsi dire indispensable. Mais lx parapluie [A ]| aussi a de grands me=rites. Et si c^' avait e=te= lx hiver, ou me^me lx automne, [A ]| au lieu de lx e=te=, je les aurais [A ]| peut-e^tre pris toutx lx deux. Cela me e=tait de=ja` arrive= et je ne avais eu [A ]| que a` me en fe=liciter. [A ]| Ainsi mis je ne pouvais gue`re espe=rer passer inaperc^u. Je ne le de=sirais [A ]| pas. Se faire remarquer, dans lx me=tier que je faisais, ce est lx enfance de lx [A ]| art. Faire nai^tre des sentiments de pitie=, de indulgence, provoquer lx [A ]| hilarite= et lx sarcasmes, ce est indispensable. Autant de tarauds dans lx fu^t [A ]| des secrets. A` condition de ne pouvoir se e=mouvoir, ni de=nigrer, ni rire. Je [A ]| me mettais facilement dans cet e=tat. Puis il y avait lx nuit. [A ]| mx fils ne ferait que me ge^ner. Il ressemblait a` mille garc^ons de sx a^ge [A ]| et de sx condition. unx pe`re, ce est toutx de suite plus se=rieux. Me^me [A ]| grotesque il commande unx certain respect. Et lorsqu' on le voit en balade avec [A ]| sx jeune garc^on, dont lx visage se allonge de plus en plus, alors plus moyen [A ]| de travailler. On le prend pour unx veuf, lx couleurs lx plus gaies ne y [A ]| peuvent rien, aggravent pluto^t lx situation, en lui faisant imputer unx e=pouse [A ]| morte de longue date, en couches probablement. Et lx on ne verrait dans mx [A ]| excentricite=s que unx effet de lx viduite=, qui me aurait de=traque= lx entendement. [A ]| lx cole`re montait [A ]| en moi contre celui qui me imposait unx telle entrave. Il aurait voulu me voir [A ]| e=chouer que il ne aurait mieux su se y prendre. Si je avais pu re=fle=chir [A ]| avec mx sang-froid habituel au travail que on me demandait, je l' aurais peut-e^tre [A ]| juge= de nature a` e^tre facilite= par lx pre=sence de mx fils pluto^t [A ]| que a` en pa^tir. Mais nous ne allons pas revenir sur cette question. Peut-e^tre [A ]| pourrais <-> je le faire passer pour mx assistant, ou pour unx simple neveu. Je [A ]| lui interdirais de me appeler papa, ou de me te=moigner de lx affection, devant [A ]| autrui, sous peine de recevoir un de ces soufflets que il redoutait tellement. [A ]| Et si, toutx en roulant ces lugubres pense=es, il me arrivait ne=anmoins de temps [A ]| en temps de siffler quelques mesures, ce est que au fond je devais e^tre content [A ]| de quitter mx maison, mx jardin, mx village, moi qui d'habitude les quittais [A ]| a` regret. Il y a des gens qui sifflent sans raison. Pas moi. Et pendant que je [A ]| allais et venais dans mx chambre, faisant de lx ordre, rangeant dans lx armoire [A ]| lx ve^tements et dans leurs boi^tes lx chapeaux que je avais sortis afin de y [A ]| faire librement mx choix, fermant a` clef lx diffe=rents tiroirs, pendant ce [A ]| temps je me voyais avec joie loin de mx commune, des te^tes de connaissance, de [A ]| toutx mx ancres de salut, assis dans lx obscurite= sur unx borne, lx jambes [A ]| croise=es, unx main sur lx cuisse, coude dans cette main, menton dans lx autre, [A ]| yeux fixe=s sur lx terre, comme sur unx e=chiquier, tirant froidement mx plans, [A ]| pour lx lendemain, lx surlendemain, cre=ant lx temps a` venir. Et je oubliais [A ]| alors que mx fils serait a` mx co^te=s, se agitant, se plaignant, re=clamant [A ]| a` manger, a` dormir, salissant sx calec^on. Je rouvris lx tiroir de mx table [A ]| de nuit et y pris unx tube entier de comprime=s de morphine, mx calmant favori. [A ]| mx trousseau de clefs est e=norme, il pe`se plus de unx livre. Pas unx porte, [A ]| pas unx tiroir chez moi, dont lx clef ne me accompagne, ou` que je aille. Je les [A ]| porte dans lx poche droite de mx pantalon, de mx culotte en lx occurrence. unx [A ]| chai^ne massive, attache=e a` mx bretelle, me empe^che de les perdre. Cette [A ]| chai^ne, quatre ou cinq fois plus longue que il ne faut, repose, love=e, dans mx [A ]| poche, sur lx trousseau. lx poids me fait pencher a` droite quand je suis [A ]| fatigue= ou que je oublie de le compenser, par unx effort musculaire. Je jetai unx [A ]| dernier regard autour de [A ]| moi, remarquai que je avais ne=glige= certaines pre=cautions, y reme=diai, pris [A ]| mx gibecie`re, je ai failli e=crire mx guitare, mx canotier, [A ]| mx parapluie, je [A ]| espe`re que je ne oublie rien, e=teignis, sortis dans lx couloir et fermai mx [A ]| porte a` clef. Voila` qui est clair. je entendis aussito^t unx bruit de [A ]| e=tranglement. ce e=tait mx fils qui dormait. Je le re=veillai. Nous ne avons [A ]| pas unx instant a` perdre, dis <-> je. Il se agrippait de=sespe=re=ment a` sx [A ]| sommeil. ce e=tait naturel. Quelques heures de unx sommeil me^me de plomb ne suffisent [A ]| pas a` unx organisme a` peine pube`re e=branle= par lx indigestion. Et [A ]| comme je le secouais et l' aidais a` sortir du lit, en le tirant d'abord par lx [A ]| bras, ensuite par lx cheveux, il se de=tourna de moi avec rage, vers lx mur, et [A ]| enfonc^a sx ongles dans lx matelas. Je dus faire appel a` toutx mx vigueur pour [A ]| venir a` bout de sx re=sistance. Mais a` peine l' eus <-> je de=gage= du lit que [A ]| il se e=chappa de mx e=treinte, se jeta par terre et se y roula, en poussant [A ]| des cris de cole`re et de re=volte. c^a commenc^ait de=ja`. Devant cette [A ]| de=gou^tante exhibition force me fut de employer mx parapluie, en le tenant par [A ]| lx bout, des deux mains. Mais unx mot sur mx canotier, avant [A ]| que je oublie. lx bord e=tait perce= de deux trous, unx de chaque co^te= naturellement, [A ]| je les avais pratique=s moi-me^me, avec mx vilebrequin. Et dans ces [A ]| trous je avais fixe= lx deux bouts de unx e=lastique assez long pour passer sous [A ]| mx menton, sous mx ma^choires pluto^t, mais pas trop long, car il fallait que [A ]| il se ajusta^t bien, sous mx ma^choires pluto^t. De cette fac^on, quelles que [A ]| fussent mx exertions, mx canotier restait a` sx place, qui e=tait sur mx [A ]| te^te. Tu ne as pas honte, me e=criai <-> je, petit malappris de=gou^tant! je [A ]| allais me mettre en cole`re si je ne faisais pas attention. Et lx cole`re est unx [A ]| luxe que je ne peux me permettre. Car alors je deviens aveugle, unx rideau de [A ]| sang se met devant mx yeux et, a` lx instar du grand Gustave, je entends craquer [A ]| lx bancs de lx cour de assises. Oh! ce ne est pas impune=ment que on est [A ]| doux, poli, raisonnable, patient, jour apre`s jour, anne=e apre`s anne=e. Je [A ]| jetai mx parapluie et me pre=cipitai hors de lx chambre. Dans lx escalier je [A ]| rencontrai Marthe qui montait, sans bonnet, lx cheveux e=pars et lx ve^tements [A ]| en de=sordre. que est <-> ce qui se passe? cria <-t-> elle. Je la regardai. Elle [A ]| retourna dans sx cuisine. Je courus en tremblant a` lx [A ]| remise, pris mx cogne=e, sortis dans lx cour et me mis a` cogner a` bras raccourcis [A ]| sur unx vieille souche qui se y trouvait et sur laquelle tranquillement [A ]| lx hiver je fendais mx bu^ches en quatre. lx lame finit par se y enfoncer si [A ]| profonde=ment que je ne pus plus la de=gager. lx efforts que je fis a` cet [A ]| effet me apporte`rent, avec lx e=puisement, lx calme. Je remontai a` lx e=tage. [A ]| mx fils se habillait, en pleurant. toutx lx monde pleurait. Je l' aidai a` mettre [A ]| sx sac a` dos. Je lui dis de ne pas oublier sx imperme=able. Il voulut le [A ]| mettre dans sx sac. Je lui dis de le garder sur lx bras, pour lx moment. Il [A ]| e=tait presque minuit. Je ramassai mx parapluie. Indemne. Avance, dis <-> je. [A ]| Il sortit de lx chambre que je contemplai unx instant, avant de le suivre. unx [A ]| grand de=sordre y re=gnait. Dehors il faisait bon, a` mx humble avis. lx air [A ]| e=tait embaume=. lx gravier cria sous nos pas. Non, dis <-> je, par ici. Je me [A ]| engageai dans lx bosquet. Derrie`re moi mx fils tre=buchait, se cognait contre [A ]| lx troncs. Il ne savait pas se diriger dans lx noir. Il e=tait encore jeune, [A ]| lx mots de reproche moururent sur mx le`vres. Je me arre^tai. Prends mx main, [A ]| dis <-> je. je aurais pu dire, Donne tx main. Je dis, Prends [A ]| mx main. Bizarre. Mais lx sentier e=tait trop e=troit pour que nous pussions y [A ]| avancer de front. Je mis donc mx main derrie`re mx dos et mx fils se en [A ]| saisit, avec gratitude il me sembla. Nous arriva^mes ainsi devant lx guichet [A ]| rustique a` claire-voie ferme= a` clef. Je l' ouvris et me effac^ai, pour que [A ]| mx fils passa^t lx premier. Je me retournai vers mx maison. lx bosquet me la [A ]| cachait en partie. lx cre^te dentele=e de lx toiture, lx unique chemine=e avec [A ]| sx quatre tuyaux, se de=tachaient a` peine contre lx ciel ou` bavaient quelques [A ]| e=toiles noye=es. @@@@@| [A ]| je offris mx visage a` cette masse noire de ve=ge=tation [A ]| odorante qui e=tait a` moi, dont je pouvais faire ce que je voulais sans que [A ]| personne me fasse unx observation. Elle e=tait pleine de oiseaux chanteurs lx [A ]| te^te sous lx aile ne craignant rien, car ils me connaissaient. mx arbres, mx [A ]| arbustes, mx parterres, mx minuscules pelouses, je croyais les aimer. Si je en [A ]| retranchais quelquefois unx branche, unx fleur, ce e=tait uniquement pour leur [A ]| bien, pour que ils poussent plus dru et plus heureux. Mais je ne le faisais que [A ]| lx coeur serre=. D'ailleurs ce est simple, je ne le faisais pas, je le faisais [A ]| faire par Christie. Je ne [A ]| cultivais pas de le=gumes. lx poulailler ne e=tait pas loin. je ai menti en disant [A ]| que je avais des dindes, etc. Je ne avais que quelques poules. mx poule [A ]| grise e=tait la`, pas sur lx perchoir avec lx autres, mais par terre, dans unx [A ]| coin, dans lx poussie`re, a` lx merci des rats. lx coq ne allait plus vers elle [A ]| pour lui sauter rageusement dessus. lx jour e=tait proche, si elle ne se [A ]| reprenait, ou` lx autres poules, unissant leurs forces, la mettraient en [A ]| pie`ces, a` coups de bec et de serre. toutx e=tait silencieux. je ai lx oreille [A ]| de unx grande finesse. Mais je ne suis pas du toutx musicien. Je perc^us cet [A ]| adorable bruit fait de menus pie=tinements, de plumes nerveuses, de infimes [A ]| gloussements aussito^t re=prime=s, qui est celui des poulaillers lx nuit et qui [A ]| se ache`ve bien avant lx aube. Que de soirs je l' avais e=coute= avec ravissement, [A ]| en me disant, Demain je suis libre. Ainsi je me retournais unx dernie`re [A ]| fois vers mx petit bien, avant de le quitter, dans lx espoir de le conserver. [A ]| Dans lx ruelle, ayant referme= lx guichet a` clef, je dis a` mx fils, A` [A ]| gauche. Il y avait longtemps que je avais renonce= a` me promener avec mx fils [A ]| malgre= lx vif de=sir que je en avais [A ]| quelquefois. lx moindre sortie avec lui me mettait au supplice, tellement il se [A ]| trompait de direction. seulx cependant il semblait connai^tre toutx lx raccourcis. [A ]| Quand je l' envoyais chez lx e=picier, ou chez Madame Cle=ment, ou [A ]| me^me plus loin, sur lx route de V... chercher de lx graine, il e=tait de retour [A ]| dans lx moitie= du temps que je aurais mis moi a` faire lx me^me trajet, et sans [A ]| avoir couru. Car je ne voulais pas que on vi^t mx fils gambader dans lx rues, [A ]| comme lx chenapans que il fre=quentait en cachette. Non, je voulais que il marche [A ]| comme moi, a` petits pas rapides, lx te^te haute, lx respiration e=gale et [A ]| e=conome, balanc^ant lx bras, ne regardant ni a` droite ni a` gauche, ne ayant [A ]| lx air de rien voir et en re=alite= attentif aux moindres de=tails du chemin. [A ]| Mais avec moi il prenait invariablement lx mauvais tournant, il suffisait de unx [A ]| carrefour ou de unx simple jonction pour que il se e=carta^t du bon chemin, [A ]| celui que je avais e=lu. Je ne crois pas que il le fi^t expre`s. Mais se [A ]| reposant sur moi il ne faisait plus attention a` ce que il faisait, ne regardait [A ]| pas ou` il allait et avanc^ait machinalement plonge= dans unx sorte de songe. Et [A ]| on aurait dit que il se laissait aspirer par [A ]| toutx lx ouvertures susceptibles de le faire disparai^tre. De sorte que nous [A ]| avions pris lx habitude de nous promener chacun de sx co^te=. Et lx seulx [A ]| promenade que nous faisions re=gulie`rement ensemble e=tait celle qui nous conduisait, [A ]| lx dimanche, de lx maison a` lx e=glise et, lx messe termine=e, de lx [A ]| e=glise a` lx maison. Pris alors dans lx lent flot des fide`les mx fils ne [A ]| e=tait plus seulx avec moi. Mais il faisait partie de ce docile troupeau allant [A ]| remercier encore unx fois Dieu de sx bienfaits et implorer pardon et [A ]| mise=ricorde, et ensuite se en retournant, lx a^me rassure=e, vers de autres [A ]| satisfactions. [A ]| je attendis que il revi^nt sur sx pas, puis prononc^ai lx mots destine=s a` [A ]| re=gler cette question unx fois pour toutx. Tu te mettras derrie`re moi, dis <-> [A ]| je, et tu me suivras. Cette solution avait du bon, a` plusieurs points de vue. [A ]| Mais e=tait <-> il capable de me suivre? lx moment ne viendrait <-> il pas [A ]| fatalement ou` il le`verait lx te^te et se trouverait seulx, dans unx endroit [A ]| inconnu, et ou` moi, secouant mx pense=es, je me retournerais pour constater sx [A ]| disparition? Je jouai brie`vement avec lx ide=e de me l' attacher au moyen de [A ]| unx longue corde, [A ]| dont lx deux extre=mite=s se enrouleraient autour de nos tailles. Il y a [A ]| plusieurs fac^ons de se faire remarquer et je ne e=tais pas su^r que celle-la` [A ]| fu^t parmi lx bonnes. Et il aurait pu de=faire sx noeuds en silence, et [A ]| prendre lx large, me laissant poursuivre mx chemin toutx seulx, suivi de [A ]| unx longue corde trai^nant dans lx poussie`re, comme unx bourgeois de Calais. Jusqu'au [A ]| moment ou` lx corde, se accrochant a` unx objet fixe ou lourd, briserait mx [A ]| e=lan. Il aurait donc fallu, a` lx place de lx corde molle et silencieuse, unx [A ]| chai^ne, ce a` quoi il ne fallait pas songer. Mais je y songeai ne=anmoins, je [A ]| me amusai unx instant a` y songer, a` me imaginer dans unx monde moins mal fait et [A ]| a` chercher de quelle manie`re, ne ayant a` mx disposition que unx simple [A ]| chai^ne, sans carcan ni collier ni menottes ni fers de aucune sorte, je pourrais [A ]| enchai^ner mx fils a` moi de fac^on a` ce que il ne pu^t plus me fausser compagnie. [A ]| ce e=tait unx simple proble`me de lacs et de noeuds et je l' aurais [A ]| re=solu si il l' avait fallu. Mais de=ja` me appelait ailleurs lx image de mx [A ]| fils cheminant, non pas derrie`re moi, mais devant moi. Ainsi place= par rapport [A ]| a` lui je aurais pu l' avoir a` lx oeil et intervenir, [A ]| au moindre faux mouvement de sx part. Mais outre que je allais avoir de autres [A ]| ro^les a` jouer, pendant cette expe=dition, que celui de surveillant ou de [A ]| garde-malade, lx perspective de ne pouvoir faire unx pas sans avoir sous lx yeux [A ]| ce petit corps maussade et dodu me e=tait intole=rable. Viens ici! me e=criai [A ]| <-> je. Car en me entendant dire que il fallait prendre a` gauche il avait pris [A ]| a` gauche, comme si il avait a` coeur de me mettre hors de moi. Affaisse= sur [A ]| mx parapluie, lx te^te penche=e comme sous unx male=diction, lx doigts de mx [A ]| main libre passe=s entre deux ais du guichet, je ne bougeais pas plus que unx [A ]| statue. Il revint donc unx deuxie`me fois sur sx pas. Je te dis de me suivre et [A ]| tu me pre=ce`des, dis <-> je. [A ]| ce e=taient lx grandes vacances. sx casquette de e=colier e=tait verte avec des [A ]| lettres initiales et unx te^te de cerf ou de sanglier brode=es de or sur lx [A ]| devant. Elle e=tait pose=e sur sx gros cra^ne blond avec unx exactitude de capsule. [A ]| ce est ainsi que il se plaisait a` la porter. Il y a je ne sais quoi dans [A ]| lx couvre-chefs mis ainsi rigoureusement de aplomb qui a lx don de me [A ]| exaspe=rer. Quant a` sx imperme=able, au lieu de le porter plie= sur [A ]| lx bras, ou jete= sur lx e=paule, comme je le lui avais dit, il l' avait roule= [A ]| en boule et le tenait des deux mains, sur sx ventre. Il e=tait la` devant moi, [A ]| sx gros pieds e=carte=s, lx genoux fle=chissants, lx ventre en saillie, lx [A ]| buste en retrait, lx menton en lx air, lx bouche ouverte, dans unx attitude de [A ]| ve=ritable minus habens. Moi aussi je devais avoir lx air de tenir debout gra^ce [A ]| uniquement a` mx parapluie et a` lx appui du guichet. Je pus enfin articuler, [A ]| Es <-> tu capable de me suivre? Il ne re=pondit pas. Mais je saisis sx pense=e [A ]| aussi nettement que si il l' avait exprime=e, a` savoir, et toi, es <-> tu [A ]| capable de me mener? Minuit sonna au clocher de mx che`re e=glise. Peu [A ]| importait. Je ne e=tais plus chez moi. Je cherchai dans mx esprit ou` se trouve [A ]| toutx ce dont je ai besoin, quel objet che=ri il pouvait avoir sur lui. je [A ]| espe`re, dis <-> je, que tu ne as pas oublie= tx couteau de scout, nous pourrions [A ]| en avoir besoin. Ce couteau comportait, outre lx cinq ou six lames de [A ]| premie`re ne=cessite=, unx tire-bouchon, unx ouvre-boi^te, unx poinc^on, unx [A ]| tournevis, unx pied-de-biche et je ne sais quelles autres futilite=s encore. ce [A ]| est moi qui le lui avais donne=, a` lx occasion de sx premier prix de histoire [A ]| et de ge=ographie, sciences assimile=es pour de obscures raisons lx une a` lx [A ]| autre dans lx e=cole que il fre=quentait. lx dernier des cancres pour toutx ce [A ]| qui touchait aux lettres et aux disciplines dites exactes, il ne avait pas sx [A ]| e=gal pour lx dates des batailles, re=volutions, restaurations et autres [A ]| exploits du genre humain, dans sx lente ascension vers lx lumie`re, et pour lx [A ]| trace= des frontie`res et lx altitude des pics. Cela valait bien unx couteau de [A ]| camping. Ne me dis pas que tu l' as laisse= a` lx maison, dis <-> je. Bien su^r [A ]| que non, dit <-> il, avec fierte= et satisfaction, en frappant sx poche. Eh [A ]| bien, donne-le <-> moi, dis <-> je. Il ne re=pondit naturellement pas. Il ne [A ]| e=tait pas dans sx habitudes de tenir compte du premier avertissement. Donne <-> [A ]| moi ce couteau, me e=criai <-> je. Il me le donna. Que voulez <-> vous que il [A ]| fasse, toutx seulx avec moi dans lx nuit sans te=moins? ce e=tait pour sx bien, [A ]| pour lui e=viter de se e=garer. Car la` ou` est sx couteau, la` aussi est lx [A ]| coeur du scout, a` moins que il ne ait lx moyens de se en acheter unx autre, ce [A ]| qui ne e=tait pas lx cas de mx fils. Car il ne portait jamais de nume=raire sur [A ]| lui, ne en ayant pas besoin. Mais il mettait chaque penny que il recevait, et il [A ]| ne en [A ]| recevait pas beaucoup, d'abord dans sx tirelire italienne, ensuite a` lx caisse [A ]| de e=pargne dont je gardais lx livret par-devers moi. Il me aurait a` ce moment-la` [A ]| sans doute volontiers e=gorge=, avec ce me^me couteau que je mettais si [A ]| pose=ment dans mx poche. Mais il e=tait encore unx peu jeunet, mx fils, unx peu [A ]| mou encore, pour lx grands actes justiciers. Mais lx temps travaillait pour lui [A ]| et il se consolait peut-e^tre avec cette conside=ration, toutx stupide que il [A ]| e=tait. Quoi que il en soit, il retint cette fois sx larmes, ce dont je lui sus [A ]| gre=. Je me redressai et posai mx main sur sx e=paule, en disant, Patience, mx [A ]| fils, patience. Ce qui est terrible dans ces affaires-la`, ce est que lorsqu' on [A ]| a lx envie on ne a pas lx moyens, et inversement. Mais c^a mx fils ne pouvait [A ]| se en douter encore, lx pauvre, il devait croire que cette rage qui le faisait [A ]| trembler, et lui brouillait lx traits, ne le quitterait que lx jour ou` il [A ]| pourrait lui faire honneur. Et encore. Oui, il devait se croire unx a^me de [A ]| petit Dante`s, dont lx singeries lui e=taient d'ailleurs familie`res, telles [A ]| que lx e=ditions Hatchet se permettent de les rapporter. Puis, avec unx bonne [A ]| tape sur cette omoplate impuissante, je dis, En [A ]| route. Et mx foi je me mis effectivement en route et mx fils se e=branla derrie`re [A ]| moi. Je partais, accompagne= de mx fils, conforme=ment aux instructions [A ]| que je avais rec^ues. @@@@@| [A ]| Je ne ai pas lx intention de raconter lx diverses aventures qui nous [A ]| arrive`rent, a` moi et a` mx fils, ensemble et se=pare=ment, avant notre [A ]| arrive=e dans lx pays de Molloy. Ce serait fastidieux. Mais ce ne est pas la` ce [A ]| qui me arre^te. toutx est fastidieux, dans ce re=cit que on me impose. Mais je le [A ]| me`nerai a` mx gre=, jusqu'a` unx certain point. Et si il ne a pas lx heur [A ]| de plaire, au commanditaire, si il y trouve des passages de=sobligeants [A ]| pour lui et pour sx associe=s, tant pis pour nous toutx, pour eux toutx, car il [A ]| ne y a plus de pis pour moi. ce est <-> a` <-> dire que pour me en faire unx ide=e il me [A ]| faudrait plus de imagination que je ne en ai. Et cependant je en ai plus que [A ]| autrefois. Et ce triste travail de clerc qui ne est pas de mx ressort, je me y [A ]| soumets pour des raisons qui ne sont pas celles que on pourrait croire. je [A ]| obe=is encore aux ordres, si on veut, mais ce ne est plus lx crainte qui me [A ]| inspire. Si, je ai toujours peur, mais ce est pluto^t la` unx effet de lx [A ]| habitude. Et lx voix que je e=coute, je ne ai [A ]| pas eu besoin de Gaber pour me la transmettre. Car elle est en moi et elle me [A ]| exhorte a` e^tre jusqu'au bout ce fide`le serviteur que je ai toujours e=te=, [A ]| de unx cause qui ne est pas lx mienne, et de remplir patiemment mx ro^le jusque [A ]| dans sx dernie`res amertumes et extre=mite=s, comme je voulais, du temps de mx [A ]| vouloir, que lx autres fissent. Et cela dans lx haine de mx mai^tre et le [A ]| me=pris de sx desseins. Comme vous voyez, ce est unx voix assez ambigue+ et qui [A ]| ne est pas toujours facile a` suivre, dans sx raisonnements et de=crets. Mais [A ]| je la suis ne=anmoins, plus ou moins, je la suis en ce sens, que je la comprends, [A ]| et en ce sens, que je lui obe=is. Et lx voix sont rares je crois dont [A ]| on puisse en dire autant. Et je ai lx impression que je la suivrai dore=navant, [A ]| quoi que elle me enjoigne. Et que lorsqu' elle se taira, me laissant dans lx [A ]| doute et lx obscurite=, je attendrai que elle revienne, avant de rien faire, et [A ]| du^t lx monde entier, par lx truchement de sx innombrables autorite=s re=unies [A ]| et unanimes, me ordonner ceci et cela, sous peine de se=vices indescriptibles. [A ]| Mais ce soir, ce matin, je ai bu unx peu plus que d'habitude et je peux e^tre de [A ]| unx autre avis demain. Elle me dit [A ]| aussi, cette voix que je commence seulement a` connai^tre, que lx souvenir de ce [A ]| travail soigneusement exe=cute= jusqu'au bout me aidera a` supporter lx [A ]| longues affres de lx liberte= et du vagabondage. Est <-> ce a` dire que je serai [A ]| expulse= de mx maison, de mx jardin, unx jour, que je perdrai mx arbres, mx [A ]| pelouses, lx oiseaux dont chacun me est familier, a sx fac^on bien a` lui de [A ]| chanter, de voler, de venir vers moi ou de se enfuir a` mx approche, et toutx [A ]| lx absurdes douceurs de mx inte=rieur, ou` chaque chose a sx place, ou` je ai [A ]| toutx ce que il faut sous lx main pour pouvoir endurer de e^tre unx homme, ou` mx [A ]| ennemis ne peuvent me atteindre, que je ai mis mx vie a` e=difier, a` embellir, [A ]| a` perfectionner, a` conserver? Je suis trop vieux pour perdre toutx c^a, pour [A ]| recommencer, je suis trop vieux! Allez, Moran, du calme. Pas de e=motion, de [A ]| gra^ce. [A ]| Je disais que je ne raconterais pas toutx lx vicissitudes du chemin menant de [A ]| mx pays a` celui de Molloy, pour lx simple raison que cela ne se trouve pas [A ]| dans mx intentions. Et en e=crivant ces lignes je sais combien je me expose a` [A ]| porter ombrage a` celui que je aurais sans doute inte=re^t a` me=nager, [A ]| maintenant plus que jamais. [A ]| Mais je les e=cris quand me^me, et de unx main ferme, inexorable navette qui [A ]| mange mx page avec lx indiffe=rence de unx fle=au. Mais je en raconterai brie`vement [A ]| quelques-unes, parce que cela me parai^t souhaitable, et pour donner unx [A ]| ide=e des me=thodes de mx pleine maturite=. Mais avant de en arriver la` je [A ]| dirai lx peu que je savais, en quittant mx maison, du pays de Molloy, si [A ]| diffe=rent du mien. Car ce est une des caracte=ristiques de ce pensum que il ne [A ]| me est pas permis de bru^ler lx e=tapes et de dire toutx de go de quoi il se [A ]| agit. Mais je dois ignorer a` nouveau ce que je ne ignore plus et croie savoir [A ]| ce que en partant de chez moi je croyais savoir. Et si je de=roge de temps en [A ]| temps a` cette re`gle, ce est seulement pour des de=tails de peu de importance. [A ]| Et dans lx ensemble je me y conforme. Et avec unx telle chaleur que sans [A ]| exage=ration je suis davantage celui qui de=couvre que celui qui narre, encore [A ]| aujourd'hui, lx plupart du temps. Et ce est a` peine si, dans lx silence de mx [A ]| chambre, et lx affaire classe=e en ce qui me concerne, je sais mieux ou` je vais [A ]| et ce qui me attend que lx nuit ou` je me agrippais a` mx guichet, a` co^te= de [A ]| mx abruti de fils, dans lx ruelle. Et cela [A ]| ne me e=tonnerait pas que je me e=carte, dans lx pages qui vont suivre, de lx [A ]| marche stricte et re=elle des e=ve=nements. Mais me^me a` Sisyphe je ne pense [A ]| pas que il soit impose= de se gratter, ou de ge=mir, ou de exulter, a` en croire [A ]| unx doctrine en vogue, toujours au me^mes endroits exactement. Et il est me^me [A ]| possible que on ne soit pas trop a` cheval sur lx chemin que il emprunte du [A ]| moment que il arrive a` bon port, dans lx de=lais pre=vus. Et qui sait si il ne [A ]| croit pas a` chaque fois que ce est lx premie`re? Cela l' entretiendrait dans lx [A ]| espoir, ne est <-> ce pas, lx espoir qui est lx disposition infernale par [A ]| excellence, contrairement a` ce que on a pu croire jusqu'a` nos jours. Tandis [A ]| que se voir re=cidiver sans fin cela vous remplit de aise. @@@@@| [A ]| Par lx pays de Molloy je entends lx re=gion fort restreinte dont il ne avait [A ]| jamais franchi, et vraisemblablement ne franchirait jamais, lx limites administratives, [A ]| soit que cela lui fu^t interdit, soit que il ne en eu^t pas envie, [A ]| soit naturellement par lx effet de unx hasard extraordinaire. Cette re=gion [A ]| e=tait situe=e dans lx nord, relativement a` celle plus ame`ne ou` je vivais, et [A ]| se composait de unx agglome=ration que de aucuns gratifiaient du nom de bourg [A ]| et ou` de autres ne voyaient que unx village, et des campagnes circonvoisines. Ce [A ]| bourg, ou ce village, disons-le toutx de suite, se appelait Bally, et [A ]| repre=sentait, avec lx terres en de=pendant, unx superficie de cinq ou six [A ]| milles carre=s toutx au plus. Dans lx pays e=volue=s on appelle c^a unx commune, [A ]| je crois, ou unx canton, je ne sais pas, mais chez nous il ne existe pas de terme [A ]| abstrait et ge=ne=rique pour ces subdivisions du territoire. Et pour les [A ]| exprimer nous avons unx autre syste`me, de unx beaute= et simplicite= remarquables, [A ]| et qui consiste a` dire Bally (puisqu' il se agit de Bally) lorsqu' on [A ]| veut dire Bally et Ballyba lorsqu' on veut dire Bally plus lx terres y [A ]| affe=rentes et Ballybaba lorsqu' on veut dire lx terres de Bally exclusives de [A ]| Bally lui-me^me. Moi par exemple je vivais, et a` bien y re=fle=chir vis [A ]| toujours, a` Shit, chef-lieu de Shitba. Et lx soir, quand je me promenais, [A ]| histoire de prendre lx frais, en dehors de Shit, ce est lx frais de Shitbaba que [A ]| je prenais, et nul autre. [A ]| Ballybaba, malgre= sx peu de e=tendue, ne e=tait pas sans offrir unx certaine [A ]| varie=te=. Des pa^turages soi-disant, unx peu de tourbie`re, quelques bosquets [A ]| et, a` mesure que on se approchait de sx [A ]| confins, des aspects moutonnants et presque rieurs, comme si Ballybaba e=tait [A ]| content de ne pas aller plus loin. Mais lx principale beaute= de cette re=gion [A ]| e=tait unx sorte de crique e=trangle=e que lx mare=es lentes et grises vidaient [A ]| et remplissaient, vidaient et remplissaient. Et lx gens lx moins romanesques [A ]| sortaient du bourg en foule, pour admirer ce spectacle. lx uns disaient, Rien [A ]| ne est plus beau que ces sables a` peine mouille=s. lx autres, ce est a` mare=e [A ]| haute que il faut venir, pour voir lx crique de Ballyba. Quelle beaute= alors [A ]| que cette eau plombe=e et que on dirait morte, si on ne e=tait pas averti [A ]| du contraire! Et de autres enfin affirmaient que cela ressemblait a` unx lac [A ]| souterrain. Mais toutx e=taient d'accord, a` lx instar des habitants de Isigny, [A ]| que leur ville e=tait sur lx mer. Et ils mettaient Bally-sur-Mer en te^te de [A ]| leur papier a` lettres. Ballyba e=tait peu peuple=, ce dont franchement je me [A ]| re=jouissais a` lx avance. lx terres se pre^taient mal a` lx exploitation. Car [A ]| a` peine unx labour prenait <-> il de lx ampleur, ou unx pre=, que il se cassait [A ]| lx nez sur unx bocage druidique ou sur unx bande de marais de ou` il ne y avait [A ]| rien a` tirer sinon unx peu de tourbe de fort mauvaise qualite= ou [A ]| des de=bris de che^ne comprime= dont on fabriquait des amulettes, coupe-papier, [A ]| ronds de serviette, chapelets, scapulaires et autres babioles. lx madone de [A ]| Marthe, par exemple, provenait de Ballyba. lx pa^turages, malgre= lx pluies [A ]| torrentielles, e=taient de unx grande pauvrete= et parseme=s de rochers. ne y [A ]| poussaient dru que lx chiendent et unx e=trange gramine=e bleue et ame`re [A ]| impropre a` lx alimentation du gros be=tail, mais dont se accommodaient tant [A ]| bien que mal lx a^ne, lx che`vre et lx mouton noir. de ou` Ballyba tirait <-> il [A ]| donc sx opulence? Je vais vous le dire. Non, je ne dirai rien. Rien. [A ]| Voila` donc unx partie de ce que je croyais savoir sur Ballyba en partant de [A ]| chez moi. Je me demande si je ne confondais pas avec unx autre endroit. [A ]| A` quelque vingtaine de pas de mx guichet lx ruelle se met a` longer lx mur du [A ]| cimetie`re. lx ruelle descend, lx mur se e=le`ve de plus en plus. Passe= unx [A ]| certain point on chemine plus bas que lx morts. ce est la` que je ai mx concession [A ]| a` perpe=tuite=. Tant que durera lx terre, cette place sera a` moi, en [A ]| principe. je y allais de temps en temps contempler mx tombe. Elle [A ]| e=tait en place de=ja`. ce e=tait unx simple croix latine, blanche. je avais [A ]| voulu faire mettre mx nom dessus, avec lx ci-gi^t et mx date de naissance. On [A ]| ne aurait plus eu que a` ajouter celle de mx mort. On ne me l' avait pas permis. [A ]| Quelquefois je souriais, comme si je e=tais mort de=ja`. [A ]| Nous alla^mes a` pied pendant quelques jours, empruntant des chemins secrets. Je [A ]| ne voulais pas me montrer sur lx grand-route. [A ]| lx premier jour je trouvai lx me=got du cigare du pe`re Ambroise. Non seulement [A ]| je ne l' avais pas jete=, dans lx cendrier, dans lx corbeille a` papier, mais je [A ]| l' avais mis dans mx poche en changeant de costume. Cela se e=tait passe= a` mx [A ]| insu. Je le regardai avec e=tonnement, l' allumai, en tirai quelques bouffe=es, [A ]| le jetai. Ce fut lx fait marquant de cette premie`re journe=e. Je montrai a` mx [A ]| fils comment se servir de lx boussole de poche. Il y prenait unx grand plaisir. [A ]| Il se comportait bien, mieux que je ne l' avais espe=re=. lx troisie`me jour je [A ]| lui rendis sx couteau. [A ]| lx temps nous favorisait. Nous faisions facilement nos dix milles par jour. Nous [A ]| couchions a` lx belle e=toile. lx prudence le conseillait. [A ]| Je montrai a` mx fils comment faire unx abri avec des branchages. Il e=tait dans [A ]| lx scouts, mais ne savait rien faire. Si, il savait faire unx feu de camp. A` [A ]| chaque halte il me suppliait de le laisser exercer ce talent. Je ne en voyais [A ]| pas lx utilite=. [A ]| Nous mangions froid, des choses en boi^te que je l' envoyais chercher dans lx [A ]| villages. Il me servait a` cela. Nous buvions lx eau des ruisseaux. [A ]| toutx ces pre=cautions e=taient certainement inutiles. unx jour dans unx champ je [A ]| aperc^us unx fermier de mx connaissance. Il venait vers nous. Je fis demi-tour [A ]| aussito^t, pris mx fils par lx bras et l' entrai^nai dans lx sens oppose= au [A ]| bon. lx fermier nous rattrapa comme je l' avais pre=vu. me ayant salue=, il [A ]| demanda ou` nous allions. lx champ devait e^tre a` lui. Je re=pondis que nous [A ]| rentrions a` lx maison. Heureusement que nous ne en e=tions pas encore tre`s [A ]| loin. Il me demanda alors ou` nous avions e=te=. Peut-e^tre que on lui avait [A ]| vole= unx boeuf ou unx cochon. Faire unx tour, re=pondis <-> je. Je vous [A ]| rame`nerais bien volontiers dans mx voiture, dit <-> il, mais je ne pars que a` [A ]| lx nuit. ce est dommage, dis <-> je. Si vous voulez attendre, dit <-> il, ce [A ]| sera de bon coeur. Je le remerciai. Il ne e=tait pas [A ]| encore midi heureusement. Ne pas vouloir attendre jusqu'a` lx nuit, cela ne [A ]| avait rien de e=trange. Eh bien, bon retour, dit <-> il. Nous fi^mes unx grand [A ]| de=tour et repri^mes lx chemin du nord. Ces pre=cautions e=taient sans doute [A ]| exage=re=es. Pour bien faire il aurait fallu voyager lx nuit et se cacher lx [A ]| jour, toutx au moins lx premiers temps. Mais il faisait si beau que je ne [A ]| pouvais me y re=soudre. Je ne pensais pas que a` mx plaisir, mais je y pensais! [A ]| Pareille chose ne me e=tait jamais arrive=e, dans mx travail. Et cette lenteur [A ]| avec laquelle nous avancions! Je ne devais pas e^tre presse= de arriver. [A ]| Je re=fle=chissais par a`-coups, toutx en me abandonnant a` lx douceur de lx [A ]| e=te= finissant, aux instructions de Gaber. Je ne arrivais pas a` les [A ]| reconstituer a` mx entie`re satisfaction. lx nuit, sous lx branchages, [A ]| soustrait aux attractions de lx nature, je me donnais toutx entier a` ce [A ]| proble`me. lx bruits que faisait mx fils en dormant me ge^naient conside=rablement. [A ]| Quelquefois je sortais de lx abri et me promenais de long en [A ]| large, dans lx obscurite=. Ou je me asseyais lx dos contre unx tronc, ramenais [A ]| mx pieds sous moi, prenais mx jambes dans lx bras et appuyais lx menton sur [A ]| unx genou. [A ]| Me^me dans cette attitude je ne arrivais pas a` y voir clair. que est <-> ce que je [A ]| cherchais au juste? ce est difficile a` dire. Je cherchais lx chose qui manquait [A ]| pour que lx rapport de Gaber fu^t complet. Il me semblait que il avait du^ me [A ]| dire ce que il fallait faire de Molloy unx fois trouve=. mx travail a` moi ne [A ]| se arre^tait jamais au repe=rage. c^' aurait e=te= trop beau. Mais je devais [A ]| toujours agir sur lx inte=resse= de unx fac^on ou de unx autre, suivant lx [A ]| instructions. Ces interventions reve^taient des formes extre^mement diverses, [A ]| depuis lx plus e=nergiques jusqu'aux plus discre`tes. lx affaire Yerk, que je [A ]| mis pre`s de trois mois a` mener a` bien, aboutit lx jour ou` je re=ussis a` me [A ]| emparer de sx e=pingle de cravate et a` la de=truire. Etablir lx contact, ce ne [A ]| e=tait que lx moindre partie de mx travail. Je trouvai Yerk lx troisie`me jour. [A ]| On ne me demandait jamais lx preuve que je avais re=ussi, on me croyait sur [A ]| parole. Youdi devait avoir des moyens de recoupement. Quelquefois on me [A ]| demandait unx rapport. [A ]| unx autre fois mx mission avait consiste= a` amener lx personne dans unx certain [A ]| endroit a` unx certaine heure. Travail des plus de=licats, car il ne se agissait [A ]| pas de unx femme. Je ne ai [A ]| jamais eu a` me occuper de unx femme. Je le regrette. Je ne crois pas que Youdi [A ]| se y inte=ressa^t beaucoup. Je me rappelle a` ce propos lx vieille blague sur lx [A ]| a^me des femmes. Question, lx femmes ont <-> elles unx a^me? Re=ponse, Oui. [A ]| Question, Pourquoi? Re=ponse Afin que elles puissent e^tre damne=es. Tre`s [A ]| amusant. On me avait accorde= heureusement unx grande licence pour lx jour. ce [A ]| e=tait lx heure lx important, pas lx date. unx fois au rendez <-> vous je le [A ]| quittai, sous unx pre=texte quelconque. ce e=tait unx gentil garc^on, assez triste [A ]| et taciturne. je ai vaguement lx souvenir de avoir invente= unx histoire de [A ]| femme. Attendez, c^a me revient. Oui, je lui avais dit que elle e=tait amoureuse [A ]| de lui depuis six mois et de=sirait vivement le rencontrer dans unx lieu [A ]| e=carte=. Je l' avais me^me nomme=e. ce e=tait unx actrice assez connue. L' [A ]| ayant conduit a` lx endroit de=signe= par elle, il e=tait donc naturel que je me [A ]| retire, par de=licatesse. Je le vois encore qui me regarde me e=loigner. Il [A ]| aurait aime= me avoir comme ami, je crois. Je ne sais pas ce que il advint de [A ]| lui. Je me de=sinte=ressais de mx ope=re=s, unx fois lx intervention termine=e. [A ]| Je dirai me^me que je ne en ai jamais revu unx seulx, par lx suite. Je le dis sans [A ]| arrie`re-pense=e. Oh! je pourrais vous raconter des histoires, si je e=tais [A ]| tranquille. Quelle tourbe dans mx te^te, quelle galerie de creve=s. Murphy, [A ]| Watt, Yerk, Mercier et tant de autres. Je ne aurais pas cru que ~~ si, je le [A ]| crois volontiers. Des histoires, des histoires. Je ne ai pas su les raconter. Je [A ]| ne aurai pas su raconter celle-ci. @@@@@| [A ]| Je ne arrivais donc pas a` savoir de quelle fac^on je devais agir sur Molloy, [A ]| unx fois que je l' aurais trouve=. lx indications que Gaber ne avait pu manquer [A ]| de me fournir a` ce sujet me e=taient comple`tement sorties de lx te^te. Voila` [A ]| lx re=sultat de avoir passe= toutx lx journe=e du dimanche a` des be^tises. [A ]| Inutile que je me dise, Voyons, que est <-> ce que on me demande d'habitude? mx [A ]| instructions ne avaient rien de habituel. Il y avait bien unx certaine [A ]| ope=ration qui revenait de temps en temps, mais pas assez souvent pour avoir de [A ]| grandes chances de e^tre celle que je cherchais. Mais on ne me aurait jamais [A ]| demande= autre chose que unx seulx fois, que cette seulx fois aurait suffi pour [A ]| me lier lx mains, tellement je e=tais scrupuleux. [A ]| Je me disais que il valait mieux ne plus y penser, que je ne avais que a` [A ]| trouver Molloy d'abord, que apre`s je aviserais, [A ]| que de ici la` je avais lx temps, que lx chose me reviendrait quand je me y [A ]| attendrais lx moins et que si, ayant trouve= Molloy, je ignorais toujours ce que [A ]| il fallait en faire, je pourrais me arranger pour toucher Gaber sans que Youdi [A ]| le sache. je avais sx adresse comme il avait la mienne. Je lui enverrais unx [A ]| de=pe^che, Que faire de M? Il saurait me re=pondre en termes clairs quoique [A ]| voile=s au besoin. Mais y avait <-> il lx te=le=graphe dans Ballyba? Mais je me [A ]| disais aussi, ne e=tant que humain, que plus je tarderais a` trouver Molloy plus [A ]| je aurais de chances de me rappeler ce que je devais en faire. Et nous aurions [A ]| continue= a` avancer paisiblement a` pied, sans lx incident suivant. [A ]| unx nuit, ayant fini par me endormir a` co^te= de mx fils comme d'habitude, je [A ]| me re=veillai en sursaut, ayant lx impression que on venait de me frapper avec [A ]| violence. Soyez tranquille, je ne vais pas raconter unx re^ve proprement dit. lx [A ]| obscurite= lx plus profonde re=gnait dans lx abri. je e=coutai attentivement [A ]| sans bouger. Je ne entendais rien sauf lx ronflements et hale`tements de mx [A ]| fils. je allais me dire comme d'habitude que ce ne e=tait que unx mauvais re^ve [A ]| lorsqu' unx douleur fulgurante [A ]| me traversa lx genou. Voila` donc explique= mx soudain re=veil. Cela ressemblait [A ]| en effet a` unx coup, a` unx coup de pied de cheval je imagine. je [A ]| attendais avec anxie=te= sx retour, immobile et respirant a` peine, et en sueur [A ]| naturellement. Je faisais en somme exactement comme je croyais savoir que on [A ]| faisait, dans unx pareille conjoncture. Et en effet lx douleur revint quelques [A ]| minutes plus tard, mais moins forte que lx premie`re fois, que lx seconde [A ]| pluto^t. Ou me paraissait <-> elle moins forte seulement parce que je me y [A ]| attendais? Ou parce que je commenc^ais de=ja` a` me y habituer? Je ne pense pas. [A ]| Car elle revint encore, plusieurs fois, et chaque fois moins forte que lx [A ]| pre=ce=dente, et finalement se calma toutx a` fait, de sorte que je pus me [A ]| rendormir passablement tranquillise=. Mais avant de me rendormir je eus lx temps [A ]| de me rappeler que lx douleur en question ne e=tait pas toutx a` fait nouvelle. [A ]| Car je l' avais de=ja` ressentie, dans mx salle de bains, alors que je faisais [A ]| le lavement a` mx fils. Mais alors elle ne me [A ]| avait attaque= que unx seulx fois [A ]| et ne e=tait plus revenue. Et je me rendormis en me demandant, histoire de me [A ]| bercer, si c^' avait e=te= alors lx me^me genou que [A ]| celui qui venait de me faire si mal ou lx autre. Et ce est la` unx chose que je [A ]| ne suis jamais arrive= a` savoir. Et mx fils non plus, interroge= a` ce sujet, [A ]| ne fut pas capable de me dire lequel des deux genoux je avais frotte= devant [A ]| lui, avec de lx iodex, lx soir de notre de=part. Et je me rendormis unx peu rassure=, [A ]| en me disant, ce est unx peu de ne=vralgie provoque=e par lx longues marches [A ]| et lx nuits frai^ches et humides, et en me promettant de me procurer unx [A ]| boi^te de ouate thermoge`ne, avec lx joli de=mon dessus, a` lx premie`re occasion. [A ]| Telle est lx rapidite= de lx pense=e. Mais ce ne e=tait pas fini. Car me [A ]| e=tant re=veille= a` nouveau vers lx aube, cette fois sous lx effet de unx besoin [A ]| naturel, et lx verge en le=ge`re e=rection, pour plus de vraisemblance, je ne [A ]| pus me lever. ce est <-> a` <-> dire que je finis bien par me lever, il le fallait bien, [A ]| mais au prix de quels efforts! ce est vite dit, et vite e=crit, ne pas pouvoir, [A ]| alors que en re=alite= rien ne est plus malaise=. A` cause de lx volonte= sans [A ]| doute, que lx moindre opposition semble de=chai^ner. Ainsi je crus d'abord ne [A ]| pas pouvoir plier mx jambe, mais en me y acharnant je arrivai a` la plier, unx [A ]| peu. lx ankylose ne e=tait pas parfaite. Je parle toujours [A ]| de mx genou. Mais e=tait <-> ce lx me^me qui me avait re=veille= au de=but de lx [A ]| nuit? Je ne l' aurais pas jure=. Il ne me faisait pas mal. Il re=sistait toutx [A ]| simplement a` lx flexion. lx douleur, me ayant pre=venu en vain a` plusieurs [A ]| reprises, se e=tait tue. Voila` comment je voyais lx chose. Il me aurait e=te= [A ]| impossible de me agenouiller, par exemple, car de quelque fac^on que on se [A ]| agenouille il faut toujours plier lx deux genoux, a` moins de adopter unx attitude [A ]| franchement grotesque et impossible a` soutenir pendant plus de quelques [A ]| secondes, je veux dire lx jambe malade allonge=e devant soi, a` lx manie`re des [A ]| danseurs caucasiens. Je regardai lx genou malade a` lx lumie`re de lx lampe [A ]| e=lectrique. Il ne e=tait ni rouge ni enfle=. Je fis jouer lx rotule. On aurait [A ]| dit unx clitoris. Pendant toutx ce temps mx fils soufflait comme unx phoque. Il ne [A ]| se doutait pas de ce que pouvait lx vie. Moi aussi je e=tais nai+f. Mais je le [A ]| savais. [A ]| Il faisait cette horrible lumie`re qui pre=ce`de de peu lx lever du soleil. lx [A ]| choses regagnent sournoisement leur position de jour, se installent, font lx [A ]| mort. Je me assis avec pre=caution par terre et je dois dire avec unx certaine [A ]| curiosite=. unx autre aurait voulu se asseoir [A ]| comme d'habitude, de unx mouvement primesautier. Pas moi. toutx nouvelle que [A ]| e=tait cette nouvelle croix je trouvais toutx de suite lx meilleure manie`re de [A ]| la charrier. Mais quand on se assoit par terre il faut se asseoir en tailleur, [A ]| ou en foetus, ce sont pour ainsi dire lx seulx postures possibles, pour unx [A ]| de=butant. Je ne tardai donc pas a` me laisser aller sur lx dos. Je ne allais [A ]| pas tarder non plus a` ajouter a` lx somme de mx connaissances celle-ci, que [A ]| lorsque de toutx lx positions que emprunte sans penser lx homme normal il ne [A ]| vous reste que deux ou trois de abordables, alors il y a enrichissement de [A ]| celles-ci. je aurais soutenu pluto^t lx contraire et mordicus, si je ne e=tais [A ]| pas passe= par la`. Oui, ne pouvant rester debout ni assis avec confort, on se [A ]| re=fugie dans lx diffe=rentes stations horizontales comme lx enfant dans lx [A ]| giron de sx me`re. On les explore comme jamais avant et on y trouve des de=lices [A ]| insoupc^onne=es. Bref elles deviennent infinies. Et si malgre= toutx on vient a` [A ]| se en lasser a` lx longue, on ne a que a` se mettre debout pendant quelques [A ]| instants, voire se dresser toutx simplement sur sx se=ant. Voila` lx avantages [A ]| de unx paralysie locale et indolore. Et cela [A ]| ne me e=tonnerait pas que lx grandes paralysies classiques comportent des [A ]| satisfactions analogues et me^me peut-e^tre encore plus bouleversantes. E^tre [A ]| vraiment enfin dans lx impossibilite= de bouger, c^a doit e^tre quelque chose! [A ]| je ai lx esprit qui fond quand je y pense. Et avec c^a unx aphasie comple`te! [A ]| Et peut-e^tre unx surdite= totale! Et qui sait unx paralysie de lx re=tine! Et [A ]| tre`s probablement la perte de lx me=moire! Et juste assez de cerveau reste= [A ]| intact pour pouvoir jubiler! Et pour craindre lx mort comme unx renaissance. [A ]| Je re=fle=chis a` ce que il faudrait faire au cas ou` mx genou ne irait pas [A ]| mieux ou empirerait. Je regardais, a` travers lx branchages, lx ciel se abaisser. [A ]| lx ciel se abaisse lx matin, on ne a pas assez releve= ce phe=nome`ne. Il [A ]| se approche comme pour voir. A` moins que ce ne soit lx terre qui se soule`ve, [A ]| pour se faire approuver, avant de partir. [A ]| Je ne raconterai pas mx raisonnement. Cela me serait pourtant facile. Il [A ]| aboutit a` lx de=cision permettant lx composition du passage suivant. [A ]| As <-> tu bien dormi? dis <-> je, de`s que mx fils eut ouvert lx yeux. je [A ]| aurais pu le re=veiller, mais non, je le laissai se re=veiller naturellement. Il [A ]| finit par [A ]| me dire que il ne se sentait pas bien. Il re=pondait souvent a` co^te= de lx [A ]| question, mx fils. Ou` sommes <-> nous, dis <-> je, et quel est lx village lx [A ]| plus proche? Il me le nomma. Je le connaissais, je y avais e=te=, ce e=tait unx [A ]| gros bourg, lx hasard travaillait pour nous. je y avais me^me quelques connaissances, [A ]| parmi lx habitants. Quel jour sommes <-> nous? dis <-> je. Il me [A ]| pre=cisa lx jour sans unx instant de he=sitation. Et il venait seulement de [A ]| reprendre connaissance! Je vous ai dit que ce e=tait unx as pour lx histoire et [A ]| lx ge=ographie. ce est de lui que je appris que Condom est arrose= par lx [A ]| Bai+se. Bon, dis <-> je, tu vas te rendre toutx de suite a` Hole, tu en as pour <-> [A ]| je calculai ~~ pour trois heures toutx au plus. Il me regarda avec [A ]| e=tonnement. La`, dis <-> je, tu ache`teras unx bicyclette a` tx taille, de [A ]| occasion autant que possible. Tu peux aller jusqu'a` cinq livres. Je lui donnai [A ]| cinq livres, en coupures de dix shillings. Il faut unx porte-bagages tre`s [A ]| solide, dis <-> je, si il ne est pas tre`s solide tu le feras remplacer, par unx [A ]| tre`s solide. je essayais de e^tre clair. Je lui demandai si il e=tait content. [A ]| Il ne avait pas lx air content. Je re=pe=tai ces instructions et lui demandai a` [A ]| nouveau si il e=tait content. Il avait lx air pluto^t stupe=fait. [A ]| Effet peut-e^tre de lx grande joie que il ressentait. Peut-e^tre ne en croyait [A ]| <-> il pas sx oreilles. As <-> tu compris au moins? dis <-> je. Que c^a fait du [A ]| bien de temps en temps, unx peu de vraie conversation. Dis <-> moi ce que tu dois [A ]| faire, dis <-> je. ce e=tait lx seulx moyen de savoir si il avait compris. Je [A ]| dois aller a` Hole, dit <-> il, a` quinze milles de ici. Quinze milles? dis <-> [A ]| je. Oui, dit <-> il. Bon, dis <-> je, continue. Acheter unx bicyclette, dit <-> [A ]| il. je attendais. Plus rien. unx bicyclette! me e=criai <-> je. Mais il y a des [A ]| millions de bicyclettes a` Hole! Quel genre de bicyclette? @@@@@| [A ]| Il re=fle=chit. de [A ]| occasion, hasarda <-t-> il. Et si tu ne en trouves pas de occasion? dis <-> je. [A ]| Tu me as dit de occasion, dit <-> il. Je me tus assez longuement. Si tu ne en [A ]| trouves pas de occasion, dis <-> je enfin, que est <-> ce que tu feras? Tu ne me as [A ]| pas dit, dit <-> il. Que ce est reposant, unx peu de colloque de temps en temps. [A ]| Combien je te ai donne= de argent? dis <-> je. Il compta lx coupures. Quatre [A ]| livres dix, dit <-> il. Compte encore, dis <-> je. Il les compta a` nouveau. [A ]| Quatre livres dix, dit <-> il. Donne <-> moi c^a, dis <-> je. Il me donna lx [A ]| coupures et je les comptai. Quatre livres dix. Je te en ai donne= cinq, dis <-> [A ]| je. Il ne re=pondit pas, il laissa parler lx chiffres. [A ]| me avait <-> il pris dix shillings que il dissimulait sur sx personne? Vide tx [A ]| poches, dis <-> je. Il se mit a` les vider je e=tais toujours allonge=, ne l' [A ]| oublions pas. Il ne savait pas que je e=tais malade. D'ailleurs je ne e=tais pas [A ]| malade. Je regardais vaguement lx objets que il e=talait devant moi. Il les [A ]| sortait de sx poches un a` un, les tenait de=licatement en lx air entre pouce [A ]| et index, me en faisait voir lx diverses faces et les posait finalement par [A ]| terre a` co^te= de moi. Quand unx poche e=tait vide il en sortait lx doublure et [A ]| la secouait. Il naissait alors unx petit nuage de poussie`re. lx absurdite= de [A ]| cette ve=rification ne tarda pas a` me accabler. Je lui dis de se arre^ter. lx [A ]| dix shillings il les cachait peut-e^tre dans sx manche, ou dans sx bouche. Il [A ]| aurait fallu que je me le`ve et que je le fouille, de fond en comble. Mais alors [A ]| il aurait vu que je e=tais malade. Non pas que je fusse exactement malade. Et [A ]| pourquoi ne voulais <-> je pas que il su^t que je e=tais malade? Je ne sais pas. [A ]| je aurais pu compter lx argent qui me restait. Mais a` quoi cela me aurait <-> [A ]| il servi? Est <-> ce que je savais seulement quelle somme je avais emporte=e de chez [A ]| moi? Non. A` moi aussi je appliquais volontiers lx me=thode socratique. Est <-> ce [A ]| que je savais [A ]| combien je avais de=pense=? Non. D'habitude je tenais unx comptabilite= des [A ]| plus rigoureuses de mx voyages de affaires, je justifiais jusqu'au dernier [A ]| penny de mx frais de de=placement. Cette fois-ci non. c^' aurait e=te= unx [A ]| voyage de agre=ment que je ne aurais pas foutu lx argent en lx air avec plus de [A ]| de=sinvolture. Mettons que je me sois trompe=, dis <-> je, et que je ne te aie [A ]| donne= que quatre livres dix. Il ramassait avec flegme lx objets qui jonchaient [A ]| lx sol et les remettait dans sx poches. Comment lui faire comprendre? Laisse [A ]| c^a et e=coute <-> moi, dis <-> je. Je lui tendis lx coupures. Compte-les, dis [A ]| <-> je. Il les compta. Combien? dis <-> je. Quatre livres dix, dit <-> il. Dix [A ]| quoi? dis <-> je. Dix shillings, dit <-> il. Tu as quatre livres dix shillings, [A ]| dis <-> je. Oui, dit <-> il. Je te ai donne= quatre livres dix shillings, dis <-> [A ]| je. Oui, dit <-> il. Ce ne e=tait pas vrai, je lui en avais donne= cinq. Tu es [A ]| d'accord, dis <-> je. Oui, dit <-> il. Et pourquoi crois <-> tu que je te ai [A ]| donne= tant de argent? dis <-> je. Pourquoi tant de argent, dit <-> il. sx [A ]| visage se illumina. Pour acheter unx bicyclette, dit <-> il. Quelle sorte de [A ]| bicyclette? dis <-> je. de occasion, dit <-> il, du tic au tac. Tu te imagines [A ]| que unx bicyclette de occasion cou^te quatre livres [A ]| dix shillings? dis <-> je. Je ne sais pas, dit <-> il. Moi non plus je ne en [A ]| savais rien. Mais lx question ne e=tait pas la`. que est <-> ce que je te ai dit [A ]| exactement? dis <-> je. Nous chercha^mes toutx les deux. de occasion autant que [A ]| possible, dis <-> je enfin, voila` ce que je te ai dit. Ah, dit <-> il. Ce duo, [A ]| je ne le donne pas in extenso, je en indique seulement lx traits essentiels. Je [A ]| ne te ai pas dit de occasion dis <-> je, je te ai dit de occasion autant que [A ]| possible. Il se e=tait remis a` ramasser sx affaires. Laisse c^a, me e=criai <-> [A ]| je, et fais attention a` ce que je te dis. Il laissa tomber avec ostentation [A ]| unx grosse boule de ficelles encheve^tre=es. lx dix shillings e=taient peut-e^tre [A ]| au milieu. Toi tu ne vois pas de diffe=rence entre de occasion et de occasion [A ]| autant que possible, dis <-> je. Je regardai mx montre. Il e=tait dix [A ]| heures. Je ne faisais que ajouter a` lx confusion de nos ide=es. Ne cherche plus [A ]| a` comprendre, dis <-> je, mais e=coute ce que je vais te dire, car je ne le [A ]| dirai pas deux fois. Il se approcha de moi et se agenouilla. On aurait dit que [A ]| je allais rendre lx a^me. Tu sais ce que ce est que unx bicyclette neuve? dis <-> [A ]| je. Oui papa, dit <-> il. Eh bien, dis <-> je, si tu ne trouves pas unx [A ]| bicyclette de occasion tu ache`teras unx bicyclette neuve. Je repe`te. Je [A ]| re=pe=tai. [A ]| Moi qui avais dit que je ne re=pe=terais pas. Maintenant dis <-> moi ce que tu [A ]| as a` faire, dis <-> je. je ajoutai, Eloigne tx visage, tu pues de lx bouche. [A ]| Je faillis ajouter, Tu ne te laves pas lx dents et tu te plains de avoir des [A ]| abce`s, mais je me retins a` temps. Ce ne e=tait pas lx moment de amener unx [A ]| autre motif. Je re=pe=tai, que est <-> ce que tu dois faire? Il se recueillit. Aller [A ]| a` Hole, dit <-> il, a` quinze milles ~~. Ne te occupe pas des milles, dis <-> [A ]| je. Tu es a` Hole. Pour quoi faire? Non, je ne peux pas. Il finit par comprendre. [A ]| Pour qui est cette bicyclette, dis <-> je, pour Goering? Il ne avait [A ]| pas encore compris que lx bicyclette e=tait pour lui. Il est vrai que il ne [A ]| e=tait gue`re plus petit que moi, a` cette e=poque. Quant au porte-bagages, ce [A ]| e=tait comme si je ne avais rien dit. Mais sx esprit finit par toutx embrasser. [A ]| Au point que il me demanda ce que il devait faire si il ne avait pas assez de [A ]| argent. Tu reviendras ici et nous aviserons, dis <-> je. je avais naturellement [A ]| pre=vu, alors que je re=fle=chissais a` toutx ces questions avant lx re=veil de [A ]| mx fils, que on pourrait lui faire des difficulte=s et lui demander, vu sx [A ]| jeunesse, de ou` il tenait tant de argent. Et je savais ce que il devait faire [A ]| en ce cas, a` savoir [A ]| aller trouver, ou demander que on lui ame`ne, lx brigadier Paul, se nommer et [A ]| dire que ce e=tait moi, Jacques Moran, qui l' avais charge= de acheter unx [A ]| bicyclette a` Hole, toutx en laissant supposer que je e=tais reste= a` Shit. Il [A ]| se agissait la` e=videmment de deux ope=rations distinctes, celle d'abord qui [A ]| consistait a` pre=voir lx cas (avant lx re=veil de mx fils ) et puis celle qui [A ]| y trouvait lx parade (a` lx nouvelle que Hole e=tait lx agglome=ration lx plus [A ]| proche). Mais Je renonc^ais a` lui communiquer des instructions a` ce point subtiles. [A ]| Mais ne aie pas peur, dis <-> je, tu en as largement assez pour te [A ]| acheter unx belle bicyclette, que tu rame`neras ici sans perdre unx instant. Il [A ]| fallait toutx envisager avec mx fils. Il ne aurait jamais pu deviner ce que il [A ]| allait faire de lx bicyclette unx fois achete=e. Il aurait e=te= capable de [A ]| rester a` Hole, Dieu sait dans quelles conditions, en attendant de nouvelles [A ]| directives. Il me demanda ce que je avais. je avais du^ grimacer. je ai que je [A ]| ai assez de te voir, dis <-> je. Et je lui demandai ce que il attendait. Je ne [A ]| me sens pas bien, dit <-> il. Moi a` qui il demandait comment je allais, je ne [A ]| disais rien, et lui a` qui personne ne demandait rien, il annonc^ait que il ne [A ]| se sentait pas bien. Tu ne es pas [A ]| content, dis <-> je, de avoir unx joli ve=lo toutx flambant neuf, pour toi toutx [A ]| seulx? Je tenais de=cide=ment beaucoup a` l' entendre dire que il e=tait content. [A ]| Mais je regrettai mx phrase, qui ne pouvait que ajouter a` sx trouble. Mais [A ]| cela suffit presque pour ce colloque familial. Il quitta lx abri et quand je [A ]| jugeai que il e=tait assez loin je en sortis a` mx tour, cahin-caha. Il avait [A ]| fait unx vingtaine de pas a` peu pre`s. Je pris unx allure de=gage=e, lx dos [A ]| appuye= avec nonchalance a` unx tronc et lx bonne jambe largement plie=e devant [A ]| lx autre. Je le he=lai. Il se retourna. je agitai lx main. Il me regarda unx [A ]| instant, puis me tourna lx dos et reprit sx chemin. Je criai sx nom. Il se [A ]| retourna a` nouveau. unx lanterne! criai <-> je. unx bonne lanterne! Il ne comprenait [A ]| pas. Comment aurait <-> il pu comprendre, a` vingt pas, lui qui a` unx [A ]| seulx ne comprenait rien. Il revint vers moi. Je lui fis signe de se e=loigner, [A ]| toutx en criant, Va te en! Va te en! Il se arre^ta et me regarda, lx te^te de [A ]| co^te= comme unx perroquet, comple`tement de=sempare= apparemment. Je fis [A ]| inconside=re=ment lx mouvement de me pencher, pour ramasser unx pierre ou unx [A ]| morceau de bois ou unx motte, n'importe quel projectile, et faillis tomber. Je [A ]| cassai [A ]| au-dessus de mx te^te unx morceau de branche vive et le jetai violemment dans sx [A ]| direction. Il fit demi-tour et partit en courant. Il y avait vraiment des fois [A ]| ou` je ne comprenais rien a` mx fils. Il devait savoir que je ne pouvais l' [A ]| atteindre, me^me avec unx bonne pierre, et malgre= c^a il prenait sx jambes a` [A ]| sx cou. Peut-e^tre avait <-> il peur que je ne lui coure apre`s. En effet, je [A ]| crois que il y a quelque chose de effrayant dans mx fac^on de courir, lx te^te [A ]| rejete=e en arrie`re, lx dents serre=es, lx coudes plie=s au maximum et lx [A ]| genoux qui viennent presque me frapper au visage. Et je ai souvent rattrape= de [A ]| plus rapides que moi gra^ce a` cette fac^on de courir. On se arre^te et on me [A ]| attend, pluto^t que de faire prolonger a` sx trousses unx de=chai^nement si horrible. [A ]| Quant a` lx lanterne, nous ne avions pas besoin de lanterne. Plus tard, [A ]| quand lx bicyclette aurait pris sx place dans lx vie de mx fils, dans sx vie de [A ]| devoirs et de jeux innocents, alors unx lanterne serait indispensable, pour [A ]| e=clairer sx courses nocturnes. Et ce e=tait sans doute en pre=vision de cet [A ]| heureux avenir que je avais pense= a` lx lanterne et que je avais crie= a` mx [A ]| fils de en acheter unx bonne, afin que plus tard [A ]| sx alle=es et venues soient e=claire=es et sans danger. Et je aurais pu lui [A ]| dire e=galement de bien faire attention au timbre, de en de=visser lx petit [A ]| couvercle et de regarder bien dedans, pour se assurer que ce e=tait unx bon timbre [A ]| et en bon e=tat, avant de conclure lx marche=, et de le faire sonner pour se [A ]| rendre compte du sx que il rendait. Mais nous aurions lx temps plus tard, de [A ]| nous occuper de toutx ces choses. Et ce serait avec joie que je aiderais mx [A ]| fils, lx moment venu a` faire mettre a` sx bicyclette lx meilleurs phares, [A ]| aussi bien avant que arrie`re, et lx meilleur timbre et lx meilleurs freins qui [A ]| soient. @@@@@| [A ]| lx journe=e me sembla longue. mx fils me manquait! Je me occupais de mx mieux. [A ]| Je mangeai plusieurs fois. Je profitai de ce que je e=tais seulx enfin, sans [A ]| autre te=moin que Dieu, pour me masturber. mx fils avait du^ avoir lx me^me [A ]| ide=e, il avait du^ se arre^ter pour se masturber. je espe`re que cela lui fit [A ]| plus de plaisir que a` moi. Je fis plusieurs fois lx tour de lx abri, pensant [A ]| que cet exercice profiterait a` mx genou. je avanc^ais assez rapidement et sans [A ]| trop de douleur, mais je me fatiguais vite. Apre`s unx dizaine de pas unx grande [A ]| fatigue se emparait de mx [A ]| jambe, unx lourdeur pluto^t, et je devais me arre^ter. Cela passait toutx de [A ]| suite et je pouvais repartir. Je pris unx peu de morphine. Je me posai certaines [A ]| questions. Pourquoi ne avais <-> je pas dit a` mx fils de me rapporter de quoi [A ]| me soigner? Pourquoi lui avais <-> je cache= que je e=tais malade? Etais <-> je [A ]| au fond content de ce qui me arrivait, au point peut-e^tre de ne pas vouloir [A ]| gue=rir? Je me abandonnai assez longuement aux beaute=s de lx endroit, je regardai [A ]| longuement lx arbres, lx champs, lx ciel, lx oiseaux, et je e=coutai [A ]| attentivement lx bruits qui me arrivaient de pre`s et de loin. unx instant je [A ]| crus percevoir lx silence dont il a de=ja` e=te= question, je crois. Allonge= [A ]| dans lx abri, je pensai a` lx entreprise ou` je e=tais engage=. je essayai a` [A ]| nouveau de me rappeler ce que je devais faire de Molloy, quand je l' aurais [A ]| trouve=. Je me trai^nai jusqu'au ruisseau. Couche= je me y mirai, avant de me [A ]| laver lx visage et lx mains. je attendis que mx image se reconstitua^t, je la [A ]| regardai qui tremblante me ressemblait de plus en plus. De temps en temps unx [A ]| goutte, tombant de mx visage dessus, la brouillait a` nouveau. De lx journe=e [A ]| je ne vis personne. Mais sur lx tard je entendis des pas qui [A ]| tournaient autour de lx abri. Je ne bougeai pas. lx pas se e=loigne`rent. Mais [A ]| unx peu plus tard, sorti dans je ne sais quel but, je vis unx homme a` quelques [A ]| pas de moi, debout et immobile. Il me tournait lx dos. Il portait unx manteau [A ]| lourd pour lx saison et se appuyait sur unx ba^ton tellement massif, et tellement [A ]| plus gros vers lx bas que vers lx haut, que on aurait dit unx massue. Il se [A ]| retourna et nous nous regarda^mes assez longuement en silence. ce est <-> a` <-> dire [A ]| que moi je le fixai carre=ment, comme je le fais toujours, pour faire croire que [A ]| je ne ai pas peur, tandis que lui me jetait unx regard rapide de temps en temps, [A ]| puis baissait lx yeux, moins par timidite= apparemment que afin de re=fle=chir [A ]| tranquillement a` ce que il venait de voir, avant de y ajouter de autres images. [A ]| Car lx coup d'oeil e=tait de unx froideur et de unx force extre^mes. lx visage [A ]| e=tait pa^le et beau, je me en serais contente=. je allais lui donner cinquante-cinq [A ]| ans lorsqu' il o^ta sx chapeau, lx tint unx instant a` lx main, puis le [A ]| remit sur sx te^te. Cela ne ressemblait en rien a` ce que on appelle unx coup de [A ]| chapeau. Mais je crus bon de me incliner. lx chapeau e=tait toutx a` fait [A ]| extraordinaire, de forme et de couleur. Je ne essaierai pas [A ]| de le de=crire, il ne rentrait dans aucune des cate=gories qui me e=taient [A ]| familie`res. lx cheveux, dont lx salete= ne cachait pas lx blancheur, e=taient [A ]| abondants et bouffaient. je eus lx temps, avant que il ne les comprima^t a` [A ]| nouveau sous sx chapeau, de les voir qui se dressaient lentement sur lx cra^ne. [A ]| lx visage e=tait sale et poilu, oui, il e=tait pa^le, beau, sale et poilu. Il [A ]| eut unx mouvement bizarre, comme unx poule qui gonfle sx plumes et puis lentement [A ]| devient plus petite que avant. Je crus que il allait partir sans me adresser [A ]| lx parole. Mais soudain il me demanda de lui donner unx morceau de pain. Il [A ]| accompagna cette humiliante reque^te de unx coup d'oeil flamboyant. lx accent [A ]| e=tait celui de unx e=tranger ou de unx homme qui a perdu lx habitude de lx [A ]| parole. En effet je me e=tais dit, avec soulagement, rien que en le voyant de [A ]| dos, ce est unx e=tranger. Voulez <-> vous unx boi^te de sardines? dis <-> je. Il [A ]| me demandait du pain et je lui proposais du poisson. toutx mx caracte`re est [A ]| la`. Du pain, dit <-> il. Je rentrai dans lx abri et pris lx morceau de pain que [A ]| je re=servais a` mx fils, qui aurait sans doute faim a` sx retour. Je le lui [A ]| donnai. Je me attendais a` ce que il le de=vora^t sur place. Mais il le rompit [A ]| en deux [A ]| et mis lx morceaux dans lx poches de sx manteau. Vous permettez que je [A ]| regarde votre ba^ton? dis <-> je. je avanc^ai lx main. Il ne bougea pas. Je mis [A ]| mx main sur lx ba^ton, au-dessous de lx sienne. Je sentis sx doigts qui lentement [A ]| la^chaient prise. ce e=tait moi maintenant qui tenais lx ba^ton. sx [A ]| le=ge`rete= me e=tonna. Je le lui remis dans lx main. Il me jeta unx dernier [A ]| regard et se en alla. Il faisait presque nuit. Il marchait de unx pas rapide et [A ]| incertain, trai^nait lx ba^ton plus que il ne se en servait, changeait souvent [A ]| de direction. Je l' aurais volontiers suivi longuement des yeux. je aurais voulu [A ]| e^tre a` lx heure de midi, au milieu de unx de=sert, et le suivre des yeux jusqu'a` [A ]| ce que il ne fu^t plus que unx point, aux abords de lx horizon. Je restai [A ]| dehors unx bon moment encore. De temps en temps je tendais lx oreille. Mais mx [A ]| fils ne arrivait pas. Comme je commenc^ais a` avoir froid je rentrai dans lx [A ]| abri et me allongeai, sous lx manteau de mx fils. Mais sentant lx sommeil me [A ]| gagner je sortis a` nouveau et allumai unx grand feu de bois, pour guider mx [A ]| fils vers moi. Quand lx feu eut pris, je me dis, Mais maintenant je vais pouvoir [A ]| me chauffer! Je me chauffai, en frottant mx mains [A ]| lx une contre lx autre apre`s les avoir pre=sente=es a` lx flamme et avant de [A ]| les y pre=senter a` nouveau, et en tournant lx dos a` lx flamme et en relevant [A ]| lx pan de mx veston, et en tournoyant comme sur unx broche. Et a` lx fin, ne en [A ]| pouvant plus de chaleur et de fatigue, je me allongeai sur lx sol pre`s du feu [A ]| et me endormis, en me disant, Peut-e^tre que unx e=tincelle mettra lx feu a` mx [A ]| ve^tements et que je me re=veillerai torche vivante. Et en me disant beaucoup de [A ]| autres choses encore, appartenant a` des se=ries distinctes et sans lien entre [A ]| elles apparemment. Mais a` mx re=veil il faisait a` nouveau jour et lx feu [A ]| e=tait e=teint. Mais lx braise en e=tait encore chaude. mx genou ne allait pas [A ]| mieux, mais il ne allait pas plus mal non plus. ce est <-> a` <-> dire que il allait [A ]| peut-e^tre unx peu plus mal, sans que je fusse en e=tat de me en rendre compte, [A ]| a` cause de lx habitude de plus en plus mise=ricordieuse que je en prenais. Mais [A ]| je ne crois pas. Car toutx en e=coutant mx genou, et puis en lui faisant subir [A ]| des e=preuves, je me me=fiais de cette accoutumance et essayais de en faire [A ]| abstraction. Et ce e=tait pluto^t unx autre, admis dans lx secret de mx seulx [A ]| sensations, qui disait, Aucun changement, Moran, [A ]| aucun changement. Cela peut parai^tre impossible. je allai dans lx bosquet pour [A ]| me tailler unx ba^ton. Mais ayant enfin trouve= unx branche a` mx convenance, je [A ]| me rappelai que je ne avais pas de couteau. Je rentrai dans lx abri, espe=rant y [A ]| trouver lx couteau de mx fils parmi lx objets que il avait pose=s par terre et [A ]| omis de ramasser. Il ne y e=tait pas. Par contre mx regard tomba sur mx [A ]| parapluie et je me dis, A` quoi bon me tailler unx ba^ton puisque je ai mx [A ]| parapluie. Et je me exerc^ai a` marcher appuye= sur mx parapluie. Et si de [A ]| cette fac^on je ne avanc^ais ni plus vite ni avec moins de douleur, du moins je [A ]| me fatiguais moins vite. Et au lieu de avoir a` me arre^ter toutx lx dix pas, [A ]| pour me reposer, je en faisais facilement quinze, avant de e^tre oblige= de me [A ]| arre^ter. Et pendant lx repos aussi mx parapluie me servait. Car appuye= dessus [A ]| je constatais que lx lourdeur de mx jambe, due sans doute a` unx de=faut de circulation, [A ]| se dissipait encore plus vite que lorsque je me tenais debout gra^ce [A ]| au seulx secours de mx muscles et de lx arbre de vie. Et ainsi e=quipe= je ne me [A ]| contentais point de tourner autour de lx abri, comme je avais fait lx veille, [A ]| mais je en rayonnais dans [A ]| toutx lx sens. Et je gagnai me^me unx petite e=minence de ou` je dominais mieux [A ]| toutx lx e=tendue ou` mx fils pouvait [A ]| surgir de unx moment a` lx autre. Et je le [A ]| voyais de temps en temps en imagination, courbe= sur lx guidon ou debout sur lx [A ]| pe=dales, de plus en plus proche, et je l' entendais qui haletait et je voyais [A ]| peinte sur sx visage poupon lx joie de rentrer enfin. Mais en me^me temps je [A ]| surveillais lx abri, qui me attirait de unx fac^on extraordinaire, de sorte que [A ]| passer de unx rayon a` lx autre, au niveau de leur plus grand e=cart, ce qui eu^t [A ]| e=te= commode, me e=tait impossible. Mais je devais refaire chaque fois mx [A ]| sortie en sens inverse, jusqu'a` lx abri, pour me assurer que toutx y e=tait en [A ]| ordre, avant de en entreprendre unx autre. Et je consumai lx plus grande partie [A ]| de cette seconde journe=e dans ces vaines alle=es et venues, dans ce guet et ces [A ]| imaginations, mais pas lx journe=e toutx entie`re. Car je me allongeais aussi de [A ]| temps en temps dans lx abri, qui devenait pour moi mx petite maison, afin de [A ]| re=fle=chir tranquillement a` certaines choses, et notamment a` mx provisions [A ]| de bouche qui allaient rapidement se e=puisant, a` tel point que apre`s unx repas [A ]| englouti a` [A ]| cinq heures il ne me restait plus que deux boi^tes de sardines, unx poigne=e de [A ]| biscuits et quelques pommes. Mais je essayais aussi de me rappeler ce que je [A ]| devais faire de Molloy, unx fois que je l' aurais trouve=. Et je me penchais [A ]| aussi sur moi, sur ce que il y avait de change= depuis quelque temps en moi. Et [A ]| il me semblait me voir vieillir a` unx vitesse de e=phe=me`re. Mais lx ide=e de [A ]| vieillissement ne e=tait pas exactement celle qui se pre=sentait alors a` moi. [A ]| Et ce que je voyais ressemblait pluto^t a` unx e=miettement, a` unx effondrement [A ]| rageur de toutx ce qui depuis toujours me prote=geait de ce que depuis toujours [A ]| je e=tais condamne= a` e^tre. Ou je assistais a` unx sorte de forage de plus en [A ]| plus rapide vers je ne sais quel jour et quel visage, connus et renie=s. Mais [A ]| comment de=crire cette sensation qui de sombre et massive, de grinc^ante et [A ]| pierreuse, se faisait soudain liquide. Et je voyais alors unx petite boule [A ]| montant lentement des profondeurs, a` travers des eaux calmes, unie d'abord, a` [A ]| peine plus claire que lx remous qui l' escortent, puis peu a` peu visage, avec [A ]| lx trous des yeux et de lx bouche et lx autres stigmates, sans que on puisse [A ]| savoir si [A ]| ce est unx visage de homme ou de femme, jeune ou vieux, ni si sx calme aussi ne [A ]| est pas unx effet de lx eau qui le se=pare du jour. Mais je dois dire que je ne [A ]| pre^tais que unx attention distraite a` ces pauvres figures, ou` sans doute mx [A ]| sentiment de de=ba^cle cherchait a` se contenir. Et le fait de ne pas y travailler [A ]| davantage marquait encore combien je avais change= de=ja` et combien il me [A ]| devenait indiffe=rent de me posse=der. Et je serais sans doute alle= de [A ]| de=couverte en de=couverte, sur mx compte, si je avais insiste=. Mais il suffisait [A ]| que je commence a` y faire jaillir unx peu de clarte=, je veux dire dans [A ]| cette obscure agitation qui me gagnait, a` lx aide de unx figure ou de unx jugement, [A ]| pour que je me jette vers de autres soucis. Et unx peu plus tard toutx [A ]| e=tait a` recommencer. Et dans cette fac^on de faire aussi je avais du mal a` me [A ]| reconnai^tre. Car il ne e=tait pas dans mx nature, je veux dire dans mx [A ]| habitudes, de mener mx calculs de front mais je les se=parais lx uns des [A ]| autres et les poussais au maximum a` tour de ro^le. Et me^me lx indications qui [A ]| me manquaient au sujet de Molloy, quand je les sentais qui remuaient au fond de [A ]| mx me=moire, je me en de=tournais [A ]| brusquement vers de autres inconnues. Et moi qui quinze jours auparavant aurais [A ]| calcule= avec joie combien de temps je pourrais durer avec lx vivres qui me [A ]| restaient, en faisant intervenir probablement lx question des vitamines et des [A ]| calories, et e=tabli dans mx te^te unx se=rie de menus se approchant asymptotiquement [A ]| du ne=ant alimentaire, je me contentais ce jour-la` de constater mollement [A ]| que je serais biento^t mort de inanition, si je ne arrivais a` renouveler [A ]| mx provisions. Ainsi se e=coula cette seconde journe=e. Mais il reste unx incident [A ]| a` noter, avant de passer au lendemain. @@@@@| [A ]| Je venais de allumer mx feu et le regardais prendre lorsque je me entendis [A ]| interpeller. lx voix, si proche de=ja` que je sursautai, e=tait celle de unx [A ]| homme. Mais ayant sursaute= je me repris et continuai a` me occuper de mx feu [A ]| comme si de rien ne e=tait, en le remuant avec unx branche que je avais [A ]| arrache=e a` cet effet peu de temps avant et dont je avais enleve= lx tiges et [A ]| lx feuilles et me^me unx partie de lx e=corce, avec [A ]| mx seulx ongles. je ai [A ]| toujours aime= e=corcher lx branches et mettre a` nu lx jolie ste`le claire et [A ]| lisse. Mais de obscurs sentiments [A ]| de amour et de pitie= vis-a`-vis de lx arbre me en empe^chaient lx plus souvent. [A ]| Et je comptais parmi mx intimes lx dragonnier de Te=ne=riffe qui pe=rit a` lx [A ]| a^ge de cinq mille ans, frappe= par lx foudre. ce e=tait unx exemple de [A ]| longe=vite=. ce e=tait unx grosse branche pleine de se`ve qui ne se enflammait [A ]| pas quand je la piquais dans lx feu. Je la tenais par lx petit bout. lx [A ]| cre=pitation du feu, du bois qui se y tordait pluto^t, car lx feu triomphant ne [A ]| cre=pite pas, mais fait unx toutx autre bruit, avait permis a` lx homme de arriver [A ]| toutx pre`s de moi, a` mx insu. Si il y a [A ]| unx chose qui me irrite, ce est de [A ]| e^tre pris moi-me^me au de=pourvu. Je continuais donc, malgre= mx mouvement de [A ]| effroi et en espe=rant que il e=tait passe= inaperc^u, de tisonner lx feu comme [A ]| si je avais e=te= seulx. Mais au contact de sx main se abattant sur mx e=paule [A ]| je fus bien oblige= de faire comme toutx autre aurait fait a` mx place, ce a` [A ]| quoi je arrivai en me retournant vivement de unx mouvement bien simule= je [A ]| espe`re de crainte et de cole`re. Me voila` face a` face avec unx homme dont je [A ]| distinguais mal d'abord lx physique et lx traits, a` cause de lx obscurite=. [A ]| Salut lx ami, dit <-> il. Mais peu a` peu je me fis [A ]| unx ide=e du genre de individu que ce e=tait. Et mx foi il y avait entre sx [A ]| diverses parties unx grande concordance et unx grande harmonie, et on pouvait [A ]| dire de lui que il avait lx corps de sx visage, et inversement. Et si je avais [A ]| pu voir sx cul, nul doute que je ne l' eusse trouve= digne du reste. Je ne me [A ]| attendais pas a` trouver quelqu'un dans ce bled, dit <-> il, ce est unx veine. [A ]| Et en me e=cartant du feu, qui commenc^ait a` flamber, et dont lx lumie`re, ne [A ]| e=tant plus intercepte=e par moi, tomba sur lx intrus, je pus me rendre compte [A ]| que je ne me e=tais pas trompe= et que ce e=tait bien lx genre de emmerdeur que [A ]| je avais entrevu. Pouvez <-> vous me dire, dit <-> il. Je vais e^tre oblige= de [A ]| le de=crire succinctement, quoique cela soit contraire a` mx principes. Il [A ]| e=tait pluto^t petit, mais ra^ble=. Il portait unx e=pais complet bleu marine [A ]| (veston croise=) de unx coupe affreuse et unx paire de ces chaussures noires, de [A ]| unx largeur de=mesure=e, dont lx bout monte plus haut que lx cou-de-pied. Cette [A ]| hideuse fac^on semble e^tre lx monopole des chaussures noires. Vous ne savez [A ]| pas, dit <-> il. lx bouts frange=s de unx cache-nez sombre, long de sept pieds [A ]| au moins, enroule= plusieurs fois autour [A ]| de sx cou, lui pendaient dans lx dos. Il e=tait coiffe= de unx feutre bleu sombre [A ]| a` petits bords, dans lx ruban duquel il avait pique= unx hamec^on garni de [A ]| unx mouche de mai artificielle, ce qui faisait on ne peut plus sportif. Vous me [A ]| entendez? dit <-> il. Mais toutx c^a ne e=tait rien a` co^te= du visage qui ressemblait [A ]| vaguement, je ai lx regret de le dire, au mien, en moins fin naturellement, [A ]| me^me petite moustache rate=e, me^me petits yeux de furet, me^me [A ]| paraphimosis du nez, et unx bouche mince et rouge, comme congestionne=e a` force [A ]| de vouloir chier sx langue. Dites donc! dit <-> il. Je me retournai vers mx [A ]| feu. Il e=tait en bonne voie. Je jetai du bois dessus. Il y a cinq minutes que [A ]| je vous cause, dit <-> il. Je me dirigeai vers lx abri, il me barra lx chemin. [A ]| Me voyant boiter il se enhardissait. Je vous conseille de me re=pondre, dit <-> [A ]| il. Je ne vous connais pas, dis <-> je. Je ris. Elle e=tait bonne, en effet. [A ]| Monsieur de=sire <-t-> il voir mx carte? dit <-> il. Elle ne me apprendrait [A ]| rien, dis <-> je. Il vint plus pre`s de moi. Otez <-> vous de la`, dis <-> je. [A ]| Ce fut alors lui qui rit. Vous refusez de re=pondre? dit <-> il. Je fis unx grand [A ]| effort. Que voulez <-> vous savoir? dis <-> je. Il dut croire que je revenais a` [A ]| de [A ]| meilleurs sentiments. je aime mieux c^a, dit <-> il. je appelai a` mx secours [A ]| lx image de mx fils qui pouvait arriver de unx instant a` lx autre. Je vous l' [A ]| ai de=ja` dit, dit <-> il. Je tremblais. Ayez lx obligeance de re=pe=ter, dis <-> [A ]| je. Abre=geons. Il me demanda si je avais vu passer unx vieillard avec unx [A ]| ba^ton. Il le de=crivit. Mal. lx voix semblait me arriver de loin. Non, dis <-> [A ]| je. Comment non? dit <-> il. Je ne ai vu personne, dis <-> je. Il est cependant [A ]| passe= par ici, dit <-> il. Je me taisais. Vous e^tes la` depuis quand? dit <-> [A ]| il. sx corps aussi devenait flou, comme si il se disjoignait. que est <-> ce que [A ]| vous foutez ici? dit <-> il. Vous e^tes charge= de lx surveillance du territoire? [A ]| dis <-> je. Il avanc^a unx main vers moi. Je crois bien lui avoir dit [A ]| a` nouveau de se enlever de la`. Je me rappelle encore lx main qui venait vers [A ]| moi, blancha^tre, se ouvrant et se refermant. On aurait dit que elle se propulsait [A ]| toutx seulx. Je ne sais pas ce qui se passa alors. Mais unx peu plus tard, [A ]| peut-e^tre beaucoup plus tard, je le trouvai e=tendu par terre, lx te^te en [A ]| bouillie. Je regrette de ne pas pouvoir indiquer plus clairement de quelle [A ]| manie`re ce re=sultat fut obtenu. c^a aurait fait unx beau morceau. Mais ce ne [A ]| est pas [A ]| arrive= a` ce point de mx re=cit que je vais me lancer dans lx litte=rature. [A ]| Personnellement, je ne avais rien, si, quelques e=gratignures que je ne [A ]| de=couvris que lx lendemain. Je me penchai sur lui. Ce faisant je compris que mx [A ]| jambe se pliait a` nouveau. Il ne me ressemblait plus. Je le pris par lx [A ]| chevilles et le trai^nai dans lx abri, a` reculons. sx chaussures luisaient de [A ]| unx e=paisse couche de cirage gras. lx chaussettes e=taient orne=es de unx dessin [A ]| de chevrons. lx pantalon remontait, de=couvrant lx chair blanche et glabre [A ]| des jambes. Il avait lx chevilles minces et osseuses, comme les miennes. mx [A ]| doigts en faisaient presque lx tour. Il portait des fixe-chaussettes, dont lx un [A ]| se e=tait de=fait et pendait. Ce de=tail me attendrit. Je retournai pre`s du [A ]| feu. De=ja` mx genou se raidissait a` nouveau. Il ne avait plus besoin de e^tre [A ]| souple. Je retournai dans lx abri et pris lx manteau de mx fils. Je retournai [A ]| pre`s du feu et me allongeai, couvert du manteau. Je ne dormis gue`re, mais je [A ]| dormis unx peu. je e=coutai lx chouettes. Ce ne e=taient pas des ducs, c^a [A ]| faisait unx cri comme unx sifflet de locomotive. je e=coutai unx rossignol. Et des [A ]| ra^les lointains. Si je avais entendu parler [A ]| de autres oiseaux qui crient et chantent lx nuit, je les aurais e=coute=s [A ]| e=galement. Je regardai mourir lx feu, lx deux mains pose=es a` plat lx une sur [A ]| lx autre et mx joue la`-dessus. Je guettai lx aube. A` peine se fut <-> elle [A ]| mise a` poindre que je me levai et allai a` lx abri. Lui aussi avait lx genoux [A ]| passablement raides, mais lx articulations lombaires jouaient toujours [A ]| heureusement. Je le trai^nai jusqu'au bosquet, en me arre^tant souvent pour me [A ]| reposer, mais sans la^cher lx jambes, afin de ne pas avoir a` me baisser pour [A ]| les reprendre. Puis je de=fis lx abri et jetai sur lx corps lx branches ainsi [A ]| re=cupe=re=es. Je refis et endossai lx deux sacs, pris lx manteau et lx [A ]| parapluie. Je levais lx camp quoi. Mais avant de partir je me recueillis unx [A ]| instant pour me assurer que je ne oubliais rien, et sans me fier a` mx cerveau [A ]| seulx, car je ta^tai mx poches et regardai autour de moi. Et ce fut en ta^tant [A ]| mx poches que je constatai lx absence de mx clefs, absence dont mx cerveau ne [A ]| avait pu me informer. Je ne tardai pas a` les retrouver, e=parpille=es par [A ]| terre, lx anneau se e=tant casse=. Et d'abord a` vrai dire je retrouvai lx [A ]| chai^ne, ensuite lx clefs et finalement lx anneau, en deux [A ]| morceaux. Et comme il ne pouvait e^tre question, me^me a` lx aide de mx [A ]| parapluie, de me baisser chaque fois pour ramasser unx clef, je de=posai mx [A ]| sacs, lx parapluie et lx manteau et me couchai a` plat ventre parmi lx clefs [A ]| que de cette manie`re je pus re=cupe=rer assez facilement. Et quand il se en [A ]| trouvait unx hors de mx porte=e, je me trai^nais jusqu'a` elle, en empoignant [A ]| lx herbe des deux mains. Et chaque clef, avant de la remettre dans mx poche, je [A ]| l' essuyais sur lx herbe, que elle en eu^t besoin ou non. Et de temps en temps [A ]| je me soulevais sur lx mains, pour mieux dominer lx sce`ne. Et plusieurs clefs, [A ]| repe=re=es ainsi a` unx assez grande distance de moi, je les atteignis en me [A ]| roulant sur moi-me^me, comme unx grand cylindre. Et ne trouvant plus de clefs, je [A ]| me dis, Ce ne est pas lx peine de les compter, car je ignore combien elles [A ]| e=taient. Alors je me remis a` chercher des yeux. Mais finalement je me dis, [A ]| Tant pis, je me contenterai de celles que je ai. Et toutx en cherchant ainsi mx [A ]| clefs, je trouvai unx oreille que je jetai dans lx bosquet. Et, chose plus [A ]| e=trange encore, je trouvai mx canotier que je croyais sur mx te^te! lx un des [A ]| trous par ou` [A ]| passait lx e=lastique se e=tait e=largi jusqu'au bord du bord, si je ose me [A ]| exprimer ainsi, et ne e=tait de ce fait plus unx trou, mais unx fente. Mais lx [A ]| autre avait tenu bon et lx e=lastique y e=tait toujours. Et finalement je me [A ]| dis, Je vais maintenant me lever et, de unx regard plongeant, faire unx dernie`re [A ]| inspection du terrain. Ce que je fis. Ce fut alors que je trouvai lx anneau, [A ]| d'abord unx morceau, puis lx autre. Puis, ne trouvant plus rien qui fu^t a` moi [A ]| ou a` mx fils, je chargeai a` nouveau mx sacs, me enfonc^ai bien lx paille sur [A ]| lx cra^ne, pliai sur lx bras lx manteau de [A ]| mx fils, pris lx parapluie et me en [A ]| allai. Mais je ne allai pas loin. Car je me arre^tai biento^t au sommet de unx [A ]| monticule de ou` je pouvais surveiller, sans me fatiguer, et lx emplacement du [A ]| camp et lx campagne environnante. Et je fis cette remarque curieuse, que lx [A ]| terre a` cet endroit, et me^me lx nuages du ciel, e=taient dispose=s de fac^on [A ]| a` amener doucement lx yeux vers lx camp, comme dans unx tableau de mai^tre. Je [A ]| me installai aussi confortablement que possible. Je me de=barrassai de mx [A ]| divers fardeaux et je mangeai unx boi^te de sardines entie`re et unx pomme. Je [A ]| me allongeai a` plat ventre [A ]| sur lx manteau de mx fils. Et tanto^t je me accoudais a` lx terre en e=tayant [A ]| mx ma^choires de mx mains, ce qui portait mx regards vers lx horizon, et [A ]| tanto^t je faisais a` me^me lx terre unx petit coussin de mx deux mains et [A ]| couchais mx joue dessus, cinq minutes lx une cinq minutes lx autre, toujours a` [A ]| plat ventre. @@@@@| [A ]| je aurais pu me faire unx oreiller des deux sacs, mais je ne le fis [A ]| pas, je ne y pensai pas. lx journe=e se e=coula dans lx calme, sans incident [A ]| aucun. Et seulx unx chien rompit pour moi lx monotonie de cette troisie`me [A ]| journe=e, en tournant autour des de=bris de mx feu d'abord, puis en entrant [A ]| dans lx bosquet. Mais je ne le vis pas en sortir, soit que mx attention fu^t [A ]| ailleurs, soit que il en sorti^t par lx autre co^te=, ne ayant fait en quelque [A ]| sorte que le traverser de part en part. Je re=parai mx chapeau, en pratiquant, [A ]| a` lx aide de lx clef de lx boi^te de sardines, unx nouveau trou a` co^te= de lx [A ]| ancien et en y assuje=tissant a` nouveau lx e=lastique. Et je re=parai [A ]| e=galement lx anneau, en entortillant lx deux morceaux lx un dans lx autre, et [A ]| je y enfilai lx clefs et je y attachai lx longue chai^ne, a` nouveau. Et pour [A ]| que lx temps me paru^t moins long je me posai certaines [A ]| questions et me efforc^ai de y re=pondre. En voici quelques-unes. Question. lx [A ]| feutre bleu, que e=tait <-> il devenu? [A ]| Re=ponse. [A ]| Question. lx vieux au ba^ton ne serait <-> il pas soupc^onne=? [A ]| Re=ponse. Tre`s probablement. [A ]| Question. Quelles e=taient sx chances de se innocenter? [A ]| Re=ponse. Minces. [A ]| Question. Devrais <-> je instruire mx fils de ce qui se e=tait produit? [A ]| Re=ponse. Non, car il serait de sx devoir alors de me de=noncer. Question. Me [A ]| de=noncerait <-> il? [A ]| Re=ponse. [A ]| Question. Comment me sentais <-> je? [A ]| Re=ponse. A` peu pre`s comme d'habitude. [A ]| Question. Pourtant je avais change= et je changeais toujours? [A ]| Re=ponse. Oui. [A ]| Question. Et malgre= cela je me sentais a` peu pre`s comme d'habitude? [A ]| Re=ponse. Oui. [A ]| Question. Comment cela se faisait <-> il? [A ]| Re=ponse. [A ]| Ces questions et de autres encore e=taient se=pare=es par des intervalles de [A ]| temps plus ou moins prolonge=s non seulement lx unes des autres, [A ]| mais aussi des re=ponses y appartenant. Et lx re=ponses ne se faisaient pas [A ]| toujours dans lx ordre des questions. Mais toutx en cherchant lx re=ponse, ou lx [A ]| re=ponses, a` unx question donne=e, je trouvais lx re=ponse, ou lx re=ponses, [A ]| a` unx question que je me e=tais de=ja` pose=e en vain, dans lx sens que je ne [A ]| avais pas su y re=pondre, ou je trouvais unx autre question, ou de autres questions, [A ]| exigeant a` leur tour que je y re=ponde imme=diatement. Me rapportant [A ]| maintenant en imagination a` lx instant pre=sent, je affirme avoir e=crit toutx [A ]| ce passage de unx main ferme et me^me satisfaite, et lx esprit plus tranquille [A ]| que depuis longtemps. Car je serai loin, avant que on lise ces lignes, et la` [A ]| ou` personne ne songera a` venir me chercher. Et puis Youdi aura soin de moi, il [A ]| ne me laissera pas punir pour unx faute commise pendant lx service. Et contre [A ]| mx fils on ne pourra rien, mais on le plaindra pluto^t, de avoir eu unx tel [A ]| pe`re, et lx offres de assistance et lx assurances de estime lui afflueront de [A ]| toutx parts. Ainsi se e=coula cette troisie`me journe=e. Et vers cinq heures je [A ]| mangeai mx dernie`re boi^te de sardines et quelques biscuits, de bon appe=tit. [A ]| De sorte que il ne me restait plus que [A ]| quelques pommes et quelques biscuits. Mais vers sept heures, lx soleil e=tant [A ]| de=ja` bien bas, mx fils arriva. je avais du^ me assoupir unx instant, car je ne [A ]| l' aperc^us point a` lx horizon d'abord, puis se agrandissant a` chaque instant, [A ]| comme je l' avais pre=vu. Mais il e=tait de=ja` entre moi et lx camp, se [A ]| dirigeant vers ce dernier, quand je l' aperc^us. unx grande irritation me inonda [A ]| et je me levai vivement et me mis a` hurler, toutx en brandissant mx parapluie. [A ]| Il se retourna et je lui fis signe de approcher, en agitant lx parapluie comme [A ]| si je voulais accrocher quelque chose avec lx manche. Je crus unx instant que il [A ]| allait me de=fier et poursuivre sx chemin jusqu'au camp, jusqu'a` lx emplacement [A ]| du camp pluto^t, car il ne y avait plus de camp. Mais il finit par se [A ]| diriger vers moi. Il poussait unx bicyclette que, me ayant rejoint, il laissa [A ]| tomber de unx geste signifiant que il ne en pouvait plus. Rele`ve-la, dis <-> je, [A ]| que je la voie. Elle avait du^ e^tre unx assez bonne bicyclette en effet. Je la [A ]| de=crirais volontiers, je e=crirais volontiers quatre mille mots dessus. ce est [A ]| c^a, tx bicyclette? dis <-> je. Ne me attendant que a` moitie= a` ce que il [A ]| re=ponde, je continuais a` regarder lx bicyclette. Mais [A ]| il y avait dans sx silence je ne sais quoi de inusite= qui me fit lever lx [A ]| yeux vers lui. lx yeux lui sortaient de lx te^te. que est <-> ce que tu as, dis <-> [A ]| je, mx braguette serait <-> elle de=boutonne=e? Il la^cha a` nouveau lx [A ]| bicyclette. Rele`ve-la, dis <-> je. Il la releva. que est <-> ce que tu te es fait? [A ]| dit <-> il. Je suis tombe=, dis <-> je. Tombe=? dit <-> il. Oui, tombe=, me [A ]| e=criai <-> je, toi tu ne es jamais tombe=? Je cherchai lx nom de lx plante ne=e [A ]| des e=jaculations des pendus et qui crie quand on la cueille. Combien tu l' as [A ]| paye=e? dis <-> je. Quatre livres, dit <-> il. Quatre livres! me e=criai <-> je. [A ]| Si il me avait dit deux livres, ou me^me trente shillings, je me serais re=crie= [A ]| lx me^me chose. On me en a demande= quatre livres cinq, dit <-> il. Tu as le [A ]| rec^u? dis <-> je. Il ne savait pas ce que ce e=tait que unx rec^u. Je lui en fis [A ]| lx portrait. lx argent que je de=pensais pour lx instruction de mx fils et il [A ]| ne savait pas ce que ce e=tait que unx simple rec^u. Mais je crois que il le [A ]| savait aussi bien que moi. Car quand je lui dis, Dis <-> moi maintenant ce que [A ]| ce est que unx rec^u, il me le dit tre`s bien. Au fond cela me e=tait bien e=gal, [A ]| que on lui eu^t fait payer lx bicyclette trois ou quatre fois ce que elle valait [A ]| ou que il se fu^t empare= de unx partie de lx argent [A ]| destine= a` cet achat. Ce ne e=tait pas moi qui en serais de mx poche. Donne lx [A ]| dix shillings, dis <-> je. Je les ai de=pense=s, dit <-> il. Assez, assez. Il se [A ]| mit a` me expliquer que lx premier jour lx magasins avaient e=te= ferme=s, que [A ]| lx deuxie`me ~~. Je lui dis, Assez, assez. Je regardai lx porte-bagages. ce [A ]| e=tait ce que cette bicyclette avait de mieux. Avec lx pompe. Est <-> ce que elle [A ]| roule au moins? dis <-> je. je ai creve= a` deux milles de Hole, dit <-> il, je [A ]| ai fait lx restant du chemin a` pied. Je regardai sx chaussures. Regonfle <-> [A ]| moi c^a, dis <-> je. Je pris lx bicyclette. Je ne sais plus de quelle roue il se [A ]| agissait. De`s que il y a deux choses a` peu pre`s pareilles, je me y perds. Il [A ]| trichait, lx air se en allait entre lx valve et lx tuyau que il avait fait [A ]| expre`s de ne pas visser a` fond. Tiens lx bicyclette, dis <-> je, et donne <-> [A ]| moi lx pompe. lx pneu fut vite dur. Je regardai mx fils. Il se mit a` [A ]| protester. Je le fis taire. Cinq minutes plus tard je ta^tai lx pneu. Il ne [A ]| avait rien perdu de sx durete=. Tu es unx mise=rable, dis <-> je. Il prit unx [A ]| tablette de chocolat dans sx poche et me la tendit. Je la pris. Mais au lieu de [A ]| la manger, comme je en avais envie, et quoique je de=teste lx gaspillage, je la [A ]| jetai loin de moi, apre`s unx instant [A ]| de he=sitation. Mais cet instant de he=sitation, je espe=rais que mx fils ne l' [A ]| avait pas remarque=. Assez. Nous descendi^mes sur lx route. ce e=tait pluto^t unx [A ]| sentier. je essayai de me asseoir sur lx porte-bagages. lx pied de mx jambe [A ]| raide voulait rentrer sous terre, dans lx tombe. Je me exhaussai au moyen du sac [A ]| a` dos. Tiens-la bien, dis <-> je. Ce ne e=tait pas assez. je ajoutai lx [A ]| gibecie`re. sx bosses me rentraient dans lx fesses. Plus lx choses me [A ]| re=sistent plus je me acharne. Avec du temps, rien que avec mx ongles et mx [A ]| dents, je remonterais des entrailles de lx terre jusqu'a` sx crou^te, toutx en [A ]| sachant tre`s bien que je ne avais rien a` y gagner. Et quand je ne aurais plus [A ]| de ongles, plus de dents, je gratterais lx rocher avec mx os. Voici en quelques [A ]| mots lx solution a` laquelle je arrivai. lx gibecie`re d'abord, puis lx sac a` [A ]| dos, puis lx manteau de mx fils plie= en quatre, lx toutx solidement ficele=, [A ]| avec lx bouts de ficelle de mx fils, au porte-bagages et au pilier de lx [A ]| selle. Quant au parapluie, je me l' accrochai au cou, afin de avoir lx deux [A ]| mains libres pour tenir mx fils a` lx taille, sous lx aisselles pluto^t, car [A ]| je e=tais finalement plus haut perche= que lui. Roule, dis <-> je. Il fit unx [A ]| effort de=sespe=re=, je veux bien le croire. Nous tomba^mes. Je ressentis unx [A ]| vive douleur au tibia. je e=tais toutx empe^tre= dans lx roue arrie`re. Aide <-> [A ]| moi! criai <-> je. mx fils me aida a` me relever. mx bas e=tait de=chire= et [A ]| mx jambe saignait. ce e=tait lx jambe malade heureusement. que est <-> ce que je [A ]| aurais fait, en panne des deux jambes? Je me serais arrange=. ce e=tait me^me [A ]| peut-e^tre unx mal pour unx bien. Je pensais naturellement a` lx phle=botomie. Tu [A ]| ne as rien? dis <-> je. Non, dit <-> il. Evidemment. De mx parapluie je lui [A ]| de=cochai unx vif coup sur lx jarret, la` ou` je voyais luire lx chair entre lx [A ]| culotte et lx bas. Il poussa unx cri. Tu veux nous tuer? dis <-> je. Je ne ai pas [A ]| lx force, dit <-> il, je ne ai pas lx force. lx bicyclette ne avait rien [A ]| apparemment, lx roue arrie`re unx peu voile=e peut-e^tre. Je compris toutx de [A ]| suite lx tort que je avais eu. ce e=tait de me e^tre carre=ment assis, lx pieds [A ]| pendants, avant lx de=part. Je re=fle=chis. Nous allons essayer encore, dis <-> [A ]| je. Je ne peux pas, dit <-> il. Ne me pousse pas a` bout, dis <-> je. Il enfourcha [A ]| lx cadre. Tu partiras doucement quand je donnerai lx signal, dis <-> je. Je [A ]| repris mx place a` lx arrie`re. Assis, mx pieds ne arrivaient pas jusqu'au [A ]| sol. ce e=tait ce que il fallait. Attends lx signal, dis <-> je. Je me laissai [A ]| glisser de co^te= jusqu'a` ce que lx pied de mx bonne jambe toucha^t terre. Ne [A ]| pesait plus sur lx roue motrice que lx jambe malade, pe=niblement souleve=e et [A ]| e=carte=e. je enfonc^ai lx doigts dans lx veston de mx fils. Avance doucement, [A ]| dis <-> je. lx roues se mirent a` tourner. Je suivis, a` moitie= entrai^ne=, a` [A ]| moitie= sautillant. Je craignais pour mx testicules qui sont pluto^t ballants. [A ]| Plus vite! criai <-> je. Il appuya sur lx pe=dales. de unx bond je regagnai mx [A ]| sie`ge. lx bicyclette vacilla, se re=tablit, prit de lx vitesse. Bravo! criai <-> [A ]| je, fou de joie. Hourra! cria mx fils. Comme je de=teste cette exclamation! [A ]| je ai failli ne pas pouvoir la noter. Il e=tait aussi content que moi, je crois. [A ]| sx coeur battait sous mx main, et cependant mx main e=tait loin de sx coeur. [A ]| Heureusement que lx sentier descendait. Heureusement que je avais re=pare= mx [A ]| chapeau, sans quoi lx vent l' aurait emporte=. Heureusement que il faisait beau, [A ]| que je ne e=tais plus seulx. Heureusement, heureusement. @@@@@| [A ]| De cette fac^on nous gagna^mes Ballyba. Je ne dirai pas lx obstacles que nous [A ]| eu^mes a` surmonter, lx e^tres [A ]| malfaisants que nous eu^mes a` circonvenir, lx e=carts de conduite du fils, lx [A ]| effondrements du pe`re. je avais lx intention, je avais presque envie, de [A ]| raconter toutx c^a, je me re=jouissais a` lx ide=e que lx moment viendrait ou` je [A ]| pourrais le faire. Maintenant je ne en ai plus lx intention, lx moment est venu [A ]| et lx envie me en est passe=e. mx genou ne allait pas mieux. Il ne allait pas [A ]| plus mal non plus. lx blessure au tibia se e=tait referme=e. Je ne serais jamais [A ]| arrive= toutx seulx. Je le dois a` lx aide de mx fils. Quoi? de e^tre arrive=. Il [A ]| se plaignait souvent de sx sante=, de sx ventre, de sx dents. Je lui donnais [A ]| de lx morphine. sx mine devenait de plus en plus mauvaise. Quand je lui [A ]| demandais ce que il avait il ne savait pas me re=pondre. Nous eu^mes des ennuis [A ]| avec lx bicyclette. Mais je en vins a` bout. Je ne serais pas arrive= sans mx [A ]| fils. Nous mi^mes du temps a` arriver. Des semaines. A` force de nous tromper de [A ]| chemin, de ne pas nous presser. Je ne savais toujours pas ce que je devais faire [A ]| de Molloy, quand je l' aurais trouve=. Je ne y pensais plus. Je pensais beaucoup [A ]| a` moi, en route assis derrie`re mx fils, lx te^te plus haute que lx sienne, et [A ]| au [A ]| campement pendant que il allait et venait, et pendant sx absences. Car il se [A ]| absentait souvent, pour aller aux renseignements et pour acheter des provisions. [A ]| Je ne faisais pour ainsi dire plus rien. Il prenait bien soin de moi, je dois le [A ]| dire. Il e=tait maladroit, stupide, lent, sale, menteur, de=pensier, sournois, [A ]| peu affectueux, mais il ne me abandonnait pas. Je pensais beaucoup a` moi. ce [A ]| est <-> a` <-> dire que je y jetais souvent unx coup d'oeil, fermais lx yeux, oubliais, [A ]| recommenc^ais. Nous mi^mes longtemps a` arriver dans Ballyba, nous y arriva^mes [A ]| me^me sans le savoir. Arre^te, dis <-> je a` mx fils unx jour. Je venais de [A ]| repe=rer unx berger dont lx aspect me plaisait. Assis par terre il caressait sx [A ]| chien. Des moutons noirs, peu laineux, erraient autour de eux deux, sans [A ]| crainte. Quel pays pastoral, mx Dieu. Laissant mx fils au bord du chemin je [A ]| allai vers eux, a` travers lx pre=. Je me arre^tais souvent et me reposais, [A ]| appuye= sur mx parapluie. lx berger me regardait venir, sans se lever. lx chien [A ]| aussi, sans aboyer. lx moutons aussi. Oui, peu a` peu, lx uns apre`s lx [A ]| autres, ils se tournaient vers moi, me faisaient face, me regardaient venir. [A ]| seulx quelques brefs [A ]| mouvements de recul, unx maigre patte frappant lx sol, trahissaient leur [A ]| trouble. Ils semblaient peu peureux, pour des moutons. Et mx fils naturellement [A ]| me regardait me e=loigner, je sentais sx regard dans lx dos. lx silence e=tait [A ]| absolu. Enfin, profond. Ce fut toutx choses conside=re=es unx moment solennel. [A ]| lx temps e=tait delicieux. lx soir venait. Chaque fois que je me arre^tais je [A ]| regardais autour de moi. Je regardais lx berger, lx moutons, lx chien et me^me [A ]| lx ciel. Mais en marchant je ne voyais que lx terre et lx jeu de mx pieds, lx [A ]| bon qui se e=lanc^ait en avant, se retenait, se posait, attendait que lx autre [A ]| vienne le rejoindre. Je me arre^tai finalement a` quelque dix pas du berger. Ce [A ]| ne e=tait pas lx peine de aller plus loin. Comme je aurais du plaisir a` me [A ]| e=tendre sur lui. sx chien l' aimait, sx moutons ne le craignaient pas. Il se [A ]| le`verait biento^t, sentant tomber lx rose=e. lx bergerie e=tait loin, loin. Il [A ]| verrait de loin lx lumie`re de sx maison. je e=tais au milieu des moutons [A ]| maintenant, ils faisaient cercle autour de moi, leurs regards convergeaient vers [A ]| moi. je e=tais peut-e^tre lx boucher qui venait faire sx choix. Je levai mx [A ]| chapeau. Je vis lx yeux du chien [A ]| suivre lx mouvement de mx main. Je regardai encore autour de moi sans pouvoir [A ]| rien dire. Je ne savais comment je allais pouvoir rompre ce silence. Je faillis [A ]| me en retourner sans avoir parle=. Je dis finalement, Ballyba, sur unx ton que [A ]| je espe=rais interrogateur. lx berger o^ta lx pipe de sx bouche et en dirigea lx [A ]| tuyau vers lx sol. je avais envie de lui dire, Prenez <-> moi avec vous, je vous [A ]| servirai fide`lement, rien que pour lx gi^te et lx nourriture. je avais compris, [A ]| mais sans en avoir lx air probablement, car il renouvela sx geste, en pointant [A ]| vers lx sol lx tuyau de sx pipe, a` plusieurs reprises. Bally, dis <-> je. Il [A ]| leva lx main, elle he=sita unx instant comme au-dessus de unx carte, puis se [A ]| figea. lx pipe fumait faiblement encore, lx fume=e bleuissait lx air unx instant, [A ]| puis disparaissait. Je regardai dans lx direction indique=e. lx chien aussi. [A ]| toutx lx trois nous e=tions tourne=s vers lx nord. lx moutons commenc^aient a` [A ]| se de=sinte=resser de moi. Peut-e^tre avaient <-> ils compris. Je les entendais [A ]| qui se remettaient a` brouter, a` errer. Je perc^us enfin, a` lx limite de lx [A ]| plaine, unx rougeoiement confus, somme de mille lumie`res pre=cises brouille=es [A ]| par lx distance. C^a tenait [A ]| de lx galaxie. c^a faisait comme unx petite cassure dans lx belle ligne droite [A ]| et sombre de lx horizon. Je remerciai lx soir qui fait voir lx lumie`res, lx [A ]| e=toiles au ciel et sur lx terre lx braves petites lumie`res des hommes. lx [A ]| jour lx berger aurait leve= sx pipe en vain, vers lx longue commissure nette et [A ]| claire du ciel et de lx terre. Mais je les sentais maintenant, lx homme et lx [A ]| chien, qui se tournaient a` nouveau vers moi, et celui-la` qui se remettait a` [A ]| tirer sur sx pipe, dans lx espoir que elle ne se e=tait pas e=teinte. Et je me [A ]| savais seulx a` fixer cette lointaine lueur dont je savais que elle irait se [A ]| avivant, se avivant, puis brusquement se e=teindrait. Et cela me ge^nait de [A ]| e^tre seulx, avec mx fils peut-e^tre, non, seulx, a` e^tre fascine= ainsi. Et je [A ]| me demandais comment je allais pouvoir me retirer sans trop me de=gou^ter, trop [A ]| me faire de peine, lorsqu' unx sorte de immense soupir toutx autour de moi [A ]| annonc^a que ce ne e=tait pas moi qui partais, mais lx troupeau. Je les regardai [A ]| se e=loigner, lx homme en te^te, puis lx moutons, serre=s, te^te basse, se [A ]| bousculant, poussant de temps en temps unx petite trotte, arrachant sans se [A ]| arre^ter et comme aveugle=ment a` lx [A ]| terre unx dernie`re bouche=e, et finalement lx chien, se balanc^ant et agitant [A ]| sx grande queue noire et plumeuse, quoiqu' il ne y eu^t personne pour voir sx [A ]| contentement, si ce e=tait du contentement. Et lx petite troupe se en allait [A ]| ainsi dans unx ordre parfait, sans que lx mai^tre eu^t a` crier ni lx chien a` [A ]| intervenir. Et sans doute irait <-> elle ainsi jusqu'a` lx e=table ou lx [A ]| enclos. Et la` lx berger se e=carte pour laisser passer sx be^tes, et par [A ]| acquit de conscience il les compte pendant que elles de=filent devant lui. Puis [A ]| il va vers sx maison, lx porte de lx cuisine est ouverte, lx lampe bru^le, il [A ]| entre et se met a` table, sans enlever sx chapeau. Mais lx chien se arre^te sur [A ]| lx seuil, incertain si il peut entrer ou si il doit rester dehors. [A ]| Cette nuit-la` je eus unx sce`ne assez violente avec mx fils. Je ne me rappelle [A ]| pas a` propos de quoi. Attendez, ce est peut-e^tre important. [A ]| Non, je ne sais pas. je ai eu tant de sce`nes avec mx fils. Sur lx moment c^a [A ]| dut me parai^tre unx sce`ne comme lx autres, ce est toutx ce que je sais. Je dus [A ]| la mener a` bien suivant unx technique e=prouve=e, lui de=montrer avec maestria [A ]| lx e=normite= de sx torts. Mais lx lendemain je compris que je [A ]| me e=tais trompe=. Car re=veille= de bonne heure je me trouvai seulx, dans lx [A ]| abri, moi qui me re=veillais toujours lx premier. Et me^me il y avait longtemps [A ]| que je e=tais seulx, mx instinct me le disait, longtemps que lx souffle de mx [A ]| fils ne se me^lait plus au mien, dans lx e=troit abri que il avait construit, [A ]| sous mx direction. Et que il fu^t parti avec lx bicyclette, pendant lx nuit ou [A ]| aux premie`res hontes de lx aube, cela ne avait en soi rien de profonde=ment [A ]| inquie=tant. Et je aurais su y trouver de excellentes et honorables explications, [A ]| si il ne se e=tait agi que de cela. Malheureusement il avait emporte= sx [A ]| sac ainsi que sx manteau. Et il ne restait dans lx abri, ni en dehors de lx [A ]| abri, rien qui fu^t a` lui, absolument rien. Et non seulement cela, mais il [A ]| e=tait parti avec unx somme de argent conside=rable, lui qui ne avait droit que [A ]| a` quelques pence de temps en temps, pour sx tirelire italienne. Car depuis que [A ]| il se occupait de tout, sous mx direction bien su^r, et notamment des achats, je [A ]| lui faisais confiance pour lx argent jusqu'a` unx certain point. Et il gardait [A ]| toujours sur lui unx somme bien supe=rieure au strict ne=cessaire. Et afin que [A ]| cela paraisse plus vraisemblable je ajouterai ceci. [A ]| 1 Je de=sirais que il apprenne a` tenir unx comptabilite= en partie double et [A ]| je lui en avais inculque= lx rudiments. [A ]| 2 Je ne me sentais plus lx courage de me occuper de ces mise`res qui faisaient [A ]| autrefois mx joie. [A ]| 3 Je lui avais dit de avoir lx oeil ouvert, pendant sx randonne=es, pour unx [A ]| deuxie`me bicyclette, le=ge`re et bon marche=. Car je e=tais las du porte-bagages [A ]| et en plus je voyais venir lx jour ou` mx fils ne aurait plus lx force [A ]| de pe=daler pour deux. Et je me croyais capable, que dis <-> je, je me savais [A ]| capable, avec unx peu de entrai^nement, [A ]| de apprendre a` pe=daler de unx seulx pied. [A ]| Et alors je reprendrais lx place qui me revenait, je veux dire en te^te. Et mx [A ]| fils me suivrait. Et il ne se produirait plus cette chose scandaleuse, a` savoir [A ]| mx fils, faisant fi de mx instructions, prenant a` gauche quand je lui disais [A ]| a` droite, ou a` droite quand je lui disais a` gauche, ou toutx droit quand je [A ]| lui disais a` droite ou a` gauche, comme cela se produisait de plus en plus [A ]| fre=quemment ces derniers temps. Voila` toutx ce que je voulais ajouter. [A ]| Mais en visitant mx porte-monnaie je constatai que il ne contenait plus que [A ]| quinze shillings, ce qui me donnait a` croire que mx fils ne se e=tait pas [A ]| contente= de lx somme que il avait de=ja` sur lui mais que il avait fait mx [A ]| poches, avant de partir, pendant que je dormais. Et mx premier mouvement, tant [A ]| lx a^me est bizarre, fut de lui savoir gre= de me avoir laisse= cette petite [A ]| somme, suffisante pour me de=panner jusqu'a` lx arrive=e des secours, et je y [A ]| voyais unx sorte de de=licatesse! [A ]| je e=tais donc seulx, avec mx gibecie`re, mx parapluie que il aurait pu [A ]| emporter e=galement et quinze shillings, me sachant abandonne= froidement, de [A ]| propos de=libe=re= et sans doute avec pre=me=ditation, dans Ballyba si vous [A ]| voulez, si effectivement je y e=tais, mais encore assez loin de Bally. Et je [A ]| restai plusieurs jours, je ne sais combien, a` lx endroit me^me ou` mx fils me [A ]| avait abandonne=, mangeant mx dernie`res provisions (il aurait pu facilement [A ]| les emporter), ne voyant a^me qui vive, incapable de agir, ou peut-e^tre assez [A ]| fort enfin pour ne plus agir. Car je e=tais tranquille, je savais que toutx [A ]| allait finir, ou rebondir, peu importait, et peu importait de quelle manie`re, [A ]| je ne avais que a` attendre. Et je me amusais me^me de loin en loin a` laisser [A ]| croi^tre en moi, pour mieux les e=craser, de enfantins espoirs, par exemple que [A ]| mx fils, sx cole`re tombe=e, aurait pitie= [A ]| de moi, reviendrait vers moi! Ou que Molloy, dont ce e=tait lx pays, viendrait [A ]| jusqu'a` moi, qui ne avais su aller jusqu'a` lui, et que je en ferais unx ami, [A ]| unx pe`re, et que il me aiderait a` faire ce que je avais a` faire, de fac^on a` [A ]| ce que Youdi ne soit pas fa^che= contre moi et ne me punisse pas! Oui, je les [A ]| laissais croi^tre et se amonceler en moi, briller et se orner de mille de=tails [A ]| charmants, et puis je les balayais, de unx grand coup de balai de=gou^te=, je me [A ]| en nettoyais et je regardais avec satisfaction lx vide que ils avaient pollue=. [A ]| Et lx soir je me tournais vers lx lumie`res de Bally, je les regardais briller [A ]| de plus en plus ardentes, puis se e=teindre presque toutx en me^me temps, sales [A ]| petites lumie`res clignotantes de hommes terrifie=s. Et je me disais, Dire que [A ]| je y serais peut-e^tre, sans ce malheur qui me arrive! Et cet Obidil, dont je ai [A ]| failli parler, que je aurais tellement voulu voir de pre`s, eh bien je ne le vis [A ]| jamais, ni de pre`s ni de loin, et il ne existerait pas que je ne en serais que [A ]| mode=re=ment saisi. Et a` lx ide=e des sanctions que Youdi pouvait prendre contre [A ]| moi unx e=norme rire me secouait, sans que lx moindre bruit se fi^t entendre [A ]| ni que mx visage exprima^t autre chose que lx tristesse et lx calme. Mais toutx [A ]| mx corps en e=tait secoue=, et jusqu'a` mx jambes, de sorte que je devais me [A ]| appuyer contre unx arbre, ou contre unx arbrisseau, quand cela me prenait debout, [A ]| mx parapluie ne suffisant plus a` me maintenir en e=quilibre. Rire e=trange si [A ]| il en fut et que a` bien y re=fle=chir je ne appelle ainsi que par paresse peut-e^tre, [A ]| ou par ignorance. Et quant a` moi, ce passe-temps fide`le, je dois dire [A ]| que je ne pensais plus gue`re a` lui. Mais par moments il me semblait que je ne [A ]| en e=tais plus tre`s loin, que je me en approchais comme lx gre`ve de lx vague [A ]| qui se enfle et blanchit, figure je dois dire peu approprie=e a` mx situation, [A ]| qui e=tait pluto^t celle de lx merde qui attend lx chasse de eau. Et je note ici [A ]| lx petit coup au coeur que je eus unx fois, chez moi, lorsqu' unx mouche, volant [A ]| bas au-dessus de mx cendrier, y souleva unx peu de cendre, du souffle de sx [A ]| ailes. Et je devenais de plus en plus faible et content. Depuis plusieurs jours [A ]| je ne mangeais plus rien. je aurais pu trouver probablement des mu^res et des [A ]| champignons, mais cela ne me inte=ressait pas. Je restais toutx lx journe=e [A ]| e=tendu dans lx abri, regrettant vaguement lx manteau de mx fils, et lx soir je [A ]| sortais rigoler unx bon coup devant lx lumie`res de Bally. Et [A ]| toutx en souffrant unx peu de crampes a` lx estomac et de ballonnements je me [A ]| sentais extraordinairement content, content de moi, exalte= presque, enchante= [A ]| de mx personnage. Et je me disais, Je vais biento^t perdre connaissance toutx a` [A ]| fait, ce ne est plus que unx question de temps. Mais lx arrive=e de Gaber mit [A ]| fin a` ces e=bats. @@@@@| [A ]| ce e=tait unx soir. Je venais de me trai^ner hors de lx abri pour mx petite pouffade [A ]| et pour mieux sentir mx faiblesse. Il y avait quelque temps de=ja` que il [A ]| e=tait la`. Il e=tait assis sur unx souche, a` moitie= endormi. Salut Moran, dit [A ]| <-> il. Vous me reconnaissez? dis <-> je. Il sortit et ouvrit sx calepin, [A ]| mouilla sx doigt, feuilleta lx pages, trouva lx bonne, la leva vers sx yeux [A ]| que en me^me temps il baissa vers elle. Je ne vois rien, dit <-> il. Il e=tait [A ]| ve^tu comme lx dernie`re fois. je avais donc mal fait en pensant du mal de sx [A ]| endimanchement. A` moins que ce ne fu^t encore unx dimanche. Mais ne l' avais <-> [A ]| je pas toujours vu ainsi ve^tu? Auriez <-> vous unx allumette? dit <-> il. Je ne [A ]| lui connaissais pas cette voix lointaine. Ou unx lampe de poche, dit <-> il. Il [A ]| dut voir a` mx visage que je ne avais rien de lumineux. Il sortit de sx poche [A ]| unx petite lampe e=lectrique et en e=claira [A ]| sx page. Il lut, Moran, Jacques, rentrera chez lui, toutx affaires cessantes. [A ]| Il e=teignit sx lampe, ferma lx calepin sur sx doigt et me regarda. Je ne peux [A ]| pas marcher, dis <-> je. Comment? dit <-> il. Je suis malade, je ne peux pas [A ]| bouger, dis <-> je. Je ne entends pas unx mot de ce que vous dites, dit <-> il. [A ]| Je lui criai que je ne pouvais pas me de=placer, que je e=tais malade, que il [A ]| faudrait me transporter, que mx fils me avait abandonne=, que je en avais [A ]| assez. Il me examina lourdement de lx te^te aux pieds. Je fis quelques pas [A ]| appuye= sur mx parapluie pour lui montrer que je ne pouvais pas marcher. Il [A ]| rouvrit sx calepin, e=claira a` nouveau sx page, l' interrogea longuement et [A ]| dit, Moran regagnera sx domicile toutx affaires cessantes. Il ferma sx [A ]| calepin, le remit dans sx poche, remit lx lampe dans sx poche, se leva, passa [A ]| sx mains sur sx poitrine et annonc^a que il mourait de soif. Pas unx mot sur mx [A ]| mine. Je ne me e=tais cependant pas rase= depuis lx jour ou` mx fils avait [A ]| ramene= lx bicyclette de Hole, ni peigne=, ni lave=, sans parler des privations [A ]| de toutx sortes et des grandes me=tamorphoses inte=rieures. Vous me reconnaissez? [A ]| criai <-> je. Si je vous reconnais? dit <-> il. Il re=fle=chit. [A ]| Je savais ce que il faisait, il cherchait lx phrase lx mieux faite pour me blesser. [A ]| Sacre= Moran! dit <-> il. Je chancelais de faiblesse. Je serais de=ce=de= [A ]| a` sx pieds que il aurait dit, Ah ce vieux Moran, toujours lx me^me. Il faisait [A ]| de plus en plus sombre. Je me demandai si ce e=tait bien Gaber. Est <-> ce que il [A ]| est fa^che=? dis <-> je. Vous ne auriez pas unx canette des fois, dit <-> il. Je [A ]| vous demande si il est fa^che=, criai <-> je. Fa^che=, dit Gaber, vous en avez [A ]| de bonnes, il se frotte lx mains du matin au soir, je les entends de lx [A ]| antichambre. c^a ne veut rien dire, dis <-> je. Il rigole toutx seulx, dit Gaber. [A ]| Il est su^rement fa^che= contre moi, dis <-> je. Vous savez ce que il me a dit [A ]| lx autre jour? dit Gaber. Est <-> ce que il a change=? dis <-> je. Comment? dit [A ]| Gaber. Est <-> ce que il a change=, criai <-> je. Change=, dit Gaber, mais non il ne [A ]| a pas change=, pourquoi aurait <-> il change=, il se fait vieux, voila` tout, [A ]| comme lx monde. Vous avez unx dro^le de voix ce soir, dis <-> je. Je ne crois [A ]| pas que il me entendi^t. Bon, dit <-> il, en se passant a` nouveau lx mains sur [A ]| lx poitrine, de haut en bas, je me en vais, puisque vous ne avez rien a` me [A ]| offrir. Il se e=loigna, sans me dire adieu. Mais je le rattrapai, malgre= lx [A ]| de=gou^t que il me inspirait, malgre= mx faiblesse et [A ]| mx jambe malade, et le retins par lx manche. que est <-> ce que il vous a dit? dis [A ]| <-> je. Il se arre^ta. Moran, dit <-> il, vous commencez a` me faire [A ]| se=rieusement chier. Je vous supplie, dis <-> je, dites <-> moi ce que il a dit. [A ]| Il me poussa. Je tombai. Il ne avait pas fait expre`s de me faire tomber, il ne [A ]| se rendait pas compte dans quel e=tat je e=tais, il avait seulement voulu me [A ]| e=loigner. Je ne essayai pas de me relever. Je poussai unx hurlement. Il se [A ]| approcha et se pencha sur moi. Il avait unx grosse moustache cha^tain a` lx [A ]| gauloise. Je la vis remuer, lx le`vres se ouvrir, et je entendis presque aussito^t [A ]| comme murmure=s des mots de sollicitude. Il ne e=tait pas brutal, Gaber, [A ]| je le connaissais bien. Gaber, dis <-> je, je ne vous demande pas grand-chose. [A ]| Je me rappelle bien cette sce`ne. Il voulut me aider a` me relever. Je le [A ]| repoussai. je e=tais bien la` ou` je e=tais. que est <-> ce que il vous a dit? dis [A ]| <-> je. Je ne comprends pas, dit Gaber. Vous disiez toutx a` lx heure que il vous [A ]| a dit quelque chose, dis <-> je, puis je vous ai coupe=. Coupe=? dit Gaber. [A ]| Savez <-> vous ce que il me a dit lx autre jour, dis <-> je, voila` vos propres [A ]| paroles. sx visage se e=claira. Il e=tait a` peu pre`s aussi vif que mx fils, [A ]| ce gros Gaber. Il me a dit, dit Gaber, [A ]| il me a ~~. Plus fort, me e=criai <-> je. Il me a dit, dit Gaber, Gaber, que il [A ]| me a dit, lx vie est unx bien belle chose, Gaber, unx chose inoui+e. Il rapprocha [A ]| sx visage du mien. unx chose inoui+e, dit <-> il, unx bien belle chose, [A ]| unx chose inoui+e. Il sourit. Je fermai lx yeux. lx souris, ce est tre`s joli, [A ]| tre`s encourageant, mais il leur faut unx peu de recul. Je dis, Vous croyez que [A ]| il parlait de lx vie humaine? je e=coutai. Savoir si il parlait de lx vie [A ]| humaine, dis <-> je. Je rouvris lx yeux. je e=tais seulx. je avais lx mains [A ]| pleines de herbe et de terre que je avais arrache=es a` mx insu, que je [A ]| arrachais toujours. Je de=racinais litte=ralement. Je me arre^tai de le faire, [A ]| oui, a` lx instant me^me ou` je compris ce que je avais fait, ce que je faisais, [A ]| unx chose si vilaine, je y mis fin, je ouvris lx mains, elles furent biento^t [A ]| vides. [A ]| Cette nuit-la` je me engageai dans lx chemin du retour. Je ne allai pas loin. [A ]| Mais ce fut unx petit commencement. ce est lx premier pas qui compte. lx [A ]| deuxie`me compte moins. Chaque jour me voyait avancer unx peu plus. Cette phrase [A ]| ne est pas claire, elle ne dit pas ce que je espe=rais. Je comptais d'abord par [A ]| dizaines de pas. Je me arre^tais quand je ne en pouvais mais et je me [A ]| disais, Bravo, c^a fait tant de dizaines, tant de plus que hier. Puis je comptais [A ]| par quinzaines, par vingtaines et finalement par cinquantaines. Oui, a` lx [A ]| fin je pouvais faire cinquante pas avant de me arre^ter, pour me reposer, [A ]| appuye= sur mx fide`le parapluie. Je devais errer unx peu dans Ballyba au [A ]| de=but, si vraiment je y e=tais. Ensuite je suivais a` peu pre`s lx me^mes [A ]| chemins que nous avions pris pour venir. Mais lx chemins changent de aspect, [A ]| refaits en sens inverse. Je mangeais, par raison, toutx ce que lx nature, lx [A ]| bois, lx champs, lx eaux, me proposaient de comestible. Je finis lx morphine. [A ]| Je rec^us lx ordre de rentrer en aou^t, en septembre au plus tard. je arrivai [A ]| chez moi au printemps, je ne veux pas e^tre plus pre=cis. je avais donc chemine= [A ]| toutx lx hiver. [A ]| toutx autre que moi se serait couche= dans lx neige, bien de=cide= a` ne plus se [A ]| relever. Pas moi. Je croyais autrefois que lx hommes ne auraient pas raison de [A ]| moi. Je me crois toujours plus malin que lx choses. Il y a lx hommes et lx [A ]| choses, ne me parlez pas des animaux. Ni de Dieu. unx chose qui me re=siste, [A ]| me^me si ce est pour mx bien, ne me re=siste pas longtemps. Cette neige, par [A ]| exemple. [A ]| Quoique a` vrai dire elle me appela^t plus que elle ne me re=sistait. Mais dans [A ]| unx sens elle me re=sistait. c^a suffisait. Je la vainquis, en grinc^ant des [A ]| dents de joie, on peut tre`s bien grincer des incisives. Je me y frayai unx [A ]| chemin, vers ce que je aurais appele= mx perte si je avais pu concevoir ce que [A ]| je avais a` perdre. Je l' ai conc^u depuis peut-e^tre, je ne ai pas fini de le [A ]| concevoir peut-e^tre, on y arrive force=ment avec lx temps, je y arriverai. Mais [A ]| pendant lx voyage je ne le concevais pas, en butte comme je l' e=tais a` lx [A ]| malignite= des choses et des gens et aux de=faillances de mx chair. mx genou, [A ]| abstraction faite de lx accoutumance, ne me faisait ni plus ni moins souffrir [A ]| que lx premier jour. lx mal, quel que il fu^t, ne e=voluait pas. Peut <-> on [A ]| expliquer unx chose pareille? Mais pour en revenir aux mouches, je crois que il [A ]| y en a qui e=closent au de=but de lx hiver, dans lx maisons, et qui meurent peu [A ]| de temps apre`s. On les voit toutx petites qui volent dans lx coins chauds, [A ]| lentement, sans entrain ni bruit. ce est <-> a` <-> dire que on en voit unx de temps en [A ]| temps. Elles doivent mourir tre`s jeunes, sans avoir pu pondre. On les balaie, [A ]| on les pousse dans lx pelle avec lx balai, sans le savoir. Voila` unx [A ]| e=trange ge=ne=ration de mouches. Mais je devenais lx proie de autres affections, [A ]| ce ne est pas lx mot, intestinales pour lx plupart. Je ne ai plus envie [A ]| de les communiquer, je le regrette, c^a aurait fait unx joli morceau. Je dirai [A ]| seulement que unx autre que moi ne les aurait pas surmonte=es, sans assistance. [A ]| Mais moi! Plie= en deux, de mx main libre me comprimant lx ventre, je avanc^ais, [A ]| en poussant de temps en temps unx rugissement de de=tresse et de triomphe. [A ]| Certaines mousses que je mangeais devaient y e^tre pour quelque chose. Moi si je [A ]| me mettais dans lx cra^ne de me pre=senter ponctuellement au lieu du supplice, [A ]| lx dysenterie sanguinolente ne me en empe^cherait pas, je avancerais a` quatre [A ]| pattes en chiant tripes et boyaux et en entonnant des male=dictions. Je vous l' [A ]| ai dit, ce sont mx fre`res qui me auront eu. [A ]| Mais je ne dirai pas grand-chose de ce voyage de retour, de sx fureurs et [A ]| trai^trises. Et je passerai sous silence lx hommes me=chants et lx spectres [A ]| qui voulurent me empe^cher de rentrer chez moi, comme Youdi me l' avait enjoint. [A ]| Mais je en toucherai quand me^me quelques mots, histoire de me e=difier et de [A ]| me faire unx a^me permettant de [A ]| conclure. D'abord mx rares pense=es. Certaines questions de ordre the=ologique [A ]| me pre=occupaient bizarrement. En voici quelques-unes. [A ]| 1 Que vaut lx the=orie qui veut que Eve soit sortie, non pas de lx co^te de [A ]| Adam, mais de unx tumeur au gras de lx jambe (cul?)? [A ]| 2 lx serpent rampait <-> il ou, comme l' affirme Comestor, marchait <-> il [A ]| debout? [A ]| 3 Marie conc^ut <-> elle par lx oreille, comme le veulent Saint-Augustin et [A ]| Adobard? [A ]| 4 lx ante=christ combien de temps va <-t-> il nous faire poireauter encore? [A ]| 5 Cela a <-t-> il vraiment de lx importance de quelle main on se absterge lx [A ]| podex? [A ]| 6 Que penser du serment des Irlandais profe=re= lx main droite sur lx reliques [A ]| des saints et lx gauche sur lx membre viril? [A ]| 7 lx nature observe <-t-> elle lx sabbat? [A ]| 8 Serait <-> il exact que lx diables ne souffrent point des tourments [A ]| infernaux? [A ]| 9 The=ologie alge=brique de Craig. que en penser? [A ]| 10 Serait <-> il exact que Saint-Roch enfant ne voulait te=ter ni lx mercredis [A ]| ni lx vendredis? [A ]| 11 Que penser de lx excommunication de lx vermine au seizie`me sie`cle? [A ]| 12 Faut <-> il approuver lx cordonnier italien Lovat qui, se e=tant cha^tre=, [A ]| se crucifia? [A ]| 13 Que foutait Dieu avant lx cre=ation? [A ]| 14 lx vision be=atifique ne serait <-> elle pas unx source de ennui, a` lx [A ]| longue? [A ]| 15 Serait <-> il exact que lx supplice de Judas est suspendu lx samedi? [A ]| 16 Si on disait lx messe des morts pour lx vivants? @@@@@| [A ]| Et je me re=citais lx joli Pater quie=tiste, Dieu qui ne e^tes pas plus au ciel [A ]| que sur lx terre et dans lx enfers, je ne veux ni ne de=sire que votre nom soit [A ]| sanctifie=, vous savez ce qui vous convient. Etc. lx milieu et lx fin sont tre`s [A ]| jolis. [A ]| ce est dans ce monde frivole et charmant que je me re=fugiais, quand mx coupe [A ]| venait a` de=border. [A ]| Mais je me posais de autres questions me touchant peut-e^tre de plus pre`s. En [A ]| voici quelques-unes. [A ]| 1 Pourquoi ne pas avoir emprunte= quelques shillings a` Gaber? [A ]| 2 Pourquoi avoir obe=i a` lx ordre de rentrer? [A ]| 3 Molloy que e=tait <-> il devenu? [A ]| 4 Me^me question pour moi. [A ]| 5. que allais <-> je devenir? [A ]| 6 Me^mes questions pour mx fils. [A ]| 7. sx me`re e=tait <-> elle au ciel? [A ]| 8 Me^me question pour mx me`re. [A ]| 9. Irais <-> je au ciel? [A ]| 10 Nous retrouverions <-> nous toutx au ciel unx jour, moi, mx me`re, mx fils, [A ]| sx me`re, Youdi, Gaber, Molloy, sx me`re, Yerk, Murphy, Watt, Camier et lx [A ]| autres? [A ]| 11 que e=taient devenues mx poules, mx abeilles? mx poule grise vivait <-> [A ]| elle toujours? [A ]| 12 Zoulon, lx soeurs Elsner, vivaient <-> ils toujours? [A ]| 13 Youdi avait <-> il toujours sx bureau au me^me endroit, au 8, square des [A ]| Acacias? Si je lui e=crivais? Si je allais le voir? Je lui expliquerais. que [A ]| est <-> ce que je lui expliquerais? Je lui demanderais pardon. Pardon de quoi? [A ]| 14 lx hiver ne e=tait <-> il pas de unx se=ve=rite= exceptionnelle? [A ]| 15 c^a faisait combien de temps que je ne avais e=te= a` confesse ni communie=? [A ]| 16 Quel e=tait lx nom du martyr qui, e=tant en prison, charge= de chai^nes, [A ]| couvert de vermine et de blessures, ne pouvant se remuer, ce=le=bra lx [A ]| conse=cration sur sx estomac et se donna lx absolution? [A ]| 17 Que ferais <-> je jusqu'a` mx mort? ne y aurait <-> il pas moyen de activer [A ]| celle-ci, sans tomber dans lx pe=che=? [A ]| Mais avant de mettre en branle, a` travers ces solitudes glace=es, puis, avec lx [A ]| de=gel, fangeuses, mx corps proprement dit, je dirai que je pensais beaucoup a` [A ]| mx abeilles, plus que a` mx poules, et Dieu sait si je pensais a` mx poules. [A ]| Et je pensais surtout a` leur danse, car mx abeilles dansaient, oh! pas comme [A ]| dansent lx hommes, pour se divertir, mais de unx autre fac^on. Je me croyais [A ]| seulx au monde a` le savoir. je avais fait des recherches tre`s pousse=es la`dessus. [A ]| Cette danse se manifestait surtout chez lx abeilles qui rentraient a` [A ]| lx ruche, charge=es plus ou moins de nectar, et elle comportait unx grande [A ]| varie=te= de figures et de rythmes. Et je avais fini par y voir unx syste`me de [A ]| signaux au moyen duquel lx abeilles contentes ou me=contentes de leur re=colte [A ]| indiquaient aux partantes de quel co^te= il fallait ou ne fallait pas se [A ]| diriger. Mais lx abeilles partantes dansaient aussi. ce e=tait sans doute leur [A ]| fac^on de dire, je ai compris, ou, Ne te en fais pas pour moi. Mais loin de lx [A ]| ruche, en plein travail, lx abeilles ne dansaient pas. La` lx mot de ordre semblait [A ]| e^tre, Chacun pour soi, a` supposer que lx abeilles soient capables de [A ]| pareilles notions. lx danse consistait surtout en des figures tre`s complique=es, [A ]| trace=es par lx vol, et je en avais classe= unx grand nombre, avec [A ]| leur signification probable. Mais il y avait aussi lx question du bourdonnement, [A ]| dont lx diversite= de timbre, a` lx approche et au de=part de lx ruche, pouvait [A ]| difficilement e^tre unx effet du hasard. je en avais d'abord conclu que chaque [A ]| figure se renforc^ait au moyen de unx bourdonnement lui appartenant en propre. [A ]| Mais je dus abandonner cette agre=able opinion. Car je voyais lx me^me figure [A ]| (enfin ce que moi je appelais lx me^me figure) se accompagner de bourdonnements [A ]| tre`s divers. De sorte que je me dis, lx bourdonnement ne sert point a` souligner [A ]| lx danse, mais au contraire a` la varier. Et lx me^me figure exactement [A ]| change de sens selon lx bourdonnement qui l' accompagne. Et je avais recueilli [A ]| et classe= unx grand nombre de observations a` ce sujet, non sans re=sultat. Mais [A ]| il ne se agissait pas seulement de lx figure et du bourdonnement, mais aussi de [A ]| lx hauteur a` laquelle lx figure se exe=cutait. Et je avais lx conviction que lx [A ]| me^me figure, accompagne=e du me^me bourdonnement, [A ]| ne signifiait point a` douze pieds du sol lx me^me chose que a` six. Car lx [A ]| abeilles ne dansaient pas a` n'importe quel niveau, au petit bonheur, mais il y [A ]| avait trois ou quatre niveaux, toujours lx me^mes, auxquels elles dansaient. Et [A ]| si je vous disais quels e=taient ces niveaux, et quels sont lx rapports entre [A ]| eux, car je les avais mesure=s avec soin, vous ne me croiriez pas. Or ce ne est [A ]| pas lx moment de me attirer des incre=dules. On dirait quelquefois que je e=cris [A ]| pour lx public. Et malgre= toutx lx travail que je avais consacre= a` ces questions, [A ]| je e=tais plus que jamais e=tourdi par lx complexite= de cette danse [A ]| innombrable, ou` devaient intervenir de autres de=terminants dont je ne avais [A ]| pas lx moindre ide=e. Et je me disais, avec ravissement, Voila` unx chose que je [A ]| pourrai e=tudier toutx mx vie, sans jamais la comprendre. Et pendant ce voyage [A ]| de retour, quand je me interrogeais sur lx possibilite=s de unx petite joie a` [A ]| venir, ce est en songeant a` mx abeilles et a` leur danse que je me [A ]| re=confortais presque. Car je tenais toujours a` unx petite joie, de temps en [A ]| temps! Et que cette danse ne fu^t pas au fond autre chose que celle des [A ]| Occidentaux, frivole et sans signification, je en admettais [A ]| sans broncher lx possibilite=. Mais pour moi, assis pre`s de mx ruches [A ]| baigne=es de soleil, ce serait toujours unx chose belle a` regarder et de unx [A ]| porte=e que ne arriveraient jamais a` souiller mx raisonnements de homme malgre= [A ]| lui. Et je ne saurais faire a` mx abeilles lx tort que je avais fait a` [A ]| mx Dieu, a` qui on me avait appris a` pre^ter mx cole`res, mx craintes et [A ]| de=sirs, et jusqu'a` mx corps. [A ]| je ai parle= de unx voix qui me donnait des instructions, des conseils pluto^t. [A ]| Ce fut pendant ce retour que je l' entendis pour lx premie`re fois. Je ne y fis [A ]| pas attention. [A ]| Maintenant co^te= corps je devenais il me semblait rapidement me=connaissable. [A ]| Et quand je me passais lx mains sur lx visage, dans unx geste familier et [A ]| maintenant plus que jamais excusable, ce ne e=tait plus lx me^me visage que [A ]| sentaient mx mains et ce ne e=taient plus lx me^mes mains que sentait mx [A ]| visage. Et cependant lx fond de lx sensation e=tait lx me^me que lorsque je [A ]| avais e=te= bien rase= et parfume= et eu de lx intellectuel lx mains blanches [A ]| et molles. Et ce ventre que je ne me connaissais pas restait mx ventre, mx [A ]| vieux ventre, gra^ce a` je ne sais quelle intuition. Et pour [A ]| toutx dire je continuais a` me reconnai^tre et me^me je avais de mx identite= [A ]| unx sens plus net et vif que auparavant, malgre= sx le=sions intimes et lx plaies [A ]| dont elle se couvrait. Et a` ce point de vue je e=tais tre`s nettement en e=tat [A ]| de infe=riorite= vis-a`-vis de mx autres connaissances. Je regrette que cette [A ]| derniere phrase ne soit pas mieux venue. Elle me=ritait, qui sait, de e^tre sans [A ]| ambigui+te=. [A ]| Cependant il y a aussi lx ve^tements qui e=pousent si bien lx corps et en sont [A ]| pour ainsi dire inse=parables, en temps de paix. Oui, je ai toujours e=te= tre`s [A ]| sensible aux ve^tements, sans e^tre dandy lx moins du monde. Je ne eus pas a` me [A ]| plaindre des miens, solides et de bonne coupe. je e=tais naturellement [A ]| insuffisamment couvert, mais a` qui lx faute? Et je dus me se=parer de mx [A ]| paille, peu fait pour tenir te^te a` lx morte-saison, et de mx bas (deux [A ]| paires) que lx froid et lx humidite=, lx longues marches et lx impossibilite= [A ]| ou` je e=tais de les lessiver convenablement, re=duisirent en peu de temps [A ]| litte=ralement a` ne=ant. Mais je allongeai mx bretelle au maximum et mx [A ]| culotte, tre`s bouffante comme il se doit, me descendit jusqu'aux mollets. Et [A ]| a` lx vue de cette chair bleua^tre, entre mx [A ]| culotte et lx tige de mx chaussures, je pensais quelquefois a` mx fils et au [A ]| coup que je lui avais donne=, tellement lx esprit se excite aux moindres analogies. [A ]| mx chaussures se firent raides, faute de entretien. ce est lx fac^on de [A ]| se de=fendre de lx peau morte et tanne=e. lx air y circulait librement, [A ]| empe^chant peut-e^tre mx pieds de geler. Je dus e=galement a` regret me [A ]| se=parer de mx calec^ons (deux). Ils avaient pourri, au contact de mx [A ]| de=bordements. Alors lx fond de mx culotte, vite bru^le= lui aussi, me sciait lx [A ]| raie depuis lx coccyx jusqu'a` lx amorce du scrotum. que est <-> ce que je dus [A ]| jeter encore? mx chemise? Ah! mais non. Mais je la mettais souvent a` lx envers [A ]| et devant derrie`re. Voyons. je avais quatre fac^ons de mettre mx chemise. [A ]| Devant devant a` lx endroit, devant devant a` lx envers, devant derrie`re a` lx [A ]| endroit, devant derrie`re a` lx envers. Et lx cinquie`me jour je recommenc^ais. [A ]| ce e=tait dans lx espoir de la faire durer. Cela la fit <-> il durer? Je ne sais [A ]| pas. Elle dura. Se donner du mal pour lx petites choses, ce est parvenir aux [A ]| grandes, avec lx temps. Mais que dus <-> je jeter encore? mx faux cols, oui, je [A ]| les jetai toutx, et me^me avant de les avoir comple`tement use=s. Mais [A ]| mx cravate je la gardais, je la portais me^me, noue=e a` me^me lx cou, par forfanterie [A ]| je suppose. ce e=tait unx cravate a` pois, mais je oublie de quelle [A ]| couleur. [A ]| Quand il pleuvait, quand il neigeait, quand il gre^lait, alors je me trouvais [A ]| place= devant lx dilemme suivant. Ou continuer a` avancer appuye= sur mx [A ]| parapluie et me faire tremper ou me arre^ter et me abriter sous mx parapluie [A ]| ouvert. ce e=tait unx faux dilemme, comme tant de dilemmes le sont. Car du do^me [A ]| de mx parapluie il ne restait plus que quelques lambeaux flottant autour des [A ]| tiges et je aurais pu continuer a` avancer, tre`s lentement, en employant lx [A ]| parapluie non plus comme appui, mais comme abri. Mais je avais tellement lx [A ]| habitude, de unx part de lx parfaite e=tanche=ite= de mx beau parapluie, de [A ]| autre part de ne plus pouvoir marcher sans sx appui, que lx dilemme restait [A ]| entier, pour moi. je aurais pu naturellement me faire unx ba^ton, avec unx branche, [A ]| et continuer a` avancer, malgre= lx pluie, lx neige, lx gre^le, appuye= [A ]| la`-dessus et lx parapluie ouvert au-dessus de moi. Mais je ne en fis rien, je [A ]| ne sais pourquoi. Mais quand il tombait de lx pluie, et lx autres choses qui [A ]| nous [A ]| tombent du ciel, quelquefois je avanc^ais toujours, appuye= sur lx parapluie, me [A ]| faisant tremper, mais lx plus souvent je me immobilisais, ouvrais lx parapluie [A ]| au-dessus de moi et attendais que cela finisse. Alors je me faisais tremper [A ]| aussi. Mais lx question ne e=tait pas la`. Et si il se e=tait mis a` tomber de [A ]| lx manne je aurais attendu, immobile, sous mx parapluie, que elle se arre^te, [A ]| avant de en profiter. Et quand mx bras e=tait las de tenir lx parapluie en lx [A ]| air, alors je le donnais a` lx autre main. Et de lx libre je me frappais et [A ]| frottais toutx lx parties de mx corps que elle pouvait atteindre, afin de y [A ]| entretenir unx circulation abondante, ou je la promenais sur mx visage, de unx [A ]| geste caracte=ristique de moi. Et lx longue pointe de mx parapluie e=tait comme [A ]| unx doigt. mx meilleures pense=es me venaient pendant ces haltes. Mais quand il [A ]| se ave=rait que lx pluie, etc., ne se arre^terait pas de lx journe=e, ou de lx [A ]| nuit, alors je me faisais unx raison et me construisais unx vrai abri. Mais je ne [A ]| aimais plus lx vrais abris, faits avec des branchages. Car biento^t il ne y eut [A ]| plus de feuilles, mais seulement lx aiguilles de certains conife`res. Mais ce [A ]| ne e=tait pas la` lx vraie raison pour laquelle je ne aimais plus [A ]| lx vrais abris, non. Mais la`-dedans je pensais sans tre^ve au manteau de mx [A ]| fils, je le voyais litte=ralement ( lx manteau), je ne voyais que lui, il emplissait [A ]| lx espace. ce e=tait a` vrai dire ce que nos amis anglais appellent unx [A ]| trench-coat, et je en sentais lx caoutchouc, quoique lx trench-coats ne soient [A ]| pas caoutchoute=s en ge=ne=ral. je e=vitais donc autant que possible de avoir [A ]| recours aux vrais abris, faits avec des branchages, et je leur pre=fe=rais celui [A ]| de mx fide`le parapluie, ou de unx arbre, [A ]| de unx haie, de unx buisson, de [A ]| unx ruine. @@@@@| [A ]| Quant a` gagner lx grand-route, a` me faire ve=hiculer, cette pense=e ne me [A ]| effleura pas. [A ]| Quant a` me faire secourir dans lx villages, chez lx paysans, cette ide=e me [A ]| aurait de=plu, si elle me e=tait venue. Je rentrai chez moi avec mx quinze [A ]| shillings intacts. Non, je en de=pensai deux. Voici dans quelles circonstances. [A ]| je eus a` supporter de autres molestations que celle-ci, de autres [A ]| impertinences, mais je ne les raconterai pas. Restons-en aux paradigmes. je [A ]| aurai a` en supporter de autres peut-e^tre a` lx avenir, ce ne est pas su^r, [A ]| mais on ne les saura pas, ce est su^r. ce e=tait unx soir. je attendais tranquillement, [A ]| sous mx parapluie, que lx temps se e=claircisse, quand je fus brutalement [A ]| aborde= par-derrie`re. Je ne avais rien entendu. je avais e=te= dans unx endroit [A ]| ou` il ne y avait que moi. unx main me fit retourner. ce e=tait unx gros fermier [A ]| rubicond. Il portait unx cire=, unx chapeau melon et des bottes. sx joues [A ]| rebondies ruisselaient, lx eau de=gouttait de sx grosse moustache. Mais a` quoi [A ]| servent ces indications. On se regarda avec haine. ce e=tait peut-e^tre lx me^me [A ]| qui avait propose= si poliment de ramener mx fils et moi dans sx voiture. Je ne [A ]| crois pas. sx visage me e=tait pourtant familier. Non seulement sx visage. Il [A ]| portait unx lanterne a` lx main. Elle ne e=tait pas allume=e. Mais il pouvait l' [A ]| allumer de unx moment a` lx autre. Dans [A ]| lx autre il tenait unx be^che. De quoi me [A ]| enterrer. Il me prit par lx veston, au revers. Il ne me secouait pas exactement [A ]| encore, il ne commencerait a` me secouer que lorsque bon lui semblerait. Il me [A ]| injuriait seulement. Je cherchai ce que je avais pu faire, pour le mettre dans [A ]| unx tel e=tat. Je devais lever lx sourcils. Mais je le`ve toujours lx sourcils, [A ]| ils reposent presque dans mx chevelure, mx front ne est plus que plis se [A ]| chevauchant. Je finis par comprendre que [A ]| je ne e=tais pas chez moi. je e=tais sur sx terres. que est <-> ce que je faisais [A ]| sur sx terres? Si il y a unx question que je redoute, a` laquelle je ne ai [A ]| jamais pu fournir unx re=ponse satisfaisante, ce est bien celle-la`. Et sur lx [A ]| terres de autrui par-dessus lx marche=! Et lx nuit! Et par unx temps dont pas unx [A ]| chien ne voudrait ! Mais je ne perdis pas mx sang-froid. ce est unx voeu, dis <-> [A ]| je. je ai unx voix assez distingue=e quand je veux. Elle dut l' impressionner. [A ]| Il me la^cha. unx pe`lerinage, dis <-> je, poursuivant mx avantage. Il me [A ]| demanda ou`. lx partie e=tait gagne=e. A` lx madone de Shit, dis <-> je. lx [A ]| madone de Shit? dit <-> il, comme si il connaissait Shit comme sx poche et si il [A ]| ne y existait point de madone. Mais ou` ne existe <-t-> il pas de madone? Elle-me^me, [A ]| dis <-> je. lx noire? dit <-> il, pour me e=prouver. Elle ne est pas [A ]| noire que je sache, dis <-> je. unx autre se serait de=monte=. Pas moi. Je les [A ]| connaissais, lx points faibles de mx campagnards. Vous ne arriverez jamais, [A ]| dit <-> il. ce est a` elle que je dois de avoir perdu mx fils, dis <-> je, mais [A ]| de avoir conserve= lx maman. Ces sentiments ne pouvaient que plaire a` unx [A ]| e=leveur de vaches. Si il avait su! Je lui exposai plus longuement ce qui he=las [A ]| ne se e=tait pas passe=. Non [A ]| pas que je regrette Ninette. Mais elle, peut-e^tre, de toutx fac^on, oui, dommage, [A ]| enfin. ce est lx madone des femmes enceintes, dis <-> je, des femmes [A ]| marie=es enceintes, et je ai jure= de me trai^ner mise=rablement jusqu'a` sx [A ]| niche, pour lui exprimer mx reconnaissance. Cet incident permettra de admirer [A ]| mx habilete=, encore a` cette e=poque. Mais je avais e=te= unx peu loin, car sx [A ]| regard redevint mauvais. Puis <-> je vous demander unx service, dis <-> je, Dieu [A ]| vous le revaudra. je ajoutai, Dieu vous a envoye= a` moi, ce soir. Demander humblement [A ]| unx service aux gens qui sont sur lx point de vous abattre, cela donne [A ]| quelquefois de bons re=sultats. unx peu de the= chaud, implorai <-> je, sans [A ]| sucre ni lait, pour me redonner des forces. Rendre ce petit service a` unx [A ]| pe`lerin en marmelade, vous avouerez que ce e=tait tentant. Ben, venez a` lx [A ]| maison, dit <-> il, vous vous se=cherez. Je ne peux pas, je ne peux pas, me [A ]| e=criai <-> je, je ai jure= de aller en ligne droite. Et pour effacer lx [A ]| mauvaise impression cre=e=e par ces paroles je pris unx florin dans mx poche et [A ]| le lui donnai. Pour vos pauvres, dis <-> je. Et je ajoutai, a` cause de lx [A ]| obscurite=, unx florin pour vos pauvres. ce est loin, dit <-> il. Dieu vous [A ]| accompagnera, dis <-> je. [A ]| Il re=fle=chit. Il y avait de quoi. Rien a` manger surtout, dis <-> je, non [A ]| vraiment, je ne dois rien manger. Ah! ce vieux Moran, malin comme unx serpent. je [A ]| aurais naturellement pre=fe=re= lx manie`re forte, mais je ne osais pas me y [A ]| risquer. Il se e=loigna finalement en me disant de l' attendre. Je ne sais pas [A ]| quelles e=taient sx intentions. Quand je le jugeai assez loin je fermai lx [A ]| parapluie et partis dans lx direction oppose=e perpendiculaire a` lx bonne sous [A ]| lx pluie battante. Ce fut ainsi que je de=pensai unx florin. [A ]| Maintenant je vais pouvoir conclure. [A ]| Je longeai lx cimetie`re. ce e=tait lx nuit. Minuit peut-e^tre. lx ruelle monte, [A ]| je peinais. unx petit vent chassait lx nuages a` travers lx ciel faiblement [A ]| e=claire=. ce est beau de avoir unx concession a` perpe=tuite=. ce est unx bien [A ]| belle chose. Si il ne y avait que cette perpe=tuite=-la`. je arrivai devant lx [A ]| guichet. Il e=tait ferme= a` clef. Tre`s juste. Mais je ne pus l' ouvrir. lx [A ]| clef entrait dans lx trou, mais ne tournait pas. lx longue de=saffectation? unx [A ]| nouvelle serrure? Je l' enfonc^ai. Je reculai jusqu'a` lx autre co^te= de lx [A ]| ruelle et me ruai dessus. je e=tais rentre= chez moi, comme Youdi me l' avait [A ]| commande=. Je me relevai enfin. que est <-> ce qui [A ]| sentait si bon? lx lilas? lx primeve`res peut-e^tre. je allai vers mx ruches. [A ]| Elles e=taient la`, comme je le craignais. je enlevai [A ]| lx couvercle de lx une de [A ]| elles et le posai par terre. ce e=tait unx petit toit, au fai^te aigu, aux [A ]| brusques pentes de=bordantes. Je mis lx main dans lx ruche, la passai a` travers [A ]| lx hausses vides, la promenai sur lx fond. Elle rencontra, dans unx coin, unx [A ]| boule se`che et poreuse. Elle se effrita au contact de mx doigts. Elles se [A ]| e=taient mises en grappe pour avoir unx peu plus chaud, pour essayer de dormir. [A ]| je en sortis unx poigne=e. Il faisait trop sombre pour voir, je la mis dans mx [A ]| poche. c^a ne pesait rien. On les avait laisse=es dehors toutx lx hiver, on avait [A ]| enleve= leur miel, on ne leur avait pas donne= de sucre. Oui, maintenant je peux [A ]| conclure. Je ne allai pas au poulailler. mx poules e=taient mortes aussi, je le [A ]| savais. Seulement elles, on les avait tue=es autrement, sauf lx grise peut-e^tre. [A ]| mx abeilles, mx poules, je les avais abandonne=es. je allai vers lx [A ]| maison. Elle e=tait dans lx obscurite=. lx porte e=tait ferme=e a` clef. Je l' [A ]| enfonc^ai. je aurais pu l' ouvrir peut-e^tre, avec une de mx clefs. Je tournai [A ]| lx commutateur. Pas de lumie`re. je allai dans lx cuisine, dans [A ]| lx chambre de Marthe. Personne. Mais assez de histoires. lx maison e=tait [A ]| abandonne=e. lx compagnie avait coupe= lx courant. Ils ont voulu me le redonner. [A ]| Seulement moi je ne ai pas voulu. Voila` comme je suis devenu. Je retournai dans [A ]| lx jardin. lx lendemain je regardai mx poigne=e [A ]| de abeilles. unx poussie`re de [A ]| ailes et de anneaux. Je trouvai du courrier, en bas de lx escalier, dans lx [A ]| boi^te. unx lettre de Savory. mx fils allait bien. Naturellement. Ne parlons [A ]| plus de celui-la`. Il est revenu. Il dort. unx lettre de Youdi, a` lx troisie`me [A ]| personne, demandant unx rapport. Il l' aura sx rapport. ce est a` nouveau lx [A ]| e=te=. Il y a unx an je partais. Je me en vais. unx jour je rec^us lx visite de [A ]| Gaber. Il voulait lx rapport. Tiens, je croyais que ce e=tait fini, lx rencontres, [A ]| lx discours. Repassez, dis <-> je. unx jour je rec^us lx visite du [A ]| pe`re Ambroise. Est <-> ce possible! dit <-> il en me voyant. Je crois que il me [A ]| aimait vraiment, a` sx fac^on. Je lui dis de ne plus compter sur moi. Il se mit [A ]| a` discourir. Il avait raison. Qui ne a pas raison. Je le quittai. Je me en [A ]| vais. Peut-e^tre que je rencontrerai Molloy. mx genou ne va pas mieux. Il ne va [A ]| pas plus mal non plus. je ai des be=quilles maintenant. C^a ira plus vite. Ce [A ]| sera lx bon temps. je apprendrai. [A ]| toutx ce qui e=tait a` vendre, je l' ai vendu. Mais je avais de lourdes dettes. [A ]| Je ne supporterai plus de e^tre unx homme, je ne essaierai plus. Je ne allumerai [A ]| plus cette lampe. Je vais la souffler et aller dans lx jardin. Je pense aux [A ]| longues journe=es de mai, de juin, ou` je vivais dans lx jardin. unx jour je parlai [A ]| avec Hanna. Elle me donna des nouvelles de Zoulou, des soeurs Elsner. Elle [A ]| savait qui je e=tais, elle ne avait pas peur de moi. Elle ne sortait jamais, [A ]| elle ne aimait pas sortir. Elle me parlait de sx fene^tre. lx nouvelles [A ]| e=taient mauvaises, mais pas entie`rement. Il y avait du bon aussi la`-dedans. [A ]| ce e=taient de belles journe=es. lx hiver avait e=te= exceptionnellement [A ]| rigoureux, toutx lx monde le disait. Nous avions donc droit a` cet e=te= superbe. [A ]| Je ne sais pas si nous y avions droit. mx oiseaux, on ne les avait pas tue=s. [A ]| ce e=taient des oiseaux sauvages. Et cependant assez confiants. Je les reconnaissais [A ]| et ils semblaient me reconnai^tre. Mais sait <-> on jamais. Il y avait [A ]| des manquants et aussi des nouveaux. je essayais de mieux comprendre leur [A ]| langage. Sans avoir recours au mien. ce e=taient lx plus longues, lx plus [A ]| belles journe=es de lx anne=e. Je vivais dans lx jardin. je ai [A ]| parle= de unx voix qui me disait ceci et cela. Je commenc^ais a` me accorder [A ]| avec elle a` cette e=poque, a` comprendre ce que elle voulait. Elle ne se servait [A ]| pas des mots que on avait appris au petit Moran, que lui a` sx tour avait [A ]| appris a` sx petit. De sorte que je ne savais pas d'abord ce que elle voulait. [A ]| Mais je ai fini par comprendre ce langage. Je l' ai compris, je le comprends, de [A ]| travers peut-e^tre. lx question ne est pas la`. ce est elle qui me a dit de [A ]| faire lx rapport. Est <-> ce a` dire que je suis plus libre maintenant? Je ne sais [A ]| pas. je apprendrai. Alors je rentrai dans lx maison et je e=crivis, Il est [A ]| minuit. lx pluie fouette lx vitres. Il ne e=tait pas minuit. Il ne pleuvait @@@@@| [' ]| lx soleil brillait, ne ayant pas de alternative, sur lx rien de [' ]| neuf. Murphy, comme si il e=tait libre, se en tenait a` lx e=cart, [' ]| assis, dans lx impasse de lx Enfant-Je=sus, West Brompton, [' ]| Londres. La`, depuis des mois, peut-e^tre des anne=es, il [' ]| mangeait, buvait, dormait, se habillait et se de`shabillait, dans [' ]| unx cage de dimensions moyennes, expose=e au nord-ouest, [' ]| ayant sur de autres cages de dimensions moyennes expose=es [' ]| au sud-est unx vue ininterrompue. Biento^t il lui faudrait [' ]| se arranger autrement, car lx impasse de lx Enfant-Je=sus venait [' ]| de e^tre condamne=e. Biento^t il lui faudrait rapprendre, [' ]| dans unx cadre toutx a` fait e=tranger, a` manger, a` boire, a` [' ]| dormir, a` se habiller et a` se de=shabiller. [' ]| Il e=tait assis, nu, dans sx berceuse. En tek naturel, elle [' ]| e=tait garantie contre toutx vices de fabrication, y compris [' ]| lx craquements nocturnes. Elle e=tait a` lui, elle ne le [' ]| quittait jamais. lx coin ou` il e=tait assis e=tait abrite= par [' ]| unx tenture du soleil, du pauvre vieux soleil de nouveau [' ]| pour lx trillionie`me fois dans lx Vierge. Sept e=charpes le [' ]| maintenaient. Deux liaient lx tibias aux bascules, unx lx [' ]| cuisses au sie`ge, deux autres au dossier lx ventre et lx [' ]| poitrine, unx autre lx poignets a` lx barre de derrie`re. seulx [' ]| e=taient possibles lx mouvements locaux. De lx sueur lui [' ]| coulait par toutx lx corps. lx respiration ne e=tait pas [' ]| perceptible. lx yeux, froids et fige=s comme ceux de unx [' ]| mouette, fixaient sur lx moulure le=zarde=e de lx corniche [' ]| unx e=claboussure irise=e qui allait pa^lissant et se [' ]| rapetissant. Quelque part unx coucou, ayant sonne= entre [' ]| vingt et trente, devint lx e=cho de unx cri de marchand [' ]| ambulant. lx e=cho se tut, lx cri se rapprocha, entra, dans [' ]| [' ]| lx impasse et Murphy entendit: Quid pro quo! Quid pro quo! [' ]| ce e=taient la` des choses que il ne aimait pas. Elles le [' ]| retenaient dans lx monde dont elles faisaient partie et dont [' ]| lui osait espe=rer que il ne faisait pas partie. Il se demandait [' ]| faiblement ce qui de=composait sx soleil, ce que on criait [' ]| comme marchandise. Faiblement, tre`s faiblement. [' ]| Il e=tait assis ainsi parce que cela lui faisait plaisir! D'abord [' ]| cela faisait plaisir a` sx corps, apaisait sx corps. Ensuite [' ]| cela faisait plaisir a` sx esprit, l' e=largissait dans sx [' ]| esprit. Car ce e=tait seulement lx corps apaise= que il pouvait [' ]| commencer a` vivre dans sx esprit, (a` lx fac^on de=crite [' ]| au sixie`me chapitre). Et lx genre de vie que il menait dans sx [' ]| esprit lui faisait plaisir, unx tel plaisir que ce e=tait presque [' ]| unx absence de douleur. [' ]| Murphy avait re=cemment e=tudie= en. Irlande, a` lx ville [' ]| de Cork, chef-lieu du comte= du me^me nom, avec unx [' ]| homme qui se appelait Neary. Cet homme, a` cette e=poque, [' ]| savait arre^ter sx coeur toutx lx fois ~~ ou presque ~~ [' ]| que celui-ci le lui disait, et le maintenir arre^te= pendant [' ]| aussi longtemps ~~ ou peu se en fallait ~~ que cela lui [' ]| semblait bon. "Ventricules" disait <-> il alors, "arre^tez vous [' ]| sur Gabaon, et vous, oreillettes, arre^tez <-> vous dans lx [' ]| valle=e de Ajalon". Cette rare faculte=, acquise aux Indes, [' ]| apre`s de longues anne=es de application, Neary ne y faisait [' ]| appel que dans lx situations franchement insupportables, [' ]| comme, lorsque, par exemple, ayant envie de boire il en [' ]| e=tait empe^che=, ou que, se trouvant dans unx groupe de [' ]| Gae+ls, il ne pouvait se retirer, ou que il ressentait lx [' ]| piqu^res de unx inclination sexuelle sans espoir. [' ]| Ce ne e=tait point afin de se faire unx coeur nearien que [' ]| Murphy e=tait alle= se mettre aux pieds de Neary, car il [' ]| avait lx impression que unx tel organe ne saurait tarder a` e^tre [' ]| funeste a` unx homme de sx trempe, mais simplement dans [' ]| lx espoir de obtenir pour le sien unx peu de cette vertu que [' ]| Neary, pythagoricien pour lx coup, appelait alors [' ]| lx Apmonie. Car Murphy avait lx coeur irrationnel au [' ]| [' ]| point de ne pas avoir avec celui de lx Faculte= lx moindre [' ]| mesure commune apparente. Inspecte=, palpe=, ausculte=, [' ]| radiographie=, il ne laissait rien a` de=sirer, ce e=tait unx tre`s [' ]| bon petit coeur. Mais sito^t habille= et laisse= a` sx [' ]| fonctions, il se mettait a` faire comme Petrouschka [' ]| prisonnier, tanto^t peinant tellement que Murphy e=tait [' ]| tente= de croire que il allait caler, tanto^t dans unx tel e=tat [' ]| de e=bullition que Murphy e=tait porte= a` craindre que il ne [' ]| fu^t sur lx point de peter. Or ce e=tait justement lx entremise [' ]| entre ces deux extre^mes, pour ne en prendre que deux, que [' ]| Neary appelait alors lx Apmonie. Quand il e=tait las de [' ]| l' appeler lx Apmonie il l' appelait lx Isonomie. Quand il avait [' ]| marre de l' appeler lx Isonomie, il l' appelait lx Accord. Mais il [' ]| pouvait l' appeler comme il voulait, cela refusait de entrer [' ]| dans lx coeur de Murphy. Neary ne pouvait concilier lx [' ]| contraires dans lx coeur de Murphy. [' ]| Leurs adieux furent me=morables. Neary sortit de un de sx [' ]| sommeils morts et dit: [' ]| ~~ Murphy, lx vie nest que figure et fond. [' ]| ~~ unx long retour a` ta^tons, dit Murphy. Rien de plus. [' ]| ~~ lx figure, dit Neary, ou lx syste`me de figures, devant [' ]| lx e=norme confusion bourgeonnante et bourdonnante. Je [' ]| pense a` Mademoiselle Dwyer. [' ]| Murphy aurait pu penser a` unx demoiselle Counihan. [' ]| Neary serra lx poings et les leva devant sx visage. [' ]| ~~ Gagner lx affection de Mademoiselle Dwyer, dit <-> il, ne [' ]| fu^t <-> ce, que pendant lx bref espace de unx heure, voila` ce qui [' ]| me ferait du bien. [' ]| Du^ment, sous lx peau tendue et blanche, lx jointures se [' ]| crispe`rent ~~ ce e=tait lx position. Puis lx mains [' ]| se ouvrirent, conforme=ment a` lx usage, jusqu'a` lx extre^me [' ]| limite de leur e=cart ~~ ce e=tait lx ne=gation. Il semblait [' ]| alors a` Murphy que lx geste pu^t passer a` sx sublation de [' ]| deux fac^ons e=galement le=gitimes. lx mains pourraient [' ]| e^tre porte=es a` lx te^te dans unx vif mouvement de [' ]| de=sespoir ou laisse=es tomber mollement jusqu'aux [' ]| coutures late=rales du pantalon, a` supposer que ce eu^t [' ]| e=te= la` leur point de de=part. Jugez donc de sx chagrin [' ]| quand Neary les serra encore plus violemment que avant et se [' ]| les envoya brutalement dans lx poitrine. [' ]| [' ]| ~~ unx demi-heure, dit <-> il. Quinze minutes. [' ]| ~~ Et apre`s? dit Murphy. lx petite idylle de bidet portatif? [' ]| Vous pouvez rire, dit Neary, ou pluto^t, je crois, ricaner, il [' ]| ne en reste pas moins vrai que toutx ce qui ne est pas [' ]| Mademoiselle Dwyer ne est, provisoirement au moins, que [' ]| de lx crasse. Unique figure ferme=e dans unx lieu hideux sans [' ]| forme et vide! mx te^trakyt! [' ]| Tel e=tait lx amour de Neary pour Mademoiselle Dwyer, qui [' ]| aimait unx certain lieutenant-navigateur-me=canicien Elliman, [' ]| qui aimait unx certaine demoiselle Farren de Ringsakiddy, [' ]| qui admirait passionne=ment de loin unx certain Re=ve=rend [' ]| Pe`re Fitt de Ballinclashet, qui en toutx since=rite= ne [' ]| pouvait se dissimuler unx certaine vocation pour unx [' ]| certaine Madame West de Passage, qui aimait Neary. [' ]| ~~ lx amour partage=, dit Neary, est unx court circuit. [' ]| ~~ Si il est hideux, il ne est pas sans forme, dit Murphy. [' ]| ~~ lx amour qui le`ve lx yeux, dit Neary, e=tant en proie [' ]| aux tourments; qui implore unx bout de petit doigt, trempe= [' ]| dans du vernis de Chine, pour que il vienne lui rafrai^chir lx [' ]| langue; unx tel amour vous est e=tranger Murphy, je suppose. [' ]| ~~ Du Turc, dit Murphy. [' ]| ~~ Autrement dit, dit autrement Neary, lx tache une et [' ]| indivisible, brillante, organique et compacte, perc^ant lx nuit [' ]| tumultueuse de lx stimulation he=te=roge`ne. [' ]| ~~ lx tache sans Agneau, dit Murphy. [' ]| Pre=cise=ment, dit Neary. Maintenant e=coutez <-> moi bien. [' ]| Quelle que soit lx raison pour laquelle vous ne pouvez aimer [' ]| ~~ mais il y a unx demoiselle Counihan, Murphy, ne est <-> il [' ]| pas vrai? [' ]| Il y avait en effet unx demoiselle Counihan. [' ]| ~~ Tre`s bien, dit Neary. Supposons maintenant que on vous [' ]| invite a` de=finir votre ~~ comment dirai <-> je ~~ votre trafic [' ]| avec cette demoiselle Counihan? Voyons unx peu [' ]| maintenant, Murphy. [' ]| ~~ Pre=cordial, dit Murphy, pluto^t que cordial. Las. [' ]| Comte= de Cork. Cochon. [' ]| ~~ Exactement, dit Neary. Maintenant e=coutez <-> moi [' ]| [' ]| bien. Quelle que soit lx raison pour laquelle vous ne pouvez [' ]| aimer a` mx fac^on, et ce est lx seulx croyez <-> moi, pour cette [' ]| me^me raison, quelle que elle soit, votre coeur est tel que il [' ]| est. Et encore pour cette me^me raison ... [' ]| ~~ Quelle quelle soit, dit Murphy. [' ]| ~~ Je ne peux rien pour vous, dit Neary. [' ]| ~~ Que Dieu damne mx a^me, dit Murphy. [' ]| ~~ Pre=cise=ment, dit Neary. Cela ne me e=tonnerait pas [' ]| autrement de apprendre que votre conarium se soit re=duit [' ]| aux dimensions de unx te^te de e=pingle. [' ]| Il relanc^a sa' berceuse, poussa lx oscillation jusqu'a` sx [' ]| limite, puis se laissa aller. Peu a` peu lx monde se effac^a, lx [' ]| grand monde ou` lx on colportait quid pro quo et ou` lx jour [' ]| ne baissait jamais deux fois de lx me^me fac^on, en faveur [' ]| du petit, (tel que il est de=crit, au sixie`me chapitre). [' ]| Brusquement, a` co^te= de sx oreille, lx te=le=phone [' ]| poussa unx cri e=pouvantable. Il avait ne=glige= de [' ]| de=crocher lx re=cepteur. Si il ne y re=pondait pas sans [' ]| tarder, lx logeuse viendrait en courant, elle ou unx autre [' ]| locataire. Alors on le de=couvrirait, car lx porte ne e=tait pas [' ]| ferme=e a` clef. Et pourtant il y avait unx te=le=phone. [' ]| Murphy ne y comprenait rien, bien que lx logeuse lui eu^t [' ]| toutx explique= plus de unx fois. [' ]| Il ne arrivait pas a` libe=rer sx main. A` chaque instant il [' ]| croyait entendre dans lx escalier lx pas comminatoire de sx [' ]| logeuse, ou de unx autre locataire. lx hurlements tranquilles [' ]| du te=le=phone le bafouaient. E=tant enfin arrive= a` [' ]| libe=rer unx main, il saisit lx re=cepteur, que au lieu de jeter [' ]| par terre pourtant, il porta a` sx oreille, tant il e=tait [' ]| agite=. [' ]| ~~ Que lx diable vous emporte! dit <-> il. [' ]| ~~ Il est en train de le faire, re=pondit <-> elle. [' ]| Ce=lia. [' ]| Il posa ha^tivement lx re=cepteur sur lx ventre. lx partie de [' ]| lui que il hai^ssait bru^lait pour Ce=lia, lx partie, que il [' ]| essayait de aimer, rien que en y pensant, tombait en cendres. [' ]| lx voix soufflait sur sx chair unx lointaine lamentation. [' ]| [' ]| Il y re=sista unx peu, puis reprit lx re=cepteur et dit: [' ]| ~~ Tu ne reviendras jamais? A` peine unx question. [' ]| ~~ Je l' ai, dit <-> elle. [' ]| ~~ Je sais, dit Murphy. [' ]| ~~ Je ne veux pas dire ce que toi tu veux dire, dit elle. Je [' ]| veux dire ce que tu me as dit de ... [' ]| ~~ Je sais ce que tu veux dire, dit Murphy. [' ]| ~~ Sois, au coin de lx rue ce soir comme lx premie`re fois, [' ]| dit <-> elle. Je l' apporterai. [' ]| ~~ Quand? dit <-> il. [' ]| ~~ Mais comme lx premie`re fois je te dis. [' ]| ~~ Cela ne est pas possible, dit Murphy. je attends unx ami. [' ]| ~~ Tu ne as pas de amis, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Pas exactement unx ami, dit Murphy, unx vieux type qui [' ]| joue aux e=checs. unx vieux monsieur de=licieux. Propre, [' ]| sourd et muet. [' ]| ~~ Alors je viendrai chez toi, dit Ce=lia. [' ]| lx coeur de Murphy fit unx bond et il se entendit dire: [' ]| ~~ Tu ne feras pas c^a. [' ]| ~~ Pourquoi tu ne veux pas me voir? dit Ce=lia. lx [' ]| dernie`re fois tu e=tais d'accord. [' ]| ~~ Mais combien de fois veux <-> tu que je te le dise? dit [' ]| Murphy. je at ... [' ]| ~~ E=coute, dit Ce=lia, je ne crois pas a tx vieux Monsieur [' ]| de=licieux. C^a ne existe pas. [' ]| Murphy, le soi que il essayait de aimer ne en pouvant plus, ne [' ]| dit rien. [' ]| ~~ Je serai chez toi a` dix heures, dit Ce=lia, et je l' aurai avec [' ]| moi. Si tu ne es pas la` ... [' ]| ~~ Oui, dit Murphy. Supposons que je sois oblige= de sortir? [' ]| ~~ Adieu. [' ]| Il e=couta unx peu lx fil mort, il laissa tomber lx re=cepteur, [' ]| il se rattacha lx main a` lx barre, il relanc^a lx berceuse. Peu [' ]| a` peu il se sentit mieux, bougeant dans sx esprit, dans lx [' ]| liberte= de unx lumie`re et de unx obscurite= qui ne e=taient pas [' ]| aux prises, qui ne alternaient pas, qui ne pa^lissaient ni ne [' ]| rougissaient sinon vers leur communion, (telle que elle est [' ]| de=crite au sixie`me chapitre) [' ]| [' ]| lx va-et-vient devenait de plus en plus rapide, de plus en [' ]| plus court, lx iridescence e=tait partie, lx cri e=tait parti, [' ]| lx e=cho e=tait parti, sx corps serait biento^t tranquille. lx [' ]| choses allaient de plus en plus lentement, puis elles [' ]| se arre^taient. unx va-et-vient allait de plus en plus vite, puis [' ]| il se arre^tait. Biento^t sx corps serait tranquille, biento^t il [' ]| serait libre. [' ]| [' ]| Age Sans importance [' ]| Te^te Petite et ronde [' ]| Yeux Verts [' ]| Teint Blanc [' ]| Cheveux Jaunes [' ]| Traits Mobiles [' ]| Cou 36.9 cm. [' ]| Bras 28.9 [' ]| Avant-bras 26.1 [' ]| Poignet 15.2 [' ]| Poitrine 90.0 [' ]| Tour de taille 67.0 [' ]| Hanches, etc. 92.0 [' ]| Cuisse 55.0 [' ]| Genou 30.2 [' ]| Mollet 29.7 [' ]| Cheville 20.3 [' ]| Cou-de-pied Sans importance [' ]| Taille 163.0 [' ]| Poids 55.9 kg. [' ]| Elle quitta lx kiosque en coup de vent, voluptueusement [' ]| suivie de sx hanches, etc. Comme unx lumignon furent [' ]| e=teints lx traits enflamme=s des affame=s de amour. Elle [' ]| entra dans lx bar de unx Traiteur-Brasseur et se fit servir unx [' ]| sandwich crevette-tomate et unx grand verre de porto blanc. [' ]| Puis elle se dirigea rapidement a` pied, suivie comme [' ]| ci-dessus et de quatre placeurs de billets de sweepstake en [' ]| sueur, vers lx appartement dans Tyburnia de sx grand-pe`re [' ]| maternel, Monsieur Willoughby Kelly. Elle ne cachait rien [' ]| a` Monsieur Kelly, hormis [' ]| [' ]| ce que elle jugeait susceptible de lui causer du chagrin, ce est a` [' ]| dire pratiquement, rien. [' ]| Elle avait quitte= lx Irlande a` lx a^ge de quatre ans. [' ]| lx visage de Monsieur Kelly e=tait e=troit et [' ]| profonde=ment marque= par toutx unx vie de apathie [' ]| crapuleuse. Au dernier moment, alors que toutx espoir [' ]| semblait perdu, il en jaillit unx bulbe cra^nien de toutx [' ]| premier ordre exempt du moindre obscurcissement [' ]| capillaire. Avec encore unx peu de temps sx coefficient [' ]| cerveau-corps serait celui de unx petit oiseau. Il gisait [' ]| renverse= dans sx lit, ne faisant rien, a` moins que ne fu^t [' ]| porte=e a` sx cre=dit unx crispation intermittente de sx [' ]| doigts sur lx couvre-pied. [' ]| ~~ Je ne ai que toi au monde, dit Ce=lia. [' ]| Monsieur Kelly se pa^ma. [' ]| ~~ Sinon Murphy, dit Ce=lia. [' ]| Monsieur Kelly se dressa dans sx lit.. sx yeux ne [' ]| pouvaient gue`re sortir de leurs orbites, tant celles-ci [' ]| e=taient profondes, mais ils pouvaient se ouvrir, et ils le [' ]| firent. [' ]| ~~ Je ne te ai pas parle= de Murphy, dit Ce=lia, parce que je [' ]| ne voulais pas te faire du chagrin. [' ]| ~~ Chagrin de mx cul, dit Monsieur Kelly. [' ]| Il retomba dans sx lit, ce qui lui ferma lx yeux, comme si il [' ]| e=tait unx poupe=e. de unx voix e=teinte il pria Ce=lia de [' ]| se asseoir. Mais elle pre=fe=rait se promener de long en large, [' ]| joignant et disjoignant lx mains selon lx meilleure tradition. [' ]| lx amitie= de unx paire de mains. [' ]| lx re=cit de Ce=lia, expurge=, acce=le=re=, corrige= et [' ]| re=duit, donne ce qui suit. [' ]| Quand pe=rirent sx parents, Monsieur et Madame ~~ [' ]| Quentin Kelly, chaudement blottis dans lx bras de leurs [' ]| partenaires respectifs, a` bord de lx infortune= Georges ~~ [' ]| Philippard, Ce=lia, enfant unique, prit lx trottoir. Bien que [' ]| ce fu^t-la` unx de=cision a` laquelle Monsieur Willoughby [' ]| Kelly ne put se associer sans re=serve, ne=anmoins il ne fit [' ]| rien pour l' en de=tourner. ce e=tait unx bonne fille, elle ferait [' ]| sx chemin. [' ]| ce est en faisant sx chemin, lx nuit de lx Saint-Jean [' ]| [' ]| pre=ce=dente, alors que lx Soleil se trouvait dans lx Crabe, [' ]| que elle rencontra Murphy. Elle venait de de=boucher de Edith [' ]| Grove dans Cremorne Road, avec lx intention de aller exposer [' ]| sx fatigue aux puanteurs de lx Tamise toutx proche et de [' ]| revenir ensuite par Lot's Road, lorsque attire=e par elle ne [' ]| savait quoi, elle tourna lx te^te a` droite. Alors elle vit, [' ]| immobile dans lx embouchure de Stadium Street, consultant [' ]| tour a` tour unx bout de papier et lx ciel e=toile=, unx homme. [' ]| Murphy. [' ]| ~~ Mise=ricorde, dit Monsieur Kelly. Est <-> ce que je suis [' ]| charge= de enque^te? lx jonction par exemple de Edith [' ]| Grove, de Cremorne Road et de Stadium Street, me est [' ]| parfaitement indiffe=rente. Aborde tx homme. [' ]| Elle se arre^ta ~~ "Enfin!" dit Monsieur Kelly, se disposa [' ]| dans sx ligne de mire et attendit que lx yeux de=clinassent [' ]| du ciel, ce que finalement ils firent avec unx telle [' ]| pre=cipitation que ils la virent et la perdirent de vue [' ]| simultane=ment. Ils ne se hisse`rent pas imme=diatement [' ]| jusqu'aux siens, mais reste`rent sur lx papier. Si a` leur [' ]| prochaine e=le=vation elle e=tait toujours la`, ils [' ]| se accorderaient peut-e^tre unx point de arre^t. [' ]| ~~ Mais comment sais <-> tu toutx c^a? dit Monsieur Kelly. [' ]| ~~ Quoi? [' ]| ~~ toutx cette folie de de=tails, dit Monsieur Kelly. [' ]| ~~ Il ne me cache rien, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Fais me en gra^ce, dit Monsieur Kelly. Aborde tx homme. [' ]| Quand Murphy eut trouve= sur lx papier ce que il cherchait, [' ]| il expe=dia de nouveau sx te^te vers lx hauteurs. lx effort [' ]| fut conside=rable. Vers lx mi-chemin il se octroya unx moment [' ]| de repos bien me=rite= et conside=re= lx intruse, de lx [' ]| ceinture aux pieds d'abord, ensuite de lx ceinture a` lx te^te. [' ]| Immobile d'abord, elle se y pre^ta avec complaisance, puis [' ]| elle de=ploya lx bras et se mit a` tournoyer ~~ Brava! dit [' ]| Monsieur Kelly ~~ comme lx mannequin Roussel dans [' ]| Regent Street. Apre`s unx premier tour, elle eut lx [' ]| satisfaction de constater que lx yeux de Murphy e=taient [' ]| toujours ouverts et pose=s sur elle. Mais aussito^t, comme [' ]| pour unx effort supre^me, ils se referme`rent, lx ma^choires [' ]| se crispe`rent, lx menton saillit [' ]| [' ]| lx genoux plie`rent, lx hypogastre se avanc^a, lx bouche [' ]| se ouvrit, lx te^te se inclina lentement en arrie`re. Murphy [' ]| retournait a` lx clarte= du firmament. [' ]| Ou` aller? Vers lx eau. lx tentation de y entrer e=tait forte, [' ]| mais elle l' e=carta. Cela ne pressait pas. Elle suivit lx quai [' ]| jusqu'a` unx point approximativement e=quidistant des [' ]| Ponts Battersea et Albert et se assit sur unx banc entre unx [' ]| glorieux invalide manchot et unx vendeur de glaces Eldorado, [' ]| qui se e=tait de=gage= de sx impitoyable machine et ronflait [' ]| aux anges. Des artistes de toutx sorte, des romanciers, des [' ]| poe`tes, des dramaturges, des cine=astes, des diables, des [' ]| fanto^mes, des ne`gres, des feuilletonistes, des musiciens, [' ]| des chansonniers, des organistes, des peintres en ba^timent [' ]| et de autres moins inoffensifs, des sculpteurs et des [' ]| statuaires, des critiques et des chiens ba^tards, des censeurs [' ]| et des encenseurs, majeurs et mineurs, ma^les et femelles, [' ]| titubants et dignes, riant et pleurant, re=unis et solitaires, [' ]| allaient et venaient. Sous lx autre berge unx flotille de [' ]| chalands, lourdement charge=s de papier de rebut, agitaient [' ]| vers elle leurs mouchoirs multicolores. unx chemine=e [' ]| se inclina devant lx Pont de Battersea. unx chaland et unx [' ]| remorqueur, accouple=s de front, remontaient lx courant [' ]| dans unx transport de e=cume. lx vendeur de glaces Eldorado [' ]| ne e=tait que unx monceau de sommeil, lx invalide empoigna [' ]| rageusement sx tunique e=carlate et dit: "Quel putain de [' ]| temps, je ne l' oublierai jamais". De lx vieille e=glise de [' ]| Chelsea partirent comme a` contre-coeur lx sombres coups [' ]| de dix heures. Ce=lia se leva et rebroussa chemin. Mais au [' ]| lieu de continuer toutx droit dans Lot's Road, comme elle [' ]| aurait voulu, elle se sentit attire=e irre=sistiblement sur sx [' ]| droite dans Cremorne Road. Il e=tait toujours, immobile a` [' ]| lx embouchure de Stadium Street, quoique dans unx attitude [' ]| modifie=e. [' ]| ~~ Quelle putain de histoire, dit Monsieur Kelly. Je ne la [' ]| retiendrai jamais. [' ]| Murphy avait croise= lx jambes, mis lx mains dans sx [' ]| poches, laisse= tomber lx bout de papier et regardait [' ]| fixement devant lui. Il faisait des calculs. Ce=lia l' accosta [' ]| maintenant en bonne et du^e forme ~~ "Malheureuse!" [' ]| [' ]| dit Monsieur Kelly ~~, sur quoi ils partirent heureusement [' ]| bras dessus bras dessous, laissant dans lx ruisseau lx carte [' ]| du ciel pour lx mois de juin. [' ]| ~~ Je crois que ce est lx moment de allumer, dit Monsieur [' ]| Kelly. [' ]| Ce=lia alluma. [' ]| A` partir de, ce moment ils furent indispensables lx un a` [' ]| lx autre. [' ]| ~~ He=! se e=cria Monsieur Kelly, ne saute pas comme c^a. [' ]| Vous partez heureusement bras dessus bras dessous. Et alors? [' ]| Ce=lia aimait Murphy, Murphy aimait Ce=lia, ce e=tait unx [' ]| exemple frappant de lx amour partage=. Il datait de ce [' ]| premier long et languissant regard e=change= a` [' ]| lx embouchure de Stadium Street, non pas de leur de=part [' ]| ensemble ni, de aucun accident subse=quent. ce e=tait lx [' ]| condition de leur de=part ensemble, etc., comme Murphy le [' ]| lui avait plusieurs fois de=montre=, en Barbara, Baccardi, et [' ]| Baroko, quoique jamais jusqu'a` pre=sent en Baralipton. [' ]| Ce=lia ne avait que a` quitter Murphy pendant unx instant (et [' ]| cela lui arrivait force=ment de temps en temps) pour que ce [' ]| dernier lui sembla^t unx e=ternite= vide de signification. [' ]| Quant a` Murphy, il exprimait avec encore plus de emphase, [' ]| si cela se pouvait, lx me^me sentiment en disant: " que est <-> ce [' ]| maintenant que mx vie, sinon Ce=lia?" [' ]| lx dimanche suivant, lx Lune e=tant alors en conjonction, [' ]| dans lx jardin subtropical du Pare de Battersea, aussito^t [' ]| apre`s lx premier coup de cloche, il lui offrit sx main. [' ]| Monsieur Kelly ge=mit. [' ]| Ce=lia accepta. [' ]| ~~ Malheureuse! dit Monsieur Kelly. Archimalheureuse! [' ]| Se basant sur lx Cite= du Soleil de Campanella, Murphy [' ]| de=clara que il fallait cou^te que cou^te se marier avant que [' ]| lx Lune ne entra^t en opposition. On e=tait maintenant au [' ]| mois de. Septembre et leurs rapports ne avaient pas encore [' ]| e=te= re=gularise=e. [' ]| Ne voyant plus aucune raison pour se retenir, Monsieur [' ]| Kelly se dressa dans sx lit, ce qui lui ouvrit lx [' ]| [' ]| yeux, comme il l' avait pre=vu, et demanda a` savoir lx qui, lx [' ]| quoi, lx ou`, lx moyens, lx pourquoi, lx comment et lx [' ]| quand. Grattez unx vieillard et vous trouvez unx Quintilien. [' ]| ~~ Qui est ce Murphy, se e=cria <-t-> il, pour qui tu as [' ]| ne=glige= tx travail, je pre=sume? que est <-> ce que ce est? [' ]| de ou` est <-> ce que c^a sort? Quelle est sx famille? que est <-> ce [' ]| que il fait? A <-t-> il de lx argent? que est <-> ce que il a devant lui? [' ]| que est <-> ce que il a derrie`re lui? Est <-> il, a <-t-> il quoi que ce soit? [' ]| En re=ponse a` lx premie`re de ces questions Ce=lia se [' ]| contenta de dire que Murphy e=tait Murphy. Continuant [' ]| alors de unx fac^on me=thodique, elle re=ve=la que il ne, [' ]| jouissait de aucun e=tat et que il ne e=tait pas non plus dans lx [' ]| commerce; que il e=tait ne= a` Dublin ~~ "Sacre=e Me`re [' ]| de Dieu!" dit Monsieur Kelly ~~, que il se savait unx oncle [' ]| unique, unx nomme= Quigley, ce=libataire, domicilie= en [' ]| Hollande et rente= bien au-dessus de, sx mise=rables [' ]| besoins, avec qui il se efforc^ait de entretenir des relations; [' ]| que il ne faisait rien a` sx connaissance; que il avait parfois de [' ]| quoi se payer unx station de huit a` dix heures aux Bains [' ]| Turcs de Southampton Road; que il se croyait unx avenir de [' ]| toutx beaute=; que il ne allait jamais fouiller dans lx vieilles [' ]| histoires. Il e=tait Murphy. Il avait Ce=lia. [' ]| Monsieur Kelly fit appel a` toutx sx hormones. [' ]| ~~ De quoi vit <-> il? hurla <-t-> il. [' ]| ~~ De menues sommes charitables, dit Ce=lia. [' ]| Monsieur Kelly retomba dans sx lit. Il avait dit sx dernier [' ]| mot. lx cieux pouvaient tomber quand ils voudraient. [' ]| Ce=lia e=tait maintenant arrive=e a` unx point de sx histoire [' ]| que elle de=sespe=rait presque de pouvoir rendre clair a` [' ]| Monsieur Kelly, tant elle le comprenait mal elle-me^me. Il [' ]| lui suffirait, elle le savait bien, de trouver lx moyen [' ]| de inse=rer lx proble`me dans cette immense cervelle pour [' ]| que lx solution en fu^t rendue comme par unx distributeur [' ]| automatique. Allant de long en large a` unx vitesse accrue, se [' ]| tordant litte=ralement lx mains, se creusant lx cerveau, qui [' ]| ne e=tait pas tre`s spacieux, pour trouver lx mots idoines, [' ]| elle se sentait arrive=e a` unx [' ]| [' ]| embranchement de sx destin me^me plus critique que celui [' ]| que avait compose= Edith Grove, Cremorne Road et Stadium Street. [' ]| ~~ Je ne ai que toi au monde, dit <-> elle. [' ]| ~~ Sinon Murphy, dit Monsieur Kelly. [' ]| ~~ Ce que je vais te dire, dit Ce=lia, je ne saurais le dire a` [' ]| personne que a` toi. Surtout pas a` Murphy. [' ]| ~~ Tu me amollis, dit Monsieur Kelly. [' ]| Ce=lia se arre^ta, leva devant lx yeux que elle savait ferme=s [' ]| sx mains jointes et dit: [' ]| ~~ Fais bien attention, je te en prie, a` ce que je vais te dire, [' ]| dis <-> moi ce que c^a signifie et ce que je dois faire. [' ]| ~~ Halte! dit Monsieur Kelly. [' ]| Pour mobiliser sx attention. il lui fallait unx certain temps. [' ]| Car sx attention e=tait e=parpille=e. unx portion e=tait [' ]| avec sx caecum, qui agitait encore lx queue. unx portion [' ]| avec sx extre=mite=s, qui tiraient sur lx ancre. unx portion [' ]| avec sx enfance. Et ainsi de suite. Il fallait assembler toutx [' ]| cela. Quand il sentit que il y en avait assez de ramasse= il dit: [' ]| ~~ Allez! [' ]| Ce=lia de=pensait chaque sou que elle gagnait et Murphy ne [' ]| gagnait pas de sous. sx honorable inde=pendance [' ]| de=pendait de unx entente avec sx logeuse, suivant laquelle [' ]| elle devait envoyer a` Monsieur Quigley des factures [' ]| convenablement maquille=es et rendre a` Murphy lx [' ]| diffe=rence, moins unx commission raisonnable. Ce superbe [' ]| arrangement lui permettait de de=pe=rir plus ou moins a` [' ]| sx aise, mais ne pouvait gue`re pourvoir aux exigences du [' ]| plus modeste me^me des foyers. lx position se compliquait [' ]| davantage du fait que lx logement de Murphy, ce est <-> a` <-> dire [' ]| et surtout lx logeuse de Murphy, venait de e^tre condamne=. [' ]| Et il e=tait toutx a` fait certain que lx moindre appel a` lx [' ]| ge=ne=rosite= de Monsieur Quigley serait se=ve`rement [' ]| puni. Comme disait Murphy: "Dois <-> je mordre lx main qui [' ]| me affame, pour que elle me e=trangle?" [' ]| Mais su^rement que en re=unissant leurs ressources ils [' ]| pourraient gagner de quoi vivoter. Murphy e=tait de cet [' ]| avis, avec unx regard complice si bas que Ce=lia [' ]| [' ]| faillit ne plus l' aimer. Mais ce ne fut que unx feu de paille. [' ]| Murphy avait unx respect si profond pour lx imponde=rables de [' ]| lx personnalite= que lx insucce`s de sx compliment ne lx offensa [' ]| nullement. Si elle sentait que elle ne pouvait pas, eh bien! [' ]| elle ne pouvait pas, et que on ne en parle plus. Libe=ral a` [' ]| lx exce`s, voila` sx caracte`re. [' ]| ~~ Jusqu'a` pre=sent je crois y e^tre, dit Monsieur Kelly. Il [' ]| y a seulement cette histoire de compliment. [' ]| ~~ je ai tellement essaye= de comprendre! dit Ce=lia. [' ]| ~~ Mais que est <-> ce qui te fait supposer que unx compliment fut [' ]| projete=? dit Monsieur Kelly. [' ]| ~~ Je te dis que il ne me cache rien, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Quelque chose dans ce gou^t-ci, dit Monsieur Kelly: [' ]| "Je te fais lx plus haut compliment que unx homme puisse faire [' ]| a` unx femme, et tu commences a` ra^ler comme unx veau." [' ]| ~~ E=coute lx vent, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Merde pour lx vent, dit Monsieur Kelly. ce e=tait comme [' ]| c^a, oui ou non? [' ]| ~~ Comment as <-> tu pu deviner? dit Ce=lia. [' ]| ~~ Deviner mx cul, dit Monsieur Kelly. ce est lx formule. [' ]| ~~ Pourvu que lx un de nous comprenne, dit Ce=lia. @@@@@| [' ]| En respectant ce que il appelait lx Arche=e, Murphy ne faisait [' ]| que comme il aurait voulu que on lui fi^t, suivant lx loi et lx [' ]| prophe`tes. Il fut donc irrite= quand Ce=lia, ayant ose= lui [' ]| sugge=rer que il ferait peut-e^tre bien de se adonner a` quelque [' ]| chose de plus re=mune=rateur que aux myste`res de sx [' ]| nombril et de lx vou^te ce=leste, ne voulut pas accepter en [' ]| guise de re=ponse sx visage convulse= par lx angoisse. [' ]| "Est <-> ce que je te ai harcele=e?" dit <-> il. "Non. Est <-> ce que tu me [' ]| harce`les? Oui. Cela est <-> il e=quitable, mx che=rie?" [' ]| ~~ Fais <-> moi lx plaisir, dit Monsieur Kelly, de conclure [' ]| maintenant aussi rapidement que possible. Je me lasse de Murphy. [' ]| Murphy la pria de croire que il e=tait incapable de gagner. [' ]| ne y avait <-> il pas de=ja` perdu toutx sx modeste [' ]| [' ]| patrimoine? Il la pria de croire que il e=tait ne= retraite=. [' ]| Mais ce ne e=tait Pas seulement unx question de e=conomie. Il [' ]| existait aussi des conside=rations de ordre me=taphysique, a` [' ]| lx ombre desquelles il e=tait clair que lx nuit e=tait venue [' ]| dans laquelle nul Murphy. ne pouvait travailler. Ixion [' ]| se e=tait <-> il engage= a` entretenir sx roue en bon e=tat de [' ]| fonctionnement? Tantale e=tait <-> il astreint a` manger du sel. [' ]| Pas que Murphy su^t. [' ]| ~~ Mais nous ne pouvons pas continuer sans argent, dit Ce=lia. [' ]| ~~ lx Providence y pourvoira, dit Murphy. [' ]| lx peu de empressement que montrait lx Providence a` y [' ]| pourvoir les incita a` des exce`s si extre^mes que leur [' ]| sante= en fut alte=re=e pour de bon. Ils parlaient peu. A` [' ]| Murphy il arrivait de temps en temps de entamer unx mot, et [' ]| me^me peut-e^tre de temps en temps de en terminer unx. Ce [' ]| ne e=tait pas su^r. unx matin, vers lx aube, il dit par exemple: [' ]| " lx mercenaire se enfuit ~~ parce que il est mercenaire." [' ]| E=tait <-> ce unx mot? Et, encore: "Que donnera lx homme en [' ]| e=change de Ce=lia?" E=tait <-> ce unx mot? [' ]| ~~ Sans aucun doute possible, dit Monsieur Kelly, ce sont [' ]| la` des mots. [' ]| Quand il ne y avait plus de argent ni de facture a` maquiller [' ]| avant huit jours, Ce=lia dit que de deux choses lx une ou bien [' ]| Murphy trouverait du travail ou bien elle retournerait au [' ]| sien. Murphy re=pondit que lx travail leur serait mortel a` [' ]| toutx lx deux. [' ]| ~~ Mots un et deux, dit Monsieur Kelly. [' ]| Il ne y avait pas longtemps que Ce=lia e=tait retourne=e a` [' ]| sx travail quand elle rec^ut unx lettre de Murphy ou` il la [' ]| suppliait de revenir. Elle lui re=pondit par te=le=phone [' ]| que elle le voulait bien, mais a` condition que il promi^t de [' ]| chercher du travail. Sinon ce e=tait inutile. Il coupa. Peu de [' ]| temps apre`s il lui re=crivit que il e=tait a` bout et que il ferait [' ]| toutx ce que elle voulait. Mais puisqu' il lui e=tait impossible [' ]| de trouver en lui-me^me lx moindre raison pour que lx [' ]| travail pri^t unx forme pluto^t que unx autre, il la priait de [' ]| lui procurer unx corpus de motifs fonde= sur lx seulx [' ]| syste`me en dehors du sien pour lequel il se senti^t unx peu [' ]| de attachement, a` savoir celui des corps [' ]| [' ]| ce=leste. Au Marche= Berwick il y avait unx svami qui vous [' ]| tirait unx horoscope passable pour cinq francs. Elle savait [' ]| lx anne=e, lx mois et lx jour du regrettable e=ve=nement, [' ]| lx heure ne avait pas de importance. lx science qui avait [' ]| surve=cu a` Esau et a` Jacob ne insisterait pas pour savoir lx [' ]| moment pre=cis du vagissement, si effectivement il en avait [' ]| pousse= unx, ce que il ne osait croire. Il se serait volontiers [' ]| occupe= lui-me^me de lx affaire, ne eu^t e=te= que il ne lui [' ]| restait plus que trois francs et cinquante. Centimes. [' ]| ~~ Je viens de lui te=le=phoner maintenant, dit Ce=lia, pour [' ]| lui annoncer que je l' avais, et voila` que il essaie de se esquiver. [' ]| ~~ L' ? dit Monsieur Kelly. [' ]| ~~ Ce que il me avait dit de aller chercher au marche=, dit Ce=lia. [' ]| ~~ As <-> tu peur de l' appeler par sx nom? dit Monsieur Kelly. [' ]| ~~ Voila`, dit, Ce=lia.. C'est toutx. Dis <-> moi maintenant ce [' ]| que je dois faire, car je dois me en aller. [' ]| Se dressant pour lx troisie`me fois dans sx lit, Monsieur [' ]| Kelly dit: [' ]| ~~ Approche <-> toi, mx enfant. [' ]| Ce=lia se assit sur lx bord du lit, lx quatre mains se [' ]| me^le`rent sur lx couvre-pied, ils se regarde`rent en silence. [' ]| ~~ Tu pleures, mx enfant, dit Monsieur Kelly. Rien ne lui [' ]| e=chappait. [' ]| ~~ Comment peut <-> on vous aimer et agir comme c^a? dit [' ]| Ce=lia. Comment est <-> ce possible? [' ]| ~~ Il dit lx me^me chose de toi, dit Monsieur Kelly. [' ]| ~~ A sx vieux monsieur de=licieux, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Plai^t <-> il? dit Monsieur Kelly. [' ]| ~~ ne importe, dit Ce=lia. Vite, maintenant, dis <-> moi ce que je [' ]| dois faire. [' ]| ~~ Approche <-> toi, mx enfant, dit Monsieur Kelly, pris [' ]| de=ja` dans lx remous qui allaient l' emporter loin du monde [' ]| des objets re=els. [' ]| ~~ Mince, dit Ce=lia, je suis de=ja` approche=e. Veux <-> tu [' ]| que je rentre dans lx lit? [' ]| ~~ Dans lx profondeurs sans fond des orbites lx lueur [' ]| [' ]| bleue des vieux yeux se figea, puis fut voile=e par lx [' ]| classique viscosite= delphique. Il leva lx main gauche, ou` [' ]| lx larmes de Ce=lia ne avaient pas eu lx temps de se=cher, et [' ]| l' assit lourdement sur lx hauteurs de sx cra^ne ~~ ce e=tait [' ]| lx position. En vain. Il leva lx main droite et coucha l'index [' ]| toutx lx long de sx nez. Puis il ramena lx deux mains a` leur [' ]| point de de=part, avec celles de Ce=lia sur lx couvre-pied. [' ]| lx lueur se ralluma dans lx yeux et il dit: [' ]| ~~ Plaque <-> le. [' ]| Ce=lia voulut se lever, Monsieur Kelly lui saisit lx poignets. [' ]| ~~ Romps tx relations avec ce Murphy, dit <-> il, avant que il [' ]| ne soit trop tard. [' ]| ~~ La^che <-> moi, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Mets unx terme a` unx fre=quentation force=ment [' ]| funeste, dit Monsieur Kelly, pendant que il en est encore temps. [' ]| ~~ La^che <-> moi, dit Ce=lia. [' ]| Il la la^cha et elle se leva. Ils se regarde`rent longuement. En [' ]| silence bien entendu. Rien ne e=chappait a` Monsieur Kelly, [' ]| lx sillons de sx visage se mirent a` se agiter. [' ]| ~~ Devant lx passion, dit <-> il, je me incline. [' ]| Ce=lia alla a` lx porte. [' ]| ~~ Avant de partir, dit Monsieur Kelly, veux <-> tu` avoir [' ]| lx obligeance de me passer lx queue de mx cerf-volant. lx [' ]| glands ont besoin de mx soins. [' ]| Ce=lia alla a` lx armoire ou` il gardait sx cerf-volant, en [' ]| sortit lx queue et unx poigne=e de glands de rechange et les [' ]| posa sur lx lit. [' ]| ~~ Comme tu disais, dit Monsieur Kelly, e=coute lx vent. [' ]| Demain je le ferai voler a` perte de vue. [' ]| lx doigts fouillaient vaguement dans lx replis de lx queue. [' ]| Vaguement, tre`s vaguement. De=ja` il e=tait en position, [' ]| lx yeux e=carquille=s vers lx point qui e=tait lui, [' ]| arc-boute= sur lx talons contre lx immense traction du ciel. [' ]| Ce=lia l' embrassa et le quitta. [' ]| ~~ Si Dieu le veut, dit Monsieur Kelly, bel et bien a` perte [' ]| de vue. [' ]| Ce=lia songea: "Maintenant je ne ai personne, sinon [' ]| Murphy." [' ]| [' ]| lx lune, par, unx coi+ncidence frappante pleine et a` sx [' ]| pe=rige=e, e=tait plus pre`s de lx terre de 47.000 [' ]| kilome`tres que elle ne l' avait e=te= depuis quatre ans. On [' ]| se attendait a` des mare=es exceptionnelles. lx autorite= du [' ]| Port de Londres restait calme. [' ]| Il e=tait passe= dix heures quand Ce=lia arriva dans [' ]| lx impasse. lx fene^tre ne e=tait pas e=claire=e, mais cela ne [' ]| lui causa aucune inquie=tude, car elle connaissait bien sx [' ]| gou^t pour lx obscurite=. Elle avait leve= lx main pour [' ]| frapper lx motif convenu, lorsque lx porte e=mit unx individu [' ]| de mine patibulaire sentant fortement lx alcool. Il passa [' ]| devant elle sans lx moindre formule de politesse et se [' ]| pre=cipita en bas du perron, comme si lx diable e=tait a` sx [' ]| trousses. Il he=sita unx moment, puis prit lx unique issue de [' ]| lx impasse. Il se e=loigna a` grands coups de talons, lx te^te [' ]| renverse=e, lx poitrine bombe=e, lx bras en he=lice, comme [' ]| si il ne osait courir. Elle entra dans lx maison, tremblant encore [' ]| sous lx choc de cette te^te plombe=e dans sx cangue de [' ]| cache-nez e=carlate, et tourna lx commutateur du vestibule. [' ]| En vain. On avait enleve= lx ampoule. Elle commenc^a dans [' ]| lx obscurite= a` monter lx escalier. Sur lx palier de lx entresol [' ]| elle se arre^ta, voulant gagner unx dernier de=lai, pour [' ]| elle-me^me et pour Murphy aussi. [' ]| Elle ne l' avait pas revu depuis lx jour ou` il avait fle=tri lx [' ]| travail comme devant leur e^tre mortel a` toutx lx deux, et la [' ]| voila` maintenant, forte de unx mandat de amener devant lx loi [' ]| de lx place publique, de unx mandat a` cent sous souscrit par [' ]| unx faux fakir, la voila` rampant en tapinois dans lx noir vers [' ]| lui. A` quoi pouvait <-> il penser quand il pensait a` elle? A` unx [' ]| furie e=missaire [' ]| [' ]| du Tartare des salarie=s, voire a` unx huissier avec [' ]| commandement de saisie. Pourtant, l'? huissier, ce ne e=tait pas [' ]| elle, mais lx Amour, Elle ne e=tait que lx recors. Cette [' ]| distinction lui apportait unx tel soulagement quelle se assit sur [' ]| lx palier, entoure=e de lx nuit noire excluant toutx auspice. [' ]| que elle e=tait loin du bord de lx eau, ou` au tre=moussement [' ]| du papier, a` lx re=ve=rence de lx chemine=e, a` lx chanson [' ]| de lx e=cume, elle avait compris: oui. Ou aurait <-> elle du^ [' ]| comprendre: non? Bonnet blanc, blanc bonnet. que elle [' ]| monte maintenant lx quelques marches qui la se=parent de [' ]| lui ou quelle se en aille, quelle diffe=rence? Celle entre sx [' ]| fac^on a` elle, selon lui, et sx fac^on a` lui, selon elle, de les [' ]| perdre toutx lx deux. lx douce passion! [' ]| Nul bruit ne venait de sx chambre, mais cela ne lui causa [' ]| aucune inquie=tude, car elle connaissait bien sx gou^t pour [' ]| lx silence. [' ]| Elle chercha, en ta^tant clans sx sac, unx pie`ce de [' ]| monnaie. Selon que ce serait sx pouce ou sx doigt du [' ]| diable qui en sentirait lx face, elle monterait ou [' ]| redescendrait. Ce ne fut pas sx pouce et elle se leva pour [' ]| partir. Au me^me instant, unx bruit e=pouvantable sortit de [' ]| lx chambre, unx hale`tement si de=sespe=re= que elle laissa [' ]| tomber sx sac. Puis lx silence, puis unx soupir qui lui, [' ]| glac^a lx sang, que elle avait cependant extre^mement chaud. [' ]| Pendant unx bon moment elle ne bougea pas, lx force de lx [' ]| faire l' ayant abandonne=e. Sito^t celle-ci revenue, elle [' ]| ramassa sx sac et vola, lui semblait <-> il, a` sx secours. Ainsi [' ]| fut annule= lx augure de lx monnaie. [' ]| Murphy e=tait dans lx position de=crite au premier [' ]| chapitre, avec cette diffe=rence pourtant, que lx berceuse [' ]| avait maintenant lx dessus. Ainsi inverti, sx seulx contact [' ]| avec lx terre e=tait celui obtenu par sx visage, qui se y [' ]| e=crasait. ce e=tait approximativement lx attitude de unx [' ]| plongeur inexpe=rimente= juste avant de entrer dans lx eau, [' ]| sauf que lx bras, au lieu de e^tre e=tendus pour amortir lx [' ]| choc, e=taient lie=s derrie`re lx dos. seulx e=taient possibles [' ]| lx mouvements locaux, unx pre=sentation de lx autre joue a` [' ]| lx poussie`re, unx le`chement des le`vres, et ainsi de suite. unx [' ]| sang pa^le de=goulinait du nez. [' ]| [' ]| Sans perdre unx instant en spe=culations oisives, Ce=lia [' ]| se empressa de de=faire lx e=charpes et de se=parer [' ]| Murphy de sx berceuse. Mollement, membre apre`s [' ]| membre, au fur et a` mesure que tombaient sx liens, il [' ]| se effondra, jusqu'a` ce que il fu^t entie`rement couche= par [' ]| terre, a` plat ventre, palpitant, lx bras en croix. unx [' ]| immense tache de vin rose tendre au pinacle de lx fesse [' ]| droite cloua Ce=lia au sol. Elle ne arrivait pas a` comprendre [' ]| que elle ne l' eu^t pas remarque=e avant. [' ]| ~~ Au secours! fit remarquer Murphy. [' ]| Tire=e par cet appel brusquement de sx re^verie, Ce=lia [' ]| commenc^a fie=vreusement a` lui prodiguer toutx lx [' ]| formes de assistance que peut inspirer lx horreur a` [' ]| lx inexpe=rience. Quand elle ne put plus rien imaginer, elle le [' ]| tira de sx coin, puis, se servant de lx berceuse comme de unx [' ]| pelle, la glissa sous lui, le souleva, le re=pandit sur lx lit, le [' ]| disposa de=cemment, le couvrit de unx drap et se assit a` [' ]| co^te= de lui. A` lui de jouer. [' ]| ~~ Qui est <-> ce? dit <-> il. [' ]| Ce=lia mentionna sx nom. Murphy, ne pouvant en croire [' ]| sx oreilles, ouvrit lx yeux. lx traits bien-aime=s [' ]| e=merge`rent du chaos, ce e=tait lx figure si che`re a` Neary [' ]| devant lx e=norme confusion bourgeonnante et bourdonnante. [' ]| Il ferma lx yeux et ouvrit lx bras. Elle se affaissa sur lx [' ]| poitrine ainsi de=gage=e, lx te^tes e=taient sur lx oreiller a` [' ]| co^te= lx une de lx autre mais oppose=es quant a` [' ]| lx orientation. sx doigts (a` lui) erraient dans lx cheveux [' ]| jaunes. ce e=tait lx court si ardemmanent de=sire= par [' ]| Neary, unx fin de fuite et de poursuite, comme unx lumie`re [' ]| crue e=teinte. [' ]| lx lendemain matin il lui raconta dans unx langage tre`s [' ]| simple comment il avait fait pour se trouver dans unx [' ]| position si bizarre. se e=tant endormi dans sx berceuse, de unx [' ]| sommeil qui a`proprement parler ne en e=tait pas unx, il avait [' ]| du^ avoir lx bonheur pendant quelque temps de e^tre mort [' ]| apparemment aux choses, sensibles. Mais toutx passe, et il [' ]| se re=veilla dans lx e=tau de unx crise cardiaque, qui [' ]| strictement parlant ne en e=tait pas unx. Cela lui arrivait [' ]| assez souvent me^me lorsqu' il e=tait tranquillement [' ]| couche= dans sx lit, et alors sx efforts pour [' ]| [' ]| se en sortir avaient parfois lx effet de l' e=tendre par terre. Il [' ]| ne e=tait donc pas surprenant, lie= comme il l' e=tait en cette [' ]| occasion, que ils eussent renverse= lx machine toutx entie`re. [' ]| ~~ Mais qui te a attache= comme c^a? dit Ce=lia. [' ]| Elle ne savait rien de cette re=cre=ation, a` laquelle Murphy [' ]| ne avait pas senti lx besoin de se adonner tant que elle e=tait [' ]| avec lui. De sx unique caracte`re il lui lit maintenant unx [' ]| description franche et de=taille=e. [' ]| ~~ Cela commenc^ait justement a` marcher quand tu as [' ]| te=le=phone=, dit <-> il. [' ]| Elle ne savait rien non plus de sx fausses crises cardiaques, [' ]| qui ne l' avaient pas de=range= tant que elle e=tait reste=e [' ]| avec lui. Il lui en divulgua maintenant lx proprie=te=s [' ]| principales, ne lui cachant rien qui pu^t lui inspirer de [' ]| lx inquie=tude. [' ]| ~~ Tu vois, dit <-> il, combien il me importe que tu sois avec moi. [' ]| Ce=lia se tourna vers lx fene^tre. Des nuages passaient [' ]| rapidement a` travers lx ciel. Monsieur Kelly devait se re=jouir. [' ]| ~~ mx sac est par terre de tx co^te=, dit <-> elle. [' ]| lx chute avait casse= lx petite glace monte=e dans lx patte. [' ]| Elle e=touffa unx cri, de=tourna lx te^te et lui passa unx [' ]| grande enveloppe noire suscrite en lettres multi-colores. [' ]| ~~ Tu commission, dit <-> elle. [' ]| Elle le sentit la prendre. Apre`s que il lut reste= unx moment [' ]| sans parler ni faire lx moindre mouvement, elle tourna lx [' ]| te^te pour voir si il y avait du nouveau. toutx lx couleur [' ]| (jaune) se e=tait retire=e de sx visage, le laissant couleur de [' ]| galet. Sur lx ma^choire unx pa^le fil de sang illustrait cette [' ]| mare=e morte. Il la fit attendre encore unx peu, puis dit, [' ]| de unx voix que elle ne reconnaissait pas: [' ]| ~~ mx arre^t de vie. Merci. [' ]| Il lui passa par lx esprit que unx indolent pur et simple ne [' ]| saurait e^tre bouleverse= de lx sorte par lx perspective [' ]| de unx emploi. [' ]| ~~ mx petite bulle de incommunication, dit <-> il, scelle=e [' ]| [' ]| non pas avec du plomb mais avec de lx salive de svami. Merci. [' ]| Elle se endurcit lx coeur et lui passa unx e=pingle. lx instinct [' ]| de Murphy e=tait de agir avec ce me=moire comme avec ceux [' ]| qui, aux jours lointains ou` il avait souffert de unx revenu, lui [' ]| parvenaient presque quotidiennement, a` savoir, l' ouvrir a` [' ]| lx vapeur, en admirer lx extravagance et le retourner a` [' ]| lx expe=diteur. Mais alors il ne e=tait pas couche= a` co^te= [' ]| du percepteur. [' ]| ~~ Pourquoi lx enveloppe noire, dit <-> elle, et lx lettres en [' ]| couleur? [' ]| ~~ Parce que Mercure, dit <-> il, dieu des voleurs, plane`te par [' ]| excellence et lx mienne, ne a pas de couleur fixe. Il de=ploya [' ]| lx feuille plie=e en seize. Et parce que mx monde est en deuil. [' ]| THEMA COELI [' ]| Avec De=line=ations [' ]| Compile=e [' ]| Par [' ]| Ramaswami Krishnaswami Narayanaswami Suk [' ]| Ge=ne=thliologue [' ]| Ce=le`bre dans lx Monde Civilise= Entier [' ]| Et dans [' ]| lx Etat Libre de Irlande [' ]| "Alors je vous de=fie, Etoile=s!" [' ]| lx Bouc [' ]| A` lx Naissance de ce Natif, il se levait quatre degre=s du [' ]| Bouc, sx plus hauts Attributs e=tant Ame, Emotion, [' ]| Clairaudience et Silence. Peu de Cerveaux sont mieux [' ]| concocte=s que celui de, ce Natif. [' ]| lx Lune a` 23 degre=s du Serpent de=gage unx Grande [' ]| Habilete= Magique de lx Oeil, a` laquelle lx Lunatiques [' ]| succomberaient facilement. Epuisement par Paroles a` [' ]| e=viter. Nature fortement Amoureuse tre`s accuse=e, [' ]| Bestiale a` peine, Pure par a`-coups. Quand re`gne lx [' ]| Sensualite=, gare aux Convulsions. [' ]| Mars venant de se coucher a` lx Orient indique unx [' ]| [' ]| grand De=sir de se engager dans unx Occupation quelconque, [' ]| et pourtant pas. On a vu des Personnes de cet Acabit [' ]| exprimer lx Voeu de e^tre a` deux Endroits a` lx fois. [' ]| Que lx Sante= soit me=diocre et lx Regret peut se faire [' ]| sentir. Me=rite lx Nom de unx Citoyen Civique avec [' ]| Exte=rieur Supe=rieur. Ferait bien de e=viter lx Drogues et [' ]| de recourir a` lx Harmonie. Grandes Pre=cautions a` prendre [' ]| quant a` lx endroit des Quadrupe`des., lx Editeurs et lx [' ]| Marais Tropicaux, car ils peuvent terminer peu [' ]| profitablement pour lx Natif. [' ]| Mercure Sesquiquadratique a` lx Anare`te est on ne peut plus [' ]| Male=fique et risque de tendre a` contribuer au Succe`s [' ]| terminant au Comble de lx Gloire, ce qui serait capable de [' ]| nuire a` lx Avenir du Natif. [' ]| lx Lune e=loigne=e de lx Orbe Solaire de unx quart et demi de [' ]| Cercle afflige lx Hyleg, ou Vital Epicentre. Herschel dans [' ]| Aquarius bloque lx Urine, contre quoi lx Natif doit se tenir [' ]| sur sx Gardes. Neptune avec Ve=nus dans lx Taureau [' ]| de=note avec le=s Femelles des Rapports tre`s Bas ou de unx [' ]| mauvaise Qualite= Organique. Compagnes ou Moitie= [' ]| feraient bien de Nai^tre sous unx Triplicite= Igne=e, quand [' ]| lx Archer pourrait permettre de unx Proge=niture Modeste. [' ]| Pour ce qui est de unx Caerie`re, lx Natif doit Inspirer et [' ]| Conduire, comme Interme=diaire, Promoteur, De=tective, [' ]| Gardien, Pionnier ou, lx cas e=che=ant, Explorateur, sx [' ]| Devise Commerciale e=tant: lx Maximum de Be=ne=fices [' ]| et lx Minimum de Affaires. [' ]| lx Natif doit e^tre sur sx Gardes contre lx Maladie de [' ]| Bright et lx Maladie de Grave, comme contre lx Maux de [' ]| Cou et de Pieds. [' ]| Pierres Pre=cieuses Propices: Ame=thyste et Diame. Pour [' ]| assurer lx Succe`s lx Natif doit se en Orner. [' ]| Couleurs Propices: Citron. Pour e=carter lx Calamite= lx [' ]| Natif doit en introduire unx Rien dans sx habillement, unx [' ]| Soupc^on aussi dans lx De=coration Inte=rieure de sx Demeure. [' ]| Jours Propices: Dimanche. Pour attirer lx Maximum de [' ]| Succe`s doit coi+ncider avec toutx Nouvelle, Entreprise du [' ]| Natif. [' ]| [' ]| Chiffres Propices: 4. Doit participer a` toutx Combinaison [' ]| Ine=dite du Natif, car ainsi sera Assure=e juste cette [' ]| diffe=rence entre lx Succe`s et lx Calamite=. [' ]| Anne=es Propices: 1936 et 1990. Heureuses et Prospe`res, [' ]| quoique non sans Calamite=s et Rebuffades. [' ]| ~~ Est <-> ce vraiment ainsi? dit Murphy, sx jaune [' ]| entie`rement ravive= par ces pronostics. "Pandit Suk ne a [' ]| jamais fait mieux." [' ]| ~~ Tu peux travailler apre`s c^a? dit Ce=lia. [' ]| ~~ Mais je pense bien que je peux travailler, dit Murphy. lx [' ]| toutx premier dimanche de lx an chre=tien 1936 a` tomber sur [' ]| lx quatre me verra en plein effort. Orne= de mx pierres [' ]| pre=cieuses me voila` qui me e=lance, fin pre^t a` [' ]| me interposer, a` promouvoir, a` de=tecter, a` garder ou a` [' ]| explorer, selon lx cas. [' ]| ~~ Et en attendant? dit Ce=lia. [' ]| ~~ Oh! en attendant, dit Murphy, je me dois de e^tre sur [' ]| mx gardes contre lx convulsions, lx e=diteurs, lx [' ]| quadrupe`des, lx anurie, lx terrible maladie de Bright, [' ]| lx horrible maladie de... [' ]| Ce=lia poussa unx cri de de=sespoir, intense et prolonge=, [' ]| puis coupe= court. [' ]| ~~ Comment peux <-> tu e^tre si be^te et si cruel? dit <-> elle, et [' ]| ne prit pas lx peine de finir. [' ]| ~~ Mais voyons, dit Murphy, tu ne voudrais pas que je aille [' ]| contre lx diagramme. [' ]| ~~ Be^te et cruel, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Cela ne est <-> il pas unx peu se=ve`re? dit Murphy. [' ]| ~~ Tu me dis de aller te chercher ce... ce... [' ]| ~~ Corpus de dissuasifs, dit Murphy. [' ]| ~~ Afin de pouvoir e^tre ensemble, et tu trouves lx moyen [' ]| de en tirer unx... unx... [' ]| ~~ Ordre de se=paration de corps, dit Murphy. Peu de [' ]| cerveaux e=taient mieux concocte=s que celui de ce Natif. [' ]| Ce=lia ouvrit lx bouche pour continuer, se ressaisit et la [' ]| referma. Elle expe=dia sx mains dans lx geste que avait [' ]| tellement ba^cle= Neary a` lx pense=e de Mademoiselle [' ]| Dwyer, et lx re=solut de unx fac^on qui a` Murphy [' ]| paraissait [' ]| [' ]| toutx a` fait le=gitime, en les laissant retomber sur sx [' ]| genoux. Maintenant elle ne avait personne, sinon Monsieur [' ]| Kelly. Elle ouvrit lx bouche encore et encore la referma, puis [' ]| commenc^a a` partir. Oh lenteurs! Oh de=parts! [' ]| ~~ Tu ne pars pas, dit Murphy. [' ]| ~~ Avant de e^tre foutue a` lx porte, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Mais a` quoi bon unx de=part purement physique? dit [' ]| Murphy, donnant ainsi a` lx conversation unx torsion qui la [' ]| ramena vers sx re=pertoire de re=pliques. [' ]| ~~ Tu es trop modeste, dit <-> elle. [' ]| ~~ Oh! ne escrimons pas, dit Murphy. que au moins il ne soit [' ]| jamais dit que nous avons escrime=. [' ]| ~~ Je pars lx mieux que je peux, dit Ce=lia, comme je suis [' ]| partie lx dernie`re fois. [' ]| Elle avait effectivement lx air de unx personne qui va partir. A` [' ]| en juger par lx vitesse a` laquelle elle se ajustait, elle serait [' ]| partie dans vingt minutes ou unx demi heure. De=ja` elle [' ]| se occupait de sx visage. [' ]| ~~ Je ne reviendrai plus, dit <-> elle. Je ne ouvrirai pas tx lettres. [' ]| Je changerai de ronde. [' ]| Convaincu que il se e=tait endurci lx coeur et que il la laisserait [' ]| partir, elle prenait sx temps. [' ]| ~~ Je regretterai de te avoir jamais rencontre=, dit <-> elle. [' ]| ~~ Rencontre=! dit Murphy. Rencontre= est magnifique. [' ]| Il jugeait plus prudent de ne pas capituler avant de e^tre [' ]| certain que elle ne le ferait pas. En attendant, pourquoi pas [' ]| unx petite cole`re? Cela ne pourrait pas faire de mal, cela [' ]| pourrait faire du bien. A` vrai dire, il ne se sentait pas a` lx [' ]| hauteur, il savait que, bien avant de finir, il se repentirait [' ]| de avoir commence=. Mais cela valait peut-e^tre mieux que [' ]| de rester la` a` ne rien faire, muet, pendant que elle se le=chait [' ]| minutieusement lx le`vres et que tombaient sans bruit dans [' ]| lx abi^me du passe= lx dernie`res minutes. Il prit sx e=lan. [' ]| ~~ Cet amour avec unx fonction me fait mal aux couilles. [' ]| ~~ Pas aux pieds? [' ]| que est <-> ce que tu aimes? dit Murphy. Moi tel que je suis. [' ]| Tu peux de=sirer ce qui ne existe pas, tu ne peux pas l' aimer. [' ]| Pas mal, cela, pour unx Murphy. Alors pourquoi [' ]| [' ]| diable te donner tant de mal pour me changer? Afin de [' ]| ne avoir plus a` me aimer lx voix se levant ici jusqu'a` unx, [' ]| note fort honorable afin de ne plus e^tre condamne=e a` [' ]| me aimer, afin de e^tre exone=re=e de me aimer. ~~ voulait [' ]| e^tre clair. ~~ Avec lx femmes ce est toujours lx me^me sale [' ]| chanson, vous ne savez pas aimer, vous ne pouvez tenir lx [' ]| coup, lx seulx sentiment que vous supportez est de e^tre [' ]| senties, vous ne pouvez aimer pendant cinq minutes sans [' ]| vouloir toutx basculer dans unx foutaise de polissons et [' ]| de ordures me=nage`res. Putain de putain, ce que c^a [' ]| me emmerde, lx Ve=nus de chambre et sx Eros comme chez [' ]| grand'me`re. ~~ Il tenait a` e^tre distinct. [' ]| ~~ E=puisement par paroles a` e=viter, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Est <-> ce que je ai voulu te changer? Est <-> ce que je te ai [' ]| empoisonne=e pour te faire commencer des choses qui ne [' ]| te appartiennent pas et laisser lx choses qui te appartiennent? [' ]| que est <-> ce que c^a peut me foutre, ce que tu FAIS? [' ]| ~~ Je suis ce que je fais, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Non, dit Murphy. Tu fais ce que tu suis, tu fais unx [' ]| fraction de ce que, tu. suis, tu subis unx petit e=coulement [' ]| de e^tre en faire. Il contrefit lx ge=missement de unx enfant. [' ]| "Peux pas faire, Maaaman." Ce genre de faire. Ine=vitable et [' ]| puant. [' ]| Ce=lia avait maintenant lx dos tourne= et e=tait pleinement [' ]| assise sur lx lit, en train de amarrer sx bas. [' ]| ~~ je ai entendu dire des be^tises, dit <-> elle, et ne se [' ]| donna pas lx peine de finir., [' ]| ~~ Entends <-> en dire encore quelques-unes, dit Murphy, et [' ]| puis je expire. Si de ce que tu fais je e=tais re=duit a` de=duire [' ]| ce que tu es, tu pourrais foutre lx camp de ici et bon voyage. [' ]| D'abord tu me imposes des conditions a` toi, toutx a` toi [' ]| sauf lx svami, et puis tu ne veux pas les observer. Il est [' ]| convenu que je descendrai aux enfers de unx travail [' ]| conforme=ment aux prescriptions du Professeur Suk, et [' ]| quand je veux seulement me y tenir tu as lx bonne ide=e de [' ]| me laisser choir. Est <-> ce comme c^a que on respecte unx [' ]| contrat? Que veux <-> tu que je fasse encore? [' ]| Il ferma lx yeux et se laissa retomber sur lx lit. Se [' ]| [' ]| justifier ne e=tait pas sx genre. unx athe=e blaguant Dieu [' ]| ne e=tait pas plus ridicule que Murphy de=fendant sx [' ]| manie`re de ne pas agir, et il le savait mieux que personne. Il [' ]| se e=tait laisse= entrai^ner par sx besoin de Ce=lia et par lx [' ]| sentiment tre`s curieux que il ne fallait pas se rendre sans au [' ]| moins unx semblant de re=sistance. Cette triste survivance de [' ]| lx e=poque des noix, des billes et des moineaux lui causa de [' ]| lx e=tonnement. Car rien ne e=tait plus oppose= a` toutx sx [' ]| pratique, a` toutx sx foi et a` toutx sx intention que de [' ]| tomber face a` lx ennemi. [' ]| Il l' entendit se lever et aller a` lx fene^tre. Loin de ouvrir lx [' ]| yeux il se creusa lx joues. Se pouvait <-> il que elle fu^t ouverte [' ]| a` des sentiments de compassion? [' ]| ~~ Je te dirai ce que tu peux faire encore, dit <-> elle. Tu peux [' ]| sortir maintenant de tx lit infect, te de=guiser en homme [' ]| respectable et aller courir lx rues jusqu'a` ce que on te donne [' ]| du travail. [' ]| lx douce passion. Murphy reperdit sx jaune. [' ]| ~~ lx rues! murmura <-t-> il. Pe`re, pardonnez <-> lui! [' ]| Il l' entendit aller a` lx porte. [' ]| ~~ Pas lx moindre ide=e, murmura <-t-> il, du sens de ces [' ]| paroles. Aussi inconsciente de leurs implications que unx [' ]| perroquet de sx blasphe`mes. [' ]| Ne voyant pas de fin proche a` ces marmottements [' ]| e=merveille=s, Ce=lia fit sx adieux et ouvrit lx porte. [' ]| ~~ Tu ne sais pas ce que tu dis, dit Murphy. Permets que je [' ]| te dise ce que tu dis. Ferme lx porte. [' ]| Ce=lia ferma lx porte mais en garda lx bouton sous lx main. [' ]| ~~ Viens te asseoir sur lx lit, dit Murphy. [' ]| ~~ Non, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Je ne peux pas parler contre lx espace, dit Murphy, lx [' ]| silence est parmi mx plus hauts attributs. Viens te asseoir [' ]| sur lx lit. [' ]| lx tx e=tait celui que prennent lx exhibitionnistes pour [' ]| leurs derniers mots sur terre. Ce=lia se assit sur lx lit. [' ]| Murphy ouvrit lx yeux, froids et fige=s comme ceux de unx [' ]| mouette, et en plongea, avec unx grande habilete= magique, [' ]| lx dards dans lx siens, plus verts que il ne [' ]| [' ]| les avait jamais vus et plus de=sespe=re=s que il ne en avait [' ]| jamais vu a` personne. [' ]| ~~ que est <-> ce que je ai a` pre=sent? dit Murphy. Je distingue. [' ]| Toi, mx corps et mx esprit. ~~ Il attendit que elle lui [' ]| accorda^t cette monstrueuse proposition, Elle ne he=sita [' ]| pas. Elle ne aurait peut-e^tre jamais plus lx occasion de lui [' ]| accorder autre chose. ~~ Dans lx ge=henne mercantile, [' ]| continua <-t-> il, a` laquelle tx mots me invitent, ce en sera fait de [' ]| lx un ou de deux, ou de tous. Si ce est de toi, ce est de toi [' ]| seulement; si ce est de mx corps, ce est de toi aussi; si ce est [' ]| de mx esprit, ce est de tous. Je me place e=videmment a` [' ]| mx point de vue. Eh bien? [' ]| Elle le regarda de unx regard terne de impuissance. Il avait lx air [' ]| se=rieux, mais il avait eu lx air se=rieux en parlant de [' ]| lx obligation solennelle ou` il se trouvait de se orner de [' ]| pierreries, de citron, etc. Elle se sentait, comme cela lui [' ]| e=tait de=ja` si souvent arrive= en parlant avec lui, [' ]| e=clabousse=e, de mots qui a` peine prononce=s tombaient [' ]| en poussie`re, chaque mot aboli, avant de pouvoir reve^tir [' ]| unx sens, par lx mot qui suivait. ce e=tait comme avec unx [' ]| musique difficile entendue pour lx premie`re fois. [' ]| ~~ toutx c^a ce est des boniments, dit <-> elle. lx travail ne a rien [' ]| a`voir avec toutx c^a. [' ]| ~~ Alors lx position reste lx me^me? dit Murphy. Ou bien [' ]| je fais ce que tu veux ou bien tu me plaques. Est <-> ce bien c^a? [' ]| Elle voulut se lever. Il lui saisit lx poignets. [' ]| ~~ La^che <-> moi, dit <-> elle. [' ]| ~~ Oui ou non? dit <-> il. [' ]| ~~ La^che <-> moi. [' ]| Il la la^cha. Elle se leva et alla a` lx fene^tre. lx ciel, frais, [' ]| clair, plein de mouvement, lui rappela lx Irlande. [' ]| ~~ Oui ou non? dit Murphy. Eternelle tautologie. [' ]| ~~ Oui, dit Ce=lia. Maintenant tu me hais. [' ]| ~~ Non, dit Murphy. Regarde voir si il y a unx chemise propre. [' ]| @@@@@| [' ]| A` Dublin unx semaine plus tard, a` savoir, sauf erreur, lx 19 [' ]| Septembre, Neary moins sx moustache fut aperc^u dans lx [' ]| Central des Postes et Te=le=graphes, en train de [' ]| contempler de derrie`re lx statue de Cuchulain, par un de sx [' ]| anciens e=le`ves, Wylie. Neary se e=tait de=couvert, comme [' ]| si lx terre sainte lui disait quelque chose. Soudain il jeta sx [' ]| chapeau loin de lui, fit unx bond en avant, saisit lx cuisses [' ]| du he=ros. moribond et commenc^a a` se cogner lx te^te [' ]| contre lx fesses, telles quelles. lx garde civil de service dans [' ]| lx salle, tire=, par lx bruit des coups, de unx tendre re^verie, [' ]| embrassa lx situation de unx regard encore langoureux, [' ]| de=gagea sx ba^ton et avanc^a a` pas mesure=s, [' ]| persuade= que il venait de surprendre unx vandale sur lx fait. [' ]| Heureusement Wylie, qui, en tant que ancien assistant de unx [' ]| bookmaker des rues et des bois, disposait de re=actions [' ]| aussi rapides que celles de unx ze`bre, se e=tait de=ja` empare= [' ]| de lx personne de Neary, l' avait arrache=e au sacrifice et [' ]| l' insinuait vers lx sortie. [' ]| ~~ Halte, dit lx C. G. Wylie se retourna, se tapa sur lx front [' ]| et dit, en sain de esprit a` sain de esprit: [' ]| ~~ Saint-Jean de Dieu. Inoffensif cent pour cent. [' ]| ~~ Approchez, dit lx C. G. [' ]| Wylie, petit mais bien fait, semblait de=libe=rer. Neary, [' ]| presque aussi grand que lx C.G., quoique bien entendu [' ]| moins noblement proportionne=, appuye= sur lx e=paule [' ]| droite de sx sauveur, se balanc^ait be=atement. Il ne e=tait [' ]| pas dans lx nature du C. G. de discuter, et il ne en avait e=te= [' ]| question dans aucune branche de sx entrai^nement Il se [' ]| remit en mouvement. [' ]| [' ]| ~~ Sage, dit Wylie, comme unx image. [' ]| lx C. G. mit sx main e=norme sur lx bras gauche de Wylie et [' ]| exerc^a unx forte traction dans lx sens que en sx for [' ]| inte=rieur il avait pris lx peine de pre=e=tablir. Ils [' ]| se e=branle`rent toutx lx trois, Neary sur des e=corces [' ]| de orange. Comme sur des roulettes, se dit lx C.G. [' ]| ~~ Saint-Jean de Dieu, dit Wylie. Docile comme unx enfant. [' ]| Ils se arre^te`rent derrie`re lx statue et dernie`re eux unx [' ]| rassemblement se forma. lx C. G. se pencha en avant et [' ]| examina lx pilier et lx draperies. [' ]| ~~ Intact et entier, dit Wylie. Pas de cervelle, pas de sang, rien. [' ]| lx C. G. se redressa et la^cha lx bras de Wylie. [' ]| ~~ Circulez, dit <-> il, en se adressant au rassemblement Tas de ballots. [' ]| lx rassemblement exe=cuta unx rapide systole-diastole. lx [' ]| loi ne requiert pas davantage. Se sentant par ce superbe [' ]| symbole amplement de=dommage= de lx effort que il avait [' ]| fourni et du risque que il avait couru en concevant unx ordre et [' ]| en l' e=mettent, lx C. G. infle=chit sx attention jusqu'a` [' ]| Wylie et dit, de unx voix plus aimable: [' ]| ~~ A mx avis... [' ]| Il se arre^ta. Concevoir unx avis et ensuite l' exprimer, ce e=tait [' ]| mettre sx talent a` unx rude e=preuve. Quand donc [' ]| apprendrait <-> il a` ne pas se lancer dans lx labyrinthes de unx [' ]| opinion sans avoir lx moindre ide=e de comment il allait [' ]| faire pour en sortir? Et devant unx assistance malveillante! [' ]| sx embarras fut encore accru, si cela e=tait possible, par [' ]| lx expression de attention tendue que avait rive=e sur lx traits [' ]| de Wylie lx perspective de sx conseils. [' ]| Wylie dit: [' ]| ~~ Oui, sergent, et retint sx souffle. [' ]| ~~ Camisole de force, dit lx C. G. [' ]| lx visage de Wylie se de=sagre=gea de plaisir. [' ]| ~~ Soyez tranquille, dit <-> il, toutx en poussant Neary vers lx [' ]| sortie. Rien de tel que lx cellule, chaleur du [' ]| [' ]| sang, lx re^ve faute de ne pas nai^tre, pas de he=ros, pas de [' ]| fisc, pas... [' ]| Neary, peu a` peu revenu a` lui, eut soudain unx sursaut si [' ]| violent que lx infortune= Wylie faillit tomber de toutx sx [' ]| petit long. [' ]| ~~ Ou` suis <-> je, dit Neary, si et quand. [' ]| Wylie le poussa dehors et le fit monter dans un des [' ]| nombreux tramways en station au terminus. lx [' ]| rassemblement se dispersa, afin de mieux se former ailleurs. [' ]| lx C. G. e=carta de sx esprit lx sordide e=pisode, afin de [' ]| mieux me=diter sur unx the`me tre`s pre`s de sx coeur. [' ]| ~~ Garc^on! vocife=ra, Neary. [' ]| Wylie mouilla sx mouchoir et l' appliqua tendrement aux [' ]| fe^lures de surface, geste aussito^t broye= par Neary, qui [' ]| vit alors sx samaritain. Ponctionne= par ce mignon petit [' ]| visage, vide= de toutx lx fureur qui jusqu'a` ce moment [' ]| l' avait soutenu, il se effondra dans unx tempe^te de sanglots [' ]| sur cette mignonne petite, e=paule. [' ]| ~~ Allez, allez, dit Wylie, toutx en tapotant sur lx gros dos [' ]| palpitant, lx Aiguille est a` co^te= de toi. [' ]| Neary e=touffa sx sanglots, leva unx visage le=ge`rement [' ]| purge=, prit Wylie par lx e=paule=s, le contempla a` [' ]| longueur de bras et se e=cria: [' ]| ~~ Est <-> ce mx petit Wylie, dit lx Aiguille, mx ancien e=le`ve! [' ]| que est <-> ce que tu prends? [' ]| ~~ Comment te sens <-> tu, dit Wylie. [' ]| Mais Neary se rendait lentement compte que il ne e=tait pas [' ]| la` ou` il se croyait. Il se leva. [' ]| ~~ A quoi sert lx plus beau tramway de Europe, dit <-> il, a` unx [' ]| homme que consume lx soif. Il descendit sur lx chausse=e [' ]| sans lx moindre assistance, suivi de pre`s par Wylie. [' ]| ~~ Mais d'apre`s lx horloge de Mooney, dit Wylie, lx [' ]| nouvelles sont mauvaises: deux heures trente-trois minutes. [' ]| Neary se appuya contre lx grille de lx Colonne Nelson et [' ]| maudit, d'abord lx jour ou` il e=tait ne=, ensuite, dans unx [' ]| re=tro audacieux, lx nuit (car il avait toujours e=te= unx fils [' ]| respectueux) ou` on l' avait conc^u. [' ]| [' ]| ~~ Allez, allez, dit Wylie. lx Aiguille ne connai^t pas de heure [' ]| sacre=e. [' ]| Il y'avait a` deux pas de la` unx cafe= souterrain. Wylie y [' ]| conduisit Neary, le manoeuvra jusque dans unx alco^ve et [' ]| appela Cathleen. Cathleen vint. [' ]| ~~ mx ami lx Professeur Neary, dit Wylie, mx amie [' ]| Mademoiselle Cathleen na Hennessey. [' ]| ~~ Plaisir, dit Cathleen. [' ]| ~~ Que je sois pendu, dit Neary, te^te en bas, si je [' ]| comprends pourquoi on donne de lx lumie`re a` unx homme [' ]| dont lx chemin est cache=. [' ]| ~~ Plai^t <-> il? dit Cathleen. [' ]| ~~ Deux cafe=s, dit Wylie, Grande tasse. Trois e=toiles. [' ]| unx gorge=e de ce breuvage et lx chemin de Neary se e=laicit. [' ]| ~~ Maintenant vas <-> y, dit Wylie. Ne me cache rien. [' ]| ~~ lx limite de lx endurance avait e=te= atteinte, dit Neary. [' ]| Ce cul de Branche Rouge fut lx goutte de eau. [' ]| ~~ Bois encore unx peu de tx cafe=, dit Neary. [' ]| Neary but encore unx peu de sx cafe=. [' ]| ~~ toutx de me^me, dit Wylie, que est <-> ce, que tu fabriques [' ]| dans, ce bordel? Pourquoi ne es <-> tu pas a` Cork? [' ]| ~~ mx bocage sur lx Esplanade, dit Neary, est essuye= [' ]| comme unx homme essuie unx assiette, qui l' essuie et la met [' ]| sens dessus dessous. [' ]| ~~ Et tx moustache? dit Wylie. [' ]| Supprime=e sans pitie=, dit Neary, en accomplissement [' ]| de unx voeu de ne jamais plus e=taler unx virilite= [' ]| impuissante a` se de=charger dans lx conduit qui de toutx [' ]| e=ternite= lui avait e=te= re=serve=. [' ]| ~~ En voila` des paroles obscures, dit Wylie. [' ]| Neary mit sx tasse sens dessus dessous. [' ]| ~~ lx Aiguille, dit <-> il, comme avec lx amour des corps, de [' ]| me^me avec lx amitie= des esprits, ce ne est que avec lx acce`s [' ]| aux endroits lx plus retire=s que lx plein est atteint. Voici [' ]| lx pudenda de mx psyche. [' ]| ~~ Cathleen! se e=cria Wylie. [' ]| ~~ Mais trahis <-> moi, dit Neary, et tu finiras comme finit [' ]| Hippasos. [' ]| [' ]| ~~ lx Acousmatique, je pre=sume, dit Wylie. sx re=tribution [' ]| me e=chappe pour lx instant. [' ]| ~~ Noye= dans unx e=gout, dit Neary, pour avoir divulgue= [' ]| lx incommensurabilite= du co^te= avec lx diagonale. [' ]| ~~ Ainsi pe=risse toutx babillard, dit Wylie. [' ]| ~~ Et lx construction du dode=ca ~~ hic ~~ du dode=cae`dre [' ]| re=gulier. Pardon. [' ]| lx re=cit de Neary, expurge=, acce=le=re=, corrige= et [' ]| re=duit, donne ce qui suit. [' ]| Mademoiselle Dwyer, de=sespe=rant de jamais pouvoir [' ]| plaire au lieutenant-navigateur-me=canicien Elliman, ne eut [' ]| pas pluto^t rendu Neary aussi heureux que unx homme peut [' ]| le de=sirer que elle fut absorbe=e par lx fond contre lequel [' ]| elle se e=tait de=tache=e si joliment. Neary e=crivit a` Herr [' ]| Kurt Kaffka pour avoir des explications. Herr Kurt Kaffka [' ]| ne avait pas encore re=pondu. [' ]| ~~ mx pauvre ami, dit Wylie. [' ]| Il se agissait alors de trouver lx moyen de se de=barrasser de [' ]| ce morceau de chaos sans trop lui faire de peine. lx plaisir [' ]| de rompre, pour Murphy lx raison de e^tre des contacts [' ]| sociaux, ne e=tait pas dans lx nature de Neary. Il se mit a` [' ]| marquer a` Mademoiselle Dwyer, par faits et par dires, [' ]| combien il e=tait indigne de elle, bateau usage= qui finit par [' ]| avoir lx effet voulu. Et peu de temps apre`s Mademoiselle [' ]| Dwyer eut lx bonheur de rendre lx lieutenant-navigateur-me=canicien [' ]| Elliman, de=sespe=rant de jamais pouvoir [' ]| plaire a` Mademoiselle Farren de Ringsakiddy, aussi [' ]| heureux que unx lieutenant-navigateur-me=canicien peut le [' ]| de=sirer. [' ]| Puis, au mois de mars, Neary fit lx connaissance de [' ]| Mademoiselle Counihan, depuis quand sx situation vis-a`-vis [' ]| de elle e=tait celle post mortem de Dives vis-a`-vis de Lazare, [' ]| sauf que il ne y avait pas de Pe`re Abraham pour lui servir [' ]| de interme=diaire. Mademoiselle Counihan e=tait navre=e, [' ]| elle ne disposait plus de sx coeur. Elle e=tait touche=e, elle [' ]| e=tait flatte=e, mais sx affections se trouvaient ~~ [' ]| comment dirait <-> elle? ~~ engage=es. lx bienheureux, puisque [' ]| Neary insistait pour remuer lx fer dans lx plaie, ne e=tait nul [' ]| autre que un de sx anciens e=le`ves. Murphy. [' ]| [' ]| ~~ Sainte Vierge, dit Wylie. [' ]| ~~ Tu le vois, dit Neary, ce grand paquet de asthe=nie [' ]| apollonienne, ce spasmophile schizoi+de, accaparer lx coeur [' ]| de unx de=esse pareille. Comment de telles choses sont <-> elles [' ]| possibles? [' ]| ~~ En effet, dit Wylie. unx salaud re=ussi. Il me adressa unx [' ]| fois lx parole. [' ]| ~~ lx dernie`re fois que je l' ai vu, dit Neary, il mettait de [' ]| co^te= pour acheter unx poumon de acier, pour lorsqu' il serait [' ]| las de respirer. [' ]| ~~ Il exprima lx espoir, dit Wylie, je me le rappelle, que [' ]| je aurais lx bonne fortune de re=inte=grer mx botte de foin [' ]| avant que on ne me retrouve. [' ]| lx coeur de Neary, entre arre^ts, non seulement soupirait [' ]| apre`s Mademoiselle Counihan, mais saignait pardessus lx [' ]| marche=, car il e=tait su^r que elle avait e=te= abandonne=e. [' ]| Il se rappelait comment Murphy se e=tait vante= de mener [' ]| sx amours selon lx formule du Berger Maussade de [' ]| Fletcher, et lx termes dont il avait use=en cette occasion ne [' ]| laissaient pas entendre que il allait la faire be=ne=ficier de unx [' ]| traitement spe=cial. [' ]| Murphy avait quitte= lx Gymnase au mois de fe=vrier [' ]| pre=ce=dent, unx mois environ avant la rencontre de Neary [' ]| avec Mademoiselle Counihan. Depuis lors on ne savait rien [' ]| de lui sinon que on croyait l' avoir aperc^u a` Londres, tard [' ]| dans lx apre`s-midi du jeudi saint, couche= sur lx dos dans [' ]| Hyde Park, seulx et plonge= dans unx torpeur dont on avait [' ]| longuement en vain essaye= de le tirer. [' ]| Neary assie=geait Mademoiselle Counihan des attentions [' ]| lx plus de=licates. Il lui envoyait des mangues, des [' ]| orchide=e=es, des cigarettes cubaines et unx exemplaire de [' ]| luxe, passionne=ment de=dicace=, de sx opuscule: lx [' ]| Doctrine de lx Limite. Si elle ne accusait pas re=ception de [' ]| ces pre=sents, elle ne les retournait pas non plus, de sorte [' ]| que Neary continuait a` espe=rer. Finalement elle lui [' ]| accorda unx rendez-vous pudiquement matinal sur lx [' ]| tombeau du Re=ve=rend Pe`re Prout (F. S. Mahony), dans [' ]| lx cimetie`re de Shandon, a` sx connaissance lx seulx endroit [' ]| de toutx Cork ou` se conciliassent lx air frais, lx [' ]| [' ]| tranquillite= et lx immunite= de unx tentative maladroite de viol. [' ]| Neary se y rendit avec unx superbe bouquet de cattle=yas, [' ]| que a` sx arrive=e, deux heures plus tard, elle agre=a avec [' ]| unx certaine gra^ce et de=posa sur lx pierre tombale. Elle fit [' ]| ensuite unx de=claration propre a` purger lx malheureux de [' ]| toutx aspirations touchant sx personne que il pourrait [' ]| encore che=rir. [' ]| Elle se e=tait mise de co^te= pour Murphy, qui se e=tait [' ]| arrache= a` sx princesse afin de e=lever, dans quelque coin du [' ]| globe moins de=sole=, unx habitation digne de elle. Ceci fait, [' ]| il reviendrait, sur lx ailes de sx amour, unir sx destin, et [' ]| bien entendu sx nom aussi, aux siens. Elle ne avait pas eu de [' ]| sx nouvelles depuis sx de=part et par conse=quent ne [' ]| savait pas exactement ou` il e=tait, ni ce que il faisait. Mais [' ]| cela ne lui causait aucune inquie=tude, puisqu' il avait eu [' ]| soin, avant de se en aller, de lui expliquer que faire lx amour, ne [' ]| fu^t <-> ce que par e=crit, et lx affaires en me^me temps, [' ]| de=passait sx moyens. Ainsi il ne lui e=crirait pas avant [' ]| de avoir unx re=sultat tangible a` lui communiquer. [' ]| Elle pre=fe=rait, par e=gard pour Neary, qui avait sans [' ]| doute assez souffert, passer sous silence lx nature de sx [' ]| sentiment pour Murphy. Elle espe=rait en avoir assez dit [' ]| pour que il compri^t combien sx propositions lui e=taient [' ]| malvenues. Si il ne e=tait pas assez gentleman pour y renoncer [' ]| de sx chef, elle serait oblige=e de remettre lx affaire entre lx [' ]| mains de sx avocat. [' ]| Arrive= a` ce point de sx re=cit, Neary se arre^ta et se prit [' ]| lx te^te dans lx mains. [' ]| ~~ mx pauvre ami, dit Wylie. [' ]| Par-dessus lx dessus de table marbre=, Neary e=tendit sx [' ]| mains vers Wylie, qui se en saisit dans unx extase de [' ]| compassion et se mit a` les frictionner. Neary ferma lx [' ]| yeux. En vain. lx paupie`re humaine ne est pas e=tanche [' ]| (heureusement pour lx oeil humain). En pre=sence de unx telle [' ]| douleur, Wylie se sentit plus pur que a` aucun moment [' ]| depuis sx seconde communion. [' ]| ~~ Ne me en raconte pas davantage, dit <-> il, si cela te fait tant [' ]| de peine. [' ]| [' ]| ~~ Peine partage=e, dit Neary, peine perdue. Il faut, pour [' ]| de=gager lx main de unx pression sympathique, unx toucher si [' ]| exquis que Neary, tre`s sagement, prit lx parti de ne pas se y [' ]| hasarder. Ce fut donc en demandant unx cigarette que il arriva [' ]| au re=sultat voulu. Il fit plus, il souffrit que on lui remplit sx [' ]| tasse. [' ]| Mademoiselle Counihan, sx de=claration termine=e, tirait [' ]| pour partir. Neary tomba sur unx genou et l' adjura de [' ]| l' e=couter, de unx voix si pleine de angoisse que elle de=cida. de [' ]| lui accorder encore quelques secondes. [' ]| ~~ Monsieur Neary, dit <-> elle, de unx voix presque aimable, si [' ]| en vous parlant ainsi je ai du^ vous parai^tre insensible, je le [' ]| regrette. Croyez <-> moi , je ne ai rien contre vous [' ]| personnellement. Si je ne e=tais pas de=ja` ~~ ha ~~ de=ja` [' ]| indisponible, je pourrais me^me apprendre a` avoir de lx [' ]| sympathie pour vous, Monsieur Neary. Mais vous devez [' ]| comprendre que je ne suis pas libre de ~~ ha ~~ de faire [' ]| justice a` vos assiduite=s. Essayez de me oublier, Monsieur Neary. [' ]| Wylie se frotta lx mains. [' ]| ~~ lx horizon se e=claircit, dit <-> il. [' ]| Encore unx fois elle voulut partir, encore unx fois Neary l' en [' ]| empe^cha, avec lx assurance que ce que il avait a` dire [' ]| concernait, non pas lui, mais Murphy. Il esquissa lx [' ]| dernie`re position sue et connue de ce chevalier errant. [' ]| ~~ Londres! se e=cria Mademoiselle Counihan. lx Mecque [' ]| de toutx jeune aspirant a` des honneurs fiscaux! [' ]| ce e=tait la` unx ballon que Neary eut vite fait de de=gonfler, [' ]| moyennant unx description des phases que devait traverser [' ]| lx jeune aspirant a` Londres avant de arriver au grade de vieux [' ]| soupirant. Puis il commit lx gaffe que il devrait toujours [' ]| conside=rer comme lx majeure de sx carrie`re. Il se mit [' ]| a`de=nigrer Murphy. [' ]| Cet apre`s-midi-la` il supprima sx moustache. [' ]| Il ne revit plus Mademoiselle Counihan de presque quatre [' ]| mois, jusqu'a` ce que, par unx hasard habile, elle re=ussi^t a` [' ]| ce que il tomba^t sur elle sur lx Esplanade. Elle avait lx air [' ]| malade, (elle e=tait malade). On e=tait au mois de aou^t et [' ]| elle ne avait toujours pas de nouvelles de Murphy. ne y [' ]| aurait <-> il pas moyen de le joindre? Neary, que [' ]| [' ]| pre=cise=ment cette question avait longuement [' ]| pre=occupe=, ne en voyait aucun. Pas me^me de parent a` [' ]| qui se adresser, a` part unx oncle maniaque aux Pays-Bas. [' ]| Continuant donc avec unx soupir, Mademoiselle Counihan [' ]| expliqua que elle ne pouvait raisonnablement renoncer a` unx [' ]| jeune homme, a` unx si charmant jeune homme, qui, pour [' ]| autant que elle su^t, allait me=thodiquement amassant unx [' ]| fortune conside=rable afin que elle ne eu^t pas a` se priver de [' ]| toutx lx petits luxes auxquels elle e=tait accoutume=e, et [' ]| que bien entendu elle aimait de toutx sx coeur, a` moins [' ]| de avoir des raisons superlatives pour le faire, telles par [' ]| exemple celles qui de=couleraient de unx acte de de=ce`s [' ]| du^ment notarie=, de unx re=pudiation sous seing prive= de [' ]| sx personne ou de preuves incontestables soit de infide=lite= [' ]| soit de insucce`s e=conomique. Elle se fe=licitait de lx heureux [' ]| hasard qui lui permettait de communiquer cette vue ~~ ha ~~ [' ]| cette vue modifie=e de lx situation a` Monsieur Neary, qui [' ]| avait lx air tellement plus ~~ ha ~~ tellement plus frais sans [' ]| sx moustache, a` lx veille de sx de=part pour Dublin, ou` [' ]| toutx communication adresse=e a` lx Ho^tel Wynn lui [' ]| parviendrait sans faute. [' ]| lx lendemain matin Neary ferma le. Gymnase, cadenassa lx [' ]| Bosquet, jeta lx deux clefs dans lx fleuve et prit lx premier [' ]| train pour Dublin, accompagne= de sx a^me damne=e et [' ]| factotum, Cooper. [' ]| lx unique caracte=ristique humaine de Cooper e=tait unx [' ]| penchant morbide pour lx stupe=fiants alcooliques. Tant [' ]| que on pouvait l' empe^cher de boire, ce e=tait unx serviteur [' ]| sans prix. ce e=tait unx homme de petite taille, sans barbe ni [' ]| moustache, au teint plombe=, borgne, triorchite et [' ]| nonfumeur. Il avait unx de=marche singulie`re, pre=cipite=e [' ]| et freine=e a` lx fois. On aurait dit unx homme traque= [' ]| faisant de sx mieux pour ne pas le parai^tre, ou unx [' ]| diabe=tique continental sans ressources dans unx grande [' ]| ville des Iles Britanniques. Jamais il ne se asseyait ni [' ]| ne enlevait sx chapeau. [' ]| Tel e=tait lx limier implacable maintenant lance= a` lx [' ]| poursuite de Murphy, avec comme seulx indice lx torpeur [' ]| dans lx parc. Mais nombreux e=taient lx malheureux [' ]| [' ]| que avait rattrape=s unx Cooper me^me moins bien [' ]| renseigne=. Pendant que Cooper e=cumerait Londres, ou` il [' ]| descendrait au garni habituel, Neary tenterait unx autre ligne [' ]| de approche a` Dublin, ou`. toutx communication adresse=e [' ]| a` lx Ho^tel Wynn lui parviendrait sans faute. Quand Cooper [' ]| aurait trouve= Murphy, il pre=viendrait Neary toutx de suite [' ]| par de=pe^che. [' ]| lx attitude de Mademoiselle Counihan vis-a`-vis de Neary [' ]| avait e=te= caracte=rise=e par lx re=gularite= de sx [' ]| alternance. se e=tant montre=e cruelle, aimable, cruelle et [' ]| aimable a` tour de ro^le, il lui e=tait maintenant aussi [' ]| impossible de approuver lx arrive=e de Neary a` sx ho^tel [' ]| que aux feux de circulation de passer du vert au jaune et puis [' ]| du jaune au vert. [' ]| Ou bien il quitterait lx ho^tel, ou bien ce serait a` elle de le [' ]| faire. Il le fit, afin de pouvoir savoir au moins ou` e^tre en [' ]| pense=e. Si il essayait de lui parler avant de se e^tre muni des [' ]| ~~ ha ~~ des re=fe=rences susdites, elle enverrait chercher [' ]| unx simple agent de police. [' ]| Neary se trai^na jusqu'a` unx meuble= puant pre`s de lx gare [' ]| du Nord. toutx de=pendait maintenant de Cooper. Il [' ]| essayait de se consoler en se disant que, me^me si Cooper [' ]| e=chouait, il pourrait toujours se pre=senter de bon matin [' ]| devant lx ho^tel de Mademoiselle Counihan et, au moment [' ]| ou`, potele=e et dodelinante, celle-ci en sortirait avaler avec [' ]| ostentation unx peu de sel de oseille. [' ]| En attendant, il ne y avait pas grand'chose a` faire. Il se mit [' ]| faiblement a` chercher parmi lx noblesse, lx haute [' ]| bourgeoisie, lx petite bourgeoisie et lx canaille du me^me [' ]| patronyme, unx fil, qui pu^t le mener jusqu'a` Murphy, mais [' ]| ne tarda pas, abasourdi, a` y renoncer. Il chargea le portier [' ]| de chez Wynn de envoyer au bar de en face, ou` on le [' ]| trouverait toujours, toutx communication arrivant pour lui [' ]| de Londres. Au bar il passait toutx lx journe=e, se [' ]| de=plac^ant lx long du comptoir, de unx tabouret a` lx autre, [' ]| pour recommencer, unx fois lx bout atteint, dans lx autre [' ]| sens. Il ne parlait pas avec lx barmen, il ne buvait pas lx [' ]| interminables bocks que il fallait commander, il ne faisait que [' ]| se de=placer lentement lx long du comptoir, [' ]| [' ]| dans unx sens d'abord, puis dans lx autre, en pensant a` [' ]| Mademoiselle Counihan. [' ]| lx soir, quand lx bar fermait sx portes, il rentrait au [' ]| meuble= et se couchait, et lx matin il ne se levait que peu [' ]| avant lx heure ou` lx bar ouvrait sx portes. lx heure sacre=e [' ]| entre deux et demie et trois et demie, il la passait chez lx [' ]| coiffeur a` se faire raser a` vif. toutx lx journe=e du [' ]| dimanche, il la passait dans sx chambre, ce dont lx portier de [' ]| chez Wynn e=tait pre=venu, a` penser a` Mademoiselle [' ]| Counihan. lx faculte= de arre^ter sx coeur l' avait abandonne=. [' ]| ~~ mx pauvre ami, dit Wylie. [' ]| ~~ Jusqu'a` ce matin, dit Neary. [' ]| Se sentant lx bouche crispe=e, il la couvrit de sx main. En [' ]| vain. lx visage humain est unx toutx organise=. [' ]| ~~ Ou pluto^t cet apre`s-midi, dit <-> il, de`s que il le put. [' ]| Il e=tait arrive= au bout du comptoir et se appre^tait a` [' ]| rebrousser chemin, lorsqu' unx garc^on de chez Wynn entra [' ]| dans lx bar et lui donna unx te=le=gramme. TROUVE STOP [' ]| VENEZ STOP COOPER. Il riait encore et pleurait, au [' ]| grand soulagement des barmen qui avaient fini par de=tester [' ]| et redouter cette face fige=e jour apre`s jour devant leur [' ]| comptoir, lorsque lx garc^on de chez Wynn revint avec unx [' ]| deuxie`me te=le=gramme. PERDU STOP STOP STOP COOPER. [' ]| ~~ je ai unx souvenir confus, dit Neary, de avoir e=te= jete= a` [' ]| lx porte. [' ]| ~~ Oh la` la`, dit Wylie. [' ]| ~~ Puis plus rien, dit Neary, jusqua` ce cul impe=rissable [' ]| qui voulait me faire baisser lx yeux. [' ]| ~~ Mais il ne y a. pas de cul, dit Wylie. Comment veux <-> tu [' ]| que il y en ait unx? Mets <-> toi unx peu a` lx place de unx cul au [' ]| Central des Postes et Te=le=graphes. [' ]| ~~ Je te dis que je l' ai vu, dit Neary. Il essayait de [' ]| me intimider. [' ]| Wylie lui raconta ce qui se passa par lx suite. [' ]| ~~ Tre^ve de arguties, dit Neary avec a^prete=. Tu me as [' ]| sauve= lx vie. Maintenant pallie-la. [' ]| ~~ je ai grand'peur, dit. Wylie, que lx syndrome Vie ne soit [' ]| trop diffus pour comporter de e^tre pallie=. Pour [' ]| [' ]| chaque sympto^me que on alle`ge il y en a unx autre qui [' ]| se aggrave. lx fille de lx sangsue est unx syste`me clos. sx [' ]| quantum de manquum. ne peut pas varier. [' ]| ~~ Tre`s heureusement exprime=, dit Neary. [' ]| ~~ Comme exemple de ce que je veux dire, dit Wylie, il suffit [' ]| de conside=rer lx cas du jeune Fellow de lx Universite= de Dublin. [' ]| ~~ Suffit est excellent, dit Neary. [' ]| ~~ Cherchant dans lx insuline, dit Wylie, unx issue a` sx [' ]| afflictions, il se gue=rit du diabe`te. [' ]| ~~ Pauvre vieux, dit Neary. Quelles afflictions? [' ]| ~~ lx sueurs de lx sine=cure, dit Wylie. [' ]| ~~ Rien de plus naturel que Berkeley, dit Neary. Il ne avait [' ]| pas de alternative. Immate=rialiser ou crever. lx [' ]| sommeil de lx e=pouvante. Voir lx opossum. [' ]| ~~ lx avantage de cette conception dit Wylie, ce est [' ]| que, toutx en e=tant de=livre= de lx espoir que lx choses [' ]| pourront se ame=liorer, on l' est e=galement de lx crainte [' ]| que elles, ne empirent. On sait que elles seront toujours ce [' ]| que elles, ont toujours e=te=. [' ]| ~~ Jusqu'a` ce que lx syste`me soit de=monte=, dit Neary. [' ]| ~~ A supposer que cela soit permis, dit Wylie. [' ]| ~~ Et de toutx cela, di^t Neary, corrige <-> moi si je me trompe, je [' ]| dois infe=rer que lx possession [' ]| ~~ Deus det! ~~ de lx ange Counihan cre=erait unx vide [' ]| inassouvissable de volume correspondant. Il se tut, [' ]| me=content de sx phrase. Il reprit: De=placerait sx propre [' ]| masse de comment dirai <-> je ~~ de... [' ]| ~~ Gale, dit Wylie. [' ]| ~~ En effet, dit Neary. Cela de=mange presque au sens propre. [' ]| ~~ lx humanite=, dit Wylie, est unx puits a` deux seaux. Pendant [' ]| que lx un descend pour e^tre rempli, lx autre monte pour e^tre vide=. [' ]| ~~ Ce que Mademoiselle. Counihan me fera gagner, dit [' ]| Neary, si je te ai bien compris, lx non-Mademoiselle Counihan [' ]| me le fera perdre. [' ]| ~~ Tre`s heureusement exprime=, dit Wylie. [' ]| ~~ Il ne y a pas de non-Mademoiselle Counihan, dit Neary. [' ]| [' ]| ~~ Il y en aura, dit Wylie. [' ]| ~~ Oh! fais que il y ait, se e=cria Neary, en joignant lx mains, [' ]| dans cette garden-party de supplices que est Neary, quelques [' ]| attractions chinoises autres que lx Counihan. [' ]| ~~ Voila` enfin unx langage humain, dit Wylie. Quand tu [' ]| demandes unx panace=e, ce est comme lx be^lement de unx [' ]| che`vre qui avorte. Mais quand tu demandes que unx seulx [' ]| sympto^me soit re=percute=, alors je suis oblige= de admettre [' ]| que ce est unx langage humain. [' ]| ~~ Il ne y a que unx seulx sympto^me, dit Neary. Mademoiselle Counihan. [' ]| ~~ Eh bien! dit Wylie, je ne crois pas que nous ayons beaucoup de [' ]| mal a` lui trouver unx remplac^ant. [' ]| ~~ Tu dis des fois des be^tises, dit Neary, que Murphy [' ]| lui-me^me ne de=savouerait pas. [' ]| ~~ unx fois atteint unx certain degre= de connaissance, dit [' ]| Wylie, toutx lx hommes disent, quand il faut dire quelque chose, [' ]| lx me^mes be^tises. [' ]| ~~ Au cas ou` par hasard de=sormais, dit Neary, il te [' ]| viendrait lx envie de de=roger du ge=ne=ral au particulier, ne oublie [' ]| pas que je suis la`, et sur lx qui-vive. [' ]| ~~ Voici ce que je te conseille, dit Wylie. Pars ce soir pour Londres. [' ]| ~~ Tu es fou? dit Neary. [' ]| ~~ Ayant pre=alablement par e=crit fait savoir a` Mademoiselle [' ]| Counihan combien tu es heureux de Pouvoir lui annoncer que toutx [' ]| lx passeports, coupe-file, lettres de cre=ance, etc., dont elle avait [' ]| fait de=pendre lx admission au paradis de sx pre=sence, sont en [' ]| main. Respectueusement sx essuie ~~ ha ~~ sx essuie-pied. [' ]| Pas unx mot de tx de=part, pas unx mot de passion. Elle marquera [' ]| lx pas avec sx gra^ce coutumie`re ... [' ]| ~~ Ne retourne pas lx couteau dans lx plaie, dit Neary. [' ]| ~~ ... Pendant un ou deux jours. Puis, de=chire=e entre lx [' ]| e=motions de usage, prendra sx dispositions pour tomber sur toi [' ]| dans lx rue. Mais ce est moi qui tomberai sur elle. [' ]| ~~ Tu es fou? dit Neary. Tu ne la connais pas. [' ]| ~~ Ne la connais pas? dit Wylie. Quand il ne y a pas [' ]| [' ]| unx seulx aspect de sx corps naturel avec lequel je ne sois familier! [' ]| ~~ que entends <-> tu par la`? dit Neary. [' ]| ~~ Il me est arrive= de l' adorer a` distance, dit Wylie. [' ]| ~~ A quelle distance? dit Neary. [' ]| ~~ Oui, dit Wylie, toutx pensif, toutx lx mois de juin dernier, au [' ]| bord de lx mer, a` travers des jumelles Zeiss. ~~ Il tomba [' ]| dans unx re^verie que Neary eut lx grandeur de a^me de ne [' ]| pas troubler. ~~ Quel buste! se e=cria <-t-> il enfin, comme [' ]| galvanise= par ce point de sx re=flexions. ~~ Ou` toutx est [' ]| centre et rien ne est circonfe=rence! [' ]| ~~ Sans doute, dit Neary. Mais est <-> ce pertinent? Tu [' ]| tombes sur elle dans lx rue. Et ensuite? [' ]| ~~ Apre`s lx e=changes habituels, dit Wylie, elle [' ]| demande ne=gligemment si je te ai vu. A` partir de ce moment [' ]| elle est perdue. [' ]| ~~ Mais si il se agit seulement, dit Neary, de me e=loigner lx [' ]| temps que il te faut pour maroufler lx Counihan, [' ]| pourquoi Londres? Pourquoi pas Tara? [' ]| lx ide=e de aller a` Londres e=tait de=sagre=able a` Neary [' ]| pour plusieurs raisons, dont lx moindre ne e=tait pas lx [' ]| pre=sence en cette ville de sx deuxie`me femme [' ]| abandonne=e. Strictement parlant, cette dame, unx ne=e [' ]| Cox, ne e=tait pas sx femme, et il ne avait pas de devoirs envers [' ]| elle. Car sx premie`re femme abandonne=e, unx ne=e Box, [' ]| e=tait saine, sauve et non divorce=e a` Calcutta. Mais lx [' ]| dame= de Londres ne partageait pas ce point de vue, [' ]| sx conseillers juridiques non plus. Wylie savait quelque [' ]| chose de cette situation. [' ]| ~~ Pour surveiller Cooper, dit Wylie, qui a e=te= achete=, [' ]| ou se est mis a` boire, ou toutx lx deux. [' ]| ~~ Mais ne serait <-> il pas possible, dit Neary, gra^ce a` [' ]| tx pre=cieuse collaboration, de toutx arranger ici sur place et de [' ]| laisser tomber Murphy? [' ]| ~~ je ai grand'peur, dit Wylie, tant que Murphy reste unx [' ]| possibilite= me^me lointaine, que Mademosielle Counihan [' ]| ne refuse de parlementer. lx maximum que je puisse faire, [' ]| ce est de te e=tablir solidement dans lx position de premier [' ]| pis-aller. [' ]| [' ]| Neary se prit encore lx te^te dans lx mains. [' ]| ~~ Cathleen, dit Wylie. lx professeur voudrait savoir quels sont lx de=gats. [' ]| ~~ Huit six quarante-huit, dit Cathleen, et deux seize unx livre. [' ]| Dans lx rue, Neary dit. [' ]| ~~ Wylie, pourquoi es <-> tu si bon? [' ]| ~~ Je suis comme incapable de me contro^ler, dit Wylie, en [' ]| pre=sence de certains malheur. [' ]| ~~ Tu ne me trouveras pas ingrat, dit Neary. Je crois. [' ]| Ils marche`rent unx peu en silence. Puis Neary dit: [' ]| ~~ Je ne comprends pas ce que lx femmes peuvent voir en Murphy. [' ]| Mais Wylie se creusait lx cerveau pour savoir ce que il y [' ]| avait, dans lx malheurs de unx homme comme Neary, pour le [' ]| faire tellement de=railler. [' ]| ~~ Tu y comprends quelque chose? dit Neary. [' ]| Wylie resta songeur. Puis il dit: ce est sx ~~, et se arre^ta [' ]| faute du mot juste. Car il avait lx impression que il se cachait, [' ]| par extraordinaire, quelque part unx mot juste. [' ]| ~~ sx quoi? dit Neary. Ils marche`rent encore unx peu [' ]| en silence. Neary cessa de attendre unx re=ponse et [' ]| leva lx visage au ciel. lx doucepluie essayait de ne pas tomber. [' ]| ~~ sx qualite= chirurgicale, dit Wylie. [' ]| Ce ne e=tait pas toutx a` fait lx mot juste @@@@@| [' ]| lx chambre que Ce=lia avait trouve=e se trouvait dans [' ]| Brewery Road, entre lx prison de Pentonville et lx [' ]| Marche= aux Bestiaux Me=tropolitain. Adieu West Brompton. [' ]| lx chambre e=tait grande et lx meubles que elle [' ]| contenait e=taient grands. lx lit, lx cuisinie`re et lx unique [' ]| armoire, tous, quoiqu' il ne y eu^t que lx lit qui fu^t masculin, [' ]| e=taient tre`s grands. lx deux fauteuils a` oreillettes [' ]| non capitonne=s, semblables a` ceux que Balzac "tuait [' ]| sous lui", e=taient me^me massifs. lx berceuse tremblait [' ]| au coin de lx a^tre, tourne=e vers lx fene^tre. lx vaste [' ]| e=tendue de plancher e=tait couverte de linoleum de unx [' ]| dessin exquis, unx pa^le ge=ome=trie de bleus, de gris et de [' ]| marrons, qui plaisait a` Murphy parce que elle lui rappelait [' ]| Braque, et a` Ce=lia parce que elle plaisait a` Murphy. [' ]| Murphy appartenait a` lx classe des e=lus qui exigent que [' ]| toutx chose leur rappelle autre chose. lx murs e=taient [' ]| badigeonne=s citron vif, couleur propice a` Murphy. Mais [' ]| ici il y en avait unx tel exce=dent sur lx "soupc^on" [' ]| prescrit par Suk que Murphy se en trouvait unx peu ge^ne=. [' ]| lx plafond e=tait perdu dans lx te=ne`bres, oui, vraiment [' ]| perdu dans lx te=ne`bres. [' ]| La` ils entre`rent dans ce que Ce=lia appelait lx vie nouvelle. [' ]| Murphy e=tait porte= a` croire que lx vie nouvelle, si tant e=tait [' ]| que elle vi^nt, viendrait plus tard, et pour lx un de eux seulement, Mais [' ]| Ce=lia avait unx telle envie de la faire remonter a` lx he=gire vers lx [' ]| hauteurs de Islington que il se taisait. Il ne tenait plus a` la contrarier. [' ]| unx de=fectuosite= flagrante et imme=diate dans lx vie nouvelle [' ]| e=tait lx logeuse. Mademoiselle Carridge. Elle e=tait petite, maigre, [' ]| tracasse=e, vierge et si astucieusement [' ]| <52 MURPHY> [' ]| honne^te que, non seulement elle refusa de maquiller lx [' ]| facture a` destination de Monsieur Quigley, mais alla [' ]| me^me jusqu'a` menacer de apprendre a` ce Pauvre [' ]| monsieur de quelle fac^on on l' avait tente=e. [' ]| ~~ Roture oblige, dit Murphy. Des le`vres minces [' ]| et unx bassin dorique. Attention a` ne pas compromettre [' ]| lx solidite= des planchers. [' ]| ~~ Raison de plus pour trouver du travail, dit Ce=lia. [' ]| toutx ce qui arrivait devenait pour Ce=lia unx raison de [' ]| plus pour que Murphy trouva^t du travail. Elle y [' ]| de=ployait unx inge=niosite= morbide. Des occasions aussi [' ]| diverses que unx exe=cution capitale a` lx prison de [' ]| Pentonville et unx receleur e=coulant toutx sx stock au [' ]| marche= pouvaient lui fournir lx me^me texte. lx [' ]| antinomies de lx union libre ne avaient jamais fait meilleure [' ]| figure. Elles finirent par persuader a` Murphy que sx [' ]| engagement au plus modeste me^me des salaires ne saurait [' ]| manquer de annihiler, provisoirement au moins, [' ]| lx univers visible pour sx bien-aime=e. Elle serait [' ]| oblige=e de apprendre derechef ce que toutx cela repre=sentait. [' ]| Mais le pourrait <-> elle? Il gardait ces tristes [' ]| pressentiments pour lui, tant sx voeu e=tait since`re que [' ]| dore=navant il ne y eu^t ni volonte= ni volonte= sauf lx [' ]| siennes a` elle, ou au moins, si il devait y en avoir, lx moins [' ]| possible. Du reste, il connaissait sx re=plique a` [' ]| lx avance: "Alors il ne y aura plus rien pour me distraire de [' ]| toi". ce e=tait la` lx espe`ce de vieille plaisanterie dont [' ]| Murphy pre=fe=rait ne pas provoquer lx re=cidive. Elle [' ]| ne avait jamais e=te= bonne. Des innombrables [' ]| classifications que Murphy faisait autrefois subir a` lx [' ]| re=alite= brute, lx moindre ne avait pas e=te= celle qui la [' ]| divisait entre plaisanteries qui avaient e=te= unx fois bonnes [' ]| et plaisanteries qui ne avaient jamais e=te= bonnes. [' ]| que est <-> ce qui aurait pu tellement ga^cher lx chaos, [' ]| sinon unx sens de lx humour imparfait. Au commencement [' ]| e=tait lx calembour. Et ainsi de suite. [' ]| Ce=lia avait conscience de deux raisons, e=gales en [' ]| importance, pour insister comme elle le faisait. [' ]| D'abord sx de=sir de faire unx homme de Murphy! Oui, de juin a` [' ]| Octobre, compte tenu du blocus, cela faisait maintenant [' ]| [' ]| pre`s de cinq mois que elle le fre=quentait, et ne=anmoins lx [' ]| feu follet de unx Murphy de=brouillard dansait toujours [' ]| devant elle. Ensuite, elle se sentait de lx re=pugnance pour [' ]| sx me=tier, que elle serait certainement oblige=e de [' ]| reprendre si Murphy ne trouvait pas unx travail avant [' ]| que sx propres e=conomies, pe=niblement amasse=es [' ]| pendant lx blocus, ne fussent e=puise=es. Ce que elle [' ]| craignait, ce ne e=tait pas seulement unx occupation [' ]| que elle avait toujours trouve=e ennuyeuse a` lx extre^me [' ]| (Monsieur Kelly se trompait en la croyant faite pour unx [' ]| telle vie), mais lx effet que aurait sx reprise sur sx relations [' ]| avec Murphy.Ces deux raisonnements menaient a` Murphy [' ]| ( que est <-> ce qui ne y menait pas), mais si diversement, lx un de unx [' ]| expe=rience larvaire a` unx personne fantasque, lx autre [' ]| de unx expe=rience comple`te a` unx personne re=elle, que il [' ]| fallait unx femme, et unx femme aussi... intacte que [' ]| Ce=lia, pour leur accorder a` toutx lx deux lx me^me conside=ration. [' ]| Pendant lx absences de Murphy elle restait lx plupart [' ]| du temps assise dans lx berceuse, lx visage leve= vers [' ]| lx lumie`re du jour. Il ne y avait pas beaucoup de lumie`re, lx [' ]| chambre la de=vorait, mais vers lx peu que il y en avait elle [' ]| levait patiemment lx visage. lx unique petite fene^tre en [' ]| condensait lx changements, comme des yeux a` moitie= [' ]| ferme=s voient mieux lx nuances des tons, de sorte [' ]| que, dans lx chambre, lx lumie`re ne e=tait jamais [' ]| tranquille, mais allait se e=claircissant et [' ]| se obscurcissant dans unx tremblement lent et ample qui [' ]| durait toutx lx journe=e. toutx lx jours lx visage blanc sous [' ]| lx spasmes blancha^tres, du jour qui mourait ou de lx nuit [' ]| qui naissait, selon sx pense=es. [' ]| Elle aimait mieux rester ainsi dans lx berceuse, sentant [' ]| peser sur sx visage lx eaux de lx air, jusqu'a` ce que elles [' ]| enveloppassent comme de unx amnios sx propre inquie=tude, que de [' ]| sortir dans lx rue (elle ne pouvait de=guiser sx de=marche) ou [' ]| de fla^ner dans lx marche=, ou` lx justification [' ]| fre=ne=tique de lx fin par lx moyens e=clairait de unx jour [' ]| nouveau lx pre=diction de Murphy, que en gagnant sx vie [' ]| il perdrait ce qui la constituait. [' ]| [' ]| Cette ide=e perdait quelque chose de lx absurdite= qu'elle [' ]| lui avait toujours trouve=e, et que elle aurait voulu continuer [' ]| a` lui trouver, quand dans lx Caledonian Market elle se [' ]| tournait vers lx image de sx auteur. [' ]| Ainsi, ce e=tait a` partir du moment ou` il avait renonce= [' ]| a` expliquer que elle commenc^ait a` comprendre. [' ]| Elle ne pouvait aller parmi lx affaire=s sans se dire: "Si en [' ]| gagnant leur vie ils sont ainsi, de quoi auraient <-> ils lx air en la [' ]| perdant?" Elle ne pouvait rester longtemps dans lx [' ]| berceuse sans que se re=veilla^t fre=missante en [' ]| elle, comme au seuil de unx innommable volupte=, lx envie [' ]| de e^tre nue et ligote=e. Elle se efforc^ait de penser a` [' ]| Monsieur Kelly ou aux jours irre=vocables ou aux jours [' ]| inaccessibles, mais il venait toujours lx moment ou` nul [' ]| effort de pense=e ne pouvait pre=valoir contre lx sensation [' ]| de e^tre enrobe=e dans unx gele=e de lumie`re ni calmer lx [' ]| tremblement de sx corps en mal de liens. [' ]| lx journe=e de Mademoiselle Carridge avait unx noyau, a` [' ]| savoir lx bonne et forte tasse de the= que elle prenait dans [' ]| lx apre`s-midi. Il lui arrivait parfois de se attabler devant [' ]| cet e=lixir avec lx conviction de ne avoir rien ne=glige= des [' ]| choses qui rapportent et de ne avoir rien fait des choses qui [' ]| ne rapportent pas. Alors elle e=tait capable de en verser unx [' ]| tasse pour Ce=lia et me^me de la lui porter, en montant [' ]| lx escalier sur lx pointe des pieds. lx me=thode dont [' ]| usait Mademoiselle Carridge pour pe=ne=trer dans unx [' ]| appartement prive= e=tait de frapper discre`tement a` lx [' ]| porte du dehors peu de temps apre`s que elle l' avait ferme=e [' ]| de dedans. Pas me^me lx bonne et forte tasse de the= [' ]| ne parvenait, a` ce moment-la`, a` l' assujettir aux [' ]| conditions usuelles du temps et de lx espace. On eu^t dit [' ]| que elle avait unx complice. [' ]| ~~ Je vous apporte... dit <-> elle. [' ]| ~~ Entrez, dit Ce=lia. [' ]| ~~ unx bonne, forte et chaude tasse de the=, dit Mademoiselle Carridge. [' ]| Buvez <-> la avant que elle ne se fige. [' ]| Or Mademoiselle Carridge puait, de unx puanteur a` [' ]| laquelle ne avaient jamais pu se faire me^me sx plus [' ]| proches et sx plus chers intimes. Elle se tenait la`, [' ]| debout et puant, ravie dans lx contemplation de sx the= en train [' ]| [' ]| de e^tre bu. lx situation avait ceci de ironique que, tandis que, [' ]| devant lx spectacle de Ce=lia qui buvait lx the=, [' ]| Mademoiselle Caeridge retenait sx haleine de unx [' ]| fac^on parfaitement gratuite, Ce=lia, qui buvait lx the=, [' ]| e=tait empe^che=e de retenir lx sienne devant lx odeur de [' ]| Mademoiselle Carridge qui la surveillait. [' ]| ~~ je espe`re que lx aro^me vous plai^t, dit Mademoiselle [' ]| Carridge. Du Lapsang Souchong surfin. [' ]| Elle se e=loigna, lx tasse vide a` lx main, et Ce=lia en profita [' ]| pour happer dans sx sein unx bouffe=e embaume=e. unx [' ]| Dieu dut l' inspirer, car Mademoiselle Carridge [' ]| se arre^ta avant de avoir gagne= lx porte. [' ]| ~~ E=coutez, dit <-> elle, en montrant du doigt lx plafond. [' ]| Des pas feutre=s se faisaient entendre. [' ]| ~~ lx vieux, dit Mademoiselle Carridge. Jamais tranquille. [' ]| Toujours agite=.Heureusement que Mademoiselle Carridge e=tait [' ]| de unx nature taciturne. Quant aux effluves corporels se joint [' ]| lx volubilite=, alors il ne y a pas de reme`de. [' ]| On soupc^onnait lx vieux de e^tre unx mai^tre de ho^tel en [' ]| retraite. Il ne quittait jamais sx chambre, sauf bien entendu [' ]| lorsqu' il y e=tait absolument oblige=, et ne permettait [' ]| jamais que on y entra^t. Personne ne l' avait jamais vu [' ]| se emparer du plateau que Mademoiselle Carridge [' ]| de=posait deux fois par jour devant sx porte, ni le remettre [' ]| a` lx me^me place, unx fois sx repas termine=. [' ]| Mademoiselle Carridge exage=rait sans doute en disant: [' ]| "Jamais tranquille" , mais il e=tait vrai que il passait [' ]| lx plus clair de sx temps a` parcourir, sx chambre en toutx sens. [' ]| Il ne arrivait pas souvent a` Mademoiselle Carridge de [' ]| se abandonner a` lx douce chaleur, de lx e=conomie [' ]| domestique au point de se fendre de unx tasse de Lapsang [' ]| Souchong. Et en ge=ne=ral lx jours de Ce=lia se suivaient [' ]| sans que lx longue transe dans lx berceuse fu^t autrement [' ]| interrompue que, peu avant lx retour de Murphy, par lx [' ]| ne=cessite= de pre=parer lx repas du soir. [' ]| lx retours de Murphy se produisaient avec unx [' ]| ponctualite= e=tonnante. lx observation lx plus stricte [' ]| ne aurait pu y relever plus de quelques secondes de [' ]| variation de unx jour a` lx autre. [' ]| [' ]| Ce=lia se demandait comment quelqu'un de si peu [' ]| sensible en ge=ne=ral au passage du temps pouvait [' ]| arriver a` cette exactitude stupe=fiante. Il l' expliquait, [' ]| toutx lx fois que elle le lui demandait, [' ]| comme unx produit de lx amour, qui lui de=fendait de [' ]| rester e=loigne= de elle unx seulx instant de plus que ne [' ]| l' exigeait lx devoir, et dude=sir de cultiver en lui lx [' ]| sens de lx e=quation temps argent, dont on semblait faire grand [' ]| cas dans lx monde des affaires. [' ]| En re=alite=, Murphy se mettait a` rentrer de si bonne [' ]| heure que il se trouvait dans lx parages de Brewery Road [' ]| avec litte=ralement des heures de avance. Au point de vue [' ]| pratique il ne voyait pas de inte=re^t a` trai^nasser [' ]| dans lx Cite= pluto^t que dans Islington, sx chances [' ]| de embauche e=tant identiques dans lx deux endroits, dans [' ]| toutx lx endroits. Mais au point de vue sentimental lx [' ]| diffe=rence e=tait grande. Brewery Road e=tait de sx [' ]| tre=sor lx avant-cour, lx ruelle quand sx coeur le lui disait. [' ]| Murphy a` lx poursuite de unx patron e=tait unx figure [' ]| saisissante. Parmi lx membres de lx Acade=mie [' ]| Blake, lx bruit courait que Bildad, Sc^uhite, tel que [' ]| l' avait conc^u lx Mai^tre, avait pris corps de chair et [' ]| parcourait Londres, dans unx costume vert, a` lx recherche [' ]| de qui re=conforter. Mais que est <-> ce que Bildad [' ]| sinon unx fragment de Job, comme sont des fragments de [' ]| Job Tsophar et lx autres? Et Murphy ne cherchait que ce [' ]| que il ne avait cesse= de chercher depuis que des [' ]| doigts de e=trangleur licencie= lui avaient arrache= lx [' ]| premier souffle, a` savoir des traces de lui-me^me. [' ]| lx Acade=mie Blake se trompait du toutx au toutx en le [' ]| supposant a` lx recherche de unx e^tre assez commun [' ]| pour se laisser consoler par des cliche=s mai+eutiques dans [' ]| lx genre de: "Comment celui qui est ne= serait <-> il pur?" sx [' ]| pitie= ne avait pas besoin de autre cible que lui-me^me. [' ]| sx malheurs avaient commence= de bonne heure. [' ]| sx vagissement, pour ne remonter que jusque la`, au [' ]| lieu du lx traditionnel de concert international, a` 435 [' ]| doubles vibrations par seconde, ne avait donne= [' ]| que unx sol poussif. Quelle de=ception pour lx brave [' ]| gyne=cologue, membre [' ]| [' ]| ardent de lx vieille Socie=te= Orchestrale de Dublin et [' ]| flu^tiste amateur de unx certain me=rite! Quelle douleur de [' ]| devoir constater que, parmi toutx lx millions de petits [' ]| larynx en train de blasphe=mer a` lx unisson, seulx celui de [' ]| lx enfant Murphy ne donnait pas lx note! Pour ne remonter [' ]| que au vagissement. Son ra^le compensera. [' ]| sx costume ne e=tait pas vert, mais e=rugineux. Voila` encore [' ]| unx fait sur lequel lx incurie de lx Acade=mie Blake nous oblige [' ]| de insister. Par endroits, il e=tait me^me aussi noir que lx jour [' ]| ou` il l' avait trouve=, en de autres il fallait unx lumie`re [' ]| forte pour en faire ressortir lx lustre livide. lx reste e=tait [' ]| sans contredit e=rugineux. On voyait en effet unx relique de [' ]| ces jours heureux ou`, e=tudiant en the=ologie, nuit [' ]| apre`s nuit il appelait vainement lx sommeil, avec [' ]| sous sx oreiller lx Supplementum ad Tractatum [' ]| de Matrimonio de lx e=ve^que Bouvier. Juste Ciel, quel [' ]| ouvrage! unx sce=nario Cine= Bleu dans unx latin, petit ne`gre. [' ]| Ou en me=ditant cette fle`che du Parthe du Christ: " toutx est [' ]| accompli". Autant que lx couleur, lx coupe en e=tait frappante. lx [' ]| veston, tube autonome, tombait dans unx [' ]| inde=pendance totale du corps jusqu'a` mi-cuisse, ou` [' ]| unx le=ger e=vasement campanule= des corolles [' ]| constituait lx sorte de provocation a` laquelle il ne est [' ]| pas toujours facile de re=sister. lx pantalon lui [' ]| aussi avait connu sx beaux jours, distingue=s par lx [' ]| me^me tombant rigide et orgueilleux. Mais maintenant, [' ]| rompu par des kilome`tres de escalier, amer au point [' ]| de e^tre oblige= de se cramponner aux membres que il [' ]| reve^tait, unx le=ger tirebouchonnage trahissait sx fatigue. [' ]| Murphy ne portait jamais de gilet, il se y sentait trop femme. [' ]| Pour ce qui est de lx e=toffe de ce costume, lx fabricant osait [' ]| pre=tendre que elle e=tait a` lx e=preuve des trous. Ce qui [' ]| e=tait vrai dans lx sens que elle e=tait entie`rement [' ]| non-poreuse. Elle ne admettait pas lx air du monde exte=rieur, [' ]| et me^me a` lx plus volatile des vapeurs personnelles de [' ]| Murphy elle ne livrait pas passage. A` la [' ]| [' ]| toucher, on aurait dit du feutre. Elle sentait lx poil de [' ]| chameau. Ces pauvres restes de unx confection convenable, [' ]| Murphy les e=clairait de unx papillon couleur citron toutx [' ]| fait de unx grande simplicite=, assis comme de=risoirement [' ]| sur unx combinaison col-plastron, taille=e dans unx [' ]| seulx pie`ce de celluloi+de caoutchoute=, contemporaine [' ]| du costume et une des dernie`res de sx espe`ce. [' ]| Murphy ne portait jamais de chapeau. lx souvenirs que il [' ]| e=voquait de lx coiffe fe=tale lui e=taient trop poignants, [' ]| surtout quand il devait se lever. Re=trograder dans unx [' ]| accoutrement pareil, ce e=tait toutx unx affaire, et Murphy [' ]| faisait bien, a` peine sx de=jeuner termine=, [' ]| de abandonner toutx espoir pour lx journe=e et de se tourner [' ]| vers lx lointaines e=minences ou` il vivait. lx portion de [' ]| beaucoup lx plus agre=able du chemin e=tait lx longue [' ]| monte=e a` partir de lx gare de King's Cross lx long de [' ]| Caledonian Road, lui rappelant lx monte=e a` peine [' ]| moins longue a` partir de lx gare Saint-Lazare lx long de lx [' ]| rue de Amsterdam. Brewery Road e=tait loin de e^tre unx [' ]| Boulevard de Clichy, ou me^me des Batignolles, [' ]| ne=anmoins au sommet de lx colline il valait mieux que lx un [' ]| et lx autre, comme lx asile (en fin de compte) vaut mieux que [' ]| lx exil. Au sommet, il y avait unx petit abri, point de [' ]| suppuration sur lx pustule du Jardin du Marche=, en face de [' ]| lx usine de tripes. ce e=tait la` que Murphy aimait a` [' ]| se installer, entre lx parfum des de=sinfectants venant de lx [' ]| Maison Milton, directement au sud, et lx puanteur des [' ]| bestiaux venant du corral, directement a` lx ouest. lx [' ]| tripe e=tait inodore. Mais maintenant ce e=tait [' ]| de nouveau lx hiver, lx jeunes pense=es de lx nuit avaient [' ]| e=te= recule=es de unx heure, lx 7multis 7latebra 7opportuna [' ]| du Jardin du Marche= e=taient ferme=es bien [' ]| avant lx moment ou` Murphy, enfin, osait rentrer [' ]| chez lui. Alors il tuait lx temps en faisant autant de [' ]| fois que il fallait lx tour de lx prison de Pentonville. Et [' ]| essayait de se croire a` lx e=tranger, dans unx ville [' ]| inconnue, tournant autour de unx cathe=drale ferme=e [' ]| pour lx nuit, en attendant lx ouverture des bordels. [' ]| [' ]| Il se postait de bonne heure dans lx embouchure, de [' ]| Brewery Road, afin de pouvoir, clocher de lx prison [' ]| sonnerait lx trois-quarts, prendre sx e=lan sans perte [' ]| de temps. Puis, lentement, devant lx dernie`res bornes, [' ]| lx chantiers de lx Socie=te= de lx Perse=ve=rance et de lx [' ]| Tempe=rance, lx Compagnie Panificatrice Vis Vitae, lx [' ]| Fabrique de Tapis de Lie`ge Marx, jusqu'a` sx porte. Alors [' ]| il attendait, lx clef dans lx serrure, que lx horloge du [' ]| clocher du marche= sonna^t lx heure. [' ]| Ce=lia devait commencer par l' aider a` se de=shabiller et par [' ]| sourire si il souriait. Puis, pendant que il se chauffait [' ]| devant lx feu, elle devait tirer ce que elle pouvait de sx visage [' ]| et se garder de lui poser lx question. Puis elle devait lui [' ]| donner a` manger. Puis, en attendant que il fallu^t le [' ]| pousser de nouveau dehors, lx petite suite de se=re=nade, de [' ]| nocturne et de aubade. Oui, de juin a` octobre, sans compter lx [' ]| blocus, leurs nuits ne avaient cesse= de e^tre cela: petites [' ]| suites de se=re=nade, de nocturne, de aubade. [' ]| lx the`me du ciel de Murphy, re=dige= par Suk, [' ]| accompagnait lx infortune= natif partout ou` il allait. Il [' ]| l' avait appris par coeur, il se le murmurait toutx en [' ]| marchant. Souvent il l' avait sorti de sx poche avec [' ]| lx intention de le de=truire, de peur que il ne tomba^t entre [' ]| lx mains de lx ennemi. Mais toujours il se retenait, tant il [' ]| avait lx me=moire faible. Il en observait, lx pre=ceptes du [' ]| mieux que il pouvait. lx rien de citron ne e=tait pas absent de [' ]| sx habillement. Il restait constamment sur sx gardes [' ]| contre lx divers maux qui menac^aient sx Hyleg et [' ]| toutx sx personne en ge=ne=ral. Il souffrait [' ]| beaucoup de sx pieds, et sx cou ne e=tait pas exempt de [' ]| douleur. Cela lui plaisait, car il voyait lx confirmation du [' ]| diagramme et, du co^te= de lx maladie de Bright, de lx [' ]| maladie de Grave, de lx anurie et des convulsions, unx [' ]| re=duction proportionnelle du danger. [' ]| Mais il en restait toujours certaines clauses que il ne [' ]| pouvait appliquer. Il ne posse=dait pas lx sorte de joyau [' ]| [' ]| qui assurait lx succe`s. Il tremblait a` lx ide=e de combien [' ]| sx chances en e=taient diminue=es. lx chiffre propice [' ]| ne coi+nciderait pas avec lx jour propice avant unx anne=e [' ]| entie`re. Il faudrait attendre lx dimanche quatre octobre 1936, [' ]| avant que unx nouvelle entreprise de sx part pu^t [' ]| be=ne=ficier de lx plus grande chance de succe`s. ce e=tait la` [' ]| e=galement pour lui unx source constante de inquie=tude, car il [' ]| avait lx conviction que, bien avant cette date, unx autre [' ]| prophe=tie, celle faite par lui-me^me, base=e sur lx seulx [' ]| syste`me en dehors de celui des corps ce=lestes en lequel il [' ]| eu^t lx moindre confiance, a` savoir lx sien, se serait accomplie. [' ]| Pour ce qui e=tait de sx carrie`re, Murphy ne pouvait [' ]| se empe^cher de sentir que sx e=toiles se e=taient laisse=es [' ]| aller a` unx certaine redondance, et que lx terme [' ]| interme=diaire rendait superflue toutx spe=cification [' ]| ulte=rieure. Entre lui et sx vie toujours, de quelque fac^on [' ]| que il la vendi^t. Il semble y avoir unx certain [' ]| de=saccord entre lx deux canons en lesquels seulx [' ]| Murphy peut avoir lx moindre confiance. Tant pis [' ]| pour lui, sans doute. Ce=lia de=clara que, si il ne [' ]| trouvait pas de travail incessamment, elle [' ]| retournerait au sien. Murphy savait ce que cela voulait dire. [' ]| Plus de musique. Cette phrase, lors de lx [' ]| re=daction en anglo-irlandais, fut choisie avec soin, de [' ]| crainte que il ne manqua^t aux censeurs lx occasion de [' ]| pratiquer leur synecdoche. Aiguillonne= par lx pense=e [' ]| que il pouvait perdre Ce=lia, ne fu^t <-> ce que lx nuit (car elle [' ]| avait promis de ne plus jamais le "quitter"), [' ]| Murphy se proposa, toutx en ajustant nerveusement sx [' ]| papillon citron, chez unx marchand de couleurs dans [' ]| Gray's Inn Road, pour unx place de "garc^on intelligent". [' ]| Jamais avant il ne e=tait alle= jusqu'a` se pre=senter [' ]| de unx fac^on de=finitive comme candidat a` unx emploi [' ]| spe=cifie=. Jusqu'alors il se e=tait contente= de [' ]| se exposer vaguement, en prenant des poses distantes, [' ]| robustes et de=gou^te=es, aux abords des marche=s [' ]| de esclaves lx plus en vue, ou de se laisser mollement [' ]| ballotter de agence en agence. Vie de chien sans lx [' ]| pre=rogatives de unx chien. [' ]| [' ]| toutx lx marchands de couleur sortirent au galop voir lx garc^on intelligent. [' ]| ~~ C^a, intelligent? dit lx marchand de couleurs. Merde alors. [' ]| ~~ C^a, unx garc^on? dit sx lieu de aisance demi-prive=. Mince alors. [' ]| ~~ C^a, unx homme? dit leur produit de rebut ai^ne=. unx vrai homme comme papa? [' ]| Zut alors. [' ]| Murphy connaissait trop bien cette attitude faite de de=rision et de [' ]| de=gou^t pour risquer de l' attiser en essayant de l' apaiser. [' ]| Elle se exprimait tanto^t avec plus de urbanite=, tanto^t avec [' ]| moins. sx formes e=taient aussi nombreuses que celles de [' ]| lx esprit marchand de couleurs. sx contenu e=tait unique: [' ]| "Cochon de irrationnel!" [' ]| Il chercha unx endroit ou` se asseoir. Il ne y en avait pas. [' ]| Il y avait eu, unx fois, au sud de lx Ho^pital Gratuit Royal, [' ]| unx petit jardin public, dont maintenant lx plus grande partie [' ]| gisait enterre=e sous une de ces prolife=rations malignes du tissu urbain [' ]| appele=es cite=s ouvrie`res, lx reste e=tant re=serve= aux bacte=ries. [' ]| A` ce moment Murphy aurait donne= toutx sx espe=rance de [' ]| lx Ante=purga^toire pour cinq minutes dans sx berceuse, il aurait [' ]| renonce= a` lx abri du rocher de Belacqua et au long repos [' ]| embryonnaire, au-dessus de lx mer australe tremblant a` lx aube [' ]| derrie`re lx roseaux et du soleil a` sx lever obliquant vers [' ]| lx nord, et pas de expiation tant que il ne aurait pas toutx repasse= [' ]| en re^ve, en re^ve franc de enfant a` partir de lx spermathe`que [' ]| jusqu'au four cre=matoire. Il avait unx si haute opinion de cette [' ]| situation posthume, sx avantages lui e=taient pre=sents a` lx esprit [' ]| avec unx tel de=tail, que il osait presque aspirer a` lx longe=vite=. [' ]| Ainsi serait long lx temps que il passerait a` re^ver, a` voir lx [' ]| aurores parcourir leurs zodiaques, avant lx longue ascension au [' ]| Paradis. lx rampe e=tait outrageante, un en moins de un. Dieu veuille [' ]| que nul marchand de couleurs ne vienne, avec unx bonne prie`re, lui [' ]| abre=ger lx stage. ce e=tait la` sx fantaisie Belacqua, une des [' ]| mieux organise=es de toutx sx collection. Elle l' attendait au-dela` de [' ]| [' ]| lx frontie`re de lx souffrance, ce e=tait lx premier paysage [' ]| de lx liberte=. Il se appuya e=puise= contre lx grille du magnifique [' ]| Ho^pital Gratuit Royal, il renouvela lx serment solennel de [' ]| rayer pour toujours de sx re=pertoire cette vision des [' ]| antipodes de Sion a` condition que il lui fu^t accorde= de rejoindre sx [' ]| berceuse et de se y bercer pendant cinq minutes. se asseoir ne [' ]| suffisait plus, il fallait maintenant se coucher. lx plus maigre [' ]| motte du ce=le`bre gazon anglais lui suffirait, ou` il pu^t [' ]| se allonger, couper lx lumie`re de lx vigilance et passer dans lx [' ]| paysages ou` il ne y avait plus de marchands, plus de cancers avec [' ]| toutx confort, mais rien que lui-me^me, embelli a` se y me=connai^tre. [' ]| Il ne pouvait rien se rappeler de plus proche que lx petit [' ]| square de Lincol ne s Inn Fields. lx atmosphe`re y e=tait pe=nible, [' ]| unx miasme de lois, celles des dupes et celles des fourbes. [' ]| Mais il y avait de lx herbe et des arbres. Des ce`dres, il lui [' ]| semblait. Il avait tort, ce e=taient des platanes. [' ]| A` peine eut <-> il fait quelques pas dans lx direction de ce giron [' ]| squameux que il dut se appuyer de nouveau contre lx grille. [' ]| Il lui e=tait clair que, dans sx e=tat actuel, il avait autant [' ]| de chances de gagner a` pied lx durete=s du square de Lincoln's Inn [' ]| Fields que lx de=lices rebondies de Hyde Park. Il devrait [' ]| se asseoir avant de pouvoir se coucher. Marcher avant de courir, [' ]| se asseoir avant de se coucher. lx ide=e lui vint comme unx e=clair [' ]| de de=penser lx deux francs que il se allouait pour sx de=jeuner [' ]| sur unx autobus et de rentrer chez lui. Mais cela ferait croire a` Ce=lia [' ]| que il de=missionnait parce que elle avait promis de ne plus le [' ]| quitter, me^me quand elle devrait reprendre sx propre travail. [' ]| Il ne y avait que unx solution: prendre sx de=jeuner plus de unx [' ]| heure avant que il ne eu^t lx habitude de saliver. lx de=jeuner [' ]| de Murphy e=tait unx rite que nulle vile pense=e de nutrition ne [' ]| venait vicier. Il avanc^a precautionneusement lx long de lx grille [' ]| jusqu'a` ce que il arriva^t devant un des mille tentacules [' ]| de lx e=tablissement ou` chaque jour il avait lx habitude de se intoxiquer. lx [' ]| [' ]| sensation de unx sie`ge enfin qui faisait contact avec sx cul [' ]| accable= e=tait si de=licieuse que il se leva aussito^t et [' ]| re=pe=ta lx mouvement. Pour ne pas se laisser e=mouvoir [' ]| par de telles tendresses, il aurait fallu que il les connu^t mieux. [' ]| Cependant lx seconde jonction fut unx grosse de=ception. [' ]| lx serveuse e=tait la` devant lui, dans unx telle abstraction, [' ]| apparemment, que Murphy ne osait se conside=rer comme unx [' ]| e=le=ment de sx situation. Enfin, voyant que elle ne bougeait pas, [' ]| il dit: ~~ Apportez <-> moi..., sur lx tx de unx mai^tre de e=cole [' ]| re=solu a` commander lx spe=cialite= de lx maison pour toutx [' ]| lx caravane. Il pausa apre`s ce signal pre=paratoire, afin [' ]| que pu^t se de=velopper librement et sans encombre lx avant-pe=riode [' ]| re=flexive, premie`re, selon lx e=cole de Ku+lpe, des trois [' ]| phases dont est faite toutx re=action et celle ou` lx [' ]| tourments du re=pondant se font lx plus sentir. Puis il [' ]| de=clencha lx stimulus proprement dit: ~~ ... unx tasse [' ]| de the= et unx paquet de biscuits assortis. unx franc de the=, [' ]| unx franc de biscuits, unx repas parfaitement e=quilibre=. [' ]| Comme touche=e toutx de unx coup par lx grande habilete= magique, [' ]| a` moins que ce ne fu^t par lx qualite= chirurgicale, [' ]| lx serveuse murmura, avant de e^tre emporte=e par sx horlogerie: [' ]| ~~ Appelle <-> moi Ve=ra, che=ri. La` ce ne e=tait point unx tendresse. [' ]| Murphy avait unx certaine confiance en lx e=cole de Ku+lpe. [' ]| Marbe et Buhler pouvaient se tromper, Watt lui-me^me [' ]| ne e=tait que humain, mais Ach, comment se pouvait <-> il que Ach eu^t tort? [' ]| Ve=ra termina, ou crut terminer, sx performance avec beaucoup [' ]| plus de style quelle ne l' avait commence=e. Il e=tait me^me [' ]| difficile de croire, comme elle de=posait sx plateau, [' ]| que ce e=tait lx me^me cre=tine. Elle alla jusqu'a` e=crire [' ]| lx addition sur lx champ et sans se faire prier. Murphy poussa [' ]| lx plateau loin de lui, se renversa sur lx chaise et conside=ra sx [' ]| de=jeuner avec re=ve=rence et [' ]| [' ]| satisfaction. Avec re=ve=rence parce que, en adepte [' ]| intermittent de lx extre^me the=ophanisme de Guillaume de [' ]| Champeaux, il ne pouvait que se sentir humble devant de [' ]| telles offrandes a` sx appe=tit modeste mais implacable, [' ]| ni omettre lx be=ne=dicite= tacite: "De cette portion [' ]| de lui que je suis sur lx point de mal dige=rer, que [' ]| lx Eternel ait pitie=". Et avec satisfaction, parce que [' ]| lx supre^me moment de sx avilissement e=tait venu, lx moment [' ]| ou`, seulx et sans aide, il se appre^tait a` frauder, [' ]| unx puissance financie`re. lx montant de lx fraude [' ]| e=tait minime, quelque chose entre cinquante centimes et unx [' ]| franc (sur lx prix de de=tail). Mais il avait seulement [' ]| pour deux francs de capital. Et il lui semblait, sans vouloir [' ]| se flatter, que si unx gain de 25 a` 50 pour cent des de=bours [' ]| et effectue= sur place ne e=tait pas unx exemple frappant [' ]| du "maximum de be=ne=fices avec lx minimum de affaires" [' ]| indique= par Suk, alors il y avait quelque part, dans sx [' ]| the=orie de lx filouterie, unx lacune se=rieuse. Mais [' ]| quoi que on veuille penser de cette transaction au point [' ]| de vue purement e=conomique, personne ne pourra en contester lx [' ]| me=rite comme triomphe de tactique devant unx supe=riorite= de [' ]| forces accablante. On ne a que a` comparer lx bellige=rants. [' ]| de unx part, unx ligue colossale de approvisioinneurs ploutomanes, [' ]| verse=s profonde=ment dans toutx lx ruses des sains de esprit [' ]| et ayant a` leur disposition lx engins lx plus meurtriers du [' ]| boom d'apre`s-guerre. De lx autre, unx solipsiste e=reinte= [' ]| et quarante sous. lx solipsiste e=reinte=, donc, ayant [' ]| prononce= sx be=ne=dicite= silencieux et gou^te= sx [' ]| infamie de avance, approcha vivement sx chaise de lx table, [' ]| saisit lx tasse de the= et de unx seulx coup la vida a` moitie=. [' ]| A` peine remis de lx agre=able sensation qui se ensuivit, [' ]| il se mit a` e=cumer, a` e=ructer et a` se lamenter comme si [' ]| on l' avait amene= sournoisement a` ingurgiter unx solution [' ]| sature=e de verre pile=. De cette fac^on il attira sur [' ]| lui lx attention, non seulement de toutx lx autres consommateurs, [' ]| mais jusqu'a` celle de lx serveuse elle-me^me, qui arriva en courant [' ]| pour obtenir unx pleine vue de lx accident. Murphy continua [' ]| pendant quelque temps a` e=mettre des sons [' ]| [' ]| comme de unx chasse de eau surmene=e, puis il dit, de unx voix [' ]| oeuf et scorpion: ~~ Je demande du the= de Chine et vous [' ]| me donnez du the= de Ceylan. Quoique trompe=e dans sx [' ]| espoir de unx diversion sensationnelle, Ve=ra se exe=cuta [' ]| sans histoires. ce e=tait unx bon petit paquet de sueur fame=lique, [' ]| incapable de trahir lx slogan de sx patrons, ainsi conc^u: [' ]| "Puisque lx client ou poire paie sx poison dix fois plus [' ]| cher que il ne cou^te au producteur pour le produire et cinq [' ]| fois plus cher que il ne cou^te a` nous pour le lui jeter a` [' ]| lx figure, nous pouvons nous incliner devant sx revendications [' ]| jusqu'a` unx maximum de 50 pour cent de lx escroquerie inclusivement". [' ]| En pre=sence de lx nouvelle tasse de the=, Murphy changeait de [' ]| technique. Il ne en but que unx tiers, puis attendit que Ve=ra [' ]| vi^nt a` passer. ~~ Je suis navre=, dit <-> il, Ve=ra, de [' ]| vous donner tant de mal, mais croyez <-> vous que il soit [' ]| possible de faire ajouter unx peu de the= chaud? Ve=ra [' ]| prenant lx air de ne vouloir pas se laisser faire, Murphy prononc^a [' ]| lx se=same, onctueusement: [' ]| ~~ Je vous emmerde, je le sais bien, mais que vous, ils [' ]| me ont foutu toutx plein de jus de vache. [' ]| "Emmerde" et "vache" furent ici lx mots actifs, [' ]| nulle serveuse ne pouvait re=sister a` leurs harmoniques [' ]| me=lange=es de amour et de maternite=. Et voila` comment [' ]| Murphy chaque jour, pour lx plus grand bien de sx de=jeuner, [' ]| fraudait unx puissance financie`re, au point honorable de [' ]| payer unx seulx tasse de the= et de en consommer 1,83 [' ]| tasse approximativement. Essayez unx fois, ami feuilleteur. [' ]| Il se sentait de=ja` tellement mieux que il conc^ut [' ]| lx audacieux projet de re=server lx biscuits jusqu'a` [' ]| plus tard dans lx apre`s-midi. Il finirait lx the=, il consommerait [' ]| a` titre gracieux autant de lait et de sucre que il pourrait [' ]| impune=ment en resquiller, puis il se en irait tranquilement [' ]| a` pied, et, dans Hyde Park, mangerait lx biscuits a` sx [' ]| aise. Peut-e^tre dans Oxford Street lui proposerait <-> on [' ]| [' ]| unx emploi de lx plus haute responsabilite=. Il se [' ]| recueillit, pour e=tablir dans leurs moindres de=tails [' ]| lx itine=raire que il suivrait jusqu'a` Tottenham Court Road, lx [' ]| re=ponse glaciale que il ferait au magnat et dans quel ordre [' ]| il mangerait lx biscuits quand viendrait lx heure. Il [' ]| e=tait arrive= seulement au British Museum et reprenait [' ]| sx forces dans lx Salle de Sculpture Archai+que devant [' ]| lx Apollon Choiseul-Souffier, lorsqu' unx surface tranchante [' ]| presse=e contre sx nez lui fit ouvrir lx yeux. [' ]| ce e=tait unx carte de visite, et il y lut: [' ]| Austin Ticklepenny Poe`te de Cabaret du Comte= de Dublin @@@@@| [' ]| Cette cre=ature ne me=rite aucune description particulie`re. [' ]| lx moindre des pions dans lx partie entre Murphy et sx [' ]| astres, il fait sx petit coup, engage unx action et est [' ]| balaye= de lx e=chiquier. Il est concevable que, dans lx [' ]| loto de unx enfant ou dans lx solitaire de unx critique [' ]| litte=raire, Austin Ticklepenny, avant de sombrer dans [' ]| sx propres se=cre=tions, trouve encore a` se employer. [' ]| Mais sur lx e=chiquier on ne le verra plus. Entre unx [' ]| homme et sx astres il ne y a pas de revanche. ~~ Ne [' ]| re=ussissant pas a` attirer votre attention, dit Ticklepenny, [' ]| au moyen de ce que lx divin fils de Ariston appelle lx [' ]| fleuve vocal jaillissant de lx a^me et sortant par [' ]| lx le`vres, je ai pris lx liberte=, comme vous voyez. [' ]| Murphy vida sx tasse et voulut se lever, mais lx jambes [' ]| de Tickepenny attrape`rent lx siennes sous lx table, [' ]| et lx voix de Ticklepenny reprit: ~~ Soyez sans crainte. [' ]| Je ne chante plus. ~~ Chantiez <-> vous? dit Murphy. [' ]| ~~ Plus unx note, dit Ticklepenny. 7Nulla 7linea 7sine [' ]| 7die. Serais <-> je ici si je pouvais boire? Je ne peux le croire. [' ]| Il activa jusqu'a` lx fre=ne=sie sx ruades sous lx table. [' ]| Et Murphy vit, dans lx grand cimetie`re de toutx sx moi, [' ]| ou` il restait si peu de place, unx spectre surgir. [' ]| [' ]| ~~ ne ai <-> je pas eu unx fois lx de=shonneur? dit <-> il. A` [' ]| Dublin, au Gate Theatre? ~~ Romiette, dit Ticklepenny, [' ]| et Jule=e. Prends et de=coupe <-> le en petites e=toiles. [' ]| lx bonne blague! Murphy se rappelait vaguement unx [' ]| apothicaire opportun. ~~ je e=tais ivre-mourant, [' ]| dit Ticklepenny, et vous, cher ami, ivre-mort. [' ]| Or lx triste ve=rite= est que Murphy ne y touchait jamais. [' ]| To^t ou tard il aurait fallu l' avouer.~~ Si vous ne [' ]| voulez pas que je appelle unx gardienne de lx paix, dit Murphy, [' ]| arre^tez vos genustuprations maladroites. [' ]| "Gardienne" fut ici lx mot actif. ~~ lx foie me dit, [' ]| dit Ticklepenny, Poe`te, suspends tx lyre. ~~ Il fit bien, [' ]| dit Murphy. ~~ Messieurs, Melpome`ne, Calliope, Erato et [' ]| Thalie, dit Ticklepenny, dans cet ordre, me sollicitent [' ]| en vain depuis mx changement de vie. ~~ Alors vous [' ]| connaissez ce que je ressens, dit Murphy. ~~ Ce me^me [' ]| Ticklepenny, dit Ticklepenny, qui, de aussi loin que sx souvenirs [' ]| remontent, rendait, bon an mal an, jour et nuit, pour [' ]| chaque pinte unx pentame`tre, se voit maintenant de=grade= [' ]| jusqu'au ro^le infa^me de infirmier dans unx maison [' ]| bourgeoise, de alie=ne=s. ce est lx me^me Ticklepenny, [' ]| mais, Seigneur, 7quantum 7mutatus. ~~ 7Ab 7illa, dit Murphy. [' ]| ~~ Je me assieds sur ceux qui ne veulent pas manger, avec [' ]| lx ba^illon de fer je leur desserre lx ma^choires, avec [' ]| lx spatule en acier je leur e=crase lx langue, jusqu'a` [' ]| ce que soit vide= lx ultime entonnoir. Arme= de pelle et de [' ]| seau je visite lx cellules. Il ne en pouvait plus, il but [' ]| unx grande gorge=e de sx Coca Cola et sous lx table [' ]| sx jambes rentre`rent dans lx de=cence. Mais Murphy ne [' ]| put en profiter pour se en aller, side=re= que il e=tait [' ]| par lx entre=e en collision de deux motifs de sx horoscope [' ]| reste=s jusqu'alors distincts, de [' ]| [' ]| celui du lunatique au paragraphe deux avec celui du gardien [' ]| au paragraphe sept. ~~ Je ne peux plus le supporter, e=mit [' ]| Ticklepenny, je deviens fou. Il est difficile de savoir ce [' ]| qui exactement, chez Ticklepenny, est en de=faut, si ce est [' ]| lx a^me, lx fleuve ou lx le`vres, mais il est certain que [' ]| sx discours est de unx qualite= bien infe=rieure. lx [' ]| confidences de Ce=lia a` Monsieur Kelly, celles de Neary [' ]| a` Wylie, ont du^ e^tre rapporte=es pour lx plupart obliquement. [' ]| A` plus forte raison, maintenant, celles de Ticklepenny a` [' ]| Murphy. Ce sera vite fait.Apre`s beaucoup de he=sitations [' ]| Ticklepenny consulta unx me=decin de Dublin, unx Docteur Fist, [' ]| plus Galien que Hippocrate, allemand du co^te= de sx fils, qui dit: [' ]| "Dessoulez ou claquez." Ticklepenny tenait encore a` lx [' ]| vie. lx docteur Fist haussa lx e=paules et e=crivit unx [' ]| mot. "Donnez ceci a` mx pauvre ami Killiecrankie" dit <-> il. [' ]| lx docteur Angus Killierankie dirigeait unx institut situe= dans [' ]| lx faubourg de Londres et connu sous lx nom de: Maison [' ]| Madeleine de Mise=ricorde Mentale. lx mot annonc^ait que [' ]| Ticklepenny, barde= irlandais distingue=, alcoolique et [' ]| indigent, se mettait sans re=serve, corps robuste et a^me [' ]| sensible, a` lx disposition de lx maison, en conside=ration [' ]| de unx cours mode=re= de discipline dipsopathique. Agre=e= sous [' ]| ces conditions, Ticklepenny re=agissait si bien que dans lx [' ]| M.M.M.M. lx bruit sinistre de unx faux diagnostic commenc^ait [' ]| a` courir, jusqu'a` ce que lx Docteur Fist, pre=venu de ce [' ]| qui se passait, e=crivit que dans lx cas tre`s curieux de [' ]| sx client lx facteur curatif ne e=tait a` rechercher, ni dans [' ]| lx dipsopathie, ni dans lx corve=es, mais seulement dans [' ]| lx exemption de toutx composition poe=tique que celles-ci [' ]| confe=raient au sujet, dont lx effondrement avait eu pour cause, [' ]| moins lx pintes que lx pentame`tres. Cette vue de lx [' ]| situation ne e=tonnera gue`re ceux qui ont quelque familiarite= [' ]| avec lx genre de pentame`tre que Ticklepenny se faisait unx [' ]| devoir vis-a`-vis de sx patrie de composer, ce est <-> a` <-> dire [' ]| aussi libre que unx canari au [' ]| [' ]| dernier pied (pour Ticklepenny unx cruelle discipline, car [' ]| il hoquetait en bouts-rime=s) et a` lx ce=sure aussi [' ]| constipe= que lx divin flatus lui-me^me, et crevant par [' ]| ailleurs de toutx lx menues beaute=s de lx prosodie [' ]| druidique qui sont a` sucer dans unx pot de porter Beamish. [' ]| Comment ne se serait <-> il pas senti mieux en lavant lx [' ]| vaisselle et en vidant lx ordures des alie=ne=s bourgeois? [' ]| Mais toutx ayant unx fin, on proposa a` Ticklepenny unx poste [' ]| de infirmier aux appointements torrentiels de cinq livres par [' ]| mois, loge=, nourri, blanchi et de=sintoxique=. Il ne avait [' ]| plus lx courage de refuser. A` lx ivrogne olympien avait succe=de= [' ]| lx marmiton abste`me. Et maintenant, apre`s unx semaine a` [' ]| peine dans lx salles, il se sentait a` bout. Que lx pitie= [' ]| et lx terreur soient titille=es en mode=ration, passe encore. [' ]| Mais lx sensation de vouloir vomir de compassion et de anxie=te= [' ]| lui semblait contraire a` lx ve=ritable catharsis, d'autant [' ]| plus que il ne arrivait jamais a` sortir que du vent.Ticklepenny [' ]| e=tait immense=ment infe=rieur a` Neary a` toutx e=gards, mais ils [' ]| avaient toutx lx deux, par opposition a` Murphy, quelques traits [' ]| communs. lx un e=tait justement cette peur pre=tentieuse de [' ]| lx folie. unx autre e=tait leur impuissance a` regarder, quel [' ]| que fu^t lx spectacle. Mais, me^me la`, Neary valait mieux [' ]| que Ticklepenny, au moins selon lx tradition qui pre=fe`re [' ]| lx mentalite= de lx athle`te a` celle du manager, et lx homme [' ]| regrettant ce que il ne peut avoir a` lx homme se moquant de ce [' ]| que il ne peut comprendre. Car Neary savait de sx grand mai^tre [' ]| lx parabole des trois vies, tandis que Ticklepenny ne savait rien. [' ]| Wylie ressemblait unx peu plus a` Murphy, encore que sx fac^on [' ]| de regarder fu^t aussi e=loigne=e de celle de Murphy que lx [' ]| fac^on de regarder de unx voyeur est e=loigne=e de celle de unx [' ]| voyant, et abstraction faite de toutx ide=e de de=cence ou [' ]| de suprade=cence, lx termes ne servant ici que a` distinguer [' ]| entre lx vision qui de=pend de lx lumie`re, de lx objet, [' ]| de lx perspective, etc., et lx vision qui en est ge^ne=e. [' ]| Aux jours ou` Murphy trouvait quelque inte=re^t a` voir [' ]| Mademoiselle Counihan, il devait [' ]| [' ]| fermer lx yeux pour y parvenir. Et encore maintenant, [' ]| quand il les fermait, Mademoiselle Counihan e=tait [' ]| susceptible de apparai^tre. ce e=tait la` pour Murphy lx [' ]| ve=ritable tache jaune. Ainsi il avait vu Ce=lia pour lx [' ]| premie`re fois, non point alors que elle tournait devant [' ]| lui a` lx fac^on qui avait tellement plu a` Monsieur Kelly, [' ]| mais pendant que elle se promenait sur lx quais, loin de sx yeux. [' ]| ce e=tait comme si unx instinct l' avait empe^che=e de l' accoster [' ]| tant que il ne avait pas discerne= toutx lx avantages de sx [' ]| personne, et pre=venue que, pour que il pu^t voir, il fallait [' ]| que il fi^t non seulement nuit, mais sx nuit a` lui. Murphy croyait [' ]| que il ne y avait pas de nuit comme lx sienne. [' ]| lx sotte crainte de e^tre rendu fou par lx spectacle, constamment [' ]| pre=sente= a` sx yeux, de ceux qui l' e=taient de=ja`, inspirait [' ]| a` Ticklepenny unx vif de=sir de quitter sx poste de infirmier [' ]| a` lx M.M.M.M. Mais puisqu' on l' avait pris a` lx essai pour [' ]| unx mois, il ne serait paye= que a` lx expiration de cette pe=riode. [' ]| De=missionner apre`s unx semaine ou quinze jours ou toutx [' ]| autre pe=riode infe=rieure a` lx pe=riode de essai, ce serait [' ]| renoncer a` e^tre de=dommage= de toutx ce que il avait [' ]| souffert. Et entre lx perte de sx raison et unx avenir [' ]| empoisonne= par lx sentiment que il avait unx fois dans sx [' ]| vie travaille= pour rien, Ticklepenny e=tait incapable de faire [' ]| lx moindre distinction. lx M.M.M.M., comme toutx autre [' ]| sanatorium de lx espe`ce, avait du mal a` se procurer du [' ]| personnel, ce qui explique lx engagement de Ticklepenny, dont lx [' ]| seulx qualite=s psychothe=rapeutiques e=taient lx masse et [' ]| lx endurcissement aux injures de unx poe`te de cabaret. Car [' ]| me^me dans lx M. M. M. M. il ne y avait pas beaucoup de fous [' ]| assez fous pour ne pas pouvoir reconnai^tre unx Ticklepenny au [' ]| milieu de eux, et le vitupe=rer. Quand Ticklepenny eut toutx [' ]| a` fait fini de se lamenter, oscillant dans unx antienne [' ]| nerveuse entre lx cruelle ne=cessite= de devenir fou si il [' ]| restait et lx cruelle impossibilite= de se en aller sans sx [' ]| gages, Murphy di^t: ~~ Et si vous leur ameniez unx substitut [' ]| de mx intelligence (il trise=qua lx angle de sx front) et [' ]| de mx physique (il carra lx cercle de sx e=paules), alors? [' ]| [' ]| A` ces mots Ticklepenny entra e=n extase, surtout sx jambes, [' ]| qui se mirent a` piaffer de plus belle sous lx table. [' ]| Ainsi parfois se oublie unx toutou excite=. Quand il se fut [' ]| unx peu ressaisi il supplia Murphy de l' accompagner a` lx instant [' ]| me^me a` lx M.M.M.M., comme si unx opposition de lx part [' ]| de lx autorite= a` cette rapide substitution e=tait unx [' ]| possibilite= trop lointaine pour e^tre prise en conside=ration. [' ]| Murphy sentait, lui aussi, que lx combinaison ne pourrait manquer [' ]| de plaire, a` moins que Ticklepenny ne lui eu^t cache= [' ]| quelque circonstance mate=rielle, telle que unx liaison avec [' ]| un des dignitaires de lx maison, avec lx infirmier-chef par [' ]| exemple. A` moins que il ne fu^t lx mignon de unx tel personnage, [' ]| Murphy ne voyait rien dans lx capacite=s de Ticklepenny qui [' ]| ne exista^t de=cuple= dans lx siennes, surtout dans unx socie=te= [' ]| de psychasthe=niques, et il lui semblait [' ]| que ils ne avaient que a` se pre=senter ensemble devant lx autorite= [' ]| compe=tente pour ne cela sauta^t aux yeux. [' ]| Mais ce qui donnait vraiment confiance a` Murphy, ce e=tait [' ]| surtout lx syzygie soudaine, dans lx pronostics de Suk, [' ]| du lunatique du paragraphe deux avec lx gardien du paragraphe [' ]| sept. De ceux-ci conside=re=s se=pare=ment jusqu'alors, lx un [' ]| lui avait semble= du simple remplissage, provoque= par lx [' ]| pre=sence de lx Lune dans lx Serpent, et lx autre unx truisme [' ]| de lx part de sx e=toiles. Leur conjonction maintenant [' ]| transformait lx horoscope en unx syste`me aussi hautement organise= [' ]| que celui dont il pre=tendait e^tre lx de=calque. Ainsi cette [' ]| portion de ciel a` cent sous cessait de e^tre lx ridicule in-plano [' ]| que Murphy avait appele= sx arre^t de vie, sx toxicope=e et sx [' ]| petite bulle de incommunication, pour devenir lx poe`me que lui [' ]| seulx entre lx vivants pourrait e=crire. Il sortit lx enveloppe [' ]| noire, re=solu a` la mettre en petits morceaux, puis se rappelant [' ]| sx me=moire, et que il ne e=tait pas seulx, la remit dans sx poche. [' ]| Il dit a` Ticklepenny que il irait a` lx M.M.M.M. lx dimanche [' ]| suivant, quand que cela fu^t, ce qui donnerait a` Ticklepenny [' ]| lx temps de engraisser lx terrain. Ticklepenny ne deviendrait [' ]| pas fou avant ce jour de repos si propice a` Murphy. [' ]| [' ]| A` ceux qui craignaient de la perdre, lx raison se collait [' ]| comme unx glouteron. Et a` ceux qui l' espe=raient ...? [' ]| ~~ Appelle <-> moi Austin, dit Ticklepenny, ou me^me Augustin. [' ]| ~~ Pour lx de=licieuses intimite=s de Gussy, ou me^me de Gus, [' ]| il sentait que lx temps ne e=tait pas encore mu^r. E=tant [' ]| reste= maintenant assis pendant plus de unx heure sans lx moindre [' ]| e=veil de sx prurititus ani, ayant re=alise= sx fraude [' ]| quotidienne et trouve= lx emploi de unx poe`te de cabaret, [' ]| Murphy sentait que il avait bien gagne= lx longues de=lices [' ]| de unx supination dans Hyde Park, lx meilleur de toutx lx girons [' ]| dont disposait lx nature avoisinante. lx besoin de plus en plus [' ]| impe=rieux de se y trouver, lx te^te contre lx murmures mourants [' ]| de lx terre, dans unx ultime spasme de urgence, le sortit dans [' ]| lx rue. Et toujours sous lx table lx jambes enlac^aient, [' ]| comme se tord lx corps de unx poule longtemps apre`s lx ablation [' ]| de lx te^te, unx espace vide et unx vide spacieux. [' ]| Ve=ra, remarquant que Murphy ne e=tait pas passe= a` lx caisse [' ]| avant de sortir, conclut que ce e=tait lx ami qui payait, et [' ]| se en assura en mettant lx deux additions ensemble quand elle [' ]| fit lx seconde. toutx cela se passa comme Murphy l' avait pre=vu. [' ]| lx consolation que il avait apporte=e a` Ticklepenny valait bien [' ]| plus cher que deux francs. [' ]| Avec lx moitie= de lx crasse ainsi e=conomise=e il se paya unx [' ]| autobus jusqu'au Marble Arch. Il dit au contro^leur de le [' ]| pre=venir quand on serait arrive=, ferma lx yeux et, les [' ]| garda ferme=s. Ainsi lut supprime= lx magnat de Oxford Street. [' ]| Mais a` quoi servent lx magnats a` unx homme dont lx avenir est [' ]| assure=? Et quant a` lx Apollon Choiseul-Souffier, en fermant [' ]| lx yeux on se trouvait dans unx monde archai+que a` co^te= [' ]| duquel celui du British Museum ne e=tait que du mauvais Gre=vin. [' ]| toutx en secondant savamment de ceux de sx cul lx pneumatiques [' ]| surgonfle=s du ve=hicule, il essayait de penser a` Ce=lia, [' ]| a` sx visage quand elle apprendrait que il avait trouve= [' ]| du travail, me^me au travail lui-me^me, mais il avait lx [' ]| cra^ne comme bourre= de ge=latine et ne pouvait penser a` rien. [' ]| [' ]| Dans Hyde Park, pre`s de sx gi^te. habituel, unx groupe joyeux [' ]| et goguenard e=tait assemble= devant lx ce=le`bre statue de [' ]| Rima que des ouvriers essayaient de nettoyer de unx pollution [' ]| copieuse et re=cente de permanganate rouge. Murphy alla [' ]| en bougonnant a` lx e=cart, impatient de terminer sx de=jeuner. [' ]| Il de=paqueta lx biscuits avec amour et les disposa, retourne=s, [' ]| devant lui, sur lx herbe, dans lx ordre de ce que il tenait pour [' ]| leur mangeabilite=. ce e=taient lx me^mes que toujours: unx pain [' ]| de e=pices, unx rondelle rassise de=guise=e en galette, unx Digestif [' ]| pulve=rulent, unx Petit Beurre ni Lu ni Connu, et unx dernier qui [' ]| ne osait dire sx nom. Il mangeait toujours lx premier en dernier, [' ]| parce que il l' aimait lx plus, et lx anonyme en premier, [' ]| parce que il l' estimait probablement lx moins bon. lx ordre [' ]| dans lequel il mangeait lx autres lui e=tait indiffe=rent [' ]| et variait de jour en jour. A` genoux maintenant devant lx cinq, [' ]| lx ide=e lui vint que de telles pre=ventions avaient pour [' ]| re=sultat de re=duire a` six seulement lx nombre de manie`res [' ]| dont il pouvait faire ce repas. Mais ce e=tait violer lx essence [' ]| de lx ide=e de assortiment, ce e=tait du permanganate sur lx Rima [' ]| de lx varie=te=. Me^me en surmontant sx aversion pour lx anonyme, [' ]| il ne y aurait que 24 manie`res dont lx biscuits pourraient [' ]| e^tre mange=s. Mais pour peu que il fi^t lx premier pas, et [' ]| vainqui^t sx engouement pour lx pain de e=pice, voila` que [' ]| devant lui lx assortissement se dresserait dans toutx sx [' ]| ple=nitude, dansant la' dunse radieuse de sx permutabilite= [' ]| totale, mangeable de cent-vingt fac^ons diffe=rentes! [' ]| E=bloui par de telles perspectives, Murphy se affaissa a` [' ]| plat ventre sur lx herbe, a` co^te= de ces biscuits dont on [' ]| pouvait dire, avec autant de justesse que des e=toiles, que [' ]| lx e=clat de lx un e=tait diffe=rent de lx e=clat de lx autre, [' ]| et dont il ne saurait assimiler lx essence que a` condition [' ]| de ne plus pre=fe=rer celui-ci a` celui-la`. Couche= sur [' ]| lx herbe a` co^te= de eux, mais tourne= dans lx autre sens, [' ]| lattant avec lx de= mx du pain de e=pice, il entendit lx mots: [' ]| ~~ Auriez <-> vous lx bonte=, pardonnez lx intrusion, de tenir [' ]| mx petit chien? Vu de dessus et de derrie`re, Murphy avait [' ]| en effet lx air passablement serviable, on pouvait me^me y voir [' ]| [' ]| lx espe`ce de inconnu par qui sx petit chien ne verrait [' ]| pas de inconve=nient a` e^tre tenu. [' ]| Il se redressa et se trouva aux pieds de unx petite femme [' ]| ni jeune ni vieille, ravage=e par lx maladie de cane. [' ]| lx maladie de cane est unx condition pathologique pe=nible, [' ]| dans laquelle lx cuisses sont supprime=es et lx essor [' ]| des fesses part directement du jarret. Steiss, dans [' ]| sx n osonomie si justement ce=le`bre, lui donne lx nom [' ]| heureux de Panpygoptose. sx incidence est providentiellement [' ]| minime, et presque exclusive, comme le sugge`re lx terme [' ]| populaire, au sexe faible, biais de lx nature qui faisait [' ]| lx de=sespoir de lx immortel Dr Busby ainsi que de autres [' ]| plasmateurs de lx jeunesse anglaise. Elle est non-contagieuse [' ]| (quoique certains observateurs aient affirme= lx contraire), [' ]| non-infectieuse, non-he=re=ditaire, indolore, inodore et [' ]| intraitable. lx e=tiologie en reste obscure a` toutx sauf aux [' ]| fanatiques de lx psychopathologie, qui ont de=montre= que il [' ]| se agit toutx simplement encore unx fois de lx e=ternel 7non [' ]| 7me 7rebus 7sed 7mihi 7res neurotique. [' ]| lx cane donc, que, pour lx moment, faute de mieux, [' ]| nous appelerons ainsi, tenait de unx main unx grand sac [' ]| crevant de sx contenu et de lx autre unx laisse au moyen [' ]| de laquelle sx personnalite= se prolongeait dans celle, [' ]| ( lx un basset si bas et si long que Murphy ne pouvait [' ]| discerner si ce e=tait unx chien ou unx chienne, question [' ]| que il posait toujours en premier a` chaque soidisant chien que on [' ]| amenait devant lui. lx be^te avait incontestablement unx oeil [' ]| de chienne classique, embrasse <-> moi dans lx iris, entretiens <-> moi [' ]| dans lx corne=e et Dieu te aide dans lx pupille. Mais il avait [' ]| vu des yeux de chien ainsi. lx devant de Murphy e=tait loin [' ]| de confirmer lx promesses de sx derrie`re, mais lx cane [' ]| e=tait alle=e trop loin pour pouvoir reculer. Elle dit. [' ]| ~~ Nelly est en chaleur, sans lx moindre trace de affectation, [' ]| de unx voix a` lx fois fie`re et triste, et attendit que [' ]| Murphy lui fi^t part, selon sx point de vue, de sx [' ]| [' ]| condole=ances ou de sx fe=licitations. Comme il se taisait, [' ]| elle se de=boutonna sans re=serve: [' ]| ~~ lx planchette est mx gagne-pain, mx radeau de Me=duse [' ]| si vous pre=fe=rez, je ai fait toutx lx chemin depuis Paddington [' ]| a` pied pour donner a` manger a` mx pauvres petits moutons [' ]| che=ris, maintenant je ne ose pas la rela^cher, tenez, voici [' ]| mx carte, Rosie Dew, demoiselle, sous lx haut patronage du [' ]| Baron Fiel de Absinthe, vous le connaissez peut-e^tre, unx homme [' ]| charmant, il me envoie des objets, il est dans lx choux, [' ]| he=ritier en substitution ma^le spe=ciale sans espoir de enfants, [' ]| pas me^me de unx petite fille figurez <-> vous, il cherche dans [' ]| lx au-dela` des appendices testic ~~ que dis <-> je ~~ testamentaires, [' ]| lx pauvre ce que elle frissonne, ce est lx appel de lx fore^t, [' ]| lx protecteur est unx homme de fer et refuse de barrer, de [' ]| plonger lx fie`vre de sx sang dans lx fleuve ou dans lx lac, [' ]| c^a lui est e=gal sans doute, comme lx premie`re femme Shelly, [' ]| Harriet je crois, pas Nelly, Shelly, Nelly, o^ Nelly, que je te ADORE! [' ]| Elle fit la laisse plus courte, hissa Nelly prestement jusque [' ]| dans lx de=serts de sx sein et fit pleuvoir ur sx museau [' ]| toutx lx baisers que, pendant tant de longues soire=es [' ]| passe=es ensemble, elles se e=taient appris. Puis elle passa [' ]| lx animal toutx tremblant a` Murphy et commenc^a a` se insinuer [' ]| vers lx moutons. lx moutons, petits, difformes, te=ne=breux [' ]| et tondus de pre`s, faisaient pitie= a` voir. Ils ne broutaient [' ]| ni ne ruminaient, ils ' ne avaient me^me pas lx air de prendre [' ]| leurs aises. Ils se tenaient la` debout, lx te^te penche=e, dans [' ]| unx attitude du plus grand abattement, chancelant unx peu, [' ]| comme he=be=te=s. Murphy ne avait jamais vu de moutons aussi [' ]| bizarres, ils semblaient toutx sur lx point de se e=crouler. [' ]| Ils ne avaient pas lx force de reculer devant Mademoiselle Dew [' ]| qui se approchait avec lx laitue. Elle circulait librement [' ]| au milieu de eux, leur offrant lx laitue a` lx un apre`s lx autre, [' ]| la pressant de en-dessous contre lx museaux baisse=s avec lx geste [' ]| de qui donne du sucre a` unx cheval. Ils de=tournaient de [' ]| lx e=me=tique leurs te^tes maussades, pour les ramener, [' ]| a` peine ce dernier retire dans lx axe accable= de leurs corps. [' ]| Mademoiselle [' ]| [' ]| Dew se e=loignait de plus en plus a` lx recherche de unx mouton [' ]| qui voulu^t de sx laitue. [' ]| Murphy avait e=te= trop absorbe= par cette touchante argonautique [' ]| et surtout par lx allure extatique des moutons, pour faire [' ]| attention a` Nelly. Il constata maintenant que celle-ci [' ]| avait mange= toutx sx biscuits sauf lx pain de e=pice, [' ]| qui ne avait pas du^ rester dans sx gueule plus de quelques [' ]| secondes. Elle e=tait assise apre`s ce repas, a` en juger [' ]| par lx angle infinite=simal compris entre lx plan de sx [' ]| e=chine et celui de lx horizon. Ils ont ce me=rite, lx [' ]| bassets aussi bas et longs que Nelly, de garder toujours [' ]| lx me^me air de sagesse orientale, que ils soient debout, [' ]| assis, couche=s ou empaille=s. Si Parmigianino se e=tait [' ]| plu a` mettre des chiens dans sx tableaux, il les aurait [' ]| peints a` lx image de Nelly. [' ]| Mademoiselle Dew expe=rimentait maintenant unx nouvelle [' ]| technique. Elle posait sx offrande par terre, puis [' ]| se retirait a` unx distance discre`te, afin que lx moutons [' ]| pussent se=parer dans leurs esprits, si tel e=tait leur [' ]| de=sir, lx ide=es de donateur et de don. Car Mademoiselle [' ]| Dew, ne e=tant pas lx Amour, ne pouvait se vanter de ne faire [' ]| que unx avec ce que elle dispensait, et elle croyait que sx [' ]| insucce`s venait de ce que il re=sonnait quelque part dans [' ]| lx sombres tre=fonds de lx conscience ovine unx voix [' ]| leur disant que elle, Mademoiselle Dew, ne e=tait pas de [' ]| lx laitue. Mais lx psychologie de unx mouton est moins [' ]| simple que Mademoiselle Dew ne pensait, et lx laitue [' ]| de=guise=e en produit naturel du pare ne avait pas plus [' ]| de succe`s que lorsqu' elle se e=tait donne=e franchement [' ]| pour ce que elle e=tait, unx de=racine=e exotique. [' ]| Mademoiselle Dew dut se incliner enfin devant lx de=faite, [' ]| et ce fut unx pilule dure a` avaler devant unx parfait [' ]| inconnu. Elle ramassa lx deux te^tes de laitue et se porta [' ]| rapidement sur sx petites jambes puissantes vers lx endroit [' ]| ou` Murphy, assis sur sx talons, pleurait sx perte. [' ]| Elle se arre^ta devant lui, trop interdite pour pouvoir [' ]| parler tandis que lui e=tait trop indigne= pour pouvoir se taire. [' ]| ~~ lx moutons, dit <-> il, peuvent se foutre de vos choux... [' ]| [' ]| ~~ Choux! se e=cria Mademoiselle Dew. Laitue ~~ belle et [' ]| blanche et frai^che: et saine et frise=e et pe=tillante. [' ]| ~~ Mais votre boudin de chienne a mange= mx de=jeuner, [' ]| dit Murphy, sauf unx morceau que elle a eu lx amabilite= [' ]| de de=gorger. [' ]| Miss Dew, exactement comme unx personne normalement [' ]| constitue=e, tomba a` genoux et prit lx te^te de Nelly [' ]| mue lx mains. [' ]| ~~ lx de=pravation de sx appe=tit, dit Murphy, vous [' ]| serez peut-e^tre contente de le savoir, ne va pas [' ]| jusqu'au pain de e=pice, ni lx intensite= du mien jusqu'aux [' ]| re=gurgitations de unx ba^tarde en rut. [' ]| Mademoiselle Dew avait de plus en plus lx air de unx cane [' ]| ou de unx pingouin rabougri. sx poitrine se mit a` se e=lever [' ]| et a` tomber, lx incarnat de sx joues a` aller et venir, [' ]| quand telle entendit traiter Nelly, qui avec lx Baron Fiel [' ]| repre=sentait toutx ce que elle avait de pre=cieux dans ce [' ]| triste en-dec^a, de ba^tarde en rut. sx che=rie l' avait [' ]| certainement mise dans unx tre`s fausse position. [' ]| Wylie a` lx place de Murphy aurait pu se consoler en [' ]| se disant que lx pare e=tait unx syste`me clos dans [' ]| lequel aucune perte de appe=tit ne e=tait concevable; [' ]| Neary avec lx onction de unx 7Ipse 7Dixit; Ticklepenny [' ]| avec des repre=sailles. Mais Murphy e=tait inconsolable, [' ]| tandis que dans sx esprit puait lx mouchure de lx [' ]| chandelle que lx biscuits avaient allume=e et que [' ]| Nelly avait e=teinte [' ]| ~~ mx Ame=rique, murmura <-t-> il, mx Terre-Neuve, [' ]| pas pluto^t entrevue que Atlantide! [' ]| Mademoiselle Dew imagina lx baron a` sx place. [' ]| ~~ Combien vous manque <-t-> il? dit <-> elle [' ]| Murphy se demandait encore ce que ces mots signifiaient, [' ]| quand il lui vit unx bourse a` lx main. [' ]| ~~ unx franc, re=pondit <-> il, et unx Critique de lx Amour Pur. [' ]| ~~ Voici unx franc cinquante, dit Mademoiselle Dew. [' ]| Ce qui porta lx crasse de Murphy a` deux francs cinquante. [' ]| Mademoiselle se en alla sans dire adieu. Si quelque chose [' ]| pouvait se comparer a` lx joie avec laquelle elle e=tait [' ]| sortie, ce e=tait lx tristesse avec laquelle elle rentrait. [' ]| [' ]| 7Laetus 7exitus 7tristem 7reddittim 7parit. ce e=tait [' ]| souvent ainsi. A` petits pas lourds et de=sole=s [' ]| elle se approchait de Victoria Gate et Nelly glissait [' ]| devant elle. Elle se ressentait de sx sortir sx laitue [' ]| rejete=e, sx mortification, lx insulte faite a` sx che=rie [' ]| et partant a` elle-me^me, lx trente sous de=pense=s [' ]| que elle avait destine=s a` unx verre de pale ale. [' ]| Elle passa devant lx dahlias, devant lx cimetie`re [' ]| canin, et sortit dans lx abrupte lumie`re crue et [' ]| plombe=e de Bayswater Road. Elle prit Nelly dans [' ]| sx bras et la porta longtemps avec unx sorte de [' ]| passion, lx seulx sorte que elle se permi^t. unx bottine [' ]| l' attendait, lx baron Fiel l' avait envoye=e, il l' avait [' ]| trouve=e dans lx garde-robe de sx Pe`re. Elle se assie=rait, [' ]| Nelly sur sx genoux, unx main sur lx bottine, lx autre [' ]| sur lx planchette, et arracherait a` lx e=ther unx raison [' ]| bonne et suffisante pour que lx protecteur, qui e=tait [' ]| malheureusement en me^me temps lx be=ne=ficiaire en re=version, [' ]| re=voqua^t lx cruel testament. [' ]| Comme interme=diaire avec lx monde des esprits, Mademoiselle [' ]| Dew, disposait de unx Maniche=enne panpygoptique du [' ]| quatrie`me sie`cle, nomme=e Le=na, au visage pa^le [' ]| et a` lx de=marche se=ve`re, qui avait de sx vivant [' ]| eu lx avantage de recevoir a` Rome lx grand Je=ro^me [' ]| lui-me^me, venant du de=sert et allant a` Bethle=em. [' ]| lx corps de Le=na, de sx propre aveu, ne avait pas [' ]| encore ressuscite= incorruptible, glorieux, spirituel [' ]| et plein de force au. point de pouvoir, dans lx position [' ]| assise, se sentir beaucoup mieux que lorsqu' il avait [' ]| e=te= corruptible, vil, animal et infirme. Mais elle [' ]| ajoutait que chaque sie`cle apportait unx ame=lioration [' ]| sensible et elle exhortait Mademoiselle Dew a` demeurer [' ]| ferme. Dans mille ans elle aurait des cuisses comme toutx [' ]| lx monde, sinon des cuisses ce=lestes. Mademoiselle [' ]| Dew ne avait rien du me=dium professionnel ordinaire, sx [' ]| me=thodes e=taient de unx e=clectisme original. Elle e=tait [' ]| peut-e^tre incapable de e=laborer des torrents de ectoplasme [' ]| ou de faire jaillir de sx aisselles des ane=mones parfume=es, [' ]| mais laisse=e tranquillement a` elle, unx main sur lx objet, [' ]| lx autre sur lx planchette, Nelly sur sx genoux et Le=na [' ]| au bout de lx invisible, elle [' ]| [' ]| savait faire amadouer en sept langues lx vivants par lx morts. [' ]| Faisons ici nos adieux a` Mademoiselle Dew, car nous ne la [' ]| reverrons peut-e^tre plus. [' ]| Murphy restait assis sur sx talons, a` jouer avec lx [' ]| deux francs cinquante, a` me=diter sur Mademoiselle Dew, [' ]| a` me=diter sur lx moutons avec lesquels il se sentait [' ]| en sympathie e=troite, a` se reprocher sx pe=che=s de [' ]| pre=vention, a` re=voquer en doute sx amour. En vain. [' ]| lx liberte= de indiffe=rence, lx indiffe=rence de liberte=, [' ]| lx volonte= poussie`re dans lx poussie`re de sx objets, [' ]| lx acte unx poigne=e de sable sur lx sable re=pandue ~~ voila` [' ]| quelques-unes des formes que il avait entrevues, atterrissage [' ]| au cre=puscule apre`s bien des jours. Maintenant toutx [' ]| e=tait a` nouveau noir, de e=paisses te=ne`bres ou` sx [' ]| pense=e butait en vain. Il alla par conse=quent a` [' ]| lx autre extre^me, de=brancha sx esprit de toutx ce [' ]| que lx sensation et lx re=flexion ont de grossier et [' ]| de importun, et se e=tala sur lx creux du dos pour lx [' ]| torpeur dans laquelle depuis cinq heures il lui tardait [' ]| de entrer. Il en avait e=te= empe^che=, par Ticklepenny, [' ]| par Mademoiselle Dew, par sx efforts pour rallumer lx [' ]| lumie`re que Nelly avait e=teinte. Maintenant il ne y avait [' ]| plus rien qui pu^t l' en empe^cher. "Rien ne peut me en [' ]| empe^cher maintenant" pensa <-t-> il, juste avant de tomber dans [' ]| lx inconscience, "et rien ne me en empe^chera". En effet, [' ]| rien ne vint l' empe^cher et il se en alla, doucement, [' ]| loin des pensums et des prix, loin de Ce=lia, des [' ]| marchands de couleurs, des voies publiques, etc., loin de [' ]| Ce=lia, des autobus, des jardins publics, etc., dans [' ]| unx lieu ou` il ne y avait ni pensums, ni prix, mais [' ]| seulement lui-me^me, embelli a` se y me=connai^tre. [' ]| Quand, sans savoir comment ni pourquoi, il revint [' ]| a` lui, ou pluto^t de lui, il trouva lx nuit tombe=e, [' ]| unx pleine lune leve=e et lx moutons toutx autour de lui, [' ]| des monceaux pa^les et bougeants, lx cause peut-e^tre de [' ]| sx re=veil. Ils semblaient aller mieux, ils se reposaient, [' ]| ils ruminaient, ils broutaient me^me. Ce que ils avaient [' ]| donc rejete=, ce ne e=tait ni Mademoiselle Dew ni sx choux, [' ]| mais seulement lx heure du jour. Il songea aux quatre hiboux [' ]| [' ]| encage=s de Battersea Park, dont lx souffrances et lx [' ]| joies ne commenc^aient que avec lx chute du jour. [' ]| Il ouvrit toutx grands lx yeux a` lx lumie`re de lx lune, [' ]| avec sx doigts il e=carquilla lx paupie`res, lx jaune [' ]| suinta a` travers jusque dans sx cra^ne, des jours qui [' ]| ne e=taient plus il lui vint dans lx bouche comme unx rot [' ]| fe=tide et moite: [' ]| \Fixe=e de mx lever a` mx coucher\ [' ]| \Par nuls yeux sinon par lx inquiets,\ [' ]| il cracha, se leva et se en alla vers Ce=lia avec toutx lx [' ]| vitesse dont pouvaient disposer deux francs cinquante [' ]| centimes. Il lui apportait de bonnes nouvelles, sans doute, [' ]| mais c^'avait e=te= pour Murphy unx journe=e fatigante, [' ]| et sx besoin de musique se faisait sentir plus me^me [' ]| que de habitude. Il arriva chez lui avec beaucoup de retard [' ]| et trouva, non point unx repas ga^te= comme il l' avait espe=re= [' ]| et redoute=, mais Ce=lia e=tale=e a` plat ventre sur lx lit. [' ]| unx chose terrible e=tait arrive=e. @@@@@| [' ]| 7Amor 7intellectualis 7quo Murphy 7se 7ipsum 7amat [' ]| He=las lx moment est venu ou` il faut essayer de justifier [' ]| lx expression "esprit de Murphy". Nous ne avons heureusement [' ]| pas a` nous occuper de cet appareil tel que il e=tait, [' ]| en re=alite= ~~ cela serait trop demander ~~, mais simplement [' ]| tel que il se sentait et se imaginait. [' ]| lx esprit de Murphy est apre`s toutx lx fond de ces [' ]| informations. En lui consacrant a` ce point unx section [' ]| a` lui seulx, nous ne aurons plus a` en faire lx apologie [' ]| lx esprit de Murphy se imaginait comme unx grande sphe`re [' ]| creuse, ferme=e herme=tiquement a` lx univers exte=rieur. [' ]| Cela ne constituait pas unx appauvrissement, car il [' ]| ne excluait rien que il ne renferma^t en lui-me^me. Rien [' ]| ne avait e=te=, ni ne e=tait, ni ne serait, dans lx univers [' ]| exte=rieur a` lui, qui ne fu^t de=ja` pre=sent, soit en [' ]| puissance, soit en acte, soit en puissance montant vers [' ]| lx acte, soit en acte de=clinant vers lx puissance, dans [' ]| lx univers inte=rieur a` lui. Cela ne entrai^nait pas Murphy [' ]| dans lx goudron ide=aliste. Il y avait lx fait mental [' ]| et il y avait lx fait physique, e=galement re=els sinon [' ]| e=galement agre=ables. lx distinction que il faisait entre [' ]| lx pre=sences en acte et le=s pre=sences en puissance [' ]| de sx esprit, il la faisait non pas entre ce qui avait [' ]| de lx forme et ce qui informe=ment y tendait, mais entre [' ]| ce dont il avait unx expe=rience et mentale et physique [' ]| et ce dont il avait me expe=rience mentale seulement. [' ]| Ainsi lx forme de coup de pied e=tait pre=sente en acte, [' ]| celle de caresse en puissance.La partie en acte, lx esprit [' ]| se la sentait en dessus et claire, lx partie en puissance [' ]| en dessous et obscure, [' ]| [' ]| sans toutefois rattacher ce sentiment au diabolo e=thique. [' ]| lx expe=rience mentale e=tait distincte de lx expe=rience [' ]| physique, sx crite=riums ne e=taient pas ceux de lx expe=rience [' ]| physique, lx conformite= de unx partie de sx contenu avec [' ]| lx re=alite= physique ne ajoutait pas de valeur a` cette partie. [' ]| lx esprit ne fonctionnait pas et ne pouvait pas e^tre re=parti [' ]| selon unx jugement de valeur. Il e=tait fait de clarte=, de [' ]| pe=nombre et de noir, de unx dessus et de unx dessous, non pas de [' ]| bien et de mal. Il renfermait des formes qui avaient leurs [' ]| paralle`les dans unx autre mode et des formes qui ne en avaient [' ]| pas, non pas des formes bonnes et des formes mauvaises. Il ne [' ]| ressentait aucun conflit entre sx clarte= et sx noir, aucun [' ]| besoin pour que sx clarte= de=vora^t sx noir. lx besoin e=tait [' ]| de e^tre tanto^t dans lx clarte=, tanto^t dans lx pe=nombre, [' ]| tanto^t dans lx noir. ce e=tait tout. [' ]| Ainsi Murphy se sentait fendu en deux, de unx co^te= unx corps, [' ]| de lx autre unx esprit. Ils communiquaient apparemment, sinon [' ]| il ne aurait pas pu savoir que ils avaient certaines choses [' ]| en commun. Mais il sentait lx esprit a` lx e=tanche du corps, [' ]| et ne comprenait pas par quelle voie lx communication [' ]| se effectuait, ni comment lx deux expe=riences venaient a` [' ]| de=border lx une sur lx autre. Il e=tait persuade= que il ne y [' ]| avait pas de action directe entre lx deux. Ni il pensait unx [' ]| coup de pied parce que il en sentait unx, ni il sentait unx [' ]| coup de pied parce que il en pensait un. Peut-e^tre y [' ]| avait <-> il, entre lx conscience et lx fait du coup de pied, [' ]| lx me^me connexion que entre deux grandeurs par rapport a` unx [' ]| troisie`me, ou que entre deux effets par rapport a` unx cause [' ]| commune. Peut-e^tre y avait <-> il, en dehors du Temps et de [' ]| lx Espace, unx coup de pied non-mental, non-physique, de [' ]| toutx e=ternite=, obscure=ment re=ve=le= a` Murphy sous [' ]| ces modes corre=latifs de entendement et de e=tendue, lx coup [' ]| de pied 7in 7intellectu et lx coup de pied in re. Mais ou` [' ]| donc e=tait lx supre^me Caresse? [' ]| Quoi que il en fu^t, Murphy e=tait pre^t a` accepter cette [' ]| congruence partielle entre lx monde de sx esprit et [' ]| celui de sx corps comme re=sultant de unx de=termination [' ]| surnaturelle quelconque. lx proble`me ne avait pas beaucoup [' ]| [' ]| de inte=re^t. Il e=tait pre^t a` accepter toutx explication [' ]| qui ne jura^t pas avec lx sentiment, de plus en plus fort [' ]| a` mesure que il vieillissait, que sx esprit e=tait clos, [' ]| unx de=sordre clos, sujet a` nul principe de changement sauf [' ]| au sien, suffisant en soi et imperme=able aux vicissitudes [' ]| du corps. Il se inte=ressait beaucoup moins aux causes de [' ]| cette situation que a` lx fac^on dont il pourrait en tirer [' ]| parti. [' ]| Fendu en deux, toutx unx partie de lui-me^me ne quittait [' ]| jamais ce cabinet mental qui se imaginait comme unx sphe`re [' ]| pleine de clarte=, de pe=nombre et de noir. Elle ne le [' ]| quittait jamais, parce que il ne y avait pas de sortie. [' ]| Mais toutx mouvement dans ce monde de lx esprit exigeait [' ]| dans lx monde du corps unx e=tat de repos. unx homme est [' ]| couche= qui veut dormir. Derrie`re lx cloison, a` sx te^te, [' ]| unx rat attend qui veut sortir. lx homme entend lx rat qui [' ]| bouge et, ne peut dormir, lx rat entend lx homme qui bouge [' ]| et, ne peut sortir. Ils sont malheureux toutx lx deux, [' ]| lx un veillant, lx autre attendant, ou heureux toutx lx deux, [' ]| lx un endormi, lx autre sorti. [' ]| Il lui arrivait naturellement, me^me au plus agac^ant [' ]| de lx bougeotte corporelle, tant bien que mal de penser [' ]| et de savoir, au moyen de unx sorte de tic douloureux [' ]| mental suffisant a` sx parodie de lx conduite rationnelle. [' ]| Mais ce ne e=tait pas la` ce que il entendait par conscience. [' ]| sx corps se couchait de plus en plus, dans unx suspension [' ]| moins pre=caire que celle du sommeil, pour sx propre [' ]| commodite= et pour que lx esprit se mu^t. Il ne restait [' ]| apparemment que peu de ce corps qui ne fu^t pas de concert [' ]| avec cet esprit, et ce peu ce=dait a` sx propre fatigue. [' ]| lx de=veloppement de cet air de connivence entre deux [' ]| e^tres si foncie`rement e=trangers demeurait pour Murphy [' ]| aussi inintelligible que lx te=le=kine`se ou lx bouteille [' ]| de Leyde. Il constatait avec complaisance lx fait, et [' ]| que lx besoin de sx corps concourait de plus en plus [' ]| au besoin de sx esprit. A` mesure que il tre=passait en [' ]| tant que corps, il se sentait resurgir en tant que esprit, [' ]| libre de se mouvoir parmi lx tre=sors de sx esprit. lx [' ]| corps a sx stock, lx esprit sx tre=sors. [' ]| [' ]| Il y avait lx trois zones ~~ clarte=, pe=nombre, [' ]| noir ~~ chacune avec qes formes particulie`res. [' ]| Dans lx premie`re, lx formes avec paralle`le, unx [' ]| radieux abre=ge= de lx vie de chien, lx e=le=ments [' ]| de lx expe=rience physique au service de arrangements [' ]| nouveaux. Ici lx plaisir e=tait actif, celui de renverser [' ]| lx expe=rience physique. Ici lx coup de pied que recevait [' ]| lx Murphy physique, lx Murphy mental le donnait. ce e=tait [' ]| lx me^me coup de pied, seulement corrige= en direction. Ici [' ]| lx marchands de couleurs se laissaient lentement e=piler. [' ]| Ici Ticklepenny couchait avec Mademoiselle Carridge. Ici [' ]| lx fiasco physique toutx entier se transformait en succe`s fou. [' ]| Dans lx deuxie`me, lx formes sans paralle`le. Ici lx plaisir [' ]| e=tait esthe=tique. ce e=tait unx monde qui, ne e=tant pas [' ]| afflige= de unx homologue re=el, ne avait pas besoin [' ]| de artifices Ici se de=roulait lx vision Belacqua et de autres [' ]| a` peine moins sauves. [' ]| Dans ces deux zones de sx univers prive=, Murphy se [' ]| sentait, souverain et libre, libre dans lx une de rendre [' ]| ce que il avait rec^u, libre dans lx autre de passer comme [' ]| bon lui semblait de unx be=atitude a` lx autre. Il ne y avait [' ]| pas de concurrence. lx troisie`me, lx noir, e=tait unx flux [' ]| de formes, qui allaient sans cesse se agre=geant et se [' ]| de=sagre=geant. lx clarte= renfermait lx e=le=ments dociles [' ]| de unx multiplicite= nouvelle, lx monde du corps mis comme [' ]| unx jouet en morceaux; lx pe=nombre, des e=tats de paix. [' ]| Mais lx noir ne e=tait fait ni de e=le=ments ni de e=tats, [' ]| mais seulement de formes qui devenaient et se e=croulaient [' ]| dans lx poussie`re de unx devenir nouveau, sans amour ni [' ]| haine ni aucun principe de changement concevable. Ici il [' ]| ne e=tait pas libre, mais unx atome dans lx noir de lx [' ]| liberte= absolue. Ici il ne se mouvait pas, il e=tait [' ]| unx point dans unx bouillonnement de lignes, dans unx [' ]| ge=ne=ration et dans unx effondrement sans cesse ni condition, [' ]| de lignes. [' ]| Matrice de irrationnels. [' ]| Il e=tait agre=able de unir a` coups de pied lx Ticklepenny [' ]| et lx Mesdemoiselles Carridge dans de horribles actes de amour. [' ]| Il e=tait agre=able de rema^cher sx vie en [' ]| [' ]| re^ve, couche= sur lx corniche a` co^te= de Belacqua, devant [' ]| unx jour se levant de travers. Mais combien plus agre=able [' ]| lx sensation de e^tre unx projectile sans provenance ni [' ]| destination, ravi dans unx tumulte de mouvement non-newtonien. [' ]| Ainsi, a` mesure que sx corps l' e=largissait de plus en plus [' ]| dans sx esprit, il restait moins dans lx clarte=, a` cracher [' ]| sur unx monde en tempe^te; et encore moins dans lx pe=nombre, [' ]| ou` il fallait. choisir; et plus et encore plus dans lx [' ]| noir, dans lx me=taboulie, atome de liberte= absolue. [' ]| Cette ta^che pe=nible accomplie, il ne y aura a` ce [' ]| sujet plus de communique=s. [' ]| [' ]| C^'AVAIT e=te= vers lx milieu de Septembre, lx jeudi 12 [' ]| pour e^tre pe=dant, juste avant lx Quatre-Temps, lx soleil [' ]| e=tant toujours dans lx Vierge, que Ce=lia, apre`s sx [' ]| entretien avec sx grand-pe`re, avait triomphe= de Murphy. [' ]| Wylie avait sauve= Neary l' avait console= et conseille=, [' ]| unx semaine plus tard, alors que lx soleil, avec unx soupir [' ]| de soulagement, se transfe=rait dans lx Balance. lx [' ]| rencontre si lourde de conse=quences entre Murphy [' ]| et Ticklepenny eut lieu lx vendredi 11 Octobre (ce que [' ]| Murphy ignorait naturellement d'ailleurs), lx lune [' ]| e=tant de nouveau pleine quoique beaucoup plus e=loigne=e [' ]| de lx terre que lors de sx dernie`re opposition. [' ]| Prenons maintenant lx Temps, ce vieux fornicateur, par [' ]| lx quelques rares, courts et tristes cheveux que lui a [' ]| laisse=s unx calvitie occipitale pre=coce, et ramenons <-> le [' ]| au lundi 7 octobre, date de sx restitution a` lx ravissante [' ]| Miss Greenwich. [' ]| lx gens bien se couchaient. [' ]| Monsieur Willoughby Kelly se laissa retomber sur sx oreillers. [' ]| lx voile de sx cerf-volant e=tait de soie cramoisie, use=e [' ]| et pa^lie par mille intempe=ries. Avec unx aiguille et du fil [' ]| il venait de la raccommoder. Il ne en pouvait plus. Elle gisait sur [' ]| lx blanche couverture, hexagone rouge et mou, a` co^te= de sx [' ]| aste=risque de ba^tonnets. Quant a` Monsieur Kelly lui-me^me, [' ]| on lui aurait donne= 90 ans toutx au plus. Sur lx do^mes et [' ]| sur lx coupoles e=blouissants du cra^ne il tombait de lx lampe [' ]| de chevet des torrents de lumie`re, inondant de ombre lx visage [' ]| ravage=. Il avait du mal a` penser, il lui semblait que sx [' ]| corps e=tait e=pars sur unx vaste e=tendue, que [' ]| [' ]| lx membres vagabonds allaient se e=loigner et se e=garer si il [' ]| ne faisait grande attention, il les sentait de=ja` qui [' ]| tiraient vers lx large. Il e=tait vigilant et agite=, [' ]| sx vigilance e=tait agite=e, sx esprit affole= se accrochait [' ]| c^a et la` au corps qui se e=parpillait. Il avait du mal a` [' ]| penser, a` de=velopper lx morne et mauvais calembour (car [' ]| sx franc^ais e=tait excellent): Ce=lia, si il y a. Ce=lia, [' ]| si il y a, qui battait comme unx pouls derrie`re sx yeux. [' ]| E=tre ainsi en train de faire aire unx calembour sur sx nom [' ]| le consolait unx peu, mais tre`s peu. Que lui avait <-> il donc [' ]| fait, pour que elle ne vi^nt plus le voir? Maintenant je ne ai [' ]| personne, se dit Monsieur Kelly, pas me^me Ce=lia. lx [' ]| paupie`re humaine ne est pas e=tanche, lx crate`res entre [' ]| pommettes et nez capte`rent lx pre=cieux liquide, point [' ]| ne e=tait besoin de autre lacrymatoire.Neary aussi ne avait [' ]| personne, pas me^me Cooper. Le voila` dans Glasshouse Street, [' ]| accroupi dans lx touffe de sx mise`res comme unx hibou dans [' ]| du lierre, inondant de the= vert sx ventre plein de soupe [' ]| aux nids de oiseau de paradis, de soja, de nouilles, de nageoires [' ]| de requin et de sirop, ly-chee. Il e=tait triste, de lx [' ]| tristesse hargneuse du chole=rique. Avec lx baguettes [' ]| tenues comme des osselets entre lx doigts il tambourinait [' ]| doucement sx cole`re. [' ]| Pour lui lx proble`me ne e=tait plus de trouver Murphy, mais [' ]| de le trouver sans se faire trouver lui-me^me par [' ]| Ariadne ne=e Cox. ce e=tait chercher unx aiguille dans [' ]| unx meule de foin grouillante de vipe`res. Dans unx moment [' ]| de emportement il avait renvoye= Cooper, qui maintenant [' ]| lui manquait et restait introuvable. Il avait e=crit [' ]| a` Wylie en le priant de venir le soutenir, Wylie qui [' ]| e=tait plein de ressources, de inge=niosite= pratique, [' ]| de savoir faire, de savoir ne pas faire, bref de toutx [' ]| ces qualite=s chafouines qui a` Neary faisaient de=faut. [' ]| Et Wylie avait re=pondu en disant, ce qui d'ailleurs [' ]| e=tait vrai, que Mademoiselle Counihan absorbait toutx [' ]| sx e=nergies et que dans sx efforts pour frayer a` [' ]| travers lx jungle de sx caprices unx chemin digne de Neary il [' ]| [' ]| rencontrait plus de obstacles que il ne en avait pre=vu. [' ]| Cette lettre remplit Neary de doutes cruels. Il avait [' ]| e=te= trahi par Cooper, dont lx bonne foi avait e=te= [' ]| mainte fois e=prouve=e; donc avec combien plus de [' ]| vraisemblance, maintenant, par Wylie, que il connaissait [' ]| pour ainsi dire a` peine. Soudain il lui sembla que, de toutx [' ]| lx hommes que il avait jamais connus, seulx Murphy, sx proie, [' ]| ne rnanquerait pas envers unx homme a` sx parole donne=e, [' ]| quelque mauvaise que pu^t parai^tre sx fac^on de faire [' ]| avec lx femmes. Ainsi changeait lx nature de sx besoin de [' ]| Murphy. Ce besoin, ne pouvant e^tre plus urgent que il ne [' ]| l' e=tait de=ja`, devait perdre par rapport au rival ce [' ]| que il gagnait par rapport a` lx ami. lx fille de lx sangsue [' ]| e=tait unx syste`me clos. [' ]| Il restait pendant des heures comme paralyse=, secouant [' ]| lx te^te comme unx bouteille peut-e^tre vide, scandant [' ]| avec lx baguettes unx me=lope=e ame`re et basse, et plus [' ]| fort que toutx besoin de femme ou me^me de mai^tresse, [' ]| du^t <-> elle e^tre Yang Kuei-Fu elle-me^me, e=tait lx besoin [' ]| de unx esprit a` co^te= duquel coucher lx sien, sur lx dur [' ]| oreiller du myste`re. lx milieu oriental e=tait sans doute [' ]| pour quelque chose dans cette aberration. lx sirop ly-chee, [' ]| dont il avait pris trois portions, e=laborait toujours sx [' ]| arome sans nom, musique de luths au cre=puscule derrie`re [' ]| sx chagrin. [' ]| Dans unx chambre de ho^tel (qui doit rester anonyme) a` Dublin, [' ]| Mademoiselle Counihan, assise sur lx genoux de Wylie, [' ]| lui donnait des baisers belon, ou pluto^t les lui rendait [' ]| au mieux de sx inexpe=rience. Wylie ne embrassait pas souvent [' ]| (sur lx le`vres), mais quand il le faisait il le faisait a` [' ]| fond. Ce ne e=tait pas une de ces lugubres personnes qui [' ]| insistent pour que le battant soit enleve= de lx cloche de lx [' ]| passion. Non. unx baiser administre= par Wylie ressemblait a` [' ]| unx ronde sonore tenue, dans unx longue phrase amoureuse, [' ]| pendant unx demi-page de tre=molos pianote=s en sourdine. [' ]| Mademoiselle Counihan, ne avait jamais rien senti de aussi [' ]| de=licieux que cette osmose au ralenti de lx salive de amour. [' ]| [' ]| lx termes du passage ci-dessus furent choisis avec soin, [' ]| lors de lx re=daction en anglo-irlandais, afin de corrompre [' ]| lx lecteur cultive=. Pour unx jeune fille irlandaise [' ]| Mademoiselle Counihan e=tait exceptionnellement [' ]| anthropoi+de. sx bouche cependant e=tait grande et Wylie [' ]| ne e=tait pas su^r que elle lui plaisait toutx a` fait. [' ]| lx surface e=rotique de=passait celle du bouton de rose [' ]| mais ne en avait pas lx ton. A` part cela elle suffisait. [' ]| Elle ne me=rite pas de description particulie`re, ne ayant [' ]| pour la distinguer de ne importe quelle beaute= irlandaise [' ]| que lx tendances nettement anthropoi+des susdites. lx [' ]| mesure dans laquelle cela constitue unx avantage reste, [' ]| a` de=terminer. Entre Cooper. Comme unx mollusque arrache= [' ]| a` sx rocher Wylie la^cha prise. Mademoiselle Counihan [' ]| se e=tancha lx bouche. Wylie ne aurait pas interrompu sx [' ]| e=bats amoureux a` cause de Cooper, pas plus que devant [' ]| unx animal, mais il craignait que Neary aussi ne fu^t proche. [' ]| ~~ Je suis e=te= foutu a` lx porte, dit Cooper. [' ]| Wylie saisit lx situation en unx e=clair. Il se tourna avec [' ]| douceur vers Mademoiselle Counihan toutx pantelante encore, [' ]| et dit:~~ Rassure <-> toi, mx che=rie, ce ne est que Cooper, [' ]| valet de Neary. Jamais il ne frappe aux portes, ni ne [' ]| se asseoit, ni ne enle`ve sx chapeau. Il nous apporte sans [' ]| doute des nouvelles de Murphy. [' ]| ~~ Oh! si vous avez des nouvelles, se e=cria Mademoiselle [' ]| Counihan, en joignant lx mains, si vous avez des nouvelles [' ]| de mx amour, parlez, parlez, je vous adjure. Elle lisait [' ]| avec assiduite= lx meilleurs auteurs. Il est vrai que Cooper [' ]| ne se asseyait jamais, sx acathisie e=tait profonde et de [' ]| longue date. Heureusement il e=tait constipe=. Ou [' ]| malheureusement bien entendu. que il fu^t debout ou couche=, [' ]| cela lui e=tait e=gal, mais il ne pouvait se asseoir. de Euston [' ]| jusqu'a` Holyhead il avait e=te= debout de Holyhead a` Kingstown [' ]| couche= Il e=tait. maintenant de nouveau debout, raide comme [' ]| unx piquet au milieu de lx chambre, sur lx te`te sx chapeau [' ]| melon, sx cache-nez e=carlate serre= autour du cou, sx oeil [' ]| de verre e=jecte= de sang. lx long des coutures de sx cotte [' ]| [' ]| volumineuse, juste au-dessus du genou, il faisait courir sx [' ]| doigts majeurs, toutx en re=pe=tant: "Je suis e=te= foutu a` [' ]| lx porte, je suis e=te= foutu a` lx porte". ~~ Voila` au [' ]| moins enfin, dit Wylie, unx ve=rite= sans fard, [' ]| Il versa unx grand whisky et le donna a` Cooper, en disant: [' ]| ~~ C^a te sortira lx aiguille de lx rainure. [' ]| Pour Cooper lx grand whisky ne repre=sentait gue`re que unx [' ]| faible odeur de bouchon mais il ne l' en avala pas moins avec [' ]| avidite=. lx plupart des bouchons que on lui proposait e=taient [' ]| inodores, ou sentaient lx lie`ge. lx re=cit de Cooper, expurge=, [' ]| acce=le=re=, corrige= et re=duit, donne ce qui suit: Ayant [' ]| cherche= Murphy pendant bien des jours en vain, il le reluqua [' ]| finalement dans Hyde Park, tard dans lx apre`s-midi, et le fila [' ]| jusqu'a` lx impasse de lx Enfant-Je=sus, West Brompton. Au coin [' ]| de lx impasse se e=levait, ba^ti en carre=, unx magnifique cabaret, [' ]| qui ne avait besoin ni du soleil ni de lx lune pour l' e=clairer. [' ]| Juste au moment ou` Murphy, suivi toujours de Cooper, passa [' ]| devant, lx grille se e=carta, lx stores se leve`rent, lx [' ]| portes se ouvrirent. Cooper suivit sx chemin, celui de Murphy, [' ]| jusqu'a` ce que il abouti^t a` lx maison ou` Murphy entra. Il [' ]| ouvrit lx porte avec unx clef, donc il y demeurait. Cooper [' ]| prit note mentalement du nume=ro et rebroussa vivement chemin, [' ]| composant de=ja` dans sx esprit lx de=pe^che a` envoyer a` Neary. [' ]| Arrive= au coin de lx impasse, il se arre^ta pour admirer lx [' ]| cabaret, lx plus beau que il eu^t jamais vu. Soudain unx homme [' ]| fut dans lx encadrement de lx porte, radieux, en bras de chemise [' ]| et tablier de serge verte, serrant dans chaque main unx bouteille [' ]| de whisky. sx visage e=tait semblable au visage de unx ange il [' ]| tendit lx bras vers Cooper. [' ]| Quand, cinq heures plus tard, Cooper lut mis a` lx porte, [' ]| lx soif commenc^ait se=rieusement a` le travailler. lx [' ]| portes se ferme`rent, lx stores se baisse`rent, lx ailes [' ]| de lx grille se rejoignirent. lx de=fense de West Brompton, [' ]| par West Brompton, contre West Brompton, [' ]| [' ]| ne laissait rien au hasard. Il rageait, Pantagruel le tenait [' ]| a` lx gorge. lx lune, par unx coi+ncidence frappante pleine [' ]| et a` sx pe=rige=e, inondait de unx clarte= ironique lx [' ]| tantale somptueux. Cooper grinc^a des dents, il tira [' ]| furieusement sur lx genoux ballonnants de sx pantalon, [' ]| il e=tait posse=de= par lx esprit du mal. Il pensa a` Murphy, [' ]| sx proie, donc sx ennemi. lx porte de lx maison e=tait [' ]| entr'ouverte, il la poussa doucement derrie`re lui et resta [' ]| a` lx e=coute dans lx vestibule obscur. Il frotta unx tison. [' ]| lx unique chambre donnant sur lx vestibule e=tait sans porte, [' ]| il ne montait du sous-sol ni bruit ni lumie`re. Il se engagea [' ]| dans lx escalier. Il ouvrit lx unique porte donnant sur lx palier [' ]| de lx entresol et vit, a` lx lueur sinistre du tison, unx lieu [' ]| de aisance. Des deux chambres donnant sur lx palier du premier [' ]| e=tage, lx une e=tait sans porte, dans lx autre unx long [' ]| hale`tement de de=sespoir se fit entendre. Cooper entra, [' ]| trouva Murphy dans lx posture e=pouvantable de=crite au [' ]| chapitre 3, supposa que unx assassinat venait de e^tre ba^cle= [' ]| et se retira pre=cipitamment. Comme il sortait de lx maison, [' ]| lx plus belle fille que il eu^t jamais vue y pe=ne=tra. [' ]| ~~ He=las! se e=cria Mademoiselle Counihan. Cruel et infide`le! [' ]| Il prit lx me=tro jusqu'a` Wapping, dont lx de=fense de [' ]| lui-me^me, par lui-me^me, contre lui-me^me, e=tait moins [' ]| implacable le que celle de West Brompton, et y passa une [' ]| des semaines lx plus re=ussies de toutx sx vie, a` boire. [' ]| sx soif et sx argent, par unx coi+ncidence heureuse, [' ]| prirent fin ensemble. Il de=valisa toutx lx troncs des [' ]| pauvres du quartier jusqu'a` ce que il eu^t rassemble= [' ]| quelques dizaines de francs, puis il se de=pe^cha de [' ]| regagner West Brompton, ne se arre^tant sur lx chemin que [' ]| pour te=le=graphier a` Neary lx heureuse nouvelle, que [' ]| Murphy e=tait retrouve=. On emportait dans des camions [' ]| lx de=combres de lx impasse de lx Enfant-Je=sus, qui [' ]| allait e^tre remplace=e par unx architecture plus en [' ]| harmonie avec lx palais du coin. Il se de=pe^cha de [' ]| regagner Wapping, ne se arre^tant sur lx chemin que [' ]| pour te=le=graphier a` Neary lx triste nouvelle, que [' ]| Murphy, e=tait reperdu. [' ]| Neary arriva lx lendemain. Cooper fit appel a` sx [' ]| [' ]| indulgence, ne lui cacha rien et fut conge=die= sans [' ]| pitie=. Quelques jours plus tard il fut arre^te= pour [' ]| mendicite= sans chant ni ambulation, et sommairement [' ]| condamne= a` dix jours de prison. lx heures de loisir [' ]| de sx de=tention, qui sans cela lui auraient paru interminables, [' ]| il les passait a` mettre a` jour lx moitie= retour de sx [' ]| billet de excursion, afin que il pu^t, unx fois rendu a` lx [' ]| liberte=, retourner sans perte de temps a` sx cher pays natal. [' ]| Depuis sx arrive=e, voila` de=ja` quelques jours, il cherchait [' ]| en vain Mademoiselle Counihan, qui ne avait pas laisse= de adresse [' ]| a` lx Ho^tel Wynn. Et ce e=tait avec unx re=el plaisir que il la [' ]| trouvait dans lx bras de Monsieur Wylie, dont il avait garde= [' ]| unx si bon souvenir depuis lx e=poque de sx e=tudes a` Cork, [' ]| heureuse et lointaine e=poque, re=volue maintenant sans espoir [' ]| de retour. Il essuya unx larme. [' ]| Ils pleurnichent toutx to^t ou tard, lx pantins de cette [' ]| histoire, a` lx exception de Murphy, qui ne est pas unx pantin. [' ]| Wylie se leva. [' ]| ~~ Tu pourrais retrouver Murphy? [' ]| ~~ Peut-e^tre. [' ]| ~~ Tu pourrais retrouver Neary? [' ]| ~~ Pardi. [' ]| ~~ Tu savais que Neary avait plaque= sx femme? [' ]| ~~ Pardi. [' ]| ~~ Tu savais que elle e=tait a` Londres? [' ]| ~~ Peut-e^tre. [' ]| ~~ Alors pourquoi tu ne es pas alle= la relancer quand [' ]| tu as e=te= foutu a` lx porte par Neary? [' ]| Cette dernie`re question de=plut a` Cooper. Il pre=senta a` [' ]| sx bourreau sx deux profils, entre lesquels il ne y avait [' ]| gue`re de ressemblance, rapidement lx un apre`s lx autre [' ]| pendant unx bonne minute. [' ]| ~~ Pourquoi? dit Wylie. [' ]| ~~ Monsieur Neary, dit Cooper, bon pote a` moi. [' ]| ~~ Sans blague, dit Wylie. [' ]| Ce ne e=tait pas la` unx question. Cooper attendit lx [' ]| prochaine question. [' ]| ~~ Neary en sait trop, dit Wylie. [' ]| Cooper attendait. [' ]| [' ]| ~~ Tu le cafardes, dit Wylie, il te cafarde. Hein? [' ]| Cooper ne admit rien. [' ]| ~~ E=coute, dit Wylie, toutx ce que il te faut, ce est unx [' ]| peu de gentillesse, et tu verras, de ici peu tu pourras [' ]| te asseoir et enlever tx chapeau et faire toutx lx autres [' ]| choses qui te sont impossibles a` pre=sent. Cette dame et [' ]| moi, nous sommes tx bons amis. [' ]| lx sourire de Cooper avait lx air conserve= dans lx alcool. [' ]| ~~ Maintenant, dit Wylie, auras <-> tu lx obligeance de attendre [' ]| sur lx palier jusqu'a` ce que je aie lx bonte= de te appeler. [' ]| Attention a` lx peinture. lx premier soin de Wylie, quand [' ]| Cooper les eut quitte=s, fut de boire lx larmes de [' ]| Mademoiselle Counihan. Il employait a` cette fin unx [' ]| baiser spe=cial, qui se articulait comme unx tondeuse [' ]| de coiffeur. Ce qui avait bouleverse= Mademoiselle Counihan, [' ]| ce ne e=tait point lx vision de sx amour sens dessus dessous [' ]| et saignant, mais celle de lx belle visiteuse. Wylie, se [' ]| rappelant lx erreur commise par Neary au tombeau du Re=ve=rend [' ]| Pe`re Prout (F.S. Mahony), lui fit remarquer que rien [' ]| ne indiquait lx moindre rapport entre Murphy et lx femme [' ]| que avait aperc^ue Cooper en sortant de lx maison. Mais [' ]| Mademoiselle Counihan fut blesse=e, et non apaise=e, par [' ]| cette suggestion. Car avec quoi lx beaute=, a` proximite= [' ]| de Murphy, pouvait <-> elle bien avoir affaire, sinon avec [' ]| Murphy? Elle forc^a lx flux de sx larmes, en partie [' ]| pour marquer sx me=contentement, en partie pour prolonger [' ]| lx baisers qui se y opposaient. Quand lx effort pour verser [' ]| des larmes devint plus fort que lx plaisir de les faire [' ]| couvrir de succions, elle y mit fin. Wylie se restaura [' ]| avec unx peu de whisky et annonc^a que il allait lui [' ]| faire part de sx opinion avec lx franchise lx plus [' ]| absolue. Mademoiselle Counihan se appre^ta a` de=chiffrer. [' ]| Il e=tait grand temps, dit <-> il, de mettre fin, unx fois [' ]| pour toutx et par ne importe quel moyen, a` lx incertitude [' ]| ou` languissait Mademoiselle Counihan, et ou` languissaient [' ]| e=galement toutx ceux qui avaient sx inte=re^t a` coeur, en [' ]| commenc^ant par sx serviteur. [' ]| [' ]| ~~ Et en finissant de me^me, soupira <-t-> elle, he=las! [' ]| peut-e^tre.Neary, sans lx aide de Cooper, ne saurait [' ]| jamais trouver Murphy. Et me^me a` supposer que il le [' ]| trouva^t, en quoi Mademoiselle Counihan serait <-> elle [' ]| avance=e? En rien. Car si Murphy ne avait pas de=ja` [' ]| librement renonce= a` Mademoiselle Counihan en esprit, [' ]| Neary ne manquerait pas de le lui faire faire, par voie [' ]| soit de intimidation, soit de se=duction, noir sur blanc; [' ]| ou, si par extraordinaire il y manquait, il le ferait [' ]| disparai^tre. lx homme capable de avoir eu sur Mademoiselle [' ]| Counihan des desseins bigames e=tait capable de tout. [' ]| Me^me Wylie ne savait rien de premie`re Madame Neary, [' ]| saine et sauve, quoique pour sx avocats languissante, [' ]| a` Calcutta. [' ]| ~~ Sans vouloir prendre lx de=fense de Monsieur Neary, [' ]| dit Mademoiselle Counihan, je serais fa^che=e de le croire [' ]| le sce=le=rat que vous dites. Si en effet, comme vous le [' ]| sugge=rez, et remarquez que je ne demande pas vos preuves, [' ]| si, dis <-> je, Monsieur Neary a effectivement abandonne= [' ]| sx femme, (ce qui reste a` prouver, si je ne me trompe), [' ]| ce est que il avait sans doute de excellents motifs de le [' ]| faire. [' ]| Mademoiselle Counihan ne pouvait juger trop se=ve`rement [' ]| unx homme que sx charmes avaient peut-e^tre entrai^ne= [' ]| jusqu'au seuil de lx bigamie. Et a` quoi bon approuver [' ]| Wylie quand il de=criait unx rival dont lx compte en banque, [' ]| sinon lx ~~ ah ~~ lx ensemble de lx personne, e=tait [' ]| supe=rieur au sien, Elle ne avait pas lx intention de [' ]| se associer avec Wylie plus e=troitement que il ne convenait [' ]| a` sx fins (Murphy) ou que il ne e=tait agre=able a` sx [' ]| appe=tit. Si elle le traitait avec moins de rigueur que elle [' ]| ne avait traite= Neary, ce est que celui-ci lui o^tait [' ]| lx appe=tit. Mais a` lx un aussi nettement que a` lx autre, [' ]| elle avait explique= que, tant que Murphy ne, serait pas [' ]| de=finitivement perdu pour elle, sx affections, devraient [' ]| e^tre conside=re=es comme en suspens. Wylie se inclina de [' ]| bonne gra^ce devant cet ukase. Il trouvait si cordiales [' ]| lx affections suspendues de Mademoiselle [' ]| [' ]| Counihan que il ne tenait pas spe=cialement a` ce que elles [' ]| fussent jamais rela^che=es. [' ]| Wylie, suffisamment intelligent pour se re=jouir de ne [' ]| pas l' e^tre davantage, comprit lx erreur que il avait faite [' ]| en de=fendant Murphy et en de=nigrant Neary. Vouloir [' ]| manoeuvrer unx femme sur lx sol natif de sx lubricite= [' ]| sentimentale, ce e=tait pour unx homme comme si il voulait [' ]| flairer mieux que unx chien. lx instinct de Mademoiselle [' ]| Counihan e=tait unx dissolvant qui re=duisait instantane=ment [' ]| et sans lx moindre effort, chaque mouvement que on faisait [' ]| a` ce que il comportait pour elle de avantageux ou de flatteur. [' ]| lx seulx endroits ou` elle fu^t vulne=rable e=taient [' ]| sx zones e=roge`nes et sx besoin de Murphy. Avec ces [' ]| dernie`res, Wylie engagea unx escarmouche rapide, puis [' ]| il dit: ~~ Il est possible que je me trompe sur Neary, [' ]| je l' espe`re de toutx mx coeur. Il est peut-e^tre lx homme [' ]| lx plus digne de confiance de lx ancien continent. Mais il [' ]| ne en est pas moins certain que, sans lx aide de Cooper, [' ]| il ne trouvera jamais Murphy. Il ne a pas ce genre de talent. [' ]| Et tant que on ne aura pas trouve= Murphy, rien a` faire. [' ]| Mademoiselle Counihan avait lx triste pressentiment que, [' ]| lorsqu' on aurait trouve= Murphy, il y aurait encore moins [' ]| a` faire. Elle di^t: ~~ Que proposez <-> vous? [' ]| Avant de proposer quoi que ce soit, Wylie tenait a` [' ]| remarquer que Murphy avait certainement plus besoin de [' ]| Mademoiselle Counihan que elle ne avait besoin de elle, [' ]| quelque invraisemblable que cela pu^t lui parai^tre. [' ]| Elle pouvait se faire unx faible ide=e de sx de=tresse [' ]| d'apre`s lx description faite par Cooper de lx posture ou` [' ]| il avait trouve= lx malheureux, victime apparemment [' ]| de unx brutale aggression, aux mains de unx rival commercial [' ]| en toutx probabilite=, dans unx taudis non seulement impropre [' ]| a` e^tre habite= par des e^tres humains mais au surplus condamne= [' ]| par lx autorite= centrale. A` lx heure actuelle il devait coucher [' ]| sous lx ponts, ou se faire traquer toutx lx nuit autour [' ]| de St-James's Park, ou souffrir lx supplices des damne=s [' ]| dans lx crypte de lx e=glise St-Martin [' ]| [' ]| des-Champs. Cou^te que cou^te il fallait le trouver sans [' ]| retard, d'abord et surtout, bien entendu, afin que il [' ]| prouva^t a` Mademoiselle Counihan que sx attitude vis-a`-vis [' ]| de elle restait aussi positive que avant, ensuite afin que il [' ]| ne devi^nt pas victime de sx stupide orgueil de Irlandais. [' ]| Tant que on le laisserait libre de sacrifier lx socie=te= [' ]| de Mademoiselle Counihan a` Dieu sait que elle notion [' ]| chevaleresque de=place=e, il ne arriverait a` rien de bon. [' ]| Mais que Mademoiselle Counihan fu^t unx fois a` co^te= de [' ]| lui, a` le stimuler, a` l' encourager, a` le consoler et a` [' ]| le re=compenser, compenser, et sx malheur comme unx [' ]| torrent se e=coulerait. [' ]| ~~ je ai demande= ce que vous proposiez, dit Mademoiselle [' ]| Counihan. Wylie proposait de partir pour Londres, elle, [' ]| lui et Cooper. De cette expe=dition, elle serait lx coeur [' ]| et lx a^me, selon lx occasion, lui lx intelligence, Cooper [' ]| lx griffes. De cette fac^on, elle serait a` me^me de [' ]| de=charger sur Murphy, aussito^t que il serait retrouve=, [' ]| toutx lx masse de sx amour endigue=, lequel d'ailleurs, en [' ]| attendant, lui, Wylie, se ferait unx plaisir et unx honneur [' ]| de exercer toutx lx jours, voire toutx lx fois que il [' ]| ne serait pas occupe= de unx fac^on plus banale, soit en [' ]| traitant avec Neary, soit en empe^chant Cooper de boire. [' ]| Soit, aurait <-> il pu ajouter, en ranimant lx espoir dans [' ]| lx sein de Ariadne ne=e Cox. [' ]| ~~ Puis <-> je demander, dit Mademoiselle Counihan, qui fait [' ]| lx frais de ce putsch? [' ]| ~~ Neary, dit Wylie, en fin de compte. [' ]| Cette lettre, ou` Neary de=plorait sx brusquerie avec [' ]| Cooper, implorait Wylie de venir a` sx secours et [' ]| haletait apre`s lx bord du manteau de fourrure de [' ]| Mademoiselle Counihan, il la tenait pour e=tant de [' ]| cre=dit de unx bout a` lx autre. Il serait peut-e^tre [' ]| ne=cessaire de faire appel a` Mademoiselle Counihan pour [' ]| les de=penses lx plus imme=diates, ce que elle devrait [' ]| conside=rer d'ailleurs, non pas comme unx vulgaire avance, [' ]| mais comme unx placement des plus astucieux, dont sx amour [' ]| serait parmi lx dividendes. [' ]| ~~ Je ne pourrai partir avant samedi, dit Mademoiselle [' ]| Counihan. Elle e=tait au milieu de unx essayage. [' ]| [' ]| ~~ que a` cela ne tienne, dit Wylie. A` bon jour, [' ]| bonne oeuvre. Cela fait toujours plaisir de quitter [' ]| ce pays, mais jamais plus que par lx bateau de lx ancienne [' ]| et honorable ligne britannique et irlandaise du samedi soir, [' ]| parmi ces Messieurs et Dames du the=a^tre excite=s par lx [' ]| licence de lx haute mer et par lx perspective de unx nuit [' ]| blanche sur lx eau. [' ]| ~~ Je veux dire, dit Mademoiselle Counihan, que nous aurions [' ]| lx temps de pre=venir Monsieur Neary et de mettre toutx lx affaire [' ]| sur unx pied moins ~~ ha! ~~ moins ale=atoire. [' ]| ~~ Je suis oppose= a` toutx liaison avec Neary, dit [' ]| Wylie, tant que on ne aura pas mis lx main sur Murphy. [' ]| unx de=marche faite aupre`s de lui en ce moment, ou` toutx [' ]| est encore a` lx e=tat de projet, pourrait l' amener a` [' ]| mettre des obstacles a` sx propre inte=re^t. Car telle [' ]| est lx sottise humaine. Mais que sx ami et sx adore=e [' ]| apparaissent devant lui, a` unx moment ou` il souffre du [' ]| cafard, forts du fait accompli de unx Murphy retrouve=, [' ]| et unx pluie de bienfaits est, il me semble, certaine. [' ]| Si lx choses tournent mal, se dit Wylie, si on ne trouve [' ]| pas Murphy, si Neary veut faire des siennes, il y a toujours [' ]| lx Cox. Si lx choses tournent mal, se dit Mademoiselle [' ]| Counihan, si on ne trouve pas mx amour, si Wylie veut [' ]| faire des siennes, il y a toujours Neary. [' ]| ~~ ce est entendu, dit <-> elle. [' ]| Wylie l' assura que elle ne aurait jamais a` le regretter. [' ]| Pas unx seulx de entre eux ne aurait jamais a` le regretter. [' ]| ce e=tait lx aube qui poignait pour toutx lx monde, pour elle, [' ]| pour Murphy, pour Neary, pour lui-me^me, toutx indigne que il [' ]| e=tait. Il gagna lx porte. [' ]| ~~ Regrets ou non, dit Mademoiselle Counihan, aube, [' ]| ou non, je ne oublierai jamais votre bonte=. [' ]| Il restait lx dos contre lx porte, unx main derrie`re lui [' ]| sur lx bouton, lx autre esquissant lx geste auquel il avait [' ]| toujours recours quand lx mots ne suffisaient plus a` [' ]| cacher ce que il pensait. Mademoiselle Counihan, a` sx tour, [' ]| imposa a` lx expression de sx visage juste lx quantite= [' ]| de intelligence que il serait en mesure de [' ]| [' ]| parer sans mal. ce e=tait unx risque que elle ne aimait pas [' ]| souvent prendre. ~~ ce est vous qui e^tes bonne, dit <-> il, [' ]| pas moi. Laisse=e seulx, elle essaya en vain de ranimer [' ]| lx feu. lx tourbe e=tait vraiment irlandaise dans [' ]| sx eleuthe=romanie, elle refusait de bru^ler derrie`re [' ]| des barreaux. Elle e=teignit lx lumie`re, ouvrit lx fene^tre [' ]| et se pencha dehors. Est <-> ce lx dos que lx lune ne peut [' ]| jamais tourner a` lx terre, ou lx face? Lequel e=tait pire, [' ]| ne jamais e^tre a` celui que elle aimait ou sans tre^ve a` ceux [' ]| qui ne lui re=pugnaient que mode=re=ment? Quelles pauvres [' ]| e=nigmes! Wylie et Cooper sortirent sur lx trottoir, deux [' ]| te^tes minuscules dans lx pilori des e=paules (figure a` Murphy). [' ]| Puis soudain Cooper se de=tacha, emporte= par saccades dans [' ]| sx espe`ce de course frustre=e, de plus en plus grand a` [' ]| mesure que il se e=loignait. Elle ne fit pas attention au petit [' ]| bruit sec de lx porte de entre=e claque=e, venant l' avertir de [' ]| prendre unx pose digne de e^tre surprise par Wylie, mais se [' ]| pencha de plus en plus, jusqu'a` ce que de sx personne [' ]| il ne resta^t plus que lx moitie= dans lx chambre, et cette [' ]| moitie= sans contact avec lx sol. se e=tendant de chaque co^te= [' ]| sous lx ponts gris des perrons, devant lx trottoir gris, [' ]| lx courettes creusaient leur fosse de ombre. lx pointes de [' ]| lx grille faisaient unx fine lame de soie, giclant de lumie`re. [' ]| Elle ferma lx yeux, ce qui e=tait mal avise=, et paraissait [' ]| sur lx point de quitter inte=gralement lx pie`ce, quand lx [' ]| mains de Wylie, faisant de sx seins deux poigne=es [' ]| caressantes, la ramene`rent vers unx plus sociable vertige. @@@@@| [' ]| ce E=TAIT vers lx moment ou` lx marchands de couleurs se [' ]| moquaient de Murphy que lx terrible chose avait du^ arriver. [' ]| Ce jour-la`, vendredi 11 octobre, Mademoiselle Carridge [' ]| retrouva sx pain; flottant sur lx face des eaux il lui [' ]| revint, sous lx forme de e=chantillons de diverses sortes, [' ]| savon a` barbe, parfumerie, savon de toilette, sels pour bains [' ]| de pied, cristaux de bidet, dentifrices, de=sodorants, [' ]| de=pilatoires. Il est si facile de perdre lx frai^cheur [' ]| corporelle! Mademoiselle Carridge se distinguait de lx [' ]| plupart des gens de sx espe`ce par lx fait que elle savait. [' ]| Et elle avait pris lx re=solution solennelle de ne pas puer [' ]| sans lutte, pourvu que lx lutte ne fu^t pas trop cou^teuse. [' ]| Tre`s exalte=e, e=cure=e et ointe dans toutx lx coins et [' ]| recoins, gonfle=e par lx certitude te=me=raire de e^tre, [' ]| comme elle disait, "nette ", Mademoiselle Carridge, lx [' ]| tasse de the= a` lx main, parut devant Ce=lia. Ce=lia [' ]| e=tait debout devant lx fene^tre, dans unx attitude qui [' ]| ne e=tait gue`re de elle. [' ]| ~~ Entrez, dit <-> elle. [' ]| ~~ Buvez <-> le avant que il ne se fige, dit Mademoiselle [' ]| Carridge. Ce=lia se retourna vivement, en se e=criant [' ]| ~~ Oh! Mademoiselle, ce est vous, je me fais tant de [' ]| mauvais sang a` cause du vieux, il ne a pas bouge= de [' ]| toutx lx journe=e. Emporte=e par sx de=sarroi elle [' ]| saisit Mademoiselle Carridge par lx bras. [' ]| ~~ Allons, allons, dit Mademoiselle Carridge. Il a [' ]| rentre= sx plateau et l' a remis dehors comme de habitude. [' ]| [' ]| ~~ Il y a des heures de c^a, dit Ce=lia. Il ne a pas bouge= [' ]| depuis. [' ]| ~~ Pardon, dit Mademoiselle Carridge. Je l' ai entendu [' ]| distinctement. Il a fait sx petit remue-me=nage de toutx lx jours. [' ]| ~~ Mais comment l' auriez <-> vous entendu, dit, et moi pas? [' ]| ~~ Pour lx excellente raison, dit Mademoiselle Carridge, [' ]| que vous ne e^tes pas moi. [' ]| ~~ Mais je suis toutx lx temps aux aguets, dit Ce=lia, [' ]| et aujourd'hui ce est lx premie`re fois que je ne entends rien. [' ]| ~~ Tatata, dit Mademoiselle Carridge, ce que il vous faut, [' ]| ce est unx bonne... [' ]| ~~ Non non, se e=cria Ce=lia, pas avant que je sache. [' ]| Mademoiselle Carridge haussa audacieusement lx e=paules [' ]| et se tourna vers lx porte. Ce=lia se accrocha a` sx bras. [' ]| Mademoiselle Carridge be=nissait par toutx sx pores lx [' ]| onguents qui rendaient possible unx telle cordialite=. [' ]| ce est vraiment unx qualite= tragique, celle que lx [' ]| Romains traitaient de caper. [' ]| ~~ Pauvre petite, dit <-> elle, comment peut <-> on vous tranquilliser? [' ]| ~~ En montant voir, dit Ce=lia. [' ]| ~~ je ai de strictes injonctions, dit Mademoiselle Carridge, [' ]| de ne jamais le de=ranger, quoi que il arrive. Mais je ne peux [' ]| pas supporter de vous voir dans cet e=tat. [' ]| Ce=lia e=tait en effet dans unx e=tat, tremblante et ble^me. [' ]| lx bruit des pas au-dessus de sx te^te e=tait devenu, avec [' ]| lx berceuse et lx chute trai^nante du jour, partie inte=grante [' ]| de sx apre`s-midi. lx nuit serait soudain venue comme en Ege=e [' ]| que elle ne en aurait pas e=te= plus boule verse=e que par [' ]| cette absence de pas. Elle sortit sur lx palier et retint [' ]| sx souffle. Mademoiselle Carridge monta doucement, [' ]| e=couta a` lx porte, frappa, frappa plus fort, secoua [' ]| lx bouton, ouvrit avec sx passe-partout, fit quelques pas [' ]| dans lx chambre, puis se immobilisa. lx vieux, pelotonne= [' ]| au milieu de me=andres de sang, gisait sur lx linoleum que elle [' ]| avait paye= si cher, lx main ferme=e sur unx rasoir de [' ]| coiffeur comme sur unx [' ]| [' ]| morceau de e=toffe, et lx cou coupe=. Avec unx calme qui [' ]| l' e=tonnait, Mademoiselle Carridge contemplait lx sce`ne. [' ]| toutx e=tait si exactement ce que elle aurait attendu, [' ]| donc ce que elle avait du^ unx fois imaginer, que elle ne [' ]| ressentit aucun choc. Elle entendit Ce=lia appeler: [' ]| "Alors?" Elle se dit: "Si je appelle unx me=decin, ce est [' ]| moi qui devrai le re=gler. Mais si je appelle lx police ..." [' ]| lx manche en ivoire jauni du rasoir e=tait casse=, unx petit [' ]| doigt e=tait coupe= en deux, soudain lx bouche se remplit [' ]| de spasmes noirs. A` lx vue de ces de=tails, que elle ne aurait [' ]| jamais pu imaginer, et de autres trop pe=nibles pour e^tre [' ]| rapporte=s, Mademoiselle Carridge faillit vomir. Elle de=gringola [' ]| lx escalier en coup de vent, unx marche a` lx fois, lx pieds [' ]| se suivant si vite que elle semblait monte=e sur de petites [' ]| roues chenille, se sciant lx gorge de lx index en passant [' ]| devant Ce=lia. Dans unx dernier de=rapage elle stoppa au [' ]| sommet de sx perron et hurla au secours. Assez calme [' ]| pour comprendre lx ne=cessite= de ne pas le parai^tre, [' ]| elle sautait dans lx rue comme unx autruche consterne=e, [' ]| se e=lanc^ant lx te^te basse tanto^t vers York Road tanto^t [' ]| vers Caledonian Road, cruellement e=quidistants de lx [' ]| trage=die, hurlant toujours a` lx police. [' ]| Quand il se fut assemble= unx nombre suffisant de passants [' ]| et de voisins, elle courut leur fermer sx porte au nez. [' ]| lx police arriva et envoya chercher unx me=decin. lx me=decin [' ]| arriva et envoya chercher unx ambulance. lx ambulance arriva, [' ]| on descendit lx vieux, devant Ce=lia fige=e sur lx palier, [' ]| et on le mit dedans. Ce qui prouvait que il vivait toujours, [' ]| car il est interdit de mettre unx cadavre, quelle que en soit [' ]| lx frai^cheur, dans unx ambulance. Mais en sortir unx [' ]| cadavre ne enfreint nulle loi, ni re`glement, ni statut, [' ]| ni ordonnance, et en consommant sx de=lit sur lx chemin [' ]| de lx ho^pital, comme il ne manqua pas de le faire, lx [' ]| vieux e=tait parfaitement dans sx droit. [' ]| Mademoiselle Carridge ne y e=tait pas pour unx sou de sx [' ]| poche. lx police, ayant, appele= lx me=decin, portait [' ]| lx responsabilite= de sx honoraires. lx pre=judice [' ]| cause= a` sx magnifique linoleum e=tait largement de=dommage= [' ]| par lx mois de loyer en avance que lx vieux avait paye= lx [' ]| [' ]| veille. Elle se e=tait tire=e brillamment de affaire. [' ]| Brillamment. Murphy passa lx plus grande partie de cette [' ]| nuit et du lendemain a` expliquer a` Ce=lia, dans des [' ]| a`-coups de e=loquence exaspe=re=e, lx indicibles avantages [' ]| que lx vieux retirerait, que il retirait de=ja`, du fait [' ]| de sx de=ce`s. ce e=tait unx consolation entie`rement [' ]| a` co^te=, puisque Ce=lia, comme toutx survivant digne [' ]| du nom, se pleurait franchement elle-me^me. Pourtant ce [' ]| fut seulement lx dimanche, unx peu avant lx aube, que Murphy [' ]| comprit combien sx attitude manquait de a`-propos, voire [' ]| de probite=. Non seulement elle ne e=tait pas adapte=e [' ]| a` Ce=lia, elle ne se adressait me^me pas a` elle. Il est [' ]| difficile de savoir pourquoi elle fut ~~ et restait ~~ [' ]| si profonde=ment e=mue. lx dommage cause= a` sx [' ]| apre`s-midi, qui lui e=taient devenus aussi chers [' ]| que a` Murphy lx siens avant leur union, ne semble pas [' ]| suffisant a` l' expliquer. Elle e=tait travaille=e par [' ]| lx de=sir de monter voir lx chambre ou` lx chose se e=tait [' ]| passe=e, mais elle ne osait pas. Elle allait au pied de [' ]| lx escalier et revenait. Cette conduite exaspe=rait Murphy, [' ]| dont elle ne semblait re=aliser lx pre=sence que de temps [' ]| a` autre, et alors avec unx sorte de transport impersonnel [' ]| que il ne appre=ciait point. lx nouvelle enfin, annonce=e [' ]| avec unx fierte= de=sinvolte, que il avait enfin trouve= [' ]| du travail, fut accueillie par Ce=lia avec unx "Ah". Rien [' ]| de plus. Pas me^me unx "Ah vraiment". Exce=de=, Murphy [' ]| la saisit par lx e=paules et la forc^a a` le regarder. [' ]| lx vert limpide de sx yeux, roulant maintenant et [' ]| e=raille=s comme ceux de unx che`vre qui avorte, e=tait [' ]| envase= de jaune. [' ]| ~~ Regarde <-> moi, dit <-> il. Elle obe=it, avec unx regard [' ]| qui le traversait. Ou qui se e=teignait avant de l' atteindre. [' ]| ~~ Depuis juin, dit <-> il, toujours lx me^me chanson: [' ]| travail, travail, travail. Rien ne se produit dans lx univers [' ]| qui ne soit destine=, a` me exalter jusqu'a` unx travail. [' ]| Je dis que unx travail sera notre fin a` toutx lx deux, ou [' ]| au moins lx mienne a` moi. Tu dis non, mais lx commencement. [' ]| Moi je serai unx homme nouveau, toi tu seras unx femme [' ]| nouvelle, lx excre=ment sublunaire toutx entier [' ]| [' ]| se transformera en civette, il y aura plus de joie au ciel [' ]| pour unx Murphy qui trouve du travail que pour toutx lx [' ]| billions de ronds-de-cuir qui ne ont jamais eu autre chose. [' ]| Tu as lx be=guin de moi, je ai lx besoin de toi, tu tiens [' ]| lx bon bout, tu gagnes. [' ]| Il se arre^ta, vide=. lx cole`re qui lui avait fourni lx [' ]| moyens de commencer l' avait abandonne= presque aussito^t. [' ]| Quelques mots l' avaient use=e. ce e=tait toujours ainsi, [' ]| non seulement avec lx cole`re, non seulement avec lx mots. [' ]| Ce=lia, ployant sous sx mains, respirant pe=niblement par [' ]| lx bouche, lx yeux souille=s et sauvages, ne avait pas [' ]| lx air de unx gagnante. Elle murmura, en ellipse lasse de Suk: [' ]| ~~ Epuisement a` e=viter. [' ]| ~~ Je me trai^ne a` travers cette garenne, jour apre`s jour, [' ]| sous lx pluie, lx gre^le, lx gre=sil, lx neige, lx souillard, [' ]| pardon lx brouillard, lx suie, lx brume et je suppose lx soleil, [' ]| mx pantalon foutant lx camp a` coups de vomitifs a` quarante [' ]| sous, cherchant tx travail. Je le trouve enfin, je suis a` [' ]| moitie= creve= de privations et de injures, je de=pense mx [' ]| dernie`res forces a` venir me faire fe=liciter. Tu dis: [' ]| "Ah". Il vaut mieux que: "Bah". [' ]| ~~ Tu ne y es pas, dit Ce=lia, qui depuis longtemps [' ]| ne e=coutait plus. [' ]| ~~ Non, dit Murphy. unx valet de chambre de=cati la^che [' ]| lx rampe et tu commences a` gueuler comme si il e=tait [' ]| tx quatorze enfants. Non, je ne y suis pas. [' ]| lx petite sce`ne e=tait termine=e, si ce en avait e=te= unx. [' ]| unx long silence suivit, Ce=lia pardonnant a` Murphy de [' ]| lui avoir parle= brusquement, Wylie et Mademoiselle [' ]| Counihan prenant leur petit de=jeuner sur lx rapide [' ]| Liverpool-Londres, Puis Murphy se leva et se mit a` [' ]| se habiller. toutx de unx coup il se arre^ta et fit unx [' ]| plaisanterie de fort mauvais gou^t. Elle ne amusa pas [' ]| Ce=lia elle ne aurait jamais pu l' amuser. Non seulement [' ]| elle ne e=tait pas adapte=e a` Ce=lia, elle ne se adressait [' ]| me^me pas a` elle. Elle amusa Murphy, ce e=tait lx essentiel. [' ]| Elle l' avait toujours amuse=, il l' avait toujours trouve=e [' ]| tre`s bonne. Elle [' ]| [' ]| lui arrachait maintenant des bruits de=gou^tants. Il courait [' ]| en chancelant par lx chambre, pieds nus, ve^tu de sx chemise [' ]| de ex-amateur de the=ologie, de sx plastron sans couture et [' ]| de sx papillon citron, stupe=fait par lx toxines de sx [' ]| plaisanterie. Il se effondra sur lx linoleum re^ve de Descartes, [' ]| haletant et se tordant comme unx poulet en pleine crise de croup. [' ]| lx acce`s semblait tenir plus a` lx e=pilepsie que au rire et [' ]| Ce=lia se alarma. Debout devant Murphy, roulant par terre [' ]| dans cette tenue peu de=cente, elle fit lx changements [' ]| ne=cessaires, se rappela lx sce`ne chez lui dans lx impasse [' ]| et vola a` sx secours, comme elle l' avait fait alors. [' ]| Peine perdue, lx joie prit fin et lx me=lancolie sx place, [' ]| comme apre`s unx nuit de de=bauche. [' ]| Il se laissa habiller. Quand elle eut fini, il se assit [' ]| dans lx berceuse et dit: [' ]| ~~ Dieu sait maintenant quand je reviendrai. [' ]| Aussito^t elle voulut toutx savoir. ce e=tait afin [' ]| de tourmenter a` sx aise cet inte=re^t tardif, que il [' ]| se e=tait donne= lx peine de se asseoir. Il l' aimait toujours [' ]| assez pour prendre du plaisir a` la faire souffrir. Quand [' ]| il se sentit satisfait, ce est <-> a` <-> dire presque aussito^t, [' ]| il cessa de se bercer, leva unx main et dit: [' ]| ~~ lx travail est tx faute. Si c^a ne marche pas, je serai [' ]| de retour ce soir. Si c^a marche, je ne sais quand je serai [' ]| de retour. Si on me laisse commencer toutx de suite, tant pis. [' ]| ~~ Qui, on? dit Ce=lia. Commencer quoi? [' ]| ~~ Tu le sauras ce soir, dit Murphy. Ou sinon ce soir, [' ]| demain soir. Ou sinon demain soir, apre`s-demain soir. [' ]| Et ainsi de suite. ~~ Il se leva ~~ Pousse <-> moi unx peu [' ]| lx veste derrie`re, dit <-> il, la`, au-dessus du cul. Il [' ]| fait unx courant de air a` vous de=corner. [' ]| Elle fit unx longue entaille a` lx ceinture du veston. [' ]| En vain. Il se regonfla aussito^t, comme unx creux fait [' ]| a` lx surface de unx ballon. [' ]| Murphy soupira. [' ]| ~~ ce est lx seconde enfance, dit <-> il. [' ]| Il l' embrassa et gagna lx porte. [' ]| ~~ Tu me quittes, dit Ce=lia. [' ]| [' ]| ~~ Peut-e^tre pendant quelque temps, tu me y obliges, dit Murphy. [' ]| ~~ Pour de bon, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Que non, dit Murphy. Pendant quelque temps seulement. [' ]| Si ce e=tait pour de bon, je prendrais lx berceuse. [' ]| Il ta^ta sx poche pour se assurer que Suk e=tait la`. [' ]| Il y e=tait. Il partit. [' ]| Elle e=tait trop de=ve^tue pour pouvoir l' accompagner [' ]| jusqu'a` lx porte, elle dut se contenter de passer lx [' ]| te`te par lx fene^tre. Elle commenc^ait a` se demander [' ]| pourquoi il ne paraissait pas, quand il revint. [' ]| ~~ Ne devait <-> il pas y avoir unx exe=cution ce matin dit <-> il. [' ]| ~~ Jamais lx dimanche, dit Ce=lia. [' ]| Il se frappa lx te^te avec humeur, la secoua et repartit. [' ]| Il savait aussi bien que elle que lx jour e=tait dimanche, [' ]| il fallait que il le fu^t, et pourtant lx ide=e le poursuivait [' ]| que ce e=tait vendredi, jour de amour, de jeu^ne et de exe=cution. [' ]| De lx fene^tre elle le vit sortir de lx maison, se tenir [' ]| irre=solu devant lx grille, lx te^te penche=e dans lx [' ]| pilori des e=paules, se serrant lx veston contre lx taille par [' ]| devant et par derrie`re, comme unx matelot pe=trifie= au [' ]| milieu de sx gigue. Il finit par partir dans lx direction [' ]| de York Road, mais apre`s quelques pas se arre^ta et [' ]| se appuya contre lx grille, tenant de lx main unx pointe [' ]| a` hauteur de lx te^te, dans lx attitude de unx pe`lerin [' ]| appuye= sur lx haut de sx ba^ton. [' ]| Quand toutx lx autres circonstances de ce de=part [' ]| se e=taient e=mousse=es dans sx esprit, elle continuait [' ]| a` voir, a` tort et a` travers, bon gre= mal gre=, lx doigts [' ]| se serrant et se desserrant, plus haut que lx te^te brune. [' ]| Il revint lentement sur sx pas, sifflant (comme unx serpent). [' ]| Elle croyait que il revenait chercher quelque chose que il avait [' ]| oublie=e. Mais non. Comme il passait devant lx porte, dans [' ]| lx direction de lx prison de Pentonville, elle lui cria adieu. [' ]| Il ne l' entendit pas, il sifflait (comme unx serpent). [' ]| sx personne excita a` unx tel point lx de=rision de unx [' ]| groupe de gamins jouant au football au milieu de lx rue, [' ]| que ils se arre^te`rent de jouer. Elle le suivait multiplie= [' ]| [' ]| dans leurs mimes longtemps apre`s que sx propres yeux [' ]| ne le voyaient plus. Il ne rentra pas cette nuit, ni [' ]| lx lendemain, ni lx surlendemain. lx lundi Mademoiselle [' ]| Carridge demanda ou` il e=tait. "Parti pour des affaires", [' ]| dit Ce=lia. lx mardi, Mademoiselle Carridge demanda pour [' ]| quand elle attendait sx retour. "De jour en jour", [' ]| dit Ce=lia. Mercredi Mademoiselle Carridge rec^ut unx [' ]| nouvel envoi de e=chantillons et monta avec lx tasse de the=. [' ]| ~~ Voulez <-> vous vous asseoir? dit Ce=lia. [' ]| ~~ Tre`s heureuse, dit Mademoiselle Carridge. ~~ [' ]| Il y avait de quoi. [' ]| ~~ Avez <-> vous des ennuis? demanda Mademoiselle Carridge. [' ]| E=videmment, c^a ne regarde que vous, mais je vous [' ]| entends marcher toutx lx apre`s-midi, exactement comme [' ]| lx vieux, que Je=sus ait pitie= de sx a^me immortelle, [' ]| avant que il nous fu^t enleve=. [' ]| Cet emploi frappant de lx forme passive ne fut dicte= [' ]| par nulle ide=e fataliste dans lx esprit de Mademoiselle [' ]| Carridge, mais par lx conviction, que en tant que logeuse [' ]| elle se faisait unx devoir de nourrir et de profe=rer lx plus [' ]| souvent possible, que lx vieux se e=tait coupe= lx cou [' ]| par accident. [' ]| ~~ Oh! non, dit Ce=lia. Pas spe=cialement. [' ]| ~~ Que voulez <-> vous, dit Mademoiselle Carridge. On a [' ]| toutx sx petites mise`res. ~~ Elle soupira. Elle aurait [' ]| voulu que lx siennes fussent unx peu moins pe=ne=trantes. [' ]| ~~ Parlez <-> moi du vieux, dit Ce=lia. [' ]| lx histoire que Mademoiselle Carridge avait a` raconter [' ]| e=tait pathe=tique et ennuyeuse a` unx tel point que nous [' ]| ne en osons rapporter ici que lx passages ayant trait [' ]| au trauma proprement dit, ou` lx cupidite= de Mademoiselle [' ]| Carridge pre^tait des ailes a` sx imagination. [' ]| ~~ Il sort sx rasoir pour se raser, comme il faisait [' ]| re=gulie`rement toutx lx jours vers midi. ~~ Mensonge. [' ]| Il se rasait unx fois par semaine, avant de se coucher. [' ]| On l' ensevelit avec unx barbe de neuf jours, dont trois [' ]| [' ]| apre`s envole=e de lx a^me. ~~ C^a, je le sais, car [' ]| je ai trouve= lx blaireau sur lx dressoir avec unx bout [' ]| de savon dessus. ~~ Mensonge. ~~ Il va pour fermer [' ]| lx tube avant de se savonner, il traverse lx chambre, [' ]| il a lx rasoir a` lx main, il commence a` visser lx [' ]| capsule sur lx bout du tube, il laisse tomber lx capsule, [' ]| il jette lx tube sur lx lit et se met a` quatre pattes [' ]| pour chercher lx capsule. je ai trouve= lx tube sur lx [' ]| lit et lx capsule sous lx lit. ~~ Mensonges. ~~ Voila` [' ]| que il va rampant par terre apre`s lx capsule, il a lx [' ]| rasoir ouvert a` lx patte, quand ~~ vlan! ~~ voila` que [' ]| cela lui prend. ~~ Elle se tut et se prit lx te^te dans [' ]| lx mains. Entre lx doigts elle guetta lx expression [' ]| de Ce=lia, laquelle l' encouragea a` continuer. [' ]| ~~ Quand il est venu vivre chez moi il me a dit que il [' ]| pouvait avoir unx attaque de unx jour a` lx autre. Il en a [' ]| eu deux de=ja` cette anne=e, lx premie`re lx mardi gras, [' ]| lx autre lx jour du Derby. ~~ Mensonges. ~~ Bon. Alors [' ]| voila` que c^a lui prend, il pique du nez, lx rasoir [' ]| en dessous, zzzippp! ~~ elle renforc^a lx onomatope=e de unx [' ]| pantomime expressive, ~~ que voulez <-> vous de plus? [' ]| Ce ne e=tait pas pour si peu que Ce=lia avait mis [' ]| Mademoiselle Carridge sur lx chapitre du vieux. [' ]| Elle sourit et attendit. [' ]| ~~ Voila` mx ide=e, dit Mademoiselle Carridge, et je ne [' ]| suis pas ge^ne=e pour le dire au coroner. unx pauvre [' ]| bougre comme lui, c^a ne vous paye pas lx mois de avance [' ]| aujourd'hui et se bousille demain Ce ne est pas dans lx [' ]| nature. ~~ Elle e=tait arrive=e presque a` se convaincre [' ]| avec cet argument. ~~ Maintenant, si il me devait de lx argent, [' ]| je ne dirais pas non. Ce=lia e=tait d'accord que devoir de [' ]| lx argent a` Made-selle Carridge serait unx source de [' ]| de=sespoir le=gitime. [' ]| ~~ que est <-> ce que ils ont dit a` lx enque^te? demanda <-t-> elle. [' ]| ~~ Suicide! dit Mademoiselle Carridge, sur unx tx [' ]| me=prisant et courrouce=. Me voila` fichue de re=putation [' ]| dans toutx Islington. Trouver a` louer apre`s c^a, je [' ]| vous le demande. Suicide! Eh ben, nom de Dieu! [' ]| ce e=tait lx occasion que Ce=lia attendait. lx fait que [' ]| [' ]| Mademoiselle Carridge l' avait fournie de elle-me^me pre^tait [' ]| a` ce que elle avait a` proposer unx air presque charitable. [' ]| Murphy et elle de=me=nageraient la`-haut et laisseraient [' ]| leur chambre, a` laquelle ne adhe=rait nulle association [' ]| sinistre, libre a` louer. [' ]| ~~ mx che`re enfant, dit Mademoiselle Carridge, en attendant [' ]| lx attrape. Ils seraient pre^ts a` payer lx chambre seulx [' ]| ce que lx vieux avait paye= chambre et pension, ce qui [' ]| leur reviendrait dans lx cent francs moins cher que ce que ils [' ]| payaient a` pre=sent, comme Mademoiselle Carridge, dans unx [' ]| moment de expansion funeste, l' avait laisse= e=chapper. [' ]| lx chambre e=tait pluto^t juste pour deux personnes, mais [' ]| Monsieur Murphy se attendait a` e^tre moins souvent a` lx maison [' ]| que avant, et ils seraient contents de lx petite e=conomie. [' ]| ~~ Hah! dit Mademoiselle Carridge. E=conomie Dois <-> je donc [' ]| comprendre que vous comptez sur moi pour envoyer lx me^me [' ]| facture que avant a` Monsieur Quigley et pour vous rembourser [' ]| lx cent francs? [' ]| ~~ Moins lx commission ordinaire, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Pour qui me prenez <-> vous? dit Mademoiselle Carridge, [' ]| toutx en se creusant lx te^te pour trouver lx moyen de e^tre [' ]| ce que on avait lx air de supposer. [' ]| ~~ Quoi? dit Ce=lia. Monsieur Quigley ne y perd rien. [' ]| Vous e^tes lx victime des circonstances. Vous devez vivre. [' ]| Vous nous obligez, nous vous obligeons. [' ]| A` fre=quenter Murphy, Ce=lia avait unx peu perdu de sx [' ]| dons professionnels de persuasion. Ce qui les ravivait [' ]| maintenant, ce ne e=tait point lx de=sir de re=ussir aupre`s [' ]| de lx logeuse la` ou` Murphy avait e=choue=, mais simplement [' ]| celui de occuper lx chambre du vieux. [' ]| ~~ Cela peut e^tre, dit Mademoiselle Carridge. Mais ce est [' ]| lx principe de lx chose, lx principe de lx chose. [' ]| ~~ sx visage se figea dans unx expression de concentration [' ]| aigue+, presque angoisse=e. Pour accommoder a` sx conception de [' ]| lx honneur lx principe de unx telle transaction, il lui faudrait [' ]| du temps, de lx prie`re, peut-e^tre me^me de lx me=ditation [' ]| ~~ Je me en vais me recueillir, dit <-> elle. [' ]| [' ]| Apre`s unx intervalle ade=quat a` unx examen de conscience [' ]| approfondi, durant lequel Ce=lia fit sx valises, [' ]| Mademoiselle Carridge revint, lx face sereine. Il restait [' ]| seulement unx petit de=tail a` re=gler avant que lx [' ]| processus de honorable assistance mutuelle pu^t commencer, [' ]| a` savoir, lx pre=cise signification des mots: [' ]| "commission ordinaire". [' ]| ~~ Dix pour cent, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Douze et demi, dit Mademoiselle Carridge. [' ]| ~~ Bien, dit Ce=lia. Je ne sais pas marchander. Che`re [' ]| vieille formule! [' ]| ~~ Moi non plus, dit Mademoiselle Carridge. [' ]| ~~ Si lx deux valises ne sont pas trop pour vous, dit [' ]| Ce=lia, lx berceuse ne est pas trop pour moi. [' ]| ~~ Ce sont la` toutx vos affaires? dit Mademoiselle [' ]| Carridge avec de=dain. Elle e=tait fa^che=e que Ce=lia [' ]| eu^t pre=juge= de lx indulgence divine. [' ]| ~~ Toutes, dit Ce=lia. [' ]| lx chambre du vieux e=tait deux fois plus petite que la [' ]| leur, deux fois plus haute, deux fois plus claire. lx murs [' ]| et lx linoleum e=taient lx me^mes. lx lit e=tait minuscule. [' ]| Mademoiselle Carridge ne arrivait pas a` se imaginer comment [' ]| on pourrait se y de=brouiller a` deux. lx imagination de [' ]| Mademoiselle Carridge, en lx absence de lx aiguillon de [' ]| lx cupidite=, e=tait des plus faibles. [' ]| ~~ toutx ce que je peux dire, dit <-> elle, ce est que je ne [' ]| voudrais pas y coucher a` deux, moi. [' ]| Ce=lia ouvrit lx fene^tre. [' ]| ~~ Monsieur Murphy ne sera pas souvent a` lx maison, [' ]| je crois, dit <-> elle. [' ]| ~~ Que voulez <-> vous, dit Mademoiselle Carridge. On a [' ]| toutx sx petites mise`res. [' ]| Ce=lia de=fit sx valise, mais non pas celle de Murphy. [' ]| Il e=tait tard dans lx apre`s-midi. Elle se de=shabilla [' ]| et se assit dans lx berceuse. Maintenant lx silence en dessus [' ]| e=tait unx autre silence, non plus e=touffe=. unx silence non [' ]| pas de vide, mais de plein, non pas de souffle bu, mais [' ]| de air tranquille. lx ciel. Elle ferma lx yeux et e=tait [' ]| dans sx esprit avec Murphy, avec Monsieur Kelly, avec des [' ]| clients, avec sx parents, avec de autres avec elle-me^me [' ]| jeune fille, enfant, be=be=. Dans lx cellule de sx esprit, [' ]| [' ]| de=me^lant lx e=toupes de sx passe=. Puis ce e=tai^t fini, [' ]| lx jours et lx endroits et lx choses et lx gens [' ]| e=taient trie=s et e=pars, elle e=tait couche=e, elle ne avait [' ]| plus de histoire. [' ]| ce e=tait unx sensation agre=able. Murphy ne vint pas l' e=courter. [' ]| Pe=ne=lope sans soupirants, elle pouvait dormir lx nuit. [' ]| lx lendemain et lx surlendemain toutx e=tait a` recommencer, [' ]| lx encheve^trement de sx vie a` re=duire en filasse encore, [' ]| avant que elle ne pu^t se coucher dans lx innocence paradisiaque [' ]| des jours et des endroits et des choses et des gens. Murphy ne [' ]| vint pas l' en expulser. [' ]| lx lendemain e=tait samedi (si notre calcul est exact), [' ]| et Mademoiselle Carridge annonc^a que lx femme de me=nage [' ]| venait faire lx grande chambre et que elle pourrait avec [' ]| avantage faire celle du vieux aussi. Car lx chambre du vieux, [' ]| toutx en changeant de occupant, restait lx chambre du vieux. [' ]| lx temps que lx femme de me=nage ferait lx chambre du [' ]| vieux, Ce=lia pourrait attendre en bas dans lx grande chambre. [' ]| ~~ Ou en bas chez moi, si vous pre=fe=rez, dit Mademoiselle [' ]| Carridge, avec unx feinte indiffe=rence. [' ]| ~~ Vous e^tes tre`s gentille, dit Ce=lia. [' ]| ~~ Tre`s heureuse, dit Mademoiselle Carridge. [' ]| ~~ Mais je crois que je ferais mieux de sortir, dit Ce=lia. [' ]| Cela faisait maintenant plus de quinze jours que elle [' ]| ne e=tait pas sortie. [' ]| ~~ Comme vous voudrez, dit Mademoiselle Carridge. [' ]| Devant lx porte, Ce=lia, qui se en allait, croisa lx femme [' ]| de me=nage qui arrivait. Elle se e=loigna dans lx direction [' ]| de lx prison de Pentonville, dans lx balancement de hanches [' ]| que elle ne pouvait de=guiser. lx femme de me=nage la suivit [' ]| longuement des yeux, se envoya unx grand coup de doigt sous [' ]| lx nez et en expulsa franchement sx opinion. [' ]| ~~ Chouette! Quel beau travail ~~ quand c^a se trouve. [' ]| Ou` aller? Au Bassin Rond. lx tentation e=tait forte de [' ]| revisiter West Brompton, de faire sx ancienne ronde a` [' ]| lx lumie`re du jour, de retourner a` lx jonction de [' ]| Cremorne Road et de Stadium Street, de revoir lx chalands [' ]| charge=s de papier de rebut et lx chemine=es [' ]| [' ]| des bateaux se incliner devant lx ponts, mais elle l' e=carta. [' ]| Cela ne pressait pas. Il soufflait unx bon vent de ouest, [' ]| elle irait au Bassin Rond voir Monsieur Kelly faire voler [' ]| sx cerf-volant.Elle prit lx me=tro a` Caledonian Road, [' ]| descendit au Coin de Hyde Park et longea lx rive nord de [' ]| lx Serpentine, marchant sur lx herbe. Chaque feuille en [' ]| tombant avait unx acce`s de vie nouvelle, unx brusque [' ]| fre=ne=sie de liberte= au contact de lx terre, avant de [' ]| se e=tendre parmi lx autres. Elle avait projete= de [' ]| traverser lx eau par lx pont de Rennie et de entrer dans [' ]| lx Jardins de Kensington par un des guichets de leur [' ]| limite est, mais se rappelant lx dahlias pre`s de lx [' ]| Porte Victoria elle changea de avis et de=via a` droite [' ]| vers lx nord et passa derrie`re lx Pavillon des Accidents [' ]| de lx Socie=te= Royale de Bienfaisance. [' ]| Cooper se tenait debout sous unx arbre pre`s du sanctuaire [' ]| des oiseaux, comme il ne avait cesse= de le faire, avec [' ]| des intervalles de allongement, depuis sx retour a` Londres [' ]| avec Wylie et Mademoiselle Counihan. Il vit Ce=lia passer [' ]| en se dandinant devant lui et crut la reconnai^tre. Il la [' ]| laissa prendre de lx avance, puis partit derrie`re elle, [' ]| sx marche rendue encore plus frustre=e que de habitude par [' ]| sx efforts pour garder lx distance. Il la rattrapait [' ]| malgre= lui, il devait se arre^ter de temps en autre pour [' ]| la laisser se e=loigner. Elle resta longtemps devant lx [' ]| dahlias, puis entra dans lx Jardins de Kensington par [' ]| lx fontaines. Elle prit lx sentier a` travers bois [' ]| jusqu'au Bassin Rond, elle contourna lx Bassin et se assit [' ]| sur unx banc a` lx ouest, lx dos tourne= au Palais et au [' ]| vent, pre`s des amateurs de cerf-volant, mais pas trop [' ]| pre`s. Elle voulait voir Monsieur Kelly mais ne voulait [' ]| pas que il la vi^t. Pas encore. ce e=taient presque toutx [' ]| des vieillards, elle les connaissait pour lx plupart [' ]| depuis lx e=poque ou` elle venait re=gulie`rement toutx [' ]| lx samedis avec Monsieur Kelly. Elle vit unx petit [' ]| garc^on que elle ne avait jamais vu. Monsieur Kelly e=tait [' ]| en retard. Il commenc^ait a` pleuvoir. Elle entra dans [' ]| lx abri. unx [' ]| [' ]| jeune homme l' y suivit, lx bouche frai^che, lx ide=es [' ]| amoureuses. Elle ne pouvait lui en vouloir, ce e=tait unx [' ]| erreur naturelle, il lui faisait de lx peine, elle le [' ]| de=trompa avec douceur. [' ]| lx eau de=bordait par-dessus lx marge du bassin avec de [' ]| petits e=claboussements. lx cerfs-volants plongeaient [' ]| et se tordaient. lx un de eux tomba dans lx bassin; unx [' ]| autre, apre`s des paroxysmes prolonge=s, derrie`re lx [' ]| pla^tre de lx Energie Physique de Monsieur G. F. Watts, [' ]| O.M., R. A. Deux seulement voguaient pose=ment, en tandem, [' ]| accouple=s de front comme lx chaland et lx remorqueur de heureuse [' ]| me=moire, gouverne=s par lx garc^on au moyen de unx double [' ]| moulinet. Elle pouvait juste les distinguer, deux points [' ]| co^te a` co^te dans lx tumulte de lx orient qui se obscurcissait [' ]| de=ja`. Comme elle regardait, soudain derrie`re eux lx nuages [' ]| se de=chire`rent; immobiles et noirs, ils se de=tache`rent [' ]| unx instant sur unx clairie`re de limpide ciel verdoyant. [' ]| Elle se sentait de plus en plus impatiente de voir [' ]| Monsieur Kelly venir exhiber sx habilete=, a` mesure que [' ]| lx chances en diminuaient. Elle restait la` assise dans [' ]| lx abri, il faisait presque nuit, toutx lx vieillards e=taient [' ]| partis, seulx lx petit garc^on restait. Celui-ci a` sx tour [' ]| enfin se mit a` ramener sx tandem, il tardait a` Ce=lia [' ]| de voir arriver lx deux cerfs-volants sains et saufs. [' ]| Quand ils parurent enfin, secoue=s par des contorsions [' ]| extraordinaires, elle pouvait a` peine croire que [' ]| ce e=taient lx me^mes qui a` bout de ligne avaient [' ]| plane= si tranquillement. lx enfant e=tait expert, [' ]| il les manoeuvrait avec unx finesse digne de Monsieur Kelly [' ]| lui-me^me. Enfin ils se apaise`rent, flotte`rent unx instant [' ]| au milieu des te=ne`bres, puis se pose`rent avec unx [' ]| douceur de suie. lx enfant se agenouilla sous lx pluie, [' ]| de=monta lx cerfs-volants, enveloppa lx queues et lx [' ]| baguettes dans lx voiles et se en alla en sifflant [' ]| (comme unx oiseau). Comme il passait devant lx abri, Ce=lia lui [' ]| cria bonsoir. Il ne, l' entendit pas, il sifflait [' ]| (comme unx oiseau). Biento^t lx Jardins se fermeraient, [' ]| de toutx parts de=ja` ils re=sonnaient du cri des [' ]| gardes: On ferme! Ce=lia commenc^a a` monter lentement [' ]| lx longue et large alle=e, [' ]| [' ]| se demandant ce qui avait pu arriver a` Monsieur Kelly, [' ]| indiffe=rent de ordinaire a` toutx forme de mauvais [' ]| temps sauf au calme plat. Ce ne e=tait pas comme si il [' ]| comptait sur elle pour pousser sx voiture de malade, [' ]| il insistait toujours pour la propulser lui-me^me, [' ]| il aimait manier lx leviers, il disait que cela lui donnait [' ]| lx illusion de faire marcher unx pompe a` bie`re. Il devait [' ]| y avoir du nouveau chez Monsieur Kelly. [' ]| Elle prit lx me=tro a` Notting Hill Gate et descendit [' ]| a` Kings Cross. Cooper e=galement. Pleine de lassitude, [' ]| elle monta lentement Caledonian Road. Elle regrettait [' ]| de e^tre sortie. Elle e=tait fatigue=e et trempe=e. Monsieur [' ]| Kelly ne e=tait pas venu, lx enfant ne avait pas re=pondu [' ]| a` sx bonsoir. Elle ne avait pas de raisons pour rentrer, [' ]| pourtant elle e=tait contente de arriver. Cooper e=galement. [' ]| Elle ouvrit lx porte avec unx clef, donc elle y demeurait. [' ]| Cette fois il ne de=passa pas sx instructions, mais [' ]| vida de=finitivement lx lieux de`s que il eut note= [' ]| mentalement lx nume=ro. lx notes mentales de Cooper [' ]| e=taient peu nombreuses, mais ineffac^ables. [' ]| Ce=lia montait lx escalier dans lx obscurite=, [' ]| quand Mademoiselle Carridge sortit de sx chambre et [' ]| fit lx lumie`re. Ce=lia se arre^ta, chaque pied sur unx [' ]| marche, lx main sur lx rampe, lx visage de profil. [' ]| ~~ Monsieur Murphy est venu pendant que vous e=tiez [' ]| sortie, dit Mademoiselle Carridge. Il ne y avait pas cinq [' ]| minutes que vous e=tiez partie. [' ]| Pendant toutx unx seconde, Ce=lia crut que Murphy e=tait revenu. [' ]| ~~ Il a pris sx valise et lx berceuse, dit Mademoiselle Carridge. [' ]| Il ne voulait pas attendre. [' ]| Il se ensuivit lx silence habituel pendant lequel nul [' ]| mouvement des traits de Ce=lia ne e=chappa a` Mademoiselle [' ]| Carridge et Ce=lia semblait scruter sx main pose=e [' ]| sur lx rampe. [' ]| ~~ Pas de message? dit Ce=lia enfin. [' ]| ~~ Je ne vous entends pas, dit Mademoiselle Carridge. [' ]| ~~ Je vous demande si Monsieur Murphy a laisse= unx message, [' ]| dit Ce=lia, toutx en se de=tournant et en avanc^ant de unx [' ]| pas sur lx escalier. [' ]| [' ]| ~~ Attendez voir unx peu, dit Mademoiselle Carridge. Ce=lia [' ]| se immobilisa de nouveau. [' ]| ~~ En effet, dit Mademoiselle Carridge, maintenant je me [' ]| rappelle, il me a charge= de vous dire que il allait bien [' ]| et que il e=crirait. Mensonge. sx charite= ne avait [' ]| de autres bornes que lx aumo^ne. Quand il fut ave=re= que [' ]| ce e=tait la` toutx lx message, Ce=lia se remit lentement [' ]| en mouvement. Mademoiselle Carridge la suivit des yeux, [' ]| lx doigt sur lx bouton de e=lectricite=. lx tournant [' ]| de lx escalier fit disparai^tre lx corps, mais Mademoiselle [' ]| Carridge continuait a` voir lx main sur lx rampe, serrant, [' ]| puis glissant unx peu, serrant de nouveau, puis glissant [' ]| unx peu encore. Quand lx main aussi eut disparu, [' ]| Mademoiselle Carridge e=teignit lx lumie`re et resta [' ]| dans lx noir qui e=tait tellement mains dispendieux [' ]| et tellement plus riche en proprie=te=s acoustiques, [' ]| aux e=coutes. [' ]| Elle entendit avec surprise lx porte de lx grande [' ]| chambre se ouvrir et se refermer aussito^t. Apre`s unx [' ]| pause, lx pas se remirent a` monter, gue`re plus [' ]| lentement, mais peut-e^tre unx peu moins su^rement. [' ]| Elle attendit lx bruit de lx porte de lx chambre du [' ]| vieux, elle l' entendit enfin se ouvrir et se refermer, ni [' ]| bruyamment ni doucement. Puis elle retourna a` sx livre: [' ]| Roses de De=cembre, par Madame Rosa Caroline Mackworth Praed. @@@@@| [' ]| \Il est difficile a` celui qui vit hors du monde de ne\ [' ]| \pas rechercher lx siens.\ (Malraux). [' ]| lx Maison Madeleine de Mise=ricorde Mentale, sertie dans [' ]| unx pare de toutx beaute=, e=tait situe=e unx peu en dehors [' ]| de lx ville, sur lx frontie`re de deux comte=s. Pour [' ]| que certains malades rendissent lx a^me dans unx pre=fecture [' ]| pluto^t que dans lx autre, il suffisait de les pousser unx [' ]| peu dans lx lit. Cela tombait parfois fort a propos. [' ]| Dans lx ample coeur de lx infirmier-chef, Monsieur Thomas ("Bim") [' ]| Clinch, ge=ant rouge, chauve, moustachu, compe=tent, autoritaire [' ]| et outrecuidant, Ticklepenny avait allume= unx flamme qui [' ]| ressemblait fort a` celle de lx amour. [' ]| ce e=tait gra^ce a` cela que il avait pu se faire engager [' ]| au de=but, ce e=tait gra^ce a` cela encore que il avait [' ]| pu se faire remplacer par Murphy. Car Ticklepenny [' ]| avait solennellement de=clare= a` Bim que il ne pourrait [' ]| plus supporter lx supplice de avoir a` faire aux malades [' ]| et que, si on ne le faisait remplacer par Murphy, il se en [' ]| irait, et sans gages si il le fallait. Mais si on le faisait [' ]| remplacer par Murphy, alors il resterait, il retournerait [' ]| a` lx vaisselle et aux ordures, et lx flamme dans lx coeur [' ]| de Bim, qui ressemblait si fort a` celle de lx amour, ne [' ]| serait pas prive=e de sx aliment. [' ]| De lx vive lutte qui se engagea aussito^t entre Bim homme [' ]| et, Bim infirmier-chef, il sortit unx compromis astucieux. [' ]| On prendrait Murphy a` l' essai pour lx pe=riode de unx [' ]| mois et on re=silierait lx obligations contracte=es par [' ]| Ticklepenny. Quand Murphy aurait termine= sx mois, et [' ]| pas avant, Ticklepenny toucherait pour lx dix jours [' ]| que il avait travaille=. Ainsi il obligeait Ticklepenny [' ]| a` se porter garant de Murphy et donnait [' ]| [' ]| a` sx flamme unx mois pour se consumer. [' ]| TickIepenny proposa que on lui paya^t sx dix jours de`s [' ]| que Murphy aurait termine=, non sx mois a` lui, mais ce [' ]| que il restait du sien. [' ]| ~~ Cher, dit Bim, tu toucheras unx livre six shillings et [' ]| huit pence quand tx Murphy aura fourni unx mois de service [' ]| satisfaisant. [' ]| ~~ unx peu de coeur, dit Ticklepenny. unx livre dix, et [' ]| ne en parlons plus. [' ]| ~~ Cela de=pend de toi, dit Bim. [' ]| De cette fac^on lx nomination de Murphy, comme si ce avait [' ]| e=te= par voie de concours a` unx poste administratif de lx [' ]| plus haute responsabilite=, e=tait de=cide=e de avance. [' ]| sx propres me=rites e=taient tellement abstrus, malgre= [' ]| lx oeil magique, que ce ne e=tait pas sur eux que sx nomination [' ]| put e^tre fonde=e, mais seulement sur lx de=me=rites, [' ]| ou sur lx sous-me=rites, de Ticklepenny. Ainsi, a` peine [' ]| arrive=, et apre`s lx avertissements de usage de lx part [' ]| de Bim, qui ne avait jamais vu unx candidat moins a` sx [' ]| gou^t, Murphy fut <-> il formellement embauche=. Il aurait, [' ]| dit Bim, a` faire lx lits, a` porter lx plateaux, a` [' ]| enlever lx ordures ordinaires, a` enlever lx ordures [' ]| extraordinaires, a` inse=rer lx thermome`tres, a` remplir [' ]| lx feuilles de observation, a` de=crasser lx alite=s, a` [' ]| administrer lx me=dicaments, a` de=pister leurs effets, [' ]| a` chauffer lx bassines, a` rafrai^chir lx fie`vres, [' ]| a` e=bouillanter lx baillons, a` ste=riliser en cas de [' ]| doute, a` rendre a` lx infirmier sous-chef honneurs et [' ]| obe=issance, a` se mettre pieds, poings et bouche lie=s [' ]| a` lx disposition du me=decin quand il passerait sx visite, [' ]| a` garder lx sourire. Il ne perdrait jamais de vue lx fait [' ]| que il avait affaire a` des malades qui ne e=taient [' ]| responsables ni de ce que ils faisaient ni de ce que ils [' ]| disaient. Jamais, sous aucun pre=texte, il ne se laisserait [' ]| e=mouvoir par lx injures, quelque injustes et imme=rite=es [' ]| que elles fussent, qui pleuvraient sur lui. Il e=tait naturel [' ]| que lx malades, qui voyaient si souvent lx infirmiers [' ]| et si rarement lx me=decin, vissent en ceux-la` leurs [' ]| ennemis et en celui-ci leur ami. Jamais sous aucun [' ]| pre=texte il ne brutaliserait unx [' ]| [' ]| malade. lx contrainte et me^me parfois lx coercition [' ]| ne e=taient pas toujours a` e=viter, mais devaient [' ]| toujours e^tre exerce=es avec lx maximum de tendresse. [' ]| Apre`s toutx ce e=tait unx maison de mise=ricorde. Si [' ]| toutx seulx il ne pouvait venir a` bout de unx malade [' ]| sans lui faire de il ne avait que a` appeler a` sx [' ]| secours unx autre infirmier. [' ]| Il ne perdrait jamais de vue lx fait que il e=tait [' ]| unx cre=ature sans initiative et qui ne avait aucune [' ]| compe=tence pour enregistrer des faits de lui-me^me. [' ]| A` vrai dire, il ne y avait pas de faits dans lx M. M. M. M., [' ]| a` part ceux sanctionne=s par lx me=decin. Ainsi, pour [' ]| ne citer que unx simple exemple, lorsqu' unx malade viendrait [' ]| inopine=ment a` mourir, ce qui devait force=ment arriver [' ]| de temps en temps, me^me dans lx M.M.M.M., que il ne [' ]| se permette aucune supposition dans ce sens quand [' ]| il enverrait chercher lx me=decin. Nul malade ne e=tait [' ]| mort avant de e^tre vu par lx me=decin. [' ]| Il ne oublierait jamais de la boucler. lx mise=ricordes [' ]| de lx maison e=taient prive=es et confidentielles. [' ]| ce e=tait la` lx points principaux a` retenir. [' ]| de autres de=tails touchant lx routine lui serait [' ]| explique=s au fur et a` mesure. Il e=tait affecte= [' ]| au Pavillon Skinner, co^te= hommes, premier e=tage. [' ]| sx heures de travail seraient de huit a` midi et [' ]| de quatorze a` vingt. Il entrerait dans sx fonctions [' ]| lx lendemain matin. Il serait de service de jour lx [' ]| premie`re semaine, de nuit lx seconde. lx particularite=s [' ]| du service de nuit lui seraient explique=es au moment voulu. [' ]| unx costume moins singulier lui serait de=livre=. [' ]| Avait <-> il des questions a` poser avant de e^tre [' ]| remis a` Ticklepenny? Il y eut unx silence, Bim trouvant [' ]| Murphy de moins en moins a` sx gou^t, Murphy se creusant [' ]| lx cerveau pour y de=couvrir unx objet vraisemblable [' ]| de curiosite=. [' ]| ~~ En ce cas ~~ dit Bim. [' ]| ~~ Sont <-> ils toutx certifie=s fous? dit Murphy. [' ]| ~~ Cela ne vous regarde pas, dit Bim. Vous ne e^tes pas [' ]| ici pour vous inte=resser aux malades, mais pour [' ]| trotter leur chercher ceci et pour galoper leur apporter [' ]| [' ]| cela et pour nettoyer lx lieux par ou` il passent. toutx [' ]| ce que vous savez des malades, ce est lx mal que ils vous [' ]| donnent et lx mise`res que ils vous font. Tenez <-> le [' ]| vous pour dit. [' ]| Murphy apprit par lx suite que quinze pour cent [' ]| approximativement des malades e=taient certifie=s fous, [' ]| e=lite aux privile`ges purement nominaux, car on les [' ]| traitait exactement avec lx me^me optimisme pointilleux [' ]| que lx quatre-vingt cinq pour cent qui ne l' e=taient pas. [' ]| Apre`s toutx lx M.M.M.M. e=tait unx sanatorium, non [' ]| pas unx asile de alie=ne=s ni unx maison de idiots, [' ]| et comme tel ne pouvait accepter que lx malades [' ]| dont lx pronos tic ne e=tait pas toutx a` fait de=sespe=re=. [' ]| Si lx traitement avait pour effet de rendre lx pronostic [' ]| toutx a` fait de=sespe=re=, ce qui devait force=ment [' ]| arriver me^me dans lx M.M.M.M., alors on mettait toutx [' ]| simplement a` lx porte lx infortune= malade eu question, [' ]| a` moins de circonstances atte=nuantes tre`s marque=es. [' ]| Si par exemple lx chronique ( lx permanence de lx alteration [' ]| ayant e=te= admise) e=tait vraiment sympathique, tranquille, [' ]| propre, soumis et solvable, alors il y avait des chances [' ]| que on le laissa^t se installer dans lx M. M. M. M. pour [' ]| lx restant de sx vie naturelle, fort naturelle. Il y [' ]| avait plusieurs interne=s inde=racinables de cette heureuse [' ]| varie=te=, certifie=s et non certifie=s, jouisant de toutx [' ]| lx avantages, de unx ho^pital mental, depuis lx pe=ralde=hyde [' ]| jusqu'au billard, a` lx abri des vexations the=rapeutiques. [' ]| Frissonnant de soulagement, Ticklepenny conduisit Murphy [' ]| a` sx logement. Deux grandes ba^tisses, lx une pour hommes, [' ]| lx autre pour femmes, e=loigne=es du pa^te= central et [' ]| encore plus lx une de lx autre, he=bergeaient lx infirmiers [' ]| et autres domestiques. lx infirmiers marie=s, hommes [' ]| et femmes, couchaient dehors. On ne avait jamais vu unx [' ]| infirmie`re convoler en justes noces avec unx infirmier, [' ]| tant elles e=taient habiles. [' ]| Murphy avait lx alternative soit de partager unx chambre [' ]| avec TickIepenny, soit de avoir unx mansarde a` lui seulx. [' ]| Ils parvinrent a` celle-ci au moyen de unx e=chelle et [' ]| Murphy y fixa sx choix avec unx telle conviction [' ]| [' ]| que me^me Ticklepenny en fut unx peu froisse=. Ce ne e=tait [' ]| pas dans lx habitudes de Ticklepenny de e^tre froisse=, [' ]| il e=tait sans pre=ce=dent que il le fu^t, comme alors, [' ]| sans cause. Car eu^t <-> il e=te= Cle=opatre elle-me^me, [' ]| avant que lx mort de sx pe`re lui eu^t dilate= lx beaute=, [' ]| Murphy aurait fait lx me^me choix. [' ]| lx raison de cette excentricite= ne est pas tre`s convaincante. [' ]| Il y avait moins longtemps que il ne aurait voulu l' admettre, [' ]| alors que il e=tait encore dans lx premie`re cyanose de lx [' ]| jeunesse, Murphy avait occupe= a` Hanovre, assez longtemps [' ]| pour faire inexpe=rience de toutx sx avantages, unx mansarde [' ]| dans lx belle maison renaissance de lx Schmiedestrasse [' ]| ou` avait ve=cu, mais surtout ou` e=tait mort, Gottfried [' ]| Wilhelm Leibniz. A` vrai dire il ne se en e=tait jamais [' ]| toutx a` fait remis, et ne avait cesse= de en chercher unx [' ]| autre, fu^t <-> elle seulement a` moitie= aussi belle. En vain. [' ]| Ce qui passait pour unx mansarde au Royaume Uni ne e=tait [' ]| en ve=rite= que unx grenier. unx grenier! Comment de telles [' ]| confusions e=taient <-> elles possibles? unx grenier! [' ]| Mais lx mansarde ou` maintenant il se trouvait [' ]| ne e=tait ni unx grenier, ni unx galetas, ni unx chambre [' ]| de ge=nie, ni unx chambre de bonne, mais unx ve=ritable [' ]| mansarde, et en beaute= pas lx moitie= de celle de Hanovre, [' ]| mais lx double. lx plafond et lx mur exte=rieur ne [' ]| faisaient que unx, supe`rbe jet de blancheur, incline= [' ]| a` lx angle divin de trajectoire maxima, perce= de unx [' ]| petite lucarne a` vitre de=polie, comme faite expre`s [' ]| pour e^tre ferme=e lx jour au soleil et lx nuit ouverte [' ]| aux e=toiles. lx lit, si bas et si mal suspendu que, [' ]| me^me vide, lx matelas fro^lait lx sol, e=tait coince= [' ]| dans sx longueur dans lx encoignure du plancher et du [' ]| plafond, ce qui e=pargnait a` Murphy lx peine de l' y [' ]| mettre. lx mansarde contenait, outre lx lit, unx grand [' ]| coffre en che^ne vermoulu, qui, lui rappela Langeais. [' ]| unx immense chandelle, colle=e au plancher dans sx [' ]| propre suif, pointait sx mouchure aux cieux pre`s du [' ]| chevet du lit. Cette unique source de lumie`re suffisait [' ]| largement a` Murphy, non-lecteur acharne=. Mais lx absence [' ]| de toutx source de chaleur le fa^cha. [' ]| [' ]| ~~ Il me faut du feu, dit <-> il. Sans feu je ne peux vivre. [' ]| Ticklepenny e=tait navre=, il lui semblait peu probable [' ]| que on accorderait a` Murphy unx feu dans lx mansarde. Il [' ]| ne arrivait ni tuyau, ni fil jus que en cette aire vertigineuse. [' ]| unx brasero semblait lx seulx possibilite=, mais Bim [' ]| se opposerait sans doute a` unx brasero. D'ailleurs Murphy [' ]| verrait que pour unx homme de sx trempe unx feu ne e=tait [' ]| point ne=cessaire. lx flamme inte=rieure rendrait [' ]| lx atmosphe`re irrespirable en moins de rien. [' ]| ~~ ce est pour vous obliger que je suis ici, dit Murphy, [' ]| et je suis toujours pre^t a` le faire, mais non sans feu. [' ]| Il se lanc^a dans unx discours sur lx tuyaux et sur lx [' ]| fils. En quoi consistait lx beaute= des tuyaux et des [' ]| fils sinon en leur extensibilite=. Leur proprie=te= [' ]| essentielle, ne e=tait <-> elle pas justement celle de [' ]| pouvoir se e=tendre a` volonte= et inde=finiment? [' ]| A` quoi bon se engager dans lx tuyaux et dans lx [' ]| fils a` moins de en accepter lx conse=quences qui [' ]| se imposaient et de e^tre pre^t a` les e=tendre toutes, [' ]| lx fois que lx ne=cessite= se en faisait sentir? [' ]| Ne suppliaient <-> ils pas de e^tre e=tendus? Il semblait [' ]| a` Ticklepenny que il ne se arre^terait jamais, que il [' ]| continuerait jusqu'a` e=puisement a` dire lx me^me [' ]| chose de fac^ons le=ge`rement diffe=rentes. [' ]| ~~ Si vous voyiez mx feu, dit Ticklepenny. [' ]| Cela pour Murphy e=tait lx comble. lx mansarde [' ]| que il venait de trouver apre`s tant de anne=es juste [' ]| quand toutx espoir semblait mort, lx mansarde qui [' ]| ne e=tait ni unx grenier, ni unx galetas, ni unx attique, [' ]| ni unx chambre de ge=nie, ni unx chambre de bonne, [' ]| allait <-> il la perdre aussito^t faute de quelques [' ]| me`tres de tuyaux ou de fils? Il lui vint au front [' ]| unx sueur froide, il perdit toutx sx jaune, lx [' ]| coeur se mit a` lui broyer lx poitrine, lx mansarde [' ]| se de=roba devant sx yeux, il sentait sx langue [' ]| colle=e au palais, et, a` lx poussie`re, qui e=tait [' ]| abondante, sx a^me Quand il put parler, ce fut pour [' ]| dire, de unx voix que Ticklepenny ne connaissait pas: [' ]| ~~ Faites que il y ait du feu dans cette mansarde [' ]| avant lx nuit. Sinon... [' ]| Il se arre^ta parce que il ne put continuer. ce e=tait [' ]| unx aposiope`se de lx plus pure espe`ce. lx conse=quences [' ]| [' ]| que Murphy, e=trangle= de chagrin, avait du^ taire, [' ]| Ticklepenny en imagina plusieurs versions, chacune [' ]| plus effrayante que toutx ce que Murphy aurait pu [' ]| inventer, terrifiantes prises ensemble. lx affirmation [' ]| de Suk, que parmi lx plus hauts attributs de Murphy [' ]| lx silence occupait unx place honorable, ne aurait pu [' ]| e^tre illustre=e de unx fac^on plus frappante. [' ]| Il est curieux que ils ne aient pense=, ni lx un ni lx autre, [' ]| a` unx calorife`re a` pe=trole. Bim ne aurait pu trouver [' ]| a` redire et toutx cette histoire de tuyaux et de [' ]| fils aurait e=te= e=vite=e Pourtant ce est unx fait [' ]| que lx ide=e de unx calorife`re a` pe=trole ne leur vint [' ]| pas alors unx seulx instant a` lx esprit, quoique Ticklepenny [' ]| du^t y songer longtemps apre`s. [' ]| ~~ Maintenant, dit Ticklepenny, suivez <-> moi aux enfers. [' ]| ~~ Ce que je viens de dire, dit Murphy, serait <-> il [' ]| parvenu a` votre connaissance, par hasard? [' ]| ~~ Je ferai mx possible, dit Ticklepenny. [' ]| ~~ Que je reste ou que je me en aille, dit Murphy, [' ]| cela me est e=gal. Il se trompait. [' ]| Chemin faisant vers lx Pavillon Skinner, ils passe`rent [' ]| devant unx e=dicule bijou en brique patine=e, donnant [' ]| sur unx pelouse fleurie, lx fac^ade cache=e sous [' ]| unx profusion de herbe de gueux et de= douce-ame`re, [' ]| encha^sse=e dans, unx haie e=paisse de ifs tondus. [' ]| Il rappela Ce=lia a` Murphy. [' ]| ~~ ce est la` lx cre`che? dit <-> il. [' ]| ~~ Non, dit Ticklepenny. lx morgue. [' ]| lx Pavillon Skinner e=tait unx grand e=difice [' ]| a` deux e=tages, long, gris et dilate= aux extre=mite=s [' ]| en forme de halte`re. lx femmes en occupaient lx [' ]| moitie= ouest, lx hommes lx moitie= est, de ou` [' ]| sx appellation de pavillon mixte, a` lx encontre des [' ]| pavillons de convalescence, qui, comme de juste, [' ]| ne e=taient pas mixtes. De me^me il y a des piscines [' ]| appele=es mixtes, ou` lx bain ne l' est pas. [' ]| lx Pavillon Skinner e=tait lx are`ne de lx M. M. M. M., [' ]| et ce e=tait la` que lx bataille battait sx plein, [' ]| toutx lx fois que on arrivait a` l' engager, entre lx [' ]| points de vue psychotique et psychiatrique. unx malade [' ]| quittait lx Pavillon Skinner, re=tabli, mort ou [' ]| chronique, a` destination [' ]| [' ]| de unx pavillon de convalescence, de lx morgue ou de [' ]| lx sortie, selon lx cas. Ils monte`rent directement [' ]| au premier e=tage et Murphy fut pre=sente= a` lx infirmier [' ]| sous-chef, Monsieur Timothy ("Bom") Clinch, jumeau [' ]| cadet de Bim et sx sosie en toutx points. Bom, pre=venu [' ]| par Bim, ne attendait rien de Murphy, et Murphy, ex [' ]| hypothesi, rien de Bom, de sorte que ils ne furent [' ]| de=c^us ni lx un ni lx autre. Bim Clinch ne avait pas [' ]| moins de sept parents du sexe masculin, line=aux et [' ]| collate=raux, sous sx ordres, dont Bom e=tait lx [' ]| principal, et unx oncle se=nile ("Bum"), affecte= [' ]| exclusivement au roulage des bandages et a` lx de=sinfection [' ]| des tuyaux alimentaires, sans doute lx moindre, sans [' ]| compter unx soeur ai^ne=e, deux nie`ces, trois tantes [' ]| et quatre ba^tardes, dont deux aveugles, parmi lx personnel [' ]| fe=minin. lx ne=potisme de Bim ne avait rien de mesquin ou [' ]| de de=mode=; dans toutx lx sud de lx Angleterre il ne y avait [' ]| pas unx pape de famille aussi capable et hardi, et me^me [' ]| dans lx sud de lx Irlande il existait encore des patriotes [' ]| qui auraient pu avec profit e=tudier sx me=thodes. [' ]| ~~ Par ici, dit Bom. [' ]| lx salles consistaient en deux couloirs se coupant [' ]| en T, lx trois extre=mite=s largement e=vase=es en [' ]| te^te de be=quille pour recevoir lx salles de lecture [' ]| et de re=cre=ation, appele=es sublimatoria par lx plus [' ]| spirituels parmi lx ministres de lx mise=ricorde. On [' ]| encourageait lx malades a` se y de=lasser, en jouant [' ]| au billard, aux fle=chettes, au ping-pong, a` lx [' ]| poussette, a` lx marelle, a` lx main chaude et du [' ]| piano, ainsi que a` de autres jeux et de autres instruments [' ]| moins ardus, ou simplement a` se y ballader sans rien faire. [' ]| lx vaste majorite= des malades pre=fe=raient simplement [' ]| se y ballader sans rien faire. Pour adopter unx instant [' ]| comme moyen de description commode et sans [' ]| arrie`re-pense=e aucune, lx termes et lx orientation [' ]| de lx architecture sacre=e, lx disposition des salles [' ]| e=tait celle dx unx nef et de transepts, avec rien [' ]| a` lx est de lx croise=e. Il ne y avait pas de salles [' ]| ouvertes dans lx sens ordinaire, mais des chambres [' ]| se=pare=es, ou comme disaient de aucuns des cellules, [' ]| ou comme disait [' ]| [' ]| Boswell, des mansions, au sud de lx nef et a` lx est [' ]| et a` lx ouest des transepts. Au nord de lx nef se trouvaient [' ]| lx cuisines, lx re=fectoire des malades, lx re=fectoire [' ]| des infirmiers, lx arsenal des drogues, lx toilettes des [' ]| malades, lx toilettes des infirmiers, lx toilettes [' ]| des visiteurs, lx toilettes des me=decins, etc. [' ]| lx alite=s et lx plus re=fractaires parmi lx malades [' ]| e=taient concentre=s autant que possible dans lx transept [' ]| sud, ou` se trouvaient lx cellules matelasse=es, [' ]| appele=es "quie`tes", "caoutchoucs" ou C. M. toutx court, [' ]| par lx plus spirituels. lx toutx e=tait surchauffe= [' ]| et de=gageait unx forte odeur de pe=ralde=hyde et [' ]| de sphincters primesautiers. [' ]| A` cette premie`re visite rapide sous lx escorte de Bom, [' ]| Murphy se e=tonnait de ne pas voir plus de malades. [' ]| Qui e=tait aux matines, qui dans lx jardins, qui ne [' ]| se e=tait pas leve=, qui ne pouvait se lever, qui ne [' ]| voulait pas se lever. Mais ceux que il voyait ne e=taient [' ]| point lx monstres dont Ticklepenny lui avait fait lx [' ]| portrait terrifiant. Des me=lancoliques, immobiles [' ]| et re^veurs, se tenant lx ventre ou lx te^te selon [' ]| lx espe`ce; des paranoi+aques, couchant fie=vreusement [' ]| sur papier leurs griefs contre lx direction ou lx [' ]| compte rendu de leurs voix inte=rieures; unx [' ]| he=be=phre=nique jouant attentivement du piano; unx [' ]| hypomaniaque apprenant a` jouer au billard a` unx [' ]| syndrome Korsakow; unx schizoi+de e=macie=, [' ]| pe=trifie= dans unx attitude de=gringolante, comme [' ]| condamne= a` unx tableau vivant e=ternel, a` sx [' ]| main gauche de=clamatoirement e=tendue unx cigarette [' ]| a` moitie= fume=e et e=teinte, lx droite, raide et vibrante, [' ]| leve=e comme pour unx menace. [' ]| A` Murphy ils ne causaient aucune horreur. lx plus [' ]| facilement identifiables de sx sentiments imme=diats [' ]| e=taient lx respect et lx envie. De toutx sauf de [' ]| lx hypomaniaque, qui lui e=tait antipathique, il [' ]| recevait lx impression de cette indiffe=rence [' ]| immanente aux contingences du monde contingent que il avait [' ]| choisie comme lx seulx fe=licite= et si rarement atteinte. [' ]| lx visite enfin termine=e, et illustre=s toutx lx [' ]| pre=ceptes de Bim, Bom les reconduisit jusqu'a` lx porte et dit: [' ]| [' ]| ~~ Ce sera toutx pour lx moment. Pre=sentez <-> vous [' ]| demain matin a` huit heures. [' ]| Il attendait visiblement, avant de ouvrir lx porte, [' ]| que on le remercia^t. Ticklepenny donna a` Murphy unx [' ]| coup de coude. [' ]| ~~ Merci unx million de fois, dit Murphy. [' ]| ~~ Si vous avez des questions a` poser, dit Bom, [' ]| posez <-> les maintenant. Murphy se en garda bien, [' ]| mais lit semblant de se consulter. [' ]| ~~ Il voudrait commencer de suite, dit Ticklepenny. [' ]| ~~ ce est unx question pour Monsieur Tom, dit Monsieur Tim. [' ]| ~~ Monsieur Tom est d'accord, dit Ticklepenny. [' ]| ~~ Selon mx instructions, dit Bom, il ne commence [' ]| que demain matin. [' ]| Ticklepenny donna a` Murphy unx second coup de coude, [' ]| inutilement cette fois. Car Murphy ne demandait [' ]| que a` e=prouver toutx de suite sx impression que ce e=tait la` [' ]| lx race des siens que depuis si longtemps il avait [' ]| abandonne= toutx espoir de trouver. D'ailleurs il voulait [' ]| que Ticklepenny fu^t libre pour lui arranger unx syste`me de [' ]| chauffage. Il serait intervenu de sx propre chef. [' ]| ~~ Bien su^r, dit <-> il, je sais que mx mois ne compte [' ]| que a` partir de demain, mais Monsieur Clinch a eu [' ]| lx amabilite= de bien vouloir que je commence toutx de [' ]| suite, si je veux. [' ]| ~~ Et vous voulez? dit Bom, tre`s incre=dule, ayant [' ]| vu lx coup de coude ( lx second). [' ]| ~~ Ce que il veut... dit Ticklepenny. [' ]| Toi, dit Bom, avec unx fe=rocite= qui fi^t sursauter [' ]| Murphy, ferme tx sale putain de gueule. On sait ce [' ]| que tu veux, toi. Il nomma quelques unes des choses que [' ]| selon lui lx nature de Ticklepenny exigeait de urgence. [' ]| Ticklepenny se essuya lx visage. Deux sortes de re=primande [' ]| lui e=taient familie`res, celles qui le laissaient dans lx [' ]| ne=cessite= de se essuyer lx visage, et lx autres. Il [' ]| ne employait pas de autre principe de diffe=renciation. [' ]| ~~ Oui, dit Murphy, je serais bien aise de commencer [' ]| toutx de suite, si cela ne de=range personne. [' ]| [' ]| Bom abandonna. Quant au fripon se joint lx sot, [' ]| lx honne^te homme ne a que a` croiser lx bras. [' ]| lx sot ligue= avec lx fripon contre lui-me^me est unx [' ]| combinaison a` laquelle nul ne peut re=sister. 0 [' ]| monstre humanitaire quoique e=claire=, qui de=sespe`res [' ]| de unx monde ou` lx seulx alliance naturelle est celle [' ]| des sots et des fripons, admire Bom qui ressent [' ]| obscure=ment pour unx fois ce que tu ressens [' ]| vivement si souvent, lx bruissement dans lx esprit [' ]| des mains de Pilate. [' ]| Ainsi Bom rela^cha Ticklepenny et abandonna Murphy [' ]| a` sx folie. Se sentant, malgre= lx ve^tements [' ]| re=glementaires, ou` rien ne survivait des siens [' ]| sauf lx papillon citron, porte= en tapinois sous [' ]| lx chemise, aussi irre=el que aux pires jours de [' ]| lx chasse au travail, Murphy se pre=senta devant Bom a` [' ]| deux heures de lx apre`s-midi et entra dans cette [' ]| expe=rience dont de=ja` il espe=rait tant de choses [' ]| meilleures sans savoir exactement pourquoi, ni quelles [' ]| choses, ni en quel sens meilleures. [' ]| A` huit heures a` sx grand regret il dut se en aller, [' ]| ayant e=te= tapageusement injurie= par Bom pour sx [' ]| fac^on maladroite de manier lx choses (plateaux, lits, [' ]| thermome`tres, canules, spatules, bassines, seringues, [' ]| cries, vis, etc.) et silencieusement complimente= [' ]| pour sx fac^on adroite de manier lx malades, dont [' ]| il avait exactement coordonne=, au bout de six heures, [' ]| lx noms et lx principales singularite=s et ce que il [' ]| pouvait attendre de eux et ce que il ne en devait jamais [' ]| espe=rer. [' ]| Il trouva Ticklepenny e=tale= de toutx sx long et de [' ]| toutx sx large sur lx plancher de lx mansarde, aux [' ]| prises avec unx minuscule radiateur a` gaz ancien [' ]| mode`le, sur lequel il tirait de=sespe=re=ment [' ]| avec unx briquet-fusil, a` lx lueur de lx chandelle. [' ]| Ticklepenny se arre^ta et relata tx phases par lesquelles [' ]| sx installation avait e=volue=, de lx e=tat de [' ]| vision audacieuse a` celui de re=alite= qui refusait [' ]| de fonctionner. [' ]| Il avait mis unx heure a` perfectionner lx vision, [' ]| et autant a` de=terrer lx radiateur, sine qua non de [' ]| lx e=difice toutx entier, attache= ironiquement au [' ]| briquet-fusil. [' ]| [' ]| ~~ je aurais pense=, dit Murphy, que lx radiateur venait [' ]| apre`s lx gaz. Il avait monte= lx radiateur a` lx mansarde [' ]| pour l' y contempler a` sx aise. Rouille=, poussie=reux, [' ]| abandonne=, lx gle`nes de amiante tombant en morceaux, [' ]| il semblait de=fier lx ignition. Il e=tait parti tristement [' ]| chercher du gaz. [' ]| Il avait mis unx autre heure a` trouver ce dont a` lx [' ]| rigueur on pourrait se servir, unx prise de=saffecte=e [' ]| dans lx W.C. de lx e=tage en dessous. [' ]| lx extre^mes ainsi e=tablis, il ne restait que a` les [' ]| joindre. ce e=tait la` unx proble`me dont lx charmes lui [' ]| e=taient familiers depuis lx e=poque ou`, poe`te de [' ]| cabaret attitre=, il avait peine= si longuement et avec [' ]| tant de amour a` joindre lx bouts de sx pentame`tres. [' ]| Il le re=solut en moins de deux heures au moyen [' ]| de tuyaux alimentaires usage=s comple=te=s par [' ]| des ce=sures de verre, gra^ce auxquels maintenant du [' ]| gaz se re=pandait dans lx radiateur. Pourtant lx amiante [' ]| ne voulait pas se allumer, malgre= lx feu de e=tincelles [' ]| dont il le criblait. [' ]| ~~ lx gaz dont vous parlez, dit Murphy serait <-> il inodore? [' ]| Si Murphy ne sentait pas lx gaz, ce e=tait tant pis pour [' ]| lui sans doute, car Ticklepenny le sentait. Il de=crivit [' ]| comment il l' avait ouvert en bas dans lx W.C. et avait [' ]| couru devancer sx arrive=e dans lx mansarde. Il expliqua [' ]| que pour re=gler lx de=bit il fallait descendre aux W.C., [' ]| puisqu' il ne y avait ni robinet ni possibilite= de en [' ]| installer unx a` lx bouche du radiateur. ce e=tait la` [' ]| sans doute lx inconve=nient principal de sx appareil. [' ]| unx fac^on plus solennelle de allumer lx feu, et plus [' ]| en harmonie avec lx caracte`re mesure= de Murphy, a` [' ]| de=faut de unx assistant qui ouvrirait lx gaz en bas [' ]| pendant que Murphy attendrait en haut, lx briquet-fusil [' ]| en joue, ce serait de pourvoir de unx bec de asbeste sx [' ]| bout du conduit, de descendre l' allumer a` lx source [' ]| dans lx W. C. et de remonter tranquillement a` lx [' ]| mansarde, lx flambeau sous lx bras. Ou il pourrait [' ]| descendre lx radiateur toutx entier aux W. C., ce qui [' ]| e=viterait lx bec de asbeste. Mais ce e=taient la` des [' ]| conside=rations de ordre secondaire. lx essentiel e=tait [' ]| [' ]| que il y avait plus de cinq minutes que lui, Ticklepenny, [' ]| avait ouvert de sx propre main lx gaz dans lx W. C., [' ]| et que depuis lors il tirait des e=tincelles dans lx [' ]| radiateur sans re=sultat. Il disait lx ve=rite=. [' ]| ~~ Ou bien lx robinet de gaz ne est pas ouvert, dit [' ]| Murphy, on bien il y a unx fuite dans lx conduit. [' ]| ~~ Mais je viens de regarder toutx c^a, ge=mit [' ]| Ticklepenny. Il e=tait e=puise=. [' ]| ~~ Regardez encore, dit Murphy. Passez <-> moi lx [' ]| e=tincelles. Ticklepenny descendit pe=niblement lx e=chelle. [' ]| Murphy se accroupit devant lx radiateur. Il entendit [' ]| aussito^t unx le=ger sifflement, puis il sentit unx le=ge`re [' ]| odeur. Il de=tourna lx te^te et pressa sur lx de=tente. [' ]| lx radiateur se alluma avec unx soupir, et rougit, avec [' ]| ce que il restait de sx amiante. [' ]| ~~ Alors? appela Ticklepenny, du pied de lx e=chelle. [' ]| Murphy descendit, d'abord pour empe^cher Ticklepenny, [' ]| dont lx utilite= imme=diate semblait e=puise=e, de remonter, [' ]| ensuite pour repe=rer lx robinet. [' ]| ~~ C^a marche? dit Ticklepenny. [' ]| ~~ Oui, dit Murphy. Montrez <-> moi lx robinet. [' ]| ~~ Eh bien! dit Ticklepenny, c^a de=passe mx [' ]| compre=hension. Ce qui de=passait sx compre=hension, [' ]| ce e=tait comment lx robinet, que il avait re=ellement [' ]| ouvert, avait pu se refermer. [' ]| lx prise de gaz de=saffecte=e sortait du mur des W, C. [' ]| pre`s du plafond, et ce que Ticklepenny appelait lx [' ]| robinet ne e=tait autre que un de ces syste`mes a` chai^ne [' ]| et a` anneau qui faisaient lx de=lices de nos aieux. [' ]| ~~ Que je sois damne=, dit Ticklepenny, si je ne ai [' ]| pas ouvert lx petit salaud toutx a` lx heure. [' ]| ~~ Peut-e^tre que unx petit oiseau est venu se poser [' ]| dessus, dit Murphy. [' ]| ~~ Et lx fene^tre ferme=e? dit Ticklepenny. [' ]| ~~ Peut-e^tre que il l' a referme=e derrie`re lui, [' ]| dit Murphy. Ils retourne`rent au pied de lx e=chelle. [' ]| ~~ Merci unx million de fois, dit Murphy. [' ]| ~~ Eh bien! dit Ticklepenny, c^a me de=passe. [' ]| [' ]| Murphy voulut ramener lx e=chelle derrie`re lui. [' ]| Elle e=tait fixe=e en bas. [' ]| ~~ Pourquoi vous ne venez pas faire unx petit tour [' ]| au cercle? dit Ticklepenny. Murphy ferma lx trappe. [' ]| ~~ Eh bien! dit Ticklepenny, c^a de=passe tout. [' ]| Murphy approcha lx radiateur lx plus pre`s possible [' ]| du lit, se coucha et essaya de sortir dans sx esprit. [' ]| sx corps e=tant trop occupe= avec sx fatigue pour le lui [' ]| permettre, il se rendit au sommeil, Sommeil petitfils [' ]| de obscurite= et de Chaos, Sommeil fils de Ere`be et de [' ]| Nuit, Sommeil fre`re ute=rin des Furies. [' ]| Quand il se re=veilla, lx air e=tait e=pais. Il se leva [' ]| et ouvrit lx lucarne, curieux de savoir quelles e=taient [' ]| lx e=toiles que il commandait, et la referma aussito^t, car [' ]| il ne y avait pas de e=toiles. Il ralluma au radiateur [' ]| lx e=paisse et haute chandelle et descendit aux W. C. [' ]| fermer lx gaz. Gaz. Quelle e=tait lx e=tymologie de gaz? [' ]| Avant de remonter il examina lx base de lx e=chelle, [' ]| elle ne e=tait retenue que par de simples vis, Ticklepenny [' ]| saurait lui arranger cela. Il se de=shabilla jusqu'a` lx [' ]| chemise re=glementaire, colla lx chandelle au plancher [' ]| dans sx propre suif pre`s du chevet du lit, se coucha [' ]| et essaya de sortir dans sx esprit. Mais sx corps [' ]| e=tait toujours trop occupe= avec sx fatigue. Ou [' ]| e=tait <-> ce lx berceuse qui lui manquait? Et lx e=tymologie [' ]| de gaz? E=tait <-> ce lx me^me mot que chaos? Possible Chaos [' ]| e=tait ba^iller. Mais cre=tin chre=tien, Va pour chaos, [' ]| ce e=tait sans doute faux, mais ce e=tait amusant. Pour lui, [' ]| de=sormais, chaos serait gaz, et gaz chaos. Il vous faisait [' ]| ba^iller rire, pleurer, avoir chaud, ne plus souffrir, [' ]| vivre unx peu plus long-temps, mourir unx peu plus to^t. [' ]| Que ne pouvait <-> il faire? lx bon gaz, plus le=ger que lx air. [' ]| Vous alie=ner lx arithme=tique? Non. Pour cela il fallait... [' ]| que il y ait lx Ciel entre lx eaux... Pour se=parer lx [' ]| eaux de avec lx eaux... Et des luminaires... Pour luire [' ]| sur lx sec... Et pour dominer sur lx jour... Et pour [' ]| dominer sur lx nuit... Au matin rien du re^ve que unx [' ]| arrie`re-gou^t de de=sastre, rien de lx chandelle que unx [' ]| mince e=tron de suif. @@@@@| [' ]| Il ne restait que a` voir ce que il voulait voir. ne importe [' ]| quel imbe=cile peut fermer lx oeil, mais qui sait ce que [' ]| voit lx autruche dans lx sable. Il ne aurait jamais admis [' ]| que il avait besoin de fre`res. Mais il en avait besoin. [' ]| En pre=sence de ce conflit (psychia trique-psychotique), [' ]| entre lx vie dont il se e=tait de=tourne= et lx vie dont [' ]| il ne avait aucune expe=rience, sauf en germe ou comme [' ]| espoir en lui-me^me, il ne pouvait que se ranger du [' ]| co^te= de celle-ci. de ou` sx premie`res impressions [' ]| (toujours lx meilleures), espoir de choses meilleures, [' ]| sens de parente=, etc. Il ne restait que a` leur trouver [' ]| des appuis, en de=naturant toutx ce qui menac^ait de les [' ]| de=mentir. ce e=tait unx travail fatigant, mais agre=able. [' ]| Il fallait que chaque heure passe=e dans lx salles [' ]| augmenta^t en me^me temps que sx estime pour lx malades, [' ]| sx de=gou^t pour lx attitude livresque que on leur opposait, [' ]| pour lx conceptualisme pseudo-scientifique qui se [' ]| complaisait a` e=valuer lx degre= de sante= mentale [' ]| d'apre`s celui du contact avec lx re=alite= exte=rieure. [' ]| Chaque heure les augmentait. [' ]| lx nature de lx re=alite= exte=rieure restait obscure. [' ]| lx hommes, femmes et petits enfants de lx science savent [' ]| se agenouiller devant lx donne=es aussi diversement que [' ]| ne importe quel autre corps de illumine=s. Par conse=quent, [' ]| lx de=finition de lx re=alite= exte=rieure, ou de lx [' ]| re=alite= toutx court, variait selon lx sensibilite= de [' ]| celui qui se y hasardait. Mais toutx semblaient d'accord [' ]| que lx contact avec elle, me^me lx contact cotonneux du [' ]| lai+que, constituait unx rare privile`ge. [' ]| Conforme=ment a` cette fac^on de comprendre, on de=crivait [' ]| lx malades comme "sevre=s" de lx re=alite=, des bienfaits [' ]| rudimentaires de lx re=alite= lai+que, sinon entie`rement, [' ]| comme dans lx cas lx plus graves, au moins sous certains [' ]| rapports fondamentaux. toutx traitement devait viser a` [' ]| jeter unx pont sur cet abi^me a` transfe=rer lx patient [' ]| de sx propre petit fumier pernicieux au monde glorieux des [' ]| quantite=s discre`tes, ou` il recouvrerait lx inestimable [' ]| pre=rogative de se e=merveiller, de aimer, de hai+r, de [' ]| de=sirer, de se re=jouir et de chialer, de unx fac^on [' ]| raisonnable et bien e=quilibre=e, et [' ]| [' ]| de se en consoler dans lx socie=te= de autres qui ne valaient [' ]| pas plus cher. toutx cela ne manquait pas de re=volter Murphy, [' ]| dont lx expe=rience en tant que roseau pensant l' obligeait [' ]| a` appeler sanctuaire ce que lx psychiatres appelaient [' ]| exil, et a` concevoir lx malades, non comme bannis de unx [' ]| syste`me bienfaisant, mais comme e=chappe=s de unx fiasco [' ]| colossal. Si, comme apparemment cela se devait, il avait [' ]| dispose= de unx caisse enregistreuse, transformant sans cesse [' ]| ni fatigue en calculs irre=cusables lx menue monnaie des [' ]| faits quotidiens, alors il aurait sans doute de=plore= lx [' ]| suppression de ceux-ci. Mais puisqu' il ne en e=tait rien, [' ]| puisque ce que il appelait sx esprit fonctionnait non comme [' ]| unx instrument comme unx site, dont il e=tait exile= [' ]| pre=cise=ment du fait de ces faits quotidiens, [' ]| comment ne aurait <-> il pas acclame= leur suppression, [' ]| comme de chai^nes? [' ]| lx conflit donc, tel que lx obsession de Murphy le [' ]| simplifiait et le de=naturait, mettait aux prises, [' ]| de unx fac^on absolument fondamentale, lx grand monde [' ]| et lx petit. Tranche= par lx malades au profit de [' ]| celui-ci, ravive= par lx me=decins dans lx inte=re^t [' ]| de celui-la`, il restait pour Murphy inde=cis. En fait [' ]| inde=cis, seulement en fait. Car il se e=tait prononce=. [' ]| "Je ne suis pas du grand monde, je suis du petit monde" [' ]| e=tait chez lui unx vieux refrain, et unx conviction, deux [' ]| convictions, lx ne=gative d'abord. Comment saurait <-> il [' ]| tole=rer, a` plus forte raison cultiver, lx occasions de [' ]| fiasco, unx fois entrevues lx visions be=atifiques de [' ]| sx caverne? Comme disait Arnold Geulincx, dans sx beau [' ]| belgo-latin. 7Ubi 7nihil 7vales, 7ibi 7nihil 7velis. [' ]| Mais il ne suffisait pas que il ne voulu^t rien [' ]| la` ou` il ne valait rien, ni me^me que il alla^t [' ]| jusqu'a` renoncer a` toutx ce qui e=tait en dehors de [' ]| lx amour intellectuel ou` uniquement il pouvait se aimer, [' ]| puisque nulle part ailleurs il ne e=tait aimable. Cela [' ]| ne avait jamais suffi, et rien ne laissait supposer que cela [' ]| pu^t jamais suffire. De telles dispositions et de autres [' ]| ancillaires, me^me soutenues sur lx plan physique [' ]| (par lx berceuse, par exemple), pouvaient toutx au [' ]| plus faire pencher lx de=cision [' ]| [' ]| du co^te= voulu, sans jamais parvenir a` l' y fixer. [' ]| Il continuait a` e^tre deux morceaux, te=moin sx [' ]| faiblesse de=plorable pour Ce=lia, pour lx pain [' ]| de e=pices, etc. lx moyens de e^tre unx lui faisaient [' ]| de=faut. lx expressions fre=quentes apparemment de [' ]| douleur, de rage, de de=sespoir, et lx reste, [' ]| auxquelles certains malades donnaient libre carrie`re, [' ]| sugge=rant que il y avait unx mouche quelque part dans [' ]| lx miel microcosmique, e=taient par Murphy soit [' ]| ignore=es, soit amorties jusqu'a` signifier ce que il [' ]| voulait. Du fait que ces explosions ressemblaient [' ]| plus ou moins a` celles qui, jour et nuit, secouaient [' ]| Mayfair, Clapham, Chelsea et Bloomsbury, il ne se ensuivait [' ]| point que elles fussent provoque=es de lx me^me manie`re, [' ]| pas plus que il ne e=tait possible de conclure de lx [' ]| panoplie noire de lx me=lancolie aux foies et aux fiels [' ]| desdits districts. Mais me^me a` supposer que on pu^t [' ]| e=tablir lx causes Eton, Waterloo, Oval et Slade [' ]| derrie`re ces simulacres de leurs effets, me^me a` [' ]| supposer que lx malades se sentissent parfois aussi [' ]| pouilleux que ils en avaient parfois lx air, en quoi [' ]| cela constituait <-> il unx de=nigrement du petit monde ou` [' ]| Murphy les supposait, tous, dans lx ravissement? On [' ]| ne avait que a` attribuer leur mauvaise humeur, non a` [' ]| unx paille quelconque dans lx e=meraude de leur retraite, [' ]| mais a` lx investissement de celle-ci par lx gue=risseurs. [' ]| lx me=lancolie du me=lancolique, lx crises de fureur du [' ]| maniaque, lx de=sespoirs du paranoi+aque, e=taient [' ]| sans doute aussi peu autonomes que lx masque respectueux [' ]| du croque-mort. Laisse=s en paix, ils auraient e=te= [' ]| heureux comme Dieu en France. [' ]| Avec lx aide de ces constructions et de autres me^me [' ]| moins solides, Murphy e=tayait sx fac^on de voir contre [' ]| lx poids des faits courants dans lx M. M. M. M. Stimule= [' ]| par toutx ces vies enfouies en esprit, comme il insistait [' ]| pour le croire, il travaillait de plus en plus a` sx [' ]| propre petit cachot en Espagne. Trois choses surtout [' ]| l' y soutenaient et dans lx conviction que il avait enfin [' ]| trouve= lx siens. lx premie`re e=tait lx impassibilite= [' ]| absolue des schizoi+des supe=rieurs, devant unx bombardement [' ]| the=rapeutique, sans pitie=; lx deuxie`me, lx cellules [' ]| [' ]| matelasse=es; lx troise`me, sx succe`s, avec lx malades. [' ]| lx premie`re, apre`s ce que on vient de dire sur lx fac^on [' ]| dont Murphy ressentait sx servitude, se passe de commentaire. [' ]| Quel meilleur stimulant a` unx homme pataugeant dans lx boue du [' ]| grand monde que lx exemple de unx vie a` toutx apparence [' ]| re=alise=e sans retour dans lx petit? [' ]| lx C.M. de=passaient de loin toutx ce que il avait [' ]| jamais pu imaginer en fait de paradis de inte=rieur. [' ]| lx trois dimensions, le=ge`rement concaves, e=taient [' ]| si exquisement proportionne=es que lx absence de lx [' ]| quatrie`me se faisait a` peine sentir. lx gris de hui^tre [' ]| tendre et lumineux du capitonnage pneumatique, garnissant [' ]| chaque centime`tre carre= du plafond, des murs, du plancher [' ]| et de lx porte, pre^tait couleur de vraisemblance au fait, [' ]| que on y e=tait prisonnier de lx air. lx tempe=rature e=tait [' ]| telle que seulx lx nudite= totale pouvait lui rendre justice. [' ]| Nul syste`me visible de ventilation ne venait dissiper [' ]| lx illusion de unx vide respirable. lx compartiment, tel [' ]| lx monade de premie`re classe, e=tait sans fene^tres, sauf [' ]| unx judas a` volets pratique= dans lx porte, auquel se [' ]| collait, ou devait se coller, a` des intervalles re=guliers [' ]| de unx bout a` lx autre des vingt-quatre heures, unx oeil sain [' ]| de esprit. Dans lx e=troites limites de lx architecture [' ]| domestique, Murphy ne avait jamais pu imaginer unx [' ]| repre=sentation plus digne de e=loge de ce que il appelait [' ]| toujours, inlassablement, lx petit monde. [' ]| sx succe`s avec lx malades ne e=tait rien moins que [' ]| scandaleux. D'apre`s lx psychotique livresque, avec sx [' ]| tendance a` confondre lx objets, lx ide=es et lx [' ]| personnes ayant lx moindre e=le=ment commun, lx [' ]| malades auraient du^ identifier Murphy avec Bom et Cie., [' ]| simplement parce que il leur ressemblait sous lx rapports [' ]| superficiels de fonction et de costume. lx grande [' ]| majorite= ne en faisait rien. lx grande majorite= [' ]| distinguait Murphy de unx fac^on si peu ambigu+e que [' ]| Bom lui-me^me en perdit unx peu de sx vif coloris. [' ]| toutx ce que ils avaient lx habitude de faire pour Bom [' ]| et Cie., ils le faisaient plus volontiers pour Murphy. [' ]| Et en certaines choses, ou` Bom et Cie. se voyaient [' ]| dans lx ne=cessite= de exercer lx contrainte, et [' ]| me^me lx coercition, ils se [' ]| [' ]| laissaient persuader par Murphy. unx malade, cas [' ]| chicanier de cate=gorie douteuse, ne voulait prendre [' ]| lx air que si Murphy l' accompagnait. unx autre, me=lancolique [' ]| avec des hallucinations de culpabilite= tre`s accuse=es, [' ]| convaincu que sx intestins se e=taient transforme=s [' ]| en ficelle et en papier buvard, ne voulait manger que si [' ]| Murphy tenait lx cuiller. Sinon il fallait lx alimenter [' ]| par lx autre bout. unx autre me=lancolique, tre`s embe^te= [' ]| par unx cul en verre de Venise, ne voulait quitter sx [' ]| lit que si Murphy l' y invitait. toutx cela e=tait extre^mement [' ]| irre=gulier, rien moins que scandaleux. [' ]| Murphy commenc^ait a` en vouloir a` Suk de avoir assigne= [' ]| cet e=trange talent rien que a` lx pre=sence de lx Lune [' ]| dans lx Serpent a` sx nativite=. Plus sx propre [' ]| syste`me se refermait autour de lui, moins il supportait [' ]| de le voir subordonne= a` unx autre. Entre lui et lx e=toiles [' ]| il y avait sans doute correspondance, mais non pas comme Suk [' ]| l' entendait. ce e=taient sx e=toiles a` lui, lx syste`me [' ]| primaire ce e=tait lui. Il avait e=te= projete=, larvaire [' ]| et obscur, sur lx ciel de cette heure lamentable comme [' ]| sur unx e=cran, pour y parai^tre, grossi et e=clairci, dans [' ]| sx signification. Mais ce e=tait sx signification. lx pre=sence [' ]| de lx Lune dans lx Serpent ne e=tait que unx parabole, unx [' ]| fragment de prophe=tie accomplie. [' ]| Ainsi lx cinq francs de ciel changeaient encore, du poe`me [' ]| que lui seulx parmi lx vivants pourrait faire de sx vie [' ]| au poe`me que lui seulx parmi lx vivants avait pu faire de [' ]| sx naissance. En ce qui concernait lx revendications [' ]| apocalyptiques des corps ce=lestes, Murphy e=tait devenu [' ]| unx pre=te=riste intransigeant. [' ]| Libre donc enfin a` inspecter in situ cette "grande Habilete= [' ]| Magique a` laquelle lx Lunatiques succomberaient facilement", [' ]| Murphy e=tait content de constater combien elle se accordait [' ]| bien avec ce que il savait de=ja` de sx idiosyncrasie. sx [' ]| succe`s avec lx malades e=tait lx poteau indicateur enfin [' ]| sur lx chemin que il suivait aveugle=ment depuis si longtemps, [' ]| sans rien qui le souti^nt sauf lx intuition que toutx lx [' ]| autres chemins e=taient mauvais. sx succe`s avec lx malades [' ]| lui annonc^ait lx fin de sx chemin: au sein de eux. [' ]| Il signifiait que ils [' ]| [' ]| sentaient en lui lx chose que ils avaient e=te=, et lui en [' ]| eux lx chose que il allait e^tre. Il signifiait que rien [' ]| moins que unx psychose en toutx sx splendeur saurait [' ]| consommer lx longue gre`ve que avait e=te= sx vie. [' ]| 7Quod 7erat 7extorquendum. [' ]| Il semblait a` Murphy que de toutx sx amis parmi lx malades, [' ]| nul ne valait sx "fiche", Monsieur Endon sx "fiche". [' ]| Il semblait a` Murphy que il e=tait lie= avec Monsieur [' ]| Endon, non seulement par lx fiche, mais par unx amour de [' ]| lx plus pure espe`ce, exempt de ces e=jaculations [' ]| pre=coces qui dans lx grand monde passaient pour actes, [' ]| pour pense=es et pour paroles. Ils restaient lx un pour [' ]| lx autre, me^me aux moments de lx plus grande fusion [' ]| spirituelle, Monsieur Murphy et Monsieur Endon. [' ]| On appelait "fiche" unx malade "sur parchemin" [' ]| (ou "sous caution"). On mettait "sur parchemin" [' ]| (ou "sur caution") toutx malade dont on avait [' ]| occasion de craindre unx faible pour lx suicide. [' ]| lx occasion pouvaite^tre fournie par des menaces [' ]| profe=re=es par lx malade ou simplement par sx fac^on [' ]| ge=ne=rale de se comporter. [' ]| Alors lx infirmier-chef faisait unx fiche a` sx nom, [' ]| ou` e=tait spe=cifie=e, dans toutx lx cas ou` unx [' ]| pre=fe=rence avait e=te= exprime=e, lx forme de [' ]| suicide contemple=e. [' ]| Ainsi: "Monsieur Higgins. Ouverture de ventre. Ou toutx [' ]| autre moyen approprie=". "Monsieur O'Connor. Venin. Ou [' ]| toutx autre moyen approprie=". " toutx autre moyen approprie=" [' ]| couvrait toutx lx risques. Puis lx infirmier-chef endossait [' ]| lx fiche et la confiait a` lx infirmier sous-chef, qui [' ]| l' endossait et la confiait a` unx infirmier, qui l' endossait [' ]| et e=tait responsable, a` partir de ce moment-la`, de lx [' ]| mort naturelle du malade en question. [' ]| Cette responsabilite= comportait des devoirs spe=ciaux, [' ]| dont sans doute lx principal e=tait lx contro^le du [' ]| suspect a` des intervalles re=guliers de vingt minutes [' ]| au plus. Car selon lx expe=rience de lx M. M. M. M., il [' ]| fallait e^tre de unx adresse, de unx re=solution et de unx [' ]| force inouies pour faire lx coup en moins de temps. [' ]| Monsieur Endon e=tait sur parchemin et Murphy avait sx [' ]| fiche: "Monsieur Endon. Apne=e. Ou toutx autre moyen approprie=". [' ]| [' ]| lx suicide par apne=e a souvent e=te= tente=, notamment [' ]| par lx condamne=s a` mort. En vain. ce est unx impossibilite= [' ]| physiologique. On se e=vanouit, puis on se remet a` [' ]| respirer malgre= soi. Mais lx Maison de Mise=ricorde [' ]| ne e=tait pas dispose=e a` courir des risques inutiles. [' ]| Monsieur Endon avait bien affirme= que pour lui ce [' ]| serait lx apne=e ou rien. sx voix inte=rieure se opposait [' ]| a` toutx autre me=thode. Mais lx directeur, Docteur [' ]| Angus Killiecrankie, conc^u aux Shetlands apre`s [' ]| quinze ans de coi+t, ne= aux Orcades apre`s six mois [' ]| de ute=rus, sevre= aux He=brides apre`s unx semaine de [' ]| sein, et au demeurant grand admirateur de Ossian, [' ]| croyait se y connai^tre en voix schizoi+des. Elles ne [' ]| ressemblaient gue`re aux voix he=bridiennes, ni aux [' ]| voix orcadiennes, ni aux voix shetlandiennes. Tanto^t [' ]| elles vous disaient ceci et tanto^t cela. Et lx [' ]| ressources de lx matie`re organique l' avaient eu trop [' ]| souvent, de`s lx oeuf pour ainsi dire, pour que jamais [' ]| plus il trac^a^t lx ligne canutienne. [' ]| Monsieur Endon e=tait unx schizophre=nique de lx plus [' ]| aimable varie=te=, au moins par rapport aux fins de unx [' ]| spectateur aussi humble et jaloux que Murphy. lx langueur [' ]| ou` il filait sx jours, toutx en se approfondissant de [' ]| temps en temps jusqu'a` des suspensions de geste charmantes, [' ]| ne e=tait jamais assez entie`re pour inhiber toutx [' ]| mouvement. sx voix inte=rieure ne le haranguait point, [' ]| elle e=tait douce et me=lodieuse, fre^le cantus firmus [' ]| dans lx polyphonie de sx hallucinations. lx bizarrerie [' ]| de sx gestes ne de=passait jamais unx accent appuye= [' ]| sur leur gra^ce. Bref, unx psychose si limpide et [' ]| imperturbable que Murphy se y sentait attire=, comme [' ]| Narcisse a` sx fontaine. [' ]| lx corps petit e=tait parfait en chaque de=tail, et [' ]| extre^mement hirsute. lx traits e=taient fins, [' ]| re=guliers et agre=ables a` souhait, lx teint olive [' ]| la` ou` il ne e=tait pas bleu de barbe. lx cra^ne, [' ]| grand par rapport au corps normal, immense par rapport [' ]| au sien, cre=pitait de poils raides, e=pais et noirs, [' ]| coupe=s au sinciput par unx seulx me`che e=paisse [' ]| de unx blancheur e=clatante. Monsieur Endon ne se habillait [' ]| jamais, mais allait comme a` lx de=rive a` travers lx [' ]| salles, ve^tu de unx somptueuse robe de chambre [' ]| [' ]| en bysse e=carlate aux revers de soutache noire, de unx [' ]| pyjama en soie de mer noire et de poulaines [' ]| ne=o-me=rovingiennes de unx pourpre sombre. lx doigts [' ]| e=tincelaient de bagnes. Il tenait serre= dans sx [' ]| petit poing lx me=got, dont lx longueur variait selon [' ]| lx heure, de unx excellent cigare. A` sx arrive=e lx matin, [' ]| Murphy le lui allumait et continuait, toutx lx long de [' ]| lx journe=e, a` le lui rallumer. Et cependant lx nuit [' ]| venait sans que il fu^t fume= jusqu'au bout. [' ]| Avec lx e=checs, seulx frivolite= de Monsieur Endon, [' ]| ce e=tait lx me^me chose. A` sx arrive=e lx matin, Murphy [' ]| arrangeait lx pie`ces sur lx e=chiquier dans unx [' ]| coin tranquille quille de une des salles de re=cre=ation, [' ]| marquait sx coup (car il prenait toujours lx blancs), [' ]| se en allait, revenait trouver lx re=ponse ( lx re=ponse!) [' ]| de Monsieur Endon, se en allait, et ainsi de suite toutx [' ]| lx long de lx journe=e. Ils ne se retrouvaient que [' ]| rarement devant lx e=chiquier. Monsieur Endon ne aimait [' ]| pas se arre^ter plus de quelques minutes dans sx fla^nerie, [' ]| et ce e=tai^t la` aussi lx maximum que Murphy osait [' ]| de=rober a` sx devoirs et a` lx vigilante de Bom. [' ]| Chacun marquait donc son. coup en lx absence de lx autre, [' ]| employait lx moments que il lui restait a` inspecter [' ]| lx position, et se en allait. Ainsi lentement lx partie [' ]| se faisait et lx nuit venait sans que unx victoire fu^t [' ]| proche. Cela venait moins de ce que ils e=taient de [' ]| force e=gale, et moins aussi des conditions si peu [' ]| favorables a` la rencontre, que des me=thodes tre`s [' ]| fabiennes que ils adoptaient toutx lx deux. On peut [' ]| juger de combien lx action e=tait peu engage=e par lx [' ]| fait que, apre`s huit ou neuf heures de cette gue=rilla, [' ]| ni lx un ni lx autre ne avait perdu unx pie`ce ni me^me [' ]| e=te= e=chec. Murphy, qui y voyait lx expression de sx [' ]| parente= avec Monsieur Endon, en e=tait content, et [' ]| jouait avec me^me plus de retenue que cela ne lui e=tait [' ]| naturel. [' ]| Il se plaignait ame`rement quand venaient huit heures [' ]| du soir et que il devait quitter lx salles, Monsieur Endon [' ]| et lx autres amis et luminaires, lx chaleur, lx odeur [' ]| de pe=ralde=hyde, pour affronter lx douze heures a` [' ]| passer seulx avec sx moi, sx moi fendu en deux et [' ]| irrachetable, maintenant plus que jamais tel que de [' ]| [' ]| toutx sx courage il l' avait voulut et moins que jamais [' ]| suffisant. lx fin rabaisse en moyens lx chemin, et en [' ]| unx ennui insense=. Et cependant il avait du^ e^tre content [' ]| de entrevoir lx fin. [' ]| lx mansarde, lx air e=pais, lx sommeil, e=taient alors [' ]| ce que il avait de meilleur. Ticklepenny avait de=visse= [' ]| lx base de lx e=chelle, de sorte que maintenant il [' ]| pouvait la ramener derrie`re lui. Ne descendez pas [' ]| par lx e=chelle, Louis, ils l' ont enleve=e. [' ]| Il ne voyait plus lx e=toiles. ce e=tait lx yeux [' ]| baisse=s que il rentrait chez lui du Pavillon Skinner. [' ]| Et lx nuits que il ne faisait pas trop froid pour [' ]| ouvrir lx lucarne; lx e=toiles semblaient toujours [' ]| voile=es, par des nuages ou par lx brouillard ou par [' ]| lx bruine. A` vrai dire, he=las! lx lucarne ne commandait [' ]| que ce lugubre fragment de lx vou^te nocturne appele= lx [' ]| sac a` charbon galactique, qui devait naturellement [' ]| ressembler a` du mauvais temps aux yeux de unx observateur [' ]| aussi mal fichu que Murphy, frileux, fatigue=, exce=de=, [' ]| impatient et de=gou^te= par unx syste`me qui lui [' ]| semblait lx caricature inutile du sien. Oh! il faisait [' ]| des progre`s, lx infortune= Murphy, il avanc^ait lentement. [' ]| Des progre`s! Comme lx dernier des cancres. A` Ce=lia non [' ]| plus il ne pensait plus, quoiqu' il pu^t quelquefois se [' ]| souvenir de en avoir re^ve=. Pour peu que il eu^t pu y [' ]| penser unx peu, il ne aurait petit-e^tre pas eu a` en re^ver. [' ]| Et il me arrivait plus non plus a` se mouvoir dans sx [' ]| esprit. Il en rejetait lx bla^me sur sx corps, affaire= [' ]| par lx fatigue de tant de corve=es. Mais ce e=tait pluto^t a` [' ]| cause de lx autologie objective dont il jouissait depuis [' ]| lx matin par lx procuration du petit Monsieur Endon et [' ]| des autres. ce e=tait pour cela que il se sentait heureux dans [' ]| lx salles et malheureux lor que il devait les quitter. Il ne [' ]| pouvait avoir lx deux choses a` lx fois, ni me^me lx une [' ]| apre`s lx autre. lx principe de lx e=quivalence ne e=pargne [' ]| pas me^me lx chime`res.Il songeait a` lx berceuse [' ]| laisse=e dans Brewery Road, cette aide a` lx vie de lx esprit [' ]| dont il ne se e=tait jamais se=pare= avant. sx livres, [' ]| sx tableaux, sx cartes postales, [' ]| [' ]| sx partitions sx instruments de musique, il les avait [' ]| sacrifie=s tous, en cet ordre, pluto^t que lx berceuse. [' ]| Il y songeait de plus en plus et avec unx inquie=tude [' ]| croissante, a` mesure que lx semaine de service de jour [' ]| touchait a` sx fin et que celle de service de nuit [' ]| approchait. [' ]| sx mansarde, lx air e=pais, lx fatigue, lx nuit, lx heures [' ]| de autologie vicariante, toutx cela lui avait permis de [' ]| se passer de sx berceuse. Mais lx service de nuit [' ]| changerait tout. Alors il ne y aurait plus de apaisement [' ]| par procuration, car Monsieur Endon et lx siens [' ]| dormiraient. Et plus de fatigue, car veiller ne [' ]| saurait le fatiguer. Mais lx matin il se verrait, [' ]| au seuil de toutx lx heures de lumie`re, affame= [' ]| de esprit, soumis de corps, soupirant apre`s lx berceuse. [' ]| lx dimanche, e=tant de sortie, il se rendit pre=cipitamment [' ]| a` Brewery Road. A` unx certain e=gard, a` lx imme=morial [' ]| e=gard, il e=tait fa^che= de ne pas trouver Ce=lia a` [' ]| lx maison. A` toutx lx autres, enchante=. Car eu^t <-> il [' ]| re=pondu a` sx questions ou non, dit lx ve=rite= [' ]| ou menti, elle aurait compris que ce e=tait fini. [' ]| Il ne voulait pas que elle senti^t, pluto^t il ne [' ]| voulait pas e^tre la` quand elle sentirait, combien [' ]| toutx sx agissements amoureux se e=taient e=gare=s; [' ]| comment ils ne avaient servi que a` l' affermir dans [' ]| lx positions auxquelles elle en avait voulu, lx [' ]| positions ou` elle l' avait trouve= et ne avait pas [' ]| su le laisser; comment sx efforts pour en faire [' ]| unx homme l' avaient rendu plus que jamais Murphy; et [' ]| comment en insistant pour vouloir le changer, elle l' avait [' ]| perdu, comme il l' avait pre=venue: "Toi, mx corps, mx [' ]| esprit, ce en est fait de lx un ou de deux, ou de tous." [' ]| Il faisait nuit quand il arriva dans lx mansarde avec [' ]| lx berceuse. Il visita lx e=tage en-dessous, pour se assurer [' ]| que il ne y avait personne, puis il ramena lx e=chelle. [' ]| Presque aussito^t lx gaz commenc^a a` se re=pandre [' ]| dans lx radiateur, lui rappelant que il avait oublie= [' ]| de l' ouvrir dans lx W. C. Cela ne pouvait gue`re [' ]| l' inquie=ter, lui dont lx meilleurs amis tvaieiit [' ]| toujours e=te= lx choses. Il se sentait seulement [' ]| tre`s reconnaissant, que il ne eu^t pas a` descendre [' ]| re=parer sx omission. [' ]| [' ]| Il alluma lx radiateur, se de=shabilla, se assit dans [' ]| lx berceuse mais ne se y attacha pas. Petit a` petit, [' ]| lx oiseau fait sx nid. Quand, sans savoir comment ni [' ]| pourquoi, il revint a` lui, ou pluto^t de lui, il [' ]| vit d'abord lx air, puis sx cuisse moite de sueur, [' ]| puis, comme projete= par Griffith sur lx e=cran muet [' ]| en demi-longueur a` travers unx voile de larmes, [' ]| Ticklepenny, cause peut-e^tre de sx re=veil. [' ]| Murphy ne se de=rangea pas, pas plus que on ne [' ]| se de=range pour unx animal, ou que unx animal pour [' ]| vous. lx curiosite=s instinctives aussi, de savoir [' ]| depuis combien de temps Ticklepenny e=tait la`, ce [' ]| que il venait faire a` cette heure morte, comment [' ]| il avait pu effectuer sx intrusion en lx absence [' ]| de lx e=chelle, etc., e=taient trop indolentes pour [' ]| se de=charger en paroles. [' ]| ~~ Je ne pouvais fermer lx oeil, dit Ticklepenny. [' ]| Vous e^tes mx seulx copain dans ce bordel. je appelle, [' ]| unx fois, deux fois, trois fois. Je jette mx pelote [' ]| contre lx trappe, unx fois, deux fois, trois fois, [' ]| de toutx mx forces. Je me inquie`te. Je cours chercher [' ]| mx petit marchepied. [' ]| ~~ Si je faisais mettre unx verrou a` lx trappe, dit [' ]| Murphy, je suppose que mx copains viendraient me [' ]| rendre visite par lx lucarne. [' ]| ~~ Vous e^tes formidable, dit Ticklepenny, roupillant [' ]| comme c^a lx yeux grands ouverts, comme unx hibou, [' ]| ne est <-> ce pas? [' ]| ~~ Je ne roupillais pas, dit Murphy. [' ]| ~~ Oh, dit Ticklepenny. Alors vous me avez entendu? [' ]| Murphy regarda Ticklepenny. [' ]| ~~ Oh, dit Ticklepenny, simplement recueilli alors, [' ]| ou plonge= dans unx re^verie, des fois? [' ]| ~~ Pour qui me prenez <-> vous? dit Murphy. unx agre=ge= [' ]| en philosophie? [' ]| ~~ Alors quoi? dit Ticklepenny. Si ce ne est pas [' ]| unx question indiscre`te. [' ]| ~~ Je ne sais pas exactement ce que vous voulez, dit [' ]| Murphy, mais je puis vous assurer que je ne peux [' ]| rien pour vous que unx autre ne fasse infiniment mieux. [' ]| Alors pourquoi rester? [' ]| ~~ Ce ne est pas pour vous offenser, dit Ticklepenny, [' ]| [' ]| mais je jure que toutx a` lx heure vous e=tiez Clarke [' ]| toutx crache=. [' ]| Clarke e=tait depuis trois semaines dans unx stupeur catatonique. [' ]| ~~ Sauf lx caquet, dit Ticklepenny. [' ]| Clarke re=pe=tait pendant des heures lx phrase: "Monsieur [' ]| Endon est tre`s supe=rieur." [' ]| lx expression de plaisir que Murphy de=daignait de [' ]| cacher effraya Ticklepenny a` unx tel point que il [' ]| renonc^a a` sx projet et se appre^ta a` se en aller, [' ]| juste au moment ou` Murphy commenc^ait a` trouver sx [' ]| pre=sence moins de=place=e. Vivement, a` reculons, [' ]| il se engouffra dans lx trappe et de=gringola lx e=chelle [' ]| jusqu'a` ce que sx cou fu^t au niveau dit plancher. [' ]| Puis il se arre^ta et dit: [' ]| ~~ Prenez garde. [' ]| ~~ Dans quel sens? dit Murphy. [' ]| ~~ Prenez garde a` lx petite sante=, dit Ticklepenny. [' ]| ~~ Dans quel sens vous ai <-> je rappele= Clarke? dit Murphy. [' ]| ~~ Prenez <-> vous bien en main, dit Ticklepenny. Bonne nuit. [' ]| Et en effet lx nuit de Murphy fut bonne, peut-e^tre [' ]| lx meilleure depuis que lx nuits, il y avait si longtemps, [' ]| se prirent a` e^tre mauvaises, et cela moins a` cause [' ]| de lx berceuse retrouve=e que parce que lx moi que il [' ]| aimait avait lx aspect, me^me a` lx oeil grossier de Ticklepenny, [' ]| de unx alie=nation re=elle. Ou, plus exactement, confe=rait [' ]| cet aspect sur lx moi que il hai+ssait. @@@@@| [' ]| Ou` maintenant? Quand maintenant? [' ]| Qui maintenant? Sans me le demander. [' ]| Dire je. Sans le penser. Appeler c^a des [' ]| questions, des hypothe`ses. Aller de l' avant, [' ]| appeler c^a aller, appeler c^a de l' avant. Se [' ]| peut <-> il que unx jour, premier pas va, je y sois [' ]| simplement reste=, ou`, au lieu de sortir, selon [' ]| unx vieille habitude, passer jour et nuit aussi [' ]| loin que possible de chez moi, ce ne e=tait pas [' ]| loin. Cela a pu commencer ainsi. Je ne me [' ]| poserai plus de questions. On croit seulement [' ]| se reposer, afin de mieux agir par lx [' ]| suite, ou sans arrie`re-pense=e, et voila` que en [' ]| tre`s peu de temps on est dans lx impossibilite= [' ]| de plus jamais rien faire. Peu importe [' ]| comment cela se est produit. Cela, dire cela, [' ]| sans savoir quoi. Peut-e^tre ne ai <-> je fait que [' ]| ente=riner unx vicil e=tat de fait. Mais je ne ai [' ]| rien fait. je ai lx air de parler, ce ne est pas [' ]| moi, de moi, ce ne est pas de moi. Ces [' ]| quelques ge=ne=ralisations pour commencer. [' ]| Comment faire, comment vais <-> je faire, que [' ]| dois <-> je faire, dans lx situation ou` je suis, [' ]| comment proce=der? Par pure aporie ou [' ]| bien par affirmations et ne=gations infirme=es [' ]| au fur et a` mesure, ou to^t ou tard. Cela [' ]| de unx fac^on ge=ne=rale. Il doit y avoir [' ]| de autres biais. Sinon ce serait a` de=sespe=rer [' ]| de toutx. Mais ce est a` de=sespe=rer de toutx. [' ]| A` remarquer, avant de aller plus loin, de [' ]| l' avant, que je dis aporie sans savoir ce que [' ]| c^a veut dire. Peut <-> on e^tre e=phectique autrement [' ]| que a` sx insu? Je ne sais pas. lx oui [' ]| et non, ce est autre chose, ils me reviendront [' ]| a` mesure que je progresserai, et lx fac^on [' ]| de chier dessus, to^t ou tard, comme [' ]| oiseau, sans en oublier unx seulx. On dit c^a. [' ]| Le fait semble e^tre, si dans lx situation ou` [' ]| je suis on peut parler de faits, non seulement [' ]| que je vais avoir a` parler de choses [' ]| dont je ne peux parler, mais encore, ce qui [' ]| est encore plus inte=ressant, que je, ce qui [' ]| est encore plus inte=ressant, que je, je ne [' ]| sais plus, c^a ne fait rien. Cependant je suis [' ]| oblige= de parler. Je ne me tairai jamais. [' ]| Jamais. [' ]| Je ne serai pas seulx, lx premiers temps. [' ]| Je le suis bien su^r. seulx. ce est vite dit. Il [' ]| faut dire vite. Et sait <-> on jamais, dans unx [' ]| obscurite= pareille? Je vais avoir de lx [' ]| compagnie. Pour commencer. Quelques [' ]| pantins. Je les supprimerai par lx suite. [' ]| Si je peux. Et lx objets, quelle doit e^tre [' ]| lx attitude vis-a-vis des objets? toutx d'abord, [' ]| en faut <-> il? Quelle question. Mais je ne me [' ]| cache pas que ils sont a` pre=voir. lx mieux [' ]| est de ne rien arre^ter a` ce sujet, a` lx avance. [' ]| Si unx objet se pre=sente, pour unx raison ou [' ]| pour unx autre, en tenir compte. La` ou` il [' ]| y a des gens, dit <-> on, il y a des choses. Est <-> ce a` [' ]| dire que en admettant ceux-la` il faut admettre [' ]| celles-ci ? ce est a` voir. Ce que il faut e=viter, [' ]| je ne sais pourquoi, ce est lx esprit de syste`me. [' ]| Gens avec choses, gens sans choses, choses [' ]| sans gens, peu importe, je compte bien [' ]| pouvoir balayer toutx c^a en tre`s peu de [' ]| temps. Je ne vois pas comment. lx plus [' ]| simple serait de ne pas commencer. Mais je [' ]| suis oblige= de commencer. ce est <-> a` <-> dire que [' ]| je suis oblige= de continuer. Je finirai [' ]| peut-e^tre par e^tre tre`s entoure=, dans unx [' ]| capharnau+m. Alle=es et venues incessantes, [' ]| atmosphe`re de bazar. Je suis tranquille, allez. [' ]| Malone est la`. De sx vivacite= mortelle il [' ]| ne reste que peu de traces. Il passe devant [' ]| moi a` des intervalles sans doute re=guliers, [' ]| a` moins que ce ne soit moi qui passe devant [' ]| lui. Non, unx fois pour toutx, je ne bouge [' ]| plus. Il passe, immobile. Mais il sera peu [' ]| question de Malone, de qui il ne y a plus rien [' ]| a` attendre. Personnellement je ne ai pas [' ]| lx intention de me ennuyer. ce est en le voyant, [' ]| lui, que je me suis demande= si nous jetons [' ]| unx ombre. Impossible de le savoir. Il passe [' ]| pre`s de moi, a` quelques pieds, lentement, [' ]| toujours dans lx me^me sens. Je crois bien [' ]| que ce est lui. Ce chapeau sans bords me [' ]| parai^t concluant. Des deux mains il soutient [' ]| sx ma^choire. Il passe sans me adresser lx [' ]| parole. Peut-e^tre que il ne me voit pas. unx [' ]| de ces jours je l' interpellerai, je dirai, je ne [' ]| sais pas, je trouverai, lx moment venu. Il [' ]| ne y a pas de jours ici, mais je me sers de lx [' ]| formule. Je le vois de lx te^te jusqu'a` lx [' ]| taille. Il se arre^te a` lx taille, pour moi. lx [' ]| buste est droit. Mais je ignore si il est debout [' ]| ou a` genoux. Il est peut-e^tre assis. Je le vois [' ]| de profil. Parfois je me dis, Ne se`rait <-> ce [' ]| pas pluto^t Molloy ? ce est peut-e^tre Molloy, [' ]| portant lx chapeau de Malone. Mais il est [' ]| plus raisonnable de supposer que ce est [' ]| Malone, portant sx propre chapeau. Tiens, [' ]| voila` lx premier objet, lx chapeau de [' ]| Malone. Je ne lui vois pas de autres ve^tements. [' ]| Quant a` Molloy, il ne est peut-e^tre pas [' ]| ici. Le pourrait <-> il a` mx insu ? lx endroit [' ]| est sans doute vaste. De faibles lumie`res [' ]| semblent marquer par moments unx [' ]| manie`re de lointain. A` vrai dire, je les crois [' ]| toutx ici, a` partir de Murphy toutx au moins, [' ]| je nous crois toutx ici, mais jusqu'a` pre=sent [' ]| je ne ai apercu que Malone. Autre hypothe`se: [' ]| ils ont e=te= ici, mais ne y sont plus. Je vais [' ]| l' examiner, a` mx fac^on. Y a <-t-> il de autres [' ]| fonds, plus bas ? Auxquels on acce`de par [' ]| celui ci ? Stupide hantise de lx profondeur. [' ]| Y a <-t-> il pour nous de autres lieux pre=vus, [' ]| dont celui ou` je suis, avec Malone, ne est [' ]| que lx narthex ? Moi qui croyais en avoir [' ]| fini des stages. Non, non, je nous sais toutx [' ]| ici pour toujours, depuis toujours. [' ]| Je ne me poserai plus de questions. Ne [' ]| se agit <-> il pluto^t de lx endroit ou` l' on finit de [' ]| de se d ssiper ? unx jour viendra <-t-> il ou` Malone [' ]| ne passera plus devant moi ? unx jour [' ]| viendra <-t-> il ou` Malone passera devant la` [' ]| ou` je avais e=te= ? unx jour viendra <-t-> il ou` unx [' ]| autre passera devant la` ou` je avais e=te= ? Je [' ]| ne ai pas de opinion. [' ]| Si je ne e=tais pas insensible, sx barbe me [' ]| ferait pitie=. Elle tombe en deux maigres [' ]| torsades de longueur ine=gale, de part et [' ]| de autre du menton. Fut <-> il unx temps ou` moi [' ]| aussi je tournais ainsi ? Non, je ai toujours [' ]| e=te= assis a` cette me^me place, lx mains sur [' ]| lx genoux, regardant devant moi comme [' ]| unx grand-duc dans unx volie`re. lx larmes [' ]| ruissellent lx long de mx joues sans que [' ]| je e=prouve lx besoin de cligner lx yeux. [' ]| que est <-> ce qui me fait pleurer ainsi ? De [' ]| temps en temps. Il ne y a rien ici qui puisse [' ]| attrister. ce est peut-e^tre de lx cervelle [' ]| liquifie=e. lx bonheur passe= en toutx cas me est [' ]| comple`tement sorti de lx me=moire, si tant [' ]| est que il y fu^t jamais pre=sent. Si je accomplis [' ]| de autres fonctions naturelles, ce est a` mx [' ]| insu. Rien ne me de=range jamais. Ne=anmoins [' ]| je suis inquiet. Rien ne change ici [' ]| depuis que je suis ici, mais je ne ose en [' ]| conclure que rien ne changera jamais. [' ]| Voyons unx peu ou` ces conside=rations conduisent. [' ]| Je suis, depuis que je suis, ici, mx [' ]| apparitions ailleurs ayant e=te= assure=es par [' ]| des tiers. Pendant ce temps toutx se est passe= [' ]| dans lx plus grand calme, lx ordre lx plus [' ]| parfait, hormis quelques manifestations [' ]| dont lx sens me e=chappe. Non, ce ne est pas [' ]| que leur sens me e=chappe, car lx mien [' ]| me e=chappe toutx autant. toutx ici, non, je ne [' ]| le dirai pas, ne pouvant pas. Je ne dois mx [' ]| existence a` personne, ces lueurs ne sont pas [' ]| de celles qui e=clairent ou bru^lent. ne allant [' ]| nulle part, ne venant de nulle part, Malone [' ]| passe. de ou` me viennent ces notions [' ]| de ance^tres, de maisons ou` l' on allume, lx nuit [' ]| venue, et tant de autres ? je ai cherche= [' ]| partout. Et toutx ces questions que je me [' ]| pose. Ce ne est pas dans unx esprit de [' ]| curiosite=. Je ne peux pas me taire. Je ne ai [' ]| besoin de rien savoir sur moi. Ici toutx est clair. [' ]| Non, toutx ne est pas clair. Mais il faut que [' ]| lx discours se fasse. Alors on invente des [' ]| obscurite=s. ce est de lx rhe=torique. que ont [' ]| elles donc de si e=trange, ces lumie`res [' ]| auxquelles je ne demande de rien signifier, [' ]| presque de de=place= ? Est <-> ce leur irre=gularite=, [' ]| leur instabilite=, leur brillant tanto^t [' ]| fort, tanto^t faible, mais ne de=passant jamais [' ]| lx puissance de une ou deux bougies? Malone, [' ]| lui, parai^t et disparai^t avec unx exactitude [' ]| de me=canique, toujours a` lx me^me distance [' ]| de moi, a` lx me^me vitesse, dans lx me^me [' ]| sens, dans lx me^me attitude. Mais lx jeu des [' ]| lumie`res est vraiment impre=visible. Il faut [' ]| dire que a` unx oeil moins averti que lx mien [' ]| elles e=chapperaient probablement toutx a` [' ]| fait. Mais me^me au mien ne e=chappent <-> elles [' ]| pas par moments ? Elles sont peut-e^tre [' ]| permanentes et fixes, perc^ues par moi avec [' ]| vacillation et par intermittence. je espe`re [' ]| que je aurai lx occasion de revenir sur cette [' ]| question. Mais je dirai de`s maintenant, pour [' ]| plus de su^rete=, que je attends beaucoup de [' ]| ces lumie`res, comme d'ailleurs de toutx e=le=ment [' ]| analogue de incertitude vraisemblable, [' ]| pour me aider a` continuer et e=ventuellement [' ]| a` conclure. Ceci dit, je continue, il le faut. [' ]| Oui, que est <-> ce que je disais, de lx parfaite [' ]| tenue jusqu'a` pre=sent de cet endroit, puis <-> je [' ]| conclure que il en sera toujours ainsi ? Je le [' ]| peux e=videmment. Mais lx seulx fait de me [' ]| poser cette question me laisse songeur. je ai [' ]| beau me dire que elle ne a pas de autre but que [' ]| de alimenter lx discours a` unx moment donne=, [' ]| ou il risque de se e=vanouir, cette excellente [' ]| explication ne me satisfait pas. Se peut <-> il [' ]| que je sois lx proie de unx ve=ritable [' ]| pre=occupation, comme qui dirait unx besoin de [' ]| savoir ? Je ne sais pas. Je vais essayer autre [' ]| chose. Si unx jour unx changement devait [' ]| intervenir, issu de unx principe de de=sordre [' ]| de=ja` dans lx place, ou en chemin vers elle, [' ]| alors quoi. Cela semble de=pendre de lx [' ]| nature du changement en question. Mais [' ]| non, ici toutx changement serait funeste, me [' ]| rame`nerait rue de lx Gai^te= se=ance tenante. [' ]| Autre chose. ne y a <-t-> il vraiment rien de [' ]| change= depuis que je suis ici? Franchment, [' ]| lx main sur lx coeur, attendez, a` mx connaissance, [' ]| rien. Mais lx endroit, je l' ai de=ja` [' ]| signale=, est peut-e^tre vaste, comme il peut [' ]| ne avoir que douze pieds de diame`tre. Pour [' ]| ce qui est de en pouvoir reconnai^tre lx confins, [' ]| lx deux cas se valent. Il me plai^t de [' ]| croire que je en occupe lx centre, mais rien [' ]| ne est moins su^r. En unx sens, il vaudrait [' ]| mieux que je sois assis au bord, puisque je [' ]| regarde toujours dans lx me^me direction. [' ]| Mais tel ne est certainement pas lx cas. Car [' ]| alors Malone, tournant autour de moi [' ]| comme il le fait, sortirait de lx enceinte a` [' ]| chacune de sx re=volutions, ce qui est manifestement [' ]| impossible. Mais au fait, tourne <-t-> il [' ]| vraiment, ou ne fait <-> il que passer devant [' ]| moi, en ligne droite ? Non, il tourne, je le [' ]| sens, et autour de moi, comme lx plane`te [' ]| autour de sx soleil. Si il faisait du bruit, je [' ]| l' entendrais sans cesse, a` droite, dans mx [' ]| dos, a` gauche, avant de le revoir. Mais il [' ]| ne en fait aucun, car je ne suis pas sourd, je en [' ]| ai lx certitude, ce est <-> a` <-> dire lx quasi-certitude. [' ]| Enfin, entre lx centre et lx bord il y a de lx [' ]| marge, et je peux tre`s bien e^tre si quelque [' ]| part entre lx deux. Il est e=galement possible, [' ]| je ne me le cache pas, que je sois moi aussi [' ]| emporte= dans unx mouvement perpe=tuel, [' ]| accompagne= de Malone, comme lx terre de [' ]| sx lune. Je me serais donc plaint sans cause [' ]| du de=sordre des lumie`res, simple effet de [' ]| mx obstination a` les supposer toujours lx [' ]| me^mes et vues du me^me point. toutx est [' ]| possible, ou presque. Mais lx plus simple [' ]| vraiment est de me conside=rer comme fixe [' ]| et au centre de cet endroit, quelles que en [' ]| soient lx forme et l' e=tendue. Cela me est aussi [' ]| lx plus agre=able sans doute. En somme: [' ]| aucun changement depuis que je suis ici, [' ]| apparemment; de=sordre des lumie`res [' ]| peut-e^tre unx illusion; toutx changement a` [' ]| craindre; incompre=hensible inquie=tude. @@@@@| [' ]| Que je ne sois pas comple`tement sourd [' ]| est ce qui ressort clairement des bruits qui [' ]| me parviennent. Car si lx silence ici est [' ]| presque total, il ne l' est pas toutx a` fait. Je [' ]| me rappelle lx premier bruit entendu dans [' ]| cet endroit, je l' ai souvent entendu depuis. [' ]| Car je dois supposer unx commencement a` [' ]| mx se=jour ici, ne serait <-> ce que pour lx [' ]| commodite= du re=cit. lx enfer lui-me^me, quoique [' ]| e=ternel, date de lx re=volte de Lucifer. Il [' ]| me est donc loisible, a` lx lumie`re de cette [' ]| lointaine analogie, de me croire ici pour [' ]| toujours, mais non pas depuis toujours. [' ]| Voila` qui va singulie`rement faciliter mx [' ]| expose=. lx me=moire notamment, dont je [' ]| pensais devoir me interdire lx usage, va avoir [' ]| sx mot a` dire, lx cas e=che=ant. ce est au bas [' ]| mot mille mots sur lesquels je ne comptais [' ]| pas. je en aurai peut-e^tre besoin. Donc apre`s [' ]| unx pe=riode de silence immacule=, unx faible [' ]| cri se fit entendre. Je ne sais si Malone [' ]| l' entendit aussi. Je fus surpris, lx mot ne est pas [' ]| trop fort. Apre`s unx si long silence unx petit [' ]| cri, aussito^t e=touffe=. Quant a` savoir quel [' ]| genre de cre=ature le poussa et le pousse [' ]| toujours, si ce est lx me^me, de loin en loin, [' ]| impossible. Pas unx e^tre humain en toutx cas, [' ]| il ne y a pas de e^tres humains ici, ou, si il y en [' ]| a, ils ont fini de crier. Est <-> ce Malone lx [' ]| coupable ? Est <-> ce moi ? Ne serait <-> ce que unx [' ]| simple vesse, il en est de de=chirantes ? [' ]| De=plorable manie, de`s que il se produit [' ]| quelque chose, de vouloir savoir quoi. Si [' ]| seulement je ne e=tais pas dans lx obligation de [' ]| manifester. Et pourquoi parler de cri? ce est [' ]| peut-e^tre unx chose qui se brise, deux choses [' ]| qui se heurtent. Il y a des bruits ici, de temps [' ]| en temps, que cela suffise. Ce cri pour commencer, [' ]| puisqu' il fut lx premier. Et de autres,assez [' ]| diffe=rents. Je commence a` les connai^tre. [' ]| Je ne les connais pas toutx. On peut [' ]| mourir a` soixante et dix ans sans avoir [' ]| jamais eu lx possibilite= de admirer lx come`te [' ]| de Halley. [' ]| Cela me aiderait, puisqu' a` moi aussi je dois [' ]| attribuer unx commencement, si je pouvais [' ]| le situer par rapport a` celui de mx demeure. [' ]| Ai je attendu quelque part ailleurs que cet [' ]| endroit fu^t pre^t a` me recevoir ? Ou est <-> ce [' ]| lui qui a attendu que je vinsse le peupler ? [' ]| Au point de vue de lx utilite=, ce est lx premie`re [' ]| de ces hypothe`ses de loin lx meilleure, [' ]| et je aurai souvent lx occasion de me en re=clamer. [' ]| Mais elles sont de=plaisantes toutx lx [' ]| deux. Je dirai donc que nos commencements [' ]| coi^ncident, que cet endroit fut fait pour [' ]| moi, et moi pour lui, au me^me instant. Et [' ]| lx bruits que je ne connais pas encore sont [' ]| ceux qui ne se sont pas encore fait entendre. [' ]| Mais ils ne changeront rien. lx cri ne a rien [' ]| change=, me^me lx premie`re fois. Et mx surprise? [' ]| Je devais me y attendre. [' ]| Il serait sans doute temps que je donne [' ]| unx compagnon a` Malone. Mais je parlerai [' ]| d'abord de unx incident qui ne se est produit [' ]| que unx seulx fois, jusqu'a` pre=sent. je en [' ]| attends lx retour sans impatience. Deux [' ]| formes donc, oblongues comme lx homme, [' ]| sont entre=es en collision devant moi. Elles [' ]| sont tombe=es et je ne les ai plus vues. je ai [' ]| naturellement pense= au pseudo-couple [' ]| Mercier-Camier. lx prochaine fois que elles [' ]| entreront dans lx champ, allant lentement [' ]| lx une vers lx autre, je saurai que elles vont se [' ]| hcurter, tomber et disparai^tre, et cela me [' ]| permettra peut-e^tre de les observer mieux. [' ]| Ce ne est pas vrai. Je vois Malone aussi mal [' ]| que lx premie`re fois. ce est que, regardant [' ]| toujours dans lx me^me direction, je ne peux [' ]| voir, je ne dirai pas distinctement, mais [' ]| aussi distinctement que lx visibilite= le [' ]| permet, que ce qui se passe droit devant moi, [' ]| ce est <-> a <-> dire, en lx occurrence, lx collision, [' ]| suivie de lx chute et de lx disparition. Leur [' ]| approche, je ne la verrai jamais que confusement, [' ]| du coin de lx oeil, et de quel oeil. Car [' ]| elles aussi ont du^ arriver en ligne courbe et. [' ]| bien entendu toutx pre`s de moi. Car lx [' ]| visibilite=, a` moins que ce ne soit lx e=tat de mx [' ]| vue, ne me permet de voir que ce qui est [' ]| toutx pre`s de moi. je ajouterai que mx sie`ge [' ]| semble e^tre quelque peu sure=leve=, par rapport [' ]| au niveau du sol environnant, si ce est [' ]| du sol. ce est peut-e^tre de lx eau, ou quelque [' ]| autre liquide. De sorte que, pour voir dans [' ]| lx meilleures conditions ce me^me qui se [' ]| passe droit devant moi, je devrais baisser unx [' ]| peu lx yeux. Mais je ne baisse plus lx yeux. [' ]| En somme: je ne vois que ce qui se pre=sente [' ]| droit devant moi, je ne vois que ce qui se [' ]| pre=sente toutx pre`s de moi; ce que je vois lx [' ]| mieux, je le vois mal. [' ]| Pourquoi me suis <-> je fait repre=senter [' ]| parmi lx hommes, dans lx lumie`re ? Il me [' ]| semble que je ne y e=tais pour rien. Passons. [' ]| Je les vois encore, mx de=le=gue=s. Ils me en [' ]| ont raconte= sur lx hommes, sur lx lumie`re. [' ]| Je ne ai pas voulu les croire. ne empe^che que il [' ]| me en est reste=. Mais ou`, quand, par quelle [' ]| voie, me suis <-> je entretenu avec ces messieurs? [' ]| Sont <-> ils venus me de=ranger ici ? [' ]| Non, ici personne ne me a jamais de=range=. [' ]| Ailleurs alors. Mais je ne ai jamais e=te= [' ]| ailleurs. Cela ne peut cependant e^tre que [' ]| de eux que je ai appris ce que je sais sur lx [' ]| hommes et leur fac^on de se en arranger. ce est [' ]| peu de chose. Je me en serais passe=. Je ne [' ]| dis pas que cela ne servira jamais a` rien. Je [' ]| saurai l' utiliser, si il le faut. Cela me est de=ja` [' ]| arrive=. Ce qui me laisse perplexe, ce est de [' ]| devoir ces connaissances a` des gens avec qui [' ]| je ne ai jamais pu entrer en communication. [' ]| Enfin le fait est la`. A` moins que ce ne soient [' ]| des connaissances inne=es, comme celles [' ]| ayant trait au bien et au mal. Cela me [' ]| semble peu vraisemblable. unx connaissance [' ]| inne=e de mx me`re, par exemple, est <-> ce [' ]| concevable ? Pas pour moi. Ce sont ces [' ]| messieurs qui me ont parle= de elle. ce e=tait un de [' ]| leurs sujets pre=fe=re=s. Ils me ont e=galement [' ]| affranchi sur Dieu. Ils me ont dit que ce est [' ]| de lui que je rele`ve en dernie`re analyse. Ils [' ]| le tenaient de sx repre=sentants a` Bally je [' ]| ne sais plus quoi, endroit qui, a` les en croire, [' ]| me aurait inflige= lx jour. Et de soutenir mordicus [' ]| que ce e=tait la` unx beau cadeau. Mais [' ]| ce e=taient surtout mx semblables que ils [' ]| voulaient me faire avaler. Ils y mettaient unx [' ]| ze`le et unx acharnement incroyables. Je ne [' ]| me rappelle rien de ces entretiens. Je ne [' ]| devais pas y comprendre grand' chose. Mais [' ]| je ai retenu quelques descriptions malgre= [' ]| moi. Ils me faisaient des cours sur lx amour, [' ]| sur lx intelligence, pre=cieux, pre=cieux. Il doit [' ]| y avoir longtemps de toutx c^a. Ce sont eux [' ]| aussi qui me ont appris a` compter, a` raisonner. [' ]| Ce sont des trucs qui me ont rendu des [' ]| services, je ne dirai pas lx contraire, des [' ]| services dont je ne aurais pas eu besoin si on [' ]| me avait laisse= tranquille. je en use encore, [' ]| pour me gratter. Sales types, lx poches [' ]| pleines de venins et de caute`res. ce e=taient [' ]| peut-e^tre des cours par correspondance. [' ]| Pourtant je ai lx impression de les avoir vus. [' ]| Sur des photos peut-e^tre. Depuis quand ce [' ]| bourrage de cra^ne a <-t-> il cesse= ? Et a <-t-> il [' ]| cesse= ? Encore quelques questions, lx [' ]| dernie`res. Est <-> ce seulement lx accalmie ? Ils [' ]| e=taient quatre ou cinq a` me harceler, sous [' ]| lx pre=texte de me faire leur rapport. lx un [' ]| de eux en particulier, de nom Basile je crois, [' ]| me inspirait unx forte re=pugnance. Sans [' ]| ouvrir lx bouche, rien que en me fixant avec [' ]| sx yeux e=teints de avoir tant vu, il me [' ]| rendait chaque fois unx peu plus tel que il me [' ]| voulait. Tapi dans lx te=ne`bres, me regarde <-t-> il [' ]| encore ? Usurpe <-t-> il encore mx nom, [' ]| celui que ils me ont colle=, dans leur sie`cle, [' ]| patient, de saison en saison ? Non, non, ici [' ]| je suis en su^rete=, me amusant a` chercher qui [' ]| a pu me infliger ces blessures insignifiantes. [' ]| lx autre vient droit sur moi. Il fait sx [' ]| entre=e comme au travers de lourdes tentures, [' ]| avance de quelques pas encore, me [' ]| regarde, puis se retire a` reculons. Ploye=, il [' ]| semble porter a` bout de bras des objets [' ]| pesants, je ne sais lesquels. Ce que je vois [' ]| lx mieux de lui, ce est sx chapeau. lx [' ]| sommet en est toutx use=, comme unx vieille [' ]| semelle, laissant passer quelques cheveux [' ]| gris. sx regard, leve= assez longuement vers [' ]| moi, je le sens implorant, comme si je pouvais [' ]| faire quelque chose pour lui. Autre [' ]| impression, non moins fausse probablement: [' ]| il me apporte des pre=sents et ne ose les donner. [' ]| Il les remporte, ou bien il les la^che et [' ]| ils disparaissent. Il ne vient pas souvent, je [' ]| ne peux e^tre plus pre=cis, mais a` coup su^r [' ]| re=gulie`rcment. sx visite ne a jamais coi+ncide=, [' ]| jusqu'a` pre=sent, avec lx passage de Malone. [' ]| Mais cela arrivera peut-e^tre. Ce ne serait [' ]| pas force=ment unx entorse a` lx ordre qui [' ]| re`gne ici. Car si je suis en mesure de calculer [' ]| a` quelques pouces pre`s lx orbite de Malone, [' ]| en admettant que il passe a` trois pieds [' ]| de moi, ce qui ne est pas su^r, par contre je [' ]| ne posse`de sur lx parcours de lx autre que unx [' ]| notion des plus confuses, vu lx impossibilite= [' ]| ou` je suis, non seulement de mesurer lx [' ]| temps, ce qui suffit de=ja` a` empe^cher toutx [' ]| calcul a` ce sujet, mais aussi de comparer [' ]| leurs vitesses de de=placement respectives. [' ]| je ignore donc si je aurai jamais lx avantage [' ]| de les voir toutx lx deux ensemble. Mais je incline [' ]| a` croire que oui. Car si je ne devais [' ]| jamais les voir ensemble, il faudrait que [' ]| devant moi Malone succe`de a` lx autre, ou le [' ]| pre=ce`de, toujours dans lx me^mes de=lais [' ]| exactement. Non, je me trompe. Car lx de=calage [' ]| peut tre`s bien varier (et il me semble [' ]| que ce est li cas) sans que il soit jamais [' ]| supprime= toutx a` fait. Cet intervalle vacillant [' ]| me engage ne=anmoins a` penser que mx deux [' ]| fide`les se rencontreront unx jour, se heurteront [' ]| et peut-e^tre se renverseront. je ai dit [' ]| que ici toutx se re=pe`te to^t ou tard, non, je allais [' ]| le dire, puis je me suis ravise=. Mais lx [' ]| rencontres ne font <-> elles pas exception a` cette [' ]| re`gle ? lx seulx rencontre dont je aie e=te= [' ]| te=moin, il y a fort longtemps, ne se est pas [' ]| renouvele=e encore. Ce fut peut-e^tre lx fin de [' ]| quelque chose. Et je serai peut-e^tre [' ]| de=barrasse= de Malone et de lx autre, non pas [' ]| que ils me de=rangent, lx jour ou` je les verrai [' ]| ensemble, ce est <-> a` <-> dire en collision. [' ]| Malheureusement il ne y a pas que eux qui circulent [' ]| ici. de autres viennent vers moi, passent [' ]| devant moi, tournent autour de moi. Sans [' ]| doute ne les connais <-> je pas toutx encore. Ils [' ]| ne me de=rangent pas, je ne le re=pe=terai [' ]| jamais assez. Mais a` lx longue cela pourrait [' ]| devenir fastidieux. Je ne vois pas comment. [' ]| Mais lx cas est a` envisager. On met des [' ]| choses en branle sans se soucier du moyen [' ]| de les faire cesser. Afin de parler. On se met [' ]| a` parler comme si l' on pouvait se arre^ter en [' ]| le voulant. ce est bien ainsi. lx recherche du [' ]| moyen de faire cesser lx choses, taire sx [' ]| voix, est ce qui permet au discours de se [' ]| poursuivre. Non, je ne dois pas essayer de [' ]| penser. Dire simplement ce que il en est, ce est [' ]| pre=fe=rable. lx choses, lx figures, lx bruits, [' ]| lx lumie`res, dont mx ha^te de parler affuble [' ]| la^chement cet endroit, il faut de toutx [' ]| facon, en dehors de toutx question de [' ]| proce=de=, que je arrive a` les en bannir. Souci de [' ]| ve=rite= dans lx rage de dire. de ou` lx inte=re^t [' ]| de lx possibilite= de unx de=barras par voie de [' ]| rencontre. Mais doucement. D'abord salir, [' ]| ensuite nettoyer. [' ]| Si je me occupais unx peu de moi, pour [' ]| changer. je y serai accule= to^t ou tard. Cela [' ]| semble impossible, au premier abord. Me [' ]| faire charrier, moi, dans lx me^me tombereau [' ]| que mx cre=atures ? Dire de moi que je vois [' ]| ceci, que je sens cela, que je crains, espe`re, [' ]| ignore, sais? Oui, je le dirai, et de moi seulx. [' ]| Impassible, immobile, muet, soutenant sx [' ]| ma^choire, Malone tourne, e=tranger pour [' ]| toujours a` mx faiblesses. En voila` unx qui [' ]| ne est pas comme moi je ne saurai jamais ne [' ]| pas e^tre. je ai beau ne pas bouger, ce est lui [' ]| lx dieu. Et lx autre. Je lui ai pre^te= des yeux [' ]| implorants, des offrandes pour moi, unx besoin [' ]| de aide. Il ne me regarde pas, ne me [' ]| connai^t pas, ne manque de rien. Moi seulx [' ]| suis homme et toutx lx reste divin. @@@@@| [' ]| lx air, lx air, essayons voir ce que il y a a` [' ]| tirer de ce vieux the`me. de unx gris toutx juste [' ]| transparent dans mx voisinage imme=diat, [' ]| en dehors de ce cercle charme= il se e=tale en [' ]| fines nappes impe=ne=trables, de unx ton a` peine [' ]| plus fonce=. Est <-> ce moi qui jette cette faible [' ]| clarte= qui me permet de distinguer ce qui se [' ]| passe sous mx nez ? Je ne vois pas lx utilite= [' ]| de le supposer, pour lx moment. lx nuit [' ]| lx plus profonde se laisse percer a` lx longue, [' ]| jusqu'a` unx certain point, je l' ai entendu [' ]| dire, sans lx aide de autre lumie`re que celle [' ]| du ciel noirci et de lx terre elle-me^me. Ici [' ]| rien de nocturne. Ce gris, pour e^tre d'abord [' ]| te=ne=breux, puis franchement opaque, ne en [' ]| est pas moins de unx assez forte luminosite=. [' ]| Mais au fait, cet e=cran ou` mx regard se [' ]| bute, toutx en persistant a` y voir de lx air, ne [' ]| serait <-> ce pas pluto^t lx enceinte, de unx densite= [' ]| de plombagine ? Pour tirer cette question [' ]| au clair je aurais besoin de unx baton ainsi que [' ]| des moyens de me en servir, celui-la` e=tant [' ]| peu de chose en lx absence de ceux-ci, et [' ]| inversement. je aurais besoin aussi, je le note [' ]| en passant, de participes futurs et conditionnels. [' ]| Alors je le lancerais, tel unx javelot, [' ]| droit devant moi, et ce qui me cerne de si [' ]| pre`s et me empe^che de voir, je saurais si ce est [' ]| du vide toujours, ou si ce est du plein, selon [' ]| lx bruit que je entendrais. Ou, sans le la^cher, [' ]| pour ne pas me exposer a` le perdre pour [' ]| toujours, je me en servirais comme de unx [' ]| e=pe=e et frapperais de estoc soit lx air, soit lx [' ]| muraille. Mais lx e=poque des ba^tons est re=volue, [' ]| ici je ne peux compter strictement que [' ]| sur mx corps, mx corps incapable du [' ]| moindre mouvement et dont lx yeux [' ]| eux-me^mes ne peuvent plus se fermer comme [' ]| ils le faisaient autrefois, d'apre`s Basile et [' ]| consorts, pour me reposer de voir et de ne [' ]| pouvoir voir ou simplement pour me aider a` [' ]| dormir, ni se de=tourner, ni se baisser, ni se [' ]| lever au ciel, toutx en restant ouverts, mais [' ]| fiont contraints, centre=s et e=carquille=s, de [' ]| fixer sans arre^t lx court couloir devant eux, [' ]| ou` il ne se passe rien, 99% du temps. Ils [' ]| doivent e^tre rouges comme des charbons [' ]| ardents. Je me demande quelquefois si lx [' ]| deux re=tines ne se font pas face. Du reste, [' ]| a` bien y re=fle=chir, ce gris est le=ge`rement [' ]| rose=, comme lx plumage de certains oiseaux, [' ]| dont lx cacatois je crois. [' ]| Que toutx devienne noir, que toutx devienne [' ]| clair, que toutx reste gris, ce est lx gris [' ]| qui se impose, pour commencer, e=tant ce [' ]| que il est, pouvant ce que il peut, fait de clair [' ]| et de noir, pouvant se vider de celui-ci, de [' ]| celui-la`, pour ne e^tre plus que lx autre. Mais [' ]| je me fais peut-e^tre sur lx gris, dans lx gris, [' ]| des illusions. [' ]| Comment, dans ces conditions, fais <-> je [' ]| pour e=crire, a` ne conside=rer de cette ame`re [' ]| folie que lx aspect manuel. Je ne sais pas. Je [' ]| pourrais le savoir. Mais je ne le saurai pas. [' ]| Pas cette fois-ci. ce est moi qui e=cris, moi [' ]| qui ne puis lever lx main de mx genou. [' ]| ce est moi qui pense, juste assez pour e=crire, [' ]| moi dont lx te^te est loin. Je suis Mathieu et [' ]| je suis lx ange, moi venu avant lx croix, [' ]| avant lx faute, venu au monde, venu ici. [' ]| je ajoute, pour plus de su^rete=, ceci. Ces [' ]| choses que je suis, que je vais dire, si je peux, [' ]| ne sont plus, ou pas encore, ou ne furent [' ]| jamais, ou ne seront jamais, ou si elles furent, [' ]| ou si elles ont, ou si elles seront, ne furent [' ]| pas ici, ne sont pas ici, ne seront pas ici, mais [' ]| ailleurs. Mais moi je suis ici.Je suis donc oblige= [' ]| de ajouter encore ceci. Moi que voici, moi [' ]| qui suis ici, qui ne peux pas parler, ne peux [' ]| pas penser, et qui dois parler, donc penser [' ]| peut-e^tre unx peu, ne le peux seulement par [' ]| rapport a` moi qui suis ici, a` ici ou` je suis, [' ]| mais le peux unx peu, suffisamment, je ne [' ]| sais pas comment, il ne se agit pas de cela, [' ]| par rapport a` moi qui fus ailleurs, qui serai [' ]| ailleurs, et a` ces endroits ou` je fus, ou` je [' ]| serai. Mais je ne ai jamais e=te= ailleurs, quelque [' ]| incertain que soit lx avenir. Et lx plus [' ]| simple est de dire que ce que je dis, ce que [' ]| je dirai, si je peux, se rapport a` lx endroit [' ]| ou` je suis, a` moi qui y suis, malgre= lx impossibilite= [' ]| ou` je suis de y penser, de en parler, a` [' ]| cause de lx ne=cessite= ou` je suis de en parler, [' ]| donc de y penser peut-e^tre unx peu. Autre [' ]| chose: ce que je dis, ce que je dirai peut-e^tre, [' ]| a` ce sujet, a` mx sujet, au sujet de mx [' ]| demeure, est de=ja` dit, puisque, e=tant ici [' ]| depuis toujours, je y suis encore. Enfin unx [' ]| raisonnement qui me plai^t, digne de mx [' ]| situation. Je ne ai donc pas de inquie=tude a` [' ]| avoir. Cependant je suis inquiet. Je ne vais [' ]| donc pas au de=sastre, je ne vais nulle part, [' ]| mx aventures sont termine=es, mx dits dits, [' ]| je appelle c^a des aventures. Cependant je [' ]| sens que non. Et je crains fort, puisqu' il ne [' ]| peut se agir que de moi et de cet endroit, [' ]| que je ne sois encore unx fois en train de y [' ]| mettre fin, en en parlant. Ce qui ne tirerait [' ]| pas a` conse=quence, au contraire, ne e=tait [' ]| lx obligation ou` je serai, unx fois de=barrasse=, [' ]| de recommencer, a` partir de nulle part, de [' ]| personne et de rien, pour y aboutir a` nouveau, [' ]| par des voies nouvelles bien su^r, ou [' ]| par lx anciennes, chaque fois me=connaissables. [' ]| de ou` unx certaine confusion dans lx [' ]| exordes, lx temps de situer le condamne= et [' ]| de en faire lx toilette. Mais je ne de=sespe`re [' ]| pas de pouvoir unx jour me e=pargner, sans me [' ]| taire. Et ce jour-la`, je ne sais pourquoi, je [' ]| pourrai me taire, je pourrai finir, je le sais. [' ]| Oui, lx espoir est la`, encore unx fois, de ne [' ]| pas me faire, de ne pas me perdre, de rester [' ]| ici, ou` je me suis dit e^tre depuis toujours, [' ]| car il fallait vite dire quelque chose, de finir [' ]| ici, ce serait merveilleux. Mais est <-> ce a` [' ]| souhaiter? Oui, ce est a` souhaiter, finir est a` [' ]| souhaiter, finir serait merveilleux, qui que je [' ]| sois, ou` que je sois. [' ]| je espe`re que ce pre=ambule se ache`vera [' ]| biento^t, au profit de l' expose= qui de=cidera [' ]| de moi. Malheureusement je ai peur, comme [' ]| toujours, de aller plus loin. Car aller plus [' ]| loin, ce est me en aller de ici, me trouver, me [' ]| perdre, disparai^tre et recommencer, inconnu [' ]| d'abord, puis peu a` peu tel que toujours, [' ]| dans unx autre endroit, ou` je me dirai [' ]| avoir toujours e=te=, dont je ne saurai rien, ne [' ]| pourrai rien savoir, e=tant dans lx impossibilite= [' ]| de voir, de bouger, de penser, de parler, [' ]| mais dont peu a peu, malgre= ces handicaps, [' ]| je saurai quelque chose, juste assez [' ]| pour que il se ave`re lx me^me que toujours, [' ]| celui qui a lx air fait pour moi et qui ne veut [' ]| pas de moi, celui dont je ai lx air de vouloir [' ]| et dont je ne veux pas, au choix, celui dont [' ]| je ne saurai sans doute jamais si il me engloutit [' ]| ou si il me vomit et qui ne est peut-e^tre [' ]| que lx inte=rieur de mx cra^ne lointain, ou` [' ]| autrefois je errais, maintenant suis fixe, [' ]| perdu de petitesse, ou poussant contre lx [' ]| parois, de mx te^te, de mx mains, de mx [' ]| pieds, de mx dos, de mx poitrine, et toujours [' ]| murmurant mx vieilles histoires, mx [' ]| vieille histoire, comme pour lx premie`re [' ]| fois. Il ne y a donc pas a` avoir peur. Cependant [' ]| je ai peur, peur de ce que mx mots vont [' ]| faire de moi, de mx cachette, encore unx [' ]| fois. ne y a <-t-> il vraiment rien de neuf a` tenter? [' ]| je ai indique= mx espoir, mais il ne est pas se=rieux. [' ]| Et si je parlais pour ne rien dire, mais [' ]| vraiment rien ? Ainsi je e=viterais peut-e^tre [' ]| de e^tre grignote= comme par unx vieux rat [' ]| rassasie=. et mx petit lit a` baldaquin avec, unx [' ]| berceau, ou bien je me ferais grignoter [' ]| moins vite, dans mx vieux berceau, et lx [' ]| chairs arrache=es auraient lx temps de se [' ]| recoller, comme dans lx Caucase, avant de e^tre [' ]| arrache=es a` nouveau. Mais il semble impossible [' ]| de parler pour ne rien dire, on croit y [' ]| arriver, mais on oublie toujours quelque [' ]| chose, unx petit oui, unx petit non, de quoi [' ]| exterminer unx re=giment de dragons. Cependant [' ]| je ne de=sespe`re pas, cette fois-ci, toutx [' ]| en disant qui je suis, ou` je suis, de ne pas [' ]| me perdre, de ne pas partir, de finir ici. Ce [' ]| qui empe^che lx miracle, ce est lx esprit de [' ]| me=thode, auquel je ai e=te peut-e^tre unx peu [' ]| trop sujet. Que Prome=the=e fu^t de=livre= vingt-neuf [' ]| mille neuf cent soixante-dix ans avant [' ]| de avoir purge= sx peine, cela ne me fait bien [' ]| su^r ni froid ni chaud. Car entre moi et ce [' ]| mise=rable qui se moqua des dieux, inventa [' ]| lx feu, de=natura lx argile, domestiqua lx cheval, [' ]| en unx mot obligea lx humanite=, je espe`re [' ]| que il ne y a rien de commun. Mais lx chose [' ]| est a` signaler. En somme: vais <-> je pouvoir [' ]| parler de moi de cet endroit, sans nous [' ]| supprimer ? vais <-> je jamais pouvoir me [' ]| taire ? y a <-t-> il unx rapport entre ces deux [' ]| questions ? On aime lx enjeux. En voila` [' ]| plusieurs, peut-e^tre unx seulx. [' ]| Ces Murphy, Molloy et autres Malone, je [' ]| ne en suis pas dupe. Ils me ont fait perdre [' ]| mx temps, rater mx peine, en me permettant [' ]| de parler de eux, quand il fallait parler [' ]| seulement de moi, afin de pouvoir me taire. [' ]| Mais je viens de dire que je ai parle= de moi, [' ]| que je suis en train de parler de moi. Je [' ]| me en fous de ce que je viens de dire. ce est [' ]| maintenant que je vais parler de moi, pour [' ]| lx premie`re fois. je ai cru bien faire, en [' ]| me adjoignant ces souffre-douleurs. Je me [' ]| suis trompe=. Ils ne ont pas souffert mx douleurs, [' ]| leurs douleurs ne sont rien, a` co^te= des [' ]| miennes, rien que unx petite partie des [' ]| miennes, celle dont je croyais pouvoir me [' ]| de=tacher, pour la contempler. Que maintenant [' ]| ils se en aillent, eux et lx autres, ceux [' ]| qui me ont servi, ceux qui attendent, que ils [' ]| me rendent ce que je leur ai inflige= et [' ]| disparaissent, de mx vie, de mx souvenir, de [' ]| mx hontes, de mx craintes. Voila`, il ne y a [' ]| plus que moi ici, personne ne tourne autour [' ]| de moi, personne ne vient vers moi, devant [' ]| moi personne ne a jamais rencontre= personne. [' ]| Ces gens ne ont jamais e=te=. ne ont jamais [' ]| e=te= que moi et ce vide opaque. Et lx [' ]| bruits ? Non plus, toutx est silencieux. Et lx [' ]| lumie`res, sur lesquelles je comptais tant, [' ]| faut <-> il les e=teindre ? Oui, il le faut, il ne y a [' ]| pas de lumie`res ici. lx gris non plus ne est [' ]| pas, ce est noir que il fallait dire. Ne sont que [' ]| moi, dont je ne sais rien, sinon que je ne en [' ]| ai jamais parle=, et ce noir, dont je ne sais [' ]| rien non plus, sinon que il est noir, et vide. [' ]| Voila` donc ce dont, devant parler, je parlerai, [' ]| jusqu'a` ce que je ne aie plus a` parler. [' ]| C^a donnera ce que c^a donnera. Et Basile et [' ]| consorts ? Inexistants, invente=s pour expliquer [' ]| je ne sais plus quoi. Ah oui. Mensonges [' ]| que toutx c^a. Dieu et lx hommes, lx jour et [' ]| lx nature, lx e=lans du coeur et lx moyen de [' ]| comprendre, la^chement je les ai invente=s, [' ]| sans lx aide de personne, puisqu' il ne y a [' ]| personne, pour retarder lx heure de parler de [' ]| moi. Il ne en sera plus question. @@@@@| [' ]| Moi, dont je ne sais rien, je sais que je ai [' ]| lx yeux ouverts, a` cause des larmes qui en [' ]| coulent sans cesse. Je me sais assis, lx mains [' ]| sur lx genoux, a` cause de lx pression contre [' ]| mx fesses, contre lx plantes de mx pieds, [' ]| contre mx mains, contre mx genoux. [' ]| Contre lx mains ce sont lx genoux qui [' ]| pressent, contre lx genoux lx mains, mais [' ]| que est <-> ce qui presse contre lx fesses, contre [' ]| lx plantes des pieds ? Je ne sais pas. mx [' ]| dos ne est pas soutenu. Je rapporte ces de=tails, [' ]| pour me assurer que je ne suis pas sur [' ]| lx dos, lx jambes plie=es et en lx air, lx yeux [' ]| ferme=s. Il est bon de se assurer de sx position [' ]| corporelle de`s lx de=but, avant de passer [' ]| a` des choses plus importantes. Mais [' ]| que est <-> ce qui indique que je regarde droit [' ]| devant moi, comme je l' ai indique= ? Je me [' ]| sens lx dos droit, lx cou droit et sans torsion [' ]| et la`-dessus lx te^te, bien assise, comme [' ]| sur sx ba^tonnet lx boule du bilboquet. Ces [' ]| comparaisons sont de=place=es. Puis il y a lx [' ]| fac^on de couler des larmes, qui me coulent [' ]| sur toutx lx figure, des yeux aux ma^choires, [' ]| et jusque dans lx cou, comme elles ne sauraient [' ]| le faire, il me semble, sur unx visage [' ]| penche=, sur unx visage renverse=. Mais je ne [' ]| dois pas confondre lx droiture de lx te^te [' ]| avec celle du regard, ni lx plan vertical avec [' ]| lx horizontal. Cette question en toutx cas est [' ]| secondaire, puisque je ne vois rien. Suis <-> je [' ]| ve^tu ? Je me suis souvent pose= cette question, [' ]| puis vite je parlais du chapeau de Malone, [' ]| du manteau de Molloy, du costume de [' ]| Murphy. Si je le suis, Je ne le suis que [' ]| le=ge`rement. Car je sens mx larmes qui me [' ]| rigolent sur lx poitrine, sur lx flancs, lx long [' ]| du dos. Ah oui, je suis vraiment baigne= de [' ]| larmes. Elles se accumulent dans mx barbe [' ]| et de la`, quand elle ne peut plus en contenir [' ]| ~~ non, je ne ai pas de barbe, pas de [' ]| cheveux non plus, ce est unx grande boule [' ]| lisse que je porte sur lx e=paules, sans [' ]| line=aments, sauf lx yeux, dont il ne reste [' ]| plus que lx orbites. Et sans lx lointaine [' ]| e=vidence de mx paumes, de mx plantes, [' ]| dont je ne ai pas encore su me de=barrasser, [' ]| je me donnerais volontiers lx forme, sinon [' ]| lx consistance, de unx oeuf, avec deux trous [' ]| ne importe ou` pour empecher lx e=clatement. [' ]| Car comme consistance ce est pluto^t du [' ]| mucilage. Mais doucement, doucement, sinon [' ]| je ne arriverai jamais. Donc comme possibilite= [' ]| vestimentaire je ne vois gue`re que des [' ]| molletie`res pour lx moment, avec peut-e^tre [' ]| quelques haillons par-ci par-la`. Je ne dirai [' ]| plus de obsce=nite=s non plus. Pourquoi aurais <-> je [' ]| unx sexe, moi qui ne ai plus de nez ? toutx [' ]| cela est tombe=, toutx lx choses qui [' ]| de=passent, avec mx yeux mx cheveux, sans [' ]| laisser de trace, tombe= si bas si loin que je [' ]| ne ai rien entendu, que c^a tombe encore [' ]| peut-e^tre, mx cheveux lentement comme de [' ]| la suie toujours, de lx chute de mx oreilles [' ]| rien entendu. Superflu, petite a^me toujours, [' ]| lx amour je l' ai invente=, lx musique, [' ]| lx odeur du groseiller sauvage, pour me e=viter. [' ]| Des organes, unx dehors, ce est facile a` [' ]| imaginer, de autres, unx Dieu, ce est force=, on les [' ]| imagine, ce est facile, c^a calme lx principal, c^a [' ]| endort, unx instant. Oui, Dieu, je ne y ai pas cru, [' ]| fauteur de calme, unx instant. Je ne ferai plus [' ]| de pauses non plus. Ne puis <-> je donc rien garder [' ]| de toutx ce qui a porte= mx pauvres pense=es, [' ]| ploye= sous mx dires, pendant que moi [' ]| je me cachais ? Ces orbites ruisselantes, je [' ]| vais les se=cher aussi, les boucher, voila`, ce est [' ]| fait, c^a ne coule plus, je suis unx grande [' ]| boule parlante, parlant de choses qui ne existent [' ]| pas ou qui existent peut-e^tre, impossible [' ]| de le savoir, lx question ne est pas la`. [' ]| Ah oui, que je change vite de chanson. Et [' ]| apre`s toutx, pourquoi unx boule, pluto^t [' ]| que autre chose, et pourquoi grande ? Pourquoi [' ]| pas unx cylindre, unx petit cylindre ? [' ]| unx oeuf, unx oeuf moyen ? Non, non, ce est la` [' ]| lx vieille be^tise, je me suis toujours su rond, [' ]| solide et rond, sans oser le dire, sans aspe=rite=s, [' ]| sans ouvertures, invisible peut-e^tre, [' ]| ou grand comme Sirius dans lx Grand Chien, [' ]| ces expressions ne ont pas de sens. Que je [' ]| sois rond et dur, ce est toutx ce qui importe, [' ]| il y a certainement des raisons a` cela, que [' ]| je sois rond et dur, pluto^t que de unx forme [' ]| irre=gulie`re quelconque et susceptible de se [' ]| creuser de se bomber au hasard des chocs, [' ]| mais ce en est fini des raisons. lx reste je [' ]| l' abandonne, dont ce noir ridicule ou` je ai [' ]| cru unx instant pouvoir baigner plus dignement [' ]| que dans lx gris. Quels trucs que ces [' ]| histoires de clarte= et de obscurite=. Et me en [' ]| suis <-> je paye=. Mais est <-> ce que je roule, [' ]| conforme=ment a` mx nature de boule, ou suis <-> je [' ]| en e=quilibre quelque part, sur un de mx [' ]| innombrables po^les ? Je me sens fortement [' ]| tente= de essayer de le savoir. De cette [' ]| pre=occupation si legitime en apparence, quelle [' ]| tranche de discours a` tirer. Mais qui ne me [' ]| serait pas compte=e. Non, entre moi et lx [' ]| droit au silence lx repos vivant, se e=tend lx [' ]| me^me lec^on que toujours, celle que je savais [' ]| bien mais ne ai pas voulu dire, je ne sais [' ]| pourquoi, par crainte du silence peut-e^tre, [' ]| ou croyant que il suffisait de dire ne importe [' ]| quoi, donc de prefe=rence des mensonges, [' ]| afin de rester cache=. Peu importe. Mais [' ]| maintenant je me en vais la dire, mx lec^on, [' ]| si je peux me la rappeler. Sous lx cieux, sur [' ]| lx routes, dans lx villes, dans lx bois, dans [' ]| lx chambres, dans lx montagnes, dans lx [' ]| plaines, au bord des mers, sur lx flots, [' ]| derrie`re mx homuncules, je ne ai pas toujours [' ]| e=te= triste, je ai perdu mx temps, renie= mx [' ]| droits, rate= mx peine, oublie= mx lec^on. Puis [' ]| unx petit enfer a` mx fac^on, pas trop me=chant, [' ]| avec quelques gentils damne=s a` qui [' ]| accrocher mx ge=missements, unx chose qui [' ]| soupire de loin en loin et au loin par e=clairs [' ]| lx pitie= en flammes attendant lx heure de [' ]| nous promouvoir en cendres. Je parle, [' ]| parle, car il le faut, mais je ne e=coute pas, [' ]| je cherche mx lec^on, mx vie que je savais [' ]| autrefois et ne ai pas voulu avouer, de ou` [' ]| peut-e^tre par moments unx le=ger manque de [' ]| limpidite=. Peut-e^tre que cette fois-ci encore [' ]| je ne ferai que chercher mx lec^on, sans pouvoir [' ]| la dire, toutx en me accompagnant dans [' ]| unx langue qui ne est pas lx mienne. Mais [' ]| au lieu de dire ce que je ai eu lx tort de dire, [' ]| ce que je ne dirai plus, ce que je dirai [' ]| peut-e^tre, si je peux, ne ferais <-> je pas mieux de [' ]| dire autre chose, me^me si ce ne est pas encore [' ]| ce que il faut? Je vais essayer, je vais essayer [' ]| dans unx autre pre=sent, me^me si ce ne est pas [' ]| encore lx mien, sans pauses, sans pleurs, [' ]| sans yeux, sans raisons. Mettons donc que je [' ]| sois fixe quoique cela ne ait pas de importance, [' ]| que je sois fixe ou que roulant je change sans [' ]| cesse de place, dans lx airs ou en contact [' ]| avec de autres surfaces ou que tanto^t je [' ]| roule, tanto^t me arre^te, puisque je ne sens [' ]| rien, ni quie=tude ni changement, rien qui [' ]| puisse servir de point de de=part a` unx [' ]| opinion a` ce sujet, ce qui importerait peu si [' ]| je avais quelques connaissances de ordre ge=ne=ral [' ]| et avec c^a lx usage de lx raison mais voila`, [' ]| je ne sens rien, je ne sais rien et pour ce qui [' ]| est de penser, je le fais juste assez pour ne [' ]| pas me taire, on ne peut pas appeler c^a [' ]| penser. Ne mettons donc rien, ni que je [' ]| bouge, ni que je ne bouge pas, ce est plus [' ]| su^r, puisque cela ne a pas de importance, et [' ]| passons aux choses qui en ont. Lesquelles ? [' ]| Cette voix qui parle, se sachant mensonge`re, [' ]| indiffe=rente a` ce que elle dit, trop vieille [' ]| peut-e^tre et trop humilie=e pour pouvoir [' ]| jamais dire enfin lx mots qui la fassent [' ]| cesser, se sachant inutile, pour rien, qui ne [' ]| se e=coute pas, attentive au silence que elle [' ]| rompt, par ou` peut-e^tre unx jour lui reviendra [' ]| lx long soupir clair de avent et de adieu, [' ]| en est <-> elle unx? Je ne poserai plus de questions, [' ]| il ne y a plus de questions, je ne en connais [' ]| plus. Elle sort de moi, elle me remplit, [' ]| elle clame contre mx murs, elle ne est pas lx [' ]| mienne, je ne peux pas l' arre^ter, je ne peux [' ]| pas l' empe^cher, de me de=chirer, de me [' ]| secouer, de me assie=ger. Elle ne est pas lx [' ]| mienne, je ne en ai pas, je ne ai pas de voix [' ]| et je dois parler, ce est toutx ce que je sais, [' ]| ce est autour de cela que il faut tourner, ce est [' ]| a` propos de cela que il faut parler, avec cette [' ]| voix qui ne est pas lx mienne, mais qui ne [' ]| peut e^tre que lx mienne, puisqu' il ne y a que [' ]| moi, ou si il est de autres que moi, a` qui cette [' ]| voix pourrait appartenir, ils ne viennent [' ]| pas jusqu'a` moi, je ne en dirai pas davantage, [' ]| je ne serai pas plus clair. Ils me regardent [' ]| de loin peut-e^tre, je ne y vois pas de inconve=nient, [' ]| du moment que moi je ne les vois pas, [' ]| tel unx visage parmi lx braise, que ils savent [' ]| voue= a` se e=crouler mais ce est trop long, il se [' ]| fait tard, lx yeux se ferment, demain il faut [' ]| se lever to^t. ce est donc moi qui parle, toutx [' ]| seulx, ne pouvant faire autrement. Non, je [' ]| suis muet. A` propos, si je me taisais. que est <-> ce [' ]| qui me arriverait ? Pire que ce qui me arrive? [' ]| Mais ce sont la` encore des questions. [' ]| Voila qui est caracte=ristique. Je ne connais [' ]| pas de questions et il me en sort a` chaque [' ]| instant de lx bouche. Je crois savoir ce que [' ]| ce est. ce est pour que lx discours ne se arre^te [' ]| pas, ce discours inutile qui ne me est pas [' ]| compte=, qui ne me rapproche pas du silence [' ]| de unx syllabe. Mais je suis pre=venu, je ne y [' ]| re=pondrai plus, je ne ferai plus semblant de [' ]| chercher. Je vais peut-e^tre e^tre oblige=, afin [' ]| de ne pas tarir, de inventer encore unx fe=erie, [' ]| avec des te^tes, des troncs, des bras, des [' ]| jambes et toutx ce qui se ensuit, lance=s a` travers [' ]| lx immuable alternative de lx ombre imparfaite [' ]| et de lx clarte= douteuse, comme [' ]| cela me est de=ja` arrive=. Mais je ai bon espoir [' ]| que non. Mais je ai toujours cette ressource. [' ]| Car toutx en de=roulant mx face=ties, lx dernie`re [' ]| fois que cela me est arrive=, ou a` lx autre [' ]| qui passe pour moi, je ne ai pas e=te= inattentif. [' ]| Et je ai cru entendre murmurer [' ]| unx autre moyen de me tirer de affaire, et autrement [' ]| plus agre=able, et je ai me^me pu recueillir, [' ]| sans me arre^ter unx seulx instant de de=biter [' ]| mx dit <-> il, et se dit <-> il, et demanda <-t-> il, et [' ]| re=pondit <-> il, certaines formules des plus [' ]| prometteuses et que en effet je me suis promis [' ]| de mettre a` contribution a` lx premie`re occasion, [' ]| de`s que je en aurais fini de mx troupeau [' ]| de excite=s. Mais toutx se est efface=. Car [' ]| il est difficile de parler, me^me ne importe [' ]| comment, et en me^me temps de porter sx [' ]| attention ailleurs, la` ou` gi^t sx ve=ritable [' ]| inte=re^t, tel que unx faible murmure le de=finit [' ]| par bribes, comme en se excusant de ne pas [' ]| e^tre mort. Et ce que il me a semble= entendre [' ]| alors, touchant ce que je avais a` faire, a` dire, [' ]| pour ne avoir plus rien a` faire, rien a` dire, [' ]| il me a semble= l' entendre a` peine, a` cause [' ]| du bruit que je e=tais en train de faire par [' ]| ailleurs, conforme=ment aux termes mal [' ]| compris de unx damnation obscure. Cependant [' ]| je ai e=te= suffisamment frappe= par certaines [' ]| expressions pour me jurer, toutx en [' ]| continuant a` glapir, de ne jamais les oublier [' ]| et, qui plus est, de faire en sorte que elles en [' ]| engendrent de autres et, se enflant en unx [' ]| toutx irre=cusable, chassent de mx mise=rable [' ]| bouche toutx autre discours, de mx bouche [' ]| use=e en vain de vaines fictions toutx autre [' ]| discours que lx leur, lx bon enfin, lx dernier [' ]| enfin. Mais je ai toutx oublie= et je ne ai [' ]| rien fait, a` moins que je ne sois en train [' ]| de faire quelque chose en ce moment, et [' ]| je le souhaite since`rement. Car si unx [' ]| telle musique a pu me parvenir alors que [' ]| je me de=battais dans unx lourde histoire [' ]| de moribonds se deplac^ant, se entre-choquant, [' ]| se agitant sur place et tombe=s en bre`ves syncopes, [' ]| ne devrait <-> elle pas a` plus forte raison [' ]| se faire entendre a` pre=sent, ou` soi-disant je [' ]| ne suis encombre= que de moi ? Mais ce sont [' ]| encore la` des raisonnements. Et voila` en [' ]| effet que je glisse de=ja`, avant de e^tre a` lx [' ]| dernie`re extre=mite=, vers lx secours de lx [' ]| fable. Si je disais pluto^t babababa, en attendant [' ]| de connai^tre lx ve=ritable emploi de ce [' ]| ve=ne=rable organe ? @@@@@| [' ]| Assez de questions, de [' ]| raisonnements. Je reprends, apre`s des anne=es. [' ]| ce est donc que je me suis tu, que je [' ]| peux me taire. Et voila` ce bruit qui reprend. [' ]| toutx cela ne est pas clair. Je dis anne=es, [' ]| quoiqu' il ne y en ait pas ici. Peu importe lx [' ]| dure=e. Anne=es, ce est unx ide=e a` Basile. [' ]| Longuement, brie`vement, ce est e=gal. je ai garde= lx [' ]| silence, ce est toutx ce qui compte, si c^a [' ]| compte, je ne me rappelle plus si c^a doit [' ]| compter. Et voila` que il me e=chappe a` nouveau. [' ]| Mais quel silence, mx amis, car moi [' ]| aussi je ai des amis quelque part, je le sens, [' ]| par moments, en ce moment, quel silence, [' ]| mx pauvres amis. Et en ve=rite= ce ne est pas [' ]| toutx de garder lx silence, mais il faut voir [' ]| aussi lx genre de silence que on garde. je ai [' ]| e=coute=. Autant parler, tant que a` faire. [' ]| Quelle liberte=. je ai tendu lx oreille vers ce [' ]| qui devait e^tre mx voix toujours, si faible, [' ]| si lointaine, que ce e=tait comme lx mer, [' ]| comme lx terre, unx calme mer lointaine, [' ]| mourant ~~ non, pas de c^a, pas de gre`ve, [' ]| pas de rive, lx mer suffit, assez de galets et [' ]| de sable, assez de lx terre, de lx mer aussi. [' ]| De=cide=ment Basile prend de lx importance. [' ]| Je vais donc l' appeler Mahood pluto^t, je aime [' ]| mieux c^a, je suis bizarre. ce est lui qui me [' ]| racontait des histoires sur moi, vivait pour [' ]| moi, sortait de moi, revenait vers moi, rentrait [' ]| dans moi, me agonissait de histoires. Je [' ]| ne sais pas comment c^a se faisait. je ai [' ]| toujours aime= ne pas savoir, mais Mahood me [' ]| disait que ce ne e=tait pas bien. Lui non plus [' ]| ne savait rien, mais c^a le tracassait. ce est [' ]| sx voix qui se est souvent, toujours, me^le=e [' ]| a` lx mienne, au point quelquefois de la couvrir [' ]| toutx a` fait, jusqu'au jour ou` il me a [' ]| quitte= pour de bon, ou ne a plus voulu me [' ]| quitter, je ne sais pas. Oui, je ne sais pas [' ]| si il est la` en ce moment ou si il est loin, [' ]| mais je ne crois pas me tromper de beaucoup [' ]| en disant que je ne aurai plus a` souffrir [' ]| de sx impertinences. Pendant sx absences, [' ]| je essayais de me ressaisir, de oublier [' ]| ce que il me avait dit, sur moi, sur mx [' ]| malheurs, des malheurs ridicules, des douleurs [' ]| saugrenues, en regard de mx ve=ritable situation, [' ]| de=testable mot. Mais sx voix continuait [' ]| a` te=moigner pour lui, comme tisse=e dans lx [' ]| mienne, me empe^chant de dire qui je e=tais, ce [' ]| que je e=tais, afin de pouvoir me taire, ne plus [' ]| e=couter. Et aujourd' hui encore, pour parler [' ]| encore comme lui, bien que il ne me trouble [' ]| plus sx voix est la`, dans lx mienne, mais [' ]| moins, moins. Et ne e=tait plus renouvele=e [' ]| elle disparai^tra unx jour, je l' espe`re, de lx [' ]| mienne, toutx a` fait. Mais pour cela je dois [' ]| parler, parler. En me^me temps, je ne me le [' ]| cache pas, il peut revenir, ou il peut repartir [' ]| et ensuite revenir. Alors toutx serait a` recommencer. [' ]| Alors mx voix, lx voix, dirait, Tiens, [' ]| je vais raconter unx histoire de Mahood, [' ]| pour me reposer. ce est ainsi que c^a se [' ]| passerait. Elle dirait, Puis, retape=, je me attaquerai [' ]| a` nouveau a lx ve=rite=, avec des forces [' ]| centuple=es. Pour me faire croire que je agissais [' ]| librement. Mais ce ne serait plus mx [' ]| voix, me^me en partie. ce est comme c^a que [' ]| c^a se ferait. Ou lx histoire commencerait toutx [' ]| doucement, insensiblement, comme si de [' ]| rien ne e=tait, comme si il se agissait toujours [' ]| de moi. Mais moi je me serais endormi [' ]| toutx a` fait, lx bouche ouverte, comme [' ]| de habitude, je aurais lx air comme de habitude. [' ]| Et de mx bouche ouverte, endormie, [' ]| couleraient lx mensonges, sur moi. Non, je [' ]| ne dormirais pas, je e=couterais, en pleurant. [' ]| Mais au fait, se agit <-> il de moi en ce moment? [' ]| Par moments il me semble que oui. Puis je [' ]| vois bien que non. Je fais de mx mieux, je [' ]| suis en train de e=chouer, encore unx fois. C^a [' ]| ne me fait rien de e=chouer, je aime bien c^a, [' ]| seulement je voudrais me taire. Pas comme [' ]| je viens de le faire, pour mieux e=couter. [' ]| Mais paisiblement, en vainqueur, sans [' ]| arrie`re-pense=e. Ce serait lx bonne vie, lx [' ]| vie enfin. mx bouche au repos se remplirait [' ]| de salive, mx bouche qui ne en a jamais assez, [' ]| je la laisserais couler avec delices, bavant [' ]| de vie, mx pensum termine=, en silence. [' ]| je ai parle=, je ai du^ parler, de lec^on, ce est [' ]| pensum que il fallait dire, je ai confondu [' ]| pensum et lec^on. Oui, je ai unx pensum a` faire, [' ]| avant de e^tre libre, libre de mx bave, libre [' ]| de me taire, de ne plus e=couter, et je ne sais [' ]| plus lequel. Voila` enfin qui donne unx ide=e [' ]| de mx situation. On me a donne= unx pensum, [' ]| a` mx naissance peut-e^tre, pour me punir [' ]| de e^tre ne= peut-e^tre, ou sans raison spe=ciale, [' ]| parce que on ne me aime pas, et je ai oublie= en [' ]| quoi il consiste. Mais me l' a <-t-> on jamais [' ]| spe=cifie= ? Presse, mx ami, presse bien fort, [' ]| ne abuse pas, mais presse encore unx peu, il [' ]| se agit de toi peut-e^tre. Quelquefois je me [' ]| dis toi, si ce est moi qui parle. Tu touches [' ]| peut-e^tre au but. Apre`s dix mille mots ? [' ]| Enfin, a` unx but, apre`s il y en aura de autres. [' ]| Me parler, je ne me suis pas assez parle=, [' ]| pas assez e=coute=, pas assez re=pondu, pas [' ]| assez console=, je ai parle= pour mx mai^tre, [' ]| je ai dresse= lx oreille pour lx paroles de mx [' ]| mai^tre, jamais venues, ce est bien, mx enfant, [' ]| ce est bien, mx fils, tu peux te arre^ter, [' ]| tu peux disposer, tu peux te en aller, tu es [' ]| acquitte=, tu es gracie=, jamais venues. mx [' ]| mai^tre. Voila` unx filon que il ne faut pas [' ]| perdre de vue. Mais pour lx moment je en [' ]| suis au ~~ au fait, ils sont peut-e^tre plusieurs, [' ]| toutx unx consortium de tyrans, divise=s [' ]| entre eux en ce qui me concerne, en de=libe=ration [' ]| depuis unx bon bout de e=ternite=, me e=coutant [' ]| de temps en temps, puis allant manger [' ]| et jouer aux cartes, au secret, aux frais [' ]| de lx princesse, a` mx insu, a` trai^ner au clair [' ]| ~~ au pensum, lequel sans de=roger je peux [' ]| rapprocher, il me semble, de cette lec^on [' ]| trop vite abandonne=e, trop inconside=re=ment [' ]| ~~ abandonne=e, en me disant que si [' ]| je ai unx pensum a` faire, ce est parce que je [' ]| ne ai pas su dire mx lec^on, et que lorsque [' ]| je aurai fini mx pensum il me restera a` [' ]| dire mx lec^on, et que a` ce moment seulement [' ]| je aurai lx droit de rester tranquillement [' ]| dans mx coin, a` baver et a` vivre, lx bouche [' ]| ferme=e, lx langue inerte, loin de toutx [' ]| de=rangement, de toutx bruit, lx conscience [' ]| tranquille, ce est a` dire vide. Mais c^a ne me avance [' ]| gue`re. Car je tomberais sur lx bon pensum, [' ]| a` force de brasser des vocables, que il me [' ]| resterait a` reconstituer lx bonne lec^on, a` [' ]| moins que lx deux ne se confondent, ce qui [' ]| e=videmment ne est pas impossible non plus. [' ]| Curieuse ide=e d'ailleurs, et fort sujette a` [' ]| caution, que celle de unx ta^che a` accomplir, [' ]| avant de pouvoir e^tre tranquille. Curieuse [' ]| ta^che, que de avoir a` parler de soi. Etrange [' ]| espoir, tourne= vers lx silence et lx paix. [' ]| ne ayant que mx voix, que lx voix, il peut [' ]| sembler naturel, unx fois avale=e lx ide=e [' ]| de obligation, que je y voie unx chose quelconque [' ]| a` dire. Et encore, ne ayant pas de mains, [' ]| peut-e^tre suis <-> je tenu de applaudir, ou [' ]| de appeler lx garc^on, en les frappant lx une [' ]| contre lx autre, ce serait plus piquant, et [' ]| ne ayant pas de pieds, de danser lx carmagnole. [' ]| Mais supposons d'abord, histoire [' ]| de avancer, apre`s nous supposerons autre [' ]| chose, histoire de avancer unx peu plus, que il [' ]| se agisse de unx autre chose a` dire, absente de [' ]| toutx ce que je ai dit jusqu'a` pre=sent. ce est [' ]| unx supposition qui doit pouvoir se de=fendre. [' ]| Mais de la a` vouloir que ce soit unx [' ]| chose sur moi, toutx a` coup c^a semble unx peu [' ]| ose=. Si ce e=tait pluto^t lx louanges de mx [' ]| mai^tre, chante=es, pour que il me pardonne ? [' ]| Ou lx aveu que je suis Mahood apre`s toutx [' ]| et que toutx ces histoires de unx personne [' ]| dont Mahood usurpe lx identite= et empe^che [' ]| lx voix de se faire entendre sont fausses de unx [' ]| bout a` lx autre ? Tiens, Mahood serait <-> il mx [' ]| mai^tre ? Je vais en rester la`, pour lx moment. [' ]| ce est trop de perspectives en si peu [' ]| de temps. De=cide=ment il semble impossible, [' ]| a` ce stade, que je me passe de questions, [' ]| comme je me l' e=tais promis. Non, je me e=tais [' ]| seulement jure= de ne plus en formuler. Qui [' ]| sait ? Je tomberai peut-e^tre, de ici peu, sur [' ]| lx heureux arrangement qui les empe^chera a` [' ]| toutx jamais de se formuler, dans mx, ne [' ]| soyons pas pe=dant, dans mx esprit. Car ce [' ]| que je fais ne se fait pas entie`rement sans [' ]| esprit. Que ce ne soit pas lx mien, je veux [' ]| bien, je y tiens, mais je y puise, enfin je me en [' ]| donne lx air. Riche matie`re, a` exploiter, [' ]| nourricie`re, he= oui, a` sucer jusqu'au coeur, [' ]| propulsive en diable, passionnante au [' ]| demeurant, je en fre=mis, parole de moulin. [' ]| fre=mis et passe, je ai lx temps, de=ja` je oublie, [' ]| he= oui, ce dont il vient de e^tre question, a` [' ]| lx instant, unx chose importante, elle est [' ]| partie, elle reviendra, pas de regrets, toutx [' ]| flambant neuve, unx inconnue, quand je [' ]| serai mieux dispose=, espe=rons <-> le, pour lx [' ]| casse-te^te de premie`re bourre. Que de nous [' ]| depuis quelque temps. je abre`ge. lx mai^tre. [' ]| Je me en suis peu soucie=, trop peu. Assez de [' ]| peut-e^tre aussi. Ce moyen est use=. Je vais [' ]| toutx me interdire, quitte a` passer outre. lx [' ]| mai^tre. Quelques allusions par-ci par-la`, [' ]| comme a` unx satrape, pour me faire [' ]| plaindre. Ils me ve^tirent et me donne`rent [' ]| de lx argent, voila` lx genre, en glissant. Puis [' ]| plus rien. Ou lx patron de Moran, je oublie [' ]| lx nom. Ah oui, certaines choses, faites par [' ]| moi, croyant bien faire, plein de doutes, [' ]| rauque de fatigue, je me les rappelle, pas [' ]| toujours lx me^mes Mais quant a` traiter [' ]| cette histoire unx peu a` fond, avec autant [' ]| de inutile ardeur que par exemple celle du [' ]| soumis, que je espe=rais lx mienne, proche de [' ]| lx mienne, lx chemin de lx mienne, je ne y ai [' ]| jamais songe=. Et si je y songe a` pre=sent, ce est [' ]| que mx histoire a` moi, je de=sespe`re de [' ]| l' atteindre. unx moment de de=couragement, [' ]| a battre pendant que il est chaud. mx [' ]| mai^tre donc, a` le supposer unique a` mx [' ]| image, me veut du bien, lx pauvre, veut [' ]| mx bien, et si il ne a pas lx air de faire [' ]| grand' chose pour ne pas e^tre de=c^u, ce est [' ]| que il ne y a pas grand' chose a` faire, que dis <-> je, [' ]| ce est que il ne y a rien a` faire, sinon il [' ]| l' aurait fait, c^a doit e^tre c^a, mx bon [' ]| mai^tre, mx puissant mai^tre, il y a belle [' ]| lurette, lx pauvre. Autre hypothe`se: il a [' ]| fait lx ne=cessaire, sx volonte= est faite en ce [' ]| qui me concerne (car il a peut-e^tre de autres [' ]| prote=ge=s) et je suis bien sans le savoir. Cas [' ]| un et deux. Je vais me pencher unx peu sur [' ]| lx premier, si je peux. Ensuite je me [' ]| courberai sur lx second, si je tiens encore [' ]| debout. Ceci a toutx lx air de unx anecdote de [' ]| Mahood. Et pourtant non, toutx lx [' ]| histoires de Mahood e=taient sur moi. Mais [' ]| penche <-> toi vite, mx cher, sinon tu vas [' ]| oublier. Le voila` donc navre=, lx malheureux, [' ]| de par mx faute a` moi, pour qui il ne y [' ]| a rien a` faire, alors que il y tient tellement, [' ]| lui qui a lx habitude de commander, et [' ]| de e^tre obe=i. Le voila` donc qui depuis que [' ]| je existe, e=tat du reste que je le crois capable [' ]| de avoir suscite=, me somme de avoir a` e^tre [' ]| bien, a` mx aise quoi, avec autant de [' ]| succe`s que si il se adressait a` de lx matie`re [' ]| inanime=e. Si il ne est pas content de ce [' ]| pane=gyrique, je veux e^tre ~~ je allais dire pendu, [' ]| mais c^a je le veux de toutx manie`re, sans [' ]| restrictions, je allais dire sans constrictions, [' ]| c^a me couperait lx sifflet. Malheureusement [' ]| je ne ai pas de cou. Je veux que tu sois [' ]| bien, tu me entends, voila` ce que il ne cesse [' ]| de me seriner. Et moi de re=pondre, dans [' ]| unx attitude respectueuse, Moi aussi, mx [' ]| prince. Je dis c^a pour lui faire plaisir, il a [' ]| lx air si malheureux. Je suis bon, a` lx [' ]| surface. @@@@@| [' ]| Non, nous ne avons pas de conversation, [' ]| il ne me jette jamais unx parole. Enfin, [' ]| pour e^tre mal tombe= il est mal tombe=. [' ]| Sans doute ne me a <-t-> il pas choisi, on ne a pas [' ]| toujours lx ilote que on veut. Ce que il entend [' ]| par bien, mx bien, ce est encore unx histoire. [' ]| Il est capable de vouloir que je sois [' ]| content, c^a se est vu, parai^t <-> il. Ou que je [' ]| serve a` quelque chose. Ou lx deux a` lx [' ]| fois, dans unx me=li-me=lo incroyable. unx [' ]| peu plus de franchise de sx part, lui qui [' ]| garde naturellement lx initiative, et c^a irait [' ]| peut-e^tre mieux, aussi bien de sx point de [' ]| vue que de celui que il me pre^te. que il [' ]| se explique a` lx fin. Ce ne est pas a` moi de lui [' ]| poser des questions, me^me si je savais ou` [' ]| le joindre. que il me fasse savoir unx fois [' ]| pour toutx ce pre=cise=ment que il veut de [' ]| moi, pour moi. Ce que il veut, ce est mx bien, [' ]| je le sais, enfin je le dis, dans lx espoir de le [' ]| ramener a` de meilleurs sentiments, si il [' ]| existe et, existant, me e=coute. Mais lequel, il [' ]| doit y en avoir plusieurs. lx supre^me peut-e^tre. [' ]| Enfin que il me e=claire, ce est toutx ce que [' ]| je lui demande, pour que je aie au moins lx [' ]| satisfaction de savoir en quoi je laisse a` [' ]| de=sirer. Si il veut que je dise quelque chose, [' ]| pour mx bien bien entendu, que il me dise [' ]| quoi exactement, je le barrirai toutx de [' ]| suite. Il est vrai que il me l' a peut-e^tre de=ja` [' ]| dit cent fois. Eh bien, il ne a que a` me le dire [' ]| unx cent-et-unie`me, cette fois-ci je ferai [' ]| attention. Mais je l' accable peut-e^tre a` tort, [' ]| mx bon mai^tre, il ne est peut-e^tre pas seulx [' ]| comme moi, mx bon mai^tre, pas libre [' ]| comme moi, mais associe= a` de autres, toutx [' ]| aussi bons que lui, voulant mx bien comme [' ]| lui, mais ayant sur ce dernier des vues [' ]| divergentes. toutx lx jours, la`-haut, dans lx [' ]| jours, plusieurs fois par jour, depuis lx heure [' ]| convenue jusqu'a` lx heure convenue, toutx [' ]| e=tant convenu sauf ce que il convient de [' ]| faire de moi, ils se re=unissent, a` mx sujet. [' ]| A` moins que ce ne soient des supple=ants, [' ]| charge=s de e=laborer unx projet d'accord. Que [' ]| pendant ce temps je continue a` e^tre ce que [' ]| je ai toujours e=te=, cela est prefe=rable certe [' ]| a` unx de=cision boiteuse, prise qui sait rien [' ]| que a` lx majorite= absolue, ou issue de unx vil [' ]| ballottage. Eux aussi, pendant ce temps, [' ]| souffrent, chacun suivant sx possibilite=s, [' ]| parce que je ne suis pas bien. Maintenant [' ]| assez la`-dessus. Si cela ne les radoucit pas, [' ]| tant pis pour moi, je peux encore le concevoir. [' ]| Tiens, unx suggestion, pendant que [' ]| je y pense, avant de mieux me employer. Si ils [' ]| me affranchissaient, de guerre lasse ? Peut-e^tre [' ]| que cela me ferait du bien. Je ne vois [' ]| pas comment. Je pourrais peut-e^tre me [' ]| taire, de=finitivement. Non, toutx cela ne est [' ]| pas se=rieux, je suis libre, abandonne=. Voila` [' ]| qui ga^che toutx a` nouveau. Mahood lui-me^me [' ]| me a quitte=, je suis tranquille. toutx [' ]| cette histoire de ta^che a` accomplir, pour [' ]| pouvoir me arre^ter, de mots a` dire, de ve=rite= [' ]| a` retrouver, pour pouvoir la dire, pour [' ]| pouvoir me arre^ter de ta^che impose=e, sue, [' ]| ne=glige=e, oublie=e, a` retrouver, a` acquitter, [' ]| pour ne plus avoir a` parler, plus avoir a` [' ]| entendre, je l' ai invente=e, dans lx espoir de [' ]| me consoler, de me aider a` continuer, de me [' ]| croire quelque part, mouvant, entre unx [' ]| commencement et unx fin, tanto^t avanc^ant, [' ]| tanto^t reculant, tanto^t de=viant, mais en fin [' ]| de compte grignotant toujours du terrain. [' ]| A` balayer. Je ne ai rien a` faire, ce est <-> a` <-> dire [' ]| rien de particulier. je ai a` parler, ce est [' ]| vague. je ai a` parler, ne ayant rien a` dire, [' ]| rien que lx paroles des autres. Ne sachant [' ]| pas parler, ne voulant pas parler, je ai a` parler. [' ]| Personne ne me y oblige, il ne y a personne, [' ]| ce est unx accident, ce est unx fait. Rien [' ]| ne pourra jamais me en dispenser, il ne y a [' ]| rien, rien a` de=couvrir, rien qui diminue ce [' ]| qui demeure a` dire, je ai lx mer a` boire, il [' ]| y a donc unx mer. Ne pas avoir e=te= dupe, [' ]| ce est ce que je aurai eu de meilleur, fait de [' ]| meilleur, avoir e=te= dupe, en voulant ne pas [' ]| l' e^tre, en croyant ne pas l' e^tre, en sachant [' ]| l' e^tre, en ne e=tant pas dupe de ne pas e^tre [' ]| dupe. Car ne importe quoi, c^a ne va pas, c^a [' ]| devrait aller, mais non. ce est unx supplice [' ]| tarabiscote=, impossible a` penser, a` cerner, [' ]| a` sentir, a` subir, oui, insuissable aussi, je [' ]| souffre mal aussi, me^me c^a je le fais mal [' ]| aussi, comme unx vieille dinde mourant [' ]| debout, lx dos charge= de poussins, guette=e [' ]| par lx rats. Vite la suite. Pas de cris surtout, [' ]| de lx urbanite=, du savoir-crever, pendant [' ]| que lx autres rigolent, je les entends [' ]| de ici, c^a pe=tille comme des e=pines, non, [' ]| ce est impossible, ce est moi qui hurle, loin [' ]| derrie`re mx dissertation. Donc pas ne importe [' ]| quoi. Me^me lx histoires de Mahood [' ]| ne sont pas ne importe quoi, toutx en e=tant [' ]| aussi e=trange`res, a` quoi, je ne sais pas, a` [' ]| mx pays, que je ne connais pas, pas plus [' ]| que celui ou` lx hommes vont et viennent, [' ]| chez eux, sur des pistes que ils ont faites [' ]| eux-me^mes, pour pouvoir se rendre visite [' ]| avec plus de commodite= et de expe=dition [' ]| e=claire=s par des luminaires nombreux et [' ]| varie=s pisant sur lx obscurite= a` tour de ro^le, [' ]| de sorte que il ne fait jamais noir, jamais [' ]| de=sert, c^a doit e^tre terrible. Soit. Pas [' ]| ne importe quoi, mais toutx comme, ce est ainsi. [' ]| Mahood. Avant lui il y en avait de autres, [' ]| se prenant pour moi. C^a doit e^tre unx sine=cure [' ]| passant de pe`re en fils, a` en juger par [' ]| leur air de famille. Mahood ne est pas pire [' ]| que sx devanciers. Mais avant de en brosser [' ]| lx portrait, sur pied, il ne en a plus que unx, [' ]| mx prochain repre=sentant en existence [' ]| sera unx cul de jatte, ce est de=cide=, lx jatte [' ]| sur lx te^te et lx cul dans lx poussie`re, a` [' ]| me^me Tellus aux mille mamelles, pour plus [' ]| de douceur. Tiens, ce est unx ide=e, encore [' ]| unx, je arriverai presque peut-e^tre, a` coups [' ]| de mutilations, de ici unx quinzaine de [' ]| ge=ne=rations de homme, a` faire figure de moi, [' ]| parmi lx passants. En attendant, ce est Mahood, [' ]| cette caricature. que est <-> ce que je allais [' ]| dire ? Tant pis, je dirai autre chose, toutx [' ]| c^a se vaut. Mahood. Si apre`s toutx nous ne [' ]| faisions que unx, comme il le veut, malgre= [' ]| mx de=ne=gations ? Si je avais passe= par la` [' ]| ou` selon lui je ai passe=, au lieu de e^tre reste= [' ]| ici essayant de profiter de sx absence [' ]| pour mettre de lx ordre dans mx affaire ? [' ]| Ici, dans mx pays, que fait Mahood ici, [' ]| comment y passe <-t-> il ? Me voila` lance= dans [' ]| unx histoire vaine, nous voila` face a` face, [' ]| Mahood et moi, si nous sommes deux, [' ]| comme je le dis. Je ne l' ai pas vu, je ne le [' ]| vois pas. Il me a dit comment il est, comment [' ]| je suis, toutx me l' ont dit, c^a doit entrer [' ]| pour beaucoup dans leurs attributions. [' ]| Il ne suffit pas que je sache ce que je fais, [' ]| il faut aussi que je sache comment je suis. [' ]| Cette fois-ci je ne ai plus que unx jambe, toutx [' ]| en ayant rajeuni, parai^t <-> il. C^a fait partie [' ]| du programme. me ayant amene= a` lx article [' ]| de lx mort, a` lx gangre`ne se=nile, on [' ]| me enle`ve unx jambe et hop me voila` a` nouveau [' ]| sur pied et fouinant partout, comme unx [' ]| jeune, a` lx recherche de unx cachette. unx [' ]| seulx jambe et puis de autres signes distinctifs, [' ]| humains certes, mais pas exage=re=ment, [' ]| pour ne pas me effaroucher, pour que je me [' ]| laisse se=duire. Il finira par se re=signer, il [' ]| finira par avouer, voila` lx mot de ordre. [' ]| Essayons cette fois-ci avec unx cra^ne de poisson, [' ]| a` pei^ne chevelu, il se laissera peut [' ]| e^tre tenter, voila` ce que ils ont du^ se dire. [' ]| Avec lx unique jambe presque au milieu, c^a [' ]| pourrait lui sourire. lx pauvres. Ils me [' ]| colleraient unx anus artificiel au creux de lx [' ]| main que je ne serais pas la`, vivant de leur [' ]| vie de homme presque, de homme toutx juste, [' ]| de homme assez pour pouvoir e^tre unx vrai, a` [' ]| leur image, unx jour, mx avatars accomplis. [' ]| Pourtant il me a semble= quelquefois e^tre la`, [' ]| moi, aux endroits incrimine=s, croulant sous [' ]| mx attributs de seigneur de lx cre=ation, a` [' ]| bout de voeux de appeler lx cre`ve, cerne= de unx [' ]| bleu e=pinard bruissant de aise. Oui, plus [' ]| de unx fois je ai manque= me prendre pour [' ]| lx autre, au point de souffrir a` sx fac^on, unx [' ]| instant durant. Alors ils ont de=bouche= lx [' ]| champagne. Le voila` des no^tres ! Verda^tre [' ]| de angoisse ! unx vrai petit terrien ! Noye= [' ]| dans lx chlorophylle ! Rasant lx abattoirs ! [' ]| C^a a du^ leur rester sur lx estomac. De bien [' ]| pie`tres missionnaires au fond, au service [' ]| de lx e=phe=ne`re rebondissant. Viens, mx [' ]| agneau, fola^trer parmi nous, ce est vite= [' ]| passe=, tu verras, juste lx temps de faire [' ]| joujou avec unx agnelle, c^a ce est du nanan. [' ]| lx amour, voila unx carotte qui ne a jamais [' ]| rate= je ai toujours du^ enfiler quelqu'un. Et [' ]| ce est dans ce genre de W.C. que il me est [' ]| arrive= de me croire et me^me de me de=culotter. [' ]| Mahood lui-me^me a failli me avoir [' ]| plus de unx fois. je ai e=te= lui unx instant, [' ]| clopinant sur sx bequilles a` travers unx [' ]| nature, ne nous accablons pas, pluto^t maigre [' ]| et, par-dessus lx marche=, soyons juste, peu [' ]| peuple=e au de=part. Apre`s chaque coup de [' ]| be=quille je me arre^te, lx temps de de=vorer unx [' ]| narcotique et de mesurer lx chemin parcouru, [' ]| lx chemin a` parcourir. mx te^te est [' ]| la` aussi, large a` lx base, aux pentes chauves, [' ]| se terminant en fai^te de toit, comble de [' ]| lx e=difice, parseme=e de longs poils flottants [' ]| comme ceux qui poussent sur lx grains de [' ]| beaute=. Rien a` faire, je suis sucrement bien [' ]| informe=. Avouez que ce e=tait tentant. je ai dit [' ]| unx instant, ce e=tait peut-e^tre des anne=es. Puis [' ]| je ai retire= mx adhe=sion, c^a devenait [' ]| grotesque. je avais de=ja` fait unx bonne dizaine [' ]| de pas, si on peut appeler c^a des pas, non [' ]| pas en ligne droite bien su^r, mais selon unx [' ]| courbe fort prononce=e, laquelle, sans [' ]| peut-e^tre me ramener pre=cise=ment a` mx point [' ]| de de=part, semblait destine=e a` me le faire [' ]| fro^ler de fort pre`s, pour peu que je me y [' ]| maintinsse. Je me e=tais probablement empe^tre= [' ]| dans unx sorte de spirale renverse=e, je veux [' ]| dire dont lx boucles, au lieu de prendre de [' ]| plus en plus de ampleur, devaient aller en [' ]| re=tre=cissant, jusqu'a` ne plus pouvoir se [' ]| poursuivre, vu lx espace de espe`ce ou` je e=tais [' ]| cense= me trouver. A` ce moment-la`, dans, [' ]| lx impossibilite= mate=rielle de aller plus loin, [' ]| je aurais e=te= sans doute oblige= de me arre^ter, [' ]| quitte a` lx rigueur a` repartir aussito^t en [' ]| sens inverse, ou beaucoup plus tard, en me [' ]| devissant en quelque sorte, apre`s me e^tre [' ]| serre= a` bloc. Ce qui aurait constitue= unx [' ]| expe=rience riche en inte=re^t et en nouveaute=, [' ]| si il est vrai, comme je me le suis [' ]| laisse= dire, ne pouvant faire autrement, que [' ]| me^me lx chemin lx plus terne a unx toutx [' ]| autre allure, unx toutx autre terne, au retour [' ]| que a` l' aller, et inversement. Inutile de biaiser, [' ]| je sais unx tas de choses. Mais ici il y a [' ]| unx difficulte=. Car si a` force de me enrouler, [' ]| si je ose cette ellipse, c^a ne me arrive plus [' ]| souvent, si a` force de me enrouler, ce e=tait [' ]| bien lx peine de vouloir aller plus vite, si a` [' ]| force de me enrouler je devais fatalement [' ]| finir par me trouver coince=, incapable de aller [' ]| plus loin sous peine de diminuer de volume [' ]| ou de rentrer litte=ralement en [' ]| moi-me^me, et partant force=, lx mot ne est pas [' ]| trop fort, de me immobiliser, par contre unx [' ]| fois lance= dans lx autre sens ne devrais <-> je pas [' ]| normalement me derouler a` lx infini, sans [' ]| que jamais rien puisse y mettre fin, lx espace [' ]| ou` l' on me avait foutu e=tant globulaire, a` [' ]| moins que ce ne soit lx terre, peu importe, [' ]| je me comprends. Mais au fait, ou` est lx [' ]| difficulte= ? Il y en avait unx a` lx instant, je [' ]| le jurerais. Sans compter que je pourrais [' ]| tre`s bien, a` ne importe quel moment, ne importe [' ]| lequel, me trouver devant unx mur, [' ]| unx arbre ou toutx autre obstacle, que bien [' ]| entendu il me serait formellement interdit [' ]| de contourner, ce qui couperait court a` mx [' ]| girations aussi efficacement que lx espe`ce de [' ]| crampe dont je venais de e^tre victime. @@@@@| [' ]| Mais [' ]| lx obstacles, il parai^t que on peut les enlever, [' ]| avec lx temps, et aller de lx avant, [' ]| mais pas moi, moi ils me arre^teraient pile, si [' ]| je vivais parmi eux. Mais me^me sans obstacles, [' ]| passe= lx e=quateur il me semble que on [' ]| devrait se remettre a` tourner vers le dedans, [' ]| par lx force des choses, toutx en [' ]| continuant sx chemin, je ai comme c^a dans [' ]| lx ide=e. A` lx instant dont je parle, ou` je me [' ]| suis pris pour Mahood, je devais e^tre en [' ]| train de boucler lx tour du monde, je ne en [' ]| avais peut-e^tre plus que pour quelques [' ]| sie`cles. mx de=labrement physiologique [' ]| parlerait en faveur de cette hypothe`se, [' ]| je avais peut-e^tre laisse= mx jambe dans [' ]| lx Oce=an Pacifique, que dis <-> je peut-e^tre, je [' ]| l' y avais laisse=e, au large de Sumatra, aux [' ]| jungles rouges de raffle=sie puant lx charogne, [' ]| non, c^a ce est lx Oce=an Indien, quelle [' ]| encyclope=die, enfin par la`. Bref, je rentrais [' ]| au bercail, diminue= certes, et appele= sans [' ]| doute a` l' e^tre davantage, avant de retrouver [' ]| mx parents et mx femme, lx miens [' ]| quoi, et de serrer dans mx bras, que je avais [' ]| re=ussi a` conserver toutx lx deux, mx enfants [' ]| ne=s pendant mx absence. Je me trouvais [' ]| dans unx sorte de cour ou de pre=au, [' ]| entoure=e de hautes murailles, au sol me^le= [' ]| de terre et de cendres, et cela me semblait [' ]| doux apre`s lx vastes e=tendues ouvertes et [' ]| mouvantes que je avais parcourues, si on [' ]| me avait bien renseigne=. Je me sentais en [' ]| se=curite= presque. Au milieu de lx cour [' ]| se dressait unx minuscule rotonde, sans [' ]| fene^tres, mais bien pourvue de meurtrie`res. [' ]| Sans e^tre su^r de la reconnai^tre, mais il y [' ]| avait si longtemps que je e=tais parti, je me [' ]| disais, Voila` lx havre que je ne aurais jamais [' ]| du^ quitter, ce est la` que mx chers absents [' ]| me attendent, patiemment, et moi aussi je [' ]| dois e^tre patient. La`-dedans c^a grouillait, [' ]| pe=pe=, me=me=, maman et lx huit ou neuf [' ]| morveux. lx yeux colle=s aux fentes ils suivaient [' ]| mx efforts, de coeur avec moi. Cette [' ]| cour si longtemps de=serte, je l' e=gayais. A [' ]| mesure que moi je tournais a` lx exte=rieur, [' ]| eux ils tournaient a` lx inte=rieur, compte tenu [' ]| de lx diffe=rence de courbure. lx nuit, de [' ]| quart a` tour de ro^le, ils me surveillaient a` [' ]| l' aide de unx projecteur. Ainsi tournaient lx [' ]| saisons. lx enfants grandissaient, lx menstrues [' ]| de Ptomai+ne se faisaient plus pa^les, [' ]| lx vieux se guettaient en se disant, ce est [' ]| moi qui te ente=rrerai, ce est toi qui me enterreras. [' ]| Depuis que je e=tais la` ils avaient unx [' ]| sujet de conversation, voire de discussion, [' ]| lx me^me que nague`re, lors de mx de=part, [' ]| peut-e^tre me^me unx inte=re^t dans lx vie, lx [' ]| me^me que nague`re. lx temps leur semblait [' ]| moins long. Si on lui jetait unx morceau a` [' ]| manger ? Non, non, il ne faut pas le de=ranger. [' ]| lls ne voulaient pas briser mx e=lan, [' ]| vers eux. Il est me=connaissable. ce est vrai, [' ]| on le reconnai^t pourtant. Eux qui de habitude [' ]| ne se re=pondaient jamais, mx parents, [' ]| mx femme, celle qui me avait choisi, alors [' ]| que elle avait eu des soupirants. Encore [' ]| quelques printemps et il nous sera rendu. Ou` [' ]| est <-> ce que je vais le mettre ? Au sous-sol ? [' ]| Ne serais <-> je apre`s toutx que au sous-sol ? [' ]| que est <-> ce que il a a` [' ]| se arre^ter toutx lx temps ? [' ]| Oh il a toujours ete= comme c^a, nous l' avons [' ]| toujours connu comme c^a, toujours se arre^tant, [' ]| pas vrai, pe=pe= ? ce est vrai, jamais [' ]| tranquille, toujours se arre^tant. D'apre`s Mahood [' ]| je ne suis jamais arrive=, ce est <-> a` <-> dire [' ]| que ils sont toutx morts avant, emporte=s toutx [' ]| lx onze ou douze par des conserves [' ]| avarie=es, dans de atroces souffrances. Incommode= [' ]| par leurs hurlements d'abord, ensuite [' ]| par lx odeur de putre=faction, je avais rebrousse= [' ]| chemin. Mais ne anticipons pas, sinon [' ]| nous ne arriverons jamais. D'ailleurs ce ne est [' ]| plus moi. Qui sait si il arrivera jamais, du [' ]| train ou` il va. Il a ralenti, on dirait, depuis [' ]| lx anne=e dernie`re. Oh lx derniers tours, c^a [' ]| va vite. mx jambe en moins leur e=tait [' ]| indiffe=rente. Peut-e^tre que au de=part je ne l' avais [' ]| de=ja` plus. Si on lui jetait unx e=ponge ? Non, [' ]| non, il ne faut pas le de=ranger. lx soir, [' ]| apre`s lx souper, pendant que mx femme me [' ]| guettait, lx vieux racontaient mx vie, aux [' ]| enfants ensommeille=s. C^a faisait veille=e de [' ]| chaumie`re. ce est la` unx proce=de= cher a` Mahood, [' ]| faire intervenir des te=moignages soi-disant [' ]| inde=pendants, a` l' appui de mx existence [' ]| historique. lx tranche termine=e, toutx [' ]| chantaient unx hymne, Sauf et sain dans lx [' ]| bras de Je=sus, par exemple, ou bien, Je=sus, [' ]| amant de mx a^me, laisse <-> moi me re=fugier [' ]| dans tx sein, par exemple. Puis ils allaient [' ]| se coucher, a` lx exception de celui dont [' ]| ce e=tait lx tour de guet. lx vieux ne e=taient [' ]| pas toujours d'accord a` mx sujet, mais ils [' ]| e=taient d'accord que je avais e=te= unx beau [' ]| be=be=, toutx a` fait au de=but, pendant quinze [' ]| jours ou trois semaines. Pourtant c^a avait [' ]| e=te= unx beau be=be=, ainsi invariablement se [' ]| terminaient leurs relations. Souvent ce e=tait [' ]| lx un des enfants qui, profitant de unx pause [' ]| dans lx re=cit pendant laquelle mx parents [' ]| se abi^maient dans leurs souvenirs, lanc^ait en [' ]| guise de clo^ture lx phrase consacre=e, Pourtant [' ]| c^a avait e=te= unx beau be=be=. Des rires clairs [' ]| et innocents, jete=s par ceux que lx sommeil [' ]| ne avait pas encore terrasse=s, saluaient lx [' ]| mise en place pre=mature=e de cet envoi. Et [' ]| lx narrateurs eux-me^mes, arrache=s brusquement [' ]| a` leurs tristes pense=es, ne pouvaient [' ]| se empe^cher de sourire. Puis toutx, a` [' ]| lx exception de mx me`re que lx station [' ]| debout fatiguait, de se lever en entonnant, [' ]| Doux Je=sus, paisible et suave, par [' ]| exemple, ou bien, Je=sus mx seulx, mx [' ]| toutx, entends <-> moi quand je te appelle, par [' ]| exemple. Lui aussi avait du e^tre unx beau [' ]| be=be=. Alors mx femme communiquait lx [' ]| dernie`res nouvelles, pour que on les [' ]| emporta^t au lit. Le voila` a` nouveau a` reculons, [' ]| ou, Il se est mis a` se gratter, ou, Il a [' ]| fait lx crabe pendant dix bonnes minutes, [' ]| ou, Venez vite, il est a` genoux, c^a valait lx [' ]| coup d'oeil e=videmment. Il e=tait de rigueur [' ]| que on lui demanda^t si je approchais quand [' ]| me^me, si malgre= toutx dans lx ensemble [' ]| je avanc^ais, ils ne auraient pas voulu se coucher, [' ]| ceux qui ne dormaient pas de=ja`, sans [' ]| lx assurance que je ne perdais pas pied. Ptoto [' ]| les tranquillisait. Du moment que je avais [' ]| bouge=, ce e=tait concluant. Depuis lx temps [' ]| que je approchais du moment que je ne restais [' ]| pas sur place, il ne y avait pas de inquie=tude [' ]| a` avoir. je e=tais lance=, il ne y avait pas [' ]| de raison pour que je me mette toutx de unx [' ]| coup a` me e=loigner, ce ne e=tait pas mx genre. [' ]| Alors toutx, se e=tant embrasse=s et souhaite= [' ]| unx bonne nuit, unx sommeil re=parateur, de [' ]| se retirer, a` lx exception toujours du guetteur. [' ]| Si on le he=lait ? Pauvre papa, il aurait [' ]| voulu me encourager de vive voix. Tiens [' ]| bon, mx grand, ce est lx dernier hiver. Mais [' ]| vu lx mal que je avais, lx mal que je me donnais, [' ]| on l' en empe^chait, en faisant valoir [' ]| que ce ne e=tait pas lx moment de me donner [' ]| unx choc. Mais quels e=taient mx propres [' ]| sentiments pendant ce temps ? A` quoi [' ]| pensais <-> je ? Avec quoi ? Dans quelles [' ]| dispositions morales me de=battais <-> je ? Voila`, [' ]| je e=tais toutx entier, je cite Mahood, a` mx [' ]| affaire, sans me soucier de savoir en quoi [' ]| pre=cise=ment, voire approximativement, elle [' ]| consistait. Ce mouvement qui me avait e=te= [' ]| imprime=, il se agissait pour moi, ne pouvant [' ]| faire autrement, de me y maintenir, dans lx [' ]| mesure de mx moyens de=clinants. Cette [' ]| obligation et lx quasi-impossibilite= ou` [' ]| je e=tais de me en acquitter, me accaparant de [' ]| facon me=canique, a` lx exclusion notamment [' ]| du libre jeu de lx intelligence et de lx [' ]| sensibilite=, me faisaient ressembler a` unx vieille [' ]| carne de somme ou de trait qui ne songe [' ]| me^me plus a` lx e=table et dont ni lx instinct ni [' ]| lx observation ne sont plus en mesure de lui [' ]| indiquer si elle se en approche ou si elle se en [' ]| e=loigne. Entre autres questions, celle de [' ]| savoir comment de tels e=tats de choses sont [' ]| possibles avait depuis longtemps cesse= de [' ]| me pre=occuper. Ce touchant tableau de mx [' ]| situation ne e=tait pas fait pour me de=plaire [' ]| et en le rappelant je me demande encore si [' ]| ce ne e=tait pas moi en effet qui tournais dans [' ]| cette cour, comme Mahood me l' affirmait. [' ]| Bien pourvu de analge=siques, je en usais [' ]| largement, sans toutefois me permettre lx dose [' ]| mortelle qui aurait coupe= court a` mx fonction, [' ]| quelle que elle pu^t bien e^tre. Ayant [' ]| quand me^me remarque= et cru reconnai^tre [' ]| lx logis, je ne y pensais plus, ni aux chers [' ]| e^tres qui, dans lx agitation croissante de [' ]| lx attente, le remplissaient a` craquer. Quoique [' ]| toutx pre`s, a` vol de oiseau, du point mort, [' ]| je ne pressais pas lx pas. Je l' aurais pu sans [' ]| doute, mais je devais me me=nager, si je [' ]| tenais a` arriver. Je ne y tenais pas, mais [' ]| je e=tais oblige= de faire de mx mieux, pour [' ]| arriver. unx but de=sirable, je ne ai jamais eu [' ]| lx temps de re=fle=chir a` cela. Aller de [' ]| l' avant, je appelle c^a de l' avant, je suis toujours [' ]| alle= de l' avant, sinon en ligne droite, [' ]| toutx au moins selon lx figure qui me avait [' ]| e=te= assigne=e. Il ne y a pas eu de place dans [' ]| mx vie pour autre chose. ce est toujours Mahood [' ]| qui parle. Je ne me suis jamais arre^te=. [' ]| lx arre^ts que je ai faits ne comptent pas. [' ]| ce e=tait afin de pouvoir continuer. Je ne les [' ]| utilisais pas a` me=diter sur mx condition, [' ]| mais a` me frotter, de mx mieux, avec du [' ]| baume tranquille, par exemple, ou a` me [' ]| faire unx piqu^re de laudanum, ope=rations [' ]| malaise=es a` qui ne a que unx jambe. Souvent [' ]| on disait, Il est tombe=, alors que en re=alite= [' ]| je me e=tais affaisse= de mx plein gre=, afin de [' ]| pouvoir la^cher mx be=quilles et avoir lx [' ]| mains libres pour me soigner convenablement. [' ]| Il est vrai que il est difficile, a` qui ne a [' ]| que unx jambe, de se mettre par terre a` [' ]| proprement parler, surtout lorsque lx te^te est [' ]| faible et que lx chose presse et que lx jambe [' ]| qui reste est flasque a` force de ne plus servir. [' ]| lx plus simple est de jeter sx be=quilles [' ]| et de se e=crouler. ce est ce que je faisais. Ils [' ]| avaient donc raison en disant que je e=tais [' ]| tombe=, ils ne se trompaient pas de beaucoup. [' ]| Il me est aussi arrive= de tomber sans [' ]| le vouloir, mais pas souvent, pas souvent, [' ]| unx vieux de lx vieille comme moi, vous pensez, [' ]| c^a ne lui arrive pas souvent de tomber [' ]| sans le vouloir, il se laisse tomber a` temps. [' ]| Enfin, debout ou par terre, me prodiguant [' ]| lx soins indispensables, attendant que lx [' ]| douleur se atte=nue, guettant lx instant de [' ]| pouvoir me remettre en mouvement, je [' ]| me arre^tais, si l' on veut, mais non pas comme ils [' ]| l' entendaient quand ils disaient, Il se est [' ]| encore arre^te=, il ne arrivera jamais. Quand je [' ]| pe=ne=trerai dans cette maison, si jamais cela [' ]| me arrive, ce sera pour tourner encore, de [' ]| plus en plus vite, de plus en plus crispe=, [' ]| comme unx chien constipe=, ou ve=reux, [' ]| renversant lx meubles, au milieu des miens [' ]| qui essaient de me embrasser, jusqu'a` ce que, [' ]| catapulte= dans lx autre sens a` lx faveur de unx [' ]| torsion supre^me, je reparte, sans leur avoir [' ]| dit bonsoir. De=cide=ment je vais me pre^ter [' ]| encore unx peu a` cette histoire, il ne est pas [' ]| impossible que il y ait du ve=ridique la`-dedans. [' ]| Voyant probablement que je restais [' ]| sceptique, Mahood laissa tomber comme [' ]| incidemment que il me manquait non seulement [' ]| unx jambe, mais unx bras aussi. Quant [' ]| a` lx be=quille correspondante, je avais [' ]| conserve= apparemment suffisamment de aisselle [' ]| pour la tenir et manoeuvrer, en me aidant [' ]| de mx unique pied pour en faire [' ]| avancer lx bout chaque fois que cela [' ]| devenait ne=cessaire. Mais ce qui me a choque= [' ]| profonde=ment, au point de faire nai^tre dans [' ]| mx esprit, tel du reste que Mahood me en [' ]| avait affuble=, des doutes invincibles, ce e=tait [' ]| lx suggestion que lx infortune arrive=e aux [' ]| miens et porte=e a` mx connaissance d'abord [' ]| par lx bruit de leur agonie, ensuite par [' ]| lx odeur de leurs cadavres me eu^t fait fait [' ]| rebrousser chemin. @@@@@| [' ]| A` partir de ce moment je [' ]| ne pouvais plus le suivre. Je vais expliquer [' ]| pourquoi, cela me permettra de penser a` [' ]| autre chose et en toutx premier lieu au [' ]| moyen de me rejoindre, la` ou` je me attends, [' ]| quoique je ne en aie gue`re envie, mais ce est [' ]| mx seulx chance, du moins je le crois, mx [' ]| seulx chance de me taire, le parler unx peu [' ]| enfin sans mentir, si ce est cela que ils [' ]| veulent, pour ne plus avoir a` parler. mx [' ]| raisons. je en donnerai trois ou quatre, c^a [' ]| me suffira. D'abord mx famille, le fait en [' ]| lui-me^me de avoir unx famille aurait de=ja` du^ [' ]| me mettre lx puce a` lx oreille, mais mx bonne [' ]| volonte= est telle par instants, et lx envie de [' ]| me e^tre de=battu, me^me brie`vement, me^me [' ]| faiblement, dans lx grande trombe anime=e [' ]| qui va des premiers protozoaires jusqu'aux [' ]| hommes lx plus re=cents, que, non, [' ]| parenthe`se inacheve=e. Je recommence. mx [' ]| famille. D'abord elle ne e=tait pour rien dans [' ]| ce que je faisais. Parti de cet endroit, il [' ]| e=tait normal que je y retourne, e=tant donne= [' ]| lx exactitude de mx navigation. Et mx famille [' ]| aurait pu de=me=nager pendant mx [' ]| ahsence, et se installer a cent lieues de la`, [' ]| sans que je me fusse e=carte= de unx cheveu de [' ]| mx tourbillonnements. Quant aux cris de [' ]| douleur et relents de de=composition, a` me [' ]| supposer capable de les avoir remarque=s, ils [' ]| me auraient semble= toutx a` fait dans lx ordre [' ]| de lx nature, tel que je avais appris a` le [' ]| connai^tre. Si il me avait fallu me de=tourner [' ]| chaque fois devant de telles manifestations, [' ]| je ne serais pas alle= loin. Moi que ne [' ]| lavaient que superficiellement lx pluies, [' ]| dont lx te^te, sinon lx bouche, e=tait remplie [' ]| de impre=cations, il me aurait fallu d'abord [' ]| me de=tourner de moi. Apre`s toutx ce est [' ]| peut-e^tre en effet ce que je faisais. Cela [' ]| expliquerait mx de=marche vaguement circulaire. [' ]| Mensonges, mensonges, je ne avais pas a` [' ]| connai^tre, ni a` jurer, ni a` maudire, mais a` [' ]| aller. Que lx bacille botulin eu^t emporte= [' ]| toutx mx famille, je ne me lasserai pas de [' ]| le re=pe=ter, je l' admettais volontiers, mais a` [' ]| condition que mx comportement ne eu^t pas [' ]| a` se en ressentir. Voyons pluto^t de quelle [' ]| fac^on lx choses se sont re=ellement passe=es, [' ]| si Mahood disait vrai. Mais pourquoi [' ]| me aurait <-> il menti, lui qui de=sirait tellement [' ]| se assurer mx adhe=sion, a` quoi au fait, a` sx [' ]| fac^on de me concevoir probablement. Par [' ]| crainte de me peiner peut-e^tre. Mais je suis [' ]| la` pour e^tre peine=, ce est ce que mx tentateurs [' ]| ne ont jamais compris. Ils ont toutx [' ]| voulu, selon des conceptions assez diverses [' ]| je dois dire de ce qui est supportable, que [' ]| je existe toutx en ne en ayant que unx peine, sinon [' ]| mode=re=e, toutx au moins limite=e. Ils me ont [' ]| me^me tue=, en me laissant entendre que [' ]| ne en pouvant plus, je ne avais pas de autre [' ]| ressource que de disparai^tre. ne en pouvant [' ]| plus ! ce est unx seconde que il fallait me [' ]| faire supporter apre`s c^a je aurais tenu pour [' ]| toutx lx e=ternite lx doigts dans lx nez. [' ]| que est <-> ce que ils sont alle=s chercher comme [' ]| coups durs ! Mais lx bouquet, c^a a e=te= cette [' ]| histoire de Mahood ou` je suis repre=sente= [' ]| comme saisi par le fait de e^tre de=barrasse= a` [' ]| si bon compte de unx tas de consanguins, sans [' ]| parler des deux cons toutx court, celui [' ]| maudit qui me avait la^che= dans lx sie`cle et [' ]| lx autre, infundibuliforme ou` je avais essaye= [' ]| de me venger, en me perpe=tuant. A` vrai [' ]| dire soyons au moins francs, il y a unx bon [' ]| moment de=ja` que je ne sais plus ce que je [' ]| dis. ce est que je ai lx esprit ailleurs. Me voila` [' ]| disculpe=. Du moment que on a lx esprit quelque [' ]| part, toutx est permis. Continuons donc, [' ]| sans crainte, comme si de rien ne e=tait. Et [' ]| voyons unx peu comment lx choses se sont [' ]| passe=es re=ellement, si Mahood disait vrai, [' ]| en me donnant pour orphelin, veuf, sans [' ]| he=ritiers et toutx et toutx, de unx seulx coup. je ai [' ]| lx temps de la foutre en lx air, cette foire [' ]| ou` il suffit de respirer pour avoir droit a` [' ]| lx asphyxie, je me en de=pe^trerai bien, ce ne [' ]| sera pas comme lx autres fois. Mais je ne [' ]| voudrais pas e^tre injuste envers mx [' ]| diffamateur. Car en me faisant me retourner et [' ]| repartir dans lx autre direction, sans avoir [' ]| e=puise= lx possibilite=s de celle ou` je e=tais [' ]| engage=, il ne songeait pas unx seulx instant a` [' ]| unx de=faillance morale quelconque de mx [' ]| part, comme je ai pu parai^tre vouloir [' ]| l' insinuer, mais uniquement a` unx e=branlement [' ]| physique, suivi de unx de=gou^t du me^me ordre, [' ]| correspondant aux cris de mx famille en [' ]| train de succomber a` contre-coeur et aux [' ]| gaz nause=abonds, ces derniers me obligeant [' ]| a` me e=loigner, sous peine de perdre connaisance [' ]| entie`rement. Cette version des e=ve=nements [' ]| re=tablie, il ne reste plus que a` remarquer [' ]| que elle ne vaut pas plus cher que [' ]| lx autre et que elle me=connai^t toutx autant lx [' ]| cre=ature que a` lx rigueur je aurais pu e^tre [' ]| peut-e^tre, si on avait su me prendre. Voyons [' ]| maintenant comment lx choses se sont passe=es [' ]| en re=alite=. Ayant fini, ce e=tait couru, [' ]| par me trouver a` lx inte=rieur de lx maison. [' ]| de forme circulaire ne l' oublions pas, et ne [' ]| comportant au rez-de-chausse=e que unx seulx [' ]| pie`ce donnant de plain-pied sur lx are`ne, je y [' ]| parache`ve mx girations, en pie=tinant lx [' ]| restes me=connaissables des miens, a qui lx [' ]| visage, a` qui lx ventre, selon lx hasard de [' ]| leur distribution, et en y enfonc^ant lx [' ]| bouts de mx be=quilles, a` lx arrive=e comme [' ]| au de=part. Dire que je en ai tire= de lx [' ]| satisfaction, ce serait forcer lx ve=rite=. Car cela [' ]| ne me disait rien de me trouver sur unx [' ]| terrain si peu solide, juste au moment ou` [' ]| je avais besoin, pour mx dernie`res convulsions, [' ]| de unx sol ferme et sans ine=galite=s. [' ]| je aime a` penser, quoique je ne en aie pas lx [' ]| certitude, que ce est dans lx bas-ventre de [' ]| maman que je ai termine=, pendant des journe=e=s [' ]| entie`res, mx long voyage, et pris lx [' ]| de=part pour le suivant. Non, cela me est [' ]| e=gal. lx poitrine de Isolde aurait fait aussi [' ]| bien lx affaire, ou lx parties de papa, ou lx [' ]| coeur de un des de=jetons. Mais est <-> ce certain? [' ]| ne aurais <-> je pas pluto^t, dans unx sursaut [' ]| de independance, englouti ce qui restait [' ]| du fatal corned beef ? Combien de fois me [' ]| suis <-> je laisse= tomber pendant ces e=tapes a` [' ]| lx abri des intempe=ries ? Mais laissons toutx [' ]| c^a. Je ne ai jamais e=te= ailleurs que ici, [' ]| personne ne me a jamais sorti de ici. Assez de [' ]| faire lx enfant qui, a` force de se entendre dire [' ]| que on l' avait trouve= dans unx chou, finit par [' ]| se rappeler dans quel coin du potager ce e=tait [' ]| et lx genre de vie que il y menait avant de [' ]| venir au monde. Moi je ne parlerai plus de [' ]| corps et de trajectoires, du ciel et de lx [' ]| terre, je ne sais pas ce que ce est. Ils me l' ont [' ]| dit, explique= de=crit, comment ce est toutx c^a, [' ]| a` quoi c^a sert, mille fois, lx uns apre`s lx [' ]| autres, aux propos lx plus divers, avec unx [' ]| unanimite= parfaite, jusqu'a` ce que je aie eu [' ]| lx air de e^tre ve=ritablement au courant. Qui [' ]| dirait, a` me entendre, que je ne ai jamais rien [' ]| vu, rien entendu que leurs voix ? lx [' ]| hommes aussi, que est <-> ce que ils ont pu me [' ]| chapitrer sur lx hommes, avant me^me de [' ]| vouloir me y assimiler. toutx ce dont je parle, [' ]| avec quoi je parle, ce est de eux que je le tiens. [' ]| Moi je veux bien, mais c^a ne sert a` rien, c^a [' ]| ne en finit pas. ce est de moi maintenant que [' ]| je dois parler, fu^t <-> ce avec leur langage, ce [' ]| sera unx commencement, unx pas vers lx [' ]| silence, vers lx fin de lx folie, celle de avoir [' ]| a` parler et de ne le pouvoir, sauf de choses [' ]| qui ne me regardent pas, qui ne comptent [' ]| pas, auxquelles je ne crois pas, dont ils [' ]| me ont gave= pour me empe^cher de dire qui je [' ]| suis, ou` je suis, de faire ce que je ai a` faire [' ]| de lx seulx manie`re qui puisse y mettre fin, [' ]| de faire ce que je ai a` faire. Ils ne doivent [' ]| pas me aimer. Ah ils me ont bien arrange=, [' ]| mais ils ne me ont pas eu, pas toutx a` fait, pas [' ]| encore. Te=moigner pour eux, jusqu'a` ce que [' ]| je en cre`ve, comme si on pouvait crever a` ce [' ]| jeu-la`, voila` ce que ils veulent que je fasse. [' ]| Ne pouvoir ouvrir lx bouche sans les proclamer, [' ]| a` titre de conge=ne`re, voila` ce a` quoi [' ]| ils croient me avoir re=duit. me avoir colle= unx [' ]| langage dont ils se imaginent que je ne pourrai [' ]| jamais me servir sans me avouer de leur [' ]| tribu, lx belle astuce. Je vais le leur [' ]| arranger, leur charabia. Auquel je ne ai jamais [' ]| rien compris du reste, pas plus que aux [' ]| histoires que il charrie, comme des chiens [' ]| creve=s. mx incapacne= de absorption, mx [' ]| faculte= de oubli, ils les ont sous-estime=es. [' ]| Che`re incompre=hension, ce est a` toi que je [' ]| devrai de e^tre moi. a` lx fin. Il ne restera [' ]| biento^t plus rien de leurs bourrages. ce est [' ]| moi alors que je vomirai enfin, dans des [' ]| rots retentissants et inodores de fame=lique, [' ]| se achevant dans lx coma, unx long coma de=licieux. [' ]| Mais qui, ils ? Est <-> ce vraiment lx [' ]| peine que je me en enquie`re, avec mx [' ]| moyens pipe=s ? Non, mais ce ne est pas unx [' ]| raison. Sur leur propre terrain avec leurs [' ]| propres armes, je les balayerai, et leur pantin [' ]| rate= avec. Des traces de moi, je en trouverai [' ]| peut-e^tre a` lx me^me occasion. Voila` [' ]| qui est de=cide=. Mais par quel de=bris [' ]| commencer ? Chose curieuse, ils ne me importunent [' ]| plus depuis quelques temps, oui, lx [' ]| notion du temps ils me l' ont inflige=e aussi. [' ]| Quoi en conclure, selon leur me=thode ? Mahood [' ]| se est tu, ce est <-> a` <-> dire que sx voix continue, [' ]| mais ne est plus renouvele=e. me estime <-t-> on [' ]| de=ja` suffisamment enduit de balivernes [' ]| pour ne plus jamais pouvoir me en de=pe^trer [' ]| ni faire unx geste qui ne ait lx effet de animer [' ]| unx pla^tre ? Mais la`-dedans, sans bouger, je [' ]| pourrai vivre et me de=clarer, seulx a` me entendre. [' ]| Leurs attributs, ils me en ont charge=, [' ]| et je les ai trai^ne=s, comme au carnaval, sous [' ]| lx missiles. A moi maintenant de faire lx [' ]| mort, a` moi que ils ne ont pas su faire na^itre, [' ]| et mx carapace de monstre autour de moi [' ]| pourrira. Mais ce est entie`rement unx question [' ]| de voix, toutx autre me=taphore est [' ]| impropre. Ils me ont gonfle= de leurs voix, [' ]| tel unx ballon, je ai beau me vider, ce est encore [' ]| eux que je entends. Qui, ils? Et pourquoi plus [' ]| rien, depuis quelque temps ? Se peut <-> il [' ]| que ils me aient abandonne, en disant, ce est [' ]| entendu, il ne y a rien a` en tirer, ne insistons [' ]| pas, il ne est pas dangereux. Ah mais unx petit [' ]| filet de voix de homme force=, pour murmurer [' ]| ce que leur humanite= suffoque, aux [' ]| oubliettes, garotte=, au secret, au supplice, [' ]| unx petit hale`tement de condamne= a` vivre, [' ]| pour balbutier ce que ce est que de avoir a` [' ]| ce=le=brer lx rele=gation, attention. Pah, ils [' ]| sont tranquilles, je suis emmure= de leurs [' ]| vocife=rations, personne ne saura jamais ce [' ]| que je suis, personne ne me l' entendra dire, [' ]| me^me si je le dis, et je ne le dirai pas, je ne [' ]| pourrai pas, je ne ai que leur langage a` eux, [' ]| si si, je le dirai peut-e^tre, me^me dans leur [' ]| langage a` eux, pour moi seulx, pour ne pas [' ]| ne pas avoir ve=cu en vain, et puis pour pouvoir [' ]| me taire, si ce est c^a qui donne droit au [' ]| silence, et rien ne est moins su^r, ce est eux [' ]| qui de=tiennent lx silence, qui de=cident du [' ]| silence, toujours lx me^mes, de me`che, de [' ]| me`che, tant pis, je me en fous du silence, je [' ]| dirai ce que je suis, pour ne pas ne pas e^tre [' ]| ne= inutilement, je le leur arrangerai leur [' ]| sabir, apre`s je dirai ne importe quoi, toutx ce [' ]| que ils voudront, avec joie, pendant lx e=ternite=, [' ]| enfin avec philosophie. @@@@@| [' ]| Je dirai d'abord [' ]| ce que je ne suis pas, ce est comme c^a que ils [' ]| me ont appris a` proce=der, puis ce que je suis, [' ]| ce est de=ja` amorce=, je ne aurai que a` reprendre [' ]| la` ou` je me suis laisse= effrayer. Je ne suis, [' ]| est <-> ce besoin de le dire, ni Murphy, ni Watt, [' ]| ni Mercier, non, je ne veux plus les nommer, [' ]| ni aucun des autres dont je oublie jusqu'aux [' ]| noms, qui me ont dit que je e=tais eux, que je ai [' ]| du^ essayer de e^tre, par force, par frayeur, [' ]| pour ne pas me reconnai^tre, aucun rapport. [' ]| Je ne ai jamais de=sire=, ni cherche=, ni subi, [' ]| jamais rien connu de toutx c^a, jamais eu [' ]| de objets, jamais de adversaires, jamais de [' ]| sens, jamais de te^te. Mais laissons toutx c^a. [' ]| Inutile de nier, de rabattre ce que je sais [' ]| si bien, unx chose si facile a` dire, et qui ne [' ]| revient au fond que a` parler encore et toujours [' ]| comme eux ils entendent que je parle, [' ]| ce est <-> a` <-> dire sur eux, fu^t <-> ce en les maudissant, [' ]| en les niant. que eux ils existent comme [' ]| ils se acharnent a` vouloir que moi je le fasse, [' ]| ce est possible, je ne ai pas a` le savoir, je ne ai [' ]| pas de opinion, si ils avaient su me apprendre [' ]| a` souhaiter je souhaiterais que oui. Impossible [' ]| de me en de=barbouiller sans les nommer, [' ]| eux et leurs trucs, ce est c^a que il faut [' ]| conside=rer. Autant raconter unx histoire de [' ]| Mahood sans autre forme de proce`s, en la [' ]| donnant, comme je l' ai rec^ue, pour mienne. [' ]| Tiens, unx ide=e. Pour me de=gou^ter unx peu [' ]| plus. Je vais la re=citer. Pendant ce temps [' ]| je aviserai de lx suite a` donner a` mx propre [' ]| affaire, en repartant de lx endroit ou` je ai du^ [' ]| l' interrompre, par force, par frayeur, par [' ]| inhabilete=. Ce sera lx dernie`re. Je vais avoir [' ]| lx air de me exe=cuter de bonne gra^ce. C^a les [' ]| endormira, au cas ou` ils envisageraient de [' ]| me rafrai^chir lx me=moire, sur mx fac^on de [' ]| me comporter, la`-haut, dans lx i^le, au milieu [' ]| de mx compatriotes, coreligionnaires, [' ]| contemporains et copains. Pendant ce temps [' ]| je verrai ce que je ai a` faire, pour me [' ]| manifester. Ils ne y verront que du feu. Mais [' ]| voyons unx peu d'abord qui ils sont, cette [' ]| bande de forcene=s, que Dieu soi-disant [' ]| me envoie pour mx bien. A` vrai dire ~~ [' ]| non, lx histoire d'abord. Pour porter a` sx [' ]| comble mx mal de coeur. lx i^le, je suis dans [' ]| lx i^le, je ne ai jamais quitte= lx i^le, pauvre de [' ]| moi. je avais cru comprendre que je passais [' ]| mx vie a` faire lx tour du monde, en colimac^on. [' ]| Erreur, ce est dans lx i^le que je ne cesse [' ]| de tourner. Je ne connais rien de autre, [' ]| seulement lx i^le. Elle non plus je ne la connais [' ]| pas, ne ayant jamais eu lx force de la [' ]| regarder. Quand je arrive au rivage, je me en [' ]| retourne, vers lx inte=rieur. Ce ne est pas unx [' ]| spirale, mx chemin, la` aussi je me suis [' ]| goure=, mais des boucles irre=gulie`res, tanto^t [' ]| hrusques et bre`ves, comme valse=es, tanto^t [' ]| de unx ampleur de parabole, embrassant des [' ]| tourbie`res entie`res, et tanto^t entre lx deux, [' ]| quelque part, et axe=es invariablement ne importe [' ]| comment, selon lx panique du moment. [' ]| Mais a lx e=poque dont je parle ce en est fini [' ]| de cette vie active, je ne bouge ni ne [' ]| bougerai jamais plus, a` moins que ce ne soit [' ]| sous lx impulsion de unx tiers. En effet, du [' ]| grand voyageur que je avais e=te=, a` genoux [' ]| lx derniers temps, puis en rampant et en [' ]| roulant, il ne reste plus que lx tronc (en [' ]| piteux e=tat), surmonte= de lx te^te que l' on [' ]| sait, voila` lx partie de moi dont je ai lx mieux [' ]| saisi est retenu lx description. Pique=, a` lx [' ]| manie`re de unx gerbe, dans unx jarre profonde, [' ]| dont lx bords me arrivent jusqu'a` la` [' ]| bouche, au bord de unx rue peu passante aux [' ]| abords des abattoirs, je suis au repos, enfin. [' ]| En tournant, je ne dirai pas lx te^te, mais lx [' ]| yeux, qui ont unx faculte= de roulement autonome, [' ]| je peux voir lx statue du propagateur [' ]| de lx viande de cheval, unx buste. sx yeux [' ]| de pierre, sans pupilles, sont fixe=s sur moi. [' ]| C^a fait quatre, avec ceux de mx cre=ateur, [' ]| qui sont partout, ne allez pas penser que je [' ]| me estime favorise=. Quoique je ne sois pas [' ]| exactement en re`gle, lx police me tole`re. [' ]| Elle sait que, e=tant dans lx impossibilite= [' ]| de articuler, je ne profiterai pas de=loyalement [' ]| de mx situation pour ameuter lx population [' ]| contre sx dirigeants, au moyen de discours [' ]| enflamme=s aux heures de affluence ou en [' ]| chuchotant des propos subversifs, lx nuit [' ]| venue, aux passants attarde=s et pris de [' ]| boisson. Elle ne ignore pas non plus que, [' ]| e=tant sans membres, a` part lx viril, qui ne [' ]| l' est plus, je ne ferai pas de gestes pouvant [' ]| e^tre interpre=te=s comme incitant a` lx aumo^ne [' ]| de=lit passible de unx terme de re=clusion. Le [' ]| fait est que je ne ge^ne personne, a` moins [' ]| que ce ne soit cette cate=gorie de personnes [' ]| hypersensibles qui voient des occasions de [' ]| scandale et de indignation partout. Mais lx [' ]| risque est minime. Car ce sont la` des gens [' ]| qui e=vitent lx quartier, par crainte de se [' ]| trouver mal devant lx spectacle des be^tes, [' ]| dont lx plupart voient lx ville pour lx [' ]| premie`re fois, allant vers lx merlin. A` ce point [' ]| de vue lx endroit est bien choisi, a` mx point [' ]| de vue. Mais me^me ceux assez de=se=quilibre=s [' ]| pour e^tre frappe=s par mx vue, je veux dire [' ]| trouble=s, et diminue=s temporairement dans [' ]| leur puissance de travail et aptitude au [' ]| bonheur, ne ont que a` me regarder unx seconde [' ]| fois, ceux qui peuvent se y re=soudre, pour [' ]| e^tre tranquillise=s aussito^t. Car mx visage [' ]| ne refle=tait que lx satisfaction de celui qui [' ]| gou^te unx repos me=rite=. 11 est vrai que mx [' ]| bouche e=tait cache=e lx plupart du temps, et [' ]| mx paupie`res closes. He= oui, tanto^t ce est le [' ]| passe=, tanto^t lx pre=sent. Et seulx sans doute [' ]| lx e=tat de mx cra^ne, couvert de pustules et [' ]| de mouches bleues, force=ment nombreuses [' ]| dans ces garages, me e=vitait de e^tre unx objet [' ]| de envie pour certains, et unx occasion de [' ]| me=contentement. Me voila` situe=, je l' espe`re. [' ]| pe`re. unx fois par semaine on me sortait [' ]| de mx re=cipient, aux fins de le vider. Ce [' ]| soin incombait a` lx tenancie`re de lx gargote [' ]| de en face, et elle se en acquittait bien volontiers, [' ]| et sans rechigner, toutx en me traitant [' ]| affectueusement parfois de petit de=gou^tant, [' ]| car elle avait unx jardin potager. Sans avoir [' ]| exactement unx touche avec elle, je ne lui [' ]| e=tais pas indiffe=rent, cela se voyait, et avant [' ]| de me remettre en place elle profitait de ce [' ]| que je avais lx bouche a` de=couvert pour y [' ]| enfoncer unx morceau de mou ou unx os a` [' ]| moelle. Et quand lx neige faisait rage, elle [' ]| venait jeter sur moi unx ba^che imperme=able [' ]| par endroits. ce est la`-dessous, au chaud et [' ]| a` lx abri, que je ai fait connaissance avec lx [' ]| bienfait des larmes, toutx en me demandant [' ]| a` quoi je le devais, car je ne e=tais pas e=mu. [' ]| Et cela non pas unx fois, mais chaque fois [' ]| que on me ba^chait, ce est <-> a` <-> dire plusieurs fois [' ]| par an. Oui, ce e=tait fatal, lx ba^che a` peine [' ]| jete=e, et tus lx pas pre=cipites de mx [' ]| bienfaitrice, lx pleurs se mettaient a` couler. [' ]| Faut <-> il, fallait <-> il y voir unx effet de lx [' ]| gratitude ? Mais en ce cas ne me serais <-> je pas [' ]| senti reconnaissant ? D'ailleurs je me rendais [' ]| compte obscure=ment que, si elle prenait [' ]| ainsi soin de moi, ce ne e=tait pas uniquement [' ]| par bonte=, ou alors je avais mal compris [' ]| ce que ce est que lx bonte=, lorsqu' on me [' ]| l' avait explique=. Il ne faut pas oublier en [' ]| effet que je repre=sentais pour elle unx [' ]| inde=niable valeur. Car en dehors des services [' ]| que je rendais a` sx salades, je constituais [' ]| pour sx e=tablissement unx point de repe`re [' ]| et me^me unx sorte de re=clame, autrement [' ]| plus efficace que par exemple unx bonhomme [' ]| en carton, ventru de profil et, vu de face, [' ]| de unx minceur de=solante. que elle ne se y [' ]| trompa^t point est ce qui ressort du soin [' ]| que elle avait eu de festonner de lampions, [' ]| de unx tre`s joli effet lx soir, et a` plus forte [' ]| raison lx nuit, mx habitacle. Et celui-ci, [' ]| afin que le passant pu^t de=chiffrer plus [' ]| commode=ment lx menu qui se y trouvait colle=, [' ]| elle l' avait fait monter sur unx socle, a` sx [' ]| propre frais. ce est ainsi que je ai pu apprendre [' ]| que sx navets au jus sont moins [' ]| bons que autrefois mais que en revanche sx [' ]| carottes, e=galement au jus, sont meilleures [' ]| que dans lx temps. lx jus ne a pas change=. [' ]| ce est la` unx langage que je comprends [' ]| presque, ce sont la` des ide=es claires et [' ]| simples sur lesquelles il me est possible de [' ]| ba^tir, je ne demande pas de autre nourriture [' ]| intellectuelle. unx navet, je sais a` peu pre`s [' ]| a` quoi c^a ressemble, unx carotte aussi, [' ]| surtout lx mi-longue, ou nantaise. Je crois [' ]| saisir par moments lx nuance entre ce qui [' ]| est mauvais et ce qui l' est moins. Et si lx [' ]| porte=e des termes hier et aujourd' hui [' ]| me e=chappe pluto^t, cela ne enle`ve que peu [' ]| de chose au plaisir que je ai a` assimiler lx [' ]| principal. De sx salades, par exemple, je [' ]| ne ai jamais entendu dire que du bien. Oui, [' ]| je repre=sente pour elle unx petit capital, et [' ]| si je venais a` de=ce=der elle serait je en suis [' ]| persuade=, since`rement ennuye=e. Voila` qui [' ]| devrait me e^tre de unx pre=cieux secours. Il me [' ]| plai^t de imaginer que a` lx heure de lx e=che=ance [' ]| fatale, mx dette envers lx nature enfin [' ]| e=teinte, elle se opposera a` ce que on enle`ve, [' ]| de lx endroit que il occupe en ce moment, lx [' ]| vieux vase ou` je aurai consomme= mx vicissitudes. [' ]| Et peut-e^tre que elle fera mettre, a` [' ]| lx place ou` aujourd' hui se voit unx partie [' ]| de mx te^te, unx melon, ou unx potiron, ou unx [' ]| gros ananas avec sx petite touffe de poils, [' ]| ou mieux encore, je ne sais pourquoi, unx [' ]| navet de Sue`de, en souvenir de moi. Ainsi [' ]| je ne disparai^trai pas toutx entier, comme [' ]| cela arrive si souvent a` ceux que on enterre. [' ]| Mais ce ne est pas pour parler de elle que je [' ]| me suis mis a` mentir, encore unx fois. De [' ]| nobis ipsis silemus, de=cidement c^a aurait [' ]| du^ e^tre mx devise. Mais oui, ils me ont donne= [' ]| e=galement des lec^ons de latin de porcherie, [' ]| c^a fait bien, seme= dans lx parjure. A` noter [' ]| que seulx lx neige, et encore faut <-> il que elle [' ]| soit violente, me donne droit a` lx ba^che. [' ]| Nulle autre forme de intempe=rie ne de=clenche [' ]| en elle lx instinct maternel, en mx faveur. [' ]| je ai essaye= de lui faire comprendre, en [' ]| cognant mx te^te avec rage contre lx parois [' ]| du goulot, au moment ou`, lx neige ayant [' ]| diminue=, elle me de=couvrait, que je aimerais [' ]| e^tre occulte= plus souvent. En me^me temps [' ]| je jetais de lx bave, en signe de [' ]| me=contentement. Elle ne a rien compris. Je me [' ]| demande quelle explication elle a bien pu [' ]| trouver a` cette conduite. Elle a du^ en parler [' ]| avec sx mari, pour se entendre dire [' ]| probablement que je avais e=te= toutx simplement en [' ]| train de suffoquer, alors que ce est toutx lx [' ]| contraire que elle aurait du^ se entendre dire. [' ]| Nous nous y sommes mal pris toutx lx deux, [' ]| soyons e=quitable, moi pour faire lx signes, [' ]| elle pour les interpre=ter. Cette histoire ne [' ]| sert a rien, je suis en train presque de y [' ]| croire. Mais voyons de quelle fac^on elle est [' ]| cense=e finir, c^a me remettra lx ide=es en [' ]| place. lx ennuyeux, ce est que cette suite, je [' ]| l' oublie. Mais l' ai <-> je jamais sue ? Je me [' ]| demande si mx histoire ne se arre^te pas [' ]| la`, si Mahood ne l' a pas arre^te=e la`. En me [' ]| disant, qui sait, Voila` ou` tu en es, tu ne as [' ]| plus besoin de moi. A` vrai dire ils ont toujours [' ]| affectionne= ce proce=de=, se arre^tant [' ]| brusquement, au moindre signe de acquiescement [' ]| de mx part, et me laissant en suspens, [' ]| sans autre source de renouveau que [' ]| lx vie que ils me avaient impute=e. Et ce est [' ]| seulement en voyant que je ne me en sors [' ]| pas que ils reprennent lx fil de mx infortunes, [' ]| me jugeant encore insuffisamment [' ]| vitalise= pour pouvoir les mener a` bien toutx [' ]| seulx. @@@@@| [' ]| Mais au lieu de faire lx joint, je ai cru [' ]| le remarquer maintes fois, et de me reprendre [' ]| a` lx endroit ou` ils me avaient de=pose=, ils [' ]| me cueillent loin de la`, et sous unx toutx autre [' ]| aspect, dans lx espoir peut-e^tre de me faire [' ]| accroire que je me e=tais charge= de lx intervalle [' ]| toutx seulx, que je avais ve=cu sans aide [' ]| de aucune sorte, pendant unx bon moment, [' ]| sans savoir comment ni me rappeler en [' ]| quelles circonstances, ou que je e=tais mort, [' ]| toutx seulx, et revenu sur terre, par voie lx [' ]| vagin comme unx vrai bebe=, et parvenu a` [' ]| lx a^ge mu^r, voire a` lx senilite=, sans lx [' ]| moindre assistance de leur part et gra^ce [' ]| uniquement aux indications que ils me avaient [' ]| fournies. Me faire endosser unx vie [' ]| de homme, cela ne leur suffit sans doute pas, [' ]| il faut que je ta^te de plusieurs gene=rations. [' ]| Mais ce ne est pas su^r. toutx ce que ils me ont [' ]| raconte=, c^a se rapporte peut-e^tre a` unx [' ]| existence unique, lx confusion de identite=s [' ]| ne e=tant que apparente, due a` mx peu de aptitude [' ]| a` en porter. Quand je arriverai a` mourir [' ]| par mx propres moyens, a` ce moment-la` [' ]| ils seront mieux en mesure de juger si je [' ]| me=rite de illustrer unx autre e=poque, ou de [' ]| refaire lx pre=sente, dans unx esprit plus [' ]| averti. Il me est ainsi loisible de supposer [' ]| que lx unijambiste manchot de toutx a` lx heure [' ]| et lx tronc a` tete de poisson ou` je suis actuellement [' ]| en panne ne constituent bel et bien [' ]| que deux aspects de unx seulx et me^me enveloppe [' ]| charnelle, lx a^me e=tant notoirement [' ]| lx abri des ablations et de=labrement. Ayant [' ]| de=ja` perdu unx jambe, il est vraisemblable [' ]| en effet que je aie pu e=garer lx autre. De [' ]| me^me pour lx bras. Transition facile, en [' ]| somme. Mais que dire de cette autre vieillesse [' ]| dont ils me ont gratifie=, si je ai bonne [' ]| me=moire, et de cette autre maturite=, auxquelles [' ]| il ne manquait ni bras ni jambes, [' ]| mais seulement lx faculte= de en tirer parti ? [' ]| Et de cette espe`ce de jeunesse ou` ils durent [' ]| me laisser pour mort ? Je ne suis pas dans [' ]| leurs petits papiers. Sans doute ont <-> ils fait [' ]| toutx ce que ils ont pu pour me e^tre agre=ables, [' ]| pour me sortir de ici, sous ne importe quel [' ]| pre=texte, dans ne importe quel emploi. Je [' ]| leur reproche seulement de avoir insiste=. Car [' ]| plus loin que eux il y a celui qui ne me tiendra [' ]| quitte que lorsqu' ils me auront abandonne=, [' ]| comme inutilisable, et rendu a` moi. [' ]| Alors je pourrai me employer enfin, a` dire [' ]| ce que je ai e=te=, et ou`, pendant toutx ce temps [' ]| perdu. Mais qui est celui qui attend cela de [' ]| moi, si je ai devine= juste ? Et qui ces autres, [' ]| aux vise=es si diffe=rentes ? Et dont ce est [' ]| faire lx jeu que de poser de telles questions. [' ]| Pourtant. Dans mx jarre, est <-> ce que je me en [' ]| posais ? Dans lx are`ne, souvent debout [' ]| encore et en marche, est <-> ce que je [' ]| me interrogeais ? Je diminuais. Je diminue. [' ]| Autrefois, en rentrant lx te^te dans lx e=paules, [' ]| comme gronde=, je pouvais disparai^tre. [' ]| Biento^t, du train ou` je rapetisse, je ne aurai [' ]| plus a` me donner cette peine. Et lx yeux, [' ]| je ne aurai plus lx mal de les fermer, pour [' ]| ne plus voir lx jour, car lx jarre les obture, [' ]| a` quelques pouces. Et je ne ai que a` laisser [' ]| aller lx front contre lx paroi pour que lx [' ]| lumie`re venue de en haut, qui lx nuit est [' ]| celle de lx lune, ne se y refle`te plus non plus, [' ]| dans ces jolis petits miroirs bleus, je me y [' ]| suis quelquefois regarde, pour leur faire [' ]| plaisir. Erreur, erreur, cette peine et ce [' ]| mal, je les aurai toujours. Car lx dame, [' ]| constatant avec de=plaisir que je me enfonc^ais [' ]| de plus en plus, me a remonte=, en [' ]| remplissant lx fond de mx jarre de sciure, [' ]| que elle change toutx lx semaines, quand [' ]| elle fait mx toilette. ce est moins dur que lx [' ]| gre`s mais moins sain. Et je me e=tais habitue= [' ]| au gre`s. Maintenant je me habitue a` la sciure. [' ]| ce est unx occupation. Je ne ai jamais pu [' ]| supporter lx inaction, ou` lx forces humaines [' ]| se e=moussent. Et lx yeux, je les ferme et [' ]| rouvre, ferme et rouvre, comme par lx [' ]| passe=. Et lx te^te je la rentre et sors, rentre [' ]| et sors comme autrefois. Et notamment a` [' ]| lx aube souvent je la rentre, apre`s l' avoir [' ]| laisse=e dehors toutx lx nuit. et cela dans unx [' ]| intention bien arre^te=e, celle de narguer lx [' ]| dame et de l' induire en erreur. Car sx [' ]| premier regard, unx fois que elle a leve= lx [' ]| rideau, avec quel fracas, sx premier regard, [' ]| encore humide de sommeil et de [' ]| luxure, est pour moi. Et ne me voyant pas [' ]| elle se e=meut et se pre=cipite. Car de deux [' ]| choses lx une: ou je me suis sauve=, pendant [' ]| lx nuit, ou je me suis encore re=tre=ci. Mais [' ]| avant que elle ait eu lx temps de arriver [' ]| jusqu'a` moi, voila` que je redresse vivement lx [' ]| te^te, comme unx diable a` ressort, lx yeux [' ]| exorbite=s et braque=s sur elle. Car je sais [' ]| faire lx gros yeux aussi, je sais les fermer [' ]| et les rouvrir et je sais les faire gros ou [' ]| petits, comme c^a me chante. Et si il me est [' ]| impossible de tourner lx te^te, a` cause de unx [' ]| rigidite= pre=coce du cou, cela ne veut pas [' ]| dire que elle soit toujours axe=e dans lx me^me [' ]| sens. Car a` force de me agiter, je arrive a` faire [' ]| faire a` mx tronc lx degre= de re=volution que [' ]| je veux, et cela dans unx sens comme dans [' ]| lx autre. Ce petit jeu, que je aurais cru innocent, [' ]| me a cou^te= cher, a` moi qui me tenais [' ]| pour insolvable. Il est vrai que on connai^t [' ]| mal sx richesses, avant de les perdre. Et il [' ]| me en reste sans doute de autres encore, qui [' ]| ne attendent que lx voleur pour me devenir [' ]| sensibles. Et aujourd' hui, si je peux toujours [' ]| ouvrir et fermer lx yeux, comme par lx [' ]| passe=, je ne peux plus, par lx faute de [' ]| mx caracte`re espie`gle, rentrer et sortir [' ]| lx te^te, comme dans lx bon vieux temps. [' ]| Car unx collier, assujetti aux rebords de [' ]| lx jarre, me enserre maintenant lx cou, [' ]| juste au-dessous du menton. Et mx bouche, [' ]| cache=e autrefois, et que souvent je pressais [' ]| contre lx frai^cheur de lx pierre, maintenant [' ]| toutx lx monde peut la voir. Mais il faut dire [' ]| aussi que ce changement ne est pas sans [' ]| se adoucir de certains avantages, dont je ne [' ]| jouissais pas avant, entre autres celui de [' ]| pouvoir attraper des mouches. Je les happe, [' ]| vrrac ! Est <-> ce a` dire que je ai encore mx [' ]| dents ? Avoir perdu sx membres et conserve= [' ]| sx denture, quelle de=rision ! Mais c^a [' ]| me e=tonnerait. Des mouches. Elles ne sont [' ]| peut-e^tre pas tre`s nourrissantes, ni de unx [' ]| gou^t tre`s plaisant, mais lx question ne est pas [' ]| la`, mais ailleurs, loin de lx utile, loin de [' ]| lx agre=able. je attrape aussi des papillons de [' ]| nuit, attire=s par lx lampions, quoique plus [' ]| difficilement. Mais je ne en suis encore que a` [' ]| mx de=buts, dans ce nouvel exercice, je suis [' ]| loin de avoir atteint mx plafond. Maintenant, [' ]| pour en revenir au co^te= sombre de [' ]| lx affaire, je dirai que ce collier, ou rondelle, [' ]| en ciment, me ge^ne beaucoup, pour tourner. [' ]| je en profite pour apprendre a` me tenir [' ]| tranquille. Avoir toujours devant lx yeux, [' ]| quand on les ouvre. lx me^me arrangement [' ]| de hallucinations exactement, a` beaucoup de [' ]| choses pre`s il est vrai, ce est a` cette cangue [' ]| que je devrai de en connai^tre lx joies. Au [' ]| fond il ne y a que unx seulx chose qui me tracasse, [' ]| ce est lx perspective de me pendre, si [' ]| jamais je venais a` raccourcir davantage. [' ]| lx asphyxie ! Moi qui ai toujours e=te= lx type [' ]| respiratoire. lx preuve, cette cage thoracique [' ]| qui me est reste=e, avec lx abdomen. Moi [' ]| qui murmurais, quand je y pensais, a` chaque [' ]| inhalation, voila` lx oxyge`ne qui rentre, et, en [' ]| expirant, Voila` lx salete=s qui se en vont et [' ]| lx sang qui devient vermeil. Le teint bleu. [' ]| lx obscene protrusion de lx langue. lx tume=faction [' ]| de lx pine. Tiens, lx pine, je ne y pensais [' ]| plus. Quel dommage que je ne aie plus [' ]| de bras il y aurait peut-e^tre quelque chose [' ]| a` en tirer. Non, ce est mieux ainsi. A` mx [' ]| a^ge, me remettre a` me masturber, ce serait [' ]| inde=cent. Et puis c^a ne donnerait rien. [' ]| Apre`s toutx, que est <-> ce que je en sais ? A` force [' ]| de tractions bien rythme=es, en pensant de [' ]| toutx mx forces a` unx cul de cheval, au [' ]| moment ou` lx queue se soule`ve qui sait, [' ]| je arriverais peut-e^tre a` unx petit quelque [' ]| chose. Ciel, on dirait que c^a remue ! Est <-> ce [' ]| a` dire que on ne me a pas coupe= ? Pourtant il [' ]| me semblait bien que on me avait coupe=. Je [' ]| confonds peut-e^tre, avec de autres bourses. [' ]| Du reste c^a ne bouge plus. Je vais me [' ]| concentrer a` nouveau. unx percheron. Allons, [' ]| allons, unx bon mouvement, voyons, finis de [' ]| mourir, ce est lx moindre des choses, apre`s [' ]| toutx lx mal que ils se sont donne=, pour te [' ]| faire vivre. lx principal est fait. Ils te ont [' ]| assez assassine=, assez suicide=, pour que tu [' ]| puisses te de=brouiller toutx seulx, comme unx [' ]| grand garc^on. Voila` ce que je me dis. Et [' ]| je ajoute, de=chai^ne=, De=pouille cette inertie [' ]| immortelle, elle ne est pas de mise, dans ce [' ]| milieu. Ils ne peuvent pas toutx faire. Ils [' ]| te ont mis sur lx bon chemin, ils te ont donne= [' ]| lx main jusqu'au bord du pre=cipice, a` toi [' ]| maintenant, en faisant lx dernier pas sans [' ]| assistance, de leur marquer tx reconnaissance. [' ]| je aime cette langue colore=e ces apostrophes [' ]| aux figures si franches. A` travers [' ]| lx splendeurs de lx nature ce est unx paralyse= [' ]| que ils ont trai^ne=, et maintenant que il ne [' ]| reste plus rien a` admirer, il faut que je [' ]| saute, afin que il puisse e^tre dit, En voila` unx [' ]| autre qui a ve=cu. Ils ne ont pas lx air de se [' ]| douter que je ne ai jamais e=te= la`, que ces yeux [' ]| re=vulse=s, cette bouche be=e et lx bave aux [' ]| commissures ne devaient rien au Golfe de [' ]| Naples, ni a` Aubervilliers. lx dernier pas ! [' ]| Avec quoi ? Moi qui ne ai jamais su faire lx [' ]| premier. Mais peut-e^tre se estimeraient <-> ils [' ]| contents si je attendais toutx simplement, que [' ]| lx vent me pousse. C^a je veux bien, ce est dans [' ]| mx cordes. Mais ce est eux qui se impatientent [' ]| lx premiers. ce est que il ne y a pas de vent [' ]| qui tienne, il faudrait que lx falaise [' ]| se e=croule. Encore si je e=tais vivant a` lx inte=rieur, [' ]| on pourrait espe=rer unx arre^t du coeur [' ]| ou unx bon petit infarctus. En ge=ne=ral ils [' ]| me ache`vent avec des ba^tons, histoire de se [' ]| prouver, et aux commanditaires, et aux [' ]| spectateurs, que je avais eu unx commencement, [' ]| et unx suite. Puis, lx pied plante= sur [' ]| mx poitrine, ou` il ne y a rien de change=, aux [' ]| badauds, Ah, si vous l' aviez vu il y a cinquante [' ]| ans, quel allant, quel entregent ! [' ]| toutx en sachant que toutx est a` recommencer. [' ]| Mais je exage`re peut-e^tre mx besoin [' ]| de eux. Je me taxe de inertie, et cependant je [' ]| me meus, me mouvais toutx au moins, aurais <-> je [' ]| manque= lx coche ? Voyons lx te^te. On [' ]| dirait que quelque chose y bouge, de loin en [' ]| loin. Il ne y a donc pas a` de=sespe=rer de unx [' ]| congestion ce=re=brale. Quoi encore ? lx organes [' ]| de digestion et de e=vacuation, quoique [' ]| paresseux se agitent par moments, te=moin [' ]| lx soins dont je suis lx objet. ce est encourageant. [' ]| Tant que il y a de lx vie, il y a de [' ]| lx espoir. lx mouches, en tant que agents [' ]| externes, je ne en parle que pour me=moire. [' ]| Elles pourraient me apporter lx typhus. Non, [' ]| c^a ce est lx rats. je en ai aperc^u, mais ils ont [' ]| de autres chats a` fouetter. unx petit te=nia ? [' ]| Pas inte=ressant. Quoi que il en soit, je vois [' ]| que Je me suis de=courage= trop a` lx le=ge`re. [' ]| je ai peut-e^tre de quoi leur donner satisfaction. [' ]| Mais de=ja` je commence a` ne plus y [' ]| e^tre, dans cette rue de de=sastre, que ils me ont [' ]| si bien fait voir. Je pourrais la de=crire, je [' ]| l' aurais pu, il y a unx instant, comme si je y [' ]| avais e=te=, tel que ils me ont souhaite=, diminue= [' ]| certes, ne en ayant plus pour longtemps, [' ]| mais lx yeux encore a` me^me de se laisser [' ]| impressionner, et unx oreille, assez, et lx [' ]| te^te assez obe=issante, pour me donner toutx [' ]| au moins unx vague ide=e de ce que il aurait [' ]| fallu soustraire a` ce de=cor pour que ce soit [' ]| lx vide et lx silence. Cela a toujours e=te= ainsi. [' ]| Juste au moment ou` lx monde est en place [' ]| et que je crois entrevoir lx moyen de le quitter, [' ]| toutx se dissipe. Cet endroit ou` mx jarre [' ]| se e=le`ve, sur sx socle, avec sx guirlande de [' ]| lanternes multicolores, et moi dedans, je ne [' ]| le verrai plus, je ne ai pas su me y accrocher. [' ]| Moi peut-e^tre, pour varier, ils me feront [' ]| frapper par la foudre, ou par lx merlin, unx [' ]| soir de fe^te, puis vite enrouler, ni vu ni [' ]| connu, dans lx suaire, preuve de avoir sue=. [' ]| Ou ils me feront enlever vif, o^ter de la`, pour [' ]| varier, et de=poser ailleurs, a` toutx hasard. @@@@@| [' ]| Et [' ]| a` mx prochaine sortie, si jamais je sors encore, [' ]| toutx sera neuf, je trouverai toutx [' ]| e=trange. Mais peu a` peu je me habituerai, [' ]| eux aidant, a` lx endroit, a` moi, et peu a` peu [' ]| surgira lx vieux proble`me, comment vivre, [' ]| unx seulx seconde, jeune ou vieux, sans aide, [' ]| sans guide, de leur vie a` eux. Et cela me [' ]| rappelant de autres tentatives, dans de autres [' ]| conditions, je me poserai, eux aidant, eux [' ]| soufflant, des questions, comme celles que [' ]| Je viens de me poser, sur moi, sur eux, sur [' ]| ces sautes de temps, ces changements de a^ge, [' ]| et lx moyens a` mettre en oeuvre pour re=ussir [' ]| enfin, la` ou` je avais toujours e=choue=, afin [' ]| que ils soient contents, et me laissent peut-e^tre [' ]| enfin tranquille, et libre de me employer [' ]| a` mx manie`re, a` essayer de contenter [' ]| lx autre, si ce est bien lx mx manie`re, afin [' ]| que il soit content, et me laisse tranquille, et [' ]| me donne quittance, et lx droit au repos, et [' ]| au silence, si cela de=pend de lui. ce est beaucoup [' ]| attendre de unx seulx cre=ature, ce est [' ]| beaucoup en exiger, que de avoir a` faire [' ]| d'abord comme si elle ne e=tait pas, ensuite [' ]| comme si elle e=tait, avant de avoir droit au [' ]| repos la` ou` ni elle est, ni elle ne est pas, et [' ]| ou` se tait lx langue obligeant a` de telles [' ]| expressions. Deux mensonges, deux de=froques [' ]| a` porter jusqu'au bout, avant de e^tre la^che=, seulx, [' ]| dans lx impensable indicible, ou` [' ]| je ne ai cesse= de e^tre, ou` ils ne me laissent pas [' ]| e^tre. Ce sera peut-e^tre moins reposant que [' ]| je ne ai lx air de le penser, que de y e^tre seulx [' ]| enfin, sans importuns. que a cela ne tienne, [' ]| repos est unx mot a` eux, penser aussi. Mais [' ]| voila` qui devrait, il me semble, me donner [' ]| a de=raisonner. Il serait navrant de tomber [' ]| sur du nouveau, sans que je me en aperc^oive, [' ]| que unx autre chandelle se allume, a` mx [' ]| insu. Oui, je sens que ce est lx moment de [' ]| jeter unx coup d'oeil en arrie`re, si je peux, [' ]| et de faire lx point, si je veux avancer. Si [' ]| seulement je savais ce que je ai dit. Bah, je [' ]| suis tranquille, c^a ne a pu e^tre que unx seulx [' ]| chose, lx me^me que toujours. Moi je ne suis [' ]| pas de ceux qui risquent de changer de [' ]| chanson. Je ne ai que a` continuer, comme si il [' ]| y avait quelque chose a` faire, quelque chose [' ]| de commence=, quelque part ou` aller. toutx [' ]| se rame`ne a` unx affaire de paroles, il ne [' ]| faut pas l' oublier, je ne l' ai pas oublie=. je ai [' ]| du^ le dire, puisque je le dis. je ai a` parler [' ]| de unx certaine fac^on, avec chaleur peut-e^tre, [' ]| toutx est possible, d'abord de celui que [' ]| je ne suis pas, comme si je e=tais lui, ensuite, [' ]| comme si je e=tais lui, de celui que je suis. [' ]| Avant de pouvoir etc. ce est unx question de [' ]| voix, de voix a` prolonger, de lx bonne manie`re [' ]| quand elles se arre^tent, expre`s, pour [' ]| me e=prouver, comme en ce moment celle qui [' ]| veut, de unx fac^on ge=ne=rale, que je sois en [' ]| vie. lx bonne manie`re, lx chaleur, lx aisance [' ]| lx foi, comme si ce e=tait mx voix a` moi, disant [' ]| des mots a` moi, des mots me disant en [' ]| vie, puisque ce est la` que ils veulent que je [' ]| sois, je ne sais pourquoi, avec leurs billions [' ]| de vivants, leurs trillions de mort, c^a ne [' ]| leur suffit pas, il me faut y aller aussi, de [' ]| mx petite convulsion, vagir, chialer, ricaner [' ]| et ra`ler, dans lx amour du prochain et lx [' ]| bienfaits de lx raison. Mais voila`, lx bonne [' ]| manie`re, je ne la connais pas. Ce ramassis [' ]| de conneries, ce est bien de eux que je le [' ]| tiens, et ce murmure qui me e=trangle, ce est [' ]| eux qui me en ont farci. Et c^a sort tel quel, [' ]| je ne ai que a` ba^iller, ce est eux que je entends, [' ]| de vieilles assurances suries, ou` je ne peux [' ]| rien changer. unx perroquet, ils sont tombe=s [' ]| sur unx bec de perroquet. Si ils me avaient [' ]| dit ce que il faut que je dise, pour e^tre [' ]| approuve= je le dirais force=ment, to^t ou tard. [' ]| Allons donc ! Ce serait trop facile, lx coeur [' ]| ne y serait pas, il faut que lx coeur me sorte [' ]| par lx gueule aussi, entortille= dans unx vomi [' ]| de boniments, la` alors je aurai enfin lx air de [' ]| me croire, ce ne sera plus des paroles en [' ]| lx air. Enfin, ne perdons pas lx espoir, je y arriverai [' ]| peut-e^tre, de unx fac^on toutx me=canique, [' ]| a` force de avoir lx bouche ouverte et [' ]| lx sangs tourne=s. Mais lx autre voix, de [' ]| celui qui ne a pas cette passion pour lx re`gne [' ]| animal, qui attend de mx nouvelles a` moi, [' ]| quelle est sx teneur ? Me voila` bien [' ]| embarrasse=. Car sur moi proprement dit, je me [' ]| comprends, il me semble que on ne me a [' ]| encore rien dit. Peut <-> on parler de unx voix, [' ]| dans ces conditions ? Sans doute que non. [' ]| Pourtant je le fais. D'ailleurs toutx cette [' ]| histoire de voix est a` revoir, a` corriger, a` [' ]| de=mentir. ne entendant rien, je ne en suis [' ]| pas moins lx proie de communications. [' ]| Appeler c^a des voix pourquoi pas apre`s [' ]| toutx, du moment que on sait que il ne en est [' ]| rien. Mais il y a des limites, parai^t <-> il. [' ]| Attendons <-> les, avec confiance. Donc rien sur moi. [' ]| ce est <-> a` <-> dire aucune relation suivie. De [' ]| faibles appels, toutx au plus, de loin en loin. [' ]| Ecoute <-> moi ! Reviens a` toi ! ce est donc [' ]| que on a quelque chose a` me dire. Mais pas [' ]| lx moindre renseignement, sinon, sous-entendu, [' ]| que je ne suis en mesure de en recevoir [' ]| aucun, ne e=tant pas la`, ce que je savais [' ]| de=ja`. Je ne ai pas e=te= sans remarquer, dans [' ]| unx moment de re=ceptivite= exceptionnelle, [' ]| que ces ajurations empruntent lx me^me [' ]| ve=hicule que celui employe= par Mahood et [' ]| consorts, pour leurs transports. ce est [' ]| louche. ce est <-> a` <-> dire que ce serait louche si [' ]| je espe=rais encore, de ces re=ve=lations a` venir, [' ]| unx valeur quelconque, par rapport a` celles [' ]| dont on ne cesse de me agonir depuis que on [' ]| se est mis dans lx te^te que je ferais mieux [' ]| de exister. Mais ce doux espoir, je en suis [' ]| revenu, pas plus tard que toutx a` lx heure, si [' ]| je ai bonne me=moire. Deux peines en somme, [' ]| a` distinguer peut-e^tre, comme lx mine [' ]| de avec lx carrie`re, quant au genre de effort [' ]| a` fournir, mais identiquement pauvres en [' ]| agre=ment, ou en inte=re^t. Je. Qui c^a ? lx [' ]| gale=rien, fonc^ant vers lx piliers de Hercule, [' ]| qui lx nuit. trompant lx vigilance du [' ]| garde-chiourme, la^che sx rame et rampe entre lx [' ]| bancs, vers lx levant, en appelant lx orage. [' ]| Sauf que moi je ne l' appelle plus. Si si, je [' ]| suis encore unx suppliant. C^a me passera, [' ]| de ici lx dernier voyage, sur cette mer de [' ]| plomb. Je confonds avec lx autre folie, celle [' ]| de vouloir connai^tre, de vouloir se rappeler, [' ]| sx me=fait. La` alors on ne me y prend [' ]| plus. ce est bon pour lx frais e=moulus de [' ]| lx damnation. Ceci dit, ne y pensons plus, [' ]| ne pensons plus a rien, ne pensons jamais [' ]| plus. lx uns sont plusieurs, lx autre seulx, [' ]| seulx a` me solliciter. Ils parlent lx me^me [' ]| langue, lx seulx que ils me aient apprise. Ils [' ]| me ont dit que il en est de autres. Je ne le [' ]| regrette pas. Du moment que lx silence se [' ]| rompt, de cette manie`re, ce ne peut e^tre [' ]| que unx seulx chose. Ordres, prie`res, menaces, [' ]| e=loges, reproches, raisons. Eloges, [' ]| oui, je me suis laisse= dire que je faisais des [' ]| progre`s. ce est bien, mx garc^on, ce sera [' ]| toutx pour aujourd' hui, rentre dans tx nuit [' ]| et a` demain. Et me voila`, avec mx barbe [' ]| blanche, assis parmi lx enfants, disant [' ]| ne importe quoi, de peur de e^tre frappe=. Je [' ]| mourrai en sixie`me, charge= de ans et de pensums, [' ]| redevenu toutx petit, comme lorsque [' ]| je avais de lx avenir, lx jambes nues, ve^tu de [' ]| mx vieille blouse noire, mouillant mx [' ]| culotte. Ele`ve Mahood, pour lx vingt-cinq [' ]| millie`rme fois, que est <-> ce que ce est que unx [' ]| mammife`re ? Et je tomberai raide mort, [' ]| use= par lx rudiments. Mais je aurai fait des [' ]| progre`s, ils me l' ont dit, seulement pas [' ]| assez, pas assez. Ah. Ou` en e=tais <-> je, de mx [' ]| devoirs ? je oublie. Voila` qui a e=te= fatal a` [' ]| mx e=panouissement, mx manque de me=moire. [' ]| ce est vrai. Ele`ve Mahood, re=pe`te [' ]| apre`s moi, lx homme est unx mammife`re [' ]| supe=rieur. Je ne pouvais pas. Toujours question [' ]| de mammife`res, dans cette me=nagerie. [' ]| Entre nous, avouez <-> le, que est <-> ce que c^a pouvait [' ]| bien lui foutre, a` l' e=le`ve Mahood, que lx homme fu^t ceci [' ]| pluto^t que cela ? Enfin il [' ]| faut supposer que il ne y a rien eu de perdu, [' ]| puisque voila` que toutx cela de=gouline, [' ]| de=bloque= par lx cauchemar. ce est lx de=ba^cle. [' ]| Je vais me en payer, des mammife`res, je vois [' ]| c^a de ici, avant de me re=veiller. Vite, unx [' ]| maman, que je la suce a` blanc, en me pinc^ant [' ]| lx te=tins. Mais il va falloir que je lui [' ]| donne unx nom, a` ce solitaire. Sans noms [' ]| propres, pas de salut. Je l' appellerai donc [' ]| Worm. Il e=tait temps. Worm. Je ne aime [' ]| pas c^a, mais je ne ai gue`re lx choix. Ce sera [' ]| mx nom aussi, au moment voulu, quand je [' ]| ne aurai plus a` me appeler Mahood, si jamais [' ]| je y arrive. Avant Mahood il y eut de autres [' ]| comme lui, de lx me^me race et croyance, [' ]| armes du me^me trident. Mais Worm est lx [' ]| premier de sx espe`ce. On dit c^a. ce est que [' ]| je ne le connais pas. Lasse=, renonc^ant a` me [' ]| dresser, lui aussi se fera peut-e^tre remplacer, [' ]| ayant pose= lx jalons. Il ne a pas encore [' ]| eu lx parole, lx pauvre. Il murmure, je ne ai [' ]| cesse= l' entendre sx murmure, pendant que [' ]| lx autres discouraient. A` eux toutx il a [' ]| surve=cu, a` Mahood aussi, si Mahood ne est plus. [' ]| Je l' entends encore, fide`le, me suppliant [' ]| de apaiser cette langue morte des vivants. [' ]| ce est ce que je crois comprendre, d'apre`s [' ]| lx ton, qui ne change pas. Si je pouvais me [' ]| taire je comprendrais mieux, ce que il veut [' ]| de moi, veut que je sois, veut que je dise. [' ]| que il se mette a` tonner, a` lx fin! Mais non, [' ]| il faut que je me taise que je retienne mx [' ]| souffle. Mais je ai du^ mal comprendre. Car [' ]| si Mahood se taisait, Worm se tairait aussi. [' ]| que on me demande lx impossible, je veux [' ]| bien, que pourrait <-> on me demander de autre? [' ]| Mais lx absurde ! A moi que ils ont re=duit a` lx [' ]| raison. Il est vrai que ce pauvre Worm ne y [' ]| est pour rien. que est <-> ce que je en sais ? Mais [' ]| achevons notre pense=e, avant de chier [' ]| dessus. Car si je suis Mahood je suis Worm [' ]| aussi. Plof. Ou si je ne suis pas encore [' ]| Worm, je le serai, en ne e=tant plus Mahood. [' ]| Plof. Sus maintenant aux choses se=rieuses. [' ]| Non, pas encore. unx autre conte de lx Me`re [' ]| Mahood peut-e^tre, pour achever de me abrutir. [' ]| Pas lx peine, c^a sortira quand ce en sera [' ]| lx heure, lx disque est la`, de toutx e=ternite=. [' ]| Oui, leurs grands mots doivent sortir aussi, [' ]| ce est du tout-venant. lx proble`me de lx [' ]| liberte=, je en traiterai aussi, ce est couru, au [' ]| moment pre=e=tabli. Mais je ai peut-e^tre trop [' ]| vite fait de les opposer, ces deux fauteurs [' ]| de fiasco. ne est <-> ce pas lx faute de lx un si je [' ]| ne peux e^tre lx autre ? Ils sont donc de [' ]| connivence. Voila` comme il faut raisonner, [' ]| chaudement. Ou existerait <-> il unx tertius [' ]| gaudens, moi enfin, a` qui ce double e=chec [' ]| serait a` imputer ? mx vrai visage, le [' ]| verrai <-> je enfin, baignant dans unx sourire ? [' ]| je ai lx impression que ce spectacle me sera [' ]| e=pargne=. A` aucun moment je ne sais de [' ]| quoi je parle, ni de qui, ni de quand, ni [' ]| de ou`, ni avec quoi, ni pourquoi, mais je aurais [' ]| besoin de cinquante bagnards pour cette [' ]| sinistre besogne que il me manquerait [' ]| toujours unx cinquante et unie`me, pour fermer [' ]| lx menottes, c^a je le sais, sans savoir ce [' ]| que c^a veut dire. lx essentiel est que je ne arrive [' ]| jamais nulle part, que je ne sois jamais [' ]| nulle part, ni chez Mahood, ni chez Worm, [' ]| ni chez moi, peu importe gra^ce a` quelle [' ]| dispense. lx essentiel est de gigoter jusqu'au [' ]| bout au bout de sx catgut, tant que il y aura [' ]| des eaux, des rives et de=chai^ne= au ciel unx [' ]| Dieu sportif, pour taquiner lx cre=ature, par [' ]| salopards interpose=s. @@@@@| [' ]| Moi je ai avale= trois [' ]| hamec^ons a` lx fois et je ai encore faim. de ou` [' ]| lx barouf. Que c^a fait du bien de savoir ou` [' ]| l' on est, ou` l' on restera, sans y e^tre ! Il ne y [' ]| a plus que a` se e=carteler tranquillement, dans [' ]| lx de=lices de se savoir a` toutx jamais [' ]| personne. Dommage que pendant ce temps je [' ]| sois dans lx obligation de donner de lx [' ]| bouche, c^a lx empe^che de saigner a` sx aise, [' ]| en faisant nyam nyam. Enfin, on ne peut [' ]| pas toutx avoir, dans lx toutx avant-derniers [' ]| temps. Ils me ame`neront bien unx jour a` lx [' ]| surface, ce qui mettra toutx lx monde d'accord, [' ]| sur ceci, que ce ne e=tait pas lx peine [' ]| de se en donner tant, pour unx si pie`tre [' ]| victime, pour de si pie`tres assassins. Quel [' ]| silence alors. Et maintenant, essayons de aller [' ]| faire unx tour du co^te= de Worm, c^a lui fera [' ]| plaisir, a` ce cher de=gueulasse. Je verrai bien [' ]| si lx autre me guette toujours. Mais me^me [' ]| sans cela ce sera rate=, il ne me aura pas, je [' ]| ne en serai pas de=livre=, je parle de Worm, je [' ]| le jure, lx autre ne me a pas eu, je ne en ai pas [' ]| e=te= de=livre=, ce est du passe=, jusqu'a` pre=sent. [' ]| Je suis celui que on ne aura pas, qui ne sera [' ]| pas de=livre=, qui rampe entre lx bancs, vers [' ]| lx nouveau jour qui se annonce splendide, [' ]| barde= de ceintures de sauvetage, appelant [' ]| lx naufrage. lx troisie`me ligne tombe droit [' ]| des nues, en fil a` plomb, c^a ce est pour mx [' ]| a^me. Il y a belle lurette que je l' y aurais [' ]| accroche=e, si je savais ou` elle est. Nous voila` [' ]| donc quatre, ce est unx partie carre=e. Je le [' ]| savais, nous serions cent que il nous faudrait [' ]| e^tre cent et un. Je nous manquerai toujours. [' ]| Worm, ou, comme je suis tente= de l' appeler, [' ]| Watt, Worm, que dire de Worm, qui ne est [' ]| pas foutu de se faire comprendre ? que en [' ]| dire qui fasse cesser cette rumeur de [' ]| termite, dans mx guignol ? que en dire qui [' ]| ne puisse aussi bien se dire de lx autre ? [' ]| Tiens, ce est peut-e^tre en voulant e^tre Worm [' ]| que je serai enfin Mahood ! Alors je ne aurai [' ]| plus que a` e^tre Worm. Ce a` quoi je parviendrai [' ]| sans doute en me efforc^ant de e^tre [' ]| Tartempion. Alors je ne aurai plus que a` e^tre [' ]| Tartempion. Halte-la`, il se peut que il me en [' ]| fasse gra^ce, que il ait pitie=, que je fasse halte [' ]| la`. lx aurore ne sera pas toujours rose. Worm, [' ]| Worm, a` nous trois, et vogue lx gale`re. [' ]| D'ailleurs il me semble que je ai du^ de=ja`, [' ]| contrairement a` ce que il me semble que je ai [' ]| du^ dire de=ja`, faire quelques tentatives en [' ]| ce sens. je aurais du^ les noter, ne fu^t <-> ce que [' ]| dans mx te^te. Mais Worm ne peut rien [' ]| noter. Voila` en toutx cas unx premie`re [' ]| affirmation je veux dire ne=gation, sur laquelle [' ]| ba^tir. Worm ne peut rien noter. Mahood [' ]| peut <-> il noter. ce est c^a, tressons, tressons. [' ]| Oui, ce est lx propre (entre autres) de Mahood [' ]| de noter, me^me si il ne y arrive pas [' ]| toujours, certaines choses, que dis <-> je, toutx [' ]| choses, de manie`re a` pouvoir en tirer parti, [' ]| pour sx gouverne. Et nous l' avons effectivement [' ]| vu le faire, dans lx cour, dans sx [' ]| jarre, dans unx sens. Je savais que il me suffirait [' ]| de vouloir parler de Worm pour que [' ]| je me mette a` parler de Mahood, avec plus [' ]| de bonheur et de compre=hension que jamais. [' ]| que il me semble proche toutx de unx coup, louchant [' ]| vers lx me=dailles de lx hippophage [' ]| Decroix. ce est lx heure de lx ape=ritif, on [' ]| se arre^te de=ja`, pour lire lx menu. Heure [' ]| charmante, surtout quand elle est celle, et cela [' ]| arrive, du coucher du soleil, dont lx derniers [' ]| rayons, balayant lx rue lx enfilade, font [' ]| a` mx monument unx ombre interminable, [' ]| a` cheval sur lx ruisseau et lx trottoir. Je la [' ]| regardais autrefois quand je e=tais plus libre [' ]| de me tourner que je ne le suis, depuis lx [' ]| pose du carcan. Alors je savais que la`-bas [' ]| toutx au bout mx te^te gisait, et que on [' ]| marchait dessus, et sur mx mouches qui ne en [' ]| continuaient pas moins de glisser joliment, [' ]| sur lx sol. Et je voyais lx gens monter vers [' ]| moi, toutx lx long de mx ombre, suivis de [' ]| longues ombres tremblantes et fide`les. Car [' ]| tanto^t je me confonds avec mx ombre, [' ]| tanto^t pas. Et tanto^t je ne me confonds pas [' ]| avec mx jarre, tanto^t si. C^a de=pend, de [' ]| comment nous sommes lune=s. Et souvent je [' ]| parvenais a` ne pas broncher, jusqu'au moment [' ]| ou`, ne e=tant plus, je ne me voyais plus. [' ]| Instant vraiment exquis, coi+ncidant de temps [' ]| a` autre, je l' ai de=ja` signale=, avec celui de [' ]| lx ape=ritif. Mais cette joie, que pour mx part [' ]| je aurais estime=e inoffensive, et sans danger [' ]| pour lx autres, je me en passe, depuis que [' ]| je ai mx collier, qui me tient lx face [' ]| tourne=e vers lx grille, juste au-dessus du menu, [' ]| car il faut que lx client puisse composer sx [' ]| repas sans se exposer a` se faire e=craser. lx [' ]| viande, dans ce quartier, est tre`s estime=e, [' ]| et on vient de loin, de tre`s loin, expre`s pour [' ]| en manger. Ceci fait, on se empresse de se en [' ]| aller. De`s dix heures du soir toutx est [' ]| silencieux, comme dans lx tombe, comme on dit. [' ]| ce est ce qui ressort de mx observations, [' ]| accumule=es pendant de longues annees et [' ]| soumises a` lx induction au fur et a` mesure. [' ]| Ici on tue et on mange. Ce soir il y a des [' ]| tripes. ce est unx plat de hiver, ou de [' ]| demi-saison. Biento^t Marguerite viendra me illuminer. [' ]| Elle est en retard. Plus de unx passant [' ]| de=ja` a fait flamber sx briquet sous mx [' ]| nez, en grommelant, pour mieux voir ce [' ]| que cette fois-ci, pour plus de e=le=gance, [' ]| je appellerai lx carte du jour. Pourvu que il [' ]| ne lui soit rien arrive=, a` mx bienfaitrice. Je [' ]| ne la verrai pas venir, je ne entendrai pas [' ]| sx pas a` cause de lx neige. toutx lx [' ]| matine=e je suis reste=e sous mx housse. Au de=but [' ]| de lx morte saison elle me fait unx nid de [' ]| chiffons, bien tasse=s toutx autour de moi, [' ]| pour pre=venir lx refroidissements. ce est [' ]| douillet. Je me demande si elle saupoudrera [' ]| mx cra^ne, ce soir, avec sx grosse houppette. [' ]| ce est sx dernie`re trouvaille. Elle ne sait [' ]| plus quoi imaginer, pour me soulager. Elle [' ]| voudrai que mx pustules se arre^tent de [' ]| suinter ! Si lx terre pouvait trembler. [' ]| lx abattoir me engloutirait. A` travers lx [' ]| grille, toutx au fond de unx perce=e entre deux [' ]| corps de ba^timent, lx ciel me apparai^t. unx [' ]| barreau vient l' obturer, quand je veux. ce est [' ]| unx petit bout du bas ciel du nord, long et [' ]| mince. Si je pouvais lever lx te^te je le verrais [' ]| jaillir dans lx gros du firmament. Quoi [' ]| ajouter, a` ces pre=cisions ? lx soire=e ne fait [' ]| que commencer, je le sais, ne partons pas [' ]| encore, ne disons pas adieu pour toujours [' ]| encore unx fois encore, a` ce fatras. Si je [' ]| re=fle=chissais, en attendant que il se produise [' ]| quelque chose de intelligible ? Allons, unx [' ]| fois ne est pas coutume. unx pense=e se pre=sente [' ]| presque aussito^t, je ai peut-e^tre tort [' ]| de ne pas me recueillir plus souvent. Vite [' ]| que je la dise, avant que elle se e=vanouisse. [' ]| Comment se fait <-> il que lx gens ne me [' ]| remarquent pas ? Il ne y a que Madeleine [' ]| qui ait lx air de me percevoir. unx passant [' ]| presse=, fuyant ou poursuivant, je conc^ois [' ]| que je lui e=chappe. Mais ces badauds venus [' ]| e=couter lx cris de douleur des bestiaux et [' ]| qui, visiblelllent de=soeuvre=s, font lx cent [' ]| pas en attendant que lx tuerie commence ? [' ]| Mais ces affame=s que lx position du menu [' ]| oblige, que ils le veuillent ou non, a` se trouver [' ]| litte=ralernent nez a` nez avec moi, devant [' ]| mx haleine ? Mais ces enfants allant vers [' ]| lx zone et se en retournant, avides de [' ]| distractions ? Me^me unx figure humaine, re=cemment [' ]| lave=e et avec quelques cheveux dessus, [' ]| devrait, il me semble, se tailler unx joli succe`s [' ]| de curiosite=, dans lx situation ou` se trouve [' ]| lx mienne. Serait <-> ce par pudeur, par crainte [' ]| de causer de lx peine, que on affecte de ignorer [' ]| mx existence ? Mais ce est la` unx de=licatesse [' ]| de sentiment que on peut difficilement [' ]| attribuer aux chiens qui viennent pisser [' ]| contre mx demeure, sans avoir lx air de se [' ]| douter que il y a de lx peau et des os dedans. [' ]| ce est donc que je ne ai pas de odeur non plus. [' ]| Et cependant si quelqu'un devait avoir unx [' ]| odeur, ce est bien moi. Comment Mahood, [' ]| dans ces conditions, peut <-> il se attendre a ce [' ]| que je me comporte normalement ? lx [' ]| mouches re=pondent de moi, si l' on veut, [' ]| mais jusqu'a` quel point ? Ne se poseraient <-> elles [' ]| pas avec toutx autant de appe=tit sur unx [' ]| bouse de vache ? Non, aussi longtemps que [' ]| je ne aurai pas rec^u de e=claircissements a` ce [' ]| sujet, ou que unx autre que Madeleine ne [' ]| me aura pas distingue=, il me sera impossible [' ]| de croire ce que on raconte sur moi, [' ]| suffisamment pour poursuivre mx nume=ro. [' ]| D'autant plus que ce te=moignage que je [' ]| re=clame, et sans quoi e=choueront [' ]| immanquablement lx projets que on a forme=s pour [' ]| moi, je ne serai bien-to^t plus en mesure de [' ]| le recevoir, tellement mx faculte=s baissent, [' ]| depuis quelque temps. ce est la` e=videmment [' ]| unx principe de changement qui peut nous [' ]| mener loin. Mais que je vienne a` mourir, en [' ]| mettant lx choses au mieux, sans avoir pu [' ]| me croire en vie, je suis paye= pour savoir [' ]| que ce ne est pas cela que ils souhaitent pour [' ]| moi. Car cela me est arrive= maintes fois de=ja`, [' ]| sans que ils me aient seulement accorde= unx [' ]| conge= de de=tente, parmi lx lombrics, avant [' ]| de me ressusciter. Mais qui peut savoir ce [' ]| que lx avenir me re=serve, cette fois-ci ? Que [' ]| je de=cline a` tombeau ouvert en tant que e^tre [' ]| sensible et pensant, ce est de toutx fac^on unx [' ]| excellente chose. Peut-e^tre que unx monsieur [' ]| unx jour, venant a` passer au bras de sx belle [' ]| juste au moment ou` lx agonie sera en train [' ]| de me offrir unx dernier aperc^u du dispositif [' ]| temporel, fera observer, assez fort pour [' ]| que je puisse l' entendre, Mais voyons, cet [' ]| homme ne est pas bien, il faut appeler unx [' ]| ambulance ! Ainsi de unx seulx pierre, quand [' ]| toutx semblerait a` recommencer, lx deux [' ]| coups prescrits. Je serais mort, mais je aurais [' ]| ve=cu. A` moins de le supposer victime de unx [' ]| hallucination. Oui, afin que aucun doute ne [' ]| subsiste, il faudrait que sx future ait lx [' ]| temps de lui re=pondre, ce est vrai, mx [' ]| amour, on dirait que il va rendre. La` je [' ]| serais fixe=. Et nai^trai enfin dans unx dernier [' ]| soupir, ou dans un de ces hoquets qui de=parent [' ]| he=las trop souvent lx solennite= du tre=pas. [' ]| Mahood, je ai connu unx me=decin qui [' ]| soutenait que lx souffle supre^me, au point [' ]| de vue strictement scientifique, ne pouvait [' ]| sortir que par lx fondement, et que ce est [' ]| a` ce dernier orifice que lx famille devrait [' ]| pre=senter lx miroir, avant de ouvrir lx testament. [' ]| Quoi que il en soit, et sans entrer [' ]| dans ces de=tails macabres, je me suis [' ]| lourdement trompe= en supposant que lx mort [' ]| en elle-me^me constituait unx indice, ou me^me [' ]| unx forte pre=somption, en faveur de unx vie [' ]| pre=alable. Et moi pour mx part je ne tiens [' ]| plus a` quitter ce monde ou` ils essaient de [' ]| me fourrer sans lx assurance de y avoir e=te= [' ]| comme me la fournirait par exemple unx [' ]| coup lx pied au cul, ou unx baiser, peu [' ]| importe lx nature de lx attention, du moment [' ]| que je ne peux me soupc^onner de en e^tre [' ]| lx auteur. Non, je ne y tiens plus, car je sais [' ]| que cela ne sert a` rien, ne change rien, ne [' ]| met fin a` rien. Mais que deux tiers me constatent, [' ]| en toutx objectivite=, la`, devant moi, [' ]| et je me charge du reste. Que toutx devient [' ]| simple et clair, quand on ouvre lx oeil sur lx [' ]| dedans, a` condition bien su^r de l' avoir au [' ]| pre=alable expose= au dehors, afin de mieux [' ]| jouir du contraste. Je me en voudrais, [' ]| quoique ne en pouvant plus, de me arre^ter [' ]| en si bonne voie. Car je ne recommencerai [' ]| pas de sito^t, ah non alors. Puis assez de [' ]| cette putain de premie`re personne, ce en [' ]| est trop a` lx fin, il ne se agit pas de elle, je [' ]| vais me attirer des ennuis. @@@@@| [' ]| Mais il ne se agit [' ]| pas de Mahood non plus, pas encore. De [' ]| Worm encore moins. Bah, peu importe lx [' ]| pronom, pourvu que on ne en soit pas dupe. [' ]| Puis le pris est pli. Plus tard nous verrons. [' ]| Ou` en suis <-> je ? Ah oui, aux de=lices du clair [' ]| et simple. Essayons de y me^ler cette pauvre [' ]| Madeleine, si bonne pour moi. Tant [' ]| de e=gards, tant de acharnement a` me remarquer, [' ]| que est <-> ce qui me interdit de y voir unx [' ]| preuve suffisante de mx pre=sence re=elle, [' ]| Rue Brancion, dro^le de i^le. Me [' ]| de=barrasserait <-> elle de mx mise=rables excre=ments [' ]| toutx lx dimanches, me ferait <-> elle unx nid a` [' ]| lx approche des frimas, me prote=gerait <-> elle [' ]| de lx neige changerait <-> elle mx sciure, [' ]| re=pandrait <-> elle du sel sur mx te^te malade, [' ]| je espe`re que je ne oublie rien, si je ne e=tais [' ]| pas la` ? me aurait <-> elle mis unx collier, e=leve= [' ]| sur unx socle, festonne= de lampions, sans lx [' ]| certitude que je avais de lx consistance ? [' ]| Comme je serais heureux de pouvoir me [' ]| rendre a` cette e=vidence et que soit faite [' ]| enfin lx justice que elle comporte. [' ]| Malheureusement je la conside`re comme des plus [' ]| sujettes a` caution, voire irrecevable. Que [' ]| penser de ces soins dont depuis quelque [' ]| temps elle redouble a` mx endroit, sinon [' ]| que ils de=ce`lent unx grand de=sarroi ? Quelle [' ]| diffe=rence de avec sx calme des premiers [' ]| temps, ou` je ne la voyais que unx fois par [' ]| semaine. Disons <-> lx net, cette femme est en [' ]| train de perdre lx foi, en moi. Et elle essaie [' ]| de retarder lx moment ou` elle aura enfin [' ]| a` se avouer sx erreur en venant voir a` [' ]| chaque instant si je me laisse encore unx [' ]| peu imaginer, sur place. De me^me lx [' ]| croyance en Dieu, soit dit en toutx [' ]| modestie, se perd quelquefois a` lx suite de unx [' ]| redoublement de ze`le et de observance, [' ]| parai^t <-> il. Ici je me permettrai unx distinguo [' ]| (je pense toujours). Que mx sanctuaire [' ]| soit re=ellement la`, je ne songe pas a` le nier, [' ]| cela ne me regarde pas, quoique lx pre=sence [' ]| a` unx tel endroit, sur lx re=alite= duquel je [' ]| ne entends pas chicaner non plus, de unx [' ]| urne aussi vaste me paraisse peu vraisemblable. [' ]| Non. Je doute seulement que je sois [' ]| dedans. Il est plus facile de e=lever unx temple [' ]| que de y faire descendre lx objet du culte. [' ]| Mais je confonds tour et alentour. Voila` [' ]| ou` me`nent les distinguo. Peu importe. Elle [' ]| me aime, je l' ai toujours senti. Elle a besoin [' ]| de moi. Elle a beau avoir unx commerce, unx [' ]| jardin, unx mari, peut-e^tre des enfants, il [' ]| y a en elle unx vide que moi seulx peux [' ]| combler. Rien de e=tonnant, dans ces conditions, [' ]| que elle ait des visions. je ai cru voir [' ]| en elle, a` unx moment donne=, unx proche [' ]| parente, a` moi, me`re, soeur, fille, que sais <-> je, [' ]| voire unx e=pouse, en train de me se=questrer. [' ]| ce est <-> a` <-> dire que Mahood, voyant lx [' ]| peu de cas que je faisais de sx pie`ce mai^tresse, [' ]| me a insuffle= cette hypothe`se, en [' ]| ajoutant, Je ne ai rien dit. Elle ne est d'ailleurs [' ]| pas aussi saugrenue que elle en a lx air, a` [' ]| premie`re vue. Elle re=sorbe me^me certaines [' ]| bizarreries qui ne me avaient pas encore [' ]| frappe=, au moment de sx e=mission, entre [' ]| autres mx inexistence aux yeux des gens non [' ]| pre=venus, ce est <-> a` <-> dire, de toutx lx monde. Mais [' ]| en admettant que on ait choisi de me cacher [' ]| sur lx voie publique, pourquoi se e^tre donne= [' ]| tant de mal pour que mx te^te soit monte=e [' ]| en e=pingle et artistiquement e=claire=e de`s lx [' ]| tombe=e de lx nuit ? Vous me direz, peu [' ]| importe lx pronom que il ne y a que lx re=sultat [' ]| qui compte. Encore unx chose. Cette [' ]| femme ne me a jamais adresse= lx parole, a` [' ]| mx connaissance. Si il me est arrive= de dire [' ]| lx contraire, je me suis trompe=. Si cela [' ]| me arrive par lx suite, je me tromperai. A [' ]| moins que je ne me trompe en ce moment. [' ]| Au dossier de toutx manie`re, a` lx appui de [' ]| lx the`se que on voudra. Jamais unx mot [' ]| affectueux, jamais unx re=primande. De crainte [' ]| de me signaler aux autres ? Ou de dissiper [' ]| lx mirage ? Je re=sume. lx jour est proche [' ]| ou` elle devra me nier, mx unique fide`le. [' ]| Il ne se est rien passe=. lx lampions sont [' ]| toujours e=teints. Est <-> ce lx me^me soir ? [' ]| lx heure du di^ner est peut-e^tre passe=e. [' ]| Marguerite a pu venir, partir, revenir, repartir, [' ]| comme de habitude, sans que je me en sois [' ]| aperc^u. je ai peut-e^tre brille= de toutx mx [' ]| feux, unx bon moment, sans me en douter. [' ]| Pourtant il y a quelque chose de change=. [' ]| lx nuit ne est pas comme de habitude. Ce [' ]| ne est pas parce que je ne vois pas de e=toiles, [' ]| il est rare que unx e=toile se montre la`-bas, [' ]| dans lx e=troit ciel que je peux voir. Ce ne est [' ]| pas parce que je ne vois rien, pas me^me lx [' ]| grille, cela me est souvent arrive=. Ce ne est [' ]| pas non plus a` cause du silence, ce est unx [' ]| coin silencieux lx nuit. Et je suis a` moitie= [' ]| sourd. Ce ne est pas lx premie`re fois que je [' ]| tends lx oreille en vain vers lx rumeur des [' ]| e=tables. toutx de unx coup unx cheval hennira. [' ]| Alors je saurai que il ne y a rien de change=. [' ]| Ou je verrai passer lx lanterne du gardien, [' ]| a` hauteur de genou, dans lx cour. Il faut [' ]| patienter. Il fait froid, ce matin il a neige=, [' ]| et je ne sens pas lx air froid sur mx te^te. Je [' ]| suis peut-e^tre encore sous lx ba^che, elle me a [' ]| peut-e^tre remis lx ba^che, craignant que [' ]| dans lx nuit lx neige ne reprenne, pendant [' ]| que je re=fle=chissais. Mais cette sensation [' ]| que je aime tant, de lx ba^che qui pe`se sur mx [' ]| te^te, je ne l' ai pas non plus. mx te^te serait <-> elle [' ]| devenue insensible ? Aurais <-> je eu unx [' ]| attaque, pendant que je re=fle=chissais ? Je [' ]| ne sais pas. Je vais patienter, sans me poser [' ]| de questions, en faisant bien attention. Des [' ]| heures ont passe=, il doit faire jour a` nouveau, [' ]| rien ne a change=, je ne entends rien, je [' ]| ne vois rien, mx te^te ne ressent rien. Je les [' ]| ai mis devant leurs responsabilites, ils me ont [' ]| peut-e^tre relaxe=. Car ce sentiment de e^tre [' ]| enferme= entie`rement, sans que rien me [' ]| touche, est nouveau. La sciure ne presse [' ]| plus contre mx moignons, je ne sais plus [' ]| ou` je finis. je ai quitte=, hier, lx monde de [' ]| Mahood, lx rue, lx gargote, lx tuerie, lx [' ]| statue et, a` travers lx grille, lx ciel comme [' ]| unx crayon de ardoise. Je ne entendrai plus [' ]| lx cris des be^tes, ni lx cliquetis des [' ]| fourchettes et des verres, ni lx e=clats de voix [' ]| des bouchers en cole`re, ni lx litanie des [' ]| plats et des prix. Il ne y aura plus de femme [' ]| pour vouloir en vain que je vive, mx ombre [' ]| lx soir ne noircira pas lx sol. lx histoires [' ]| de Mahood sont termine=es, il a compris [' ]| que elles ne pouvaient e^tre a` mx sujet. Il [' ]| a abandonne=, ce est moi qui gagne, quoique [' ]| je aie fait toutx mx possible pour perdre, [' ]| afin de lui e^tre agre=able, et de avoir lx paix. [' ]| Gagnant aurai <-> je lx paix ? On ne dirait pas, [' ]| je ne ai pas lx air de me taire. Du reste toutx [' ]| ces suppositions sont sans doute errone=es. [' ]| On me lancera peut-e^tre encore, ceint de [' ]| meilleures armes, a` lx assaut de lx mortalite=. [' ]| Mais il importe pluto^t de savoir ce qui est [' ]| en train de se passer, afin de en rendre [' ]| compte, conforme=ment a` mx fonction. Il [' ]| ne faut pas oublier, quelquefois je l' oublie, [' ]| que toutx est unx question de voix. Ce qui [' ]| se passe, ce sont des mots. Je dis ce que on [' ]| me dit de dire, dans lx espoir que unx jour on [' ]| se lassera de me parler. Seulement je le dis [' ]| mal, ne ayant pas de oreille, ni de te^te, ni de [' ]| me=moire. Maintenant je me entends dire que [' ]| ce est lx voix de Worm qui commence, je [' ]| transmets lx nouvelle, pour ce que elle vaut. [' ]| Croient <-> ils que je crois que ce est moi qui [' ]| parle ? C^a ce est de eux aussi. Pour me faire [' ]| croire que je ai unx moi a` moi et que je peux [' ]| en parler, comme eux du leur. ce est encore [' ]| unx pie`ge, pour que je me trouve soudain, [' ]| crrac, pris parmi lx vivants. ce est lx moyen [' ]| de tomber dedans que ils ont du^ mal me expliquer. [' ]| Ils ne en auront jamais raison, de mx [' ]| be^tise. Pourquoi me parlent <-> ils ainsi ? Peut-e^tre [' ]| que en me traversant certaines choses [' ]| changent, lx choses importantes, et que a` [' ]| cela ils ne peuvent rien. Croient <-> ils que je [' ]| crois que ce est moi qui pose ces questions ? [' ]| C^a aussi ce est de eux. unx peu de=nature= peut-e^tre. [' ]| Je ne dis pas que ce ne est pas lx bonne [' ]| me=thode. Je ne dis pas que ils ne finiront [' ]| pas par me avoir. Je le voudrais bien, pour [' ]| e^tre jete=. ce est cette chasse qui est fatigante, [' ]| ces abois interminables. lx images, ils [' ]| se imaginent que en forc^ant lx images ils [' ]| finiront par me y emberlificoter. Comme lx [' ]| me`res qui sifflent pour que be=be= ne attrape [' ]| pas unx ne=phrite. Eux, oui, eux, ils sont [' ]| toutx maintenant dans lx me^me sac. A` Worm [' ]| de jouer, on lui passe lx main, je lui souhaite [' ]| bien du plaisir. Dire que je l' ai cru hostile [' ]| a` ce que on a essaye= de faire de moi. Dire [' ]| que je ai vu en lui, sinon moi, unx pas vers [' ]| moi. me amener a` e^tre lui, lui lx anti-Mahood, [' ]| pour ensuite me dire, Mais que est <-> ce que je [' ]| fais moi, sinon vivre, unx peu, de lx seulx [' ]| vie possible. Voila` la combine. Ou par [' ]| lx absurde me convaincre de e^tre, lx absurde de [' ]| ne pas le pouvoir. Malheureusement il ne [' ]| me sert a` rien de e^tre pre=venu, si je le suis, [' ]| car je ne le suis jamais longtemps. D'ailleurs [' ]| je lui souhaite beaucoup de succe`s, dans sx [' ]| courageuse entreprise. Et me^me je collaborerai [' ]| avec lui, comme avec Mahood et consorts [' ]| dans lx mesure de mx moyens, ne [' ]| pouvant faire autrement, et connaissant [' ]| mx moyens. Worm, dire que il ne sait pas [' ]| ce que il est, ou` il est, ce qui se passe, [' ]| ce est trop peu dire. Ce que il ignore, ce est [' ]| que il y ait quelque chose a` savoir. sx [' ]| sens ne lui apprennent rien, ni sur lui, [' ]| ni sur lx reste et cette distinction lui est [' ]| e=trange`re. Ne sentant rien, ne sachant rien, [' ]| il existe pourtant, mais pas pour lui, pour [' ]| lx hommes, ce sont lx hommes qui le [' ]| conc^oivent et qui disent, Worm est la`, puisque [' ]| nous le concevons. comme si il ne pouvait [' ]| y avoir lx existence que conc^ue, ne fu^t <-> ce [' ]| que de celui qui la me`ne. lx hommes. unx [' ]| seulx, puis de autres. unx seulx tourne= vers lx [' ]| tout-impuissant lx tout-ignorant, qui le [' ]| hante, puis de autres. Vers celui dont il se [' ]| veut lx aliment, lui lx affame=, et qui, ne ayant [' ]| rien de lx homme, ne a rien de autre, ne a rien, [' ]| ne est rien. Venu au monde sans nai^tre, sans [' ]| vivre y demeurant, ne espe=rant pas mourir, [' ]| e=picentre des joies, des peines, du calme. Ce [' ]| que ayant de moins changeant on croit avoir [' ]| de plus re=el. Celui hors lx vie que a` lx longue [' ]| lx longue vie vaine veut que on ne ait cesse= [' ]| de e^tre. Que ne e=pargne pas lx rage de parler, [' ]| lx rage de penser, de savoir ce que on est, ce [' ]| que on e=tait, pendant lx re^ve e=perdu, la`-haut, [' ]| sous lx ciel, sortant lx nuit. Celui qui [' ]| se ignore et se tait, ce que ignorant il tait, et [' ]| ne ayant pu e^tre ne se y efforce plus. Qui [' ]| se entoure de qui se y reconnai^t et lui renvoie [' ]| lx me^me grimace que toujours. Merci de [' ]| ces notions premie`res. Elles sont encourageantes. [' ]| Et ce ne est pas fini. Celui qui [' ]| cherche sx vrai visage, que il se rassere`ne, il [' ]| le trouvera, convulse= de inquie=tude, lx yeux [' ]| e=carquille=s. Celui qui veut avoir ve=cu, pendant [' ]| que il vivait, que il se rassure, lx vie lui [' ]| dira comment. Voila` de se=rieux apaisements. [' ]| Worm, sois Worm, tu verras que [' ]| ce est impossible, quel gant de velours, unx [' ]| peu use= aux phalanges, a` force de cogner. [' ]| Bah, faisons celui qui ne y voit que des [' ]| chandelles. Et que l' appre^t commence, de cette [' ]| chiffe revenue de tant de tripotages, [' ]| mollement e=tale=e comme au premier jour. Mais [' ]| ce est uniquement unx question de voix, [' ]| toutx autre image est a` e=carter. que elle me [' ]| traverse a` lx fin, lx bonne, lx dernie`re, celle [' ]| de celui qui ne en a pas, de sx propre aveu. [' ]| Croient <-> ils me endormir avec leurs e=claircissements [' ]| de gorge ? que est <-> ce que c^a peut [' ]| me faire, que je re=ussisse ou e=choue ? lx entreprise [' ]| ne est pas de moi. Si ils veulent que [' ]| je re=ussisse, je e=chouerai, histoire de me les [' ]| garder a` dos. Y a <-t-> il unx seulx mot de moi [' ]| dans ce que je dis ? @@@@@| [' ]| Non, je ne ai pas de voix, [' ]| a` ce chapitre je ne ai pas voix. ce est une des [' ]| raisons pour lesquelles je me suis confondu [' ]| avec Worm. Mais je ne ai pas de raisons non [' ]| plus, pas de raison, je suis comme Worm, [' ]| sans voix ni raison, je suis Worm, non, si [' ]| je e=tais Worm je ne le saurais pas, je ne le [' ]| dirais pas, je ne dirais rien, je ne saurais [' ]| rien, je serais Worm. Mais je ne dis rien, je [' ]| ne sais rien, ces voix ne sont pas de moi, [' ]| ni ces pense=es, mais des ennemis qui me habitent. [' ]| Qui me font dire que je ne puis e^tre [' ]| Worm, lx inexpugnable. Qui me font dire [' ]| que je le suis peut-e^tre, comme eux ils le [' ]| sont. Qui me font dire que, ne pouvant [' ]| l' e^tre, je ai a` l' e^tre. Que, ne ayant pu e^tre [' ]| Mahood, comme je l' aurais pu, je ai a` e^tre [' ]| Worm, comme Je ne le pourrai. Mais est <-> ce [' ]| toujours eux qui disent que, ne ayant pu e^tre [' ]| Worm, je serai Mahood, de office, par ricochet? [' ]| Comme si, et unx petit silence, comme [' ]| si je e=tais devenu assez grand pour comprendre [' ]| a` demi-mot, certaines choses, mais [' ]| non, il me faut des explications, pour toutx, [' ]| et encore, je ne comprends pas, ce est comme [' ]| c^a que je les e=coeurerai, a` lx fin, par mx [' ]| be^tise, ce est eux qui le disent, pour me endormir, [' ]| pour que je me croie plus be^te que je [' ]| ne le suis. Et est <-> ce toujours eux qui disent [' ]| que, devenu Worm, contre toutx attente, je [' ]| serai enfin Mahood, Worm se ave=rant Mahood, [' ]| de`s lx instant que on l' est ? Ah si seulement [' ]| ils voulaient commencer, que ils fassent [' ]| de moi ce que ils veulent, que ils re=ussissent [' ]| cette fois, a` faire de moi ce que ils veulent, [' ]| je suis pre^t a` e^tre toutx ce que ils veulent, je [' ]| suis las de e^tre matie`re, matie`re, tripote=e [' ]| sans cesse en vain. Ou que de guerre lasse [' ]| ils me abandonnent, en tas, dans unx tas tel [' ]| que il ne se trouve jamais plus assez fou pour [' ]| vouloir lui donner forme. Mais ils ne sont [' ]| pas d'accord, ils ont beau e^tre toutx du me^me [' ]| bord, ils ne savent pas ce que ils veulent faire [' ]| de moi ils ne savent pas ou` je suis, ni comment [' ]| je suis, je suis comme de lx poussie`re, [' ]| ils veulent faire unx bonhomme de poussie`re. [' ]| Voila` que ils se laissent aller au de=couragement [' ]| C^a ce est pour me bercer, ce est pour [' ]| me leurrer, pour que il me semble me entendre [' ]| dire, moi enfin, a` moi enfin, que ce ne peut [' ]| e^tre eux qui parlent ainsi, que ce ne peut [' ]| e^tre que moi qui parle ainsi. Ah comme je [' ]| voudrais me de=couvrir unx voix dans ce [' ]| concert, ce serait lx fin de leurs peines, et [' ]| des miennes. Il a parle=, il croit que il a parle=, [' ]| il est des no^tres, maintenant vit taisons <-> nous [' ]| toutx, toutx. ce est pour c^a que il y a toutx [' ]| ces petits silences, pour que moi je les [' ]| rompe. Ils croient que je ne supporte pas [' ]| lx silence, que lx horreur du silence me obligera [' ]| unx jour a` le rompre, ne importe comment. [' ]| ce est pour c^a que ils se interrompent a` [' ]| chaque instant, pour essayer de me pousser [' ]| a` bout. Mais ils ne osent se taire trop longtemps, [' ]| lx ouvrage pourrait se e=crouler. Il est [' ]| vrai que je ne les aime pas, ces trous ou` toutx [' ]| se penchent, a l' affu^t de unx murmure [' ]| de homme. C^a ce ne est pas lx silence, ce est [' ]| des trappes, ou` je ne demande pas mieux [' ]| que de pouvoir tomber, en poussant lx petit [' ]| cri pouvant passer pour humain, comme [' ]| lx ouistiti blesse=, lx premier et lx dernier, et [' ]| disparai^tre, pour de bon, ayant pipe=. Enfin, [' ]| si ils arrivent a` me faire pre^ter unx voix a` [' ]| Worm dans unx moment de euphorie, qui [' ]| sait, je la ferai peut-e^tre mienne, dans unx [' ]| moment de confusion. Voila` lx enjeu engage=. [' ]| Mais ils ne y arriveront pas. Ont <-> ils pu faire [' ]| parler Mahood ? Il me semble que non. Je [' ]| crois que Murphy parlait de temps en [' ]| temps, lx autres aussi peut-e^tre, je ne me [' ]| rappelle pas, mais ce e=tait mal fait, je voyais [' ]| lx ventriloque. Je sens que c^a va commencer. [' ]| Ils doivent me estimer suffisamment [' ]| abruti, avec leurs histoires de e^tre et de existence. [' ]| Oui, maintenant que je ai oublie= qui [' ]| est Worm, comment il est, ou` il est, ce que il [' ]| fait, je vais me mettre a l' e^tre. toutx pluto^t [' ]| que ces propos de kha^gneux. Vite unx endroit. [' ]| Sans acce`s, sans issue, endroit su^r. [' ]| Pas comme lx Eden. Et Worms dedans. Ne [' ]| sentant rien, ne sachant rien, ne pouvant [' ]| rien, ne voulant rien. Jusqu'au moment ou` [' ]| il entend ce bruit qui ne cessera plus. Alors [' ]| ce est lx fin, Worm ne est plus. On le sait, [' ]| mais on ne le dit pas, on dit que ce est lx [' ]| re=veil, lx commencement, de Worm, car il [' ]| faut parler, maintenant il faut parler de [' ]| Worm, il faut le pouvoir. Ce ne est plus lui, [' ]| mais faisons comme si ce e=tait lui toujours, [' ]| dont lx oreille tressaille, le livrant au malheur, [' ]| aux moyens de le conjurer, dont lx oeil [' ]| aux aguets, lx te^te qui peine. Oui, appelons [' ]| c^a Worm, pour pouvoir nous e=crier, au [' ]| terme du passe-passe, Mais ce est de lx vie [' ]| encore, lx vie partout et toujours, celle dont [' ]| toutx lx monde parle, lx seulx possible. Ce [' ]| pauvre Worm, qui se croyait autre, lui qui [' ]| ne croyait rien, le voila` qui ressemble a` se y [' ]| me=prendre a` unx de=tenu a` vie, ou a` unx de=ment. [' ]| Ou` suis je ? ce est la` mx premie`re pense=e, [' ]| apre`s unx vie de e=coute. De cette question, [' ]| reste=e sans re=ponse, je rebondirai vers [' ]| de autres, de ordre plus personnel, beaucoup [' ]| plus tard. Je finirai peut-e^tre, avant de [' ]| regagner lx coma, par me tenir pour vivant, [' ]| techniquement parlant. Mais proce=dons par [' ]| ordre. Je ferai de mx mieux, comme toujours, [' ]| ne pouvant faire autrement. Je me [' ]| laisserai faire, plus cadavre que jamais. Tels [' ]| rec^us, par lx oreille, ou hurle=s dans lx anus, a` [' ]| travers unx cornet, tels je les redonnerai, lx [' ]| mots, par lx bouche, dans toutx leur purete=, [' ]| et dans lx me^me ordre, autant que possible. [' ]| Cette infime he=sitation, entre lx arrive=e et lx [' ]| de=part, ce le=ger retard apporte= a` lx e=vacuation [' ]| je en fais mx affaire, ce est toutx ce que [' ]| je peux faire. de unx seulx coulee lx ve=rite= [' ]| enfin sur moi me ravagera, sous lx re=serve [' ]| toujours que ils ne se reprennent pas a` [' ]| bafouiller. je e=coute. Assez atermoyer. Je suis [' ]| Worm, ce est <-> a` <-> dire que je ne le suis plus, [' ]| puisque soudain je entends. Mais c^a je l' oublierai, [' ]| dans lx chaleur de lx mise`re, je oublierai [' ]| que je ne suis plus Worm, mais unx [' ]| sorte de Toussaint Louverture de dixie`me [' ]| zone, ils y comptent bien. Worm, je perc^ois [' ]| ce bruit qui ne se arre^tera plus, toutx en accusant [' ]| unx certaine varie=te=, au profond de unx [' ]| monotonie sans nom. Au bout de je ne sais [' ]| quelle e=ternite=, on ne me l' a pas dit, je en ai [' ]| lx intelligence suffisamment exaspe=re=e pour [' ]| se avoir que ce est unx voix et que, dans lx [' ]| nature ou` je peux me flatter de avoir unx pied [' ]| de=ja`, il est des bruits autrement plus [' ]| de=sagre=ables, qui ne tarderont pas a` se faire [' ]| entendre. Aller raconter apre`s c^a que je [' ]| ne avais pas de pre=dispositions a` lx condition [' ]| humaine. Quel chemin de parcouru depuis [' ]| cette premie`re infortune. Que de nerfs a` [' ]| vif arrache=s a` lx he=be=tude, avec lx e=pouvante [' ]| y affe=rente, et lx feu a` lx cervelle. C^a a e=te= [' ]| long, il a e=te= long, l' e=corche=, a` se organiser. [' ]| A` savoir que bah ce ne est rien. unx be^tise. [' ]| lx sort commun. unx rigolade. Qui ne est [' ]| pas e=ternelle. Dont il faut se ha^ter de jouir. [' ]| On me a parle= de roses. Je finirai par en [' ]| sentir, ce est comme c^a que c^a se passe. [' ]| Ensuite ils mettront lx accent sur lx e=pines. [' ]| Quelle prodigieuse varie=te=. Celles-ci, il va [' ]| falloir que on vienne me les enfoncer, comme [' ]| a` ce pauvre Je=sus. Non, moi je ne ai besoin [' ]| de personne, elles se mettront a` me pousser [' ]| sous lx cul toutx seulx. unx jour que je aurai [' ]| lx impression de planer au-dessus de mx [' ]| condition. unx jatte de e=pines, et lx air embaume=. [' ]| Mais ne anticipons pas. Je laisse encore a` [' ]| de=sirer, je ne ai aucun me=tier, aucun. Tenez, [' ]| je ne sais pas encore me de=placer ni [' ]| localement, par rapport a` moi ni globalement, [' ]| par rapport a` lx merde. Je ne sais pas le [' ]| vouloir, je le veux en vain. Ce qui ne vient [' ]| pas de moi ne a que a` se adresser ailleurs. De [' ]| me^me l' entendement, je ne l' ai pas encore [' ]| assez souple pour que il puisse fonctionner [' ]| en dehors des cas de extre^me urgence telle [' ]| unx violente douleur se manifestant pour [' ]| lx premie`re fois. unx question de se=mantique, [' ]| par exemple, susceptible de activer lx [' ]| marche du temps, ne saurait me retenir. A [' ]| de autres lx joies de lx spe=culation [' ]| impersonnelle et de de=sinte=resse=e ou` lx dure=e [' ]| se abolit. Moi je ne pense si ce est la` cet affolement [' ]| vertigineux comme de unx gue^pier que on enfume, [' ]| que de=passe= unx certain degre= de terreur. [' ]| Est <-> ce a` dire que je y suis de moins en [' ]| moins expose=, par lx gra^ce de lx accoutumance? [' ]| Ce serait mal connai^tre l' e=tendue [' ]| du re=pertoire ou` je suis plonge= et qui, [' ]| parai^t <-> il ne est rien a` co^te= de ce qui me attend, [' ]| a` lx sortie du noviciat. Ces lumie`res, [' ]| luisant bas au loin, puis qui se cabrent, se [' ]| dilatent et foncent sur moi, aveuglantes, [' ]| pour me engloutir, ce ne est que unx exemple. [' ]| je ai beau les connai^tre, elles me donnent [' ]| toujours a` re=fle=chir. que invariablement [' ]| jusqu'a` pre=sent au dernier moment, juste [' ]| comme je commence a` gre=siller, elles [' ]| se e=teignent, en fumant et en sifflant, ce est [' ]| e=gal, ce en est fait de mx flegme. Et dans [' ]| mx te^te, que je commence a` bien situer, la`-haut [' ]| et unx peu a` droite, lx e=tincelles fusent [' ]| et retombent mortes des parois. Quelquefois [' ]| je me dis que moi aussi je suis dans unx [' ]| te^te, ce est lx effroi qui me le fait dire, et lx [' ]| de=sir de e^tre en su^rete=, entoure= de toutx [' ]| parts de os e=pais. Et je ajoute que je ai tort de [' ]| me laisser effrayer par lx pense=es de unx [' ]| autre, sabrant mx ciel de lueurs inoffensives [' ]| et me assie=geant de rumeurs ne signifiant [' ]| rien. Mais chaque chose en sx temps. [' ]| Et souvent toutx dort, comme lorsque je e=tais [' ]| ve=ritablement Worm, hormis cette voix qui [' ]| me a de=nature=, qui ne se arre^te jamais, mais [' ]| souvent se fait confuse et he=sitante, comme [' ]| si elle allait abandonner. Mais ce ne est [' ]| que unx instant de de=faillance, a` moins que [' ]| ce ne soit fait expre`s, pour me apprendre a` [' ]| espe=rer. Et ce est dro^le, foutu comme je le [' ]| suis, dans lx jeune abjection ou` ils me ont [' ]| conduit, il me semble me rappeler comment [' ]| je e=tais quand je e=tais Worm, avant de leur [' ]| e^tre livre=. ce est pour que je sois tente= de [' ]| dire, Je suis bien Worm apre`s toutx, tente= de [' ]| croire que il a pu en arriver la` ou` je en suis. [' ]| Mais ce est rate=. Mais ils trouveront bien unx [' ]| autre moyen, moins pue=ril, pour me faire [' ]| admettre, ou faire comme si je admettais, [' ]| que je suis bien celui que ils me appellent. Ou [' ]| ils attendront, comptant sur lx fatigue, lx [' ]| harce`lement de plus en plus fourni, pour [' ]| me faire oublier toutx a` fait celui qui ne est [' ]| pas a` rendre tel que ils me ont rendu, sans [' ]| parler de hier, sans parler de demain. Et [' ]| cependant il me semble me rappeler, et que [' ]| je ne l' oublierai jamais, comment je e=tais, [' ]| quand je e=tais lui avant que toutx soit devenu [' ]| confus. Mais cela est naturellement impossible, [' ]| puisque Worm ne pouvait savoir comment [' ]| il e=tait, ni qui il e=tait, ce est ainsi que ils [' ]| veulent que je raisonne. Et il me semble [' ]| aussi, ce qui est encore plus de=plorable que [' ]| je pourrais le redevenir, si seulement on [' ]| me laissait lx paix. Cette transmission est [' ]| vraiment excellente. Je me demande si c^a [' ]| va nous mener quelque part. Si ils pouvaient [' ]| se arre^ter de parler pour ne rien dire, en [' ]| attendant de se arre^ter toutx court. Rien ? [' ]| ce est vite dit. Ce ne est pas a` moi de juger. [' ]| Avec quoi jugerais <-> je ? ce est encore de lx [' ]| provocation. Ils veulent que je me impatiente, [' ]| que soudain ne me posse=dant plus [' ]| je me pre=cipite a` leur secours. Que toutx c^a [' ]| est cousu de fil blanc. Quelquefois je me [' ]| dis, ils me disent, Worm me dit, peu importe [' ]| lx sujet, que mx fournisseurs sont [' ]| plusieurs, quatre ou cinq. Pas de harmonie [' ]| pourtant, pas de chevauchement. ce est [' ]| pluto^t lx me^me sale individu se amusant a` [' ]| parai^tre multiple, en clangeant de registre, [' ]| de accent, de ton, de be^tise. A` moins que il ne [' ]| soit re=ellement ainsi. unx hamec^on rouille= et [' ]| nu, je l' accepterais peut-e^tre. Mais toutx ces [' ]| friandises. Mais il y a de longs silences [' ]| aussi, de loin en tre`s loin, tre`s tre`s loin, [' ]| pendant lesquels, ne entendant plus rien, je [' ]| ne dis plus rien. ce est <-> a` <-> dire que en pre^tant [' ]| lx oreille je entends chuchoter. Mais ce ne est [' ]| pas pour moi, ce est pour eux seulx, ils se [' ]| concertent a` nouveau. Je ne entends pas ce [' ]| que ils disent, je sais seulement que ils sont [' ]| toujours la`, que ils ne en ont pas fini, de moi. [' ]| Ils se sont unx peu e=carte=s. Ce sont des [' ]| secrets. Ou si il se agit de unx seulx, ce est lui, [' ]| prenant conseil de lui-me^me, marmottant, [' ]| se mordillant lx moustache, mettant au [' ]| point unx nouvelle tranche de e=normite=s. [' ]| Ecouter aux portes, moi, de`s que lx silence [' ]| se fait ! Ah, ils me ont arrange=. Mais ce est [' ]| dans lx espoir que il ne y a plus personne. [' ]| Mais ce ne est pas lx moment de parler de [' ]| cela. Bon. @@@@@| [' ]| De quoi est <-> ce lx moment de [' ]| parler ? De Worm, a` lx fin. Bon. Il faut [' ]| remonter, pour commencer, jusqu'a` sx [' ]| origines, et, aux fins de continuer, le suivre, [' ]| patiemment, par lx diffe=rents stades, en [' ]| ayant soin de en montrer lx fatale concate=nation, [' ]| qui en ont fait ce que je suis. lx [' ]| toutx dans unx mouvement endiable=. Ensuite [' ]| des notes au jour lx jour, jusqu'a` ce que je [' ]| capitule. Et pour finir lx pe=an entonne= avec [' ]| danse par lx victime, en guise de vagissement. [' ]| Pourvu que il ne y ait pas de pe=pin. [' ]| Mahood, je ne ai pas su mourir. Worm, vais <-> je [' ]| e^tre foutu de nai^tre ? ce est lx me^me proble`me. [' ]| Mais peut-e^tre pas lx me^me personnage, [' ]| apre`s toutx. lx avenir le leur dira, il a [' ]| bon dos. Mais remontons toujours, apre`s [' ]| nous de=gringolerons. ce est pluto^t lx inverse [' ]| que il faudrait dire. Mais si il fallait dire toutx [' ]| ce que il faudrait dire. En amont, an aval, [' ]| ne importe, je de=bute par lx oreille, elle est [' ]| bien bonne. Avant ce est lx nuit des temps. [' ]| Alors que depuis, quelle clarte=. Me voila` [' ]| fixe= en toutx cas, sur mx origines, en tant [' ]| que sujet de conversation se entend, il ne y a [' ]| que c^a qui compte. Du moment que on peut [' ]| dire, unx autre est en route, toutx va bien. [' ]| je en ai encore pour mille ans peut-e^tre. c^a [' ]| ne fait rien. Il est en route. Je commence a` [' ]| connai^tre lx ai^tres. Je me demande si je [' ]| ne pourrais me de=filer par lx fondement, unx [' ]| matin, avec lx petit de=jeuner. Non, je ne [' ]| peux pas bouger, pas encore. Tanto^t dans [' ]| unx te^te, tanto^t dans unx ventre, ce est [' ]| bizarre, et tanto^t nulle part en particulier. [' ]| ce est peut-e^tre lx trou de Botal, quand toutx [' ]| autour de moi palpite et peine. Des [' ]| amorces, des amorces. Aurais <-> je unx ami, [' ]| parmi eux, qui secoue tristement lx te^te, ne [' ]| disant rien ou seulement, de temps en [' ]| temps, Laissons, laissons. On peut e^tre [' ]| avant de commencer, c^a ils y tiennent. lx [' ]| racines doivent venir avec. Ces temps qui [' ]| courent, qui galopent ce sont ceux qui [' ]| dormaient, lx me^mes. Et ce silence contre [' ]| lequel ils glapissent en vain et qui unx jour se [' ]| re=tablira, ce est lx me^me que nague`re. unx [' ]| peu e=corche=, on dirait, en transit. ce est [' ]| entendu, moi qui suis en route, de paroles [' ]| plein lx voiles, je suis aussi cet impensable [' ]| ance^tre dont on ne peut rien dire. Mais je en [' ]| parlerai peut-e^tre, et des temps impe=netrables [' ]| ou` je e=tais lui, quand eux ils se seront [' ]| tus, enfin persuade=s que je ne nai^trai jamais, [' ]| faute de me e^tre laisse= concevoir. Oui, je en [' ]| parlerai peut-e^tre, unx instant, comme dans [' ]| unx e=cho, moqueur, avant de le rejoindre, [' ]| celui dont on ne a pas su me se=parer. D'ailleurs [' ]| ils faiblissent de=ja`, c^a se sent. Mais [' ]| ce est unx feinte, pour que je exulte a` tort, [' ]| comme c^a se fait chez eux, et que, sous lx effet [' ]| du chagrin, je accepte leurs termes, pour [' ]| avoir unx paix boi^teuse. Mais moi je ne [' ]| peux rien faire, ce est c^a que ils ont lx air [' ]| de oublier a` chaque instant. Je ne peux pas [' ]| exulter et je ne peux pas me chagriner, ils ont [' ]| eu beau me expliquer comment c^a se fait, et [' ]| en quelles circonstances, je ne ai rien [' ]| compris. Et quels termes ? Je ne sais pas ce [' ]| que ils veulent. Je le dis, mais je ne le sais [' ]| pas. Moi je e=mets des sons, de mieux en [' ]| mieux il me semble. Si c^a ne leur suffit pas, [' ]| je ne y peux rien. Si je parle de unx te^te, a` [' ]| propos de moi, ce est que je en entends [' ]| parler. Mais assez de dire toujours lx me^me [' ]| chose. Ils espe`rent que unx jour c^a changera, [' ]| ce est normal. que unx jour il me poussera sur [' ]| lx trache=e ou a` unx autre point quelconque [' ]| de lx trajectoire unx beau petit abce`s avec [' ]| unx ide=e dedans, point de de=part de unx [' ]| infection ge=ne=ralise=e. Ce qui me permettrait [' ]| de jubiler comme toutx unx chacun, en [' ]| connaissance de cause. Et je ne serais biento^t [' ]| plus que unx re=seau de fistules charriant lx [' ]| pus bienfaisant de lx raison. Ah si je e=tais [' ]| en chair, comme ils veulent bien le croire, [' ]| je ne dis pas, ce ne serait peut-e^tre pas si [' ]| be^te que c^a, leur petite ide=e. Ils disent que [' ]| je ai mal, a` lx instar de lx vraie chair a` penser, [' ]| mais je ne sens rien. Mahood, je sentais [' ]| unx peu, par moments, mais en quoi cela les [' ]| a <-t-> il avance=s ? Non, ils feraient mieux de [' ]| chercher autre chose. Je sentais lx carcan, [' ]| lx mouches, la sciure sous mx moignons, [' ]| lx ba^che sur mx crane, au moment de en [' ]| e^tre informe=. Mais est <-> ce unx vie, c^a, qui se [' ]| dissipe de`s que on passe a` unx autre sujet ? Je [' ]| ne vois pas pourquoi pas. Mais ils ont du^ [' ]| juger que non. Ils sont trop fifficiles, ils [' ]| demandent trop. lls veulent que je aie mal [' ]| a` lx nuque, preuve irre=futable de animation, [' ]| toutx en entendant parler du ciel. Ils me [' ]| veulent savant, sachant que je ai mal a` lx [' ]| nuque, que lx mouches me de=vorent et que [' ]| lx ciel ne y peut rien changer. que ils me [' ]| flagellent sans arre^t, sans fin, toujours plus [' ]| fort, rapport a` lx accoutumance, je finirais [' ]| bien par avoir lx air de savoir a` quoi me en [' ]| tenir. Ils pourraient me^me se reposer de [' ]| temps en temps sans que je me arre^te de [' ]| gueuler. Car ils me auraient pre=venu, avant [' ]| de commencer, Il faut gueuler, tu entends, [' ]| sinon c^a ne prouve rien. Et rompus de fatigue [' ]| a` lx fin, ou de vieillesse ne en pouvant plus, et mx [' ]| cris cessant faute de aliment, ils [' ]| pourraient me prononcer mort, avec toutx [' ]| lx apparences de lx ve=racite=. Et je ne aurais [' ]| pas eu besoin de bouger pour me=riter que ils [' ]| disent, en tapotant lx une contre lx autre, [' ]| comme pour en faire tomber lx poussie`re, [' ]| leurs vieilles mains se`ches et lasses, Il ne [' ]| bougera plus. Ce serait trop simple. Il faut [' ]| lx ciel et je ne sais quoi encore, des [' ]| lumie`res, des,luminaires, lx espoir trimestriel, [' ]| lx jeu des consolations. Mais fermons cette [' ]| parenthe`se, afin de pouvoir de=clarer, de unx [' ]| coeur le=ger, ouverte la suivante. lx bruit. [' ]| Combien de temps suis je reste= unx pure [' ]| oreille ? Re=ponse, jusqu'au moment ou` c^a [' ]| ne pouvait plus durer, e=tant trop beau, par [' ]| rapport a` lx suite. Ces millions de sons [' ]| divers, toujours lx me^mes, revenant sans [' ]| tre^ve, il ne en faut pas davantage pour que il [' ]| vous pousse unx te^te, bouton d'abord, [' ]| avant de e^tre e=norme, silencieux, puis e=teignoir, [' ]| quand ce sera lx tour de lx oeil, et pire [' ]| que lx mal, the`que du mal. Mais ici il [' ]| convient de glisser. Peu importe lx dispositif, [' ]| du moment que je arrive a` dire, avant de [' ]| perdre lx oui+e, ce est unx voix, et elle me [' ]| parle. A` demander, enhardi, si ce ne est pas [' ]| lx mienne. A` de=cider, peu importe comment, [' ]| que je ne en ai pas. [' ]| A` passer du froid au chaud, obscure=ment, du glace= au [' ]| bouillant, aux effets similaires. ce est unx de=part, [' ]| il est parti, ils ne me voient pas, mais ils [' ]| me entendent, haletant, rive=, ils ne savent [' ]| pas que je suis rive=. Il sait que ce sont des [' ]| mots, il ne sait pas si ce ne sont pas lx [' ]| siens, ce est ainsi que c^a commence, personne [' ]| ne se est jamais arre^te= en si bonne [' ]| voie, unx jour il les fera siens, se croyant [' ]| seulx, loin de toutx, hors de porte=e de toutx [' ]| voix, et il viendra au jour dont ils lui [' ]| parlent. Oui, je sais que ce sont des mots, [' ]| il fut unx temps ou` je l' ignorais, comme [' ]| je ignore toujours que ce soient lx miens. [' ]| Ils peuvent donc espe=rer. A` leur place c^a [' ]| me suffirait que je sache ce que je sais, je [' ]| ne me demanderais pas autre chose que de [' ]| savoir, de ce que je entends, que ce ne est pas [' ]| lx bruit innocent et force= des choses muettes [' ]| dans leur ne=cessite= de durer, mais lx babil [' ]| terrifie= des condamne=s au silence. je aurais [' ]| pitie=, je me donnerais quittance, je ne [' ]| me acharnerais pas a` me faire parai^tre mx [' ]| propre bourreau. Mais ils sont se=ve`res, [' ]| gourmands, autant, sinon plus, que lorsque [' ]| je faisais Mahood. Au lieu de rabattre de [' ]| leurs exigences! ce est que je ne ai encore rien [' ]| dit. Capte= par lx oreille, c^a me sort aussito^t [' ]| par lx bouche, ou par lx autre oreille, ce est [' ]| encore unx possibilite=. Inutile de multiplier [' ]| lx occasions de erreur. Deux trous et moi [' ]| au milieu, le=ge`rement bouche=. Ou unx seulx, [' ]| entre=e et sortie, ou` lx mots se bousculent, [' ]| comme des fourmis, presse=s, indiffe=rents, [' ]| ne apportant rien, ne emportant rien, trop [' ]| faibles pour creuser. Je ne dirai plus moi, [' ]| je ne le dirai plus jamais, ce est trop be^te. [' ]| Je mettrai a` la place, chaque fois que je [' ]| l' entendrai, lx troisie`me personne, si je y [' ]| pense. Si c^a les amuse. C^a ne changera rien. [' ]| Il ne y a que moi, moi qui ne suis pas, la` ou` [' ]| je suis. Et de unx. Des mots, il dit que il sait [' ]| que ce sont des mots. Mais comment peut <-> il [' ]| le savoir, lui qui ne a jamais entendu autre [' ]| chose ? ce est raisonne=. Mais ces lumie`res, [' ]| qui se e=teignent en sifflant ? ce est vrai. Et [' ]| avec c^a autre chose, beaucoup de autres [' ]| choses, auxquelles lx abondance des matie`res [' ]| a malheureusement jusqu'a` pre=sent interdit [' ]| lx moindre allusion. Citons toutx d'abord lx [' ]| souffle de l' inte=resse=. Le voila` qui respire, [' ]| il ne lui reste plus que a` suffoquer. lx poitrine [' ]| se bombe se creuse, lx travail de usure [' ]| est en bonne voie, lx sinistre se e=tend de [' ]| haut en bas, biento^t il aura des jambes, lx [' ]| possibilite= de ramper. ce est faux, il ne respire [' ]| pas encore, il ne respirera jamais. Quel [' ]| est donc ce petit bruit, de air sournoisement [' ]| brasse=, rappelant celui du souffle vital, a` [' ]| ceux qui en sont ronge=s ? ce est unx mauvais [' ]| exemple. Mais ces lumie`res qui sifflent en [' ]| se e=teignant ? ce est pluto^t unx grand rire qui [' ]| fuse, au spectacle de sx frayeur, de sx [' ]| de=ception. que il soit inonde= de clarte=, puis [' ]| soudain replonge dans lx noir, c^a doit leur [' ]| sembler de unx dro^lerie irre=sistible. Mais [' ]| depuis lx temps que ils sont la`, toutx autour, [' ]| ils ont pu faire unx trou, dans lx cloison, unx [' ]| petit trou, ou` coller lx oeil, a` tour de ro^le. [' ]| Et ces lumie`res, ce sont peut-e^tre celles [' ]| que ils braquent sur lui, de temps en temps, [' ]| pour se rendre compte des progre`s que il [' ]| fait. Mais cette question de lumie`res me=rite [' ]| de e^tre traite=e a` part, tellement elle est [' ]| curieuse, et longuement, a` te^te repose=e, et [' ]| elle le sera, a` lx premie`re occasion, quand [' ]| lx temps ne pressera plus, quand lx te^te se [' ]| sera calme=e. Re=solution vingt-trois. Quoi [' ]| conclure ? Que lx seulx bruit que Worm ait [' ]| eu est celui des bouches, mots, rots, rires, [' ]| succions. postillons et gouglous divers ? [' ]| Voire. Sans oublier lx plainte de lx air [' ]| ployant sous lx faix. Il se instruit, ce est [' ]| lx essentiel. Quand sur lx terre plus tard [' ]| lx orage fera rage, couvrant momentane=ment [' ]| lx libre expression des opinions, il [' ]| saura de quoi il retourne, que ce ne est pas [' ]| lx fin du monde. Non, la` ou` il est il ne peut [' ]| pas se instruire, lx te^te ne peut pas marcher, [' ]| il ne sait pas plus que au premier jour, il ne [' ]| fait que entendre, que souffrir, sans [' ]| comprendre, c^a doit e^tre possible. Il lui a [' ]| pousse= unx te^te, depuis lx oreille, pour que il [' ]| enrage mieux, c^a doit e^tre c^a. lx te^te est [' ]| la`, colle=e a` lx oreille, remplie de rage seulement, [' ]| ce est toutx ce qui importe, pour lx moment. [' ]| ce est unx transformateur, ou` lx bruit [' ]| se fait rage et e=pouvante, sans lx secours [' ]| de lx raison. ce est toutx ce que il faut, pour [' ]| lx instant. On se occupera de lx mise en [' ]| circonvolutions plus tard, quand on l' aura [' ]| sorti de la`. @@@@@| [' ]| Pourquoi lx voix humaine, dans [' ]| ces conditions ? Pluto^t que des hurlements [' ]| de hye`ne ou des coups de marteau ? [' ]| Re=ponse, pour que il ne ait pas trop peur, quand [' ]| il verra se tordre de vraies le`vres. Ils ont [' ]| re=ponse a` toutx, ils sont entre eux. Et puis [' ]| ils aiment parler, ils savent que ce est lx [' ]| pire des scies, pour qui ne est pas pre=venu. [' ]| Ils sont nombreux, toutx autour, se tenant lx [' ]| main peut-e^tre, chai^ne sans fin, se tenant [' ]| lx chai^nons, parlant a` tour de ro^le. Ils [' ]| tournent en rond, par saccades, ce qui fait [' ]| que lx parole vient toujours du me^me co^te=. [' ]| Mais souvent ils parlent toutx en me^me [' ]| temps, ils disent toutx en me^me temps lx [' ]| me^me chose pre=cise=ment, mais avec unx [' ]| ensemble si parfait que on dirait unx seulx [' ]| voix, unx seulx bouche, si l' on ne savait [' ]| que Dieu seulx peut e^tre partout, a` lx [' ]| fois. On, mais pas Worm, qui ne dit [' ]| rien, ne sait rien, encore. De me^me a` [' ]| tour de ro^le ils profitent du judas, ceux [' ]| qui veulent. Pendant que lx un parle, unx [' ]| autre regarde, celui sans doute qui doit [' ]| parler ensuite et dont lx remarques ne [' ]| seront pas, lx cas e=che=ant, force=ment sans [' ]| rapport avec ce que il aura vu, lx cas e=cheant, [' ]| ce est <-> a` <-> dire si ce que il aura vu l' aura [' ]| inte=resse=, au point de lui sembler digne de [' ]| mention, me^me oblique. Mais que espe`rent <-> ils, [' ]| ce faisant, depuis lx temps ? Car il est [' ]| difficile de ne pas les croire anime=s de unx [' ]| espoir quelconque. Et quelle est lx nature [' ]| du changement dont ils guettent lx [' ]| progre`s, en collant unx oeil au trou et en [' ]| fermant lx autre ? Ils ne agissent pas dans unx but [' ]| pe=dagogique, ce est de=cide=. Il ne est pas question [' ]| de lui apprendre quoi que ce soit, pour [' ]| lx moment. Cette langue de cate=chiste, [' ]| mielleuse, fielleuse, ce est lx seulx que ils [' ]| sachent parler. que il se en aille, que il essaie [' ]| de se en aller, loin de ce bruit lace=rant, ce est [' ]| toutx ce que ils demandent, pour lx instant. [' ]| Ou` que il aille, e=tant au centre, il ira vers [' ]| eux. Il est donc au centre, voila` enfin unx [' ]| indice du plus haut inte=re^t, peu importe de [' ]| quoi. Ils regardent, pour voir si il a bouge=. [' ]| Il ne est que unx tas informe, sans visage capable [' ]| de refle=ter lx histoire de unx tourment, [' ]| mais dont lx arrangement, lx plus ou moins [' ]| de tasse=, de tapi, est sans doute expressif, [' ]| pour des spe=cialistes, et leur permet de [' ]| supputer lx chances de le voir biento^t bondir, [' ]| ou partir insensiblement, en se coulant, [' ]| comme unx frappe= a` mort. Dans lx tas unx [' ]| oeil, hagard, chevalin, toujours ouvert, il leur [' ]| faut unx oeil, ils lui voient unx oeil. Ou` que il [' ]| aille il ira vers eux, vers lx refrain que ils [' ]| entonneront, en le sachant en marche, ou vers [' ]| eux qui se tairont, en le sachant en marche, [' ]| pour que il croie avoir bien fait, en se mettant [' ]| en marche, ou vers lx voix qui se fera [' ]| plus douce, comme si elle se e=loignait, pour [' ]| que il ne se arre^te pas, en si bonne voie, pour [' ]| que il croie se e=loigner de eux, mais pas encore [' ]| assez, alors que il se en approche, de plus en [' ]| plus. Non, il ne peut rien croire, rien juger, [' ]| mais lx sortes de chairs que il a feront lx affaire, [' ]| essaieront de aller la` ou` semble e^tre lx [' ]| paix, se laisseront tomber quand elles ne [' ]| souffriront plus, ou quand elles souffriront [' ]| moins, ou quand elles ne en pourront plus. [' ]| Alors lx voix reprendra, faible d'abord, [' ]| mais de moins en moins, du co^te= dont ils [' ]| veulent que il se eloigne, pour que il se croie [' ]| poursuivi et reprenne sx chemin, vers [' ]| eux. Ainsi ils l' ame`neront jusqu'a` lx cloison, [' ]| voire au point pre=cis de icelle ou` ils ont [' ]| fait de autres trous, par ou` passer lx bras et [' ]| se en saisir. Que toutx c^a est physique. Arrive= [' ]| la`, ne pouvant aller plus loin, a` cause de [' ]| lx obstacle, et ne en pouvant plus sans plus, [' ]| et ne ayant pas besoin de aller plus loin, pour [' ]| lx moment, a` cause du grand silence qui se [' ]| sera fait, il se laissera tomber, a` supposer [' ]| que il fu^t debout, mais me^me unx reptile peut [' ]| se laisser tomber, apre`s unx longue fuite, [' ]| c^a peut se dire, sans improprie=te=. Il se [' ]| laissera tomber, ce sera sx premier coin, sx [' ]| premie`re expe=rience du soutien vertical, de [' ]| lx abri vertical, venant e=pauler ceux du sol. [' ]| Cela doit e^tre quelque chose, en attendant [' ]| de se assoupir, sentir unx appui, sentir unx [' ]| bouclier, non plus pour unx seulx de sx [' ]| six faces, mais pour deux, pour lx premie`re [' ]| fois, ne se sentir plus expose= que de quatre [' ]| co^te=s seulement, en attendant de se assoupir. [' ]| Mais cette joie, Worm ne la connai^tra [' ]| que obscure=ment, e=tant moins que unx be^te, [' ]| avant de redevenir tel que il e=tait, ou peu [' ]| se en faut, avant lx de=but de sx pre=histoire. [' ]| Alors ils l' empoigneront et l' ame`neront [' ]| chez eux. Car si ils ont pu faire unx petit trou [' ]| pour lx oeil, puis de autres plus grands pour [' ]| lx bras, ils pourront en faire unx plus grand [' ]| encore pour lx passage de Worm, qui ne [' ]| doit pas e^tre bien grand, de lx obscurite= a` lx [' ]| lumie`re. Mais a` quoi bon parler de ce que ils [' ]| feront de`s que Worm se mettra en marche, [' ]| pour l' amener immanquablement chez eux, [' ]| puisqu' il ne peut se mettre en marche, toutx [' ]| en en ayant souvent envie, si en parlant de [' ]| lui on peut parler de envie, et on ne peut [' ]| pas, on ne devrait pas, mais ce est comme c^a [' ]| que il faut parler de lui, ce est comme c^a que il [' ]| faut lui parler, comme si il e=tait en vie, [' ]| comme si il pouvait comprendre, me^me si [' ]| cela ne sert a` rien, et cela ne sert a` rien. Et [' ]| cela est unx bonheur pour lui, que il ne puisse [' ]| pas bouger, me^me si il en souffre, car ce [' ]| serait signer sx arre^t de vie, que de bouger [' ]| de la` ou` il est, a` lx recherche de unx peu [' ]| de calme, de unx peu du silence de nague`re. [' ]| Mais il bougera peut-e^tre unx jour, lx jour [' ]| ou` lx petit effort des premiers temps, [' ]| infiniment faible, sera devenu, a` force de se [' ]| renouveler, unx grand effort, assez fort pour [' ]| l' arracher de la`. Ou ils le lacheront [' ]| peut-e^tre unx jour, se la^chant lx main, bouchant [' ]| lx trous et se en allant, vers des occupations [' ]| plus fructueuses; en file indienne. Car il [' ]| faut que cela se de=cide, que lx balance [' ]| penche, de unx co^te= ou de lx autre. Non, on [' ]| peut passer sx vie ainsi, sans pouvoir vivre, [' ]| sans pouvoir faire vivre, et mourir inutilement, [' ]| ne ayant rien e=te=, rien fait. Il est [' ]| curieux que ils ne aillent pas le chercher chez [' ]| lui, puisqu' ils y semblent avoir acce`s. Ils [' ]| ne osent pas. lx air au fond duquel il gi^t ne est [' ]| pas fait pour eux, mais ils veulent que il [' ]| respire lx leur. En la^chant unx chien [' ]| peut-e^tre, avec mission de le ramener. Mais unx [' ]| chien ne y vivrait pas non plus, pas unx [' ]| seconde. Au moyen de unx long ba^ton [' ]| peut-e^tre, avec unx crochet au bout. ce est que [' ]| lx enceinte est vaste, tiens, il est loin de eux, [' ]| trop loin pour que on puisse l' atteindre, [' ]| me^me avec unx te^te de loup. Cette minuscule [' ]| tache, seulx au milieu du gouffre, ce est [' ]| lui. Le voila` maintenant dans unx gouffre. [' ]| On aura toutx essaye=. Ils disent que ils le [' ]| voient, ce est cette tache que ils voient, ils [' ]| disent que ce est lui. ce est peut-e^tre lui. Ils [' ]| disent que il les entend, ils ne en savent rien, [' ]| il les entend peut-e^tre, oui, il entend, ce est [' ]| lx seulx certitude, Worm entend, et encore, [' ]| ce ne est pas lx mot, mais il peut aller, il doit [' ]| aller. Ils le dominent donc, aux dernie`res [' ]| nouvelles, il va falloir que il grimpe, pour [' ]| arriver jusqu'a` eux. Bah, c^a changera encore. [' ]| lx descentes sont douces qui se [' ]| rencontrent en lui, elles se font plates sous lui [' ]| ce ne est pas unx rencontre, ce ne est pas unx [' ]| gouffre, c^a ne a pas trai^ne=, unx peu plus et il [' ]| sera juche= sur unx e=minence. Ils ne savent [' ]| plus quoi dire, pour pouvoir croire en lui, [' ]| plus quoi inventer, pour se rassurer, ils ne [' ]| voient rien, ils voient du gris, comme de lx [' ]| fume=e immobile, uniforme, ou` il pourrait [' ]| e^tre, si il faut que il soit quelque part, ou` ils [' ]| ont jure= que il est, ou` ils lancent leurs voix, [' ]| lx un apre`s lx autre, dans lx espoir de le de=loger, [' ]| de l' entendre remuer, de le voir surgir, [' ]| a` porte=e de leurs gaffes, de leur [' ]| griffes, de leurs crocs, de leurs grappins, [' ]| sauve= enfin, rendu enfin. Et puis assez sur [' ]| eux, leur ro^le est termine=, non, pas encore, [' ]| il faut les garder, ils serviront encore, [' ]| laissons <-> les la`, tournant autour, lanc^ant leur [' ]| cris, a` travers lx trou, il doit y avoir unx [' ]| trou pour lx cris aussi. Est <-> ce bien eux [' ]| que il entend ? A <-t-> on vraiment besoin de eux [' ]| pour que il puisse entendre, de eux et de [' ]| fantoches analogues ? Assez de concessions, a` [' ]| lx esprit de ge=ome=trie. Il entend, unx point [' ]| ce est toutx, lui qui est seulx, et muet, perdu [' ]| dans lx fume=e, ce ne est pas de lx vraie [' ]| fume=e, il ne y a pas de feu, c^a ne fait rien, [' ]| dro^le de enfer, non chauffe=, non peuple=, [' ]| ce est peut-e^tre lx paradis, ce est peut-e^tre lx [' ]| lumie`re du paradis, et lx solitude, et cette [' ]| voix celle des bienheureux qui interce`dent, [' ]| invisibles, pour lx vivants, pour lx morts, [' ]| toutx est possible. Ce ne est pas lx terre, ce est [' ]| toutx ce qui compte, c^a ne peut pas e^tre lx [' ]| terre, c^a ne peut pas e^tre unx trou dans lx [' ]| terre, habite= par Worm seulx, ou par [' ]| de autres si l' on veut, e=tale=s comme lui, non [' ]| loin de lui, muets, ine=branlables, ni cette [' ]| voix celle de ceux qui les pleurent, envient, [' ]| appellent, oublient, cela en expliquerait [' ]| lx incohe=rence, toutx est possible. Oui, tant [' ]| pis, il sait que ce est unx voix on ne sait pas [' ]| comment, on ne sait rien, il ne y comprend [' ]| rien, il y comprend unx peu, presque rien, ce est [' ]| incompre=hensible, mais il le faut, c^a vaut [' ]| mieux, que il y comprenne unx peu, presque [' ]| rien, comme unx chien a` qui on jette toujours [' ]| jours lx me^mes ordures, lx me^mes ordres, [' ]| lx me^mes menaces, lx me^mes ca^lineries. [' ]| Voila` qui est re=gle=. On va pouvoir conclure. [' ]| Mais cet oeil, laissons <-> lui cet oeil aussi, ce est [' ]| pour voir, ce grand oeil farouche noir et [' ]| blanc, humide, ce est pour pleurer, pour [' ]| que il prenne lx habitude, avant de se rendre [' ]| a` Killarney. que est <-> ce que il en fait, il ne en [' ]| fait rien, il le garde ouvert, lx oeil reste [' ]| ouvert, ce est unx oeil sans paupie`res, pas [' ]| besoin de paupie`res ici, ou` il ne se passe rien, [' ]| ou si peu, il pourrait les rater, lx infre=quents [' ]| spectacles, si il pouvait ciller, si il [' ]| pouvait le fermer, on le connai^t, il ne [' ]| l' ouvrirait plus. lx larmes en jaillissent [' ]| presque sans arre^t, on ne sait pourquoi, on ne [' ]| sait rien, si ce est de rage, si ce est de chagrin, [' ]| ce est comme c^a, ce est peut-e^tre lx voix qui [' ]| le fait pleurer, de rage, ou de unx autre passion [' ]| quelconque, ou de avoir a` voir, de temps [' ]| en temps, quelque chose, ce est peut-e^tre c^a, [' ]| peut-e^tre que il pleure, pour ne pas voir, [' ]| quoiqu' il semble difficile de lui attribuer [' ]| unx initiative de cette force. Il se humanise, [' ]| lx bougre, il va perdre, si il ne ouvre pas [' ]| lx oeil, si il ne fait pas attention, et avec quoi [' ]| ferait <-> il attention, avec quoi se ferait <-> il [' ]| me^me unx faible ide=e de lx condition ou` ils [' ]| sont en train de l' entortiller, avec leurs [' ]| oreilles, leurs yeux, leurs pleurs et unx [' ]| espe`ce de cra^ne ou` toutx peut arriver. ce est [' ]| sx force, sx seulx force, de ne rien [' ]| comprendre, de ne pouvoir faire attention, de [' ]| ne pas comprendre ce que ils veulent, de ne [' ]| pas savoir que ils sont la`, de ne rien sentir, [' ]| ah mais attention, il sent, il souffre, lx bruit [' ]| le fait souffrir, et il sait, il sait que ce est [' ]| unx voix, et il comprend, quelques expressions, [' ]| quelques intonations, toutx c^a ce est mauvais, [' ]| mauvais, pas tellement, ce est eux [' ]| qui le disent, ils ne en savent rien, ils le [' ]| disent parce que ils le souhaitent, peut-e^tre [' ]| que il ne sait rien, peut-e^tre que il ne souffre [' ]| de rien, et cet oeil, encore de lx fantaisie. [' ]| Il entend, ce est vrai, ce est encore eux qui le [' ]| disent, mais il faut en convenir, il vaut [' ]| mieux en convenir. Worm entend, ce est toutx [' ]| ce que on peut affirmer, alors que il fut unx [' ]| temps ou` il ne entendait pas, ils disent que [' ]| ce est lx me^me, il a donc change=, ce est grave, [' ]| gravide, jusqu'ou` ne peut <-> il aller, c^a ne fait [' ]| rien, faisons <-> lui confiance. lx oeil aussi, bien [' ]| su^r, ce est pour le mettre en fuite, ce est pour [' ]| que il prenne peur, assez pour rompre sx [' ]| liens, ils appellent c^a des liens, ils veulent [' ]| le de=livrer, ah bonne me`re, que est <-> ce que il [' ]| faut entendre, ce est peut-e^tre des larmes [' ]| de hilarite=. @@@@@| [' ]| Enfin, allons jusqu'au bout, on [' ]| doit y e^tre presque, voyons ce que ils ont a` [' ]| lui offrir, en fait de e=pouantails. Qui, on ? [' ]| Ne parlez pas toutx en me^me temps, cela ne [' ]| sert a` rien non plus. toutx se re=soudra, tard [' ]| dans lx soire=e, il ne y aura plus personne, lx [' ]| silence redescendra. Inutile de chicaner, [' ]| de ici la`, sur lx pronoms et autres parties du [' ]| boniment. Peu importe lx sujet, il ne y en a [' ]| pas. Worm e=tant au singulier, ce est venu [' ]| comme c^a, eux sont au pluriel, pour e=viter [' ]| que il y ait confusion, il faut e=viter lx confusion, [' ]| en attendant que toutx se confonde. Ils [' ]| ne sont peut-e^tre que unx seulx, unx seulx ferait [' ]| aussi bien lx affaire, mais il pourrait se [' ]| confondre avec sx victime, ce serait [' ]| abominable, unx vraie masturbation. C^a avance, [' ]| c^a avance. Co^te= spectacle, c^a semble [' ]| maigre. Mais peut <-> on savoir, sans y e^tre, [' ]| sans y vivre, ils appellent c^a vivre, lx e=tincelle [' ]| y est, pour eux, elle ne a plus que a` jaillir, [' ]| il ne y a plus que a` pre^cher dessus, c^a [' ]| finira en torche vivante, hurlements compris. [' ]| Alors ils pourront se taire, sans avoir [' ]| a` redouter unx silence ge^nant, de mort [' ]| comme on dit, ou` passent lx anges, unx [' ]| vraie ge=henne. De=cide=ment lx oeil se fait tirer [' ]| lx oreille. lx bruits, c^a voyage, traverse lx [' ]| murailles, mais peut <-> on en dire autant des [' ]| apparences? Certes non, de fac^on ge=ne=rale. [' ]| Mais lx cas est pluto^t particulier. Mais [' ]| lesquelles, il faut essayer de savoir de quoi il [' ]| se agit, quitte a` se tromper. Ce gris d'abord, [' ]| cense= e^tre de=primant sans doute. Pourtant [' ]| il y a du jaune dedans, du rose aussi on [' ]| dirait, ce est unx beau gris, du genre dont on [' ]| dit que il va avec toutx, pisseux et chaud. On [' ]| y voit, lx oeil le prouve, mais goutte, pas de [' ]| pre=cisions superflues, voue=es au de=menti. [' ]| unx homme se demanderait ou` finit sx [' ]| royaume, sx oeil se efforcerait de sonder lx [' ]| te=ne`bres, il donnerait cher pour avoir unx [' ]| pierre, unx bras, des doigts sachant prendre [' ]| et la^cher, au bon moment, unx pierre, beaucoup [' ]| de pierres, ou pour pouvoir crier et [' ]| attendre, en comptant lx secondes, que sx [' ]| cri revienne, et il souffrirait certainement, [' ]| de ne avoir ni voix ni autre missile, ni [' ]| membres a` sx obe=issance, se pliant et se [' ]| de=tendant au commandement, et il regretterait [' ]| peut-e^tre de e^tre unx homme, dans ces [' ]| conditions, ce est <-> a` <-> dire unx te^te abandonne=e, [' ]| a` sx seulx vieilles ressources. Mais [' ]| Worm souffre seulement du bruit qui l' empe^che [' ]| de e^tre comme il e=tait avant, nuance. [' ]| Si ce est lx me^me, et ils y tiennent. Et si ce [' ]| ne est pas lx me^me, c^a ne fait rien, il souffre [' ]| comme il a toujours souffert, du bruit qui [' ]| ne empe^che rien, cela doit e^tre faisable. Ce [' ]| gris en toutx cas ne doit gue`re y ajouter, a` sx [' ]| peine, pour cela l' a` giorno serait plus indique=, [' ]| vu que il ne peut pas fermer lx oeil. Il ne [' ]| peut pas le de=tourner non plus ni le baisser, [' ]| ni le lever, il reste braque= sur lx me^me [' ]| petit champ toujours, exclu des bienfaits de [' ]| lx accommodation. Mais lx clarte= se fera [' ]| peut-e^tre unx jour, petit a` petit ou rapidement, [' ]| ou de unx seulx coup, et alors on ne voit pas [' ]| tre`s bien comment Worm pourrait rester, et [' ]| on ne voit pas tre`s bien non plus comment [' ]| il pourrait se en aller. Mais lx situations [' ]| impossibles ne peuvent se prolonger, [' ]| indu^ment, ce est connu, ou bien elles se dissipent, [' ]| ou bien elles se ave`rent possibles apre`s toutx, [' ]| que voulez <-> vous, sans parler des autres [' ]| posibilite=s. Que donc lx lumie`re soit, ce ne [' ]| sera pas force=ment unx catastrophe. Ou [' ]| que elle ne soit jamais, on se en passera. Mais [' ]| ces lumie`res, au pluriel, qui se dressent, [' ]| se enflent, foncent et se e=teignent en sifflant, [' ]| rappelant lx naja, ce est peut-e^tre lx moment [' ]| de les jeter dans lx balance, pour que elle [' ]| penche, enfin. Non. ce ne est pas encore lx [' ]| moment, de faire cela. Ha. On ne veut pas [' ]| de espoir ici, c^a ga^cherait toutx. Que de autres [' ]| espe`rent, pour lui, dehors, au frais, au clair, [' ]| si c^a leur chante, ou si ils ne peuvent faire [' ]| autrement, ou si ils sont paye=s pour c^a, ils [' ]| doivent e^tre paye=s pour c^a, ils ne espe`rent [' ]| rien, ils espe`rent que c^a durera, ce est unx bon [' ]| fromage, ils ont lx esprit ailleurs, hommes-rats [' ]| en appelant Jude, toutx c^a ce est des [' ]| prie`res, ils prient pour Worm, ils prient [' ]| Worm, pour que il ait pitie=, pitie= de eux, pitie= [' ]| de Worm, ils appellent c^a pitie=, seigneur de [' ]| nous, que est <-> ce que il faut encaisser, [' ]| heureusement que il ne y comprend rien. Me=chante [' ]| obscurite=, arrie`re, couche, sale cabot. lx [' ]| gris. Quoi encore. Du calme, du calme, il [' ]| doit y avoir autre chose, pour aller avec ce [' ]| gris, qui va avec toutx. Il doit y avoir de toutx [' ]| ici, comme dans toutx lx mondes, unx peu de [' ]| toutx. Tre`s peu, on dirait. D'ailleurs ce ne est [' ]| pas lx question. que est <-> ce qui vient faire lx [' ]| con, devant ce cristallin impotent, ce est toutx [' ]| ce que il se agit de imaginer. unx visage, comme [' ]| ce serait encourageant, si c^a pouvait e^tre unx [' ]| visage, de loin en loin, toujours lx me^me, [' ]| changeant me=thodiquement de expression, [' ]| montrant avec syste`me ce que peut unx vrai [' ]| visage, sans devenir me=connaissable, depuis [' ]| lx joie sans me=lange jusqu'a` lx morne fixite= [' ]| du marbre, en passant par lx nuances lx plus [' ]| caracte=ristiques du de=senchantement, comme [' ]| ce serait agre=able. Enfonce= lx cul de cochon [' ]| de Antoine. Passant a` lx bonne distance, a` [' ]| lx bonne hauteur, mettons unx fois par [' ]| mois, ce ne serait pas exorbitant, lentement, [' ]| de face et de profil, comme lx criminels. [' ]| Il pourrait me^me se arre^ter, ouvrir lx bouche, [' ]| jubiler, se e=tonner, tiens tiens, balbutier, [' ]| marmotter, hurler, ge=mir et finalement la [' ]| fermer, lx ma^choires serre=es a` se rompre, [' ]| ou ballantes, pour laisser passer lx e=cume. Ce [' ]| serait gentil. Comme toutx. unx pre=sence [' ]| enfin. unx visiteur, fide`le, ayant sx jour, [' ]| sx heure, ne restant jamais trop, ce serait lassant, ni [' ]| trop peu, ce ne serait pas assez, [' ]| mais juste lx temps que il faut pour que [' ]| lx espoir puisse nai^tre, grandir, languir, [' ]| mourir, mettons cinq minutes. Il [' ]| commencerait a` lui trottiner lx notion du temps, a` [' ]| Worm, dans sx caboche grinc^ante, devant [' ]| ce ponctuel de=bris de lx image de lx e=ternel, [' ]| que il ne y aurait rien a` redire. Entrai^nant [' ]| celle de lx espace comme de juste, elles se [' ]| donnent lx bras, depuis quelque temps, dans [' ]| certains quartiers, ce est plus su^r. Et lx [' ]| partie serait gagne=e, perdue, il serait parmi [' ]| nous, parmi lx rendez <-> vous, on ne saurait [' ]| comment, on dirait, Regarde <-> moi ce vieux [' ]| Worm qui attend sx belle, et ces fleurs, on [' ]| dirait que il dort, tu ne connais pas, mais [' ]| si, voyons, ce vieux Worm, qui attend sx [' ]| amour, et ces marguerites, on dirait que il [' ]| est mort. C^a, c^a serait quelque chose. [' ]| Heureusement que ce ne est que unx re^ve. Car il [' ]| ne y a pas de visage ici, ni rien de approchant, [' ]| rien qui trahisse lx joie de vivre et succe=dane=s, [' ]| il faut chercher autre chose. unx [' ]| simple chose, unx boi^te, unx bout de bois, [' ]| qui viendrait se placer devant lui, unx [' ]| instant, toutx lx ans, toutx lx deux ans, unx [' ]| boule, gravitant on ne sait comment, ni [' ]| autour de quoi, autour de lui, unx grosse [' ]| pierre, passant devant lui, toutx lx deux [' ]| ans, toutx lx trois ans, cela ne aurait pas [' ]| de importance, dans lx premiers temps, sans [' ]| se arre^ter, elle ne aurait pas besoin de se arreter, [' ]| ce serait mieux que rien, il l' entendrait [' ]| venir, il l' entendrait se e=loigner, ce serait [' ]| unx e=ve=nement, il apprendrait peut-e^tre a` [' ]| compter, lx minutes, lx heures, a` se inquie=ter, [' ]| a` se raisonner, a` avoir patience, a` [' ]| perdre patience, a` tourner lx te^te, a` dresser [' ]| lx oreille, a` rouler lx oeil, unx grosse pierre, [' ]| qui ne l' abandonnerait pas, ce serait mieux [' ]| que rien, en attendant lx vrais coeurs. lx [' ]| coeur lui en de=marrerait, ce est unx valse, il [' ]| entendrait valser sx coeur, tra boum la la [' ]| la, corunefois, tra boum la la la, re= mi re= [' ]| de pan pan,qu' on ne aurait pas a` se en [' ]| formaliser. Bien su^r. Malheureusement il faut [' ]| se en tenir aux faits, a` quoi se en tenir, a` quoi [' ]| se agripper, quand toutx chavire, sinon aux [' ]| faits, quand il y en a, qui de=passent, a` [' ]| porte=e du coeur, comme ce est joli, du coeur qui [' ]| crie, Le fait est la`, le fait est la`, et puis plus [' ]| pose=ment, passe= lx pe=ril, pour lx moment, [' ]| la suite, ce est <-> a` <-> dire, en lx occurrence, Il ne y [' ]| a pas de bois ici, ni de pierres, ou si il y en [' ]| a, le fait est la`, si il y en a, ce est comme si il [' ]| ne y en avait pas, le fait est la`, pas de [' ]| ve=ge=taux, pas de mine=raux, pas de animaux, [' ]| seulement Worm, de re`gne inconnu, Worm estla`, ou toutx comme, [' ]| toutx comme. Mais pas [' ]| si vite, ce est trop to^t, pour retourner, la` ou` [' ]| je suis, bredouille, en triomphe, la` ou` je [' ]| me attends, tranquille, enfin, passablement, [' ]| sachant, croyant savoir, que il ne me est rien [' ]| arrive=, que il ne me arrivera rien, de bon, de [' ]| mauvais, susceptible de me perdre, ce serait [' ]| pre=mature=. Je me vois, je vois mx place, [' ]| rien ne l' indique, rien ne la distingue, des [' ]| autres places, elles sont a` moi, toutx, si je [' ]| les veux, je ne veux que lx mienne, rien ne [' ]| la signale, je y suis si peu, je la vois, je la [' ]| sens autour de moi, elle me serre, elle me [' ]| couvre, si cette voix pouvait se arre^ter, [' ]| seulement unx seconde, elle me semblerait [' ]| longue, unx seconde de silence. je e=couterais, [' ]| je saurais si elle va reprendre, ou si [' ]| elle se est tue pour de bon, avec quoi le [' ]| saurais <-> je, je le saurais. Et je e=couterais [' ]| toujours, pour essayer de avancer dans leurs [' ]| bonnes gra^ces, de me maintenir dans leur [' ]| faveur, pour e^tre pre^t, quand ils jugeraient [' ]| bon de me entreprendre a` nouveau, ou je [' ]| ne e=couterais plus, je ne e=couterais plus, [' ]| est <-> ce possible que unx jour je ne e=coute plus, sans [' ]| avoir a` redouter lx pire, ce est <-> a` <-> dire, je ne [' ]| sais pas, que peut <-> il y avoir de pire, unx [' ]| voix de femme peut-e^tre, je ne avais pas [' ]| pense= a` c^a, ils pourraient engager unx soprano. [' ]| Mais ne y pensons plus, essayons encore, [' ]| si seulement je savais ce que ils veulent, ils [' ]| veulent que je sois Worm, mais je l' ai e=te=, [' ]| je l' ai e=te=, que est <-> ce qui ne marche pas, je [' ]| l' ai e=te= mal, c^a doit e^tre c^a, c^a ne peut e^tre [' ]| que c^a, que voulez <-> vous que c^a soit, sinon [' ]| c^a, je ne me suis pas amene= au jour, a` lx [' ]| lumie`re chez eux, pour les entendre dire, [' ]| Tu vois, vivant qui te ignorais ! je ai endure=, [' ]| c^a doit e^tre c^a, il ne fallait pas endurer, [' ]| mais je ne sens rien, si si, cette voix, je l' ai [' ]| endure=e, je ne me suis pas enfui, il fallait [' ]| se enfuir, il fallait que Worm se enfuie, mais [' ]| ou`, mais comment, il est rive=, il fallait que [' ]| Worm se trai^ne, ne importe ou`, vers eux, [' ]| vers lx azur, mais comment faire, il ne peut [' ]| pas bouger, ce ne est pas force=ment des liens, [' ]| il ne y a pas de liens ici, il est comme [' ]| enracine=, ce est des liens si l' on veut, il faudrait [' ]| que lx terre tremble, ce ne est pas de lx terre, [' ]| on ne sait pas ce que ce est, ce est comme de [' ]| lx sargasse, non, ce est comme de lx me=lasse, [' ]| non plus, ne importe, il faudrait unx [' ]| convulsion, qui le vomisse au jour. Mais quel [' ]| calme, a` part lx discours, pas unx souffle, c^a [' ]| ne veut rien dire, ce est louche, lx calme qui [' ]| pre=ce`de lx vie, toutx de me^me, depuis lx [' ]| temps, ce est comme de lx fange, ce que on [' ]| y est bien, serait bien, sans ce bruit, ce est [' ]| lx vie qui veut rentrer, non, qui veut que il [' ]| sorte, ou ce est de petites bulles qui cre`vent, [' ]| toutx autour, non, il ne y a pas de air ici, lx air [' ]| ce est pour que on suffoque, lx jour ce est pour [' ]| fermer lx yeux, ce est la` ou` il doit aller, ou` [' ]| il ne fait jamais noir, mais ici non plus il ne [' ]| fait pas noir, si si, ici il fait noir, ce gris ce est [' ]| eux qui le font, avec leurs lampes. @@@@@| [' ]| Quand ils [' ]| se en iront, quand ils se tairont, il fera noir, [' ]| pas unx bruit, pas unx lueur, mais ils ne se en [' ]| iront jamais, si, ils se tairont peut-e^tre, ils [' ]| se en iront peut-e^tre, unx jour, unx soir, lentement, [' ]| tristement, en file indienne, jetant de [' ]| longues ombres, vers leur mai^tre, qui les [' ]| punira, ou les e=pargnera, il ne y a que c^a, la`-haut, [' ]| pour ceux qui perdent, lx punition, [' ]| lx pardon, lx deux, ce est eux qui le disent. [' ]| que avez <-> vous fait de votre mate=riel ? Nous [' ]| l' avons abandonne=. Mais mis en demeure [' ]| de dire oui ou non si ils ont bouche= lx trous, [' ]| ont <-> ils bouche= lx trous, oui ou non, ils [' ]| diront oui et non, ou lx uns diront oui, [' ]| lx autres non, en me^me temps, car [' ]| ils ne savent pas ce que lx mai^tre veut [' ]| entendre, comme re=ponse, a` sx question. [' ]| Mais lx deux se de=fendent, lx deux [' ]| re=ponses, car ils ont bouche= lx trous, si [' ]| l' on veut, mais si l' on ne veut pas, ils ne [' ]| les ont pas bouche=s, car ils ne ont pas su [' ]| quoi faire, en partant, si il fallait boucher [' ]| lx trous ou, au contraire, les laisser be=ants. [' ]| Alors ils y ont fixe= leurs lampes, dans lx [' ]| trous, leurs longues lampes, pour les empe^cher [' ]| de se fermer toutx seulx, ce est comme de [' ]| lx glaise, ils y ont introduit leurs puissantes [' ]| lampes, allume=es, braque=es sur lx dedans, [' ]| pour que il les croie toujours la`, malgre= lx [' ]| silence, ou pour que il croie que lx gris est [' ]| vrai, ou pour que il continue a` souffrir, bien [' ]| que ils ne soient plus la`, car il ne souffre pas [' ]| que du bruit, il souffre du gris aussi, de lx [' ]| lumie`re, il le faut, c^a vaut mieux, ou pour [' ]| que ils puissent revenir, si lx mai^tre l' exige, [' ]| sans que il les sache partis, comme si il pouvait [' ]| le savoir, ou sans autre motif que celui [' ]| fourni par leur ignorance de ce que il fallait [' ]| faire, si il fallait boucher lx trous ou le [' ]| laisser se boucher toutx seulx, ce est comme [' ]| de lx merde, voila` enfin, le voila` enfin, lx [' ]| mot juste, il suffit de chercher, il suffit de [' ]| se tromper, on finit par trouver, ce est unx [' ]| question de e=limination. Assez sur lx trous. [' ]| lx gris ne veut rien dire, lx silence gris ne est [' ]| pas force=ment simplement unx bon moment [' ]| a` passer, il peut e^tre lx bon comme il peut [' ]| e^tre lx mauvais. Mais lx lampes sans servants [' ]| ne brilleront pas toujours, au contraire, [' ]| elles se e=teindront, peu a` peu, sans [' ]| servants pour les recharger, elles se tairont, [' ]| a` lx fin. Alors ce sera lx noir. Mais il en est [' ]| du noir comme du gris, lx noir ne prouve [' ]| rien non plus, quant a` lx valeur du silence [' ]| que pour ainsi dire il e=paissit. Car ils peuvent [' ]| revenir, longtemps apre`s lx extinction [' ]| des feux ayant plaide= pendant des anne=es [' ]| devant lx mai^tre, sans arriver a` le convaincre [' ]| que il ne y a rien a` faire, avec Worm, pour [' ]| Worm. Alors toutx sera a` recommencer, ce est [' ]| e=vident. De sorte que on ne saura jamais, [' ]| Worm ne saura jamais, que lx silence soit [' ]| noir, ou que il soit gris, on ne pourra jamais [' ]| savoir, tant que il dure, si il est lx bon, ou si il [' ]| se agit seulement de unx bon moment a` passer, [' ]| si on peut appeler c^a unx bon moment, ou` [' ]| il faut e=couter, guetter lx murmures des [' ]| silences de autrefois, se tenir pre^t pour lx [' ]| prochaine tranche, sous peine de se attirer [' ]| des foudres supple=mentaires. Mais il ne faut [' ]| pas confondre Worm avec unx autre. Quoique [' ]| cela ne ait pas de importance, en lx occurrence. [' ]| Car qui a du^ e=couter e=coutera toujours, [' ]| que il sache que il ne entendra jamais [' ]| plus rien, ou que il l' ignore. Autrement dit, [' ]| ils aiment autrement dire, c^a ne fait pas de [' ]| doute, c^a fait gagner du temps, lx silence [' ]| unx fois rompu ne sera jamais plus entier. [' ]| Il ne y a donc pas de espoir ? Mais bien su^r [' ]| que non, voyons, quelle ide=e. Si, peut-e^tre, [' ]| unx petit, mais qui ne servira jamais. Mais [' ]| on oublie. Ou si ce est unx seulx il se en ira toutx [' ]| seulx, vers sx mai^tre, et sx longue ombre le [' ]| suivra a` travers lx de=sert, ce est lx de=sert, [' ]| premie`re nouvelle, Worm verra lx jour, [' ]| dans lx de=sert, lx jour du de=sert, lx jour ou` [' ]| ils l' attraperont ce est lx me^me que partout [' ]| ailleurs, ils disent que non, ils le disent plus [' ]| pur, plus clair, vous parlez de unx affaire, [' ]| oh ce ne est pas force=ment lx Sahara, il y en [' ]| a de autres, ce est lx ozone qui compte, il aura [' ]| besoin de ozone, dans lx premiers temps, he= [' ]| oui, dans lx derniers aussi, c^a ste=rilise. lx [' ]| mai^tre. Ils seraient x que on aurait besoin [' ]| de unx x-et-unie`me. Mais cet oeil livide, a` quoi [' ]| lui sert <-> il, a` lx fin ? A` voir lx lumie`re, ils [' ]| appellent c^a voir, ce est bon, puisqu' il en [' ]| souffre, ils appellent c^a souffrir, ils savent [' ]| ce que ce est que de souffrir, ils savent faire [' ]| souffrir, on le leur a dit lx mai^tre leur [' ]| a dit, Faites ceci, faites cela, vous le [' ]| verrez se tortiller, vous l' entendrez pleurer. [' ]| Il pleure, ce est unx fait, oh pas bien [' ]| solide, il faut se de=pe^cher de en profiter. [' ]| Mais lx tortillements, bernique. Mais il [' ]| faut dire unx chose, c^a ne fait que [' ]| commencer, quoiqu' il y ait longtemps que [' ]| c^a dure, ils ne se de=courageront pas, forts [' ]| de lx forte parole du grand taciturne, ils [' ]| ne la boucleront jamais. ce est leur travail, [' ]| ce sont leurs attributions, que est <-> ce que c^a [' ]| peut bien leur faire, que c^a donne unx re=sultat [' ]| ou non? Assez parle= de eux, ils ne parlent [' ]| que de eux, ce est force=, toutx est a` eux, sans [' ]| eux il ne y aurait rien, pas me^me Worm, [' ]| ce est unx ide=e que ils ont, unx mot que ils ont, [' ]| en parlant de eux, assez parle= de eux. Mais ce [' ]| gris, cette lumie`re, si il pouvait fuir cette [' ]| lumie`re, qui le fait souffrir, ne est <-> il pas e=vident [' ]| que il en souffrirait a` chaque pas [' ]| davantage, de quelque co^te= que il aille, [' ]| puisqu' il est au centre, et que il y reviendrait [' ]| force=ment, au centre, apre`s quarante ou [' ]| cinquante tentatives vaines ? Non, cela [' ]| ne est pas e=vident. Car il est e=vident que lx [' ]| lumie`re baisserait a` chaque pas que il ferait, [' ]| vers elle, ils veilleraient a` cela, afin que, se [' ]| croyant dans lx bonne voie, il parvienne [' ]| jusqu'a` lx enceinte. Alors ce serait lx e=blouissement, [' ]| lx capture, lx pe=an. Du moment [' ]| que il souffre il y a de lx espoir, me^me si ils [' ]| ne en ont pas besoin, pour le faire souffrir. [' ]| Mais comment peuvent <-> ils savoir que il souffre? [' ]| Le voient <-> ils ? Ils disent que oui. Mais [' ]| ce est impossible. L' entendent <-> ils ? Certainement [' ]| pas. Il ne fait pas de bruit. Mais peut-e^tre <***> [' ]| que si, en pleurant. Quoi que il en soit,ils sont [' ]| tranquilles, a` tort ou a` raison, il [' ]| souffre, et gra^ce a` eux. Oh pas encore assez, [' ]| mais il faut aller doucement. unx exce`s de [' ]| se=ve=rite=, a` ce stade, pourrait lui obscurcir [' ]| l' entendement pour toujours. Autre chose. [' ]| lx proble`me est de=licat. lx effets de [' ]| lx accoutumance, que en font <-> ils ? Ils peuvent les [' ]| combattre, en e=levant lx voix, en forc^ant lx [' ]| clarte=. Mais si, au lieu de souffrir moins, a` [' ]| mesure que lx temps passe, il souffre toujours [' ]| jours autant, pre=cise=ment, que lx premier [' ]| jour ? C^a doit e^tre possible. Et mais si, au [' ]| lieu de souffrir moins, ou autant, que lx [' ]| premier jour, il souffre plus, a` mesure que [' ]| lx temps passe, de plus en plus, a` mesure [' ]| que lx transfert se effectue, de lx avenir [' ]| inchangeant a` lx inchangeable passe= ? Autre [' ]| chose, mais dans lx me^me ordre de ide=es. [' ]| lx affaire est e=pineuse. unx souffrance e=tale [' ]| ne est <-> elle pas prefe=rable a` celle dont lx [' ]| fluctuations donnent par instants a` croire [' ]| que apre`s toutx elle ne durera peut-e^tre pas [' ]| toujours ? Cela doit de=pendre du but [' ]| poursuivi. ce est <-> a` <-> dire ? unx petit mouvement [' ]| de impatience, de lx part du patient. Merci. [' ]| ce est lx but imme=diat. Apre`s il y en aura [' ]| de autres. Apre`s on lui apprendra a` se tenir [' ]| tranquille. Pour lx heure que au moins il [' ]| se agite, que il se roule par terre, que diable, [' ]| puisqu' il ne y a pas de autre reme`de, ne importe [' ]| quoi, pour rompre lx monotonie. Ils [' ]| ne se ge^nent pas, bon Dieu, lx bru^le=s vifs, [' ]| quand ils ne sont pas attache=s, pour se pre=cipiter [' ]| dans toutx lx sens, sans me=thode, en [' ]| cre=pitant, a` lx recherche de unx peu de frai^cheur. [' ]| Il en est me^me qui poussent lx sang-froid [' ]| jusqu'a` se de=fe=nestrer. On ne lui en [' ]| demande pas autant. que il de=couvre toutx [' ]| seulx lx baumes de lx fuite de devant soi, [' ]| ce est toutx, il ne ira pas loin, il ne aura pas [' ]| besoin de aller loin. que il ne compte plus [' ]| que sur lui pour pallier ce que il est, sans [' ]| que il y soit pour rien. que il fasse comme [' ]| lx hussard, montant sur unx chaise pour [' ]| mieux ajuster lx panache de sx colback, [' ]| ce serait lx moindre des choses. Il ne a pas [' ]| besoin de raisonner, seulement de souffrir, [' ]| toujours de lx me^me fac^on, jamais moins, [' ]| jamais plus, sans espoir de tre`ve, sans espoir [' ]| de cre`ve, ce ne est pas plus complique= que [' ]| c^a. Pas besoin de raisonner, pour ne pas [' ]| espe=rer. Va donc pour lx monotonie, ce est [' ]| plus stimulant. Mais comment l' assurer. Peu [' ]| importe, peu importe, ils font ce que ils [' ]| peuvent avec leurs pauvres moyens, unx voix, [' ]| unx peu lx clarte=, lx pauvres ce est leur [' ]| travail, ils disent, Il ne se habitue pas, il ne [' ]| flanche pas, nous ne en savons rien, c^a ne [' ]| fait rien, ce est unx bonne moyenne, nous [' ]| ne avons que a` continuer, il finira par [' ]| comprendre, il finira par tressaillir, lx petit [' ]| re=flexe viendra, unx changement dans lx oeil, [' ]| lx vague sera ne=e, qui le rejettera parmi [' ]| nous. Chercher des yeux sans jamais trouver, [' ]| guetter lx plainte qui ne vient jamais, [' ]| ce ne est gue`re unx vie non plus. Pourtant [' ]| ce est lx leur. Il est la`, dit lx mai^tre, quelque [' ]| part, faites comme je vous dis, amenez <-> le <-> moi, [' ]| il manque a` mx gloire. Mais encore unx [' ]| dernier effort, encore unx, ce sera peut-e^tre [' ]| lx dernier, chaque fois il faut faire comme [' ]| si ce e=tait lx dernie`re, ce est lx seulx moyen de [' ]| ne pas reculer. unx grand bol de air infect [' ]| et hop en avant, on revient de suite. En [' ]| avant. ce est facile a dire. Mais ou` est [' ]| lx avant ? Et pour quoi y faire ? Bande de [' ]| faux maniaques, va, ils savent que je ne en [' ]| sais rien, que je oublie toutx, au fur et a` [' ]| mesure. Ces petites pauses, ce ne est pas bien [' ]| malin. Lorsqu' ils se taisent, moi aussi. unx [' ]| seconde apre`s. je ai unx seconde de retard [' ]| sur eux, je retiens lx seconde, unx seconde [' ]| durant, lx temps de la rendre, telle que elle [' ]| me fut donne=e, toutx en recevant lx suivante, [' ]| dont je ne ai que faire non plus. Pas unx [' ]| instant a` moi, et ils veulent que je sache ou` [' ]| donner de lx te^te. Ah je sais bien ou` je en [' ]| donnerais, si elle me obe=issait. que ils redisent [' ]| ce que je suis en train de faire, a` supposer [' ]| que ils l' aient jamais dit, si ils veulent que [' ]| je ai lx air de me en occuper. Ce ton, ces [' ]| termes, pour que je les croie de mx cru. [' ]| Toujours lx me^mes ficelles, depuis que ils [' ]| se sont mis dans lx te^te que mx existence [' ]| ne est que unx question de temps. Je crois [' ]| que je ai des absences, que il y a des phrases [' ]| entie`res qui sautent, non, pas entie`res. je ai [' ]| peut-e^tre rate= lx fin mot de lx histoire. Je ne [' ]| l' aurais pas compris, mais je l' aurais dit, on [' ]| ne me en demande pas davantage, il me en [' ]| aurait e=te= tenu compte, lors de mx [' ]| prochain jugement, tiens, ils me jugent de [' ]| temps en temps, ce sont des gens se=rieux. [' ]| Je saurai je dirai peut-e^tre unx jour ce que [' ]| je ai fait de mal. Combien sommes <-> nous [' ]| finalement ? Et qui parle en ce moment ? Et a` [' ]| qui ? Et de quoi ? Ces colles ne servent a` [' ]| rien. que ils me mettent dans lx bouche a` lx [' ]| fin de quoi me sauver, de quoi me damner, [' ]| et que on ne en parle plus, que on ne parle [' ]| plus. Mais ceci est mx peine, ce est sur mx [' ]| peine que ils me jugent? je la purge mal, [' ]| comme unx cochon, muet, sans comprendre, [' ]| muet, sans lx usage de autre parole que la [' ]| leur. @@@@@| [' ]| Ce sera lx cachot, ce est lx cachot, c^a [' ]| a toujours e=te= lx cachot, je entends toutx, toutx [' ]| ce que ils disent ce est lx seulx bruit, comme [' ]| si ce e=tait moi qui parlais, seulx, haut, on finit [' ]| par ne plus savoir, unx voix qui ne se arre^te [' ]| jamais, de ou` elle vient. Il y a peut-e^tre [' ]| de autres ici, avec moi, il fait sombre, comme [' ]| de juste, ce ne est pas force=ment des [' ]| oubliettes particulie`res, ou unx autre, je ai [' ]| peut-e^tre unx compagnon de infortune, qui aime [' ]| parler, ou qui doit parler, comme c^a, pour [' ]| rien, devant lui, sans arre^t, mais je ne crois [' ]| pas, que est <-> ce que je ne crois pas, que je aie [' ]| unx compagnon de infortune, ce est c^a, c^a [' ]| me etonnerait, que leur animosite= aille [' ]| jusque-la` ils disent que c^a me e=tonnerait. Je [' ]| dois piquer unx somme de temps en temps, [' ]| lx yeux ouverts. Pourtant toutx est continu, [' ]| je ne pars pas, je ne reviens pas. Ne serait <-> ce [' ]| pas pluto^t des insomnies, des demi-insomnies? [' ]| Mais rien ne change, jamais. ce est <-> a <-> dire [' ]| que on oublie. Des trous, il y en a toujours [' ]| eu, ce est lx voix qui se arre^te, ce est lx [' ]| voix qui ne arrive plus, que est <-> ce que c^a peut [' ]| faire, ce est peut-e^tre important, lx re=sultat [' ]| est lx me^me, mais ne compte pas peut-e^tre, [' ]| exceptionnellement. Ah re=solutions. Ils [' ]| me ont enferme= ici, maintenant ils essaient [' ]| de me faire sortir,pour me enfermer ailleurs, [' ]| ou pour me e=largir ils sont capables de me [' ]| mettre dehors, histoire de voir ce que je [' ]| ferais. Adosse=s a` lx grille, lx bras croise=s, [' ]| lx jambes croise=es, ils me regarderaient. [' ]| Ou ils ne ont fait que me trouver ici, a` leur [' ]| arrive=e, ou longtemps apre`s. Ce ne est pas [' ]| moi qui les inte=resse, mais lx endroit, ils [' ]| veulent lx endroit, pour un des leurs. Que [' ]| voulez <-> vous, il faut spe=culer, spe=culer, [' ]| jusqu'a` ce que on tombe sur lx spe=culation [' ]| qui est lx bonne. Quand toutx se taira, quand [' ]| toutx se arre^tera, ce est que lx mots auront e=te= [' ]| dits, ceux que il importait de dire, on ne aura [' ]| pas besoin de savoir lesquels, on ne pourra [' ]| pas savoir lesquels, ils seront la` quelque [' ]| part, dans lx tas, dans lx flot, pas force=ment [' ]| lx derniers, il faut que ils soient avalise=s par [' ]| qui de droit, c^a prend du temps, il est loin, [' ]| qui de droit, ce est lx mai^tre, on lui apporte [' ]| lx proce`s-verbal, toutx lx, il connai^t lx mots [' ]| qui comptent, ce est lui qui les a choisis, [' ]| pendant ce temps lx voix continue, pendant [' ]| que on va vers lui, pendant que il cherche, [' ]| pendant que on revient vers nous, avec lx [' ]| verdict, lx mots continuent, lx mauvais, [' ]| lx faux, jusqu'a` ce que lx ordre arrive, de [' ]| toutx arre^ter, ou de toutx continuer, non, [' ]| inutile, toutx continuera toutx seulx, jusqu'a` ce [' ]| que lx ordre arrive, de toutx arre^ter. Ils sont [' ]| peut-e^tre la`-dedans, quelque part, dans ce [' ]| que ils viennent de dire, lx mots que ils [' ]| fallait dire, ils ne sont pas force=ment [' ]| nombreux. Ils disent ils, en parlant de eux, ce est [' ]| pour que je croie que ce est moi qui parle. [' ]| Ou je dis ils, en parlant de je ne sais qui, [' ]| ce est pour que je croie que ce ne est pas moi [' ]| qui parle. Ou pluto^t ce est lx silence de`s lx [' ]| de=part du messager, jusqu'a` sx retour, avec [' ]| lx ordre du mai^tre, a` savoir, Continuez. Car [' ]| il y a de longs silences, de loin en loin, [' ]| de vrais armistices, pendant lesquels je les [' ]| entends murmurer, lx uns murmurant [' ]| peut-e^tre, ce est fini, cette fois nous avons [' ]| touche= juste, lx autres, toutx est a` [' ]| recommencer, dans de autres termes, ou dans lx [' ]| me^mes termes, autrement ordonne=s. Donc [' ]| repos toutx lx, si on peut appeler c^a unx [' ]| repos, ou` l' on attend, de connai^tre sx sort, [' ]| en disant. Ce ne est peut-e^tre pas c^a, en [' ]| disant, de ou` viennent ces mots qui me [' ]| sortent par lx bouche et que signifient <-> ils, [' ]| non, en ne disant rien, car lx mots ne arrivent [' ]| plus, si on peut appeler c^a unx attente, [' ]| ou` il ne y a pas de raison, ou` l' on e=coute, c^a [' ]| stet, sans raison, comme depuis lx de=but, [' ]| parce que on se est mis unx jour a` e=couter, [' ]| parce que on ne peut plus se arre^ter, ce ne est [' ]| pas unx raison, si on peut appeler c^a unx [' ]| repos. Mais quelle est cette histoire de ne [' ]| pouvoir mourir, vivre, nai^tre, c^a doit jouer [' ]| unx ro^le, cette histoire de rester la` ou` l' on [' ]| se trouve, mourant, vivant, naissant, sans [' ]| pouvoir avancer, ni reculer, ignorant de ou` [' ]| on vient, ou` on est, ou` on va, et que il soit [' ]| possible de e^tre ailleurs, de e^tre autrement, [' ]| sans rien supposer, rien se demander, on [' ]| ne peut pas, on est la`, on ne sait qui, on ne [' ]| sait ou`, lx chose reste la`, rien ne change, [' ]| en elle, autour de elle, apparemment, [' ]| apparemment. Il faut attendre lx fin, il faut que [' ]| lx fin vienne, et dans lx fin ce sera, dans [' ]| lx fin enfin ce sera peut-e^tre lx me^me chose [' ]| que avant, que pendant lx long temps ou` il [' ]| fallait aller vers elle, ou se en e=loigner, ou [' ]| l' attendre en tremblant, ou joyeusement, [' ]| averti, re=signe= ayant assez fait, assez e=te=, [' ]| lx me^me chose pour qui ne a su rien faire, [' ]| rien e^tre. Si cette voix pouvait se arre^ter, [' ]| qui ne rime a` rien, qui empe^che de e^tre rien, [' ]| nulle part, l' empe^che mal, toutx juste, toutx [' ]| juste assez pour faire durer cette petite [' ]| flamme jaune qui se jette faiblement de toutx [' ]| lx co^te=s, haletante, comme pour essayer de [' ]| se arracher a` sx me`che, dro^le de petite [' ]| flamme, il ne fallait pas l' allumer, ou alors [' ]| il fallait l' alimenter, ou alors il fallait [' ]| l' e=teindre, il fallait l' e=teindre, il fallait la [' ]| laisser se e=teindre. lx regrets, c^a vous [' ]| avance, c^a vous rapproche de lx fin du [' ]| monde, lx regrets de ce qui est, de ce qui [' ]| fut, ce ne sont pas lx me^mes, si, lx me^mes, [' ]| on ne sait pas, on ne sait pas ce qui se passe, [' ]| ce qui se est passe=, ce sont peut-e^tre lx [' ]| me^mes, lx me^mes regrets, c^a vous transporte, [' ]| vers lx fin des regrets. Mais unx peu [' ]| de nerf, ce est lx moment, unx peu de allant, [' ]| c^a ne donnera rien, pas unx pas, c^a ne fait [' ]| rien, on ne est pas des e=piciers, et sait <-> on [' ]| jamais, non. Mahood sortira peut-e^tre de [' ]| sx urne et se dirigera vers Pigalle, a` plat [' ]| ventre, en chantant, je arrive, je arrive, coeur [' ]| de mx coeur. Ou Worm, ce bon vieux [' ]| Worm, il ne en pourra peut-e^tre plus, de ne [' ]| rien pouvoir, de ne en plus pouvoir, il ne [' ]| faudrait pas manquer c^a. Moi a` leur place [' ]| je lui la^cherai lx rats, rats de eau, de [' ]| cloaque, ce sont lx meilleurs, oh pas trop, unx [' ]| douzaine, unx quinzaine, c^a le de=ciderait [' ]| peut-e^tre, a de=coller, et quelle introduction, [' ]| a` sx futurs attributs. Non, ce serait en vain, [' ]| unx rat ne y vivrait pas, pas unx seconde. [' ]| Mais revoyons unx peu cet oeil, ce est la` ou` il [' ]| faut chercher. unx peu rose= peut-e^tre, lx [' ]| blanc, a` force de pisser, ce est unx lueur, on [' ]| ne ose pas dire de intelligence. A` part c^a [' ]| toujours pareil. unx rien plus saillant peut-e^tre, [' ]| plus paraphimosiquement globuleux. Il a [' ]| lx air de e=couter. Il se use, ce est force=, il se [' ]| ternit, il faudrait vite lui offrir de quoi [' ]| sortir franchement de sx orbite, dans dix [' ]| ans ce sera trop tard. lx tort que ils ont, [' ]| ce est de parler de Worm, comme si il existait [' ]| re=ellement, dans unx endroit de=termine=, [' ]| alors que toutx cela ne est encore que a` lx e=tat [' ]| lx projet. Mais il est trop tard a` pre=sent [' ]| pour revenir la`-dessus. que ils aillent d'abord [' ]| jusqu'au bout de leur erreur, ensuite ils [' ]| pourront reprendre lx question, en e=vitant [' ]| de se compromettre par lx usage irre=fle=chi [' ]| de termes, sinon de notions, accessibles a` [' ]| lx entendement. De me^me lx cas Mahood a [' ]| e=te= insuffisamment e=tudie=. On peut e=prouver [' ]| lx besoin de telles cre=atures, en admettant [' ]| que elles soient deux, et me^me en [' ]| presentir lx possibilite=, sans se lancer a` leur [' ]| sujet dans des discours aveugles et moroses. [' ]| unx peu plus de reflexion leur aurait montre= [' ]| que lx heure de parler, loin de avoir sonne=, ne [' ]| sonnerait sans doute jamais. Mais ils sont [' ]| oblige=s de parler, il leur est interdit de [' ]| se arre^ter. Que ne parlent <-> ils donc de autre chose, [' ]| de quelque chose dont lx existence semble en [' ]| quelque sorte e=tablie, sur laquelle on peut [' ]| bavarder sans rougir toutx lx trente ou [' ]| quarante mille mots de avoir a` employer des [' ]| locutions pareilles et qui enfin, garantie [' ]| supre^me, a de=ja` fait marcher lx langues lx [' ]| mieux pendues de toutx lx temps, c^a vaudrait [' ]| mieux. ce est lx vieille histoire, ils veulent [' ]| se distraire, toutx en se exe=cutant, non, [' ]| pas se distraire, se apaiser, non plus, se consoler, [' ]| encore moins, ne importe, de sorte [' ]| que ils ne font ni lx un ni lx autre, ni ce que ils [' ]| veulent, sans savoir ce que ce est, ni lx obscure [' ]| corve=e a` laquelle ils sont astreints, lx vieille [' ]| histoire. On ne dirait pas lx me^mes gens [' ]| que toutx a` lx heure, pas ? Que voulez <-> vous, [' ]| eux non plus ne savent pas qui ils sont, ou` [' ]| ils sont, ce que ils font, ni pourquoi c^a [' ]| marche si mal, si abominablement mal, c^a [' ]| doit e^tre c^a. Alors ils e=chafaudent des [' ]| hypothe`ses qui se e=croulent lx unes sur lx autres, [' ]| ce est humain, unx langouste ne en serait pas [' ]| capable. Nous sommes beaux, toutx tant que [' ]| nous sommes, serions <-> nous loge=s a` lx me^me [' ]| enseigne, non, pe=risse pareille pense=e, nous [' ]| sommes beaux chacun a` sx manie`re personnelle. [' ]| Moi-me^me je ai e=te= ba^cle= de fac^on [' ]| scandaleuse, ils doivent commencer a` se en [' ]| rendre compte, moi, de qui toutx de=pendeloque, [' ]| mieux encore, autour de qui, beaucoup [' ]| mieux, autour de qui, homme-pot, toutx [' ]| tourne a` vide, mais si, ne protestez pas, toutx [' ]| tourne, ce est unx te^te, je suis dans unx te^te, [' ]| quelle illumination, psssit, aussito^t arrose=e. [' ]| Ah cette voix aveugle, et ces instants de [' ]| souffle retenu ou` toutx lx monde e=coute [' ]| e=perdument, et lx voix qui se reprend a` [' ]| ta^tonner, sans savoir ce que elle cherche, et [' ]| a` nouveau lx infime silence, aux aguets de on [' ]| ne sait quoi, unx signe de vie, c^a doit e^tre [' ]| c^a, unx signe de vie qui e=chapperait a` quelqu'un, [' ]| que on nierait si il venait, ce est su^rement [' ]| c^a, si toutx c^a pouvait finir, ce serait [' ]| lx paix, non, on ne y croirait pas, on resterait [' ]| a` l' affu^t, de lx voix a` nouveau, de unx signe [' ]| de vie, que quelqu'un se trahisse, ou de autre [' ]| chose, ne importe quoi que peut <-> il y avoir [' ]| de autre que des signes de vie, unx e=pingle qui [' ]| tombe, unx feuille qui remue, ou lx petit cri [' ]| que jettent lx grenouilles quand lx faux lx [' ]| coupe en deux, ou que on les attrape, dans [' ]| lx eau, a` lx lance, on pourrait multiplier lx [' ]| exemples, ce serait me^me unx excellente [' ]| ide=e, mais voila`, on ne peut pas. Peut-e^tre [' ]| que il faudrait e^tre aveugle, aveugle on entend [' ]| mieux, ce ne sont pas lx renseignements [' ]| qui manquent, nous avons dans nos [' ]| bagages des accordeurs de piano, ils donnent [' ]| lx la et entendent lx sol, deux minutes [' ]| apre`s, on ne voit rien de toutx fac^on, cet [' ]| oeil est unx be=vuc. Mais ce ne est pas Worm [' ]| qui parle. ce est vrai, jusqu'a` pre=sent, qui [' ]| dit lx contraire, ce serait pre=mature=. Moi [' ]| non plus, si on va par la`. Et Mahood est [' ]| notoirement aphone. lx question ne est pas [' ]| la`, pour lx moment, on ne sait pas ou` elle [' ]| est, mais elle ne est pas la`, actuellement. Oui, [' ]| ce est distrayant, unx oeil, c^a pleure pour unx [' ]| oui ou pour unx non, lx oui le font pleurer, [' ]| lx non aussi, lx peut-e^tre surtout avec lx [' ]| re=sultat que les attendus de ces arre^ts [' ]| stupe=fiants ne rec^oivent pas toujours toutx [' ]| lx attention que ils me=ritent. @@@@@| [' ]| Mahood lui aussi, [' ]| je pense a` Worm, Worm lui aussi, non, Mahood [' ]| lui aussi est unx grand pleureur, on a [' ]| peut-e^tre ne=glige= de le signaler. sx barbe en [' ]| est toutx mouille=e, ce est comple`tement idiot, [' ]| d'autant plus que c^a ne le calme pas lx [' ]| moins du monde, de quoi cela pourrait <-> il [' ]| bien le calmer, il est froid comme du [' ]| camphre, lx malheureux, incapable me^me [' ]| de maudire sx cre=ateur, ce est me=canique. [' ]| Mais il faut oublier Mahood, on ne aurait [' ]| jamais du^ en parler. Sans doute. Mais est <-> il [' ]| possible de l' oublier ? Il est vrai que on [' ]| oublie toutx. Cependant il est fort a` craindre [' ]| que Mahood ne se laisse jamais re=sorber, [' ]| toutx a` fait. Worm si, il disparai^tra comple`tement, [' ]| comme si il ne avait jamais e=te=, ce [' ]| qui est d'ailleurs sans doute lx cas, comme [' ]| si on pouvait disparai^tre, sans avoir e=te= [' ]| au pre=alable. Facile a` dire. Mais Mahood [' ]| non plus. Ce ne est pas clair, tss tss, ce [' ]| ne est pas clair du toutx. C^a ne fait rien, [' ]| Mahood demeurera, la` ou` on l' a mis, fourre= [' ]| jusqu'au cra^ne dans sx vase, en face [' ]| de lx abattoir, suppliant lx passants, sans [' ]| parole ni geste ni jeu de physionomie, elle [' ]| ne est pas joueuse, de le percevoir ouvertement, [' ]| en me^me temps que lx plat du jour, [' ]| ou se=pare=ment, on ne sait pas pourquoi, [' ]| pour pouvoir se croire dans lx bain, ce est <-> a` <-> dire [' ]| promis a` lx vidange, to^t ou tard, c^a doit [' ]| e^tre c^a, on peut avoir des ide=es pareilles, [' ]| sans penser. Moi-me^me je ai la larme [' ]| exceptionnellement facile, je ne voulais pas le [' ]| dire, a` leur place je aurais omis ce de=tail, le [' ]| fait est que je ne dispose de aucun exutoire, [' ]| mais de aucun, pas plus de celui-la` que des [' ]| moins nobles, comment peut <-> on bien se [' ]| porter, dans ces conditions, et que faut <-> il [' ]| croire, il ne se agit de rien croire, il se agit de [' ]| tomber juste, rien que c^a, ils disent, Si ce [' ]| ne est pas noir ce est sans doute blanc, avouez [' ]| que ce est grossier, comme proce=de=, vu toutx [' ]| lx teintes interme=diaires, aussi dignes de unx [' ]| chance lx unes que lx autres. Et lx temps [' ]| que ils perdent, a` re=pe=ter lx me^me chose, [' ]| alors que ils doivent savoir que ce ne est pas [' ]| lx bonne. Re=criminations faciles a` re=futer, [' ]| si ils voulaient se en donner lx peine, si ils en [' ]| avaient lx temps, lx temps de re=fle=chir a` ce [' ]| que elles ont de inane. Mais lx moyen de re=fle=chir [' ]| et de parler a` lx fois, de re=fle=chir a` [' ]| ce que on a dit, dit, pourra dire, toutx en [' ]| disant, on re=fle=chit a` ne importe quoi, on [' ]| dit ne importe quoi, plus ou moins, plus ou [' ]| moins, on se fait des reproches mal fonde=s, [' ]| sans pouvoir y re=pondre, il se agit toutx de [' ]| suite de autre chose, ce est pour c^a que ils re=pe`tent [' ]| toujours lx me^me chose, lx me^me litanie, [' ]| celle que ils savent par coeur, ce est pour [' ]| essayer de re=fle=chir a` autre chose, pendant [' ]| ce temps, au moyen de dire autre chose que [' ]| toujours lx me^me chose, toujours mal toujours [' ]| lx me^me mauvaise chose, ils ne [' ]| trouvent pas, ils ne trouvent pas autre chose [' ]| a` dire que ce qui les empe^che de trouver, [' ]| ils feraient mieux de penser a` ce que ils sont [' ]| en train de raconter, afin de en varier toutx [' ]| au moins lx pre=sentation, ce est lx pre=sentation [' ]| qui compte, mais lx moyen de penser [' ]| et de parler en me^me temps, ce est spe=cial, [' ]| comme faculte=, lx pense=e vagabonde, lx parole [' ]| aussi, loin lx une de lx autre, enfin, [' ]| ne exage=rons rien, chacune de sx co^te=, taupes de [' ]| fai+ence, ce est au milieu que il faudrait e^tre, [' ]| la` ou` on souffre, la` ou` on exulte, de e^tre sans [' ]| parole, de e^tre sans pense=e, la` ou` on ne sent [' ]| rien, ne entend rien, ne sait rien, ne dit rien, [' ]| ne est rien, ce est la` ou` il ferait bon e^tre, la` [' ]| ou` on est. Heureusement que ils sont la`, la` [' ]| au sens bien su^r de ne importe ou`, pour porter [' ]| lx responsabilite= de cet e=tat de choses, [' ]| dont si on ne sait pas grand' chose on sait [' ]| au moins ceci, que on ne aimerait pas l' avoir [' ]| sur lx conscience, l' avoir sur lx estomac suffit. [' ]| Oui, heureusement que je les ai, ces [' ]| fanto^mes parlants, je ne les aurai pas toujours, [' ]| je le sens, sacre=s fanto^mes, ils finiront par [' ]| me faire croire que je ai pipe=. lx mai^tre en [' ]| toutx cas, nous ne allons pas, voila` que ils mettent [' ]| de lx eau dans leur piquette, nous ne allons [' ]| pas, sauf cas de ne=cessite= absolue, commettre [' ]| lx erreur de nous en occuper, il se ave=rerait [' ]| unx simple fonctionnaire haut place=, [' ]| a` ce jeu-la` on finirait par avoir besoin de [' ]| Dieu, on a beau e^tre besogneux, il est des [' ]| bassesses que on pre=fe`re e=viter. Restons en [' ]| famille, ce est plus intime, on se connai^t, pas [' ]| de surprises a` craindre, on a vu lx testament, [' ]| rien pour personne. Cet oeil, curieux [' ]| comme cet oeil appelle lx regard, supplie [' ]| que on se occupe de lui, que on fasse quelque [' ]| chose pour lui, que on l' aide, on ne sait pas [' ]| au juste a` quoi, a` ne plus pleurer, a` regarder, [' ]| a` arder, a` se fermer. On ne voit que [' ]| lui, dans ce visage, ce est a` partir de lui que on [' ]| cherche unx visage ce est a` lui que on revient [' ]| n`ayant rien trouve=, rien qui vaille, rien que [' ]| comme des trai^nees de cendre, ce est peut-e^tre [' ]| de longs cheveux grisa^tres, tombant [' ]| plus bas que lx bouche, gluants de vieilles [' ]| larmes, ou lx franges de unx manteau en haillons [' ]| faisant voile, ou des doigts se e=cartant [' ]| se resserrant se efforc^ant de toutx oblite=rer, [' ]| ou toutx cela ensemble, doigts, cheveux, haillons, [' ]| emme^le=s, inextricables. Suppositions [' ]| aussi saugrenues lx unes que lx autres, il [' ]| suffit de les e=noncer pour souhaiter ne avoir [' ]| rien dit, on connai^t c^a, unx autre passe=, ce est [' ]| souvent souhaitable, unx autre que lx sien, [' ]| quand on l' apprend. Il est chauve, il est nu, [' ]| et sx mains, pose=es unx fois pour toutx a` [' ]| plat sur sx genoux, ne risquent aucun [' ]| vilain jeu. Ou` est lx visage, en ce cas ? [' ]| Conneries que toutx c^a lx oeil non plus je ne y crois [' ]| pas, il ne y a rien ici rien a` voir, rien qui [' ]| voie, c^a tombe a` pic, quand on y pense, a` ce [' ]| que c^a serait, unx monde sans badaud, et [' ]| illversement, brrr. Donc pas de spectateur, [' ]| ni qui plus est de spectacle, ce est de=ja` c^a en [' ]| moins. Si ce bruit pouvait cesser, il ne y aurait [' ]| plus rien a` dire. Je me demande sur [' ]| quoi roule lx e=mission en ce moment. Sur [' ]| Worm vraisemblablement. Mahood est [' ]| abandonne=. Moi je attends mx tour. Oui, [' ]| je ne de=sespe`re pas, toutx compte fait, de attirer [' ]| leur attention sur mx cas, unx jour. Non pas que il [' ]| pre=sente lx moindre inte=re^t, tiens, [' ]| il doit y avoir erreur, non pas que il soit [' ]| particulie`rement inte=ressant, ce est entendu, je ai [' ]| entendu, mais ce est mx tour, moi aussi je ai [' ]| lx droit de e^tre reconnu impossible, il me [' ]| semble. Ceci ne finira jamais, inutile de se [' ]| faire des illusions, si si, ils verront, apre`s [' ]| moi ce sera fini, ils se de=sisteront, ils diront, [' ]| toutx c^a ne existe pas. on nous a raconte= des [' ]| histoires, on lui a raconte= des histoires, qui [' ]| lui, lx mai^tre, qui on, on ne sait pas, lx e=ternel [' ]| tiers, ce est lui lx responsable de cet e=tat [' ]| de choses, lx mai^tre ne y est pour rien, eux [' ]| non plus, moi moins que personne, nous [' ]| avons eu tort de nous en prendre lx uns [' ]| aux autres, lx mai^tre a` moi, a` eux, a` [' ]| lui-me^me, eux a` moi. au mai^tre, a` eux-me^mes, [' ]| moi a` eux, au mai^tre, a` moi-me^me, nous [' ]| sommes toutx innocents, assez. Innocents de [' ]| quoi. personne ne le sait au juste, de vouloir [' ]| savoir, de vouloir pouvoir, de toutx ce bruit, [' ]| autour de rien, pour rien, de cette longue [' ]| offense au silence ou` chacun baigne, on ne [' ]| cherche plus a` le savoir, ce que elle couvre, [' ]| cette innocence ou` on est tombe=, elle couvre [' ]| toutx, toutx lx fautes, dont lx questions, [' ]| elle met fin aux questions. Alors ce [' ]| sera fini, gra^ce a` mi ce sera fini, ils se en [' ]| iront, un a` un, ou ils tomberont, ils se laisseront [' ]| tomber, la` ou` ils sont, ils,ne bougeront [' ]| plus, gra^ce a` moi, qui ne aurai rien compris, [' ]| de toutx ce que ils avaient cru devoir [' ]| dire, rien pu faire, de toutx ce que ils avaient [' ]| cru vouloir que je fasse, et lx silence [' ]| redescendra sur nous toutx, se posera, comme sur [' ]| lx are`ne, apre`s lx massacres, lx sable en [' ]| poussie`re. Perspective ensorcelante si il en [' ]| fut, ils commencent a` se ranger a` mx avis, [' ]| apre`s toutx je en ai unx peut-e^tre, ils me font [' ]| dire, Si seulement ceci, si seulement cela, je [' ]| le dis, mais ce est eux qui le pensent, non, [' ]| eux non plus ils ne le pensent pas. Moi il y [' ]| a de fortes chances que je sois incapable de [' ]| souhaiter ou de de=plorer quoi que ce soit. [' ]| Il semble difficile en effet que quelqu'un, si [' ]| je ose me appeler ainsi, puisse aspirer a` unx [' ]| si^tuation dont, malgre= lx descriptions [' ]| enthousiastes qui lui en ont e=te= prodigue=es, il [' ]| ne posse`de pas lx moindre notion, ou de=sirer [' ]| se=rieusement lx cessation de cette autre, non [' ]| moins inintelligible, qui est lx seulx qui lui [' ]| ait jamais e=te= faite. Ce silence que ils ont [' ]| toujours dans lx bouche, de ou` il serait issu, [' ]| ou` il retournerait, sx nume=ro accompli, il [' ]| ne sait pas ce que ce est, pas plus que ce que il [' ]| est cense= faire, pour le me=riter. c^a ce est lx [' ]| fort en the`me, ce est lui que on appelle toujours [' ]| a` lx rescousse quand lx choses tournent [' ]| mal, il parle toutx lx temps de me=rite [' ]| et de situations, il en a sauve= plus de unx, [' ]| de souffrance aussi, il,sait ranimer lx [' ]| courages, arre^ter lx de=ba^cle, rien que en jetant [' ]| ce gros mot dans lx balance, quitte a` ajouter, [' ]| de`s que toutx est rentre= dans lx ordre, [' ]| Mais quelle souffrance, puisqu' il a toujours [' ]| souffert, ce qui jette unx froid a` nouveau. [' ]| Mais il se rattrape vite, il arrange toutx encore [' ]| unx fois, en faisant intervenir lx ce=le`bres [' ]| notions de quantite=, de accoutumance, [' ]| de usure, et il en passe, ce qui lui permet, [' ]| dans lx hoquet suivant, de les de=clarer [' ]| inapplicables au cas dont il est saisi, car il ne [' ]| sait pas ce que ce est que de perdre, lx boule. [' ]| Mais, voir plus haut, ne se sont <-> ils pas de=ja` [' ]| penche=s sur moi, vers moi, a` en avoir mal [' ]| au cou, aux reins, que dis <-> je, ont <-> ils jamais [' ]| fait autre chose, depuis que, pas de pre=cisions [' ]| temporelles surtout, et, autre question, [' ]| que viens <-> je faire dans ces histoires de Mahood [' ]| et de Worm, ou pluto^t que viennent <-> ils [' ]| faire dans lx mienne, en voila` du pain sur [' ]| lx planche, que il y moisisse. Je sais, je sais, [' ]| attention, cette fois ce est lx grand jeu, toutx [' ]| c^a ce est lx seulx et me^me boniment, sans bavures, [' ]| lx me^me que toujours, a` savoir, Mais [' ]| voyons, mx cher, voila`, voila` qui vous e^tes, [' ]| regardez cette photo, et voici lx fiche, pas [' ]| de condamnations, je vous assure, faites unx [' ]| effort, a` votre a^ge, e^tre sans identite=, ce est [' ]| unx honte, je vous assure, regardez cette [' ]| photo, comment, vous ne voyez rien, ce est [' ]| vrai, c^a ne fait rien, tenez, regardez <-> moi [' ]| cette te^te de creve=, vous verrez, vous serez [' ]| bien, ce ne sera pas long, et tenez, voici lx [' ]| dossier, outrage aux agents, a` lx pudeur, au [' ]| cuculte, aux magistrats, aux supe=rieurs, aux [' ]| infe=rieurs, a` lx raison, sans voies le fait, [' ]| tenez, sans voies de fait, ce ne est rien, vous [' ]| serez bien, vous verrez, vous dites, si il travaille [' ]| mais voyons, impossible, tenez, voici [' ]| lx rapport sanitaire, tabe`s spasmodique, [' ]| gommes indolores, je dis bien, indolores, [' ]| toutx est indolore, ramollissements multiples, [' ]| scle=roses diverses, insensible aux coups, vue [' ]| en baisse, dyspeptique, a` nourrir avec precaution, [' ]| de excre=ments, oui+e en baisse, coeur [' ]| irre=gulier, humeur e=gale, odorat en baisse, [' ]| dort bien, ne bande jamais, en voulez <-> vous encore, [' ]| verse= dans lx auxiliaire, inope=rable, [' ]| intransportable, tenez, voici lx te^te, non non, [' ]| a` lx autre bout, je vous assure, ce est unx occasion, [' ]| plai^t <-> il, si il boit, mais voyons, ce est sx [' ]| passion, vous dites, pe`re et me`re, morts toutx [' ]| lx deux, a` sept mois de intervalle, lui a` lx [' ]| conception, elle a` lx naissance, je vous [' ]| assure, vous ne trouverez pas mieux, a` votre [' ]| a^ge, rester sans forme, quelle pitie=, tenez, [' ]| voici lx photo, vous verrez, vous serez bien, [' ]| que est <-> ce que ce est, dans ces conditions, unx [' ]| moment a` passer, sur lx terre, puis lx paix, [' ]| la`-dessous, ce est lx seulx moyen, croyez <-> me en, [' ]| de vous en sortir, @@@@@| [' ]| comment vous dites, si je [' ]| ne ai rien de autre, mais certainement, certainement, [' ]| attendez, moi aussi, je me suis [' ]| demande=, attende, si vous ne e^tes pas pluto^t, [' ]| attendez, voila`, celui-la`, mais je voulais [' ]| d'abord, comment, vous ne comprenez pas, [' ]| moi non plus, c^a ne fait rien, ce ne est pas lx [' ]| moment de rigoler, oui, je avais raison, cette [' ]| fois ce est bien vous, tenez, voici lx photo, [' ]| regardez <-> moi c^a, il ne en a plus pour longtemps, [' ]| il faut vous de=pe^cher, ce est unx occasion, [' ]| et patati et patata, jusqu'a` ce que je [' ]| me laisse tenter, non, ce ne est pas vrai, ils [' ]| le savent bien, je ne ai pas compris, je ne ai [' ]| pas bouge=, je suis bien, je serai bien, quand [' ]| ils se en iront, je ne ai pas bouge=, toutx ce que [' ]| je ai dit, dit avoir fait, avoir e=te=, ce est eux [' ]| qui l' ont dit, moi je ne ai rien dit, je ne suis [' ]| pas sorti, ils ne comprennent pas, je ne peux [' ]| pas sortir, ils croient que je ne le veux pas, [' ]| que leurs conditions ne me conviennent pas, [' ]| que ils finiront par tomber sur des conditions [' ]| a` mx convenance, alors je sortirai, ils [' ]| me auront eu, par lx bande, ce est comme c^a [' ]| que je vois lx chose, non, je ne vois rien, ils [' ]| ne comprennent pas, je ne peux pas aller [' ]| vers eux, il faut que ils viennent me chercher, [' ]| si ils veulent me avoir, ce ne est pas Mahood [' ]| qui me fera sortir, Worm non plus, [' ]| ils comptaient beaucoup sur Worm, pour [' ]| me attirer dehors, il ne e=tait pas comme lx [' ]| autres soi-disant, ce est possible, pour moi [' ]| ce est pareil, ils ne comprennent pas, je ne [' ]| peux pas bouger, je suis bien ici, je serais [' ]| bien, si ils voulaient me laisser, que ils [' ]| viennent me chercher, si ils veulent me avoir, ils [' ]| ne trouveront rien, ils pourront partir, lx [' ]| conscience tranquille. Ou si ce est unx seulx, [' ]| comme moi, il pourra partir, sans crainte [' ]| de remords, ayant perdu sx vie a` faire [' ]| lx impossible, et au dela`, ou rester ici avec moi, [' ]| c^a pourrait lui arriver, c^a me ferait unx [' ]| semblable, ce serait e=patant, mx premier [' ]| semblable, c^a ferait date, me savoir unx [' ]| semblable, non, je ne saurais rien, c^a ne fait [' ]| rien, ce serait e=patant quand me^me, unx [' ]| semblable, unx conge=ne`re, il ne aurait pas besoin [' ]| de me ressembler, il me ressemblerait, [' ]| force=ment, il ne aurait que a` se laisser aller, il [' ]| pourrait croire toutx ce que il voudrait, sur lx [' ]| moment, que il ne en pouvait plus, ou que [' ]| lx endroit lui plaisait, il pourrait me^me [' ]| se e=crier, Je ne irai pas plus loin, ayant [' ]| lx habitude de annoncer sx de=cisions, a` haute [' ]| voix, pour mieux les connai^tre, il pourrait [' ]| me^me ajouter, a` toutx fins utiles, Pour [' ]| lx instant, ce serait sx dernie`re be^tise, il [' ]| ne aurait que a se laisser aller, il disparai^trait, [' ]| il ne saurait rien non plus, nous serions la` [' ]| toutx lx deux, chacun a` sx insu, a` lx insu [' ]| lx un de lx autre, ce est unx beau re^ve que je [' ]| viens de faire la`, unx excellent re^ve. Et qui [' ]| ne est pas fini. Car en voila` unx autre qui [' ]| arrive, relancer sx colle`gue, le faire sortir, [' ]| revenir a` lui, aux siens, a` coups de menaces, [' ]| de promesses, de histoires de berceau, [' ]| cerceau, puceau, pourceau, sang et eau, peau [' ]| et os, tombeau, dans lx genre de celle-ci, [' ]| faire sortir sx colle`gue, comme celui-ci [' ]| moi, ce est c^a, ce est c^a, du petit ne`gre, et qui [' ]| finit, sx vie finie, non avant, mais vous [' ]| avez compris, nous voila` trois, ce est encore [' ]| plus cosy, et ce ne est pas fini, ce est unx re^ve [' ]| sans fin, il se agit seulement de dormir, et [' ]| encore, ce est comme dans lx chanson, unx [' ]| chien vint dans lx office, chipa unx [' ]| andouillette, sur quoi a` coups de je ne sais plus [' ]| quoi, lx chef le mit en miettes, deuxie`me [' ]| couplet, lx autres chiens ce voyant, vite [' ]| vite l' ensevelirent, au pied de unx croix en [' ]| bois blanc, ou` le passant pouvait lire, [' ]| troisie`me couplet, comme lx premier, quatrieme, [' ]| comme lx second, cinquie`me, comme [' ]| lx troisie`me, en voulez <-> vous encore, a` [' ]| volonte=, a` volonte=, nous voila` cent, mille, il y [' ]| a de lx place, adeste, adeste, tordus de [' ]| vivants, vous serez bien, vous verrez, vous ne [' ]| nai^trez jamais plus, que dis <-> je, vous ne [' ]| serez jamais ne=s, et amenez vos gosses, nos [' ]| supplices leur seront doux, apre`s ce que [' ]| vous leur avez fait. Mais au fait, ne serions <-> nous [' ]| pas de=ja` nombreux, unx multitude, a` [' ]| quel titre me flatterais <-> je de e^tre lx premier, [' ]| ne serais <-> je pas pluto^t lx dernier, dans lx [' ]| temps se entend, en voila` des questions, [' ]| pourvu que ils ne se avisent pas de y re=pondre. [' ]| D'ailleurs que est <-> ce que ils peuvent bien e^tre [' ]| en train de mijoter, a` cette heure tardive ? [' ]| Seraient <-> ils enfin de=cide=s a` me aborder [' ]| franchement, de front? On dirait. En ce cas [' ]| ce est lx rideau a` bre`ve e=che=ance. Oyez, oyez, [' ]| je e=tais comme eux, avant de e^tre comme moi, [' ]| merde alors, voila` unx vacherie dont je ne [' ]| reviendrai pas de sito^t, ce est bon, ce est bon, [' ]| lx assaut est donne=, debout lx mort, aux fourches, [' ]| spermatozoi+de. Moi aussi, las de plaider [' ]| unx cause incompre=hensible, a` vingt [' ]| centavos lx mille effets de manche, je me [' ]| suis laisse= tomber, parmi lx contumaces, [' ]| jolie image, te=lescopant lx espace, c^a doit [' ]| e^tre lx Prix Goncourt, ils essaient de [' ]| me endormir, a` distance, ils ont peur que je ne [' ]| me de=fende, ils veulent me avoir vivant, [' ]| pour pouvoir me tuer, comme c^a je aurai [' ]| ve=cu, ils me croient vivant, c^a sentirait [' ]| lx exhumation si il y avait unx cadavre, pas dans [' ]| unx ventre non plus, elle ne a pas e=te= re=gle=e, [' ]| lx garce qui me de=connera, voila` qui devrait [' ]| singulie`rement restreindre lx champ des [' ]| recherches, unx sperme qui meurt, de froid, [' ]| dans lx draps, en agitant faiblement sx [' ]| petite queue, je suis peut-e^tre unx sperme [' ]| qui se`che, dans lx draps de unx gamin, ce est [' ]| long, il faut toutx envisager, il ne faut pas [' ]| avoir peur de dire unx be^tise, comment [' ]| savoir que ce en est unx, avant de l' avoir [' ]| dite, et ce en est unx, maintenant que elle est [' ]| irre=vocable, pour lx bonne raison, be^te elle [' ]| aussi, ou sur lx point de l' e^tre, a` moins [' ]| que elle ne leur e=chappe, pensez vous, lx [' ]| matheux est la` que c^a compte, comme vie, [' ]| comme tuerie, ce est e=tabli, avouez <-> le, il y a [' ]| des gens qui ont de lx chance, ne=s de unx re^ve [' ]| lubrique, en mettant lx choses au mieux, [' ]| morts avant lx aube, tiens, ce est toutx a` fait [' ]| lx ambiance, non, elle ne est pas descendue, [' ]| lx couille qui veuille de moi, ce est re=ciproque [' ]| encore unx lueur de foutue. Encore unx [' ]| petit tour du co^te= de Mahood, du co^te= de [' ]| Worm, ce est notre dernie`re chance, mais [' ]| enfin que est <-> ce que ils ont dans lx cra^ne, il [' ]| ne y a plus rien, il ne y a jamais eu rien, a` [' ]| tirer de ces histoires, je ai lx mienne, que ils [' ]| me la disent, ils verront que il ne y a rien a` [' ]| en tirer non plus, ils verront que je ne en ai [' ]| pas non plus, ce sera fini, cet enfer [' ]| de histoires, on dirait que ce est moi qui les [' ]| engueule, toujours lx me^me truc, ah lx pauvres [' ]| types, je finirai par les engueuler [' ]| peut-e^tre, ils sauront ce que ce est que de e^tre unx [' ]| sujet de conversation, je leur pre^terai des [' ]| propos que on ne donnerait pas a` unx chien, [' ]| unx oreille, unx bouche, avec quelques de=bris [' ]| de entendement au milieu, je me vengerai, [' ]| quelques crottes de entendement, ils [' ]| verront ce que ce est, je leur foutrai unx oeil [' ]| quelque part dans lx tas, comme c^a, au juge=, [' ]| des fois que il pourrait se e=garer quelque [' ]| chose devant, je me assie=rai dessus et je leur [' ]| chierai des histoires, des photos, des dossiers, [' ]| des sites, des lumie`res, des dieux, des [' ]| prochains, toutx lx vie de toutx lx jours, en [' ]| gueulant, Naissez, chers amis, naissez, [' ]| rentrez <-> moi dans lx fondement, vous verrez [' ]| si il fait bon se y tordre, ce ne sera pas long, [' ]| je ai la courante. Ils verront ce que ce est, que [' ]| ce ne est pas commode, que ce est unx gou^t [' ]| spe=cial, que ce ne est pas pour toutx lx monde, [' ]| que il faut nai^tre vivant, que ce ne est pas unx [' ]| chose qui se acquiert, c^a leur apprendra [' ]| peut-e^tre, a` me foutre lx paix. Oui, mais [' ]| voila`, je ne le pourrai pas, je ne le pourrai [' ]| plus, je l' ai pu peut-e^tre, autrefois, du temps [' ]| ou` je me e=vertuais, conforme=ment a` mx [' ]| instructions, a` ramener au bercail l' e^tre cher, [' ]| on me avait dit que il e=tait cher, que il me e=tait [' ]| cher, que je lui e=tais cher, que nous nous [' ]| e=tions chers, toutx mx vie je lui ai raconte= [' ]| des blagues, au cher disparu, en me demandant [' ]| a` quoi il pouvait bien ressembler, ou` [' ]| nous avions bien pu nous rencontrer, toutx [' ]| mx vie, enfin presque, il ne y a pas de presque, [' ]| toutx mx vie, avant de le rejoindre, je [' ]| leur suis cher, ils me sont chers, a` lx bonne [' ]| heure, ils nous rejoindront, un a` un, dommage [' ]| que ils soient innombrables, unx multitude, [' ]| ici ce est pareil, cher charnier de transfuges, [' ]| il ne se remplira jamais, de=cide=ment [' ]| toutx est cher ce soir, c^a ne fait rien, lx [' ]| autres ne entendent rien, ce est lx dernier qui [' ]| e=cope, mx disparu a` moi, la` a` co^te= de moi, [' ]| pour lui ce est fini, a` co^te= rien, sous moi, nous [' ]| sommes empile=s, non, c^a ne marche pas non plus, [' ]| c^a ne fait rien, ce est unx de=tail, pour lui ce est [' ]| fini, lui lx avant-dernier, pour moi aussi [' ]| ce sera fini, moi lx dernier, je ne entendrai [' ]| plus rien, je ne ai rien a` faire, seulement [' ]| a` attendre, ce est long, il viendra se coucher [' ]| sur moi, a` co^te= de moi, mx de=voue= bourreau, [' ]| a` lui de souffrir ce que il me a fait souffrir, [' ]| a` moi lx paix. Comme toutx se arrange, [' ]| ce est lx patience qui fait c^a, ce est lx temps [' ]| qui passe, ce est lx terre qui tourne qui fait [' ]| c^a, qui fait que lx terre ne tourne plus, que [' ]| lx temps ne passe plus, que lx souffrance [' ]| cesse, il ne y a que a` attendre sans rien faire, [' ]| c^a ne sert a` rien, sans rien comprendre, c^a [' ]| ne avance a` rien, et toutx se arrange, rien ne [' ]| se arrange, rien, rien, c^a ne finira jamais, [' ]| cette voix ne se arre^tera jamais, je suis seulx [' ]| ici, lx premier et lx dernier, je ne ai fait [' ]| souffrir personne, je ne ai mis fin aux [' ]| souffrances de personne, personne ne viendra [' ]| mettre fin aux miennes, ils ne se en iront [' ]| jamais, je ne bougerai jamais, je ne aurai [' ]| jamais lx paix, eux non plus, mais voila`, ils [' ]| ne y tiennent pas, ils disent que ils ne y tiennent [' ]| pas, ils disent que je ne y tiens pas non plus, [' ]| a` lx paix, apre`s toutx ce est possible, comment [' ]| y tiendrais <-> je, que est <-> ce que ce est, et cette [' ]| histoire de souffrance, que est <-> ce que ce est, [' ]| ils disent que je souffre, ce est possible, que [' ]| je serais mieux si je faisais ceci, si je disais [' ]| cela, si je bougeais, si je comprenais, si ils se [' ]| taisaient, si ils se en allaient, ce est possible, [' ]| que voulez <-> vous que je sache, de ces choses [' ]| la`, que voulez <-> vous que je comprenne, a` ce [' ]| que ils disent, je ne bougerai jamais, je ne [' ]| comprendrai jamais, je ne parlerai jamais, [' ]| ils ne se tairont jamais, ils ne se en iront [' ]| jamais, ils ne me auront jamais, ils ne y [' ]| renonceront jamais, unx point ce est toutx, [' ]| je e=coute. [' ]| je aime mieux c^a, je dois dire que je aime [' ]| mieux c^a, quoi c^a, oh vous savez, qui vous, [' ]| c^a doit e^tre lx assistance, tiens, il y a unx [' ]| assistance, ce est unx spectacle, on paie sx [' ]| place et on attend, ou ce est peut e^tre gratuit, [' ]| c^a doit e^tre gratuit, unx spectacle gratuit, on [' ]| attend que c^a commence, quoi c^a, lx spectacle, [' ]| on attend que lx spectacle commence, [' ]| lx spectacle gratuit, ou ce est peut-e^tre [' ]| obligatoire, unx spectacle obligatoire, on attend [' ]| que c^a commence, lx spectacle obligatoire, [' ]| ce est long, on entend unx voix, ce est [' ]| peut-e^tre unx re=citation, ce est c^a lx spectacle, [' ]| quelqu'un qui re=cite, des morceaux choisis, [' ]| e=prouve=s, su^rs, unx matine=e poe=tique, ou [' ]| qui improvise, on l' entend a` peine, ce est [' ]| c^a lx spectacle, on ne peut pas partir, on a [' ]| peur de partir, ailleurs ce est peut-e^tre pire, [' ]| on se arrange comme on peut, on se tient des [' ]| raisonnements, on est venu trop to^t, ici [' ]| il faudrait du latin, c^a ne fait que commencer, [' ]| c^a ne a pas encore commence=, il ne fait [' ]| que pre=luder, que se racler lx gorge, seulx [' ]| dans sx loge, il va se montrer, il va [' ]| commencer, @@@@@| [' ]| ou ce est lx re=gisseur, il donne sx [' ]| instructions, sx dernie`res indications, lx [' ]| rideau va se lever, ce est c^a lx spectacle, [' ]| attendre lx spectacle, au sx de unx murmure, [' ]| on se raisonne, est <-> ce unx voix apre`s toutx, [' ]| ce est peut-e^tre lx air, montant, descendant, [' ]| se e=tirant, tourbillonnant, cherchant unx [' ]| issue, parmi lx obstacles, et ou` sont lx [' ]| autres, lx autres spectateurs, on ne avait pas [' ]| remarque=, dans lx e=tau de lx attente, que on [' ]| est seulx a` attendre, ce est c^a lx spectacle, [' ]| attendre seulx, dans lx air inquiet, que c^a [' ]| commence, que quelque chose commence, que il [' ]| y ait autre chose que soi, que on puisse se en [' ]| aller, que on ne ait plus peur, on se raisonne, [' ]| on est peut-e^tre aveugle, on est sans doute [' ]| sourd, lx spectacle a eu lieu, toutx est [' ]| fini, mais ou` est donc lx main, lx main [' ]| amie, ou simplement pie, ou paye=e pour [' ]| cela, elle est longue a` venir, prendre [' ]| lx vo^tre, vous mener dehors, ce est c^a lx [' ]| spectacle, il ne cou^te rien, attendre seulx, [' ]| aveugle, sourd, on ne sait pas ou`, on ne sait [' ]| pas quoi, que unx main vienne, vous tirer de [' ]| la`, vous mener ailleurs, ou` ce est peut-e^tre [' ]| pire. Voila` pour lx vous, nous voila` fixe=s, [' ]| sur lx vous. Et maintenant lx c^a, que je aime [' ]| mieux, que je dois dire que je aime mieux, [' ]| quelle me=moire, du vrai papier a` mouches, [' ]| je ne sais pas, je ne l' aime plus mieux, ce est [' ]| toutx ce que je sais, alors pas lx peine de se en [' ]| occuper, unx chose que on ne aime plus [' ]| mieux, vous voyez c^a, se occuper de c^a, [' ]| jamais de lx vie, il faut attendre, se [' ]| de=couvrir unx pre=fe=rence, il sera temps [' ]| alors de se livrer a` unx enque^te en [' ]| re`gle. Du reste, lions, lions, on ne sait [' ]| jamais, du reste leur attitude envers moi [' ]| ne a pas change=, je me suis trompe=, ils se [' ]| sont trompe=s, ils me ont trompe=, ils ont [' ]| voulu me tromper, en disant que elle avait [' ]| change=, leur attitude envers moi, mais ils [' ]| ne me ont pas trompe=, je ne ai pas compris ce [' ]| que ils voulaient faire, ce que ils voulaient me [' ]| faire, moi je dis ce que on me dit de dire, unx [' ]| point ce est toutx, et encore, je ne sais pas, je [' ]| ne me sens pas unx bouche, je ne sens pas [' ]| lx mots se bousculer dans mx bouche, et [' ]| lorsqu' on dit unx poe`me que on aime, lorsqu' on [' ]| aime lx poe=sie, dans lx me=tro, ou dans [' ]| sx lit, pour soi, lx mots sont la`, quelque [' ]| part, sans faire lx moindre bruit, je ne sens [' ]| pas c^a non plus, lx mots qui tombent, on [' ]| ne sait pas ou`, on ne sait pas de ou`, gouttes [' ]| de silence a` travers lx silence, je ne le sens [' ]| pas, je ne me sens pas unx bouche, je ne me [' ]| sens pas unx te^te, est <-> ce que je me sens unx [' ]| oreille, re=pondez franchement, si je me sens [' ]| unx oreille, et bien non, tant pis, je ne me [' ]| sens pas unx oreille non plus, ce que c^a va [' ]| mal, cherchez bien, je dois sentir quelque [' ]| chose, oui, je sens quelque chose, ils disent [' ]| que je sens quelque chose, je ne sais pas ce que [' ]| ce est, je ne sais pas ce que je sens, dites <-> moi [' ]| ce que je sens, je vous dirai qui je suis, [' ]| ils me diront qui je suis, je ne comprendrai [' ]| pas, mais ce sera dit, ils auront dit qui je [' ]| suis, et moi je l' aurai entendu, sans oreille [' ]| je l' aurai entendu, et je l' aurai dit, sans [' ]| bouche je l' aurai dit, je l' aurai entendu hors [' ]| de moi, puis aussito^t dans moi, ce est peut-e^tre [' ]| c^a que je sens, que il y a unx dehors et unx [' ]| dedans et moi au milieu, ce est peut-e^tre c^a [' ]| que je suis, lx chose qui divise lx monde en [' ]| deux, de unx part lx dehors, de l' autre lx [' ]| dedans, c^a peut e^tre mince comme unx [' ]| lame, je ne suis ni de unx co^te= ni de l' autre, [' ]| je suis au milieu, je suis lx cloison, je ai deux [' ]| faces et pas de e=paisseur, ce est peut-e^tre c^a [' ]| que je sens, je me sens qui vibre, je suis lx [' ]| tympan, de unx co^te= ce est lx cra^ne, de lx autre [' ]| lx monde, je ne suis ni de lx un ni de lx autre, [' ]| ce ne est pas a` moi que on parle, ce ne est pas [' ]| a` moi que on pense, non, ce ne est pas c^a, je [' ]| ne sens rien de toutx c^a, essayez autre chose, [' ]| bande de cochons, dites autre chose, que je [' ]| l' entende, je ne sais comment, que je le [' ]| re=pe`te, je ne sais comment, quels rustres [' ]| quand me^me, dire toujours lx me^me chose, [' ]| me faire dire toujours lx me^me chose, quand [' ]| ils savent que ce ne est pas lx bonne, non, eux [' ]| ils ne savent rien non plus, ils oublient, ils [' ]| croient changer alors que ils ne changent [' ]| jamais, ils seront la` a` dire lx me^me chose [' ]| jusqu'a` ce que il en meurent, alors unx petit [' ]| silence peut-e^tre, lx temps que lx e=quipe [' ]| suivante soit a` pied de oeuvre, il ne y a que moi [' ]| de immortel, que voulez <-> vous, je ne peux pas [' ]| nai^tre, ce est peut-e^tre la` leur calcul, dire [' ]| toujours lx me^me chose, ge=ne=ration apre`s [' ]| ge=ne=ration, me agonir toujours de lx me^me [' ]| chose, jusqu'a` ce que, sortant de mx gonds, [' ]| je me mette a` hurler, alors ils diront, Il a [' ]| vagi, il va ra^ler, ce est force=, allons <-> nous <-> en, [' ]| inutile de assister a` cela, de autres nous [' ]| attendent, lui ce est fini, sx malheurs sont [' ]| finis, sx malheurs vont commencer, sx malheurs [' ]| vont finir, il est sauve=, nous l' avons sauve=, [' ]| ils sont toutx pareils, ils se laissent toutx [' ]| sauver, ils se laissent toutx nai^tre, c^a a e=te= unx [' ]| dur morceau, il fera unx belle carrie`re, [' ]| dans lx rage, dans lx remords, il ne se [' ]| pardonnera jamais, et ainsi se en iront, ainsi [' ]| devisant, en file indienne, ou deux a` deux, [' ]| lx long de lx gre`ve, ce est unx gre`ve, sur lx [' ]| galet, dans lx sable, dans lx air du soir, ce est [' ]| lx soir, ce est toutx ce que on sait, lx soir, lx [' ]| ombres, ne importe ou`, sur lx terre. Oui, [' ]| mais voila`, mx gonds, je ne en sortirai pas, [' ]| lx soir non plus, ce ne est pas su^r, ce ne est [' ]| pas ne=cessaire, lx aube elle aussi fait de [' ]| longues ombres, a` toutx ce qui est encore [' ]| debout, ce est toutx ce qui compte, seulx [' ]| lx ombre compte, sans vie a elle, sans forme [' ]| ni repos, ce est peut-e^tre lx aube, soir de lx [' ]| nuit, lx question ne est pas la`, se en iront, [' ]| ainsi se en iront, vers mx fre`res, non, pas [' ]| de c^a, pas de fre`res, ce est c^a, re=tractez, ils [' ]| ne savent pas, il se en vont, sans savoir ou`, [' ]| vers lx mai^tre, c^a se peut, remarquez bien, [' ]| c^a se peut, pour que il les libe`re, pour eux [' ]| ce est fini, pour moi c^a commence, lx fin [' ]| commence, ils se arre^tent, pour e=couter mx cris, [' ]| ils ne se arre^teront plus, si, ils se arre^teront, [' ]| mx cris se arre^teront, lx temps en [' ]| temps, je me arre^terai de crier, pour e=couter, [' ]| si personne ne me re=pond, pour regarder, si [' ]| personne ne vient, puis je irai, je fermerai [' ]| lx yeux et je irai, criant, crier ailleurs. Oui [' ]| mais voila`, mx bouche, je ne l' ouvrirai pas, [' ]| je ne pourrai pas, je ne en ai pas, lx belle [' ]| affaire, il me en poussera unx, unx petit trou [' ]| d'abord, de plus en plus large, de plus en [' ]| plus profond, lx air se engouffrera en moi, [' ]| lx air vivifiant, et ressortira aussito^t en [' ]| hurlant. Mais ne est <-> ce pas trop demander [' ]| ne est <-> ce pas trop demander tant, a` si peu, [' ]| est <-> ce utile ? Et ne suffirait <-> il pas, sans que [' ]| rien soit change= a` lx chose telle quelle, telle [' ]| que toujours, sans que unx bouche vienne se [' ]| creuser la` ou` me^me lx rides ne ont jamais su se [' ]| graver, ne suffirait <-> il pas, de quoi, lx fil est [' ]| perdu, tant pis, prenons <-> en unx autre, de unx [' ]| petite mouvement, de unx de=tail qui se affaisse, se [' ]| soule`ve, c^a ferait chiquenaude toutx lx ensemble [' ]| se en ressentirait, c^a ferait boule de neige [' ]| ce serait biento^t lx agitation ge=ne=ralise=e, [' ]| lx locomotion elle-me^me, voyages proprement [' ]| dits, de affaires, de e=tudes, de agre=ment, [' ]| de=placenlents librement consentis, [' ]| promenades sentimentales et solitaires, [' ]| je indique lx grandes lignes, sports, nuits [' ]| blanches, exercices de assouplissement, ataxie, [' ]| spasmes, rigidite= cadave=rique, de=gagement [' ]| de lx ossature c^a devrait suffire. ce est [' ]| que ce est unx question de mots, de voix il [' ]| ne faut pas l' oublier, il faut essayer de ne [' ]| pas l' oublier comple`tement, il se agit de unx [' ]| chose a` dire, par eux, par moi, ce ne est pas [' ]| clair, ce est a` se demander si toutx cette [' ]| salade de vie et de lx mort ne leur est pas [' ]| parfaitement e=trange`re, autant que a` moi. lx [' ]| fait est que ils ne savent plus ou` ils en sont, [' ]| ou` je en suis, moi je ne l' ai jamais su, moi [' ]| je en suis la` ou` je en ai toujours e=te=, je ne sais [' ]| pas ou` ce est, et l' en, je ignore ce que il [' ]| designe, unx processus quelconque, ou` je serais [' ]| coince=, ou que je ne aurais pas encore [' ]| aborde=, je ne en suis nulle part, ce est c^a qui [' ]| les travaille, ils veulent que je en sois quelque [' ]| part, ne importe ou`, si ils pouvaient se arre^ter [' ]| de ratiociner, sur eux, sur moi, sur lx [' ]| but a` atteindre, et simplement continuer, [' ]| puisqu' il le faut, jusqu'a` lx e=puisement, non, [' ]| pas de c^a non plus, simplement continuer, [' ]| sans lx illusion de avoir commence= unx jour, [' ]| de pouvoir unx jour conclure, mais ce est trop [' ]| difficile, trop difficile, de=pourvu de but, de [' ]| ne pas se vouloir unx fin, de raison de e^tre, [' ]| unx temps ou` l' on ne e=tait pas. Difficile aussi [' ]| de ne pas oublier, dans sx soif de quelque [' ]| chose a` faire, pour ne plus avoir a` le faire, [' ]| pour avoir c^a en moins a` faire, que il ne y a [' ]| rien a` faire, rien de spe=cial a` faire, rien de [' ]| faisable a` faire. Inutile aussi, dans lx soif, [' ]| dans lx faim, non, pas besoin de faim, lx [' ]| soif suffit, dans lx soif, inutile de se [' ]| raconter des histoires, pour passer lx temps, [' ]| lx histoires ne font pas passer lx temps, rien [' ]| ne le fait passer, c^a ne fait rien, ce est comme [' ]| c^a, on se raconte des histoires, puis on se [' ]| raconte ne importe quoi, en disant, Ce ne [' ]| sont plus des histoires, alors que ce sont [' ]| toujours des histoires, ou pluto^t il ne y a [' ]| jamais eu de histoires, c^a a toujours e=te= [' ]| ne importe quoi, on se est toujours raconte= [' ]| ne importe quoi, de aussi loin que on se [' ]| rappelle, non, de unx peu plus loin que c^a, on ne [' ]| se rappelle rien, toujours ne importe quoi, [' ]| toujours lx me^me chose, pour passer lx [' ]| temps, puis, lx temps ne passant pas, pour [' ]| rien, dans lx soif, voulant se arre^ter, ne [' ]| pouvant se arre^ter, cherchant pourquoi, [' ]| pourquoi ce besoin de parler, ce besoin de [' ]| se arre^ter, cette impossibilite= de se arre^ter, [' ]| trouvant pourquoi, ne trouvant plus, [' ]| retrouvant, ne retrouvant plus, ne cherchant [' ]| plus, cherchant encore, trouvant encore, ne [' ]| trouvant plus, ne cherchant plus, cherchant [' ]| encore, ne trouvant rien, trouvant enfin, ne [' ]| trouvant plus, parlant toujours, assoiffe= [' ]| toujours, cherchant toujours, ne cherchant [' ]| plus, parlant toujours, cherchant encore, se [' ]| demandant quoi, de quoi il se agit, cherchant [' ]| ce que on cherche, se e=criant Ah oui, soupirant [' ]| Mais non, ge=missant Assez, se exclamant [' ]| Pas encore, cherchant toujours, perdant lx [' ]| boule, cherchant lx boule, racontant toujours [' ]| ne importe quoi, cherchant encore, [' ]| ne importe quoi, dans lx soif, de on ne sait [' ]| plus quoi, ah oui, de quelque chose a` faire, [' ]| mais non, plus rien a` faire, depuis quand, [' ]| depuis toujours et puis assez, a` moins que, [' ]| des fois que, cherchons par la`, encore unx [' ]| effort, cherchons quoi ce est vrai, essayons [' ]| de savoir, avant de chercher, ce que on [' ]| cherche, avant de chercher par la`, par ou`, [' ]| parlant toujours cherchant toujours, en soi, [' ]| hors de soi, ne cherchant plus, perdant lx [' ]| boule, maudissant Dieu, ne le maudissant [' ]| plus, ne en pouvant plus, pouvant toujours, [' ]| cherchant toujours. dans lx nature, dans [' ]| lx entendement, sans savoir quoi, sans se avoir [' ]| ou`, ou` est lx nature, ou` est lx entendement, [' ]| que est <-> ce que on cherche, qui est <-> ce qui [' ]| cherche, cherchant qui on est, dernier [' ]| e=garement, ou` on est, ce que on fait, ce que on [' ]| leur a fait, ce que ils vous ont fait, parlant [' ]| toujours, ou` sont lx autres, qui est <-> ce qui [' ]| parle, ce ne est pas moi qui parle, ou` est ce [' ]| que je suis, ou` est <-> ce que ce est, la` ou` je ai [' ]| toujours e=te=, ou` sont lx autres, ce sont lx [' ]| autres qui parlent, ce est a` moi que ils parlent, [' ]| ce est de moi que ils parlent, je les entends, je [' ]| suis muet, que est <-> ce que ils veulent, que est <-> ce [' ]| que je leur ai fait, que est <-> ce que je ai fait a` [' ]| Dieu, que est <-> ce que ils ont fait a` Dieu, [' ]| que est <-> ce que Dieu nous a fait, il ne nous a [' ]| rien fait, nous ne lui avons rien fait, nous ne [' ]| pouvons rien lui faire, il ne peut rien nous [' ]| faire, nous sommes innocents, il est innocent, [' ]| ce ne est lx faute de personne, que est <-> ce [' ]| qui ne est lx faute de personne, cet e=tat de [' ]| choses quel e=tat de choses, ce est ainsi, ainsi [' ]| soit <-> il, sois tranquille, il sera ainsi, [' ]| que est <-> ce qui sera ainsi, comment ainsi, parlant [' ]| toujours, dans lx soif, perdant lx boule, [' ]| cherchant toujours, ne cherchant plus, [' ]| cherchant encore, que est <-> ce que ils veulent, que [' ]| je sois ceci, que je sois cela, que je crie, que [' ]| je bouge, que je sorte de ici, que je naisse, [' ]| que je meure, que je e=coute, je e=coute, ce ne est [' ]| pas assez, @@@@@| [' ]| que je comprenne, je essaie, je ne [' ]| peux pas, je ne essaie pas, je ne peux pas [' ]| essayer, je en ai assez, lx pauvre, eux aussi, [' ]| que ils disent ce que ils veulent, que ils me [' ]| donnent quelque chose a` faire, quelque [' ]| chose de faisable, pour moi, lx pauvres, ils [' ]| ne peuvent pas, ils ne savent pas, ils me [' ]| ressemblent, de plus en plus, plus besoin [' ]| de eux, plus besoin de personne, personne [' ]| ne y peut rien, ce est moi qui parle, inutile de [' ]| se raconter des histoires, dans lx soif, dans [' ]| lx faim, dans lx glace dans lx fournaise, on [' ]| ne sent rien, que ce est curieux, on ne se sent [' ]| pas unx bouche, on ne sent plus lx bouche, [' ]| pas besoin de unx bouche, lx mots sont [' ]| partout, dans moi, hors moi, c^a alors, toutx [' ]| a` lx heure je ne avais pas de e=paisseur, je les [' ]| entends, pas besoin de les entendre, pas [' ]| besoin de unx te^te, impossible de les arre^ter, [' ]| impossible de se arre^ter, je suis en mots, je [' ]| suis fait de mots, des mots des autres, quels [' ]| autres, lx endroit aussi, lx air aussi, lx murs, [' ]| lx sol, lx plafond, des mots, toutx lx univers est [' ]| ici, avec moi, je suis lx air, lx murs, [' ]| lx emmure=, [' ]| toutx ce`de, se ouvre, de=rive, reflue, des [' ]| flocons, je suis toutx ces flocons, se croisant, [' ]| se unissant, se se=parant, ou` que je aille je me [' ]| retrouve, me abandonne, vais vers moi, viens [' ]| de moi, jamais que moi, que unx parcelle de [' ]| moi, reprise, perdue, manque=e, des mots, je [' ]| suis toutx ces mots toutx ces e=trangers cette [' ]| poussie`re de verbe, sans fond ou` se poser, [' ]| sans ciel ou` se dissiper, se rencontrant pour [' ]| dire, se fuyant pour dire, que je les suis toutx, [' ]| ceux qui se unissent, ceux qui se quittent, [' ]| ceux qui se ignorent, et pas autre chose, si, [' ]| toutx autre chose, que je suis toutx autre [' ]| chose, unx chose muette, dans unx endroit [' ]| dur, vide, clos, sec, net, noir, ou` rien ne [' ]| bouge, rien ne parle, et que je e=coute, et que [' ]| je entends, et que je cherche, comme unx [' ]| be^te ne=e en cage de be^tes ne=es en cage de [' ]| be^tes ne=es en cage de be^tes ne=es en cage de [' ]| be^tes ne=es en cage de be^tes ne=es en cage de [' ]| be^tes ne=es et mortes en cage ne=es et mortes [' ]| en cage de be^tes ne=es en cage mortes en cage [' ]| ne=es et mortes ne=es et mortes en cage en [' ]| cage ne=es et puis mortes ne=es et puis mortes, [' ]| comme unx be^te dis <-> je, disent <-> ils, unx telle [' ]| be^te, que je cherche, comme unx telle be^te, [' ]| avec mx pauvres moyens, unx telle be^te, [' ]| ne ayant plus de sx espe`ce que lx peur, lx [' ]| rage, non, lx rage est termine=e, que lx peur, [' ]| plus rien de toutx ce qui lui revenait que lx [' ]| peur, centuple=e, lx peur de lx ombre, non, elle [' ]| est aveugle, elle est ne=e aveugle, du bruit, si [' ]| l' on veut, il le faut, il faut quelque chose, [' ]| ce est dommage, ce est comme c^a, peur du [' ]| bruit, peur des bruits, bruits des be^tes, [' ]| bruit des hommes, bruits du jour et de lx [' ]| nuit, c^a suffit, peur des bruits, toutx lx [' ]| bruits, plus ou moins, plus ou moins peur, [' ]| toutx lx bruits, il ne y en a que unx, [' ]| que unx seulx, [' ]| continu, jour et nuit, que est <-> ce que ce est, [' ]| ce est des pas qui vont et viennent, ce est des [' ]| voix qui parlent unx moment, ce est des corps [' ]| se frayant unx chemin, ce est lx air, ce est lx [' ]| choses, ce est lx air parmi lx choses, c^a suffit, [' ]| que je cherche, comme elle, non, pas comme [' ]| elle, comme moi, a` mx fac^on, que dis <-> je, a` [' ]| mx manie`re, que je cherche, que est <-> ce que [' ]| je cherche maintenant, ce que je cherche, [' ]| je cherche, ce que ce est, c^a doit e^tre c^a, c^a [' ]| ne peut e^tre que c^a, ce que ce est, ce que c^a [' ]| peut e^tre, ce que c^a peut bien e^tre, quoi, ce [' ]| que je cherche, non, ce que je entends, c^a me [' ]| revient, toutx me revient, je cherche, [' ]| je entends dire que je cherche ce que c^a peut [' ]| bien e^tre, ce que je entends, c^a me revient, [' ]| et de ou` c^a peut bien venir, jusqu'a` moi, [' ]| puisque ici toutx se tait, et que lx murs sont [' ]| e=pais, et comment je fais, sans me sentir unx [' ]| oreille, sans me sentir unx te^te, ni unx corps, [' ]| ni unx a^me, comment je fais, pour quoi [' ]| faire, mais pour ne rien faire, comment je fais, [' ]| ce ne est pas clair, vous dites que ce ne est [' ]| pas clair, il manque quelque chose pour que ce [' ]| soit clair, je vais chercher, je vais chercher [' ]| ce qui manque, pour que toutx soit clair, [' ]| je suis toujours en train de chercher quelque [' ]| chose, ce est fastidieux, a` lx fin, et c^a ne fait [' ]| que commencer, comment je fais, pour quoi [' ]| faire, pour que toutx soit clair, comment je [' ]| fais, dans ces conditions, pour faire ce que je [' ]| fais, a` savoir, ce que je fais, ce que je fais, [' ]| il faut trouver ce que je fais, dites <-> moi ce [' ]| que je fais, je demanderai comment ce est [' ]| possible, je entends, vous dites que je entends, [' ]| et que je cherche, ce ne est pas vrai, je ne [' ]| cherche rien, je ne cherche plus rien, enfin, [' ]| passons, ne insistons pas, et que je cherche, [' ]| ils sont en train de me rafrai^chir lx me=moire, [' ]| et que je cherche, primo, ce que ce est, [' ]| secundo, de ou` c^a vient, et tertio, comment [' ]| je fais, c^a y est, comment je fais, pour le [' ]| faire, vu que ceci, attendu que cela, e=tant [' ]| donne= je ne sais plus quoi, voila` qui est [' ]| clair, comment je fais, pour entendre, et [' ]| comment je fais, pour comprendre, ce ne est [' ]| pas vrai, avec quoi comprendrais <-> je, ce est [' ]| pour cela que je me le demande, comment [' ]| je fais, pour comprendre, oh pas lx moitie=, [' ]| ni lx centie`me, ni lx cinq millie`me, [' ]| continuons a` diviser par cinquante, ni lx quart [' ]| de millionie`me, c^a suffit, mais unx peu quand [' ]| me^me, il le faut, c^a vaux mieux, ce est [' ]| dommage, ce est comme c^a, unx petit peu quand [' ]| me^me, lx moins possible, ce est appre=ciable, [' ]| ce est suffisant, lx sens ge=ne=ral de unx [' ]| expression sur mille, sur dix mille, continuons [' ]| a` multiplier par dix, rien lx plus reposant [' ]| que lx calcul, sur cent mille, sur unx million, [' ]| ce est trop, ce est trop peu, on se est goure=, c^a [' ]| ne fait rien, c^a ne change gue`re, ici, de unx [' ]| expression a` lx autre, qui en saisit unx les [' ]| saisit toutx, ce ne est pas mx cas toutx, [' ]| comme vous y allez, toujours pour lx toutx, [' ]| lx toutx que est toutx, lx toutx que est rien, jamais [' ]| dans lx milieu, jamais, toujours, ce est trop, [' ]| ce est trop peu, souvent, rarement, re=sumons, [' ]| apre`s cette digression, il y a moi, je le sens, [' ]| oui, je l' avoue, je me incline, il y a moi, il le [' ]| faut, c^a vaut mieux, je ne aurais pas dit, je [' ]| ne le dirai pas toujours, je en profite, de [' ]| devoir dire, ce est unx fac^on de parler, que il [' ]| y a moi, de unx part, et ce bruit de lx autre, [' ]| c^a je ne en ai jamais doute=, non, soyons logique, [' ]| c^a ne a jamais fait de doute, ce bruit, de [' ]| lx autre, si ce est de lx autre, ce sera la` sans [' ]| doute lx matie`re de notre prochaine [' ]| delibe=ration, je veux dire que il est temps de [' ]| traiter cette question a` fond, a` te^te repose=e, [' ]| je re=sume, maintenant que je suis la` ce est moi [' ]| qui re=sumerai, ce est moi qui dirai et ce est [' ]| moi qui dirai ce que je aurais dit, c^a va e^tre [' ]| gai, je re=sume, moi et ce bruit, je ne vois [' ]| rien de autre pour lx moment, mais je viens [' ]| seulement de entrer en fonctions, moi et ce [' ]| bruit, et quand cela serait, ne me interrompez [' ]| pas, je fais de mx mieux, je re=pe`te, [' ]| moi et ce bruit, deux choses, au sujet [' ]| desquelles, en renversant lx ordre naturel, il [' ]| semble enfin acquis, entre autres choses, [' ]| ce qui suit, ce est <-> a` <-> dire, de unx part, quant au [' ]| bruit, que il ne a pas e=te= possible jusqu'a` [' ]| pre=sent de de=terminer avec certitude, ni me^me [' ]| vraisemblance, ce que ce est, comme bruit, ni [' ]| comment il vient jusqu'a` moi, ni par quel [' ]| organe il est e=mis, ni par lequel perc^u, ni [' ]| par quelle intelligence saisi, dans sx grandes [' ]| lignes, et, de autre part, ce est <-> a` <-> dire quant a` [' ]| moi, c^a va e^tre plus long, quant a` moi, c^a [' ]| va e^tre gai, que il ne a pas e=te= donne= [' ]| encore de e=tablir avec lx moindre degre= de [' ]| precision ce que je suis, ou` je suis, si je suis [' ]| des mots parmi des mots, ou si je suis lx [' ]| silence dans lx silence, pour ne rappeler que [' ]| deux des hypothe`ses lance=es a` ce sujet, quoique [' ]| a` vrai dire lx silence ne se soit pas beaucoup [' ]| fait remarquer jusqu'a` pre=sent, mais il [' ]| ne faut pas faire attention aux apparences, [' ]| je reprends, pas e=te= e=tabli, entre autres [' ]| choses, ce que je suis, non, de=ja` signale=, ce [' ]| que je fais, comment je fais pour entendre, [' ]| si je entends, si ce est moi qui entends, et qui [' ]| peut en douter, je ne sais pas, lx doute est la`, [' ]| a` ce sujet, quelque part, je reprends, comment [' ]| je fais, pour entendre, si ce est moi qui [' ]| entends, et comment pour comprendre, [' ]| ellipse quand possible, c^a fait gagner du [' ]| temps, comment pour comprendre, me^me [' ]| re=serve, et comment c^a se fait, si ce est moi [' ]| qui parle, et on peut le supposer comme on [' ]| peut en douter, si ce est moi qui parle, que je [' ]| parle, sans arre^t, que je aie envie de me arre^ter, [' ]| que je ne puisse me arre^ter, je indique lx [' ]| grandes lignes, c^a fait plus synopsis, je [' ]| reprends, pas e=tabli, quant a` moi, si ce est moi [' ]| qui cherche, ce que au juste je cherche, [' ]| trouve, perds, retrouve, jette, cherche a` [' ]| nouveau, trouve a` nouveau, jette a` nouveau, [' ]| non je ne ai jamais rien jete, jamais rien [' ]| jete= de toutx ce que je ai trouve=, jamais [' ]| rien trouve= que je ne aie perdu, jamais [' ]| rien perdu que je ne eusse pu jeter, si ce est [' ]| moi qui cherche, trouve, perds, retrouve, [' ]| reperds, cherche encore, ne trouve plus, ne [' ]| cherche plus, cherche encore, trouve encore, [' ]| perds encore, ne cherche plus, si ce est moi [' ]| ce que ce est, et si ce ne est pas moi, qui ce est, [' ]| et ce que ce est, je ne vois rien de autre, pour [' ]| lx moment, si si, je conclus, pas e=tabli, vu [' ]| lx inutilite= de se raconter me^me ne importe [' ]| quoi, pour que lx temps passe, pourquoi je [' ]| le fais, si ce est moi qui le fais, comme si il [' ]| fallait des raisons pour faire ne importe quoi, [' ]| pour que lx temps passe, c^a ne fait rien, on [' ]| peut se le demander, pour me=moire, pourquoi [' ]| lx temps ne passe pas, ne vous laisse [' ]| pas, pourquoi il vient se entasser autour de [' ]| vous, instant par instant, de toutx lx co^te=s, [' ]| de plus en plus haut, de plus en plus e=pais, [' ]| votre temps a` vous, celui des autres, celui [' ]| des vieux morts et des morts a` nai^tre, pourquoi [' ]| il vient vous enterrer a` compte-gouttes [' ]| ni mort ni vivant, sans me=moire de rien, [' ]| sans espoir de rien, sans connaissance de [' ]| rien, sans histoire ni avenir, enseveli sous [' ]| lx secondes, racontant ne importe quoi, lx [' ]| bouche pleine de sable, e=videmment, ce est a` [' ]| co^te= de lx question, lx temps et moi, c^a fait [' ]| deux, mais on peut se le demander, pourquoi [' ]| lx temps ne passe pas, comme c^a, pour [' ]| me=moire, en passant, pour passer lx temps, [' ]| je crois que ce est toutx, pour lx moment, je [' ]| ne vois rien de autre, je ne vois plus rien, [' ]| pour lx instant. Il ne faut plus que je me [' ]| pose des questions, si ce est moi, ces lapins, [' ]| qui me empe^chent de me retrouver, a` moins [' ]| que il ne se agisse de unx autre, de deux autres, [' ]| comme disait lx autre, il ne le faut plus. [' ]| Autres re=solutions, tant que a` faire, ce est c^a, [' ]| hardiment, autres re=solutions. Faire unx [' ]| abondant usage du principe de parcimonie, [' ]| comme si il me e=tait familier, il ne est pas trop [' ]| tard. Supposer notamment dore=navant que [' ]| lx chose dite et celle entendue soient de me^me [' ]| provenance, en e=vitant de re=voquer en [' ]| doute lx possibilite= de supposer quoi que ce [' ]| soit. Situer cette provenance en moi, sans spe=cifier [' ]| ou`, pas de fignolage, toutx e=tant pre=fe=rable [' ]| a` lx conscience de tierces personnes [' ]| et, de unx fac^on unx peu plus ge=ne=rale, de unx [' ]| monde exte=rieur. Pousser au besoin cette [' ]| compression jusqu'a` ne plus envisager que unx [' ]| sourd exceptionnellement de=bile de esprit, [' ]| ne entendant rien de ce que il dit, ni avant ni [' ]| trop tard, et ne y comprenant, de travers, [' ]| que lx strict minimum. Evoquer aux moments [' ]| difficiles, ou` lx de`couragement menace [' ]| de se faire sentir lx image de unx grande [' ]| bouche idiote, rouge, lippue, baveuse, au [' ]| secret, se vidant inlassablement, avec unx [' ]| bruit de lessive et de gros baisers, des mots [' ]| qui l' obstruent. Ecarter unx fois pour toutx, [' ]| en me^me temps que lx analogie avec lx [' ]| damnation usuelle, toutx ide=e de commencement [' ]| et de fin. @@@@@| [' ]| Surmonter, cela va de soi, lx [' ]| funeste penchant a` lx expression. Me prendre, [' ]| sans scrupules ni me=nagement, pour [' ]| celui qui existe, de unx fac^on quelconque, [' ]| peu importe laquelle, pas de fignolage, celui [' ]| dont cette histoire, unx instant, se voulait [' ]| lx histoire. Mieux, me pre^ter unx corps. Mieux [' ]| encore, me arroger unx esprit. Parler de unx [' ]| monde a` moi, dit aussi inte=rieur, sans e=trangler. [' ]| Ne plus douter de rien. Ne plus rien [' ]| chercher. Profiter de lx a^me, de l' e=paisseur, [' ]| toutx flambant neuves, pour abandonner, du [' ]| seulx abandon possible, en dedans. Enfin, [' ]| bref, ces de=cisions prises, et de autres encore, [' ]| continuer tranquillement comme par lx [' ]| passe=. Il y a quand me^me quelque chose de [' ]| change=. Pas unx mot sur Mahood, sur Worm, [' ]| depuis, ah oui je oubliais, parler du temps, [' ]| sans broncher, et, je y pense, par unx naturelle [' ]| association de ide=es, user de lx espace [' ]| avec lx me^me de=sinvolture, comme si il [' ]| ne e=tait pas bouche= de toutx parts, a` quelques [' ]| pouces, ce est de=ja` pas mal, quelques [' ]| pouces, me donner de lx air quoi, me donner [' ]| de lx air, ou` tirer lx langue, l' avoir tire=e, la [' ]| tirer encore. Quand je y pense, ce est <-> a` <-> dire, [' ]| non, je ne ai rien dit, quand je y pense, au [' ]| temps que je ai perdu avec ces paquets de [' ]| sciure, a` commencer par Murphy, qui ne e=tait [' ]| pas lx premier, alors que je me avais moi, a` [' ]| domicile, sous lx main, croulant sous mx [' ]| propres peau et os, des vrais, crevant de [' ]| solitude et de oubli, au point que je venais a` [' ]| douter de mx existence, et encore, aujourd' hui [' ]| je ne y crois pas unx seconde, de sorte [' ]| que je dois dire, quand je parle, Qui parle, [' ]| et chercher, et quand je cherche, Qui cherche, [' ]| et chercher, et ainsi de suite et de me^me [' ]| pour toutx lx autres choses qui me arrivent [' ]| et auxquelles il faut trouver quelqu'un, car [' ]| lx choses qui arrivent ont besoin de quelqu'un, [' ]| a` qui arriver, il faut que quelqu'un [' ]| les arre^te. Mais Murphy et lx autres, a` [' ]| finir par nos deux gaillards, ne pouvaient [' ]| les arre^ter, lx choses qui me arrivaient, a` [' ]| eux non plus il ne pouvait rien arriver, rien [' ]| de ce qui me arrivait, rien de autre non plus, [' ]| il ne y a rien de autre, ne nous payons plus de [' ]| mots, que lx choses qui me arrivent comme [' ]| de entendre, comme de parler, comme de [' ]| chercher, qui ne peuvent pas me arriver, qui [' ]| ro^dent autour de moi, comme des corps en [' ]| peine, en peine de se fixer, en peine de [' ]| se arre^ter, non, comme des hye`nes, hurlant [' ]| et riant, non plus, tant pis, je leur ai ferme= [' ]| mx portes, je ne y suis pour rien, mx portes [' ]| leur sont ferme=es, ce est peut-e^tre la` lx [' ]| silence, la` lx paix, ouvrir sx portes et se [' ]| laisser de=vorer,elles se arre^teraient de aboyer, [' ]| elles se mettraient a` manger, lx gueules [' ]| qui aboient, Ouvrez, ouvrez, vous serez bien, [' ]| vous verrez. Que c^a fait du bien, lx retours [' ]| en arrie`re, lx larges tours de horizon sans [' ]| voile, entre deux plonge=es, ce est unx plaisir, [' ]| mx foi, que de ne pouvoir se noyer, dans ces [' ]| conditions. Oui, mais voila`, je suis loin de [' ]| mx portes, loin de mx murs, il faudrait [' ]| re=veiller lx porte-clefs, il y en a unx su^rement, [' ]| loin de mx propos aussi, retournons <-> y, il [' ]| ne est plus la`, plus la` ou` je avais cru le voir, [' ]| curieux ce me=lange de dur et de liquide, [' ]| plus lx me^me, ou alors je me suis trompe= [' ]| de endroit, si, ce est lx me^me, toujours la`, au [' ]| me^me endroit, ce est dommage, je aurais voulu [' ]| le perdre, je aurais voulu me perdre, je [' ]| voudrais me perdre comme autrefois, du temps [' ]| ou` je avais de lx imagination, fermer lx yeux [' ]| et e^tre dans unx bois, ou au bord de lx mer, [' ]| ou dans unx ville ou` je ne connais personne, [' ]| ce est lx nuit, toutx lx monde est rentre=, je [' ]| marche dans lx rues, je les enfile lx unes [' ]| apre`s lx autres, ce est lx ville de mx [' ]| jeunesse, je cherche mx me`re, pour la tuer, il [' ]| fallait y penser plus to^t, avant de nai^tre, il [' ]| pleut, je suis bien, je marche au milieu de lx [' ]| chausse=e, en faisant de grandes embarde=es, [' ]| maintenant ce est fini, lx yeux ferme=s je vois [' ]| lx me^me chose que ouverts, ce est <-> a` <-> dire, [' ]| attendez, je vais le dire, je vais essayer de [' ]| le dire, je suis curieux de savoir ce que c^a [' ]| peut bien e^tre, ce que je vois, lx yeux [' ]| ouverts, lx yeux ferme=s, rien, je ne vois plus [' ]| rien, c^a alors, ce est de=cevant, je me attendais [' ]| a` mieux que c^a, ce est c^a ne pouvoir me [' ]| perdre, je me pose unx question, c^a ne plus [' ]| pouvoir me perdre, ne rien voir, de quelque [' ]| co^te= que je louche, ni, aveugle, cette petite [' ]| cre=ature aux nombreux de=guisements allant [' ]| et venant, passant de lx ombre a` lx lumie`re, [' ]| faisant sx possible, cherchant lx moyen, de [' ]| rester parmi lx vivants, de passer a` travers, [' ]| ou, enferme=, regardant par lx fene^tre lx ciel [' ]| toujours changeant, ce est c^a, ne plus pouvoir [' ]| me perdre, je ne sais pas, que est <-> ce que je [' ]| voyais autrefois, quand je risquais unx coup [' ]| d'oeil, Je ne sais pas, je ne me rappelle pas. [' ]| Me voila` en toutx cas pourvu de yeux, que [' ]| je ouvre et que je ferme, deux, peut-e^tre [' ]| bleus sachant que cela est inutile, car je ai [' ]| unx te^te aussi, a` present, ou` toutx sortes [' ]| de choses se savent, est <-> ce de moi que je [' ]| parle, est <-> ce possible, bien su^r que non, [' ]| voila` encore unx chose que je sais, je [' ]| parlerai de moi quand je ne parlerai plus. [' ]| D'ailleurs il ne se agit pas de parler de moi, [' ]| il se agit de parler, il se agit de ne plus parler, [' ]| ce le=ger de=sarroi me semble de bon augure, [' ]| il va falloir encore que je trouve unx nom [' ]| a` ce dernier subroge=, avec sx te^te craquant [' ]| de viles certitudes et sx yeux de poupe=e, [' ]| plus tard, plus tard, il faut d'abord le de=crire [' ]| plus longuement, voir ce dont il est capable, [' ]| de ou` il sort, tre`s importantt ou` il rentre, [' ]| dans sx te^te bien su^r, nous ne allons pas [' ]| retomber dans lx genre picaresque, apre`s [' ]| avoir ta^te= de Mahood et autres Worm. [' ]| Maintenant ce est moi qui de=goise, lx assie=geants [' ]| sont partis, je suis mai^tre a` bord, apre`s lx [' ]| rats, je ne rampe plus entre lx bancs, sous [' ]| lx lune a` lx ombre des triques, curieux ce me=lange [' ]| de dur et de liquide, unx peu de air toutx [' ]| a` lx heure et lx e=le=ments seront au complet, [' ]| non, je oubliais lx feu, dro^le de enfer quand [' ]| me^me, ce est peut-e^tre lx paradis, ce est [' ]| peut-e^tre lx terre, ce est peut-e^tre lx rives de unx [' ]| lac sous lx terre, on respire a` peine, on [' ]| respire quand me^me, ce ne est pas su^r, on ne [' ]| voit rien, on ne entend rien, on entend lx [' ]| long baiser de lx eau morte et de lx boue, la`-haut [' ]| rien que a` unx vingtaine de brasses lx [' ]| hommes vont et viennent, on y songe, dans [' ]| sx long songe il y a place pour lx e=veille=s, [' ]| on se demande de ou` on tient ces renseignements, [' ]| on voit jusque lx herbe, celle du petit [' ]| matin, unx peu glauque de rose=e, pas si [' ]| foutus que c^a mx yeux, ce ne sont pas lx [' ]| miens, lx miens sont finis, ils ne pleurent [' ]| me^me plus, ils se ouvrent et se ferment par [' ]| lx force de lx habitude, unx quart de heure [' ]| de ouverture, unx quart de heure de fermeture, [' ]| comme ceux du hibou dans lx grotte [' ]| grillage=e de Battersea Park, Battersea Park, c^a me [' ]| dit quelque chose, ah fune=railles, je ne finirai [' ]| donc jamais de me vouloir unx vie. Non, [' ]| non, pas de te^te non plus, surtout pas de [' ]| te^te, dans sx te^te non plus il ne va nulle [' ]| part, je ai essaye=. Attache= au poteau, lx yeux [' ]| bande=s, ba^illonne= jusqu'au gosier, on prend [' ]| lx frais, sous lx ormes en soi, en se citant [' ]| Shelley, insensible aux fle`ches. Si, de lx te^te, [' ]| mais pleine, de lx os plein ou` l' on est enfoui, [' ]| comme unx fossile dans lx roche. ce est [' ]| peut-e^tre moi apre`s toutx. Je ne vais pas pouvoir [' ]| continuer en toutx cas. Mais je dois continuer. [' ]| Je vais continuer. De lx air, de [' ]| lx air, je vais chercher de lx air, de lx air [' ]| dans lx temps, lx air du temps, dans lx espace, [' ]| dans mx te^te, ce est comme c^a que [' ]| je vais pouvoir continuer. ce est e=gal, lx [' ]| voix baisse, ce est lx premie`re fois, non, je [' ]| connais c^a, elle se est me^me tue, souvent, [' ]| ce est comme c^a que c^a va finir encore, je me [' ]| tairai, faute de air, puis lx air reviendra et je [' ]| recommencerai. mx voix. lx voix. Oui, je [' ]| l' entends moins bien. Je connais c^a. Elle va [' ]| cesser. Je ne l' entendrai plus. Je vais me [' ]| taire. Ne plus entendre cette voix, ce est c^a [' ]| que je appelle me taire. ce est <-> a` <-> dire que je [' ]| l' entendrai encore, en e=coutant bien. je e=couterai [' ]| bien. Ecouter bien, ce est c^a que je appelle [' ]| me taire. Brise=e, faible, je l' entendrai [' ]| toujours, inintelligible, en e=coutant fort. [' ]| L' entendre toujours, sans entendre ce que elle [' ]| dit, ce est c^a que je appelle me taire. Puis elle [' ]| se enflera, comme unx feu qui reprend, comme [' ]| unx feu qui se e=teint, Mahood me a explique= c^a, [' ]| et je e=mergerai, du silence. Entendre trop [' ]| mal pour pouvoir parler, ce est c^a mx [' ]| silence. ce est <-> a` <-> dire que je parle toujours, [' ]| mais quelquefois trop bas, trop loin de moi, [' ]| trop loin dans moi, pour me entendre, non, [' ]| je entends, pour comprendre. Non pas que je [' ]| comprenne jamais. Elle se e=loigne, elle rentre, [' ]| derrie`re lx porte, je vais me taire, c^a va e^tre [' ]| lx silence, je vais e=couter, ce est pire que [' ]| parler, pire comme peine, non, pas pire, [' ]| pareil. A` moins que cette fois-ci ce ne soit [' ]| lx vrai silence, celui que je ne aurai plus a` [' ]| rompre, ou` je ne aurai plus a` e=couter, ou` je [' ]| pourrai baver dans mx coin, lx te^te de=me=nage=e, [' ]| lx langue morte, celui que je ai essaye= [' ]| de gagner, que je ai cru pouvoir gagner. Je [' ]| ne y compte pas. Je vais me arre^ter, ce est <-> a` <-> dire [' ]| que je vais en avoir lx air, ce sera comme [' ]| lx reste. Comme si on me regardait ! Comme [' ]| si ce e=tait moi ! Ce, sera lx me^me silence que [' ]| toujours, traverse= de murmures malheureux, [' ]| de hale`tements, de plaintes incompre=hensibles, [' ]| a` confondre avec des rires, de petits [' ]| silences, comme de unx enterre= trop to^t. C^a [' ]| durera ce que c^a durera. Puis je recommencerai, [' ]| je ressusciterai. Voila` ce que je aurai [' ]| gagne= a` me donner tant de peine. A` moins [' ]| que cette fois-ci ce ne soit lx vrai silence [' ]| enfin. je ai peut-e^tre dit ce que il fallait dire, [' ]| ce qui me donne lx droit de me taire, de ne [' ]| plus e=couter, de ne plus entendre, sans le [' ]| savoir. je e=coute de=ja`, je me tais unx peu de=ja`. [' ]| lx prochaine fois je ne me donnerai pas [' ]| tant de peine, je raconterai unx vieille histoire [' ]| de Mahood. ne importe laquelle, elles [' ]| sont toutx pareilles, sans me fatiguer, je ne [' ]| me occuperai plus de moi, je saurai que quoi [' ]| que je dise lx re=sultat sera lx me^me, que je [' ]| ne me tairai jamais, que je ne aurai jamais lx [' ]| paix. A` moins que je ne essaie encore unx [' ]| fois, unx dernie`re fois, le dire ce que il faut [' ]| dire, sur moi, je sens que ce est sur moi, ce est [' ]| la` peut-e^tre mx faute, pour ne avoir plus rien [' ]| a` dire, plus rien a` entendre, avant de e^tre [' ]| mort. Elle revient. je en suis content. Je vais [' ]| vite essayer. Essayer quoi. Je ne sais pas. [' ]| De continuer. Maintenant il ne y a personne. [' ]| Voila` unx bonne continuation. Plus personne, [' ]| ce est ge^nant, si je avais de lx me=moire [' ]| je saurais peut-e^tre que ce est la` lx signe de [' ]| lx fin, de lx pause qui peut e^tre lx bonne, [' ]| lx dernie`re, ne avoir plus personne, personne [' ]| de qui parler, personne qui vous parle, [' ]| devoir dire, ce est moi qui me fais cette vie, [' ]| ce est moi qui me parle de moi. @@@@@| [' ]| Alors lx [' ]| souffle manque, ce est lx fin qui commence, [' ]| on se tait, ce est lx fin, ce ne en est pas unx, [' ]| on recommence, on a oublie=, il y a quelqu'un, [' ]| quelqu'un qui vous parle, de vous, [' ]| de lui, puis unx deuxie`me, puis unx troisie`me, [' ]| puis lx deuxie`me encore, puis lx trois a` lx [' ]| fois, ces chiffres a` titre de indication, toutx a` [' ]| lx fois, qui vous parlent, de vous, de eux, je [' ]| ne ai que a` e=couter, puis ils se en vont, un a` un, [' ]| ils se taisent, un a` un, et lx voix continue, [' ]| ce ne est pas lx leur, ils ne ont jamais e=te= la`, [' ]| il ne y a jamais eu personne, personne que [' ]| vous, jamais eu que vous, vous parlant de [' ]| vous, lx souffle manque, ce est presque lx fin, [' ]| lx souffle se arre^te, ce est lx fin, ce ne en est [' ]| pas unx, je me entends appeler, c^a recommence, [' ]| c^a doit se passer comme c^a, si je avais [' ]| de lx me=moire. Encore si il y avait des choses, [' ]| unx chose quelque part, unx morceau de nature, [' ]| de quoi parler, on se ferait peut-e^tre [' ]| unx raison, unx raison de ne avoir plus [' ]| personne, de e^tre celui qui parle, si il y avait unx [' ]| chose quelque part, de quoi parler, me^me [' ]| sans la voir, me^me sans savoir ce que ce est, [' ]| seulement la sentir la`, avec soi, quelque [' ]| part, on aurait peut-e^tre lx courage de ne [' ]| pas se taire, non, ce est pour se taire que il [' ]| faut du courage, car on sera puni, on sera [' ]| puni de se e^tre tu, et pourtant, on ne peut [' ]| pas faire autrement que de se taire, que [' ]| de e^tre puni de se e^tre tu, que de e^tre puni [' ]| de avoir e=te= puni, puisqu' on recommence, lx [' ]| souffle manque, si seulement il y avait unx [' ]| chose, mais voila`, il ne y en a pas, ce est eux [' ]| qui en partant ont emporte= lx choses, ils [' ]| ont emporte= lx nature, il ne y a jamais eu [' ]| personne, il ne y a jamais eu rien, personne [' ]| que moi, rien que moi, me parlant de moi, [' ]| impossible de me arre^ter, impossible de [' ]| continuer, mais je dois continuer, je vais donc [' ]| continuer, sans personne, sans rien, que moi, [' ]| que mx voix a` moi, ce est <-> a` <-> dire que je vais [' ]| me arre^ter, je vais finir, ce est lx fin de=ja`, lx [' ]| fin qui commence, qui ne en sera pas unx, [' ]| que est <-> ce que ce est, unx petit trou, on y descend, [' ]| ce est lx silence, pire que lx bruit, on [' ]| e=coute, ce est pire que parler, non, pas pire, [' ]| pareil, on attend, anxieux, me ont <-> ils oublie=, [' ]| oui, non, on appelle, on me appelle, je ressors, [' ]| que est <-> ce que ce est, unx petit trou, dans lx [' ]| de=sert. ce est lx fin qui est lx pire, non, ce est [' ]| lx commencement qui est lx pire, puis lx [' ]| milieu, puis lx fin, a` lx fin ce est lx fin qui est [' ]| lx pire, cette voix qui, ce est chaque instant [' ]| qui est lx pire, c^a se passe dans lx temps, lx [' ]| secondes passent, lx unes apre`s lx autres, [' ]| saccade=es, c^a ne coule pas, elles ne passent [' ]| pas, elles arrivent, pan, paf, pan, paf, vous [' ]| rentrent dedans, rebondissent, ne bougent [' ]| plus, quand on ne sait plus quoi dire on [' ]| parle du temps, des secondes, il y en a qui [' ]| les ajoutent lx unes aux autres pour en [' ]| faire unx vie, moi je ne peux pas, chacune [' ]| est lx premie`re, non, lx seconde, ou lx [' ]| troisie`me, je ai trois secondes, et encore, pas toutx [' ]| lx jours. je ai e=te= ailleurs, fait autre chose, [' ]| e=te= dans unx trou, je en sors a` lx instant, je me [' ]| suis peut-e^tre tu, non, je dis c^a, pour dire [' ]| quelque chose, pour pouvoir continuer encore [' ]| unx peu, il faut continuer encore unx [' ]| peu, il faut continuer encore longtemps, il [' ]| faut continuer encore toujours, si je me [' ]| rappelais ce que je avais dit je pourrais le re=pe=ter, [' ]| si je pouvais apprendre quelque chose [' ]| par coeur je serais sauve=, je dois dire toujours [' ]| lx me^me chose et chaque fois ce est unx [' ]| effort, lx secondes doivent e^tre pareilles et [' ]| chacune est mauvaise, que est <-> ce que je suis [' ]| en train de dire maintenant, je suis en train [' ]| de me le demander. Pourtant je ai des souvenirs, [' ]| je me rappelle Worm, ce est <-> a` <-> dire que [' ]| je ai retenu lx nom, et cet autre, comment [' ]| se appelle <-t-> il, comment se appelait <-> il, dans sx [' ]| jarre, je le vois bien, je le vois mieux que [' ]| moi, je sais comment il vivait, maintenant [' ]| je me rappelle, moi seulx le voyais, mais moi [' ]| personne ne me voit, lui non plus, je ne le [' ]| vois plus, Mahood, il se appelait Mahood, je [' ]| ne le vois plus, je ne sais plus comment il [' ]| vivait, il ne est plus la`, il ne a jamais e=te= la`, [' ]| dans sx jarre, je ne l' ai jamais vu, pourtant [' ]| je me en souviens, pour en avoir parle=, je ai [' ]| du^ en parler, lx me^mes mots reviennent et [' ]| ce sont mx souvenirs. ce est moi qui l' ai [' ]| invente=? lui et tant de autres, et lx endroits ou` [' ]| ils passaient, lx endroits ou` ils restaient, [' ]| afin de pouvoir parler, puisqu' il fallait [' ]| parler, sans parler de moi, je ne pouvais parler [' ]| de moi, on ne me avait pas dit que il fallait [' ]| parler de moi, je ai invente= mx souvenirs, [' ]| sans savoir ce que je faisais, pas unx seulx ne est [' ]| sur moi. Ce sont eux qui me ont demande= de [' ]| parler de eux, ils voulaient savoir comment [' ]| ils e=taient, comment ils vivaient, c^a [' ]| me arrangeait, je croyais que c^a me arrangeait, [' ]| puisque je ne avais rien a` dire, [' ]| puisque je devais dire quelque chose. Je me [' ]| croyais libre de dire ne importe quoi, du [' ]| moment que je ne me taisais pas. Puis je me [' ]| disais que apre`s toutx ce ne e=tait pas force=ment [' ]| ne importe quoi, ce que je disais, que c^a pouvait [' ]| tre`s bien e^tre lx chose que on exigeait de [' ]| moi, a` supposer que on exigea^t quelque chose [' ]| de moi. Non, je ne croyais ni ne me disais [' ]| rien, je faisais ce que je pouvais, unx chose [' ]| au-dessus de mx forces, et souvent ne en [' ]| pouvant plus je ne la faisais plus, et pourtant [' ]| elle continuait a` se faire, lx voix a` se faire [' ]| entendre, celle qui ne pouvait e^tre lx mienne, [' ]| puisque je ne avais plus de voix, et qui cependant [' ]| devait l' e^tre, puisque je ne pouvais pas [' ]| me taire, et que je e=tais seulx, hors de porte=e [' ]| de toutx voix. Oui, dans mx vie, puisqu' il [' ]| faut l' appeler ainsi, il y eut trois choses, [' ]| lx impossibilite= de parler, lx impossibilite= de me [' ]| taire, et lx solitude, physique bien su^r, avec [' ]| c^a je me suis debrouille=. Oui, je peux parler [' ]| de mx vie maintenant, je suis trop fatigue= [' ]| pour e^tre de=licat, mais je ne sais pas si je ai e=te= en vie, [' ]| je ne ai vraiment pas de opinion la`-dessus. [' ]| Quoi que il en soit, je crois que je vais [' ]| biento^t me taire toutx a` fait, malgre= [' ]| lx interdiction qui me en est faite. Alors, oui, comme [' ]| c^a, comme unx vivant, allons <-> y, je serai mort, [' ]| je vais biento^t e^tre mort, je espe`re que c^a me [' ]| changera. je aurais voulu me taire avant, je [' ]| croyais par moments que ce serait la` mx [' ]| re=compense de avoir si vaillamment parle=, [' ]| entrer encore vivant dans lx silence, pour [' ]| pouvoir en jouir, non, je ne sais pas pourquoi, [' ]| pour me sentir qui me taisais, uni a` [' ]| toutx cet air que moi seulx agite depuis [' ]| toujours, non, ce ne est pas du vrai air, je ne [' ]| peux pas le dire, je ne peux pas dire pourquoi [' ]| je aurais voulu me taire avant de e^tre [' ]| mort, pour e^tre unx peu enfin ce que ayant [' ]| toujours e=te= je ne ai jamais pu e^tre, sans peur [' ]| de pire encore tranquillement la` ou` ayant [' ]| toujours e=te= je ne ai jamais pu reposer, non, [' ]| je ne sais pas, ce est plus simple, je me [' ]| voulais moi, je voulais mx pays, je me voulais [' ]| dans mx pays, unx petit moment, je ne voulais [' ]| pas mourir en e=tranger, parmi des [' ]| e=trangers, en e=tranger chez moi, au milieu [' ]| de envahisseurs, non, je ne sais pas ce que je [' ]| voulais, je ne sais pas ce que je croyais, je ai [' ]| du^ tant vouloir de choses, tant imaginer de [' ]| folies, toutx en parlant, sans savoir quoi au [' ]| juste, a` en devenir aveugle, de de=sirs et de [' ]| visions, fondant lx uns dans lx autres, je aurais [' ]| mieux fait de faire attention a` ce que [' ]| je disais. Et puis c^a ne se passait pas comme [' ]| c^a, c^a se passait comme c^a se passe en ce [' ]| moment, ce est <-> a` <-> dire, je ne sais pas, il ne [' ]| faut pas croire ce que je dis, je ne sais pas [' ]| ce que je dis, je fais comme je ai toujours [' ]| fait, je continue comme je peux. Quant a` [' ]| croire que je vais biento^t me taire toutx a` [' ]| fait, je ne le crois pas spe=cialement, je l' ai [' ]| toujours cru, comme je ai toujours cru que je [' ]| ne me tairais jamais, on ne peut pas appeler [' ]| c^a croire, ce sont mx murs. Mais ne y a <-t-> il [' ]| vraiment rien de change=, depuis lx temps ? [' ]| Si au lieu de avoir a` parler je avais quelque [' ]| chose a` faire, avec mx mains, ou avec mx [' ]| pieds, unx travail de triage par exemple, ou [' ]| de simple arrangement, supposition que [' ]| je eusse a` changer des choses de place, je [' ]| saurais ou` je en serais, non, pas force=ment, [' ]| je vois c^a de ici, ils se arrangeraient pour que [' ]| je ne puisse soupc^onner lx deux re=cipients, [' ]| celui a` vider et celui a` remplir, de ne en faire [' ]| que unx seulx, ce serait de lx eau, de lx eau, avec [' ]| mx de= je irais la puiser dans unx re=servoir et [' ]| je irais la verser dans unx autre, ou il y en [' ]| aurait quatre, ou cent, dont unx moitie= a` [' ]| vider, lx autre a` remplir, nume=rote=s, lx pairs [' ]| a` vider, lx impairs a` remplir, non, ce serait [' ]| plus complique=, ce serait moins syme=trique, [' ]| peu importe, a` vider, a` remplir, de unx [' ]| certaine fac^on, dans unx certain ordre, selon [' ]| certaines correspondances, pour que je sois [' ]| oblige= de penser, des re=servoirs, communiquants, [' ]| communiquants, relie=s par des [' ]| tuyaux cache=s sous lx plancher, je vois c^a [' ]| de ici, accusant toujours lx me^me niveau, [' ]| non, c^a ne marcherait pas, lx espoir ne y serait [' ]| pas, ils se arrangeraient pour que je puisse [' ]| avoir des pousse=es de espoir, si si, pas de [' ]| calme, mais je suis, je allais dire que je suis [' ]| calme, oui, ils se arrangeraient, avec des [' ]| tuyaux et des robinets, je vois c^a de ici, pour [' ]| que je imagine des choses, de temps en temps, [' ]| si je avais cela a` faire, au lieu de ceci, ce petit [' ]| travail de transvasement, ce serait lx me^me [' ]| vase, je le ferais bien, je serais mieux que [' ]| je ne suis, non, je ne veux pas me plaindre, [' ]| je aurais unx corps, je ne aurais rien a` dire, [' ]| je entendrais mx pas, presque sans cesse, et [' ]| lx bruit de lx eau, et lx cri de lx air pris dans [' ]| lx tuyaux, je ne comprends pas, je aurais des [' ]| moments de ze`le, je me dirais, Plus je ferai [' ]| vite plus ce sera vite fait, que est <-> ce que il faut [' ]| entendre, ce serait la` lx espoir, il ne ferait [' ]| pas noir, impossible de faire unx tel travail [' ]| dans lx noir, c^a de=pend, oui, vraiment je ne [' ]| vois pas de fene^tre, pas de ici, tandis que ici [' ]| c^a ne a pas de importance, que je ne voie pas [' ]| de fene^tre, je ne ai pas a` aller et a` venir, [' ]| heureusement, je en serais incapable, ni a` e^tre [' ]| adroit, car lx eau serait bien entendu de unx [' ]| grande valeur et lx moindre goutte perdue [' ]| en chemin, ou au moment de la tirer, ou [' ]| au moment de l' entonner, me ferait lx plus [' ]| grand tort, et comment savoir, dans lx noir, [' ]| si unx goutte, que est <-> ce que ce est que cette [' ]| histoire, ce est unx histoire, voila` que je ai [' ]| raconte= encore unx petite histoire, sur moi, [' ]| sur lx vie qui aurait pu e^tre lx mienne sans [' ]| que il y eu^t rien de change=, qui le fut [' ]| peut-e^tre, je suis peut-e^tre passe= par la` avant [' ]| de avoir me=rite= de passer par ici, qui sait [' ]| vers quelle haute destine=e je vais, a` moins [' ]| que je ne en vienne. Mais il doit se agir encore [' ]| unx fois de unx autre, je le vois si bien, allant [' ]| et venant parmi sx tonneaux, empe^chant [' ]| sx main de trembler, la^chant sx de=, l' e=coutant [' ]| qui rebondit et roule, faisant des ronds [' ]| de jambe, se mettant a` genoux, se mettant a` [' ]| plat ventre, rampant, c^a se arre^te la`, c^a a du^ [' ]| e^tre moi, mais moi je ne me suis jamais vu, [' ]| ce ne est donc pas moi, je ne en sais rien, [' ]| comment me reconnai^tre, puisque je ne me suis [' ]| jamais rencontre=, c^a se arre^te la`, unx point [' ]| ce est toutx, je ne le vois plus, je ne le verrai [' ]| plus, si, maintenant il est la`, avec lx autres, @@@@@| [' ]| je ne les nommerai pas, on dit c^a, on dit [' ]| toutx, lx uns font ceci, lx autres cela, lui [' ]| fait comme je ai dit, je ne me rappelle plus, [' ]| il reviendra, me tenir compagnie, seulx lx [' ]| me=chants sont seulx, je le reverrai, ce est lui [' ]| qui l' aura voulu, il a voulu savoir comment [' ]| il e=tait, comment il vivait, ou il ne reviendra [' ]| pas, de deux choses lx une, toutx ne reviennent [' ]| pas, je veux dire que il doit y en avoir que je [' ]| ne ai vus que unx seulx fois, jusqu'a` pre=sent, [' ]| tre`s juste, c^a ne fait que commencer, lx fin [' ]| je la sens proche et lx commencement itou, [' ]| a` chacun sx orbite, ce est e=vident. Mais, je [' ]| reviens a lx charge, ne y a <-t-> il vraiment rien [' ]| de change=, depuis lx temps, que c^a dure, je [' ]| parle maintenant de moi, oui, je ne parlerai [' ]| plus dore=navant que de moi, ce est de=cide=, [' ]| quitte a` ne pas y parvenir, il ne y a pas de [' ]| raison pour que je y parvienne, je peux donc [' ]| me y mettre. Rien de change=. Je dois vieillir [' ]| quand me^me, bah, je ai toujours e=te= vieux, [' ]| toujours vieillissant, et puis c^a ne change [' ]| rien de vieillir, sans compter que il ne se agit [' ]| pas de moi, merde, je me suis coupe=, c^a ne [' ]| fait rien. Du moment que on ne sait pas de [' ]| quoi on parle et que on ne peut pas se arre^ter [' ]| pour y re=fle=chir, a` te^te repose=e, heureusement, [' ]| heureusement, on aimerait bien se arre^ter, [' ]| mais sans condition, du moment, dis <-> je, [' ]| du moment que, voyons, du moment [' ]| que on, du moment que il, ah, laissons toutx [' ]| c^a, du moment que ceci, alors cela, d'accord, [' ]| ne en parlons plus, je ai failli caler. A` moi, a` [' ]| moi, si je pouvais de=crire cet endroit, moi [' ]| qui re=ussis si bien dans lx descriptions [' ]| de endroits, des murs, des plafonds. des [' ]| planchers, c^a me connai^t, des portes, des fene^tres, [' ]| que est <-> ce que je ai pu imaginer comme [' ]| fene^tres depuis lx temps, il y en avait qui [' ]| se ouvraient sur lx mer, on ne voyait que lx [' ]| mer et lx ciel, si je pouvais me mettre dans [' ]| unx chambre, ce en serait fini de lx chasse [' ]| aux mots, me^me sans porte, me^me sans [' ]| fene^tre, rien que lx quatre faces, lx six [' ]| faces, si je pouvais me enfermer, ce serait [' ]| unx mine, il pourrait faire noir, je pourrais [' ]| e^tre fixe, je me de=brouillerais, pour l' explorer, [' ]| je e=couterais lx e=cho, je la connai^trais, je [' ]| me en souviendrais, je me l' imaginerais, je [' ]| serais chez moi, je dirais comment ce est, chez [' ]| moi, au lieu de ne importe quoi, cet endroit, [' ]| si je pouvais de=crire cet endroit, le de=peindre, [' ]| je ai essaye=, je ne sens pas de endroit, pas [' ]| de endroit autour de moi, je ne arre^te pas, je [' ]| ne sais pas ce que ce est, ce ne est pas de lx [' ]| chair, c^a ne arre^te pas, ce est comme de lx air, [' ]| c^a y est, cette fois ce est moi, on dit c^a, c^a ne durera pas, [' ]| comme du gaz, balivernes, lx endroit, lx endroit, apre`s nous [' ]| aviserons, lx endroit d'abord, apre`s je me y trouverai, je [' ]| me y introduirai, bien solide, au milieu, ou dans unx coin, [' ]| bien soutenu sur trois faces, lx endroit, si seulement je [' ]| pouvais me sentir unx endroit, je ai essaye=, je vais [' ]| essayer, c^a ne a jamais e=te= lx mien, cette mer sous mx [' ]| fene=tre, plus haut que mx fene^tre, et lx canot, tu te [' ]| rappelles lx canot, et lx fleuve, et la baie je ne avais bien [' ]| que je avais des souvenirs, dommage que ils ne soient pas [' ]| sur moi, et lx e=toiles, et lx fanaux, et lx feux des [' ]| boue=es, et lx montagne en feu, ce e=tait a` lx e=poque ou` je ne [' ]| me refusais rien, lx autres en profitaient, ils mouraient [' ]| comme des mouches, ou lx fore^t, je ne ai pas [' ]| essentiellement besoin de unx toit, de unx inte=rieur, si je [' ]| pouvais me imaginer dans unx fore^t, fourre= dans unx fourre=, [' ]| ou tournant en rond, ce en serait fini de mx bafouillages, [' ]| je de=crirais lx feuilles, une a` une, au moment de lx [' ]| pousse, au moment de lx ombre, au moment de lx chute, au [' ]| moment de lx humus, ce sont de bons moments, pour qui ne a [' ]| pas a` dire, Mais ce ne est pas moi, ce ne est pas moi, ou` [' ]| est <-> ce que je suis, que est <-> ce que Je fais, pendant ce temps, [' ]| comme si cela avait de lx importance, mais voila`, c^a jette [' ]| unx froid, de se sentir si loin, lx coeur ne y est plus, lx [' ]| coeur qui y e=tait, au milieu des ronces, be`rce= par lx ombre, [' ]| on essaie lx mer, on essaie lx ville, on se cherche dans lx [' ]| montagne et dans lx plaine, que voulez <-> vous, on se veut, on [' ]| se veut dans sx coin, ce ne est pas lx amour, ce ne est pas [' ]| lx curiosite=, on est inquiet, ce est lx fatigue, on veut [' ]| se arre^ter ne plus voyager, ne plus chercher, ne plus mentir, [' ]| ne plus parler, fermer lx yeux, mais lx siens, se mettre [' ]| lx main dessus quoi, apre`s c^a ne trai^nera pas. Je remarque [' ]| unx chose, lx autres ont comple`tement disparu. ce est [' ]| louche. D'ailleurs je ne remarque rien, Je continue comme je [' ]| peux, si c^a prend unx sens je ne y peux rien, je suis passe= [' ]| par ici, ceci est passe= devant moi, des milliers de fois, [' ]| ce est sx tour, il se en ira et ce sera autre chose, unx autre [' ]| instant de mx vieil instant, le voila`, ce vieux sens [' ]| que je vais me donner, que je ne vais pas pouvoir me [' ]| donner, il y a unx dieu pour lx damne=s, comme au premier [' ]| jour, ce est aujourd' hui lx premier jour, il commence, je le [' ]| connais bien, je me en souviendrai au fur et a` mesure, je y [' ]| nai^trai toutx au long, des naissances pour rien, et [' ]| je arriverai a` lx nuit sans avoir e=te=. Regarde <-> moi ce [' ]| rose de Tunis, ce est lx aurore. Si je pouvais me enfermer, je [' ]| vais vite me enfermer, [' ]| ce ne sera pas moi, je vais vite faire unx endroit, ce ne [' ]| sera pas lx mien, est <-> ce unx raison, je ne me sens pas [' ]| de endroit, c^a viendra peut-e^tre, je le ferai mien, je me y [' ]| mettrai, je y mettrai quelqu'un, je y trouverai [' ]| quelqu'un, je me mettrai dans lui, je dirai que ce est moi, [' ]| peut-e^tre que il me [' ]| gardera, peut-e^tre que lx endroit nous gardera, lx un dans [' ]| lx autre, lui toutx [' ]| autour, ce sera fini, je ne aurai plus a` bouger, [' ]| je fermerai lx yeux, je [' ]| ne aurai plus que a` parler, ce sera facile, [' ]| je aurai des choses a` dire, je [' ]| parlerai de moi, de mx vie je vais la faire bonne, [' ]| je saurai qui parle, [' ]| sur quoi, je saurai ou` je suis, je pourrai [' ]| peut-e^tre me taire, ils ne attendent [' ]| peut-e^tre que c^a, les revoila`, [' ]| que je arrive chez moi, pour me gracier, [' ]| ce est lx mensonge que ils ne veulent pas [' ]| arre^ter, je fermerai lx yeux, je [' ]| fermerai lx bouche, je serai bien enfin, ce est comme c^a ce [' ]| matin. je appelle c^a lx matin, ce est c^a, [' ]| tergiverse encore unx peu, je appelle c^a lx [' ]| matin, je ne ai pas beaucoup de mots, [' ]| je ne ai pas beaucoup de choix, je ne [' ]| choisis pas, lx mot est venu, je aurais du^ [' ]| e=viter cette tache claire, ce est [' ]| lx petit matin, mais c^a va vite, je le [' ]| connais, je appelle c^a lx petit matin, [' ]| si vous le voyiez. Me voila` lance=, on ne [' ]| dirait pas, ce est peut-e^tre mx [' ]| dernier galop, je ai toujours senti lx e=curie, ce est moi [' ]| qui sens lx e=curie, il ne y a pas de autre e=curie que moi, [' ]| pour moi. Non, je ne le ferai pas, que est <-> ce que je ne [' ]| ferai pa`s, comme si c^a de=pendait de moi, je ne chercherai [' ]| plus mx demeure, je ne sais pas ce que je ferai, elle serait [' ]| de=ja` occupe=e, quelqu'un y serait de=ja`, quelqu'un de bien [' ]| bas, il ne voudrait pas de moi, je le comprends, je le [' ]| de=rangerais, que est <-> ce que je vais pouvoir dire a` pre=sent, [' ]| je vais me le demander, je vais me poser des questions, [' ]| ce est unx bon bouche-trou, non pas que je risque de me [' ]| taire, alors pourquoi tant de histoires, ce est c^a, des [' ]| questions, je en connais des millions, je dois en [' ]| connai^tre, et puis il y a lx projets, faute de questions [' ]| il y a lx projets, dire ce <-> que on va dire et ce que on ne va [' ]| pas dire, c^a ne engage a` rien et lx mauvais moment passe, il [' ]| tombe raide mort, toutx de unx coup on se entend en train de [' ]| parler de on ne sait quoi comme si on ne avait jamais fait [' ]| autre chose, et en effet, jamais parle= de autre chose, on [' ]| revient de loin, ce est la` ou` il faudrait e^tre, ce est la` ou` [' ]| on est, loin de ici, loin de toutx, si je pouvais y aller, si [' ]| je pouvais le de=crire, moi qui re=ussis si bien dans lx [' ]| topographie, ce est c^a, des aspirations, faute de projets [' ]| il y a lx aspirations, ce est unx truc a` prendre il faut [' ]| parler lentement, Si seulement je pouvais, [' ]| c^a vous laisse lx temps, ce est bien lx diable si il ne [' ]| vous remonte pas unx petite envie dans lx arrie`re-gorge, [' ]| il ne y a plus que a` parai^tre vouloir la combler, c^a [' ]| peut mener loin, sur des chemins battus a` souhait, [' ]| on se y croise souvent, quelqu'un se y croise, [' ]| si seulement on le savait, ce est c^a, des aspirations, [' ]| on se retourne, lx autre aussi, on le pleure, il [' ]| vous pleure, ce est du plus haut tragique, c^a vaut [' ]| mieux que de rire. Quoi encore, des jugements, [' ]| des comparaisons, c^a vaut mieux que de rire, [' ]| toutx aide, ne peut que aider, a` franchir lx mauvaise [' ]| passe, que est <-> ce que il faut entendre, quelle [' ]| mauvaise passe, ce ne est pas moi qui parle, [' ]| est <-> ce moi qui entends, passons, faisons comme [' ]| si je e=tais seulx au monde, alors que je en suis [' ]| lx seulx absent, ou avec de autres, que est <-> ce [' ]| que c^a change, de autres pre=sents, de autres [' ]| absents, ils ne sont pas oblige=s de se montrer, [' ]| il ne y a que a` errer et a` laisser errer, de mot [' ]| en mot, que a` e^tre ce lent tourbillon sans [' ]| bornes et chacune de sx poussie`res, ce est [' ]| impossible. Quelqu'un parle, quelqu'un entend, [' ]| pas besoin de aller plus loin, ce ne est pas lui, [' ]| ce est moi, ou unx autre, ou de autres, que est <-> ce que [' ]| c^a peut faire, lx cause est entendue, ce ne est pas [' ]| lui, celui que je me sais, ce est mx seulx savoir, [' ]| celui que je ne peux me dire, je [' ]| ne peux rien dire, je ai essaye=, je essaie, [' ]| lui ne sait rien, ne connai^t rien, ni ce que ce est [' ]| que de parler, ni ce que ce est que de entendre, [' ]| que de ne rien savoir, ne rien pouvoir, et de avoir [' ]| a` essayer, on ne essaie plus, on ne a pas besoin [' ]| de essayer, c^a va toutx seulx, c^a se trai^ne toutx [' ]| seulx, de mot en mot, c^a tournoie de ahan, on [' ]| est la`-dedans quelque part partout, lui non, [' ]| si je pouvais l' oublier, avoir unx seconde, unx [' ]| seconde de ce bruit qui me emporte, sans avoir a` [' ]| dire, je ne le dis pas, je ne ai pas lx temps, [' ]| Ce ne est pas moi, je suis lui, au fond, pourquoi [' ]| pas, pourquoi pas le dire, je ai du^ le dire, [' ]| autant c^a que autre chose ce ne est pas moi, ce [' ]| ne est pas moi, je ne peux pas, ce est venu comme [' ]| c^a, c^a vient comme c^a, ce ne est pas moi, si [' ]| c^a pouvait parler de lui, si c^a pouvait venir [' ]| sur lui, je le de=savouerais bien, si c^a pouvait [' ]| aider, si quelqu'un pouvait me entendre, ce est [' ]| moi, ici ce est moi, parle <-> moi de lui, laissez <-> moi [' ]| parler de lui, je ne ai jamais rien demande=, [' ]| faites <-> moi parler de lui, quelle salade, [' ]| il ne y a plus personne, pourvu que c^a dure. [' ]| ce est a` c^a que c^a aboutit, a` lx seulx survie [' ]| de c^a, puis lx mots reviennent, quelqu'un [' ]| dit je, sans le penser. Si je pouvais faire unx [' ]| effort, unx effort de attention, pour essayer de [' ]| savoir ce qui se passe, ce qui me arrive, [' ]| quoi alors, je [' ]| ne sais pas, je ai oublie= lx apodose, mais je ne [' ]| peux pas, je ne entends me^me plus, je dors, [' ]| ils appellent c^a dormir, les revoila`, il va [' ]| falloir recommencer a` les tuer, je entends ce [' ]| bruit horrible, revenir est long, je ne sais [' ]| pas de ou`, je y e=tais presque, @@@@@| [' ]| je ai presque dormi, [' ]| je appelle c^a dormir, il ne y a que moi, il ne y a [' ]| jamais eu que moi, je veux dire ici, ailleurs [' ]| je ne dis pas, ailleurs je ne ai jamais e=te=, [' ]| ici ce est mx seulx ailleurs, ce est moi qui [' ]| fais cette chose et ce est moi qui la subis, [' ]| ce ne est pas possible autrement, ce ne est [' ]| pas possible ainsi, ce ne est pas mx faute, [' ]| toutx ce que je peux dire ce est que ce ne est [' ]| pas mx faute, ce ne est lx faute de personne, [' ]| puisqu' il ne y a personne c^a ne peut e^tre lx [' ]| faute de personne, puisqu' il ne y a que moi [' ]| c^a ne peut e^tre lx mienne, quelquefois on [' ]| dirait que je raisonne, moi je veux bien, [' ]| on a du^ me apprendre a` raisonner, on a du^ [' ]| commencer a` me l' apprendre, avant de me abandonner, [' ]| je ne me rappelle pas cette pe=riode, [' ]| mais il a du^ me en rester quelque chose, [' ]| je ne me rappelle pas avoir e=te= abandonne=, [' ]| je ai peut-e^tre rec^u unx choc. Etrange, ces [' ]| phrases qui meurent on ne sait pourquoi, [' ]| e=trange, que est <-> ce que c^a a de e=trange, [' ]| ici toutx est e=trange, toutx est e=trange quand [' ]| on y pense, non, ce est y penser [' ]| qui est e=trange, dois <-> je [' ]| supposer que je suis habite=, je ne [' ]| peux rien supposer, je ai a` continuer, ce est ce [' ]| que je fais, aux autres lx suppositions, il doit [' ]| y avoir de autres dans de autres ailleurs, chacun [' ]| dans sx petit ailleurs, ce mot dans qui revient, [' ]| chacun se disant, quand lx instant vient, lx instant [' ]| de le dire, Aux autres lx suppositions, et ainsi [' ]| de suite, ainsi de suite, aux autres ceci, aux [' ]| autres cela, si il y en a, c^a fait continuer, quoi [' ]| que on dise c^a fait continuer, c^a fait avancer, [' ]| moi je crois au progre`s, je sais croire aussi, [' ]| on a du^ me apprendre a` croire aussi. Non, personne [' ]| ne me a rien appris, je ne ai jamais rien appris, [' ]| je ai toujours e=te= ici, il ne y a jamais eu que moi [' ]| ici, jamais, toujours, moi, personne, vieille fange [' ]| a` brasser e=ternellement, maintenant ce est de lx [' ]| fange, toutx a` lx heure ce e=tait de lx poussie`re, il a [' ]| du^ pleuvoir. Celui qui parle, il a du^ voyager, il a [' ]| du^ voir, quelques hommes, quelques choses, il a [' ]| du^ e^tre la`-haut, sous lx lumie`re, ou bien on lui a [' ]| raconte= des histoires, des voyageurs l' ont trouve=, [' ]| c^a me innocente, qui dit, c^a me innocente, lui, ce est [' ]| lui qui le dit, ou ce est eux qui le disent, oui, eux, [' ]| ce est eux qui raisonnent, eux qui croient, non, unx seulx, [' ]| celui qui a ve=cu, ou qui a vu des ayant ve=cu, ce est [' ]| lui qui parle de moi, comme si je e=tais lui, comme [' ]| si je ne e=tais pas lui, lx deux, et comme si [' ]| je e=tais de autres, lx un apre`s lx autre, ce est lui [' ]| l' afflige=, moi je suis loin, vous entendez, il dit [' ]| que je suis loin, comme si je e=tais lui, non, comme [' ]| si je ne e=tais pas lui, car lui ne est pas loin, [' ]| lui est ici, ce est lui qui parle, il dit que ce est [' ]| moi, puis il dit que non, moi je suis loin, vous [' ]| l' entendez, il me cherche, je ne sais pas pourquoi, [' ]| il ne sait pas pourquoi, il me appelle, il veut que [' ]| je sorte, il croit que je peux sortir, il veut que [' ]| je sois lui, ou unx autre, soyons juste, il veut que [' ]| je monte, que je monte dans lui, ou dans unx autre, [' ]| il croit que c^a y est, il me sent en lui, alors il [' ]| dit je, comme si je e=tais lui, ou dans unx autre, alors [' ]| il dit Murphy, ou Molloy, je ne sais plus, comme si [' ]| je e=tais Malone, mais ce en est fini des autres, il ne [' ]| veut plus que lui pour moi, il croit que ce est lx [' ]| dernie`re chance, il croit cela, on lui a appris a` [' ]| croire, ceci, cela, ce est toujours lui qui parle, [' ]| Mercier ne a jamais parle=, Moran ne a jamais parle=, [' ]| moi je ne ai jamais parle=, je ai lx air de parler, [' ]| ce est parce que il dit je comme si ce e=tait moi, [' ]| je ai failli le croire moi aussi, vous l' entendez, [' ]| comme si il e=tait moi, moi qui suis loin, qui ne [' ]| peux pas bouger, que on ne peut pas trouver, mais [' ]| lui non plus, il ne peut que parler, et encore, [' ]| ce ne est peut-e^tre pas lui, ce est [' ]| peut-e^tre toutx unx bande, lx un apre`s lx autre, [' ]| que cela est confus, quelqu'un parle de confusion, [' ]| est <-> ce unx faute, toutx ici est faute, on ne sait [' ]| pas pourquoi, on ne sait pas de qui, on ne sait [' ]| pas envers qui, quelqu'un dit on, ce est lx faute [' ]| des pronoms, il ne y a pas de nom pour moi, pas [' ]| de pronom pour moi, toutx vient de la`, on dit c^a, ce est [' ]| unx sorte de pronom, ce ne est pas c^a non plus, je ne [' ]| suis pas c^a non plus, laissons toutx c^a, oublions toutx [' ]| c^a, ce ne est pas difficile, il se agit de quelqu'un, [' ]| ou il se agit de quelque chose, voila` enfin, qui ne est [' ]| pas la`, qui est loin, ou qui ne est nulle part, ou qui [' ]| est la`, ici, pourquoi pas, apre`s toutx, il se agit de en [' ]| parler, voila`, on ne sait pas pourquoi, [' ]| pourquoi il faut en parler, ce est comme c^a, [' ]| on ne peut pas, personne ne peut en parler, [' ]| on parle de soi, quelqu'un parle de soi, ce est [' ]| c^a, au singulier, unx seulx, le pre=pose=, lui, moi, [' ]| peu importe, le pre=pose= parle de soi, ce ne est [' ]| pas c^a, de autrui, non plus, il ne en sait rien, [' ]| comment le saurait <-> il, si il en a parle= ou non, [' ]| en parlant de soi, en parlant de autrui, en [' ]| parlant des choses, quel autrui, quelles choses, [' ]| le pre=pose=, en parlant de soi, ce est moi, [' ]| en parlant de moi, comment savoir, je ne peux [' ]| savoir, si je ai parle= de lui, je dois parler de [' ]| lui, je ne peux parler que de moi, [' ]| non plus, je ne peux parler de rien, et pourtant je parle, [' ]| ce est peut-e^tre de lui, je ne le saurai jamais, comment [' ]| le saurais <-> je, qui pourrait le savoir, qui le sachant [' ]| pourrait me le dire, je ne sais pas de qui il se agit, [' ]| ce est toutx ce que je sais, non, je dois savoir autre [' ]| chose, on a du^ me apprendre des choses, il se agit [' ]| de lui qui ne sait rien, ne veut rien, ne peut rien, [' ]| si en ne rien voulant on peut ne rien pouvoir, qui [' ]| ne peut ni parler ni entendre, qui est moi, qui [' ]| ne peut e^tre moi, dont je ne peux parler, dont je [' ]| dois parler, toutx c^a ce est des hypothe`ses, je ne ai [' ]| rien dit, quelqu'un ne a rien dit, il ne se agit [' ]| pas de faire des hypothe`ses, il se agit le continuer, [' ]| c^a continue, lx hypothe`ses ce est comme lx reste, [' ]| c^a aide a` continuer, comme si il y avait besoin de aide, [' ]| ce est c^a, a` lx impersonnel, comme si il e=tait besoin [' ]| de aide pour continuer unx chose qui ne peut se arre^ter, [' ]| et pourtant si, c^a se arre^tera, vous entendez, lx voix [' ]| dit que c^a se arre^tera, unx jour, elle dit que c^a ne [' ]| se arre^tera jamais et elle dit que c^a se arre^tera, [' ]| moi je ne ai pas de opinion, avec quoi aurais <-> je [' ]| unx opinion, avec mx bouche peut-e^tre, si ce est [' ]| lx mienne, je ne me sens pas unx bouche, c^a ne [' ]| veut rien dire, si je pouvais me sentir unx bouche, [' ]| si je pouvais me sentir quelque chose, je vais [' ]| essayer, si je peux, je sais que ce ne est pas [' ]| moi, ce est toutx ce que je sais, je dis je en sachant [' ]| que ce ne est pas moi, moi je suis loin, ce est toutx [' ]| ce que je sais, loin, que est ce que ce est loin, pas [' ]| besoin de e^tre loin, il est peut-e^tre ici, dans mx bras, [' ]| mx bras, je ne me sens pas de bras, si je pouvais me [' ]| sentir quelque chose, ce serait unx point de de=part, [' ]| unx point de de=part, ah si je savais rire, je sais ce [' ]| que ce est, on a du^ me dire ce que ce est, mais je ne [' ]| sais pas le faire, on ne a pas du^ me montrer comment [' ]| le faire, c^a doit e^tre unx chose qui ne se apprend pas. [' ]| lx silence, unx mot sur lx silence, sous lx silence, c^a [' ]| ce est lx pire, parler du silence, puis me enfermer, [' ]| enfermer quelqu'un, ce est <-> a` <-> dire, que est <-> ce a` dire, [' ]| du calme, je suis calme, je suis enferme=, je suis [' ]| dans quelque chose, ce ne est pas moi, ce est toutx ce [' ]| que je sais, laissons c^a, ce est <-> a` <-> dire, faire unx [' ]| endroit, unx petit monde, faire unx petit monde, il [' ]| sera rond, cette fois il sera rond, ce ne est pas su^r, [' ]| au plafond bas, aux murs e=pais, pourquoi bas, pourquoi [' ]| e=pais, je ne sais pas, ce ne est pas su^r, ce est a` voir [' ]| toutx c^a est a` voir, unx petit monde, chercher comment [' ]| ce est, essayer de deviner, y mettre quelqu'un, y [' ]| chercher quelqu'un et comment il est, et comment [' ]| il fait, ce ne sera pas moi, c^a ne [' ]| fait rien, ce sera peut-e^tre moi, ce sera [' ]| peut-e^tre mx monde, coi+ncidence possible, il ne y aura [' ]| pas de fene^tres, finies lx fene^tres, lx mer me a refuse=, [' ]| lx ciel ne me a pas vu, je ne e=tais pas la`, et lx air lx e=te= [' ]| lx soir pesant sur lx paupie`res, il faut des paupie`res, [' ]| il faut des globes, ils ont du^ me expliquer, quelqu'un a [' ]| du^ me expliquer. comment ce est, lx oeil, a` lx fene^tre, [' ]| devant lx mer devant lx terre, devant lx ciel, a` lx [' ]| fene^tre, contre lx air, lx e=te=, lx soir, se ouvrant, se [' ]| refermant, gris, noir, gris, noir, je ai du^ comprendre, [' ]| je ai du^ le vouloir, vouloir lx oeil, pour moi, je ai du^ [' ]| essayer, je ai essaye=, toutx lx choses que on me a [' ]| raconte=es, toutx lx choses que je ai essaye=es, c^a me [' ]| sert encore, il en passe encore, quand je y pense, c^a [' ]| aussi, il faut penser encore, penser encore lx vieilles [' ]| pense=es, ils appellent c^a penser, ce sont des visions, [' ]| des restes de visions, on ne voit que c^a, quelques [' ]| vieilles images, unx fene^tre, que avaient <-> ils besoin [' ]| de me montrer unx fene^tre, en me disant, je ne sais pas, [' ]| je ne me rappelle pas, c^a ne vient pas, unx fene^tre, [' ]| en me disant, Il y en a de autres, il y en a de plus [' ]| belles, et lx reste, des murs, du ciel, des hommes, [' ]| comme Mahood, unx peu de nature, trop long a` re=pe=ter, [' ]| trop oublie=, trop peu oublie=, e=tait <-> ce ne=cessaire, [' ]| mais c^a se est <-> il passe= comme c^a, qui a pu venir ici, [' ]| lx diable peut-e^tre, je ne vois pas qui de autre, [' ]| ce est lui qui me a toutx montre=, ici, dans lx obscurite=, [' ]| et comment parler, et quoi dire, et unx peu de nature, [' ]| et quelques noms, et lx dehors des hommes, ceux a` mx [' ]| image, a` qui je pouvais ressembler, et leur fac^on de [' ]| vivre, dans des chambres, dans des remises, dans des [' ]| grottes, dans lx bois, ou en allant et venant, [' ]| je ne sais plus, et qui me a laisse=, me sachant tente=, [' ]| me sachant perdu, que je ce`de ou non, ai <-> je ce=de= ou [' ]| non, je ne sais pas, ce ne est plus moi, ce est toutx ce [' ]| que je sais, depuis lors ce ne est plu moi, depuis [' ]| lors il ne y a personne, je ai du^ succomber. toutx c^a [' ]| ce est des hypothe`ses, c^a fait avancer, je crois au [' ]| progre`s, je crois au silence, ah oui, quelques mots [' ]| sur lx silence, puis lx petit monde, c^a suffira, pour [' ]| lx e=ternite=, on dirait que ce est moi, moi qui parle, [' ]| moi qui entends, moi qui fais des projets, pour [' ]| lx heure, pour lx e=ternite=, alors que je suis loin, [' ]| ou dans mx bras quelque part, ou a` co^te= quelque part, [' ]| derrie`re lx murs, quelques mots sur lx silence, [' ]| puis unx seulx chose unx seulx espace et quelqu'un [' ]| dedans, quelque chose dedans, peut-e^tre, jusqu'a` [' ]| lx fin. je y crois, ce est lx soir de=ja`, je appelle c^a [' ]| lx soir, je y crois ce soir, ce est annonce=, on [' ]| annonce, puis on renonce, ce est ainsi, c^a fait [' ]| continuer, c^a fait venir lx fin, lx soirs ou` [' ]| il y a unx fin, je parle du soir, quelqu'un parle [' ]| du soir, ce est peut-e^tre encore lx matin, ce est [' ]| peut-e^tre encore lx nuit, il fait peut-e^tre nuit [' ]| encore, moi je ne ai pas de opinion. Ils se aiment, [' ]| se marient, pour mieux se aimer, plus commode=ment, [' ]| il part a` lx guerre, il meurt a` lx guerre, @@@@@| [' ]| elle pleure, [' ]| de e=motion, de l' avoir aime=, de l' avoir perdu, hop, [' ]| se remarie, pour aimer encore, plus commode=ment encore, [' ]| ils se aiment, on aime autant de fois que il le faut, [' ]| que il le faut pour e^tre heureux, il revient, lx autre [' ]| revient, il ne est pas mort a` lx guerre, apre`s toutx, [' ]| elle va a` lx gare, il meurt dans lx train, de e=motion, [' ]| a lx ide=e de la retrouver, elle pleure, pleure encore, [' ]| de e=motion encore, de l' avoir perdu encore, hop, [' ]| retourne a` lx maison, il est mort, lx autre est mort, [' ]| lx belle-me`re le de=tache, il se est pendu, de e=motion [' ]| a` lx ide=e de la perdre, elle pleure, pleure plus fort, [' ]| de e=motion, de l' avoir aime=, de l' avoir perdu en voila` [' ]| unx histoire, ce e=tait pour que je sache ce que ce est [' ]| que lx e=motion, c^a se appelle lx e=motion, ce que peut [' ]| lx e=motion, donne=es des conditions favorables, ce que [' ]| peut lx amour, alors ce est c^a lx e=motion, ce que ce est [' ]| que lx trains, lx sens de lx marche, lx chefs de [' ]| train, lx [' ]| gares, lx quais, lx guerre, lx amour, lx cris [' ]| de=chirants, c^a doit e^tre lx belle-me`re, elle pousse [' ]| des cris de=chirants, toutx en de=pendant sx fils, [' ]| ou sx gendre, je ne sais pas, c^a doit e^tre sx fils, [' ]| puisqu' elle crie, et lx porte, lx porte de lx maison [' ]| est ferme=e, de retour de lx gare elle trouve lx [' ]| porte ferme=e, qui l' a ferme=e, lui pour mieux se pendre, [' ]| ou lx belle-me`re pour mieux le de=pendre, ou pour empe^cher [' ]| sx bru de rentrer chez elle, en voila` unx histoire, [' ]| c^a doit e^tre lx bru, ce ne est pas lx gendre et lx fille, [' ]| ce est lx fils et lx bru, comme je raisonne bien ce soir, [' ]| ce e=tait pour me apprendre a` raisonner, ce e=tait pour me induire [' ]| a` y aller, la` ou` on peut finir, je ai du^ e^tre unx bon [' ]| e=le`ve, jusqu'a` unx certain point, je ne ai pas pu de=passer [' ]| unx certain point, je comprends que ils me en aient voulu, [' ]| ce soir je commence a` comprendre, ce ne est pas me=chant, [' ]| ce ne est pas moi, ce ne e=tait pas moi, lx porte, ce est [' ]| lx porte qui me inte=resse, elle est en bois, qui a ferme= [' ]| lx porte, et pour quel motif, je ne le saurai jamais, [' ]| en voila` unx histoire, je les croyais finies, toutx [' ]| oublie=es, elle est peut-e^tre nouvelle, toutx frai^che, [' ]| est <-> ce lx retour au monde fabuleux, non, seulement unx [' ]| rappel, pour que je regrette ce que je ai perdu, pour [' ]| que je me veuille a` nouveau la` de ou` je suis [' ]| banni, malheureusement c^a ne me rappelle rien. [' ]| lx silence, parler du silence, avant de y rentrer, [' ]| y ai <-> je e=te= de=ja`, je ne sais pas, a` chaque instant [' ]| je y suis, a` chaque instant je en sors, voila` que je en [' ]| parle, je savais que c^a venait, je en sors pour parler, [' ]| je y suis toutx en parlant, si ce est moi, qui parle, et [' ]| ce ne est pas moi, je fais comme si ce e=tait moi, [' ]| souvent je fais comme si ce e=tait moi, mais longuement, [' ]| y ai <-> je e=te= longuement, unx long se=jour, je ne comprends [' ]| rien a` lx dure=e, je ne peux pas en parler, je en parle bien, [' ]| je dis jamais et toujours, je parle des saisons et des [' ]| parties du jour et de lx nuit, lx nuit ne a pas de parties, [' ]| ce est parce que on dort, lx saisons doivent se y ressembler, [' ]| ce est peut-e^tre lx printemps en ce moment, ce sont des [' ]| mots que on me a appris, sans bien me en faire voir lx [' ]| sens, ce est comme c^a que je ai appris a` raisonner, je [' ]| les emploie toutx, toutx lx mots que on me a montre=s, [' ]| ce e=taient des listes, ah quelle dro^le de chaleur toutx [' ]| de unx coup, ils e=taient par listes, avec des images en [' ]| regard, je ai du^ en oublier, je ai du^ lx me=langer, ces [' ]| images sans nom que je ai, ces noms sans images, ces [' ]| fene^tres que je ferais peut-e^tre mieux de appeler portes, [' ]| enfin autrement, et ce mot homme qui ne est peut-e^tre pas [' ]| lx bon pour ce que je vois en l' entendant, [' ]| mais unx instant, unx heure, et ainsi de [' ]| suite, comment les repre=senter, unx vie, comment me faire [' ]| voir c^a, ici, dans lx noir, je appelle c^a lx noir, [' ]| ce est peut-e^tre de lx azur, ce sont des mots blancs, [' ]| mais je me en sers, ils viennent, toutx ceux que on me a [' ]| fait voir, toutx ceux dont je me souviens, il me les [' ]| faut toutx, pour pouvoir continuer, ce ne est pas vrai, [' ]| vingt suffiraient, bien fide`les, bien ancre=s, bien varie=s, [' ]| lx palette y serait, je les me=langerais, je les [' ]| varierais, la gamme y serait, toutx lx choses que [' ]| je ferais, si je pouvais, si je voulais, d'ailleurs c^a [' ]| vient, ce est comme c^a que c^a finira, par des cris [' ]| de=chirants, des murmures inarticule=s, a` inventer, [' ]| au fur et a` mesure, a` improviser, toutx en ge=missant, [' ]| je rirai, ce est comme c^a que c^a finira, par des [' ]| gloussements, glouglou, ai+e, ha, pah, je vais me exercer, [' ]| nyam, hou, plof, pss, rien que de lx e=motion, pan, [' ]| paf, lx coups, na, toc, quoi encore, aah, ooh, c^a [' ]| ce est lx amour, assez, ce est fatiguant, hi, hi, c^a [' ]| ce est lx co^tes, de De=mocrite, non, de lx autre, [' ]| en fin de compte, ce est lx fin, lx fin du compte, [' ]| ce est lx silence, quelques glouglous sur lx silence, [' ]| lx vrai, pas celui ou` je mace`re, jusqu'a` lx bouche, [' ]| jusqu'a` lx oreille, qui me recouvre, qui me de=couvre, [' ]| qui respire avec moi, comme unx chat avec [' ]| unx souris, lx vrai, celui des noye=s, je me suis [' ]| noye=, plusieurs fois, ce ne e=tait pas moi, je me suis [' ]| asphyxie=, je me suis mis lx feu, je me suis cogne= sur [' ]| lx te^te avec du bois et du fer, ce ne e=tait pas moi, [' ]| il ne y avait pas de te^te, il ne y avait pas de fer, [' ]| je ne me suis rien fait, je ne ai rien fait a` personne, [' ]| personne ne me a rien fait, il ne y a personne, [' ]| il ne y a pas de bois, je ai cherche=, il ne y a que moi, [' ]| non plus, moi non plus je ai cherche= partout, il doit [' ]| y avoir quelqu'un, cette voix doit appartenir a` [' ]| quelqu'un, je veux bien, je veux toutx ce que elle veut, [' ]| je suis elle, je l' ai dit, elle le dit, de temps [' ]| en temps elle le dit, puis elle dit que non, je [' ]| veux bien, je veux que elle se taise, elle veut se [' ]| taire, elle ne peut pas, elle se tait unx instant, [' ]| puis elle reprend, ce ne est pas lx vrai silence, [' ]| elle dit que ce ne est pas lx vrai silence, que dire [' ]| du vrai silence, je ne sais pas, que je ne le connais [' ]| pas, que il ne y en a pas, que il y en a peut-e^tre, oui, [' ]| que il y en a peut-e^tre, quelque part, je ne le saurai [' ]| jamais. Mais quand elle faiblit et quand elle se arre^te, [' ]| mais elle faiblit a` chaque instant, elle se arre^te a` [' ]| chaque instant, oui, mais quand elle se arre^te unx [' ]| bon moment, unx bon moment que est <-> ce que ce est unx bon [' ]| moment, il y a des murmures, il doit y avoir des [' ]| murmures et l' e=coute, quelqu'un [' ]| qui e=coute, pas besoin de unx oreille, pas besoin [' ]| de unx bouche, lx voix qui se e=coute, comme lorsqu' elle [' ]| parle, qui se e=coute se taire, c^a fait unx murmure, [' ]| c^a fait unx voix, unx petite voix, lx me^me voix petite, [' ]| elle reste dans lx gorge, revoila` lx gorge, revoila` lx [' ]| bouche, elle remplit lx oreille, puis je rends quelqu'un [' ]| rend, quelqu'un se remet a` rendre, c^a doit se passer [' ]| comme c^a, je ne ai pas de explications a` donner, ni a` [' ]| demander, lx virgule viendra ou` je me noierai pour de [' ]| bon, ce sera lx silence, je y crois ce soir, encore lx [' ]| soir, comme il dure, moi je veux bien, ce est peut-e^tre [' ]| lx printemps, lx violettes, non, c^a ce est lx automne, [' ]| chaque chose en sx temps, lx choses qui passent, [' ]| lx choses qui finissent, on ne a pas su me expliquer, [' ]| lx choses qui bougent, se en vont, reviennent, unx [' ]| lumie`re qui change, on ne a pas su me montrer, et avec [' ]| c^a lx mort, unx voix qui meurt, elle est bien bonne, [' ]| lx silence enfin, pas unx murmure, pas de air, personne [' ]| qui e=coute, pas pour mx fichue gueule, ce est bon, en [' ]| avant. Enorme prison, comme cent mille cathe=drales, [' ]| plus jamais autre chose, dore=navant, et la`-dedans, [' ]| quelque part, peut-e^tre, rive=, infime, le de=tenu, [' ]| comment le trouver, que cet espace est faux, quelle [' ]| faussete= aussito^t, vouloir y nouer des [' ]| rapports, vouloir y mettre unx e^tre, unx cellule [' ]| suffirait, si je abandonnais, si je pouvais abandonner, [' ]| avant de commencer, avant de recommencer, [' ]| quel hale`tement, ce est c^a, des exclamations, [' ]| c^a fait continuer, c^a retarde lx e=che=ance, non, [' ]| ce est lx contraire, je ne sais pas, repartir, [' ]| dans cette immensite=, dans cette obscurite=, [' ]| faire lx mouvements de repartir, alors que on [' ]| ne peut pas bouger, alors que on ne est jamais parti, [' ]| on le con, faire lx mouvements, quels mouvements, [' ]| on ne peut pas bouger, on lance lx voix, elle se [' ]| perd dans lx vou^tes, elle appelle c^a des vou^tes, [' ]| ce est peut-e^tre lx firmament, ce est peut-e^tre lx abi^me, [' ]| ce sont des mots, elle parle de unx prison, apre`s [' ]| toutx je veux bien, assez grande pour toutx unx peuple, [' ]| pour moi toutx seulx, ou qui me attend, je vais y aller, [' ]| je vais essayer de y aller, je ne peux pas bouger, [' ]| je y suis de=ja`, je dois y e^tre de=ja`, si je ne e=tais [' ]| pas seulx, si toutx unx peuple y e=tait, et cette voix [' ]| lx sienne, me arrivant par bribes, nous aurions ve=cu, [' ]| e=te= libres unx moment, maintenant nous en parlons, [' ]| chacun pour soi, chacun devant soi, et nous e=coutons, [' ]| toutx unx peuple, parlant et e=coutant, en me^me temps, c^a ex, [' ]| non, je suis seulx, peut-e^tre lx premier, ou peut-e^tre [' ]| lx dernier, seulx a` parler, seulx a` e=couter, seulx a` [' ]| e^tre seulx, lx [' ]| autres sont partis ils sont comme partis, ils se [' ]| sont tus, tus de parler, tus de e=couter, lx un apre`s [' ]| lx autre, au fur et a` mesure des arrive=es, unx autre [' ]| viendra, je ne serai plus lx dernier, je serai avec [' ]| lx autres, je serai comme parti, dans lx silence, [' ]| ce ne sera pas moi, ce ne est pas moi, je ne y suis pas [' ]| encore, je vais y aller, je vais essayer de y aller, [' ]| pas lx peine de essayer, je attends mx tour, mx tour [' ]| de y aller, mx tour de y parler, mx tour de y e=couter, [' ]| mx tour de y attendre mx tour de partir, de e^tre [' ]| comme parti, ce est long, ce sera long, parti ou`, ou` va <-t-> on [' ]| de la`, on doit aller ailleurs, attendre ailleurs attendre [' ]| sx tour de partir encore, et ainsi de suite, lx un [' ]| apre`s lx autre, toutx unx peuple, ou moi toutx seulx, pas [' ]| besoin de autre peuple, ainsi de suite, moi toutx seulx, [' ]| et revenir ici, et recommencer, non, continuer, ce est [' ]| unx circuit, unx long circuit, je le connais bien, je [' ]| dois le connai^tre, ce ne est pas vrai, je ne peux pas [' ]| bouger, je ne ai pas bouge=, je lance lx voix, je entends [' ]| unx voix, il ne y a que ici, il ne y a pas deux endroits, [' ]| il ne y a pas deux prisons, ce est on parloir, ce est unx [' ]| parloir, je ne y attends rien, je ne sais pas ou` ce est, [' ]| je ne sais pas comment ce est, je ne ai pas a` me en occuper, [' ]| je ne sais pas si il est grand, ou si il [' ]| est petit, ou si il est ferme=, ou si il est ouvert, [' ]| ce est c^a, re=ite`re, c^a fait continuer, ouvert a` [' ]| quoi, il ne y a que lui, ouvert au vide, ouvert au [' ]| rien, je veux bien, ce sont des mots, ouvert au [' ]| silence, donnant sur lx silence, de plain-pied, [' ]| pourquoi pas, toutx ce temps, au bord du silence, [' ]| je le savais, sur unx rocher, ficele= sur unx rocher, [' ]| au milieu du silence, sx grande houle se e=le`ve vers [' ]| moi, je en ruisselle, ce est unx image, ce sont des mots, [' ]| ce est unx corps, ce ne est pas moi, je savais que ce [' ]| ne serait pas moi, je ne suis pas dehors, je suis [' ]| dedans, dans quelque chose, je suis enferme=, lx [' ]| silence est dehors, dehors, dedans, il ne y a que ici [' ]| et lx silence dehors, que cette voix, et lx silence [' ]| toutx autour, pas besoin de murs, si il faut des murs, [' ]| il me en faut, bien e=pais. il me faut unx prison, [' ]| je avais raison, pour moi toutx seulx, je vais y aller, [' ]| je vais me y mettre, je y suis de=ja`, je vais me y [' ]| chercher, je y suis quelque part, ce ne sera pas moi, [' ]| c^a ne fait rien, je dirai que ce est moi, ce sera [' ]| peut-e^tre moi, ce est peut-e^tre ce que ils attendent, [' ]| les revoila`, pour me donner quittance, que je me [' ]| dise quelqu'un, que je me dise quelque part, pour me [' ]| mettre dehors, dans lx silence. @@@@@| [' ]| Je ne y vois rien, [' ]| ce est que il ne y a rien, ou ce est que je ne ai pas [' ]| de yeux, ou lx deux, c^a fait trois [' ]| possibilite=s, au choix, mais ne y vois <-> je vraiment rien, ce [' ]| ne est pas lx moment de mentir, comment ne pas mentir, [' ]| en voila` unx ide=e, unx voix pareille, qui peut la [' ]| contro^ler, elle essaie toutx, elle est aveugle, elle [' ]| me cherche, dans lx noir, elle cherche unx bouche, [' ]| ou` se mettre, qui peut l' infirmer, elle est lx seulx, [' ]| il faudrait unx te^te, il faudrait des choses, je ne [' ]| sais pas, je ai trop lx air de savoir, ce est lx voix qui [' ]| fait c^a, elle se fait savante, pour que je me croie [' ]| savant, pour que je la croie mienne, lx yeux ne [' ]| l' inte=ressent pas, elle dit que je ne en ai pas, [' ]| ou que ils ne me servent a` rien, puis elle parle de [' ]| larmes, puis elle parle de lueurs, vraiment elle [' ]| ta^tonne, des lueurs, oui, au loin, ou proches, lx [' ]| distances, vous savez, lx mesures, motus, des lueurs, [' ]| comme a` lx aube, puis qui meurent, comme au soir, ou [' ]| qui se enflent, c^a leur arrive, flambent plus blanches [' ]| que neige, unx seconde, c^a ce est court, puis se e=teignent, [' ]| en effet, si l' on veut, on oublie, je oublie, je dis [' ]| que je ne vois rien, ou je dis que ce est dans mx [' ]| te^te, comme si je me sentais unx te^te, toutx c^a [' ]| ce est des hypothe`ses, ce est des mensonges, ces lueurs [' ]| aussi, elles devaient me sauver, elles devaient me [' ]| de=vorer, c^a ne a rien donne=, je ne vois rien, soit que [' ]| ceci, soit que cela, et ces images ou` ils [' ]| me ont abreuve=, comme unx chameau, avant lx de=sert, je ne [' ]| sais pas, encore des mensonges, pour voir, ce est vu, toutx [' ]| vu, des mensonges, ce est vite dit, il faut dire vite, [' ]| ce est lx re`glement. lx endroit, je le ferai quand me^me, [' ]| je le ferai dans mx te^te, je le tirerai de mx me=moire, [' ]| je le tirerai vers moi, je me ferai unx te^te, je me [' ]| ferai unx me=moire, je ne ai que a` e=couter, lx voix me [' ]| dira toutx, toutx ce dont je ai besoin, elle me l' a de=ja` [' ]| dit, elle me le redira, toutx ce dont je ai besoin, par [' ]| petites bribes, en haletant, ce est comme unx confession, [' ]| unx dernie`re confession, on la croit finie, puis elle [' ]| rebondit, il y a eu tant de fautes, lx me=moire est si [' ]| mauvaise, lx mots ne viennent plus, lx mots se font [' ]| rares, lx souffle se fait court, non, ce est autre chose, [' ]| ce est unx re=quisitoire, unx mourante qui accuse, ce est moi [' ]| que elle accuse, il faut accuser quelqu'un, il faut [' ]| trouver quelqu'un, il faut unx coupable, elle parle de [' ]| mx me=faits, elle parle de mx te^te, elle se dit a` moi, [' ]| elle dit que je regrette, que je veux e^tre puni, mieux [' ]| que je ne le suis, que je veux sortir, que je veux me [' ]| livrer, il faut unx victime, je ne ai que a` e=couter, [' ]| elle indiquera mx cachette, elle me l' indiquera, [' ]| comment elle est faite, ou` en est lx porte, si il y a [' ]| unx porte, et ou` je suis moi, et comment [' ]| ce est entre nous, quel genre de terrain, si ce est lx [' ]| mer, ou si ce est lx montagne, et lx chemin a` suivre, [' ]| pour que je puisse me en aller, me e=chapper, me livrer, [' ]| arriver la` ou` lx hache tombe sans autre forme de [' ]| proce`s, sur toutx ceux qui viennent de ici, je ne suis [' ]| pas lx premier, je ne serai pas lx premier, elle [' ]| me aura, elle en a eu de autres, elle me dira comment [' ]| faire, pour me lever, pour me mouvoir, pour faire [' ]| comme unx corps doue= de de=sespoir, ce est ainsi que je [' ]| raisonne, que je me entends raisonner, toutx c^a [' ]| ce est des mensonges, ce ne est pas moi que on appelle, [' ]| ce ne est pas de moi que on parle, ce ne est pas encore [' ]| mx tour, ce est lx tour de unx autre, ce est pour c^a [' ]| que je ne peux pas bouger, que je ne me sens pas unx [' ]| corps, je ne souffre pas encore assez, ce ne est pas [' ]| encore mx tour, pas assez pour pouvoir bouger, pour [' ]| avoir unx corps, avec unx te^te, pour pouvoir comprendre, [' ]| pour avoir des yeux pour e=clairer lx chemin, je ne [' ]| fais que entendre, sans comprendre, sans pouvoir [' ]| profiter de ce que je entends, pour me en aller, pour [' ]| ne avoir plus a` entendre, je ne entends pas toutx, c^a [' ]| doit e^tre c^a, lx choses importantes je ne les entends [' ]| pas, ce ne est pas mx tour, lx indications topographiques [' ]| et anatomiques notamment ne parviennent [' ]| pas jusqu'a` moi, si, je entends toutx, je ai du^ entendre [' ]| toutx, que est <-> ce que c^a peut faire, du moment que ce [' ]| ne est pas mx tour, mx tour de comprendre, mx tour [' ]| de vivre, mx tour de vie, elle appelle c^a vivre, [' ]| lx espace du chemin de ici lx porte, toutx est la`, [' ]| dans ce que je entends, quelque part, si toutx est [' ]| dit, depuis lx temps, toutx doit e^tre dit, mais ce [' ]| ne est pas mx tour de savoir quoi, de savoir qui [' ]| je suis, ou` je suis, et comment faire pour ne plus [' ]| l' e^tre, ne plus y e^tre, c^a se tient, pour e^tre unx [' ]| autre, non, lx me^me, je ne sais pas, me en aller [' ]| en vie, faire lx chemin, trouver lx porte, trouver [' ]| lx hache, ce est peut-e^tre unx corde, pour lx cou, [' ]| pour lx gorge, pour lx cordes, ou des doigts, [' ]| je aurai des yeux, je verrai des doigts, ce sera lx [' ]| silence, ce est peut-e^tre unx chute, trouver lx porte, [' ]| ouvrir lx porte, tomber, dans lx silence, ce ne sera [' ]| pas moi je resterai ici, ou la`, pluto^t la`, ce ne sera [' ]| jamais moi, toutx c^a a e=te= fait, dit et redit, lx de=part [' ]| lx corps qui se le`ve, lx chemin, en couleurs, lx venue, [' ]| lx porte qui se ouvre, se referme, c^a ne a jamais e=te= [' ]| moi, je ne ai pas bouge=, je ai e=coute=, je ai du^ parler, [' ]| pourquoi vouloir que non, apre`s toutx, je ne veux rien, [' ]| je dis ce que je entends, je entends ce que je dis, [' ]| je ne sais pas, lx un ou lx autre, ou lx deux, c^a fait [' ]| trois possibilite=s, toutx ces histoires de voyageurs, [' ]| ces histoires de coince=s, elles sont de moi, je dois [' ]| e^tre extre^mement vieux, ou ce est lx memoire qui est [' ]| mauvaise, si je savais si je ai ve=cu, si je vis, si je [' ]| vivrai, a simplifierait toutx, impossible de savoir, [' ]| ce est la` lx astuce, je ne ai pas bouge=, ce est toutx ce [' ]| que je sais, non, je sais autre chose, ce ne est pas [' ]| moi, je l' oublie toujours, je reprends, il faut [' ]| reprendre, pas bouge= de ici, pas cesse= de me raconter [' ]| des histoires, les e=coutant a` peine, e=coutant autre [' ]| chose, guettant autre chose, me demandant de temps [' ]| en temps de ou` je les tiens, ai <-> je e=te= chez lx vivants, [' ]| ou sont <-> ils venus chez moi, et ou` ou` est <-> ce que je [' ]| les tiens, dans mx te^te, je ne me sens pas unx te^te, et [' ]| avec quoi est <-> ce que je les dis avec mx bouche, me^me [' ]| remarque, et avec quoi est <-> ce que je les entends, et [' ]| tatata et tatata, c^a ne peut pas e^tre moi, ou ce est [' ]| que je ne fais pas attention, je ai tellement lx habitude, [' ]| je fais c^a sans faire attention, ou e=tant comme ailleurs, [' ]| me voila` loin, me voila` lx absent, ce est sx tour, celui [' ]| qui ne parle ni ne e=coute, qui ne a ni corps ni a^me ce est [' ]| autre chose que il a, il doit avoir quelque chose, il [' ]| doit e^tre quelque part, il est fait de silence., voila` [' ]| unx jolie analyse, il est dans lx silence, ce est lui [' ]| que il faut [' ]| chercher, lui que il faut e^tre, de lui que il faut [' ]| parler, mais il ne peut pas parler, alors je pourrai [' ]| me arre^ter, je serai lui, je serai lx silence, je serai [' ]| dans lx silence, nous serons re=unis, sx histoire que il [' ]| faut raconter, mais il ne a pas de histoire, il ne a pas e=te= [' ]| dans lx histoire, ce ne est pas su^r, il est dans sx histoire [' ]| a` lui, inimaginable, indicible, c^a ne fait rien, il faut [' ]| essayer, dans mx vieilles histoires venues je ne sais [' ]| de ou`, de trouver lx sienne, elle doit y e^tre, elle a du^ [' ]| e^tre lx mienne, avant de e^tre lx sienne, je la reconnai^trai, [' ]| je finirai par la reconnai^tre, lx histoire du silence [' ]| que il ne a jamais quitte=, que je ne aurais jamais du^ [' ]| quitter, que je ne retrouverai peut-e^tre jamais, que je [' ]| retrouverai peut-e^tre, alors ce sera lui, ce sera moi, [' ]| ce sera lx endroit, lx silence, lx fin, lx commencement, [' ]| lx recommencement, comment dire, ce sont des mots, je ne ai [' ]| que c^a, et encore, ils se font rares, lx voix se alte`re, [' ]| a` lx bonne heure, je connais c^a, je dois connai^tre c^a, [' ]| ce sera lx silence, faute de mots, plein de murmures, de [' ]| cris lointains, celui pre=vu, celui de l' e=coute, [' ]| celui de l' attente, l' attente de lx voix, lx cris [' ]| se apaisent, comme toutx lx cris, ce est <-> a` <-> dire que ils [' ]| se taisent, lx murmures cessent, ils abandonnent, [' ]| lx voix reprend, elle se reprend a` [' ]| essayer, il ne faut pas attendre que il ne y en ait plus, [' ]| plus de voix, que il ne en reste plus que lx noyau de [' ]| murmures, de cris lointains, il faut vite essayer, avec [' ]| lx mots qui restent, essayer quoi, je ne sais plus, [' ]| c^a ne fait rien, je ne l' ai jamais su, essayer que ils [' ]| me portent dans mx histoire, lx mots qui restent, [' ]| mx vieille histoire, que je ai oublie=e, loin de ici, [' ]| a` travers lx bruit, a` travers lx porte, dans lx silence, [' ]| c^a doit e^tre c^a, ce est trop tard, ce est peut-e^tre trop [' ]| tard, ce est peut-e^tre de=ja` fait, comment le savoir, je ne [' ]| le saurai jamais, dans lx silence on ne sait pas, [' ]| ce est peut-e^tre lx porte, je suis peut-e^tre devant [' ]| lx porte, c^a me e=tonnerait, ce est peut-e^tre moi, c^a a [' ]| e=te= moi, quelque part c^a a e=te= moi, je peux partir, [' ]| toutx ce temps je ai voyage=, sans le savoir, ce est moi [' ]| devant lx porte, quelle porte, ce ne est plus unx autre, [' ]| que vient faire unx porte ici, ce sont lx derniers mots, [' ]| lx vrais derniers, ou ce sont lx murmures, c^a va e^tre [' ]| lx murmures, je connais c^a, me^me pas, on parle de [' ]| murmures, de cris lointains tant que on peut parler, [' ]| on en parle avant, on en parle apre`s, ce sont lx [' ]| mensonges, ce sera lx silence, mais qui ne dure pas, [' ]| ou` l' on e=coute, ou` l' on attend, que il se rompe, que lx [' ]| voix le rompe, ce est peut-e^tre lx seulx, je ne sais pas, [' ]| il ne vaut rien, ce est toutx ce que je sais, ce ne est [' ]| pas moi, ce est toutx ce que je sais, ce ne est pas lx mien, [' ]| ce est lx seulx que je aie eu, ce ne est pas vrai, je ai [' ]| du^ avoir lx autre, celui qui dure, mais il ne a pas dure=, [' ]| je ne comprends pas, ce est <-> a` <-> dire que si, il dure [' ]| toujours, je y suis toujours, je me y suis laisse=, [' ]| je me y attends, non, on ne y attend pas, on ne y e=coute [' ]| pas, je ne sais pas, ce est unx re^ve, ce est peut-e^tre unx [' ]| re^ve, c^a me e=tonnerait, je vais me re=veiller, dans [' ]| lx silence, ne plus me endormir, ce sera moi, ou re^ver [' ]| encore, re^ver unx silence, unx silence de re^ve plein de [' ]| murmures, je ne sais pas, ce sont des mots, ne jamais [' ]| me re=veiller, ce sont des mots, il ne y a que c^a, il [' ]| faut continuer, ce est toutx ce que je sais, ils vont [' ]| se arre^ter, je connais c^a, je les sens qui me la^chent, [' ]| ce sera lx silence, unx petit moment, unx bon moment, [' ]| ou ce sera lx mien, celui qui dure, qui ne a pas dure=, [' ]| qui dure toujours, ce sera moi, il faut continuer, [' ]| je ne peux pas continuer il faut continuer, je vais [' ]| donc continuer, il faut dire des mots, tant que il y en a, [' ]| il faut les dire, jusqu'a` ce que ils me trouvent, [' ]| jusqu'a` ce que [' ]| faute, il faut continuer, ce est peut-e^tre de=ja` fait, [' ]| ils me ont peut-e^tre de=ja` dit, ils me ont peut-e^tre porte [' ]| jusqu'au seuil de mx histoire, devant lx porte qui [' ]| se ouvre sur mx histoire, c^a me e=tonnerait, si elle se ouvre, [' ]| c^a va e^tre moi, c^a va e^tre lx silence, la` ou` je suis, [' ]| je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans lx silence [' ]| on ne sait pas, il faut continuer, je vais continuer. [' ]| <1968 by LES EDITIONS DE MINUIT> [' ]| <7, rue Bernard-Palissy ~~ 75006 Paris> [' ]| [' ]| @@@@@| [' ]| Monsieur Hackett prit a` gauche et vit, a` quelque distance de la`, dans lx demi-jour [' ]| de=clinant, sx banc. Il semblait occupe=. Ce banc, proprie=te= sans doute de lx ville, [' ]| ou du public sans distinction, ne e=tait certes pas a` lui mais pour lui il e=tait a` lui. [' ]| ce e=tait la` lx attitude de Monsieur Hackett envers lx choses qui lui plaisaient. Il [' ]| savait que elles ne e=taient pas a` lui, mais pour lui elles e=taient a` lui. Il savait [' ]| que elles ne e=taient pas a` lui, parce que elles lui plaisaient. [' ]| [' ]| Il se arre^ta et regarda lx banc avec plus de soin. Oui, il ne e=tait pas libre. Immobile [' ]| Monsieur Hackett voyait lx choses unx peu plus nettement. sx de=marche e=tait unx [' ]| de=marche tre`s agite=e. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett ne savait pas si il devait avancer ou si il devait reculer. lx voie [' ]| e=tait libre sur sx droite et sur sx gauche, mais il savait que jamais il ne en tirerait [' ]| parti. Il savait aussi que il ne resterait pas longtemps immobile, sx e=tat de sante= [' ]| pour sx malheur se y opposant. lx dilemme e=tait donc de unx extre^me simplicite=: [' ]| avancer ou faire demitour et se en retourner, en prenant a` droite, par ou` il e=tait [' ]| venu. Devait <-> il, autrement dit, rentrer toutx de suite ou devait <-> il rester dehors unx [' ]| peu plus longtemps? [' ]| [' ]| Il e=tendit lx main gauche et attrapa lx barreau de unx grille. Cela lui permit de [' ]| cogner sx canne contre lx trottoir. Sentir vibrer jusque dans sx paume lx bout en [' ]| caoutchouc l' apaisa, quelque peu. [' ]| [' ]| Mais il ne avait pas atteint lx coin que il refit demi-tour et, de sx pas lx [' ]| meilleur, se ha^ta vers lx banc. Arrive= si [' ]| [' ]| pre`s de celui-ci que il aurait pu le toucher, si il l' avait voulu, avec sx canne, il [' ]| se arre^ta de nouveau et de=visagea lx occupants. Il avait lx droit, a` sx humble avis, [' ]| de se poster la` et de attendre lx tram. Eux aussi attendaient peut-e^tre lx tram, unx [' ]| tram, car de nombreux trams se arre^taient a` cet endroit, a` lx demande, que celle-ci [' ]| vi^nt du [' ]| dedans, ou que elle vi^nt du dehors. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett jugea, au bout de unx moment, que si ils attendaient lx tram ils [' ]| l' attendaient depuis unx certain temps de=ja`. Car lx dame tenait lx monsieur par lx [' ]| oreilles, et lx main du monsieur e=tait sur lx cuisse de lx dame, et lx langue de lx [' ]| dame e=tait dans lx bouche du monsieur. Las de attendre lx tram, dit <1> Monsieur [' ]| Hackett, ils font unx brin de connaissance. lx dame retirant alors sx langue de lx [' ]| bouche du monsieur celui-ci en profita pour remettre lx sienne dans lx sienne. [' ]| Donnant donnant, dit Monsieur Hackett. Faisant unx pas en avant, histoire de [' ]| se assurer que lx autre main du monsieur ne perdait pas sx temps, Monsieur Hackett [' ]| eut unx haut-le-corps en la voyant qui pendait inerte derrie`re lx banc, lx trois [' ]| quarts de unx cigarette e=teinte entre lx doigts. [' ]| [' ]| Je ne vois pas de inde=cence, dit lx agent. [' ]| [' ]| Nous arrivons trop tard, dit Monsieur Hackett, quel dommage. [' ]| [' ]| Vous me prenez pour unx imbe=cile? dit lx agent. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett recula de unx pas, renversa lx te^te a` se en faire craquer lx peau du [' ]| cou et vit enfin, au loin, penche=e rageusement sur lui, lx face rouge et violente. [' ]| [' ]| Sergent, se e=cria <-t-> il, Dieu me est te=moin que il avait lx main dessus. [' ]| [' ]| Dieu est unx te=moin innassermentable. [' ]| [' ]| Si je ai interrompu votre ronde, dit Monsieur Hackett, [' ]| [' ]| <(1) Il a e=te= gagne=, dans cet ouvrage, unx temps pre=cieux, unx espace pre=cieux, qui> [' ]| lx omission syste=matique, apre`s lx verbe dire,> [' ]| [' ]| [' ]| mille excuses. Je l' ai fait avec lx meilleures intentions, pour vous, pour moi, pour [' ]| lx communaute= toutx entie`re. [' ]| [' ]| lx agent re=pliqua brie`vement. [' ]| [' ]| Si vous vous imaginez que je ne ai pas releve= votre nume=ro, dit Monsieur Hackett, [' ]| de=trompez <-> vous. je ai beau e^tre infirme, mx vue est excellente. Monsieur Hackett [' ]| se assit sur lx banc encore toutx chaud des e=bats. Bonsoir et merci, dit <-> il. [' ]| [' ]| ce e=tait unx vieux banc, bas et use=. lx nuque de Monsieur Hackett reposait contre [' ]| lx unique traverse, au-dessous sx bosse jaillissait sans contrainte, sx pieds fro^laient [' ]| lx sol. Au bout des longs bras de=ploye=s sx mains serraient lx accoudoirs, lx [' ]| canne accroche=e a` sx cou pendait entre sx jambes. [' ]| [' ]| Ainsi me^le= a` lx ombre il regardait passer lx derniers trams, oh pas lx toutx [' ]| derniers, [' ]| mais presque, et au ciel, et a` lx calme surface du canal, lx longs ors et verts du, [' ]| soir de e=te=. [' ]| [' ]| Mais voila` que unx monsieur venant a` passer, unx dame a` sx bras, l' aperc^ut. [' ]| [' ]| Oh mx che`re, dit <-> il, mais ce est Hackett. [' ]| [' ]| Hackett, dit lx dame. Quel Hackett? Ou`? [' ]| [' ]| Tu connais Hackett, dit lx monsieur. Tu as du^ souvent me entendre parler de [' ]| Hackett. Hackett lx Bosse. La`. Sur lx banc, [' ]| [' ]| lx dame de=tailla Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| ce est donc c^a Hackett, dit <-> elle. [' ]| [' ]| Lui-me^me, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| lx pauvre, dit <-> elle. [' ]| [' ]| Oh, dit lx monsieur, arre^tons <-> nous, veux <-> tu, et souhaitons <-> lui lx bonsoir. [' ]| [' ]| Il avanc^a, se exclamant, mx cher ami, mx cher ami, comment va? [' ]| [' ]| Monsieur Hackett leva lx yeux de dessus lx jour mourant. [' ]| [' ]| mx femme, se e=cria lx monsieur. Voici mx femme. mx femme, Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| [' ]| je ai tant entendu parler de vous, dit lx dame, et vous voila` enfin, en chair et en os. [' ]| Monsieur Hackett! [' ]| [' ]| Je ne me le`ve pas, dit Monsieur Hackett, ne en ayant pas lx force. [' ]| [' ]| Mais vous ne y pensez pas, dit lx dame, Elle se pencha vers lui, fre=missante de [' ]| sollicitude. Vous ne y songez pas, dit <-> elle. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett crut que elle allait lui tapoter lx cra^ne ou toutx au moins lui flatter [' ]| lx bosse. Il ramena sx mains et ils se assirent a` co^te= [' ]| de lui, de unx co^te= lx dame, [' ]| de lx autre lx monsieur, de sorte que il se trouva entre [' ]| lx deux. sx te^te leur arrivait aux [' ]| aisselles, leurs mains se rejoignaient au dessus de sx bosse, sur lx traverse, ils [' ]| ployaient sur lui avec tendresse. [' ]| [' ]| Vous vous souvenez de Green? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| lx empoisonneur, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| lx avoue=, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Je l' ai connu unx peu, dit lx monsieur. Six ans, ne est <-> ce pas? [' ]| [' ]| Sept, dit Monsieur Hackett. On en colle rarement six. [' ]| [' ]| Il en me=ritait dix, a mx avis, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| Ou douze, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| que est <-> ce que il a fait? dit lx dame. [' ]| [' ]| de unx rien outrepasse= sx pre=rogatives, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| je ai rec^u unx lettre de lui ce matin, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Oh, dit lx monsieur, je ignorais que ils pussent communiquer avec lx monde [' ]| exte=rieur. [' ]| [' ]| Il est avoue=, dit Monsieur Hackett. Il ajouta, je ne suis gue`re lx monde exte=rieur. [' ]| [' ]| Voyons voyons, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| Allons allons, dit lx dame. [' ]| [' ]| A` lx lettre, dit Monsieur Hackett, e=tait jointe unx pie`ce dont, connaissant votre [' ]| gou^t pour lx litte=rature, je vous donnerais bien lx primeur, si il ne faisait pas trop [' ]| sombre pour y voir. [' ]| [' ]| lx primeur, dit lx dame. ce est bien ce que [' ]| je ai dit, dit Monsieur Hackett. je ai mx [' ]| briquet a` essence, dit lx monsieur. Monsieur Hackett sortit unx papier de sx poche [' ]| et lx monsieur alluma sx briquet a` essence. Mr Hackett lut: [' ]| [' ]| A` NELLY [' ]| [' ]| A` Nelly, dit lx dame. [' ]| [' ]| A` Nelly, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| lx silence se fit. [' ]| [' ]| Dois <-> je continuer? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| mx me`re se appelait Nelly, dit lx dame. [' ]| [' ]| lx nom ne est pas si rare, dit Monsieur Hackett, me^me moi je ai connu plus de unx [' ]| Nelly. [' ]| [' ]| Lisez donc, mx cher ami, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett lut: [' ]| [' ]| A` NELLY [' ]| Vers toi, mamour, vienne lx nuit [' ]| (Vienne lx nuit) [' ]| Dans mx cellule [' ]| Je bande en soupirant. [' ]| Avecques Dunn sort <-> elle encore? [' ]| Denis va <-t-> il sous sx jupes fouillant [' ]| Encore? Lors Echo de re=pondre, Encore, encore. [' ]| [' ]| ce est bon! ce est bon! Loin loin de moi [' ]| (Loin loin de moi) [' ]| De bla^mer, ange, [' ]| de aussi chastes e=bats. [' ]| Donne a` Dunn toutx, a` Denis ne de=nie [' ]| Que ce qui appartient a` Green, Mais C^A, [' ]| lx de=nie a` Denis, a` Dunn ne donne mie. [' ]| [' ]| C^a Gage exquis de intactitude [' ]| ( de intactitude!) Ah te pouvoir [' ]| Me porter garant, bitte, [' ]| que au sortir de tx long cachot [' ]| Tu vas revoir sous lx fleur de Aphrodite [' ]| lx bouton de Arte=mis fide`le au statu quo. [' ]| [' ]| Alors pourrait se embraser lx a^me ( se embraser lx a^me) [' ]| Comme au lointain [' ]| se annoncent lx accents [' ]| de e=pithalames e=perdus [' ]| Et Hymen e=pancher sur toutx mx sans [' ]| Du lit des volupte=s lx joyeux avant-jus. [' ]| [' ]| Assez ~~ [' ]| [' ]| Largement, dit lx dame. [' ]| [' ]| Mais voila` que vint a` passer devant eux unx dame enveloppe=e de unx cha^le. sx [' ]| ventre se dessinait vaguement, bombe= comme unx ballon. [' ]| [' ]| Je ne ai jamais e=te= comme c^a, mx cher, dit lx dame, ne est <-> ce pas? [' ]| [' ]| Pas a` mx connaissance, mx amour, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| Tu te souviens de lx nuit ou` Larry a vu lx jour? dit lx dame. [' ]| [' ]| Si je me en souviens, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| Quel a^ge a Larry a` pre=sent? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Quel a^ge a Larry, dit lx dame, Larry aura quarante ans lx mois prochain, si il plait a` [' ]| Dieu. [' ]| [' ]| ce est lx genre de chose qui plait a` Dieu toujours, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Comme vous y allez! dit lx monsieur. [' ]| [' ]| C^a vous dirait, Monsieur Hackett, dit lx dame, que je vous raconte lx nuit ou` Larry [' ]| a vu lx jour? [' ]| [' ]| Oh oui raconte <-> lui, mx che`re, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| Eh bien, dit lx dame, ce matin-la` au petit de=jeuner Goff se tourne vers moi et me [' ]| dit, Tetty, dit <-> il, Tetty che=rie, je aimerais beaucoup inviter Thompson, Cream et [' ]| Colquhoun a partager notre caneton si je e=tais su^r que tu le supportes. Mais mx [' ]| cher, dis <-> je, jamais de mx vie je ne me suis sentie plus de attaque. [' ]| ce e=taient mx propres termes, ne est <-> ce pas? [' ]| [' ]| Je crois que oui, dit Goff. [' ]| [' ]| Eh bien, dit Tetty, au moment ou^ Thompson pe=ne`tre dans lx salle a` manger, suivi [' ]| de Cream et de Berry (Colquhoun se e=tait engage= ailleurs, c^a me revient), je e=tais [' ]| de=ja` assise a` table. Rien de e=trange a` cela, vu que je e=tais lx seulx dame [' ]| pre=sente. Tu [' ]| ne as pas trouve= cela e=trange, ne est <-> ce pas, mx amour? [' ]| [' ]| Bien su^r que non, dit Goff, toutx a` fait normal. [' ]| [' ]| Pas plus to^t avale=e mx premie`re fourchete=e de navets, dit Tetty, que Larry fit unx [' ]| bond dans mx trice. [' ]| [' ]| Votre quoi? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Vous savez, dit Goff, sx trice. [' ]| [' ]| Quelle affaire pour vous, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| je ai continue= de boire et de manger, dit Tetty, toutx en faisant des e=tincelles, et [' ]| Larry de bondir co me me unx carpe. [' ]| [' ]| Quelle situation pour vous, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il y avait des moments, dit Tetty, ou` je croyais que il allait de=gringoler sur lx [' ]| parquet, a` mx pieds. [' ]| [' ]| Mise=ricorde, dit Monsieur Hackett, vous le sentiez glisser. [' ]| [' ]| Aucune trace de ces labours ne paraissait sur mx visage, dit Tetty, ne est <-> ce pas, [' ]| mx tre=sor? [' ]| [' ]| Pas lx moindre, dit Goff. [' ]| [' ]| Je ne en perdais pas non plus lx sens de lx humour, dit Tetty. Quel pudding, dit [' ]| Monsieur Berry a` unx moment donne=, c^a me revient, se tournant vers moi avec unx [' ]| sourire, quel pudding exquis, il fond dans lx bouche. Pas que dans lx bouche, [' ]| Monsieur, re=pliquai <-> je du tac au tac, pas que dans [' ]| [' ]| lx bouche, mx cher Monsieur. Pas trop gallois, me semblait <-> il, a` lx heure de [' ]| lx entremets. [' ]| [' ]| Pas trop quoi? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Gallois, dit Goff, vous savez, pas trop gallois. [' ]| [' ]| Servi lx pousse-cafe= lx travail battait sx plein, je vous donne mx parole [' ]| de honneur, sous lx table ge=missante. [' ]| [' ]| ce est lx cas de le dire, dit Goff. [' ]| [' ]| Vous la saviez pleine? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| ce est <-> a` <-> dire euh, dit Goff, vous comprenez euh, moi je, euh, nous nous euh ~~ [' ]| [' ]| lx main de Tetty se abattit rondement sur lx cuisse de Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il pensait que je faisais des chichis, dit T etty. Hahahaha. Haha. Ha. [' ]| [' ]| Haha, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Je me faisais unx sang de encre, dit Goff, je en conviens. [' ]| [' ]| Ils ont fini par passer a` co^te=, ne est <-> ce pas? dit Tetty. [' ]| [' ]| En effet, dit Goff, nous sommes passe=s au billard pour unx partie de snooker. [' ]| [' ]| je ai monte= lx escaliers, Monsieur Hackett, dit Tetty, a` quatre pattes, en tordant lx [' ]| tringles du tapis comme autant de fe=tus. [' ]| [' ]| Vous ressentiez de telles douleurs, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Trois minutes plus tard je e=tais me`re. [' ]| [' ]| toutx seulx, dit Goff. [' ]| [' ]| je ai toutx fait de mx propres mains, dit Tetty, toutx. [' ]| [' ]| Elle a sectionne= lx cordon avec sx dents, dit Goff, ne ayant pas de ciseaux sous lx [' ]| main. que est <-> ce que vous dites de c^a? [' ]| [' ]| Je l' aurais rompu sur mx genou, dit Tetty, si il l' avait fallu. [' ]| [' ]| ce est unx chose que je me suis souvent demande=e, dit Monsieur Hackett, lx effet [' ]| que c^a vous fait lorsqu' on coupe lx cordon. [' ]| [' ]| Pour lx me`re ou pour lx enfant? dit Goff. [' ]| [' ]| Pour lx me`re, dit Monsieur Hackett. On ne me a pas trouve= dans unx chou, que je [' ]| sache. [' ]| [' ]| Pour lx me`re, dit Tetty, ce est unx grand ouf, comme lorsque lx invite=s se en vont. [' ]| toutx mx cordons subse=quents furent sectionne=s par lx Professeur Cooper, mais [' ]| lx effet fut toujours lx me^me: ouf. [' ]| [' ]| Ensuite vous avez ajuste= vos ve^tements, dit Monsieur Hackett, et vous e^tes [' ]| descendue, en tenant lx be=be= par lx main. [' ]| [' ]| Nous avons entendu lx cris, dit Goff. [' ]| [' ]| Jugez de leur surprise, dit Tetty. [' ]| [' ]| lx mises en blouse de Cream avaient e=te= extraordinaires, dit Goff, [' ]| extraordinaires, je ne avais jamais rien vu de pareil. Nous le regardions, lx souffle [' ]| coupe=, qui se attaquait a` unx jenny tre`s long et rasant, et avec lx noire pour comble. [' ]| [' ]| Quelle te=me=rite=, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| unx coup toutx a` fait infaisable, a` mx avis, dit Goff. Il reculait enfin sx queue pour [' ]| frapper lorsque lx vagissement se fit entendre. Il se permit unx expression que je [' ]| ne re=pe=terai pas. [' ]| [' ]| Pauvre petit Larry, dit Tetty, comme si ce e=tait sx faute. [' ]| [' ]| Pas unx mot de plus, dit Monsieur Hackett, ce est inutile. [' ]| [' ]| Ces ciels nord-ouest sont vraiment inoui+s, dit Goff, vous ne trouvez pas? [' ]| [' ]| Si voluptueux, dit Tetty. On les croit e=teints et hop les revoila` qui se embrasent plus [' ]| e=clatants que avant. [' ]| [' ]| Pas comme mx bosse, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Pauvre Monsieur Hackett, dit Tetty, pauvre cher Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Oui, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Rien a` voir avec lx Hackett de Glencullen, je pre=sume, dit Tetty. [' ]| [' ]| ce est la` ou` je suis tombe= de lx e=chelle, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Quel a^ge aviez <-> vous alors? dit Tetty. [' ]| [' ]| unx an, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Et ou` e=tait votre che`re maman dit Tetty. [' ]| [' ]| Sortie, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Et votre cher papa? dit Tetty. [' ]| [' ]| Sorti tailler lx granit dans lx montagne, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Vous e=tiez toutx seulx, dit Tetty. [' ]| [' ]| Il y avait lx che`vre, a` ce que on me a dit, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il se de=tourna de le=chelle tombe=e dans lx cour sombre et promena sx regard en [' ]| contrebas sur lx petits champs aux murettes branlantes et par dela` lx rivie`re sur [' ]| lx autre versant toujours plus haut Jusqu'a` lx masse du sommet de=ja` dans lx ombre et [' ]| de la` au ciel de e=te=. Il se glissa au gre= des champs ensoleille=s, il peina toutx au [' ]| long des pentes jusqu'au sommet sombre et il entendit lx cliquetis lointain des [' ]| marteaux. [' ]| [' ]| Elle vous a laisse= toutx seulx dans lx cour, dit Tetty, avec lx che`vre. [' ]| [' ]| ce e=tait unx beau jour de e=te=, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Et que est <-> ce qui lui a pris de filer comme c^a? dit Goff. [' ]| [' ]| Je ne lui ai jamais pose= lx question, dit Monsieur Hackett. lx taverne, ou lx e=glise, [' ]| ou lx deux. [' ]| [' ]| Pauvre femme, Dieu lui pardonne, dit Tetty. [' ]| [' ]| Fichtre c^a ne me e=tonnerait pas de lui, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| lx brune se e=paissit, dit Goff, il fera biento^t nuit noire, [' ]| [' ]| Et nous rentrerons toutx a` lx maison, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| De lx autre co^te= de lx rue, en face de ou` ils e=taient assis, unx tram se arre^ta. Il [' ]| resta en [' ]| place unx bon moment et ils entendirent, grossie par lx cole`re, lx voix du [' ]| contro^leur. Puis il repartit, de=couvrant sur lx trottoir, immobile, unx forme [' ]| solitaire que e=clairaient de moins en moins, a` mesure [' ]| [' ]| que elles se e=loignaient, lx lumie`res du ve=hicule, et qui biento^t se de=tacha a` [' ]| peine [' ]| du mur sombre derrie`re elle. Tetty se demanda si ce e=tait unx homme ou unx femme. [' ]| Monsieur Hackett se demanda si ce ne e=tait pas unx colis, unx tapis par exemple ou [' ]| unx rouleau de toile goudronne=e enveloppe= de papier brun et ficele= au milieu. Goff [' ]| se leva, sans unx mot, et traversa vivement lx rue. Tetty et Monsieur Hackett. [' ]| pouvaient voir sx gestes impe=tueux, car sx veste e=tait de couleur claire, et [' ]| entendre sx voix vibrante de reproche. Mais Watt ne bougeait pas plus, pour [' ]| autant que ils pussent voir, que si il avait e=te= de pierre, et si il parlait il parlait [' ]| si bas [' ]| qui aucun sx ne leur parvenait. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett ne aurait pas su dire quand il avait e=te= plus fortement intrigue=, [' ]| bien plus, il ne aurait pas su dire quand il avait e=te= aussi fortement intrigue=. Il [' ]| ne aurait pas su dire non plus ce que ce e=tait qui l' intriguait si fortement. que est <-> ce [' ]| que ce est, dit <-> il, qui me intrigue si fortement, moi que me^me lx insolite, me^me lx [' ]| surnaturel, intriguent si rarement, et si faiblement. Rien ici apparemment qui sorte [' ]| lx moins du monde de lx ordinaire et cependant je bru^le de curiosite=, et [' ]| de e=merveillement. lx sensation ne est pas de=sagre=able, ce est entendu, mais je ne me [' ]| vois pas en train de la supporter plus de vingt minutes ou unx demi-heure. [' ]| [' ]| lx dame aussi e=tait toutx yeux. [' ]| [' ]| Goff les rejoignit, de fort me=chante humeur. Je l' ai reconnu, dit <-> il, du premier [' ]| coup d'oeil. Il se servit, a` propos de Watt, de unx expression que nous ne [' ]| rapporterons pas. [' ]| [' ]| Depuis sept ans, dit <-> il, il me doit cinq shillings, ce est <-> a` <-> dire six shillings et neuf [' ]| pence. [' ]| [' ]| Il ne bouge pas, dit Tetty. [' ]| [' ]| Il refuse de payer, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il ne refuse pas de payer, dit Goff. Il me propose quatre shillings et quatre pence. [' ]| ce est toutx sx fortune. [' ]| [' ]| Apre`s quoi il ne vous devrait plus que deux shillings et trois pence, dit Monsieur [' ]| Hackett. [' ]| [' ]| Je ne peux pas le laisser sans unx, dit Goff. [' ]| [' ]| Et pourquoi pas? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il part en voyage, dit Goff. Si je acceptais sx offre il ne aurait plus que a` rentrer [' ]| chez lui. [' ]| [' ]| ce est peut-e^tre ce que il aurait de mieux a` faire, dit Monsieur Hackett. unx jour [' ]| peut-e^tre, quand nous ne serons plus, penche= sur sx passe= il dira, Si seulement [' ]| Monsieur Nesbit avait accepte= ~~ [' ]| [' ]| Nixon je me appelle, dit Goff. Nixon. [' ]| [' ]| Si seulement Monsieur Nixon avait accepte= mx quatre shillings et quatre pence et [' ]| que je fusse rentre= chez moi, au lieu de continuer. [' ]| [' ]| Bobards en toutx cas, dit Madame Nixon, de unx bout a` lx autre. Non? [' ]| [' ]| Non non, dit Monsieur Nixon, il est lx ve=racite= me^me, vraiment incapable, je en [' ]| suis persuade=, du moindre mensonge. [' ]| [' ]| Vous auriez pu accepter unx shilling au moins, dit Monsieur Hackett., ou unx [' ]| shilling et six pence. [' ]| [' ]| Le voila` a` pre=sent sur lx pont, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| Il leur tournait lx dos, lx haut du corps se de=tachant faiblement contre lx [' ]| dernie`res traine=es du jour. [' ]| [' ]| Vous ne nous avez pas dit sx nom, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Watt, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Je ne te ai jamais entendu parler de lui, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| Bizarre, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Vieille connaissance? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Je ne pre=tends pas le connaitre vraiment, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| unx tuyau de e=gout, dit Madame Nixon. Ou^ sont lx bras? [' ]| [' ]| Depuis quand ne pre=tendez <-> vous pas le connai^tre vraiment? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| mx cher ami, dit Monsieur Nixon, de ou` vient ce soudain inte=re^t? [' ]| [' ]| Ne re=pondez pas, dit Monsieur Hackett, si cela vous ennuie. [' ]| [' ]| Il me est difficile de re=pondre, dit Monsieur Nixon. Il me semble le connai^tre [' ]| depuis toujours, mais il a du^ y avoir unx pe=riode ou` je ne le connaissais pas. [' ]| [' ]| Comment cela? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il est conside=rablement plus jeune que moi, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Et vous ne parlez jamais de lui, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| mx foi, dit Monsieur Nixon, je ai tre`s bien pu parler de lui, je ne ai vraiment aucune [' ]| raison pour ne pas le faire. Il est vrai que... Il se tut. Il reprit, Il ne se y pre^te [' ]| pas, a` [' ]| ce que on parle de lui, il y a des gens comme c^a. [' ]| [' ]| Pas comme moi, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il a disparu, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| Tiens, dit Monsieur Nixon. Il ajouta, Ce qui est curieux, mx cher ami, je ne vous [' ]| le cache pas, ce est, que chaque fois que je le vois, ou pense a` lui, je pense a` vous, [' ]| et que chaque fois que je vous vois, ou pense a` vous, je pense a` lui. Pourquoi, je [' ]| ne en ai pas lx moindre ide=e. [' ]| [' ]| Voyez <-> vous c^a, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il se dirige a` pre=sent vers lx gare, dit Monsieur Nixon. je me demande pourquoi il [' ]| est descendu ici. [' ]| [' ]| ce est lx fin de lx section, dit Madame Nixon. Avec unx penny on ne va pas plus [' ]| loin. [' ]| [' ]| C^a de=pend de ou` il est monte=, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Il peut difficilement e^tre monte= a` unx point plus e=loigne= que lx terminus, dit [' ]| Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Mais est <-> ce bien ici lx fin de lx section, dit Monsieur Nixon, a unx arre^t [' ]| entie`rement facultatif? Ne serait <-> ce pluto^t a` lx gare? [' ]| [' ]| Je pense que vous avez raison, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Alors pourquoi descendre ici? dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Peut-e^tre avait <-> il envie de respirer unx peu, dit Monsieur Hackett, avant de e^tre [' ]| boucle= dans lx train. [' ]| [' ]| Charge= comme il l' est, dit Monsieur Nixon. Voyons voyons. [' ]| [' ]| Peut-e^tre se est <-> il trompe= de arre^t, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| Mais ici ce ne est pas unx arre^t, dit Monsieur Nixon, dans lx sens habituel du terme. [' ]| Ici lx tram ne se arre^te que a` lx demande. Et puisque personne de autre ne [' ]| est descendu et que personne ne est monte= lx demande ne a pu venir que de Watt lui-me^me. [' ]| [' ]| unx silence se ensuivit. Madame Nixon dit enfin [' ]| [' ]| Je ne te suis pas, Goff. Pourquoi ne aurait <-> il pas demande= au tram de se arre^ter, si il [' ]| en avait envie? [' ]| [' ]| Aucune raison, mx che`re, dit Monsieur Nixon, mais aucune, pour quoi il ne aurait [' ]| pas demande= au tram de sarre^ter, lx preuve. Mais lx fait de avoir demande= au tram [' ]| de se arre^ter nous montre que il ne se est pas trompe= de arre^t, comme tu viens de [' ]| l' insinuer, Car si il se e=tait trompe= de arre^t, se croyant de=ja` a` lx gare, il [' ]| ne aurait pas [' ]| demande= au tram de se arre^ter. Car lx tram se arre^te toujours a` lx gare, [' ]| [' ]| Fortement raisonne=, dit Monsieur Hackett. Il ajouta, Peut-e^tre ne a <-t-> il plus toutx sx [' ]| te^te. [' ]| [' ]| Il est unx peu bizarre par moments, dit Monsieur Nixon, mais ce est unx voyageur [' ]| chevronne=. [' ]| [' ]| Peut-e^tre, dit Monsieur Hackett, se apercevant que il avait unx peu de temps devant [' ]| lui, a <-t-> il pre=fe=re= le consacrer aux suavite=s du cre=puscule pluto^t que aux miasmes [' ]| et remugles de lx gare. [' ]| [' ]| Mais il va manquer sx train, dit Monsieur Nixon, il va manquer lx dernier de=part, [' ]| a` moins de courir. [' ]| [' ]| Peut-e^tre, dit Madame Nixon, a <-t-> il voulu contrarier lx contro^leur, ou lx wattman, [' ]| [' ]| Mois on ne peut re^ver e^tre plus doux, dit Monsieur Nixon, plus inoffensif. Il [' ]| tendrait positivement lx autre joue, je en suis persuade=, si il en avait lx force. [' ]| [' ]| Peut-e^tre, dit Monsieur Hackett, a <-t-> il brusquement de=cide= de ne pas quitter lx [' ]| ville apre`s toutx, Entre lx terminus [' ]| [' ]| et ici il a eu lx temps de re=fle=chir. Puis ayant de=cide= que il vaut mieux apre`s toutx [' ]| ne pas quitter lx ville pour lx moment il fait arre^ter lx tram et descend, car a` quoi bon [' ]| continuer. [' ]| [' ]| Mais il a bel et bien continue=, dit Monsieur Nixon, il ne a pas rebrousse= chemin, il [' ]| a continue= vers lx gare. [' ]| [' ]| Peut-e^tre a <-t-> il pris lx chemin des e=coliers, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| Ou` habite <-t-> il? dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Il ne a pas de domicile fixe, que je sache, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Alors lx fait de continuer vers lx gare ne prouve rien. dit Madame Nixon. Il est [' ]| peut-e^tre a lx Ho^tel Quin a` lx heure que il est, plonge= dans lx sommeil. [' ]| [' ]| Avec en poche quatre shillings quatre, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Ou sur unx banc quelque part, dit Madame Nixon. Ou dans lx parc. Ou sur lx [' ]| terrain de football. Ou sur lx terrain de cricket. Ou sur lx courts de tennis. [' ]| [' ]| Ou sur lx boulingrin, dit Monsieur Nixon. @@@@@| [' ]| Je ne pense pas, dit Monsieur Hackett. Il descend du tram, re=solu a` ne pas quitter [' ]| lx ville apre`s toutx. Mais unx plus ample re=flexion lui [' ]| de=montre lx folie de unx telle [' ]| conduite. Cela expliquerait sx comportement apre`s que lx tram se fut remis en [' ]| route, le laissant la`. [' ]| [' ]| lx folie de quelle conduite? dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| De cette retraite pre=cipite=e, dit Monsieur Hackett, a` peine pris sx e=lan. [' ]| [' ]| Vous avez vu lx accoutrement? dit Madame Nixon. que est <-> ce que il avait sur lx te^te? [' ]| [' ]| sx chapeau, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| lx pense=e de quitter lx ville lui e=tait douloureuse, dit Monsieur Hackett, mais [' ]| celle de y rester ne l' e=tait pas moins. Il se dirige donc vers lx gare, souhaitant a` [' ]| demi manquer sx train. [' ]| [' ]| Vous avez peut-e^tre raison, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Sans courage pour prendre sur lui lx poids de unx de=cision, dit Monsieur Hackett, il [' ]| se en remet a` lx froide machinerie de unx relation temps-espace. [' ]| [' ]| Tre`s inge=nieux, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Et que est <-> ce qui lui a fait peur toutx de unx coup, dit Madame Nixon, a` votre avis? [' ]| [' ]| C^a ne peut pas e^tre lx de=placement a` proprement parler, dit Monsieur Hackett, [' ]| puisque vous me dites que ce est unx voyageur chevronne=. [' ]| [' ]| unx silence se ensuivit. [' ]| [' ]| Maintenant que je ai tire= c^a au clair, dit Monsieur Hackett, vous pourriez de=crire [' ]| votre ami avec unx peu plus de pre=cision. [' ]| [' ]| A` vrai dire je ne sais rien, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Mais vous devez bien savoir quelque chose, dit Monsieur Hackett. On ne la^che [' ]| pas cinq shillings a` unx ombre. Nationalite=, famille, lieu de naissance, confession, [' ]| profession, moyens de existence, signes particuliers, il est impossible que vous [' ]| soyez dans lx ignorance de toutx cela. [' ]| [' ]| Dans lx ignorance absolue, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett ne avait pas lu sx Eglogues pour rien. [' ]| [' ]| Il ne est cependant pas issu du roc, dit <-> il. [' ]| [' ]| Je vous dis que on ignore toutx, se e=cria Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| unx silence suivit ces mots rageurs, Monsieur Hackett les ressentant, Monsieur [' ]| Nixon se en repentant. [' ]| [' ]| Il a unx gros nez rouge, dit Monsieur Nixon enfin de mauvaise gra^ce. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett me=dita ce de=tail. [' ]| [' ]| Tu ne dors pas, mx che=rie? dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| lx sommeil me gagne, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| Voici quelqu'un que il vous semble connai^tre depuis toujours, dit Monsieur [' ]| Hackett, qui vous doit cinq shillings depuis sept ans, et toutx ce que vous trouvez a` [' ]| me dire ce est que il a unx gros nez rouge et pas de domicile fixe. Il [' ]| [' ]| se tut. Il reprit, Et que ce est unx voyageur chevronne=. Il se tut. Il reprit, Et que il [' ]| est [' ]| conside=rablement plus jeune que vous, e=tat a`vrai dire fort re=pandu. Il se tut. Il [' ]| reprit, Et que il est doux, lx ve=racite= me^me et par moments unx peu bizarre. Il leva lx [' ]| te^te et braqua sur lx visage de Monsieur Nixon unx regard plein de cole`re. Mais ce [' ]| regard plein de cole`re e=chappa a` Monsieur Nixon, car il regardait toutx autre chose. [' ]| [' ]| Peut-e^tre que il est temps de se trotter, dit <-> il, que en dis <-> tu, mx che=rie? [' ]| [' ]| Dans unx instant lx dernie`res fleurs seront englouties, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| Monsieur Nixon se leva. [' ]| [' ]| Voici quelqu'un que vous avez connu de aussi loin que il vous souvienne, dit [' ]| Monsieur Hackett, a` qui vous avez pre^te= cinq shillings il y a sept ans, que vous [' ]| reconnaissez du premier coup d'oeil a` unx distance conside=rable, dans lx obscurite=. [' ]| Vous dites que vous ignorez toutx de sx ante=ce=dents. je suis oblige= de vous croire. [' ]| [' ]| Rien ne vous y oblige, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Je choisis de vous croire, dit Monsieur Hackett. Et que vous soyez incapable de [' ]| dire ce que vous ne savez pas, je veux bien le croire aussi. ce est unx faiblesse des [' ]| plus re=pandues. [' ]| [' ]| Tetty, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Mais il y a certaines choses que vous devez savoir, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Par exemple, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Comment vous avez fait sx connaissance, dit Monsieur Hackett. En quelles [' ]| circonstances il vous a tape=. Ou` on peut le voir. [' ]| [' ]| que est <-> ce que c^a peut faire qui il est? dit Madame Nixon. Elle se leva. [' ]| [' ]| Prends mx bras, mx che`re, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Ou ce que il fait, dit Madame Nixon. Ou comment il vit. [' ]| [' ]| Ou de ou` il vient. Ou ou` il va. Ou de quoi il a lx air. que est <-> ce que c^a peut bien nous [' ]| faire, a` nous? [' ]| [' ]| Je me pose lx me^me question, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Comment je ai fait sx connaissance, dit Monsieur Nixon. Vraiment je ne me en [' ]| souviens pas plus que je ne me souviens avoir fait lx connaissance de mx pe`re. [' ]| [' ]| Seigneur, dit Monsieur Hackett, [' ]| [' ]| En quelles circonstances il me a tape=, dit Monsieur Nixon. unx jour je l' ai rencontre= [' ]| dans lx rue. Il avait unx pied nu. je oublie [' ]| lequel. Il me a pris a` lx e=cart et me a dit [' ]| que il [' ]| avait besoin de cinq shillings pour se acheter unx brodequin. Je ne pouvais pas [' ]| refuser. [' ]| [' ]| Mais on ne ache`te pas unx brodequin, se e=cria Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Peut-e^tre que il avait lx possibilite= de le faire faire sur mesure, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| Je ne en sais rien, dit Monsieur Nixon. Quant aux endroits ou` on peut le voir, on [' ]| peut le voir dans lx tue, allant et venant. Mais on ne le voit pas souvent. [' ]| [' ]| Il a fait lx universite= bien entendu, dit Madame Nixon. [' ]| [' ]| lx contraire me e=tonnerait, dit Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Monsieur et Madame Nixon se e=loigne`rent bras dessus bras dessous. Mais au bout [' ]| de quelques pas ils firent demi-tour. Monsieur Nixon se pencha et chuchota a` [' ]| lx oreille de Monsieur Hackett, Monsieur Nixon qui ne aimait pas que lx soleil se [' ]| couche sur lx moindre nuage de dissension. [' ]| [' ]| lx dive, dit Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Oh mx Dieu non, dit Monsieur Nixon, il ne boit que du lait. [' ]| [' ]| Du lait, se e=cria Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Me^me lx eau, dit Monsieur Nixon, jamais unx goutte. [' ]| [' ]| Eh ben, dit Monsieur Hackett, je vous suis oblige= je suppose. [' ]| [' ]| Monsieur et Madame Nixon se e=loigne`rent bras dessus bras dessous. Mais au bout [' ]| de quelques pas ils entendirent [' ]| [' ]| unx cri. Ils firent halte et pre^te`rent lx oreille. ce e=tait Monsieur Hackett qui criait, [' ]| dans lx nuit, Heureux de vous avoir rencontre=e, Madame Nisbet. [' ]| [' ]| Madame Nixon, serrant plus fort lx bras de Monsieur Nixon, cria en guise de [' ]| re=ponse, toutx lx bonheur est pour moi, Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Quoi? cria Monsieur Hackett. [' ]| [' ]| Elle dit que toutx lx bonheur est pour elle, cria Monsieur Nixon. [' ]| [' ]| Monsieur Hackett e=treignit de nouveau lx accoudoirs. Se tirant vivement en avant [' ]| et se laissant retomber de me^me en arrie`re, plusieurs fois de suite, il gratta lx cre^te [' ]| de sx brosse contre lx bas de lx traverse. Il leva [' ]| lx yeux vers lx horizon que il e=tait [' ]| sorti voir, que il avait si peu vu. Maintenant il faisait toutx a` fait noir. Oui, [' ]| maintenant lx ciel de lx ouest e=tait comme lx ciel de lx est, [' ]| lequel e=tait comme lx ciel du sud, lequel e=tait comme lx ciel du nord. [' ]| [' ]| Watt se heurta contre unx porteur qui roulait devant lui unx bidon de lait, Watt [' ]| tomba et sx chapeau et sx sacs se e=parpille`rent. lx porteur ne tomba pas, mais il [' ]| la^cha sx bidonqui retomba lourdement en porte-a`-faux, chancela avec fracas sur [' ]| sx base et finit par se immobiliser. Heureux hasard si il en fut, car si il e=tait retombe= [' ]| sur lx flanc, plein de lait que il e=tait peut-e^tre, alors qui sait lx lait aurait pu se [' ]| re=pandre a` flot sur lx quai, et jusque sur lx rails pour finalement se perdre, sous [' ]| lx convoi. [' ]| [' ]| Watt se ramassa, plus ou moins intact comme de habitude. [' ]| [' ]| Couillon de abruti, dit lx porteur. [' ]| [' ]| ce e=tait unx beau garc^on, quoique crasseux. E^tre porteur en gare et se tenir propre et [' ]| net, cela ne est pas chose facile, vu lx travail a` faire. [' ]| [' ]| Tu ne peux pas regarder ou` tu mets lx pieds? dit lx porteur. [' ]| [' ]| Watt ne se re=cria pas a cette extravagante suggestion [' ]| [' ]| la^che=e, soyons justes, dans lx feu de lx cole`re. Il se pencha pour ramasser sx [' ]| chapeau et sx sacs, mais se redressa sans l' avoir fait. Il ne se sentait pas libre de [' ]| se attaquer a` cette affaire tant que lx porteur ne aurait pas fini de l' injurier. [' ]| [' ]| Aussi muet que aveugle, dit lx porteur. [' ]| [' ]| Watt sourit, joignit lx mains, les leva devant sx poitrine et ne bougea plus. [' ]| [' ]| Watt avait observe= des gens en train de sourire et croyait savoir comment il fallait [' ]| se y prendre. Et il est vrai que lx sourire de Watt, quand il souriait, ressemblait [' ]| davantage a` unx sourire que a` unx bouche en coeur, par exemple, ou en cul de poule. [' ]| Mais lx sourire de Watt avait quelque chose de incomplet, il lui manquait unx petit [' ]| quelque chose, et ceux qui le voyaient pour lx premie`re fois, et lx plupart de ceux [' ]| qui le voyaient le voyaient pour lx premie`re fois, avaient souvent des doutes sur lx [' ]| nature exacte de lx expression vise=e. Pour beaucoup il ne se agissait que de unx simple [' ]| succion des dents. [' ]| [' ]| Watt ne abusait pas de ce sourire. [' ]| [' ]| sx effet sur lx porteur fut de lui sugge=rer des expressions infiniment plus [' ]| de=sobligeantes que toutx celles employe=es jusque-la`. Mais elles ne furent jamais [' ]| de=verse=es, par lui, sur Watt, car soudain lx porteur se saisit de sx bidon et fila en [' ]| le roulant devant lui. lx chef de gare, unx certain Monsieur Lowry, se avanc^ait. [' ]| [' ]| Cet incident e=tait de unx genre trop re=pandu pour e=veiller chez lx te=moins unx [' ]| inte=re^t [' ]| particulier. Mais il y avait la` des connaisseurs a` qui ne pouvait e=chapper [' ]| lx exceptionnelle qualite= de Watt, de sx entre=e, de sx chute, de sx re=tablissement [' ]| et de sx attitudes depuis. Ceux-la` e=taient contents. [' ]| [' ]| lx marchand de journaux e=tait du nombre. Il avait toutx vu du fond de sx nid [' ]| douillet de livres et de pe=riodiques. Mais maintenant que lx meilleur e=tait passe= il [' ]| sortit sur [' ]| [' ]| lx quai, avec lx intention de fermer sx kiosque, pour lx nuit. Il baissa donc et [' ]| verrouilla lx tablier de to^le ondule=e. de aspect exceptionnellement acerbe, il [' ]| semblait souffrir sans tre^ve de quelque mal mental, moral et peut-e^tre me^me [' ]| physique. sx casquette tirait lx oeil, a` cause sans doute du front blanc comme [' ]| neige et des boucles noires et moites dont elle e=tait lx aboutissement. Mais ce e=tait [' ]| toujours sur lx bouche ame`re que revenait se fixer lx regard et de la`, [' ]| enfin, rapidement, que il se e=levait vers lx suite. lx moustache, re=ussie en tant que [' ]| telle, e=tait pour des raisons obscures sans inte=re^t. On gardait lx image de unx homme [' ]| dont ce e=tait lx propre, entre autres, de ne jamais quitter sx casquette, unx simple [' ]| casquette de drap bleu uni, avec visie`re et bouton. Car il ne quittait pas davantage [' ]| sx pinces a` bicyclette, de unx mode`le qui faisait sailli^t, vers lx exte=rieur, lx bas [' ]| du pantalon. Il e=tait petit et boitait effroyablement. unx fois en branle il avanc^ait [' ]| rapidement, dans unx de=chai^nement de ge=nuflexions avorte=es. [' ]| [' ]| Il ramassa lx chapeau de Watt et le lui rapporta, en disant, Votre chapeau, [' ]| Monsieur, je crois. [' ]| [' ]| Watt regarda lx chapeau. Se pouvait <-> il que ce fu^t la` sx chapeau? Il le mit sur sx [' ]| te^te. [' ]| [' ]| Mais voici que au bout du quai unx porte se ouvrit et que lx marchand de journaux [' ]| parut, poussant sx bicyclette, Il allait la porter en bas par lx longue rampe courbe [' ]| de lx escalier en pierre, puis pe=daler jusqu'a` lx maison. La` il ferait unx partie [' ]| de e=checs, entre grands mai^tres, dans lx manuel de Monsieur Staunton. lx [' ]| lendemain matin, par lx me^me escalier, il porterait sx bicyclette jusqu'au quai. [' ]| Elle pesait lourd, e=tant ce que on fait de mieux, comme bicyclette. Il aurait e=te= plus [' ]| simple de la laisser en bas. Mais il pre=fe=rait la savoir pre`s de lui. Cet homme [' ]| se appelait Evans. [' ]| [' ]| Watt ramassa sx sacs et monta dans lx train. Il ne choisit pas lx compartiment. Il [' ]| se trouvait e^tre vide. [' ]| [' ]| Sur lx quai lx porteur leur faisait faire lx navette, a` sx [' ]| [' ]| bidons, A` unx bout du quai il y avait unx groupe de bidons, a` lx autre unx autre. lx [' ]| porteur choisissait avec soin unx bidon dans lx un des groupes et le roulait jusqu'a` [' ]| lx autre. Puis il choisissait avec soin unx bidon dans lx autre groupe et le roulait [' ]| jusqu'a` lx un. Il trie lx bidons, dit Watt. Ou ce est peut-e^tre unx punition pour [' ]| de=sobe=issance. Ou pour quelque faute de service. [' ]| [' ]| Watt se assit lx dos a` lx locomotive qui biento^t, lx vapeur mise, trai^na hors de lx [' ]| gare lx longue suite de wagons. Watt pre=fe=rait de=ja` tourner lx dos a` sx [' ]| destination. [' ]| [' ]| Mais il ne e=tait pas alle= bien loin que, se sentant observe=, il leva lx yeux et vit [' ]| unx [' ]| gros monsieur assis dans lx coin diagonalement oppose= au sien. lx pieds de ce [' ]| monsieur reposaient en face de lui sur lx banquette en bois et lx mains dans lx [' ]| poches de sx manteau. lx compartiment ne e=tait donc pas aussi vide que Watt [' ]| l' avait d'abord suppose. [' ]| [' ]| Je me appelle Spiro, dit lx monsieur. [' ]| [' ]| Voila` enfin unx homme raisonnable. Il commenc^ait par lx essentiel et de la`, poussant [' ]| plus avant, traiterait des choses de moindre importance, lx une apre`s lx autre, avec [' ]| ordre et me=thode, [' ]| [' ]| Watt sourit. [' ]| [' ]| Sans vouloir vous offenser, dit Monsieur Spiro. [' ]| [' ]| lx sourire de Watt avait encore ceci de particulier, que il venait rarement seulx, mais [' ]| e=tait suivi peu apre`s de unx second, moins marque= certes. En quoi il ressemblait au [' ]| pet. Et il arrivait me^me parfois que unx troisie`me fu^t ne=cessaire, tre`s faible et [' ]| fugace, avant que lx visage pu^t retrouver sx se=re=nite=. Mais ce e=tait rate. Et Watt [' ]| ne [' ]| sourira plus de sito^t, sauf e=ve=nement impre=vu de nature a` le troubler. [' ]| [' ]| mx amis me appellent Dum, dit Monsieur Spiro, tant je suis vif et gai. D-U-M. [' ]| Anagramme de mud. [' ]| [' ]| <(1) Mot anglais signifiant a` peu pre`s boue.> [' ]| [' ]| Monsieur Spiro avait bu, mais pas plus que il ne aurait du^. je e=dite Crux, dit Monsieur [' ]| Spiro, mensuel catholique a` grande diffusion. Nous ne payons pas nos [' ]| collaborateurs, mais ils y trouvent de autres avantages. Nos petites annonces sont [' ]| extraordinaires. Nous maintenons lx tonsure hors de lx eau. Nos concours sont [' ]| charmants. lx temps sont durs, toutx lx vins sont a` baptiser. Nos concours. de unx [' ]| tournure pieuse ils font plus de bien que de mal. Exemple: Recomposez lx seize [' ]| lettres de lx Sainte Famille sous forme de question avec re=ponse. Solution [' ]| gagnante: Me re=jouis <-> je? Pssah! Autre exemple: Dites ce que vous savez de [' ]| lx adjuration, excommunication, male=diction et anathe=matisation foudroyante des [' ]| anguilles de Co^me, hurebers de Beaune, rats de Lyon, limaces de Macon, vers de [' ]| Co^me, sangsues de Lausanne et processionnaires de Valence. [' ]| [' ]| De=filaient de=ja` a` toutx allure, ble^mes sous lx feux du train, haies et fosse=s, [' ]| mais [' ]| seulement en apparence, car en fait ce e=tait lx train qui se mouvait, a` travers unx [' ]| terre a` jamais immobile. [' ]| [' ]| toutx en sachant ce que nous savons, dit Monsieur Spiro, nous ne avons pas lx fibre [' ]| partisane. Pour mx part je suis ne=o-thomiste a` mx heures et me en glorifie. Mais [' ]| pas au point de en e^tre ge^ne= dans mx histoires de cul. Podex non dextra sed [' ]| sinistra ~~ quelle mesquinerie. Nos colonnes sont ouvertes aux jobards de toutx [' ]| confessions et des libres penseurs figurent a`notre tableau de honneur. mx [' ]| contribution personnelle a` lx re=demption de appoint, unx Clysoir Spirituel pour lx [' ]| Constipe=s en De=votion, est si e=lastique, si flexible, que me^me unx Presbyte=rien [' ]| pourrait en profiter, sans douleur. Mais pourquoi vous ennuyer avec c^a, vous, unx [' ]| parfait inconnu. ce est que ce soir il faut que je parle, avec unx co-voyageur. Ou` [' ]| descendez <-> vous, Monsieur? [' ]| [' ]| Watt nomma lx endroit. [' ]| [' ]| Je vous demande pardon, dit Monsieur Spiro. [' ]| [' ]| Watt nomma lx endroit de nouveau. [' ]| [' ]| Alors il ne y a pas unx instant a` perdre, dit Monsieur Spiro. Il tira unx papier de sx [' ]| poche et lut: [' ]| [' ]| Lourdes [' ]| Hautes-Pyre=ne=es [' ]| France [' ]| [' ]| Monsieur [' ]| [' ]| unx rat, ou toutx autre petit animal, mange de unx hostie consacre=e. [' ]| 1. Inge=re <-t-> il lx Corps Re=el, oui ou non? [' ]| 2. Si non, que est devenu celui-ci? [' ]| 3. Si oui, que faire de celui-la`? [' ]| Veuillez agre=er etc. [' ]| Martin Ignatius MacKenzie [' ]| (Auteur du Samedi Soir de lx expert Comptable.) [' ]| [' ]| Et Monsieur Spiro de re=pondre a` ces questions, ce est <-> a` <-> dire de re=pondre a` lx [' ]| question un et de re=pondre a` lx question trois. Il le fit longuement, en citant saint [' ]| Bonaventure, Pierre Lombard, Alexandre de Hales, Sanchez, Suarez, Henno, Soto, [' ]| Diana, Concina et Dens, e=tant unx homme a` loisirs. Mais Watt ne entendait rien, a` [' ]| cause de autres voix qui allaient lui chantant, criant, disant, murmurant, des choses [' ]| incompre=hensibles, a` lx oreille. Ces voix, si elles ne lui e=taient pas connues, ne lui [' ]| e=taient pas inconnues non plus. Si bien que il ne se alarmait pas, outre mesure. [' ]| Tanto^t elles chantaient seulement, tanto^t criaient seulement, tanto^t disaient [' ]| seulement, tanto^t murmuraient seulement tanto^t chantaient et criaient, tanto^t [' ]| chantaient et disaient, tanto^t chantaient et murmuraient, tanto^t criaient et disaient, [' ]| tanto^t criaient et murmuraient, tanto^t disaient et murmuraient, tanto^t chantaient et [' ]| criaient et disaient, tanto^t chantaient et criaient et murmuraient, tanto^t criaient et [' ]| disaient et murmuraient, tanto^t chantaient et criaient et disaient et mur muraient, [' ]| [' ]| toutx ensemble, en me^me temps, comme alors, pour ne parler que de ces quatre [' ]| sortes de voix, car il y en avait de autres. Et tanto^t Watt comprenait toutx, et tanto^t [' ]| il comprenait beaucoup, et tanto^t il comprenait peu, et tanto^t il ne comprenait rien, [' ]| comme alors. [' ]| [' ]| Mais voici que lx champ de courses, surgissant avec sx belles barrie`res blanches [' ]| dans lx lumie`re impe=tueuse, avertit Watt que il approchait de sx but et que au [' ]| prochain arre^t du train il aurait a` le quitter. Il ne pouvait voir lx tribunes, [' ]| celle [' ]| de honneur, celle des socie=taires, celle du public, si vides aux couleurs [' ]| blanche et rouge, car elles e=taient trop loin. [' ]| [' ]| Il se mit donc en posture, sx sacs bien en main, de quitter lx train de`s lx arre^t [' ]| complet. [' ]| [' ]| Car unx fois Watt avait manque= cette station, et se e=tait vu emporter jusqu'a` lx [' ]| suivante, faute de avoir pris sx dispositions a`temps, pour pouvoir descendre de`s [' ]| lx arre^t du train. [' ]| [' ]| Car ce e=tait unx ligne si peu fre=quente=e, surtout a` cette heure tardive, ou` lx [' ]| me=canicien, lx chauffeur, lx contro^leur et lx personnel des stations toutx au long de [' ]| lx ligne anhe=laient vers leurs e=pouses, apre`s lx longues heures de continence, que [' ]| lx train a` peine arre^te= repartait de plus belle, comme unx balle qui rebondit. [' ]| [' ]| Pour mx part je le poursuivrais, dit Monsieur Spiro, si je e=tais su^r de le tenir, avec [' ]| toutx lx rigueur du droit canon. Il o^ta sx pieds de lx banquette. Il sortit lx te^te [' ]| par [' ]| lx portie`re. Et des de=crets pontificaux, cria <-t-> il. unx grande rafale le rejeta en [' ]| arrie`re. Il e=tait seulx, emporte= a` travers, lx nuit. [' ]| [' ]| lx lune e=tait maintenant leve=e. Elle ne e=tait pas leve=e de beaucoup, mais elle e=tait [' ]| leve=e. Elle e=tait de unx jaune nause=eux. sx plein depuis longtemps de=passe= elle [' ]| allait de=croissant, de=croissant. [' ]| [' ]| lx me=thode dont usait Watt pour avancer droit vers [' ]| [' ]| lx est, par exemple, consistait a` tourner lx buste autant que possible vers lx nord et [' ]| en me^me temps a` lancer lx jambe droite autant que possible vers lx sud, et puis a` [' ]| tourner lx buste autant que possible vers lx sud et en me^me temps a` lancer lx [' ]| jambe gauche autant que possible vers lx nord, et derechef a` tourner lx buste [' ]| autant que possible vers lx nord et a` lancer lx jambe droite autant que possible [' ]| vers lx sud, et puis a` tourner lx buste autant que possible vers lx sud et a` lancer lx [' ]| jambe gauche autant que possible vers lx nord, et ainsi de suite, inlassablement [' ]| sans halte ni tre^ve, jusqu'a` ce que il arriva^t a` destination, et pu^t se asseoir. [' ]| Ainsi, [' ]| debout tanto^t sur unx jambe, tanto^t sur lx autre, il progressait, tardigrade effre=ne=, [' ]| en [' ]| ligne droite. lx genoux, en ces occasions, ne pliaient pas. Ils l' auraient pu, mais [' ]| ne le faisaient pas. Pas de genoux plus aptes a` plier que ceux de Watt, quand ils [' ]| se y de=cidaient, il ne y avait rien a` reprocher aux genoux de Watt, comme il [' ]| apparai^tra peut-e^tre. Mais quand ils se promenaient ils ne pliaient pas, pour [' ]| quelque obscure raison. Ce nonobstant lx pieds se posaient, talons et plantes [' ]| ensemble, a`plat sur lx sol et ne le quittaient plus, pour lx voies inexplore=es de [' ]| lx air, que avec unx re=pugnance manifeste. lx bras se bornaient a` baller, dans unx [' ]| e=quipendance parfaite. [' ]| [' ]| A` Lady McCann, avanc^ant a` sx suite, il semblait ne avoir jamais vu, sur lx voie [' ]| publique, de mouvements aussi extraordinaires, et peu de femmes avaient de lx [' ]| voie publique unx expe=rience plus vaste que Lady McCann. que ils ne dussent rien [' ]| a` lx alcool se voyait a` leur re=gularite=, et a` ce que ils avaient de acharne=. Watt [' ]| avait lx titubation funambulesque. [' ]| [' ]| Encore plus que lx jambes lx te^te l' e=tonnait. Car lx mouvements des jambes [' ]| pouvaient se expliquer de plusieurs fac^ons. Et comme elle re=fle=chissait a` certaines [' ]| de ces fac^ons, dont lx mouvements des jambes pouvaient se expliquer, il lui revint [' ]| en me=moire lx vieille histoire dont elle se e=tait divertie [' ]| [' ]| fillette, lx vieille histoire des e=tudiants en me=decine et du monsieur qui marchait [' ]| devant eux, lx jambes raides et e=carte=es. Comme ils arrivaient a` sx hauteur, [' ]| Pardon Monsieur, dit lx un des e=tudiants, en levant sx casquette, mx ami que voici [' ]| soutient que ce est des he=morrhoi+des et moi je pre=tends que ce est unx simple [' ]| chaude-pisse. En ce cas, re=pondit lx Monsieur, nous nous sommes trompe=s toutx [' ]| lx trois, car moi je aurais jure= des vents sans plus. [' ]| [' ]| ce e=tait donc moins lx jambes qui intriguaient Lady McCann que lx te^te, que [' ]| chaque pas faisait tourner avec roideur, sur lx cou roide, sous lx chapeau melon, [' ]| de unx quart de cercle au moins. Ou` avait <-> elle bien pu lire que ainsi, de cote= et [' ]| de autre, lx ours tournent lx te^te, quand lx chiens les harce=lent. Chez Monsieur [' ]| Walpole peut-e^tre. [' ]| [' ]| Promeneuse peu rapide, par vieille habitude peut-e^tre, et a`cause de sx pieds [' ]| que elle avait vieux et tendres, ne=anmoins Lady McCann voyait toutx ces de=tails de [' ]| plus en plus nettement, a` chaque pas que elle faisait. Car ils allaient dans lx me^me [' ]| direction, Lady McCann et Watt. [' ]| [' ]| Femme peu timore=e, dans lx ensemble, gra^ce a` sx traditions, catholiques et [' ]| militaires, ne=anmoins Lady McCann jugea pre=fe=rable de se arre^ter et de attendre, [' ]| se appuyant sur sx ombrelle, que lx e=cart entre eux augmente. Ainsi, tanto^t arre^te=e, [' ]| tanto^t en marche, elle suivit a` unx distance prudente lx haute masse pie`tinante [' ]| jusqu'au portail de sx demeure. Arrive=e la`, fide`le a` lx esprit de sx ance^tres [' ]| royalistes, elle ramassa unx pierre et la jeta de toutx sx forces, qui sous [' ]| lx aiguillon de lx cole`re ne e=taient pas ne=gligeables, en direction de Watt. Et il faut [' ]| croire que Dieu, toujours favorable aux McCann de , guida sx bras, car lx [' ]| pierre se abattit sur lx chapeau de Watt et le projeta de sx te^te, au sol. Bonheur [' ]| providentiel si il en fut, pour lui aussi, car lx pierre se fu^t <-> elle abattue sur unx [' ]| oreille, ou sur lx nuque, comme si facilement elle l' aurait pu, comme a` si peu de [' ]| chose pre`s elle l' avait fait, alors qui sait unx blessure se fu^t ouverte pour [' ]| [' ]| ne plus jamais se refermer, plus jamais, jamais se refermer. Car Watt avait lx [' ]| cicatrice paresseuse et sx sang devait e^tre pauvre en . Et il avait beau la [' ]| panser matin et soir devant unx miroir, il gardait toujours, cinq ou six ans apre`s a` lx [' ]| hanche droite unx plaie suintante de origine traumatique. [' ]| [' ]| Hormis que il se arre^ta, et de=posa sx sacs, et ramassa sx chapeau, et le [' ]| remit sur sx te^te, et ramassa sx sacs, et se remit, apre`s deux ou trois faux de=parts, en [' ]| mouvement, Watt, fide`le a` sx re`gle, ne accusa pas davantage cette agression que si il [' ]| se e=tait agi de unx accident. ce e=tait la` [' ]| selon lui lx sagesse, a` savoir e=tancher, au [' ]| besoin, a` lx e=chappe=e, avec lx petit linge rouge [' ]| que il avait toujours dans sx poche, lx flot [' ]| de sang, ramasser ce qui e=tait tombe= et reprendre, aussi vite que possible, soit sx [' ]| chemin, soit sx pose, telle lx victime de unx simple contretemps. Mais a` cela il [' ]| ne avait aucun me=rite tant cette sagesse, a` force de se exercer, faisait partie de sx [' ]| nature. Et il se serait vu cracher dans lx oeil, pour prendre unx exemple simple, sans [' ]| en concevoir plus de ressentiment que envers sx bretelles lui pe=tant au dos, ou unx [' ]| bombe lui explosant au cul. @@@@@| [' ]| Mais il ne e=tait pas alle= bien loin que, pris de unx de=faillance il quitta lx haut de [' ]| lx route et se assit sur lx basco^te=, haut a` [' ]| cet endroit et borde= de unx e=paisse herbe [' ]| folle. Il savait, ce faisant, que il aurait de lx peine a` se relever, et il le faudrait, [' ]| et a` se remettre en route, et il le faudrait, Mais lx de=faillance, a` laquelle il [' ]| se attendait depuis quelque temps de=ja`, e=tait telle que il y ce=da et se installa sur [' ]| lx bord du bas-co^te=, sx chapeau rejete= en arrie`re, et sx sacs a` sx co^te=s, [' ]| et lx genoux remonte=s, et lx bras sur lx genoux, et lx te^te sur lx bras, lx [' ]| diverses parties du corps sont vraiment bien dispose=es, dans des moments pareils, [' ]| lx unes envers lx autres. Mais ce e=tait la` unx position qui ne pouvait longtemps [' ]| le satisfaire, dans lx air frisquet de lx nuit, et il ne tarda pas a` se e=tendre, [' ]| moitie= sur lx toutx, moitie= sur lx bas-co^te=. Sous lx nuque et sous lx [' ]| [' ]| paumes lointaines il sentait lx herbe frai^che et humide du bord du fosse=. Ainsi il [' ]| reposa unx petit moment, e=coutant lx petits bruits nocturnes dans lx baie derrie`re [' ]| lui, dans lx haie hors lui, les entendant avec plaisir, et au loin de autres bruits [' ]| nocturnes, comme en font lx chiens, par lx nuits de lune, au bout de leurs [' ]| chai^nes, et lx chauvessouris avec leurs petites ailes, et lx lourds oiseaux de jour [' ]| se mettant plus a` lx aise, et lx feuilles qui ne sont jamais au repos jusqu'a` ce que [' ]| lx hiver les couche dans unx tas pourrissant, et lx souffle qui ne est jamais tranquille. [' ]| Mais ce e=tait la` unx position que Watt, au bout de unx moment, ne put maintenir, et [' ]| une des raisons de cela e=tait peut-e^tre ceci, que il sentait lx lune l' inonder de sx [' ]| rayons a` pre=sent blanchissants, comme si il ne e=tait pas la`. Car si il e=tait deux [' ]| choses faites pour de=plaire a` Watt, lx une e=tait bien lx lune et lx autre e=tait bien lx [' ]| soleil. De sorte que, assurant solidement sx chapeau sur lx te^te, et se redressant a` moitie= [' ]| pour attraper sx sacs, il se laissa rouler dans lx fosse= et ne bougea plus, aplati sur [' ]| lx ventre, a`demi enseveli sous lx hautes herbes folles, lx digitales, lx hysope, lx [' ]| orties jolies, lx haute cigue+ lippue et autres fleurs et herbes sauvages amies des [' ]| fosse=s. Et ainsi aplati il perc^ut tre`s distinctement, venues de loin, du dehors, oui, [' ]| vraiment il aurait jure= du dehors, lx voix me=diocres en qualite= de unx choeur mixte [' ]| <1>. [' ]| [' ]| Mais de=ja` Watt e=tait las de ce fosse= et envisageait justement de le quitter quand lx [' ]| chant vint l' en empe^cher, Et une des raisons pour lesquelles Watt e=tait las de ce [' ]| fosse= e=tait peut-e^tre ceci, que lx terre, dont jusque-la` lx contours et lx odeur [' ]| indescriptible avaient e=te= masque=s par lx ve=ge=tation, maintenant l' envahissait, nue, [' ]| dure, sombre, puante. Et si il y avait deux choses faites pour de=gou^ter Watt, lx une [' ]| [' ]| <(1) Quelle e=tait lx musique de ce thre`ne? Enigme. Quelle e=tait, au moins,> [' ]| lx soprano? Myste`re.> [' ]| [' ]| e=tait bien lx terre, et lx autre e=tait bien lx ciel. De sorte que il rampa hors du [' ]| fosse=, sans oublier sx sacs, et reprit sx voyage, [' ]| avec moins de peine que il ne avait craint, [' ]| au point ou` celui-ci avait e=te= interrompu, par lx de=faillance. Cette dernie`re Watt [' ]| l' avait laisse=e, conjointement avec sx re=cent di^ner de lait de che`vre et de morue [' ]| bleue, dans lx fosse=, et ce e=tait avec confiance que maintenant il avanc^ait, au milieu [' ]| de lx toutx, avec confiance et avec crainte aussi, car lx chemine=es de lx maison [' ]| de Monsieur Knott e=taient en vue enfin, sous lx lune. [' ]| [' ]| lx maison e=tait dans lx obscurite=. [' ]| [' ]| Trouvant lx porte de devant ferme=e a` clef, Watt alla a` lx porte de derrie`re. Il lui [' ]| e=tait difficile de sonner, ou de frapper, car lx maison e=tait dans lx obscurite=. [' ]| [' ]| Trouvant lx porte de derrie`re ferme=e a` clef aussi, Watt retourna a` lx porte de [' ]| devant. [' ]| [' ]| Trouvant lx porte de devant ferme=e a` clef, toujours, Watt retourna a` lx porte de [' ]| derrie`re. [' ]| [' ]| Trouvant lx porte de derrie`re maintenant ouverte, oh pas toutx grande ouverte, [' ]| mais au loquet, comme on dit, Watt put entrer dans lx maison. [' ]| [' ]| Watt se e=tonna de trouver lx porte de derrie`re, si re=cemment ferme=e, maintenant [' ]| ouverte. A` cela deux explications lui vinrent a` lx esprit. lx premie`re e=tait ceci, que [' ]| sx science de lx porte ferme=e, si rarement prise en de=faut, l' avait e=te= en cette [' ]| occasion, et que lx porte de derrie`re, quand il l' avait trouve=e ferme=e a` clef, [' ]| ne e=tait [' ]| pas ferme=e a` clef, mais ouverte. Et lx seconde e=tait ceci, que lx porte de derrie`re, [' ]| quand il l' avait trouve=e ferme=e a` clef, e=tait ferme=e a` clef en effet, mais avait e=te= [' ]| par la`, suite ouverte, de lx inte=rieur, ou de lx exte=rieur, par quelqu'un, pendant que [' ]| Watt se escrimait a` faire lx navette, allant de lx porte de derrie`re a` lx porte de [' ]| devant, et de lx porte de devant a` lx porte de derrie`re, [' ]| [' ]| si il lui avait fallu choisir entre ces deux explications, Watt aurait sans doute choisi [' ]| lx seconde, comme e=tant lx plus belle. [' ]| [' ]| Car si quelqu'un avait ouvert lx porte, de lx inte=rieur, ou de lx exte=rieur, Watt [' ]| ne aurait <-> il pas vu unx lumie`re, ou entendu unx bruit? Ou lx porte avait <-> elle e=te= [' ]| ouverte, de lx inte=rieur, dans lx obscurite=, par quelque familier des lieux, chausse= de [' ]| pantoufles, ou en chaussettes, ou nu-pieds? Ou, de lx exte=rieur, par quelqu'un au jeu [' ]| de jambes si su^r que sx pas ne faisaient pas de bruit? Ou y avait <-> il eu bruit, y [' ]| avait <-> il eu lumie`re, sans que Watt entendi^t lx un sans que il vit lx autre? [' ]| [' ]| Ainsi Watt ne sut jamais comment il e=tait entre= dans lx maison de Monsieur [' ]| Knott. Il savait que il e=tait entre= par lx porte de derrie`re, mais il ne devait jamais [' ]| savoir, jamais jamais savoir, comment lx porte de derrie`re en e=tait venue a [' ]| se ouvrir. Et si lx porte de derrie`re ne se e=tait jamais ouverte, mais e=tait reste=e [' ]| ferme=e, alors qui sait Watt ne serait jamais entre= dans lx maison de Monsieur [' ]| Knott, mais aurait fait demi-tour, et regagne= lx gare, et pris lx premier train pour [' ]| lx ville. A` moins que il ne fu^t entre= par unx fene^tre. [' ]| [' ]| lx seuil de Monsieur Knott a` peine franchi Watt vit que lx maison e=tait moins [' ]| dans lx obscurite= que il ne l' avait d'abord suppose=, car unx lumie`re brillait dans lx [' ]| cuisine. [' ]| [' ]| Parvenu jusqu'a` cette lumie`re Watt se assit a` co^te= de elle, sur unx chaise. Il posa [' ]| sx sacs a` cote de lui, sur lx beau carrelage rouge, et il enleva sx chapeau, car il [' ]| e=tait arrive= a` destination, de=couvrant sx rares cheveux roux, et le posa sur lx table a` [' ]| co^te= de lui. Et c^a faisait unx tableau joli a` voir, lx cra^ne de Watt, et sx touffes [' ]| gris-roux, et lx carrelage rougeoyant par en dessous. [' ]| [' ]| Watt voyait, dans lx foyer du fourneau, lx cendres grises. Mais elles viraient au [' ]| rouge pa^le quand il masquait lx lampe, avec sx chapeau. lx fourneau e=tait [' ]| presque e=teint, mais pas toutx a` fait. unx poigne=e de copeaux secs et lx flammes [' ]| jailliraient, joyeuses en apparence, dans lx chemine=e, avec unx ronflement de orgue. [' ]| Ainsi Watt se affaira quelque temps, masquant lx lampe de moins en moins, de plus [' ]| [' ]| en plus, avec sx chapeau, regardant lx cendres virer gris, au rouge, au gris, au [' ]| rouge, dans lx foyer du fourneau. [' ]| [' ]| Watt se affairait tellement de lx sorte, a` faire aller et sx chapeau derrie`re lui, [' ]| que il ne vit, ni ne entendit, lx porte se ouvrir et unx [' ]| monsieur entrer. sx surprise fut donc [' ]| extre^me quand il leva lx yeux, de sx petit [' ]| jeu. Car c^a ne etait que c^a, que unx petit [' ]| jeu innocent, pour faire passer lx temps. [' ]| [' ]| Voici donc encore quelque chose que Watt ne saurait jamais, faute de pre^ter unx [' ]| attention suffisante a` ce qui se passait autour de lui. Non que il se agi^t de unx [' ]| connaissance pouvant apporter a` Watt lx moindre avantage, ou lx moindre [' ]| dommage, ou lui procurer lx moindre plaisir, ou lx moindre peine, loin de la`. Mais [' ]| toutx ces petits changements de sce`ne, lx petits gains, lx petites pertes, lx chose [' ]| ajoute=e, lx chose retire=e, lx lumie`re [' ]| donne=e, lx lumie`re reprise, lx e=cume de toutx ce [' ]| qui vient, reste et part, toutx ces riens offerts en vain a` lx heure, dire que il ne en [' ]| saurait jamais rien, rien de ce que ils avaient e=te=, aussi longtemps que il vivrait, ni [' ]| quands ils e=taient venus, ni comment, ni comment ce e=tait alors, compare= avec [' ]| avant, ni combien de temps ils e=taient reste=s, ni comment, ni ce que il y avait de [' ]| change= alors, ni quand ils e=taient partis, ni comment, ni comment ce e=tait alors, [' ]| compare= avec avant, avant que ils viennent, avant que ils partent. [' ]| [' ]| lx monsieur portait unx beau tablier montant de serge verte. Watt ne se rappelait [' ]| avoir jamais vu plus beau tablier. Devant il y avait unx vaste poche, ou cavite=, et [' ]| lx monsieur y tenait lx mains enfonce=es. Watt voyait lx menus remous de [' ]| lx e=toffe, comme insensiblement elle se enflait et se froissait, et comme soudain elle [' ]| se creusait, la` ou` elle se faisait pincer, entre pouce et index vraisemblablement, [' ]| car ce sont la` lx pinces. [' ]| [' ]| lx monsieur de=visagea Watt unx bon moment, avant de se en aller, sans unx mot [' ]| de explication. Alors Watt, faute de mieux, reprit sx petit jeu, avec lx couleurs. [' ]| Mais il ne [' ]| [' ]| tarda pas a` se en de=partit. Et lx raison de cela e=tait peut-e^tre ceci, que lx [' ]| cendres a` pre=sent ne viraient plus au rouge, mais restaient obstine=ment grises, me^me sous [' ]| je e=clairage lx plus faible. [' ]| [' ]| Ainsi se trouvant seulx, sans rien de particulier a` faire, Watt se mit lx index dans lx [' ]| nez, d'abord dans unx narine, ensuite dans lx autre. Mais il ne y avait pas de crou^tes [' ]| dans lx nez de Watt, ce soir-la`. [' ]| [' ]| Mais peu apre`s lx monsieur re=apparut, devant Watt. Il e=tait en tenue de voyage et [' ]| portait canne. Mais pas de chapeau sur sx te^te, pas de sac dans sx main. [' ]| [' ]| Avant de partir il fit lx bref expose= que voici. [' ]| [' ]| Ha! comme toutx me revient, bon Dieu! Cet oeil! Ce vide! Cette vigilance! Cette [' ]| lassitude! lx homme arrive. lx chemins obscurs [' ]| toutx derrie`re lui, toutx en lui, lx [' ]| longs chemins obscurs, dans sx te^te, sx flancs, sx mains, sx pieds, et lui assis [' ]| dans lx ombre vermeille, se curant lx nez, attendant lx aube. lx aube! lx soleil! lx [' ]| lumie`re! Ha! lx lents jours de azur pour sx te^te, sx flancs, et lx petits sentiers [' ]| pour sx pieds, toutx cette clarte= a` ta^ter et a` prendre. Par lx herbe lx petits [' ]| sentiers de mousse, aux vieilles racines osseuses, et lx arbres fiche=s en terre, et lx fleurs [' ]| fiche=es en terre, et lx fruits pendant a` terre, et lx papillons blancs exte=nue=s, [' ]| et lx oiseaux jamais lx me^mes filant se [' ]| cacher de lx aube au soir. Et toutx lx bruits ne [' ]| signifiant rien, Puis repos lx nuit dans lx maison tranquille, plus de routes, plus de [' ]| rues, on se couche pre`s de unx fene^tre se ouvrant sur lx refuge, lx petits bruits [' ]| arrivent qui ne re=clament rien, ne ordonnent rien, ne proposent rien, ne expliquent [' ]| rien, et lx bre`ve nuit ne`cessaire est to^t finie, et lx ciel bleu de nouveau sur toutx [' ]| lx endroits secrets ou` jamais personne ne vient, endroits secrets jamais lx me^mes, [' ]| mais toujours simples et indiffe=rents, purs endroits toujours, ou` se mouvoir ne est [' ]| ni aller ni venir, ou` e^tre se fait pre=sence si le=ge`re que ce est comme lx pre=sence [' ]| de rien. Comme je le sens de nouveau, toutx c^a, toutx c^a, apre`s [' ]| [' ]| si longtemps, la`, et la`, et dans mx mains, et dans mx yeux, comme unx visage [' ]| leve=, unx visage offert, toutx confiance et innocence et candeur, toutx lx vieilles [' ]| souillures et peurs et faiblesses offertes, pour e^tre lave=es et pardonne=es! Ha! Ou [' ]| ne l' ai <-> je jamais senti jusqu'a` maintenant, maintenant que il ne y a plus lieu. [' ]| Me=tonnerait pas. toutx pardonne= et gue=ri. Pour toujours. Dans unx moment. [' ]| Demain. Six, cinq, quatre heures encore, du vieux noir, du vieux poids, les sentir [' ]| qui ce`dent. Car on y est, on y reste. Ha! toutx lx chemins menaient ici, toutx lx [' ]| de=tours, lx escaliers sans paliers ou` lx on se visse a` mort, agrippe= a` lx rampe, [' ]| comptant lx marches, lx fie`vre des chemins lx plus courts sous lx longues [' ]| housses du ciel, lx routes loin de toutx ou` vos morts marchent a` vos co^te=s, sur lx [' ]| galets nocturnes chaque fois pour lx dernie`re lx demi-tour vers lx feux du bourg, [' ]| lx rendez-vous tenus et lx rendez-vous manque=s, toutx lx de=lices du va-et-vient [' ]| urbain et rural, toutx lx exitus et redditus, boucle=s et acheve=s. toutx menait ici, a` [' ]| cette pe`nombre ou` unx homme de a^ge mu^r, lx cul sur unx chaise, se masturbe lx [' ]| blair en attendant que lx premie`re aube se le`ve. Car il va sans dire que il ne connai^t [' ]| pas encore lx lieux. Au point que il ne en revient pas, et ne en reviendra jamais, ayant [' ]| trouve= lx alentours de avoir su trouver lx grille, et ayant trouve= lx grille de avoir [' ]| su trouver lx porte, et ayant trouve= lx porte de avoir su lx franchir. que a` cela ne [' ]| tienne, [' ]| il est content. Non. ne exage=rons rien. Il ne est pas me=content. Car il sait que il est [' ]| a` lx place que il faut, enfin. Et il sait [' ]| que il est lx homme que il faut, enfin. A` unx autre [' ]| place serait toujours lx homme que il ne faut pas, et pour unx autre homme, oui, pour [' ]| unx autre homme, ce serait encore lx place que il ne faut pas. Mais lui e=tant tel que il [' ]| est devenu et lx place e=tant telle que elle fut faite, lx accord est parfait. Et il le [' ]| sait. Non. Gardons lx mesure. Il le sent. Irre=cusables, lx sensations de harmonie, lx [' ]| pre=monitions de harmonie proche, quand toutx lx hors lui sera lui, lx fleurs [' ]| lx fleurs [' ]| [' ]| que en lui il est, lx ciel lx ciel qui en [' ]| lui les e=claire, lx terre foule=e lx terre qui [' ]| foule et chaque rumeur lx e=cho de lx sienne. Lorsqu'en unx mot il sera a` sx centre enfin, [' ]| apre`s tant de anne=es fastidieuses passe=es a` se accrocher au pe=rime`tre. Ces premie`res [' ]| impressions, si che`rement gagne=es, sont sans conteste de=licieuses. Quel sentiment [' ]| de se=curite=! Ce sont des transports auxquels peu e=chappent, tant lx nature est [' ]| souple de unx part, et lx homme de lx autre. De quelles couleurs brillent soudain [' ]| e=preuves et fautes anciennes, vues dans leur nouvelle, leur vraie perspective, [' ]| simples stations sur lx chemin de ici! Ha! toutx est rachete=, largement. Car lx voila` [' ]| arrive=. Il ose me^me o^ter sx chapeau, et de=poser sx sacs, sans appre=hension. [' ]| Rendez <-> vous compte! Il o^te sx chapeau sans appre=hension, de=boutonne sx [' ]| manteau, se assied et se offre toutx pur et grand ouvert aux longues joies de e^tre [' ]| lui-me^me, comme unx cuvette a` unx vomissement. Oh pas dans lx oisivete=. Car il y a a` [' ]| faire aire. ce est c^a qui est si exquis. Ayant toutx sx vie balance= entre lx tourments [' ]| de unx torpeur de surface et lx affres de lx effort de=sinte=resse= il se trouve enfin [' ]| dans unx situation ou` ne rien faire de fac^on exclusive serait unx acte de lx plus haute [' ]| valeur et signification. Et que se passe <-t-> il? Pour lx premie`re fois, depuis que dans [' ]| lx angoisse et lx de=gou^t il soulagea sx me`re de sx lait, il se voit assigner des [' ]| ta^ches pre=cises de unx indiscutable utilite=. [' ]| ne est <-> ce pas charmant? Mais sx regret, sx [' ]| indignation, sont de courte dure=e, et disparaissent en ge=ne=ral au bout du troisie`me [' ]| ou quatrie`me mois. de ou` cela? Du fait de lx nature du travail a` accomplir, de unx [' ]| fe=condite= peu commune, et du fait aussi que il finit par comprendre que il travaille [' ]| non seulement pour lx personne de Monsieur Knott, et pour lx maison de [' ]| Monsieur Knott, mais aussi, voire surtout, pour lui-me^me, afin que il puisse durer, [' ]| tel que il est, a` lx endroit ou` il est, et que lx endroit, tel que il est, puisse durer [' ]| autour de lui. Incapables de re=sister a` ces conside=rations e=mollientes, sx [' ]| regrets, vifs [' ]| [' ]| au de=but, fondent enfin, fondent toutx a` fait, et se dissipent, doucement, dans lx [' ]| ce=le`bre conviction que toutx est bien ou, toutx au moins, pour Je mieux. sx [' ]| indignation subit unx re=duction semblable et ce est calme et joyeux enfin que il [' ]| vaque a` sx travail, calme et joyeux que il pe`le lx pomme de terre et vide lx vase de [' ]| nuit, calme et joyeux que il perc^oit et est perc^u. Tant que c^a dure. Car vient lx jour [' ]| ou` il dit, Ne suis <-> je pas unx peu de=traque=, aujourd'hui? Non que il se sente de=traque=, [' ]| au contraire, il se sent si possible encore plus en train que a` lx ordinaire. Ha! Il se [' ]| sent si possible encore plus en train que a` lx ordinaire et il se demande si il ne est pas [' ]| peut-e^tre unx peu patraque. lx imbe=cile. Il ne a rien appris. Rien. Pardonnez mx [' ]| ve=he=mence. Mais ce est unx jour terrible (re=trospectivement), lx jour ou` lx horreur de [' ]| ce qui se est passe= le re=duit a` lx ignoble expe=dient de examiner sx langue dans unx [' ]| glace, sx langue plus rose que jamais, dans unx bouche plus que jamais frai^che [' ]| ce e=tait unx mardi apre`s-midi, au mois de octobre, unx belle apre`s-midi de octobre. [' ]| je e=tais assis sur lx marche, dans lx cour, je regardais lx lumie`re, sur lx mur. [' ]| je e=tais au soleil, lx mur e=tait au soleil. je e=tais lx soleil, inutile de ajouter, [' ]| et lx mur, et lx marche, et lx cour, et lx moment de lx anne=e, et lx moment [' ]| de lx journe=e, et je en passe. E^tre assis ainsi, au cher point de convergence [' ]| de sx trajets, en soi-me^me, avec soi-me^me, ce est la` je pense sans contredit [' ]| unx fac^on pas plus mauvaise que unx autre, et meilleure que certaines, de [' ]| filer unx instant de loisir. toutx en tirant sur mx pipe, qui cet apre`s-midi [' ]| e=tait aussi large et plate que unx spatule de apothicaire, je sentis mx [' ]| poitrine se gonfler, comme celle sauf erreur du pe=lican. [' ]| De joie? Eh bien non, peut-e^tre pas exactement de joie. Car lx changement dont je [' ]| parle ne avait pas encore eu lieu. Tel unx hymen elle se interposait toujours, lx chose [' ]| sur lx point de e^tre change=e, entre moi et toutx lx horreur oublie=es de lx joie. [' ]| Mais ne nous attardons pas sur mx poitrine. Regardez <-> la maintenant ~~ putains de [' ]| boutons! ~~ [' ]| [' ]| aussi plate et ~~ ai+e! ~~ aussi creuse que unx tambourin. Vous avez vu? Vous avez [' ]| entendu? Aucune importance. Ou` en etais <-> je? lx changement. En quoi consistait <-> il? [' ]| Difficile a dire. Quelque chose glissa. Me voila` assis, chaud et clair, toutx a` mx [' ]| pipe 'a` tabac et au mur chaud et clair, quand soudain quelque part il glissa quelque [' ]| chose, unx petit quelque chose, unx infime quelque chose. Glisse ~~ isse ~~ isse ~~ [' ]| STOP. je espe`re que ce est clair. Il y a unx [' ]| grande alpe de sable, haute de unx centaine [' ]| de me`tres, entre lx pins et lx oce=an, et la` dans lx chaude nuit sans lune, quand [' ]| personne ne voit, personne n e=coute, par infimes paquets de deux ou trois millions [' ]| lx grains glissent, toutx ensemble, unx petit glissement de deux ou trois millime`tres [' ]| peut-e^tre, puis se arre^tent, toutx ensemble, pas un en moins, [' ]| et ce est toutx, ce est toutx [' ]| pour cette nuit, et peut-e^tre pour toujours ce est toutx, car au matin avec lx soleil unx [' ]| petit vent de mer peut se lever et les disperser tre`s loin lx uns des autres, ou unx [' ]| promeneur les e=parpiller du pied, cas moins probable. ce est ce genre de [' ]| glissement que je ressentis, ce mardi apre`s-midi, des millions de petites choses [' ]| se en allant toutx ensemble de leur vieille place dans unx nouvelle toutx a` co^te=, et [' ]| sournoisement, comme si ce e=tait de=fendu. Et je ne doute pas de avoir e=te= lx seulx [' ]| vivant a` se en apercevoir. De la` a` conclure que lx incident fut interne serait [' ]| te=me=raire, a` mx avis. Car mx ~~ comment dire? ~~ mx syste`me personnel [' ]| e=tait si distendu a` lx e=poque dont je parle que distinguer entre ce qui e=tait au-dedans [' ]| de lui et ce qui e=tait au-dehors de lui ne e=tait point facile. toutx ce qui se passait [' ]| se passait au-dedans de lui et en me^me temps toutx ce qui se passait se passait [' ]| au-dehors de lui. je espe`re que ce est net. [' ]| Je ne vis, inutile de ajouter, ni ne entendis lx [' ]| chose arriver, mais je la perc^us de unx perception si physique que en comparaison [' ]| lx impressions de unx enterre= vif a` Lisbonne, a` lx heure de gloire de Lisbonne, [' ]| semblent unx froide et artificielle construction de lx entendement. lx soleil sur lx [' ]| mur, puisqu' il est question [' ]| [' ]| du soleil sur lx mur, subit en me^me temps unx transformation foudroyante et je ose [' ]| dire radicale. ce e=tait toujours lx me^me soleil, lx me^me mur, ou si peu vieillis que on [' ]| peut sans danger ne=gliger lx diffe=rence, mais si change=s que je me sentis [' ]| transporte=, en unx tournemain, dans unx toutx autre cour, et dans unx toutx autre [' ]| saison, dans unx pays inconnu. Simultane=ment mx pipe a` tabac, puisque je ne [' ]| mangeais pas unx banane, cessa a` tel point de e^tre lx soulas auquel je me e=tais fait, [' ]| que je l' o^tai de mx bouche, craignant de avoir affaire a` unx thermome`tre minute, ou [' ]| a` unx tire-langue de e=pileptique. @@@@@| [' ]| Et mx poitrine, ou` je venais de sentir presque [' ]| frissonner lx plumes, du de=licieux frissonnement propre aux plumes de poitrine, [' ]| se affaissa pour redevenir lx concavite= creuse et osseuse dont mx cher tuteur disait [' ]| que elle lui rappelait Cre=cy. Car sternum et colonne, petit merdeux de=ja` je les avais [' ]| concentriques. ce est alors que dans mx [' ]| de=sarroi je eus lx faiblesse de appeler a` mx [' ]| secours unx constipation tenace de frai^che date, corse=e de inappe=tence. Mais en [' ]| quoi consistait lx changement? que est <-> ce qui e=tait change=, et comment? Ce qui [' ]| e=tait change=, si je suis bien renseigne=, e=tait lx sentiment que unx changement avait [' ]| eu lieu autre que unx simple changement de degre=. Ce qui e=tait change= e=tait [' ]| lx existence hors lx e=chelle. Ne descends pas par lx e=chelle, Ifor, je l' ai enlefe=e. [' ]| ce est la`, je ai lx honneur de vous [' ]| l' apprendre, lx me=tamorphose a` rebours. lx Laurier en [' ]| Daphne=. lx chose de toujours la` de nouveau ou` elle ne avait cesse= de e^tre, Comme [' ]| lorsqu' unx homme, ayant enfin trouve= ce que il cherchait, unx femme par exemple, [' ]| ou unx ami, se en voit de=posse=de=, ou se rend compte de ce que ce est. Et rien ne sert [' ]| pourtant de ne pas chercher, de ne pas vouloir, car lorsqu' on cesse de chercher, [' ]| alors on commence a` trouver, et lorsqu' on cesse de vouloir, alors lx vie commence [' ]| a` vous entonner sx ragou^t de charogne jusqu'a` ce que on de=gueule, et puis lx [' ]| de=gueulis par-dessus jusqu'a` ce que on de=gueule lx de=gueulis, et puis lx de=gueulis [' ]| de=gueule= jusqu'a` ce que on [' ]| [' ]| commence a` y prendre gou^t. lx glouton naufrage=, lx ivrogne dans lx de=sert, lx [' ]| luxurieux en prison, voila` lx bienheureux. Avoir faim, soif et envie furieuses, [' ]| chaque jour de nouveau et chaque jour en vain, de lx vieille bouffe, de lx vieille [' ]| bibine, de lx vieille fesse, ce est la` que nous touchons de plus pre`s a` lx fe=licite=, [' ]| la` lx nouveau Portique et lx toutx dernier jardin. Je vous file [' ]| lx tuyau pour ce que il vaut. [' ]| Mais de ou` ce sentiment que unx changement avait eu lieu autre que unx simple [' ]| changement de degre=? Et a` quelle proble=matique re=alite= correspondait <-> il? Et a` [' ]| quelles forces attribuer lx me=rite de sx suppression? Voila` des questions dont, [' ]| avec de lx patience, on pourrait aise=ment extraire celles qui se ensuivent et ainsi [' ]| descendre, ou monter, e=chelon par e=chelon, toutx lx nuit, jusqu'a` lx aube. [' ]| Malheureusement je ai des renseignements de ordre pratique a transmettre, [' ]| autrement dit unx dette a` payer, ou unx compte a` re=gler, avant de partir. De cette [' ]| pre=sence donc je ne dirai que ceci, sans chercher a savoir de ou` elle est venue, ou` [' ]| elle est partie, que a` mx avis elle ne e=tait pas illusion, tant que elle dura, cette [' ]| pre=sence dehors, cette pre=sence dedans, cette pre=sence entre, de ce 'qui ne existait [' ]| pas. Ceci dit que on me les coupe si je arrive a` comprendre ce que elle pouvait bien [' ]| e^tre de autre. Mais toutx cela et lx reste, ha! lx reste, vous en jugerez vous-me=me, [' ]| votre heure venue, ou pluto^t vous ne en jugerez rien, a` en croire cette de=gaine. Car [' ]| ne vous faites pas de illusions, loin de moi lx suggestion que ce qui me est arrive= [' ]| a`moi, ce qui me arrive a` moi, doive force=ment vous arriver a` vous, ou que ce qui [' ]| vous arrive a` vous, ce qui vous arrivera a` vous, me soit force=ment arrive= a` moi, ou [' ]| pluto^t si c^a vous arrive, si c^a me est arrive=, que il y ait lx moindre chance de le [' ]| voir admis. Car a`vrai dire lx me^mes choses nous arrivent a` toutx, surtout a` des [' ]| hommes dans notre situation, on se demande laquelle, si seulement nous [' ]| daignions le savoir. Mais me voila` pire que Monsieur Ash, vague connaissance de [' ]| nague`re. unx soir je tombe sur lui sur Westminster Bridge, Rafales de [' ]| [' ]| vent. Rafales de neige. Signede te^te a` lx avenant. En vain. me empoignant de unx [' ]| main il retira de lx autre, avec sx dents, deux vastes mitaines de peau, de=noua sx [' ]| e=paisse e=charpe de laine, de=fit vivement et e=carta lx un apre`s lx autre sx pardessus, [' ]| sx douillette, sx veste, sx deux gilets, [' ]| sx chemise, sx flanelle et sx tricot, attrapa [' ]| unx e=tui en chamois suspendu a` sx cou en compagnie du crucifix de rigueur, en fit [' ]| glisser unx demi-savonnette en acier inoxydable, fit jouer lx couvercle, l' approcha [' ]| de sx yeux ( lx nuit tombait), refit lx toutx en sens inverse, retrouva sx forme [' ]| primitive, dit, Cinq heures dix-sept minutes exactement aussi vrai que Dieu me [' ]| voit, hommages a` Madame (je ne en ai jamais eu), la^cha mx bras, souleva sx [' ]| chapeau et fila. unx instant plus tard Big Ben ( ce est bien lx nom?) sonna lx six [' ]| heures. ce est la` a` mx avis lx type me^me de [' ]| toutx renseignement de ou` que il vienne, [' ]| que il soit volontaire ou que il soit sollicite=. Si vous voulez unx pierre demandez du [' ]| pain. Si vous voulez du pain demandez du ga^teau. Cet Ash e=tait ce que avec [' ]| re=ve=rence on appelait de mx jours sous-aide de sous-chef de bureau a` lx Marine [' ]| et avec c^a pe=tri de qualite=s, bref unx vermine comme on en voit partout. Il est [' ]| mort lx semaine d'apre`s de e=puisement pre=coce, oint et absous, laissant sx [' ]| demi-savonnette a` sx blanchisseuse. Personnellement bien, su^r je de=plore toutx. Pas unx [' ]| mot, pas unx joie, pas unx acte, pas [' ]| unx voix, pas unx pense=e, pas unx pleur, pas unx [' ]| doute, pas unx peur, pas unx oui, pas unx non, [' ]| pas unx cul, pas unx con, pas unx soif, [' ]| pas unx peine, pas unx rire, pas unx haine, pas unx nom, pas unx face, nulle heure, [' ]| nulle place, que Je ne de=plore ame`rement. unx ordure de bout en bout. Et [' ]| cependant quand je ai passe= mx Fellowship, assis du matin au soir, sans ce clou a` [' ]| lx selle... lx reste, unx ordure. lx trognes du mardi, lx rognes du mercredi, lx [' ]| rages du jeudi, lx grognes du vendredi, lx cuites du samedi, lx sommeils du [' ]| dimanche, lx re=veils du lundi, lx re=veils du lundi. lx coups, lx coups, de pied, [' ]| de gueule, pan [' ]| [' ]| paf! pitie=! ai+e! ai+e! pitie=! paf! pan! lx coups, lx coups, de gra^ce jamais. Et [' ]| cette pauvre vieille pouilleuse de vieille terre, lx mienne et celle de mx pe`re et de mx [' ]| me`re et du pe`re de mx pe`re et de lx me`re de mx me`re et de lx me`re de mx pe`re [' ]| et du pe`re de mx me`re et du pe`re de lx me`re de mx pe`re et de lx me`re du pe`re & [' ]| mx me`re et de lx me`re de lx me`re de mx pe`re et du pe`re du pe`re de mx me`re et [' ]| de lx me`re du pe`re de mx pe`re et du pe`re de lx me`re de mx me`re et du pe`re du [' ]| pe`re de mx pe`re et de lx me`re de lx me`re de mx me`re et des pe`res et me`res [' ]| de autres infortune=s et des pe`res de leurs pe`res et des me`res de leurs me`res et des [' ]| me`res de leurs pe`res et des pe`res de leurs me`res et des pe`res des me`res de leurs [' ]| pe`res et des me`res des pe`res de leurs me`res et des me`res des me`res de leurs pe`res [' ]| et des pe`res des pe`res de leurs me`res et des me`res des pe`res de leurs pe`res et des [' ]| pe`res des me`res de leurs me`res et des pe`res des pe`res de leurs pe`res et des me`res [' ]| des me`res de leurs me`res. unx immondice. lx crocus et lx me=le`ze qui reverdit [' ]| unx semaine avant lx autres et lx pa^turages rouges de succulents placentas de [' ]| brebis et lx longs jours de e=te= et lx foin fauche= de frais et lx ramier lx matin et [' ]| lx coucou lx apre`s-midi et lx ra^le des [' ]| ble=s lx soir et lx gue^pes dans lx confiture et [' ]| lx odeur des ajoncs et lx vue des ajoncs et lx pommes qui tombent et lx enfants [' ]| qui marchent dans lx feuilles mortes et lx me=le`ze qui rejaunit unx semaine avant [' ]| lx autres et lx cha^taignes qui tombent et lx hurlement du vent et lx mer qui se [' ]| brise par-dessus lx jete=e et lx premiers feux et lx sabots sur lx route et lx facteur [' ]| poitrinaire qui siffle Roses de Picardie et lx lampe a` petrole en haut de sx [' ]| lampadaire et naturellement lx neige et bien su^r lx gre`le et vous pensez bien lx [' ]| gadoue et toutx lx quatre ans lx [' ]| de=ba^cle de fe=vrier et lx crocus et puis toutx lx [' ]| foutu trafic qui repart de plus belle. unx e=tron. Et si je pouvais toutx recommencer, [' ]| sachant ce que je sais maintenant, lx re=sultat serait lx me^me. Et si je pouvais [' ]| [' ]| recommencer unx seconde fois, sachant ce que je saurais alors, lx re=sultat serait lx [' ]| me^me. Et si je pouvais recommencer cent fois, sachant chaque fois unx peu plus [' ]| que lx fois de avant, lx re=sultat serait toujours lx me^me, et lx centie`me vie comme [' ]| lx premie`re, et lx cent vies comme unx seulx. unx chiasse. Mais a` ce train-la` on [' ]| perd ici lx nuit entie`re. [' ]| On perd ici lx nuit entie`re, [' ]| lx nuit entie`re on perd ici, [' ]| Ici. lx nuit entie`re on perd, [' ]| Entie`re ici on perd lx nuit. [' ]| On est silence, souffle, ombre, [' ]| lx nuit et lx ici que voici, [' ]| lx re=pit au bout de lx fuite, [' ]| En pleine fuite lx re=pit. [' ]| [' ]| Ha! Vous avez entendu? Dans lx mille. Ha! Merde! Rate=! Ha! Voila`. Ha! Ha! Ha! [' ]| mx rire, Monsieur ~~? [' ]| [' ]| Plai^t <-> il? Comme lx machine a` vapeur? Ha! mx rire, Monsieur Watt, pre=nom [' ]| perdu en route. Oui. De toutx lx rires qui a` proprement parler ne en sont pas, mais [' ]| rele`vent pluto^t de lx ululement, trois seulx [' ]| a` mx avis me=ritent que on se y arre^te, a [' ]| savoir lx amer, lx jaune et lx sans joie. Ils correspondent a` des ~~ comment dire? ~~ a` [' ]| unx excoriation progressive de lx entendement [' ]| et lx passage de lx un a` lx autre est lx [' ]| passage du moindre au plus, de lx infe=rieur au supe=rieur, de lx exte=rieur a` [' ]| lx inte=rieur, du grossier au subtil, de lx [' ]| matie`re a` lx forme. lx rire aujourd'hui sans joie [' ]| e=tait jaune nague`re, lx rire jaune aujourd'hui e=tait nague`re amer. Et lx rire aujourd'hui [' ]| amer? Aux larmes, Monsieur Watt, aux chaudes larmes, ne perdons pas de temps [' ]| avec c^a, ne perdons plus de temps avec c^a. Non vraiment. Ou` en e=tais <-> je? lx amer, [' ]| [' ]| lx jaune et lx ~~ ha! ~~ sans joie. lx rire amer rit de ce [' ]| qui ne est pas bon, ce est lx [' ]| rire e=thique. lx rire jaune rit de ce qui ne est pas vrai, ce est lx rire judiciaire. Pas [' ]| bon! Pas vrai! Enfin! Mais lx rire sans joie est lx rire noe=tique, par lx groin ~~ ha! [' ]| ~~ comme c^a, ce est lx rire des rires, lx risus purus <1>, lx rire qui rit du rire, [' ]| hommage e=bahi a` lx plaisanterie supre^me, bref lx rire qui rit ~~ silence si il vous [' ]| plait ce qui est malheureux. Personnellement bien su^r je de=plore toutx. toutx, toutx [' ]| et toutx. Par unx mot, pas unx ~~ mais c^a je l' ai de=ja` fait, non? Vous e^tes su^r? Bon. [' ]| Dans ce cas parlons pluto^t de mx sentiment actuel, qui ressemble a` se y [' ]| me=prendre au sentiment de tristesse, au point que je les confonds volontiers. Oui. [' ]| Quand je pense que cette heure est mx dernie`re sur terre chez Monsieur Knott, ou [' ]| je ai passe= tant de heures, tant de heures heureuses, tant de heures malheureuses et ~~ [' ]| ce qui est lx pire ~~ tant de heures ni heureuses ni malheureuses, et que de ici lx [' ]| chant du coq, ou au plus tard unx peu plus tard, mx petites jambes lasses doivent [' ]| me emporter loin de ici, tant bien que mal, loin de ici mx tronc encore plus las [' ]| que elles et mx te^te encore plus lasse que lui, loin loin de cet e=tat ou lieu ou` [' ]| depuis si longtemps je mettais mx espoirs, de leur pas lx meilleur, pas las a` pas las, lx [' ]| gros petit cul et lx ventre itou lourds et las loin de ici, et lx torse rabougri, et lx [' ]| pauvre petite te^te lourde et chauve qui ne semble tenir que a` unx fil, toujours plus [' ]| vite par lx air gris et a` chaque pasplus loin de ici, dans ne importe laquelle des trois [' ]| cent soixante directions offertes a` lx homme de=sespe=re= de agilite= moyenne, et [' ]| souvent je me retourne aveugle= par lx larmes ~~ ha! ~~ sans pour autant ralentir [' ]| mx carrie`re ~~ toutx unx programme! ~~ et ne ayant peut-e^tre que unx [' ]| seulx de=sir, celui de e^tre transforme= en statue de pierre, ou en pierre leve=e au milieu [' ]| [' ]| <(1) Locution latine signifiant a` peu pre`s rire (risus) pur (purus).> [' ]| [' ]| de unx champ, ou au flanc de lx montagne, assez belle pour que viennent l' admirer [' ]| lx ge=ne=rations a` venir et que viennent se y gratter lx herbivores a` venir, vaches, [' ]| chevaux, moutons et che`vres, et que veuillent bien pisser contre hommes et [' ]| chiens, et que viennent spe=culer lx savants dessus, et que viennent embellir de [' ]| slogans partisans et de graffiti obsce`nes lx coeurs ulce=re=s a` venir, et [' ]| que immortalisent de leurs noms inscrits dans unx coeur, avec lx date, lx amoureux [' ]| a` venir, et que vienne de temps en temps se appuyer contre, et se endormir, unx [' ]| homme solitaire, assis au soleil, en cas de soleil. ce est pourquoi je ai unx sentiment [' ]| qui a` toutx e=gards a` se y me=prendre ressemble au sentiment de tristesse, tristesse de [' ]| ce qui fut, est et sera, dans lx mesure bien su^r ou` cela me touche personnellement, [' ]| car avec lx soucis et ennuis de autrui pas question pour lx moment que je me casse [' ]| lx te^te qui semble de=ja` ne plus tenir que a` unx fil, sensation que pour unx type [' ]| intellectuel ~~ ha! ~~ comme moi je ose sans crainte de de=menti qualifier de [' ]| ge^nante entre toutx, de me^me que pour unx nature lascive par exemple se sentir [' ]| lx parties ne plus tenir que a` unx fil aurait a` coup su^r de quoi l' inquie=ter toutx [' ]| particulie`rement, et ainsi de suite selon lx tempe=rament de chacun. Oui, ces [' ]| instants ensemble nous ont change=s, vos instants et mx instants, si bien que non [' ]| seulement nous ne sommes plus lx me^mes a` pre=sent que lorsqu' ils se mirent ~~ [' ]| tic!tac!tic!tac! ~~ a` galoper, mais nous nous savons plus lx me^mes, et non [' ]| seulement nous nous savons plus lx me^mes mais nous savons en quoi nous ne [' ]| sommes plus lx me^mes, vous plus sage mais pas plus triste, moi plus triste mais [' ]| pas plus sage, car de sagesse je avais mx compte, tandis que a` lx tristesse on peut [' ]| toujours ajouter jusqu'a` ce que mort se ensuive, ne est <-> ce pas, comme a unx [' ]| collection de timbres-poste, ou de oeufs de oiseau, sans se en ressentir [' ]| particulie`rement, ne est <-> ce pas? Or lorsque quelqu'un prend lx place de quelqu'un [' ]| de autre, alors il y a peut-e^tre inte=re^t pour celui qui prend lx place a` avoir [' ]| quelques [' ]| [' ]| renseignements sur celui dont lx place est prise, quoique bien sur en me^me temps [' ]| de unx autre co^te= lx inverse ne soit pas force=ment vrai, je veux dire que celui dont lx [' ]| place est prise ne est gue`re bla^mable si il ne e=prouve pas beaucoup de inte=re^t pour [' ]| celui qui prend lx place. Souvent, je ai lx regret de le dire, cet inte=ressant rapport [' ]| se e=tablit par procuration. Prenons par exemple lx cas de deux bonnes a` toutx faire [' ]| (je dis bonnes a` toutx faire, mais vous voyez ce que je veux dire), lx une ayant vide= [' ]| avec fracas lx lieux vers lesquels lx autre se trai^ne et cela avec unx avance suffisante [' ]| pour exclure toutx possibilite= de intersection aussi bien devant lx maison que sur lx [' ]| chemin que fatalement elles doivent suivre, lx une pour se rapprocher, lx autre pour [' ]| se e=loigner, de lx arre^t soit du tram soit [' ]| de lx autobus, ou de lx gare, ou de lx station [' ]| soit de taxis soit de fiacres, ou du fond de unx taverne, ou des bords du canal. [' ]| Appelons maintenant lx premie`re Mary et Ann lx seconde ou, encore mieux, Ann [' ]| lx premie`re et lx seconde Mary, et supposons unx tierce personne, maitresse ou [' ]| mai^tre, car sans unx quelconque existence supe=rieure de cette nature lx existence de [' ]| lx bonne a` toutx faire, que elle se rapproche [' ]| du toutx a` faire, ou que elle se e=loigne du [' ]| toutx a` faire, ou que au coeur du toutx a` faire elle se tienne immobile, est [' ]| difficilement concevable. Alors cette tierce personne, de lx existence de laquelle [' ]| de=pendent lx existences de Ann et de Mary et dont lx existence aussi en unx sens si [' ]| lx on veut de=pend des existences de Mary et de Ann, dit a` Mary, non, dit a` Ann, car [' ]| Mary est de ores et de=ja` loin, dans lx tram, [' ]| lx autobus, lx train, lx taxi, lx fiacre, [' ]| lx taverne ou lx canal, dit donc a` Ann, Jane, lx matin quand Mary avait fini de faire [' ]| ceci, si tant est que Mary eu^t jamais fini de rien faire, elle se mettait a` faire [' ]| cela, ce est <-> a` <-> dire que elle se campait solidement dans [' ]| unx pose confortable et quasiment [' ]| verticale devant lx ta^che a` accomplir et demeurait ainsi a` ma^chonner paisiblement [' ]| oignons de Galles et pastilles de menthe a` tour de ro^le, je veux dire d'abord unx [' ]| oignon, [' ]| [' ]| puis unx pastille, puis unx autre oignon, puis unx autre pastille, puis unx autre [' ]| oignon, puis unx autre pastille, puis unx autre oignon, puis unx autre pastille, puis [' ]| unx autre oignon, puis unx autre pastille, puis unx autre oignon, puis unx autre [' ]| pastille, puis unx autre oignon, puis unx autre pastille, puis unx autre oignon, puis [' ]| unx autre pastille, puis unx autre oignon, puis unx autre pastille, et ainsi de suite, [' ]| pendant que peu a` peu se effac^ait de sx esprit, comme avec lx jour lx chime`res de [' ]| lx id, lx raison de sx pre=sence a` cet endroit, et que lx chiffon a` poussie`re, dont [' ]| jusque-la` elle avait si vaillamment supporte= lx fardeau, tombait de sx doigts, dans [' ]| lx poussie`re, ou` ayant aussito^t reve^tu lx couleur (gris) du milieu il disparaissait [' ]| jusqu'au printemps suivant. Il se perdait de lx sorte unx moyenne menstruelle de [' ]| vingt-six ou vingt-sept superbes chiffons a` poussie`re pure laine par lx faute de [' ]| notre Mary pendant sx dernie`re anne=e de service dans cette infortune=e maison. Or [' ]| quelles ont bien pu e^tre, ce est lx question que on se pose, lx fantaisies qui a` ce [' ]| point ravissaient Mary a` lx conscience de sx situation? Re^ves de unx travail moindre [' ]| et de gages plus e=leve=s? De=mangeaisons e=rotiques? Souvenirs de enfance? Malaise [' ]| me=nopausal? Deuil de unx e^tre cher ou parti pour unx destination inconnue? [' ]| Relecture par lx oeil de lx esprit de lx page hippique du jour? Prie`res pour unx a^me? [' ]| Elle ne e=tait pas femme a` se confier. Elle e=tait me^me, ou je me trompe fort, [' ]| oppose=e par principe a` toutx forme de conversation en tant que telle. Des [' ]| journe=es voire des semaines entie`res se e=coulaient. sans que jamais Mary l' ouvre [' ]| sinon pour y introduire sx cinq doigts solidement agrippes a` unx fragment de [' ]| nourriture, car aux classiques ve=hicules de lx ingestion, tels lx couteau, lx cuillere [' ]| et me^me lx fourchette, elle ne avait jamais pu s habituer malgre= sx excellentes [' ]| re=fe=rences. sx appe=tit, en revanche, e=tait toutx a` fait exceptionnel. Non que lx [' ]| nourriture absorbe=e par Mary, pour unx temps de=termine=, de=passa^t en volume [' ]| me ou en vitamines lx ration normale pour lx me^me [' ]| [' ]| pe=riode de unx personne saine, non. Mais sx appe=tit e=tait exceptionnel en ceci, [' ]| que il ne connaissait pas de tre^ve. L' e^tre normal mange, puis se repose unx certain [' ]| temps, puis mange de nouveau, puis se repose de nouveau, puis mange de [' ]| nouveau, puis se repose de nouveau, puis mange de nouveau, puis se repose de [' ]| nouveau, puis mange de nouveau, puis se repose de nouveau, puis mange de [' ]| nouveau, puis se repose de nouveau, et de cette fac^on, tanto^t mangeant et tanto^t [' ]| se en reposant, re=sout lx difficile proble`me de lx faim, et je ose ajouter de lx soif, [' ]| au mieux de sx moyens et selon lx e=tat de sx fortune. que il soit petit mangeur, moyen [' ]| mangeur, gros mangeur, ve=ge=tarien, naturiste, cannibale ou coprophage, que il [' ]| hale`te vers lx repas a` faire ou l' ayant fait se en repente ou lx deux, que il e=limine [' ]| bien ou que il e=limine mal, que il e=ructe, vomisse, pe`te ou de toutx autre manie`re ne [' ]| puisse ou ne daigne se contenir a` lx suite de [' ]| unx re=gime mal adapte=, de unx affliction [' ]| conge=nitale ou de mauvais plis pris de`s lx a^ge tendre, que il soit, Jane, dis <-> je, un de [' ]| ceux-la`, ou plusieurs, ou toutx re=unis, ou encore plus, ou que au contraire il ne en soit [' ]| aucun, mais toutx autre chose, comme c^a serait lx cas si par exemple il faisait lx [' ]| gre`ve de lx faim ou se trouvait frappe= de stupeur catatonique ou oblige= pour des [' ]| raisons connues seulx de sx conseillers me=dicaux de se tourner pour sx [' ]| sustentation vers lx clyste`re, il ne en reste pas moins vrai, et indiscutable, que il [' ]| proce`de par ce que nous appelons repas, que ils soient pris volontairement ou [' ]| involontairement, avec plaisir ou avec douleur, avec succe`s ou sans succe`s, par lx [' ]| bouche, par lx nez, par lx pores, par voie de sonde ou par derrie`re de bas en haut [' ]| a` lx aide de unx seringue peu importe, et que entre ces actes de nutrition sans lesquels [' ]| lx vie telle que ge=ne=ralement on l' entend serait en peine de se prolonger il [' ]| intervient des pe=riodes de repos ou de rela^che exemptes de toutx nourriture, si ce [' ]| ne est a` lx occasion e=ventuellement de temps en temps unx petit verre, casse-crou^te ou [' ]| morceau sur lx [' ]| [' ]| pouce qui sans e^tre indispensable s ne en sont pas moins lx bienvenus a` lx suite [' ]| de unx acce=le=ration impre=vue des e=changes me=taboliques due a` des circonstances [' ]| impre=visibles telles lx tierce= malheureux, lx naissance de unx enfant, lx remboursement [' ]| de unx dette, lx re=cupe=ration de [' ]| unx emprunt lx voix de lx conscience ou toutx [' ]| autre choc au grand sympathique ayant pour effet de de=clencher unx rue=e subite [' ]| de chyme, ou de chyle, ou des deux, vers lx bol a` demi dige=re= alors que avec unx [' ]| sage lenteur il se appre^te a` forcer lx passage vers lx sol avec sx lourde charge de vin [' ]| de Xe=re`s, soupe, bie`re, poisson, stout, viande, bie`re, le=gumes, dessert, fruits, [' ]| fromages, stout, anchois sur toast, bie`re, cafe= et be=ne=dictine par exemple, avale=s [' ]| voila` quelques heures a` peine de unx coeur le=ger aux probables accords de unx piano et [' ]| de unx violoncelle. Alors que Mary mangeait a` longeur de journe=e, ce est <-> a` <-> dire [' ]| depuis lx petit jour ou du moins depuis sx re=veil lequel, a` en juger par lx heure de [' ]| sx lever, ou pluto^t de sx premie`re apparition dans lx profondeurs de cette [' ]| malheureuse demeure, ne e=tait point pre=mature=, jusqu'a` tard dans lx nuit, car elle se [' ]| mettait au lit avec unx grande exactitude toutx lx soirs a` huit heures, laissant lx [' ]| vaisselle sale sur lx table, et sombrait aussito^t dans unx sommeil de plomb pour [' ]| peu que ces ronflements, dont on me a souvent entendu affirmer ne en avoir jamais [' ]| entendu de semblables, ne fussent pas feints, ce que pour mx part je me refuse a` [' ]| croire vu que ils se prolongeaient sans aucune baisse de sonorite= toutx lx nuit de ou` [' ]| je ai toutx lieu de croire que Mary, comme tant de femmes, dormait a` plat sur lx dos, [' ]| de=testable et dangereuse pratique a` mx avis, quoiqu' il y ait des moments bien su^r [' ]| ou` il est difficile pour ne pas dire impossible de faire autrement. Hem! Maintenant [' ]| en disant que Mary mangeait toutx lx journe=e, depuis lx moment ou` elle ouvrait [' ]| lx yeux lx matin jusqu'a` celui ou` lx sommeil [' ]| les lui fermait lx soir, je entends que a` [' ]| aucun instant pendant cette pe=riode lx bouche de Mary ne e=tait plus que a` moitie= [' ]| vide ou, [' ]| [' ]| si vous pre=fe=rez, moins que a` moitie= pleine, car a` lx habitude ge=ne=ralement rec^ue [' ]| de en finir avec unx bouche=e avant de entamer lx suivante Mary, en de=pit de sx [' ]| remarquables re=fe=rences, ne avait jamais pu se faire. Maintenant en disant que a` [' ]| aucun instant pendant lx heures de veille de Mary lx bouche de Mary ne e=tait plus [' ]| que a` moitie= vide ou moins que a` moitie= pleine je ne entends pas que elle e=tait [' ]| toujours lx un ou lx autre, car unx inspection approfondie et me^me superficielle l' aurait [' ]| re=ve=le=e, neuf fois sur dix, pleine a` de=border, ce qui e=claire de unx nouveau jour [' ]| lx indiffe=rence de Mary aux joies de lx conversation. Maintenant lorsque a` propos [' ]| de lx bouche de Mary je me sers de lx expression pleine a` de=border je ne entends pas [' ]| seulement que elle e=tait si pleine, lx neuf dixie`mes du temps, que elle menac^ait de [' ]| de=border, non, mais dans mx pense=e je vais plus loin et je affirme, sans crainte de [' ]| de=menti, que elle e=tait si pleine lx neuf dixie`mes du temps que elle de=bordait bel et [' ]| bien, unx peu partout dans cet inte=rieur de malheur. Et des traces de cette [' ]| exube=rance, sous lx forme de fragments mal ma^che=s de viande, fruits, pain, [' ]| le=gumes, noix et pa^tisserie, je en ai souvent trouve= dans des endroits aussi e=loigne=s [' ]| dans lx espace et de affectation aussi diverse que le re=duit a` charbon, lx jardin [' ]| de hiver, lx bar ame=ricain, lx oratoire, [' ]| lx cave, lx grenier, lx laiterie et, re=ve=rence [' ]| parler, lx water des domestiques ou` Mary passait plus de temps que unx e=tat [' ]| satisfaisant ou me^me tole=rable de lx appareil digestif ne semblait justifier, a moins [' ]| que il ne faille supposer que elle se enfermait [' ]| dans cet endroit a` lx recherche de unx peu [' ]| de air pur, de repos et de tranquillite=, car femme plus voue=e au repos et a` lx [' ]| tranquillite=, je le dis en pesant mx mots, je ne en ai jamais connu, ni [' ]| personnellement ni par oui+-dire. @@@@@| [' ]| Mais pour en revenir la` ou` nous l' avons laisse=e, je [' ]| la revois comme si ce e=tait hier, affale=e dans unx sorte de stupeur contre un des [' ]| murs dont abonde ce lamentable e=difice, lx longs cheveux gris et gras encadrant [' ]| dans leur capuce de me`ches scrofuleuses unx face [' ]| [' ]| ou pa^leur, langueur, faim, acne= crasse re=cente, chagrin imme=morial et poils [' ]| superflus semblent se disputer lx palme. Des lambeaux de dentelle durcie [' ]| se accrochent a` unx oreille. Sous lx tablier pisseux, copieusement encrou^te= de bave [' ]| se=che=e, deux de=pressions en entonnoir marquent lx place des seins et unx bosse [' ]| conique celle de lx abdomen. Entre de unx part unx grande poche ou sacoche, [' ]| contenant lx provisions de lx matine=e, habilement dissimule=e dans lx jupe [' ]| loqueteuse, et de lx autre lx bouche de Mary, lx mains de Mary courent avec unx [' ]| re=gularite= que je nhe=site pas a` comparer a` celle des bielles. A` lx instant me^me ou` [' ]| unx main enfonce, paume ouverte, entre lx ma^choires inlassables lx patate, [' ]| lx oignon, lx sandwich ou lx tarte, lx autre plonge dans lx poche et la` agrippe, [' ]| infailliblement selon lx ordre rec^u, lx tarte, lx sandwich, lx oignon ou lx patate. Et [' ]| lx une, descendant pour se remplir, croise lx autre qui remonte pour se vider, a` unx [' ]| point e=quidistant de leurs points de de=part, ou de arrive=e. Et a` part lx bras qui [' ]| volent, lx ma^choires qui broyent, lx gorge qui engloutit, pas unx muscle de Mary [' ]| ne bouge, et toutx la`-haut lx face comme perdue dans unx re^ve, ce qui peut vous [' ]| parai^tre e=trange, a` vous, Jane, mais, Jane, croyez <-> me en, je ne invente rien. [' ]| Maintenant pour ce qui est des membres infe=rieurs, hem, de Mary, dont a` mx [' ]| connaissance il ne a pas encore e=te= question, eh bien, croyez <-> moi si vous voulez, [' ]| hiver et e=te=... Hiver et e=te=. Et ainsi de suite. E=te=! Quand je serai mourant, [' ]| Monsieur Watt, derrie`re lx paravent rouge, vous savez, ce est peut-e^tre ce mot qui [' ]| se fera entendre, e=te=, et lx mots pour lx choses [' ]| de e=te=. Non que elles me a ent e=te= [' ]| spe=cialement che`res. Mais de aucuns appellent lx pre^tre et de autres lx longs jours [' ]| ou` lx soleil e=tait unx fardeau. ce e=tait lx e=te= quand je ai e=choue= ici. Et [' ]| maintenant je vais finir et vous ne entendrez plus mx voix, moins que nous nous retrouvions [' ]| ailleurs, ce qui vu lx e=tat probable de notre sante= est peu probable. Oui, je vais me [' ]| lever non, je ne suis pas assis, je vais me en aller, tel que [' ]| [' ]| vous me voyez, dans lx ve^tements ou` me voici debout devant vous, si on peut [' ]| appeler c^a debout, sans seulement unx brosse a` dents dans mx poche pour me [' ]| brosser lx dent, matin et soir, ni unx sou dans mx poche pour me payer unx brioche [' ]| contre lx soleil de midi, sans espoir, ni ami, ni projet, ni perspective, ni chapeau [' ]| sur mx te^te a` enlever devant ces messieurs-dames au grand coeur, et suivre lx alle=e [' ]| tant bien que mal jusqu'au portail, pour lx dernie`re fois, dans lx grisaille de lx aube, [' ]| et de=boucher ~~ adieu! ~~ sur lx dur chemin et de la` ~~ hop! ~~ sur lx dur [' ]| trottoir, et ainsi me en aller, de mx pas lx moins mauvais un deux du moins mal [' ]| que je pourrai, fro^lant de mx joue lx haie poussie=reuse de troe^nes mal taille=s, [' ]| toujours plus loin, plus bru^lant, plus faible, jusqu'a` ce que quelqu'un prenne pitie= [' ]| de moi, ou que Dieu ait compassion de moi, ou encore mieux lx deux, ou a` [' ]| de=faut que je tombe en pleine course et ne puisse me relever et sois appre=hende= [' ]| noir de mouches par unx bleu gardien de lx ordre, vous laissant ici a` mx place avec [' ]| devant vous toutx ce que je ai derrie`re moi et toutx ce que je ai devant moi ~~ ha! ~~ [' ]| toutx ce que je ai devant moi. ce e=tait [' ]| lx e=te=. Il y avait trois hommes dans lx maison: [' ]| lx mai^tre que nous appelons Monsieur Knott, comme vous le savez; unx serviteur [' ]| ancien nomme= Vincent, je crois bien; et unx serviteur moins ancien, entendre [' ]| seulement de acquisition plus re=cente, nomme= Walter si je ne me trompe. lx [' ]| premier est ici, dans sx lit, ou toutx au moins dans sx chambre. Mais lx second, je [' ]| veux dire Vincent, ne est plus ici, et lx raison de cela est ceci, que lorsque moi je [' ]| suis venu il est parti. Mais lx troisie`me, je veux dire Walter, ne est plus ici non plus, [' ]| et lx raison de cela est ceci, que lorsque Erskine est venu il est Parti, toutx comme [' ]| Vincent est parti quand moi je suis venu. Et moi, je veux dire Arsene, je ne suis [' ]| plus ici non plus, et lx raison de cela est ceci, que lorsque vous e^tes venu moi je [' ]| suis parti, toutx comme lorsque moi je suis venu Vincent est parti et que Walter est [' ]| parti quand Erskine est venu. [' ]| [' ]| Mais Erskine, je veux dire Pavant-dernier a` venir et lx prochain a` partir, Erskine [' ]| est toujours ici, endormi et loin de se douter de ce que lx nouveau jour lui re=serve, [' ]| je veux dire sx monte=e en grade et unx visage nouveau et lx fin en vue. Mais unx [' ]| autre soir va venir et lx ciel se vider de sx lumie`re et lx terre de sx couleurs et lx [' ]| porte se ouvrir sur lx vent ou lx [' ]| pluie ou lx gre=sil ou lx gre^le ou lx neige ou lx boue [' ]| ou lx tempe^te ou lx tie`des senteurs du calme e=te= ou lx calme de lx glace ou lx [' ]| terre qui se re=veille ou lx moisson sans unx souffle ou lx chute des feuilles dans lx [' ]| noir chacune de sx hauteur a` elle vers lx terre ou` elle touche seulx, jamais deux [' ]| feuilles en me^me temps, puis lx course a` ras lx terre, bre`ve de=bandade dans lx [' ]| noir, lx noires, lx rousses, lx jaunes, [' ]| lx grises, pour finir ensemble en tas, ici unx [' ]| tas et la` unx tas, ne ayant plus que a` e^tre foule=es par lx joyeuses bandes de garc^ons [' ]| et filles revenant de lx e=cole et de=ja` toutx aux joies a` venir de lx Toussaint et des [' ]| Tre=passe=s et de lx Noe+l et du Nouvel An ~~ ha! ~~ joyeux garc^ons et filles toutx [' ]| aux joies du joyeux Nouvel An, et plus que a` e^tre charge=es dans de vieilles [' ]| brouettes pour au printemps suivant servir de fumier aux pauvres, et unx homme [' ]| venir, prompt a` fermer lx porte derrie`re lui, et Erskine partir. Et unx autre nuit va [' ]| tomber et unx autre homme venir et Watt partir, Watt toutx frais venu, car lx venue [' ]| est dans lx ombre du de=part et lx de=part [' ]| est dans lx ombre de lx venue, voila` lx ennui. [' ]| Mais il y a celui qui ne vient ni ne part, je parle bien sur de mx ancien [' ]| employeur, mais qui semble fixe= a` sx place, du moins jusqu'a` nouvel ordre, [' ]| comme lx che^ne, lx orme, lx he^tre ou [' ]| lx fre^ne, et nous nichons unx instant dans sx [' ]| branches. Et cependant il a du^ y avoir unx e=poque ou` il est venu, comment [' ]| serait <-> il la` sinon, et je suppose que to^t ou tard il en viendra unx autre ou` [' ]| il devra partir, aussi invraisemblable que c^a doive parai^tre a` qui le voit [' ]| aujourd'hui. Mais lx apparences sont souvent trompeuses, comme disait mx [' ]| pauvre vieille me`re, en poussant unx soupir, a` mx pauvre vieux [' ]| [' ]| pe`re (car je ne suis pas ille=gitime), et cela en mx pre=sence (car ils ne se ge^naient [' ]| pas devant moi), sentiment auquel je entends encore mx pauvre vieux pe`re, avec [' ]| unx soupir, assentir en disant, Dieu merci, opinion a` laquelle sur unx ton qui me [' ]| hante encore mx pauvre vieille me`re acquiesc^ait en soupirant, Amen. Ou y a <-t-> il [' ]| unx venue qui ne vienne nulle part, unx de=part qui ne parte de nulle part, unx [' ]| ombre qui ne soit pas lx ombre du but a` atteindre, ou non? Car quelle est cette [' ]| ombre du de=part dans laquelle nous venons, cette ombre de lx venue dans laquelle [' ]| nous partons, cette ombre de lx venue et du de=part dans laquelle nous attendons, [' ]| sinon lx ombre du but a` atteindre, de unx but qui toutx en bourgeonnant se fane et qui [' ]| bourgeonne toutx en se fanant et dont lx fleurs ne sont que des bourgeons fane=s? je [' ]| cause bien, ne est <-> ce pas, pour unx homme dans mx situation. Et quelle est cette [' ]| venue qui ne fut pas notre venue et ce se=jour et ce de=part qui ne sera pas notre [' ]| qui ne est pas notre de=part sinon unx venue, unx se=jour et unx de=part sans lx ombre [' ]| de unx but? Et si maintenant je peux sembler partir sans but il ne en est pourtant rien, [' ]| pas plus que je ne= suis pas venu sans but alors, car je pars maintenant avec mx [' ]| but comme avec lui alors je suis venu a` ceci pre`s que alors il e=tait vivant [' ]| et que maintenant il est mort, ce que on pourrait appeler ne est <-> ce pas ce que sauf [' ]| erreur lx Franc^ais appellent bonnet blanc et blanc bonnet. Ou est <-> ce que je les [' ]| confonds avec lx Belges? Mais pour en revenir a` Vincent et a` Walter, ils e=taient a` [' ]| peu pre`s comme vous, me^me hauteur, me^me largeur, me^me profondeur, ce est <-> a` <-> dire [' ]| des hommes grands et ossus, miteux et piteux, hagards et cagneux, aux dents [' ]| pourries et au ros nez rouge, effet a` les en croire de trop de solitude, toutx comme [' ]| moi je suis a` peu pre`s comme Erskine et Erskine a` peu pre`s comme moi, ce est <-> a` <-> dire [' ]| des hommes petits et gras, miteux et piteux, graisseux et bancals, au gros [' ]| petit ventre pointant en avant et au gros petit cul pointant en arrie`re a` lx avenant. [' ]| Car si lx on chuchote que [' ]| [' ]| Monsieur Knott pre=fe=rerait ne avoir rigoureseument personne autour de lui, pour [' ]| se occuper de lui, e=tant oblige= cependant de avoir rigoureusement quelqu'un [' ]| autour de lui, pour se occuper de lui, e=tant toutx a` fait incapable de se occuper de [' ]| lui-me^me, alors on laisse entendre que ce que il pre=fe`re ce est lx nombre minimum [' ]| de hommes petits et gras, miteux et piteux, graisseux et bancals, au ventre et au [' ]| derrie`re rebondis, autour de lui, pour se occuper de lui, ou, a` de=faut, lx moins [' ]| possible de hommes grands et ossus, miteux et piteux, hagards et cagneux, aux [' ]| dents pourries et au gros nez rouge, autour de lui, pour prendre soin de lui, [' ]| quoiqu' il ne en manque pas pour insinuer que a` de=faut des uns et des autres il [' ]| se contenterait sans peine de hommes de unx [' ]| toutx autre type, de unx toutx autre allure, [' ]| autour de lui, aussi diffe=rents physiquement de vous et de Vincent et de Walter [' ]| que de Erskine et de moi, si cela peut se concevoir, pour se affairer autour [' ]| de lui, a` lx seulx condition que ils soient miteux et piteux et peu nombreux, car vers [' ]| toutx ce qui est miteux et piteux et peu nombreux il penche visiblement, dans lx [' ]| mesure ou` lx on peut le voir pencher vers quoi que ce soit, encore que je aie entendu [' ]| affirmer avec assurance que si il ne pouvait avoir lx miteux, lx piteux et lx peu [' ]| nombreux il se en passerait avec joie, autour de lui, pour veiller sur lui. Mais que a` [' ]| aucun moment il ne ait eu de autres hommes que de unx part des hommes grands et [' ]| ossus, miteux et piteux, hagards et cagneux, aux dents pourries et au gros nez [' ]| rouge comme vous et de autre part des hommes petits et gras, miteux et [' ]| piteux, graisseux et bancals, au ventre et au derrie`re rebondis, comme moi, autour [' ]| de lui, pour se inquie=ter de lui, semble certain, a` moins que il ne y ait de cela si [' ]| longtemps que leur trace se est perdue a` jamais. Car Vincent et Walter ne e=taient [' ]| pas lx premiers, he= non, mais avant eux il y avait Vincent et unx autre dont je oublie [' ]| lx nom, et avant eux il y avait cet autre dont je oublie lx nom et unx autre dont [' ]| je oublie lx nom aussi, et avant eux il y avait cet autre dont je oublie lx nom aussi [' ]| [' ]| et unx autre dont je ne ai jamais su lx nom, et avant eux il y avait cet autre dont je [' ]| ne ai jamais su lx nom et unx autre dont Walter ne se rappelait pas lx nom, et avant [' ]| eux il y avait cet autre dont Walter ne se rappelait pas lx nom et unx autre dont [' ]| Walter ne se rappelait pas lx nom non plus, et avant eux il y avait cet autre dont [' ]| Walter ne se rappelait pas lx nom non plus et unx autre dont Walter ne a jamais su lx [' ]| nom, et avant eux il y avait cet autre dont Walter ne a jamais su lx nom et unx autre [' ]| dont me^me Vincent ne pouvait se reme=morer lx nom, et avant eux il y avait cet [' ]| autre dont me^me Vincent ne pouvait se reme=morer lx nom et unx autre dont me^me [' ]| Vincent ne pouvait se reme=morer lx nom non plus, et avant eux il y avait cet autre [' ]| dont me^me Vincent ne pouvait se reme=morer lx nom non plus et unx autre dont [' ]| me^me Vincent ne a jamais su lx nom, et ainsi de suite, jusqu'a ce que toutx trace se [' ]| soit perdue, en raison de lx brie`vete= de lx me=moire humaine, lx un e=vinc^ant [' ]| toujours lx autre, si lx on peut parler [' ]| de e=vincer, toutx comme vous vous me avez e=vince= [' ]| moi, et Erskine Walter, et moi Vincent, et Walter cet autre dont je oublie lx nom, et [' ]| Vincent cet autre dont je oublie lx nom aussi, et cet autre dont je oublie lx nom cet [' ]| autre dont je ne ai jamais su lx nom, et cet autre dont je oublie lx nom aussi cet autre [' ]| dont Walter ne se rappelait pas lx nom, et cet autre dont je ne ai jamais su lx nom [' ]| cet autre dont Walter ne se rappelait pas lx nom non plus, et cet autre dont Walter [' ]| ne se rappelait pas lx nom cet autre dont Walter ne a jamais su lx nom, et cet autre [' ]| dont Walter ne se rappelait pas lx nom non plus cet autre dont me^me Vincent ne [' ]| pouvait se reme=morer lx nom, et cet autre dont Walter ne a jamais su lx nom cet [' ]| autre dont me^me Vincent ne pouvait se reme=morer lx nom non plus, et cet autre [' ]| dont me^me Vincent ne pouvait se reme=morer lx nom cet autre dont me^me Vincent [' ]| ne a jamais su lx nom, et ainsi de suite, jusqu'a` ce que toutx trace se soit perdue, a` [' ]| cause de lx vanite= des espe=rances humaines. Mais que toutx ceux dont toutx [' ]| [' ]| trace ne se est pas perdue, me^me si leurs noms sont oublie=s, aient e=te= sinon [' ]| grands et ossus, mit eux et piteux, hagards et cagneux, aux dents pourries et [' ]| au gros nez rouge, toutx au moins petits et gras, miteux et piteux, graisseux et [' ]| bancals, au ventre et au derrie`re rebondis, semble certain, pour peu que on [' ]| puisse se fier a` lx tradition orale telle que de bouche en bouche elle passe [' ]| de unx fugace ge=ne=ration a` lx suivante ou, [' ]| comme ce est lx cas lx plus souvent, a` [' ]| lx sursuivante. Ce qui, sans de=montrer de fac^on incontestable que de toutx ceux [' ]| dont toutx trace ne se est pas perdue pas unx [' ]| seulx ne e=tait fait autrement que nous, [' ]| tend ne=anmoins a` e=tayer lx hypothe`se si souvent e=mise que chez Monsieur Knott [' ]| il y a quelque chose qui attire vers lui, pour e^tre autour de lui, et prendre soin [' ]| de lui, deux types de homme et deux seulx, de unx part lx type grand et ossu, [' ]| miteux et piteux, hagard et cagneux, aux-dents pourries et au gros nez rouge, [' ]| et de autre part lx type petit et gras, miteux et piteux, graisseux et bancal, au [' ]| gros petit cul et au gros petit ventre pointant en sens opposes, ou [' ]| alternativement que il y a chez ces deux types de hommes quelque chose qui les [' ]| pousse vers Monsieur Knott, pour e^tre autour de lui et veiller sur lui, encore [' ]| que cela dit il ne soit pas exclu, si il nous e=tait donne= de pouvoir examiner [' ]| lx squelette de lx un de ceux dont non seulement lx nom mais toutx trace se est [' ]| perdue, de celui par exemple dont me^me cet autre dont me^me Vincent (si [' ]| ce e=tait bien sx nom), ne a jamais su lx nom ne a jamais su lx nom, que nous nous [' ]| trouvions devant unx toutx autre type de individu, ni grand ni petit, ni ossu ni gras, [' ]| ni miteux ni piteux, ni hagard ni graisseux, ni cagneux ni bancal, ni aux dents [' ]| pourries ni au gros petit ventre, ni au gros nez rouge ni au gros petit cul, toutx a` [' ]| fait toutx a` fait possible sinon toutx a` fait [' ]| toutx a` fait probable. Maintenant toutx en [' ]| ayant su depuis lx de=part que je ne aurais pas lx temps de creuser ces questions [' ]| aussi profond que je l' aurais voulu, ou que elles le me=ritent, il me a semble= [' ]| toutefois, peut-e^tre a` tort, que il allait de mx [' ]| [' ]| devoir de les e=voquer, ne serait <-> ce que pour vous faire bien comprendre que autour [' ]| de Monsieur Knott, attentifs 'a` sx besoins, si en parlant de Monsieur Knott on [' ]| peut parler de besoins, il se est toujours trouve= deux hommes et pour autant que [' ]| nous sachions jamais plus et jamais moins, et que de ces deux hommes il ne est pas [' ]| toujours ne=cessaire, pour autant que nous puissions juger, que lx un soit ossu et [' ]| ainsi de suite, et lx autre gras et ainsi de suite, comme ce est maintenant lx cas avec [' ]| vous et Arse`ne, pardon, avec vous et Erskine, mais que toutx lx deux peuvent e^tre [' ]| ossus et ainsi de suite, comme ce e=tait lx cas avec Vincent et Walter, et que toutx lx [' ]| deux peuvent e^tre gras et ainsi de suite, comme ce e=tait lx cas avec Erskine et moi, [' ]| mais que il est ne=cessaire, pour autant que nous soyons renseignes, que de ces deux [' ]| hommes qui inlassables de assiduite= autour de Monsieur Knott sans fin gravitent, [' ]| lx un ou lx autre ou toutx lx deux [' ]| soient ou bien ossus et lx suite ou bien gras et lx [' ]| suite, encore que lx possibilite= ne soit pas exclue, si il nous e=tait donne= de pouvoir [' ]| remonter lx cours du temps pur aussi facilement que celui du pur espace, que nous [' ]| nous trouvions devant deux ou moins de deux ou me^me plus de deux hommes ou [' ]| femmes ou hommes et femmes aussi peu ossus et ainsi de suite que gras et ainsi [' ]| de suite qui autour de Monsieur Knott gravitent sans fin infatigables de amour. [' ]| Maintenant creuser cette question aussi a` fond et aussi longuement et [' ]| exhaustivement que je le voudrais, ou que elle le me=rite, est malheureusement hors [' ]| de question. Non que lx espace fasse de=faut, car lx espace ne fait pas de=faut. Non que [' ]| lx temps fasse faute, car lx temps ne fait pas faute. Mais je entends unx petit vent qui [' ]| va et vient, va et vient, dehors, dans lx buissons et dans lx poulailler lx coq inquiet remue [' ]| dans sx sommeil. Et je pense en avoir assez dit pour allumer dans votre esprit [' ]| cette chandelle qui jamais plus ne sera mouche=e, ou seulement avec lx plus grand [' ]| mal, toutx comme Vincent l' a fait pour moi, et Walter pour Erskine, et comme [' ]| [' ]| vous le ferez peut-e^tre pour unx autre, encore que ce ne soit pas certain, a` en croire [' ]| votre de=gaine. Non que je vous aie dit toutx ce que je sais, loin de la`, e=tant [' ]| maintenant unx homme bienveillant, et qui plus est de bonne volonte=, et indulgent [' ]| envers lx re^ves de lx a^ge mu^r, qui e=taient mx re^ves, toutx comme Vincent ne me a [' ]| pas toutx dit a` moi, ni Walter a` Erskine, ni lx autres aux autres, car ici nous [' ]| semblons toutx finit en hommes bienveillants, et de bonne, volonte=, et indulgents [' ]| envers lx re^ves de lx a^ge mu^r, qui e=taient nos re^ves, quelles que soient lx bre`ves [' ]| paroles qui de temps en temps nous e=chappent voire expressions entie`res frappe=es [' ]| au coin de lx amertume et me^me ~~ je en rougis ~~ blasphe=matoires, et peut-e^tre [' ]| aussi parce que ce que nous savons rele`ve en grande partie de lx inexprimable ou [' ]| ineffable, si bien que toutx tentative pour l' exprimer ou pour l' effer est voue=e a` [' ]| lx e=chec, voue=e voue=e a` lx e=chec. [' ]| Moi-me^me, toutx en fla^nant toutx seulx dans ce [' ]| ravissant jardin, a` lx faveur de unx re=pit durement gagne=, je me suis acharne= a` [' ]| vouloir formuler cette de=licieuse ~~ ha! ~~ et je ajoute toutx inutile sagesse si [' ]| che`rement acquise et dont je suis des pieds jusqu'a` lx te^te pour ainsi dire [' ]| impre=gne=, au point de ne plus pouvoir manger, ni boire, ni aspirer, ni expirer, ni [' ]| faire mx caca, sinon plus sagacement que avant, comme The=se=e baisant Ariane, [' ]| ou Ariane The=se=e, sur lx bouche, vers lx fin, sur lx rivage, et me y suis acharne= en [' ]| vain, malgre= lx beaute=s de lx sce`ne, tonnelle et gazon, charmille et clairie`re, [' ]| soleil et ombre, et lx joie de e^tre parmi eux, errant au gre= de mx paresse, par ci par [' ]| la`, avec unx sagacite= nonpareille. Mais ce que je ai pu dire, au moins en partie, je [' ]| pense l' avoir dit, et aussi que il e=tait en mx pouvoir de vous conduire, e=tant donne= [' ]| lx circonstances, je pense vous avoir conduit, toutx choses, conside=re=es. Et [' ]| maintenant pendant quelque temps, sur lx chemin qui nous se=pare, Erskine sera a` [' ]| vos co^te=s, pour vous servir de guide, apre`s quoi vous cheminerez seulx, ou sous [' ]| lx seulx escorte de ombres, et je pense que ce sera la`, si votre [' ]| [' ]| expe=rience ressemble tant soit peu a` lx mienne, lx meilleure partie du trajet, ou [' ]| du moins lx moins ennuyeuse, me^me si lx lumie`re baisse vite et que lx sol se [' ]| fasse loin ou` lx pieds tre=buchent. Maintenant pour ce que je ai dit bien et pour [' ]| ce que je ai dit mal et pour ce que je ne ai pas dit je vous demande pardon. Et [' ]| pour ce que je ai fait bien et pour ce que je ai fait mal et pour ce que je ai ne=glige= [' ]| de faire je vous demande aussi pardon. Et je vous demande de penser toujours [' ]| a` moi ~~ putains de boutons! ~~ dans unx esprit de pardon comme vous [' ]| de=sireriez que on pense a` vous, quoique pour mx part e=videmment c^a me soit [' ]| toutx a` fait ait e=gal que on pense a` moi dans unx esprit de pardon, ou de rancoeur, [' ]| ou pas du toutx. Bonne nuit. [' ]| [' ]| Mais il e=tait a` peine parti que il re=apparut, devant Watt. Il se tenait de biais sur [' ]| lx seuil de lx cuisine, lx yeux sur Watt, et Watt voyait derrie`re lui lx porte de [' ]| lx maison ouverte et lx buissons sombres et loin au-dessus quelque chose qui [' ]| lui semblait e^tre de=ja` lx jour nouveau. Et comme Watt fixait sx regard sur ce [' ]| qui lui semblait e^tre de=ja` lx jour nouveau, lx homme de biais lx yeux sur lui sur [' ]| lx seuil de lx cuisine devint deux hommes de biais lx yeux sur lui sur deux [' ]| seuils de cuisine. Mais Watt attrapa sx chapeau et le tint devant lx lampe afin [' ]| de mieux juger si ce que il voyait, par lx porte de lx maison, e=tait re=ellement [' ]| de=ja` lejour nouveau, ou si cela ne l' e=tait pas. Mais comme il regardait cela [' ]| se effac^a, pas brusquement, non, et pas doucement non plus, mais fut comme [' ]| par unx main ferme calmement oblite=re=. Alors Watt ne sut plus que penser. Se [' ]| tournant donc vers lx lampe il l' attira a` lui, et baissa lx me=che, et souffla dans [' ]| lx verre, jusqu'a` l' e=teindre toutx a` fait. Mais cela non plus ne l' avanc^a en rien. [' ]| Car si ce e=tait vraiment de=ja` lx jour nouveau, en quelque bas et lointain quartier [' ]| du ciel, ce ne e=tait pas de=ja` lx jour nouveau dans lx cuisine. Mais cela viendrait, [' ]| Watt savait que cela viendrait, avec de lx patience cela viendrait, peu a` peu, [' ]| que cela [' ]| [' ]| lui plaise ou non, par-dessus lx mur de lx courette, travers lx fene^tre, d'abord lx [' ]| gris, puis une a` une lx teintes plus vives, jusqu'a` ce que vers neuf heures toutx [' ]| lx or et lx blanc et lx bleu inondent lx cuisine, toutx lx pure lumie`re du jour [' ]| nouveau, du jour nouveau enfin, du jour sans pre=ce`dent enfin. @@@@@| [' ]| Monsieur Knott e=tait unx bon mai^tre, en unx sens, Watt ne avait pas directement [' ]| affaire a` Monsieur Knott, a` cette e=poque. Non que Watt du^t jamais avoir [' ]| directement affaire a` Monsieur Knott, loin de la`. Mais il pensait, a` cette e=poque, [' ]| que lx temps viendrait ou` il aurait directement affaire a` Monsieur Knott, au [' ]| premier e=tage. Oui, il pensait que ce temps viendrait pour lui, comme il pensait [' ]| que il venait de finir pour Arse=ne, et pour Erskine de commencer. [' ]| Pour lx moment toutx lx travail de Watt e=tait au rez-de-chausse=e. Me^me lx [' ]| immondices du premier e=tage que il devait vider, ce est Erskine qui les descendait, [' ]| chaque matin, dans unx seau. lx immondices du premier e=tage auraient pu e^tre [' ]| vide=es toutx aussi commode=ment, sinon plus commode=ment, et lx seau rince=, au [' ]| premier e=tage, mais elles ne l' e=taient jamais, pour des raisons inconnues. Il est vrai [' ]| que Watt avait pour consigne de vider ces immondices, non pas comme il est [' ]| normal de vider lx immondices, non, mais dans lx jardin, avant lx lever du soleil, [' ]| ou apre`s sx coucher, sur lx violettes au temps des violettes, lx pense=es au temps [' ]| des pense=es, et sur lx roses a` lx instant des roses, et sur lx ce=leri au temps du [' ]| ce=leri, et sur lx choux-marins au temps des choux-marins, et dans lx serre a tomates sur [' ]| lx tomates a` lx aurore des tomates, et ansi de suite, toujours dans lx jardin, dans lx [' ]| jardin de agre=ment, et dans lx jardin potager, et dans lx jardin verger, sur quelque [' ]| tendre plantelette assoiffe=e au moment [' ]| [' ]| de sx plus grand besoin sauf e=videmment par temps de gel, ou quand lx neige [' ]| recouvrait la` terre, ou quand lx eaux recouvraient lx terre. Dans ces cas-la` il avait [' ]| pour consigne de vider lx immondices sur lx fumier. [' ]| [' ]| Mais Watt ne e=tait pas assez be^te pour y voir lx vraie raison pour laquelle lx [' ]| immondices de Monsieur Knott ne e=taient pas vide=es ni vu ni connu au premier [' ]| e=tage comme si facilement elles l' auraient pu e^tre. ce e=tait la` seulement lx raison [' ]| propose=e a` lx entendement. [' ]| [' ]| Chose remarquable, il ne existait aucune consigne semblable touchant lx [' ]| immondices du deuxie`me e=tage, ce est <-> a` <-> dire lx immondices de Erskine et lx [' ]| immondices de Watt, lesquelles, unx fois descendues, celles de Watt par Watt, [' ]| celles de Erskine par Erskine, e=taient a` lx disposition de Watt pour en faire ce que [' ]| bon lui semblait. On lui donnait ne=anmoins a` entendre que leur mixion avec celles [' ]| du premier e=tage, sinon formellement interdite, ne en e=tait pas moins a` [' ]| de=conseiller. [' ]| [' ]| Ainsi Watt voyait peu Monsieur Knott. Car Monsieur Knott ne se voyait gue`re au [' ]| rez-de-chausse=e, ou` il ne faisait que prendre sx repas, dans lx salle a` manger, ou [' ]| que passer, pour se rendre au jardin, ou pour en revenir. Et Watt ne se voyait [' ]| gue`re au premier e=tage, que il ne faisait que traverser lx matin, en descendant pour [' ]| commencer sx journe=e, et puis de nouveau lx soir, en remontant pour commencer [' ]| sx nuit. [' ]| [' ]| Me^me dans lx salle a` manger Watt ne voyait pas Monsieur Knott, toutx en e=tant [' ]| responsable de lx salle a` manger et du service des repas que Monsieur Knott y [' ]| prenait. lx raisons de cela apparai^tront peut-e^tre quand il faudra traiter de cette [' ]| chose complexe et de=licate, lx nourriture de Monsieur Knott. [' ]| [' ]| De la` a` conclure que Watt ne voyait jamais Monsieur Knott a` cette e=poque, non, [' ]| car il le voyait, cela va sans dire. Il le voyait de temps en temps, au [' ]| rez-de-chausse=e, quand [' ]| [' ]| il quittait sx quartiers du premier e=tage pour se rendre au jardin et [' ]| similairement quand il quittait lx jardin pour remonter a` sx quartiers, et il le [' ]| voyait e=galement dans lx jardin lui-me^me. Mais ces rares apparitions de [' ]| Monsieur Knott, et lx e=trange effet que elles avaient sur Watt, seront de=crits plus [' ]| amplement, si il plait a` Dieu, en unx autre occasion. [' ]| [' ]| Rares e=taient ceux qui passaient. Des commerc^ants, bien su^r, et des mendiants, [' ]| et des camelots. lx facteur, homme charmant, de sx vrai nom Severn, grand [' ]| danseur devant lx Eternel et amateur de le=vriers, ne passait que rarement. Mais [' ]| il passait quelquefois, toujours lx soir, de sx pas vif et le=ger, sx chien a` sx [' ]| co^te=s, porteur de unx facture, ou de unx supplique. [' ]| [' ]| lx te=le=phone ne sonnait que rarement et toujours pour quelque affaire triviale [' ]| ayant trait au sanitaire, ou a` lx toiture, ou au ravitaillement, que Erskine pouvait [' ]| re=gler, et me^me Watt, sans de=ranger leur mai^tre. [' ]| [' ]| Monsieur Knott ne voyait personne, ne recevait de. nouvelles de personne, [' ]| pour autant que Watt pu^t en juger, Mais Watt ne e=tait pas assez be^te pour en [' ]| tirer lx moindre conclusion. [' ]| [' ]| Mais ces fugitives confirmations de lx maison de Monsieur Knott, comme des [' ]| gouttelettes jaillies de lx e=cume exte=rieure, et faute desquelles elle aurait eu du [' ]| mal a` subsister, feront lx objet plus tard ~~ espe=rons <-> le ~~ de unx e=tude plus [' ]| de=taillee, et lx fac^on dont certaines avaient de lx importance pour Watt, et [' ]| de autres aucune. En particulier lx apparition du jardinier, unx Monsieur Graves, a` [' ]| lx porte de derrie`re, deux et me^me trois fois par jour, appelle unx examen [' ]| approfondi ayant a` vrai dire peu de chances de projeter lx moindre lumie`re sur [' ]| Monsieur Knott, ou sur Watt, ou sur Monsieur Graves. [' ]| [' ]| Mais me^me la` ou` il ne y avait aucune lumie`re pour Watt, ou ne y en a aucune [' ]| pour sx porte-parole, il peut y en [' ]| [' ]| avoir pour de autres. Ou y avait <-> il peut-e^tre de lx lumie`re pour Watt, projete=e [' ]| sur Monsieur Knott, projete=e sur Watt, par des rapports tels que il en avait avec [' ]| Monsieur Graves, avec lx poissonnie`re, lumie`re que il mettait sous boisseau? Ce [' ]| ne est pas exclu. [' ]| [' ]| Monsieur Knott ne quittait jamais sx terres, pour autant que Watt pu^t en [' ]| juger. Watt tenait pour peu probable que Monsieur Knott pu^t quitter sx terres [' ]| sans que il en eu^t connaissance. Mais il ne rejetait pas lx possibilite= que [' ]| Monsieur Knott pu^t quitter sx terres sans que il en fu^t averti. Mais [' ]| lx invraisemblance de unx part que Monsieur Knott quitta^t sx terres, et de autre [' ]| part que il pu^t le faire sans ameuter lx population, semblait a` Watt tre`s grande. [' ]| [' ]| unx seulx fois, pendant lx pe=riode de service de Watt au rez-de-chausse=e, il [' ]| arriva que lx seuil fut franchi par unx e=tranger, ou pluto^t par de autres pieds que [' ]| ceux de Monsieur, Knott, ou de Erskine, ou de Watt, car qui a` lx maison de [' ]| Monsieur Knott pouvait ne pas e^tre e=tranger, Watt se le demandait, hormis [' ]| Monsieur Knott lui-me^me, et sx personnel imme=diat? [' ]| [' ]| Cette pe=ne=tration fugitive eut lieu peu apre`s lx arrive=e de Watt. Ayant ouvert lx [' ]| porte, selon sx habitude chaque fois que il entendait frapper a` lx porte, il [' ]| trouva debout sur seuil, il le comprit plus tard, bras dessus bras dessous, unx [' ]| homme a^ge= et unx homme pas a^ge= encore. Ce dernier dit [' ]| [' ]| Nous sommes lx Gall, pe`re et fils, et ce ne est car nous sommes venus depuis lx [' ]| ville jusqu'ici, pour accorder lx piano. [' ]| [' ]| Ils e=taient deux et ils se tenaient de cette fac^on, bras dessus bras dessous, [' ]| parce que lx pe`re e=tait aveugle comme tant de sx confre`res. Car si lx pe`re [' ]| ne avait pas e=te= aveugle, alors il ne aurait pas eu besoin de sx fils pour lui tenir [' ]| lx bras, et le guider dans sx tourne=es, non, mais il aurait laisse= sx fils libre, [' ]| afin que il puisse vaquer a` sx propres affaires. Ainsi raisonnait Watt, quoique [' ]| rien dans lx visage [' ]| [' ]| du pe`re ne trahit sx infirmite=, ni dans sx maintien non plus, sinon que il [' ]| se appuyait sur sx fils comme quelqu'un ayant unx grand besoin de soutien. Mais [' ]| boiteux' ou toutx simplement fatigue=, a` cause de sx a^ge avance, il eut pu en faire [' ]| autant. Il ne y avait entre lx deux aucun ait de famille que Watt put discerner et [' ]| cependant il se savait en pre=sence de unx pe`re et fils, car ne venait <-> on pas de le lui [' ]| dire [' ]| [' ]| Ou ne se agissait <-> il que de unx beau-pe`re et beau-fils? Nous sommes lx Gall, [' ]| beau-pe`re et beau-fils, voila` peut-e^tre lx mots que il aurait fallu prononcer. Mais [' ]| pre=fe=rer lx autre formule, quoi de plus naturel? Non que ils ne eussent tre`s bien pu [' ]| e^tre unx vrai pe`re et fils, loin de la`, sans se ressembler lx moins du monde. [' ]| [' ]| Quel bonheur pour Monsieur Gall, dit Watt, de avoi^r sx fils a` sx disposition, et [' ]| quel fils, toutx ruisselant de de=vouement, et dont lx seulx pre=sence, alors que de [' ]| toutx e=vidence il pouvait e^tre en train de en palper ailleurs, atteste unx affliction [' ]| caracte=ristique des meilleurs accordeurs et justifie des e=moluments plus e=leve=s [' ]| que a` lx ordinaire. [' ]| [' ]| Les ayant conduits a` lx salle de musique, et laisse=s la`, Watt se demanda si il avait [' ]| bien fait. Il sentait que il avait bien fait, mais ne en e=tait pas su^r. ne aurait <-> il pas [' ]| mieux fait Peut-e^tre de les envoyer promener? Watt avait lx sentiment que [' ]| quiconque demandait, avec unx si tranquille assurance, a` e^tre admis dans lx [' ]| maison de Monsieur Knott, et en lx absence de toutx consigne formelle se y [' ]| opposant, me=ritait de y e^tre admis. [' ]| [' ]| lx salle de musique e=tait unx vaste pie`ce blanche et nue. lx piano se trouvait [' ]| devant lx fene^tre. lx te^te, et lx cou de Buxtehude, en pla^tre tre`s blanc, [' ]| ornaient lx chemine=e. Au mur, a` unx clou, tel unx pluvier, pendait unx ravanastron. [' ]| [' ]| Au bout de unx moment Watt retourna lx salle de musique, avec unx plateau de [' ]| rafrai^chissements. [' ]| [' ]| Ce ne e=tait pas Gall lx pe`re, mais Gall lx fils, qui accordait [' ]| [' ]| lx piano, a` lx grande surprise de Watt. [' ]| Gall lx Pe`re se tenait debout toutx seulx au [' ]| milieu de lx pie`ce, occupe= qui sait a` e=couter. Watt ne en conclut pas,que Gall lx [' ]| fils e=tait lx ve=ritable accordeur, et Gall lx pe`re toutx simplement unx pauvre vieil [' ]| aveugle engage= pour lx circonstance, non. Mais il en conclut pluto^t que Gall lx [' ]| pe`re, sentant sx fin proche et de=sirant passer lx flambeau a` sx fils, se [' ]| de=pe^chait de mettre lx dernie`res touches a` unx initiation ha^tive, avant, [' ]| que il soit trop tard. [' ]| [' ]| Pendant que toutx autour de lui Watt cherchait des yeux unx endroit ou` poser sx [' ]| plateau, Gall lx fils mit unx terme a` sx travail. Il rassembla lx coffre de [' ]| lx instrument, rangea sx outils dans leur sac et se releva. [' ]| lx souris sont revenues, dit <-> il. [' ]| [' ]| lx Pe`re ne dit rien. Watt se demanda si il avait entendu. [' ]| [' ]| Il reste neuf e=touffoirs, dit lx fils, et autant de marteaux. [' ]| [' ]| Pas correspondants, je espe`re, dit lx pe`re. [' ]| [' ]| unx fois, dit lx fils. [' ]| [' ]| lx pe`re garda lx silence. [' ]| [' ]| lx cordes sont en loques, dit lx fils. [' ]| [' ]| lx pe`re gardait toujours lx silence. [' ]| [' ]| lx accordeur aussi, dit lx pe`re. [' ]| [' ]| lx pianiste aussi, dit lx fils. [' ]| [' ]| Ce fut la` peut-e^tre lx incident lx plus marquant des de=buts de Watt chez [' ]| Monsieur Knott. [' ]| [' ]| En unx sens il ressemblait a` toutx lx incidents dignes de remarque propose=s a` [' ]| Watt pendant sx se=jour chez Monsieur Knott et dont unx certain nombre seront [' ]| rapporte=s ici, tels quels, sans addition, ni soustraction, et en unx sens non. [' ]| [' ]| Il leur ressemblait en ce sens que il ne e=tait pas fini, unx fois re=volu, mais [' ]| continuait a` de=rouler, dans lx te^te de Watt du de=but a` lx fin, sans cesse, lx [' ]| jeux complexes de sx lumie`res et ombres, lx passage du silence a` lx rumeur [' ]| et de lx rumeur au silence, lx calme avant lx mouvement et [' ]| [' ]| lx calme apre`s, lx acce=le=re=s et ralentis, lx approches et se=parations, toutx lx [' ]| de=tails changeants de sx marche et de sx ordonnance, suivant lx irre=vocable [' ]| caprice qui en fit ce que il fut. Il leur ressemblait par sx promptitude a` se faire [' ]| unx contenu purement plastique et a` perdre peu a` peu, dans lx subtil processus [' ]| de sx lumie`res, sx rumeurs, sx accents et sx rythmes, toutx signification [' ]| jusqu'a` lx plus litte=rale. [' ]| [' ]| Ainsi lx sce`ne dans lx salle de musique avec lx deux Gall cessait tre`s vite de [' ]| signifier pour Watt unx piano que on accorde, unx obscure relation familiale et [' ]| professionnelle, unx e=change de propos plus ou moins intelligibles, et ainsi de [' ]| suite, a` supposer que il en ait jamais e=te= ainsi, pour devenir unx simple exemple [' ]| des dialogues corps-lumie`re, mouvement-calme, rumeur-silence, et de ces [' ]| dialogues entre eux-me^mes. [' ]| [' ]| Cette fragilite= de lx signification imme=diate ne lui valait rien, a` Watt, car elle [' ]| l' obligeait a` en chercher unx autre, unx signification quelconque a` ce qui se e=tait [' ]| passe=, a` partir de unx suite de images. [' ]| [' ]| lx plus mince, lx moins plausible, aurait contente= Watt, quin'avait pas vu unx [' ]| symbole, ni ope=re= unx interpre=tation, depuis lx a^ge de quatorze ou quinze ans, et [' ]| qui avait ve=cu, mise=rablement certes, sx vie de adulte toutx entie`re au milieu [' ]| de apparences impe=ne=trables, toutx au moins pour lui. Qui voit lx chair avant lx [' ]| os, et qui voit lx os avant lx chair, et qui ne voit jamais que lx chair, et qui ne [' ]| voit jamais que lx os, jamais jamais que lx os. Mais quoi que vi^t Watt, du [' ]| premier coup d'oeil, cela e=tait suffisant pour Watt, avait e=te= suffisant pour [' ]| Watt, plus que suffisant pour Watt. Et il ne avait litte=ralement rien ve=cu, depuis [' ]| lx a^ge de quatorze ou quinze ans, dont re=trospectivement il ne se contenta^t de [' ]| dire, Voila` ce qui se est passe= alors. Et il pouvait se rappeler, a^ vrai dire sans [' ]| aucun plaisir, mais comme des occasions banales, lx moment ou` sx pe`re mort [' ]| lui apparut dans unx bosquet, lx pantalon retrousse= au-dessus du genou et [' ]| [' ]| tenant a` lx main sx chaussures et chaussettes; ou lx moment ou` cueilli a` froid par [' ]| unx voix qui l' exhortait, en des termes particulie`rement grossiers, a` mettre fin a` [' ]| sx souffrances, il e=vita de unx cheveu de [' ]| e^tre e=crase= par unx tombereau; ou lx moment [' ]| ou` seulx dans unx canot a rames, loin du rivage, il rec^ut unx bouffe=e de groseiller en [' ]| fleur; ou lx moment ou` unx vieille dame de excellente famille et fort bien de sx [' ]| personne, e=tant ampute=e bien au-dessus du genou, que a` trois reprises au moins il [' ]| avait poursuivi de sx assiduite=s, de=vissa sx jambe de bois et e=carta sx be=quille. [' ]| Aucune tendance ici, de lx part du pantalon de sx pe`re par exemple, a` tomber [' ]| en poussie`re de apparences, grises, molles et sans doute fistulaires, ou des jambes [' ]| de sx pe`re a` disparaitre dans lx farce de leurs accidents, non, mais lx jambes [' ]| et lx pantalon de sx pe`re, tels vus dans lx bosquet alors et par lx suite reme=more=s, [' ]| demeuraient des jambes et unx pantalon, et non seulement des jambes et unx [' ]| pantalon, mais lx jambes et lx pantalon de sx pe`re, ce est <-> a` <-> dire totalement [' ]| diffe=rents de toutx lx jambes et de toutx lx pantalons que Watt avait jamais vus, [' ]| et il en avait vu unx grand nombre, aussi bien de jambes que de pantalons, dans sx [' ]| vie. Tandis que lx incident des Gall au contraire perdit si vite lx pie`tre signification [' ]| de deux hommes venus accorder unx piano, et qui l' accordent, et e=changent [' ]| quelques paroles, comme font lx hommes, et puis se en vont, que cela semblait [' ]| pluto^t tire= de unx conte entendu jadis, unx instant dans lx vie de unx [' ]| autre, mal raconte=, mal e=coute= et plus que a`, moitie= oublie=. [' ]| [' ]| Ainsi Watt ne savait pas ce qui se e=tait passe=. Il se moquait, rendons <-> lui cette [' ]| justice, de ce qui se e=tait passe=. Mais il ressentait lx besoin de penser que il [' ]| se e=tait passe= ceci ou cela, lx besoin de pouvoir dire, quand lx sce`ne se remettait [' ]| a` de`rouler sx se=quences, Ah oui, je me souviens, voila` ce qui se est passe= alors. [' ]| [' ]| Ce besoin ne devait plus quitter Watt, ce besoin pas toujours [' ]| [' ]| satisfait, pendant lx plus grande partie de sx se=jour chez Monsieur Knott. Car [' ]| lx incident des Gall pe`re et fils fut suivi par de autres semblables, ce est <-> a` <-> dire [' ]| des incidents brillants de clarte= formelle et au contenu impe=ne=trable. [' ]| [' ]| lx se=jour de Watt dans lx maison de Monsieur Knott e=tait pour cette raison moins [' ]| agre=able que il ne l' aurait e=te= si de tels incidents avaient e=te= inconnus, ou [' ]| accuse=s par Watt avec moins de anxie=te=, ce est <-> a` <-> dire si lx maison de Monsieur [' ]| Knott avait e=te= unx autre maison, ou Watt unx autre homme. Car hors lx maison [' ]| de Monsieur Knott, et bien su^r sx terres, de tels incidents e=taient inconnus, [' ]| du moins Watt le supposait. Et Watt ne pouvait les accepter pour ce que ils [' ]| e=taient peut-e^tre, lx simples jeux que lx temps joue avec lx espace, tanto^t avec ces [' ]| jouets-ci et tanto^t avec ceux-la`, mais e=tait oblige=, en raison de sx caeacte`re [' ]| unx peu spe=cial, de rechercher ce que ils signifiaient, oh non pas ce que ils signifiaient [' ]| re=ellement, sx caeacte`re ne e=tait pas spe=cial a` ce point-la`, mais seulement [' ]| ce que ils pouvaient e^tre arnene=s a` signifier avec unx peu de patience, unx [' ]| peu de inge=niosite=. [' ]| [' ]| Mais quelle e=tait cette que^te de unx signification, dans cette indiffe=rence envers lx [' ]| signification? Et que signifiaitelle? Ce sont la` des questions de=licates. Car lorsque [' ]| Watt parla enfin de cette e=poque elle e=tait de=ja` depuis longtemps re=volue et lx [' ]| souvenir ou` il en gardait e=tait sans doute, dans unx sens, moins net que il ne aurait [' ]| voulu, toutx en e=tant, dans unx autre, trop vivace a` sx gre=. Ajoutez lx difficulte= [' ]| notoire que il y a a` rattraper, a` volonte=, des modes de sentiment propres a` unx [' ]| certaine e=poque, et a` unx certain endroit, et peut-e^tre aussi a` unx certain [' ]| e=tat de sante=, unx fois lx e=poque re=volue, et lx endroit e=vacue=, et lx corps aux [' ]| prises avec de toutx autres de=mons. Ajoutez lx obscurite= des communications de Watt, [' ]| lx rapidite= de sx de=bit et sx excentricite=s de syntaxe, voir plus loin. [' ]| Ajoutez lx conditions mate=rielles dans lesquelles lx communications furent [' ]| faites. Ajoutez lx [' ]| [' ]| peu de aptitude a` recevoir de celui, a` qui elles furent propose=es. Ajoutez lx peu [' ]| de aptitude a` restituer de celui a` qui elles furent confie=es. Et on aura, [' ]| peut-e^tre unx faible ide=e des difficulte=s e=prouve=es a` formuler, non [' ]| seulement des questions comme celle qui vient de e^tre e=voque=e, mais lx [' ]| corps entier de lx expe=rience de Watt, depuis lx moment de sx arrive=e [' ]| chez Monsieur Knott jusqu'au moment de sx de=part. [' ]| [' ]| Mais avant de passer des Gall pe`re et fils a` des questions moins litigieuses, ou moins [' ]| ennuyeusement litigieuses, il semble souhaitable que soit dit lx peu que on sait, a` ce [' ]| sujet. Car lx incident des Gall pe`re et fils e=tait lx premier de unx se=rie, pour ne pas [' ]| dire lx original. Et du peu que on en sait on [' ]| ne a pas encore toutx dit. On en a dit beaucoup, [' ]| mais pas encore toutx. [' ]| [' ]| Non que il reste beaucoup de choses a` dire au sujet des Gall pe`re et fils, loin de la`. [' ]| Car il ne reste plus que trois ou quatre choses a` dire, a ce propos. Et ce est vraiment [' ]| peu de chose, trois ou quatre choses, quand on songe a` toutx lx choses qui auraient [' ]| pu e^tre sues, a` ce sujet, et dites, et qui maintenant ne le seront jamais. [' ]| [' ]| Ce qui affligeait Watt dans cet incident des Gall pe`re et fils, et dans des incidents [' ]| du me^me ordye a` venir, ce ne e=tait pas tellement de ne pas savoir ce qui se e=tait [' ]| passe=, car il, se moquait de ce qui se e=tait passe=, que lx fait que rien ne [' ]| se e=tait passe=, que lx chose appele=e rien se e=tait passe=e, avec lx plus grande [' ]| nettete= formelle, et que elle continuait a` se passer, dans sx esprit [' ]| apparemment, sans que il su^t tre`s, bien ce que cela voulait dire, et malgre= lx [' ]| sensation que il avait de phe=nome`nes externes, devant lui, autour de lui et [' ]| inexorablement a` se de=rouler dans toutx sx de=tails sans en omettre unx seulx, [' ]| depuis lx coup frappe= a` lx porte qui ne e=tait pas unx coup frappe= a` unx [' ]| porte jusqu'a` lx porte quiI se referme qui ne e=tait pas unx porte qui se [' ]| referme, et cela que il le veuille ou non et aux moments lx plus impre=vus, [' ]| [' ]| et lx plus mal choisis. Oui, Watt ne pouvait accepter, comme sans doute Erskine ne [' ]| pouvait accepter, comme sans doute Arsene et Walter et Vincent et lx autres ne avaient pu [' ]| accepter, que il se fu^t passe= rien avec toutx lx clarte= et lx solidite= du re=el, [' ]| comme on dit, et que il en fu^t de telle sorte [' ]| poursuivi que il devait se y soumettre de unx [' ]| bout a` lx autre de nouveau, entendre lx me^mes bruits, voir lx me^mes lumie`res, [' ]| sentir lx me^mes surfaces, et ainsi de suite, que lors de sx premie`re lutte avec [' ]| leurs complexite=s inextricables. si il avait pu l' accepter, alors il ne en aurait [' ]| peut-e^tre pas e=te= poursuivi, de ou` unx grande e=conomie de tourment, ce est lx [' ]| moins que on puisse dire. Mais il ne pouvait l' accepter, il ne pouvait le [' ]| supporter. ce est a` se demander quelquefois ou` Watt se croyait. Dans unx centre [' ]| culturel? [' ]| [' ]| Mais si Watt pouvait dire, quand venait lx coup a` lx porte, lx coup devenu unx coup a` [' ]| lx porte devenue unx porte, dans sx esprit, apparemment dans sx esprit, sans que il [' ]| su^t ce que cela voulait dire, Ah oui, je me souviens, voila` ce qui se est passe= alors, [' ]| il lui semblait que a` ce momentla` il y couperait court et ne aurait plus a` en souffrir, [' ]| comme il ne avait pas a` souffrir de lx apparition de sx pe`re, sx pantalon retrousse= [' ]| au-dessus du genou et tenant a` lx main sx chaussures et chaussettes, parce que il [' ]| pouvait dire, quand c^a commenc^ait, Ah oui, je me souviens, lx jour ou` mx pe`re [' ]| me est apparu dans lx bosquet, en tenue de e=chassier. Mais extraire quelque chose de [' ]| rien demande unx certaine adresse et Watt ne re=ussissait pas toujours, dans sx [' ]| efforts pour ce faire. Non que il ne y re=ussit jamais, loin de la`. Car si il ne y [' ]| avait jamais re=ussi, comment aurait <-> il pu parler des Gall pe`re et fils, et du piano, [' ]| et de comment ils e=taientvenus depuis lx ville pour l' accorder, et l' avaient [' ]| accorde=, et tenu lx propos que ils avaient tenus, entre eux, comme il le fit? [' ]| Non, il ne aurait jamais pu parler de toutx ces choses si elles [' ]| se e=taient obstine=es a` ne rien vouloir dire, comme de autres se y obstinaient, [' ]| ce est <-> a` <-> dire jusqu'au bout. [' ]| [' ]| Car lx seulx moyen de parler de rien est de en parler comme de quelque chose, [' ]| comme lx seulx moyen de parler de Dieu est de en parler comme de unx homme, ce [' ]| que il fut bien sur, en unx sens, pendant unx bout de temps, et comme lx seulx [' ]| moyen de parler de lx homme, me^me nos anthropologues l' ont compris, est de en [' ]| parler comme de unx termite. Mais si Watt tanto^t ne re=ussissait pas, et tanto^t [' ]| re=ussissait, comme dans lx affaire des Gall pe`re et fils, a` coller unx signification [' ]| la` ou` il ne en apparaissait aucune, il ne e=tait question lx plus souvent ni de ceci ni [' ]| de cela. Car Watt estimait, a` juste titre, re=ussir dans cette entreprise quand il [' ]| parvenait a` de=gager, des fanto^mes me=ticuleux qui le harcelaient, unx [' ]| hypothe`se de natu`re a` les dissiper, aussi souvent que lx besoin se en faisait [' ]| sentir. Il ne y avait rien, dans cette ope=ration, qui jura^t avec lx habitudes [' ]| mentales de Watt. Car expliquer, pour Watt, avait toujours e=te= exorciser. Et il [' ]| estimait ne pas y re=ussir quand il ne y parvenait pas. Et il estimait ni toutx a` fait [' ]| re=ussir, ni toutx a` fait pas, quand lx hypothe`se de=gage=e perdait sx vertu, au bout [' ]| de deux ou trois applications, et devait e^tre remplace=e par unx autre, qui a` sx [' ]| tour devait e^tre remplace=e par unx troisie`me, laquelle ne tardait pas a` perdre [' ]| toutx efficacite=, et ainsi de suite. Et ce est ce qui arrivait dans lx plupart des cas. [' ]| Or donner des exemples des e=checs de Watt, et des re=ussites de Watt, et des [' ]| demi-re=ussites de Watt, dans ce vaste domaine, est pour ainsi dire impossible. [' ]| Car lorsqu' il parle, par, exemple, de lx incident des Gall pe`re et fils, en parle <-t-> il [' ]| en termes de lx unique hypothe`se requise pour en venir a` bout, et le rendre [' ]| inoffensif, ou en termes de lx dernie`re, ou en termes de unx autre quelconque de [' ]| lx se=rie? Car lorsque, Watt parlait de unx incident de cet ordre, ce ne e=tait pas [' ]| force=ment en termes de lx unique hypothe`se, ou de lx dernie`re, encore que a` [' ]| premie`re vue c^a semble lx seulx alternative possible, et lx raison pour laquelle [' ]| il ne le faisait pas, pour laquelle c^a ne l' est pas, est ceci, que lorsqu' unx [' ]| quelconque [' ]| [' ]| de lx se=rie de hypothe`ses, a` lx aide [' ]| desquelles Watt se e=vertuait a` calmer lx otages [' ]| de sx esprit, perdait sx vertu, et devait e^tre e=carte=e au profit de unx autre, [' ]| alors il arrivait quelquefois que lx hypothe`se en question, a` lx faveur de unx [' ]| repos suffisant, recouvrait sx vertu et pouvait servir de nouveau, en cas de [' ]| ne=cessite=, a` lx place de unx autre dont lx utilite= avait expire=, du moins [' ]| temporairement. Et cela est si vrai que on est tente= quelquefois de se demander, a` [' ]| propos de deux et me^me trois incidents pre=sente=s par Watt comme nyayant ni lien [' ]| ni rapport, si il ne se agit pas en re=alite= de unx seulx et me^me incident, [' ]| diversement interpre`te. Quant a` donner unx exemple de lx autre cas, celui de [' ]| lx e=chec, il ne en est e=videmment pas question. Car la` nous avons affaire [' ]| a` des e=ve=nements ayant re=siste= a` toutx lx efforts de Watt pour, les [' ]| affubler de unx signification, et de unx formule, si bien que il ne pouvait [' ]| ni y penser, ni en parler, mais seulement les subir, chaque fois que ils [' ]| revenaient, bien que il semble probable que ils ne revenaient plus, a` [' ]| lx e=poque de lx re=ve=lation que Watt me fit, mais e=taient comme si ils [' ]| ne avaient jamais e=te=. @@@@@| [' ]| Enfin, pour en revenir a` lx incident Gall pe`re et fils tel que Watt le relata, avait <-> il [' ]| pour Watt cette signification a` lx origine, pour ensuite la perdre, avant de la [' ]| retrouver? Ou avait <-> il pour Watt unx toutx autre signification a` lx origine, pour [' ]| ensuite la perdre, avant de reve^tir celle, seulx ou entre autres, que il [' ]| pre=sentait dans lx relation de Watt? Ou enfin ne avait <-> il pour Watt [' ]| aucune signification a` lx origine, ne y avait <-> il alors ni Gall ni piano, mais seulement [' ]| unx suite inintelligible de changements de ou` Watt finit par extraire lx Gall et lx [' ]| piano, dans unx re=flexe de auto-de=fense? Ce sont la` des questions fort de=licates. [' ]| Watt en parlait comme si il comportait de=ja`, a` lx origine, lx Gall et lx piano, [' ]| mais il ne pouvait faire autrement, me^me si a` lx origine il ne avait rien a` voir [' ]| avec lx Gall et lx piano. Car me^me si lx Gall et lx piano e=taient de loin [' ]| poste=rieurs aux phe=nome`nes appele=s a` [' ]| [' ]| les devenir, Watt devait force=ment y penser, et en parler, comme se agissant de`s [' ]| lx origine de lx incident des Gall et du piano, ou bien l' ignorer, et le passer sous [' ]| silence, ce que il aurait fait a` coup su^r sans lx ne=cessite= absolue ou` il e=tait de [' ]| penser a` de tels incidents, et de en parler. Mais, re`gle ge=ne=rale, il semble [' ]| probable que lx signification attribue=e a` cet ordre de incidents par Watt, dans [' ]| sx relations, e=tait tanto^t lx signification originale perdue et puis recouvre=e, et [' ]| tanto^t unx signification toutx autre que lx signification originale, et tanto^t unx [' ]| signification de=gage=e, dans unx de=lai plus ou moins long, et avec plus ou moins [' ]| de mal, de lx originale absence de signification. [' ]| [' ]| unx mot encore a` ce sujet. [' ]| [' ]| Watt apprit vers lx fin de sx se=jour chez Monsieur Knott a` accepter lx fait que [' ]| rien ne se e=tait passe=, que unx rien se e=tait passe=, apprit a` le supporter et me^me, [' ]| timidement, a` y prendre gou^t. Mais alors ce e=tait trop tard. [' ]| [' ]| Voila` donc en quoi lx incident des Gall pe`re et fils tessemblait a` de autres [' ]| incidents dont il ne e=tait que lx premier a` survenir, a` de autres incidents notables. [' ]| Mais dire, comme, cela a e=te= dit, que lx incident des Gall pe`re et fils avait cet [' ]| aspect en commun avec toutx lx incidents notables a` survenir par lx suite, est [' ]| aller peut-e^tre unx peu loin. Car des incidents, notables dont Watt par lx suite [' ]| dut venir a` bout, pendant sx se=jour chez Monsieur Knott, toutx ne pre=sentaient [' ]| pas cet aspect, non, il en e=tait que il voyait signifier de`s lx de=but, et ne plus en [' ]| de=mordre, avec toutx lx te=nacite= par exemple du groseiller sauvage dans lx [' ]| canot a` rames ou de lx capitulation de lx unijambiste Madame Watson. [' ]| [' ]| Quant a` ce en quoi lx incident des Gall pe`re et fils diffe=rait des autres incidents [' ]| de me^me cate=gorie a` survenir par lx suite, cela ne est plus clair et ne peut en [' ]| conse=quence e^tre formule= avec profit. Mais on peut estimer lx diffe=rence assez [' ]| minime pour pouvoir e^tre ne=glige=e sans inconve=nient, dans unx sommaire de [' ]| cette sorte. [' ]| [' ]| Watt pensait quelque fois a` Arsene. Il se demandait ce que Arsene avait voulu dire, bien [' ]| plus, il se demandait ce que Arsene avait dit, lx soir de sx de=part. Car dans lx [' ]| oreilles de Watt sx de=claration ne avait pe=ne=tre= que par bribes, et dans sx [' ]| entendement, comme toutx ce qui dans lx oreilles ne pe=ne`tre que par bribes, [' ]| pour ainsi dire pas du toutx. Il avait compris bien su^r que Arsene parlait, [' ]| et en unx sens pour lui, mais quelque chose l' avait empe^che=, peut-e^tre lx [' ]| fatigue, de f aire attention a` ce qui se disait et de en rechercher lx signification. [' ]| Maintenant Watt le regrettait presque, car il ne y avait rien a` tirer de Erskine, [' ]| en fait de renseignements. Non que Watt de=sira^t des renseignements, loin de la`. [' ]| Mais il de=sirait que des mots soient applique=s a` sx situation, a` Monsieur Knott, [' ]| a` lx maison, aux terres, a` sx devoirs, a` lx escalier, a` sx chambre, a` lx cuisine, [' ]| bref a` toutx lx conditions de e^tre ou` il se trouvait. Car Watt se trouvait [' ]| maintenant entoure= de choses qui, si elles consentaient a` e^tre nomme=es, ne le [' ]| faisaient pour ainsi dire que a` leur corps de=fendant. Et lx e=tat ou` Watt se trouvait [' ]| re=sistait a` toutx formulation comme nul e=tat ne l' avait jamais fait, de toutx ceux [' ]| ou` Watt se e=tait jamais trouve=, et Watt se e=tait trouve= dans unx grand nombre [' ]| de e=tats, dans sx vie. A` lx vue de unx pot, par exemple, ou en pensant a` unx pot, [' ]| de un des pots de Monsieur Knott, a` un des pots de Monsieur Knott, ce e=tait en [' ]| vain que Watt disait, Pot, pot. Oh peut-e^tre pas toutx a` fait en vain, [' ]| mais presque. Car ce ne e=tait pas unx pot, plus il le voyait, plus il y pensait, plus il [' ]| e=tait su^r que ce ne e=tait pas unx pot, mais alors pas du toutx. C^a ressemblait a` unx [' ]| pot, ce e=tait presque unx pot, mais ce ne e=tait pas unx pot a` en pouvoir dire, Pot, [' ]| pot et en 'e^tre re=conforte=. Il avait beau a` lx perfection re=pondre a` toutx [' ]| lx fins et remplir toutx lx offices, de unx pot, ce ne e=tait pas unx pot, [' ]| Et ce est pre=cise=ment cette infime de=viation de lx nature du vrai pot qui torturait [' ]| Watt a` ce point. Car si lx approximation avait e=te= moins e=troite, alors Watt [' ]| aurait e=te= moins [' ]| [' ]| angoisse=. Car alors il ne aurait pas dit, ce est unx pot, [' ]| et ce ne est pas unx pot, non, [' ]| mais il aurait dit, ce est unx chose dont je ignore lx nom. Et Watt pre=fe=rait toutx [' ]| compte fait avoir affaire a` des choses dont il ignorait lx nom, quoiqu' il en [' ]| souffri^t aussi, que a` des choses dont lx nom connu, lx nom rec^u, ne e=tait plus [' ]| lx nom, pour lui. Car il pouvait toujours espe=rer, de unx chose dont il ne avait [' ]| jamais su lx nom, pouvoir l' apprendre, unx jour, et ainsi se apaiser. Mais [' ]| se agissant de unx chose dont lx vrai nom avait [' ]| cesse=, soudain, ou peu a` peu, de e^tre lx [' ]| vrai nom pour lui, unx tel espoir lui e=tait interdit. Car lx pot e=tait toujours unx pot, [' ]| Watt en e=tait persuade=, pour toutx lx monde sauf pour Watt. Pour Watt seulx ce ne e=tait [' ]| plus unx pot, mais alors plus du toutx. [' ]| [' ]| Ensuite, quand pour se rassurer il se tourna vers lui-me^me, qui ne e=tait pas a` [' ]| Monsieur Knott dans lx sens ou` lx pot lx e=tait, qui e=tait venu du dehors et que [' ]| lx dehors re=clamerait <1>, il fit lx affligeante de=couverte que a` ce sujet non [' ]| plus il ne pouvait rien affirmer qui ne paru^t aussi faux que si il l' avait [' ]| affirme= de unx pierre. Non que Watt eu^t lx habitude de rien affirmer a` sx [' ]| sujet, loin de la`, mais c^a l' aidait de pouvoir dire de temps en temps, avec quelque [' ]| apparence de raison, Watt est unx homme, toutx de me^me, Watt est unx homme, ou, Watt [' ]| est dans lx rue, avec des milliers de semblables a` porte=e de voix, en cas de [' ]| besoin. Et cela troublait Watt profonde=ment, ce toutx petit quelque [' ]| [' ]| <(1) Watt, a` lx encontre de Arsene, ne avait jamais suppose= que lx maison de> [' ]| sx dernier refuge. E=tait <-> elle sx premier? En unx sens> [' ]| lx genre de premier refuge a` se annoncer comme le> [' ]| lx esprit bien su^r, vers lx fin de sx se=jour, que il> [' ]| [' ]| lx dernier, ce refuge passager, que il aurait pu en faire lx dernier, si il> [' ]| [' ]| lx fin de sx se=jour sous lx toit de Monsieur Knott. Et ce est> [' ]| unx pression analogue, celle de unx vision de lx onzie`me heure,> [' ]| se exprima comme il le fit, lx nuit de sx de=part. Car il est a` peine> [' ]| que unx homme de lx trempe, de Arsene, avec sx expe=rience, ait pu> [' ]| lx avance, de unx halte donne=e, que elle pu^t e^tre lx dernie`re.> [' ]| [' ]| chose, comme rien petit-e^tre ne l' avait jamais trouble=, et Watt avait e=te= souvent et [' ]| gravement trouble=, dans sx vie, cet imperceptible quelque chose, non, pas exactement [' ]| imperceptible, puisqu' il le percevait, cet inde=finissable quelque chose qui l' empe^chait [' ]| de dire, avec conviction, et soulagement, de lx objet qui a` se y me=prendre ressemblait [' ]| a` unx pot, que il e=tait unx pot, [' ]| et de lx cre=ature qui malgre= toutx pre=sentait encore [' ]| unx certain nombre de traits spe=cifiquement humains, que elle e=tait unx homme. Et pour [' ]| Watt lx besoin de soulas se mantique e=tait parfois si grand que il se mettait a` [' ]| essayer des noms aux choses, et a` lui-me^me, unx peu comme unx e=le=gante des bibis. [' ]| Ainsi du. pseudo-pot il lui arrivait de dire, re=flexion faite, ce est unx targe, [' ]| ou, se enhardissant, ce est unx choucas, et ainsi de suite. Mais lx pot avait [' ]| aussi peu de succe`s comme targe, ou comme choucas, ou sous toutx autre nom soumis a` sx [' ]| innommable re=ite=, que comme pot. Quant a` lui-me^me, si il ne Pouvait plus se appeler unx [' ]| homme, comme par lx passe=, avec lx intuition que il ne disait pas force=ment unx [' ]| connerie, cependant il ne pouvait imaginer quel autre nom se donner, sinon celui de unx [' ]| homme. Mais lx imagination de Watt ne avait jamais ais e=te= des plus vives. Si bien que [' ]| malgre= toutx, dans sx ide=e, il demeurait unx homme, comme sx maman le lui avait [' ]| appris en lui disant, Voila` unx brave petit bonhomme, ou, Voila` unx mignon petit [' ]| bonhomme, ou, Voila` unx ruse= petit bonhomme. Mais pour toutx lx soulagement [' ]| que cela lui procurait, il aurait toutx aussi bien pu e^tre, dans sx ide=e, [' ]| unx boi^te, ou unx urne. [' ]| [' ]| ce est pour ces raisons surtout que Watt aurait e=te= heureux de entendre lx voix [' ]| de Erskine enserrer dans des mots lx espace de [' ]| lx cuisine, lx extraordinaire lampe de escalier, [' ]| lx escalier toujours changeant et dont lx nombre de marches semblait varier de unx jour a` [' ]| lx autre, et du soir au matin, et bien de autres choses encore dans lx maison et dans lx [' ]| jardin, certains arbustes surtout qui empe^chaient si souvent Watt de prendre lx air, [' ]| me^me quand il faisait unx temps divin, [' ]| [' ]| que il en devenait pa^le et constipe=, et jusqu'a` lx lumie`re dans sx flux et sx [' ]| reflux et lx nuages qui grimpaient au ze=nith, tanto^t lents, tanto^t rapides, es, [' ]| et lx plus souvent de ouest en est, ou glissaient vers lx terre par lx autre versant, [' ]| car lx nuages vus de chez Monsieur Knott ne e=taient pas exactement lx nuages [' ]| dont Watt avait lx habitude, et Watt avait unx grande habitude des nuages et [' ]| savait en distinguer lx diffe=rentes sortes, lx cirrus, lx stratus, lx [' ]| cumulus et consorts, du premier coup d'oeil. Non que lx fait de entendre Erskine nommer [' ]| lx pot, ou dire a` Watt, mx cher ami, ou, mx bon monsieur, ou, Dieu vous maudisse, eu^t [' ]| change= lx pot en pot, ou Watt en homme, pour Watt, loin de la`. Mais c^'aurait e=te= lx [' ]| preuve que pour Erskine toutx au moins lx pot e=tait unx pot, et Watt unx homme. Non [' ]| que lx fait pour lx pot de e^tre unx pot, ou Watt unx homme, pour Erskine, eu^t [' ]| fait du pot unx pot, ou de Watt unx homme, pour Watt, loin de la`. Mais c^' aurait [' ]| e=te= comme unx encouragement a` lx espoir caresse= par Watt de temps en temps, [' ]| de e^tre en mauvais e=tat de sante=, a` cause des efforts; que faisait sx corps [' ]| pour se adapter a` unx milieu e=tranger, et de les voir aboutir en fin de compte, et sx [' ]| sante= se re=tablir, et lx choses re=apparai^tre, et lui-me^me sous lx dehors [' ]| de antan, et consentir a` e^tre nomme=s, lx noms consacre=s, et a` e^tre oublie=s. [' ]| Non que Watt ra^t a` chaque instant vers ce re=tablissement des choses, de lui-me^me, [' ]| dans leur relative innocuite=, loin de la`. Car il y avait des moments ou` il [' ]| e=prouvait unx sentiment tre`s proche du sentiment de lx satisfaction a` e^tre [' ]| abandonne= de lx sorte des derniers rats. Car ceux-ci enfuis il ne y aurait plus a` rats, [' ]| plus lx moindre rat, et il y avait des moments ou Watt applaudissait presque a` cette [' ]| perspective, de e^tre de=livre= de sx derniers rats, enfin. Ce serait lx de=sert, [' ]| bien su^r au de=but, et unx grand silence, apre`s tant de grignotements de couinements, [' ]| de galopades. lx choses et lui-me^me, ils lui faisaient escorte depuis si longtemps, [' ]| par lx mauvais [' ]| [' ]| temps et par lx pire. lx choses telles quelles, et puis lx vides entre elles, et lx [' ]| lumie`re toutx en haut dans sx descente vers elles, et puis lx autre chose, oblongue, [' ]| lourde, creuse, instable, articule=e, qui pie=tinait lx herbe et faisait voler lx [' ]| sable, dans sx fuite en avant. Mais si il y avait des moments ou` Watt envisageait [' ]| cet abandon presque avec satisfaction, ils e=taient rares, surtout dans lx [' ]| premiers temps de sx se=jour chez Monsieur Knott. Et lx plus souvent il lui [' ]| tardait de entendre unx voix, lx voix [' ]| de Erskine, puisqu' il e=tait seulx avec Erskine, [' ]| parler du petit monde de Monsieur Knott avec lx vieux mots de cre=ance. Il y [' ]| avait bien su^r lx jardinier, pour parler du jardin. Mais lx jardinier [' ]| pouvait <-> il Parler du jardin, lx jardinier qui le quittait toutx lx [' ]| soirs, avant lx tombe=e de lx nuit, et ne le retrouvait lx lendemain que lx soleil [' ]| de=ja` haut, dans lx ciel? Non, lx te=moignage du jardinier ne e=tait pas [' ]| recevable, a` lx avis de Watt. seulx Erskine pouvait parler du jardin, comme seulx [' ]| Erskine pouvait parler de lx maison, utilement, a` Watt. Et Erskine ne en parlait [' ]| jamais, ni de lx un ni de lx autre. Bien plus, Erskine ne ouvrait jamais lx [' ]| bouche, devant Watt, sinon pour manger, ou roter, ou tousser, ou vomir, ou re^ver, ou [' ]| soupirer, ou chanter, ou e=ternuer. Il est vrai que pendant lx premie`re semaine [' ]| il ne se passa gue`re unx jour sans que Erskine lui adressa^t lx parole, a` Watt, [' ]| au sujet de sx devoirs. Mais lx premie`re semaine Watt ne sentait pas encore sx [' ]| mots de=faillir, ni sx monde se faire indicible. Il est vrai aussi que de temps [' ]| a` autre Erskine dans toutx sx e=tats venait en courant trouver Watt avec [' ]| unx question toutx a` fait ridicule telle que, Avez <-> vous vu Monsieur Knott? ou, [' ]| Kate est <-> elle arrive=e? Mais c^a ce e=tait beaucoup plus tard. Peut-e^tre que unx [' ]| jour, dit Watt, il demandera, Ou` est lx pot? ou, que est que vous avez fait de [' ]| ce pot? Ces questions en toutx cas, si absurdes que elles fussent, semblaient [' ]| confirmer ne=anmoins lx existence de Watt, ce dont Watt e=tait lx premier a` [' ]| se fe=liciter. Mais cette confirmation, il se en serait fe=licite= encore [' ]| [' ]| davantage si elle e=tait intervenue plus to^t, avant que il se fu^t habitue= a` sx perte [' ]| de espe`ce. [' ]| [' ]| lx chanson que Erskine chantait, ou pluto^t psalmodiait, e=tait toujours lx me^me: [' ]| [' ]| Peut-e^tre que si Watt avait parle= a` Erskine, Erskine aurait parle= a` Watt, en guise [' ]| de re=ponse. Mais Watt ne e=tait pas tombe= aussi bas que c^a. [' ]| [' ]| Watt pre^tait unx attention extre^me, au de=but, a` toutx ce qui se passait autour de [' ]| lui. Il ne pouvait se produire unx bruit, a` porte=e de sx oreille, sans que il le capte [' ]| aussito^t et au besoin lx interroge, et il ouvrait grands lx yeux a` toutx ce qui [' ]| remuait, de pre`s ou de loin, a` toutx ce qui se approchait et se e=loignait et [' ]| se arre^tait et se agitait sur place et a` toutx ce qui se faisait plus clair et [' ]| plus sombre et plus grand et plus petit, et souvent il saississait lx nature de lx objet [' ]| affecte= et me^me lx cause imme=diate a` laquelle il devait de l' e^tre. Aux mille [' ]| odeurs aussi, que lx temps la^che sur sx passage, Watt accordait lx attention lx [' ]| plus vive. Et il se munit de unx crachoir portatif. [' ]| [' ]| Cette tension incessante de sx faculte=s lx plus nobles, ou de unx certain nombre [' ]| de entre elles, fatiguait Watt profonde=ment. Et lx re=sultats, dans lx ensemble, [' ]| e=taient minces., Mais il ne avait pas lx choix, au de=but. [' ]| [' ]| Une des premie`res choses que Watt apprenait ainsi e=tait que Monsieur Knott tanto^t se [' ]| levait tard et se couchait to^t, et tanto^t se levait tre`s tard et se couchait tre`s [' ]| to^t, et tanto^t ne se levait point ni point ne se couchait, car qui peut se [' ]| coucher qui point ne se le`ve? Ce qui intriguait Watt ici e=tait ceci, que plus [' ]| Monsieur Knott se levait to^t plus il se couchait tard et que plus il [' ]| se levait tard plus il se couchait to^t. Mais entre lx heure de sx lever et lx heure de [' ]| sx coucher il ne semblait pas y avoir de rapport mathe=matique, [' ]| [' ]| ou alors si secret que il ne existait pas, pour Watt. Ce fut la` pendant longtemps pour [' ]| Watt unx source de grand e=tonnement, car il disait, Voila` quelquun qui de unx part [' ]| semble peu presse= de changer de e=tat et de autre part impatient de le faire. Car lundi, [' ]| mardi et vendredi il se est leve= a` onze heures et couche= a` sept, et mercredi et [' ]| samedi il se est leve= a` neuf heures et couche= a` huit, et dimanche il ne se est [' ]| pas leve= du toutx ni du toutx couche=. Jusqu'au moment ou` Watt comprit [' ]| que entre Monsieur Knott leve= et Monsieur Knott couche= il ne y avait pour ainsi dire [' ]| rien a` choisir. Car pour Monsieur Knott se lever ne e=tait pas quitter lx e=tat [' ]| de sommeil pour lx e=tat de veille, ni se coucher quitter lx e=tat de veille pour [' ]| lx e=tat de sommeil, non, mais pour lui se lever et se coucher e=taient quitter [' ]| unx e=tat qui ne e=tait ni de sommeil ni de veille pour unx e=tat qui ne e=tait ni [' ]| de veille ni de sommeil, et inversement. Me^me de Monsieur Knott on pouvait [' ]| difficilement attendre que jour et nuit il demeure dans lx me^me position. [' ]| [' ]| lx repas de Monsieur Knott ne posaient gue`re de proble^mes, [' ]| [' ]| lx samedi soir on pre=parait et faisait cuire unx quantite= suffisante de nourriture [' ]| pour maintenir Monsieur Knott pendant unx semaine. [' ]| [' ]| Ce plat contenait des aliments tels que potages varie=s, poissons, oeufs, gibier, [' ]| volailles, viandes, fromages, fruits, toutx varie=s, sans oublier bien su^r pain [' ]| et beurre, et il contenait aussi lx boissons lx plus courantes telles que eau [' ]| mine=rale, absinthe, the=, cafe=, lait, stout, bie`re, whiskey, cognac et vin, [' ]| et il contenait aussi unx varie=te= de choses ne=cessaires a` lx sante= telles [' ]| que insuline, calomel, iode, laudanum, mercure, charbon, fer, camomille et poudre [' ]| vermifuge, et bien su^r sel et moutarde, poivre et sucre, et bien su^r unx larme [' ]| de acide salicylique contre lx fermentation. [' ]| [' ]| toutx ces choses et bien de autres trop nombreuses a` e=nume=rer, on les me=langeait [' ]| avec soin dans lx ce=le`bre pot, avant de les mettre a` mijoter pendant quatre [' ]| heures jusqu'a` [' ]| [' ]| ce que elles soient re=duites a` consistance de pure=e, ou de bouillie, et que toutx lx [' ]| bonnes choses a` manger, et toutx lx bonnes [' ]| choses a` boire, et toutx lx bonnes choses [' ]| ne=cessaires a` lx sante= soient confondues sans retour et transforme=e en unx seulx [' ]| bonne chose ni nourriture, ni boisson, ni me=decine, mais unx bonne chose sui [' ]| generis dont lx moindre cuillere=e ouvrait et refermait lx appe=tit, excitait [' ]| et apaisait lx soif, compromettait et stimulait lx fonctions vitales et [' ]| montait agre=ablement au cerveau. [' ]| [' ]| ce est a` Watt que il revenait de peser, de mesurer et de compter, avec lx plus grande [' ]| exactitude, lx ingre=dients qui composaient ce plat, et de appre^ter pour lx pot [' ]| ceux ayant besoin de appre^t, et de les me=langer a` fond sans perte aucune [' ]| jusqu'a` ne plus pouvoir les distinguer lx uns des autres, et de les mettre a` mijoter, [' ]| et pendant que ils mijotaient de en maintenir lx mijotement, et unx fois mijote=s [' ]| de en arre^ter lx mijotement, et enfin de mettre lx toutx a` refroidir, [' ]| dans unx endroit froid. Cette ta^che mettait Watt a` dure e=preuve, tant mentale que [' ]| corporelle, tellement elle e=tait de=licate et rude. Et quelquefois par temps chaud, [' ]| pendant que il brassait, nu jusqu'a` lx ceinture, et activait des deux mains lx [' ]| lourde barre de fer, il tombait des larmes, de fatigue mentale, de sx visage, [' ]| dans lx pot, et de sx poitrine, en me^me temps, et de dessous sx [' ]| bras, de grosses gouttes provoque=es par sx efforts, dans lx pot e=galement. sx [' ]| re=serves nerveuses aussi en prenaient pour leur grade, tant e=tait grand sx sens des [' ]| responsabilite=s. Car il savait, comme si on le lui avait dit, que lx recette de [' ]| ce plat ne avait jamais varie=, depuis sx lointaine mise au point, et que lx choix, [' ]| lx dosage et lx quantite=s des e=le=ments utilise=s avaient e=te= calcule=s, [' ]| avec lx exactitude lx plus minutieuse, afin de me=nager a` Monsieur Knott, pour unx [' ]| se=rie de quatorze repas entiers, ce est <-> a` <-> dire sept de=jeuners entiers et sept di^ners [' ]| entiers, lx maximum de jouissance compatible avec lx maintien de sx sante=. [' ]| [' ]| On servait ce plat a` Monsieur Knott, froid, dans unx ecuelle, a` midi tapant et a` sept [' ]| heures pre=cises du soir, de unx bout de lx anne=e a` lx autre. [' ]| [' ]| ce est <-> a` <-> dire que aux heures susdites [' ]| Watt apportait lx e=cuelle, pleine, dans lx salle a` [' ]| manger et la posait sur lx table. unx heure plus tard il retournait l' emporter, dans [' ]| lx e=tat, quel que il fu^t, ou` Monsieur Knott l' avait laisse=e. si il restait de lx [' ]| nourriture dans lx e=cuelle, alors Watt la transfe=rait dans lx plat du chien. [' ]| Mais si elle e=tait vide, alors Watt ne avait plus que a` la laver, en [' ]| vue du repas suivant. [' ]| [' ]| Ainsi Watt ne voyait jamais Monsieur Knott, aux heures des repas. Car Monsieur Knott [' ]| ne e=tait jamais a` lx heure, pour sx repas. Mais il e=tait rate que sx retard de=passe [' ]| vingt minutes, ou unx demi-heure. Et que il vide lx e=cuelle, ou que il ne la vide pas, [' ]| il ne y mettait jamais plus de cinq minutes, ou de sept toutx au plus. De sorte que [' ]| Monsieur Knott ne e=tait jamais dans lx salle a` manger, lorsque Watt apportait [' ]| lx e=cuelle, et ne y e=tait jamais non plus, lorsque Watt retournait [' ]| enlever lx e=cuelle. Ainsi Watt ne voyait jamais Monsieur Knott, jamais jamais Monsieur [' ]| Knott, aux heures des repas. [' ]| [' ]| Monsieur Knott mangeait ce plat a` lx aide de unx petite pelle plaque=e argent, telle [' ]| que en utilisent lx confiseurs, lx e=piciers et lx marchands de the=. [' ]| [' ]| Ces dispositions repre=sentaient unx grande e=conomie de labeur. Sans parler du charbon [' ]| que elles permettaient de e=pargner. [' ]| [' ]| A` qui, se demandait Watt, devait <-> on ces dispositions [' ]| [' ]| A` Monsieur Knott lui-me^me? Ou a` unx autre, a` unx ancien domestique de ge=nie par [' ]| exemple, ou a` unx die=te=ticien de me=tier? Et sinon a` Monsieur Knott lui-me^me, [' ]| mais a` unx autre ou bien su^r a` de autres, Monsieur Knott savait <-> il que de [' ]| telles dispositions existaient ou ne le savait <-> il pas? [' ]| [' ]| On ne entendait jamais, Monsieur Knott se plaindre de sx nourriture, me^me si il ne la [' ]| mangeait pas toujours. Tanto^t il vidait lx e=cuelle, en en raclant lx parois et lx [' ]| fond avec sx petite pelle, a` les faire briller, et tanto^t il en laissait lx moitie=, [' ]| ou toutx autre fraction, et tanto^t il en laissait lx totalite=. [' ]| [' ]| Douze possibilite=s se pre=sente`rent a` Watt, a` ce propos. [' ]| [' ]| 1. Monsieur Knott e=tait responsable de ces dispositions, et savait que il e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, et savait que de telles dispositions existaient, [' ]| et e=tait content. [' ]| [' ]| 2. Monsieur Knott ne e=tait pas responsable de ces dispositions, mais savait qui e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, et savait que de telles dispositions existaient, et [' ]| e=tait content. [' ]| [' ]| 3.Monsieur Knott e=tait responsable de ces dispositions, et savait que il e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, mais ne savait pas que de telles dispositions [' ]| existaient, et e=tait content. [' ]| [' ]| 4. Monsieur Knott ne e=tait pas responsable de ces dispositions, mais savait qui e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, mais ne savait pas que de telles dispositions [' ]| existaient, et e=tait content. [' ]| [' ]| 5. Monsieur Knott e=tait responsable de ces dispositions, mais ne savait pas qui e=tait, [' ]| responsable de ces dispositions, ni que de telles dispositions existaient, et e=tait [' ]| content. [' ]| [' ]| 6. Monsieur Knott ne e=tait pas responsable de ces dispositions, ni ne savait qui e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, ni que de telles dispositions existaient, et e=tait [' ]| content. [' ]| [' ]| 7. Monsieur Knott e=tait responsable de ces dispositions, mais ne savait pas qui e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, et savait que de telles dispositions existaient, [' ]| et e=tait content. [' ]| [' ]| 8. Monsieur Knott, ne e=tait pas responsable de ces dispositions, ni ne savait qui e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, et savait que de telles dispositions existaient, et [' ]| e=tait content. [' ]| [' ]| 9. Monsieur Knott e=tait responsable de ces dispositions, mais savait qui e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, et savait que de telles dispositions existaient, [' ]| et e=tait content. [' ]| [' ]| 10. Monsieur Knott ne e=tait pas responsable de ces dispositions, mais savait que il [' ]| e=tait responsable de ces dispositions, et savait que de telles dispositions [' ]| existaient, et e=tait content. [' ]| [' ]| 11. Monsieur Knott e=tait responsable de ces dispositions, mais savait qui e=tait [' ]| responsable de ces dispositions, mais ne savait pas que de telles dispositions existaient, [' ]| et e=tait content. [' ]| [' ]| 12. Monsieur Knott ne e=tait pas responsable de ces dispositions, mais savait que il [' ]| e=tait responsable de ces dispositions, mais ne savait pas que de telles dispositions [' ]| existaient, et e=tait content. [' ]| [' ]| de autres possibilite=s se pre=sente`rent a` Watt, a` ce propos, mais il les e=carta, et [' ]| les bannit de sx esprit, comme indignes de e^tre prises au se=rieux, pour lx moment. lx [' ]| moment viendrait peut-e^tre, ou` elles seraient dignes de e^tre prises au se=rieux, [' ]| et a` ce moment-la`, si il le pouvait, il les rappellerait a` sx esprit et les [' ]| prendrait au se=rieux. Mais pour lx moment elles semblaient indignes de e^tre prises [' ]| au se=rieux, si bien que il les bannit de sx esprit, et les oublia. [' ]| [' ]| Watt avait pour consigne de donner ce qui restait de ce plat, lx jours ou` Monsieur [' ]| Knott ne en mangeait pas lx totalite=, au chien. [' ]| [' ]| Or il ne y avait pas de chien dans lx maison, ce est <-> a` <-> dire pas de chien de maison, [' ]| auquel donner cette nourriture lx jours ou` Monsieur Knott ne y faisait pas justice. [' ]| [' ]| Watt, re=fle=chissant a cela, entendait unx petite voix qui disait, Monsieur Knott, [' ]| ayant connu jadis unx homme que avait mordu unx chien, a` lx jambe, et ayant connu [' ]| jadis unx autre homme que avait griffe= unx chat, au nez, et ayant connu jadis [' ]| unx belle et forte femme que avait charge=e unx bouc, dans lx fesses, et [' ]| ayant connu jadis unx autre homme [' ]| [' ]| que avait e=ventre= unx taureau, eu ventre, et ayant fre=quente= jadis unx chanoine [' ]| que avait sabote unx cheval, a` lx entrejambes, redoute a` domicile lx chiens [' ]| et autres amis quadrupe`des de lx homme, et a` peine moins sx autres fre`res [' ]| et soeurs bipe`des a` plumes devant Dieu, ayant connu jadis [' ]| unx missionnaire que avait pie=tine= a` mort unx autruche, a` lx estomac, et ayant connu [' ]| jadis unx pre^tre que unx colombe, comme avec unx soupir de aise il quittait [' ]| lx chapelle ou` de sx propres mains il venait de servir lx messe a` plus de cent [' ]| fide`les, avait conchie=, de en haut, a` lx oeil. @@@@@| [' ]| Watt ne sut jamais que penser de cette petite voix, si elle plaisantait, ou si elle [' ]| e=tait se=rieuse. [' ]| [' ]| Il fallait donc que unx chien du dehors passe a` lx maison au moins unx fois par jour pour [' ]| lx cas ou` lx on aurait a` lui donner unx partie, ou lx totalite=, du de=jeuner de Monsieur [' ]| Knott, ou de sx di^ner, ou des deux, a` manger. [' ]| [' ]| Or dans cette affaire on avait du^ rencontrer de grosses difficulte=s, malgre= lx grand [' ]| nombre de chiens affame=s et me^me fame=liques qui abondaient, et cela sans doute depuis [' ]| toujours, dans lx parages, a` des kilome`tres a` lx ronde, dans toutx lx directions. [' ]| Et lx raison de cela e=tait peut-e^tre ceci, que lx nombre de fois ou` lx chien [' ]| se en allait plein e=tait tre`s infe=rieur au nombre de fois ou` il se en allait [' ]| a` moitie= plein et que lx nombre de fois ou` il se en allait a` moitie= plein [' ]| e=tait de loin infe=rieur au nombre de fois ou` il se en allait aussi vide que il e=tait [' ]| venu. Car il arrivait plus souvent a` Monsieur Knott de manger toutx sx nourriture [' ]| que de ne en manger que unx partie et de [' ]| ne en manger que unx partie que de ne en rien [' ]| manger du toutx, beaucoup beaucoup plus souvent. Et si il est vrai que tre`s souvent [' ]| Monsieur Knott se levait tre`s tard et se couchait tre`s to^t, ne=anmoins il lui [' ]| arrivait couramment aussi de se lever juste a` temps pour manger sx de=jeuner [' ]| et de manger sx di^ner juste a` temps pour se coucher. lx jours ou` il ne [' ]| se levait ni ne se couchait, et par [' ]| [' ]| conse=quent laissait intacts et sx de=jeuner et sx di^ner, e=taient bien su^r des [' ]| jours fastes, pour lx chien. Mais ils e=taient tre`s rares. [' ]| [' ]| Or lx chien affame= ou fame=lique moyen, libre de sx mouvements, sera <-t-> il fide`le au [' ]| rendez-vous, dans ces conditions? [' ]| [' ]| Non, lx chien affame= ou fame=lique moyen, laisse= a` lui eme, ne le sera pas, car il [' ]| ne y trouvera pas sx compte. [' ]| [' ]| Ajoutez que il fallait lx visite du chien, non pas a` ne importe quelle heure du jour ou [' ]| de lx nuit ou` il lui prendrait fantaisie de passer, non, mais entre certaines heures [' ]| limites bien de=finies, en lx occurrence huit heures du soir et dix heures du soir. [' ]| Et lx raison de cela e=tait ceci, que a` dix heures on fermait lx maison pour lx [' ]| nuit et que jusqu'a` huit heures on ne pouvait savoir si Monsieur Knott avait [' ]| laisse=, de sx nourriture du jour, lx totalite= ou unx partie, ou rien. Car si [' ]| en ge=ne=ral Monsieur Knott mangeait jusqu'a` lx dernie`re miette aussi bien de sx [' ]| de=jeuner que de sx di^ner, auquel cas lx chien ne obtenait rien, rien ne [' ]| l' empe^chait cependant de manger jusqu'a` lx dernie`re miette de sx de=jeuner [' ]| et puis de refuser sx di^ner en entier ou en partie, auquel cas lx chien [' ]| obtenait lx di^ner refuse=, ou lx partie refuse=e, ou de refuser sx de=jeuner ou [' ]| unx partie de sx de=jeuner et puis de manger jusqu'a` lx dernie`re miette de sx [' ]| di^ner, auquel cas lx chien obtenait lx de=jeu^ner refuse=, ou lx partie refuse=e, [' ]| ou de refuser unx partie de sx de=jeuner et derechef unx partie de sx di^ner, [' ]| auquel cas lx chien profitait des deux portions de=daigne=es, ou enfin de ne [' ]| toucher ni a` sx de=jeuner ni a` sx di^ner, auquel cas lx chien, a` [' ]| condition de ne passer ni trop to^t ni trop tard, se en allait lx ventre plein enfin. [' ]| [' ]| Par quels moyens donc re=unir lx chien et lx nourriture lx jours ou`, Monsieur Knott [' ]| ayant refuse= lx totalite= ou unx partie de sx nourriture du jour, cette partie ou cette [' ]| totalite= e=taient disponibles pour lx chien? Car lx instructions de [' ]| [' ]| Monsieur Knott e=taient formelles lx jours ou` il restait de lx nourriture ce reste [' ]| devait e^tre donne= au chien, sans perte de temps. [' ]| [' ]| Voila` lx proble`me que avait du^ affronter Monsieur Knott, dans unx passe= lointain, au [' ]| moment de sx installation. [' ]| [' ]| Voila` un des nombreux proble`mes que avait du^ affronter Monsieur Knott alors. [' ]| [' ]| Ou sinon Monsieur Knott, alors unx autre, dont toutx trace est perdue, Ou sinon unx autre, [' ]| alors de autres, dont nulle trace ne demeure. [' ]| [' ]| De la` Watt passa a` lx manie`re dont ce proble`me avait e=te= re=solu, sinon par [' ]| Monsieur Knott, alors par cet autre, et si ni par Monsieur Knott, ni par cet autre, [' ]| alors par ces autres, bref, a` lx manie`re dont ce proble`me avait e=te= re=solu, [' ]| ce proble`me de comment re=unir lx chien et lx nourriture, par Monsieur Knott, [' ]| ou par lui, ou par eux, bref par celui ou par ceux que il avait [' ]| confronte=, ou confronte=s, dons ce passe= lointain, lors de lx installation de Monsieur [' ]| Knott. Car que il ait pu e^tre re=solu par quelqu'un, ou par plusieurs, que il ne [' ]| avait jamais confronte=, ou confronte=s, semblait a` Watt improbable, au plus haut degre=. [' ]| [' ]| Mais avant de passer a` cela il se attarda a` re=fle=chir a` ceci, que lx proble`me de [' ]| comment re=unit ainsi lx chien et lx nourriture avait pu e^tre re=solu par celui, ou par ceux, [' ]| par qui avait e=te= re=solu, voila` si longtemps, lx proble`me de comment pre=parer lx [' ]| nourriture de Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Et se e=tant attarde= a` re=fle=chir a` cela il se attarda unx peu plus, avant de passer a` [' ]| lx solution qui semblait avoir pre=valu, a conside=rer unx certain nombre au moins de entre [' ]| celles qui semblaient ne pas avoir pre=valu. [' ]| [' ]| Mais avant de se attarder unx peu plus a` faire cela, il se empressa de remarquer que ces [' ]| solutions qui ne semblaient pas avoir pre=valu avaient pu e^tre envisage=es, puis [' ]| e=carte=es comme insuffisantes, par lx auteur, ou lx auteurs, de lx [' ]| [' ]| solution qui semblait avoir pre=valu, comme elles avaient pu ne pas l' e^tre. [' ]| [' ]| 1. unx chien affame= ou fame=lique hors se=rie aurait pu e^tre recherche= qui pour [' ]| des raisons de lui seulx connues eu^t estime= y trouver sx compte, a` passer a` lx [' ]| maison de lx fac^on prescrite. [' ]| [' ]| Mais il y avait toutx lx chances que unx tel chien ne exista^t pas. [' ]| [' ]| Mais il y avait peu de chances, si il existait, de pouvoir le trouver. [' ]| [' ]| 2. unx chien du cru sous-alimente= aurait pu e^tre e=lu auquel avec lx autorisation [' ]| de sx mai^tre aurait pu e^tre livre=e par un des hommes de Monsieur Knott lx [' ]| totalite= ou unx partie de sx nourriture, lx jours ou` il en aurait laisse= lx [' ]| totalite= ou unx partie, [' ]| [' ]| Mais alors un des hommes de Monsieur Knott aurait du^ mettre sx manteau et [' ]| sx chapeau et prendre lx large, par unx nuit de encre selon toutx probabilite= et [' ]| a` ne en pas douter sous lx trombes de eau, et tituber a` ta^tons dans lx noir sous lx [' ]| seaux de eau, lx pot de nourriture a` lx main, apparition minable et ridicule, [' ]| jusqu'a` lx endroit ou` gitait lx chien. [' ]| [' ]| Mais existait <-> il lx moindre garantie que lx chien soit la`, a lx arrive=e de lx homme? [' ]| lx chien ne aurait <-> il pas pu sortir, pour lx nuit? [' ]| [' ]| Mais y avait <-> il lx moindre garantie, a` supposer que lx chien soit la`, a` lx arrive=e [' ]| de lx homme, que lx chien ait suffisamment faim pour vider lx pot de [' ]| nourriture, a` lx arrive=e de lx homme avec [' ]| lx pot de nourriture? lx chien ne aurait <-> il [' ]| pas pu assouvir sx faim, au cours de lx journe=e? Ou y avait <-> il lx moindre [' ]| assurance, a` supposer que lx chien soit sorti, a` lx arrive=e de lx homme, que lx [' ]| chien ait suffisamment faim, a sx retour, a` lx aube, ou pendant lx nuit, pour [' ]| vider lx pot de nourriture que lx homme avait livre=? ne aurait <-> il [' ]| [' ]| pas pu assouvir sx faim, au cours de lx nuit, et me^me ne avoir quitte= sx gite que [' ]| dans ce seulx dessein? [' ]| [' ]| 3. unx messager aurait pu e^tre charge=, homme, garc^on, femme ou fille, de passer a` [' ]| lx maison toutx lx soirs, [' ]| mettons a` huit heures unx quart du soir, et lx soirs ou` il y [' ]| aurait de lx nourriture pour lx chien de apporter cette nourriture, a unx chien, a` [' ]| ne importe quel chien, et de ne pas le la^cher de unx semelle tant que il ne aurait pas [' ]| liquide= lx nourriture, et si il ne pouvait ou ne voulait pas liquider lx nourriture [' ]| de apporter ce qui en resterait a` unx autre chien, a` me importe quel autre chien, et de [' ]| ne pas le quitter des yeux tant que il ne aurait pas liquide= ce qui restait de lx [' ]| nourriture, et ne pouvait ou ne voulait pas liquider ce qui restait de lx nourriture [' ]| de apporter ce qui en resterait encore a` unx autre chien, a` ne importe quel autre chien, [' ]| et ainsi de suite, jusqu'a` ce que lx nourriture soit liquide=e et que il ne en reste plus [' ]| unx miette, et enfin de rapporter lx pot vide. [' ]| [' ]| (Cette personne aurait pu e^tre charge=e, en outre, de cirer lx brodequins, et lx [' ]| chaussures, soit avant de quitter lx maison avec lx pot plein, et qui bien su^r [' ]| ne e=tait pas plein du toutx, soit en revenant a` lx maison avec lx pot vide, ou, encore en [' ]| apprenant que il ne y avait pas de nourriture pour lx chien, ce jour-la`. Ce qui aurait [' ]| grandement soulage= lx jardinier, Monsieur Graves, en lui permettant de consacrer, [' ]| au jardin lx temps que il consacrait aux brodequins, et aux chaussures. Et ne est <-> il [' ]| pas e=trange tre`s e=trange que on dise de [' ]| unx chose que elle est pleine, alors que elle [' ]| ne est pas pleine du toutx, mais jamais de [' ]| unx chose que elle est vide, si elle ne il, pas vide? [' ]| Et lx raison de cela est peut-e^tre ceci, que lorsqu' on remplit il est rare que on [' ]| remplisse a` ras bords, car cela ne serait pas pratique, tandis que lorsqu' on vide on [' ]| vide comple`tement, en renversant lx re=cipient et en lx rinc^ant au besoin a` grand [' ]| renfort de eau bouillante, dans unx sorte de fre=ne=sie.) [' ]| [' ]| Mais existait <-> il lx moindre garantie que lx messager donne effectivement lx nourriture [' ]| a` unx chien, ou a` des chiens, conforme=ment a` sx instructions? [' ]| que est <-> ce qui empe^chait lx [' ]| messager de manger lui-me^me lx nourriture, ou de la vendre en entier ou en partie a` unx tierce [' ]| personne, ou de en faire cadeau ou de la vider dans lx fosse= lx plus proche, ou dans lx [' ]| premier trou venu, pour e=conomiser sx temps, et sx peine? [' ]| [' ]| Mais que se passerait <-> il si lx messager, par faiblesse, ou ivresse, ou mollesse, ou [' ]| paresse, ne=gligeait de passer a` lx maison unx soir ou` il y aurait de lx nourriture pour lx [' ]| chien? [' ]| [' ]| Mais me^me lx messager lx plus robuste, lx plus sobre, lx plus consciencieux, [' ]| connaissant toutx lx chiens du cru, leurs habitudes et leurs domiciles, leurs [' ]| formes et leurs couleurs, ne aurait <-> il pas pu se trouver a` lx te^te de unx reste [' ]| de nourriture, unx petit rabiot, dans lx vieux pot, de dix [' ]| heures au coup, au vieux coucou, et comment ferait <-> il alors, lx fide`le messager, pour [' ]| rapporter lx pot, si il ne e=tait pas vide a` temps, lx lendemain matin il serait trop [' ]| tard, car lx ustensiles de Monsieur Knott ne devaient pas passer lx nuit dehors. [' ]| [' ]| Mais unx chien, est <-> ce lx me^me chose que lx chien? Car il ne e=tait pas question, dans [' ]| lx instructions de Watt, de unx chien, mais uniquement du chien, ce qui ne pouvait signifier [' ]| que unx seulx chien, a` savoir que il fallait [' ]| non pas ne importe quel chien, mais unx chien bien [' ]| de=termine=, ce est <-> a` <-> dire non pas unx chien [' ]| aujourd'hui, et unx deuxie`me demain, et peut-e^tre unx [' ]| troisie`me apre`s-demain, non, mais chaque jour chaque jour lx me^me pauvre vieux chien, aussi [' ]| longtemps que il vivrait. Mais a` plus forte [' ]| raison des chiens, est <-> ce lx me^me chose que lx chien? [' ]| [' ]| 4. unx homme possesseur de unx chien fame=lique aurait pu e^tre recherche= unx homme ayant [' ]| lx habitude, dans lx exercice normal de sx fonctions, de passer avec sx chien devant [' ]| [' ]| lx maison de Monsieur Knott toutx lx jours de lx anne=e entre huit heures et dix heures [' ]| du soir, Alors serait allume=e, lx soirs ou` il y aurait de lx nourriture pour lx chien, [' ]| a` lx fene^tre de Monsieur Knott ou a` quelque autre fene^tre bien en vue, unx lumie`re [' ]| rouge, ou peut-e^tre mieux verte, et toutx lx autres soirs unx lumie`re violette, [' ]| ou peut-e^tre mieux pas de lumie`re du toutx, et alors lx homme (et sans doute [' ]| biento^t lx chien aussi) le`verait en passant lx yeux vers lx fene^tre et [' ]| au vu de lx lumie`re rouge, ou de lx lumie`re verte, courrait jusqu'a` lx porte de lx [' ]| maison et la` ne quitterait plus sx chien des yeux tant que il ne aurait, pas liquide= [' ]| lx nourriture laisse=e par Monsieur Knott, mais au vu de lx lumie`re violette, [' ]| ou de pas de lumie`re du toutx, ne courrait pas jusqu'a` lx porte, avec sx chien, [' ]| mais poursuivrait sx chemin, sur lx route, avec sx chien, comme si de rien ne e=tait. [' ]| [' ]| Mais e=tait <-> il probable que unx tel homme exista^t? [' ]| [' ]| Mais e=tait <-> il probable, si il existait, que on pu^t le trouver? [' ]| [' ]| Mais si il existait, et que on pu^t le trouver, ne pourrait <-> il pas confondre, dans sx [' ]| esprit, en passant devant lx maison, sur lx chemin du retour, ou sur lx chemin du de=part, [' ]| il ne peut pas en y avoir de autre, pour qui chemine encore, ne pourrait <-> il pas [' ]| confondre, dans sx esprit, rouge avec violet avec vert, vert avec noir, noir avec [' ]| rouge, et quand rien dans lx pot pour lui, courir frapper toc toc a` lx huis, et [' ]| quand pour lui lx pot toutx plein, passer toutx pataud sx chemin, min, suivi de sx [' ]| fide`le sac de os? [' ]| [' ]| Mais Erskine, ou Watt, ou unx autre Erskine, ou unx autre Watt, ne pourraient <-> ils pas [' ]| allumer lx fausse lumie`re, ou omettre de allumer, par me=garde, ou allumer lx [' ]| bonne lumie`re, ou e=viter de allumer, mais trop tard, par oubli, ou par [' ]| nonchalance, et faire courir homme et chien, quand pour eux il ne y avait rien, [' ]| et quand il y avait quelque chose, pas. ser leur vieux chemin sans pause [' ]| [' ]| Mais cela ne aurait <-> il pas pour effet de aggraver lx mise=res, lx responsabilite=s et [' ]| lx fatigues de=ja` accablantes des serviteurs de Monsieur Knott? [' ]| [' ]| Ainsi Watt conside=ra, non seulement unx certain nombre de solutions qui apparemment [' ]| ne avaient pas pre=valu, mais en me^me temps unx certain nombre de objections peut-e^tre [' ]| de=terminantes a` lx e=poque. [' ]| [' ]| Solution Nombre de objections [' ]| lre 2 [' ]| 2e 3 [' ]| 3e 4 [' ]| 4e 5 [' ]| [' ]| Nombre de solutions Nombre de objections [' ]| 4 14 [' ]| 3 9 [' ]| 2 5 [' ]| 1 2 [' ]| [' ]| Si lx on passe ensuite a` lx solution qui semblait avoir pre=valu, elle consistait selon [' ]| Watt grosso modo en ceci: que soit recherche= unx cynophile du cru comme il faut, [' ]| ce est <-> a` <-> dire unx trai^ne-mise`re [' ]| pourvu de unx chien affame=, et que il lui soit alloue= [' ]| lx pension rondelette de cinquante livres par an exigible par mensualite=s, a` [' ]| charge pour lui de passer chez Monsieur Knott toutx lx soirs entre huit et [' ]| dix accompagne= de sx chien convenablement affame=, et lx [' ]| soirs ou` il y aurait de lx nourriture pour sx chien de ne plus le quitter des, yeux, [' ]| sx ba^ton a` lx main, devant te=moins, tant que il n aurait pas liquide= lx nourriture [' ]| jusqu'a` lx dernie`re miette, et ensuite de vider lx lieux, lui et sx chien, [' ]| se=ance tenante et que unx chien affame= plus jeune soit par cet homme aux frais de [' ]| Monsieur Knott acquis et tenu en [' ]| [' ]| re=serve pour lx jour ou` lx premier chien affame= viendrait a` mourir, et que a` ce [' ]| moment-la` unx autre chien affame= soit dans lx me^mes conditions procure= et tenu [' ]| pre^t pour lx heure ine=vitable ou` lx deuxie`me chien affame= viendrait a` payer [' ]| sx dette a` lx nature; et ainsi de suite inde=finiment de fac^on a` disposer [' ]| a` toutx instant de deux chiens affame=s, lx un pour manger de lx manie`re [' ]| susdite et jusqu'a` ce que il meure lx nourriture laisse=e par Monsieur Knott et [' ]| lx autre a` sx tour pour en faire autant aussi longtemps que il vivrait, et [' ]| ainsi de suite inde=finiment; et en outre que soit recherche= unx jeune [' ]| cynophile du cru de situation semblable, mais de=pourvu de chien, pour [' ]| lx jour ou` lx premier viendrait a` mourir afin que il prenne en charge et [' ]| exploite, de lx me^me manie`re et dans lx me^mes conditions, lx deux [' ]| chiens affame=s reste=s ainsi sans mai^tre, et sans foyer; et que a` ce [' ]| moment-la` soit de lx me^me fac^on assure= unx autre jeune cynophile du [' ]| cru de=muni de chien pour lx heure cruelle ou` viendrait a` se e=teindre sx [' ]| pre=de=cesseur; et ainsi de suite inde=finiment, de fac^on a` disposer [' ]| a` toutx moment de deux chiens affame=s et de deux trai^ne-mise`re du cru, [' ]| lx premier pour garder et exploiter de lx fac^on susdite lx deux chiens [' ]| affame=s aussi longtemps que il vivrait et lx autre a` sx tour aussi longtemps que il [' ]| respirerait pour en faire autant, et ainsi de suite inde=finiment; et pour [' ]| lx cas toujours a` craindre ou` par malheur il arriverait a` lx un des [' ]| deux chiens affame=s ou a` toutx lx deux de ne pas survivre au [' ]| mai^tre et de le suivre incontinent dans lx tombe, que il soit acquis [' ]| et convenablement entretenu aux frais de Monsieur Knott dans unx endroit [' ]| propice et dans unx condition affame=e unx troisie`me, unx quatrie`me, [' ]| unx cinquie`me et me^me unx sixie`me chien affame=; ou mieux encore que il soit [' ]| fonde= aux frais de Monsieur Knott dans unx site favourable unx chenil ou unx [' ]| colonie de chiens affame=s de manie`re a` pouvoir y puiser a` toutx instant [' ]| et mettre au travail de lx fac^on susdite unx [' ]| [' ]| chien affame= de bonne race et bien dresse=; et pour lx cas peu probable ou` lx jeune [' ]| cynophile de secours irait rejoindre sx ance^tres en me^me temps que sx [' ]| pre=de=cesseur, ou me^me avant, et il arrive toutx lx jours des choses autrement [' ]| surprenantes, que il soit recherche= et par de belles paroles et de e=ventuels [' ]| dons de argent frais et de ve^tements usage=s rive=s au service de Monsieur [' ]| Knott de lx fac^on susdite unx troisie`me, unx quatrie`me, unx cinquie`me et me^me unx [' ]| sixie`me jeune homme ou a` lx rigueur jeune femme du cru sans ressources et sans [' ]| chien; ou mieux encore que il soit recherche= unx famille du cru nombreuse [' ]| et besogneuse compose=e autant que possible des deux parents et de dix a` [' ]| quinze enfants et petits-enfants toutx passionne=ment attache=s a` lx gle`be [' ]| natale et moyennant unx premier acompte cash rondelet sans exage=ration et unx [' ]| ge=ne=reuse pension de cinquante livres par an exigible par mensualite=s et [' ]| des dons occasionnels de menue monnaie et de ve^tements vastes et enfin [' ]| des paroles affectueuses de conseil et de encouragement et de consolation [' ]| prodigue=es sans compter aux moments critiques que ils soient enchai^ne=s toutx, [' ]| sans retour et en bloc, leurs efants et lx enfants et leurs enfants, au service de [' ]| Monsieur Knott, avec mission de se occuper de toutx ce qui touchait de pre`s ou [' ]| de loin a` la` question du chien requis pour manger lx nourriture laisse=e [' ]| par Monsieur Knott et de rien de autre; et que soit confie= unx [' ]| fois pour toutx a` leurs soins lx chenil ou e=levage de chiens affame=s fonde= par [' ]| Monsieur Knott pour que jamais ne lui manque unx chien affame= pour manger sx [' ]| nourriture lx jours ou` il ne la mangerait pas lui-me^me, car lx question [' ]| du chenil touchait a` lx question du chien. ce est ainsi grosso modo selon [' ]| Watt que on avait du^ trouver lx solution du proble`me de comment donner lx [' ]| nourriture de Monsieur Knott au chien. Et si il est certain que au de=but pendant quelque [' ]| temps elle ne a pu e^tre, dans lx cra^ne de [' ]| [' ]| quelqu'un, que unx tissu de pense=es tanto^t se dilatant et tanto^t se contractant, [' ]| cependant elle ne a pas du^ tarder a` devenir bien davantage. Car de immenses [' ]| familles mise=reuses abondaient a` des kilome`tres a` lx ronde, dans toutx [' ]| lx directions concevables, et cela sans doute de toutx temps, de [' ]| sorte que il ne a su^rement pas fallu attendre bien longtemps pour que au monde e=tonne= il [' ]| soit donne= de voir passer chez Monsieur Knott, a` lx porte de derrie`re, soir [' ]| apre`s soir avec unx exactitude de me=tronome, unx vrai chien affame= moins en [' ]| chair que en os grandeur nature que accompagniat a` lx remorque unx e=chantillon [' ]| irre=cusable de lx fe=conde indigence locale, et que lx pension commence [' ]| a` e^tre verse=e, et de loin en loin aux moments lx plus inespe=re=s dispense=e lx [' ]| mitraille, depuis lx demi-couronne jusqu'au demi-penny en passant par lx florin, [' ]| lx shilling, lx pie`ce de six pence, lx pie`ce de trois pence et lx penny, [' ]| et que se ouvrent lx vannes des ve^tements de rebut dont Monsieur Knott, [' ]| grand rebuteur de ve^tements, avait de immenses re=serves, tanto^t unx [' ]| veste, tanto^t unx gilet, tanto^t unx manteau, tanto^t unx imperme=able, [' ]| tanto^t unx pantalon, tanto^t unx knickerbocker, tanto^t unx chemise, [' ]| tanto^t unx tricot, tanto^t unx calec^on, tanto^t unx combinaison, [' ]| tanto^t unx bretelle, tanto^t unx ceinture, tanto^t unx faux col, [' ]| tanto^t unx vraie cravate, tanto^t unx cache-col, tanto^t unx cache-nez, [' ]| tanto^t unx bas, tanto^t unx chaussette, tanto^t unx brodequin, et [' ]| enfin tanto^t unx chaussure, et que pleuvent lx bonnes paroles de [' ]| bon conseil et de encouragement et de re=confert et lx petites marques [' ]| de bonte= et de amour juste aux moments ou` lx besoin se en faisait lx plus [' ]| sentir et que soit en plein essor sous lx direction de qui de droit lx [' ]| chenil de chiens affame=s, objet de lx admiration ge=ne=rale. [' ]| [' ]| lx nom de cette bienheureuse famille e=tait Lynch et au moment ou` Watt [' ]| entra au service de Monsieur Knott elle se de=composait comme suit. [' ]| [' ]| Il y avait Tom Lynch, veuf, a^ge= de quatre-vingt-cinq ans, [' ]| [' ]| cloue= au lit par de incessantes douleurs inexplique=es au caecum, et puis [' ]| sx trois fils encore en vie Joe, a^ge= de soixante-cinq ans, perclus de [' ]| rhumatismes, et Jim, a^ge= de soixante-quatre ans, bossu et ivrogne, et [' ]| enfin Bill, veuf, a^ge= de soixante-trois ans, tre`s ge^ne= dans sx [' ]| mouvements par lx perte des deux jambes a` lx suite de unx faux-pas suivi [' ]| de unx chute, et puis sx seulx fille encore en vie May Sharpe, veuve, [' ]| a^ge=e de soixante-deux ans, en pleine possession de toutx sx faculte=s a` [' ]| lx exception de lx vue. Ensuite il y avait lx femme de Joe Flo ne=e [' ]| Doyly-Byrne, a^ge=e de soixante-cinq ans, parkinsonienne mais sinon en [' ]| parfaite condition, et puis lx femme de Jim Kate ne=e Sharpe, a^ge=e de [' ]| soixante-quatre ans, couverte de plaies suintantes de nature inexplique=e mais [' ]| sinon en parfaite sante=. Ensuite il y avait lx fils de Joe Tom, a^ge= [' ]| de quarante-et-un ans, sujet malheureusement a` des acce`s tanto^t [' ]| de exaltation, qui lui interdisaient lx moindre effort, et tanto^t [' ]| de de=pression, pendant lesquels il ne pouvait e=riger lx petit doigt, et puis lx fils [' ]| de Bill Sam, a^ge= de quarante ans, dont par unx gra^ce providentielle lx [' ]| paralysie ne affectait que lx zones comprises de unx part entre lx genoux et [' ]| lx pieds et de lx autre entre lx te^te et lx ceinture, et puis lx fille de [' ]| May Ann, vierge en principe, a^ge=e de trente-neuf ans, gravement diminue=e physiquement [' ]| et moralement pas unx douloureuse affection de nature honteuse, et puis lx garc^on de Jim [' ]| Jack, a^ge= de trente-huit ans, faible de esprit, et sx fre`res lx jumeaux [' ]| inse=parables Art et Con, a^ge=s de trente-sept ans, qui sous lx toise en [' ]| chaussettes atteignaient unx me`tre dix et sur lx balance nus [' ]| comme des vers trente-quatre kilos toutx en os et en muscle et entre qui lx ressemblance [' ]| e=tait si frappante a` toutx e=gards que me^me a` ceux qui les connaissaient et [' ]| les aimaient (et ils e=taient nombreux) il arrivait de appeler Art Con quand [' ]| ils voulaient dire Art et Con Art quand ils voulaient dire Con au moins aussi [' ]| souvent, sinon plus souvent, que de appeler Art Art quand ils [' ]| voulaient dire Art et Con Con quand [' ]| [' ]| [' ]| ils voulaient dire Con. Ensuite il y avait lx jeune femme de Tom Mag ne=e Sharpe, [' ]| a^ge=e de quarante-et-un ans, tre=s handicape=e dans sx activite=s aussi [' ]| bien a` lx maison que au dehors par des crises sube=pileptiques de incidence [' ]| mensuelle pendant lesquelles elle se roulait lx e=cume aux le`vres [' ]| sur lx sol de lx cuisine, ou surles pave=s de lx cour, ou sur lx carre= de le=gumes, ou [' ]| sur lx berges de lx rivie`re, et ne laissait pas lx plus souvent de se blesser [' ]| de unx fac^on ou de unx autre au point de devoir gagner sx lit et y rester, [' ]| chaque mois, lx temps de se remettre, et puis lx femme de Sam Liz ne=e Sharpe, [' ]| a^ge=e de trente-huit ans et pour sx bonheur plus morte que vive du [' ]| fait de avoir donne= a` Sam en lx espace de vingt ans dix-neuf enfants dont [' ]| quatre encore en vie et de nouveau grosse, et puis de lx infortune= Jack [' ]| faible de esprit ne l' oublions pas lx e=pouse Lil ne=e Sharpe, a^ge=e de [' ]| trente-huit ans, faible de poitrine. Et ensuite pour passer a` lx ge=ne=ration suivante [' ]| il y avait lx fils de Tom Simon, a^ge= de vingt ans, qui entre autres anomalies [' ]| he=las indescriptibles avait lx et sx jeune femme et cousine fille de [' ]| lx oncle Sam, a^ge=e de dix-neuf ans, dont lx beaute= et lx utilite= [' ]| se trouvaient cruellement diminue=es par lx faute de deux bras desse=che=s et de unx [' ]| claudication de origine tuberculeuse insoupc^onne=e, et puis lx deux fils de [' ]| Sam encore en vie Bill et Mat, a^ge=s respectivement de dix-huit et de dix-sept [' ]| ans, qui e=tant venus au monde respetivement aveugle et [' ]| boiteux se e=taient vus affectueusement surnommer Bill lx Aveugle et Mat lx Boiteux [' ]| respectivement, et puis lx autre fille marie=e de Sam Kate, a^ge=e de vingt-et-un ans, [' ]| beau brin de fille quoique he=mophile <1>, et puis sx jeune mari et cousin [' ]| [' ]| <(1) lx he=mophilie est, a` lx e=gal de lx prostatite, unx affection exclusivement> [' ]| [' ]| [' ]| Sean fils de lx oncle Jack, a^ge= de vingt-et-un ans, solide gaillard quoique he=mophile [' ]| e=galement, et puis lx fille de Frank Bridie, a^ge=e de quinze ans, pilier [' ]| et soutien de lx famille, ne dormant que lx jour pour pouvoir recevoir lx [' ]| nuit, au tarif e=lastique de deux pence ou trois pence ou [' ]| quatre pence ou me^me cinq pence ou unx bouteille de bie`re lx e=treinte, et cela dans lx [' ]| remise pour ne pas incommoder lx siens, et puis lx autre fils de Jack Tom, [' ]| a^ge= de quatorze ans, dont on disait diversement que il tenait de sx pe`re [' ]| par lx faiblesse de sx esprit et de sx me`re par lx faiblesse de [' ]| sx poitrine de sx grand-pe`re paternal Jim par sx gou^t des boissons fortes et de sx [' ]| grand-me`re paternelle Kate par lx plaque grande comme unx assiete de ecze=ma humide qui lui [' ]| de=parait lx sacrum et de sx grand-pe`re paternal Tom par lx crampes qui lui tarabustaient [' ]| lx estomac. Et enfin pour passer a` lx ge=ne=ration montante il y avait lx deux [' ]| fillettes de Sean Rose et Cerise, a^ge=es de quatre et de cinq ans respectivement, [' ]| et ces mignonnes petites innocentes e=taient he=mophiles a` lx instar de papa [' ]| et de maman, et mx foi ce e=tait tre`s moche et de sx part a` elle de le [' ]| laisser faire, et mx foi ce e=tait de nouveau tre`s moche de lx part de Sean, sachant ce [' ]| que il e=tait et ce que e=tait Kate de faire a` Kate ce que il lui fit, au point [' ]| que elle conc^ut et mit au monde Rose, et mx foi ce e=tait tre`s moche de sx [' ]| part a` elle de le laisser faire, et mx foi ce e=tait de nouveau tre`s moche [' ]| de lx part de Sean, sachant ce que il e=tait et ce que e=tait Kate et maintenant ce [' ]| que e=tait Rose, de faire de nouveau a` Kate ce que de nouveau il lui fit, [' ]| au point que elle conc^ut de nouveau et mit au monde Cerise, et mx foi [' ]| ce e=tait de nouveau tre`s moche de sx part a` elle de le laisser faire de [' ]| nouveau, et puis il y avait lx deux petits garc^ons de Simon Pat et Larry, a^ge=s de [' ]| quatre et de trois ans respectivement, et lx petit Pat e=tait rachitique, avec des [' ]| bras et des jambes comme des allumettes et unx te^te grosse comme unx ballon [' ]| et unx ventre gros comme unx autre, et lx petit Larry ne l' e=tait pas moins, [' ]| et lx seulx diffe=rence entre lx petit Pat et lx petit Larry e=tait ceci, compte [' ]| tenu de lx [' ]| [' ]| le=ge`re diffe=rence de a^ge, et de nom, que lx jambes du petit Larry ressemblaient [' ]| encore davantage a` des allumettes que celles du petit Pat, tandis que lx bras [' ]| du petit Pat resemblaient encore davantage a` des allumettes que ceux du petit [' ]| Larry, et que lx ventre du petit Larry ressemblait unx peu moins a` unx ballon [' ]| que celui du petit Pat, tandis que lx te^te du petit Pat ressemblait unx peu [' ]| moins a` unx ballon que celle du petit Larry. [' ]| [' ]| Cinq ge=ne=rations, ving-huit a^mes, neuf cent quatre-vingts ans, tel e=tait lx bloriexu [' ]| bilan de lx famille Lynch, a` lx instant ou` Watt entra au service de Monsieur Knott. <1> @@@@@| [' ]| Puis unx instant passa et toutx fut change=. [' ]| Non que il y eu^t mort, loin de la`. Non que il [' ]| y eu^t naissance, loin de la` aussi. Mais lx vingt-huit de respirer, ouf, ouf, de aspirer, [' ]| de expirer, unx fois de plus, et toutx fut change=. [' ]| [' ]| Comme par lx soleil que voile et de=voile lx nue [' ]| lx mer, lx lac, lx glace, lx plaine, lx [' ]| marais, lx coteau, ou toutx autre e=tendue naturelle analogue, que elle soit liquide ou [' ]| que elle soit solide. [' ]| [' ]| Jusqu'au chiffre glorieux, a` force ainsi de changer, en lx espace de vingt divise= par [' ]| vingt-huit e=gale cinq divise= par sept fois douze e=gale soixante divise= par sept [' ]| e=gale huit mois et demi approximativement, si nul ne mourait, si nul ne naissait, [' ]| jusqu'au chiffre glorieux de mille ans! [' ]| [' ]| Si toutx e=taient e=pargne=s, e=pargne=s lx vivants, e=pargne=s lx pas encore ne=s. [' ]| [' ]| En lx espace de huit mois et demi, a` dater de lx instant ou` Watt entra au service de [' ]| Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Mais toutx ne furent pas e=pargne=s. [' ]| [' ]| Car Watt ne avait pas ve=cu quatre mois chez Monsieur Knott que Liz femme de Sam se [' ]| coucha et expulsa unx enfant, sx vingtie`me, avec lx facilite= que on devine, et [' ]| ensuite pendant [' ]| [' ]| <(l) Ces chiffres e=tant incorrects, lx calculs en de=coulant sont doublement> [' ]| [' ]| [' ]| quelques jour e=tonna agre=ablement toutx ceux qui la connaissaient (et ils e=taient [' ]| nombreux) pas unx air de sante= inaccoutume= et unx afflux de bonne humeur toutx a` [' ]| fait e=tranger a` sx nature, car voila` bien des anne=es que elle passait a` [' ]| juste titre pour plus morte que vive, et ensuite allaita sx enfant avec [' ]| beaucoup de plaisir et de satisfaction apparemment, lx de=bit de lait e=tant [' ]| e=tonnamment exube=rant pour unx femme de sx a^ge de sx complexion qui e=tait exsangue, [' ]| et enfin au bout de cing ou six ou me^me peut-e^tre sept jours de ce fla-fla se affaiblit [' ]| brusquement et au grand e=tonnement de sx mari Sam, de sx fils Bill lx Aveugle et [' ]| Mat lx Boiteux, de sx filles marie=es Kate et Ann et de leurs maris Sean et [' ]| Simon, de sx nie`ce Bridie et de sx neveu Tom, de sx soeurs Mag et Lil, [' ]| de sx beaux-fre`res Tom et Jack, de sx cousins Ann, Art et Con, de sx [' ]| belles-tantes May et Mag, de sx tante Kate, de sx beaux-oncles Joe et Jim, de sx [' ]| beau-pe`re Bill et de sx beau-grand-pe`re Tom, qui se attendaient a` toutx sauf a` cela, [' ]| se affaiblit de plus en plus jusqu'a` ce que elle mouru^t. [' ]| [' ]| Cette perte fut unx perte cruelle pour lx famille Lynch, cette perte de unx femme nantie [' ]| de quarante ans bon teint. Car non seulement fut lx e=pouse, lx me`re, lx belle-me`re, [' ]| lx tante, lx soeur, lx belle-soeur, lx cousine, lx belle-nie`ce, lx nie`ce, [' ]| lx belle-fille, lx belle petite-fille et bien entendu lx grand-me`re, [' ]| arrache=e au beau-grand-pe`re, au beau-pe`re, aux beaux-oncles, a` lx tante, aux [' ]| belles-tantes, aux cousins, aux beaux-fre`res, aux soeurs, a` lx niece, au neveu, aux [' ]| beaux-fils, aux filles, aux fils, au mari et bien entendu aux quatre petits [' ]| petits-enfants (qui toutefois ne trahirent de autre signe [' ]| de e=motion que unx certaine curiosite=, e=tant trop jeunes sans doute pour se rendre [' ]| compte du terrible deuil qui venait de les frapper, puisque aussi bien leur a^ge [' ]| total ne de=passait pas seize ans), sans espoir de retour, mais lx mille ans [' ]| des Lynch se trouvaient retarde=s de a` peu pre`s unx an et demi, a` supposer [' ]| bien su^r que toutx soient e=pargne=s entre-temps, et [' ]| [' ]| de ce fait ne pouvaient sonner que au bout de deux ans environ a` dater de lx de=fection [' ]| de Liz et non plus dans unx de=lai de cinq mois seulement comme cela eu^t e=te= lx cas [' ]| si Liz avec toutx lx reste de lx famille avait e=te= e=pargne=e et me^me cinq [' ]| ou six jours plus to^t si lx enfant avait e=te= e=pargne= aussi, comme d'ailleurs [' ]| il le fut bien su^r, mais aux de=pens de sx me`re, si bien que lx but vers [' ]| lequel ahanait toutx lx famille reculait de non moins que de dix-neuf mois bon poids, [' ]| sinon plus, a` supposer bien su^r que toutx soient e=pargne=s entre-temps. [' ]| [' ]| Mais toutx ne furent pas e=pargne=s entre-temps. [' ]| [' ]| Car il ne se e=tait pas e=coule= deux mois depuis [' ]| lx mort de Liz que a` lx etonnement de lx [' ]| famille toutx entie`re Ann se retira dans lx secret de sx chambre et donna lx jour, [' ]| d'abord a` unx beau petit be=be= ma^le toutx fre=tillant, ensuite a` unx beau petit [' ]| be=be= femelle a` peine moins fre=tillant, et si ils ne devaient pas rester beaux [' ]| bien longtemps ni bien longtemps continuer a` fre=tiller il ne en reste pas [' ]| moins que a` leur naissance ils e=taient inde=niablement beaux et de unx vivacite= peu [' ]| commune a` cet a^ge. [' ]| [' ]| Voila` donc porte= a` trente lx total de a^mes du me=nage Lynch et rapproche= de environ, [' ]| vingt-quatre jours lx jour faste objet de toutx lx espoirs, a` supposer bien su^r [' ]| que toutx soient e=pargne=s entre-temps. [' ]| [' ]| Maintenant lx question que de toutx parts on commenc^ait ouvertement a` agiter e=tait [' ]| celle-ci, Qui avait bien pu faire, ou par Ann e^ntre induit a` faire, cette chose [' ]| a` Ann? Car Ann ne avait rien de unx femme se=duisante et lx pe=nible affection [' ]| dont elle e=tait lx victime ne e=tait unx secret pour personne, non seulement [' ]| dans lx cercle de lx famille, mais a` des kilome`tres a` lx ronde dans [' ]| toutx lx directions. Plusieurs noms furent librement e=voque=s a` ce propos. [' ]| [' ]| lx uns disaient que ce e=tait sx cousin Sam, dont lx dispositions amoureuses e=taient [' ]| notoires, non seulement dans lx enceinte de lx famille, mais de unx bout a` lx autre de [' ]| [' ]| lx contre=e avoisinante, et qui ne se cachait point de avoir pratique= lx adulte`re [' ]| localement sur unx grande e=chelle, se propulsant de unx rendez-vous au suivant [' ]| dans sx fauteuil de invalide a` traction autonome, avec des femmes veuves, [' ]| des femmes marie=es et des femmes non marie=es, dont lx [' ]| unes jeunes et se=duisantes, et de autres se=duisantes sans e^tre jeunes, et de autres ni [' ]| jeunes ni se=duisantes, et dont unx certain nombre a` lx faveur de sx intervention [' ]| conc^urent et mirent au monde qui unx fils, qui unx fille, qui deux fils, qui [' ]| deux filles, qui unx fils et unx fille, car Sam ne avait jamais de=croche= de [' ]| triple=s, et ce e=tait la` chez Sam unx point sensible, que il ne eu^t jamais [' ]| de=croche= de triple=s, et dont de autres conc^urent mais ne mirent pas au monde, et dont [' ]| de autres ne conc^urent pas du toutx, quand Sam intervenait. Et aux reproches que on [' ]| lui faisait de cette conduite Sam de riposter du tac au tac que paralyse= [' ]| comme il l' e=tait, de lx taille jusqu'au sommet et des genoux jusqu'a` lx [' ]| base, il ne avait dans lx vie de autre but, de autre inte=re^t ni de autre joie que [' ]| de lever lx ancre dans sx fauteuil roulant au sortir de unx bonne ventre=e de viande et [' ]| de le=gumes et de rester dehors a` exercer lx adulte`re jusqu'au moment ou` [' ]| il fallait rentrer souper, apre`s quoi il e=tait a` lx disposition de sx [' ]| conjointe. Mais jusque-la`, pour autant que on pu^t le savoir, il ne avait [' ]| jamais trahi Liz sous sx propre toit ou, plus exactement, avec aucune de celles [' ]| que abritait ce dernier, me^me si il se trouvait de mauvaises langues pour [' ]| insinuer que il e=tait lx pe`re de sx cousins Art et Con. [' ]| [' ]| de autres disaient que ce e=tait sx cousin Tom [' ]| qui dans unx acce`s de exaltation, ou dans [' ]| unx acce`s de de=pression, avait fait cette chose a` Ann. Et ceux qui objectaient [' ]| que Tom e=tait incapable du moindre effort lors de sx acce`s de exaltation, [' ]| et que lors de ces acce`s de de=pression il ne pouvait e=riger ne fu^t <-> ce que [' ]| lx petit doigt, se voyaient vertement [' ]| [' ]| re=pliquer que lx effort et lx e=rection ici en [' ]| jeu ne e=taient pas lx effort et lx e=rection [' ]| que interdisaient a` Tom sx acce`s, mais unx toutx autre effort et unx toutx [' ]| autre e=rection, e=tant sous-entendu que lx empe^chement en question ne e=tait [' ]| pas physique, mais moral, ou esthe=tique, et que lx impossibilite= [' ]| ende=mique ou` se trouvait Tom de unx part de remplir certaines ta^ches ne entrai^nant [' ]| aucune de=perdition de sx re=serves corporelles, comme de avoir lx oeil a` lx [' ]| bouilloire, par exemple, ou a` lx casserole, et de autre part de bouger de [' ]| lx endroit que il occupait, couche=, assis ou debout, ou [' ]| de avancer lx main ou lx pied pour attraper unx [' ]| outil tel unx marteau ou unx ciseau, ou unx [' ]| ustensile de cuisine de lx ordre de unx pelle, ou de unx seau, ne e=tait ni dans [' ]| lx premier cas ni dans lx second unx impossibilite= absolue, non, mais [' ]| relative a` lx nature de lx ta^che a` remplir, ou de lx acte a` [' ]| accomplir. Et on ajoutait avec cynisme, a` lx appui de cette the`se, que si Tom avait [' ]| rec^u mission de avoir lx oeil, non pas sur lx bouilloire ou sur lx casserole, [' ]| mais sur sx nie`ce Bridie faisant sx toilette de nuit, aucun degre= de [' ]| de=pression ne l' en aurait empe^che=, et que il fallait voir lx vitesse a` [' ]| laquelle tombait sx exaltation dans lx voisinage [' ]| de unx tire-bouchon et de unx bouteille [' ]| de stout. Car Ann, quoique de aspect peu engageant et pourrie par sx mal, avait [' ]| sx partisans, a` lx maison et au dehors. Et ceux qui objectaient que ni [' ]| lx appas de Ann, ni sx dons de persuasion, ne se pouvaient comparer a` ceux [' ]| de Bridie, ou de unx bouteille de stout, se voyaient se`chement [' ]| re=torquer que si Tom ne avait pas fait cette chose dans unx acce`s de de=pression, ou [' ]| dans unx acce`s de exaltation, alors il l' avait faite entre unx acce`s de [' ]| de=pression et unx acce`s de exaltation, ou entre unx acce`s de exaltation et [' ]| unx acce`s de de=pression, ou entre unx acce`s de de=pression et unx [' ]| autre acce`s de de=pression, ou entre unx acce`s de exaltation et unx autre acce`s [' ]| de exaltation, car chez Tom, quoi que on ait pu dire, de=pression et exaltation [' ]| ne e=taient pas de alternance re=gulie`re, non, mais souvent il ne sortait de unx [' ]| [' ]| acce`s de de=pression que pour e^tre saisi de unx autre peu apre`s, et fre=quemment il ne [' ]| se de=gageait de unx acce`s de exaltation que pour tomber presque aussito^t dans lx [' ]| suivant, et pendant sx brefs re=pits il arrivait a` Tom de se comporter tre`s [' ]| bizarrement, presque comme quelqu'un qui ne sait plus ce que il fait. [' ]| [' ]| de autres disaient que ce e=tait sx oncle Jack, faible de esprit ne l' oublions pas. Et [' ]| ceux qui ne e=taient pas de cet avis se voyaient aimablement prier par ceux qui [' ]| en e=taient de bien vouloir conside=rer ceci, que Jack e=tait non seulement [' ]| faible de esprit, mais mari de unx femme faible de poitrine. Or [' ]| on pouvait dire toutx ce que on voulait des autres parties de Ann, mais jamais de sx [' ]| poitrine que elle e=tait faible, car il e=tait de notorie=te= publique que Ann avait [' ]| unx poitrine splendide, blanche et grasse et e=lastique, et dans lx esprit [' ]| de unx homme comme Jack, faible de esprit ne l' oublions pas et [' ]| enchai^ne= a` unx femme faible de poitrine, comment se e=tonner si de cette splendide [' ]| partie de Ann, si blanche, si grasse et si e=lastique, lx image allait toujours [' ]| se dilatant, toujours plus blanche, plus grasse et plus e=lastique, [' ]| jusqu'a` ce que des autres parties de Ann (et elles e=taient [' ]| nombreuses) ou` ne se trouvait trace ni de blancheur ni de gras ni [' ]| de e=lasticite=, mais ou` toutx e=tait gris, et me^me [' ]| vert, et de=charne=, et flasque, toutx pense=e fu^t bannie. [' ]| [' ]| de autres noms cite=s a` ce propos e=taient ceux des oncles de Ann, Joe, Bill et Jim, et [' ]| de sx neveux, Bill lx Aveugle et Mat lx Boiteux, Sean et Simon. [' ]| [' ]| que Ann eu^t pu e^tre lx victime, non pas [' ]| de un des siens, mais de unx e=tranger du dehors, [' ]| beaucoup l' estimaient probable on e=voquait librement a` ce propos lx nom de plus [' ]| de unx e=tranger du dehors. [' ]| [' ]| Puis environ quatre mois plus tard, alors que on sortait enfin du long hiver et que [' ]| certains croyaient odorer lx printemps de=ja`, lx fre`res Joe, Bill et Jim, [' ]| soit lx total impressionnant de cent quatre-vingt-treize ans, dans lx bref espace [' ]| [' ]| de unx semaine furent emporte=s, Joe lx ai^ne= [' ]| unx lundi, et Bill sx cadet de unx an lx [' ]| mercredi suivant, et Jim leur cadet de unx an et de deux ans respectivement lx [' ]| vendredi suivant, ce qui avait pour conse=quence de laisser lx vieux Tom sans [' ]| fils, et Flo et Kate sans maris, et May Sharpe sans fre`res, et Tom et Jack [' ]| et Art et Con et Sam sans pe`res, et Mag et Liz sans [' ]| beaux-pe`res, et Ann sans oncles, et Simon et Ann et Bridie et Tom et Sean et Kate et [' ]| Bill et Mat et lx vingtie`me enfant de Sam par lx regrette=e Liz sans grand-pe`res, [' ]| et Rose et Cerise et Pat et Larry sans arrie`re-grands-pe`res. [' ]| [' ]| Voila` donc recule= lx jour convoite=, objet toujours de leurs voeux languissants, de a` [' ]| peu pre`s dix-sept ans au moins, ce est <-> a` <-> dire loin au-dela` des horizons de [' ]| lx espe=rance et me^me de lx espoir. Car lx vieux Tom, par exemple, baissait a` [' ]| vue d'oeil et unx jour se laissa surprendre en train de [' ]| se exclamer, Me faucher mx trois gars de unx [' ]| seulx coup merde et me laisser la` avec mx [' ]| putains de douleurs, sous-entendant par la` que a` sx avis on aurait mieux fait [' ]| de le faucher lui avec sx douleurs et de laisser la` sx gars avec lx leurs [' ]| dont lx pires re=unies ne arrivaient pas au coude du vautour qui sans [' ]| re=pit lui de=vorait lx caecum. Et baissaient aussi a` vue d'oeil bien de autres [' ]| membres de lx famille, au point de enlever toutx espoir de voir se prolonger leurs [' ]| souffrances. [' ]| [' ]| Alors il leur en cuisait de ce que ils avaient dit, a` ceux qui avaient dit que ce e=tait [' ]| lx oncle Joe, et a` ceux qui avaient, dit que ce e=tait lx oncle Bill, et a` ceux qui [' ]| avaient dit que ce e=tait lx oncle Jim, qui avait fait cette chose a` Ann, car [' ]| ils avaient confesse= leurs pe=che=s toutx lx trois, au pre^tre, avant [' ]| de e^tre emporte=s, et lx pre^tre e=tait unx vieil intime de lx famille. Et des cadavres [' ]| des fre`res lx nue=e des voix se e=leva et flotta unx moment avant de se poser sur [' ]| lx vivants a` e=lire, a re=e=lire, telle voix sur tel vivant, telle autre [' ]| sur tel autre, jusqu'a` ce que chaque vivant ou presque eu`t sx voix, [' ]| chaque voix sx repos. Et beaucoup e=taient maintenant [' ]| [' ]| en de=saccord qui avaient e=te= d'accord, et d'accord maintenant qui avaient e=te= en [' ]| de=saccord, et de autres d'accord toujours qui l' avaient e=te= de=ja`, et de autres [' ]| toujours en de=saccord qui l' avaient de=ja` e=te=. Et ainsi se formaient de [' ]| nouvelles amitie=s, et de nouvelles inimitie=s, et se maintenaient [' ]| de vieilles amitie=s, et de vieilles inimitie=s. Et toutx ne e=tait que accord et [' ]| de=saccord, amitie= et inimitie=, comme par lx passe=, mais suivant unx autre [' ]| re=partition. Et pas unx seulx voix qui ne fu^t [' ]| soit pour soit contre, non, pas unx. Et toutx ne e=tait que objection et re=plique, [' ]| re=plique et objection, comme par lx passe=, mais dans de autres bouches. [' ]| Non que il ne se en trouva^t beaucoup pour [' ]| continuer a` dire ce que ils avaient toujours dit, loin de la`. Mais il se en trouvait [' ]| encore plus pour ne plus le dire. Et lx raison de cela e=tait peut-e^tre ceci, [' ]| que non seulement toutx ceux qui avaient dit [' ]| ce que ils avaient dit sur Jim, sur Bill et sur Joe se trouvaient par lx mort de Joe, de [' ]| Bill et de Jim mis dans lx impossibilite= de continuer et dans lx obligation de [' ]| trouver autre chose, car Bill, Joe et Jim avaient beau e^tre be^tes, ils [' ]| ne l' e=taient pas au point de se laisser emporter sans se mettre a` [' ]| sainte table rapport a` ce que ils avaient fait a` Ann, si ils l' avaient fait, mais aussi [' ]| parmi ceux qui ne avaient jamais rien dit sur Jim, sur Joe et sur Bill, [' ]| a` ce propos, sinon que ils ne avaient pas fait [' ]| cette chose a` Ann, et par conse=quent ne se trouvaient nullement par lx mort de Joe, de [' ]| Jim et de Bill mis dans lx impossibilite= de continuer a` dire ce que ils avaient [' ]| toujours dit, a` ce propos, beaucoup pre=fe=raient ne=anmoins, en entendant [' ]| parler maintenant avec eux certains parmi ceux qui avaient toujours parle= [' ]| contre eux et contre qui ils avaient toujours parle=, de ne plus dire ce [' ]| que ils avaient toujours dit, a` ce propos, et de commencer a` dire toutx autre chose, [' ]| afin de pouvoir continuer a` entendre parler contre eux et eux a` parler contre [' ]| lx plus grand nombre possible de ceux qui, avant lx morts de Bill, de [' ]| Joe et de Jim, avaient toujours parle= contre eux et contre qui [' ]| ils avaient toujours [' ]| [' ]| parle=. Car, chose e=trange mais vraie apparemment, ceux qui parlent parlent pluto^t [' ]| pour lx plaisir de parler contre que pour lx plaisir de parler avec. Et lx raison de [' ]| cela est peut-e^tre ceci, que il est difficile dans lx accord de crier [' ]| toutx a` fait aussi fort que dans lx de=saccord, [' ]| [' ]| Cette petite affaire de lx nourriture du chien, Watt la reconstitua a` partir des [' ]| indiscre=tions qui e=chappaient, de temps en temps, lx soir, aux nains [' ]| jumeaux Art et Con. Car ce e=tait eux qui conduisaient lx chien affame=, [' ]| toutx lx soirs, jusqu'a` lx porte de Monsieur Knott. Ce que ils [' ]| faisaient depuis lx a^ge de douze ans, soit depuis unx quart de sie`cle, et devaient [' ]| continuer a` faire pendant toutx lx temps que Watt resterait chez Monsieur Knott, [' ]| ou pluto^t pendant toutx lx temps que il resterait au rez-de-chausse=e. [' ]| Car lorsque Watt fut mute= au premier e=tage, alors Watt perdit [' ]| toutx contact avec lx rez-de-chausse=e et ne devait plus revoir ni lx chien ni ceux qui [' ]| le conduisaient. Mais ce e=tait su^rement Art et Con toujours qui conduisaient lx chien, [' ]| toutx lx soirs a` neuf heures, jusqu'a` lx porte de derrie`re de Monsieur Knott, [' ]| me^me lorsque Watt ne e=tait plus la` pour le constater. Car ce e=tait deux petits [' ]| gars solides et toutx entiers a` leur travail. [' ]| [' ]| lx chien de service, au moment ou` Watt entra au service de Monsieur Knott, e=tait lx [' ]| sixie`me chien, en vingt-cinq ans, a` e^tre exploite= ainsi par Art et Con. [' ]| [' ]| lx chiens employe=s a` manger lx restes occasionnels de Monsieur Knott ne vivaient pas [' ]| vieux, en ge=ne=ral. Ce qui e=tait toutx naturel, Car en dehors de ce que lx chien recevait a` [' ]| manger de temps en temps, chez Monsieur Knott, sur lx pas de lx porte de derrie`re, il ne [' ]| recevait pour ainsi dire rien a` manger. Car si on lui avait donne= de lx nourriture [' ]| en sus de lx nourriture que lui donnait Monsieur Knott, de temps en temps, [' ]| alors sx appe=tit eu^t pu e^tre ga^te=, pour lx nourriture que lui [' ]| donnait Monsieur Knott. Car Art et Con ne pouvait jamais e^tre su^rs, lx matin, de ne [' ]| pas trouver [' ]| [' ]| lx soir, chez Monsieur Knott, sur lx pas de lx porte de derrie`re, a` lx intention de [' ]| leur chien, unx pot de nourriture si nourrissante et si copieuse que seulx unx chien [' ]| parfaitement affame= pouvait en venir a` bout. Et ce est a` cette e=ventualite= [' ]| que il leur incombait de se tenir toujours pre^ts. [' ]| [' ]| Ajoutez a` cela que lx nourriture de Monsieur Knott e=tait pluto^t riche et [' ]| e=chauffante, pour unx chien. [' ]| [' ]| Ajoutez a` cela que lx chien quittait rarement sx chai^ne et de ce fait se voyait [' ]| interdire toutx exercice digne de ce nom. ce e=tait force=. Car si lx chien [' ]| avait e=te= laisse= en liberte=, pour courir unx peu partout selon sx fantaisie, [' ]| alors il aurait mange= lx crottin de cheval sur lx route, et [' ]| toutx lx autres choses immondes qui abondent a` lx surface de lx terre, et ainsi [' ]| ruine= sx appe=tit peut-e^tre a` toutx jamais ou, encore plus grave, pris lx [' ]| large pour ne jamais revenir. [' ]| [' ]| lx nom de ce chien, pour ne pas dire chienne, au moment ou` Watt entra au service de [' ]| Monsieur Knott, e=tait Kate. Kate ne avait rien de unx beau chien. Me^me Watt, que [' ]| pre=venait contre lx chiens sx tendresse pour lx rats, ne avait jamais vu unx [' ]| chien qui fu^t moins a` sx gou^t que Kate. Ce ne e=tait pas unx gros chien, [' ]| et cependant on ne pouvait pas dire que ce e=tait unx petit chien. ce e=tait unx chien [' ]| moyen, de aspect repoussant. On l' avait pre=nomme= Kate non pas, comme on pouvait le [' ]| supposer, en me=moire de lx Kate de Jim, si pre`s de se trouver veuve, mais de unx [' ]| toutx autre Kate, de unx certaine Katie Byrne, espe`ce de cousine de lx femme de [' ]| Joe May, si pre`s de se trouver veuve elle aussi, et cette Katie Byrne e=tait [' ]| en grande faveur aupre`s de Art et Con a` qui elle apportait toujours [' ]| unx rouleau de tabac a` chiquer quand elle venait en visite, et Art et Con e=taient de [' ]| grands chiqueurs de rouleaux et ne en avaient jamais assez, jamais jamais assez de [' ]| rouleaux a` chiquer, a` leur gre=. [' ]| [' ]| Kate mourut pendant que Watt e=tait encore au rez-de-chausse=e et se fit remplacer par [' ]| unx chien pre=nomme= Cis. Watt ignorait en me=moire de qui on avait pre=nomme= lx [' ]| [' ]| chien ainsi. si il se e=tait renseigne=, si il avait quitte= sx re=serve et demande= [' ]| franchement, Art, ou Con, je sais que on a pre=nomme= Kate ainsi en me=moire [' ]| de votre parente Katie Byrne, mais en me=moire de qui [' ]| a <-t-> on pre=nomme= Cis ainsi?, alors il aurait appris peut-e^tre ce que il de=sirait tant [' ]| savoir. Mais il y avait des limites a` ce que Watt e=tait dispose= a` faire, dans, [' ]| sx chasse a` lx information. Il y avait des moments ou` il ne e=tait pas e=loigne= [' ]| de croire, en observant lx effet que ce pre=nom produisait sur Art et Con, [' ]| notamment en conjonction avec certaines injonctions, que ce e=tait lx pre=nom de unx amie [' ]| a` eux, de unx amie aime=e entre toutx, et que ce e=tait en lx honneur de cette amie [' ]| aime=e entre toutx que ils avaient, donne= au chien lx pre=nom de Cis, de [' ]| pre=fe=rence a` toutx autre pre=nom. Mais ce e=tait la` pure conjecture. Et [' ]| a` de autres moments Watt e=tait plus porte= a` croire que si lx chien se pre=nommait [' ]| Cis, ce ne e=tait pas parce que il se trouvait parmi lx vivants quelque personne [' ]| se pre=nommant ainsi, non, mais toutx be^tement parce que il fallait que lx chien [' ]| eu^t unx pre=nom quelconque, dans sx propre inte=re^t et dans celui des [' ]| autres, pour le distinguer de toutx lx autres chiens, et que Cis e=tait unx pre=nom pas [' ]| plus mauvais que unx autre et me^me supe=rieur a` beaucoup. [' ]| [' ]| Cis vivait toujours au moment ou` Watt quitta lx rez-de-chausse=e pour lx premier [' ]| e=tage. Quant a` ce que il en advint par lx suite, ainsi que des nains, Watt ne en [' ]| avait, pas lx moindre ide=e. Car sito^t au premier e=tage Watt perdit, dit, [' ]| non seulement lx rez-de-chausse=e de vue, mais tour inte=re^t pour lx [' ]| rez-de-chausse=e. Ce fut la` en ve=rite= unx coincidence providentielle, ne est <-> ce pas, [' ]| que au moment de perdre de vue lx rez-de-chausse=e Watt perdi^t aussi toutx inte=re^t [' ]| pour lui. [' ]| [' ]| Il entrait dans lx fonctions de Watt de accueillir Art et Con quand ils passaient lx [' ]| soir avec lx chien et, quand il y avait de lx nourriture pour lx chien, de assister [' ]| a` sx absorption par lx chien, jusqu'a` lx dernie`re miette. Mais passe=es [' ]| [' ]| lx premie`res semaines Watt cessa brusquement, de sx propre chef, de remplir cet [' ]| office. Et de=sormais, quand il y avait de lx nourriture pour lx chien, il la [' ]| de=posait devant lx porte, sur lx pas de lx porte, dans lx plat du chien, et [' ]| il mettait unx lumie`re a` lx fene^tre du couloir afin que lx pas de [' ]| lx porte ne soit pas dans lx noir, me^me par lx nuit lx plus noire, et il mit au point [' ]| pour lx plat du chien unx petit couvercle pouvant se fermer au moyen de crampons [' ]| qui se cramponnaient solidement aux bords du plat. Et Art et Con finirent [' ]| par comprendre, lx soirs ou` lx plat du chien ne les attendait pas sur lx [' ]| pas de lx porte, que ces soirs-la` il ne y avait pas de nourriture pour Kate [' ]| (ou pour Cis). Ils ne avaient pas besoin de frapper et de demander, non, lx pas de lx [' ]| porte vide parlait de lui-me^me. Et ils finirent me^me par comprendre, lx soirs [' ]| ou` il ne y avait pas de lumie`re a` lx fene^tre du couloir, que ces soirs-la` [' ]| il ne y avait pas de nourriture pour lx chien. Et ils apprirent [' ]| aussi a` ne jamais pousser plus loin lx soir que jusqu'a` lx endroit de ou` ils pouvaient [' ]| voir lx fene^tre du couloir, et ensuite a` ne jamais pousser plus loin que si il y [' ]| avait de lx lumie`re a` lx fene^tre, et a` toujours se en aller sans pousser plus [' ]| loin si il ne y en avait pas. Cela ne leur servait malheureusement [' ]| pas a` grand'chose au point de vue pratique du fait que on de=bouchait brusquement, au [' ]| de=tour des buissons, sur lx porte de derrie`re et par conse=quent ne voyait [' ]| lx fene^tre du couloir, a` co^te= de lx porte, que de=ja` de si pre`s que on [' ]| aurait pu toucher celle-ci, avec sx ba^ton, si lx on avait voulu. Mais [' ]| Art et Con apprirent peu a` peu a` distinguer, de aussi loin que de dix ou quinze pas, [' ]| si il y avait de lx lumie`re a` lx porte du couloir ou non. Car lx lumie`re, [' ]| quoique masque=e par lx angle, dardait sx rayons par lx fene^tre du couloir [' ]| et cre=ait unx lueur, dans lx air, lueur que on pouvait distinguer, avec [' ]| de lx entrai^nement, surtout quand lx nuit e=tait noire, de aussi loin que de dix ou [' ]| quinze pas. Par conse=quent toutx ce que ils avaient a` faire, Art et Con, [' ]| surtout quand lx nuit e=tait propice, [' ]| [' ]| ce e=tait de avancer unx peu lx long de lx alle=e [' ]| jusqu`a` lx endroit de ou` lx lumie`re, si [' ]| elle bru^lait, devait e^tre visible sous forme de unx lueur, de unx faible lueur, [' ]| dans lx air, et de la` de pousser plus loin, vers lx [' ]| porte de derrie`re, ou bien rebrousser chemin, vers lx grille, selon lx cas. Au fort de [' ]| lx e=te=, bien su^r, seulx lx pas de lx porte vide, ou garni du plat du chien, [' ]| pouvait apprendre a` Art et a` Con et a` Kate [' ]| (ou a` Cis), si il y avait de lx nourriture pour lx chien ou non. Car au fort de lx e=te= [' ]| Watt ne mettait pas de lumie`re a` lx fene^tre de lx cuisine quand il y avait de [' ]| lx nourriture pour lx chien, non, car au fort [' ]| de lx e=te= lx pas de lx porte ne e=tait pas dans lx noir avant dix heures et demie ou [' ]| onze heures du soir, mais face a` lx ouest il bru^lait de toutx lx ardeur mourante [' ]| des feux de lx e=te=. Et mettre unx lumie`re a` lx [' ]| fene^tre du couloir dans ces conditions, c^' aurait e=te= bru^ler du pe=trole pour rien. [' ]| Mais pendant plus des trois quarts de lx anne=e lx ta^che de Art et Con se trouvait [' ]| grandement facilite=e a` lx suite du refus [' ]| de Watt de assister au repas du chien et des mesures que il dut prendre en conse=quence. [' ]| Alors Watt, si il avait sorti lx plat unx peu avant huit heures, le rentrait unx [' ]| peu avant dix heures et le lavait, [' ]| soucieux du lendemain, avant de tirer lx verrous pour lx nuit et de monter se coucher [' ]| en tenant haut lx lampe au-dessus de sx te^te pour e=clairer sx pas dans [' ]| lx escaliers, lx escaliers qui ne [' ]| semblaient jamais lx me^mes, de unx soir a` lx autre, et qui tanto^t e=taient raides, et [' ]| tanto^t doux, et tanto^t longs, et tanto^t courts, et tanto^t larges, et tanto^t [' ]| e=troits, et tanto^t pe=rilleux, et tanto^t su^rs, et que il [' ]| grimpait toutx lx soirs, parmi lx ombres mouvantes, unx peu apre`s dix heures. @@@@@| [' ]| De ce refus de lx part de Knott, pardon, de Watt, de assister a` lx absorption par lx [' ]| chien des restes de Monsieur Knott, on aurait pu craindre lx plus graves [' ]| conse=quences, aussi bien pour Watt que pour lx maison de Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Watt se attendait a` quelque chose de ce genre. Et cependant il ne aurait pu faire [' ]| autrement que il fit. Il avait beau [' ]| [' ]| ne pas aimer lx chiens, leur pre=fe=rant de beaucoup lx rats, il ne aurait pu faire [' ]| autrement, le croira qui voudra, que il fit, Il ne se passa rien, en lx occurrence, [' ]| mais toutx continua comme avant, [' ]| apparemment. Il ne se abattit sur Watt nulle punition, nulle foudre. Et lx maison de [' ]| Monsieur Knott continua a` voguer de lx avant, par lx jours et nuits tranquilles, [' ]| avec toutx sx habituelle se=re=nite=. Et [' ]| ce e=tait la` pour Watt unx source de grand e=tonnement, de avoir pu enfreindre [' ]| impune=ment unx aussi ve=ne=rable tradition, ou institution. Mais il ne e=tait [' ]| pas be^te au point de en tirer unx re`gle de conduite, [' ]| ou de y voir unx encouragement a` lx insoumission, oh non, car Watt ne e=tait que trop [' ]| heureux de faire ce que on lui demandait, a` toutx moment et comme le voulait [' ]| lx coutume. Et quand par ne=cessite= il [' ]| faillait, comme ici en refusant de assister au repas du chien, il avait soin de faillir [' ]| de telle fac^on et en usant de tant de pre=cautions et de raffinements que il avait [' ]| presque lx air de ne pas faillir du toutx. Et [' ]| cela lui valait peut-e^tre unx certaine indulgence. Et dans sx esprit plein [' ]| de e=tonnement et de trouble il ramenait lx calme en re=fle=chissant que [' ]| si il restait impuni pour lx moment, il ne le resterait [' ]| peut-e^tre pas toujours, et que si lx coup porte= a` lx maison de Monsieur Knott [' ]| ne apparaissait pas aussito^t, il apparai^trait peut-e^tre unx jour, [' ]| meurtrissure modeste d'abord, puis plus large, toujours [' ]| plus large, jusqu'a` ce que, a` force de se e=tendre, il finisse par noicir [' ]| lx corps toutx entier. [' ]| [' ]| Pendant unx certain temps, pour des raisons demeure=es obscures, Watt a du^ e^tre fort [' ]| intrigue=, voire fascine=, par cette affaire du chien venu au monde, et a` grands [' ]| frais au monde maintenu, uniquement [' ]| pour manger lx nourriture de Monsieur Knott lx jours ou` Monsieur Knott ne daignait pas [' ]| la manger lui-me^me, et y attacher unx importance et me^me unx signification que il semble [' ]| difficile de justifier. Car sinon pourquoi cette insistance? Et pourquoi cette [' ]| insistance sur lx famille Lynch si en pense=e il ne avait e=te= [' ]| [' ]| oblige= de passer du chien a` lx famille Lynch comme a` lx un des termes de lx relation [' ]| que lx chien tissait chaque nuit, lx autre e=tant naturellement lx restes de [' ]| Monsieur Knott. Mais bien plus que lx [' ]| Lynch, ou lx restes de Monsieur Knott, ce est lx chien qui donna a` Watt ce tracas, tant [' ]| que il dura. Mais il ne dura pas longtemps, ce tracas de Watt, pas tre`s longtemps, [' ]| compare= avec de autres [' ]| analogues. Et cependant ce fut unx tracas majeur, a` cette e=poque, tant que il dura. Mais [' ]| unx fois que Watt eut saisi, dans sx complexite=, lx me=canisme du syste`me, comment [' ]| lx nourriture en venait a` [' ]| e^tre disponible pour lx chien, et lx chien a` e^tre disponible pour lx nourriture, et [' ]| lx deux a` e^tre re=unis, alors il cessa de se y inte=resser et put jouir, a` cet [' ]| e=gard, de unx relative tranquillite= de esprit. Non [' ]| que il se imagina^t unx instant avoir pe=ne=tre= lx forces en pre=sence, dans ce cas [' ]| particulier, ou me^me perc^u lx formes que elles soulevaient, ou jete= lx moindre [' ]| lumie`re sur lui-me^me, ou sur Monsieur [' ]| Knott, loin de la`. Mais il avait change=, peu a` peu, unx de=sordre en mots, il se e=tait [' ]| fait unx oreiller de vieux mots, pour sx te^te. Peu a` peu, et non sans peine. Kate [' ]| en train de manger dans sx plat, par [' ]| exemple, sous lx surveillance des nains, comme il avait peine= pour savoir ce que [' ]| ce e=tait, pour savoir quelle e=tait lx chose faite, lx chose subie, par qui, [' ]| par quoi, et quelles ces formes qui ne e=taient pas [' ]| ancre=es au sol, comme lx ve=ronique, mais se e=vanouissaient dans lx nuit, [' ]| au bout de unx moment. [' ]| [' ]| Erskine passait sx temps dans lx escaliers, a` monter, a descendre, en courant. toutx [' ]| lx contraire de Watt, qui se contentait de descendre unx fois par jour, quand il [' ]| se levait, pour commencer sx [' ]| journe=e, et unx fois par jour se contentait de monter, quand il se couchait, pour [' ]| commencer sx nuit. Sauf lorsque, dans sx chambre, lx matin, ou dans lx cuisine, [' ]| lx soir, il oubliait quelque chose, [' ]| dont il ne pouvait se passer. Alors naturellement il remontait, ou redescendait, prendre [' ]| cette chose, quelle que elle fu^t. Mais ce e=tait [' ]| [' ]| tre`s rare. Car que pouvait oublier Watt, dont Watt ne pu^t se passer, lx espace de unx [' ]| jour, lx espace de unx [' ]| nuit? sx mouchoir peut-e^tre? Mais Watt ne avait jamais recours au mouchoir. sx sac a` [' ]| ordures? Non, [' ]| il ne serait pas redescendu expre`s, jusqu'en bas, a` lx appel de sx sac a` ordures. [' ]| Non, il ne y avait pour [' ]| ainsi dire rien que Watt pu^t oublier, dont il ne pu^t se passer, pendant lx quatorze [' ]| ou quinze heures que [' ]| durait sx journe=e, pendant lx neuf ou dix heures que durait sx nuit. ne empe^che que [' ]| cela lui arrivait, [' ]| de temps en temps, de oublier quelque chose, unx petit quelque chose de rien du toutx, [' ]| que il lui fallait [' ]| retourner prendre, sans quoi il ne aurait pas pu tenir, jusquau bout de sx journe=e, [' ]| jusqu'au bout de sx [' ]| nuit. Mais ce e=tait tre`s rare. Et lx plus souvent il restait tranquillement la` ou` il [' ]| e=tait, au second e=tage [' ]| dans sx chambrette lx nuit, et lx jour au rez-de-chausse=e dans lx cuisine surtout, ou [' ]| partout ailleurs ou` [' ]| sx fonctions pouvaient l' appeler, ou au jardin de agre=ment a` faire lx cent pas, ou [' ]| dans unx arbre, ou [' ]| assis par terre contre unx arbre, ou contre unx buisson, ou sur unx sie`ge rustique. Car au [' ]| premier e=tage sx [' ]| fonctions ne l' appelaient jamais, a` cette pe=riode, ni au second, unx fois que il avait [' ]| fait sx lit, et balaye= [' ]| sx chambrette, ce que il faisait a` peine leve=, avant de descendre, lx estomac vide. [' ]| Tandis que au rez-de-chausse=e Erskine ne en fichait pas unx rame, sx fonctions [' ]| se exerc^ant uniquement au premier e=tage. Or [' ]| Watt ignorait, et re=pugnait a` demander, en quoi exactement ces fonctions consistaient. [' ]| Mais alors que lx fonctions de Watt au rez-de-chausse=e le retenaient [' ]| tranquillement au rez-de-chausse=e, lx fonctions [' ]| de Erskine au premier e=tage, non, mais il passait sx temps dans lx escaliers, a` [' ]| monter, a` descendre, en [' ]| courant, du premier e=tage au second e=tage et puis incontinent du second e=tage au [' ]| premier e=tage au rez-de-chausse=e et puis incontinent du rez-de-chausse=e [' ]| au premier e=tage, dans unx agitation qui semblait [' ]| [' ]| a` Watt sans rime ni raison, ce dont il ne faut pas se e=tonner, puisque aussi bien Watt [' ]| ignorait, et [' ]| re=pugnait a` demander, en quoi exactement consistaient lx fonctions de Erskine au [' ]| premier e=tage. De la` [' ]| a` conclure que Erskine ne restait jamais tranquillement au premier e=tage, non car il y [' ]| passait unx bonne [' ]| partie de sx temps, mais seulement que lx temps que il passait dans lx escaliers, dans [' ]| lx espace de unx [' ]| seulx journe=e, a` se pre=cipiter tanto^t en bas, tanto^t en haut, semblait a` Watt [' ]| extraordinaire. Et [' ]| extraordinaire lui semblaient aussi lx peu de temps que Erskine restait en haut, quand il [' ]| se pre=cipitait en [' ]| haut, avant de se repre=cipiter en bas, et lx peu de temps que il restait en bas, quand [' ]| il se pre=cipitait en [' ]| bas, avant de se repre=cipiter en haut, et enfin bien su^r lx force de sx [' ]| pre=cipitation, comme si il ne avait [' ]| que unx ha^te, retourner la` de ou` il venait. Et si lx on demandait comment Watt, jamais [' ]| au second e=tage du [' ]| matin au soir, pouvait savoir combien de temps Erskine passait au second e=tage, quand [' ]| il se y pre=cipitait [' ]| de lx sorte, on pourrait sans doute re=pondre ceci, que Watt, de la` ou` il e=tait assis [' ]| au fond de lx maison, [' ]| pouvait entendre Erskine grimper lx escalier quatre a` quatre jusqu'au comble de lx [' ]| maison et puis le [' ]| de=valer de me^me jusqu'au mitan de lx maison, pour ainsi dire de unx traite. Et lx [' ]| raison de cela e=tait [' ]| peut-e^tre ceci, que lx bruit descendait par lx chemine=e de lx cuisine. [' ]| [' ]| Watt re=pugnait a` se informer a` mots ouverts du sens de toutx cela, car il disait, toutx [' ]| cela sera re=ve=le= a` [' ]| Watt, lx moment venu, entendant bien su^r lx moment ou` Erskine se en irait, et ou` unx [' ]| autre viendrait. [' ]| Mais il ne avait pas de cesse que il ne eu^t dit, en bre`ves phrases ou bribes de phrases [' ]| e=parses et largement [' ]| espace=es dans lx temps, Peut-e^tre que Monsieur Knott le de=pe^che ainsi, tanto^t en [' ]| haut, tanto^t en bas, a` [' ]| telle et telle fin bien de=finie, toutx en lui disant, Mais reviens <-> moi vite, Erskine, ne [' ]| trai^ne pas, reviens <-> moi vite. Mais quel genre de fin? Peut-e^tre pour lui rapporter [' ]| unx objet quelconque abandonne= quelque part et dont il e=prouve soudain [' ]| [' ]| lx besoin, tel unx bon livre ou unx bout de coton hydrophile ou de papier de soie. Ou pour [' ]| se assurer, en [' ]| inspectant lx alentours de unx fene^tre supe=rieure, que personne ne vient. Ou pour [' ]| se assurer, en [' ]| inspectant rapidement lx rez-de-chausse=e, que aucun danger ne menace lx fondations. [' ]| Mais il ne y suis <-> je pas, moi, au rez-de-chausse=e, quelque part, aux aguets? [' ]| Mais il se peut que Monsieur Knott ait plus [' ]| confiance en Erskine, qui est ici depuis plus longtemps que moi, que en moi, qui suis ici [' ]| depuis moins [' ]| longtemps que Erskine. Et pourtant cela ne ressemble pas a` Monsieur Knott, de vouloir [' ]| sans cesse ceci [' ]| et cela et de envoyer Erskine courir se en occuper. Mais que sais <-> je de Monsieur Knott? [' ]| Rien. Et ce qui [' ]| peut me parai^tre lui ressemble lx moins, rien ne me prouve lx contraire. Ou peut-e^tre [' ]| que Monsieur [' ]| Knott envoie Erskine courir ainsi, tanto^t en haut, tanto^t en bas, toutx simplement pour [' ]| en e^tre [' ]| de=barrasse=, ne fu^t <-> ce que pour quelques instants. Ou peut-e^tre que Erskine, e=prouve= [' ]| par lx premier [' ]| e=tage, est oblige= de se pre=cipiter en haut de temps en temps, pour prendre lx air du [' ]| second e=tage, et de [' ]| temps en temps de se pre=cipiter en bas, pour prendre celui du chez-de-chausse=e, voire [' ]| du jardin, toutx [' ]| comme dans certaines eaux certains poissons, pour pouvoir supporter lx profondeurs [' ]| moyennes, sont [' ]| contraints de remonter et de redescendre, tanto^t a` lx surface des vagues, tanto^t au [' ]| lit de lx oce=an. Mais [' ]| de tels poissons existent <-> ils? Oui, de tels poissons existent, dore=navant. Mais [' ]| e=prouve= en quel sens? [' ]| Peut-e^tre que Monsieur Knott (qui sait?) propage comme des ondes, de de=pression, ou [' ]| de oppression, ou [' ]| tour a` tour lx deux, de unx manie`re impossible a` saisir. Mais cela ne se accorde pas [' ]| du toutx avec mx [' ]| conception de Monsieur Knott. Mais quelle conception ai <-> je de Monsieur Knott? Aucune. [' ]| [' ]| Watt se demandait si Arsene, Walter, Vincent et lx [' ]| [' ]| autres avaient traverse= lx phase que Erskine traversait alors, et il se demandait si lui [' ]| Watt la traverserait [' ]| aussi, quand sx heure viendrait. Watt avait du mal a` imaginer Arsene, sans parler de [' ]| lui-me^me, en [' ]| train de se comporter de lx sorte. Mais lx choses e=taient nombreuses que Watt avait du [' ]| mal a` imaginer. [' ]| [' ]| Parfois dans lx nuit Monsieur Knott appuyait sur unx sonnette qui sonnait dans lx [' ]| chambre de Erskine. [' ]| Alors Erskine se levait et descendait. Cela Watt le savait, car du lit ou` il gisait [' ]| toutx pre`s il entendait lx [' ]| sonnerie drin! et Erskine se lever et descendre. Il entendait lx sonnerie parce que il ne [' ]| dormait pas, ou [' ]| ne dormait que a` moitie=, ou ne dormait que de [' ]| unx oeil. Car il est rare que unx sonnerie [' ]| toutx pre`s ne soit pas [' ]| entendue de qui ne dort que a` moitie=, ou ne dort que de unx oeil. Ou il entendait, non [' ]| pas lx sonnerie, mais [' ]| Erskine se lever et descendre, ce qui revenait au me^me. Car Erskine, sans lx sonnerie, [' ]| se serait <-> il et [' ]| serait <-> il descendu? Non. Il autait pu se lever, sans lx sonnerie, pour faire sx grosse [' ]| commission, ou sx [' ]| petite commission, dans sx bon gros pot de chambre. Mais se lever et descednre, sans lx [' ]| sonnerie, [' ]| non. de autres fois, quand Watt e=tait plonge= dans lx sommeil, ou dans lx me=ditation, [' ]| ou autrement [' ]| absorbe=, alors bien su^r c^a pouvait sonner et sonner et Erskine se lever et se lever [' ]| et descendre et [' ]| descendre et Watt ne se douter de rien. Mais cela ne changeait rien. Car Watt avait [' ]| entendu lx sonnerie [' ]| drin!, et Erskine se lever et descendre, assez souvent pour savoir que parfois dans lx [' ]| nuit Monsieur [' ]| Knott appuyait sur unx sonnette et que alors Erskine, obe=issant sans doute a` lx appel, [' ]| se levait et [' ]| descendait. Car y avait <-> il de autres doigts dans lx maison, de autres pouces, que ceux de [' ]| Monsieur Knott [' ]| et de Erskine et de Watt, susceptibles de avoir appuye= sur lx sonnette? Car avec quoi, [' ]| sur lx sonnette, [' ]| sinon avec unx doigt, ou avec unx pouce, aurait <-> on pu appuyer? Avec unx [' ]| nez? unx orteil? unx talon? unx dent saillante? unx [' ]| [' ]| genou? unx coude? Ou quelque autre proe=minence de os ou de chair? Sans doute. Mais a` [' ]| qui, sinon a` [' ]| Monsieur Knott? Watt ne avait pas appuye=, aucune partie de Watt ne avait appuye=, sur unx [' ]| sonnette, il en [' ]| avait lx certitude morale, car il ne y avait pas de sonnette dans sx chambre. Et si il [' ]| avait pu se lever, et [' ]| descendre jusqu'a` lx endroit ou` se trouvait lx sonnette, et il ne savait pas ou` se [' ]| trouvait lx sonnette, et la` [' ]| appuyer dessus, aurait <-> il pu regagner sx chambre, et sx lit, et me^me a` lx occasion [' ]| se assoupir, a` temps [' ]| pour entendre, de la` ou` il gisait, dans sx lit, lx sonnerie? lx fait est que Watt [' ]| ne avait jamais vu de [' ]| sonnette nulle part, dans lx maison de Monsieur Knott, ni entendu sonner en de autre [' ]| circonstances que [' ]| celles qui le tracassaient tant. Au rez-de-chausse=e, Watt en avait lx certitude, il ne y [' ]| avait aucune [' ]| sonnette de aucune sorte, ou alors si habilement dissimule=e que aucune trace ne en [' ]| paraissait, ni aux murs, [' ]| ni aux montants des portes, Il y avait lx te=le=phone certes, dans unx couloir. Mais ce [' ]| qui sonnait lx nuit, [' ]| dans lx chambre de Erskine, ne e=tait pas unx te=le=phone, Watt en avait lx conviction, [' ]| mais unx sonnette, [' ]| unx simple petite sonnette e=lectrique probablement blanche, de celles sur lesquelles on [' ]| appuie jusqu'a` [' ]| ce que elles fassent drin! et que on laisse ensuite revenir a` lx position du silence. De [' ]| me^me Erskine, si il [' ]| avait appuye= sur lx sonnette, ne aurait pu le faire ailleurs que dans sx chambre, voire [' ]| de la` ou` il gisait, [' ]| dans sx lit, comme il ressortait clairement du bruit que faisait Erskine en se levant [' ]| de sx lit, a` peine [' ]| lx sonnerie tue. Mais comment admettre que il y eu^t unx sonnette dans lx chambre [' ]| de Erskine et qui plus [' ]| est place=e de fac^on a` lui permettre de appuyer dessus sans quitter sx lit, alors que [' ]| nulle part dans lx [' ]| chambre de Watt il ne y avait de sonnette de aucune sorte? Et me^me en l' admettant, quel [' ]| inte=re^t Erskine [' ]| pouvait <-> il avoir a` appuyer dessus, puisqu' il savait pertinemment que au bruit de lx [' ]| sonnerie il devrait [' ]| quitter sx lit mollet et descendre, en tenue le=ge`re. Si Erskine tenait [' ]| [' ]| absolument a` quitter sx lit douillet et a` descendre, a` moitie= nu, ne aurait <-> il pas [' ]| pu le faire sans au [' ]| pre=alable appuyer sur unx sonnette? Ou Erskine avait <-> il perdu lx raison? Et lui-me^me [' ]| Watt ne serait <-> il [' ]| pas le=ge`rement de=range=? Et Monsieur Knott lui-me^me avait <-> il toutx sx te^te? Ne [' ]| seraient <-> ils pas toutx [' ]| lx trois unx peu toque=s? [' ]| [' ]| Cette question de savoir qui appuyait sur lx sonnette qui sonnait dans lx nuit, dans lx [' ]| chambre [' ]| de Erskine, fut pour Watt, pendant unx certain temps, unx source de grave inquie=tude et [' ]| de anxieuse [' ]| insomnie. Si Erskine avait e=te= ronfleur, et que lx bruit de lx sonnerie eu^t [' ]| coi+ncide= avec celui du [' ]| ronflement, alors lx myste`re se serait dissipe=, Watt avait cette impression, comme [' ]| brume au soleil. [' ]| Mais voila`, Erskine ne e=tait pas ronfleur. Et cependant a` le voir, ou a` l' entendre [' ]| pousser sx chanson, on [' ]| l' aurait pris pour unx ronfleur, pour unx grand ronfleur. Et cependant il ne e=tait pas [' ]| ronfleur. Si bien que lx [' ]| sonnerie e=clatait toujours dans lx silence, de lx nuit. Mais il apparut biento^t a` [' ]| Watt, toutx re=flexion [' ]| faite, que lx coi+ncidence de sonnerie et ronflement, loin de dissiper lx myste`re, [' ]| l' aurait laisse= entier. [' ]| Car que est <-> ce qui empe^chait Erskine de simuler unx ronflement, a` lx instant me^me [' ]| de allonger lx bras et [' ]| de appuyer sur lx sonnette, ou de simuler toutx unx chapelet de ronflements culminant dans [' ]| lx ronflement [' ]| que il simulait a` lx instant de appuyer sur lx sonnette, dans lx [' ]| seulx but de duper Watt et de lui faire accroire [' ]| que si quelqu'un avait appuye= sur unx sonnette, ce ne e=tait pas lui Erskine, mais [' ]| Monsieur Knott quelque [' ]| part ailleurs dans lx maison. Ainsi Watt finit par croire, du fait que Erskine ne [' ]| ronfalit pas et que lx [' ]| sonnerie e=clatait toujours dans lx silence, de lx nuit, non pas que c^a pouvait e^tre [' ]| Erskine qui appuyait [' ]| sur lx sonnette, comme d'abord il l' avait cru, non, mais que c^a ne pouvait e^tre que [' ]| Monsieur Knott. Car [' ]| si Erskine appuyait sur lx sonnette et ne voulait pas que on le sache, alors il aurait [' ]| pousse= unx [' ]| ronflement, ou use= de unx autre stratage`me quelconque, a` lx instant me^me de appuyer [' ]| [' ]| sur lx sonnette, afin de faire accroire a` Watt que si quelqu'un avait appuye= sur unx [' ]| sonnette, ce ne e=tait [' ]| pas lui Erskine, mais Monsieur Knott. Jusqu'au moment ou` il apparut a` Watt que Erskine [' ]| pouvait tre`s [' ]| bien appuyer sur lx sonnette, en se foutant e=perdumment que on le sache ou non, et que en [' ]| ce cas il ne se [' ]| donnerait pas lx peine de pousser unx ronflement, ou de user de unx autre stratage`me [' ]| quelconque, a` lx instant [' ]| de appuyer sur lx sonnette, non, mais il laisserait lx sonnerie e=clater dans lx silence, [' ]| de lx nuit, et a` Watt [' ]| et se de=merder avec c^a. [' ]| [' ]| Watt de=cida finalement que unx examen de lx chambre de Erskine e=tait de rigueur, si il [' ]| voulait que cette [' ]| affaire cesse de le tourmenter. Ensuite il pourrait la laisser tomber, et l' oublier, [' ]| comme on laisse [' ]| tomber et oublie unx peau de orange, ou de banane. [' ]| [' ]| Watt aurait pu se adresser a` Erskine, il aurait pu lui demander, Erskine, dites <-> moi, y [' ]| a <-t-> il unx sonnette [' ]| dans votre chambre, ou ne y en a <-t-> il pas? Mais cela aurait mis Erskine sur sx gardes, [' ]| ce que Watt ne [' ]| souhaitait pas. Ou Erskine sur sx gardes, ce que Watt ne souhaitait pas. Ou Erskine [' ]| aurait pu [' ]| re=pondre, Oui! quand lx vraie re=ponse e=tait, Non! ou, Non! quand lx vraie re=ponse [' ]| e=tait, Oui!, ou il [' ]| aurait pu re=pondre lx ve=rite=, Oui! ou, Non! sans que Watt puisse y ajouter foi. Et [' ]| alors Watt ne aurait [' ]| pas e=te= plus avance=, mais pluto^t moins, car il aurait mis Erskine sur sx gardes. [' ]| [' ]| Or lx chambre de Erskine e=tait toujours ferme=e a` clef, et lx clef toujours dans lx [' ]| poche de Erskine. Ou [' ]| pluto^t lx chambre de Erskine ne e=tait jamais ouverte, ni lx clef hors de lx poche [' ]| de Erskine, plus de deux [' ]| ou trois secondes de suite, soit lx temps que mettait Erskine a` glisser lx clef hors de [' ]| sx poche, a` ouvrir [' ]| sx porte de lx exte=rieur, a` se couler dans sx chambre, a` refermer lx porte a` clef de [' ]| lx inte=rieur et a` glisser [' ]| lx clef dans sx poche, ou alternativement a` glisser lx clef hors de sx poche, a` ouvrir [' ]| sx porte de [' ]| lx inte=rieur, a` se couler hors de sx chambre, a` refermer sx porte [' ]| [' ]| a` clef de lx exte=rieur et a` reglisser lx clef dans sx poche. Car si lx chambre [' ]| de Erskine avait e=te= toujours [' ]| ferme=e a` clef, et lx clef toujours dans lx poche de Erskine, alors Erskine lui-me^me, [' ]| malgre= toutx sx [' ]| agilite=, aurait eu du mal a` se couler dans sx chambre, et hors de sx chambre, comme il [' ]| le faisait, a` [' ]| moins de se couler par lx fene^tre, ou par lx chemine=e. Mais ni dans sx chambre, ni [' ]| hors de sx chambre, [' ]| par lx fene^tre il ne aurait pu se couler, sans se rompre lx cou, ni par lx chemine=e, [' ]| sans se e=craser a` mort. [' ]| Et Watt e=tait loge= a` lx me^me enseigne. [' ]| [' ]| lx serrure e=tait de celles que Watt ne pouvait crocheter. Watt pouvait crocheter lx [' ]| serrures simples, [' ]| mais il ne pouvait crocheter lx serrures complexes. [' ]| [' ]| lx clef e=tait de celles que Watt ne pouvait contrefaire. Watt pouvait crocheter lx [' ]| serrures simples, [' ]| mais il ne pouvait crocheter lx serrures complexes. [' ]| [' ]| lx clef e=tait de celles que Watt ne pouvait contrefaire. Watt pouvait contrefaire lx [' ]| clefs simples, dans [' ]| unx atelier, dans unx e=tau, avec unx lime et de lx soudure, a` partir de autres clefs [' ]| simples aussi, mais a` leur [' ]| manie`re a` elles, retranchant ici, rajoutant la`, jusqu'a` obtenir des simplicite=s [' ]| identiques. Mais Watt ne [' ]| pouvait contrefaire lx clefs complexes. [' ]| [' ]| unx autre raison pour laquelle Watt ne pouvait contrefaire lx clef de Erskine e=tait [' ]| peut-e^tre ceci, que il ne [' ]| pouvait se en emparer, ne fu^t <-> ce que unx instant. [' ]| [' ]| Alors comment Watt pouvait <-> il savoir que lx clef de Erskine manquait de simplicite=? Mais [' ]| pour avoir [' ]| trifouille= dans lx trou avec sx petit crochet. [' ]| [' ]| Alors Watt dit, A serrure simplette clef complexe parfois, mais jamais clef simplette a` [' ]| complexe [' ]| serrure. Mais a` peine dits ces mots, Watt les regretta. Mais trop tard, ils e=taient [' ]| dits et ne pouvaient [' ]| jamais e^tre oublie=s, jamais de=dits. Mais unx peu plus tard il ne les regretta plus du [' ]| toutx. Et unx peu plus [' ]| tard il les gou^ta de nouveau, comme si il les entendait pour lx premie`re fois, si [' ]| sauves, si ca^lins, dans [' ]| sx cra^ne. Et unx peu plus tard il les regretta de nouveau, ame`rement. [' ]| [' ]| Et ainsi de suite. Tant et si bien que il finit par parcourir, a` lx e=gard de ces mots, [' ]| toutx lx gamme, ou peu [' ]| se en faut, du remords et de lx euphorie, mais surtout du remords. Et il ne est sans doute [' ]| pas sans inte=re^t de [' ]| constater ce comportement, dans lx mesure ou` Watt en e=tait coutumier, dans sx [' ]| rapports avec lx [' ]| mots. Et si quelquefois il suffisait de unx moment de re=flexion pour fixer sx attitude, [' ]| unx fois pour [' ]| toutx, envers lx mots que il lui arrivait [' ]| de entendre, dans sx cra^ne, de sorte que il [' ]| les aimait, ou ne les [' ]| aimait pas, plus ou moins, de unx amour inalte=rable, ou de unx inalte=rable aversion, [' ]| cependant lx cas [' ]| ne e=tait pas fre=quent, non, mais a` force de penser tanto^t unx chose, tanto^t unx [' ]| autre, il finissait lx plus [' ]| souvent par ne plus savoir que penser des mots entendus, dans sx cra^ne, et fussent <-> ils [' ]| aussi e=vidente [' ]| et de unx forme aussi inoffensive, c^a ne y faisait rien, il ne savait plus que en penser, [' ]| de unx bout de lx anne=e a` [' ]| lx autre, si il fallait en penser du mal, ou du bien, ou rien du toutx. [' ]| [' ]| Et si Watt ne avait pas su que lx clef de [' ]| Erskine ne e=tait pas unx clef simple, alors moi [' ]| non plus je ne [' ]| l' aurais pas su, ni lx monde. Car toutx ce que je sais au sujet de Monsieur Knott, et de [' ]| toutx ce qui [' ]| touchait a` Monsieur Knott, et au sujet de Watt, et de toutx ce qui touchait a` Watt, [' ]| ce est de Watt que je le [' ]| tiens, et de Watt seulx. Et si je ne ai pas lx air de en savoir long au sujet de Monsieur [' ]| Knott, et de Watt, et [' ]| de toutx ce qui touchait a` eux, ce est parce que Watt ne en savait pas long, sur ces [' ]| sujets, ou que il pre=fe=rait [' ]| ne pas le dire. Mais il me assura a` lx e=poque, quand il commenc^a a` de=vider sx [' ]| histoire, que il me dirait [' ]| toutx, et puis plus tard, quelques anne=es plus tard, quand il eut fini de la de=vider, [' ]| que il me avait toutx dit. [' ]| Et l' ayant cru a` lx e=poque, et puis plus tard, je ne avais que a` continuer, lx histoire [' ]| depuis longtemps [' ]| de=vide=e, et Watt disparu. Non que il y eu^t lx moindre preuve permettant de assurer que [' ]| Watt avait did en [' ]| effet toutx ce que il savait, sur ces sujets, ou me^me que il [' ]| [' ]| se e=tait propose= de le faire, et cela pour lx bonne raison que moi je ne savais rien, [' ]| sur ces sujets, en [' ]| dehors de ce que Watt voulait bien me dire. Car Erskine, Arsene, Walter, Vincent et lx [' ]| autres avaient [' ]| toutx disparu, bien avant mx entre=e en sce`ne. Non que Vincent, Walter, Arsene et [' ]| Erskine eussent pu [' ]| dire quoi que ce soit au sujet de Watt, sauf peut-e^tre Arsene unx peu, et Erskine unx peu [' ]| plus, loin de la`. [' ]| Mais ils auraient pu dire quelque chose au sujet de Monsieur Knott. Alors nous aurions [' ]| eu lx Monsieur [' ]| Knott de Erskine, et lx Monsieur Knott de Arsene, et lx Monsieur Knott de Walter, et lx [' ]| Monsieur Knott [' ]| de Vincent, a` mettre en regard avec lx Monsieur Knott de Watt. Ce qui aurait e=te= unx [' ]| exercice plein [' ]| de inte=re^t. Mais ils avaient toutx disparu, bien avant mx parution. @@@@@| [' ]| Cela ne veut dire que Watt ne ait pu omettre certaines choses qui e=taient arrive=es, ou [' ]| qui avaient existe=, [' ]| ou en rajouter de autres qui ne e=taient jamais arrive=es, ou qui ne avaient jamais [' ]| existe=. Il a de=ja` e=te= fait e=tat [' ]| du mal que e=prouvait Watt a` distinguer entre ce qui arrivait et ce qui ne arrivat pas, [' ]| entre ce qui existait [' ]| ce qui ne existait pas, dans lx maison de Monsieur Knott. Et Watt ne faisait aucun [' ]| myste`re, dans sx [' ]| conversations avec moi, de ce que maintes choses pre=sente=es comme etant arrive=es, [' ]| sans lx maison de [' ]| Monsieur Knott, et naturellement sur sx terres, ne e=taient peut-e^tre jamais arrive=es [' ]| du toutx, ou e=taient [' ]| peut-e^tre arrive=es toutx autrement, et que maintes choses pre=sente=es comme ayant [' ]| existe=, ou pluto^t [' ]| comme ne ayant jamais existe=, car celles-ci e=taient lx plus marquantes, ne avaient [' ]| peut-e^tre jamais [' ]| existe= du toutx, ou pluto^t avaient existe= toutx lx temps. Mais cela mis a` part, il est [' ]| difficile a` quelqu'un [' ]| comme Watt de raconter unx longue histoire comme celle de Watt sans omettre certaines [' ]| choses, et [' ]| sans en rajouter de autres. Et cela ne veut pas dire non plus que moi je ne aie pu omettre [' ]| certaines choses [' ]| que Watt me avait dites, ou en rajouter de autres que Watt ne me avait jamais dites, [' ]| malgre= toutx lx [' ]| [' ]| soin que je prenais de toutx noter sur-le-champ, dans mx petit calepin. Il est si [' ]| difficile, se agissant de unx [' ]| longue histoire comme lx histoire de Watt, malgre= toutx lx soin [' ]| que on prend a` toutx noter sur-le-champ, dans sx [' ]| petit calepin, de ne pas omettre certaines choses qui furent dites, et de ne pas en [' ]| rajouter de autres qui ne [' ]| furent jamais dites, jamais jamais dites du toutx. [' ]| [' ]| lx clef ne e=tait pas davantage de celles dont lx empreinte pouvait e^tre prise, en cite, [' ]| en pla^tre, en mastic ou en [' ]| beurre, et lx raison de cela e=tait ceci, [' ]| que il ne e=tait pas possible de se emparer de lx [' ]| clef, ne fu^t <-> ce que unx instant. [' ]| [' ]| Car lx poche ou` Erskine gardait cette clef ne e=tait pas de celles que Watt pouvait lui [' ]| faire. Car ce ne e=tait pas [' ]| unx poche ordinaire, non, mais unx poche de=robe=e, cousue sur lx devant du calec^on [' ]| de Erskine. Si lx poche ou` [' ]| Erskine gardait cette clef avait e=te= unx poche ordinaire, telle unx poche de veste, ou [' ]| unx poche de pantalon, [' ]| ou me^me unx poche de gilet, alors Watt ne aurait eu que [' ]| a` attendre que Erskine ait lx dos tourne= pour la lui faire [' ]| et ainsi se emparer de lx clef lx temps de en fixer lx empreinte, en cire, en pla^tre, en [' ]| mastic ou en beurre. Puis, [' ]| lx empreinte unx fois fixe=e, il ne aurait [' ]| plus eu que a` remettre lx clef dans lx poche [' ]| ou` il l' aurait prise, ayant pris [' ]| soin au pre=alable de l' essuyer avec unx chiffon humide. Mais faire a` quelqu'un unx [' ]| poche cousue sur lx devant [' ]| de sx calec^on, et quand me^me il aurait eu lx dos tourne=, sans lui mettre lx puce a` [' ]| lx oreille, Watt le savait au-dessus de sx forces. [' ]| [' ]| Maintenant si Erskine avait e=te= unx dame... Mais voila`, Erskine ne e=tait pas unx [' ]| dame. [' ]| [' ]| Et si lx on demandait comment on peut savoir que lx poche ou` Erskine gardait cette clef [' ]| e=tait cousue sur lx [' ]| devant de sx calec^on, on pourrait peut-e^tre re=pondre ceci, que unx jour ou` Erskine [' ]| faisait sx petite [' ]| commission contre unx buisson, au moment me^me ou` Watt, comme le voulait Lache=sis, [' ]| faisait lx sienne [' ]| contre lx me^me, mais de lx autre co^te=, [' ]| [' ]| Watt entrevit a` travers lx buisson, par bonheur a` feuilles caduques, lx clef qui [' ]| luisait parmi lx boutons de lx [' ]| patte. [' ]| [' ]| Ainsi toujours, quand lx impossibilite= ou` je me trouve, ou Watt se trouvait, moi de [' ]| savoir ce que je sais, Watt [' ]| de savoir ce que il savait, semble absolue, et insurmontable, et inde=niable, et [' ]| incoercible, on pourrait [' ]| de=montrer par a` plus B que moi je le sais parce que Watt me l' a dit, et que Watt le [' ]| savait parce que [' ]| quelqu'un le lui avait dit, ou parce que il l' avait trouve= toutx seulx. Car moi je ne sais [' ]| rien, a` ce propos, sauf ce [' ]| que Watt me a dit. Et Watt ne savait rien, a` ce sujet, sauf ce que on lui avait dit, ou [' ]| que il avait trouve= toutx seulx, [' ]| de unx fac^on ou de unx autre. [' ]| [' ]| Watt aurait pu enfoncer lx porte, avec unx hache, ou unx petite charge de explosifs, ou [' ]| la forcer avec unx [' ]| monseigneur, mais a` lx oreille de Erskine cela aurait mis lx puce, et Watt ne tenait pas [' ]| a` cela. [' ]| [' ]| Si bien que, lx choses e=tant ce que elles e=taient, et Watt e=tant ce que il e=tait, ne [' ]| tenant pas a` ceci, ne souhaitant [' ]| pas: cela, il semblait acquis que Watt, tel que il e=tait alors, ne pourrait jamais [' ]| entrer dans lx chambre [' ]| de Erskine, jamais jamais entrer dans lx chambre de Erskine, telle que elle e=tait alors, [' ]| et que pour que Watt [' ]| puisse entrer dans lx chambre de Erskine, tels que ils e=taient alors, il aurait fallu que [' ]| Watt soit unx autre homme, [' ]| ou lx chambre de Erskine unx autre chambre, ou lx deux. [' ]| [' ]| Et pourtant, sans que Watt cessa^t de e^tre ce que il e=tait, ni lx chambre de e^tre ce [' ]| que elle e=tait, ni lx deux, Watt [' ]| entra bel et bien dans lx chambre de Erskine et y apprit que il voulait savoir. [' ]| [' ]| Ruse une a` gra^ce, dit <-> il, et toutx en disant, Ruse une a` gra^ce, il rougit, jusqu'a` [' ]| faire parai^tre normale lx [' ]| couleur de sx nez, et baissa lx te^te, et tordit et de=tordit sx grandes pattes [' ]| rouges. [' ]| [' ]| Il y avait unx sonnette dans lx chambre de Erskine, Mais elle e=tait casse=e. [' ]| [' ]| lx seulx autre objet digne de remarque dans lx chambre de Erskine e=tait unx tableau, [' ]| accroche= au [' ]| mur, a` unx clou. unx cercle, visiblement trace= au compas, et troue= a` sx point lx plus [' ]| bas, occupait [' ]| lx centre du premier plan, de ce tableau. se e=loignait <-> il? Watt en avait lx impression. [' ]| A` lx arrie`re-plan a` lx est apparaissait [' ]| unx point, ou tache. lx circonfe=rence e=tait noire. [' ]| lx point e=tait bleu, mais [' ]| bleu! lx reste e=tait blanc. Par quel artifice lx effet de perspective e=tait obtenu, [' ]| Watt l' ignorait, [' ]| mais il e=tait obtenu. Par quel proce=de= lx illusion de mouvement dans lx espace, et [' ]| presque comme [' ]| qui dirait dans lx temps, e=tait donne=e, Watt ne aurait pas su le dire. Mais elle e=tait [' ]| donne=e. Watt se [' ]| demandait combien de temps ils mettraient, ce point et ce cercle, a` atteindre de [' ]| concert lx me^me [' ]| plan. Ou ne e=tait <-> ce pas de=ja` chose faite, ou presque? Et ne e=tait <-> ce pas pluto^t lx [' ]| cercle a` lx arrie`re-plan, et lx point au premier plan? Watt se demandait [' ]| si ils se e=taient repe=re=s lx un lx autre, ou si ce e=tait [' ]| aveuglement que ils volaient ainsi, talonne=s par quelque force de attraction mutuelle [' ]| purement [' ]| me=canique, ou jouets du hasard. Il se demandait si ils allaient unx jour se mettre en [' ]| panne et [' ]| e=changer des signaux, peut-e^tre me^me se unir, ou tranquillement poursuivre leurs [' ]| routes [' ]| respectives, comme des bateaux dans lx nuit avant lx invention de lx te=le=graphie sans [' ]| fil. Ils [' ]| pourraient me^me, qui sait, entrer en collision. Et il se demandait ce que lx artiste [' ]| avait voulu [' ]| repre=senter (Watt ne comprenait rien a` lx peinture), unx cercle et sx centre en que^te [' ]| lx un de [' ]| lx autre, ou unx cercle et sx centre en que^te de unx centre [' ]| et de unx cercle respectivement, ou unx cercle [' ]| et sx centre en que^te de sx centre et de unx cercle [' ]| respectivement, ou unx cercle et sx centre en [' ]| que^te de unx centre et de sx cercle respectivement, ou unx [' ]| cercle et unx centre pas lx sien en que^te [' ]| de sx centre et de sx cercle respectivement, ou unx cercle et unx centre pas lx sien en [' ]| que^te de unx [' ]| centre et de unx cercle respectivement, ou unx [' ]| cercle et unx centre pas lx sien en que^te de [' ]| sx centre [' ]| et de unx cercle respectivement, [' ]| [' ]| ou unx cercle et unx centre pas, lx sien en que^te de unx centre et de sx cercle [' ]| respectivement, dans lx espace [' ]| infini, dans lx temps e=ternel (Watt ne comprenait rien a` lx physique), et a` lx [' ]| pense=e que ce e=tait peut-e^tre cela, [' ]| unx cercle et unx centre pas lx sien en que^te de unx centre et de sx cercle [' ]| respectivement, dans lx espace infini, [' ]| dans lx temps e=ternel, alors lx yeux de Watt se emplirent de larmes irre=pressibles et [' ]| elles ruissele`rent sans [' ]| retenue lx long de sx joues ravine=es, en unx flot re=gulier on ne peut plus [' ]| rafrai^chissant. [' ]| [' ]| Watt se demandait lx effet que ferait ce tableau lx te^te en bas, lx point a` lx ouest et [' ]| lx trou au nord, ou sur lx [' ]| co^te= droit, lx point au sud et lx trou a` lx ouest, ou sur lx co^te= gauche, lx point [' ]| au nord et lx trou a` lx est. [' ]| [' ]| Il le de=crocha donc et le tint devant sx yeux, a` bout de bras, lx te^te en bas, sur [' ]| lx co^te= droit et sur lx co^te= [' ]| gauche. [' ]| [' ]| Mais dans ces positions lx tableau plaisait moins a` Watt que il ne lui avait plu au mur, [' ]| et lx raison de cela [' ]| e=tait peute^tre ceci, que lx trou ne e=tait plus en bas. Et lx pense=e du point se y [' ]| glissant enfin de bas en haut, [' ]| quand il rentrerait enfin au bercail, ou dans unx nouveau bercail, et lx pense=e du trou [' ]| ouvert en bas peut-e^tre a` [' ]| toutx jamais en vain, ces pense=es-la`, pour plaire a` Watt comme elles lui plaisaient, [' ]| exigeaient que lx trou soit [' ]| en bas, et nulle part ailleurs. ce est par lx nadir que nous venons, disait Watt, et [' ]| ce est par lx nadir que nous [' ]| partons, comprenne qui pourra. Et lx artiste avait du^ ressentir quelque chose de [' ]| semblable, car lx cercle ne [' ]| tournait pas comme font lx cercles, non, mais il voguait serein dans sx blanc [' ]| firmament, sx trou patient [' ]| en bas a` jamais. Watt raccrocha donc lx tableau dans lx position ou` il l' avait [' ]| trouve=. [' ]| [' ]| Il va sans dire que Watt ne se posa pas toutx ces questions au moment me^me, mais [' ]| seulement lx unes au [' ]| moment me^me, et lx autres par lx suite. Mais celles que il se posa au moment me^me, il [' ]| se les reposa par lx [' ]| suite, en met [' ]| [' ]| temps que celles que il ne se posa pas au moment me^me) infatigablement. Et bien de autres [' ]| questions aussi, a` [' ]| ce me^me sujet toujours, dont lx unes au moment me^me, et lx autres par lx suite, Watt [' ]| se les posa et reposa [' ]| par lx suite, inlassablement. [' ]| [' ]| lx une de ces dernie`res portait sur lx appartenance. lx tableau appartenait <-> il a` [' ]| Erskine, ou a` unx autre [' ]| domestique qui l' aurait apporte=, dans sx bagages, et laisse= la` a` sx de=part, ou [' ]| enfin faisait <-> il partie [' ]| inte=grante de lx maison de Monsieur Knott? [' ]| [' ]| Des me=ditations longues et laborieuses impose`rent a` Watt lx conclusion que lx tableau [' ]| faisait partie [' ]| inte=grante de lx maison de Monsieur Knott. [' ]| [' ]| lx question a` cette re=ponse e=tait lx suivante, de unx importance capitale aux yeux de [' ]| Watt. lx tableau e=tait <-> il [' ]| unx e=le=ment fixe et stable de lx e=difice, au me^me titre que lx lit de Monsieur Knott [' ]| par exemple, ou seulement [' ]| unx manie`re de paradigme e=phe=me`re, unx terme dans unx se=rie analogue a` lx se=rie [' ]| des chiens de Monsieur [' ]| Knott, ou des hommes de Monsieur Knott, ou des sie`cles qui tombent, lx un apre`s [' ]| lx autre, de lx gousse de [' ]| lx e=ternite=? [' ]| [' ]| unx moment de re=flexion imposa a` Watt lx conviction que lx tableau ne e=tait pas depuis [' ]| longtemps dans lx [' ]| maison, et que il ne resterait pas longtemps dans lx maison, et que il faisait partie [' ]| de unx se=rie. [' ]| [' ]| Il y avait des moments ou` Watt avait lx raisonnement vif, presque aussi vif que [' ]| Monsieur Nackybal, et [' ]| de autres ou` sx pense=e se mouvait avec unx si extre^me lenteur que elle semblait ne pas [' ]| se mouvoir du toutx, [' ]| mais e^tre a` lx arre^t. Et cependant elle se mouvait, comme lx berceau de Galile=e. Watt [' ]| se affligeait beaucoup de [' ]| cette disparite=. Et il y avait la` en effet de quoi se affliger. [' ]| [' ]| Watt avait de plus en plus lx impression, a` mesure que lx temps passait, que a` lx maison [' ]| de Monsieur Knott [' ]| rien ne pouvait e^tre ajoute=, rien soustrait, mais que telle elle e=tait [' ]| [' ]| alors, telle elle avait e=te=, au commencement, et telle elle resterait jusqu'a` lx fin, [' ]| sous toutx lx rapports [' ]| essentiels, et cela parce que ici a` chaque instant toutx pre=sence significative, et ici [' ]| toutx pre=sence e=tait [' ]| significative, me^me si lx on ne pouvait dire de quoi, impliquait cette me^me pre=sence [' ]| a` toutx instant, ou unx [' ]| pre=sence e=quivalente, et que seulx donc lx dehors pouvaient varier, et variaient [' ]| peut-e^tre en effet sans cesse, [' ]| comme sans cesse variaient lentement lx dehors de Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Cette hypothe`se, en ce qui concernait lx tableau, ne tarda pas a` e^tre confirme=e avec [' ]| e=clat. Et des [' ]| innombrables hypothe`ses e=chafaude=es par Watt pendant sx se=jour chez Monsieur Knott, [' ]| ce fut bien lx [' ]| seulx a` e^tre confirme=e, pour ne pas dire infirme=e, par lx e=ve=nements (si lx on [' ]| peut parler ici de e=ve=nements), [' ]| ou pluto^t lx seulx e=le=ment a` e^tre confirme, lx seulx e=le=ment de lx longue [' ]| hypothe`se languissante ve=cue par [' ]| Watt dans lx maison de Monsieur Knott, et bien su^r sur [' ]| sx terres, a` e^tre confirme=. [' ]| [' ]| Oui, rien ne changeait, dans lx maison de Monsieur Knott, parce que rien ne y restait, et [' ]| rien ne venait ni ne [' ]| se en allait, parce que toutx ne y e=tait que alle=e et venue. [' ]| [' ]| Watt semblait enchante= de cet aphorisme de dixie`me ordre. Il est vrai que dans sx [' ]| bouche, de=bite= a` lx envers, [' ]| il avait unx certaine gueule. [' ]| [' ]| Mais ce qui travaillait Watt lx plus, vers lx fin de sx se=jour au rez-de-chausse=e, [' ]| e=tait lx question de savoir [' ]| coinbien de temps il resterait au rez-de-chausse=e, et dans lx chambre a` coucher y [' ]| affe=rente, avant de e^tre [' ]| mute= au premier e=tage, et a` lx chambre a` coucher de Erskine, et ensuite combien de [' ]| temps il resterait au [' ]| premier e=tage, et dans lx chambre a` coucher de Erskine, avant de vider lx lieux sans [' ]| retour. [' ]| [' ]| Watt ne douta pas unx seulx instant du jumelage du rez-de-chausse=e avec sx chambre a` [' ]| lui, et du premier [' ]| e=tage avec lx chambre de Erskine. Et cependant quoi de plus proble=matique [' ]| [' ]| que unx telle correspondance? Comme il ne semblait y avoir aucune commune mesure entre ce [' ]| que Watt [' ]| pouvait et ne pouvait comprendre, de me^me il ne semblait y en avoir aucune entre ce [' ]| que il tenait pour certain [' ]| et ce que il tenait pour douteux. [' ]| [' ]| Watt avait lx sentiment que il passerait, au service de Monsieur Knott, unx an au [' ]| rez-de-chausse=e, ensuite unx an au premier e=tage. [' ]| [' ]| A` lx appui de cette rocambolesque pre=somption il re=unit lx conside=rations suivantes. [' ]| [' ]| Si lx pe=riode de service, d'abord au rez-de-chausse=e, ensuite au premier e=tage, [' ]| ne e=tait pas de unx an, alors elle [' ]| e=tait de moins de unx an, ou de plus de unx an. Mais moins de [' ]| unx an signifiait carence, unx page en moins du [' ]| discours de lx terre, puisqu' il passerait des saisons, ou unx saison, ou unx mois, ou unx [' ]| semaine, ou unx jour, [' ]| en entier ou en partie, sans que lx service de Monsieur Knott y e=pande sx clarte=s et [' ]| te=ne`bres. Car en lx espace [' ]| de unx an toutx est dit, dans unx re=gion de=termine=e. Mais plus [' ]| de unx an signifiait exce`s, unx page du galimatias [' ]| relue, puisqu' il passerait des saisons, ou unx saison, ou unx mois, ou unx semaine, ou unx [' ]| jour, en entier ou en [' ]| partie, ayant du service de Monsieur Knott rec^u par deux fois lx lumie`re et lx ombre. [' ]| Car lx nouvel an ne dit [' ]| rien de neuf a` lx homme fixe= dans lx espace. Donc unx an au rez chausse=e, unx autre au [' ]| premier e=tage, car lx [' ]| lumie`re du jour du rez-de-chausse=e ne e=tait pas celle du premier e=tage (malgre= leur [' ]| proximite=), pas plus que [' ]| ne e=taient lx me^mes lx lumie`res de leurs nuits. [' ]| [' ]| Mais me^me Watt ne pouvait longtemps se cacher lx absurdite= de ces constructions, qui [' ]| posaient comme [' ]| postulat que lx pe=riode de service e=tait lx me^me pour chaque serviteur, et [' ]| invariablement partage=e en deux [' ]| phases de dure=e e=gale. Et il lui semblait que lx pe=riode de service et sx [' ]| re=partition devaient ne=cessairement [' ]| de=pendre du serviteur, de sx capacite=s et de sx besoins que il y avait des stayers [' ]| [' ]| et des non-stayers, des e=tagicoles et, des rez-de-chaussards que unx chose que tel [' ]| pourrait e=puise en deux [' ]| mois, ou inversement, pourrait demander dix ans a` tel autre pour lx me^me re=sultat; [' ]| que pour beaucoup en [' ]| bas la` proximite= de Monsieur Knott devait e^tre unx long supplice, et unx long supplice [' ]| sx e=loignement pour [' ]| beaucoup en haut. Mais il ne avait pas plus to^t ressenti lx absurdite= de toutx cela, [' ]| de unx part, et lx ne=cessite= de [' ]| toutx ceci, de lx autre (car il est rare [' ]| que unx sentiment de absurdite= ne soit pas suivi [' ]| de unx sentiment de ne=cessite=), [' ]| que il ressentit lx absurdite= de ce dont il venait de ressentir lx ne=cessite= (car il [' ]| est rare que unx sentiment de [' ]| ne=cessite= ne soit pas suivi de unx sentiment de absurdite=). Car lx service a` [' ]| conside=rer ne e=tait pas lx service de unx [' ]| serviteur, mais de deux serviteurs, et me^me de trois serviteurs, et me^me de unx [' ]| infinite= de serviteurs, dont lx [' ]| premier ne pouvait parti; que unx fois lx second monte=, ni lx second [' ]| monter que unx fois lx troisie`me arrive=, ni [' ]| lx troisie`me arriver que unx fois lx premier parti, [' ]| ni lx premier partir que unx fois lx troisie`me arrive=, ni lx [' ]| troisie`me arriver que unx fois lx second monte=, ni lx [' ]| second monter que unx fois lx premier parti, chaque [' ]| arrive=e, chaque se=jour, chaque de=part de=pendant de unx se=jour et de unx arrive=e, [' ]| de unx arrive=e et de unx de=part, [' ]| de unx de=part et de unx se=jour, ou pluto^t de toutx [' ]| lx se=jours et de toutx lx arrive=es, de toutx lx arrive=es et de [' ]| toutx lx de=parts, de toutx lx de=parts et [' ]| de toutx lx se=jours, de toutx lx serviteurs de Monsieur Knott, passe=s, [' ]| pre=sents et a` venir. Et dans cette longue chai^ne de interde=pendances, allant de ceux [' ]| depuis longtemps morts [' ]| jusqu'a` ceux pas de sito^t a` mai^tre, il ne pouvait y avoir de arbitraire que [' ]| pre=e=tabli. Car prenons trois ou quatre [' ]| serviteurs quelconques, Tom, Dick, Harry et unx autre, si Tom sert deux ans au premier [' ]| e=tage, alors Dick sert [' ]| deux ans au rez-de-chausse=e, et puis Harry arrive, et si Dick sert dix ans au premier [' ]| e=tage, alors Harry sert [' ]| dix ans au rez-de-chausse=e, et puis lx autre arrive, et ainsi de suite a` perte de [' ]| serviteurs, lx pe=riode de service [' ]| au rez-de-chausse=e [' ]| [' ]| de unx serviteur donne= coi+ncidant toujours avec lx pe=riode de service au premier e=tage [' ]| de sx pre=de=cesseur, et [' ]| se terminant toujours a` lx arrive=e sur lx lieux de sx successeur. Mais lx deux ans [' ]| de Tom au premier e=tage [' ]| ne ont pas pour cause lx deux ans de Dick au rez-de-chausse=e, ou lx arrive=e sur lx [' ]| lieux de Harry, et lx deux [' ]| ans de Dick au rez-de-chausse=e ne ont pas pour cause lx deux ans de Tom au premier [' ]| e=tage, ou lx arrive=e sur [' ]| lx lieux de Harry, et lx arrive=e sur lx lieux de [' ]| Harry ne a pas pour cause lx deux ans de Tom au premier [' ]| e=tage, ou lx deux ans de Dick au rez-de-chausse=e, et lx dix ans de Dick au premier [' ]| e=tage ne ont pas pour [' ]| cause lx dix ans de Harry au rez-de-chausse=e, ou lx arrive=e sur lx lieux de lx autre, [' ]| et lx dix ans de Harry au [' ]| rez-de-chausse=e ne ont pas pour cause lx dix ans de Dick au premier e=tage, ou [' ]| lx arrive=e sur lx lieux de [' ]| je autre, et lx arrive=e sur lx lieux de lx autre ne a pas [' ]| pour cause (marre de souligner ce foutu vocable) lx dix ans [' ]| de Dick au premier e=tage, ou lx dix ans de Harry au rez-de-chausse=e, non, c^a serait [' ]| trop horrible a` [' ]| contempler, mais lx deux ans de Tom au premier e=tage, et lx deux ans de Dick au [' ]| rez-de-chausse=e, et [' ]| lx arrive=e sur lx lieux de Harry, et lx dix ans de Dick au premier e=tage, et lx dix [' ]| ans de Harry au rez-de-chausse=e, et lx arrive=e sur lx lieux de lx autre, ont pour [' ]| cause lx fait que Tom est Tom, et Dick Dick, et Harry [' ]| Harry, et cet autre cet autre, de cela lx malheureux Watt ne pouvait douter. Car sinon [' ]| dans lx maison de [' ]| Monsieur Knott, et a` lx porte de Monsieur Knott, et sur lx chemin qui y conduisait, et [' ]| sur lx chemin qui en [' ]| e=loignait, il y aurait langueur, il y aurait fie`vre, langueur de qui poursuit sx [' ]| ta^che accomplie, fie`vre de qui [' ]| abandonne sx ta^che inacheve=e, langueur et fie`vre de qui arrive et part trop tard, [' ]| langueur et fie`vre de qui part [' ]| et arrive trop to^t. Mais Monsieur Knott e=tait celui a` qui lx on venait, chez qui lx on [' ]| restait, de qui lx on se [' ]| se=parait, sans langueur ni fie`vre, sx maison lx port et lx havre que lx on gagnait [' ]| calmement, ou` lx on rela^chait [' ]| librement, [' ]| [' ]| que lx on quittait gai^ment. Drosse=s, bloque=s, chasse=s, par lx tempe^tes du dehors, [' ]| lx tempe^tes du dedans? [' ]| lx tempe^tes du dehors! lx tempe^tes du dedans! Des hommes comme Vincent et Walter [' ]| et Arsene et [' ]| Erskine et Watt! Ha! Non. Mais sous lx pousse=e, lx menace, lx charme des tempe^tes, [' ]| dans lx besoin, lx [' ]| possession, lx perte du refuge, des coeurs calmes et libres et gais. Non que Watt eu^t [' ]| lx impression de e^tre [' ]| calme et libre et gai, ou de l' avoir jamais e=te=, loin de la`. Mais il disait que il [' ]| l' e=tait peut-e^tre, calme et libre et [' ]| gai, ou sinon calme et libre et gai, toutx au moins calme et libre, ou libre et gai, ou [' ]| gai et calme, ou sinon [' ]| calme et libre, ni libre et gai, ni gai et calme, toutx au moins calme, ou libre, ou gai, [' ]| a` sx insu. Mais [' ]| pourquoi Tom Tom? Et Dick Dick? Et Harry Harry? Parce que Dick Dick et Harry Harry [' ]| Parce que Harry [' ]| Harry et Tom Tom? Parce que Tom Tom et Dick Dick? Watt ne y voyait pas de inconve=nient. [' ]| Mais ce e=tait unx [' ]| conception dont pour lx moment il ne avait pas besoin, et lx conceptions dont pour lx [' ]| moment Watt ne avait [' ]| pas besoin, il avait coutume de ne pas les de=velopper pour lx moment, mais de les [' ]| laisser tranquilles, de [' ]| me^me que on ne de=veloppe pas sans motif sx parapluie, non, mais on le laisse [' ]| tranquille, dans lx [' ]| porteparapluies, en attendant que il pleuve. Et lx raison pour laquelle Watt ne avait pas [' ]| besoin pour lx moment [' ]| de cette conception e=tait peut-e^tre ceci, que lorsqu' on a` lx bras pleins de lis [' ]| virginaux on ne se attarde pas a` [' ]| cueillir, ou a` humer, ou a` tapoter, ou a` gratifier de unx autre marque de affection [' ]| quelconque, unx pa^querette, [' ]| ou unx primeve`re, ou unx coucou, ou unx bouton de or, [' ]| ou unx violette, ou unx pissenlit, ou unx pa^querette, ou [' ]| unx primeve`re, ou ne importe quelle autre fleur des champs, ou ne importe quelle autre [' ]| mauvaise herbe, non, [' ]| mais on marche dessus, et unx fois lx masse e=loigne=e, et lx te^te aveugle plonge=e dans [' ]| lx blancheur mielleuse, alors peu a` peu sous lx poids de leurs pe=tales lx tiges [' ]| froisse=es se redressent, ce est <-> a` <-> dire celles [' ]| [' ]| ayant eu lx fortune de ne pas se rompre. Car ce qui preoccupait Watt, pour lx moment, ce [' ]| ne etait pas tant lx [' ]| Tome=ite de Tom, lx Dicke=ite= de Dick, lx Harrye=ite= de Harry (remarquables certes en [' ]| elles-me^mes) que leur [' ]| Tomeite, leur Dicke=ite=, leur Harrye=ite= a` lx e=poque, leur chronotome=ite=, [' ]| chronodicke=ite=, chronoharrye=ite=; non [' ]| pas tant lx de=termination de unx e^tre a` venir par unx e^tre passe= [' ]| de unx e^tre passe= par unx e^tre a` venir (e=tude certes [' ]| fascinante en elle-me^me), comme dans unx composition musicale de lx mesure cent mettons [' ]| par lx mesure [' ]| mettons dix et de lx mesure mettons dix par lx mesure cent mettons, que lx intervalle [' ]| entre lx deux, lx [' ]| quatre-vingt-dix mesures, lx temps mis par lx vrai a` avoir e=te= vrai, lx temps mis par [' ]| lx vrai a` se ave=rer vrai, [' ]| comprenne qui pourra. Ou bien su^r faux, comprenne qui voudra. [' ]| [' ]| Ainsi au de=but, esprit et corps, Watt besognait a` sx vieille besogne. [' ]| [' ]| Et ainsi Watt, ayant ouvert avec sx chalumeau cette boite en fer blanc, vit que elle [' ]| e=tait vide. [' ]| Dans lx fait Watt ne saurait jamais combien de temps il avait passe dans lx maison de [' ]| Monsieur Knott, [' ]| combien au rez-de-chausse=e, combien au premier e=tage, combien au total. toutx ce que il [' ]| pouvait dire, ce est [' ]| que c^a lui avait paru long. [' ]| [' ]| Songeant alors, en que^te de repos, aux rapports possibles entre de telles se=ries, lx [' ]| se=rie des chiens, lx se=rie [' ]| des hommes, lx se=rie des tableaux, pour se en tenir a` ces se=ries-la`, Watt se rappela [' ]| unx nuit lointaine dans unx [' ]| non moins lointain pays, et Watt dans lx e=clat de sx jeunesse allonge= toutx [' ]| seulx dans unx fosse, sans avoir bu, se [' ]| demandant si il ne la tenait pas de=ja`, lx impossible conjonction du lieu, de lx heure et [' ]| du bien-aime=, et lx trois [' ]| grenouilles qui croassaient Krak!, Krek! et Krik!, Sur un, neuf, dix-sept, vingt-cinq, [' ]| etc., et sur un, six, onze, [' ]| seize, etc., et sur un, quatre, sept, dix, etc., respectivement, et comme il entendit [' ]| [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ [' ]| Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! [' ]| ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ [' ]| Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! [' ]| Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ [' ]| ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ [' ]| [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ [' ]| ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! [' ]| ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ [' ]| Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ [' ]| ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! [' ]| Krak! ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ ~~ Krek! ~~ ~~ ~~ ~~ [' ]| ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ Krik! ~~ ~~ [' ]| Krak! [' ]| Krek! [' ]| Krik! @@@@@| [' ]| lx poissonnie`re plaisait beaucoup a` Watt. Watt ne e=tait pas unx homme a` femmes, mais [' ]| lx poissonnie`re lui [' ]| plaisait beaucoup. de autres femmes lui plairaient peut-e^tre davantage, plus tard. Mais [' ]| de toutx lx femmes [' ]| qui lui avaient jamais plu jusqu'alors, aucune ne pouvait se comparer aux yeux de Watt, [' ]| me^me de loin, avec [' ]| cette poissonnie`re. Et Watt plaisait a` lx poissonnie`re. ce e=tait lx une coi+ncidence [' ]| providentielle, que ils se [' ]| fussent plu lx un a` lx autre. Car si lx poissonnie`re avait plu a` Watt sans que Watt [' ]| eu^t plu a` lx poissonnie`re, ou si [' ]| Watt avait plu a` lx poissonnie`re sans que lx poissonnie`re eu^t plu a` Watt, alors [' ]| que en serait <-> il advenu, de [' ]| Watt, ou de lx poissonnie`re? Non que lx [' ]| [' ]| poissonnie`re fu^t unx femme a` hommes, loin de la`, e=tant de unx a^ge avance= et prive=e [' ]| au surplus par lx nature [' ]| des proprie=te=s qui attirent lx hommes vers lx femmes, hormis peut-e^tre lx restes [' ]| de unx de=marche [' ]| distingue=e due a` lx habitude de porter sx panier a` poisson sur lx te^te, sur de [' ]| longues distances. Non que unx [' ]| homme, sans posse=der unx seulx des proprie=te=s qui attirent lx femmes vers lx [' ]| hommes, ne puisse e^tre unx [' ]| homme a` femmes, ni que unx femme, sans posse=der unx [' ]| seulx des proprie=te=s qui attirent [' ]| lx hommes vers lx [' ]| femmes, ne puisse e^tre unx femme a` hommes, loin de la`. A` telle enseigne que Madame [' ]| Gorman avait eu [' ]| plusieurs admirateurs, aussi bien avant que apre`s Monsieur Gorman, et me^me pendant [' ]| Monsieur Gorman, et [' ]| Watt au moins deux affaires de coeur caracte=rise=es au cours de sx ce=libat. Watt [' ]| ne e=tait pas unx homme a` [' ]| hommes non plus, de=nue= que il e=tait de toutx lx proprie=te=s qui attirent lx hommes [' ]| vers lx hommes, toutx en [' ]| ayant eu bien su^r des amis masculins (qui peut y couper?) en plus de unx occasion. Non [' ]| que Watt ne eu^t pu e^tre [' ]| unx homme a` hommes, sans posse=der unx seulx des proprie=te=s qui attirent lx hommes [' ]| vers lx hommes, loin [' ]| de la`. Mais il se trouvait que il ne l' e=tait pas. Quant a` savoir si Madame Gorman [' ]| e=tait unx femme a` femmes, [' ]| ou non, ce est la` une des choses que lx on ignore. de unx co^te= elle l' e=tait peut-e^tre, [' ]| de lx autre elle ne l' e=tait peut-e^tre pas. Mais il semble probable que elle [' ]| ne l' e=tait pas. Non que il soit lx moins du monde impossible que unx [' ]| homme soit a` lx fois unx homme a` femmes [' ]| et unx homme a` hommes, ni que unx femme soit a` [' ]| lx fois unx [' ]| femme a` hommes et unx femme a` femmes, pour ainsi dire de unx seulx et me^me mouvement. [' ]| Car chez lx [' ]| hommes et lx femmes, chez lx hommes a` femmes et lx hommes a` hommes, chez lx femmes [' ]| a` hommes et [' ]| lx femmes a` femmes, chez lx hommes a` femmes et a` hommes, chez lx femmes a` hommes [' ]| et a` femmes, [' ]| toutx est possible, jusqu'a` preuve du contraire, dans ce domaine. [' ]| [' ]| Madame Gorman passait toutx lx jeudis, sauf indisposition. En ce cas elle restait chez [' ]| elle, au lit, ou dans unx [' ]| fauteuil moelleux, au coin du feu si il faisait froid, devant lx fene^tre ouverte si il [' ]| faisait chaud, et si il ne faisait [' ]| ni froid ni chaud devant lx fene^tre ferme=e, ou lx a^tre vide. Aussi lx jeudi e=tait lx [' ]| jour que Watt prefe=rait a` toutx [' ]| lx autres jours. Dans ce domaine lx hommes sont tre`s divers. Qui pre=fe`re lx [' ]| dimanche, qui lx lundi, qui lx [' ]| mardi, qui lx mercredi, qui lx jeudi, qui lx vendredi, qui enfin lx samedi. Mais Watt [' ]| pre=fe=rait lx jeudi, parce [' ]| que Madame Gorman passait lx jeudi. Alors il l' introduisait dans lx cuisine, et lui [' ]| de=bouchait unx bouteille [' ]| de stout, et l' asseyait sur sx genou, et de sx bras droit lui ceignait lx taille, et [' ]| appuyait sx te^te contre sx [' ]| sein gauche ( lx droit lui ayant e=te= malheureusement retire= dans lx enthousiasme de unx [' ]| intervention [' ]| chirurgicale), et demeurait ainsi sans bouger, ou en bougeant lx moins possible, [' ]| oublieux de sx malheurs, [' ]| pendant dix bonnes minutes, ou unx quart de heure. Et Madame Gorman aussi, toutx en lui [' ]| taquinant de lx [' ]| main gauche lx touffes gris-roux et en portant de lx droite a` des intervalles [' ]| e=tudie=s lx bouteille a` sx le`vres, [' ]| e=tait a` sx modeste fac^on elle aussi en paix, pour unx temps. [' ]| [' ]| Redressant de temps en temps sx te^te molle, de lx taille au cou sx molle e=treinte [' ]| transfe=rant, Watt baisait [' ]| Madame Gorman sur lx bouche ou environs, a` lx de=sespe=re=e, avant de se replier dans [' ]| sx pose post-crucifie=e. [' ]| Et ces baisers, sito^t que en venait a` faiblir lx premie`re fie`vre, ce est <-> a` <-> dire peu [' ]| de temps apre`s leur application, [' ]| Madame Gorman ne laissait pas de les rattraper, pour ainsi dire, sur sx propres [' ]| le`vres, et de les retourner [' ]| avec unx paisible urbanite=, comme on ramasse unx journal ou unx gant dans unx lieu public [' ]| pour le rendre en [' ]| souriant, sinon en se inclinant, a` sx le=gitime proprie=taire. Si bien que, toutx compte [' ]| fait, chaque baiser e=tait [' ]| deux baisers, d'abord lx baiser de [' ]| [' ]| Watt, timide et velle=itaire, puis celui de Madame Gorman, onctueux et civil. [' ]| [' ]| Mais Madame Gorman ne e=tait pas toujours assise sur Watt, car quelquefois Watt e=tait [' ]| assis sur Madame [' ]| Gorman. Certains jours Madame Gorman e=tait sur Watt toutx lx temps, de autres Watt sur [' ]| Madame Gorman. [' ]| Et il ne manquait pas de jours ou Madame Gorman commenc^ait par e^tre assise sur Watt et [' ]| finissait par voir [' ]| Watt assis sur elle, et ou` Watt commenc^ait par e=tre assis sur Madame Gorman et [' ]| finissait par voir Madame [' ]| Gorman assise sur lui. Car Watt avait tendance a` se lasser, avant que vienne pour [' ]| Madame Gorman lx [' ]| moment du de=part, de sentir Madame Gorman assise sur lui ou de se sentir assis sur [' ]| Madame Gorman. [' ]| Alors, si ce e=tait Madame Gorman sur Watt et non pas Watt sur Madame Gorman, alors il la [' ]| de=logeait [' ]| doucement de sx giron jusqu'a` ce que elle soit debout, sur lx carreaux, et aussito^t [' ]| se levait a` sx tour, si bien [' ]| que toutx lx deux ce tanto^t assis, elle sur lui, lui sur lx chaise, e=taient maintenant [' ]| debout, co^te= a` co^te=, sur lx [' ]| carreaux, de lx cuisine. Puis de concert ils retrouvaient lx repos, Watt et Madame [' ]| Gorman, celui-la` sur celle-ci, celle-ci sur lx chaise. Mais si ce [' ]| ne e=tait pas Madame Gorman sur Watt, mais Watt sur Madame Gorman, [' ]| alors il redescendait de sx genoux, et de unx main douce l' aidait a` se relever, et [' ]| prenait sx place (en ployant [' ]| lx genoux) sur lx chaise, et l' asseyait (en de=ployant lx cuisses) parmi sx giron. Et [' ]| Watt supportait si mal, [' ]| certains jours, de unx part lx [' ]| pousse=e de Madame Gorman de en dessus, de autre part lx [' ]| pousse=e de Madame [' ]| Gorman de en dessous, que il ne fallait pas moins de deux, ou trois, ou quatre, ou cinq, [' ]| ou six, ou sept, ou huit, [' ]| ou neuf, ou dix, ou onze, ou me^me douze, ou me^me treize changements de position, avant [' ]| que vienne pour [' ]| Madame Gorman lx moment du de=part. Ce qui donne, en comptant unx minute pour [' ]| lx interversion, unx [' ]| se=ance moyenne de quinze secondes seulement et, sur lx base [' ]| [' ]| modeste de unx baiser de unx minute [' ]| toutx lx minutes et demie, unx total pour lx journe=e [' ]| de unx seulx baiser, de unx [' ]| seulx double baiser, amorce= pendant lx premie`re se=ance et consomme= au cours de lx [' ]| dernie`re, car pas [' ]| question de baisers pendant lx interversion, tant celle-ci les tenait en haleine. [' ]| [' ]| Plus loin que cela he=las ils ne allaient jamais, quoique plus de unx fois tentes de le [' ]| faire. Pour quelle raison? [' ]| E=tait <-> ce dans leurs coeurs, dans lx coeur de Watt, dans lx coeur de Madame Gorman, lx [' ]| lointain e=cho de unx [' ]| passion re=volue, de unx naufrage ancien, leur murmurant de ne pas souiller, de ne pas [' ]| trai^ner, dans lx cloaque [' ]| de lx de=lectation clonique, unx fleur si belle, si rare, si suave, si fre^le? Rien [' ]| ne oblige a` le supposer. Car Watt [' ]| ne avait pas lx force, Madame. Gorman ne avait pas lx temps, indispensables a` me^me lx [' ]| plus fugitive des [' ]| coalescences. Ironie de lx vie! Paradoxe de lx amour! que a` celui qui a` lx temps soit [' ]| de=nie=e lx force! que a` celle [' ]| qui a` lx force soit de=nie= lx temps ! Que lx obstruction insignifiante et sans doute [' ]| re=ductible de quelque [' ]| Bandusie endocrinale, que unx simple question de quarante-cinq ou cinquante minutes a` [' ]| lx horloge, aient le [' ]| pouvoir aussi su^rement que lx mort elle-me^me, ou que lx Hellespont, de se=parer lx [' ]| amants! Car si Watt avait [' ]| eu unx peu plus de vigueur, Madame Gorman aurait eu juste lx temps, et si Madame Gorman [' ]| avait eu unx peu [' ]| plus de temps, Watt aurait pu sans doute, en conduisant avec art sx ondes languides, [' ]| soulever unx vague a` [' ]| lx hauteur de lx occasion. Mais lx choses e=tant ce que elles etaient on voit [' ]| difficilement comment ils auraient [' ]| pu faire mieux que ce que ils faisaient, assis lx un sur lx autre a` tour de ro^le en [' ]| passant du baiser au repos, du [' ]| repos au baiser, jusqu'a` ce que vienne pour Madame Gorman lx moment de reprendre sx [' ]| tourne=e. [' ]| [' ]| que avait donc Madame Gorman, Watt que avait <-> il donc, pour tant se=duire Watt, tant [' ]| attendrir Madame [' ]| Gorman? Entre quel abysses lx appel, lx contre-appel? Entre Watt pas unx homme a` hommes [' ]| et Madame [' ]| Gorman pas unx femme a` [' ]| [' ]| femmes? Entre Watt pas unx homme a` femmes et Madame Gorman pas unx femme a` hommes Entre [' ]| Watt pas unx homme a` hommes et Madame Gorman pas unx femme a` hommes? Entre Watt [' ]| pas unx homme a` [' ]| femmes et Madame Gorman pas unx femme a` femmes? Entre Watt homme ni a` hommes ni a` [' ]| femmes et [' ]| Madame Gorman femme ni a` femmes ni a` hommes? Nucle=aires au profond de lui il les [' ]| sentait accouple=s, [' ]| lx hommes ni a` hommes ni a` femmes que il e=tait. Et Madame Gorman e=tait sans doute lx [' ]| the=a^tre de unx [' ]| conglutination semblable. Mais cela ne signifiait rien. Et ne etaient <-> ils pas pluto^t [' ]| attire=s, Madame Gorman [' ]| vers Watt, Watt vers Madame Gorman, elle par lx bouteille de stout, lui par lx odeur du [' ]| poisson? ce est pour [' ]| cette hypothe`se, bien des anne=es plus tard, quand Madame Gorman ne e=tait plus que unx [' ]| pa^le souvenir, que unx [' ]| parfum e=vente=, que penchait Watt. [' ]| [' ]| Monsieur Graves se pre=sentait a` lx porte de derrie`re quatre fois par jour. lx matin, [' ]| de`s sx arrive=e, pour [' ]| prendre lx clef de sx remise, et a` midi pour prendre sx the=ie`re pleine, et [' ]| lx apre`s-midi pour rapporter lx the=ie`re [' ]| vide et prendre sx bouteille de stout et lx soir pour rapporter lx clef et lx bouteille [' ]| vide. Monsieur Graves [' ]| avait beaucoup a` dire sur Monsieur Knott, sur Erskine, Arsene, Walter, Vincent et lx [' ]| autres dont il avait [' ]| oublie=, ou ne avait jamais su, lx noms. Mais rien de inte=ressant. Il alle=guait aussi [' ]| bien lx expe=rience de sx [' ]| ance^tres que lx sienne. Car sx pe`re avait travaille= pour Monsieur Knott, et lx pe`re [' ]| de sx pe`re, et ainsi de [' ]| suite. Voici donc unx autre se=rie. sx famille, dit <-> il, avait fait du jardin ce que il [' ]| e=tait. Il ne avait que du bien a` [' ]| dire de Monsieur Knott et de sx jeunes messieurs. ce e=tait lx premie`re fois que Watt [' ]| se voyait assimiler a` lx [' ]| classe des jeunes messieurs. Pour Monsieur Graves, a` l' entendre, ceux-ci e=taient dans [' ]| lx ordre des choses au [' ]| me^me titre que sx compagnons de taverne. [' ]| [' ]| Mais lx the`me favori de Monsieur Graves e=tait sx ennuis [' ]| [' ]| domestiques. Il ne se entendait pas bien, a` ce que il paraissait avec sx femme, et cela [' ]| depuis quelque temps [' ]| de=ja`. Me^me que il ne se entendait pas du toutx avec sx femme. Monsieur Graves semblait [' ]| avoir atteint lx a^ge ou` [' ]| lx impossibilite= de se entendre avec sx femme est unx source plus souvent de satisfaction [' ]| que de regret. Mais [' ]| Monsieur Graves se en trouvait profonde=ment affecte=. toutx au long de sx vie conjugale [' ]| il se e=tait entendu avec [' ]| sx femme, comme lx ormeau avec lx vigne, et voila` que depuis quelque temps il ne y [' ]| arrivait plus. Pour [' ]| Madame Graves aussi ce e=tait tre`s pe=nible, que sx mari ne arrive plus a` se entendre [' ]| avec elle, car Madame [' ]| Graves ne aimait rien tant que de se faire bien entendre avec. [' ]| [' ]| Watt ne e=tait pas lx premier devant qui Monsieur Graves se fu^t de=boutonne=, a` ce [' ]| sujet. Car il se e=tait de=ja` [' ]| de=boutonne= devant Arsene, voila` bien des anne=es, alors que sx ennuis e=taient [' ]| encore verts, et Arsene lui [' ]| avait prodigue= des conseils que Monsieur Graves avait suivis a` lx lettre. Mais il ne en [' ]| e=tait jamais rien sorti. [' ]| [' ]| Erskine aussi avait e=te= admis, par Monsieur Graves, dans sx confidence, et Erskine [' ]| se e=tait confondu en [' ]| conseils. Ce ne e=taient pas lx me^mes conseils que ceux de Arsene, et Monsieur Graves [' ]| se y e=tait conforme= de [' ]| sx mieux. Mais il ne en e=tait rien sorti. [' ]| [' ]| A` Watt cependant Monsieur Graves ne demanda pas, toutx de go et sans ambages, Dites <-> moi [' ]| comment faire, [' ]| Monsieur Watt, pour que je puisse me entendre avec mx femme, comme jadis. Et c^a valait [' ]| sans doute mieux. [' ]| Car Watt ne aurait pas su re=pondre, a` unx telle question. Et sx silence aurait pu [' ]| e^tre mal compris, par [' ]| Monsieur Graves, et interpre=te= comme signifiant que a` Watt cela e=tait indiffe=rent, [' ]| que Monsieur Graves [' ]| se entende avec sx femme ou non. [' ]| [' ]| lx question e=tait ne=anmoins sous-entendue, et cela de fac^on flagrante. Car Monsieur [' ]| Graves, ayant termine= [' ]| pour lx premie`re fois lx re=cit de sx ennuis, ne se en alla point, [' ]| [' ]| mais resta la` ou` il e=tait, dans unx attente muette, en tourmentant sx chapeau melon [' ]| (Monsieur Graves se [' ]| de=couvrait toujours, me^me en plein air, lorsqu' il se entretenait avec sx supe=rieurs) [' ]| et lx visage leve= vers Watt [' ]| debout sur lx seuil. Et comme lx visage de Watt portait sx expression habituelle, celle [' ]| du juge Jeffreys en [' ]| train de pre=sider lx mission Eccle=siastique, Monsieur Graves avait bon espoir de [' ]| be=ne=ficier de unx parole [' ]| secourable. Malheureusement a` ce moment-la` Watt pensait aux oiseaux, leur vol sol sol, [' ]| leur chant de [' ]| lancement. Mais se en lassant vite il rentra dans lx maison et ferma lx porte derrie`re [' ]| lui. [' ]| [' ]| Mais biento^t Watt se prit a` sortir lx clef lx matin, devant lx porte, sous unx pierre, [' ]| et a` sortir lx the=ie`re a` [' ]| midi, devant lx porte, sous unx te^tie`re, et a` sortir lx bouteille de stout [' ]| lx apre`s-midi, avec unx tire-bouchon, [' ]| devant lx porte, a` lx ombre, Et lx soir, unx fois Monsieur Graves parti, alors Watt [' ]| rentrait lx clef, et lx the=ie`re, [' ]| et lx bouteille, remises par Monsieur Graves la` ou` il les avait trouve=es. Mais unx peu [' ]| plus tard Watt renonc^a a` [' ]| rentrer lx clef. Car a` quoi bon rentrer, lx soir unx clef que lx matin il faudrait [' ]| ressortir? De sorte que lx clef [' ]| ne allait plus a` sx clou, dans lx cuisine, mais seulement sous lx pierre, ou dans lx [' ]| poche de Monsieur [' ]| Graves. Mais si Watt ne rentrait plus lx clef, lx soir, unx fois Monsieur Graves parti, [' ]| mais seulement lx [' ]| the=ie`re et lx bouteille, ne=anmoins il ne rentrait jamais lx the=ie`re et lx bouteille [' ]| sans regarder, sous lx pierre, [' ]| pour se assurer que lx clef y e=tait. [' ]| [' ]| Puis par unx nuit glaciale Watt quitta sx lit douillet, descendit, rentra lx clef et [' ]| l' enveloppa dans unx [' ]| rognure de couverture rogne=e au pre=alable sur sx propre couverture. Puis il ressortit [' ]| lx clef, sous lx pierre. Et [' ]| lx lendemain soir, quand il regarda, sous lx pierre, il retrouva lx clef comme il [' ]| l' avait laisse=e, dans sx petite [' ]| couverture, sous lx pierre. Car Monsieur Graves e=tait unx homme tre`s compre=hensif. [' ]| [' ]| Watt se demandait si Monsieur Graves avait unx fils, a` lx exemple de Monsieur Gall, a` [' ]| qui passer lx flambeau, [' ]| au moment de mourir. Watt le jugeait tre`s probable. Car peut <-> on se entendre avec sx [' ]| femme, toutx au long [' ]| de unx vie conjugale, comme lx ormeau avec lx vigne, sans avoir au moins unx fils a` qui [' ]| passer lx flambeau, au [' ]| moment de mourir, ou de prendre sx retraite? [' ]| [' ]| Quelquefois Watt entrevoyait Monsieur Knott, dans lx vestibule, ou dans lx jardin, rive= [' ]| sur place, ou [' ]| circulant lentement. [' ]| [' ]| unx jour Watt, au de=bouche= de unx buisson, faillit heurter Monsieur Knott, ce qui lui fit [' ]| perdre contenance unx [' ]| instant, car il ne avait pas toutx a` fait fini de ajuster sx ve^tements. Mais il ne y [' ]| avait pas de quoi perdre [' ]| contenance, car lx mains de Monsieur Knott e=taient derrie`re sx dos, et sx te^te [' ]| penchait profonde=ment vers [' ]| lx terre. Puis Watt, baissant lx yeux a` sx tour, ne vit d'abord que lx herbe verte et [' ]| rase, mais a` force de [' ]| regarder il finit par voir unx petite fleur bleue et a` co^te= unx gros ver en tram de [' ]| rentrer sous terre. ce e=tait donc [' ]| cela qui avait attire= lx attention de Monsieur Knott, peut-e^tre. Et lx deux de rester [' ]| la` ainsi unx petit moment [' ]| ensemble, lx mai^tre et lx serviteur, lx te^tes penche=es se touchant presque (ce qui [' ]| donne lx taille [' ]| approximative de Monsieur Knott, ne est <-> ce pas, a` supposer lx sol horizontal), jusqu'a` [' ]| ce que lx ver eu^t [' ]| disparu et que seulx lx fleur demeura^t. unx jour ce serait a` lx fleur de disparai^tre [' ]| et au ver de demeurer, mais [' ]| ce jour-la` ce fut a` lx fleur de demeurer et au ver de disparai^tre. Et puis Watt, [' ]| levant lx yeux, vit que lx yeux [' ]| de Monsieur Knott e=taient ferme=s, et il entendit sx souffle, doux et le=ger, comme lx [' ]| souffle de lx enfant qui [' ]| dort. [' ]| [' ]| Watt ne savait pas si il e=tait content ou me=content de ne pas voir Monsieur Knott plus [' ]| souvent. En unx sens il [' ]| e=tait me=content, en unx autre content. Il e=tait me=content en ce sens, que il avait [' ]| envie de voir Monsieur Knott [' ]| face a` [' ]| [' ]| face, et il e=tait content en ce sens, que il en avait peur. He= oui, dans lx mesure ou` [' ]| il avait envie, dans lx [' ]| mesure ou` il avait peur, de voir Monsieur Knott face a` face, sx envie le rendait [' ]| me=content, sx peur content, [' ]| de le voir si peu, et de si loin en ge=ne=ral, et si fugitivement, et souvent de biais, [' ]| voire de dos. [' ]| [' ]| Watt se demandait si, a` ce point de vue, Erskine e=tait mieux loti que lui. [' ]| [' ]| Mais a` mesure que passait lx temps, comme il se doit, et que touchait a` sx terme lx [' ]| pe=riode de service de [' ]| Watt, au rez-de-chausse=e, alors cette envie et cette crainte, et par conse=quent ce [' ]| me=contentement et ce [' ]| contentement, comme tant de autres envies et craintes, tant de autres me=contentements et [' ]| contentements, [' ]| se e=moussaient peu a` peu, toujours davantage, jusqu'a` ne plus se faire sentir du toutx. [' ]| Et lx raison de cela e=tait [' ]| peut-e^tre ceci, que peu a` peu Watt perdait toutx espoir, toutx crainte, de jamais voir [' ]| Monsier Knott face a` [' ]| face, ou peut-e^tre ceci, que Watt, toutx en croyant toujours a` lx possibilite= de voir [' ]| Monsieur Knott face a` [' ]| face, finissait par en conside=rer lx re=alisation comme sans importance, ou peut-e^tre [' ]| ceci, que a mesure [' ]| que allait [' ]| croissant chez Watt lx inte=re^t que il portait a` lx a^me, comme on dit, de Monsieur [' ]| Knott, lx inte=re^t que il portait au [' ]| corps, comme on l' appelle, allait diminuant (car il est fre=quent quand unx chose va [' ]| croissant quelque part, [' ]| que ailleurs unx autre aille diminuant), ou peut-e^tre toutx autre chose, lx simple [' ]| fatigue par exemple, ne ayant [' ]| avec lx raisons pre=cite=es rien a` voir. [' ]| [' ]| Ajoutez que lx rares fois ou` Watt entrevoyait Monsieur Knott, il ne l' entrevoyait pas [' ]| clairement, mais [' ]| comme dans unx glace, unx glace sans tain, unx fene^tre a` lx est [' ]| lx matin, unx fene^tre a` lx ouest lx soir. [' ]| [' ]| Ajoutez que lx forme que Watt entrevoyait parfois, dans lx vestibule, dans lx jardin, [' ]| e=tait rarement lx me^me [' ]| de unx entrevision a` lx autre, mais variait tellement, a` en croire lx [' ]| [' ]| yeux de Watt, en corpulence, taille, teint et me^me chevelure, et bien su^r dans sx [' ]| fac^on de circuler, et de [' ]| rester sur place, que Watt ne l' aurait jamais crue lx me^me, si il ne avait su que [' ]| ce e=tait Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Watt ne avait jamais entendu Monsieur Knott non plus, entendu parler se entend, ou rire, [' ]| ou pleurer. Mais unx [' ]| fois il crut l' entendre dire, Cui! Cui! a` unx petit oiseau, et unx autre fois il [' ]| l' entendit faire unx bruit e=trange, [' ]| PLOPF PLOPF Plopf Plopf plopf plopf plop plo pl. Cela se passa parmi lx fleurs. [' ]| [' ]| Watt se demandait si Erskine e=tait mieux partage=, a` cet e=gard. Lui et sx mai^tre [' ]| conversaient <-> ils? Watt ne les [' ]| avait jamais entendu le faire, comme il l' aurait certainement fait, si ils l' avaient [' ]| fait. Dans unx murmure peut-e^tre. Oui, peut-e^tre conversaient <-> ils dans [' ]| unx murmure, lx mai^tre et lx serviteur, dans deux murmures, lx [' ]| murmure du mai^tre, lx murmure du serviteur. [' ]| [' ]| unx jour, vers lx fin du se=jour de Watt au rez-de-chausse=e, lx te=le=phone sonna et unx [' ]| voix demanda comment [' ]| Monsieur Knott allait. De quoi coller lx meilleur. lx voix dit en outre, unx [' ]| connaissance. Cela pouvait e^tre [' ]| unx voix de homme aigue+, comme cela pouvait e^tre unx voix de femme grave. [' ]| [' ]| Watt formula cet incident comme suit: [' ]| [' ]| unx connaissance de Monsieur Knott, sexe incertain te=le=phone pour savoir comment il [' ]| va. [' ]| [' ]| Cette formulation ne tarda pas a` se le=zarder. [' ]| [' ]| Mais Watt e=tait trop fatigue pour la re=parer, Watt ne osait se fatiguer davantage. [' ]| [' ]| Que de fois il en avait fait fi, du danger que il courait en se fatiguant davantage. [' ]| Fi-fi, disait <-> il, fi-fi, et de se y [' ]| mettre dare-dare, a` re=parer lx le=zardes. Mais plus maintenant. [' ]| [' ]| Watt e=tait maintenant fatigue du rez-de-chausse=e, lx rez-de-chausse=e, l' avait [' ]| fatigue= pour de bon. [' ]| [' ]| que avait <-> il appris? Rien. [' ]| [' ]| Que savait <-> il de Monsieur Knott? Rien. [' ]| [' ]| De sx de=sir de se ame=liorer, de sx de=sir de apprendre, de sx de=sir de gue=rir, que [' ]| restait <-> il? Rien. [' ]| [' ]| Mais ne e=tait <-> ce pas lx quelque chose? [' ]| [' ]| Il se voyait comme il avait ete alors, si petit, si pauvre. Et maintenant? Plus petit, [' ]| plus pauvre. ne e=tait <-> ce pas [' ]| lx quelque chose? [' ]| [' ]| Si malade, si seulx. [' ]| [' ]| Et maintenant? [' ]| [' ]| Plus malade, plus seulx. [' ]| [' ]| ne e=tait <-> ce pas la` quelque chose? [' ]| [' ]| Comme lx comparatif est quelque chose. que il soit plus que sx positif ou moins. que il [' ]| soit moins que sx [' ]| superlatif ou plus. [' ]| [' ]| Rouge, plus bleu, lx plus jaune, ce vieux re^ve e=tait acheve=, a` demi acheve=, [' ]| acheve=. Encore. [' ]| [' ]| unx peu avant lx aube. [' ]| [' ]| Mais enfin il se re=veilla pour trouver, se e=tant leve=, e=tant descendu, Erskine parti [' ]| et, descendu unx peu plus, unx [' ]| e=tranger dans lx cuisine, [' ]| [' ]| Il ne savait pas quand ce e=tait. ce e=tait quand lx if e=tait vert sombre, presque noir. [' ]| ce e=tait unx matin blanc et mou [' ]| et lx terre semblait pare=e pour lx tombe. ce e=tait au sx des cloches, cloches de [' ]| temple, cloches de e=glise. [' ]| ce e=tait unx matin ou` lx garc^on laitier arriva en chantant, faux a` lx porte sx chant [' ]| aigu, et en chantant repartit, [' ]| ayant mesure= lx lait, de sx bidon, dans lx pot, royalement, comme a` sx accoutume=e. [' ]| [' ]| lx e=tranger ressemblait a` Arsene et a` Erskine, au physique. Il se pre=senta sous lx [' ]| nom de Arthur. Arthur. @@@@@| [' ]| ce est vers cette e=poque que Watt fut transfe=re= dans unx autre pavillon, me laissant [' ]| seulx dans lx ancien. En [' ]| conse=quence de quoi il nous arrivait moins souvent que par lx passe= de nous [' ]| rencontrer, et de converser. [' ]| Non que cela nous fu^t jamais arrive= souvent, de nous rencontrer, et de converser, loin [' ]| de la`. Mais [' ]| maintenant moins que jamais. Car nous quittions rarement nos pavillons, Watt quittait [' ]| rarement lx sien et je [' ]| quittais rarement lx mien. Et lorsque exceptionnellement nous e=tions amene=s, par lx [' ]| temps que nous [' ]| aimions, a` quitter nos pavillons, et a` sortir dans lx parc, nous ne l' e=tions pas [' ]| toujours au me^me moment. Car [' ]| lx temps que je aimais moi, toutx en ressemblant au temps que aimait Watt, avait certaines [' ]| caracte=ristiques que [' ]| lx temps que aimait Watt ne avait pas, et manquait de certaines caracte=ristiques que lx [' ]| temps que aimait Watt [' ]| avait. Ainsi lorsqu' il nous arrivait, attire=s au me^me moment hors de nos pavillons par [' ]| ce que chacun croyait [' ]| e^tre lx temps aime=, de nous rencontrer dans lx petit parc, et peut-e^tre de converser [' ]| (car si nous ne pouvions [' ]| converser sans nous rencontrer, nous pouvions, et ce e=tait souvent lx cas, nous [' ]| rencontrer sans converser), il [' ]| e=tait presque fatal que au moins lx un des deux soit de=c^u, et se repente ame`rement [' ]| de avoir quitte= sx pavillon, [' ]| et fasse lx vain serment de ne plus quitter sx pavillon, plus jamais quitter sx [' ]| pavillon, pour rien au monde. [' ]| Si bien que nous connaissions lx re=sistance aussi, [' ]| [' ]| lx re=sistance a` lx appel du temps aime=, mais rarement au me^me instant. Non que il y [' ]| eu^t lx moindre rapport [' ]| entre lx fait de re=sister au me^me instant et celui de nous rencontrer, et de [' ]| converser, loin de la`. Car lorsque [' ]| nous re=sistions toutx lx deux, alors il ne nous arrivait pas davantage de nous [' ]| rencontrer, et de converser, que [' ]| lorsque lx un re=sistait et, lx autre ce=dait. Mais ah lorsque nous ce=dions toutx lx [' ]| deux, alors il nous arrivait de [' ]| nous rencontrer, et peut-e^tre de converser, dans lx petit parc. [' ]| [' ]| lx oui est si facile, lx non est si facile, quand lx appel se fait entendre, si facile, [' ]| si facile. Mais a` nous dans [' ]| notre monde sans fene^tres, a` lx tempe=rature du corps, ferme= aux bruits du dehors, a` [' ]| qui nous ne pouvions [' ]| entendre lx vent, ni voir lx soleil, quel appel pouvait parvenir, du temps que nous [' ]| aimions, sinon unx appel [' ]| de unx faiblesse a` se gausser de oui et de non? Et il e=tait manifestement impossible [' ]| de avoir lx moindre [' ]| confiance dans lx renseignements me=te=orologiques de nos surveillants. Rien [' ]| de e=tonnant dans ces conditions [' ]| si, par pure ignorance de ce qui se faisait dehors, nous passions enferme=s, tanto^t [' ]| Watt, tanto^t moi, tanto^t [' ]| Watt et moi, maintes heures fugitives qui auraient fui toutx aussi bien, sinon mieux, [' ]| certainement pas plus [' ]| mal, loin de nous, avec nous, lors de unx promenade, solitaire ou a` deux avec ou sans [' ]| colloque, dans lx petit [' ]| parc. Non, mais lx e=tonnant ce est que a` nous, dispose=s a` ce=der, chacun a` part dans [' ]| sx tie=deur feutre=e et sombre, [' ]| lx appel ait pu tant de fois parvenir, quelquefois parvenir, assez clair pour nous [' ]| attirer, dehors, dans lx petit [' ]| parc. Oui, que nous ayons jamais pu nous rencontrer, et nous parler, et nous e=couter, [' ]| et que mx bras ait [' ]| jamais pu reposer sur sx bras, et lx sien sur lx mien, et que nos e=paules aient jamais [' ]| pu se toucher, et nos [' ]| jambes tricoter en cadence, en ne laissant pour ainsi dire que unx seulx trace, [' ]| paralle`lement lx droites en [' ]| avant, lx gauches en arrie`re, puis sans he=sitation lx inverse, et que penche=s en [' ]| avant, poitrine contre poitrine, [' ]| nous ayons jamais [' ]| [' ]| pu nous embrasser (oh exceptionnellement et jamais sur lx bouche bien su^r), cela me a [' ]| semble=, lx dernie`re [' ]| fois que je y ai pense=, e=tonnant, e=tonnant. Car nous ne quittions jamais nos [' ]| pavillons, jamais, sinon a` lx appel [' ]| du temps aime=, Watt ne quittait jamais lx sien a` cause de moi, je ne quittais jamais [' ]| lx mien a` cause de lui, [' ]| mais les quittant chacun de sx co^te= a` lx appel du temps aime= il nous arrivait de [' ]| nous rencontrer, et me^me [' ]| parfois de converser, de lx fac^on lx plus amicale, pour ne pas dire tendre, dans lx [' ]| petit parc. [' ]| [' ]| Aucun contact avec lx canaille, grouillant dans lx couloirs, sottement braillarde, [' ]| bruyamment morose, et [' ]| jouant a` lx balle, toujours jouant a` lx balle, mais a` petits pas raides et de=licats, [' ]| a` travers ce pullulement de [' ]| pitres ricanants, hors de nos pavillons vers lx temps que nous aimions, et retour de [' ]| me^me. [' ]| [' ]| Vent fort avec soleil brilliant, voila` lx temps que nous aimions <1>. Mais tandis que [' ]| pour Watt lx essentiel [' ]| e=tait lx vent, lx soleil e=tait lx essentiel pour Sam. Il se ensuivait que Watt, donne= [' ]| unx vent fort a` souhait, ne [' ]| pestait pas trop contre unx soleil qui sans laisser de e^tre brillant aurait pu l' e^tre [' ]| encore plus, et que Sam, [' ]| illumine= de fac^on ade=quate, pouvait passer sur unx vent qui sans manquer de force [' ]| aurait gagne= a` en avoir [' ]| davantage. Il est donc [' ]| e=vident que lx occasions e=taient rarissimes ou`, nous promenant et peut-e^tre [' ]| conversant dans lx petit parc, il [' ]| nous e=tait donne= de nous y promener et peut-e^tre de y converser avec unx joie e=gale. [' ]| Car lorsque au soleil [' ]| Sam resplendissait, alors Watt pouvait haleter dans unx vide, et lorsque comme unx [' ]| feuille Watt e=tait secoue=, [' ]| alors Sam pouvait tre=bucher dans lx noir. Mais ah lorsque exceptionnellement lx [' ]| degre=s re^ve=s de ventilation [' ]| et de rayonnement e=taient re=unis, dans lx [' ]| [' ]| <(1) Watt aimait lx soleil a` cette e=poque ou toutx au moins le suppottait, On ne sait> [' ]| [' ]| toutx lx ombres et non seulement lui-me^me, semblait lui faire plaisir.> [' ]| [' ]| petit parc, alors nous jouissions de unx paix e=gale, chacun a` sx manie`re, jusqu'a` ce [' ]| que tombe lx vent, de=cline [' ]| lx soleil. [' ]| [' ]| Non que lx parc fu^t si petit, loin de la`, puisqu' il se e=tendait sur cinq ou sept [' ]| hectares. Mais a` nous il semblait petit, apre`s nos pavillons. [' ]| [' ]| Il poussait la` de immenses trembles blemes et des ifs e=ternellement sombres, avec unx [' ]| luxuriance tropicale, et [' ]| de autres essences aussi, en nombre moindre, si bien que nous marchions souvent dans [' ]| lx ombre, e=paisse, [' ]| fre=missante, sauvage, tumultueuse. [' ]| [' ]| En hiver lx ombres maigres se tordaient, sous nos pas, dans lx herbe folle fle=trie. [' ]| [' ]| De fleurs pas trace, sinon des fleurs qui se sement toutx seulx, ou qui ne meurent [' ]| jamais, ou qui ne [' ]| meurent que apre`s bien des saisons, victimes de lx herbe de=vorante. En te^te lx [' ]| pissenlit. [' ]| [' ]| De le=gumes pas signe. [' ]| [' ]| Il y avait unx petit ruisseau, ou ru, jamais a` sec, qui coulait tanto^t lent, tanto^t [' ]| torrentiel, captif a` jamais de sx [' ]| lit e=troit. [' ]| [' ]| Instable unx pont rustique enjambait sx eaux sombres, unx pont rustique a` dos de a^ne, [' ]| dans unx e=tat de extreme [' ]| de=labrement, [' ]| [' ]| ce est a` travers lx bosse de cet ouvrage que Watt unx jour, allant de unx pas plus lourd [' ]| que de ordinaire, ou moins [' ]| pre=cautionneux que de habitude, enfonc^a lx pied, et unx partie de lx jambe. Et il [' ]| ne aurait pas manque= de [' ]| tomber, et peut-e^tre de e^tre emporte= par lx onde subfluente, si je ne avais e=te= la` [' ]| pour le retenir. Pour ce menu [' ]| service, je me en souviens, je ne eus droit a` aucun remerciement. Mais comme unx seulx [' ]| homme nous nous [' ]| mi^mes aussito^t, Watt depuis unx berge, moi depuis lx autre, au moyen de branches [' ]| robustes et de brins de osier [' ]| a` parer au sinistre. Couche=s de toutx notre long sur lx ventre, moi de toutx mx long [' ]| sur lx mien, Watt sur lx [' ]| sien de toutx lx sien, moitie= (pour plus de su^rete=) [' ]| [' ]| sur lx berge, moitie= sur unx versant de lx arche, nous travailla^mes de arrache-pied a` [' ]| bout de bras jusqu'a` ce que [' ]| notre ta^che fu^t termine=e, et lx endroit remis en e=tat, et aussi solide que avant, [' ]| sinon davantage. Puis, nos [' ]| regards se e=tant rencontres, nous e=changea^mes unx sourire, chose rare chez nous, quand [' ]| nous e=tions ensemble. [' ]| Et au bout de unx moment ainsi, couche=s de toutx notre long, sur nos le`vres ce sourire [' ]| insolite, nous [' ]| commenc^a^mes a` nous en tirer en avant, et vers lx haut, tant et si bien que nos te^tes [' ]| finirent par se toucher, et [' ]| nos nobles fronts bombe=s, lx noble front de Watt, mx noble front a` moi. Et enfin ce [' ]| fut cette chose si rare [' ]| entre nous, lx baiser. Watt posa sx mains sur mx e=paules, je posai lx miennes sur [' ]| lx siennes (je ne [' ]| pouvais gue`re faire autrement), puis je effleurai de mx le`vres lx joue gauche de Watt, [' ]| puis il effleura des [' ]| siennes mx joue gauche a` moi (il ne pouvait gue`re faire moins), toutx cela sans [' ]| passion, sous lx vou^te [' ]| tourmente=e des branches. [' ]| [' ]| ce est que nous y tenions, au petit pont. Car sans lui comment passer de unx partie du [' ]| parc a` lx autre, sans nous [' ]| mouiller lx pieds, et peut-e^tre attraper unx refroidissement, susceptible de [' ]| de=ge=ne=rer en pneumonie, avec [' ]| issue probablement fatale. [' ]| [' ]| De sie`ges, ou` se asseoir et reposer, pas lx moindre vestige. [' ]| [' ]| Buissons et arbustes, a` proprement parler, brillaient par leur absence. Mais de toutx [' ]| parts se dressaient des [' ]| taillis, des fourre=s de unx densite= impe=ne=trable et des ronces ge=antes en masses [' ]| arrondies. [' ]| [' ]| Des oiseaux de toutx espe`ce abondaient, et nous nous faisions unx joie de les [' ]| poursuivre, avec des pierres et [' ]| des mottes de terre. Chez lx rouges-gorges notamment, gra^ce a` leur familiarite=, nous [' ]| faisions des ravages. [' ]| Et lx nids de alouette, charge=s de oeufs encore tie`des de [' ]| lx gorge maternelle, nous les foulions aux pieds avec [' ]| unx satisfaction toutx particulie`re, au de=but de lx belle saison. [' ]| [' ]| Mais nos meilleurs amis e=taient lx rats, longs et noirs, [' ]| [' ]| qui hantaient lx berges du ruisseau. Nous leur apportions de notre ordinaire des [' ]| morceaux de choix tels que [' ]| crou^tes de fromage et filandress de agneau, et nous leur apportions en supple=ment des [' ]| oeufs de oiseau, des [' ]| grenouilles et des oisillons. Sensibles a` ces attentions ils accouraient au-devant de [' ]| nous, avec force marques [' ]| de affection et de confiance et se coulaient lx long de nos pantalons, et se pendaient [' ]| a` nos poitrines. Alors [' ]| nous nous asseyions au milieu de eux, et leur donnions a` manger, a` me^me lx main, de unx [' ]| bonne grenouille [' ]| bien grasse ou de unx be=be= grive. Ou attrapant soudain unx raton bien en chair, assoupi [' ]| dans notre sein a` lx suite [' ]| de sx repas, nous le donnions en pa^ture a` sx pe`re, ou a` sx me`re, ou a` sx [' ]| fre`re, ou a` sx soeur, ou a` quelque [' ]| parent moins fortune=. [' ]| [' ]| ce e=tait en ces occasions, nous en sommes convenus, apre`s unx bref e=change de vues, que [' ]| nous nous trouvions [' ]| lx plus, pre`s de Dieu. [' ]| [' ]| Quand Watt parlait il parlait de unx voix basse et rapide. Il y a eu des voix, il y en [' ]| aura encore, plus basses [' ]| que celle de Watt, plus que lx sienne rapides, [' ]| ce est unx affaire entendue. Mais que de unx [' ]| gosier humain ait [' ]| jamais pu sortir, puisse jamais sortir unx jour, sauf dans lx de=lire, ou pendant lx [' ]| saint sacrifice, unx voix a` lx [' ]| fois si basse et si rapide, on a` peine a` le croire. Watt parlait aussi avec peu [' ]| de e=gards pour lx grammaire, lx [' ]| syntaxe, lx prononciation, lx e=locution et sans doute, on peut le craindre, [' ]| lx orthographe, telles que on les rec^oit [' ]| commune=ment. lx noms propres cependant, tant de lieu que de personne, tels que Knott, [' ]| Christ, Gomorrhe, [' ]| Cork, il les articulait avec unx grand nettete=, et de sx discours ils e=mergeaient, [' ]| palmiers, atolls, de loin en [' ]| loin, car il pre=cisait peu, avec unx effet fort vivifiant. lx labeur de lx composition, [' ]| lx incertitude quant a` lx [' ]| fac^on de continuer, ou a` lx opportunite= de continuer, inse=parables de nos [' ]| improvisations lx plus heureuses, et [' ]| dont ne sont exempts ni lx chant de lx oiseau, ni me^me lx cri du quadrupe`de, ne avaient [' ]| [' ]| ici nulle part, apparemment. Mais Watt parlait comme quelqu'un en train de parler sous [' ]| lx dicte=e, ou de [' ]| re=citer, comme unx perroquet, unx texte devenu familier a` force de re=pe=tition. De ce [' ]| murmure impetueux unx [' ]| grande partie sollicitait en vain mx oreille et mx intelligence de=faillantes, et lx [' ]| vent en furie en emportait [' ]| autant sans espoir de retour. [' ]| [' ]| lx parc e=tait entoure de unx haute clo^ture de fil de fer barbele= ayant grand besoin de [' ]| re=fection, de nouveau fil, [' ]| de barbes nouvelles. A` travers cette clo^ture, la` ou` elle ne e=tait pas aveugle=e par [' ]| des ronces et des orties [' ]| ge=antes, se voyaient distinctement de toutx parts des parcs semblables, semblablement [' ]| enclos, chacun avec [' ]| sx pavillon. Tanto^t divergeant, tanto^t convergeant, ces clo^tures dessinaient des [' ]| lacis de unx irre=gularite= [' ]| frappante. Nulle clo^ture ne e=tait mitoyenne, ne fu^t <-> ce que en partie. Mais leur [' ]| proximite= e=tait telle, a` certains [' ]| endroits, que unx homme large de e=paules ou de bassin, enfilant cette passe e=troite, le [' ]| ferait avec plus de [' ]| facilite=, et avec moins de danger pour sx veste, et peut-e^tre pour sx pantalon, de [' ]| biais que de front. En [' ]| revanche, [' ]| pour unx homme gros de fesses ou de ventre, lx attaque directe se imposerait, sous peine de [' ]| se voir perforer [' ]| lx estomac, ou lx cul, peut-e^tre lx deux, [' ]| de unx ou de plusieurs barbes rouille=es. Pour [' ]| unx femme grosse de [' ]| fesses et de poitrine, unx nourrice obe`se par exemple, lx ne=cessite= serait lx me^me. [' ]| Quant aux personnes a` lx [' ]| fois larges de e=paules et grosses de ventre, ou larges de bassin et grosses de fesses, [' ]| ou larges de bassin et [' ]| grosses de ventre, ou larges de e=paules et grosses de fesses, ou grosses de poitrine et [' ]| larges de e=paules ou larges [' ]| de bassin et grosses de poitrine, elles feraient mieux de ne se engager a` aucun prix, a` [' ]| moins de avoir perdu lx [' ]| te^te, dans ce chenal perfide, mais de faire demi-tour, et de battre en retraite, sous [' ]| peine de se voir empaler, [' ]| en plusieurs points a` lx fois, et peut-e^tre saigner a` mort, ou manger vives par lx [' ]| rats, ou succomber aux [' ]| intempe=ries, longtemps avant que leurs cris se fassent entendre, et encore [' ]| [' ]| plus longtemps avant que lx sauveteurs accourent, avec lx ciseaux, lx cognac et lx [' ]| teinture de iode. Car si [' ]| leurs crie ne devaient se faire entendre, alors leurs chances de e^tre sauve=es etaient [' ]| minces, tant ces parcs [' ]| e=taient vastes, tant de=serts, en temps normal. [' ]| [' ]| Il se e=coula unx certain temps, apre`s lx transfert de Watt, avant lx nouvelle rencontre. [' ]| Je me promenais dans [' ]| mx parc comme de habitude, ce est <-> a` <-> dire quand je ce=dais a` lx appel du temps que [' ]| je aimais, et Watt se [' ]| promenait de me^me dans lx sien. Mais comme ce ne e=tait plus lx me^me parc, pas question [' ]| de nous rencontrer. [' ]| Cette nouvelle rencontre, quand, elle se produisit enfin, de lx fac^on de=crite plus [' ]| loin, nous fit comprendre a` [' ]| toutx lx deux, a` moi, a` Watt, que nous aurions pu nous rencontrer bien plus to^t, si [' ]| nous l' avions de=sire=. Mais [' ]| voila`, lx de=sir de nous rencontrer nous faisait de=faut. Watt ne de=sirait pas me [' ]| rencontrer, je ne de=sirais, pas [' ]| rencontrer Watt. Dire que nous y e=tions franchement hostiles, a` lx ide=e de nous [' ]| rencontrer, de reprendre nos [' ]| promenades, et e=ventuellement nos conversations, non, loin de la`, ce e=tait seulement [' ]| que lx de=sir ne se en [' ]| faisait sentir, chez Watt, chez moi. [' ]| [' ]| unx jour donc, par unx vent et unx soleil inoui+s, je me senti pousse= vers lx clo^ture, [' ]| comme par unx force [' ]| exte=rieure; et cette impulsion me porta sans faiblir jusqu'au point ou` je ne aurais pu [' ]| lui ce=der davantage sans [' ]| me infliger unx blessure grave, sinon mortelle; la` par bonheur elle me abandonna et je [' ]| pus regarder autour de [' ]| moi, chose que je ne faisais jamais, sous aucun pre=texte, en temps normal. Quelle [' ]| horreur que lx point et [' ]| virgule. je ai dit unx force exte=rieure; car de mx propre chef qui, sans e^tre robuste, [' ]| ne en posse=dait pas moins [' ]| a` cette e=poque unx espe`ce de opinia^trete= fe=line, je ne me serais jamais approche= [' ]| de lx clo^ture, pour rien [' ]| au monde; car je avais unx faible pour lx [' ]| clo^tures, pour lx clo^tures de fil de fer, unx [' ]| grand faible; pas pour lx [' ]| murs, ni pour lx palissades, ni pour lx haies opaques, non; mais [' ]| [' ]| pour toutx ce qui limitait lx mouvement, sans pour autant limiter lx vue, pour lx fosse=, [' ]| lx fosse=, lx fene^tre a` [' ]| barreaux, lx mare=cage, lx sable mouvant, [' ]| lx claire-voie, pour toutx je avais de lx [' ]| tendresse, a` cette e=poque, unx [' ]| grande tendresse. Et (ce qui rend, si ce est possible, lx suite encore plus singulie`re [' ]| que elle ne l' est de=ja`), je [' ]| crois bien que Watt e=tait dans lx me^me cas. Car lorsque, avant sx transfert, nous [' ]| nous promenions [' ]| ensemble dans notre parc, pas unx seulx fois nous ne nous sommes approche=s de lx [' ]| clo^ture, comme nous [' ]| ne aurions pu manquer de le faire, au moins unx fois ou deux, si lx hasard seulx nous [' ]| avait conduits. Watt ne [' ]| me dirigeait pas, je ne dirigeais pas Watt, mais de unx commun accord, comme par [' ]| connivence tacite, nous ne [' ]| nous approchions jamais de lx clo^ture a` moins de cent ou de cinq cents me`tres. [' ]| Quelquefois nous la voyions [' ]| au loin, a` peine, au fond de unx clairie`re, flageolante, lx vieux fils affaisse=s, lx [' ]| poteaux penche=s. Ou nous [' ]| voyions unx gros oiseau noir perche= dans lx vide, peut-e^tre croassant, ou se lissant [' ]| lx plumes, [' ]| [' ]| Si pre`s maintenant de lx clo^ture que je aurais pu la toucher, avec unx ba^ton, si [' ]| je avais voulu, et regardant ainsi [' ]| autour de moi comme qui aurait perdu lx raison, je me aperc^us, sans aucune possibilite= [' ]| de erreur, que je me [' ]| trouvais en pre=sence de un de ces chenaux ou de=troits de=crits plus haut, ou` lx limite [' ]| de mx parc et celle de unx [' ]| autre suivaient lx me^me trace, si pre`s lx une de lx autre et sur unx distance si grande [' ]| que des doutes ne [' ]| pouvaient manquer de se e=lever, dans toutx esprit raisonnable, quant a` lx sante= mentale [' ]| de celui responsable de [' ]| lx implantation. Poursuivant mx inspection, [' ]| comme qui ne aurait pas toutx sx te^te, je [' ]| reconnus, avec unx [' ]| nettete= ne laissant aucune place au doute, dans lx parc voisin, en marche vers moi a` [' ]| reculons... qui? Vous [' ]| avez devine=. Watt en personne. sx re=trogression e=tait lente et ondoyante, du fait [' ]| sans doute que il ne avait pas [' ]| de yeux derrie're lx te^te, et pe=nible aussi, je le crois volontiers, car souvent il [' ]| butait [' ]| [' ]| contre lx fu^ts, ou dans lx fouillis de broussailles se prenait lx pied, et se e=talait [' ]| par terre, sur lx dos, ou dans [' ]| unx amas de ronces, ou de e=pines, ou de orties, ou de chardons. Mais toujours sans [' ]| murmure il reculait, jusqu'a` [' ]| se affaler contre lx clo^ture, lx bras en croix et lx mains serrant lx fil. Puis il fit [' ]| demi-tour, avec lx intention [' ]| probablement de repartit comme il e=tait venu, et je vis sx visage, avec toutx lx devant [' ]| de sx corps. Il avait [' ]| lx visage en sang, lx mains aussi, et lx te^te pleine de e=pines. sx ressemblance, a` ce [' ]| moment-la`, avec lx Christ [' ]| dit de Bosch (National Gallery No?), e=tait, si frappante que je en fus frappe=. Et dans [' ]| lx me^me instant je eus [' ]| soudain lx impression de me trouver devant unx vaste miroir qui me renvoyait mx parc, et [' ]| mx clo^ture, et moi-me^me, et jusqu'aux oiseaux ballote=s dans lx vent, [' ]| au point que je regardai mx mains, et me ta^tai lx visage, [' ]| et lx cra^ne luisant, avec unx inquie=tude aussi re=elle que injustifie=e. Car si il y [' ]| avait quelqu'un sur terre, a` cette [' ]| e=poque, digne de e^tre juge= sans ressemblance avec lx Christ dit de Bosch (National [' ]| Gallery No?), sans vouloir [' ]| me flatter ce e=tait bien moi. Tiens, Watt, me e=criai <-> je, te voila` bien arrange=, pas [' ]| de erreur. Pas, ce <-> ne est oui, [' ]| re=pondit Watt. Cette courte phrase me occasionna, je le jure, plus de effroi, plus de [' ]| douleur, que si je avais rec^u, [' ]| inopine=ment, a` bout portant, unx gicle=e de plomb en plein dans lx raie. Cette [' ]| impression fut renforce=e par lx [' ]| suite. Pitie= par, dit Watt, nez-mouche pre^te, sang essuyer. [' ]| [' ]| Attends, attends, je arrive, me e=criai <-> je. Et je crois vraiment, tant je avais ha^te alors [' ]| de arriver jusqu'a` Watt, que le [' ]| me serais rue= sur lx clo^ture, a` corps perdu, au besoin. je allais me^me, avec cette [' ]| ide=e en te^te, jusqu'a` me en [' ]| e=loigner vivement de unx dizaine ou de [' ]| unx quinzaine de pas et a` chercher du regard unx [' ]| jeune arbre, ou unx [' ]| vieille branche, susceptible de se laisser convertir, rapidement, et sans lx secours [' ]| de unx lame, en gaule, ou en [' ]| perche. Et pendant que je me employais mollement ainsi, je crus apercevoir, dans lx [' ]| clo^ture, sur mx droite, [' ]| unx bre`che, large et irre=gulie`re. Jugez donc de mx [' ]| [' ]| e=tonnement lorsque, me en e=tant approche=, je dus me avouer que je avais vu juste. [' ]| ce e=tait unx bre`che, dans lx [' ]| clo^ture, unx large bre`che irre=gulie`re, ouverte par des vents sans nombre, des pluies [' ]| sans nombre, ou par unx [' ]| sanglier, ou par unx taureau, unx sanglier sauvage, unx taureau sauvage, en pleine fuite, [' ]| en pleine poursuite, [' ]| aveugle= par lx cole`re, ou par lx peur, ou sait <-> on jamais par lx de=sir charnel, au [' ]| point de se ruer a` cet endroit a` [' ]| travers lx clo^ture, mine=e par des vents sans nombre, des pluies sans nombre. ce est par [' ]| cette bre`che que je [' ]| passai, sans mal, ni dommage pour mx uniforme joli, et me voila` dans lx couloir, en [' ]| train de regarder [' ]| autour de moi, car je ne avais pas encore retrouve= mx aplomb. mx sens e=tant [' ]| maintenant aiguise=s jusqu'a` [' ]| dix ou quinze fois leur acuite= normale, je ne tardai pas a` distinguer, dans lx autre [' ]| clo^ture, unx autre bre`che, [' ]| oppose=e quant a` lx emplacement et quant a` lx forme semblable a` celle par ou`, voila` [' ]| a` peine dix ou quinze [' ]| minutes, je me e=tais fraye= unx chemin. Ce qui me fit dire que nul sanglier ne avait [' ]| ouvert ces bre`ches, ni nul [' ]| taureau, mais lx action du temps, particulie`rement se=ve`re a` cet endroit. Car ou` [' ]| e=tait lx sanglier, ou lx taureau [' ]| capable, apre`s avoir ouvert de vive force unx bre`che dans lx premie`re clo^ture, de en [' ]| ouvrir unx seconde, en [' ]| toutx points semblable, dans lx seconde? Car lx ouverture de lx premie`re bre`che ne [' ]| frenerait <-> elle pas lx masse [' ]| en furi au point de interdire, au cours de lx me^me charge, lx ouverture de lx seconde? [' ]| Ajoutez que unx me`tre a` [' ]| peine se=parait lx deux clo^tures, a` cet endroit, de sorte que lx groin, ou mufle, [' ]| serait force=ment en contact [' ]| avec lx seconde avant que lx arrie`re-train soit de=gage= de lx premie`re et que par [' ]| conse=quent, unx fois ouverte [' ]| lx premie`re bre`che, lx espace manquerait ou` reprendre lx e=lan ne=cessaire a` [' ]| lx ouverture de lx seconde, En plus il [' ]| e=tait peu probable que lx sanglier, ou lx taureau, unx fois ouverte lx premie`re [' ]| bre`che, ait recule= a` unx [' ]| distance suffisante pour pouvoir, en re=cidivant, de=velopper lx pousse=e ne=cessaire a` [' ]| lx ouverture de lx seconde, [' ]| via [' ]| [' ]| lx premie`re. Car unx fois ouverte lx premie`re bre`che, alors de deux choses lx une ou [' ]| bien lx animal e=tait [' ]| toujours aveugle= par lx passion, ou bien il ne l' e=tait plus. si il l' e=tait toujours, [' ]| alors il y avait peu de chances [' ]| pour que il puisse viser lx premie`re bre`che avec assez de pre=cision pour pouvoir la [' ]| franchir avec assez de [' ]| ve=locite= pour pouvoir ouvrir lx seconde. Et si il ne l' e=tait plus, mais par [' ]| lx ouverture de lx premie`re bre`che [' ]| calme=, et sx yeux dessille=s, eh bien alors il serait bien e=tonnant que il eu^t envie [' ]| de en ouvrir unx autre. En plus [' ]| il e=tait peu probable que lx seconde bre`che, ou encore mieux lx bre`che Watt (rien [' ]| ne empe^chant, jusqu'a` [' ]| preuve du contraire, lx bre`che dite seconde de e^tre ante=rieure a` lx bre`che dite [' ]| premie`re et lx bre`che dite [' ]| premie`re de e^tre poste=rieure a` lx bre`che dite seconde), ait e=te= ouverte [' ]| inde=pendamment, a` unx toutx autre [' ]| e=poque, du co^te= de chez Watt. Car si lx deux bre`ches avaient e=te= ouvertes [' ]| inde=pendamment, lx une du co^te= [' ]| de chez Watt, lx autre du co^te= de chez moi, par deux sangliers en furie, ou par deux [' ]| taureaux en furie, toutx a` [' ]| fait distincts (a` moins de supposer lx une ouverte par unx sanglier en furie et lx autre [' ]| par unx taureau en furie, [' ]| chose peu probable), et a` deux e=poques toutx a` fait diffe=rentes, alors leur [' ]| conjonction a` cet endroit e=tait [' ]| incompre=hensible, pour lx moins. En plus il e=tait peu probable que, lx deux bre`ches, [' ]| celle dans lx clo^ture [' ]| Watt et celle dans lx mienne, aient e=te= ouvertes, en lx me^me occasion, par deux [' ]| sangliers en furie, ou par [' ]| deux taureaux en furie, ou par unx sanglier en furie et unx laie en furie, ou par unx [' ]| taureau en furie et unx [' ]| vache en furie (a moins de les supposer ouvertes simultanement, lx une par unx sanglier en [' ]| furie et lx autre par [' ]| unx vache en furie, ou lx une par [' ]| unx taureau en furie et lx autre par unx laie en furie, [' ]| chose peu croyable), [' ]| lance=s a` toutx allure lx un vers lx autre, sous lx empire [' ]| de lx cole`re ou de lx chaleur, lx un du co^te= de chez Watt) [' ]| lx autre du co^te= de chez moi, jusqu'a` se heurter de plein fouet, unx fois lx bre`ches [' ]| ouvertes, a` lx endroit me^me ou` [' ]| [' ]| alors je me tenais, lx bouche ouverte, essayant de y voir clair. Car cela supposait [' ]| lx ouverture des bre`ches, par [' ]| lx sangliers, ou par lx taureaux, ou par lx sanglier et lx laie, ou par lx taureau et [' ]| lx vache, au me^me instant [' ]| exactement, et non pas d'abord lx une puis lx autre unx instant plus tard. Car si d'abord [' ]| lx une puis lx autre unx [' ]| instant plus tard, alors lx sanglier, lx laie, lx taureau, lx vache, ayant de=fonce= sx [' ]| clo^ture en premier, et [' ]| donnant de=ja` de lx te^te contre lx autre, empe^cherait fatalement, bon gre= mal gre=, [' ]| lx passage a` travers cette [' ]| dernie`re, a` cet endroit, du sanglier, de lx laie, du sanglier, du taureau, de lx vache [' ]| du taureau, se pre=cipitant [' ]| en sens inverse avec toutx lx furie de lx haine, ou de lx amour. Et je avais beau [' ]| chercher, a` genoux, en e=cartant [' ]| de=licatement lx herbes folles, je ne trouvais nulle trace ni de conflit ni [' ]| de accouplement. Ces bre`ches donc [' ]| ne e=taient lx oeuvre ni de unx sanglier, ni de unx taureau, ni [' ]| de unx laie, ni de unx vache, ni de deux sangliers, ni de [' ]| deux taureaux, ni de deux laies, ni de deux vaches, ni de unx couple sanglier-laie, ni [' ]| de unx couple taureau-vache, ni de unx couple taureau-laie, ni de unx couple [' ]| sanglier-vache, mais dues a` lx action du temps, aux vents et [' ]| pluies sans nombre, et aux soleils, et aux neiges, et aux gels, et de=gels, [' ]| particulie`rement rigoureux a` cet [' ]| endroit. Ou enfin toutx compte fait ne fallait <-> il pas y voir, comme unx chose toutx juste [' ]| possible, lx fait de unx [' ]| be^te solitaire, sx puissance naturelle de=cuple=e par lx cole`re ou lx peur, sanglier, [' ]| taureau, laie ou vache, [' ]| capable de de=foncer lx deux clo^tures, ainsi mine=es par lx intempe=ries, d'abord [' ]| celle de Watt et ensuite lx [' ]| mienne, ou d'abord lx mienne et ensuite celle de Watt, peu importe, dans unx seulx et [' ]| me^me charge et avec [' ]| autant de facilite= que si elles ne en faisaient que unx? [' ]| [' ]| Me tournant alors vers lx endroit ou` je avais eu lx plaisir de voir Watt pour lx [' ]| dernie`re fois, je me aperc^us que il [' ]| ne y e=tait plus, ni me^me a` aucun des autres endroits, et ils e=taient nombreux, [' ]| accessibles a` mx regard. Mais quand [' ]| [' ]| je appelai, Watt! Watt! alors il surgit, toutx en reboutonnant gauchement sx pantalon [' ]| que il portait devant [' ]| derrie`re, de derrie`re unx arbre, et se avanc^a a` reculons, guide= par mx cris, [' ]| lentement, pe=niblement tombant [' ]| souvent, mais non moins souvent se ramassant, sans unx murmure, vers lx endroit ou` [' ]| je etais, tant et si bien [' ]| que enfin, apre`s si longtemps, je pus le toucher de nouveau, de lx main. Puis je avanc^ai [' ]| lx main, par lx bre`che, [' ]| et l' attirai, par lx bre`che, a` moi. Puis je pris dans mx poche unx petit linge que [' ]| je avais dans mx poche et [' ]| essuyai sx visage, et sx mains. Puis je [' ]| pris dans mx poche unx petite boi^te de onguent [' ]| que je avais dans mx [' ]| poche et oignis sx visage, et sx mains. Puis je pris dans mx poche unx petit peigne de [' ]| poche et lissai sx [' ]| touffes, et sx moustaches. Puis je pris dans mx poche unx petite brosse a` habits et [' ]| brossai sx veste, et sx [' ]| pantalon. Puis je le fis pivoter jusqu'a` ce que il me fi^t face. Puis je posai sx mains [' ]| sur mx e=paules, sx main [' ]| gauche sur mx e=paule droite, sx main droite sur mx e=paule gauche. Puis je posai mx [' ]| mains sur sx [' ]| e=paules, sur sx e=paule gauche mx main droite, sur sx e=paule droite mx main gauche. [' ]| Puis je fis unx demi-pas en avant, de lx jambe gauche, et lui unx demi-pas en [' ]| arrie`re, de lx jambe droite (il ne pouvait gue`re faire [' ]| autrement). Puis je fis unx pas entier en avant, de lx jambe droite, et lui bien su^r unx [' ]| pas entier en arrie`re, de [' ]| lx jambe gauche. Et ainsi de passer ensemble entre lx clo^tures, moi en avanc^ant, lui [' ]| en reculant, jusqu'a` [' ]| lx endroit ou` lx clo^tures divergeaient de nouveau. Puis faisant demi-tour, moi faisant [' ]| demi-tour, lui faisant [' ]| demi-tour, de repasser par lx chemin ou` nous venions de passer, moi en avanc^ant et lui [' ]| bien su^r en reculant, [' ]| lx quatre mains sur lx quatre e=paules toujours. Et ainsi repassant par lx chemin ou` [' ]| nous venions de passer, [' ]| de passer devant lx bre`ches et au-dela` jusqu'a` lx endroit ou` lx clo^tures [' ]| divergeaient de nouveau. Puis faisant [' ]| demi-tour, comme unx seulx homme, de repasser par lx chemin ou` nous venions de passer et [' ]| de repasser [' ]| [' ]| par lx chemin ou` nous venions de passer, devant mx yeux la` ou` nous allions, devant [' ]| lx siens la` de ou` nous [' ]| venions. Et ainsi, allant et venant, allant et venant, nous passions et repassions entre [' ]| lx clo^tures, ensemble [' ]| de nouveau apre`s si longtemps, sous lx soleil ardent, dans lx vent impe=tueux. @@@@@| [' ]| E^tre ensemble de nouveau, amis du soleil vente=, du vent ensoleille=, en plein vent, en [' ]| plein soleil, ce est peut-e^tre quelque chose, peut-e^tre quelque chose. [' ]| [' ]| Pour nous qui allions ainsi, entre lx clo^tures, allions et venions, de unx point de [' ]| divergence a` lx autre, il y avait [' ]| juste lx place. [' ]| [' ]| Dans lx parc de Watt, dans mx parc a` moi, nous aurions e=te= plus a` lx aise. Mais il [' ]| ne me vint jamais a` lx esprit [' ]| de ramener Watt dans mx parc a` moi ou dans lx sien de le suivre. Mais il ne vint [' ]| jamais a` lx esprit de Watt [' ]| de me ramener dans sx parc a` lui ou dans lx mien de me suivre. Car mx parc e=tait mx [' ]| parc a` moi, et lx [' ]| parc de Watt e=tait lx parc de Watt, nous ne avions plus de parc commun. Ainsi nous [' ]| allions et venions, de lx [' ]| manie`re de=crite, ni lx un ni lx autre dans sx parc a` lui. [' ]| [' ]| Ainsi nous recommencions, apre`s unx temps si long, a` nous promener ensemble, et parfois [' ]| a` converser. [' ]| [' ]| De me^me que Watt marchait a` lx envers, de me^me il conversait a` reculons. [' ]| [' ]| Voici unx exemple de sx manie`re, a` cette e=poque: [' ]| [' ]| Jour plupart, nuit partie, Knott avec. Peu si oh vu, peu si oh oui, peu si avant. Jour [' ]| lx peu, nuit lx [' ]| jamais, peu si oh avec. Pre=sent a` vu, pre=sent a` oui+, pre=sent a` quoi? Bruit sans [' ]| chose, peine a` chose. [' ]| Baisse en vue, baisse en oui+e, cours en baisse. Lueur sans monde, bruit sans monde, [' ]| autour toutx. [' ]| [' ]| de ou` lx on soupc^onnera peut-e^tre: que lx inversion inte=ressait, non pas lx ordre des [' ]| phrases, mais seulement celui [' ]| des mots; que lx inversion e=tait imparfaite; [' ]| [' ]| que lx ellipse e=tait fre=quente; [' ]| [' ]| que lx refus de lx euphonie ne e=tait pas absolu; [' ]| [' ]| que lx absence de naturel ne e=tait pas totale; [' ]| [' ]| que il y avait peut-e^tre davantage que unx simple renversement du discours; [' ]| [' ]| que il y avait peut-e^tre inversion de lx pense=e. [' ]| [' ]| Ainsi a` toutx unx chacun, to^t ou tard, lx [' ]| mouche fait envie, toutx lx longues joies de [' ]| lx e=te= devant elle. [' ]| [' ]| lx de=bit e=tait aussi rapide que avant, lx voix aussi sourde. [' ]| [' ]| ce e=taient la` des sons qui d'abord, malgre= notre marche vis <-> a` <-> vis, e=taient vides de [' ]| sens pour moi. [' ]| [' ]| Watt ne me suivait pas non plus. P-pardon, disait <-> il dans unx agitation croissante, [' ]| p-p-pardon. Et il ajoutait. P-p-p-pardon. [' ]| [' ]| Ainsi je perdais ( je imagine) des choses fort inte=ressantes (je suppose) touchant lx [' ]| stade premier ou initial (je [' ]| pre=sume) de lx seconde et dernie`re periode du se=jour de Watt chez Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Car chez Watt lx amour de lx chronologie [' ]| ne avait de e=gal que lx haine de lx battologie. [' ]| [' ]| Souvent mx mains la^chaient sx e=paules, pour consigner unx petite note sur leur petit [' ]| calepin. Mais lx [' ]| siennes ne la^chaient jamais lx miennes, si je ne les en de=tachais moi-me^me. [' ]| [' ]| Mais je finis par me faire a` ces sons et par comprendre aussi bien que avant, [' ]| ce est <-> a` <-> dire unx grande partie de ce que je entendais. [' ]| [' ]| Ainsi toutx alla bien jusqu'au moment ou` Watt se mit a` invertir, non plus lx ordre des [' ]| mots dans lx phrase, mais [' ]| celui des lettres dans lx mot. [' ]| [' ]| Acette nouvelle ope=ration Watt apporta toutx sx discretion habituelle et sx sens de ce [' ]| que lx oreille pouvait [' ]| tole`rer, et lx jugement esthe=tique. ne empe^che que pour quelqu'un comme moi, avide [' ]| surtout de [' ]| renseignements, lx changement ne e=tait pas peu de=concertant. [' ]| [' ]| Voici unx exemple de sx manie`re a` cette e=poque: [' ]| Rop lio, lap ruvab, rucso amgam. Rop napmit, ploc niol, ploc niol. Rop replap, drem lom, [' ]| drem lom. Rop [' ]| tarodo, rodo daf, rodo daf. Rop ropas, dro luc, dro luc. [' ]| ce e=taient la` des sons qui d'abord, malgre= notre marche buste a` buste, ne me disaient [' ]| pas grand'chose. [' ]| Watt ne me suivait pas non plus. Nodrap-p-p, disait <-> il, nodrap-p. Nodrap-p-p-p. [' ]| Ainsi je perdais (je suppose) des choses fort inte=ressantes (je pre=sume) touchant lx [' ]| second stade ( je imagine) [' ]| de lx seconde et dernie`re periode du se=jour de Watt chez Monsieur Knott. [' ]| Mais je finis par me f aire a` ces sons et par comprendre aussi bien que avant. [' ]| Ainsi toutx alla bien jusqu'au moment ou` Watt se mit a` invertir, non plus lx ordre des [' ]| lettres dans lx mot, mais [' ]| celui des phrases dans lx pe=riode. [' ]| Voici unx exemple de sx manie`re, a` cette e=poque. [' ]| Du rien. A`la source. Au temple. Au pre^tre. Et les lui offris. Ce coeur vide. Ces mains [' ]| vides. Cette a^me [' ]| ignorante. Ce corps exile=. Pour l' aimer mx peu rabaissai. mx peu rejetai pour [' ]| l' avoir. mx peu pour [' ]| l' apprendre oubliai. Perdis mx peu pour le trouver. [' ]| [' ]| ce e=taient la` des sons qui d'abord, malgre= notre marche ventre a` ventre, ne e=taient [' ]| que du vent pour moi. [' ]| Watt ne me suivait pas non plus. P-p-p-pardon, disait <-> il. P-p-pardon, p-pardon. [' ]| Ainsi je perdais (je pre=sume) des choses fort inte=ressantes ( je imagine) touchant lx [' ]| troisie`me stade (je [' ]| suppose) de lx seconde et dernie`re pe=riode du se=jour de Watt chez Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Mais je finis par me faire a` ces sons et par comprendre aussi bien que avant. [' ]| [' ]| Ainsi toutx alla bien jusqu'au moment ou` Watt se mit a` invertir, non plus lx ordre des [' ]| phrases dans lx pe=riode, [' ]| [' ]| mais celui des mots dans lx phrase en me^me temps que celui des lettres dans lx mot. [' ]| [' ]| Voici unx exemple de sx manie`re, a` cette e=poque. [' ]| Miaf lek? Tonk. Saper lek? Tonk. Miaf sulp? Hap! Miaf siam? Rus sap. Saper siam? Sap [' ]| sias. [' ]| [' ]| ce e=taient la` des sons qui d'abord, malgre= notre marche sexe a` sexe, laissaient [' ]| pluto^t a` de=sirer pour moi. [' ]| [' ]| Watt ne me suivait pas non plus. Nodrap-p, disait <-> il, nodrap-p-p. Nodrap-p-p-p. [' ]| [' ]| Ainsi je perdais ( je imagine) des choses fort inte=ressantes (je pre=sume) touchant lx [' ]| quatrie`me stade (je [' ]| suppose) de lx seconde et dernie`re periode du se=jour de Watt chez Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Mais je finis par me faire a` ces sons. [' ]| [' ]| Ainsi toutx alla bien jusqu'au moment ou` Watt se mit a` invertir, non plus lx ordre des [' ]| mots dans lx phrase en [' ]| me^me temps que celui des lettres dans lx mot, mais celui des mots dans lx phrase en [' ]| me^me temps que celui [' ]| des phrases dans lx pe=riode. [' ]| [' ]| Voici unx exemple de sx manie`re, a` cette e=poque. [' ]| Disait me, Non!, gilet lx, flanelle lx, pantalon lx, chaussettes lx, chaussures [' ]| lx, chemise lx, calec^on lx, veste lx, habiller pour pre^t toutx quand. Disait me, [' ]| Habiller! Disait me, Non!, eau lx, serviette lx, e=ponge lx, savon lx, sels lx, [' ]| gant lx, brosse lx, cuvette lx, laver pour pre^t toutx quand. Disait me., Laver! [' ]| Disait me, Non! eau lx, serviette lx, e=ponge lx, savon lx, rasoir lx, poudre lx, [' ]| blaireau lx, plat lx, raser pour pre^t toutx quand. Disait me, Raser! [' ]| [' ]| ce e=taient la` des sons qui d'abord, malgre= notre marche bourses a` bourses, me les [' ]| brisaient pluto^t que autre [' ]| chose. [' ]| [' ]| Watt ne me suivait pas non plus. P-p-p-pardon, disait <-> il P-Pardon, p-p-pardon. [' ]| [' ]| Ainsi je perdais (je suppose) des choses fort inte=ressantes ( je imagine) touchant lx [' ]| cinquie`me stade (je [' ]| pre=sume) [' ]| [' ]| de lx seconde et dernie`re pe=riode du se=jour de Watt chez Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Mais je finis par me faire a` ces sons. [' ]| [' ]| Jusqu'au moment ou` Watt se mit a` invertir, non plus lx ordre des mots dans lx phrase en [' ]| me^me temps que [' ]| celui des phrases dans lx pe=riode, mais celui des lettres dans lx mot en me^me temps [' ]| que celui des phrases [' ]| dans lx pe=riode. [' ]| [' ]| Voici unx exemple de cette manie`re [' ]| [' ]| Rop rinif, sucer egnoc. Sap tav, sap tonk. Sap sproc, sap tirpse. Sap fiv, sap trom. Sap [' ]| fitca, sap fissap. Sap [' ]| enrom, sap iag. Snia siv, rop smet. [' ]| [' ]| Cela ne signifiait rien pour moi. [' ]| [' ]| Nodrap-p-p-p, disait Watt. Nodrap-p-p, nodrap-p. [' ]| [' ]| Ainsi je perdais (je pre=sume) des choses fort inte=ressantes (je suppose) touchant lx [' ]| cinquie`me, non, lx [' ]| sixie`me stade ( je imagine) de lx seconde et dernie`re pe=riode du se=jour de Watt chez [' ]| Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Mais je finis par comprendre. [' ]| [' ]| Puis ne voila` <-t-> il pas que il se mit a` invertir, non plus lx ordre des lettres dans lx [' ]| mot en me^me temps que celui [' ]| des phrases dans lx pe=riode, mais celui des lettres dans lx mot en me^me temps que [' ]| celui des mots dans lx [' ]| phrase en me^me temps que celui des phrases dans lx pe=riode. [' ]| [' ]| Exemple: [' ]| Tav te tonk, toc a` toc. Ruoi tuot, skon trap. Nif snas. Nif snas knod smet? Hap! Tonk [' ]| rop tom tav? Hap! Tav [' ]| rop tom tonk? Hap! Tonk rop drager tav? Hap! Tav rop drager tonk? Gueva, tapa, nofa. [' ]| Skon trap, ruoi [' ]| tuot. Tav te tonk, toc a` toc. [' ]| [' ]| Je mis du temps a` me faire a` cela. [' ]| [' ]| Nodrap-p-p-p, disait Watt. Nodrap-p-p, nodrap-p. [' ]| [' ]| Ainsi je perdais ( je imagine) des choses fort inte=ressantes (je suppose) touchant lx [' ]| septie`me stade (je [' ]| pre=sume) de [' ]| [' ]| lx seconde et dernie`re pe=riode du se=jour de Watt chez Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Enfin il se mit dans lx te^te de invertir, non plus lx ordre des mots dans lx phrase, ni [' ]| celui des lettres dans lx [' ]| mot, ni celui des phrases dans lx pe=riode, ni sumultanement celui des mots dans lx [' ]| phrase et celui des lettres [' ]| dans lx mot, ni simultane=ment celui des mots dans lx phrase et celui des phrases dans [' ]| lx pe=riode, ni [' ]| simultanement celui des lettres dans lx mot et celui des phrases dans lx periode, ni [' ]| simultane=ment celui des [' ]| mots dans lx phrase et celui des lettres dans lx mot et celui des phrases dans lx [' ]| pe=riode, pensez <-> vous, mais [' ]| au cours de unx seulx et me^me bre`ve pe=riode tanto^t celui des mots dans lx phrase, [' ]| tanto^t celui des lettres dans [' ]| lx mot, tanto^t celui des phrases dans lx pe=riode, tanto^t simultane=ment celui des [' ]| mots dans lx phrase et celui [' ]| des lettres dans lx mot, tanto^t simultane=ment celui des mots dans lx phrase et celui [' ]| des phrases dans lx [' ]| pe=riode, tanto^t simultane=ment celui des lettres dans lx mot et celui des phrases dans [' ]| lx pe=riode, et tanto^t [' ]| simultanement celui des mots dans lx phrase et celui des lettres dans lx mot et celui [' ]| des phrases dans lx [' ]| pe=riode. Cette sorte de convulsion phonique gagna lx me=tathe`se elle-me^me, jusqu'ici [' ]| relativement sage. [' ]| [' ]| Je ne me rappelle aucun exemple de cette manie`re. [' ]| [' ]| ce e=tait la` des sons qui d'abord, malgre= notre marche agglutinante, e=taient du [' ]| gae=lique pour moi. [' ]| [' ]| Watt ne me suivait pas non plus. P-ponrad, disait <-> il, dans unx agitation croissante, [' ]| p-p-nodrap. P-p-p-rapnod. [' ]| [' ]| Ainsi je perdais (je suppose) des choses fort inte=ressantes (je pre=sume) touchant lx [' ]| stade huitie`me et final [' ]| ( je imagine) de lx seconde et dernie`re pe=riode du se=jour de Watt chez Monsieur Knott. [' ]| [' ]| Mais je finis par me faire a` ces sons et par comprendre toutx autant que avant, [' ]| ce est <-> a` <-> dire unx bonne moitie= de toutx ce qui forc^ait mx ce=rumen. [' ]| [' ]| He= oui, mx oui+e a` moi aussi commenc^ait a` baisser, si mx myopie ne e=voluait pas. [' ]| mx faculte=s purement [' ]| mentales en revanche, celles a` si juste titre dites de [' ]| < ? ? > [' ]| [' ]| e=taient si possible plus vigoureuses que jamais. [' ]| [' ]| ce est a` ces conversations que nous sommes redevables des informations suivantes. [' ]| [' ]| unx jour ils e=taient au jardin toutx lx quatre, Monsieur Knott, Watt, Arthur et Monsieur [' ]| Graves. ce e=tait unx [' ]| belle journe=e de e=te=. Monsieur Knott circulait lentement, tanto^t disparaissant [' ]| derrie`re unx buisson, tanto^t [' ]| re=apparaissant de derrie`re unx autre. Watt e=tait assis sur unx mamelon. Arthur e=tait [' ]| debout sur lx pelouse, [' ]| devisant avec Monsieur Graves. Monsieur Graves se appuyait sur unx fourche. Mais lx [' ]| grande masse de lx [' ]| maison vide e=tait la` toutx proche. unx bond et ils e=taient toutx a` lx abri. [' ]| [' ]| Arthur dit: [' ]| Ne de=sespe=rez pas, Monsieur Graves. unx jour lx nuages se dissiperont et lx soleil, si [' ]| longtemps obnubile=, [' ]| brillera de plus belle, pour vous, Monsieur Graves, enfin. [' ]| [' ]| Pas plus de nerf, Monsieur Arthur, dit Monsieur Graves, que unx boeuf. [' ]| [' ]| Oh Monsieur Graves, dit Arthur, ne dites pas c^a. [' ]| [' ]| Quand je dis nerf, dit Monsieur Graves, je veux dire ~~. Il fit unx geste avec sx [' ]| fourche. [' ]| [' ]| Avez <-> vous essaye= Bando, Monsieur Graves? dit Arthur. unx capsule, dans unx doigt de lait [' ]| tie`de, avant et [' ]| apre`s lx repas, et de nouveau lx soir, au coucher. je avais toutx essaye= et e=tais au [' ]| de=sespoir lorsqu' unx amie [' ]| me parla de Bando. sx mari ne pouvait plus se en passer, comprenez <-> vous. Essaie <-> le, [' ]| dit <-> elle, et reviens me [' ]| voir dans cinq ou six ans. Je l' ai essaye=, Monsieur Graves, et mx vie en a e=te= [' ]| transforme=e. De lx homme [' ]| morose que je e=tais, apathique et constipe=, couvert de squames, abandonne= de toutx, [' ]| lx haleine fe=tide et [' ]| [' ]| lx appe=tit de=prave= (depuis des anne=es je ne mangeais plus que du gros lard rance), je [' ]| suis devenu, apre`s quatre [' ]| ans au Bando, vif comme unx le=zard, nudiste a` succe`s, mai^tre de mx selles, presque [' ]| pe`re et amateur de [' ]| pommes a` lx anglaise. Bando. se e=crit comme c^a se prononce. [' ]| [' ]| Monsieur Graves dit que il en ferait lx essai. [' ]| [' ]| lx ennui avec Bando, dit Arthur, ce est que il ne y a plus moyen de en avoir, dans cet [' ]| infortune= pays. Pour lx [' ]| produits infe=rieurs, tels que ostre=ine et mouches espagnoles, il parai^t que on trouve [' ]| encore, dans lx quartiers [' ]| excentriques, des pharmaciens au grand coeur qui se laissent fle=chir, a` condition de [' ]| se voir supplier a` quatre [' ]| pattes dans lx dix ou quinze minutes qui suivent leur repas de midi. Mais pour Bando, [' ]| me^me unx samedi [' ]| apre`s-midi, vous pouvez toujours ramper. Car lx Etat, faisant litie`re comme de habitude [' ]| du droit des gens, et [' ]| du^ment indiffe=rent aux souffrances de dizaines de milliers de hommes, et de centaines [' ]| de milliers de femmes, [' ]| de unx bout a` lx autre du territoire, a juge bon de mettre lx embargo sur ce produit [' ]| admirable, susceptible de faire [' ]| gicler lx joie, a` unx prix raisonnable, dans lx foyer conjugal, et autres lieux de [' ]| rendez-vous, plonge=s [' ]| aujourd'hui dans lx de=solation. De sorte que il ne peut plus entrer dans nos ports, ni [' ]| franchir notre frontie`re [' ]| septentrionale, que a` raison de unx suintement casuel, ale=atoire et subreptice, je veux [' ]| dire en vrac dans lx [' ]| dessous de lx e=pouse, ou dans lx sac a` cannes du golfeur, ou dans lx bre=viaire creux [' ]| de quelque cure= [' ]| humanitaire, ou` a` peine de=couvert il est saisi, et confisque=, par unx grossier commis [' ]| des douanes a` moitie= fou [' ]| de intoxication se=minale, et vendu, a` dix et me^me quinze fois sx valeur de=clare=, a` [' ]| des voyageurs de commerce [' ]| rentrant e=reinte=s de unx tourne=e infructueuse. Mais je ne saurais mieux illustrer mx [' ]| propos que en vous [' ]| racontant lx aventure de mx vieil ami Monsieur Ernest Louit qui, dans lx heures lx [' ]| plus sombres de lx e=cole [' ]| et de lx universite=, ne me abandonna jamais, quoique souvent exhorte= a` le faire, tant [' ]| par [' ]| [' ]| sx supporters que par lx miens. sx the`se doctorale se intitulait, je me en souviens, [' ]| lx Intuitions [' ]| Mathe=matiques des Visiceltes, sujet sur lequel il professait lx opinions lx plus [' ]| radicales, car il e=tait des [' ]| intimes de Monsieur lx Intendant, leur commerce ( lx mot ne est pas trop fort) e=tant [' ]| fonde= sur unx communaute= [' ]| de gou^ts, pour ne pas dire de agissements, he=las trop re=pandus dans lx milieux [' ]| acade=miques, et dont sans [' ]| doute lx plus mignon e=tait lx schnaps au re=veil, qui lx plus souvent les surprenait [' ]| ensemble. Louit sollicita a` [' ]| cette e=poque, par lx truchement de Monsieur lx Intendant, et finit par se voit accorder, [' ]| unx cre=dit [' ]| supple=mentaire de cinquante livres, somme que en sx candeur il jugeait suffisante pour [' ]| couvrir lx frais de six [' ]| semaines de recherche, chez lx autochtones, dans lx comte= de Clare. sx analyse de ce [' ]| de=risoire devis e=tait [' ]| lx suivante: [' ]| [' ]| L S D [' ]| De=placement 1 15 0 [' ]| Brodequins 0 15 0 [' ]| Pacotille 5 0 0 [' ]| Gratifications 0 10 0 [' ]| Sustentation 42 0 0 [' ]| Total 50 0 0 [' ]| [' ]| lx nourriture ne=cessaire au maintien de sx chien, unx bull-terrier, dans lx e=tat de [' ]| ple=thore sanguinaire qui lui [' ]| e=tait habituel, il se de=clara ge=ne=reusement dispose= a` la payer de sx propres [' ]| deniers, et il ajouta, avec sx [' ]| candeur inimitable, et a` lx grande joie du Comite= des Subventions, que il pensait [' ]| pouvoir se en remettre a` [' ]| O'Connor pour vivre sur lx habitant. A`ces diffe=rents chapitres il ne fut fait aucune [' ]| objection. En revanche [' ]| lx absence de autres, de usage en pareil cas, comme par exemple celui correspondant a` [' ]| lx he=bergement [' ]| pour lx nuit, provoqua unx certain e=tonnement. Invite=, par [' ]| [' ]| lx truchement de Monsieur lx Intendant, a` se expliquer sur cette omission, Louit [' ]| repondit, par lx truchement de [' ]| Monsieur Intendant, que en raison de sx complexion raffine=e a` lx extre^me il comptait [' ]| passer sx nuits, tant que il [' ]| ne aurait pas quitte= lx re=gion, dans lx foin odorife=rant, ou dans lx paille [' ]| odorife=rante selon lx cas, des granges [' ]| locales. Cet e=claircissement de=clencha unx nouvel acce`s de hilarite= chez lx membres [' ]| du comite=. Et ceux qui [' ]| se en souvenaient ne pouvaient que admirer, au retour de Louit, lx franchise avec laquelle [' ]| il avoua ne avoir [' ]| trouve=, au cours de sx expe=dition, que trois granges en toutx et pour toutx, dont deux [' ]| abritaient des bouteilles [' ]| vides et lx troisie`me lx squelette de unx che`vre. Mais il y en avait chez qui ces [' ]| de=clarations et de autres [' ]| analogues firent lx objet de unx accueil nettement moins amical. Car Ernest, ble^me et [' ]| de=fait, re=inte=gra sx logis [' ]| trois semaines avant lx date pre=vue. Invite=, par lx truchement de Monsieur [' ]| lx Intendant, a` produire lx [' ]| brodequins pour lx acquisition desquels quinze shillings lui avaient e=te= alloue=s sur [' ]| lx maigres ressources du [' ]| Colle`ge, Louit re=pondit, par lx me^me canal, que dans lx apre`s-midi finissant du [' ]| vingt-et-un novembre, dans lx [' ]| voisinage de Handcross, ils avaient malheureusement la^che= sx pieds, aspire=s par unx [' ]| mare=cage que a` cause de [' ]| lx lumie`re incertaine, et de lx confusion de sx faculte=s due a` des jeu^nes [' ]| prolonge=s, il avait pris pour unx [' ]| champ de oignons tardifs. A` lx espoir courtoisement formule= que O'Connor avait eu lx temps [' ]| de ne pas trop [' ]| se ennuyer Louit re=pondit, avec gratitude et reconnaissance, que en cette me^me occasion [' ]| il avait du^, bien a` [' ]| contre-coeur, enfoncer dans lx marais lx te^te du chien et l' y maintenir lx temps pour [' ]| sx coeur fide`le de [' ]| cesser de battre, et ensuite le ro^tir, avec lx peau, que il ne avait pu se re=soudre a` [' ]| enlever, sur unx feu de joncs et [' ]| de roseaux. Il ne se en faisait pas unx gloire, O'Connor a` sx place en aurait fait autant [' ]| pour lui. lx os de sx [' ]| vieux compagnon, auxquels ne manquaient plus que lx moelles, reposaient chez lui, dans [' ]| unx sac, et pouvaient e^tre [' ]| [' ]| inspecte=s toutx lx apre`s-midi sauf lx dimanche, entre quatorze heures quarante-cinq et [' ]| quinze heures quinze. [' ]| Monsieur lx Intendant se demanda alors, au nom du comite=, si Monsieur Louit ne verrait [' ]| pas de inconve=nient a` [' ]| donner unx bref aperc^u de lx impulsion imprime=e a` sx e=tudes par sx bref se=jour dans [' ]| lx provinces. Louit [' ]| re=pondit que il se en serait fait unx joie si il ne avait eu lx malheur [' ]| de e=garer, lx matin me^me de sx de=part de [' ]| lx ouest, entre onze heures et midi, dans lx vestiaires des messieurs de lx gare [' ]| de Ennis, lx cinq cents feuilles [' ]| e=parses entie`rement remplies recto verso de notes ste=nographie=es couvrant toutx lx [' ]| pe=riode en question. Soit, [' ]| ajouta <-t-> il, cinq pages, pas unx de moins, ou dix faces par jour en moyenne. Depuis lors [' ]| il se de=menait de [' ]| sx mieux et, il en avait peur, bien au-dela` de sx forces, pour re=cupe=rer sx [' ]| manuscrit qui, en tant que tel, [' ]| ne pouvait avoir lx moindre valeur pour personne a` part lx auteur et, e=ventuellement, [' ]| lx humanite=. Mais se=lon [' ]| sx expe=rience des vestiaires de gare, et en particulier de ceux exploite=s par lx [' ]| re=seau de lx ouest, il e=tait fatal [' ]| que toutx objet e=gare= en ces endroits, et ayant lx moindre ressemblance avec du papier, [' ]| a` lx exception peut-e^tre [' ]| de cartes de visite, timbres-poste, tickets du P. M. U. et billets de train [' ]| poinc^onne=s, soit englouti et perdu a` [' ]| toutx jamais. Si bien que sx efforts pour recouvrer sx bien, gravement entrave=s par [' ]| manque de force, et par [' ]| pe=nurie de fonds, lui paraissaient voue=s a` lx e=chec, pluto^t que au succe`s. Et unx [' ]| telle perte e=tait irre=parable, car [' ]| des innombrables observations faites pendant sx expe=dition, et des re=flexions en [' ]| de=coulant, en toutx ha^te et [' ]| dans lx pires conditions jete=es sur lx papier, il ne avait a` sx grand regret que peu [' ]| ou point de souvenir. A` lx [' ]| relation de ces douloureux e=ve=nements, a` savoir lx perte de sx brodequins, de sx [' ]| chien, de sx labeur, de [' ]| sx argent, de sx sante= et peut-e^tre me^me de lx estime de sx supe=rieurs [' ]| hie=rarchiques, Louit ne avait rien a` [' ]| ajouter sinon que il se ferait unx plaisir de comparai^tre devant lx comite=, a` unx [' ]| [' ]| date a` de=battre entre lx inte=resse=s, avec lx preuve que sx mission ne avait pas [' ]| e=te= entie`rement vaine. Fixe=s lx [' ]| jour et lx heure on put voir Louit se avancer, conduisant par lx main unx vieillard portant [' ]| kilt, plaid, brogues et, [' ]| malgre= lx froid, des chaussettes de soie amarre=es aux mollets violace=s au moyen de [' ]| minces supports-chaussettes mauves de bon ton, et tenant sous lx bras [' ]| unx feutre noir a` larges bords. Louit dit, Vous avez [' ]| devant vous, Messieurs, Monsieur Thomas Nackybal, natif de Burren. ce est la` que il a [' ]| passe toutx sx vie, la` [' ]| de ou` il ne est parti que a` sx corps de=fendant, la` ou` il bru^le de [' ]| retourner tuer sx cochon, consolation annuelle [' ]| de sx solitude. Monsieur Nackybal a maintenant soixante-treize ans et ne a jamais rec^u, [' ]| pendant: toutx ce [' ]| temps, de autre instruction que celle relative a` cerains sujets agricoles, [' ]| indispensables a` lx exercice de sx [' ]| me=tier, tels lx toit de tre`fle, lx patate de rocher, lx art du fumier maison, lx tourbe [' ]| ignifuge et lx porc [' ]| insectivore, de sorte que il ne sait, et ne a jamais su, ni lire, ni e=crire, ni, sans lx [' ]| secours de sx doigts, et de sx [' ]| orteils, additionner, soustraire, multiplier ou diviser lx moindre nombre entier a`, de [' ]| ou par unx autre. Voila` [' ]| pour lx Nackybal mental. Quant au physique ~~. toutx doux, Monsieur Louit, dit lx [' ]| pre=sident, levant lx [' ]| main, unx moment, Monsieur Louit, si il vous plai^t. Mille, Monsieur, si vous voulez, dit [' ]| Louit. Sur lx podium [' ]| ils e=taient cinq, Monsieur O'Meldon, Monsieur Magershon, Monsieur Fitzwein, Monsieur de [' ]| Baker et [' ]| Monsieur MacStern, de gauche a` droite. Ils se consulte`rent. Monsieur Fitzwein dit, [' ]| Monsieur Louit, vous ne [' ]| nous ferez pas croire que lx existence mentale de cet e^tre se re=duit a` lx seulx [' ]| appre=hension, dans lx ignorance [' ]| totale des rudiments, de ce qui est ne=cessaire a` sx survie. ce est la` en effet lx [' ]| me=rite, re=pondit Louit, que je ose [' ]| revendiquer pour mx ami, convaincu que dans sx esprit, a` part lx pa^le musique de [' ]| lx ignorance dont vous [' ]| parlez et lx pa^le lumie`re, dans quelque coin du cervelet sie`ge de toutx [' ]| [' ]| ide=ation agricole, de comment extraire de lx parcelle de moraine ancestrale, avec lx [' ]| minimum de labeur, lx [' ]| maximum de nourriture pour sx cochon et pour lui-me^me, toutx ne est [' ]| que unx extase de te=ne`bres, et de [' ]| silence. lx comite=, dont lx yeux ne avaient pas quitte= Louit pendant que il exe=cutait [' ]| cette phrase, les reporta [' ]| maintenant sur Monsieur Nackybal, comme si il e=tait question de sx carnation. Ils [' ]| entreprirent alors de se [' ]| regarder et se y employe`rent unx bon moment avant de y parvenir. Non que ils se soient [' ]| regarde=s longuement, [' ]| non, pas si be^tes. Mais lorsque cinq hommes se regardent, si en the=orie il ne y faut [' ]| que vingt regards, a` raison [' ]| de quatre chacun, cependant dans lx pratique ce nombre est rarement suffisant, du fait [' ]| des nombreux regards [' ]| qui se e=garent. Par exemple, Monsieur Fitzwein regarde Monsieur Magershon, a` sx droite. [' ]| Mais Monsieur [' ]| Magershon ne regarde pas Monsieur Fitzwein, a` sx gauche, mais Monsieur O'Meldon, a` sx [' ]| droite. Mais [' ]| Monsieur O'Meldon ne regarde pas Monsieur Magershon, a` sx gauche, mais, penche= en [' ]| avant, Monsieur [' ]| MacStern, quatrie`me a` sx gauche a` lx autre bout de lx table. Mais Monsieur MacStern ne [' ]| regarde pas, penche= [' ]| en avant, Monsieur O'Meldon, quatrie`me a` sx droite a` lx autre bout de lx table, mais, [' ]| droit sur sx sie`ge, [' ]| Monsieur de Baker, a` sx droite. Mais Monsieur de Baker ne regarde pas Monsieur [' ]| MacStern, a` sx gauche, [' ]| mais Monsieur Fitzwein, a` sx droite. Alors Monsieur Fitzwein, las de regarder lx cra^ne [' ]| de Monsieur [' ]| Magershon, regarde maintenant, penche= en avant, Monsieur O'Meldon, deuxie`me a` sx [' ]| droite au bout de lx [' ]| table. Mais Monsieur O'Meldon, las de regarder, penche= en avant, Monsieur MacStern, [' ]| regarde maintenant, [' ]| penche= en arrie`re, Monsieur de Baker, troisie`me a` sx gauche. Mais Monsieur de Baker, [' ]| las de regarder lx [' ]| cra^ne de Monsieur Fitzwein, regarde maintenant, penche= en avant, Monsieur Magershon, [' ]| deuxie`me a` sx [' ]| droite. Mais Monsieur Magershon, las du spectacle de lx oreille gauche de Monsieur [' ]| O'Meldon, regarde [' ]| maintenant, [' ]| [' ]| penche= en avant, Monsieur MacStern, troisie`me a` sx gauche au bout de lx table. Mais [' ]| Monsieur MacStern, [' ]| las de regarder lx cra^ne de Monsieur de Baker, regarde maintenant, penche= en avant, [' ]| Monsieur Fitzwein, [' ]| deuxie`me a` sx droite. Puis Monsieur Fitzwein, las de regarder, penche= en avant, [' ]| Monsieur O'Meldon, [' ]| regarde maintenant, penche= en avant dans lx autre sens, Monsieur MacStern, deuxie`me a` [' ]| sx gauche au bout [' ]| de lx table. Mais Monsieur MacStern, las de regarder, penche= en avant, Monsieur [' ]| Fitzwein, regarde [' ]| maintenant, penche= en arrie`re, Monsieur Magershon, troisie`me a` sx droite. Mais [' ]| Monsieur Magershon, las [' ]| de regarder, penche= en arrie`re, Monsieur MacStern, regarde maintenant, penche= en [' ]| avant, Monsieur de [' ]| Baker, deuxie`me a` sx gauche. Mais Monsieur de Baker, las de regarder, penche= en [' ]| avant, Monsieur [' ]| Magershon, regarde maintenant, penche= en arrie`re, Monsieur O'Meldon, troisie`me a` sx [' ]| droite au bout de lx [' ]| table. Mais Monsieur O'Meldon, las de regarder, penche= en arrie`re, Monsieur de Baker, [' ]| regarde [' ]| maintenant, penche= en avant, Monsieur Fitzwein, deuxie`me a` sx gauche. Alors Monsieur [' ]| Fitzwein, las de [' ]| regarder, penche= en avant, lx oreille gauche de Monsieur MacStern, se redresse et se [' ]| tournant vers lx seulx [' ]| membre du comite= dont il ne ait pas encore cherche= lx regard, a` savoir Monsieur de [' ]| Baker, se voit [' ]| re=compenser par lx occiput poli de ce monsieur. Car Monsieur de Baker, las de regarder, [' ]| penche= en arrie`re, [' ]| lx oreille gauche de Monsieur Magershon, et se e=tant tourne en vain vers toutx lx membres [' ]| du comite= a` [' ]| lx exception de sx voisin de gauche, se est redresse= et plonge maintenant sx regard [' ]| dans lx corolles [' ]| douteuses de lx oreille droite de Monsieur MacStern. Car Monsieur MacStern, ne en pouvant [' ]| plus de lx oreille [' ]| gauche de Monsieur Magershon, et ne ayant pas de alternative, contemple maintenant, [' ]| penche= en avant, lx [' ]| profil droit e=coeure= et me^me e=coeurant de Monsieur O'Meldon. Car Monsieur O'Meldon [' ]| bien su^r, ayant [' ]| e=limine= toutx sx colle`gues a` lx [' ]| exception de sx voisin imme=diat, se est redresse= et [' ]| conside`re [' ]| [' ]| maintenant lx furoncles, pustules et come=dons de lx nuque de Monsieur Magershon. Car [' ]| Monsieur [' ]| Magershon, ayant e=puise= lx beaute=s de lx oreille droite de Monsieur de Baker, se est [' ]| redresse= et be=ne=ficie a` [' ]| pre=sent, certes pas pour lx premie`re fois de lx apre`s-midi, mais avec unx ple=nitude [' ]| accrue, du de=jeuner de [' ]| fayots de Monsieur Fitzwein. Ainsi des cinq fois quatre soit vingt regards lance=s, pas [' ]| unx seulx de rendu, et [' ]| toutx ces contorsions, en avant, en arrie`re, a`droite et a` gauche, ne ont abouti a` [' ]| rien, et en fait de re=sultat [' ]| obtenu par lx comite= dans sx tentative pour se regarder sx yeux auraient toutx aussi [' ]| bien pu e^tre ferme=s, ou [' ]| leve=s au ciel. Et ce ne est pas fini. Car voila` sans doute Monsieur Fitzwein qui dit, [' ]| C^a fait unx moment que je [' ]| ne ai regarde= Monsieur Magershon, vivement que je le regarde de nouveau, qui sait, il me [' ]| regarde peut-e^tre. @@@@@| [' ]| Mais Monsieur Magershon qui, on se en souvient, vient de regarder Monsieur Fitzwein. aura [' ]| certainement [' ]| tourne= lx te^te dans lx autre sens pour regarder Monsieur O'Meldon, avec lx espoir de se [' ]| voir regarder de ce [' ]| dernier, car c^a fait unx moment que Monsieur Magershon ne a regarde= Monsieur O'Meldon. [' ]| Mais si c^a fait unx [' ]| moment que Monsieur Magershon ne a regarde= Monsieur O'Meldon, c^a ne fait pas unx moment [' ]| que Monsieur [' ]| O'Meldon ne a regarde= Monsieur Magershon, puisqu' il vient juste de le faire, ne est <-> ce [' ]| pas? Et il serait [' ]| peut-e^tre encore a` le faire, car lx yeux des tre=soriers ne sont pas de ceux qui [' ]| facilement se baissent ou se [' ]| de=tournent, ne eu^t e=te= unx effluve e=trange, non sans fragrance au de=part, mais a` lx [' ]| longue franchement [' ]| re=voltant, qui se e=le`ve des profondeurs des sous-ve^tements de Monsieur Magershon et [' ]| se exhale, plus le=ger que [' ]| lx air, entre sx nuque et sx faux-col, tentative audacieuse et sans conteste re=ussie, [' ]| de lx part du nerf vague de [' ]| ce dignitaire, pour compenser lx affolement momentane de sx connexions supe=rieures. [' ]| Monsieur Magershon [' ]| se tourne donc vers Monsieur O'Meldon et voit celui-ci qui regarde, non pas lui, comme [' ]| il l' avait espe=re= (car si il [' ]| [' ]| ne avait espe=re=, en se tournant pour regarder Monsieur O'Meldon, se voir regarder de [' ]| Monsieur O'Meldon, alors [' ]| il ne se serait pas tourne= pour regarder Monsieur O'Meldon, non, mais se serait penche= [' ]| en avant ou peut-e^tre en [' ]| arrie`re, pour regarder Monsieur MacStern, ou peut-e^tre Monsieur de Baker, mais plus [' ]| vraisemblablement [' ]| celui-la`, en tant que moins re=cemment regarde= que celui-ci), mais Monsieur MacStern, [' ]| avec lx espoir de se voir [' ]| regarder de ce dernier. Et quoi de plus naturel, car des quatre regards que Monsieur [' ]| O'Meldon a eus jusqu'a` [' ]| pre=sent celui a` lx intention de Monsieur MacStern est lx plus ancien, et Monsieur [' ]| O'Meldon ne peut pas [' ]| raisonnablement savoir que des quatre eus par Monsieur MacStern lx plus re=cent est [' ]| celui a` lx adresse de [' ]| Monsieur O'Meldon, puisqu' il vient a` peine de se achever, ne est <-> ce pas? Monsieur O'Meldon [' ]| voit donc [' ]| Monsieur MacStern qui regarde, non pas lui, comme il l' avait espe=re=, mais, avec [' ]| lx espoir de se voir regarder de [' ]| Monsieur de Baker, Monsieur de Baker. Mais Monsieur de Baker, pour lx me^me raison qui [' ]| fait que Monsieur [' ]| Magershon regarde, non pas Monsieur Fitzwein, mais Monsieur O'Meldon, et que Monsieur [' ]| O'Meldon regarde, [' ]| non pas Monsieur Magershon, mais Monsieur MacStern, et que Monsieur MacStern regarde, [' ]| non pas Monsieur [' ]| O'Meldon, mais Monsieur de Baker, regarde, non pas Monsieur MacStern, comme Monsieur [' ]| MacStern l' avait [' ]| espe=re= (car si Monsieur MacStern ne avait espe=re=, en se tournant pour regarder [' ]| Monsieur de Baker, se voir [' ]| regarder de Monsieur de, Baker, alors il ne se serait pas tourne= pour regarder Monsieur [' ]| de Baker, non, mais se [' ]| serait penche= en avant, ou peut-e^tre en arrie`re, pour jeter unx oeil a` Monsieur [' ]| Fitzwein, ou peut-e^tre a` [' ]| Monsieur Magershon, mais plus probablement a` celui-la`, en tant que moins re=cemment [' ]| regarde= que celui-ci), [' ]| mais Monsieur Fitzwein alors suspendu a` lx aspect poste=rieur de Monsieur Magershon a` [' ]| peu de chose [' ]| pre`s comme unx moment plus to^t Monsieur Magershon au sien, et Monsieur O'Meldon a` [' ]| celui de Monsieur Magershon. [' ]| [' ]| Et ainsi de suite. Jusqu'a` ce que des cinq fois huit soit quarante regards de=pense=s [' ]| pas unx seulx ne ait e=te= paye= de [' ]| retour et que lx comite=, dans sx efforts pour se regarder, malgre= toutx sx [' ]| acrobaties, ne soit pas plus [' ]| avance= que au moment de=sormais irre=vocable de les avoir entrepris. Et ce ne est pas [' ]| fini. Car incalculables les [' ]| regards encore a` lancer, lx temps encore a` perdre, avant que chaque oeil trouve lx oeil [' ]| que il cherche et [' ]| que affluent dans chaque esprit lx e=nergie, lx re=confort et lx courage ne=cessaires a` [' ]| lx reprise de lx ordre du jour. [' ]| Et toutx cela par manque de me=thode, d'autant moins pardonnable chez unx comite= que lx [' ]| comite=s, lx grands [' ]| comme lx petits, sont plus souvent dans lx ne=cessite= de se regarder que toutx autre [' ]| rassemblement, a` [' ]| lx exception peut-e^tre des commissions. Or de toutx lx me=thodes a` employer pour [' ]| que unx comite= puisse se [' ]| regarder rapidement, et que soient e=vite=s toutx ce tracas et surmenage fle=au des [' ]| comite=s qui se regardent sans [' ]| me=thode, une des meilleures est sans doute celle-ci. Que des nume=ros soient affecte=s [' ]| aux membres du [' ]| comite=, un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et ainsi de suite, autant de nume=ros [' ]| que de membres du [' ]| comite=, de manie`re que chaque membre du comite= ait sx nume=ro bien a` lui et [' ]| que aucun membre du comite= [' ]| ne en soit de=pourvu, et que ces nume=ros soient grave=s dans lx me=moire des membres du [' ]| comite= jusqu'a` ce que [' ]| chaque membre du comite= sache, de unx savoir inde=le=bile, non seulement sx nume=ro a` [' ]| lui, mais lx nume=ros [' ]| des autres membres du comite=, et que ces nume=ros soient alloue=s aux membres du [' ]| comite= au moment de sx [' ]| constitution et maintenus inchange=s jusqu'au moment de sx dissolution, car si a` chaque [' ]| nouvelle re=union du [' ]| comite= unx nouvelle nume=ration devait intervenir il en re=sulterait unx confusion sans [' ]| nom (du fait de lx [' ]| nouvelle nume=ration) et unx de=sordre indicible. Il apparai^tra alors que chaque membre [' ]| du comite= sans [' ]| exception est non seulement pourvu de sx nume=ro a` lui, mais content de ce nume=ro, et [' ]| toutx dispose= a` l' apprendre [' ]| [' ]| par coeur, et non seulement lx sien, mais toutx lx autres nume=ros aussi, jusqu'a` ce [' ]| que chaque nume=ro e=voque [' ]| aussito^t dans sx esprit unx nom, unx visage, unx tempe=rament, unx fonction, et chaque [' ]| visage unx nume=ro. Alors, [' ]| venu lx moment ou` lx comite= doit se regarder, [' ]| que toutx lx membres sauf lx nume=ro un [' ]| regardent ensemble lx [' ]| nume=ro un et que lx nume=ro un les regarde toutx tour a` tour, puis ferme lx yeux, si [' ]| lx coeur lui en dit, car il a [' ]| fait sx devoir. Ensuite de toutx ceux sauf lx nume=ro un ayant regarde= lx nume=ro un et [' ]| par lx nume=ro un e=te= [' ]| regarde=s un a` un, que toutx sauf lx nume=ro deux regardent ensemble lx nume=ro deux et [' ]| que lx nume=ro deux a` sx [' ]| tour les regarde toutx tour a` tour, puis enle`ve sx lunettes et se repose lx yeux, [' ]| si il a` mal aux yeux et porte des [' ]| lunettes, car il ne a plus rien a` faire, pour lx moment. Ensuite de toutx ceux sauf lx [' ]| nume=ro deux, et bien su^r lx [' ]| nume=ro un, ayant regarde= ensemble lx nume=ro deux et par lx nume=ro deux e=te= [' ]| regarde=s un a` un, que toutx a` [' ]| lx exception du nume=ro trois regardent ensemble lx nume=ro trois et que lx nume=ro trois [' ]| a` sx tour les regarde [' ]| toutx tour a` tour, puis se leve= et aille a` lx fene^tre et regarde dehors, si il ressent [' ]| lx besoin de unx peu de mouvement [' ]| et de unx changement de sce`ne, car on ne a plus besoin de lui, pour lx instant. Ensuite de [' ]| toutx ceux a` lx exception du [' ]| nume=ro trois, et bien entendu des nume=ros deux et unx, ayant regarde= ensemble lx [' ]| nume=ro trois et par lx nume=ro [' ]| trois e=te= regarde=s un a` un, que toutx hormis lx nume=ro quatre regardent ensemble lx [' ]| nume=ro quatre et que lx [' ]| nume=ro quatre a` sx tour les regarde toutx lx un apre`s lx autre, puis se masse doucement [' ]| lx globes, si il en e=prouve [' ]| lx besoin, car leur ro^le imme=diat,est termine=. Et ainsi de suite, jusqu'a` ce que il [' ]| ne reste plus que deux membres [' ]| du comite= qui alors a` leur tour que ils se regardent, puis se baignent lx corne=e, [' ]| si ils ont apporte= leurs oeille`res, [' ]| avec unx peu de laudanum, ou unx solution borique=e le=ge`re, ou unx peu de the= tie`de [' ]| le=ger, car ils l' ont bien me=rite=. [' ]| Il apparai^tra alors que lx comite= se est regarde= dans lx plus [' ]| [' ]| brefs de=lais, et avec lx minimum de regards, soit x2 ~~ x regards si il y a x membres [' ]| du comite=, et y2 ~~ y [' ]| si il y en a y. Mais peu a` peu deux a` deux lx yeux de=coche`rent de nouveau leurs [' ]| traits interrogateurs, d'abord [' ]| a` lx endroit de Monsieur Nackybal, ensuite a` celui de Louit qui ainsi enhardi reprit, [' ]| lx physique, Messieurs, [' ]| vous l' avez sous lx yeux, lx pieds sont gros et plats, et ainsi continua, lentement de [' ]| bas en haut, tant et si [' ]| bien que il finit par en venir a` lx te^te, chapitre sur lequel, comme d'ailleurs sur lx [' ]| reste, il avait beaucoup de [' ]| choses a` dire, excellentes, moyennes, me=morables, quelconques et inoubliables. [' ]| Monsieur Fitzwein dit, [' ]| Mais ce ne est pas unx grand m-m-malade? Il peut diriger sx pas toutx [' ]| seulx? se asseoir, rester assis, se remettre [' ]| debout, rester debout, manger, boire, se coucher, dormir, se lever et vaquer a` sx [' ]| devoirs, sans assistance? [' ]| Oh oui, Monsieur, dit Louit, me^me pour excre=ter il ne a besoin de personne. Tiens [' ]| tiens, dit Monsieur [' ]| Fitzwein. Il ajouta, Et sx vie sexuelle, a` propos de excre=tion? Celle de unx ce=libataire [' ]| impe=cunieux de aspect [' ]| repoussant, dit Louit, ne en de=plaise a` personne. Vous dites? dit Monsieur MacStern. [' ]| Baise sx cochonne, dit [' ]| Louit. Eh bien, dit Monsieur Fitzwein, c^a nous fait toujours plaisir, a` moi pour mx [' ]| part d'abord, a` mx [' ]| colle`gues ensuite pour lx leur, de rencontrer unx de=chet de unx autre milieu de aisance [' ]| que lx no^tre, que lx mien, [' ]| que lx leur. Et a` ce titre je veux bien croire que nous vous sommes oblige=s. Mais je [' ]| ne sais si nous [' ]| saisissons, je ne sais si moi je saisis et c^a me e=tonnerait fort que mx confre`res [' ]| saisissent, lx rapport entre ce [' ]| monsieur et lx but de votre re=cent voyage, Monsieur Louit, votre re=cent voyage si bref [' ]| et ~~ passez <-> moi [' ]| lx expression ~~ si dispendieux au littoral atlantique. La`-dessus Louit pour toutx [' ]| re=ponse, de sx main droite [' ]| lance=e en arrie`re, chercha lx gauche de Monsieur Nackybal que il se rappelait avoir vu [' ]| assis, avant de le [' ]| perdre des yeux, docilement et de=cemment assis, unx peu a` sx droite et en retrait. Si [' ]| je vous raconte toutx cela [' ]| avec unx tel [' ]| [' ]| luxe de de=tails, Monsieur Graves, ce est que il me est impossible, croyez <-> moi, malgre= que [' ]| je en aie, et pour des [' ]| raisons dont je vous ferai gra^ce, car elles me sont inconnues, de faire autrement. lx [' ]| de=tails, Monsieur Graves, [' ]| je les honnis, je les vomis, toutx autant que vous, jardinier. Quand vous semez vos [' ]| petits pois, quand vous semez [' ]| vos haricots, quand vous semez vos pommes de terre, quand vous semez vos carottes, vos [' ]| navets, vos panais et [' ]| autres pivotantes, le faites <-> vous avec maniaquerie? Que non, mais vivement vous creusez [' ]| unx sillon, aligne= tant [' ]| bien que mal, ni toutx a` fait droit, ni toutx a` fait tortueux, ou unx se=rie de trous, [' ]| a` des intervalles qui ne offusquent [' ]| pas votre vieil oeil fatigue=, ou ne l' offusquent que unx moment, lx temps de les combler, [' ]| et vous y laissez tomber [' ]| lx semence, lx esprit ailleurs, comme lx pre^tre dans lx tombe lx poussie`re ou lx [' ]| cendre, et vous ramenez lx terre [' ]| dessus, du bout de votre sabot probablement, en sachant que si lx semence doit croi^tre [' ]| et multiplier, dix fois, [' ]| quinze fois, vingt fois, vingt-cinq fois, trente fois, trente-cinq fois, quarante fois, [' ]| quarante-cinq fois et jusqu'a` [' ]| cinquante fois, elle le fera, et que sinon elle ne le fera pas. Plus jeune, Monsieur [' ]| Graves, nul doute que vous [' ]| aviez recours au cordeau, au niveau, au litre en bois, au fil a` plomb, et placiez vos [' ]| petits pois, vos haricots, vos [' ]| mai+s, vos lentilles, par paquets de quatre, ou cinq, ou six, ou sept, non pas quatre [' ]| dans unx trou, et cinq dans unx [' ]| autre, et six dans unx troisie`me, et sept dans unx quatrie`me, non, mais dans chaque trou [' ]| quatre, ou cinq, ou six, ou [' ]| sept, et vos pommes de terre lx germe en haut, et me=langiez vos graines de carotte et [' ]| de navet, vos graines de [' ]| radis et de panais, avec de lx poussie`re, ou du sable, ou de lx cendre, avant de les [' ]| confier a` lx couche. Alors [' ]| que aujourd'hui! Et quand avez <-> vous renonce=, Monsieur Graves, au cordeau, au niveau, au [' ]| litre en bois, au fil a` [' ]| plomb, et a` placer et a e=tendre votre semence de lx sorte, avant de la semer? [' ]| [' ]| A` quel a^ge, Monsieur Graves, et en quelles circonstances? [' ]| [' ]| Est <-> ce de unx seulx coup, Monsieur Graves, que toutx fut balaye=, [' ]| lx cordeau, lx niveau, lx litre en bois, lx fil a` [' ]| plomb, et qui sait quels autres adjuvants me=caniques, et lx fac^on de placer, et lx [' ]| manie`re de me=langer, ou [' ]| bien lx cordeau d'abord, puis unx peu plus tard lx niveau, puis [' ]| unx peu plus tard lx litre en bois, puis unx peu [' ]| plus tard lx fil a` plomb (dont je avoue ne pas saisir lx utilite=), puis unx peu plus tard [' ]| lx plac^age pointilleux, puis [' ]| enfin unx peu plus tard lx me=langeage meticuleux? Ou est <-> ce par de=pouillements [' ]| successifs plus amples, [' ]| Monsieur Graves, portant chacun sur plusieurs unite=s, que peu a` peu vous avez atteint [' ]| ce haut degre= de [' ]| liberte=, ou` vous ne avez plus besoin que de semence, de terre, de fumier, de eau et de unx [' ]| ba^ton? Mais lx main [' ]| gauche de Monsieur Nackybal ne e=tait pas libre, lx droite non plus, car de lx premie`re [' ]| il soutenait lx poids de [' ]| sx masse maintenant en porte <-> a` <-> faux extre^me, pendant que de lx autre, invisible sous lx [' ]| kilt, il grattait en [' ]| connaisseur, sans rudesse mais en appuyant, a` travers lx tissu e=chauffant quoique [' ]| e=lime= de sx calec^on [' ]| de hiver, unx diffus prurit anoscrotal (vers? nerfs? he=morrhoi+des? ou pire?) vieux de [' ]| soixante-quatre ans. lx [' ]| faible raclement se faisait entendre du tranchant de lx main qui allait et venait, [' ]| allait et venait, et ces [' ]| crissements, joints a` lx pose du corps comme en pa^moison de souffrance et a` [' ]| lx expression du visage, tendue, [' ]| comble=e, e=bahie, expectante, induisirent a` tel point lx comite= en erreur que il [' ]| se exclama Quelle vitalite=! A` sx [' ]| age! lx vie au grand air! lx vie de garc^on! Ego autem! <1>. (Monsieur MacStern.) Mais [' ]| voila` de=ja` que [' ]| Monsieur Nackybal, se e=tant procure unx temporaire soulagement, retira en se redressant [' ]| lx main droite de [' ]| sous sx jupe et dans unx geste caracte=ristique la promena, dos contre sx le`vres, [' ]| plusieurs fois sous sx nez. [' ]| Puis [' ]| [' ]| <(1) Locution latine signifiant a` peu pre`s: moi (ego) aussi (autem).> [' ]| [' ]| il reprit sx pose, lx pose de=cente que avait rompue lx brusque re=veil de sx vieille [' ]| affection, lx mains sur lx [' ]| genoux, lx vieilles mains poilues, noueuses et tavele=es sur lx vieux genoux nus, [' ]| osseux et bleus, et avec [' ]| lx air de celui qui se tourne vers unx spectacle depuis longtemps familier, ou pour [' ]| quelque autre raison [' ]| de=pourvue de inte=re^t, se mit a` regarder par lx fene^tre, de unx oeil terne qui semblait [' ]| pluto^t aux e=coutes, lx ciel [' ]| bas soutenu c^a et la` par unx coupole, unx do^me, unx toit, [' ]| unx fle`che, unx clocher, le fai^te de unx arbre. Mais voila` [' ]| que Louit, car lx moment e=tait venu, conduisit Monsieur Nackybal au pied du podium, le [' ]| fixa [' ]| affectueusement en plein visage, ou plus exactement en plein quart de visage, soit a` [' ]| peu pre`s [' ]| affectueusement en pleine oreille, car plus Louit tournait vers Monsieur Nackybal sx [' ]| visage, sx plein [' ]| visage affectueux, plus Monsieur Nackybal de=tournait lx sien, ruine brique envahie de [' ]| poils, et dit, de unx [' ]| voix forte, lente et solennelle, Quatre cent trente-huit mille neuf cent soixante-seize. [' ]| Ce fut alors que [' ]| Monsieur Nackybal a` lx surprise ge=ne=rale, de=tacha du ciel sx yeux dociles, [' ]| stupides, liquides, exorbite=s, [' ]| pour les poser sur Monsieur Fitzwein qui au bout de unx moment se exclama, encore a` lx [' ]| surprise ge=ne=rale, unx [' ]| gazelle! unx brebis! unx vieille brebis! Monsieur de Baker, dit Louit, auriez <-> vous [' ]| lx obligeance de noter [' ]| soigneusement toutx ce que je dirai, et toutx ce que dira mx ami ici pre=sent, [' ]| dore=navant? Mais comment [' ]| donc, Monsieur Louit, dit Monsieur de Baker. Je vous suis tre`s oblige=, Monsieur de [' ]| Baker, dit Louit. [' ]| Voyons, voyons, de rien, Monsieur Louit, dit Monsieur de Baker. Je peux donc compter sur [' ]| vous, Monsieur [' ]| de Baker, dit Louit. Sans faute, Monsieur Louit, sans faute, dit Monsieur de Baker. Vous [' ]| e^tes trop aimable, [' ]| Monsieur de Baker, dit Louit. Bah! vous voulez rire, Monsieur Louit, dit Monsieur de [' ]| Baker. unx che`vre! [' ]| unx vieille bique! se e=cria Monsieur Fitzwein. Gra^ce a` vous je ai maintenant lx esprit [' ]| tranquille, Monsieur de [' ]| Baker, dit Louit. Pas unx autre mot, Monsieur Louit, dit [' ]| [' ]| Monsieur de Baker, pas unx mot de plus. Et en me^me temps alle=ge= de unx grand poids, [' ]| Monsieur de Baker, dit [' ]| Louit. sx prunelle se coule jusqu'au tre=fonds de mx a^me, dit Monsieur Fitzwein. De [' ]| sx quoi? dit Monsieur [' ]| O'Meldon. De sx a^me, dit Monsieur Magershon. Ciel, que est <-> ce que ce est que c^a? [' ]| se exclama Monsieur [' ]| MacStern. Que croyez <-> vous que ce soit? lx Ange=lus? dit Monsieur de Baker. Est <-> ce que on [' ]| rele`ve des choses [' ]| pareilles, entre gens du monde? dit Monsieur Magershon. Au moins ce fut franc, dit [' ]| Monsieur O'Meldon. Je [' ]| peux donc poursuivre sans crainte, Monsieur de Baker? dit Louit. Sans lx moindre, [' ]| Monsieur Louit, dit [' ]| Monsieur de Baker, pour mx part en ce qui me concerne. Et lx emmaillotte comme avec des [' ]| bandelettes [' ]| humides, dit Monsieur Fitzwein. Dieu vous be=nisse, Monsieur de Baker, dit Louit. Et [' ]| vous alors, Monsieur [' ]| Louit, dit Monsieur de Baker. Non non, vous, Monsieur de Baker, vous, dit Louit. Mais [' ]| volontiers, Monsieur [' ]| Louit, moi, si vous insistez, mais vous aussi, dit Monsieur de Baker. Vous voudriez que [' ]| Dieu nous be=nisse [' ]| toutx lx deux, Monsieur de Baker? dit Louit. Diable, dit Monsieur de Baker. sx visage [' ]| me dit quelque [' ]| chose, dit Monsieur Fitzwein. Tom! se e=cria Louit. Monsieur Nackybal se tourna a` [' ]| lx appel, pre=sentant a` Louit [' ]| unx visage empreint de inquie=tude. Bah, dit Louit, lx moment de=cisif est venu. Puis [' ]| de unx voix forte, Quatre [' ]| cent trente-huit mi ~~. Mais quoi? dit Monsieur Fitzwein. Quatre cent trente-huit mille, [' ]| vocife=ra Louit, neuf [' ]| cent soixante-seize. He=? dit Monsieur Nackybal. Avez <-> vous pris note, Monsieur de Baker? [' ]| dit Louit. Mais [' ]| parfaitement, Monsieur Louit, dit Monsieur de Baker. Auriez <-> vous lx obligeance de [' ]| re=pe=ter, Monsieur de [' ]| Baker? dit Louit. Mais certainement, Monsieur Louit, dit Monsieur de Baker, je re=pete: [' ]| Monsieur Louit: [' ]| Quatre cent trente-huit mille neuf cent soixante-treize Monsieur Nack ~~. Quatre cent [' ]| trente-huit mille neuf [' ]| cent soixante-seize, dit Louit, non pas soixante-treize, soixante-seize. Oh je vous [' ]| demande pardon, Monsieur [' ]| [' ]| Louit, dit Monsieur de Baker, je ai entendu soixante-treize. je ai dit soixante-seize, [' ]| Monsieur de Baker, dit [' ]| Louit, et avec nettete= il me semble. Comme ce est dro^le, dit Monsieur de Baker, je ai [' ]| nettement entendu [' ]| soixante-treize. Il ajouta, Et vous, Monsieur MacStern, que avez <-> vous entendu? je ai [' ]| entendu soixante-seize, [' ]| avec lx plus grande nettete=, dit Monsieur MacStern. Vous me en direz tant, dit Monsieur [' ]| de Baker. lx s siffle [' ]| encore dans mx oreilles, dit Monsieur MacStern. Et vous, Monsieur O'Meldon? dit [' ]| Monsieur de Baker. Et [' ]| moi quoi? dit Monsieur O'Meldon. Avez entendu quoi, soixante-seize ou soixante-treize? [' ]| dit Monsieur de [' ]| Baker. Et vous, Monsieur de Baker, que avez <-> vous entendu? dit Monsieur O'Meldon. [' ]| Soixante-treize, dit [' ]| Monsieur de Baker. Soixante quoi? dit Monsieur O'Meldon. Soixante-TRRREIZE, dit Monsieur [' ]| de Baker. [' ]| Naturellement, dit Monsieur O'Meldon. A` lx bonne heure, dit Monsieur de Baker. je ai dit [' ]| soixante-seize, dit [' ]| Louit. Soixante quoi? dit Monsieur Magershon. Soixante-SSSEIZE, dit Louit. ce est bien ce [' ]| que je ai pense=, dit [' ]| Monsieur Magershon. Sans en e^tre su^r, dit Monsieur de Baker. Evidemment, dit Monsieur [' ]| Magershon. Et [' ]| vous, Monsieur lx Pre=sident? dit Monsieur de Baker. He=? dit Monsieur Fitzwein. Je dis, [' ]| Et vous, Monsieur [' ]| lx Pre=sident? dit Monsieur de Baker. Je ne vous suis pas, Monsieur de Baker, dit [' ]| Monsieur Fitzwein, Est <-> ce [' ]| soixante-seize que vous avez entendu, dit Monsieur de Baker, ou soixante-treize? je ai [' ]| entendu quarante-six, [' ]| dit Monsieur Fitzwein. je ai dit soixante-seize, dit Louit. On vous croit, Monsieur [' ]| Louit, on vous croit, dit [' ]| Monsieur Magersbon. Voulez <-> vous rectifier, Monsieur de Baker, dit Louit. Mais [' ]| certainement avec joie, dit [' ]| Monsieur de Baker. Je vous remercie infiniment, Monsieur de Baker, dit Louit. Vous [' ]| plaisantez, Monsieur [' ]| Louit, dit Monsieur de Baker. que est <-> ce que c^a donne a` pre=sent? dit Louit. C^a donne, [' ]| dit Monsieur de Baker, [' ]| ceci: Monsieur Louit: Quatre cent trente-huit mille neuf cent soixante-seize; Monsieur [' ]| [' ]| Nackybal: He=? A <-t-> il votre permission de se asseoir? dit Louit. Qui? dit Monsieur [' ]| Magershon. lx station [' ]| debout lx fatigue, dit Louit. Ou` ai <-> je de=ja` vu ce visage? dit Monsieur Fitzwein. C^a [' ]| va durer encore [' ]| longtemps? dit Monsieur MacStern. Il entend mieux assis, dit Louit. que il se couche, [' ]| si il le de=sire, dit [' ]| Monsieur Fitzwein. Louit aida Monsieur Nackybal a` se coucher et se agenouilla a` co^te= [' ]| de lui. Tom, tu [' ]| me entends? se e=cria <-t-> il. Oui chef, dit Monsieur Nackybal. Quatre-cent trente-huit mille [' ]| neuf cent soixante-seize, se e=cria Louit. unx instant que je note, dit Monsieur [' ]| de Baker. unx instant passa. Allez <-> y, dit Monsieur de [' ]| Baker. Re=ponds! s e=cria Louit. Septante-six, dit Monsieur Nackybal. Septante-six? dit [' ]| Monsieur de Baker. [' ]| Peut-e^tre que il veut dire soixante-seize, dit Monsieur O'Meldon. Il veut dire [' ]| soixante-seize? dit Monsieur [' ]| Fitzwein. Il l' a dit, dit Louit. Vous me en direz tant, dit Monsieur de Baker. mx Dieu, [' ]| dit Monsieur [' ]| MacStern. sx quoi? dit Monsieur O'Meldon. sx Dieu, dit Monsieur Magershon. Auriez <-> vous [' ]| lx bonte= de [' ]| relire, Monsieur de Baker, dit Louit. Relire? dit Monsieur de Baker. Ce que vous venez [' ]| de e=crire, que on soit [' ]| su^r que ce est juste, dit Louit. Vous ne e^tes pas de unx naturel confiant, Monsieur Louit, [' ]| dit Monsieur de Baker. Il [' ]| est essentiel que lx proce`s-verbal soit conforme, dit Louit. Il a raison, dit Monsieur [' ]| MacStern. Ou` dois <-> je [' ]| commencer? dit Monsieur de Baker. Uniquement mx paroles et celles de mx ami, dit [' ]| Louit. lx reste ne [' ]| vous inte=resse pas? dit Monsieur de Baker. Non, dit Louit. Monsieur de Baker dit, En [' ]| relisant mx notes je [' ]| trouve ce qui suit: Monsieur Louit: Tom, tu me entends? Monsieur Nackybal: Oui chef. [' ]| Monsieur Louit: [' ]| Quatre cent trente-huit mille neuf cent soixante-treize. Monsieur Nack ~~. [' ]| Soixante-seize, dit Louit. [' ]| Vraiment, Monsieur de Baker, dit Monsieur Fitzwein. Combien de fois faut <-> il vous le [' ]| raba^cher? dit [' ]| Monsieur O'Meldon. Pensez a` vos soixante-seize printemps, dit Monsieur Magershon. Ha [' ]| ha, tre`s joli, dit [' ]| Monsieur de Baker. Monsieur Magershon [' ]| [' ]| dit, ne y aurait <-> il pas inte=re^t peut-e^tre, vu lx nature unx peu speciale des chiffres [' ]| ~~ heu ~~ en cause, si e=leve=s, [' ]| de unx telle complexite=, a` ce que notre tre=sorier ~~ si il y consent ~~ se charge du [' ]| proce`s-verbal, a` titre [' ]| exceptionnel. Oh que on ne voie pas la` lx moindre critique de notre archiviste dont lx [' ]| qualite=s de archiviste [' ]| hors ligne ne sont que trop connues de nous toutx. Mais avec des chiffres pareils, si [' ]| touffus, si ardus ... peut-e^tre ... A` titre toutx a` fait ~~. Non non, ce est [' ]| impensable dit Monsieur Fitzwein. Monsieur MacStern dit, Et si [' ]| notre ami voulait avoir tx bonte= de noter lx chiffres, non pas en chiffres, mais en [' ]| toutx lettres ~~. Oui oui, [' ]| dit Monsieur Fitzwein, ce est a` tenter. que est <-> ce que c^a changerait? dit Monsieur [' ]| O'Meldon. Monsieur [' ]| MacStern re=pondit, Mais de cette fac^on il ne aurait plus que a` inscrire lx mots que il [' ]| entend, a` lx place de leurs [' ]| e=quivalents chiffre=s, ce qui exige unx longue pratique, surtout se agissant de nombres [' ]| de cinq ou six lettres, [' ]| pardon, chiffres je veux dire. ce est peut-e^tre apre`s toutx unx excellente ide=e, dit [' ]| Monsieur Magershon. [' ]| Auriez <-> vous cette bonte=, Monsieur de Baker, par hasard? dit Monsieur Fitzwein, Mais je [' ]| ne proce`de jamais [' ]| autrement, se e=cria Monsieur de Baker, jamais! Bon bon, je vous crois, dit Monsieur [' ]| Fitzwein. En ce cas on [' ]| ne voit pas de solution, dit Monsieur Magersbon. Errare humanum est <1>, dit Louit. [' ]| Merci, Monsieur Louit, [' ]| dit Monsieur de Baker. Mais de rien, Monsieur de Baker, dit Louit. Merveilleux [' ]| merveilleux! se exclama [' ]| Monsieur O'Meldon. que est <-> ce qui est merveilleux merveilleux? dit Monsieur Fitzwein. [' ]| Mais lx deux [' ]| nombres sont relie=s, dit Monsieur O'Meldon, comme lx cabe a` sx rucine! lx cabe a` sx [' ]| quoi? dit Monsieur [' ]| Fitzwein. Et inversement! dit Monsieur O'Meldon. Il veut dire lx cube a` sx racine, dit [' ]| Monsieur MacStern. Et [' ]| que est <-> ce que je ai dit? dit Monsieur O'Meldon. lx rube a` sx cacine, [' ]| [' ]| <(1) Locution latine signifiant a` peu pre`s: errer (errare) humain (humanum) est> [' ]| <(est).> [' ]| [' ]| ha ha, dit Monsieur de Baker. que est <-> ce que c^a veut dire, lx cube a` sx racine? dit [' ]| Monsieur Fitzwein. C^a ne [' ]| veut rien dire, dit Monsieur MacStern. Comment c^a ne veut rien dire? dit Monsieur [' ]| O'Meldon. Monsieur [' ]| MacStern re=pondit, A` sx combientie`me racine? unx cube peut avoir unx masse de racines. [' ]| Comme lx [' ]| concombre ge=ant de Istambul, dit Monsieur Fitzwein. Pas toutx lx cubes, dit Monsieur [' ]| O'Meldon. Qui vous [' ]| parle de toutx lx cubes? dit Monsieur MacStern. Pas ce cube-la`, dit Monsieur O'Meldon. [' ]| ce est vous qui le [' ]| dites, dit Monsieur MacStern. Je nage, dit Monsieur Fitzwein. Et moi alors, dit Monsieur [' ]| Magershon. [' ]| que est <-> ce qui est merveilleux merveilleux? dit Monsieur Fitzwein. Monsieur O'Meldon [' ]| re=pondit, Que [' ]| Monsieur Ballynack ~~. Nackybal, dit Louit. Monsieur O'Meldon reprit, Que Monsieur [' ]| Nackybal ait pu, de [' ]| te^te, dans lx bref espace de trente-cinq ou quarante secondes, extirper lx racine [' ]| cubique de unx nombre de six [' ]| chiffres. Monsieur MacStern dit, Quarante secondes! Voici au moins cinq minutes que on [' ]| entend parler de ce [' ]| produit. que est <-> ce que il y a la` de si merveilleux? dit Monsieur Fitzwein. Possible que [' ]| notre pre=sident ait [' ]| oublie=, dit Monsieur MacStern. Deux est lx racine cubique de huit, dit Monsieur [' ]| O'Meldon. Vraiment, dit [' ]| Monsieur Fitzwein. Oui, dit Monsieur O'Meldon, deux fois deux quatre et deux fois quatre [' ]| huit. C^a alors, [' ]| dit Monsieur Fitzwein, deux est lx racine cubique de huit. Oui, et huit est lx cube de [' ]| deux, dit Monsieur [' ]| O'Meldon. Huit est lx cube de deux, dit Monsieur Fitzwein. Voila`, dit Monsieur [' ]| O'Meldon, que est <-> ce que il y [' ]| a la` de si merveilleux? dit Monsieur Fitzwein. Monsieur O'Meldon re=pondit, Que deux [' ]| soit lx racine cubique [' ]| de huit, et huit lx cube de deux, il y a belle lurette que cela ne nous e=tonne plus. Ce [' ]| qui est e=tonnant, ce est [' ]| que Monsieur Nallyback ait pu, de-te^te, en si peu de temps, extirper lx racine cubique [' ]| de unx nombre de six [' ]| chiffres. Oh, dit Monsieur Fitzwein. Est <-> ce donc si difficile? dit Monsieur Magershon. [' ]| Impossible, dit [' ]| Monsieur MacStern. Eh ben, dit [' ]| [' ]| Monsieur Fitzwein. unx exploit encore jamais re=alise= par lx homme, dit Monsieur [' ]| O'Meldon, et unx seulx fois [' ]| par unx cheval. unx cheval! se exclama Monsieur Fitzwein. unx e=pisode du Kulturkampf, dit [' ]| Monsieur [' ]| O'Meldon Ah je vois, dit Monsieur Fitzwein. Louit ne cacha pas sx satisfaction. Monsieur [' ]| Nackybal gisait [' ]| sur lx flanc et semblait dormir. Mais Monsieur Nackybal ne est pas unx cheval, dit [' ]| Monsieur Fitzwein. Loin de [' ]| la`, dit Monsieur O'Meldon. Vous e^tes su^r de ce que vous avancez? dit Monsieur [' ]| Magershon. Non, dit [' ]| Monsieur O'Meldon. ce est louche, dit Monsieur MacStern. Je proteste, dit Louit. Contre [' ]| quoi? dit Monsieur [' ]| Fitzwein. Contre lx mot louche, dit Louit. Prenez <-> en note, Monsieur de Baker, dit [' ]| Monsieur Fitzwein. Louit [' ]| sortit unx feuille de papier de sx poche et la passa a` Monsieur O'Meldon. mx Dieu, [' ]| que est <-> ce que vous me [' ]| donnez la`, Monsieur Louit? dit Monsieur O'Meldon. unx liste de cubes parfaits, dit [' ]| Louit, de six chiffres et [' ]| au-dessous, quatre-vingt-dix-neuf au total, avec lx racines cubiques correspondantes. [' ]| Et que voulez <-> vous [' ]| que je en fasse, Monsieur Louit? dit Monsieur O'Meldon. Que vous mettiez mx ami a` [' ]| lx e=preuve, dit Louit. [' ]| Oh, dit Monsieur Fitzwein. En mx absence, puisque vous doutez de notre bonne foi, dit [' ]| Louit. Allons [' ]| allons, Monsieur Louit, dit Monsieur Magersbon. De=shabillez <-> le, bandez <-> lui lx yeux, [' ]| mettez <-> moi dehors, dit [' ]| Louit. @@@@@| [' ]| Vous oubliez lx te=le=pathie, ou transmission de pense=e, dit Monsieur MacStern. [' ]| Louit dit, Masquez lx [' ]| cubes en demandant lx cubes des racines, masquez lx racines en demandant lx racines [' ]| des cubes. que est <-> ce que c^a changera? dit Monsieur O'Meldon. Vous ne saurez [' ]| pas lx re=ponse avant lui, dit Louit. Monsieur [' ]| Fitzwein quitta salle, suivi de sx aides. Louit secoua Monsieur Nackybal et, l' aida a` [' ]| se lever. Monsieur [' ]| O'Meldon revint, lx papier de Louit a` lx main. Je peux le garder jusqu'a` demain, [' ]| Monsieur Louit? dit <-> il. [' ]| toutx lx vie, dit Louit. Bonsoir a` toutx lx deux, dit Monsieur O'Meldon, Bonsoir, [' ]| Monsieur O'Meldon, dit, [' ]| [' ]| Louit. Il ajouta, Tom, dis bonsoir gentiment a` Monsieur O'Meldon, dis, Bonsoir, [' ]| Monsieur O'Meldon Soir, [' ]| dit Monsieur Nackybal. Charmant charmant, dit Monsieur O'Meldon. Il se en alla, suivi peu [' ]| apre`s de Louit et [' ]| de Monsieur Nackybal, bras dessus bras dessous. lx salle a` pre=sent vide se emplit [' ]| biento^t de lx ombre du soir. [' ]| Nature. unx appariteur apparut, alluma, rangea lx chaises, se assura que toutx e=tait en [' ]| e=tat, e=teignit et disparut, [' ]| laissant lx vaste salle dans lx obscurite=, car lx nuit e=tait tombe=e, encore unx fois. [' ]| Eh bien, Monsieur Graves, [' ]| croyez <-> moi si vous voulez, lx lendemain a` lx me^me heure, au me^me endroit, dans [' ]| lx immense et haute salle [' ]| inonde=e a` pre=sent de lumie`re, lx me^mes personnes se re=unirent et Monsieur [' ]| Nackybal fut soumis a` unx test [' ]| se=ve`re, en matie`re de e=le=vation aussi bien que de extraction, a` partir de lx table [' ]| fournie par Louit. lx [' ]| pre=cautions pre=conise=es par Louit furent adopte=es, a` ceci pre`s que Louit ne fut [' ]| pas mis dehors, mais poste lx [' ]| dos a` lx salle devant lx fene^tre ouverte, et que Monsieur Nackybal se vit autoriser a` [' ]| garder unx grande partie [' ]| de sx sous-ve^tements. De cette e=preuve ardue Monsieur Nackybal se tira avec honneur, [' ]| ne se e=tant trompe= et [' ]| encore de peu sur lx quarante-six cubes demande=s que vingt-cinq fois et sur lx [' ]| cinquante-trois extractions [' ]| propose=es ne ayant commis que lx bagatelle de quatre erreurs insignifiantes. [' ]| lx intervalle entre question et [' ]| re=ponse, tanto^t bref, tanto^t allant jusqu'a` unx minute, e=tait en moyenne, au dire [' ]| de Monsieur O'Meldon, qui [' ]| se e=tait muni de sx chronome`tre, [' ]| de unx peu plus de trente-quatre et de unx peu moini de [' ]| trente-cinq secondes. [' ]| unx fois Monsieur Nackybal se abstint de re=pondre. unx ange passa. Monsieur O'Meldon, lx [' ]| yeux sur lx [' ]| feuille, venait de annoncer, Six cent cinquante-huit mille quatre cent treize. Il [' ]| se e=coula unx minute, unx [' ]| minute unx quart, unx minute et demie, unx minute trois quarts, deux minutes, deux [' ]| minutes unx quart, deux [' ]| minutes et demie, deux minutes trois quarts, trois minutes, trois minutes unx quart, [' ]| trois minutes et demie, [' ]| trois minutes trois quarts, et [' ]| [' ]| toujours pas de re=ponse de Monsieur Nackybal! Allons allons, Monsieur, dit Monsieur [' ]| O'Meldon avec [' ]| aigreur, Six cent cinquante-huit mille quatre cent treize. Et toujours pas de re=ponse [' ]| de Monsieur Nackybal! [' ]| De deux choses lx une, dit Monsieur Magershon, ou bien il sait ou bien il ne sait pas. [' ]| La` Monsieur de Baker [' ]| rit aux larmes. Monsieur Fitzwein dit, Si vous ne entendez pas, dites que vous [' ]| ne entendez pas, si vous ne [' ]| savez pas, dites que vous ne savez pas, on ne a pas toutx lx nuit a` perdre. Louit se [' ]| retourna et dit, Ce nombre [' ]| est <-> il sur lx liste? Silence, Monsieur Louit, dit Monsieur Fitzwein. Ce nombre est <-> il [' ]| sur lx liste? tonna Louit, [' ]| avanc^ant de unx pas, lx visage soudain ble^me de cole`re, de livide que il avait e=te=. [' ]| je accuse lx Tre=sorier, dit <-> il, [' ]| dardant sx index vers ce monsieur, comme si il y avait deux, ou trois, ou quatre, ou [' ]| cinq, ou me^me six [' ]| tre=soriers dans lx salle au lieu de unx seulx, [' ]| de avoir annonce= unx nombre qui ne est pas [' ]| sur lx liste et ne a pas plus [' ]| de racine cubique que mx cul. Monsieur Louit! se e=cria Monsieur Fitzwein. sx quoi? dit [' ]| Monsieur [' ]| O'Meldon. sx cul, dit Monsieur Magershon. Je l' accuse, dit Louit, de avoir essaye= [' ]| froidement, avec unx [' ]| malveillance calcule=e, de brimer et de e=garer unx vieillard qui, par amitie= pour moi, [' ]| fait de sx mieux pour... [' ]| pour... qui fait de sx mieux. Me=content de cette faible pe=roraison Louit ajouta, [' ]| je appelle c^a lx acte de unx ~~, [' ]| ~~, ~~, ~~, ~~, ~~, ~~, ~~, ~~ ~~, soit en clair unx borde=e de injures si grossie`res [' ]| que unx homme moins doux [' ]| de caracte`re que Monsieur O'Meldon se en serait certainement formalise=, tant elles [' ]| e=taient grossie`res et [' ]| ve=he=mentes. Mais lx caracte`re de Monsieur O'Meldon e=tait de unx telle douceur que [' ]| lorsque Monsieur [' ]| Fitzwein se leva, et avec cole`re de=clara lx se=ance leve=e, Monsieur O'Meldon se leva [' ]| aussi et calma Monsieur [' ]| Fitzwein, en lui expliquant que ce e=tait lui et lui seulx lx coupable, pour avoir pris unx [' ]| ze=ro pour unx un et non [' ]| pas pour unx ze=ro, comme il aurait du^. Mais vous ne l' avez pas fait de propos de= ~~ [' ]| de= ~~ de=libe=re=, dit [' ]| Monsieur Fitzwein, et avec [' ]| [' ]| pre=me= ~~ me= ~~ me=ditation. Il se ensuivit unx silence qui se prolongea jusqu'a` ce que [' ]| Monsieur O'Meldon, [' ]| baissant lx te^te, et la balanc^ant lentement de droite et de gauche, et se dandinant [' ]| de unx jambe sur lx autre, [' ]| re=pondi^t enfin, Oh non non non non non, lx ciel me est te=moin que non. En ce cas, dit [' ]| Monsieur Fitzwein, je [' ]| dois demander a` Monsieur Lingard de vous faire des excuses. Oh non non non non non, pas [' ]| de excuses, [' ]| se e=cria Monsieur O'Meldon. Monsieur Lingard? dit Monsieur Magershon. je ai dit Monsieur [' ]| Lingard? dit [' ]| Monsieur Fitzwein. Dame, dit Monsieur Magershon. Ou` avais <-> je donc lx te^te? dit [' ]| Monsieur Fitzwein. mx [' ]| me`re est ne=e Lingard, dit Monsieur MacStern. En effet, dit Monsieur Fitzwein, je me en [' ]| souviens, unx femme [' ]| exquise. Elle est morte en me donnant lx jour, dit Monsieur MacStern. Mettez <-> vous a` sx [' ]| place, dit Monsieur [' ]| de Baker. Exquise exquise, dit Monsieur Fitzwein. lx de=monstration termine=e, ce fut [' ]| lx heure des questions, [' ]| Derrie`re lx baies occidentales de lx vaste salle flamboyait lx rouge soleil de hiver, [' ]| de=ja` bas sur lx horizon, [' ]| faisant fre=mir lx air captif de sx furieux rayons derniers, pendant que par lx [' ]| ouvertures oppose=es ou [' ]| orientales arrivait lx murmure, falle et apaisant, des innombrables clairons de lx nuit. [' ]| ce e=tait lx heure des [' ]| questions. Et lx racine quatrie`me? dit Monsieur Fitzwein, se piquant au jeu. Louit [' ]| re=pondit. Et lx racine [' ]| cinquie`me? dit Monsieur Fitzwein. Ainsi de suite. Rose et sombre, adieu et ave=, [' ]| se affrontaient confondus, [' ]| vainqueur, vaincu, vaincu, vainqueur, dans lx vaste salle indiffe=rente. Et lx racine [' ]| treizie`me? dit Monsieur [' ]| Fitzwein. Pitie=! dit Monsieur Magershon. Vous dites? dit Monsieur Fitzwein. Pitie=, dit [' ]| Monsieur Magershon. [' ]| De quoi vous me^lez <-> vous? dit Monsieur Fitzwein. Messieurs messieurs dit Monsieur [' ]| MacStern. Monsieur [' ]| O'Meldon leva lx nez de sx papier et dit, Monsieur Louit, en examinant de pre`s ces [' ]| colonnes de chiffres je ai [' ]| pu constater que lx une, ou colonne racines, ne comporte aucun nombre de plus de deux [' ]| chiffres, et lx autre, ou [' ]| colonne cubes, [' ]| [' ]| aucun de plus de six. Colonne cubes! se e=cria Monsieur MacStern. que est <-> ce qui ne va pas [' ]| maintenant? dit [' ]| Monsieur Fitzwein. Comme ce est beau, dit Monsieur MacStern. Vous e^tes d'accord, [' ]| Monsieur Louit? dit [' ]| Monsieur O'Meldon. Je suis ferme= a` lx musique, dit Louit. Je ne parle pas de c^a, dit [' ]| Monsieur O'Meldon. De [' ]| quoi parleriez <-> vous? dit Monsieur Fitzwein. Je parle, dit Monsieur O'Meldon de unx part [' ]| de lx absence dans [' ]| lx une des colonnes, ou colonne racines, de toutx nombre de plus de deux chiffres, et de [' ]| lx autre, dans lx autre, ou [' ]| colonne cubes, de lx absence de toutx nombre de plus de six chiffres. Est <-> ce que je me [' ]| trompe, Monsieur [' ]| Louit? Vous avez lx liste sous lx yeux, dit Louit. Colonne racines, ce est joli aussi, [' ]| non? dit Monsieur de [' ]| Baker. Oui, mais moins que colonne cubes, dit Monsieur MacStern. Peut-e^tre dit Monsieur [' ]| de Baker, unx peu [' ]| moins peut-e^tre, mais gue`re. Monsieur de Baker chanta: [' ]| Colonne cubes dit a` colonnes racines, [' ]| Que veux <-> tu boire, mx che`re? [' ]| Colonne cubes dit a` colonne racines, [' ]| Que veux <-> tu boire, mx che`re? [' ]| Colonne cubes dit a` colonne racines, [' ]| Que veux <-> tu boire, mx che`re? [' ]| Je boirais bien unx pot, dit colonne racines, [' ]| De tx extrait mortuaire. [' ]| [' ]| Hahahaha, haha, ha, hum, dit Monsieur de Baker. Pas de autres questions, dit Monsieur [' ]| Fitzwein, avant que [' ]| je rentre me coucher? je en soulevais unx, dit Monsieur O'Meldon, quand on me a [' ]| interrompu, Peut-e^tre que il [' ]| pourrait reprendre la` ou` il se est arre^te=, dit Monsieur Magershon. lx question que je [' ]| soulevais, dit Monsieur [' ]| O'Meldon, quand on me a interrompu, est celle-ci: en examinant de pre`s ces colonnes de [' ]| chiffres je ai pu [' ]| constater que lx une, ou ~~. Il [' ]| [' ]| l' a de=ja` dit deux fois, dit Monsieur MacStern. Sinon trois, dit Monsieur de Baker. [' ]| Monsieur Magershon dit, [' ]| Reprenez la` ou` vous vous e^tes arre^te=, non pas la` ou` vous avez commence=. Ou [' ]| e^tes <-> vous comme lx chenille [' ]| de Darwin? lx quoi de qui? dit Monsieur de Baker. lx chenille de Darwin, dit Monsieur [' ]| Magershon. que est <-> ce que elle avait qui ne allait pas? dit Monsieur MacStern. [' ]| Elle avait ceci, dit Monsieur Magershon, que [' ]| lorsqu' elle filait sx enveloppe, si on la de=rangeait ~~. Sommes <-> nous ici pour parler [' ]| chenilles? dit Monsieur [' ]| O'Meldon. Soulevez votre question pour lx amour de Dieu, dit Monsieur Fitzwein, que [' ]| je aille retrouver mx [' ]| femme. Il ajouta, Et mx enfants. lx question que je e=tais en train de soulever, dit [' ]| Monsieur O'Meldon, quond [' ]| on me a si grossie`rement interrompu, est celle-ci: si dans lx colonne de gauche, ou [' ]| colonne racines, il y avait [' ]| des nombres non plus de deux chiffres au plus, mais de trois chiffres, voire de quatre [' ]| chiffres, pour nous en [' ]| tenir la`, alors dans lx colonne de droite, ou colonne cubes, il y aurait des nombres [' ]| non plus de six chiffres au [' ]| plus, mais de sept, huit, neuf, dix, onze, voire douze chiffres, unx silence se ensuivit. [' ]| Oui ou non, Monsieur [' ]| Louit? dit Monsieur O'Meldon. ce est, probable, dit Louit. Alors pourquoi, dit Monsieur [' ]| O'Meldon, se [' ]| penchant en avant et e=crasant sx poing sur lx table, pourquoi ne y en a <-t-> il pas? [' ]| Pourquoi ne y a <-t-> il pas quoi? [' ]| dit Monsieur Fitzwein, Ce que je viens de dire, dit Monsieur O'Meldon. Pitie=, dit [' ]| Monsieur Magershon. [' ]| ce est <-> a` <-> dire? dit Monsieur Fitzwein. Monsieur O'Meldon re=pondit, de unx part, dans [' ]| lx une des colonnes ~~. [' ]| Ou colonne racines, dit Monsieur de Baker. Monsieur O'Meldon reprit, Des nombres de [' ]| trois chiffres, voire [' ]| de ~~. Pour nous en tenir la`, dit Monsieur MacStern. Monsieur O'Meldon reprit, Et de [' ]| lx autre, dans lx autre [' ]| ~~. Ou colonne cubes, dit Monsieur Magershon, Monsieur O'Meldon reprit, Des nombres de [' ]| sept ~~. Huit, [' ]| dit Monsieur de Baker. Neuf, dit Monsieur MacStern. Dix, dit [' ]| [' ]| Monsieur Magershon. Onze, dit Monsieur de Baker, Voire douze, dit Monsieur MacStern. [' ]| Chiffres, dit [' ]| Monsieur Magersshon. Pourquoi y en aurait <-> il? dit Monsieur Fitzwein. Petit a` petit [' ]| lx oiseau, dit Louit. Dois <-> je donc supposer, Monsieur Louit, dit Monsieur [' ]| O'Meldon, que si je demandais a` cet individu lx racine [' ]| cubique de mettons ~~ il se pencha sur sx papier ~~ mettons neuf cent soixante-treize [' ]| millions deux cent [' ]| cinquante-deux mille deux cent soixante-et-onze, il ne serait pas capable de la [' ]| fournir? Pas ce soir, dit [' ]| Louit. Ou, poursuivit Monsieur O'Meldon, consultant de nouveau sx papier, Neuf cent [' ]| quatre-vingt-dix-huit billions sept cents millions cent vingt-neuf mille [' ]| neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, par exemple. Pas [' ]| en ce moment, unx autre fois, dit Louit. Alla, dit Monsieur O'Meldon. Votre question [' ]| est <-> elle souleve=e [' ]| a` pre=sent? dit Monsieur Fitzwein. Elle l' est, dit Monsieur O'Meldon. A` lx bonne [' ]| heure, dit Monsieur [' ]| Fitzwein. Vous nous expliquerez c^a plus tard, dit Monsieur Magershon. Ou ai <-> je de=ja` [' ]| vu ce visage? dit [' ]| Monsieur Fitzwein. unx dernie`re chose, dit Monsieur MacStern. lx soleil se est couche=, [' ]| au ponant, dit [' ]| Monsieur de Baker, tournant lx te^te, e=tendant lx bras, dans cette direction. Alors [' ]| lx autres de se [' ]| tourner aussi, pour fixer de unx long regard [' ]| lx endroit ou`, voila` unx instant a` peine, lx [' ]| soleil e=tait. Mais [' ]| Monsieur de Baker, de unx brusque virevolte, de=signa lx direction oppose=e, en disant, [' ]| Pendant que au [' ]| levant lx nuit tombe, a` grands pas. Alors lx autres de se retourner aussi, face a` ces [' ]| fene^tres luisantes, [' ]| au ciel gris fonce= en bas, gris plus clair en haut. Car lx nuit semblait moins tomber [' ]| que se lever, tel unx [' ]| jour nouveau. Mais comme a` lx fosse, Monsieur Graves, a` lx fosse pas encore comble=e, [' ]| ou au ve=hicule [' ]| se e=branlant avec lx bien-aime=e, je dis bien, au ve=hicule se e=branlant avec lx [' ]| bien-aime=e, en soupirant ils [' ]| se arrache`rent lentement a` lx nuit enfin, et Monsieur Fitzwein se mit a` rassembler [' ]| vivement sx papiers, [' ]| car dans cette lumie`re finissante il avait retrouve lx endroit, [' ]| lx endroit ancien ou` de=ja` il avait vu ce [' ]| [' ]| visage, puis se leva et quitta rapidement lx salle (comme si il avait pu quitter [' ]| rapidement lx salle sans se [' ]| lever), suivi plus mollement de sx aides dans lx ordre suivant, d'abord Monsieur [' ]| O'Meldon, puis Monsieur [' ]| MacStern, puis Monsieur de Baker, et enfin Monsieur Magershon, au gre= du hasard, ou [' ]| de unx autre force [' ]| quelconque. Puis Monsieur O'Meldon, se attardant pour serrer lx main a` Louit, et pour [' ]| appliquer unx tape sur [' ]| lx cra^ne de Monsieur Nackybal, tape preste que sournoisement aussito^t il essuya sur lx [' ]| fond de sx pantalon, [' ]| fut rattrape= et de=passe=, d'abord par Monsieur MacStern, puis par Monsieur de Baker, [' ]| et enfin par Monsieur [' ]| Magershon Puis Monsieur MacStern, se immobilisant pour mieux formuler cette dernie`re [' ]| chose, fut rattrape= [' ]| et de=passe=, d'abord par Monsieur de Baker, puis par Monsieur Magershon. Puis Monsieur [' ]| de Baker, se [' ]| baissant pour renouer sx lacet qui se e=tait de=fait, a` lx manie`re des lacets, fut [' ]| rattrape= et de=passe par Monsieur [' ]| Magershon qui continua sur sx erre, lent et solitaire, comme dans unx histoire de Poe, [' ]| vers lx porte, et [' ]| l' aurait assure=ment atteinte, et me^me franchie, sans unx pense=e subite qui lx figea [' ]| sur place, au milieu de unx [' ]| pas, en e=quilibre pre=caire sur lx plante gauche et lx orteils droits, image me^me de [' ]| lx consternation bipe`de. [' ]| Voila` donc renverse= lx ordre dans lequel, a` lx suite de Monsieur Fitzwein, de=ja` sur [' ]| lx impe=riale du tram nume=ro [' ]| onze, ils se e=taient e=lance=s, si bien que lx premier e=tait dernier, et lx dernier [' ]| premier, et lx deuxie`me [' ]| troisie`me, et lx troisie`me deuxie`me, et que la` ou` lx on avait pu voir, par ordre de [' ]| marche, Monsieur [' ]| O'Meldon, Monsieur MacStern, Monsieur de Baker et Monsieur Magershon, on voyait [' ]| maintenant, e=tonne=, [' ]| baisse=, songeur, saluant, Monsieur Magershon, Monsieur de Baker, Monsieur MacStern et [' ]| Monsieur [' ]| O'Meldon. Mais a` peine Monsieur O'Meldon, cessant de saluer, eut <-> il repris sx marche [' ]| vers Monsieur [' ]| MacStern que Monsieur MacStern, cessant de songer, reprit sx marche, accompagne= de [' ]| Monsieur [' ]| O'Meldon, vers Monsieur de Baker. Mais a` [' ]| [' ]| peine Monsieur O'Meldon et Monsieur MacStern, ayant cesse= lx premier de saluer, lx [' ]| deuxie`me de songer, [' ]| eurent <-> ils repris ensemble leur marche vers Monsieur de Baker que Monsieur de Baker, [' ]| cessant de se baisser [' ]| reprit sx marche, accompagne= de Monsieur O'Meldon et de Monsieur MacStern, vers [' ]| Monsieur Magershon. [' ]| Mais a` peine Monsieur O'Meldon et Monsieur MacStern et Monsieur de Baker, ayant cesse= [' ]| lx premier de [' ]| saluer, lx deuxie`me de songer, lx troisie`me de se baisser, eurent <-> ils repris ensemble [' ]| leur marche vers [' ]| Monsieur Magershon que Monsieur Magershon, cessant de se e=tonner, reprit sx marche, [' ]| accompagne= de [' ]| Monsieur O'Meldon et de Monsieur MacStern et de Monsieur de Baker, vers lx porte. Ainsi [' ]| a` travers lx [' ]| porte, apre`s lx coagulation de rigueur, lx de=robades, lx reculades, lx e=cartades, [' ]| lx bousculades, et par lx [' ]| petit palier, et par lx noble escalier, et jusque dans lx cour de=bordante de nuit, unx [' ]| a` unx ils passe`rent, [' ]| Monsieur MacStern, Monsieur O'Meldon, Monsieur Magershon et Monsieur de Baker, dans cet [' ]| ordre, selon [' ]| lx exigences du hasard, ou de unx autre puissance quelconque. Ainsi celui qui avait [' ]| e=te= en premier premier, [' ]| et en deuxie`me dernier, maintenant e=tait deuxie`me, et celui qui avait e=te= en [' ]| premier deuxie`me, et en [' ]| deuxie`me troisie`me, maintenant e=tait premier, et celui qui avait e=te= en premier [' ]| troisie`me, et en deuxie`me [' ]| deuxie`me, maintenant e=tait dernier, et celui qui avait e=te= en premier dernier, et en [' ]| deuxie`me premier, [' ]| maintenant e=tait troisie`me. Et peu apre`s Monsieur Nackybal se leva, rernit sx [' ]| ve^tements de dessus et se en [' ]| alla. Et peu apre`s Louit se en alla. Et comme Louit descendait lx escalier il croisa [' ]| lx appariteur Power, moins [' ]| aigre-doux que doux-amer, qui montait. Et comme ils se croisaient lx appariteur o^ta sx [' ]| casquette et Louit [' ]| sourit. Et bien leur en prit. Car si Louit ne avait souri, alors Power ne aurait pas o^te= [' ]| sx casquette, et si Power [' ]| ne avait o^te= sx casquette, alors Louit ne aurait pas souri. Mais ils se seraient [' ]| croise=s, chacun poursuivant sx [' ]| [' ]| voie, Louis vers lx bas, Power vers lx haut, lx un impassible, lx autre couvert. Or lx [' ]| lendemain ~~. [' ]| [' ]| Mais ici Arthur parut se lasser de sx histoire, car il quitta Monsieur Graves et rentra [' ]| dans lx maison. Watt [' ]| se en rejouit, car lui aussi e=tait las, de lx histoire de Arthur, que il avait e=coute=e [' ]| avec lx plus grande attention. Et [' ]| ce est sans mentir que il pouvait dire, comme il le faisait longtemps apre`s, que de toutx [' ]| ce que il avait vu et [' ]| entendu, pendant sx se=jour chez Monsieur Knott, il ne avait rien vu aussi clairement, [' ]| rien entendu aussi [' ]| nettement, que Arthur et Monsieur Graves par cet apre`s-midi dore=, sur lx pelouse, et [' ]| Louit, et Monsieur [' ]| Nackybal, et Monsieur O'Meldon, et Monsieur Magershon, et Monsieur Fitzwein, et Monsieur [' ]| de Baker, et [' ]| Monsieur MacStern, et toutx ce que ils avaient fait, et toutx ce que ils avaient dit. Il [' ]| avait toutx compris aussi, tre`s [' ]| bien, me^me si il ne pouvait garantir lx exactitude des chiffres, que il ne se e=tait pas [' ]| donne= lx peine de ve=rifier, [' ]| ne ayant pas lx bosse des racines. Et si il ne rapportait pas mot pour mot lx propos [' ]| tenus par Arthur, par Louit, [' ]| par Monsieur Nackybal et par lx autres, il ne se en fallait pas de beaucoup. Il y prit [' ]| plaisir aussi, a` cet [' ]| incident, tant que il dura, plus que il ne en avait pris a` rien, depuis longtemps, plus [' ]| que avant longtemps a` rien il [' ]| ne allait en prendre. Mais il finit par se en lasser et vit avec satisfaction Arthur [' ]| se interrompre, et se en aller. Puis [' ]| Watt descendit, de sx mamelon, songeant combien il ferait bon de retrouver lx ombre [' ]| frai^che de lx maison, [' ]| devant unx verre de lait. Mais il re=pugnait, a` vrai dire sans motif, a` laisser [' ]| Monsieur Knott toutx seulx dans lx [' ]| jardin. Puis il vit se agiter lx branches de unx arbre et Monsieur Knott qui descendait [' ]| parmi elles, on aurait dit [' ]| presque de branche en branche, de plus en plus bas, jusqu'a` toucher terre. Puis [' ]| Monsieur Knott se dirigea [' ]| vers lx maison et Watt lui emboi^ta lx pas, enchante= de sx apre`s-midi, sur lx [' ]| mamelon, et savourant a` [' ]| lx avance lx bon verre de lait froid que [' ]| il allait boire, au frais, a` lx ombre, dans unx [' ]| instant. Et Monsieur [' ]| [' ]| Graves restait seulx, appuye= sur sx fourche, toutx seulx, pendant que lx ombres [' ]| se allongeaient. [' ]| [' ]| Watt apprit plus tard, de lx bouche de Arthur, que lx narration de cette histoire, tant [' ]| que elle dura, jusqu'a` ce [' ]| que Arthur se en lasse, avait transporte= Arthur loin de Monsieur Knott et de sx domaine [' ]| dont lx myste`res, lx [' ]| fixite=, lx existence toutx court, lui e=taient par moments insupportables. [' ]| [' ]| Arthur e=tait bien brave, ouvert et sans malice, toutx lx contraire de Erskine. [' ]| [' ]| Dans unx autre endroit, dit <-> il, a` partir de [' ]| unx autre endroit, peut-e^tre que il aurait pu [' ]| finir sx histoire, re=ve=ler lx [' ]| ve=ritable identite= de Monsieur Nackybal (de sx vrai nom Tisler, il pourrissait dans [' ]| unx chambre sur lx [' ]| canal), expliquer sx me=thode de extraction mentale et relater lx forfaits de Louit, sx [' ]| chute et sx ascension, [' ]| gra^ce au trafic du Bando. [' ]| [' ]| Mais dans lx domaine de Monsieur Knott, a` partir du domaine de Monsieur Knott, cela ne [' ]| lui e=tait pas [' ]| possible, a` Arthur. [' ]| [' ]| Car si Arthur se arre^ta au milieu de sx histoire, et se tut, ce West pas vraiment que il [' ]| fu^t las de sx histoire, [' ]| car il ne l' e=tait pas vraiment, ce est que il e=prouvait lx de=sir de revenir, de quitter [' ]| Louit et de revenir, a` lx [' ]| maison de Monsieur Knott, a` sx myste`res, a` sx fixite=. Car en rester absent plus [' ]| longtemps lui e=tait [' ]| insupportable. [' ]| [' ]| Mais dans unx autre endroit, a` partir de unx autre endroit, peut-e^tre que il ne aurait [' ]| jamais commence cette [' ]| histoire. [' ]| [' ]| Car unx endroit et unx seulx, la` ou` e=tait Monsieur Knott, rece=lait dans sx myste`res, [' ]| dans sx fixite=, de quoi [' ]| pousser lx a^me dehors, de unx telle pousse=e. [' ]| [' ]| Mais si il avait commence=, dans unx autre endroit, a` partir de unx autre endroit, a` [' ]| raconter cette histoire, alors il [' ]| l' aurait probablement finie. [' ]| [' ]| Car unx endroit et unx seulx, la` ou` e=tait Monsieur Knott, avait lx e=trange proprie=te= [' ]| de pouvoir, ayant de unx telle [' ]| pousse=e pousse lx a^me dehors, la rappeler a` lui, de unx tel rappel. [' ]| [' ]| Watt prenait part a` ce dilemme. ne avait <-> il pas lui aussi, au de=but, eu recours a` de [' ]| semblables faux-fuyants? [' ]| [' ]| En avait <-> il fini a` pre=sent? Eh bien presque. [' ]| [' ]| Fixite= ne est pas lx terme que il aurait employe=. [' ]| [' ]| Watt ne avait pas grand'chose a` dire au sujet de lx seconde ou dernie`re pe=riode de sx [' ]| se=jour chez Monsieur [' ]| Knott. [' ]| [' ]| Au cours de lx seconde ou dernie`re pe=riode du se=jour de Watt chez Monsieur Knott lx [' ]| renseignements [' ]| glane=s par Watt, a` ce sujet, e=taient maigres. [' ]| [' ]| De lx nature de Monsieur Knott en particulier il continuait de toutx ignorer. [' ]| [' ]| Il y avait a` cela de nombreuses et excellentes raisons dont deux au moins semblaient a` [' ]| Watt dignes de e^tre [' ]| releve=es: de unx part lx pe=nurie des mate=riaux propose=s a` sx sens, de lx autre [' ]| lx alte=ration de ceux-ci. lx peu [' ]| que il y avait a` voir, a` entendre, a` sentir, a` gou^ter, a` toucher, comme frappe= de [' ]| stupeur il le voyait, l' entendait, [' ]| le sentait, le gou^tait, le touchait. [' ]| [' ]| Dans lx vide feutre=, lx ombre close, de lx vaste pie`ce re=serve=e a` lx jouissance de [' ]| Monsieur Knott et de sx [' ]| serviteur, Monsieur Knott demeurait. Et cette ambiance le suivait dehors et allait avec [' ]| lui, partout ou` il [' ]| allait, dans lx maison, dans lx jardin, assombrissant toutx, affadissant toutx, [' ]| assourdissant toutx, engourdissant [' ]| toutx, partout ou` il passait. [' ]| [' ]| lx ve^tements que portait Monsieur Knott, dans sx chambre, par sx maison, parmi sx [' ]| jardin, e=taient de unx [' ]| grand-diversite=, de unx tre`s grande diversite=. Tanto^t lourds, tanto^t le=gers; [' ]| tanto^t habille=s, tanto^t ne=glige=s; [' ]| tanto^t sobres, tanto^t voyants; tanto^t de=cents, tanto^t o^se=s ( sx costume de bain [' ]| sans jupette, par exemple). Et [' ]| souvent il portait, au coin du feu, ou quand il errait par lx chambres, lx escaliers, [' ]| lx couloirs de sx [' ]| demeure, unx chapeau, ou unx casquette, ou, emprisonnant sx cheveu fola^tre et rare, unx [' ]| filet. Et toutx aussi [' ]| souvent sx te^te e=tait nue. [' ]| [' ]| Quant a` sx pieds, tanto^t il avait a` chacun unx chaussette, ou a` lx un unx chaussette [' ]| et a` lx autre unx bas, ou unx [' ]| brodequin, ou unx soulier, ou unx chausson, ou unx chaussette et unx brodequin, ou unx [' ]| chaussette et unx [' ]| soulier, ou unx chaussette et unx chausson, ou unx bas et unx brodequin, ou unx [' ]| bas et unx soulier, ou unx bas et unx [' ]| chausson, ou rien du toutx. Et tanto^t il avait a` chacun unx bas, ou a` lx un unx bas et a` [' ]| lx autre unx brodequin, ou unx [' ]| soulier, ou unx chausson, ou unx chaussette et unx brodequin, ou unx chaussette et unx [' ]| soulier, ou unx [' ]| chaussette et unx chausson, ou unx bas et unx brodequin, ou unx bas et [' ]| unx soulier, ou unx bas et unx chausson, ou [' ]| rien du toutx. Et tanto^t il avait a` chacun unx brodequin, ou a` lx un unx brodequin et a` [' ]| lx autre unx soulier, ou unx [' ]| chausson, ou unx chaussette et unx brodequin, ou unx chaussette et unx soulier, ou unx [' ]| chaussette et unx [' ]| chausson, ou unx bas et unx brodequin, ou unx bas et unx soulier, ou unx [' ]| bas et unx chausson, ou rien du toutx. Et [' ]| tanto^t il avait a` chacun unx soulier, ou a` lx [' ]| un unx soulier et a` lx autre unx chausson, [' ]| ou unx chaussette et unx [' ]| brodequin, ou unx chaussette et unx soulier, ou unx chaussette et unx [' ]| chausson, ou unx bas et unx brodequin, ou [' ]| unx bas et unx soulier, ou unx bas et unx chausson, ou rien du toutx. [' ]| Et tanto^t il avait a` chacun unx chausson, ou a` [' ]| lx un unx chausson et a` lx autre unx chaussette et unx brodequin, ou unx [' ]| chaussette et unx soulier, ou unx [' ]| chaussette et unx chausson, ou unx bas et unx brodequin, ou unx bas et unx [' ]| soulier, ou unx bas et unx chausson, ou [' ]| rien du toutx. Et tanto^t il avait a` chacun unx chaussette et unx brodequin, ou a` lx un [' ]| unx chaussette et unx [' ]| brodequin et a` lx autre unx chaussette et unx [' ]| soulier, ou unx chaussette et unx chausson, [' ]| ou unx bas et unx [' ]| brodequin, ou unx bas et unx soulier, ou unx bas et unx chausson, ou rien du toutx. Et [' ]| tanto^t il avait a` chacun unx [' ]| chaussette et unx soulier, ou a` lx un unx chaussette et unx soulier [' ]| et a` lx autre unx chaussette et unx chausson, ou [' ]| unx bas et unx brodequin, ou unx bas et unx soulier, ou unx [' ]| bas et unx chausson, ou rien du toutx. Et tanto^t il [' ]| [' ]| avait a` chacun unx chaussette et unx [' ]| chausson, ou a` lx un unx chaussette et unx chausson [' ]| et a` lx autre unx bas et unx [' ]| brodequin, ou unx bas et unx soulier, ou unx bas et unx chausson, ou rien du toutx. Et [' ]| tanto^t il avait a` chacun unx [' ]| bas et unx brodequin, ou a` lx un unx [' ]| bas et unx brodequin et a` lx autre unx bas et unx [' ]| soulier, ou unx bas et unx [' ]| chausson, ou rien du toutx. Et tanto^t il avait a` chacun unx bas et unx soulier, ou a` [' ]| lx un unx bas et unx soulier et a` [' ]| lx autre unx bas et unx chausson, [' ]| ou rien du toutx. Et tanto^t il avait a` chacun unx bas et [' ]| unx chausson, ou a` lx un unx [' ]| bas et unx chausson et a` lx autre rien du toutx. Et tanto^t il allait pieds nus. @@@@@| [' ]| Penser, quand on ne est plus jeune, quand on ne est pas encore vieux, que on ne est plus [' ]| jeune, que on ne est pas [' ]| encore vieux, ce ne est peut-e^tre pas rien. Faire unx pause, vers lx fin de sx journe=e [' ]| de trois heures, et [' ]| conside=rer: lx aise toujours plus sombre, lx peine toujours plus claire; lx plaisir la` [' ]| encore parce que il fut, lx [' ]| douleur la` de=ja` parce que elle sera; lx acte joyeux devenu volontaire, en attendant de [' ]| se faire acharne=; lx [' ]| hale`tement, lx tremblement, vers l' e^tre re=volu, devant l' e^tre a` venir; et lx vrai [' ]| qui ne l' est plus, et lx faux [' ]| qui ne l' est pas encore. Et de=cider de ne pas sourire apre`s toutx, assis a` lx ombre a` [' ]| e=couter lx cigales, a` [' ]| re=clamer lx nuit, a` re=clamer lx matin, a` e=couter lx murmure, Non, ce ne est pas lx [' ]| coeur, non, ce ne est pas lx [' ]| foie, non, ce ne est pas lx prostate, ce est musculaire, ce est nerveux. Puis lx rage [' ]| se ache`ve, ou elle continue, et [' ]| lx on est au fond du trou, au-dela` du de=sir du de=sir, de lx horreur de lx horreur, au [' ]| fin fond du trou, au pied de [' ]| toutx lx pentes enfin, des chemins qui montent, des chemins qui descendent, et libre, [' ]| libre enfin, pour [' ]| unx instant libre enfin, rien enfin. [' ]| [' ]| Mais quoi que il choisi^t en se levant, car minuit le voyait toujours en chemise de nuit, [' ]| quoi que il choisi^t alors, [' ]| pour sx te^te, pour sx corps, pour sx pieds, il ne y touchait plus, mais le gardait [' ]| toutx lx journe=e, dans sx [' ]| chambre, par sx maison, parmi sx jardin, jusqu'au moment ou` il mettait sx chemise [' ]| [' ]| de nuit, unx fois de plus. Oui, pas question de toucher au moindre bouton, pour le [' ]| boutonner, ou le [' ]| de=boutonner, sauf ne=cessite= naturelle, et la` il ne boutonnait jamais, depuis lx [' ]| moment ou` il mettait sx [' ]| ve^tements, en les ajustant a` sx convenance, jusqu'au moment ou` il les enlevait, [' ]| encore unx fois. Si bien que il [' ]| ne e=tait pas rare de le voir, dans sx chambre, par sx maison, parmi sx jardin, en tenue [' ]| bizarre et hors de [' ]| saison, comme si il ne avait pas conscience du temps que il faisait, ou de lx e=poque de [' ]| lx anne=e. Et le voir [' ]| quelquefois ainsi, nu-pieds et accoutre= pour lx canotage, dans lx neige, dans lx [' ]| gadoue, dans lx bise glaciale [' ]| de lx hiver, ou, lx e=te= revenu, au coin du feu, charge de fourrures, ce e=tait se [' ]| demander, Cherche <-t-> il a` savoir de [' ]| nouveau ce que ce est, lx froid, lx chaud? Mais ce e=tait la` unx impertinence [' ]| anthropomorphique de courte [' ]| dure=e. [' ]| [' ]| Car sauf, primo, de e^tre sans besoin et, secundo, de unx te=moin de sx absence de besoin, [' ]| Monsieur Knott [' ]| ne avait besoin de rien, pour autant que Watt pu^t en juger. [' ]| [' ]| si il mangeait, et il mangeait copieusement; si il buvait, et il buvait abondamment; si il [' ]| dormait, et il dormait [' ]| profonde=ment; si il faisait autre chose, et il faisait autre chose re=gulie`rement, ce [' ]| ne e=tait pas par besoin de [' ]| nourriture, ou de boisson, ou de sommeil, ou de autre chose, non, mais par besoin de e^tre [' ]| sans besoin, a` toutx [' ]| jamais sans besoin, de nourriture, de boisson, de sommeil et de autre chose. [' ]| [' ]| Ce fut la`, de lx part de Watt, sur lx compte de Monsieur Knott, lx premie`re conjecture [' ]| non de=pourvue [' ]| de inte=re^t. [' ]| [' ]| Et Monsieur Knott ne ayant besoin de rien sinon, primo, de e^tre sans besoin et, secundo, [' ]| de unx te=moin de sx [' ]| absence de besoin, sur lui-me^me ne savait rien. de ou` sx besoin de unx te=moin, non pas [' ]| aux fins de savoir, [' ]| non, mais aux fins de ne pas cesser. [' ]| [' ]| Ce fut la`, sur lx compte de Monsieur Knott, de lx part de Watt, lx seconde et dernie`re [' ]| hypothe`se pas [' ]| entie`rement gratuite. [' ]| [' ]| He=sitantes, de=faillantes de incertitude, elles franchirent a` peine sx le`vres. [' ]| [' ]| sx tx habituel e=tait celui de lx assurance. [' ]| [' ]| Mais quelle sorte de te=moin e=tait Watt, dont lx vue de=clinait, lx oui+e baissait, et [' ]| me^me lx sens autrement [' ]| intimes laissaient se=rieusement a` de=sirer? [' ]| [' ]| unx te=moin toutx besoin, toutx insuffisance. [' ]| [' ]| Pour mieux te=moigner et plus mal. [' ]| [' ]| Pour en tant que besoin te=moigner de sx absence. [' ]| [' ]| Pour en tant que insuffisance en te=moigner mal. [' ]| [' ]| Pour que sans jamais cesser Monsieur Knott aille sans cesse cessant. [' ]| [' ]| Tel semblait e^tre lx syste`me. [' ]| [' ]| Quand Monsieur Knott circulait par sx maison il le faisait comme quelqu'un e=tranger aux [' ]| lieux, ta^tonnant a` [' ]| des portes imme=morialement condamne=es, regardant e=tonne= par lx fene^tres, [' ]| tre=buchant dans lx noir de [' ]| toujours, errant partout a` lx recherche des toilettes, se figeant perplexe au pied de [' ]| lx escalier, se figeant [' ]| perplexe en haut de lx escalier. [' ]| [' ]| Quand Monsieur Knott circulait parmi sx jardin il le faisait comme quelqu'un ignorant [' ]| de sx beaute=s, [' ]| tombant en arre^t devant lx arbres, devant lx fleurs, devant lx buissons, devant lx [' ]| le=gumes, comme si leur [' ]| cre=ation, ou lx sienne, avait eu lieu dans lx nuit. [' ]| [' ]| Mais ce e=tait dans sx chambre, me^me si il lui arrivait de vouloir en sortir par lx porte [' ]| du placard, que Monsieur [' ]| Knott semblait lx moins perdu, et se montrait sous sx meilleur jour. [' ]| [' ]| Ici il se tenait immobile. Debout. Assis. A` genoux. Couche=. Ici il allait et venait. [' ]| De lx porte a` lx fene^tre, de [' ]| lx fene^tre a` lx porte; de lx fene^tre a` lx [' ]| porte, de lx porte a` lx fene^tre; du feu [' ]| au lit, du lit au feu; du lit au feu, [' ]| du feu au lit; de lx porte au feu, du feu a` lx porte; du feu a` lx porte, de lx porte [' ]| au feu; de lx fene^tre au lit, du [' ]| lit a lx fene^tre; du lit a` lx fene^tre, de lx fene^tre au lit; du [' ]| [' ]| feu a` lx fene^tre, de lx fene^tre au feu; de lx fene^tre au feu, du feu a` lx fene^tre; [' ]| du lit a` lx porte, de lx porte au [' ]| lit; de lx porte au lit, du lit a` lx porte; de lx porte a` lx fene^tre, de lx fene^tre [' ]| au feu; du feu a` lx fene^tre, de lx [' ]| fene^tre a` lx porte; de lx fene^tre a` lx porte, de lx porte au lit; du lit a` lx [' ]| porte, de lx porte a` lx fene^tre; du feu [' ]| au lit, du lit a` lx fene^tre; de lx fene^tre au lit, du lit au feu; du lit au feu, du [' ]| feu a` lx porte; de lx porte au feu, [' ]| du feu au lit; de lx porte a` lx fene^tre, de lx fene^tre au lit; du lit a` lx fene^tre, [' ]| de lx fene^tre a` lx porte; de lx [' ]| fene^tre a` lx porte, de lx porte au feu; du feu a` lx porte, de lx porte a` lx [' ]| fene^tre; du feu au lit, du lit a` lx porte; [' ]| de lx porte au lit, du lit au feu; du lit au feu, du feu a` lx fene^tre; de lx [' ]| fene^tre au feu, du feu au lit; de lx [' ]| porte au feu, du feu a` lx fene^tre; de lx fene^tre au feu, du feu a` lx porte; de lx [' ]| fene^tre au lit, du lit a` lx porte; [' ]| de lx porte au lit, du lit a` lx fene^tre; du feu a` lx fene^tre, de lx fene^tre au lit; [' ]| du lit a` lx fene^tre, de lx fene^tre au [' ]| feu; du lit a` lx porte, de lx porte au feu; du feu a` lx porte, de lx porte au lit. [' ]| [' ]| Cette chambre e=tait meuble=e solidement et avec sobrie=te=. [' ]| [' ]| Ce mobilier solide et sobre e=tait soumis par Monsieur Knott a` de fre=quents [' ]| changements de position, tant [' ]| absolus que relatifs. Ainsi il ne e=tait pas rare de voir lx dimanche lx commode debout [' ]| pre`s du feu, et lx [' ]| coiffeuse pieds en lx air pre`s du lit, et lx table de nuit sur lx ventre pre`s de lx [' ]| porte, et lx table de toilette sur lx [' ]| dos pre`s de lx fene^tre; et lx lundi lx commode sur lx dos pre`s du lit, et lx [' ]| coiffeuse sur lx ventre pre`s de lx [' ]| porte, et lx table de nuit sur lx dos pre`s de lx fene^tre, et lx table de toilette [' ]| debout pre`s du feu; et lx mardi lx [' ]| commode sur lx ventre pre`s de lx porte, et lx coiffeuse sur lx dos pre`s de lx [' ]| fene^tre, et lx table de nuit debout [' ]| pre`s du feu, et lx table de toilette pieds en lx air pre`s du lit; et lx mercredi lx [' ]| commode sur lx dos pre`s de lx [' ]| fene^tre, et lx coiffeuse debout pre`s du feu, et lx table de nuit pieds en lx air pre`s [' ]| du lit, et [' ]| [' ]| lx table de toilette sur lx ventre pre`s de lx porte; et lx jeudi lx commode sur lx [' ]| flanc pre`s du feu, et lx [' ]| coiffeuse debout pre`s du lit, et lx table de nuit pieds en lx air pre`s de lx porte, et [' ]| lx table de toilette sur lx [' ]| ventre pre`s de lx fene^tre; et lx vendredi lx commode debout pre`s du lit, et lx [' ]| coiffeuse pieds en lx air pre`s de [' ]| lx porte, et lx table de nuit sur lx ventre pre`s de lx fene^tre, et lx table de [' ]| toilette sur lx flanc pre`s du feu; et lx [' ]| samedi lx commode pieds en lx air pre`s de lx porte, et lx coiffeuse sur lx ventre pre`s [' ]| de lx fene^tre, et lx table [' ]| de nuit sur lx flanc pre`s du feu, et lx table de toilette debout pre`s du lit; et lx [' ]| dimanche suivant lx commode [' ]| sur lx ventre pre`s de lx fene^tre, et lx coiffeuse sur lx flanc pre`s du feu, et lx [' ]| table de nuit debout pre`s du lit, et [' ]| lx table de toilette pieds en lx air pre`s de lx porte; et lx lundi suivant lx commode [' ]| sur lx dos pre`s du feu, et lx [' ]| coiffeuse sur lx flanc pre`s du lit, et lx table de nuit debout pre`s de lx porte, et lx [' ]| table de toilette pieds [' ]| en lx air pre`s de lx fene^tre; et lx mardi suivant lx commode sur lx flanc pre`s du lit, [' ]| et lx coiffeuse debout pre`s [' ]| de lx porte, et lx table de nuit pieds en lx air pre`s de lx fene^tre, et lx table de [' ]| toilette sur lx dos pre`s du feu; et [' ]| lx mercredi suivant lx commode debout pre`s de lx porte, et lx coiffeuse pieds en lx air [' ]| pre`s de lx fene^tre, et lx [' ]| table de nuit sur lx dos pre`s du feu, et lx table de toilette sur lx flanc pre`s du [' ]| lit; et lx jeudi suivant lx [' ]| commode pieds en l' ait pre`s de lx fene^tre, et lx coiffeuse sur lx dos pre`s du feu, et [' ]| lx table de nuit sur lx flanc [' ]| pre`s du lit, et lx table de toilette debout pre`s de lx porte; et lx vendredi suivant [' ]| lx commode sur lx ventre pre`s [' ]| du feu, et lx coiffeuse sur lx dos pre`s du lit, et lx table de nuit sur lx flanc pre`s [' ]| de lx porte, et lx table de [' ]| toilette debout pre`s de lx fene^tre; et lx samedi suivant lx commode sur lx dos pre`s [' ]| du lit, et lx coiffeuse sur lx [' ]| flanc pre`s de lx porte, et lx table de nuit debout pre`s de lx fene^tre, et lx table de [' ]| toilette sur lx ventre pre`s du [' ]| feu; et lx dimanche suivant lx commode [' ]| [' ]| sur lx flanc pre`s de lx porte, et lx coiffeuse debout pre`s de lx fene^tre, et lx table [' ]| de nuit sur lx ventre pre`s du [' ]| feu, et lx table de toilette sur lx dos pre`s du lit; et lx lundi suivant lx commode [' ]| debout pre`s de lx fene^tre, et lx [' ]| coiffeuse sur lx ventre pre`s du feu, et lx table de nuit sur lx dos pre`s du lit, et lx [' ]| table de toilette sur lx flanc [' ]| pre`s de lx porte; et lx mardi suivant lx commode pieds en lx air pre`s du feu, et lx [' ]| coiffeuse sur lx ventre pre`s [' ]| du lit, et lx table de nuit sur lx dos pre`s de lx porte, et lx table de toilette sur lx [' ]| flanc pre`s de lx fene^tre; et lx [' ]| mercredi suivant lx commode sur lx ventre pre`s du lit, et lx coiffeuse sur lx dos pre`s [' ]| de lx porte, et lx table [' ]| de nuit sur lx flanc pre`s de lx fene^tre, et lx table de toilette pieds en lx air pre`s [' ]| du feu; et lx jeudi suivant lx [' ]| commode sur lx dos pre`s de lx porte, et lx coiffeuse sur lx flanc pre`s de lx fene^tre, [' ]| et lx table de nuit pieds en [' ]| lx air pre`s du feu, et lx table de toilette sur lx ventre pre`s du lit; et lx vendredi [' ]| suivant lx commode sur lx flanc [' ]| pre`s de lx fene^tre, et lx coiffeuse pieds en lx air pre`s du feu, et lx table de nuit [' ]| sur lx ventre pre`s du lit, et lx [' ]| table de toilette sur lx dos pre`s de lx porte, par exemple, pas du toutx rare, pour [' ]| conside=rer seulement, sur unx [' ]| pe=riode de vingt jours seulement, lx commode, lx coiffeuse, lx table de nuit et lx [' ]| table de toilette, et leurs [' ]| pieds, leurs ventres, leurs dos et leurs flancs non pre=cise=s, et lx feu, lx lit, lx [' ]| porte et lx fene^tre, pas du toutx [' ]| rare. [' ]| [' ]| Car lx sie`ges aussi, pour ne parler que des sie`ges aussi, voyageaient sans cesse. [' ]| [' ]| Car lx encoignures aussi, pour ne parler que des encoignures aussi, e=taient rarement [' ]| de=gage=es. [' ]| [' ]| seulx lx lit donnait lx illusion de [' ]| lx fixite=, lx lit si sobre, lx lit si solide, que il [' ]| en e=tait rond, et visse= au sol. [' ]| [' ]| lx te^te de Monsieur Knott, lx pieds de Monsieur Knott, a` raison de unx de=placement de [' ]| pre`s de unx degre= par [' ]| nuit, bouclaient en douze mois lx tour de cette couche [' ]| [' ]| solitaire. sx coccyx aussi, et appareil adjacent, accomplissaient leur petite [' ]| re=volution annuelle, comme en [' ]| faisaient foi lx draps (change=s re=gulie`rement a` lx Saint-Lazare) et me^me lx [' ]| matelas. [' ]| [' ]| Des e=tranges agissements dans lx e=tages, qui avaient tant pre=occupe= Watt pendant [' ]| sx se=jour au rez-de-chausse=e, nulle explication ne se pre=sentait. [' ]| Mais ils ne le pre=occupaient plus. [' ]| [' ]| De temps en temps Monsieur Knott disparaissait de sx chambre, laissant Watt toutx seulx. [' ]| unx moment il e=tait [' ]| la`, lx moment d'apre`s envole=. Mais Watt en ces occasions, a` lx encontre de Erskine ne [' ]| se sentait pas tenu de [' ]| partir a` sx recherche, dans lx e=tages et au rez-de-chausse=e, massacrant de sx pas [' ]| lx silence de lx maison et [' ]| importunant sx colle`gue dans lx cuisine, non, mais il demeurait tranquillement a` sx [' ]| place, ni toutx a` fait [' ]| endormi, ni toutx a` fait e=veille=, en attendant que Monsieur Knott revi^nt. [' ]| [' ]| Watt ne souffrait ni de lx pre=sence de Monsieur Knott, ni de sx absence. Quand il [' ]| e=tait avec lui il e=tait [' ]| content de e^tre avec lui, quand il e=tait loin de lui il e=tait content de e^tre loin de [' ]| lui. Jamais avec soulagement, [' ]| jamais a` regret, il ne le quittait lx soir, ni lx matin ne le retrouvait. [' ]| [' ]| Cette ataraxie se e=tendait a` lx maison toutx entie`re, au jardin de plaisance, au [' ]| potager et bien su^r a` Arthur. [' ]| [' ]| De sorte que, venu pour Watt lx moment du de=part, il gagna lx grille lx plus [' ]| sereinement du monde. [' ]| [' ]| Mais il ne e=tait pas plus to^t sur lx voie publique que il fondit en larmes. Il se voyait [' ]| encore, plante la`, te^te [' ]| basse, unx sac a` chaque main, et sx larmes qui degouttaient lentes et avares, pour se [' ]| re=pandre sur lx chausse=e [' ]| qui venait de e^tre refaite. Il ne aurait pas cru possible unx chose pareille, [' ]| si il ne y avait assiste=, De cette effusion, [' ]| lx source partie, il estimait que lx route avait du^ garder des traces pendant deux [' ]| minutes au moins, sinon [' ]| trois. Encore heureux que lx temps fu^t au sec. [' ]| [' ]| lx chambre de Watt ne rece=lait aucun indice, ce e=tait unx re=duit sordide et, quoique [' ]| Watt ne fu^t pas [' ]| exactement sale de sx personne, malodorant. lx unique fene^tre avait unx belle vue sur unx [' ]| champ de courses. [' ]| lx peinture, ou reproduction en couleurs, ne livrait rien de plus. Au contraire, plus lx [' ]| temps passait, moins [' ]| elle avait de sens. [' ]| [' ]| De lx voix de Monsieur Knott il ne y avait rien a` tirer. Entre Monsieur Knott et Watt, [' ]| aucune conversation. Il [' ]| arrivait a` Monsieur Knott, sans raison apparente, de ouvrir lx bouche pour chanter. Il [' ]| usait de toutx lx [' ]| registres ma^les, de lx basse au te=nor, avec unx bonheur e=gal. Il ne chantait pas bien, [' ]| a` lx avis de Watt, mais [' ]| Watt avait entendu de pires chanteurs. lx musique de ces chants e=tait de unx monotonie [' ]| extre^me. Car a` part [' ]| de temps en temps unx e=chappe=e discordante, aussi bien vers lx haut que vers lx bas, [' ]| de lx valeur de unx [' ]| dixie`me, et me^me de unx onzie`me, lx voix ne quittait plus lx note sur laquelle, [' ]| l' ayant choisie pour [' ]| commencer, elle semblait contrainte de continuer, et finalement de conclure. Quant aux [' ]| paroles de ces [' ]| chants de deux choses lx une ou bien elles ne signifiaient rien, ou bien elles [' ]| de=rivalent de unx idiome auquel [' ]| Watt, linguiste plus que passable, ne avait pas acce`s. L' a ouvert pre=dominait, avec lx [' ]| explosives k et g. A` [' ]| noter aussi que Monsieur Knott parlait souvent toutx seulx, avec des accents et des gestes [' ]| aussi varie=s que [' ]| ve=he=ments, mais lx toutx si bas que Watt ne percevait, de sx oreilles de=ficientes, [' ]| que unx babil confus et [' ]| sauvage, de=pourvu de sens. ce e=tait la` unx bruit dont Watt finit par e^tre tre`s [' ]| friand, Non que il fu^t triste quand il [' ]| se arre^tait, ni heureux quand il reprenait, non, mais tant que il durait il se sentait [' ]| re=joui, comme par lx pluie sur [' ]| lx bambous, ou me^me sur lx joncs, comme par lx terre contre lx vives eaux, voue=es [' ]| a` cesser, voue=es a` [' ]| revenir. Monsieur Knott e=tait sujet aussi a` de solitaires e=jaculations dactyliques [' ]| de unx rare vigueur, assorties [' ]| de spasmes des membres. Revenaient lx plus souvent: Exelmans! Cavendish! Habbakuk ! [' ]| Ecchymose! [' ]| [' ]| Sur lx question si importante de lx aspect physique de Monsieur Knott Watt ne avait [' ]| malheureusement rien a` [' ]| dire, ou si peu. Car unx jour il pouvait e^tre grand, gros, pa^le et brun, et lx [' ]| lendemain sec, petit, rougeaud et [' ]| blond, et lx lendemain ra^ble=, moyen, jaune et roux, et lx lendemain petit, gros, pa^le [' ]| et blond, et lx lendemain [' ]| moyen, rougeaud, sec et roux, et lx lendemain grand, jaune, brun et ra^ble=, et lx [' ]| lendemain gros, moyen, roux [' ]| et pa^le, et lx lendemain grand, sec, brun et rougeaud, et lx lendemain petit, blond, [' ]| ra^ble= et jaune, et lx [' ]| lendemain grand, roux, pa^le et gros, et lx lendemain sec, rougeaud, petit et brun, et [' ]| lx lendemain blond, [' ]| ra^ble=, moyen et jaune, et lx lendemain brun, petit, gros et pa^le, et lx lendemain [' ]| blond, moyen, rougeaud et [' ]| sec, et lx lendemain ra^ble=, roux, grand et jaune, et lx lendemain pa^le, gros, moyen [' ]| et blond, et lx lendemain [' ]| rougeaud, grand, sec et roux, et lx lendemain jaune, petit, brun et ra^ble=, et lx [' ]| lendemain gros, rougeaud, roux [' ]| et grand, et lx lendemain brun, sec, jaune et petit, et lx lendemain blond, pa^le, [' ]| ra^ble= et moyen, et lx [' ]| lendemain brun, rougeaud, petit et gros, et lx lendemain sec, blond, jaune et moyen, et [' ]| lx lendemain pa^le, [' ]| ra^ble=, roux et grand, et lx lendemain rougeaud, blond, gros et moyen, et lx lendemain [' ]| jaune, roux, grand et [' ]| sec, et lx lendemain ra^ble=, petit, pa^le et brun, et lx lendemain grand, gros, jaune [' ]| et blond, et lx lendemain [' ]| petit, pa^le, sec et roux, et lx lendemain moyen, rougeaud, brun et ra^ble=, et lx [' ]| lendemain gros, petit, roux et [' ]| jaune, et lx lendemain moyen, sec, brun et pa^le, et lx lendemain grand, blond, ra^ble= [' ]| et rougeaud, et lx [' ]| lendemain moyen, brun, jaune et gros, et lx lendemain sec, pa^le, grand et blond, et lx [' ]| lendemain roux, ra^ble=, [' ]| petit et rougeaud, et lx lendemain brun, grand, gros et jaune, et lx lendemain blond, [' ]| petit, pa^le et sec, et lx [' ]| lendemain ra^ble=, roux, moyen et rougeaud, et lx lendemain jaune, gros, petit et blond, [' ]| et lx lendemain pa^le, [' ]| moyen, sec et roux, et lx lendemain rougeaud, grand, brun et ra^ble=, et lx lendemain [' ]| gros, jaune, [' ]| [' ]| roux et moyen, et lx lendemain brun, sec, pa^le et grand, et lx lendemain blond, [' ]| rougeaud, ra^ble= et petit, et, lx [' ]| lendemain roux, jaune, grand et gros, et lx lendemain sec, brun, pa^le et petit, et lx [' ]| lendemain rougeaud ra^ble=, [' ]| blond et moyen, et lx lendemain jaune, brun, gros et petit, et lx lendemain pa^le, [' ]| blond, moyen et sec, et lx [' ]| lendemain ra^ble=, grand, rougeaud et roux, et lx lendemain moyen, gros, jaune et blond, [' ]| et lx lendemain [' ]| grand, pa^le, sec et roux, et lx lendemain petit, rougeaud, brun et ra^ble=, et lx [' ]| lendemain gros, grand, blond et [' ]| pa^le, et lx lendemain petit, sec, roux et rougeaud, et lx lendemain moyen, brun, [' ]| ra^ble= et jaune, et lx [' ]| lendemain petit, roux, pa^le et gros, et lx lendemain sec, rougeaud, moyen et brun, et [' ]| lx lendemain blond, [' ]| ra^ble=, grand et jaune, et lx lendemain brun, moyen, gros et pa^le, et lx lendemain [' ]| blond, grand, rougeaud et [' ]| sec, et lx lendemain ra^ble=, roux, petit et jaune, et lx lendemain rougeaud, gros, [' ]| grand et blond, et lx [' ]| lendemain jaune, petit, sec et roux, et lx lendemain pa^le, moyen, brun et ra^ble=, et [' ]| lx lendemain gros, [' ]| rougeaud, roux et petit, et lx lendemain brun, sec, jaune et moyen, et lx lendemain [' ]| blond, pa^le, ra^ble= et [' ]| grand, et lx lendemain brun, rougeaud, moyen et gros, et lx lendemain sec, blond, jaune [' ]| et grand, et lx [' ]| lendemain pa^le, ra^ble=, roux et petit, et lx lendemain rougeaud, brun, gros et grand, [' ]| et lx lendemain jaune, [' ]| blond, petit et sec, et lx lendemain ra^ble=, moyen, pa^le et roux, et lx lendemain [' ]| petit, gros, rougeaud et blond, [' ]| et lx lendemain moyen, jaune, sec et roux, et lx lendemain grand, pa^le, brun et [' ]| ra^ble=, et lx lendemain gros, [' ]| moyen, roux et rougeaud, et lx lendemain grand, sec, brun et jaune, et lx lendemain [' ]| petit, blond, ra^ble= et [' ]| pa^le, du moins Watt en avait lx impression, pour ne parler que de lx taille, de lx [' ]| corpulence, du teint et des [' ]| cheveux. [' ]| [' ]| Car changeaient en outre toutx lx jours, [' ]| quant au port, a` lx expression, a` lx forme, a` [' ]| lx taille, lx pieds, lx [' ]| jambes, lx mains, lx bras, lx bouche, lx nez, lx yeux, lx oreilles, [' ]| [' ]| pour ne parler que des pieds, des jambes, des mains, des bras, de lx bouche, du nez, des [' ]| yeux, des oreilles, et [' ]| du port, de lx expression, de lx forme, de lx taille. [' ]| [' ]| Car lx maintien, lx voix, lx odeur, [' ]| lx coiffure e=taient rarement lx me^mes de unx jour a` [' ]| lx autre, pour ne parler que [' ]| du maintien, de lx voix, de lx odeur, de lx coiffure. [' ]| [' ]| Car lx fac^on de graillonner, lx fac^on de cracher, e=tait sujette a` des fluctuations [' ]| journalie`res, pour ne [' ]| conside`rer que lx fac^on de graillonner, lx fac^on de cracher. [' ]| [' ]| Car lx rot ne etait jamais pareil deux jours de suite, pour se borner au rot. [' ]| [' ]| Watt ne avait aucune part a` ces transformations et ignorait a` quel moment du jour ou de [' ]| lx nuit elles [' ]| pouvaient bien se effectuer. Il soupc^onnait toutefois que elles se effectuaient entre [' ]| minuit, heure a` laquelle Watt [' ]| terminait sx journe=e en aidant Monsieur Knott a` se glisser, d'abord dans sx chemise de [' ]| nuit <1>, ensuite dans [' ]| sx lit, et lx huit heures du matin, heure a` laquelle Watt commenc^ait sx journe=e en [' ]| aidant Monsieur Knott a` [' ]| se extraire, d'abord de sx lit, ensuite de sx chemise de nuit. Car si Monsieur Knott [' ]| avait modifie= sx dehors [' ]| pendant lx heures de service de Watt, alors il aurait difficilement pu le faire sans [' ]| attirer lx attention de Watt, [' ]| sinon a` lx instant me^me, du moins dans lx heures qui suivaient. Ainsi Watt [' ]| soupc^onnait que ce e=tait [' ]| [' ]| <1. Pour lx gouverne du lecteur attentif, en peine de comprendre comment cette routine> [' ]| lx chemise de nuit, sans cesse> [' ]| lx ve=ritable aspect de> [' ]| ne est peut-e^tre pas superflu de> [' ]| lx attitude de Monsieru Knott envers lx chemise de nuit ne e=tait pas> [' ]| [' ]| lx plupart des hommes, et de bon nombre de femmes, qui lx nuit venue,> [' ]| [' ]| lx matin revient, encore unx fois,> [' ]| [' ]| de avoir retire= leurs ve^tements de nuit de=frai^chis, non, mais il se> [' ]| sx ve^tements de nuit par-dessus ses> [' ]| [' ]| [' ]| au plus profond de lx nuit, ou lx risque de e^tre de=range= e=tait minime, que Monsieur [' ]| Knott organisait sx [' ]| exte=rieur pour lx journe=e a` venir. Et ce qui contribuait a` renforcer ce soupc^on [' ]| dans lx coeur de Watt e=tait [' ]| ceci, que lorsque, passe= minuit, ne pouvant ou ne voulant pas dormir, il se levait et [' ]| allait a` lx fene^tre, pour [' ]| regarder lx e=toiles que il avait si bien connues, et jusqu'a` leurs noms, a` lx e=poque [' ]| ou il se mourait a` Londres, et [' ]| pour respirer lx air de lx nuit, et pour e=couter lx rumeurs de lx nuit dont il e=tait [' ]| toujours tre`s amateur, il [' ]| voyait quelquefois qui pa^lissait lx obscurite=, grisaillait lx feuilles et, quand il [' ]| pleuvait, argentait lx pluie, [' ]| entre lui et lx sol unx faisceau de lumie`re blanche. [' ]| [' ]| Aucun des gestes de Monsieur Knott ne pouvait passer pour caracte=ristique sinon [' ]| peut-e^tre celui qui [' ]| consistait en lx obturation simultane=e des cavite=s de lx face, lx pouces dans lx [' ]| bouche, lx index dans lx [' ]| oreilles, lx auriculaires dans lx narines, lx annulaires dans lx yeux et lx [' ]| majeurs, aptes en temps de crise [' ]| a` activer lx ce=re=bration, pose=s contre lx tempes. Mais ce e=tait <-> la` moins unx geste [' ]| que unx attitude, soutenue par [' ]| Monsieur Knott pendant de longs moments, sans ge^ne apparente. [' ]| [' ]| Watt avait remarque= de autres traits chez Monsieur Knott, de autres petits tours, petits [' ]| tours pour tuer lx petits [' ]| jours et aurait pu les rapporter si il avait voulu, si il ne avait pas e=te= las, si las, [' ]| apre`s toutx ce que il avait rapporte= [' ]| de=ja`, las de ajouter, las de retrancher, aux me^mes vieilleries lx me^mes vieilleries, [' ]| [' ]| Mais il ne pouvait supporter que nous nous se=parions, pour ne plus jamais nous voir [' ]| (ici bas), et moi dans [' ]| lx ignorance de comment Monsieur Knott se y prenait pour chausser sx brodequins, ou sx [' ]| souliers, ou sx [' ]| chaussons, ou sx brodequin et sx soulier, ou sx brodequin et sx chausson, ou sx [' ]| soulier et sx [' ]| chausson, quand cela lui arrivait, car il lui arrivait aussi de ne chausser que unx [' ]| brodequin, que unx soulier, que unx [' ]| chausson, sans plus. De=tachant donc sx [' ]| [' ]| mains de mx e=paules, et les attachant a` mx poignets, il raconta comment Monsieur [' ]| Knott, quand il sentait [' ]| lx moment venu, prenait soudain unx ait ruse= et commenc^ait en douceur a` se couler vers [' ]| lx brodequins, vers [' ]| lx souliers, vers lx chaussons, vers lx brodequin et lx soulier, vers lx brodequin et [' ]| lx chausson, vers lx [' ]| soulier et lx chausson, toutx doucement en tapinois mine de rien de plus en plus pre`s du [' ]| ra^telier ou` ils e=taient [' ]| range=s, jusqu'a` en e^tre assez pre`s pour pouvoir bing, de unx bond, se en saisir. Et [' ]| alors pendant que il en mettait [' ]| unx, lx brodequin noir, lx soulier marron, lx chausson noir, lx brodequin marron, lx [' ]| soulier noir, lx chausson [' ]| marron, a` unx pied, il tenait lx autre serre= dans lx main, de peur que il ne se sauve, ou [' ]| le mettait dans sx poche, [' ]| ou mettait lx pied dessus, ou l' enfermait dans unx tiroir, ou le serrait dans sx dents, [' ]| jusqu'au moment de le [' ]| mettre a` lx autre pied. [' ]| [' ]| Pour continuer donc, quand il me eut dit toutx cela, alors il de=gagea mx mains de sx [' ]| e=paules et repassa a` [' ]| reculons par lx bre`che de sx parc a` lui, me laissant seulx, ne ayant pour le suivre que [' ]| mx tristes yeux, cette [' ]| dernie`re fois apre`s tant et tant de fois, pour le suivre qui allait tre=buchant, par [' ]| lx herbe folle ou` lx grandes [' ]| ombres se tordaient, a` reculons vers sx pavillon. Et souvent il se heurtait aux troncs [' ]| des arbres, et dans [' ]| lx encheve^trement du sous-bois se prenait lx pied, et se e=talait par terre, sur lx dos, [' ]| sur lx ventre, sur lx flanc, ou [' ]| dans unx grand fouillis de ronces, ou de e=pines, ou de chardons, ou de orties. Mais [' ]| toujours il se relevait et [' ]| repartait sans murmure, vers sx pavillon, si bien que je finis par ne plus le voir, [' ]| mais seulx lx trembles. Et [' ]| montant des pavillons invisibles, du sien, du mien, ou` de=ja` on appre^tait lx diner, [' ]| lx fume=es se en allaient au [' ]| gre= du vent, tanto^t loin lx une de lx autre, mais tanto^t ensemble, pour se e=vanouir [' ]| confondues. @@@@@| [' ]| De me^me que Watt raconta lx de=but de sx histoire, non pas primo, mais secundo, de [' ]| me^me tertio, et non [' ]| pas quarto, il en raconta maintenant lx fin. Deux, un, quatre, trois, voila` lx ordre [' ]| dans lequel Watt raconta sx [' ]| histoire. lx quatrains he=roi+ques ne sont pas autrement e=labore=s. [' ]| [' ]| De me^me que Watt arriva, de me^me maintenant il se en alla, lx nuit, qui couvre toutx de [' ]| sx manteau, surtout [' ]| par temps couvert. [' ]| [' ]| Il lui semblait que ce e=tait lx e=te=, car lx air ne e=tait pas exactement froid. De me^me [' ]| que a sx arrive=e, de me^me [' ]| maintenant a` sx de=part, c^a semblait e^tre unx douce nuit de e=te=. Et elle venait a` [' ]| lx fin de unx journe=e pareille [' ]| aux autres journe=es. Pareille pour Watt. Car de Monsieur Knott il ne pouvait re=pondre. [' ]| [' ]| Dans lx chambre, passablement e=claire=e par lx lune, et par de nombreuses e=toiles, [' ]| Monsieur Knott se tenait a` [' ]| peu pre`s comme de habitude apparemment, couche=, a` genoux, assis et debout, circulait, [' ]| poussait sx cris, [' ]| marmonnait et se taisait. Et a` co^te= de lx fene^tre ouverte Watt assis, comme ce e=tait [' ]| sx habitude quand lx [' ]| temps e=tait propice, entendait confuse=ment lx premie`res rumeurs de lx nuit, voyait [' ]| confuse=ment lx [' ]| premiers feux de lx nuit, tant humains que ce=lestes. [' ]| [' ]| A` dix heures ce furent lx pas, de plus en plus forts, [' ]| [' ]| de plus en plus faibles, dans lx escalier, sur lx palier, dans lx escalier de nouveau, [' ]| et par lx porte ouverte lx lumie`re, de lx obscurite= lentement e=mergeant, dans [' ]| lx obscurite= lentement se perdant,1es pas de Arthur, lx lumie`re du pauvre Arthur, [' ]| qui montait petit a` petit vers sx repos, a` sx heure habituelle. [' ]| [' ]| A` onze heures lx chambre se obscurcit, lx lune montante se e=tant cache=e derrie`re unx [' ]| arbre. Mais lx arbre e=tait [' ]| petit, et lx ascension de lx lune rapide, de sorte que cette e=clipse dura peu, et cette [' ]| ente=ne=bration. [' ]| [' ]| De me^me que a lx faveur des pas, de lx lumie`re, croissant, de=croissant, Watt sut que il [' ]| e=tait dix heures, de [' ]| me^me il sut, quand lx chambre se obscurcit, que il e=tait onze heures, environ. [' ]| [' ]| Mais quand il jugea que il e=tait minuit, environ, et unx fois Monsieur Knott introduit, [' ]| d'abord dans sx chemise [' ]| de nuit, ensuite dans sx lit, alors Watt descendit a` lx cuisine, comme chaque nuit il [' ]| le faisait, boire sx [' ]| dernier verre de lait, fumer sx dernier quart de cigare. [' ]| [' ]| Mais dans lx cuisine unx e=tranger e=tait assis, a` lx lueur du fourneau mourant, sur unx [' ]| chaise. [' ]| [' ]| Watt demanda a` cet homme qui il e=tait et comment il avait fait pour entrer dans lx [' ]| maison. Il sentait que [' ]| ce e=tait la` sx devoir. [' ]| [' ]| Je me appelle Micks, dit lx e=tranger. A` unx moment donne= je e=tais dehors lx moment [' ]| d'apre`s dedans. [' ]| [' ]| Ainsi lx moment e=tait venu. Watt souleva de dessus lx verre lx disque de lie`ge et but. [' ]| lx lait tournait. Il [' ]| alluma sx quart de cigare et en tira unx bouffe=e. ce e=tait unx cigare infe=rieur. [' ]| [' ]| Je viens de ~~, dit Monsieur Micks, et il ce=le=bra lx endroit de ou` il venait. Je suis [' ]| ne a` ~~, dit <-> il, et lx site et lx [' ]| circonstances de sx e=jection furent divulgue=s. mx chers parents, dit <-> il, et [' ]| Monsieur et Madame Micks, [' ]| couple he=roi+que sans pre=ce=dent dans lx annales de lx fornication claustrale, [' ]| [' ]| envahirent lx cuisine. Il dit encore, A` lx a^ge de quinze ans, mx e=pouse bien-aime=e, [' ]| mx chien bien-aime=, [' ]| Jusqu'a` ce que enfin. Heureusement que Monsieur Micks ne avait pas de enfants. [' ]| [' ]| Watt e=couta unx moment, car lx voix ne manquait pas de suavite=. lx fricatives en [' ]| particulier e=taient [' ]| plaisantes. Mais comme sur lx chemin du proscrit unx musique de nuit, ainsi se e=loigna [' ]| lx voix de Micks, lx [' ]| voix plaisante du pauvre Micks, et se perdit, dans lx tumulte muet de lx lamentation [' ]| inte=rieure. [' ]| [' ]| Ayant bu sx lait et fume= sx cigare, jusqu'a se en bru^ler lx le`vres, Watt quitta lx [' ]| cuisine. Mais peu apre`s il [' ]| re=apparut, devant Micks, unx petit sac dans chaque main, soit deux petits sacs en toutx. [' ]| [' ]| Watt pre=fe=rait, quand il voyageait, deux petits sacs a` unx grand sac. Il pre=fe=rait [' ]| me^me, quand il se de=plac^ait, [' ]| deux petits sacs, unx dans chaque main, a` unx petit sac, tanto^t dans unx main, tanto^t [' ]| dans lx autre. Aucun sac, ni [' ]| grand ni petit, ni dans unx main ni dans lx autre, ce est ce que il aurait pre=fe=re a` [' ]| toutx, cela va de soi, quand il [' ]| prenait lx route. Mais alors que seraient devenus sx effets, sx objets de toilette, [' ]| sx linge de rechange? [' ]| [' ]| lx un de ces sacs e=tait lx gibecie`re de=ja` e=voque=e peut-e^tre. Au me=pris des [' ]| courroies et des boucles dont elle [' ]| e=tait ge=ne=reusement pourvue, Watt la tenait par lx oreille, a` lx manie`re de unx sac de [' ]| sable. [' ]| [' ]| lx autre de ces sacs e=tait unx autre gibecie`re, semblable en toutx points a` lx [' ]| premie`re. Elle aussi Watt la tenait [' ]| par lx oreille, a` lx manie`re de unx gourdin. [' ]| [' ]| Ces deux sacs e=taient aux trois quarts vides. [' ]| [' ]| Watt portait unx grand manteau, encore vert par endroits. Ce manteau, lx dernie`re fois [' ]| que Watt l' avait pese= [' ]| pesait entre quinze et seize livres, poids commerce, Watt en avait lx certitude, pour [' ]| e^tre monte= sur lx [' ]| bascule, d'abord avec lx manteau, puis sans lx manteau, laisse= en tas par terre, a` [' ]| [' ]| sx pieds. Mais il y avait longtemps de cela et lx manteau avait pu prendre du poids, [' ]| comme il avait pu en [' ]| perdre, entre-temps. Ce manteau e=tait si long que lx pantalon de Watt, que il portait [' ]| tre`s flottant afin de [' ]| dissimuler lx forme de sx jambes, en e=tait de=robe= a` lx vue. Ce manteau e=tait de unx [' ]| a^ge tre`s respectable, pour unx [' ]| manteau de sx espe`ce, ayant e=te= achete= de occasion, pour unx somme de=risoire, a` [' ]| unx veuve me=ritante, par lx [' ]| pe`re de Watt a` unx e=poque ou` lx pe`re de Watt e=tait encore jeune et lx automobile [' ]| dans sx enfance encore, [' ]| ce est <-> a` <-> dire quelque soixante-dix ans plus to^t. Ce manteau ne avais jamais, depuis [' ]| lors, a` aucun moment e=te= lave=, [' ]| sinon imparfaitement par lx pluie, et lx neige, et lx gre^le, et bien entendu par [' ]| de occasionnelles et fugitives [' ]| immersions dans lx eaux du canal, ni nettoye= a` sec, ni retourne=, ni brosse=, et [' ]| ce est sans doute a` ces pre=cautions [' ]| que il devait de e^tre reste=, sinon entier, du moins unx. lx e=toffe de ce manteau, quoique [' ]| abondamment e=rafle=e et [' ]| meurtrie, surtout par derrie`re, e=tait si e=paisse, si re=sistante, que elle restait [' ]| exempte de perforation, au sens strict [' ]| du terme, et que sx trame ne e=tait nulle part mise a` nu sinon a` lx endroit du se=ant, [' ]| et des coudes. Ce manteau se [' ]| boutonnait encore, de unx bout a` lx autre du devant, au moyen de treize boutons tre`s [' ]| divers quant a` lx forme et a` lx [' ]| couleur, mais sans exception assez volumineux pour rester, unx fois boutonne=s, [' ]| boutonne=s. toutx en haut dans lx [' ]| fente a` fleur languissaient lx restes de unx chrysanthe`me artificiel lie-de-vin Des [' ]| de=bris de velours se accrochaient [' ]| au col. lx basques ne e=taient pas fendues. [' ]| [' ]| Watt portait, sur lx te^te, unx feutre rigide, de couleur poivre. Cet excellent chapeau [' ]| avait appartenu a` sx grand-pe`re qui l' avait ramasse= sur unx champ de [' ]| courses, la` ou` il gisait a` me^me lx sol, et ramene= a` lx maison. De [' ]| moutarde alors, il e=tait devenu poivre. [' ]| [' ]| Il e=tait a` remarquer que lx couleurs, de unx part de ce manteau, de lx autre de ce [' ]| chapeau, se rapprochaient de [' ]| plus [' ]| [' ]| en plus lx une de lx autre, avec chaque lustre qui passait. Et pourtant quelle [' ]| diffe=rence a` leurs de=buts! lx un vert! lx autre jaune! Ainsi le veut lx temps qui [' ]| e=claircit lx sombre, assombrit lx clair. [' ]| [' ]| Il e=tait a` pre=voir que unx fois leur jonction faite ils ne en resteraient pas la`, non, [' ]| mais que ils continueraient a` [' ]| vieillir, chacun selon sx loi, jusqu'a` ce que lx manteau soit jaune, lx chapeau vert, [' ]| et que ensuite, franchis lx [' ]| derniers paralle`les, lx un pa^lissant, lx autre fonc^ant, ils finissent par cesser, lx [' ]| manteau de e^tre manteau, lx [' ]| chapeau de e^tre chapeau. Car ainsi le pre=fe`re lx temps. [' ]| [' ]| Watt portait, aux pieds, unx brodequin jaune et unx soulier par bonheur jauna^tre aussi. [' ]| Ce brodequin avait e=te= [' ]| achete= par Watt, pour huit pence, a` unx unijambiste qui, ayant perdu lx jambe, et a` [' ]| plus forte raison lx pied, [' ]| dans unx accident stupide, e=tait heureux de pouvoir monnayer, a` sx libe=ration de [' ]| lx ho^pital, lx unique bien [' ]| ne=gociable reste= en sx possession. Il e=tait loin de se douter que il devait ce bonheur [' ]| a` lx invention par Watt, [' ]| quelques jours plus to^t, sur lx gre`ve marine, de unx soulier raide de sel, mais au [' ]| demeurant en e=tat de marche. [' ]| [' ]| Ce brodequin et ce soulier e=taient si proches, quant a` lx couleur, et quant a` [' ]| lx empeigne si cache=s, d'abord par [' ]| lx pantalon, ensuite par lx manteau, que on aurait pu presque y voir, non pas unx [' ]| brodequin de unx part, et de [' ]| lx autre unx soulier, mais unx vraie paire de brodequins, ou de souliers, ne eussent e=te= [' ]| lx bouts de=pareille=s, [' ]| celui du brodequin pointu, celui du soulier rond. [' ]| [' ]| Chausse= de ce brodequin, unx quarante-neuf, et de ce soulier, unx quarante-cinq, Watt qui [' ]| chaussait du [' ]| quarante-sept souffrait sinon mille morts, toutx au moins lx martyre avec sx pieds, dont [' ]| chacun aurait [' ]| volontiers cede sx place a` lx autre, me^me lx espace de unx instant. [' ]| [' ]| En portant au pied trop petit non pas une de sx deux chaussettes, mais lx deux, et au [' ]| pied trop grand non [' ]| pas [' ]| [' ]| lx autre, mais aucune, Watt se e=vertuait en vain a` corriger cette dissyme=trie. Mais lx [' ]| logique e=tait pour lui et il [' ]| restait fide`le, sur lx grandes et moyennes distances, a` cette re=partition de sx [' ]| chaussettes, de pre=fe=rence aux [' ]| trois autres. [' ]| [' ]| Au sujet de lx veste et du gilet de Watt, de sx chemise, de sx flanelle et de sx [' ]| calec^on, il y aurait beaucoup de [' ]| choses a` dire, de unx porte=e et de unx signification certaines. lx calec^on en [' ]| particulier e=tait remarquable, a` plus [' ]| de unx point de vue. Mais ils e=taient dissimule=s, veste et gilet, chemise et [' ]| sous-ve^tements, toutx dissimule=s a` lx vue. [' ]| [' ]| Watt ne portait pas de faux-col, ni cravate aucune. si il avait eu unx faux-col il aurait [' ]| sans doute trouve= unx [' ]| cravate, pour l' accompagner. Et si il avait eu unx cravate il se serait peut-e^tre [' ]| procure= unx faux-col, pour la [' ]| recevoir. Mais ne ayant ni faux-col, ni cravate, il ne avait ni cravate, ni faux-col. [' ]| [' ]| Ainsi ve^tu, et unx sac dans chaque main, Watt se tenait debout dans lx cuisine et [' ]| lx expression de sx visage [' ]| devint peu a` peu de unx telle vacuite= que Micks, portant e=pouvante sx main stupe=faite [' ]| a` sx bouche ahurie, recula [' ]| jusqu'au mur et ne bougea plus, toutx tasse= sur lui-me^me, lx dos colle= au mur, lx [' ]| revers de unx main colle= a` sx [' ]| le`vres, lx revers de lx autre colle= a` [' ]| lx paume de lx une. Ou ce e=tait peut-e^tre autre [' ]| chose qui obligea Micks a` reculer, [' ]| de lx sorte, et a` se tasser contre lx mur, lx mains sur lx visage, de lx sorte, autre [' ]| chose que lx visage de Watt. [' ]| Car on a du mal a` croire que lx visage de Watt, toutx horrible assure=ment que il e=tait [' ]| alors, pu^t e^tre horrible [' ]| assure=ment assez pour obliger unx homme tel que Micks, puissant et lymphatique, a` [' ]| reculer jusqu'au mur en [' ]| portant lx mains au visage, de lx sorte, comme pour parer unx coup, ou e=touffer unx cri, [' ]| et a` ble=mir, car il ble=mit, [' ]| comme de juste. Car lx visage de Watt, toutx horrible assure=ment que il e=tait certes, [' ]| surtout quand il prenait cette [' ]| expression, pouvait difficilement e=tre horrible assure=ment a` ce point-la`. D'autant [' ]| que Micks ne e=tait [' ]| [' ]| pas unx fillette, ni unx innocent petit enfant de choeur, non, mais unx gros pe=pe`re [' ]| placide qui avait roule= sx bosse, [' ]| dans lx merde natale et de outre-mer. Mais alors que est <-> ce qui avait bien pu, si ce [' ]| ne e=tait lx visage de Watt, [' ]| re=vulser Micks a` ce point, et drainer sx joues de leur incarnat coutumier? lx [' ]| manteau? lx chapeau? lx soulier [' ]| et lx brodequin? Oui, lx soulier et lx brodequin peut-e^tre, pris conjointement, si [' ]| jaunes, si furtifs, si rond et si [' ]| pointu, talons joints et bouts e=carte=s dans unx garde-a`-vous obsce`ne, et de unx jaune, [' ]| de unx jaune. Ou enfin quelque [' ]| chose qui ne e=tait pas Watt, ni a` Watt, mais derrie`re Watt, ou a` co^te= de Watt, ou [' ]| devant Watt, ou au-dessous de [' ]| Watt, ou au-dessus de Watt, ou autour de Watt, unx ombre sans rien pour la jeter, unx [' ]| lumie`re sans rien pour la [' ]| verser, ou dans lx air gris lx tourbillon des vaines ente=le=chies. [' ]| [' ]| Mais si lx bouche de Watt e=tait ouverte, et sx ma^choire pendante, et sx yeux vitreux, [' ]| et sx te^te basse, et sx [' ]| genoux fle=chis, et sx dos courbe=, sx esprit e=tait toutx a` sx proble`me, au [' ]| proble`me de savoir ce qui e=tait [' ]| pre=fe=rable, fermer lx porte, de ou` lui venait unx vent coulis, sur lx peau du cou, et [' ]| de=poser sx sacs, et se asseoir, ou [' ]| fermer lx porte, et de=poser sx sacs, sans se [' ]| asseoir, ou fermer lx porte, et se asseoir, [' ]| sans de=poser sx sacs, ou [' ]| de=poser sx sacs, et se asseoir, sans fermer lx porte, ou fermer lx porte, de ou lui [' ]| venait lx bise, sur lx peau du cou, [' ]| sans de=poser sx sacs, ni se asseoir, ou de=poser sx sacs, sans se donner lx peine de [' ]| fermer lx porte, ou de [' ]| se asseoir, ou se asseoir, sans se me^ler de de=poser sx sacs, ou de fermer lx porte, ou [' ]| ne rien changer a` rien, ni a` lx [' ]| traction des sacs dans sx mains, ni a` lx pousse=e du sol sous sx pieds, ni a` lx air [' ]| qui lui venait par bouffe=es, a` [' ]| travers lx porte, sur lx peau du cou. Et lx re=flexions de Watt aboutirent a` ceci, que [' ]| si unx seulx de ces choses en [' ]| valait lx peine, alors toutx en valaient [' ]| lx peine, mais que aucune ne en valait lx peine, [' ]| non, pas unx seulx, mais [' ]| que toutx e=taient a` de=conseiller, sans exception. Car il ne aurait pas lx temps de se [' ]| reposer, de [' ]| [' ]| se re=chauffer. Car se asseoir signifiait avoir encore a` se mettre debout, et lx fardeau [' ]| de=pose= encore unx fardeau [' ]| a` soulever, et lx porte ferme=e encore unx porte a` ouvrir, si peu apre`s lx dernie`re [' ]| fois, si peu avant lx [' ]| prochaine, que il risquait de en e=prouver, en fin de compte, plus de fatigue que de [' ]| re=confort. Et il dit aussi, en [' ]| guise de corollaire, que me^me si il avait toutx lx nuit devant lui, pour se reposer, [' ]| pour se re=chauffer, sur unx [' ]| chaise, dans lx cuisine, ce ne en serait pas moins unx pie`tre repos, et unx de=risoire [' ]| chaleur, a` co^te= du repos et [' ]| de lx chaleur que il se rappelait, a` co^te= du repos et de lx chaleur que il attendait, [' ]| unx pie`tre repos en ve=rite=, et [' ]| unx lamentable chaleur, et source par conse=quent en toutx e=tat de cause, tre`s [' ]| probablement, en fin de compte, [' ]| moins de satisfaction que de de=sagre=ment. Mais sx lassitude e=tait telle, au terme de [' ]| cette longue journe=e, et [' ]| lx heure de sx coucher passe=e depuis si longtemps, et sx besoin de repos si pressant [' ]| en conse=quence, et sx [' ]| besoin de chaleur, que il se pencha unx peu plus, sans doute avec lx intention de de=poser [' ]| sx sacs, par terre, et de [' ]| fermer lx porte, et de se asseoir a` lx table, et de poser sx bras sur lx table, et [' ]| de ensevelir, oui, de ensevelir sx [' ]| te^te dans sx bras, et peut-e^tre me^me qui sait de tomber, au bout de unx moment, dans [' ]| unx sommeil agite=, lace=re= [' ]| de songes, de plongeons depuis des hauteurs terrifiantes dans des eaux he=risse=es [' ]| de e=cueils, devant unx [' ]| nombreuse assistance. Il se pencha donc, mais il ne se pencha pas loin, car [' ]| lx inclination ne avait pas plus to^t [' ]| commence= que elle finit, et il ne avait pas plus to^t mis en marche sx programme de [' ]| repos, de repos agite=, que il [' ]| y coupa court et resta fige=, dans unx pose qui semblait lx caricature de sx [' ]| pre=ce=dente station semi-debout, [' ]| pose si pitoyable que il se en aperc^ut, et aurait souri, si il ne avait e=te= trop faible [' ]| pour sourire, ou franchement ri, [' ]| si il avait e=te= assez fort pour rire franchement. Inte=rieurement il se de=rida bien [' ]| su^r, et oublia unx instant sx [' ]| soucis, mais moins que si il avait eu lx force de sourire, ou franchement de rire. [' ]| [' ]| Dans lx alle=e, quelque part entre lx maison et lx route, Watt se rappela, avec regret, [' ]| que il ne avait pas pris conge= [' ]| de Micks, comme il aurait du^ le faire. lx quelques simples mots, au moment de se [' ]| quitter, qui comptent [' ]| tant, pour celui qui reste, pour celui qui se en va, il ne avait pas eu lx e=le=mentaire [' ]| politesse de les dire, avant de [' ]| quitter lx maison. unx vague envie de revenir sur sx pas, et de re=parer cette [' ]| muflerie, le fit se arre^ter. Mais il [' ]| ne se arre^ta pas longtemps, mais reprit sx chemin, vers lx grille, et lx route. Et il [' ]| fit bien, car Micks avait [' ]| quitte= lx cuisine, avant Watt. Mais Watt ignorait ce de=tail, lx de=part de lx cuisine [' ]| de Micks avant lx sien, car [' ]| il ne devait se en rendre compte que beaucoup plus tard, quand ce serait trop tard, et [' ]| put par conse=quent se [' ]| repentir, chemin faisant vers lx grille, et lx route, de ne pas avoir pris conge= de [' ]| Micks, me^me brie`vement, [' ]| [' ]| lx nuit e=tait de unx splendeur inaccoutume=e. lx lune, sans e^tre pleine, ne e=tait pas [' ]| loin de l' e^tre, dans unx jour [' ]| ou deux elle serait pleine, pour ensuite de=croi^tre, jusqu'a` prendre dans lx ciel, au [' ]| dire de certains auteurs, [' ]| lx aspect de unx croissant, ou de [' ]| unx faucille. lx autres corps ce=lestes a` leur tour, [' ]| quoique situe=s pour lx plupart [' ]| a` unx grande distance, de=versaient sur Watt, et sur lx beaute=s jardinie`res que il [' ]| traversait, unx pointe de [' ]| remords au coeur pour sx ne=gligence envers Micks, au grand de=gou^t de Watt unx [' ]| lumie`re si forte, si pure, si [' ]| constante et si blanche que sx progression, toutx pe=nible et incertaine que elle e=tait, [' ]| e=tait moins pe=nible, [' ]| moins incertaine, que il ne l' avait craint au moment de partir. [' ]| [' ]| Watt avait toujours de lx chance, avec lx temps. [' ]| [' ]| Il marcha sur lx bordure herbeuse, parce que il ne aimait pas lx sensation du gravier sous [' ]| lx pieds, et lx fleurs, [' ]| et lx hautes herbes, et lx branches, tant de arbres que de arbrisseaux, le fro^laient [' ]| de unx fac^on qui ne lui [' ]| de=plaisait pas. lx caresse, contre lx do^me de sx chapeau, de quelque ombelle [' ]| pendante, peut-e^tre de unx [' ]| charme, lui procura unx plaisir toutx particulier, et il ne se e=tait pas beaucoup [' ]| e=loigne=, de [' ]| [' ]| lx endroit, que il fit demi-tour et retourna, a` lx endroit, et se immobilisa sous lx [' ]| branche, toutx entier aux [' ]| pe=dicelles, au va-et-vient des pe=dicelles, contre lx do^me de sx chapeau. [' ]| [' ]| Il remarqua que il ne y avait pas de vent, pas unx souffle. Et pourtant, dans lx cuisine, [' ]| il avait senti lx air frais, sur [' ]| lx peau du cou. [' ]| [' ]| Il fut surpris, sur lx route, par lx de=faillance passage`re de=ja` signale=e. Mais elle [' ]| passa et il put reprendre sx [' ]| chemin, vers lx gare. [' ]| [' ]| Il marcha au milieu de lx route, a` cause des gravillons qui jonchaient lx bas-co^te=. [' ]| [' ]| Il ne rencontra a^me qui vive, sur sx chemin. unx bourrique e=gare=e, ou unx che`vre, [' ]| couche=e dans lx fosse=, [' ]| leva lx te^te sur sx passage. Watt ne vit pas lx bourrique, ou lx che`vre, mais lx [' ]| bourrique, ou lx che`vre, vit [' ]| Watt. Elle le regarda se e=loigner, a` pas lents, sur lx route, et finalement [' ]| disparai^tre. Elle se figurait peut-e^tre [' ]| que il y avait dans lx sacs quelque bonne provende pour elle. Sito^t lx sacs hors de [' ]| vue, elle laissa retomber [' ]| sx te^te, parmi lx orties, [' ]| [' ]| Arrive a` lx gare, Watt la trouva ferme=e. A` vrai dire elle e=tait ferme=e depuis unx [' ]| bon moment de=ja` et ne faisait [' ]| que continuer a` l' e^tre. Car il devait e^tre de=ja` entre unx heure et deux heures du [' ]| matin, et lx dernier train a` [' ]| se arre^ter dans cette gare lx soir, et lx premier a` se y arre^ter lx matin, se y [' ]| arre=taient, lx premier entre onze heures [' ]| du soir et minuit, lx second entre cinq heures et six heures du matin. Si bien que cette [' ]| gare-la`, pour ne parler [' ]| que de elle, fermait au plus tard a` minuit et ne ouvrait jamais avant cinq heures du [' ]| matin. Et comme il devait [' ]| e^tre seulement entre unx heure et deux heures du matin, lx gare e=tait ferme=e. [' ]| [' ]| Watt gravit lx marches de pierre et, se arre^tant devant lx portillon, regarda a` [' ]| travers lx barreaux. Il admira lx [' ]| voie ferre=e, sx fuite dans lx deux sens, sous lx rayons de lx lune, et des e=toiles, [' ]| jusqu'au point ou` lx yeux [' ]| ne pouvaient plus [' ]| [' ]| la suivre, ou` lx yeux de Watt ne auraient plus pu la suivre, si ils avaient e=te= dans [' ]| lx gare. Il contempla aussi [' ]| avec emerveillement lx ample coule=e de lx plaine, dans sx monte=e si libre et simple [' ]| vers lx montagne, et lx [' ]| replis ombre=s de sx lointains. Remontant au gre= des pentes sx regard se arre^ta enfin [' ]| sur lx ciel bruni, sx [' ]| trous de ombre, sx constellations de=clinantes et enfin, e=carquille=s sous lx eau, [' ]| brouille=s par lx remous, deux [' ]| yeux de=vorants. Finalement brusquement il fixa lx portillon. [' ]| [' ]| Watt escalada lx portillon et se trouva sur lx quai, avec sx sacs. Car il avait pris lx [' ]| pre=caution, avant [' ]| de escalader lx portillon, de hisser sx sacs par-dessus et de les laisser tomber, par [' ]| terre, de lx autre co^te=. [' ]| [' ]| lx premier soin de Watt, unx fois dans lx gare, sain et sauf, avec sx sacs, fut de [' ]| faire demi-tour et de [' ]| conside=rer, a` travers lx portillon, a` contresens lx chemin si re=cemment parcouru. [' ]| [' ]| De toutx lx touchantes images offertes [' ]| de lx sorte a` sx inspection, ce est lx route [' ]| elle-me^me qui le toucha [' ]| lx plus, plus blanche de apparence a` cette heure que lx jour et de unx plus belle [' ]| envole=e entre sx haies et sx [' ]| fosse=s. Cette route se de=roulait sans accident sur unx assez grande distance, puis [' ]| plongeait soudain et [' ]| disparaissait dans unx fouillis de=plorable de abrupte verdure. [' ]| [' ]| lx chemine=es de lx maison de Monsieur Knott ne e=taient pas visibles, malgre= [' ]| lx excellente visibilite=. Par unx [' ]| belle journe=e on pouvait les distinguer, de lx gare. Mais par unx belle nuit [' ]| apparemment pas. Car lx yeux de [' ]| Watt, quand il y mettait du sien, ne e=taient pas plus mauvais que de autres, me^me a` [' ]| cette e=poque, et lx nuit e=tait [' ]| exceptionnellement belle, me^me pour lx re=gion, re=pute=e pour lx beaute= de sx nuits. [' ]| [' ]| Watt avait toujours beaucoup de chance, avec lx temps. @@@@@| [' ]| Watt se lassait de=ja` de balayer cette route des yeux lorsque sx attention fut fixe=e, [' ]| et ranime=e, par unx [' ]| forme, a` premie`re [' ]| [' ]| vue humaine, qui avanc^ait en sx milieu. lx premie=re pense=e de Watt fut que cette [' ]| cre=ature e=tait sortie de [' ]| dessous terre, ou tombe=e du ciel. Et sx seconde, quelque quinze ou vingt minutes [' ]| apre`s, que elle avait pu [' ]| gagner sx position actuelle par voie d'abord de unx haie, puis de unx fosse=. Watt [' ]| ne e=tait pas en mesure de dire si [' ]| cette forme e=tait celle de unx homme, [' ]| ou celle de unx femme, ou celle de unx pre^tre, ou [' ]| celle de unx nonne. Que ce [' ]| ne fu^t pas celle de unx garc^on, ni celle de unx fille, ce est [' ]| ce qui ressortait, a` lx avis de Watt, de sx dimensions. [' ]| Mais de=terminer si ce e=tait celle de unx [' ]| homme, ou celle de unx femme, ou celle de unx [' ]| pre^tre, ou celle de unx [' ]| nonne, non, Watt avait beau e=carquiller lx yeux, il ne y arrivait pas. Si ce e=tait [' ]| celle de unx femme, ou celle [' ]| de unx nonne, ce e=tait celle de unx [' ]| femme, ou celle de unx nonne, de taille exceptionnelle, [' ]| me^me pour lx re=gion, [' ]| renomme=e pour lx taille exceptionnelle de sx femmes, et de sx nonnes. Mais Watt [' ]| savait trop bien, [' ]| beaucoup trop bien, de quelles dimensions certaines femmes, et certaines nonnes, [' ]| e=taient capables, pour [' ]| conclure, des dimensions de ce noctambule, que ce noctambule ne e=tait ni unx femme, ni [' ]| unx nonne, mais unx [' ]| homme, ou unx pre^tre. Quant aux ve^tements, vus a` cette distance, dans cet e=clairage, [' ]| il ne y avait pas plus a` en [' ]| tirer que de unx drap, ou de unx sac, ou de [' ]| unx plaid, ou de unx suaire. Car se e=tendaient de lx te^te aux pieds, pour [' ]| autant que Watt pu^t voir, et lx yeux de Watt e=taient aussi bons que de autres, me^me [' ]| a` ce stade, quand il se [' ]| donnait lx peine de les ajuster, lx surfaces ininterrompues de unx ve^ture unique, [' ]| tandis que sur lx te^te se [' ]| tenait, asexue=, ce qui ressemblait a` unx pot de chambre surbaisse= a` lx envers et jauni [' ]| par lx temps, fac^on de [' ]| parler. Si lx forme e=tait effectivement celle de unx femme, ou celle de unx nonne, de [' ]| taille exceptionnelle, [' ]| ce e=tait celle de unx femme, ou celle de unx nonne, de taille [' ]| exceptionnelle de unx rare ine=le=gance. Mais lx [' ]| femme ge=ante est volontiers chienlit, Watt l' avait souvent remarque=, et lx nonne [' ]| ge=ante toutx autant. lx bras [' ]| ne se arre^taient pas aux mains, mais se prolongeaient, par unx phenome`ne [' ]| [' ]| que Watt ne arrivait pas a` saisir, jusqu'a` toutx pre`s du sol. lx pieds, se suivant [' ]| lx un lx autre dans leur course [' ]| impe=tueuse, se lanc^aient avec force, lx gauche vers lx gauche, lx droit vers lx [' ]| droite, dans unx fre=ne=sie [' ]| de embarde=es compense=es, si bien que, pour chaque enjambe=e longue de trois pieds [' ]| mettons, lx distance [' ]| parcourue ne en exce=dait pas unx. toutx cela donnait a` lx de=marche unx sorte de [' ]| vivacite= entrave=e, tre`s penible [' ]| a` voir. Dans lx for obscur Watt sentit luire soudain, puis soudain se e=teindre, lx [' ]| mots, seulx remede lx re=gime. [' ]| [' ]| Watt attendait avec impatience que cet homme, si ce e=tait unx homme, ou que cette femme, [' ]| si ce e=tait unx [' ]| femme, ou que ce pre^tre, si ce e=tait unx pre^tre, ou que cette nonne, si ce e=tait unx [' ]| nonne, se approche et le de=livre [' ]| de sx incertitude. Il ne avait pas envie de conversation, il ne avait pas envie de [' ]| compagnie, il ne avait pas envie [' ]| de consolation, il ne tenait pas a` unx e=rection, non, sx seulx de=sir e=tait que lx [' ]| forme se approche et le tire de [' ]| sx perplexite=, a` sx e=gard. [' ]| [' ]| Il ne savait pas pourquoi il se souciait de savoir ce que ce e=tait, lx forme qui [' ]| avanc^ait sur lx toutx. Il ne savait [' ]| pas si il faisait bien, ou si il faisait mal. Il lui semblait, abstraction faite de toutx [' ]| sentiment e=goi+ste de ge^ne ou [' ]| de soulagement, que ce e=tait regrettable, ce souci de savoir ce que ce e=tait, lx forme [' ]| qui avanc^ait sur lx route, [' ]| toutx a` fait regrettable. [' ]| [' ]| Que lx forme se approche sans plus, il lui semblait e=vident que il ne pouvait se en [' ]| contenter, non, il fallait que lx [' ]| forme se approche de tre`s pre`s, de toutx pre`s. Car si elle ne faisait que se approcher [' ]| sans plus, et non pas de toutx [' ]| pre`s, alors comment saurait <-> il, si ce e=tait unx homme, que ce ne [' ]| e=tait pas unx femme, ou unx pre^tre, ou unx [' ]| nonne, en costume de homme? Ou, si ce e=tait unx femme, que ce ne [' ]| e=tait pas unx homme, ou unx pre^tre, ou unx [' ]| nonne, en costume de femme? Ou, si ce e=tait unx pre^tre, que ce ne e=tait pas unx homme, ou [' ]| unx femme, ou unx [' ]| nonne, en costume de pre^tre? Ou, si ce e=tait unx nonne, que ce ne e=tait pas unx homme, [' ]| ou unx femme, ou [' ]| [' ]| unx pre^tre, en costume de nonne? Watt attendait donc, avec impatience, que lx forme [' ]| se approche de toutx pre`s. [' ]| [' ]| Puis, comme Watt attendait toujours que lx forme se approche de toutx pre`s, il comprit [' ]| soudain que il ne e=tait pas [' ]| ne=cessaire, mais pas du toutx, que lx [' ]| forme se approche de toutx pre`s, mais que unx [' ]| approche mode=re=e serait plus [' ]| que suffisante. Car lx pre=occupation de Watt, soit dit sans vouloir la de=nigrer, ne [' ]| visait pas lx forme telle [' ]| que elle e=tait, en re=alite=, mais telle que elle semblait e^tre, en re=alite=. Car [' ]| depuis quand lx pre=occupations de [' ]| Watt visaient <-> elles lx choses telles que elles e=taient, en re=alite=? Mais il retombait [' ]| toujours dans cette vieille [' ]| erreur, cette erreur du temps jadis ou`, de=chire= de curiosite=, au milieu des corps [' ]| ombre il tre=buchait. ce e=tait [' ]| la`, pour Watt, unx source de peine profonde. Watt attendait donc de nouveau, avec [' ]| impatience, que lx forme [' ]| se approche. [' ]| [' ]| Il attendait toujours, lx mains serrant lx barreaux du portillon, a` se faire rentrer [' ]| lx ongles dans lx paumes, [' ]| sx sacs a` sx pieds, sx regard braque= a` travers lx barreaux sur cet [' ]| incompre=hensible staffage, de=vore= [' ]| de impatience. sx trouble se fit enfin si grand que il secoua lx portillon, [' ]| de toutx sx forces. [' ]| [' ]| Ce qui tant troublait Watt e=tait ceci, que depuis lx moment, voila` de=ja` dix minutes [' ]| ou unx demi-heure, ou` lx [' ]| forme lui e=tait apparue, lance=e vers lx gare a` toutx allure au milieu de lx [' ]| chausse=e, elle ne avait rien gagne=, ni [' ]| en hauteur, ni en largeur, ni en nettete=. toutx en se ha^tant de lx avant, pendant toutx [' ]| ce temps, sans rien perdre [' ]| de sx pre=cipitation fourbue, vers lx gare, [' ]| elle ne avait pas fait plus de chemin que unx [' ]| borne. [' ]| [' ]| Watt se creusait lx te^te a` ce sujet lorsque lx forme, toutx en continuant sx [' ]| mouvements, se fit de plus en plus [' ]| indistincte et finalement disparut. [' ]| [' ]| Watt, pour quelque raison obscure, semblait attacher a` cette hallucination-la` unx [' ]| inte=re^t toutx particulier. [' ]| [' ]| Watt ramassa sx sacs, longea lx mur et de=boucha sur lx quai. Il y avait de lx lumie`re [' ]| dans lx cabine [' ]| de aiguillage. [' ]| [' ]| lx aiguilleur, homme de unx certain a^ge nomme= Case, attendait dans sx cabine, comme il le [' ]| faisait chaque nuit, a` [' ]| lx exception de lx nuit de dimanche a` lundi (bizarre), que lx rapide montant bru^le sans [' ]| encombre lx gare. Sur [' ]| quoi il re=glerait sx aiguilles et rentrerait chez lui, aupres de sx e=pouse [' ]| esseule=e, laissant lx gare de=serte. [' ]| [' ]| Pour tromper lx attente, toutx en enrichissant sx connaissances, Monsieur Case lisait unx [' ]| livre, Chants de unx [' ]| chemineau, auteur George Russell (A. E.). Monsieur Case, lx te^te rejete=e en arrie`re, [' ]| tenait ce livre a` bout de [' ]| bras. Monsieur Case avait, pour unx aiguilleur, des gou^ts tres de=licats, en matie`re de [' ]| lecture. [' ]| [' ]| Monsieur Case lisait: < ?> [' ]| [' ]| lx moustache touffue de Monsieur Case suivait lx mouvements de sx le`vre qui a` sx [' ]| tour allait e=pousant, [' ]| tanto^t enfle=e, tanto^t retrousse=e, lx diverses sonorite=s dont se composaient lx [' ]| mots ci-dessus. sx nez aussi [' ]| participait, du bulbe et des narines. lx pipe montait et descendait et du coin de lx [' ]| bouche lx salive de=gouttait, [' ]| oublie=e, sur sx gilet, qui e=tait en velours. [' ]| [' ]| Watt se tenait dans lx cabine comme tanto^t dans lx cuisine, sx sacs dans sx mains, [' ]| sx yeux ouverts au repos et [' ]| lx dos tourne= a` lx porte ouverte. Monsieur Case avait jadis, par lx fene^tre de sx [' ]| cabine, entrevu Watt, lx soir de [' ]| sx arrive=e. sx aspect ne lui e=tait donc pas e=tranger. Cela lui rendait maintenant [' ]| lx choses moins di^fficiles. [' ]| [' ]| Sauriez <-> vous me dire quelle heure il e=tait? dit Watt. [' ]| [' ]| Il e=tait, comme il le craignait, plus to^t que il ne l' espe=rait. [' ]| [' ]| Saurais <-> je entrer en salle de attente? dit Watt. [' ]| [' ]| C^a, pour unx casse-te^te, ce en e=tait unx. Car Monsieur Case [' ]| [' ]| ne devait pas quitter sx cabine avant lx moment de la quitter pour rentrer chez lui, [' ]| aupre`s de sx e=pouse [' ]| inquie`te. Pas question non plus de de=tacher lx clef de sx trousseau pour la confier [' ]| a` Watt en disant, Tenez, [' ]| Monsieur voici lx clef de notre salle de attente, je passerai la reprendre en me en [' ]| allant. Non. Car lx salle de attente [' ]| donnait sur celle des pas perdus de telle sorte que pour gagner lx salle de attente il [' ]| fallait passer par lx pas [' ]| perdus. Et lx clef de lx porte de lx [' ]| salle de attente ne ouvrait pas lx porte des pas [' ]| perdus. Pas question non plus de [' ]| de=gager lx deux clefs de sx trousseau pour les confier a` Watt en disant, Tenez, [' ]| Monsieur, voici lx clef de lx [' ]| porte de notre salle de attente et voici, tenez, celle de lx porte de nos pas perdus, je [' ]| passerai les reprendre en [' ]| partant. Non, Car lx pas perdus communiquaient avec lx sanctuaire du chef de gare de [' ]| telle manie`re que pour [' ]| pe=ne=trer dans lx sanctuaire du chef de gare il suffisait de franchir lx pas perdus. [' ]| Et lx clef de lx porte des pas [' ]| perdus ouvrait lx porte du sanctuaire du chef de gare de telle fac^on que ces deux [' ]| portes e=taient repre=sente=es aux [' ]| trois trousseaux de clefs, au trousseau de Monsieur Gorman chef de gare, au trousseau de [' ]| Monsieur Case [' ]| aiguilleur et au trousseau de Monsieur Nolan porteur, non pas par deux clefs, mais par [' ]| unx seulx. [' ]| [' ]| Ainsi se re=alisait lx e=conomie de non moins de trois clefs et il entrait dans lx [' ]| intentions de Monsieur Gorman [' ]| chef de gare de re=duire encore davantage lx nombre des clefs de lx gare en faisant [' ]| monter, dans unx avenir [' ]| proche et aux frais de lx compagnie, sur lx porte de lx salle de attente unx serrure [' ]| identique a` celles identiques [' ]| de=ja` des portes des pas perdus et de sx sanctuaire particulier. De ce dessein il [' ]| se e=tait ouvert, au hasard de unx [' ]| re=cent conclave, et a` Monsieur Case et a` Monsieur Nolan, sans se voir opposer de leur [' ]| part lx moindre [' ]| objection. Mais ce que il ne avait confie= ni a` Monsieur Case, ni a` Monsieur Nolan, [' ]| e=tait sx re=solution de faire [' ]| monter, dans des de=lais raisonnables, petit a` petit, aux frais de lx compagnie, sur lx [' ]| portillon et sur lx portes [' ]| [' ]| de lx cabine de aiguillage, du foyer du porteur, de lx consigne et des toilettes tant des [' ]| dames que des messieurs, [' ]| des serrures conc^ues de telle sorte que lx clef qui ouvrait de=ja`, avec tant [' ]| de aisance, et lx porte des pas perdus et [' ]| lx porte du sanctuaire du chef de gare, et qui si prochainement allait ouvrir, sans lx [' ]| moindre difficulte, lx porte [' ]| de lx salle de attente, finirait par ouvrir toutx ces autres portes aussi, lx une apre`s [' ]| lx autre, en temps voulu. Ainsi il [' ]| laisserait derrie`re lui, a` sx retraite, si il ne mourait pas avant, ou a` sx mort, si il [' ]| ne se retirait pas avant, unx gare [' ]| unique a` cet e=gard, sinon a` de autres, parmi lx gares de lx ligne. [' ]| [' ]| lx clefs du tiroir-caisse que Monsieur Gorman portait, lx une a` sx chai^ne de montre de [' ]| crainte que sx poche de [' ]| pantalon ne vienne a` se trouer, comme lx font si volontiers lx poches de pantalon, ou [' ]| que lx clef, minuscule, ne [' ]| soit retire=e de lx poche avec lx menue monnaie et de cette fac^on perdue, et lx autre, [' ]| de crainte que sx chai^ne de [' ]| montre ne soit perdue, ou lx objet de unx vol, dans sx poche de pantalon, ces petites [' ]| clefs-la` ne faisaient pas partie, [' ]| aux yeux de Monsieur Gorman, des clefs de lx gare. Et en effet lx clefs du [' ]| tiroir-caisse ne e=taient pas du toutx a` [' ]| proprement parler des clefs de gare. Car lx tiroir-caisse de lx gare, au contraire des [' ]| portes de lx gare, ne restait [' ]| pas dans lx gare, jour et nuit, mais quittait lx gare avec Monsieur Gorman, quand il [' ]| rentrait chez lui lx soir, et [' ]| ne y retournait que lx lendemain matin, quand Monsieur Gorman retournait a` lx gare. [' ]| [' ]| Monsieur Case conside=ra toutx ces donne=es, ou toutx au moins celles que il jugeait [' ]| pertinentes, pesant lx pour, et [' ]| pesant lx contre, sans passion. Il en arriva finalement a` lx conclusion que il ne [' ]| pouvait rien faire, pour lx moment. [' ]| Quand lx train rapide aurait fini de passer, et que il serait libre de rentrer chez lui, [' ]| aupre`s de sx e=pouse inquie`te, [' ]| a` ce moment-la` il pourrait faire quelque chose, il pourrait introduire Watt dans lx [' ]| salle de attente, et l' y laisser. [' ]| Mais il ne en e=tait pas plus to^t arrive= a` lx conclusion que il pourrait faire [' ]| [' ]| ainsi, pour obliger Watt, que il comprit que il ne le pourrait que a` unx condition, celle [' ]| de fermer a` clef derrie`re [' ]| lui lx porte des pas perdus. Car pas question de se en aller en laissant ouverte lx porte [' ]| des pas perdus, dans lx [' ]| gare endormie. Mais a` cette condition-la`, que Watt accepte de e^tre enferme= a` clef [' ]| dans lx pas perdus, il [' ]| pourrait obliger Watt, unx fois que lx train rapide aurait fini de passer. Mais il [' ]| ne avait pas plus to^t de=cide [' ]| que il lui serait loisible de obliger Watt, a` cette condition-la`, que il se rendit compte [' ]| que non, me^me a` cette [' ]| condition-la` il ne lui serait pas loisible de obliger Watt, a` moins que Watt ne [' ]| consente a` e^tre enferme= a` clef, [' ]| non seulement dans lx pas perdus, mais dans lx salle de attente aussi. Car pas question [' ]| que Watt puisse avoir [' ]| libre acce`s, toutx lx nuit, dans lx gare endormie, au narthex du sanctuaire du chef de [' ]| gare. Mais si Watt ne [' ]| voyait pas de inconve=nient a` e^tre enferme= a` clef jusqu'au matin, non seulement dans [' ]| lx pas perdus, mais dans [' ]| lx salle de attente aussi, alors Monsieur Case ne voyait vraiment aucune raison pour que [' ]| lx salle de attente ne [' ]| soit pas mise a` sx disposition, de`s que lx train rapide serait passe= sans encombre, [' ]| avec sx voyageurs et sx [' ]| marchandises pre=cieuses. [' ]| [' ]| Monsieur Case fit part alors a` Watt des dispositions que il avait arre^te=es, dans sx [' ]| esprit, au sujet de lx [' ]| demande de Watt de e^tre admis dans lx salle de attente des voyageurs. lx raisons qui [' ]| avaient conduit [' ]| Monsieur Case a` arre^ter, dans sx esprit, ces dispositions pluto^t que de autres, [' ]| Monsieur Case eut lx [' ]| de=licatesse de les garder pour lui, comme e=tant susceptibles de faire a` Watt [' ]| davantage de peine que de [' ]| plaisir. lx matin venu, dit Monsieur Case, de`s lx arrivee de Monsieur Gorman, ou de [' ]| Monsieur Nolan, vous [' ]| serez rela^che= et libre de aller et venir, a` votre guise. Watt re=pondit que il y avait [' ]| la` en effet de quoi exulter a` [' ]| lx avance, et de quoi le soutenir pendant lx nuit, dans cette perspective de e^tre [' ]| e=largi, lx matin venu, par lx [' ]| soins de Monsieur Gorman ou a` lx rigueur de Monsieur Nolan, et laisse= libre de aller et [' ]| venir, a` [' ]| [' ]| sx fantaisie. En attendant, dit Monsieur Case, si il vous plai^t de entrer dans lx cabine, [' ]| en fermant lx porte, et de [' ]| prendre unx sie`ge, vous e^tes lx bienvenu. Watt re=pondit que il ferait mieux de attendre [' ]| dehors. On le trouverait [' ]| sur lx quai, faisant lx cent pas, ou assis sur unx banc. [' ]| [' ]| Watt se allongea sur lx banc, sur lx [' ]| dos, sx sacs sous lx te^te et sx chapeau sur lx [' ]| visage. Il se trouvait ainsi a` [' ]| lx abri de lx lune, jusqu'a` unx certain point, et des beaute=s moindres de cette nuit [' ]| splendide. lx proble`me de lx [' ]| vision, en ce qui concernait Watt, ne comportait que unx seulx solution: lx oeil ouvert [' ]| dans lx noir. lx re=sultats [' ]| obtenus par lx oeil ferme= e=taient, a` lx avis de Watt, tre`s peu satisfaisants. [' ]| [' ]| Watt conside=ra d'abord lx question du train rapide qui allait de unx moment a` lx autre, [' ]| de unx e=lan irre=sistible, [' ]| tonner a` travers lx gare endormie. Il concentra sur cette question toutx lx force de [' ]| sx attention. Finalement [' ]| brusquement il cessa, aussi brusquement que il avait commence=, de y penser. [' ]| [' ]| lx voila` donc e=tale= sur lx banc, veuf de toutx pense=e, de toutx sensation, a` part [' ]| unx le=ge`re impression de [' ]| frai^cheur, a` unx pied. lx voix qui dans sx cra^ne allaient chuchotant en canon [' ]| e=taient comme unx galopade [' ]| de souris, unx rafale de menues pattes grises dans lx poussie`re. ce e=tait la` sans [' ]| doute unx sensation aussi, a` [' ]| strictement parler. [' ]| [' ]| Monsieur Case fut oblige= de expliquer sx insistance. Mais il suffit de quelques mots. [' ]| Quelques mots de lx [' ]| bouche de Monsieur Case et toutx lui revint, a` Watt. Monsieur Case portait a` lx main [' ]| unx lampe-tempe^te. [' ]| Elle e=mettait unx faisceau de lumie`re jaune, de unx faiblesse extraordinaire. Monsieur [' ]| Case parla du train [' ]| rapide, avec lx fierte= de lx homme de me=tier. Il e=tait parti a` lx heure, il e=tait [' ]| passe= a` lx heure et il arriverait a` [' ]| destination, sauf contretemps retardateur, a` lx heure. [' ]| [' ]| ce e=tait donc la` lx explication du fracas exoge`ne de tanto^t. [' ]| [' ]| Il y avait bien deux heures de=ja` que Watt ne avait e=vacue= sx eaux. Et pourtant il [' ]| ne e=prouvait aucun besoin, [' ]| mieux, [' ]| [' ]| aucun de=sir de le faire. de eau, dit <-> il, je ne sautais e=vacuer lx moindre goutte, lx [' ]| moindre larme, bonne ou [' ]| mauvaise, du^t <-> on me payer pour ne pas le faire. Lui qui en temps normal e=vacuait [' ]| toutx lx heures des eaux [' ]| irre=pressibles, des eaux de=licieuses. Ce dernier lien avec lx cirque, car il ne [' ]| comptait pas pour tel sx selle [' ]| hebdomadaire, ni sx e=mission in vacuo nocturne semestrielle a` lx faveur des [' ]| e=quinoxes, il en envisageait a` [' ]| pre=sent lx rela^chement d'abord, ensuite lx rupture, avec unx me=lange de e=pouvante et [' ]| de joie, nettement [' ]| perceptibles lx une et lx autre dans unx oscillation vertigineuse, et cela pendant unx bon [' ]| moment, avant de aller [' ]| mourir confondues. [' ]| [' ]| lx voila` donc debout sur lx plancher, sx sacs dans sx mains, et lx plancher [' ]| e=tait de pierre sous sx pieds, et sx corps fide`le ne tomba point, sx corps [' ]| inflexible, brusquement a` genoux, ou sur lx coccyx, et de la` en avant sur lx [' ]| ventre, ou en arrie`re sur lx dos, non, mais garda sx e=quilibre, dans unx style [' ]| assez voisin de celui enseigne= par sx me`re et confirme= par sx jeunesse [' ]| conformiste. [' ]| [' ]| De plus en plus faible lui parvenait lx bruit des pas, jusqu'a` ce que il ne y en eu^t [' ]| plus, plus unx seulx bruit de pas [' ]| parmi toutx lx faibles bruits qui par l' ait de=sert lui parvenaient, pour autant que il [' ]| pu^t en juger. ce e=tait la` unx [' ]| musique que il gou^tait fort, lx silence entrouvert referme= comme par unx groom, sur des [' ]| pas qui se e=loignent et [' ]| perturbations analogues. Mais lx chemin de Monsieur Case le ramenait derrie`re lx gare, [' ]| et lx pas de revenir, [' ]| quatre ou cinq, petite griffure furtive, aux oreilles de Watt, qui jaillissaient de part [' ]| et de autre de sx te^te [' ]| comme celles de unx . Biento^t ils feraient lx joie de Madame Case, de sx oreilles [' ]| lasses des rumeurs sans [' ]| pas, sur lx sol toujours plus nets, jusqu'a` lx brusque sourdine de leur petite pelouse. [' ]| Il e=tait peu de sons, pour [' ]| ne pas dire aucun, pour combler Madame Case autant que ceux-la`. ce e=tait unx femme [' ]| bizarre. [' ]| [' ]| unx partie de lx salle de attente e=tait faiblement e=claire=e, [' ]| [' ]| par unx lumie`re venue du dehors. lx transition de cette partie a` lx autre, maintenant [' ]| que Watt ne e=coutait plus, [' ]| e=tait [' ]| de unx brutalite= que il ne aurait pas cru possible, [' ]| si il ne l' avait vue, de sx propres yeux. [' ]| [' ]| lx salle de attente e=tait comple`tement nue, pour autant que Watt pu^t voir. Ni [' ]| mobilier, ni objet de aucune sorte. A` [' ]| moins que il ne y eu^t quelque chose derrie`re lui. Cela ne lui paraissait pas e=trange. [' ]| Et cela ne lui paraissait pas [' ]| normal. Car a` tort ou a` raison il avait lx impression, ploye= sigmoi+de en sx milieu, [' ]| que ce e=tait la` unx salle [' ]| de attente qui e=chappait a` toutx de=finition en termes de e=trange et de normal, si [' ]| finement nuance=s fussent <-> ils. [' ]| [' ]| Dans unx murmure elle expliqua, lx bouche de femme, lx le`vres minces se serrant et se [' ]| desserrant, comme vides [' ]| lx salles de attente peuvent accueillir unx public plus nombreux que encombrees de [' ]| fauteuils et de divans, et lx [' ]| vanite= que il y a a` se asseoir, a` se [' ]| e=tendre, quand debors lx pluie se abat avec rage, [' ]| ou lx gre^le, ou lx neige, avec ou [' ]| sans vent, ou lx soleil, avec plus ou moins de verticalite=. lx nom de cette femme avait [' ]| e=te= Price, sx personne [' ]| de unx extre^me maigreur, et quelque trente-cinq ans plus to^t elle avait double=, toutx [' ]| pavillons dehors, lx Horn de [' ]| lx me=nopause. Watt ne e=tait pas tache= de retrouver lx sx de sx voix et de revoir [' ]| se agiter lx pa^les arcs muqueux. [' ]| Il ne e=tait pas fa^che= non plus quand lx bouche se tut, et disparut. [' ]| [' ]| lx salle de attente e=tait a` pre=sent moins nue que Watt ne l' avait d'abord suppose=, a` [' ]| en juger par lx pre=sence, a` [' ]| quelque deux pas devant lui et sur sx droite, de ce qui semblait e^tre unx objet de unx [' ]| certaine importance. Watt [' ]| avait beau avancer lx te^te, non sans torsion du cou, il ne arrivait pas a` en distinguer [' ]| lx nature. Il ne faisait pas [' ]| partie du plafond, ni de unx mur, ni, quoique en contact apparemment avec lx plancher, du [' ]| plancher, voila` toutx ce [' ]| que Watt pouvait affirmer, au sujet de cet objet, et me^me ce peu il l' affirmait sous [' ]| toutx re=serve. Mais ce peu [' ]| e=tait suffisant, plus que suffisant pour [' ]| [' ]| Watt, et lx sentiment que il lui devait de ne e^tre peut-e^tre pas seulx, dans cette [' ]| boi^te, a` ne pas faire corps avec [' ]| sx limites. [' ]| [' ]| unx odeur exceptionnellement infecte, et pourtant en me^me temps en quelque sorte [' ]| familie`re, fit que Watt [' ]| se demanda si il ne se cachait pas, sous lx lattes, a` sx pieds, lx carcasse [' ]| pourrissante de unx petit animal [' ]| quelconque, de unx petit chien par exemple, ou de unx chat, [' ]| ou de unx rat, ou de unx souris. Car lx sol, si a` Watt il [' ]| semblait de pierre, e=tait en re=alite= planche=ie= sur toutx sx superficie. Cette odeur [' ]| e=tait de unx telle virulence [' ]| que Watt faillit de=poser sx sacs et tirer sx mouchoir de poche, ou plus exactement [' ]| sx rouleau de papier [' ]| hygie=nique, de sx poche. Car Watt, afin de se e=pargner unx lessive et sans doute aussi [' ]| pour lx plaisir de faire [' ]| de unx seulx pierre deux coups, ne se mouchait jamais lx nez, sauf lorsque lx [' ]| circonstances se pre^taient a` unx [' ]| mouchage digital direct, que dans du papier hygie=nique, chacune des feuilles, unx fois [' ]| gorge=e de morve, [' ]| e=tant roule=e en boule et jete=e au loin, et lx mains passe=es dans lx cheveux, au [' ]| grand profit de ces derniers, [' ]| ou frotte=es lx une contre lx autre, jusqu'a` ce que elles brillent. @@@@@| [' ]| Cette odeur cependant ne e=tait pas ce que Watt avait d'abord suppose=, mais toutx autre [' ]| chose, car elle se fit de [' ]| plus en plus faible, ce que elle ne aurait pas fait si elle avait e=te= ce que Watt avait [' ]| d'abord suppose=, et finit par [' ]| disparai^tre, toutx a` fait. [' ]| [' ]| Mais au bout de unx moment elle revint, lx me^me odeur exactement, se enfla et se dissipa, [' ]| comme avant. [' ]| [' ]| Elle se manifesta ainsi par intermittences, pendant quelques heures. [' ]| [' ]| Cette odeur avait quelque chose que Watt ne pouvait se empe^cher de gou^ter. Cependant il [' ]| ne e=tait pas fa^che= [' ]| quand elle disparut. [' ]| [' ]| Dans lx salle de attente lentement lx [' ]| obscurite= se e=paissit. Il ne y eut biento^t plus unx [' ]| partie obscure et unx partie [' ]| moins obscure, non, mais lx obscurite= se ge=ne=ralisa, et resta ge=ne=rale, [' ]| [' ]| pendant unx certain temps. Ce changement frappant se fit par degre=s insensibles. [' ]| [' ]| lx salle de attente e=tant reste=e toutx a` fait obscure, pendant unx certain temps, alors [' ]| dans lx salle de attente [' ]| lentement lx obscurite= se dissipa, uniforme=ment, par paliers infimes, toujours unx peu [' ]| plus, a` lx me^me cadence, [' ]| jusqu'a` rendre toutx juste visible chaque partie de lx salle de attente, a` lx oeil [' ]| dilate=. [' ]| [' ]| ce est ainsi que Watt put enfin identifier lx objet qui pendant toutx ce temps lui avait [' ]| tenu compagnie. ce e=tait unx [' ]| chaise. Elle lui tournait lx dos. Peu a` peu, a` mesure que lx lumie`re croissait, il [' ]| fit avec cette chaise si ample [' ]| connaissance que a` lx fin il la connaissait mieux que maintes chaises sur lesquelles il [' ]| se e=tait assis, ou e=tait monte=, [' ]| quand lx objet se trouvait hors de sx porte=e, ou avait pose= lx pieds, lx un apre`s [' ]| lx autre, pour les chausser, ou pour [' ]| faire leur toilette, en curant et en rognant lx ongles et en curetant lx entredoigts, [' ]| avec unx cuiller. [' ]| [' ]| ce e=tait unx chaise en bois, haute, e=troite et noire, munie de accoudoirs et nantie de [' ]| roulettes. [' ]| [' ]| Un de sx pieds e=tait visse= au plancher, a` lx aide de unx crampon, ou cornie`re. Non pas [' ]| que unx seulx, mais toutx lx [' ]| autres pieds, portaient des fers semblables, sinon identiques. Non pas que unx seulx, mais [' ]| toutx! Mais lx vis qui [' ]| sans doute jadis avaient fixe= ceux-ci au plancher, on avait eu lx amabilite= de les [' ]| retirer. A` travers lx barreaux, [' ]| verticaux, du dossier, Watt distinguait lx sections de unx a^tre, comble= de cendres et [' ]| de poussie`re de cendres, [' ]| de unx belle couleur grise. [' ]| [' ]| Cette chaise e=tait reste=e donc avec Watt, pendant toutx ce temps, dans lx salle [' ]| de attente, pendant toutx ces heures, heures presque sans lumie`re, heures sans [' ]| lumie`re, et elle restait avec lui encore, dans lx aube exaltante. Il ne serait pas [' ]| impossible, apre`s toutx, de l' enlever, et de la mettre ailleurs, ou de la vendre aux [' ]| enche`res, ou de en faire cadeau. [' ]| [' ]| A` part cette chaise, pour autant que Watt pu^t voir, toutx ne e=tait que mur, ou plancher, [' ]| ou plafond. [' ]| [' ]| Emergea ensuite du mur, sans ha^te, unx grand chromo de lx illustre cheval Joss, vu de [' ]| profil debout dans unx [' ]| champ. Watt identifia d'abord lx champ, puis lx cheval, puis lx illustre cheval Joss, [' ]| gra^ce a` unx le=gende de [' ]| grand . Ce cheval, sx quatre fers solidement ancre=s au sol, te^te basse, semblait [' ]| conside=rer, sans appetit, [' ]| lx herbe. Watt avanc^a lx te^te pour essayer de voir si ce e=tait vraiment unx cheval, [' ]| entier, et non pas unx jument, [' ]| ou unx hongre. Mais cet inte=ressant de=tail e=tait cache=, de justesse, par unx grasset, [' ]| double= de unx queue, moins [' ]| pur sang que pe`re lx vertu. lx lumie`re e=tait celle des approches de lx nuit, ou de [' ]| lx imminence de lx orage, ou [' ]| des deux. lx herbe e=tait rare, fle=trie et envahie par ce que Watt prenait pour unx [' ]| sorte de ivraie. [' ]| [' ]| lx cheval semblait a` peine capable de tenir debout, sans parler de courir. [' ]| [' ]| Cet objet non plus ne avait pas toujours e=te= la`, ne y serait peut-e^tre pas toujours. [' ]| [' ]| lx mouches, de unx maigreur squelettique, excite=es a` de nouveaux efforts par lx aube, [' ]| encore unx, quittaient [' ]| lx murs, lx plafond, Watt et me^me lx plancher, et se ha^taient nombreuses vers lx [' ]| fene^tre. La`, presse=es contre [' ]| lx vitre impe=ne=trable, elles jouiraient de lx lumie`re, et de lx chaleur, de lx longue [' ]| journe=e de e=te=. [' ]| [' ]| unx sifflotement joyeux se fit maintenant entendre, au loin, et plus il approchait plus [' ]| il devenait joyeux. Car [' ]| lx moral de Monsieur Nolan montait toujours, a` mesure que il approchait de lx gare, lx [' ]| matin. Il montait aussi, [' ]| invariablement, lx soir, a` mesure que il se en e=loignait. Ainsi Monsieur Nolan e=tait [' ]| assure=, deux fois par jour, [' ]| de unx monte=e de moral. Et quand lx moral de Monsieur Nolan montait il ne pouvait pas [' ]| plus se empe^cher de [' ]| siffloter, joyeusement, que unx alouette de chanter, quand elle monte dans lx ciel. [' ]| [' ]| Monsieur Nolan avait lx habitude, apre`s avoir ouvert a` toutx vole=e toutx lx [' ]| portes de lx gare, avec lx air de quelqu'un qui donne lx assaut a` unx bastille, de se [' ]| retirer dans lx foyer du [' ]| [' ]| porteur et de y boire unx bouteille de stout, lx toutx premie`re de lx journe=e, en [' ]| lisant lx journal de lx veille au [' ]| soir. Monsieur Nolan e=tait lecteur acharne= du journal du soir. Il le lisait cinq fois, [' ]| a` lx heure du the=, du souper, du [' ]| petit de=jeuner, du stout matinal et du de=jeuner. Dans lx courant de lx apre`s-midi [' ]| e=tant de unx naturel tre`s galant, il [' ]| le portait aux commodite=s des dames et l' y laissait, bien en e=vidence. Peu de achats [' ]| donnaient plus de joie, [' ]| compte tenu de sx prix modique, que lx journal du soir de Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Monsieur Nolan donc, ayant de=verrouille= et envoye= dinguer contre leurs chambranles lx [' ]| portillon et lx porte des [' ]| pas perdus, arriva devant lx porte de lx salle de attente. sx sifflotement aurait e=te= [' ]| moins perc^ant, et sx entre=e [' ]| moins retentissante, que il aurait pu entendre, derrie`re cette porte, unx bruit [' ]| inquie=tant, celui du soliloque sous [' ]| dicte=e, et freiner sx ardeur. Mais non, il tourna lx clef et expe=dia sx brodequin [' ]| dans lx porte avec unx [' ]| violence qui la fit voler, vers lx inte=rieur, a` unx vitesse foudroyante. [' ]| [' ]| lx innombrables demi-cercles si brillamment amorce=s de lx sorte ne aboutirent pas, [' ]| comme toutx lx autres [' ]| matins, au bang que Monsieur Nolan aimait tant, non, mais toutx furent brutalement [' ]| stoppe=s, toutx sans [' ]| exception, au me^me point de leur parcours. Et lx raison de cela e=tait ceci, que Watt, [' ]| la` ou` il se tenait, vacillant, [' ]| murmurant, se trouvait plus pre`s de lx porte [' ]| de attente que lx porte de attente ne e=tait [' ]| large. [' ]| [' ]| Monsieur Nolan trouva Monsieur Gorman sur lx pas de sx porte, qui prenait conge= de sx [' ]| me`re. [' ]| [' ]| Maintenant je suis en liberte=, dit Watt, je suis libre de aller et venir, a` mx guise. [' ]| [' ]| Il y avait quatre aisselles, la` ou` lx frises se rejoignaient, quatre belles [' ]| aisselles. Watt voyait lx plafond avec unx [' ]| grande nettete. Il e=tait de unx blancheur que il ne aurait pas cru possible, si on la lui [' ]| avait de=crite. Cela le reposait, [' ]| apre`s lx mur. Cela le reposait aussi, apre`s lx plancher. Cela le reposait tellement, [' ]| apre`s lx mur, et lx plancher, et [' ]| lx chaise, et lx [' ]| [' ]| cheval, et lx mouches, que lx yeux de Watt se ferme`rent, chose que normalement ils ne [' ]| se permettaient [' ]| jamais, dans lx journe=e, sous aucun pre=texte, sinon tre`s rapidement de loin en loin, [' ]| pour e=viter de devenir trop [' ]| secs. [' ]| [' ]| lx pauvre, dit Monsieur Gorman, si on appelait lx gendarmes. [' ]| [' ]| Monsieur Nolan e=tait partisan de appeler lx gendarmes, par te=le=phone. [' ]| [' ]| Aide <-> le a` se lever, dit Monsieur Gorman, des fois que il se serait casse= unx os. [' ]| [' ]| Mais Monsieur Nolan ne pouvait se y re=soudre. Il restait plante= au milieu des pas [' ]| perdus, incapable de faire unx [' ]| mouvement. [' ]| [' ]| Tu te figures pas que je vais l' aider a` se lever toutx seulx, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Monsieur Nolan ne se figurait rien. [' ]| [' ]| Ho hisse a` nous deux, dit Monsieur Gorman, soulevons <-> le. Puis tu appelleras lx [' ]| gendarmes, si c^a se trouve. [' ]| [' ]| Monsieur Nolan adorait te=le=phoner. ce e=tait unx joie qui lui e=tait rarement [' ]| accorde=e. Mais a` lx porte de lx salle [' ]| de attente il se arre^ta pile et dit que il ne pouvait pas. Il e=tait navre=, dit <-> il, mais [' ]| il ne pouvait pas. [' ]| [' ]| Tu as peut-e^tre raison, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| lx manuscrit.> [' ]| [' ]| Mais on ne peut pas le laisser la` comme c^a, dit Monsieur Gorman. lx cinq heures [' ]| cinquante-cinq va nous [' ]| tomber dessus ~~ il consulta sx montre ~~ dans trente-sept minutes et... [' ]| ... plus bas, [' ]| Et lx six heures quatre le suit de pre`s. lx ide=e du six heures quatre semblait le [' ]| troubler particulie`rement, pour unx [' ]| raison inconnue. Il ne y a pas unx moment a` perdre, se e=cria <-t-> il. Il se redressa, rejeta [' ]| lx te^te en arrie`re, baissa lx [' ]| main qui tenait lx montre jusqu'au niveau du membre (il avait lx bras tre`s long) [' ]| [' ]| viril, <1> se posa lx autre sur lx tempe et prit lx heure. Puis il se ramassa sur [' ]| lui-me^me, lx genoux ploye=s, lx dos [' ]| rond, lx te^te rentre=e, lx montre colle=e a` sx oreille, dans lx attitude de lx enfant [' ]| qui se fait toutx petit. [' ]| [' ]| Il e=tait, comme il le craignait, plus tard que il ne l' espe=rait. [' ]| [' ]| Cours chercher unx seau de eau, dit Monsieur Gorman, unx bon arrosage comme il faut et il [' ]| est fichu de se lever [' ]| toutx seulx. [' ]| [' ]| Peut-e^tre que lx tuyau ~~, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| lx seau, je te dis, dit Monsieur Gorman, au robinet. [' ]| [' ]| Quel seau? dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Tu sais foutrement bien quel seau, vocifera Monsieur Gorman, dans unx mouvement [' ]| de impatience rare chez lui, [' ]| lx foutu seau a` ordures, espe`ce de ~~. Il se interrompit. On e=tait samedi. Espe`ce de [' ]| demeure=, dit <-> il. [' ]| [' ]| Watt percevait lx bribes de unx chant: [' ]| ~~ Klippe zu Klippe geworfen [' ]| Endlos ~~ hinab. [' ]| [' ]| Monsieur Gorman et Monsieur Nolan avance`rent de concert, tenant a` eux deux lx seau [' ]| lourd de fange. [' ]| [' ]| Soeur, soeur ~~ gare aux tristes taciturnes ~~ toujours dans leurs songes ~~ pensent [' ]| jamais. [' ]| [' ]| Vas <-> y mollo, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| ce est c^a lx tronche? dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Mollo mollo, dit Monsieur Gorman. Tu l' as bien en main? [' ]| [' ]| Tu veux rire, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| La^che pas pour lx amour du ciel, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Ou unx trou dans sx froc? dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| te occupe pas, dit Monsieur Gorman. On y va? [' ]| [' ]| Attention a` lx anse, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Merde pour lx anse, dit Monsieur Gorman. Penche lx seau quand je te le dirai. [' ]| [' ]| <1. Et lx chai^ne?> [' ]| [' ]| lx pencher avec quoi? dit Monsieur Nolan. On ne est pas des boeufs. [' ]| [' ]| Monsieur Gorman cracha dans lx seau avec violence, Monsieur Gorman qui ne crachait [' ]| jamais, en temps [' ]| normal, sinon dans sx mouchoir de poche. [' ]| [' ]| Pose lx seau, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Ils pose`rent lx seau. Monsieur Gorman reprit lx heure, comme pre=ce=demment. [' ]| [' ]| Dans dix minutes, dit Monsieur Gorman, on a Lady McCann dans lx pattes, [' ]| [' ]| Lady McCann e=tait unx lady qui toutx [' ]| lx jours quittait lx parages par lx premier train [' ]| du matin et y retournait [' ]| par lx dernier du soir. sx raisons pour ce faire ne e=taient pas connues. lx dimanche [' ]| elle restait au lit ou` elle [' ]| recevait, entre autres nourritures et visites, lx saint sacrement. [' ]| [' ]| que elle cre`ve, dit Monsieur Gorman. Belle journe=e, Monsieur Gorman, encore unx belle [' ]| journe=e, Monsieur [' ]| Gorman. Belle journe=e! [' ]| [' ]| Et Cox lx Miches, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Et Waller lx Eventre=, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Et Miller Cacagueule, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Et Madame Quat'Sous lx Coup Pim, dit Monsieur Gortnan. [' ]| [' ]| Cette vieille pute, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Tu sais ce que elle me sort lx autre jour? dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Raconte, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Dans mx bureau particulier, dit Monsieur Gorman. Posant pouce et index sur sx [' ]| pommettes il retroussa sx [' ]| longue moustache pisseuse. Peu apre`s lx de=part du onze heures vingt-quatre, dit <-> il. [' ]| Monsieur Gorman, dit <-> elle, [' ]| que importe lx cime chenue si lx verdeur demeure dans lx valle=e et dans ~~ mais vous [' ]| me avez compris. [' ]| [' ]| [' ]| [' ]| lx main droite ferme sur lx bord, dit Monsieur Gorman, lx doigts de lx gauche [' ]| accroche=s ~~. [' ]| [' ]| Je vous ai compris, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Ils se courbe`rent. [' ]| [' ]| Dieu sait pourquoi je me donne toutx ce mal, dit Monsieur Gorman. Penche quand je te le [' ]| dirai. [' ]| [' ]| lx seau se e=leva lentement. [' ]| [' ]| Pas de unx seulx gicle=e, [' ]| dit Monsieur Gorman, pas lx peine de saloper lx plancher plus [' ]| que il ne faut. [' ]| [' ]| ce est a` cet instant que Monsieur Nolan la^cha lx seau, ce qui obligea Monsieur Gorman, [' ]| qui ne aimait pas [' ]| mouiller lx dehors de sx pantalon, a` en faire autant. Vivement comme unx seulx homme ils [' ]| se mirent en lieu [' ]| su^r a` lx porte. [' ]| [' ]| Il me a saute= toutx vif des mains, dit Monsieur Nolan, aussi vrai que Dieu me voit, [' ]| [' ]| Si c^a ne le remet pas sur pied ce est a` de=sespe=rer, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Du sang se me^lait maintenant a` lx fange. Monsieur Gorman et Monsieur Nolan ne se [' ]| troublaient pas pour [' ]| autant. Il y avait peu de chance pour que unx organe vital soit touche=. [' ]| [' ]| Monsieur Case arriva. sx nuit ne l' avait pas exactement repose=, mais il e=tait [' ]| de excellente humeur. Il tenait, [' ]| dans unx main, unx petit bidon de [' ]| the= chaud et, dans lx autre, lx Chants de unx chemineau, [' ]| que a` cause des [' ]| e=ve=nements fa^cheux du petit matin il avait ne=glige= de laisser, comme ce e=tait sx [' ]| habitude, sur lx e=tage`re de sx [' ]| cabine. [' ]| [' ]| Il souhaita lx bonjour, et serra chaleureusement lx main, d'abord a` Monsieur Gorman, [' ]| ensuite a` Monsieur [' ]| Nolan, qui a` leur tour, et dans cet ordre, lui souhaite`rent bien lx bonjour et lui [' ]| serre`rent cordialement lx [' ]| main. Se souvenant alors, Monsieur Gorman et Monsieur Nolan, que dans lx chaleur des [' ]| pe=ripe=ties [' ]| matinales ils avaient omis de se souhaiter lx bonjour, et de se serrer lx main, ils [' ]| se empresse`rent de le faire, [' ]| avec chaleur, sans plus tarder. [' ]| [' ]| lx narration de Monsieur Case inte=ressa vivement Monsieur [' ]| [' ]| Gorman, et Monsieur Nolan, par lx lumie`re que elle jeta, et elle en jeta, la` ou` [' ]| jusqua` pre=sent toutx avait e=te= obscur. [' ]| Il restait encore cependant beaucoup a` tirer au clair. [' ]| [' ]| Tu es su^r que ce est lx me^me? dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Monsieur Case avanc^a avec pre=caution jusqu'a` lx endroit ou` Watt gisait. Il se pencha [' ]| pour gratter, avec sx livre, [' ]| dans lx vase qui recouvrait lx visage. [' ]| [' ]| Oh tu vas abi^mer tx beau volume, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| lx ve^tements me semblent lx me^mes, dit Monsieur Case. Il alla a` lx fene^tre et [' ]| retourna, du bout de sx [' ]| chaussure, lx chapeau. Je remets lx chapeau, dit <-> il. Il rejoignit Monsieur Gorman et [' ]| Monsieur Nolan a` lx porte. [' ]| Je revois lx sacs, dit <-> il, mais je ne peux pas dire que je reconnais lx visage. Il est [' ]| vrai, si ce est lx me^me, que je [' ]| ne l' ai vu que deux fois, jusqu'a` ce jour, et que lx deux fois lx lumie`re e=tait [' ]| mauvaise, tre`s mauvaise. Et [' ]| cependant je ai lx me=moire des visages, en re`gle ge=ne=rale. [' ]| [' ]| Surtout de unx visage pareil, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Et des culs, ajouta Monsieur Case. Que seulement je entrevoie unx cul dans de bonnes [' ]| conditions et je vous lui [' ]| mettrai lx doigt dessus, entre mille. [' ]| [' ]| Monsieur Nolan chuchota a` lx oreille de Monsieur Gormaii. [' ]| [' ]| Tu vas fort, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Pour lx reste je ai des trous, dit Monsieur Case, des trous e=normes, demandez a` mx [' ]| femme. [' ]| [' ]| Lady McCann se unit au groupe. Il y eut e=change de salutations, et de saluts. Monsieur [' ]| Gorman lui raconta lx peu [' ]| que on savait. [' ]| [' ]| ce est du sang que je vois? dit Lady McCann. [' ]| [' ]| Rien que unx filet, milady, dit Monsieur Case, du nez, ou de unx oreille. [' ]| [' ]| Cox lx Miches et Waller lx Eventre= arrive`rent ensemble. se ensuivirent lx compliments [' ]| de usage et mouvements [' ]| de rigueur de lx te^te et des mains. Lady McCann les e=claira sur ce qui se e=tait [' ]| passe=. [' ]| [' ]| Il faut faire quelque chose, dit Monsieur Cox. [' ]| [' ]| toutx de suite, dit Monsieur Waller. [' ]| [' ]| unx garc^on parut, hors de haleine. Il se dit de=pe^che= par Monsieur Cole. [' ]| [' ]| Monsieur Cole? dit Lady McCann. [' ]| [' ]| Du passage a` niveau, milady, dit Monsieur Case. [' ]| [' ]| Monsieur Cole de=sirait savoir pourquoi lx se=maphores de Monsieur Case se opposaient au [' ]| passage du cinq [' ]| heures cinquante-sept de Monsieur Cole qui en ce moment me^me arrivait a` vive allure, [' ]| du sud-est. [' ]| [' ]| Mise=ricorde, dit Monsieur, Case, ou` avais <-> je lx te^te? [' ]| [' ]| Mais il ne avait pas atteint lx porte que Monsieur Gorman, alerte= par lx garc^on, le [' ]| pria de rester. [' ]| [' ]| Monsieur Cole, dit lx garc^on, serait en outre tre`s heureux de apprendre pourquoi lx [' ]| se=maphores de Monsieur [' ]| Case se opposaient au passage du six heures six de Monsieur Cole qui a` lx instant me^me [' ]| fonc^ait vers lui, du [' ]| nord-ouest. [' ]| [' ]| Retourne, mx petit bonhomme, dit Lady McCann, retourne vers celui qui te a envoye=. [' ]| Dis <-> lui que ~~ vient [' ]| de e^tre lx the=a^tre de e=ve=nements [' ]| e=pouvantables, mais que a` pre=sent toutx est bien. [' ]| Maintenant re=pe`te apre`s moi. [' ]| lx the=a^tre... de e=ve=nements... e=pouvantables... mais que a` pre=sent... toutx est [' ]| bien... Parfait. Voici unx penny. [' ]| [' ]| Miller Cacagueule arriva. Miller Cacagueule ne saluait jamais personne, ni oralement ni [' ]| autrement, et tre`s [' ]| peu de personnes saluaient Miller Cacagueule. Il se agenouilla aupre`s de Watt et glissa [' ]| lx main sous sx te^te. Il [' ]| garda unx bon moment cette touchante attitude. Puis il se leva et se e=loigna. Il [' ]| se arre^ta sur lx quai, lx dos a` lx [' ]| voie, face au portillon. lx soleil ne se e=tait pas encore leve=, au-dessus de lx mer. Il [' ]| ne se e=tait pas encore leve=, [' ]| mais c^a ne tarderait pas. Et voila` en effet que il se leva, suivi du regard patient, et [' ]| luisit, de sx pa^le luisance [' ]| matinale, sur lx visage. [' ]| [' ]| Et voila` que Watt aussi se leva, a` lx joie non dissimule=e [' ]| [' ]| [' ]| de Messieurs Gorman, Nolan, Cox et Waller. Lady McCann trouvait c^a moins dro^le. [' ]| [' ]| Qui e^tes <-> vous bon Dieu, dit Monsieur Gorman, et que diable voulez <-> vous? [' ]| [' ]| Watt retrouva sx chapeau et le mit. [' ]| [' ]| Monsieur Gorman re=ite=ra sx question. [' ]| [' ]| Watt retrouva sx sacs, d'abord lx un puis lx autre, et les prit dans sx mains de lx [' ]| fac^on qui le ge^nait lx moins. [' ]| lx groupe se e=carta de lx porte et Watt la franchit, pour gagner lx pas perdus. [' ]| [' ]| Qui est <-> il? dit Monsieur Cox. [' ]| [' ]| Et que veut <-> il? dit Monsieur Waller. [' ]| [' ]| Parlez, dit Lady McCann. [' ]| [' ]| Watt se immobilisa devant lx guichet, de=posa sx sacs unx fois de plus, et frappa a` lx [' ]| guillotine de bois. [' ]| [' ]| Va voir ce que il veut, dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| De`s que Watt vit unx te^te dans lx lunette il dit: [' ]| [' ]| Donnez <-> moi unx billet, je vous prie. [' ]| [' ]| Il veut unx billet, cria Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| unx billet pour ou`? dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Pour ou`? dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Pour lx bout de lx ligne, dit Watt. [' ]| [' ]| Il veut unx billet pour lx bout de lx ligne, cria Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Est <-> ce unx blanc? dit Lady McCann. [' ]| [' ]| Quel bout? dit Monsieur Gorman. [' ]| Quel bout? dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Watt ne re=pondit pas. [' ]| [' ]| lx bout rond ou lx bout carre=? dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Watt re=fle=chit unx moment encore. Puis il dit: [' ]| lx bout lx plus proche. [' ]| [' ]| lx bout lx plus proche, cria Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Inutile de gueuler, dit Monsieur Cox. [' ]| [' ]| lx voix est voile=e, et en me^me temps nette, dit Monsieur Waller. [' ]| [' ]| Mais quel accent extraordinaire, dit Lady McCann. [' ]| [' ]| Je vous demande pardon, dit Watt, je veux dire lx bout lx plus e=loigne=. [' ]| [' ]| Ce que il vous faut, ce est unx laisser-passer, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Donne <-> lui unx troisie`me sans retour pour ~~, dit Monsieur Gorman, et [' ]| finissons <-> en. [' ]| [' ]| unx shilling trois, dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Watt versa une a` une, dans lx coquille strie=e, unx pie`ce de [' ]| unx shilling, deux de six pence, trois de trois pence [' ]| et quatre de unx penny. [' ]| [' ]| que est <-> ce que vous me donnez la`? dit Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Trois shillings unx, dit Watt. [' ]| [' ]| unx shilling trois, hurla Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Watt empocha lx diffe=rence. [' ]| [' ]| lx convoi! se e=cria Lady McCann. [' ]| [' ]| Vite, dit Monsieur Cox, deux retours. [' ]| [' ]| Monsieur Cox et Monsieur Waller, quoique de sante= robuste, et toutx en empruntant cette [' ]| ligne toutx lx jours [' ]| pour se rendre a` lx cite= et pour en revenir, avaient coutume de renouveler chaque [' ]| matin leurs titres de [' ]| transport. unx jour ce e=tait Monsieur Cox qui payait, lx lendemain Monsieur Waller. lx [' ]| raisons de cela ne [' ]| sont pas connues. [' ]| [' ]| Quelques minutes plus tard lx six heures quatre entra en gare. Il ne ramassa pas unx seulx [' ]| passager, en [' ]| lx absence de Madame Pim. Mais il de=chargea unx bicyclette, pour unx demoiselle Walker. [' ]| [' ]| Monsieur Case, libre de nouveau de quitter sx cabine, rejoignit Monsieur Gorman et [' ]| Monsieur Nolan, [' ]| devant lx portillon. de ores et de=ja` lx soleil e=tait nettement au-dessus de lx horizon [' ]| visible. Monsieur Gorman, [' ]| Monsieur Case et Monsieur Nolan se tourne`rent vers lui, comme souvent lx font lx [' ]| hommes, de bon matin, [' ]| en toutx innocence. Grise, de=serte, lx route dormait encore, a` cette heure, entre sx [' ]| haies et sx fosse=s. De [' ]| lx un de ces derniers unx che`vre sortit, trai^nant [' ]| [' ]| sx piquet et sx chai^ne. Elle he=sita au milieu de lx route, avant de se e=loigner. De [' ]| plus en plus faible, par lx air [' ]| tranquille, lx cliquetis leur parvenait et, lx piquet happe= par lx creux, leur [' ]| parvenait faiblement encore. On. [' ]| ne pouvait que admirer lx mer tremblotante. lx feuilles fre=missaient, ou donnaient [' ]| cette impression, et lx [' ]| hautes herbes aussi, sous lx gouttes, ou perles, de unx rose=e ivre de e^tre bue. lx [' ]| longue journe=e de e=te= [' ]| commenc^ait bien. Si elle continuait ainsi sx fin vaudrait lx de=placement. [' ]| [' ]| toutx de me^me, dit Monsieur Gorman, elle a du bon, cette putain de vie. Il e=leva lx [' ]| mains et les e=carta, dans [' ]| unx geste de adoration. Puis il les remit dans lx poches de sx pantalon. toutx compte [' ]| fait, dit <-> il. [' ]| [' ]| Encore ce bouc du pe`re Riley, dit Monsieur Nolan, je le sens de ici. [' ]| [' ]| Et on dit que il ne y a pas de bon Dieu, dit Monsieur Case. [' ]| [' ]| Ils se esclaffe`rent toutx lx trois a` lx pense=e de cette e=normite=. [' ]| [' ]| Monsieur Gorman consulta sx montre. [' ]| [' ]| Au boulot, dit <-> il. [' ]| [' ]| Ils se quitte`rent. Monsieur Gorman partit dans unx direction, Monsieur Case dans unx [' ]| autre et Monsieur [' ]| Nolan dans unx troisie`me. Mais ils ne e=taient pas alle=s loin que Monsieur Case [' ]| he=sita, repartit, he=sita de [' ]| nouveau, se arre^ta, fit demi-tour et cria: [' ]| [' ]| Et notre ami? [' ]| [' ]| Monsieur Gorman et Monsieur Nolan se arre^te`rent et firent demi-tour. [' ]| [' ]| Ami? dit Monsieur Gorman. [' ]| [' ]| Monsieur Gorman se trouvait entre Monsieur Case et Monsieur Nolan et par conse=quent [' ]| ne avait pas besoin [' ]| de hausser lx ton. [' ]| [' ]| Tu veux dire cette rigole de foutre a` lx manque avec lx sacs et lx chapeau? cria [' ]| Monsieur Nolan. [' ]| [' ]| Monsieur Nolan regarda Monsieur Case, Monsieur Case [' ]| [' ]| Monsieur Nolan, Monsieur Gorman Monsieur Case, Monsieur Gorman Monsieur Nolan, Monsieur [' ]| Nolan Monsieur Gorman, Monsieur Case Monsieur Gorman, Monsieur Gorman de nouveau Monsieur [' ]| Case, de nouveau Monsieur Nolan, puis droit devant lui, dans lx vide. Et ils reste`rent [' ]| ainsi unx bon moment, Monsieur Case et Monsieur Nolan regardant Monsieur Gorman et [' ]| Monsieur Gorman droit devant lui, dans lx vide, aveugle aux charmes de lx nature, [' ]| au grand glissement du ciel vers lx montagne, de lx montagne vers lx plaine, de unx [' ]| beaute= dans lx jour naissant telle que il est rare de se en voir offrir, [' ]| du^t <-> on cheminer du matin au soir.